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François-Emeric CELLÉRIER - 1 - 1/12/2011 21 pages NOTRE COUSINAGE avec le PRINCE WILLIAM MOUNBATTEN-WINDSOR Prétendant actuel au Trône de Grande-Bretagne I- Rencontre avec la Duchesse Il y a quelques années, passant à Aubigny sur Nère, dans le Berry Solognot, une vitrine devant le château transformé en Mairie, où était affichée une généalogie, avait attiré mon attention. Il y était indiqué que Lady DIANA était une descendante de Louise de PENANCOËT de KEROUAL, duchesse de Portsmouth et d’Aubigny sur Nère. Ce titre surprenant et l’origine bretonne de Louise piquèrent ma curiosité et je me mis à chercher où j’avais bien pu rencontrer déjà ce nom ronflant comme une bombarde du Léon. Finalement, je me suis souvenu de Louise, Renée de PENANCOËT de KEROUAL (ou KEROUAZLE ou QUEROUALLE…) On lit en effet dans le « Mémoire des titres produits en 1710 par Louis Vincent de GOËSBRIAND (1659-1744), lieutenant général des armées du Roy, nommé commandeur des ordres de sa Majesté pour les preuves de sa noblesse, en remontant à l’année 1328 » : un extrait de son contrat de mariage, le 13 février 1695, avec Marie-Madeleine des MARETS, (nièce du grand ministre COLBERT), « en présence du Roy, de Mgr le Dauphin et des Princes et Princesses de la maison Royalle et encore en la présence et de l’avis de leurs parents, entre’autres de très haute et très puissante dame Madame Louise de Penancoët de Queroüale, duchesse de Porsmouth et d’Aubigny, cousine,… » Si Louise était cousine de Louis-Vincent de Goësbriand, nous devions être ses neveux !… Et par conséquent les cousins de Lady DIANA. Cette tante Louise de Penancoët, venant du manoir de Keroual en Guilers, aux portes de Brest eut un destin prodigieux. Née le 6 septembre 1649, sans doute à Landudec, elle fit ses études chez les Ursulines de Lesneven, dit-on, mais plus certainement à Saint Pol de Léon (c’est seulement en 1678 que le roi Louis XIV autorise le marquis de Coatanfao et la marquise de Kergroadez à établir un couvent à Lesneven pour une partie des religieuses Ursulines de Saint Pol de Léon. Louise de Penancoët de Keroual n'a pas pu faire ses études dans ce couvent de Lesneven car elle était âgée de 29 ans à sa création !!!). Une de ses tantes, Julienne de Penancoët, était religieuse chez les Ursulines de Saint Pol. Louise y a sans doute connu aussi la mère Mauricette du LOUËT de COËTJUNVAL, tante des KERGOËT- PARCEVAUX, qui sera la 1 ère supérieure à Lesneven. Elle y a appris les bonnes manières et y a reçu une solide instruction, même si son orthographe laisse à désirer. II- La famille de PENANCOËT Guillaume de Penancoët, chevalier, dit le comte de Keroualle, seigneur de Kerboronné, de la Villeneuve et de Chefdubois, épouse le 27 février 1645 Marie de Plœuc, fille de Sébastien de Ploeuc, marquis de Timeur et de Marie de Rieux.

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François-Emeric CELLÉRIER - 1 - 1/12/2011 21 pages

NOTRE COUSINAGE

avec le PRINCE WILLIAM

MOUNBATTEN-WINDSOR Prétendant actuel au Trône de Grande-Bretagne

I- Rencontre avec la Duchesse

Il y a quelques années, passant à Aubigny sur Nère, dans le Berry Solognot, une

vitrine devant le château transformé en Mairie, où était affichée une généalogie, avait attiré

mon attention. Il y était indiqué que Lady DIANA était une descendante de Louise de

PENANCOËT de KEROUAL, duchesse de Portsmouth et d’Aubigny sur Nère.

Ce titre surprenant et l’origine bretonne de Louise piquèrent ma curiosité et je me mis à

chercher où j’avais bien pu rencontrer déjà ce nom ronflant comme une bombarde du Léon.

Finalement, je me suis souvenu de Louise, Renée de PENANCOËT de KEROUAL

(ou KEROUAZLE ou QUEROUALLE…)

On lit en effet dans le « Mémoire des titres produits en 1710 par Louis Vincent de

GOËSBRIAND (1659-1744), lieutenant général des armées du Roy, nommé commandeur des

ordres de sa Majesté pour les preuves de sa noblesse, en remontant à l’année 1328 » : un

extrait de son contrat de mariage, le 13 février 1695, avec Marie-Madeleine des MARETS,

(nièce du grand ministre COLBERT), « en présence du Roy, de Mgr le Dauphin et des

Princes et Princesses de la maison Royalle et encore en la présence et de l’avis de leurs

parents, entre’autres de très haute et très puissante dame Madame Louise de Penancoët de

Queroüale, duchesse de Porsmouth et d’Aubigny, cousine,… »

Si Louise était cousine de Louis-Vincent de Goësbriand, nous devions être ses

neveux !… Et par conséquent les cousins de Lady DIANA.

Cette tante Louise de Penancoët, venant du manoir de Keroual en Guilers, aux

portes de Brest eut un destin prodigieux. Née le 6 septembre 1649, sans doute à Landudec,

elle fit ses études chez les Ursulines de Lesneven, dit-on, mais plus certainement à Saint Pol

de Léon (c’est seulement en 1678 que le roi Louis XIV autorise le marquis de Coatanfao et la

marquise de Kergroadez à établir un couvent à Lesneven pour une partie des religieuses

Ursulines de Saint Pol de Léon. Louise de Penancoët de Keroual n'a pas pu faire ses études

dans ce couvent de Lesneven car elle était âgée de 29 ans à sa création !!!). Une de ses tantes,

Julienne de Penancoët, était religieuse chez les Ursulines de Saint Pol. Louise y a sans doute

connu aussi la mère Mauricette du LOUËT de COËTJUNVAL, tante des KERGOËT-

PARCEVAUX, qui sera la 1ère

supérieure à Lesneven. Elle y a appris les bonnes manières et y

a reçu une solide instruction, même si son orthographe laisse à désirer.

II- La famille de PENANCOËT

Guillaume de Penancoët, chevalier, dit le comte de Keroualle, seigneur de

Kerboronné, de la Villeneuve et de Chefdubois, épouse le 27 février 1645 Marie de Plœuc,

fille de Sébastien de Ploeuc, marquis de Timeur et de Marie de Rieux.

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François-Emeric CELLÉRIER - 2 - 1/12/2011 21 pages

De leur union naissent : 1 - Sébastien, baptisé à Guilers le 4 novembre 1646 et mort sans

alliance en 1669 ; 2 – Louise, Renée, duchesse de Portsmouth, née en 1649 qui aura une

descendance ; 3 – Henriette, Mauricette, décédée à Paris le 12 novembre 1728, âgée

d'environ soixante-dix ans, mariée deux fois (7ème

comte de Pembroke et marquis de Thais

avec une considérable descendance (près de 1700 personnes aujourd’hui !…).

La famille est d'ancienne noblesse du Léon. Guillaume se plaît à montrer à ses

enfants le collier de l'ordre de St Michel que son grand-père (époux de Guillemette

BARBIER, de Kerjean) reçut en 1610 du roi Henri IV pour avoir défendu Brest contre les

Ligueurs et les Espagnols. Marie de Plœuc est la marraine de nombreux soldats protestants de

la garnison de Brest convertis au catholicisme par ses soins.

Hervé Pezron, sieur de Lesconvel, écrit dans la préface de son livre dédié à Louise

de Keroual : "Cette souveraine [Jeanne de Montfort, duchesse de Bretagne à la fin du XIVè

siècle] honorait vos ancêtres d'une grande considération ; c'était avec un juste sujet,

puisqu'ils étaient de la première noblesse de ses Etats, par l'antiquité, les emplois et les

alliances. Je sais, madame, qu'avant ce temps-là et depuis il n'est entré que des filles de

bonne maison dans la vôtre : Marie de Plœuc, fille de monsieur le marquis de Timeur, qui est

madame votre mère, et, Marie de Rieux, votre aïeule, vous ont donné pour parents la plus

grande partie des princes et des grands du royaume."

A la seconde génération dans la généalogie des Penancoët, on lit :

« Jeanne, héritière de Penancoët, épouse François, juveigneur de Penhoet. Les Penhoet

étaient une des quatre premières familles du Léon, après les seigneurs de Rohan, comme

l'atteste ce dicton : " Penhoat an Anciantis, Castel ar Vailhantis, Kervaon an Pinvidiguez,

Cornadeac'h ar Marc'heguez " ([à] Penhoet l'ancienneté, du Châtel la vaillance, Carman la

richesse, Kergournadec'h la chevalerie : Ambroise de Parcevaux descend de ces quatre

familles). Il fut stipulé au contrat de mariage du 10 mai 1330 que les enfants à naître de cette

union prendraient le nom des Penancoët de Kerouazle et leurs armes « d’argent à trois fasces

d’azur ».

Leur devise est "A bep pen lealdet" (En tout loyauté) ou "En diavez" (A découvert )

Ainsi, le nom de Penancoët de Keroual s'éteint à la mort de Sébastien de Penancoët,

en 1669. Son père, Guillaume, meurt en 1690 et sa mère, Marie de Plœuc, en février 1709.

Guillaume de PENANCOËT Marie de PLOËUC

Ces portraits des parents de Louise ont été peints par Vignon en 1675, lors d’une visite à leurs

filles, alors en Angleterre. Ils sont conservés au château de Goodwood,( West Sussex)

propriété de la famille SPENCER, après avoir été longtemps au château de La Verrerie dans

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François-Emeric CELLÉRIER - 3 - 1/12/2011 21 pages

le Cher (propriété de Béraud de Vogüé, notre cousin, comme descendant d’Achille Barrin de

la Galissonnière).

III- L’ascension de Louise de PENANCOËT de KEROUAL

Remarquée par le duc de Beaufort, grand maître de la Navigation, venu en

inspection à Brest et logeant à Keroual, il lui fait en vain la cour,(il a 33 ans de plus qu’elle)

mais s’engage à la faire devenir demoiselle d’honneur de sa cousine germaine, Madame , la

duchesse d’Orléans, belle- sœur de Louis XIV.

François de Bourbon-Vendôme, 2e duc de Beaufort (1665), fils de César de

Bourbon-Vendôme et de Françoise de

Lorraine, est un petit-fils d’Henri IV ,

né le 16 janvier 1616.

Engagé dans la carrière militaire à l’âge

de douze ans, il conspira contre

Richelieu, puis plus tard contre

Mazarin, en se plaçant à la tête de la

« Cabale des Importants ». Anne

d’Autriche le fait incarcérer à

Vincennes d’où il s’évade. Surnommé

le Roi des Halles par les Parisiens

pendant la Fronde, il fait sa soumission

en 1653 et devient grand-maître, chef et

surintendant général de la navigation. Il

commanda en 1662 la flotte française et

remporta de nombreux succès contre les

Turcs en Méditerranée. En 1665, il

battit deux fois sur mer les Algériens.

En 1669, il conduisit des secours aux

Vénitiens contre les Turcs, et dirigea les

troupes françaises défendant Candie

contre les troupes ottomanes. Il fut tué

durant un assaut après s'y être couvert

de gloire, le 25 juin 1669.

(Le duc de BEAUFORT, dont le buste

est dans la galerie des Batailles à Versailles, apparaît dans Vingt ans après d'Alexandre

Dumas père ainsi que dans sa suite, Le Vicomte de Bragelonne. Il est également un des héros

principaux du roman en trois tomes de Juliette Benzoni, Secret d'État. Les tomes sont

intitulés : La Chambre de la reine, Le Roi des Halles et Le Prisonnier masqué). Nous sommes

donc en plein dans une histoire romanesque !

Mais sa promesse faite avant sa mort sera tenue et Louise a rejoint Versailles à

l’automne 1668. Elle a 19 ans et un traitement de 150 livres, mais elle apprend vite et prend

de l’assurance. Un poète de la cour la cite lors d’un ballet : « Votre fille d’honneur nouvelle /

également mignonne et belle… » Louis XIV pense un instant en faire sa maîtresse mais juge

plus important de l’utiliser comme agent diplomatique en Angleterre.

En mars 1670, le Roi part pour la Flandre afin de montrer à la Reine les provinces

nouvelles. Il est accompagné de Madame qu’il veut envoyer en Angleterre pour engager des

négociations avec Charles II Stuart.

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Le 26 mai 1670, Madame, (qui est Henriette, Anne STUART) la sœur du roi Charles

II d’Angleterre, embarque à Dunkerque, avec deux cent personnes, pour se rendre en grand

apparat auprès de son frère pour concrétiser la signature du traité de Douvres.

Charles qui n’a pas vu sa sœur depuis dix ans se fait conduire en pleine mer pour

rencontrer sa chère « Minette ».Dans le vieux château de Douvres, remis au goût du jour pour

cette rencontre, Madame vivra quelques journées de bonheur.

Le duc de Buckingham parle au roi de la demoiselle d’honneur. Louise est de toutes les

fêtes et très vite le Roi ne la quitte plus. Elle assiste même aux séances secrètes où se discute

le traité de Douvres dont les clauses principales sont l’alliance avec la France et la conversion

du Roi au catholicisme, qu’il devra publier à la face de son peuple. En contrepartie, LouisXIV

fournira des subsides importants et réguliers, ce qui arrange bien Charles II toujours à cours

d’argent. Charles II partage les idées absolutistes de Louis XIV et a un réel penchant pour la

religion catholique. Et puis comme c’est sa sœur qui lui propose, il signe facilement.

A la fin du séjour, qui s’est prolongé quinze jours, il couvre sa sœur de cadeaux, de

souvenirs et de bijoux. En retour le Roi reçoit de sa sœur en cadeau un bijou remis par Louise

et il lui dit en posant sa main sur la sienne: « Voici le seul bijou que je désire garder auprès

de moi ».

Louise rentre à Paris, et dit qu’elle veut entrer au couvent, mais Louis XIV insiste

et elle part à Londres où elle sera tout de suite installée somptueusement à Whitehall. On doit

préciser aussi que Louise se trouvait à ce moment précis, « sans emploi » en raison de la mort

brutale de Madame le 30 août 1670 (« Madame se meurt, Madame est morte… », comme le

dit Bossuet dans son oraison funèbre).

Le duc de Buckingham vient la chercher à Paris et ,en septembre 1670, l’emmène

auprès de son Roi, avec bien sûr le consentement, très subtil de Louis XIV qui a pressenti

qu’il va avoir une ambassadrice solide et pour longtemps.

En arrivant elle est nommée dame d’honneur de la Reine (Catherine de Bragance,

laide, épaisse et trapue,…), logeant à Whitehall, officiellement chez lord Arlington, le

ministre des affaires Etrangères. Plus tard elle aura un appartement de quarante pièces dont

elle fera un modèle d’élégance et de bon goût.

Pas toujours bien accueillie par la société anglaise, elle fréquente la bonne société

française : « il y a là Saint-Evremond en exil, nommé gardien des canards de sa Majesté et

aussi Monsieur de Pontac, qui vend son bordeaux et amuse Louise par ses gasconnades »,

(cité par Suzanne Blatin dans Historia).

Après une année de cour assidue, en septembre 1671, Arlington et l’ambassadeur

de France (le frère de Colbert) rapprochent Louise du Roi, lors de la saison des courses au

château d’Euston.

Au cours d’une soirée déguisée on simule un mariage pour rire, avec Charles et

Louise comme mariés…La nuit de noces sera le prélude à la longue liaison que l’on connaît et

portera ses fruits neuf ois plus tard. Elle devient alors la maîtresse en titre de Charles II .

Elle accouche en juillet 1672 de Charles Lennox qui sera fait ( en 1675 seulement),

duc de Richmond (duché royal du nord Yorkshire, ayant titré les Tudor et les Stuart) et

Lennox (ce second duché est écossais et venait des Stuart).Elle a été maudite par son père,

mais quelques mois après la naissance, Louise est faite duchesse de Portsmouth, comtesse de

Farehame, baronne de Patersfield avec rente de 138000 livres et la famille en Bretagne lui fait

de nouveau bonne figure !

. Malgré les rebuffades ( qui ne cessèrent jamais vraiment) de la bonne société

anglaise et le côté très volage du Roi, son influence est celle d’une quasi reine auprès de

Charles II, francophone (et francophile) et dure jusqu’au 6 février 1685, date de la mort du

Roi. Certes le Roi reçoit beaucoup d’argent, pour faciliter la politique internationale de la

France (neutralité pendant la guerre Franco-Hollandaise, neutralité face à la France, …) , mais

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François-Emeric CELLÉRIER - 5 - 1/12/2011 21 pages

il a un vrai plaisir à recevoir ambassadeurs et ministres au domicile de Louise, où il se sent

chez lui…

En 1682, elle fera un voyage triomphal en France, accompagnée de son fils. Elle est

reçue en reine à Versailles et a droit au tabouret de duchesse. Louis XIV lui écrivait

longuement, de sa main et l’appelait « ma cousine ». Ce voyage rehaussera son prestige en

Angleterre, où Charles II la retrouva « avec passion et tendresse ».

Etroitement guidée au début par l’ambassadeur de France, elle sut profiter

habilement de sa position et c’est grâce à elle que la Flandre et la Franche-Comté devinrent

françaises. Dès 1673, Louis XIV reconnaissant lui attribue la jouissance des châteaux

d’Aubigny sur Nère (Berry Solognot) et de La Verrerie ainsi que des terres (78 fermes et

douze moulins), venant des Stuart, ancêtres de Charles II (ces terres données en 1425 par le

roi de France avaient fait retour à la couronne en 1668, faute de descendant mâle).En 1684,

l’ensemble sera érigé en duché d’Aubigny, avec titre de pair de France en 1734. Rentrée

définitivement en France en 1685, elle achète en 1687 aux Cossé-Brissac le château de

Tremazan (en fait un donjon du XIIème siècle, fief de la famille du CHASTEL), en face de

Portsall auquel elle joint les terres de Keroual (elle n’y reviendra jamais ; on pense qu’elle

aurait visité avant achat, mais rien n’est moins sûr sur car elle connaissait parfaitement la

région…). Elle en fait donation à son fils en réservant l’usufruit à son père (mort en 1690) et à

sa mère. La « bonne dame d’Aubigny » avait aussi un hôtel rue des Saints Pères à Paris, où

elle mourut le 14 novembre 1734.

La descendance du duc de Richmond, alliée aux meilleures familles d’Angleterre,

comprend la famille SPENCER, dont la princesse Diana était la plus connue et la mère du

futur Roi d’Angleterre.

Charles II d’Angleterre, connu pour ses chiens « King Charles Spaniel »

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IV- Les PENANCOËT et l’Angleterre

Si Louise fut, brièvement, au service d’Henriette d’Angleterre avant de servir le

roi Charles II, il faut dire ici quelques mots pour rappeler comment, un peu plus tôt, la famille

de PENANCOËT avait approché la couronne anglaise.

Henriette, Marie de France, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis, sœur de

Louis XIII, née le 26 novembre 1609 au Louvre, avait épousé le 11 mai 1625 Charles Ier

Stuart, roi d’Angleterre.

Elle refuse de se faire couronner à Westminster… De nombreuses querelles sur le

plan religieux et des intransigeances conduisent à la guerre civile (1642-1644) menée par

Cromwell à la tête des parlementaires.

Henriette quitte définitivement l’Angleterre en forçant le blocus sur un bateau

hollandais. Partie de Falmouth, elle pensait arriver au Conquet ou à Brest. Le 25 juillet 1644,

un calme subit l’obligea à débarquer à Melon sur la paroisse de Porspoder, aux portes de

Brest. La vue de ce navire auprès de la côte depuis le matin avait attiré la population et les

gardes côtes en armes sous la conduite de Guillaume de PENANCOËT. Ce fut lui qui

accueillit la reine d’Angleterre lorsque la chaloupe qui arborait un mouchoir blanc au bout

d’un bâton, accosta sur le rivage tout près du poste de garde qui existe toujours.

La croix de Melon

Accompagnée de ses officiers et de ses femmes, la Reine se reposa quelques moments

chez un paysan avant d’aller passer la nuit chez les Penancoët au château de Keroual. Elle

partit le lendemain pour Paris par Vannes et Nantes.

Louise de Penancoët naîtra cinq ans plus tard et il est probable que la famille, grâce à

cet accueil, bénéficia à Paris de l’appui d’Henriette de France… jusqu’au 31 août 1669 où elle

meurt à Colombes près Nanterre.

On peut penser que ce fut elle qui appuya la demande du duc de Beaufort pour faire

entrer la jeune Louise de Penancoët comme demoiselle d’honneur de sa fille Henriette, Anne

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STUART, duchesse d’Orléans, qui décède brutalement le 21 août 1670 à St Cloud :

« Madame se meurt, Madame est morte !….. »

Henriette, Anne,d’Angleterre, née le 16 juin 1644 à Exeter, débarque en France avec sa

gouvernante en 1646, fuyant les partisans de Cromwell. Elle est fraîchement accueillie par sa

mère.

Pendant la fuite de la Fronde, elles restent seules au Louvre, oubliées et abandonnées !

A la mort de Charles Ier (1649) Henriette et sa fille se retirent au couvent.

Henriette de France

et Charles Ier

d’Angleterre

par Van Dyck

Nous verrons plus loin ce qui est advenu du manoir de Keroual, mais il ressemblait au dessin

ci-dessous, à l’époque où Henriette, reine d’Angleterre y passa et pendant les jeunes années

de Louise de Penancoët.

Cette aquarelle de Bernadette Coleno a été réalisé à partir d’un dessin original de 1867 se

trouvant à l’Abbaye de Landévennec.

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V- Louise de PENANCOËT, duchesse de Portsmouth et « quasi Reine »

Portrait de Pierre Mignard, vers 1675

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Cet autre portrait, au musée Paul Getty, fut peint entre 1671 et 1674 par sir Peter Lely.

Saint-Evremond a écrit : « le ruban de soie qui serrait la taille de Mademoisellle de Keroualle

unit la France et l’Angleterre ».

Elle fut de 1670 à 1685 « agent secret » de Louis XIV et lors d’une visite officielle

qu’elle fait en 1688 à Quimper, on lui donne sur le compte-rendu de la visite son seul titre de

duchesse de Portsmouth, en ajoutant : « maîtresse du Roi Charles II et « espionne du Roi ».

Son ascension et son immense fortune déchaînèrent bien des jalousies, en Angleterre

comme en France.

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François-Emeric CELLÉRIER - 10 - 1/12/2011 21 pages

En 1682, excédée des infidélités de son royal amant, en particulier auprès de la belle

Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, elle se laissera courtiser par Philippe de Bourbon,

7ème

duc de Vendôme, propre neveu du duc de Beaufort, rencontré plus haut. Le jeune duc

avait été nommé Grand Prieur de Malte en France, à 23 ans et sera nommé général à 38 ans.

Charles II fut très mécontent, mais tenant à Louise, il fit rappeler son rival par un ordre écrit

de Louis XIV !

Les auteurs la disent belle, pour les canons du XVIIè siècle :

- un courtisan écrit "Je viens de la voir, cette fameuse beauté. C'est à mon avis une figure de

petite fille, une figure naïve, enfantine". Elle a, en Angleterre, le surnom de "baby face"

(visage poupin).

- malgré les différents portraits, où elle doit porter une perruque brune, elle a le cheveu blond

ou châtain clair. Forneron en 1890 écrit : "Ce prince [Charles II] trouva du charme dans la

conversation de cette blonde qui paraissait douce et triste..." ; plus loin, à propos d’un incident

survenu : " l'œil resta plusieurs jours fort noir, ce qui fit dire par des plaisants sans pitié qu'elle

voulait cesser d'être blonde et avoir les beaux yeux noirs de madame Mazarin"( Hortense

MANCINI, duchesse de Mazarin et nièce du cardinal était une des plus belles femmes de son

temps ; elle fut brièvement maîtresse de Charles II sous le « règne » de Louise).

- chacun s'accorde à la décrire grande et d'une taille charmante, c'est-à-dire un peu forte.

- Nell Gwynn, sa plus grande rivale à la cour d'Angleterre, la surnomme Squintabella (la belle

qui louche) à cause d'un léger strabisme à l'œil.

- Charles II lui donne le petit nom de Fubby (fubb = grassouillette).

- « Jamais femme n’a conservé plus longtemps sa beauté ; nous lui avons vu à l’âge de près de

soixante et dix ans, une figure noble et agréable, que les années n’avaient point flétries »

(Voltaire).

Pendant sa « retraite » en France,

à partir de 1685, Louise fut

constamment en butte aux tracasseries

de l’administration (surtout les Eaux et

Forêts à Aubigny) et à celle de ses

voisins de campagne. Comme en plus,

avec le temps, ses biens en Angleterre

lui étaient progressivement retirés, elle

fut accablée de soucis d’argent pour

maintenir son rang et des habitudes de

faste. Lors de sa mort subite, les

domestiques s’enfuirent en emportant

tout ce qu’ils pouvaient en guise de

gages.

Il faut aussi préciser que la

bonne duchesse jouait souvent et gros

jeu, ce qui contribua bien à gâter sa

fortune !

Du côté de sa vie sentimentale,

Louise tenta de prendre durablement

dans ses filets, Henri de Lorraine, duc

d’Elbeuf, époux d’Anne charlotte de

Rochechouart de Mortemart, nièce de

madame de Montespan. La Duchesse de PORTSMOUTH et son fils Charles

En 1688, il avait douze ans de moins qu’elle et l’aventure ne dura pas.

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François-Emeric CELLÉRIER - 11 - 1/12/2011 21 pages

En Angleterre sa descendance joua un rôle politique important et s’allia aux très

grandes familles ducales du Royaume, conservant de Louise la citoyenneté française

(accordée par Louis XIV en 1684), la culture et la langue française, au moins jusqu’au milieu

du XIXème siècle, où les terres d’Aubigny furent vendues (1837-1841) et les souvenirs de

famille y restant encore, rapatriés en Angleterre. Vers 1830, le 3ème

duc de Richmond avait

fait moderniser La Verrerie, effaçant à peu près toutes les traces des Stuart (il reste des armes

sur une cheminée).

Par contre, le château d’Aubigny, construit par Robert Stuart, bien que remanié par

Louise de Penancoët, conserve une belle façade qui témoigne de l’édifice initial (à l’intérieur

on peut admirer de très belles tapisseries d’Aubusson, offertes par LouisXIV à la duchesse

d’Aubigny sur Nère).

Le petit-fils de Louise, second duc de Richmond créa en 1735 la loge maçonnique

d’Aubigny où furent initiés le duc d’Antin (futur Grand-Maître de la Franc-Maçonnerie en

France, à la veille de la révolution) et Montesquieu. C’est une des plus anciennes loges de

France.

Louise de PENANCOËT, repose à Paris, où elle mourut le 14 novembre 1734. On

peut voir sa tombe dans l’église des Carmes Déchaussés de la rue de Vaugirard, où on entre

par le 21, rue d’Assas.

Armes du 1er

Duc de Richmond

VI- Le Cousinage de Louis-Vincent de GOËSBRIAND

Ce cousinage est multiple !

Louise est la fille de Marie de PLOEUC de TIMRUR, fille de Sébastien. Or les

Goësbriand descendent, entre’autres, de Vincent de Ploeuc (paroisse de ce nom, 22) et du

Tymeur (paroisse de Poullaouen), vivant au milieu du XIVème siècle et époux d’Aliette de

PENHOËT. Leur fils Guillaume est mort à la bataille d’Auray le 20 septembre 1364.

Un peu plus tard, Jean de Pleuc, seigneur de Breignou, épouse le 15 novembre 1580,

Anne de TYVARLEN, de la maison de Tyvarlen en Landudec (château du XIème siècle).

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Or d’après le relevé de l’arrêt de maintenue de noblesse de 1668, établi par monsieur

de Rosmorduc, on lit que le demandeur « est descendu originairement d’Aufray, sire de

Goëzbriand, capitaine de 50 lances, qui épousa Jannette de TIVARLEN… »

Louise était la fille de Guillaume de PENANCOËT qui se maria en 1645 avec Marie

de PLOEUC et vendit le manoir de Kerstridic en Landudec, vers 1650, pour s’installer à

Keroual en Guilers. Il était lui-même fils de René de Penancoët qui avait épousé en 1612

Julienne HEMERY du PONT-L’ABBE, dont la famille figure dans la généalogie Goësbriand,

héritière du manoir de Landudec, berceau de la famille de Kerstridic.

Quand on regarde la généalogie des Penancoët, on constate que le premier connu,

Valentin, avait épousé Adelice de KEROULAS, de la famille que nous trouvons plusieurs fois

aussi dans la généalogie des Goësbriand.

Nous avons vu plus haut que leur fille avait épousé le 10 mai 1330 François,

juveigneur de PENHOËT, à condition de garder son nom pour ses descendants. Or là encore

Louis-Vincent de Goësbriand descend de Jean de Penhoët, capitaine de Morlaix, amiral de

Bretagne en 1401, époux de Jeanne d’ALBRET…..

Beaucoup plus tard le 15

novembre 1535, François de

Penancoët épouse Marguerite de

LESMAIS, fille de Guy, vicomte

de Lesmais et de Plestin et

d’Anne de KERDERRIEN.

Or François de Goësbriand, cinq

générations avant Louis-Vincent,

avait épousé en premières noces,

Anne de Lesmais, d’où une fille

Louise. Il ne s’agit que d’une

alliance, mais il y a des Lesmais

dans l’ascendance de Louis-

Vincent.

En 1559, René de

Penancoët épouse Françoise de

KERHOËNT, fille d’Alain, baron

de Kergournadec’h que l’on trouve cité dans la généalogie Goësbriand.

En 1619, Françoise de Penancoët épouse Hervé TOURONCE, seigneur de

Kervéatoux, dont la famille se retrouve plusieurs fois dans la généalogie de Louis-Vincent.

Louis-Vincent de Goësbriand était bien dix fois cousin de Louise de Penancoët de

Keroual, si on regarde les ascendances du CHASTEL et QUELLENEC.

Le cousinage entre les Goësbriand et Louise est bien réel et établi puisqu’elle sera

marraine de Corentin, Louis de GOËSBRIAND, à Plouézoc’h, le 13 novembre 1674 (en

pleine gloire), le frère cadet de Louis-Vincent et de Charles, Jean, Antoine, l’ancêtre de

Louise de Goësbriand, notre grand-mère, épouse de Louis-Claude de PARCEVAUX.

Pour donner la réponse à la question de ce cousinage, j’ai fait appel à une base

d’archives sérieuse qui nous montre que Louis-Vincent était cousin issu d’issu de germain de

Marie de PLOEUC, la mère de Louise de PENANCOËT. Ils descendent tous les deux de

Claude de GOULAINE et de Jeanne de BOUTEVILLE, (qui épousera en secondes noces,

Yves de PARCEVAUX, mais elle n’aura que deux filles mortes au berceau).

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Cousinage de Louis-Vincent de GOËSBRIAND avec Louise de PENANCOËT de KEROUAL

Mais comme Louis-Vincent n’est pas l’ancêtre direct de Louise de Goësbriand, il faut

établir notre cousinage. On pourrait recommencer ici les considérations faites plus haut…

Compte tenu des alliances de la famille de PARCEVAUX, nous sommes, en tant que

descendants d’Ambroise, notre ancêtre commun, dix fois cousins des princes William et

Harry !

Voici la réponse la plus simple :le grand-père d’Ambroise, qui est Robert de

PARCEVAUX (Keranmeal) est devenu par son mariage avec Marie-Madeleine de

KERGOËT, le cousin issu d’issu de germain de Louise de PENANCOËT, qui a un arrière-

arrière grand-père commun avec Marie-Madeleine de Kergoët :Vincent I de PLOEUC.

A titre d’exemple, on trouvera donc ci-après le tableau montrant le cousinage d’une

descendante d’Ambroise avec le prince William Mounbatten-Windsor, futur Roi

d’Angleterre.

Le décalage de génération n’apparaît pas dans le second exemple qui nous fait cousins

par Alain de KERHOËNT, né vers 1510 et son épouse Jeanne de KERGOURNADEC’H, en

passant par d’autres alliances, mais cela ne concerne que les descendants de Pierre de

PARCEVAUX et de Noémi de LA MARRONNIERE, mes arrières-grands-parents.

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Cousinage concernant tous les descendants d’Ambroise de PARCEVAUX

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Il vous restera, quand H.R.H.William sera monté sur le trône, à faire enregistrer votre

cousinage pour recevoir une invitation annuelle à la Garden-Party Royale de Balmoral…

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François-Emeric CELLÉRIER - 17 - 1/12/2011 21 pages

HRHWilliam, Prince de Galles Lady Diana SPENCER

VII- Le château de KEROUAL

(texte rédigé en déc. 2004 par Madame de Nazelles, petite-fille du baron Georges Didelot)

Madame de Penancoët de Keroual, la mère de Louise, était née Marie de Ploeuc. Elle

appartenait à une très vieille famille des Côtes d’Armor dont le dernier héritier a été tué à la

guerre de 1914-1918. Madame de Keroual est morte pendant l’hiver 1714-1715. Elle avait eu

trois enfants : un fils, mort à Brest à l’âge de 22 ans, qui était enseigne de vaisseau, et deux

filles : Louise, et une autre dont descendent les Bourbon-Lignères.

C’est Louise qui hérita de Keroual. Elle le vendit le 14 août 1715 à Mr Crozat,

marquis du Châtel, un financier qui avait des intérêts dans l’intendance maritime. Il a acheté

Keroual pour avoir un pied-à-terre près de Brest. Avec des chevaux, Keroual était à une heure

du centre de Brest.

À la Révolution, Keroual a été vendu, comme « bien de la couronne », et non comme

bien national, à un franc-maçon : Mr Borgnis-Desbordes. Celui-ci avait une fille unique,

Mme Legros. Mr Legros avait été le sénéchal de Vannes. Le ménage Legros a eu quatre

enfants : une fille non mariée, une autre devenue Mme Bérubé, un fils lieutenant de vaisseau

et un autre enfant.

À la mort de Mme Legros, c’est sa fille célibataire qui a repris Keroual. Mr et

Mme Bérubé ont fait construire le corps central de Kervaly (manoir contigu à Keroual et

acheté par l’amiral Didelot), une grande maison carrée sur les terres de Kerlidien, en 1850.

Après Melle Legros, Keroual est passé à son neveu, Mr Nicolas-Hippolyte de Kersauzon de

Penandreff, notaire à Brest [et qui fut maire de Guilers de1874 à 1886].

Mme Bérubé est morte jeune, en laissant des enfants mineurs, et Mr Bérubé a vendu

Kervaly en 1873 à l’amiral Didelot, qui était depuis deux ans préfet maritime de Brest.

Par la suite, Mr de Kersauzon est mort en laissant cinq enfants mineurs, et l’amiral

Didelot a acheté également Keroual à sa succession [à ses héritiers] en 1886. Quatre mois

après avoir acheté Keroual, il est mort le 27 septembre 1886. Il laissait quatre enfants : trois

fils, et une fille qui devait devenir Mme Cavelier de Cuverville. Keroual est alors passé à son

second fils, qui devait devenir l’amiral Carl Didelot, et qui ne l’a jamais habité.

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À la mort de la veuve de l’amiral Didelot, née Eugénie de la Hubaudière (fille du

général de la Hubaudière) en avril 1915, Mme de Cuverville a racheté Keroual à son frère,

l’amiral Carl Didelot, et elle y a passé tous les étés jusqu’à sa mort, le 4 juillet 1940. Elle était

la veuve du capitaine de frégate Armand de Cuverville, attaché naval à St Pétersbourg de

1902 à 1904. À la fin de son séjour à St Pétersbourg, la guerre russo-japonaise a éclaté. Il a

été envoyé en mission, comme observateur étranger, à Port-Arthur, et il a été assassiné en mer

de Chine par des Chinois en août 1904. À la mort de Mme de Cuverville, Keroual est passé à

son dernier frère, le capitaine de vaisseau Georges Didelot (père de Jean-Claude).

Keroual a été réquisitionné par les occupants allemands en septembre 1940, pour y

mettre de la troupe à l’abri des bombardements anglais. C’était des hommes de troupe et pas

des officiers, parce qu’il n’y avait pas l’eau courante et qu’il fallait aller en chercher à la

citerne, près du logement du jardinier, logement que, par la suite, Mr Cortellari a transformé

en chambres pour les artistes de passage à Brest. Au premier étage de Keroual, il y avait une

enfilade de trois salons ; les deux premiers avaient des plafonds peints par un artiste local. Le

plus grand était décoré d’une représentation mythologique où l’on voyait Louise de Keroual

en Diane. Les soldats Allemands ont démonté le plancher du grenier, au-dessus. Ils

marchaient donc directement sur le bois des plafonds, et ils ont mis leurs lessives à sécher au-

dessus. Ils ont jeté toute la vaisselle par les fenêtres. Pour finir, en 1944, lors du siège de

Brest, le commandant de la « poche » de Brest, le général Ramcke, a pris Keroual comme

refuge. Keroual n’a jamais été bombardé, comme on le dit trop souvent. Les occupants y ont

mis sciemment le feu avant de l’évacuer. D’ailleurs, on a retrouvé un bûcher préparé pour le

feu dans le grenier d’une ferme du voisinage, qu’ils n’avaient pas eu le temps d’allumer. Les

architectes ont été formels : Keroual a été détruit à 60 % par un feu allumé à l’intérieur du

bâtiment.

Vue ancienne de KEROUAL : Voir ce qu’il en reste aujourd’hui, page suivante

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Allez vous promener jusqu’au château de Keroual, en passant par la superbe

forêt de Guilers et si vous avez le temps, faites un détour par l’église de Guilers : l’église St

Valentin est située dans un petit enclos paroissial dont l’entrée porte une Piéta du XVIème en

kersanton. Le porche est typique de la renaissance bretonne ; il est en pierre dorée de Logonna

et daté de 1601. A l’intérieur du porche on voit les armes des Penancoët et en face une

sculpture médiévale représentant un joueur de flûte.

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VIII – Souvenirs de Louise de PENANCOËT de KEROUAL

Lettre autographe de Louise :

l'extresme misere dais abistans et dais

paysant alantour daubignie qui est ma

duché me fait monsieur avec instence

vous conjurer davoyr pitiés du

maleureux estat ou il sont réduyt...

L. duchesse de Portsmout

Plaque de rue :

Ville de Brest.

Il en existe une autre à Evry (91), en souvenir du

château de Mousseau que Louise posséda de 1698 à

1720 et vendit aux Cossé-Brissac.

Plaque de cheminée aux armes de Louise, surmontées de la couronne ducale.

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Lieux où a vécu Louise de Penancoët de Keroual :

Le château d’Aubigny sur Nère, construit par les Stuart d’Ecosse, devint la propriété de

Louise de Penancoët de Keroual à partir de 1672 et resta dans la famille de ses descendants

jusqu’à la révolution. Elle y fit beaucoup de travaux d’embellissement et y résida souvent

entre 1685 et 1734. Elle fonda à côté un Hôtel-Dieu de 10 lits (9 pour les pauvres et 1 pour les

domestiques). C’est aujourd’hui la mairie et une partie se visite.

L’architecture présente de nombreuses similitudes avec celle du château de La Verrerie,

construit à 10 kms, par les mêmes Stuart, également au début du XVIème.

On remarque à gauche la flèche de la chapelle, datant de 1525 et devant le château, le

superbe miroir de l’étang. Vendu en 1841 par les Richmond-Lennox à la famille de Vogüé, il

est transformé en château-hôtel et se visite, bien que la famille y réside toujours.

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