101
Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Bibliothèque nationale de France www.notesdumontroyal.com

Notes du mont Royal ←  · 2020. 4. 17. · LIX. Que les éloges et les accusations soient fondés et pleins de mesure. Lx. L’historien livrera, sans se prononcer, les faits merveilleux

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Notes du mont Royal

    Cette œuvre est hébergée sur « Notes du mont Royal » dans le cadre d’un

    exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

    Bibliothèque nationale de France

    www.notesdumontroyal.com 쐰

  • R 5---.--.R,. . .9 dm rwm. .R v .7 v- ..

    LUCIEN

    DE LÀ MANIÈRE

    H’HHRIRH L’HISTOIRE

    TRADUCTION FRANÇAISE

    PAR E. TALBOTJ" Professeur au collège Rollin

    AVEC LE TEXTE GREC. ET DES NOTE?»

    PARISLIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET «in IBOULEVARD SAINT-GERMAIN, N" 771866

  • ,31 ïüi. 5:11.452...

    ,. T fifitlu ,..(....Û1]âæ1fiiâsal.114 I :l

  • r3

    un VIDE LA MANIÈREA uü-I,»

    D’ÉGRIRE L’HISTOIRE

  • a. a. w-æv’w

    IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CH. LAHURE

    Rue de Fleurus, 9, à Paris

  • LUCIEN.--.-----

    DE LA MANIÈRE

    Dt’IECRIRE L’HISTOIRE

    » TRADUCTION FRANÇAISE I . A (A 4 4

    X... ù».... PAIE. TALBOT

    Il PrôI’e eur au collège Rollin’X).

    . . Il. .5-meunœpaAVEC LE TEXTE GREC ET DES NOTES

    PARISLIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET En

    BOULEVARD SAINT-GERMAIN, N0 77

    1866Tous droits réservés

    ù---------- Ban-M

    r à? i

    A.yà.’.*Ëî!æ4-4w À. Î AchÇm-Ih-AV’

    fi- ,- jx-An .4

    i)A

  • sa J. 914?. Lum ID

    Î. . . . v . . a.

  • wur- p ,

    ARGUMENT ANALYTIQUE

    DU TRAITEDE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE.

    1., Maladie étrange des habitants d’Abdère, sous le règnede Lysimaque : à la suite d’un violent accès de fièvre, 2*ils étaient pris d’une manie furieuse de déclamation tra- ’

    gique. u:II. Une maladie du même genre, mais plus grave, s’est jemparée des contemporains : chacun veut raconter la der-nière guerre d’Arménie.III. Diogène, voyant les Corinthiens rivaliser d’activitépour se préparer à repousser Philippe, se mit à rouler saniche d’argile, afin de ne pas rester seul oisif parmi tantde gens occupés.

    1V. Lucien, lui non plus, ne veut pas se taire quandtout le monde prend la parole. Il n’a pas la témérité de ,vouloir grossir le nombre des historiens; il essayera seu- ilement de leur donner quelques conseils.

    V. Il sait que la plupart ne croient pas à l’utilité depareilles leçons et ne se font pas une juste idée de l’art oùa excellé Thucydide. Il s’attend à être mal reçu, de ceux

    surtout qui ont obtenu du succès. Il veut néanmoins lesmettre à même, pour le cas où quelque nouvelle guerreviendrait à éclater, de suivre de meilleures règles.

    V1. Avant d’expliquer les qualités de l’historien , il

    1

  • La. ,.- a,» r «a». ,pwsm,

    2 l ARGUMENT ANALYTIQUEmontrera quels défauts il doit éviter sous le triple rapportde la composition, du style et du goût. .

    V11. La première faute des mauvais historiens, c’est deconfondre l’histoire avec le panégyrique, et de. sacrifier lavérité à la flatterie.

    VIH. Les règles de la poésie ne sont pas celles de l’his-toine; l’une jouit d’une liberté sans limbe, que flafla ne

    peut imiter. .1x. L’historien doit plus songer à être utile qu’à êtreagréable: la vérité, voilà le but essentiel qu’il doit seproposer.

    x. L’histoire s’avilit en se parant d’inventions fabu-leuses et en distribuant des éloges menteurs.

    X1. Le mélange de la fable avec la vérité ne sauraitproduire qu’un composé monstrueux. Qui peut faire casd’éloges grossièrement exagérés?

    x11. La flatterie est souvent repoussée par ceux mêmesqui en sont l’objet; exemple d’Alexandre et d’Aristobnle.

    X111. Les historiens complaisants sont plus nuisiblesqu’utiles à ceux dont ils tracent de trop avantageusespemtures.

    XIV. Quelques traits d’un historien emphatique, glo-rieux, et maladroitement flatteur.

    xv. Un autre copie sottement Thucydide, et mêle àces plagiats les termes militaires en usage chez les Bo-

    maIns. ’XVI. Un autre décore d’un titre prétentieux un journalaride des faits de la guerre, et passe sans raison du dia-lecte ionien aux formes les plus communes du langage.

    XVII. Un philosophe affecte à ses récits et à ses bassesadulations les procédés syllogistiques.

    xvm. Un imitateur d’Hérodote.

    XIx. Un écrivain trop riche en descriptions.xx. L’incapacité de l’historien l’entraîne aux détails

    oiseux et aux contes absurdes.XXI. Abus de l’atticisme. - Une bévue historique.XXII. Alliance du langage poétique avec celui des

    carrefours.

  • Amary 1,4. "Tract [V.W

    DU TRAITÉ DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 3

    ,XKIH. Des débuts disproportionnés et des débuts trop

    brusques.111V. Il ne faut pas que l’historien change les villes

    de place.xxv. Version particulière sur la mort de Sévérien.XXVI. Un beau discours à l’instar de Thucydide; une

    catastrophe renouvelée de Sophocle.XXVII. Les grands objets sacrifiés aux petits.XXVIII. Rencontre intéressante du Maure Mausacas et

    du Syrien Malchion.XXIX. D’un voyage en Arménie accompli sans sortir

    de Corinthe. Les enseignes des Parthes prises pour (lesserpents ailés.

    XXX. Une histoire trop courte, avec un titre trop long.Jim. L’histoire en prophéties.

    XXXII. De plats ouvrages affectent des titres fastueux.- Les mauvais exemples peuvent tourner à bien pourqui sait en faire son profit.

    XXXIII. Lucien a déblayé le terrain; il lui reste à yélever un édifice.

    xxx1v. Deux qualités sont avant tout nécessaires à l’his-

    torien : l’intelligence des affaires’publiqucs, don pure-ment naturel, et l’art de bien dire, qui est aussi un privi-lège, mais susceptible de perfectionnement.

    XXXV. Les préceptes ne peuvent tenir lieu de disposi-tions naturelles, mais ils en dirigent l’usage.

    mvr. Le génie le plus heureux ne dispense pas d’ap-prendre.

    XXXVII. L’historien doit être initié aux choses civileset militaires.

    XXXVIII. Une indépendance absolue est la premièrevertu de l’historien : il ne doit pas craindre de déplaireaux hommes puissants ni au peuple, si la vérité l’exige.

    XXXIX. L’appréhension du châtiment et l’espoir de larécompense enchaînent également la sincérité; l’historien

    véridique n’écoute ni ses amitiés ni ses haines; il n’a de"

    vaut les yeux que la postérité.XL. Alexandre le Grand et Onésicrite.

    Wæ- a V

    . Ail!»5’723

    .LÆW

    Jvâ s...-

    .....,«-,.A. A a.» 4 .

    a:

    f1

  • 4 ABGUMENT ANALYTIQUEXLI. Résumé des conditions morales auxquelles l’his-

    toire doit satisfaire.XLII. Sentiment de Thucydide snr les devoirs de l’his-

    torien.XLIII. Le style historique n’est pas le style oratoire;

    qu’il vise surtout à la clarté.

    XLIV. Le grand point est d’être compris ; pour cela

    il faut être simple. ’XLv. Un souffle poétique peut quelquefois animerl’histoire, mais son langage doit toujorus être contenu etse défier des élans trop prompts de la pensée.

    XLVI. Il y a pour la prose une harmonie distincte dunombre poétique.

    XLVII. Il faut soumettre les faits à une enquête sé-vère, les vérifier, si on le peut, soi-même, et, dans le cascontraire, bien choisir les témoignages.

    XLVIII. Après avoir réuni les matériaux de son œuvre,l’historien introduira dans cette masse informe l’ordre etla beauté du style.

    XLIx. Il embrassera d’un coup d’œil toutes les parties

    de son sujet; dans une bataille il considérera moins lesincidents que l’ensemble, et ne laissera dans l’ombre au-cune face de l’action.

    L. Qu’il sache passer rapidement d’un point à unautre, et soit, pour ainsi dire, présent partout.

    L1. L’historien n’est pas responsable de ce qu’il ra-

    conte, mais seulement e la manière dont il le raconte;son triomphe est de faire croire à ceux qui l’ont lu qu’ilsont été eux-mêmes spectateurs des événements.

    L11. Un préambule n’est pas toujours nécessaire; uneexposition bien faite en peut tenir lieu.

    L111, L’historien , en tout cas, n’a pas, comme l’ora-teur, à solliciter la bienveillance; qu’il se contente d’in-téresser par un plan lucide et judicieux.

    L1V. Préambules d’Hérodote et de Thucydide.

    LV. La narration doit être égale, unie; toutes lesparties qui la composent doivent s’enchaîner naturelle-ment.

  • DU TRAITÉ DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 5

    LV1. La brièveté est d’autant plus utile que le sujetest plus abondant : elle consiste surtout dans le choixdes faits.

    LVII. C’est particulièrement dans les descriptions qu’il

    faut se montrer sobre : exemples d’Homère et de Thu-cydide.

    LV111. Si l’on fait parler un personnage, qu’on luiprête le langage qui lui convient.

    LIX. Que les éloges et les accusations soient fondés etpleins de mesure.

    Lx. L’historien livrera, sans se prononcer, les faitsmerveilleux au jugement du lecteur.

    LXI. En résumé il bravera les jugements contempo-rains, ne recherchant que celui de l’avenir.

    LXII. L’architecte Sostrate.

    LXIII. Que l’historien prenne Sostrate pour modèle.Quant à Lucien, s’il n’est pas écouté, il a fait ce qu’il a

    pu pour l’être.

    H,a

    .4V fis

    y

    j- v

    .; 9’; .-

    l

    ç

    P.

  • g? .rvv-h -. .»**rw70 ’ .83! :Cvnrw .» 4-

    AOYKIANOY11132

    AET IETO’P’IAN ZYITPAŒ’EIN’.

    I. ’AÊÈnpi’rauç (puai, Accqæé朒 üdn Bact-

    îte’ôowoç, éunsceîv "n. Menuet, (Il mût (1501mAh,

    TOLOÜTO’ nope’rrew uèv yàtp Tôt repéra wavd-npei’

    ’à’TCOWTOtÇ, du?) ri; wpu’nnç effila; êppmpe’vœç, Xdi

    lampai au?) mpe’rê’)’ mpi 3è 791v èëdépmv TOÎÇ près;

    ains: 7E0)xl) êx. êwôv êuèv, Toîç de idpt’oç êm’yevépe-

    voç, 7:07.13; Mati 0510;, élues 70v mperév. ’Eç ye-

    loîov dé Tl. noiôoç repris-m Tôt; yvcôuocç aficôv’

    draves; 7&9 à; Tpayodiav napexwoüv’ro, nui ictu-Ësîot êtpOéy’yovro, mai. priva égéen), poins-roc 3è 11v

    Eûpmidou ’Avdpoue’dav’ êuovqôdouv, mi Tùv 1:06

    l N a l I . A 1’Hepcsœç pus-w av peliez StEE’ÇEG’CXV itou. item-à 11vc l 1 N c ’ l a N N gun nohç (DXPCOV anowrœv non leurrai), Tœv cédo-uœiœv êxeivtov Tpdytpdôv, ’

    N N IXi) 8’, 0’) 050w 1690:va xo’tvôpœrcœv, "Épine,

    mû. 10’004 pareil-ç en: cpmvfl oivocËorôvrœv, nazi 70570

    écu-nom, 0,6191. 8*), ystpx’ov mati xpôoç 3è psys: yevé-

  • LUCIEN.DE LA MANIÈRE

    D’ÉCRIRE L’HISTOIRE.

    I. Les Abdéritains, sous le règne de Lysimaque,

    furent, dit-on, atteints, mon cher Philon, d’une sin- .gidien maladie. C’était une fièvre dont l’invasion fut Il.générale, et qui se manifestait dès le début avec une jgrande force d’intensité et de continuité; puis, au

    septième jour, il survenait chez les uns un fort saigne-

    ment de nez, chez les autres une sueur abondante,et les malades étaient guéris. Seulement, tant que la

    fièvre durait, elle jetait leur esprit dans une plaisantemanie z ils faisaient tous des gestes tragiques, décla-maient des ïambes, criaient de toute leur force, débi-tant à eux seuls d’un ton lamentable l’Andromède

    d’Euripide, ou récitant à part la tirade de Persée.

    La ville était remplie de gens pâles et maigres, detragédiens d’une semaine, qui s’en allaient criant z

    Amour, toi, le tyran des hommes et des dieux!

    et autres exclamations lancées à pleine voix, etn’en finissaient plus, jusqu’à ce que l’hiVer, amenant

    W. mit-t "’Î-. A4

  • 8 H02 AEI ISI’OPIAN XYITPACDEIN.

    u N ll l v I 3,uevov errance Impowmx; 010101); Anton; a p.0180er 1017 101013101) napaaxeïv 19x640; ô 1901qu-dèç, eûdoxtpôv 161e, usaoüwo; 05’901); à! nono)

    11?) (planté 19017936601; ŒI’JTOÎÇ 1h11 ’Avdpouédav,

    Il»; nupéïou. 1e 0’116 1013 650E1pou 1015; comme, mi.

    &va01oîv1a; 50159011 ê; 1-th 1pocytpdiow napolwôai-

    a 1 s l I a ’ 8 18 Nvetv, 51:17:07.1» epcprloxœpoucnç 171; Av pope a; 11.1parfin-ç 011311311, mû. 105 Hspcéœ; E11 si»; Me-

    ! .1 c A l . Idouar: 1cv saumon poum mpmeropevou. vIl. T2; 013v Êv, (paciv, évi wapaÊalsîv, 1è 1&6.dnpt1txôv êxeîvo Traîôo; Kari vÜv 10h; ranci); 115v

    I I 3 Pl Nnenmdeuusvœv neptelnluôevt aux 10615 19017493511),(571011101; 7&9 31v 10ü10 napémuov, 500.01pi01; ictu-Êeiotç, 013 (parfilai; xœ1ecxnue’v01 0’003 oicp’ 01’) (là1è: êv 106i 1018101 rembrunit, 6 râleux ô 71:90; 101);

    Bapëoîpouç, x0811?) êv ’Apueviqt 1potûuoc, mi ai cuv-

    elai; vixou’, 013353.; 6’611; 013x lampion: cuyypoîtpet’

    11.500101) 3è Oouxudidm, mai ’Hpédoœ’m, nazi Bavo-

    ... N e; . 1 c si 9 t A! ,(pomme; fini») 011011115; un, (a; soma), 00.7105; a9’Îw êxeîvo, 1è (c 1167.6 p.0; ànoîv’rcw 110119193 n

    si vs mi. cowprxcpéoc; 1060131011; oivëcpuo-ev 131:6 par;

    Il" °Pl””.”

    w I 1’ I c «aIII. Tourte: 10mn, (a (917.0105 opœvra nazi aimé-01:10? ne 11’) 1013 Xtvœném; éxeïvo sic-môev’ 61:61:

    7&9 ô (110.1110; éléye’ro ’33?) êm’Aouîvsw, oiKopiv-

    6101. même; ê1ocpoî110v10, and êv 39qu iman), ô pis)

    611-7101 êmcxeuoîva, 6 3è M601); wapaos’pœv, à 3è

    13101M013 qui»; 108 1eixouç, ô 3è ËnaAEw ùwoampiCmv,

    ô 3è 600.0; aïno 11. 113v Xpnaipœv ùnoupyôv. ’0 d’à

  • DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 9un grand froid, vint faire cesser tout ce délire. Ilavait été causé, selon moi, par Archélaüs, tragédien

    estimé, qui, au milieu de l’été, pendant la plus fortechaleur, leur avait joué Andromède de telle sorte,qu’au sortir du théâtre la plupart avaient été saisis

    de la fièvre; à leur lever, la tragédie s’était de nou- ilveau emparée d’eux, Andromède s’étant agréable- .31ment installée dans leur mémoire, et Persée, avec

    Méduse, voltigeant dans leur imagination. jIl. Si une chose, comme on dit, peut se comparer

    à une autre, cette manie des Abdéritains a gagné laplupart de nos beaux esprits : elle ne les pousse pas ,il est vrai, à jouer la tragédie; ce serait pour eux une lfolie légère que d’être tout remplis d’ïambes com-

    posés par d’autres, et ne manquant pas de mérite.... gis.-Mais depuis qu’il s’est produit quelques événements

    récents, je veux dire la guerre contre les barbares,et l’échec éprouvé en Arménie, et la série de nos

    fia5.4,." v

    succès, il n’est plus personne qui ne se mêle d’écrire

    l’histoire. Que dis-je? tous nos gens sont devenus desThucydides, des Hérodotes, des Xénophons; ce qui

    confirme cette parole : on La guerre est la mère detoutes choses, n puisque d’un seul coup elle a pro-duit tant d’historiens.

    ., "A, -1

    Il]. Je n’ai pu, mon doux ami, les voir, ni lesentendre, sans songer au philosophe de Sinope. Aumoment où l’on disait que déjà Philippe était encampagne, tous les Corinthiens, saisis d’effroi, s’é-

    taient mis à l’œuvre: l’un préparait des armes, un jautre apportait des pierres, celui-ci reconstruisait la ’muraille, celui-là consolidait la palissade, chacuns’empressait de son mieux à faire ce qu’il croyait le

    a.

  • H) un: AEIÎ MÛPIÂN www.A107év-n;, 0917111 10113101, été 11.113011 aile) 3 11. 1112:0

    1190i1101 (00051; 7019 011511?) ê; oôdëv e’xgîrro), 3101-

    , I 1 g 1 à. Il 1 a 1-Cœcausvoç 10 191 011111011, 01100 1.1. 11.01 01 11011 011110;95115115 1011 1116011, êv 01131110111511 oixâw, 0h11» 11010l m I 1. l a 1 a r1101101 100 K901vs100 11011 1Lv0; 1m11 ouvnfim 2910113.1101) ’ a Ti 1010101 1101sî;, (Î) Auôysveç; ---- Euh ,

    7 A A l Q E l ’ A n I3191;, 1101W) 1011 7110011, a); 1m 91.01101; 019yu1) 00mêv 10600101; 09701:0jte’1101iç. a

    1V. 1&011’110; 01’111, (il (130.1011, 111; p.91 110’110; 011910110;

    aira) êv 00101 71071019111110) 11?) 1101196, p.100’ 136111.19 w-

    1111101) 00901969711101 aux-A1101; 61013754: 7101901q)s9oip’m,

    11117.13; ê’y 11v 0111371015011, à; 311710111611 91.01, 110M0’0111011

    wiflov, 01’131 à); ic109i01v cuwpoïcpstv, 01’10è 11901551;

    , 1 8 r l . a a 1l 1 1-. 3.1010101; 154111011 011x 00101 paya 0107410; gym, un aN l 1 a ou T A r l r I10010 0510-13; 11591 cucu ’ 01001 7019.*n)11110;0 111v00110;,

    si 1101101 151v 1151917111 110711Ï01 11;, 1101i 900.101.701 oiov

    10091011 10510 11160611v1011 01’100 mon) 1101915915; ma-

    901p.eup.2’110v ’ 0 871’611 7019 011’11Éx01 poila, 11:90; 9111119611

    11 7110601011 1190011101600111101, colléysw 101 501W.

    Ti 01’111 Ëyvœ0’101i 9.01, 11011 711T); 0101900115; ueeéëwwü

    1107.5901), 011’110; êÉœ 31’100; êo11’oç, 5716 001 1990î0’10’

    1 ne I1015100 915v x0171v01) ml 1111110110; 2,1101i. o90111i0œ11, 0’001; 11?) 0071190095111 311510111, aîtpëfm

    39.010101), 50 710117111’ .101901ivecw 05’ 111101 111.1190111,

    1101i 01106-61101; 10115101; ôMya; 0110060011011 1017; 0’01-

    y90î19000111, à); 1101111111171’0-011j11 010107.; 171; oixo0’01tio1ç,

    si 110d 9:31 1E; êmy901qrîzç, 0511901 vs 113 00131113109

    1013 117,101") 719000É11101915voç.

  • -m - VW 1-" v mv 1DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. u

    plus utile. Diogène, au milieu de tout cela, voyant I1qu’il n’avait rien à faIre, parce que personne ne vou-lait l’employer à rien, relève son manteau jusqu’à la

    ceinture, et se met à rouler le tonneau qui lui ser-vait de maison, du haut en bas du Cranium. a Quefais-tu là, Diogène? lui dit un de ses amis. --Je roule

    mon tonneau, dit-il, afin de ne pas rester seul oisif ,1au milieu de tant de gens occupés. n

    IV. De même, mon cher Philon, pour ne pas res-ter seul muet en un temps ou tout le monde parle, et îne pas ressembler à un figurant de comédie, qui nedit rien la bouche ouverte, pensé que je feraisbien de rouler aussi mon tonneau, mais non pourécrire l’histoire et pour faire des récits; je ne suis 1point assez téméraire, et tu n’as pas à craindre cela ’de ma part. Je connais le danger auquel s’exposent Aceux qui roulent sur des pierres un objet qui n’est

    pas plus gros que mon tonneau, tout frêle, et fait id’une argile légère; je me verrais bientôt réduit, au

    moindre caillou que je rencontrerais, à en ramasser .-les. débris. Que me suis-je donc proposé, et comment

    vais-je prendre part à la guerre, sans courir de dan-ger, et en restant hors de la portée du trait? c’est ceque je vais te dire.

    . . . . La fumée et les flots, A ramena-a

    et les soucis inséparables de la composition histo-rique, je m’en débarrasse et je fais bien. Mais j’ai

    dessein de donner quelques avis, quelques préceptesà ceux qui écrivent l’histoire, afin de partager avec

    eux les travaux de construction, sans prétendre voirmon nom inscrit sur l’édifice, puisque je n’aurai tou-

    ché le mortier que du bout du doigt.

    1’;

    A

    1 Il.

  • n

    1à":

    Lg

    g

    a

    f

    Ï.

    1.,wwa u.

    3?.-.d "

    42 En: AEI IE’TOPIAN mua-31v.V. KouÏTOL 063è rapawéo’eœç oî «0110?. Bah

    oïoww. cepïaw êwî T6 «poïygw, où ledv ’91 réxwmç

    rwôç êwî 1è BaSîCew J): Blémw 3h édifier», oint)!

    mîw êëarov mû. «pâxezpov mû. à’wav’roç rival. iatro-

    I z si ç «a x ’ K a]paon) WWquldl, 11v 11g epkmveuaan To enflent u-vwratv 1-3) 8è, oîcôaî mu mi m’arèç, (Î) éraî’pe,’ du;

    où 16v eüpe’raxetpîc’rœv 063?. êçeôpœç œweôfivan

    I a. g » : u 9 l Suvagevœv TOUT EGTW, alla, en n av 107m; mu.55110, fiança; Tfiç cppovriâoç Seôpevov, 43v Tlç, à);c 818 a a N 1 Io 60mm r. n; cpmw, eç au x’rngm cuvrlôgm.03a [Lèv 05v où mixa» wolloùç œûfôv êmcrpe’xkov,y I I a l l lsvnonç 35 mu mm; mame-n; SoEœv, mu. pocharde l x :18 x a a au l(mosan; ŒTCOTSTÛGO’TŒL ’n v. mu av Top xowq) 81-:-8 ç c 1 a 8 a p au IELXTOLL 1) lO’TOPLŒ. En a mu. smjv-n’rou. un Tœv TOTEaînpooccocpe’vœv, paviez fi ye «Dm-î; d)ç oi TOLOÜTOL

    æLETd’NOWÎGOUO’W 3h garaypoîzlaouaî n 16v chai nexu-

    l cl 1 l a 9pœgLevœv mu. (camp a; Ta; Bœcûenouç mulot; amo-l g V 8 ’ n. , xmagnum . CELŒÇ a au Xenpov mu. r90; «mou;1 l 1 N PI 9 ’I l ’Iexewouç etpnaean, w , et. «on «ohm; «nm; cu-a’rrxï-n, :h Kel’roîç wpèç Fé’raç, ’13 ’Ivsoîç 7:93); Boc-

    x’rpïouç (où 7&9 7:96; fiyâ’ç 76 Tolpm’cuev o’ïv (mg,

    âmeîwœv i813 xeXeLpœgLe’vœv), Ëxœow îpewov cuv-

    nôe’vou, 16v xœvôwx 10177031 wpocoîyowaç, fine? 75

    a N 76657.) ŒUTOLÇ ôpôôç avar si 3è p.91, ouïrai y.èv mû.761-6 a?) ding) fixez, d’une? mû vûv, perpoüv’rœv76 npâyygx’ ô îa’rpèç 3è 01’) mîw o’cvnoîce’raa, :àv

    névreç ’AËËnpî’rœL éxôv’reç ’Avâpope’âow 790m9-

    366LVI. Ava-106 3è ô’woç 1’06 Tfiç GUMËOUÏfiG à[970°

  • mafifldm les ,. - , ., a." "A" .f..,,.-,....-.,.m NM .

    x

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. l3 "Ï"V. Cependant la plupart de nos gens croient n’avoir

    pas plus besoin de conseils pour leur entreprise qu’il

    ne faut d’industrie pour marcher, voir ou manger :ils s’imaginent qu’écrire l’histoire est une chose fortaisée, à la portée de tous ceux qui peuvent exprimer l,clairement ce qui leur vient à l’esprit. Pour toi, moncher, tu sais par ta propre expérience que ce travail a,n’est pas de ceux qui se font à la hâte et sans peine.

    Il y a besoin là, plus qu’en toute autre espèce d’ou- jvrage, d’une réflexion profonde , quand on veut , Acomme dit Thucydide, élever un monument éternel.

    Je suis donc convaincu que j’en détournerai un bien jpetit nombre, et que, d’un autre côté, je me rendrai .odieux à quelques-uns, surtout à ceux qui ont déjà 3terminé leur histoire et l’ont présentée au public. En leffet, s’ils ont été applaudis par leurs auditeurs, c’est »folie d’espérer qu’ils changeront ou voudront (,orri-ger ce qui a été une fois approuvé et déposé pour 4ainsi dire dans les palais des rois. Malgré cela, je ne 7’ferai pas mal de m’adresser à eux, afin que, s’il Is’élève parfois une autre guerre, entre les Celtes et

    les Gètes, ou bien entre les Indiens et les Bactriens(car je ne pense pas qu’on ose nous la déclarer,

    maintenant que tout est soumis à notre empire), ces çécrivains composent avec plus de goût, lorsqu’ilspourront appliquer à leurs ouvrages la règle que je ’leur trace, si toutefois ils la trouvent juste. Autre-ment, qu’ils continuent à les mesurer à l’aune dont

    ils usent maintenant : le médecin ne sera pas beau-coup attristé, en voyant que tous les Abdéritainsveulent absolument jouer la tragédie d’Andmmède.

    VI. Notre ouvrage a deux objets : il enseigne à

  • 44 H92 AEI ŒOPIÀN mTPAd’EIN.(7è: (Lèv yàp œipeîceou, Tà 3è parfin; dudicxez),

    (pépe TUPÔTŒ eïwœuev caïn-won cpzuxre’ov au?) ici-rapin

    Guyypoîcpovn, xai (Îw aoûtera xaeageu’ré’ov ’ Emma,

    oiç Xptôuevo; oint 3cv daim-0L Tfiç 69W; nui ên’

    2136:) dyoôa’nç, aîpyd-rîv ce caïeu caïn?) âgxréov, nui Taï-

    Ew ’îîvrwa Toi; ê’pyoiç êçawoc’réov, ml. pécpov

    ËXMIO’TOU, mai à Siam-orée», mû. oiç êvdmarpmæiov,

    mi 36a fidpdâpaueîv ëuaivov, nazi. 51:00; épfmveûcm

    ouin-à nazi malappris-ou. Touîm pèv nui Tôt Totœü’m

    ÜGTepov’ vûv 8è ràç mutiez; i311 simoun, (hocco.

    TOÎÇ cpwflœç cuwpécpouci wapaxolouôoûcw. ’A (Lèv

    05v acculât mév’rœv 167cm) êcTiv âFŒPT’ÂfLŒTŒ, a;

    Te (pana-fi and. àppoviqc nazi (lointain; mû. rît in!)

    oinxviqt, pompé; TE au sin êmlôeîv, nazi ri; trat-poürmç ùnoôécewç OÔX www). Kowà 78:9, à); ê’çmv,

    qwév’r’œv" Mycov êcr’w àyœflpæra ê’v Te cpuwfi mû.

    appoviqt.VIL ’A 3è êv ion-opiat gldtLŒPTa’VOUO’I, Tà

    TOLdÜTd 3cv 55901.; êmrnpôv oie: xoîuol nolloîxnç

    dupoœyévop 33059, nul peinard in» 667:0:ch aûrdi’ç

    aivmreraîa’çç Tà (Bron. 063c oïxmpov 3è paraît) nabi.

    érongpoveûow. ê’vm, nœpadeiyuwroç ïvem, 165vfila oïî’rm cuyyeypapuévmv’. Rai wpôrév y: êxeî’vo,

    fikïxov âuœproîvouaw, êmczomîacouev’ cipal-n’ouvre; ’

    7&9 ci vacillai OCÛTÔV 1017 ion-095W Tôt yey’evnw’va, ’-

    TOÎÇ êwaËVOLç cipxévrœv nazi crpa’myôv êvdtwrpi-fi

    goum, Toi); pèv oiuiouç êç Üklioç ÊTEŒËPOWFEÇ, 1015;.

    woleuîouç 3è m’pa 706 junior) xarappiurov’reç,

    &jwooüv’reç du; où 0-1er n?) lia-eut?) Swaps-rat. nazi.

  • .marrr- , v. a

    I

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRI’RE L’HISTOIRE. 16

    rechercher certaines qualités, et à fuir certains dé-fauts. Parlons d’abord de ce que doit éviter l’histo- a:rien, de ce dont il faut qu’il ait grand soin de s’abs-tenir; ensuite nous dirons ce qu’il a à faire pour nejamais s’écarter de la ligne. droite et suivre toujoursle vrai chemin ; de quelle manière il doit commencer,à que] ordre il doit s’astreindre dans son ouvrage,quelle est la mesure de chaque partie, ce qu’il fauttaire, sur quoi il faut insister, ce qu’il vaut mieux lesquisser d’un trait rapide, avec quel soin tout doitêtre exprimé et enchaîné : tous ces préceptes, etautres semblables, viendront en second lieu. Dès àprésent, nous allons dire quels sont les défauts ordi-naires des mauvais historiens. Ceux qui sont com-muns à tous les genres de style, et qui tiennent à jl’arrangement des mots, aux pensées, toutes les mala-

    dresses enfin de cette nature seraient trop longues à

    exposer ici, et en dehors de mon sujet : les fautes, lI en efl’et, qui se commettent contre la langue et le

    Style sont communes à tous les genres. ’VII. Mais les fautes qui se commettent dans l’his-

    toire paraîtront, si l’on y fait réflexion, celles-làmêmes que j’ai souvent observées, lorsque j’ai en-

    tendu quelque lecture historique, et frapperont en-core davantage ceux qui se mettront à écouter tous

    A. 31W s

    nos historiens du jour. II ne sera pas hors de propos ,de rappeler ici, comme exemples, quelques-unes de ’ces sortes de compositions. Examinons, en premierlieu, quel en est le défaut le plus choquant. La plu-

    part de ces historiens, négligeant de raconter les ,faits, se répandent en éloges sur les princes et lesgénéraux, élevant jusqu’aux nues ceux de leur na-

    C

    mon, et ravalant 1ndécemment les ennemis. Ils Igno-rent que ce n’est pas un isthme étroit, un faible inter-

  • 46 H02 AEI IETOPIAN EYITPAIDEIN.Szarereixzo’rozz 1’; i6709ioz 7:96; «à êyxzôpzov, aîné

    Tl (Liyoz Taxe; âv pâtre) êar’w ozûrzîw, nazi. ce 763v

    a a a, 8s 8 s a a v x ’Ipanama»: à rom-o, z; La adam, son 7:90; a1-)mlozt si 75 7x?) 935v ëyizzopzoîzowz 9.67m) évô; péhz,

    ôwœcoüv ê7rozzve’cozz nazi. eûzp90îvazz 76v êwazvoüpevov °

    nazi si éeuaazpévop û7roî9xez wxeîv 7’05 TÔOUÇ, 6M-

    yov En» o9ovrioezev’ in 3è oint. a’z’v 71. 475830; épate-

    côv 1’] i6109ioz, oûd’ aina9zozîov o’zvaîzrxowo, où p.50,-

    lov il) 191v o’z97m9iozv ion-9G») amitié; (poter. 791v

    79axeîozv 7m9oz8éEozo-Oazz si»; zzz ê; ozû’rùv xaroz7roôe’v.

    Dl ) N a l C N lV111. En azyvoezv eoozozozv oz TOlOUTOL a);nez-arum; pèv mû. woznpoîrwv aillai. ûmoxéaez;nazi. xozvéveç ïdzoz, i0709ioz; 3è rainez. ’Exeî (Lev

    t v v c a I i I ? v 817:19 ax9ozT-n; n eleu659zzz, mu. vapo; ez;, To oEazv14?) uoznrfi. ”Ev6&o; 7&9 nazi. miroxo; t’a. Mouoôv,si a ç l cl z 1 a. a qxozv zmœv UTFO’IFTEPGW «994 CequzoÔozz 6811.1, xozv 29Üdaroç’ caillou; in ên’ oiv059ixwv oin9aw Genoope’vouç’

    oivozÊzËoîanTozz, 906w; oüdeiç, oùdè, ôwôrozv à Zen);

    ozürôv, o’z7rô puai; oez9oï; o’zvazomîoozç’, aizo9’tj 69.017

    N x l 8 8l x î I a l771v xozz Gala’rrozv, e zozo’z 9.71, ano99ayezzm; axez-... i l l ’ a i 9lvuç, auv’r9zën Toc marrez xaæevexeevroz. Allez nazv’Ayozpépvovoz êTCdWEIGŒL eélzocw’, 0635i; ô xzolôczov

    Azi uèv «676v ô’pozov sinon 791v nopal-hi; nazi raz 6’91.-

    pou-oz, ce cré9vov 3è TÇ) àdslzpê’) 0037-06 71?) nocez-

    851w, 791v 3è Cam 7:69 "A9ezt nazi 6M); aurifierai:êx. même») 6&sz yevécôozz Saï 76v ’AT9e’œ; nazi 115596-

    7cnç. Où 7&9 ixozvô; ô la); oüd’ ô 11065:3sz oùSè ô

    Il l Il a au v l a mA971; nove; EXOCO’TOÇ avankn9maozz To nunc; cari-ou.’H icro9ioz 3è, ’îîv TWOt nolozxeiozv rozozô’r’nv 71.900"-

  • .- -Wq 1...; .r.j,.,..-Y..,n Vw..œww fies-v... -

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRIBE L’HISTOIRE. l7

    valle qui sépare l’histoire de l’éloge, mais une épaisse

    muraille; et que, pour nous servir d’une expression

    de musique, il y a entre eux la distance de deux oc-taves. Le faiseur d’éloges n’a qu’une préoccupation,

    c’est de louer, de charmer l’objet de sa louange, et

    s’il y réussit par le mensonge, il s’en inquiète fort

    peu; mais l’histoire n’admet pas plus un mensonge,

    même le plus léger, que le conduit nommé trachée-

    artère par les enfants des médecins ne peut recevoirla boisson qui s’y engage.

    VIII. Nos auteurs semblent ignorer encore que lapoésie et les poèmes ont d’autres règles, d’autres

    lois que celles de l’histoire. La règne une liberté

    absolue : l’unique loi, c’est le caprice du poète; il est

    dans l’enthousiasme; les Muses le possèdent tout en-

    tier; et, soit qu’il attelle des chevaux ailés a un char,

    soit qu’il en fasse voler d’autres à la surface des eaux

    ou sur la tète des épis, personne ne lui en veut.Quand leur Jupiter enlève la terre et la mer, sus-pendues à une seule chaîne, on ne craint pas qu’elle

    ne se brise et que l’univers ne soit écrasé par cette

    chute. Quand ils veulent louer Agamemnon, personnene s’oppose à ce qu’ils lui donnent la tête et les yeux

    de Jupiter, la poitrine du frère du souverain desdieux, Neptune, et la ceinture de Mars. Il faut abso-lument que le fils d’Atrée et d’Aéropé soit un com-

    posé de tous ces dieux, puisque ni Jupiter, ni Nep-tune, ni Marsfnefpent répondre isolément a l’idée

    l l o n I e .’xsa’xbeauté.’ Meus si l’hlst01re admettaitx n r, , j ,s s9

    l

    l

  • œ-«- ...s .v- . a - MW"-

    la un: AIE! 1mm MPMDEIN.M571, ri ailla in min ri; naznrzn’h yïjverazz; rif;

    ’ l v 1 I 1 I i .peyozlozpœvzaz; par! enezwz; zen-rempara, rnv 1mm6è re9azreiazv yupv-hv rôv pér9zav, nazi 3L, ozûr6ème-aporz’9azv éncpazz’vouaaz; Méyaz roivw, piner 3E

    «a Nunifias-va rooro nazn6vv, si 9:6 eiôei’n ru; Xœ9iïnvs r I x u w a , a rraz zar09zaz; nazz raz noznrznnç, un arceau-vos fic z v a. e I I 6 .zm9zaz raz r11; era9az; noupmpazraz, rov 960w nmv a z v & a ’ l t l . CIra syncopzov nazi raz; av rouroz; 07::950’Àœ; camp3o; si rz; aiŒmrflv rôv nazpre’pâiv r66er nazi nonidi

    7:9zvivwv allongiez 7:69zÉaêloz nazi au?) aine) Mono.)

    au?) èrazi9znê, nazi punies; âvr9i56z nazi tillHLôelOV

    a?) 7:9oaa’mcp.’ ’H9aînlezç, à); manufacturer: muretin

    aim9ryaîaazzro, ŒEO’XÜVŒÇ ri?) néant? êneivzp.

    1X. liai où roüré (9719:1. à; oüxi nazi timonerie!

    êv iarO9iqz êviora’ EUH iv nouai) rq") 7:9061ïnam

    êmzveréov, nazi pér9ov êmnréov rif) 7:9aîypari ri)

    un êwaxfiè; roi; Ücre9ov comma-opériez; azûrà, mi

    d’un; 7:96; raz 37:95:: movzcréov raz roaazÜrat, 57:39

    i cl a h l Il s Ilpzn9ov oar89ov ewzôezîopev. Osez 66 ozovrrazz na.-lô; 8zazz9eîv à; 360 «in; icra9iazv, si; r6 remit:nazi Z9-n’azuov, nazi son retiro eiamnaÜa-z nazi r6» éf-

    nn’ipiov à; aùrùv, à; r397:v6v nui eüz99aîvov r66; év-

    ruyxaïvovraz; , 690?; 850v rail-11605; anagramma;7:9ôrov pèv niâcivîhp r75 gammées: X9épsvoz 7 Êv 75:9

    397w ia’r09izzç nazi réloç, r6 xptrfozuov, 87:39 à): rai?

    aîJcaôoD; 943m cuvoîyerau’ r6 re97:v6v 66, épaula»

    gai-w si nazi cabris 7:az9azno7xouôn’aezev, 6507:39 nui

    naine; ami-nm: ’ si si un, 06363: nœh’osz a’zz9v’ ’H9az-

    fléau; YEVEIO’ÜŒL Nznéar9arov r6v ’Icz’ôérou, vav-

  • a... -- -.-.»4l--n-.D a...v- .. -v c ..-- . --r . .. .-

    4 -4 (th-mm

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 49

    pareille flatterie, que serait-elle, sinon une poésie enprose, dépouillée de la magnificence de son style, et

    laissant apercevoir tontes les fictions dont le mètrepoétique ne cache plus la nudité? C’est donc un grand,

    un énorme défaut, que de ne pas savoir séparer l’liis- ltoire de la poésie, et de donner à l’une les ornements

    qui ne conviennent qu’à l’autre, tels que la fable, la

    louange, et ce qu’il y a d’exagéré on elles. C’estcomme si l’on revêtait d’habits de pourpre un de ces lrobustes athlètes, aussi durs qu’un chêne, et qu’on

    lui mît sur le corps tonte une parure de courtisan, iavec de la céruse et du vermillon au visage. Par Hcr- jcule! combien on le rendrait risible, combien on

    ll’enlaidirait par cette parure même!

    1X. Je ne prétends pas pourtant interdire com-plètement l’éloge à l’histoire ; mais il faut qu’il y soit

    amené à propos, qu’il y soit fait avec mesure, et demanière à ne pas choquer ceux qui le liront un jour;en un mot, il faut se régler sur certains principes,

    Joe-J. a, sa"

    que nous développerons plus loin. Quant à ceux quicroient bien faire lorsqu’ils divisent l’histoire en deuxparties, l’une d’agrément et l’autre d’utilité, et qui,

    par suite, y introduisent l’éloge, comme étant de soi-

    mème agréable et propre à égayer le lecteur, vois lcombien ils s’écartent de la vérité! Et d’abord leur :1distinction est vicieuse : l’unique objet, le. seul butde l’histoire, c’est l’utilité, et c’est de la vérité seule

    que l’utilité peut naître; en second lieu, l’agrément

    est avantageux, sans doute, mais seulement lorsqu’ilaccompagne l’utile, comme la beauté relève la vigueurd’un athlète. Ainsi rien n’empêche d’admettre dans

    la famille d’Hercule le fils d’Isidotus, Nicostrate,

    1,. .Mü-us.) Av. 3132:- 4’717 2’.î’ V. v---1:;i.-.:; ;.; , "5.2; ’2.’Ï::.’-:.u.:-.;-:’ ,1

  • 20 "DE AEI IETOPIAN SYITPAÔEIN.

    IN v1 x a. 3 N l àvaôav ovm, non nov avracyœvwrœv ânon-spa»: oc).-muu’rrepov, ai aü-rôç uèv alcyon; ôtpôfivan sin T-hvô’QIW, ’Alxaïoç 3è ô xaûàç, ô MLM’GLOÇ, aîv’ratyœvi-

    9 N b I l Ü I ’ h ” bComa «mon. Km rouvov 71 LO’TOPLŒ, et. uev 00.7.00; Torepmôv rapepmopaôaawo, collai); Èw rob; épat-o-ràç êmcmîoawo’ â’xpt 3’ 3cv nui uévov fin ’rô

    idnov êvrelèç, lève) 3è ’rflv 1-71; 50.716261; dfilœcw,

    oliqov ce?) manu; q)povneî.

    X. "En xoîxeîvo eimïv clam, (in 01332:. Tap-

    mèv êv «un: m3 muid? uneâzdeç, nazi To 75vénaîvœv poindra «pooavreç nap’ èxoî’repov TOÎÇ

    &xoôouow, in; un 16v copqaerov mai 76v wolîav 3’71’-

    a l ) i x 8 N x x lp.0v emvovmouç, and TOUÇ anartxœç, aux: v-n Anaouxocpocvnxôç «pocha 75 oixpoacoue’vouç, OÙ; oûxV I h 5 I h N ’Iav Tl 10:60; napadpauov, oEurepov pev zou Apyouôpôvratç, ml. wawaxo’eev 106 UCÔHŒTOÇ, oipyupœ-petëtxôç 3è 15v hyouévœv gamma êEeroîCovmç,

    (foc Tôt uèv nupaxexouuéva eüôùç oinoppinrsw, zapot-

    déxeoôou 3è Tôt dénua mû. ê’vvoua mi. oinptëfi Toi)

    Toit-av ’ 1:98); o’ùç ânoÊlénov’ra un ouyypaicpaw, 763v

    sa. ’l v l l si a a. 9«Mm ohyov (PPOVTLzEW, me; nappocywaw amu-voûvreç. ’Hv 3’, égalisa Ëxeivcov, fidüvviç ripa:

    106 papion 191v îcropiav p.660tç mi êwaivonç mi

    A. Iv l l 9 ai c l a x a IIn 000.11 (imanat, TŒXL’J’T av oponce» min-71v sismot-œ I N c 1socio Top av Audio; ’Hpaxlet. Empaxëvw. 7&9 7:06ce du?) a a évov 1-71 ’0 00m Souleüovfim9 Y Y? W” i . W? . vmîw oilldxo-rov axeuùv êoxeuaoue’vov, ëxeivnv uèv

    76v Kawa mûron") mptëëÊMuÉv’nv, nazi. ce; E6-

    7xov’ -" l ” ’P’H 168W ’av cg Xêlpt exouoav, a), peut a 71 av OUGOW,

    man-ZAAHAAÀAÀu-g

  • DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 2l

    vigoureux lutteur qui l’emporta sur tous ses antago-nistes, quoiqu’il fût fort laid, et qu’il ait eu pour

    concurrent le bel Alcée de Milet. L’histoire donc,parée d’agréments qui rehaussent son utilité, doit

    attirer un grand nombre d’amateurs; mais n’eût-elle

    que la beauté qui lui est propre, je veux dire la ma-nifestation de la vérité, elle s’inquiète peu d’être

    . belle.

    X. Ajoutons que ce n’est point un agrément dansl’histoire, que d’y rencontrer des récits fabuleux, des

    élogesoutrés : les uns et les autres répugnent auxauditeurs, si l’on n’entend pas par ce mot le rebut et

    la lie du peuple, mais les hommes qui écoutent comme

    des juges et même comme des accusateurs; qui nelaissent rien échapper; dont les yeux sont plus per-çants que ceux d’Argus, et répandus aussi par tout

    le corps; qui semblent examiner chaque parole avecune pierre de touche, afin de rejeter aussitôt cellesqui sont de mauvais aloi, et de n’admettre que cellesqui sont justes, légales, et marquées au bon coin :voilà les gens qu’il faut avoir en vue quand on écrit

    l’histoire; pour les autres, il ne faut point s’en sou-cier, quand ils se tueraient à vous combler d’éloges.

    Si donc, sans respect pour ces juges, tu assaisonnesl’histoire de fables, d’éloges, et autres douceurs ou-

    trées, tu la feras bientôt ressembler à HerculeenLydie. Tu as vu sans doute dans quelque tableau cehéros peint en esclave d’Omphale, chargé d’ornements

    qui ne sont nullement faits pour lui, et cette princesselrevêtue de la peau de lion et tenant d’une main lamassue, comme si elle était Hercule, tandis que le

    Ph

    v-w’

    -*’-Ap.

  • 22 un): AU ETC-PLAN ËÏI’I’PAOEIN.

    azurin 3è év naow’rë nazi. fiOPÇUPiat, Eau Emivma,

    nazi. naza’pevov un?) Tic ’praî’knç wifi cœvèazlûp”

    nazi. ri) Maud d’L’GXLGTOV, victorien vi MW; 1’06

    crânez-rag, nazi. un «poozCaÉvowaz, nazi. Nô 0:06 ’rè

    a’zvcipùriaç ois-m juive); nozmônhvépevov.

    XI. Rai ai uèv avouai. ion); nazi mûri cor. ému-vëoovrozn’ oi. ôMyoz 3è êneîvoz, div où non-«990-

    veîç, (1.an viril) nazi. êç népov yelaîcovrazz, ôpôv’reç

    ce. coupeau»; nazi o’zvaippocm nazi lèunénwrov

    "mû wpdyuazroç. ’Enoîrnou 76m d’à ïèzév m nasz

    êorw’ si 3è 1061-0 évazïAaEEatazç, ainezNÀÈç «à acini»

    irezPôz 191v Xp-îjotv qiyveraz. ’Eâ) léyuv ô’rz ai. Ém-

    voz èvi uèv iota; repuvoi, a?) éwazvouuévzp, 70?; 3’

    a’É’À’ÀŒÇ énaXOEÎÇ nazi palmez in! ùweazpueïç 75:;

    unepëoixazç échtv, oiouç min-où; ai nanan amenai-

    Covrazz, 721v eûvowzv Tàv impôz 743v êmzzvouue’vzov

    enpéuevoz nazi évèzazrpiéovraç, aimai 105 midi. 1:90-

    (pazvrîz 191v nolozneiazv âEep-yoâoazoôaz’ midi. 7&9 nacrât

    TËXV’IW me. dpqîv iodant, oùè’ émcnwizouaz me

    Grenier c008 épreoo’weç, dagua minez nazi nini-eavaz nazi. yupnâz Èœaiazctv.

    X11. mon obéit communion ou poilue-raz éoievm’

    ai 7&9 éwœtvouuevot 7:96; azr’mîw ameutai. vuülav nazi.

    ainoo’rpa’çaovrazi à); nolanazç, si) nozoû’vreç, nazi paî- .

    ’ÀLO’TŒ inv dvèptôôezç raz; yvzôuozç (3cm ’ dans? ÏApi- I

    oroéouïou pavouazxiazv jpaîiiiozvroç ’A’ÀeEaEvèpou nazis

    Ilépou, nazi aîvazyvévroç ouin?) coûta poindrez «à vos p

    piov fi); ypozp-îiç (disco 7&9 XOLPLEÎO’ÔOH raz pépon

    a?) (acculai, émtiautiéuzvoç épreniez; nvàzç «me,

  • DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 23

    héros. couvert d’une robe de pourpre, file de la laine,

    et se laisse donner des coups de pantoufle par Om-phale. C’est le plus honteux des spectacles de voir unvêtement si mal approprié au personnage, qui luisied si peu, et qui ravale indignement jusqu’à lafemme la virilité du demi-dieu.

    XI. Peut-être la foule applaudira-t-elle à ce genre. d’écrits; mais ce petit nombre d’hommes que tu

    dédaignes rira de bon cœur et jusqu’aux larmes, à

    la vue de ton œuvre absurde, incohérente et maiagencée. En ell’et, c’est ce qui convient à chaque

    chose qui en fait la beauté; et, si l’on transporte àl’une ce qui n’est propre qu’à l’autre, cet abus pro-

    duit la laideur. Je n’ai pas besoin de dire que leslouanges, agréables peut-être à un seul, c’est-a-dire

    à celui auquel elles s’adressent, sont insupportablesaux autres, surtout si elles sont excessives, et tellesqu’en donnent ces écrivains vulgaires, qui pourchas-sent la bienveillance de ceux qu’ils encensent, et quine les quittent que quand leur adulation éclate auxyeux de tous. Ils ignorent, en effet, l’art de louer etde voiler leur flatterie ’. ils se ruent en accumulantles choses les plus incroyables, et en les présentanttoutes nues aux regards.

    XI]. Aussi n’obtiennent-ils pas ce qu’ils souhai-tent le plus vivement; ceux qui sont loués par cettesorte d’écrivains les prennent en haine et se détour-

    nent d’eux comme de vils flatteurs : et ils ont raison,surtout quand leur âme est bien située. C’est ainsiqu’hsüfimie, ayant décrit le combat singulier d’A-

    lexandre et de Parus, et lisant spécialement au roice morceau de son ouvrage, dans l’espoir qu’il lui

    ..-..-....-...r-,m--*-.-.-s..v.. s.

    FIS;- .é

    i

  • 24 un: AEI 121’0le XYITPAOEIN.nazi aivoztrloîrrœv Ëpyoz’ peau) ri; oi’knôeïozç), lazÊÊov

    êneîvo; 1:0 Bzëkiov (uléov’re; 3’ éruyxozvov êv in?)

    Trot-dut?) a?) ’Ydoîoutez), Ëppujiev êiri. neqaozl’àv ê; 7è

    "à a I . i i si si v a 1’u (op, ammcov a Kan. ce a 00’111); 5mm, a)Aptaréëoule’, Tonaüraz fart-è? époi) novopozxoüvraz,

    nazi. êléçozv’raz; êvi. o’znov’rizp cpoveôov’roz. »

    Kazi épellé 75 03m; o’zyozvoznwîoezv ô ’AMÏEazv-

    390;, 6’; ye oüèè ’rùv cou &pxwe’ntovoç 761p.an uvé-

    axera, ùwooxoue’vou 10v "Mita einévaz 7c0z1îaezv azu-

    To’ü, nazi peranocu’tîoezv çà 6’90; ê; ôuozém’roz 105

    (Sacrifice; ° câlin, nélaznaz 566i); êmyvoi); Tèv o’z’vepœ-

    ., z 1 a8, a i A! a I a m finov, auner ou a; raz «Mac aucun; expwro .X111. H08 Toivuv To capa-vox» êv 1061014, énrô;

    si (in n; muid-n: a’zvén’ro; sin, à); onipezv rà

    comme: êwazvoupevoç div arazPôz avériez; ai ûeyxozg

    (1367:59 oi duopcpoz 163v o’zvôpa’mwv, nazi. paillerai 75

    «oz yu’voztoz TOÎÇ ypocheûoz wapanelsuéuevoz à); nod-

    Mo’roz; azurin; aï uv’ oïovrou. à o’z’ etvov éezvY? (P Y P i’*

    rivé W :È,v ô oz au; azurai; (-3607) aï ce 70.5101

    1 Y? P Pétuveur-ç nazi T’a leunèv êynozrozuiîn raki) in?) (pap-uaîntp. Tozoüroz 15v cuyypochév’rœv oi. râlai sien

    v z i x ’IN x i "a aTo Tnpspov, nazi. To lÔLOV nazz To Xpum 5;, 0 Tl3zv én TÎÇ ioTopioz; élirioœot, Ôepœrreuov’reç. 0è;

    proeîoôozt nozNÏJ; s’ixev, ê; (LEV çà rapin no’Àoznaz;

    3 1 x a z ’l a 1 i si e;1:90 71Mo; nazi. arexvou; ov’razç, a; roua-nov a um-wrov mi; une gond; 191v ô’Mv a: oz meiozv dira-

    P 9 Yl a a r N .cpozzvowozç. En. dé TLÇ nævi-c0; 7è 139mm nyswotz

    naæaueuixôozt èeîv am: ic’ropïaz, nous?) «à a’z’naz à

    Gin 00.7.6860; rap-moi êcnv êv TOÎÇ chut; Mahon

  • DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 25

    concilierait surtout la faveur du prince, en raisondes mensonges qu’il avait inventés pour rehausser lagloire d’Alexandre, et de l’exagération qu’il avait

    donnée à ses exploits réels, le roi prit le livre et lejeta dans l’IIydaspe, sur lequel ils se trouvaient na-viguer, ajoutant: a Je devrais, Aristobule, t’y jeteraussi la tète la première, pour t’apprendre à me faire

    soutenir de pareils combats et tuer des éléphantsd’un seul coup de javelot. » Alexandre devait, eneffet, se sentir transporté de colère, lui qui n’avaitpu. souffrir l’audace d’un architecte qui lui avait pro-

    posé de tailler sa statue dans le mont Athos, et (letransformer cette montagne en sa ressemblance. Leroi avait reconnu sur-le-champ que cet hommen’était qu’un flatteur, et il ne voulut plus l’employer

    désormais.

    XIlI. Que peut-on, je le demande, trouver d’a-gréable a de pareils éloges, à moins d’être assez fou

    pour aimer des louanges qu’il est si facile de con-vaincre de fausseté? C’est ressembler à ces hommeslaids, ou plutôt à ces femmes qui recommandent auxpeintres de les faire les plus belles possible : elless’imaginent qu’elles n’en seront que plus jolies, sil’artiste fleurit l’incarnat de leur teint et mêle du

    blanc a ses couleurs. Ainsi font la plupart de noshistoriens, qui se rendent esclaves du moment actuel,de leur intérêt, de l’utilité qu’ils espèrent retirer de

    l’histoire : il est juste de les haïr, comme étant des a

    présent des flatteurs de profession, des ignorants; et,pour l’avenir, des témoins dont le langage hyperbo-lique rend suspect le fond même du récit. Si cepen-dant on croit qu’il est tout à fait indispensable derépandre quelque agrément sur l’histoire, on y pourra

    joindre ces ornements, compatibles avec la vérité,

    2

  • .-,- -,;, .- . .. «tu. o L .». . «.1 L10" wm.î.wupyl. .

    a; Il!!! AEI ETOPIAN summum.1-06 Myou ’ (in auelficavre; ai canai riz amie;w9oovînovra Ê’TtuO’KUX’ÀOÜGW. ’

    XlV. ’Eyîo 3’ 05v nazi 3t-ny-Acouai. àaréaa 9.3’-

    uvnuaz Eva-nm; êv ’vaia cuyy9ochéœv TWÔV,

    nazi vii Aioz év blairez 7r9z6’nv anouo’a; 13v aùtôv

    Toûrov râleur») 3L’n70uuëvœv’ nazi 7:96; Xu9i-

    va, (pariai; aima-"Mou: TOÎÇ lexônaouévozç’ 6’71

    7&9 o’zMÜ’îz’ êo’ri nÊzv êwœpooaiunv, si oisreîov ’72v

    69nov êv’rzôévaz GUY’YpaltLlJfiTl. Ei; p.5’v n; ozù’rôv

    ait-è Mouaôv 5130i); ’H9Earo, ua9analôv çà; 055:;

    ouvefpn’tliaaôat 10:3 ouyy9aîuuozroç. ’09qi; à); émas-

    Mç fi 02975)), nazi ne9i. m’3a "ria: iO’TOPth, nazi ce")

    rotative) ei’3u Tôv Myœv 7:967r0uoa; Rita uznpôv iùuofîaç, ’AXÛÔxEÎ uèv un ’I’qLÉTâpOV 5E9Xovra’

    ei’na’Çe, (659ch?) 3è un 7sz He9aôv pacifia,

    oün ei3io; ("in ô hxühù; &ueivœv in! 00375), si. j” fini-09a jnâilov ’1’) (amuïr-11v na6’9’9u, nai si 1:96- ’

    005v (Liv è’zpeuyev tâché; rzç’,

    êôlwn: si un pif dualvwv.

    Eir’ êufiyev L’an-’59 auroü T1 êyncôpaov, nazi à); a’z’Etoç Ï.

    sin ouyy9ailaaz Ta; 7:9oîEez; 031w Xajn7r9a; mica;"H311 3è naznz’ov, sin-rival. nazi suiv aras-9113:1 rùv Mika- ;

    Tov,1r900"n6ei; à); effusivov mzoî 1’00”70 r06 ’Opm’90u, ’

    pnèèv pv-nO-Ôévro; ri; nar9i3oç. Eir’ êni 10.31. mû ’

    (990mm) ùwzoxveîro 3La99n3nv nazi cacpô; êni tu???

    Cov pèv a9eîv ’ràz vipére9a, Toi); fia9ëai90u; 3è nata-

    nolapcn’cew nai «ou; , à); av TÜV’ant ’ nazi. i95a36f

    7e qui; ici-096:; 0310;, airiez citiez ri; 1-06 1703.6913!)

  • Mgmw’ü -Îm ’ Div ’q’F-Z! w

    Fanny-v Je f î. W-v’ w-w

    DE LA MANIÈRE DlÉCRIRIî L’HISTOIRE. 27

    qu’on emploie dans les autres genres de composition,

    tandis que nos historiens inhabiles les négligent poury introduire des embellissements étrangers.

    XIV. Je veux, du reste, te [aire part de quelques-nns de ces traits que me rappelle avoir entendudernièrement débiter en lonie, et tout récemment

    encore en Achaïe, par des historiens de la guerreactuelle. Au nom des Grâces, ne Vil pas douter quemes paroles ne soient unies! J’en lierais le serment,s’il était décent de jurer dans un écrit. L’un débute

    par une invocation aux Muses, et prie ces déesses demettre la main avec lui à son ouvrage. Voyez le belexorde; comme il va bien a l’histoire! comme il estfait tout exprès pour ce genre d’écrire! Peu après

    il compare notre général à Achille, et le roi des Perses

    à Thersite. Il ignore apparemment (prAchille estplus illustre par sa xictoire sur Hector que s’il eûttué Thersite,et que, lorsqu’un taillant guerrier prend

    la fuite,

    Celui qui le poursuit est plus vaillant encore.

    Ensuite il se donne a lui-même des louanges commeétant bien digne de raconter (le si brillants événe-

    ments. Plus bas, il fait l’éloge de Milet, sa patrie,ajoutant qu’il agit, beaucoup mieux (In’Homere, qui

    nulle part n*a parlé de la sienne. A la lin de sonexorde, il promet expressément et en termes clairsd’exalter de son mieux nos actions et de faire detoutes ses forces la guerre aux barbares. Voici, eneffet, le commencement de son histoire et l’exposé des

    «K a, vv-a.

  • ,

    «wm- .. 4 --F«.

    28 H02 AEI 12TOPIAN MAŒEIN.

    î a, Caisy-rag Ëieîuôv ’ « O 7&9 pruptôrovroç mi. xoîmc’r’sinoloôpevoç Oûolo’yeaoç, ’ilpîwro woleueïv, 3U oci-Tiav 70196133.» 051-0; pèv TOLOLÜTOC.

    XV. "E1590; 3è, Gouxuâiâou anœ’rùç â’xpoç,

    oie; 65 poila a?) dpxerônq) eixuapévoç, and. fini&px-hv à); êxeîvoç du» TÇ) écru-06 ôvôpwn ’îlpîwro,

    Xapiecroîrnv dpxôv dîme-03v, nazi. Muet) 7:06 .’ATTL-

    N r l a] l lmu «nommera-mi open yap’ a: ermpioç KdÂTUOUP-vuxvôgl Hopn-nïouwolimç’ cuve’ypwlœ 16v nélepovA. l x C I c a l amon Hapôuoumv mu Poumon), a); exclama-av «poeoill-zflouç, àpEoîpevoç 566?); îuvnc’mpévou. n "Ocre

    paroi ye TOLŒÜT’nV aigrhv ri div 60L Tôt. lourât léguai,

    émia êv ’APpevïo; êrlnpmyépnae, TÔV Kepxupaïov l

    aürôv évinça. wapaarncoîpevoç; il oiov NLcLË-nvoîç

    loupât), TOÎÇ p.91 Tôt iPœpaiœv dipoupe’vmç, émi-

    t 818 . I a ’l ayocye, impec Boum L ou xpncapevoç 010v a? m,70ch; privai) 1-06 HEÀOÇG’YLKOÜ mi. 76v TELXËW 163v

    u a a ï t l l Il . t a,pompon , av on; 0L core lorpœîowreç (pansas) , Ta:Il s t t 3 l u e; t I ’l«Un zou omît) menait-mg npîwro, mon mu a; 4Ai’yun’rov xaréé’n, mai à; Tàv Bacile’wç yfiv vînt

    Tromcer’ au). êv émoi-ç ye ê’pewev , 55 norâw. ’Eyîo

    706v M’mov’m uürèv th xarulmàw Toi); oiôMouç

    Àô’nvaiouç êv NLaËÊeL, oinrïzleov, aîxpLÊôç aidât); nui

    85a aine’ÀGO’V-roç êpeïv 351.5115. Rai. 75:9 ai) and.

    To670 êmemôç mm vüv êcTi, 1è distillat. 7061-0 peÎvou Toîç Gouxusiclou êonxé’rot 16’751», si ôlîïov êv- 5

    Tpétlaaç, Tôt m3106 ëxeîvou léyor. TLÇ pinçât xaxeî’va ’

    « à); mi. euh-ô; En: (fading, n cc où 3U œürùv, vît

    Ma, n (c mixeîvoc ôMyou 33W TUOLPEÎXITEOVL X! Ô 7559 il

  • Ag,m-Vv:*r7zm.!’*”:r. fi, * . nv- fi --1,cm

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRF. L’HISTOIRE. 29

    causes qui ont amené la lutte : « L’alxuninable Volo-

    gèse, digne de périr de la mort la plus infirme, a com-mencé la guerre pour ce motif. n

    XV. C’est ainsi qu’il s’exprime. Un autre, grand

    imitateur de Thucydide, voulant l’aire voir qu’il s’est

    formé sur cet excellent modèle, commence, commelui, par se nommer en tète de son murage, exordedélicieux et tout parfumé de thym attique. Écoute :a: Crépéreius Calpurnianus, de Pompeia, a écrit laguerre des Partlies et des Romains, telle qu’elle a eulieu dans tous ses détails et en commençant des lespremières hostilités. » Après un pareil début, ai-je

    besoin de te parler du reste, et de te dire que, lors-qu’il fait prononcer une harangue en Arménie, il nousreproduit l’orateur des Corcyréens; qu’em’oyant une

    peste aux Nisibeniens pour n’avoir pas suiwi le partides Romains, il copie mot a mot Thucydide, exceptele Pélasgique et les Longs-Murs, ou habitaient ceuxqui étaient atteints du fléau? Du reste, il dit a proposde sa peste . en Elle commença par l’Éthiopie, des-

    cendit en Égypte, et gagna la plus grande partie dela domination du grand roi; n et puis il s’arrête la,et il a raison. Pour moi, je le laissai enterrer les mal-heureux Athéniens a Nisibe, et je me retirai, sachantd’avance tout ce qu’il allait dire après mon départ.

    Rien, d’ailleurs, n’est plus commun de nos jours que

    de voir des auteurs qui croient imiter Thucydide,lorsqu’ils emploient avec quelques légers changements

    les expressions mêmes et les petites phrases de cethistorien. Par exemple : a Vous contiendrez vous-mèmes: n ou bien : « Ce n’est pas pour cette raison,par Jupiter! » ou enfin : n J’étais sur le point d’omet-

    .,.1., «5-a-

  • un.

    Ë

    ku-........ --.. À.d A. fi -

    30 - 1’102 AEI IETOPIAN ZYITPAOEIN.

    ’ 7 n N Fanurôç curoç cowpançœù; mm nui 7m dwlmv and]1-5»; unxav-nuoîrœv, à); ’Pmponîon me; avouaïmmnv,cirre); o’nvéypoulaa, zani nippon à); êxeîvon, xani irrécu-

    pool, zani Tic TOLŒÜTOC. Kant non êWti’IIGOV ’àlîxov 1-6

    W r’ tue-M? ’açnmuon Tl]; LOTOPLL, un a), QUAI) n a apewov,t N 9 N a I t a tparaît) nov ATTLXŒV avouai-nov mon Ironhmnxanmûr’ êyxeîcôonn, d’ions? T-r’w noçcpôponv êmxoauoûvrnn,

    zani êuwpénovw zani minon covqnâov-ron.

    XVI. une; dé tu; aüTôv, (indemne: 763v 7570-

    vo’rœv provin: cuvæyonyàw êv fiança-fi minai-7] nazi») zani

    xanuonnmrèç, oiov zani crponrnnô’r’nç o’n’v TLÇ Tèn none’fipé-

    panv cino’ypanrpo’pevog, cuvéenxevfi) TÉXTŒV à www;

    TLÇ cupmpnvoo-rôv en: encartoit 706M aillai narguâ-szâç Te ô iâna’mqç 0570; in), (1131:6; uèv mâtina d’îlots

    (En; oioç in 5ms nié "FINI. Xanpiewn xani Èwnaopéwp

    icropionv peraxenpîcacôan apomnowmxu’x. To610p.6vov tâTtOLO’OZPRIIV 005706, ô’rn oÜTmç êwëyçantlæ û

    BLÊMon TPOL’YIXu’fl-EPOV ’1’] non-à "Pin: 763v surfing.-

    uoîva 161m t a Kon’Dapéçcpou ionrpoü 7’73; TE)!

    ucvrozpâpmv 31mg ici-opinât; Hapenxôv. » Kani brayi-

    ypocrrro étaiera à cimenté; Kant vît Ain zani Te 1:90-

    oîyaov ûwépilauxpov éternuait , 057w cuvon’yan’Tév ’

    oixeîov sivonn ionrpnï) idiopîanv w77paîqaew, si Te ô

    haha-nô; pin; ’Aitô’flœvoç uiôç, kwôllœv 3è Mou-

    cn’yé’mç xoni mis-n; madéfia; cime»). Kani 6’11 (infini-

    uevoç âv un: ’Ioîrin ypétpew, oûx Owen 6’ TL délice),

    enfarina poêlon ê-rci 191v marina parfileev, intpsîm

    fuit! léymv, zani fiâip’ml, xoni (mâcon , zani mâcon, à

  • mg-m-w-upr www w*..w n.»

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRTRE L’HISTOIRE. 34

    tre ceci. » L’historien dont je parlais tout à l’heure

    adopte pour les armes et pour les machines deguerre les mêmes noms que les Romains; il dit,comme eux, un fossé, un pont, et autres mots de ce

    . I . . ,, . . .genre. Flgllle-tOl jusqua quel p01nt Il est digne de h

    . a - . sil’h15t01re et convenable au style de Thucydide d’m- 5

    . . . . . . . se,tercaler a1n51 des mots italiens au mlheu d’expressmns nattiques, comme si c’était une parure de pourpre f,propre à l’embellir, à lui prêter des grâces, et qui s’yajuste sans peine. lXVI. Un autre écrit le récit tout nu des événe- je;ments, sommaire prosaïque, rampant comme le jour- - 1nal d’un soldat, d’un ouvrier ou d’un vivandier à la lsuite de l’armée; ce plat écrivain est cependant plus

    excusable qu’un autre : il se fait sur-le-champ con-

    naître pour ce qu’il est; il a travaillé pour un autre jplus habile, qui sera assez fort pour entreprendre une

    t "am-«buen; . »- .

    histoire. La seule chose que je lui reproche, c’estd’avoir donné à son livre un titre pompeux comme

    une tragédie, et trop au-dessus de ce genre de com-position : a: Histoire parthique de Callimorphe, mé-decin de la sixième légion des Kontophores. n Chaque

    livre porte son nombre; et il débute, ma foi, parune préface d’un ridicule achevé, où il conclut en

    ces termes : a: Il est tout naturel qu’un médecin

    31’:me ’

    écrive l’histoire, puisque Esculape est fils d’Apollon,

    et qu’Apollon est le conducteur des Muses et le maître

    de toutes les sciences. a: Il commence par écrire dans

    le dialecte ionien, et puis il se sert, je ne sais pour-quoi, de la langue commune, il dit imam (méde-cine), neïpnv (épreuve), ôxo’aon (tout ce qui) voÜoon (ma-

  • 32 I102 AEI IYI’OPIAN EUTPAŒEIN.

    3’ ailla, ô’oan ôuoéianwan TOÎÇ wolloîç, zani Ton

    rleîoroz, oian êz rondelet).

    XVII. El. dé [Le (lei zani oocpoû o’nwlpè; arasement,

    1è uèv 6votez êv aicpanveî zeioôœ, 791v yvnôu-nv 8’

    êpâ), zani Ton ripé-av êv Kopivônp auyypaîuuan’ron,

    z l a 18 . 9 a r. v v ses azone-rua nana-m alun oç av onan pev yang, au a; avm I «a ’ I l v779 mon cou (pacquez) mancie), comptons: cou;I Noivanynyvdiozov’ranç, ldyov vranvcocpov niangon. oméninov,diç nove) 3m on?) mon?) noria-on ioropïonv cayypaîoeiv.

    EiTa: patin pnzpèv o’n’lloç colloynoybç , ciron a’n’lloç’

    zani élu); êv a’n’mnvn crénom. GUWIPLÔT’IITO enfin?) «à

    npooiunov. To TE; zolanzeianç à; zéoov° zani æo’n

    s’yznôpaon (papi-min, zani muid? Bœuoloxnzôn, oûz

    a’noulltîynoran fLÉVTOL, a’nllôn ouvnpœmue’von zani cuv-

    . ; a. a v x a a. x :18 Inyuevan zonzsnvan. Kan prix: zanzenvo ooprnzov a oiex ç l a 8 x x I Nnon, zani fluai-an (pilooonpq) env on zou. wœynovn 170lezani panes? TEPêITCOV, 7è êv en?) wpoonuitp eineîv (la;êEanipe’rov 10670 è’Een ô vipéreaoç o’n’pXœv, 05 75 Tan;

    l h ! ’l I 3 N lTEPOLEELÇ zou (piloaoqaon 71311 cuyypanoenv «imam. Toyang conoürov, sima aigu , apis; au zanranlme’i’vloyiîeoeann, il] anür’ov eiwei’v.

    XVIII. Kani trin oüô’êzeivou 6’va duvnuoveüoann,

    A z à, s x n a] a l voç TOLOW j max-av apion-o. « propann spam mon’Pœuonimv zani Hepae’œv i a) zani gazai») Üorepov’(n grise 7&9 Hépavgon yevéoeann zanzôç - n zani milnv’

    (n in; ’Ocpô-nç, 76v ai "Ell’nvsç ’Oîupnî’nv éventi-

    ouon’ n zani ailla wollôn nonanûron. ’Opa’îç, époux

    0Mo; êzeivnp, ronp’ ô’o’ov 6 (Li-2V Gouzoâ 63-41, 051:0; 3è

    ’Hponlârq) 55 poêlon êqôzen.

    4

    M-.w..r-w-.fid --

  • DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRH L’HISTOIRE. 3;:

    ladies), et ailleurs il emploie les mots les plus popu-laires, les expressions les plus triviales.

    XVII. J’ai maintenant a parler d’un certain philo-

    sophe, dont je tairai le nom, mais dont je ne puispasser sous silence le dessein et les écrits que j’aientendu lire dernièrement a Corinthe : ils sont au-dessus de toute espérance. Dés le début, a la pre-mière phrase de son exorde, il jette une question ala tête de ses.lecteurs, et s’ell’orce de leur prouver

    par un raisonnement vigoureux qu’il ne convientqu’au sage d’écrire l’histoire. Vient ensuite un autre

    syllogisme, puis un autre encore; et enlin tout sonpréambule est bâti d’arguments de même nature; letout pour louer jusqu’à la bassesse; éloges outrés et

    sentant la dérision, du reste ayant tous la forme syl-logistique, et rédigés en manière d’arguments qui se

    suivent et s’enchaînent. Mais le plus choquant et. leplus indigne d’un philosophe qui porte au mentonune large barbe grise, c’est d’aller dire dans la pré-

    l’ace que notre empereur aura le privilége unique de

    voir les philosophes écrire son histoire. Si une pa-reille réflexion estjuste, il valait mieux nous la lais-ser faire que de l’écrire.

    XVllI. Je ne veux pas, non plus, oublier le début

    de cet autre, qui commence en ces mots : a Je viensvous parler des Romains et. des Perses; » et un peuplus loin z u Il fallait bien qu’il arrivait malheur auxPerses 5 a: et puis enlin: a C’était Osroes, que lesGrecs nomment Oxyroès, a: et autres phrases ana-logues. Tu vois que celui-ci ressemble assez a l’unde ceux que nous avons cités : si ce n’est que l’un

    copie Thucydide, et que l’autre transcrit Hérodote.

    a.

    .. -w-:»

    sa

  • 34 1102 AEI IETOPIAN XIITPAOEIN. A

    XIX. "Alla; 7L; aioiô’npoç êni lo’yœv Swing: ,

    Gouzudidr. zani aéro; (fuma; , il élémi dueivœv ané-

    1’06, micaç wélenç zani mon: 6’914 zani malien zani

    worauoùç éon-minoen wpoç 76 oançe’o’ron’rov zani hyp-

    I î î, R R î ’ A! Rporacmv, (a; (para (4:0 (le a; exôpwv zetpanlanç ô

    9 I 1 I I 0 a! l UanleEnzanzoç TpquELE, consonera violona; (av-av me."du: Kanmrnanziw Xno’von zani 16v zpüoranllov 76v Kel-TLXÔV ), a 706v aimaiç 73 To6 anérozpaîn’opoç 6’749 Br.-

    Êlinp une ânon-rumen amuï), zani Fopyàw èwi 105

    ôpnpanloû, zani ai ôoôanluoi anérïiç êz zoanvoû’ zani

    lsuzoÜ zani pailanvoç, zani zen-n imans-hg, zani 391’-

    zoweç êlnzndôv zani Boa-TouX-nââv 1. ’H uèv 7&9

    Oùoloye’ooo o’nvanîuoiç ’n 6 lanlnvàç 1017 imam), ’Hpaî-

    zlenç, 6’004 p.upnaî65; êvrôîv ê’zono’rov mon»), zani

    oi’an 771v 73 ’Oopo’ou zoom, énavëovroç 76v Tiyo’n’ran,

    zani êç oiov a’n’vroov zanrécpuye, XLTTOÜ zani pageota;

    zani saignai-n; êç rouir?) ouuneouzdrœv, zani cécziova’nzpnËôç thOÜVTœV anéro’ ’ ozo’mn à); a’nvanyzan’i’an 1j

    icroPian fanfan-0:, zani (la; oùz a’Éveu «616v finlanue’v

    TL «(IN êzeî arçonXGe’vn-nav.

    XX. ’Y’Ttt’) yanp aicôeveianç TE; êv TOÎÇ Xpnoiuonç

    il dyvoionç 16»! lezréœv ê7ri ring roncnéranç TÔV xœpiœv

    zani a’Évrpœv êznppaio’ecç Tania-cornant ’ zani émia-m ê;

    arollàn zani peyoîlan roof-Huron êpara’oæcnv, ëoizanow

    aima-7.1 vsowloôarnp , 0’6an 1’06 deo-73:61:01) zlzpovoyaî-

    mm, 6g offre T-hv estima oidev (la; la?) mangeâ-leoôann, 061-5 SELTEV’ÏÎGŒL zannàn vôpov, oill’ épand-n’-

    o’onç, anallaîznç ôpviôœv zani oueinov zani lan-ymûiv

    npozenuévwv, borraginacée-larron Ëwouç rwôç il Ton-

    A;

  • DE LA MANIÈRE naseaux: L’HISTOIRE. 35

    XIX. Un autre, qui se distingue par la beautéd’un style comparable à celui de Thucydide, si même

    il ne le surpasse, après avoir décrit avec beaucoupde clarté et de vivacité, à ce qu’il croit, toutes les

    villes, toutes les montagnes, les plaines et les fleuves(qu’un dieu vengeur fasse retomber tout cela sur latête de nos ennemis, tant la froideur en dépassecelle de la neige caspienne ou de la glace celtique l),a besoin de tout 1m livre pour décrire le bouclier del’empereur, a au centre duquel on voit une Gorgone,dont les yeux sont peints de bleu, de blanc et de noir,son baudrier a les couleurs de l’arc-en-ciel; ses dra-gons s’enroulent et se crispent comme des cheveuxbouclés. 2» Et le haut-de-chausse de Vologèse, et le

    frein de son cheval, par Hercule! quels milliers demots il lui faut pour les décrire! Et la chevelured’Osroès, passant le Tigre à la nage, et l’antre dans

    lequel il s’est enfui, avec les lierres,les myrtes, leslauriers s’enlaçant par une étreinte naturelle, et l’or-

    mant un ravissant berceau! Connue tout cela va bienà l’histoire, et comme, sans ces ornements, nous ne

    comprendrions rien à la suite des faits!

    XX. C’est par faiblesse d’esprit, ou par ignorance

    ide ce qu’il importe de dire, que ces historiens ontrecours à des descriptions d’autres et de pays. Etlorsqu’ils ont à raconter des faits considérables, ils

    ressemblent à un esclave nouvellement enrichi par lasuccession de son maître : il ne sait ni porter unerobe ni se conduire convenablement dans un festin;tandis qu’on sert des poulardes, des ventres de truieset des lièvres, il se jette sur une purée de légumes ou

    àAa

    a

    aa

    - y Ï

    . Cil].

    ’ rotez-s; fat-MW

    ’mmfiï- a.) A .

    :1451»; .

    ’A’îË-r.

    ’V

    ,3a?1.

  • 36 H02 AEI IZTOPIAN tEYITPACIŒIN.’ ” ”’ ânon c" êoô’œ Or7 ’ 3’0’v F3gnyou, sa": anv ggoqç n v. no, a, a;

    agonis-av, zani Tgonu’ [1.111 auve’yganvjze mon ointiôonvon zani

    z a l ç a a I N 8s vOonvanrou; allozo’rouç ’ mg enç anz’rulov me 7:0 o; 70vue’yonv TgœÜeiç TLÇ anû’rËzon ËTGÂEÜTflO’E, zani dag, vip.-Ëovlocnvroç p.0’v0v, Hgiczou’ To5 argent-12705, êrrrôn zani

    ei’zoo’n 15v woleuicov êîe’eantvov."E1’n 3è zazi êv ne") 76v

    N y ou w lvezgnav agneau), mon n’ev zani tangon Ton yeygonpge’vans’v Tanîç 75v 02g] év’rnov êmc’rolanîç êéeécanrot êni yônga z 2 u v l a a zs c vEugomnp nov par aroleunnov ana-06men pognon on; ETM’Œv I c?znzn Tgnanzovran za.i êç 7rg6ç énanzocionç, ’Pœuoninov6è pérou; 660, zani Tganuuon’ricnç yevéolionn êvve’an.N a î ’ a! 1 N îTouron ouz onnion si mg av au cggovœv «violona.XXI. Kani anv za’nzeîvo lezre’ov, 06 p.nzg6v 6v. me.

    v N -- 3 v 1’ v a lyag ne!) zaouia Arrnzoç anvonn zani arozazcnôangôonn

    x v a?! a;7m (gnov-nv ê; 1-6 oizgnëa’o’ran’rov, ’nQLOJGEV aura) zani

    a N N CTon ovo’pnn’ran non-nuant "nov Popolnov 7.1i 11.sranygaivjvonnà; 16 ’Ell-nvnzov, à); ligévnov (Liv Ea’rougvî’vov lé-yew , (Dgo’v’rnv 3è 76v (Dgo’vrmvz, ancîvnov 6è 76v

    Il- .. N ’ cannavov, zani Talla Trollq) filmât-aga. ’E’rn o1616; 06mg mgi T-î.ç EeËzgnccloÜ 757.5972; Ëygonnjvev

    ( ( a ,9 l a(a; on pèv aillai. woÉVTsç EÇYH’KXT’A Tant, 0no’uevon

    r; l a v a l xi v t I agager. reôvonvcu. aurov, anaroôavon 65 mon) anrnœv cerco-l N x a w a I N]? voyouevoç TOUTOV yang sont? alunonwrov oogann 70v602vwrow oûz aida); 6’11. 16 p.’av radio; âzeïvo araivTptt’i’w, oig.onn, ’àuegôv êyéverol émiant-on 3è zani é;

    e «l N r a ’ a w ’aéôéum dnagzouanv 0L wolloi’ 5.7.76; en un ":006’ ’ e a l c 1 l a: îU’rrolonëon mg, (a; Oogozç enaT’nzen mgquavœv en":tu fi v N a I v x t w a.anv 25 mgnanvoç ligna accolai-ou, zou. au mon ou»:J .’ a t N r Igamays non en; séniogmç.

  • DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 37

    sur des viandes salées, dont il se gorge jusqu’à

    étouffer. Notre historien invente aussi des blessures

    impossibles et des morts étranges : un soldat blessé

    à l’orteil meurt sur-le-cbamp; au seul cri du général

    Priscus, vingt-sept ennemis expirent. Mais c’est sur-tout dans l’énumération des morts que ses mensonges

    contredisent les rapports mêmes des généraux. Il dit

    qu’auprès d’Europus, il périt soixante-dix mille deux

    cent trente-six ennemis, tandis qu’il n’y a eu du coté.

    des Romains que deux morts et neuf blessés. Le moyend’en rien croire, à moins d’être fou?

    XXI. Voici encore qui n’est point à dédaigner.

    Sou goût excessif pour l’atticisme et son affectation

    de parler le plus pur langage lui font souvent changerles noms romains pour les écrire en grec : il écritKgôvnov (fils de Saturne) au lieu de Saturninus, (Dgôvrov

    au lieu de Fronton, ’l’tToiVlOV au lieu de Titianus, et

    autres transformations plus risibles encore. C’estencore lui qui, à propos de la mort de Sévérianus,écrit: « Tous ceux-là se sont trompés, qui croientque Sévérianus a péri d’un coup d’épée z il s’est laissé

    mourir de faim, genre de mort qui lui a paru moinsdouloureux. a: Il ignorait sans doute que Sévérianus

    n’avait enduré la faim que pendant trois jours, etqu’on a vu plusieurs personnes supporter sept joursentiers d’abstinence, à moins qu’on ne pense qu’Os-

    roès est resté à attendre que Sévérianus mourût de

    faim, et que celui-ci, par conséquent, n’a pas vécu

    au delà de sept jours.

    lb.a.v-J...’ -*

    . nanæ Q. ç:

  • 38 H02 AEI MW MAQEIDÎ.XXII, Toùç 3è mi mnmuoîç ôvâpaaw, à me

    (Film, êv inopiqz Xpœps’vouç m5 à» 71.; Bain" , 70k

    léyovwç a êlélnîe pfev il (L’axowh, 11è «fixer; 3è

    muèv peya’lœç êàoô’mnoe; n Kami man! êv étépop

    guipez fig www; imopiaç’ «*’E3eaaa pèv 391 031w

    roîç ô’wMLç mpnscpapœyeïro , mû 37050; in: mi

    xôvaëoç &wawex êxeïva, mû ô mpocr’nyèç épendy-

    Îev (Ë) 1967:9) (mille-Ta wpoo-ayaîym 1:96; TÔ TEÎXOÇ’D

    SÎTŒ guarana) 051m aérait-71 ôvcîpnam mû. SnELoæ-mà

    mi 1Tme mât woDà wapevsëéëum, 15 a Exécut-

    lev ô crpowoneàaîpxnç au?) nupîep, a) mû K 0?.

    crçwnôrou fiyôpazov "Çà êmvjïowa, » mû. (t i311

    lekoupe’von 7:29). afiroùç êyiyvovro, » mai Tôt TOI.-

    OLÜTOL d’une fr?) wpoïyya êonxèç aÎvw. Tpaytpâê) Tèv

    Érepov y.èv 1163:1 ê7r’ êyÉoi’roulùnla-nloü êmëeënxlôn,

    ÔaTépcp 3è Gévâoûxov ùnoâegeyz’vq).

    XXIII. [Cal mW m1 oïMouç won; 3cv, 1-8: ph 1:90-

    oïwoc laqurçà mû. moquât mû ê; ùwapÊoXàv pompât

    cuwpoîcpovrotç, à); élu-(am Gaupowrà fian Tôt

    p.576: TOLÜTOL même); aîxoüceaem, 7è «Gym 3è «1316

    fig îcTopvÏaç gnxpâv Tl. mû. &yevvèç énayœyôv’rœç,

    à); mû. 1081-0 êoms’vou wanàitp, aï nou”Epm1-oz 535:; -

    maizovroc, Trpocœmïov cHgomle’ouç wégpeya’à TWE-

    v0; wapnxsîyœvov. Eüûùç 70W ai &xoûcavreç êm?

    (pôé’flowou ŒÜTOÎÇTÔ (c ”93wsv Ëpoç. n X9?) 3è,

    0mm, p.9; 0510;, 0211, 390m 15a mafflu. mû. épé-Xpooc eîvou, mi auvqïàov «fi xaça’kfi 13360.10 aôya,

    (in; p.91 Xpucoüv 9è; TÔ xpoîvoç 5’511 , OÔPaLE 3è matu

    yeloïoç, êu. ëaxôv woeèv 3): êx. Seppâwv dampâw

  • hmm * 0". ,u. S.

    sœurs

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 39

    XXII. Où puis-je mieux parler qu’en cet en-

    droit, mon cher Philon, des historiens qui usentd’expressions poétiques, qui disent z La machine a

    retenti en roulant.- le mur, en s’écroulant, a fait un

    horrible fracas. Et dans la seconde partie de cettesublime histoire . Edcssa résonne au loin du bruit des

    armes; tous les lieux n’étaient que bruit et que tu-

    multe. Et ce qui suit z Le chef roule en son âme lesmoyens de J’approeher des murs. Au milieu (le toutcela s’introduisent des expressions basses et triviales,

    empruntées à la langue des mendiants. Exemples :Le maître des troupes a détaché une. lettre. au monar-

    que. Lex soldats achetaient les affaires qu’il leur fal-lait. Après s’être lavés ils venaient autour d’un, et

    le reste. C’est un auteur tragique qui a un piedchaussé d’un cothurne, et l’autre d’une sandale.

    XXIlI. On en voit d’autres, qui composent desprologues brillants, tragiques, et dont l’excessivelongueur fait espérer que ce qui va suivre sera admi-rable et digne d’être écouté; mais le corps même de

    leur histoire est si chétif, si mesquin qu’il semble

    voir un enfant, comme Cupidon qui se joue, se cou-vrir la tète du masque d’Hercule ou de celui d’un

    Titan. Les auditeurs s’écrient aussitôt : La montagne

    accouche. Rien, selon moi, ne doit être ainsi; mais ilfaut que toutes les parties se ressemblent, qu’ellesaient, pour ainsi dire, la même couleur, que le corpsy soit proportionné à la tête, de manière qu’il n’y

    ait pas un casque d’or avec une cuirasse ridiculement

    faite de haillons ou de cuirs pourris cousus ensem-;is

    ë

  • 40 H02 AEI IETOPIAN ilTTPAŒEIN.GU’YXEKOÇTTutLE’VOç, nui. 13 OiGTC’LÇ oiau’i’vn 7.1i xmpivn

    a. il .nepi un; XVYÎELOLLÇ. ’180tç 7&9 av &(peo’vouç Tomé-

    1 N ! à! a. xTOUÇ Guy’ypotçeotç, 1-00 P0 tu»: Koloacou 171v xa-v 7«pal-m muffin. crêpant êmnÔévraçt «Mou; augamins; axécpala 76: sépara: eiooiyovmç, c’en-900L-a n ou Âpictant nazi euüùç ê7ri. "nov apotypmî’rcov ’ 0v. mi.apoaevottpiîov-rott 10v EEVOCPÔVTŒ afin»; cipaye-

    . r s l 8 N8 lvov a Aapeuou zou. HdPUGŒTL 0g mu. a; 7i7v0vrou.’XI J N N a6001 n, mai 000.00g nov maman), 013x 81.8676; à»;8 1 t I r s l Kmayen nm npoorpm son, 1517.6010. TOUÇ 7:0").-Mùç, à); ëv (Sillon Seiîopev.XXIV. Kari-0L TOCÜTOC moira cpopmoi est-w, 6’00:

    al l [ il N ’L l ’ I In eppmwmç 71 TA; «Un dtaraîtœç apotpr’nparaa i ht t t t l a i 1sans To ôe mu. 1TEPL "fou; TOTËOUÇ con-ou; leusecôoua I 1 y s x t eou rapœaœyyozç p.0vov, and zou. cratôynuç oïouç,I on «a ’I T w cl t l.wn nov xoûaov soma), Et; youv cura) pqtfluyaoç

    h 3cuvvfyot-ye Toc wpoîyuarœ, 061-5 26m) Ttvi. êvth’ov,

    0515 10 ).eyéy.sv0v 3’); 10610 1-6»: ên’i noupeiœv Tôt

    Tomürcl. uuôoloyoôvrœv ciaoôcozç, (1301-5 mpi Eüpcô-

    7r0u 7.67m; olim); zip-n. (t ’H. 3è EÜpœrcoç mirai

    ne) s’v Meaonorapicç, omettoùç 360 1’017 Eûtppoî-

    TOU OlTïEIXOUGŒ, oingômaow 3’ mûrir) ’Ecleacaîm ’ »

    a 98x N 3 l a N s t i t s tmu. ou a TOUTO ŒWEXPflGêV camp, 000m mu. 7m; ayantrugiriez, Tôt Zauôcara, m’a-:0; êv tu?) ouin?) [hélio

    ’ l e a. 9 N a l t l«papota, o Yavvmoç, aux") angonolat mu. rufian,persil-liner; ê; T’hv Mecoworotyiotv, Coç mptœpiaôat7 l , , N N Cazurin: un ay.cpo*réçœv 1m woraptov, em’re’pwôev êv7,909 mupstëoue’vœv nazi p.0vov0u7’i 1’06 Teixouç

    ’ N a ’ N 1’Limon-0»). T6 3è mi 7510103), si 00L vuv, (a (Film,

  • 7.!»151 "sur Amn. .4). ..,-;,M..mm,4s-N.N.w u,-

    DE LA MANIÈRE IrEcnIRE L’HISTOIRE. il

    ble, un bouclier d’osier et des cuissards en peau detruie. On voit, en effet, une foule d’historiens quiposent aujourd’hui la tête du colosse de Rhodes sur

    le corps d’un nain. D’autres, au contraire, produi-

    sant des corps sans tète, se jettent, sans préambule,au milieu des faits. Ils croient, par la, imiter Xéno-phon qui commence ainsi : Darius et Parysatis avaient(leur fils; ou bien d’autres auteurs anciens. Ils igno-rent qu’il y a certains prologues imperceptibles, qui

    n’en sont pas moins des prologues, comme nous ledirons plus loin.

    XXIV. Cependant tous ces défauts, qui pèchentcontre l’expression ou contre l’ordonnance, sont en-

    core supportables. Mais mentir sur la situation deslieux, et non-seulement surfaire de quelques para-sanges, mais de plusieurs étapes, a quoi cela res-semble-vil P L’un de ces faiseurs d’histoire a composé

    la sienne avec tant de négligence, que, sans avoirjamais causé avec un Syrien, sans même avoir en-

    tendu parler de la Syrie dans la boutique des bar-biers, comme dit le proverbe, il écrit à propos d’Eu-

    repus . Europus est située en Mésopotamie, à Jeux;journées de l’Euplzrate .° elle a c’te’ fondée par les

    Ëdesséens. Et cela ne lui suffit pas : ce brave racon-

    teur, dans le même ouvrage, enlève de sa place Sa-

    mosate, ma patrie, avec la citadelle et les fortifica-tions, et transporte le tout en Mésopotamie, pourl’enfermer entre les deux fleuves qui coulent dechaque côté de son enceinte, et Viennent presquebaigner ses murs. Ne serait-il pas plaisant, mon

    e nihl’v-P t A

    t

    à ;surfant.

    il3;»

    leset

  • r ai t’t "K, æ’ V1”-

    42 H02 AEI IHOPIAN XÏITPAÇDEIN.ciron-voilant die où Hupôuuïoç 063’5 Meaonorupi’rnç

    «son êyèo, 0iç p.5 cpe’pœv à ennuyante; Guy-ypoccpeiiç

    aimâmes.

    xxv, Ni] Aiat xdxeîvo XOfLLS’îi m60wèv mini. 1’06

    EeË-npiotvoü ô 4113104 05mg eimv, êwouocoipevoç "71 tris:

    oixoücozi TWOÇ 76v êE euh-05 105 Ëpyou ôtucpuytiv-

    val 0’512 7&9 Heu êôelficut OZÔTÔV cinoôuvai’v,

    03515 cpuppeixoo meîv, 051-5 (590’100 ailante-9m, me;

    TWŒ GoiVOtTOV êmvoîcou Tpœytxôv, nui 773 70’po

    îeviîovru’ TUZEÎV pèv vête aürôv Exov’ru nappeyéen

    ËXTtOSpÆtTOt MM, 7-7,; xalliam; 1300m) ’ titrai 3è

    mon); OlT’COÜOtVEÎV ê’yvœcro, auroiîuvrac 10v y.ê’Yt-

    GTOV Tâw cmicpœv, êv’t 16v epuuauoirœv Xp-rîcaceut si;

    Tino couvis), évrepaivrot "tu 130219 10v loupoit. Offre»;où ELÇŒLOXJ, où XO’YXOÏPLOV 559w, du; oivâpai’o’ç 75 00310:3

    mai ’àpœi’xôç ô (niveau-0g 753mm.

    XXVI, EiTOt, extenso Oouxuâicinç êmroicpto’v riva

    sine TOÎÇ TEPÔTOLÇ To5 woléitou êxaivou vexçoïç’, nui

    uàrèç irrue-am Xp-fivou. êmmeîv en?) Eeânpwvtii. ’

    3mm 7&9 orin-ci; 7:90; Tôt) oùÈèv ai’rwv 75v s’v

    ’Apueviqt xuxôv, TÔV (Bouxudidnv, 73 étama. 0061m;

    05v TÔV Eeënptatvôv peyukowpenôç, oivuËLÊaizetau êni

    70v Toitpov ’Atppoivtciv avec 20mm éxu’ro’v’rapxov, (iv-

    rayœvtcrv’w Ilspude’ouç, ôç «mourrai nui TOO’OLÜTŒ ème-

    pmépsucev cairn?) 6301-5 p.5, v9] Tôt; Xépwotç, nolkà

    naïve duxpüaut me» 105 yélœ’roç, mi paillerai émirs

    Ô (Hi-top ô ’Acppoivtoç, ëni râler. 1’06 1670» Saxpôœv

    Gina si») outra-fi mpmaôeî, êpéuvuro 16v reclure-

    )aîiv âxeivœv Sein-vies; nul. repentie-suiv, site: énéemxev

  • I .

    -7.

    A rani- 1-- ru

    -w,.... un aig..-.....’.r,œfl. .4... L... . .

    DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 43

    cher Philon, que je vinsse aujourd’hui me défendreauprès de toi d’être Parthe ou Mésopotamien, peu-ples chez lesquels cet admirable écrivain m’a trans-féré en colonie?

    XXV. Par Jupiter! on ne peut plus douter de ceque dit ce même auteur ausujet de Sévérianus, puis-

    I qu’il ailirme avec serment le. tenir de la bouche d’unde ceux qui s’enfuirent du combat. Sévt’iriauus nes’est point donné un coup d’épée, il n’a point avalé

    de poison, il ne s’est pas pendu, il a inventé un genre

    de mort beaucoup plus tragique et d’une audacesaisissante. Il avait de magnifiques coupes de cristal zrésolu de mourir, il a brisé le plus grand de ces vases,et sÏest tué avec l’un des éclats, dont il s’est coupé

    la gorge. Ainsi ce guerrier n’a trouvé ni poignard,ni javelot pour se donner une mort noble et hé-roïque.

    XXVI. Ensuite, comme Thucydide a prononcéune sorte d’oraison funèbre pour ceux qui étaient

    . morts la première année de la guerre du Péloponèse,’ notre auteur s’est imaginé qu’il fallait aussi faire celle

    de Sévérianus. Tous ces historiens, en effet, entrenten lice avec Thucydide, qui ne peut mais des événe-ments arrivés en Arménie, Le voila donc faisant aSévérianus de belles funérailles; puis un centurion,nommé Aphranius Silo, monte sur la tombe, et cerival de Périclès déclame tant et de si belles choses,que je ne puis m’empêcher, au nom des Graces, defondre en larmes à force de rire; surtout lorsquel’orateur Aphranius, joignant, vers la fin de son dis-cours, les pleurs aux sanglots, rappelle d’un tonpathétique et les fameux soupers, et les réunions oùl’on buvait si bien. Il couronne ensuite sa harangue

  • M "DE AEI IZ’I’OPIAN EÏTI’PAGJEIN.

    Aicivretriv TWOt 7’le 7.0?(0Vi80t’ ’ aquaÏpævoç 7&9 Té

    Eiço; süyevôç mimi, xui à); ’Acppoîvnov sixôç in

    TCOZVTŒV ÔP(Ô’JT(0V, oinëcgoaîav êuurèv ên-i Té?) râpe),

    03m oivoiEioç iàv, tu 70v ’Evuoïhov, 7:90 71011017 ciao-

    ôuveiv, ai comme êpp-nrôpeue’ xai 10610 ê’cpr. i86v1uç

    roi); tronçon-u; &wuvmç houant mi ûnepettutve’aut

    10v ’Atppoivtov. ’Eyêo 8è and. raina (Liv canoë navre-

    yivvwaxov, uovovouxi Cwuôv nui louoiciwv permu-p.a’v0o, mai êmduxpôovroç 7-7] 16v uluxoôv’rœv

    PN’IÎPJÇ ’ 70310 3è peinai-oc ’i’JTLuaoijL-nv, (in psi;

    æèv auwpottpéoc nui 3L30Ë0xu7iov 1’013 sinciput-0g 1:90- . i

    unestpoiîocç émeuve.

    XXVII. Holloùç 3è mi aillez); époiouç roui-0L;Ëxwv 60L, (Ï) émies, xaruptôun’aucem, (Ri-Yin ô’pmç

    êmp.v-naeeiç, êTEi T’àv êrëpuv 61:ch 5ch i311 P876186-

    copm. , r-hv flageolait 51mm ’oiv oigewov cuyypaicpor.

    Ttç. Eici 7d? TWEÇ ci Tà rie-riflai pèv 15v naupat-

    yuévœv mati dîtopvupôveura wapaleitrouctv il napa-

    Oéouo’tv, en?) 8è ignoreriez; au). oinstpoxoùiaç ami

    oiyvoiotç 115v lexre’œvi’i cnœwnre’œv, Tôt papotant

    naïve haupôç nui (ptlonôvwç êppmvet’aoucw ripâm-

    riüvovreç. "Damp ’oiv si mg 106 me); To5 êv ’Olup-

    trio; a uèv 610v xzfl’Àoç, rocoù’rov mai TOLOÜTOV

    av, psi; palémon pnd’ êwuivoi-n, lundi TOÎÇ oint sidéen;

    âm70Î’ro, 1’06 imorcoâiou 3è 70’ TE aûôuepyèç nui Te

    eÜîam-ov Mouflon, mai fig zp’nuîdoç me) eiipuepov,

    mi T1510. rive p.518: enflez; cppov’ridoç dteîtuiv.

    XXVIII. "Eyœy’ 05v ’iixoucci TWOÇ T’àv pèv êw’

    Il

    La z- la F illapone) palma ëv 063’ 610L; réa-:75: 87:50". napacipd-

  • DE LA MANIÈRE D’ÉCRIRE L’HISTOIRE. 46

    par un trépas digne d’Ajax. Il tire bravement sonépée, comme on devait l’attendre d’un Aphranius, et

    se tue sur le tombeau à la vue de tout le monde; ilméritait bien, j’en jure par le dieu Mars, de mourirplus tôt, pour avoir fait un si beau discours! a: Alors,dit l’historien, tous les assistants furent saisis d’admi-

    ration et exaltèrent la conduite d’Aphranius u Pour.moi, je ne pus lui pardonner d’avoir parlé presquetout le temps de plats et de ragoûts, et de s’êtrelamenté au souvenir des gâteaux. Mais je lui repro-chai surtout de n’avoir pas étranglé, avant de Inou-rir, l’historien, auteur de cette farce.

    XXVII. Je pourrais encore, mon cher ami, te fairel’énumération d’un grand nombre d’historiens de la

    même espèce, mais je n’en cite plus que quelques-uns, et je passe ensuite au second objet de mon traité,je veux dire les préceptes suivant lesquels on peutécrire l’histoire avec succès. Il y en a qui omettentou ne font qu’efIleurer les faits importants et dignesde mémoire, et qui, par ignorance, faute de goût, oupour ne pas savoir ce qu’il faut dire et ce qu’il faut

    taire, insistent sur des minuties, les racontent avecla plus grande exactitude, et s’y appesantissent lon-guement. On dirait un homme qui, ne remarquantrien de la beauté si frappante du Jupiter olympien,ne sait ni la louer, ni la faire comprendre à ceux quine l’ont point vue, tandis qu’il admire la forme régu-

    lière et le beau poli du piédestal, la juste proportionde la base, et qu’il emploie tous ses soins à lesdécrire.

    XXVlII. J’en ai donc entendu un qui racontaitlestement, en moins de sept lignes, la bataille qui se

    "ms-r0." t9;u..’fiv’, Wüyv-f r W3."Ü

    1-.

    g «gueusa- a Un.

    v

  • 4o un: AEI menu SYITPAŒEIN.p6v10ç, sinoct 3è us19u in ê’1t white i33u10ç’ uvu-

    lainât-0g à; punch nui 063i» fipîv n90erîn0u0uv

    l ç a» I t t I y(ira-yuan; ’ tu; Muu90ç 1L; musuç, Muuaunuç 1eu-ç x l z a s v y ,vouai, 0710 suijÇ uluvœpsvoç uvu 1u 09-n, nu1u7xu-Fion 2690ug 1ivug 1(7iv u790inmv, u’9i0’10v nu9u1t-Ôspivouç, nui 51L 1è: pèv 71951u ênsïvor. (pognesîsv

    uü1ôv, si1u assistai, pu66v1sç à); 16v (pilœv sin,

    nu153 s’iuv10 nui si0’1iaicuv10 t nui 7&9 1tvu 1uxsîv

    , N u l x a x a v Iuu1oiv uwodsdnpmnmu nui vuu10v s; 171v Muu9wv,935130013 (161G) êv 1? 7*? c19u1su0ps’v0u. Müeor. 10paru 10610 pun90i nui dray’n’cstç, à); 0n9oiagtsv

    aïno; s’v 1-5 Muu90uaiu, nui à); irien 10ùç s’Mcpuv-

    1uç 1107.1013; êv a?) afin?) cuvvepouévouç, nui (hg

    en?) lé0v10ç (Bai-fou 35W nu1uÊ9coGsin, nui "Minou;

    iyflû; ên9iu1o êv Kutcu9siu t nui ô euuuuct’ôç Guy-

    y9uçsùç, oitpsiç-1uç ëv Eü9t6mp ytyvopévuç ccpuyuç

    1ocuô1uç, nui strabisme, nui (moflât; uvuynuiug,nui «pilau; nui uv1upiîlunuç, 657.91. Question êcæépuç

    ’ l l N ’ h *I ’ IECPELGTYIKEL 090w Mulxziœvu 10v 2.09m av Kutoupstul I 1e 3;! 9 l g t si vanu90uç nappe-vs si; unaus wvoupsvov . Et. s part I ’ t à ’ a 9 a.qu nu1s)vuÊs, 1uxu nui cuve ELTWEI p.51 uwou,

    Il N r a l t! a s ,n37) 1m cnu9œv sonsuucusvtov. A7159 Et. un svsyé-79:17:10 êmpslôç fra i6109iu, psyu’lu 3m ripai";fiyvoun61sç iman nui 73 Cupiu ’Pœpuim; oip69-n10ç,

    si Muucunuç à Muû90g 81.416»; je); s59s msiv, aill’ h

    ’IB i a N 1 v v l rlu EL’IWOÇ snuvnkôsv sur. 10 e19u1011s30v. Kuwoi I717de o’i’ÀXu 91.00496) oivu’ynuié1s9u ênèiv s’y?» vûv 310:9-inui, Coq nui uü7m19iç ’IÎKEV s’n 171; ulnaiov néper);

    uù10iç, nui (in; 3&9u simplet; Év’rétioouv, ô M- .

  • En......f..r-mnqu---.n cp--rv--I ou a I.- Vo u w, . .. ,-V,... Vs,

    DE m MANIÈRE D’ÉCRIIŒ L’HISTOIRE. n

    donna près d’Europus, et qui dépensait ensuite plus

    de vingt mesures d’eau à faire une digression froideet déplacée sur l’aventure d’un cavalier maure ,

    nommé Mausacas. Pressé par la soif, égaré dans les j.montagnes, ce cavalier rencontre quelques paysanssyriens qui se préparaient à prendre leur repas.D’abord, ils ont peur de lui; mais, bientôt après, i;reconnaissant qu’il.est de leurs amis, ils lui donnent Il’hospitalitéet lui offrent à dîner. Ils lui disent qu’un ’de leurs camarades a voyagé dans le pays des Maures,où son frère était soldat. De là d’interminables dis-

    cours, des narrations sans fin; comme quoi il a chassédans la Mauritanie, où il a vu paître, dans le mêmeendroit, de nombreux troupeaux d’éléphants; com-

    ment il a failli être dévoré par un lion, et quels su-perbes poissons il a achetés a Césarée. Cet admirable

    historien, sans s’inquiéter des massacres qui ont eulieu auprès d’Europus, des rencontres, des armisticesforcés, des gardes et des contre-gardes, s’absentejusqu’au soir , pour aller voir à Césarée le Syrien

    Malchion achetant à bon marché des scares magni-3 fiques; et, si la nuit ne l’eût surpris, il y serait sans

    doute demeuré à souper avec lui, les scares étant déjà «zpréparés. Il faut avouer que, s