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JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal Ote-toi de mon soleil. Plutarque Du 29 juin au 23 août 2012 > N o 112 www.vigousse.ch CHF 5.– / Abonnement annuel CHF 140.– SUISSE Rien ne bouse Pages 2, 3, 4 NOS PUBS A savourer Pages 2, 3, 4, 5, 6, 7, 11, 12, 13, 14, 15 VACANCES Retrouvez-nous le 24 août Page 17 NUMÉRO DOUBLE DEUX FOIS PLUS D'HUMOUR ET DE SPORT ! Notre supplément sport : 16 pages de pur délire olympique !

Notre supplément sport : 16 pages de pur délire olympique · joint Nicolas Dubuis, en charge de l’affaire, réagisse en poussant des cris d’orfraie et vienne démentir une accusation

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Page 1: Notre supplément sport : 16 pages de pur délire olympique · joint Nicolas Dubuis, en charge de l’affaire, réagisse en poussant des cris d’orfraie et vienne démentir une accusation

JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal

Ote-toi de mon soleil.

Plutarque

Du 29 juin au 23 août 2012 > No 112 www.vigousse.ch CHF 5.– / Abonnement annuel CHF 140.–

SUISSERien ne bouse Pages 2, 3, 4

NOS PUBSA savourerPages 2, 3, 4, 5, 6, 7, 11, 12, 13, 14, 15

VACANCESRetrouvez-nous le 24 août Page 17

NUMÉRO DOUBLE DEUX FOIS PLUS D'HUMOUR ET DE SPORT !

Notre supplémentsport : 16 pages de pur délire olympique !

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Vigousse du 29 juin au 23 août 2012 Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

3Vacances en Méditerranée : tous au Club Merde !2 RubriqueC’est pas pour dire !

Un été de rêveVigousse

Voilà, c’est les vacances. Votre petit

satirique interrompt sa parution ;

vous le retrouverez à la rentrée, le

vendredi 24 août, plus Vigousse*

que jamais, c’est promis. En

attendant, et puisque l’été sera des plus sportifs,

on vous offre un supplément olympique de seize

pages, largement consacré aux Jeux de Londres

et autres machins très fascinants.

C’est la routine : l’été, le monde s’arrête de

tourner. On grille les saucisses, on empile

les gosses dans la bagnole, on met la bière

au frais en attendant que Federer ou le

4x100 m américain apparaissent à l’écran. Les

mieux lotis s’en vont plonger dans des eaux

« paradisiaques », d’autres barboter dans leur

piscine en Provence, en se donnant rendez-vous

à la rentrée, quand il sera bien temps de revenir

à la réalité. Surtout ne pas déranger !

L’été, c’est bien connu, les massacreurs de

forêts amazoniennes cessent de tronçonner, les

enfants au ventre vide retiennent leurs pleurs,

les chômeurs oublient leur dèche, nos banquiers

et nos politiciens arrêtent de nous prendre pour

des cons.

C’est ce qu’on appelle passer des vacances

« de rêve ».

Bel été à tout le monde !

* nom connu de nos abonnés

Patiner [patiné] v. i. Glisser avec des patins. Oncques n’avoit-elle chaussé de patins, point cependant ce ne l’empeschoit de patiner ès la choucroute (Marcel de Troyes). ♦ Syn. En Valais, exercer une autorité.

Le petit Vigousse de la langue française

Tant perdu Après que Vigousse a révélé l’étrange disparition du rapport de la police scientifique dans l’affaire Luca, la presse et la justice valaisanne font les morts. La première a quelques bonnes raisons, la seconde n’en a que de mauvaises.

Fauchage au gaz Quand leur incompétence s’avère mortelle, les responsables préfèrent que l’affaire soit gelée.

De source sûre, Vigousse (01.06.12) a relaté que des relevés de la police scien-

tifique valaisanne, qui avait en-quêté tardivement sur les lieux de l’agression du petit Luca Mongelli, n’avaient pas été joints au dos-sier d’instruction. Et ce au grand dam de quelques fonctionnaires écœurés pour qui le devoir n’est pas un vain mot, mais que leurs grands chefs avaient fermement encouragés à la fermer.

Naïvement, on aurait pu s’attendre à ce que le procureur général ad-joint Nicolas Dubuis, en charge de l’affaire, réagisse en poussant des cris d’orfraie et vienne démentir une accusation aussi infamante pour la justice de son canton. Eh bien non. Motus et bouche cou-sue. Trois semaines plus tard, nous l’avons sollicité une nouvelle fois pour qu’il s’explique sur la dispari-tion de ce rapport d’enquête. Cette fois, il a répondu aimable-ment. D'après lui, après vérifica-tions auprès de la police, toutes les expertises figurent au dossier. Dont acte. Mais tout cela est déci-dément bien bizarre.

Patineuse de renom, Patrizia Montanari est décédée en 2007. Une intoxication au

CO dans la patinoire couverte de Sion n'y est pas étrangère. A deux reprises ces derniers mois, une re-quête a été adressée à la commune pour « faire baptiser la patinoire Halle Patrizia MONTANARI ». Re-fus des autorités. Peut-être ne se sentent-elles pas très à l’aise dans une histoire où leur incurie a joué un rôle funeste...

Depuis 1985, la championne tra-vaillait à temps plein au club de patinage artistique de Sion. La patinoire était à ciel ouvert jusqu’en août 2002, date à la-quelle la commune l’équipa d’une cou-verture. Dès le mois suivant, Madame Montanari commença à souffrir de vertiges et de nausées, de fatigue, de troubles de la concentration, d’irritations de la gorge. Elle n’en poursuivit pas moins son travail, non sans remarquer deux étranges phénomènes : d’abord, certains de ses élèves connaissaient les mêmes troubles ; ensuite, les symptômes disparaissaient quand elle était en congé.

Le Nouvelliste n’a pas réagi non plus. Il n’en suit pas moins l’af-faire, mais il est soumis à des pressions si intenses qu’il ne peut sortir de nouveaux éléments sans les revérifier totalement. D’autant que dans cette affaire l’UDC d’Os-kar Freysinger est en embuscade : prêt à exploiter toute révélation scabreuse, il n’attend que l’occa-sion d’attaquer ses rivaux PDC et PLR sur leur gestion de l’affaire Luca. Et le quotidien valaisan ne veut pas faire son jeu en mettant de l’huile sur le feu sans être cer-tain de ses infos.N’empêche que le constat est dé-sespérant : sans relais médiatiques, Vigousse est bien seul face à un appareil d’Etat dont le pouvoir d’inertie confine à l’absolu et dont la capacité de museler ses fonc-tionnaires est admirable.Qu’à cela ne tienne : quand per-sonne ne bronche et que rien ne bouge, c’est souvent qu’une grosse tempête se prépare.

Patrick Nordmann

L’explication ? Un détail, mais un détail qui tue : après l’aménage-ment du toit, les responsables du centre continuèrent d’utiliser la même machine à reconstituer la glace qu’avant sans penser que dé-sormais leurs émanations s’accu-mulaient à l’intérieur. Ni qu’elles étaient dévastatrices pour la santé de qui les inhalait à longueur de journée.Il fallut attendre le 5 novembre 2002 pour que la commune rem-plaçât son engin de mort par une surfaceuse électrique. Trop tard, hélas. Dès février 2003, d’éminents spécialistes diagnostiquèrent une

intoxication au monoxyde de carbone, avec à la clé des troubles de l’attention et de la motricité, entre autres.La pro du patin étant dès lors en arrêt de travail, son employeur adressa une

déclaration d’accident à la Win-terthur, qui refusa noblement de payer. Motif : « Dans l’éventualité d’une intoxication au monoxyde de carbone, le temps d’exposition de l’assurée à cette substance était nettement supérieur dans son acti-vité de professeur indépendant (non couverte par la LAA) que dans celle de salariée assurée par la Winter-thur. » Quant à l’AI, elle ne casqua

que des fractions de rente jusqu’en 2007, date du décès de Patrizia Montanari.

La justice aussi était entrée dans la danse. En 2004 déjà, la patineuse avait intenté une action civile contre Sion. Attendant sagement que la victime patine depuis long-temps dans l’autre monde, le Tri-bunal cantonal valaisan rejeta la demande en… 2010. Et quand sa famille fit un recours au Tribu-

nal fédéral, elle obtint le même verdict. Ainsi donc, les autori-tés valaisannes n’ont jamais eu à reconnaître la réalité des faits. Et elles n’ont aucune envie, mani-festement, de donner à leur pati-noire le nom de Patrizia. Après tout, une patineuse, ça glisse, ça virevolte, ça fait trois petits tours et puis s’en va.

Myriam Martin & Patrick Nordmann

Luca litigieux

Patinoire mortelle Sion reste de glace

Le patin et la pitié

Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected], Tél. +41 21 612 02 50 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Journaliste : Alinda Dufey > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 > Publicité : REGIPUB SA, av. de Longemalle 9, CP 137, 1020 Renens 1, Tél. 021 317 51 51, [email protected] – MEDIALIVE SA, 101 Ruchligweg, CP 52 4125, Riehen-Bâle, Tél. 061 561 52 80, [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Impression : CIR, Sion > Tirage : 15 000 ex.

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Vigousse du 29 juin au 23 août 2012 Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

Vacances en Syrie : l’OTAN sera à l’orage. Faits divers et variés

En dépit des controverses, près d’un milliard d’utilisateurs consacrent toujours un temps

considérable à Facebook (9,7 mil-liards de minutes par jour). C’est donc immanquablement un phé-nomène fascinant pour tout cher-cheur intéressé par les bizarreries du comportement humain.De fait, des chercheurs américains viennent de recenser les études publiées sur Facebook depuis 2005 : ils en ont trouvé 412 qui tiennent la route ! Une quantité impression-nante qui peut se sub-diviser en 5 questions : Qui utilise Facebook ? Pourquoi l’utilise-t-on ? Comment les gens se présentent-ils sur Face-book ? Quelle est l’influence de Facebook sur les relations sociales et professionnelles ? Et pourquoi les gens révèlent des informations privées ?

Quelques résultats en vrac. Les utilisateurs ont en moyenne 130 « amis », ce qui correspond envi-ron au nombre de connaissances que chacun a dans la vraie vie. Deux personnes prises au hasard sur Facebook n’ont en moyenne que 4 degrés de séparation (elles

A travers l’exemple gratiné d’une toiture de Givrins, Vi-gousse évoquait il y a deux

semaines l’acharnement parfois féroce, obtus et absurde de l’Etat de Vaud, en particulier de sa section Monuments et sites, contre la pose de panneaux solaires privés. Notre article ayant provoqué de salutaires remous en haut lieu, les fonction-naires responsables devraient s’at-tendre à un recadrage, avec remon-tage de bretelles.Mais dans l’intervalle, le 21 juin dernier, le conseiller d’Etat en par-tance François Marthaler a encore frappé. Chef pour quelques jours encore du Département des infras-tructures, il a émis de nouvelles re-commandations pour l’intégration des capteurs (www.solaire.vd.ch). Pavé d’excellentes intentions, ce baroud d’honneur vise à favori-ser le développement des énergies douces, mais en préservant le pay-sage et le patrimoine. Fort bien. En conséquence, le document sti-pule que tout panneau dans un endroit répertorié à l’Inventaire fé-déral des sites construits (ISOS) est soumis à autorisation spéciale des services cantonaux. Or plus de la moitié des communes sont classées ISOS… Et cet obstacle jugé abusif est en passe d’être levé à Berne, dans le cadre d’une révision de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire qui entrera en vigueur l’an prochain. Les mesures vau-doises ont donc un drôle d’arrière-goût d’arrière-garde.

Parmi les saines recommandations de l’Etat de Vaud figurent par ail-leurs nombre d’évidences esthé-tiques, notamment sur l’harmonie et le parallélisme des axes, qui sont

ont en commun l’ami d’un ami d’un ami d’un ami). Les jeunes ont 11 fois plus d’amis que les vieux. Etonnam-ment, les gens se présentent assez honnêtement sur Facebook, les narcissiques et les menteurs sont vite repérés. Mais on peut se faire avoir : plus une personne a d’amis, plus elle paraît belle et extraver-tie (la même personne sans amis

semble laide et timide). De même, avoir de beaux amis qui inter-viennent sur notre mur nous rend plus beaux aux yeux des autres. On est donc jugés en fonction de notre pro-

fil, mais aussi en fonction de nos amis. En revanche, à partir de 300 amis les tendances s’inversent : on apparaît comme superficiels. On apprend aussi que notre compor-tement sur Facebook dépendrait beaucoup des 2 premières se-maines d’utilisation, comme s’il y avait une enfance Facebook qui en déterminerait l’âge adulte. Finale-ment, le paradoxe entre l’inquié-tude sur la protection des données et les comportements des utilisa-

déjà suivies par les gens sensés. Rares sont en effet les particuliers qui tiennent mordicus à installer sur leurs toits des panneaux so-laires en désordre, en diagonale ou en quinconce.

Mais les positions officielles vau-doises présentent aussi de me-nues incohérences. Elles tolèrent ainsi que des capteurs thermiques pour l’eau sanitaire soient dispo-sés, tuyauterie oblige, sur les toits pentus des maisons privées; pour les panneaux photovoltaïques en revanche, elles prônent un regrou-pement collectif sur les divers toits plats disponibles. Très bien, sauf qu’un tel distinguo anéantit l’argu-ment esthétique : comment bannir les uns sous prétexte qu’ils sont moches alors qu’on admet leurs ju-meaux ? Par ailleurs, les panneaux placés sur un toit plat doivent être inclinés pour que leur rendement soit optimal. D’où prise au vent. D’où nécessité d’ancrages solides sur le toit. D’où fixations, châssis, ancrage, perforations de la surface du toit. D’où infiltrations.

Autopsie Non, les accros du réseau social ne sont pas uniquement des pigeons : ce sont aussi des cobayes.

Pour et contre L’Etat de Vaud veut encourager la pose de panneaux solaires, sauf dans la plupart des cas.

teurs est flagrant. C’est sans doute révélateur d’une tension inhérente à la psychologie

humaine : le be-soin de partager et le désir de pro-tection seraient deux tendances isolées, qui ont encore de la peine à interagir rationnellement.

Avec tout ça, on ignore toujours pourquoi Facebook est si popu-laire. Le bilan de ces recherches est plutôt décevant. Mais l’étude du « résidu comportemental » laissé par cette société artificielle a le potentiel d’éclairer certains com-portements humains ancestraux, ainsi que des nouvelles évolu-tions. Pour peu, évidemment, que les chercheurs s’organisent un peu et surtout que le monstre ne dis-paraisse pas dans les prochaines années, comme d’aucuns le pres-sentent. Pareille extinction, du reste, en dirait probablement plus sur l’esprit humain que n’importe quelle recherche…

Sebastian Dieguez

A review of Facebook research in the social sciences, Wilson et al., Perspectives on Psychological Science 7, pp. 203-220, 2012.

Au-delà de ces légers détails, une question demeure : qui diable a décrété que les panneaux solaires, au demeurant réversibles, sont par nature hideux ? Même dans les coins les plus pittoresques du canton, les toits arborent souvent cheminées modernes et bizar-roïdes, velux et autres mansardes verruqueuses. Dans les villages encombrés de voitures, des fa-çades portent de vastes réclames vantant les prestations de la BCV ou les actions charcuterie de la Coop. Dès lors, en quoi des pan-neaux sur les toitures sont-ils donc abominables ? Ne seraient-ils pas, au contraire, la marque plutôt sympathique d’une popu-lation astucieuse, progressiste et soucieuse de son environnement ?Moralité : le développement des énergies vertes, c’est bien. La pro-tection du paysage bâti aussi. Vou-loir brider l’un au nom de l’autre parce qu’on les considère comme forcément antagonistes, n’est-ce pas tomber dans le panneau ?

Laurent Flutsch

Les chercheurs « aiment » Facebook

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Coûteuses funéraillesRay Bradbury, auteur des Chronique martiennes et icône de la littérature fantastique, est décédé le 6 juin dernier à l’âge respectable de 91 ans. Concernant ses dernières volontés, l’homme a laissé des instructions précises à sa famille : « Je veux être enterré sur Mars, dans le cratère Chicago Abyss. » Ce monsieur devait être un peu dans la Lune.

Ministre au tapisAngela Merkel a sèchement remonté les bretelles de son ministre de la Coopération Dirk Niebel. Celui-ci a fait rapatrier un tapis acheté en Afghanistan 1100 euros par un avion des services secrets allemands afin d’économiser 4000 euros de frais de douane et de transport. Face à une Angela furax, l’homme a fait la carpette.

Bac + con !En France, la tradition veut que les candidats au baccalauréat entament leurs épreuves par celle de philo. Sujet de cette année : peut-il exister des désirs naturels ? Réponse d’un élève, en forme de perle : « Les désirs naturels varient. Pour une famille vivant en Afrique, les désirs naturels seront de dormir et de manger, car l'Afrique vit encore de manière sauvage. Mais pour un Français bien plus évolué, ce sera d'avoir une voiture, une machine à laver et une très grande garde-robe. » En voilà un qui a tout compris !

Excrément fort La Municipalité de Jérusalem est sur le point de lancer un vaste projet pour lutter contre les crottes de chiens dans les rues. L’ADN de tous les canidés va être identifié et répertorié, ce qui permettra de retrouver et de sanctionner les propriétaires qui ne ramassent pas les déjections de leurs bêtes. De quoi maintenir les maîtres aux abois.

Con damnéLe secret pontifical est une chose très sérieuse au Vatican. L’ancien majordome de Benoît XVI, qui est accusé d’avoir volé, puis dévoilé des documents confidentiels, risque de subir la peine suprême en vigueur au Saint-Siège, à savoir l’excommunication. Il échappe aux barreaux de fer, mais écope de l’enfer.

Diablement bon

Rendez-vous incontournable et traditionnel de la vallée des Ormonts, le Festival des Diablerets a lieu du 20 au 22 juillet. Le Diable en fête fait cette année sa fête au Canada ! Organisé avec le concours de l’association Canada-Suisse (partenaire de Vigousse) et du club Les Amis du Canada, le programme sera festif : animations musicales, cortège, jeux pour enfants, stands en tout genre, course de chars et autres activités aux saveurs d’érable.

Les rèvesLes rèves

Délit de faciès book

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Vigousse du 29 juin au 23 août 2012 Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

Vacances en Europe : tous au bord de l’amer.

Tout internaute reçoit, en moyenne une fois par jour, un message d’un prince nigé-

rian malade, d’une nièce de dicta-teur déchu ou d’un roi agonisant du Togo, qui cherchent à fourguer un pactole contre un virement pré-alable de quelques mil-liers de dollars. Farcis de fautes d’orthographe et de détails incohérents, ces arnaques sont aussi peu crédibles que grotesques.

Pourtant, elles rapportent à leurs concepteurs des millions chaque année. Et dans ce marché pros-père du « nigerian scamming », la grossièreté du piège est parfaite-ment voulue, et ce pour trois rai-sons. D’abord, il s’agit de cibler le sommet du gratin de l’écume de la crème des cons. Or, très logique-ment, plus le truc est débile, plus ceux qui marcheront seront idiots, et donc plus ils seront susceptibles d’être tondus jusqu’à l’os.

Avec l’été et ses longues soi-rées, l’heure est enfin venue d’envahir les terrasses et d’y

savourer de délicieux mets froids. Si d’aucuns se satisfont de pousses de soja et autre mesclun plus ou moins humecté au vinaigre balsa-mique, d’autres, plus carnivores, salivent abondamment à l’idée de dévorer de la viande crue. Un car-paccio finement tranché, un steak tartare coupé à la main et bien relevé... Miam ! Le tout, bien sûr, apprêté « maison », à la main, avec tout le talent personnel du patron.Sauf que la réalité des restaurants n’est pas toujours si alléchante : une réclame du grossiste Fideco, fournisseur de nombreux bistrots romands, a de quoi couper l’appé-

Ensuite, paradoxalement, plus c’est gros, plus ça peut paraître vrai, sim-plement parce que ça sort du lot très fourni des arnaques subtiles et connues. Enfin et surtout, si le piège est ridiculement énorme, les pigeons qui se laisseront avoir au-

ront après coup trop honte de leur imbécil-lité pour oser porter plainte. Pas facile, en effet, d’assumer avoir cru qu’un riche Afri-cain allait envoyer

toute sa fortune en courrier A contre un peu d’argent urgemment déposé sur un compte anonyme. A l’heure où la crise entraîne une réduction drastique de l’aide inter-nationale, les Africains ne peuvent guère compter sur la générosité intelligente des Occidentaux. Mais certains peuvent, avec succès, mi-ser sur leur cupidité stupide.

Jonas Schneiter

tit des gourmands friands de chair fraîche. On y propose en effet aux tenanciers du carpaccio tout prêt en boîte et du tartare en sachet, le tout surgelé et en portions de 60 à 140 grammes. Un menu peu ra-

Vol de pigeons

Info lecteur

Bœuf cochonné

Pièges à cons Les arnaques abracadabrantes et grossières sont volontairement abracadabrantes et grossières, ce qui est assez subtil.

Faits divers et variés

« Vous avez mordu un membre de la police ! »

Audience en correctionnelle dans un tribunal d’arrondissement. Noms fictifs mais

personnages réels et dialogues authentiques.

Monsieur Duval, accusé de lésions corporelles simples, vol, dommages à la propriété, violation de domicile, injure et violence, menace contre les autorités et les fonctionnaires, arrive au tribunal encadré par trois policiers.– Vous auriez quand même pu mettre un pull ! râle le juge d’emblée, en voyant l’accusé en maillot de corps blanchâtre.– Les flics m’ont cueilli au réveil, je n’ai pas pu faire mieux.– Comme vous avez la fâcheuse tendance à ne pas vous présenter à vos convocations, j’ai pris mes pré-cautions. Mais c’est quand même une honte de venir à l’audience ainsi dépenaillé. Après sept condamna-tions, vous devriez avoir l’habitude ! Passons… Où est votre tuteur ?– Il fait partie des plaignants, ré-pond l’avocate de Monsieur Duval ; donc il est préférable qu’il ne soit pas à ses côtés.– En effet. Décidément, vous avez le don pour vous mettre tout le monde à dos, Monsieur Duval.– Ouais, je suis un asocial.– Mais un asocial agressif, c’est là tout le problème ! Reprenons rapi-dement les faits parce qu’on ne va pas y passer la semaine. De un, à l’Office du tuteur général, vous vous êtes énervé lorsque votre tuteur a refusé de vous donner de l’argent. Vous l’avez traité de « bâtard », vous l’avez menacé de mort, puis vous avez lancé à plusieurs reprises une chaise contre les murs.– Ces cons de l’office, dès qu’on gueule un poil, ils disent tous qu’on les menace de mort…– Mais bien sûr. De deux, vous avez frappé et traité de « fils de pute » et autres noms d’oiseaux un conduc-teur de bus parce qu’il n’avait pas

laissé les portes assez longtemps ouvertes.– Je l’ai bastonné seulement parce qu’il m’empêchait de sortir du bus ! Vous savez, mes coups et mes in-sultes ne partent pas pour rien.– Certes. De trois, vous avez insulté, frappé et mordu un membre de la police des transports. Pourquoi ?– Le contrôleur a voulu voir mon billet, puis il s’est mis à parler avec un voyageur et m’a fait poireauter au moins cinq minutes avec mon ticket en main. Je n’aime pas qu’on se foute de ma gueule, alors j’ai pété un plomb.– Vous souffrez de « persécution-nite » aiguë, mon pauvre. Finale-ment, vous êtes entré à la FNAC, à la Migros et à la Coop alors qu’il vous est interdit d’y mettre les pieds. Et vous y avez volé des trucs.– Je n’ai pas toutes les interdictions sous la main, vous savez. Pis j’ai rien volé, ce n’est pas parce que c’est des flics ou des sécus qui le disent qu’on peut leur faire confiance.– En parlant de ça, vous avez continué votre traitement psychia-trique ?– Non, je fais un travail sur moi, c’est tout.– Vu que vous êtes de nouveau ici, pas sûr que ça marche.– Si ça marchait pas, y aurait des morts !– Voilà exactement le genre de dis-cours qu’il faut tenir dans un tribu-nal avant un jugement. Bravo, vous avez décidément tout compris à la vie !Monsieur Duval est condamné à 720 heures de travaux d’intérêt général. De plus, les frais de justice s’élevant à 5110 francs sont à sa charge.

Lily

Avec un palmier dans le sa-lon, un ficus elastica dans sa chambre et une cuisine

pleine de cactées, on est à l’abri de la pollution, s’imaginent d’aucuns. Hélas, il n’en est rien. L’Agence française pour l’envi-ronnement a porté un nouveau coup à l’incommensurable crédulité humaine en analysant, il y a peu, les capacités épuratives de trois plantes (dra-gonnier, pothos et plante araignée) dans des « conditions réalistes »,

c’est-à-dire des logements, des bu-reaux et des lieux publics clos. Sa conclusion est sans appel : « L’effi-cacité du système « plante en jardi-

nière » est quasi nulle. » Et ce même avec quatre jar-dinières par pièce… Il faut dire que cette mode New Age était fondée sur des bases assez fragiles. A savoir une autre étude, menée dans les années

1980 par le docteur Wolverton sur demande de la NASA. Loin des appartements et bureaux tradi-tionnels, les plantes avaient alors

Pas de pot Selon l’Agence française pour l’environnement, les plantes « dépolluantes » ne rendent pas l’air plus pur ; mais elles donnent à ceux qui le croient l’air plus con.

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goûtant qui ne laisse rien présager de bon. D’autant que, sur la carte des établissements concernés, on ne lira sans doute jamais « carpac-cio à la Fideco » ou « tartare dégelé façon Fideco »… Un conseil donc :

quand un restaurant propose une telle spécialité « du patron », de-mandez si l’on parle du patron du bistrot ou du patron de l’usine !

Alinda Dufey

été analysées dans un espace re-produisant l’intérieur des capsules spatiales, sur une courte période et à des doses très élevées en pol-luants. Difficile de comparer les situations !

Reste que l’air de nos intérieurs est toujours aussi saturé de sale-tés qu’au bord d’une autoroute à l’heure de pointe. Alors que faire? L’Agence pour l’environnement préconise simplement la limitation des sources de pollution (réduction des produits chimiques ménagers, élimination des produits contenant

des colles et solvants, etc.), ainsi qu’une bonne aération quo-tidienne. Quant aux plantes choisies avec tant d’amour, on les

gardera pour le plaisir des yeux. Tout en sachant que cette verdure non seulement ne purifie rien, mais peut même être la cause, par la sève ou par le développement de moisis-sures dans le substrat, d’irritations cutanées, d’infections et d’allergies. C’est le bouquet !

Alyssia Minne

Ce message est sans pitié

Planté par les plantes

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Vigousse du 29 juin au 23 août 2012 Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

98 Payez-vous un dessinateur : [email protected] percutants Vacances pour tous : profitez, c’est les dernières.

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Vigousse du 29 juin au 23 août 2012 Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

Vacances en Grèce : allez faire la feta. Vacances à vélo : au troisième dop, ce sera ton Tour.Bien profond dans l’actu !

Comme l’a démontré la polé-mique sur le tweet de Valérie Trierweiler, le site de micro-

blogging Twitter est devenu un média d’importance au même titre que la presse ou la télévision. Mais ce qui le rend unique, c’est l’ab-sence de filtrage du contenu par des journalistes et autres attachés de presse. Ce qui a occasionné la gaffe de la Première Dame fran-çaise, gaffe qui est tout à la fois un instant de vérité non gangréné par la langue de bois.Les personnes qui tweetent le font souvent sans trop se poser de questions. Cette forme décon-tractée de communication nous permet en fait d’accéder à la pen-sée humaine à son stade embryon-naire. En m’abonnant au compte Twitter de Mme Trierweiler, je peux pour ainsi dire pénétrer dans son esprit. Alors que dans la vraie vie je n’oserais même pas l’aborder. Elle a beaucoup trop de cheveux et ça me terrifie.Bien sûr, la majorité des tweets sont sans intérêt. Tout le monde se fiche de savoir que Rihanna a acheté un nouveau chapeau. Mais dans le cas d’un pen-seur de premier plan comme moi, il est fas-cinant de décortiquer ainsi les méandres de sa sagesse. C’est pour-quoi j’ai décidé de m’inscrire pour vous faire partager ce qui se passe dans mon crâne exceptionnel.@prof_junge, 14 h 23 : Voilà. Je viens de créer mon compte Twitter en deux temps trois mouvements. Je dois désormais décomposer ma pensée en blocs de 140 caractèr@prof_junge, 14 h 24 : Bigre, c’est court, 140 caractères. Je n’ai même

pas eu le temps de finir ma phrase précédente. Il vaut mieux que je conçoive des idées sim@prof_junge, 14 h 25 : Bon, j’ai compris. Il faut vraiment faire

court. Il n’y pas la place pour philosopher en long et en large comme le faisaient Nietzsche ou K@prof_junge, 14 h 26 : Mais meeeeeerde, quoi,

à la fin !@prof_junge, 15 h 47 : Finalement, c’est assez reposant.@prof_junge, 17 h 02 : Je ne pense à rien. Je suis heureux.@prof_sexy, 18 h 13 : J’ai remarqué qu’il y avait plein de gonzesses sur ce site. J’ai changé de pseudo en conséquence pour draguer plus facilement.

La vie selon le professeur Junge Cette semaine : comment Twitter permet de contempler la pensée humaine en gestation.

@prof_sexy, 19 h 26 : Ben dites donc, les donzelles ne sont pas farouches ici. Je sens que je vais bien m’amuser !@pro f_ sexy_à_ba rb i che t t e , 20 h 56 : J’ai encore modifié mon pseudo pour être plus attirant. Ça marche du tonnerre !@pro f_ sexy_à_ba rb i che t t e , 21 h 40 : Je suis devenu ami avec plein de célébrités. C’est vraiment super ! @prof_sexy_à_barbichette_avec_des_gros_seins, 23 h 22 : J’ai acheté un nouveau chapeau. LOL !!!!!

@prof_sexy_à_barbichette_avec_des_gros_seins, victime de la pensée

contemporaine

L’appel du vide

Pitch

Le 8e conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

04

7Qu’est-ce que j’apprends, Alain ?

Je suis abonné*.

Et il paraîtrait même que vous êtes fan de ce machin débile* qui s’appelle « Le 8e conseiller fédéral », qui raconte soi-disant mes aventures ?

J’aime tellement ça que je découpe chaque strip pour les collectionner*.

* Rigoureusement authentique

Franchement, vous n’avez rien de mieux à faire de vos journées ? Euh…

Il n’y a qu’un seul 8e conseiller fédéral :

Mais, chef, c’est rigolo…

Rompez !

On me raconte que vous lisez « Vigousse »* ?

Ben oui, chef.

C’est vraiment super* !

Oui.

Il a un triple menton alors que moi j’ai un physique avantageux.

En fait, pas vraiment…

Ah ! Ah !

c’est moi et pas cet imposteur dans « Vigousse » qui ne me ressemble même pas.

Environ deux millions d’années avant l’apparition du rasoir à cinq lames sur la Terre,

quelques hominidés assez velus, d’allure suspecte (ils mesuraient à peine 160 cm), franchirent le canal de Suez sans s’en rendre compte puisque le tracé n’avait pas en-core été mis à l’enquête. De plus, le crâne de ces gens-là n’abritait que 1100 cm3 de cervelle au grand maximum : c’est dire s’ils devaient être nuls en géographie, sans par-ler de leurs difficultés en algèbre. Par comparaison, notre cerveau à nous atteint le volume prestigieux de 1400 cm3, ce qui nous a per-mis d’inventer la poudre, et aussi l’aspirine, le bilboquet, le bulletin de versement, la crème de nuit et les tubes de Sheila. Entre autres. C’est quand même autre chose que ces minables de 1100 cm3 qui ne savaient que faire du feu et cas-ser des cailloux jusqu’à ce que les morceaux ressemblent à de l’outil-lage préhistorique.

Quoi qu’il en soit, la petite bande susmentionnée traînait donc à l’emplacement du canal de Suez. Ils se déplaçaient vers l’est, sans se presser. A un moment donné, l’un ou l’une d’entre eux fit un

pas de plus : il ou elle sortit ainsi d’Afrique pour la toute première fois, inaugurant du même coup le voyage intercontinental.Par la suite, les hordes d’humains se répandirent partout sur le globe, gagnant les endroits les plus reculés, conquérant les latitudes les plus hostiles et s’adaptant aux biotopes les plus extrêmes, allant même jusqu’à vivre à Rothrist (Ar-govie).Lorsqu’ils arrivaient dans des contrées vierges et inexplorées, les humains s’amusaient bien. C’est que les animaux locaux n’avaient

pas, comme ceux d’Afrique, cohabité et évolué avec eux : ils n’avaient donc pas appris à se méfier. Ils se laissaient approcher de tout près, quand ils ne venaient pas vers les nouveaux arrivants pour faire connaissance. On les massacrait donc sans peine. C’en était presque trop facile, franchement. Les célèbres dodos de l’île Maurice se firent ainsi avoir jusqu’au dernier au XVIIe siècle, à coups de gourdin. Mais bien d’autres espèces insulaires connurent un sort analogue.

Ce fut pareil lorsque les hommes déboulèrent en Amérique. Après quelques tentatives ponctuelles, une grande vague d’immigration arriva à pied par le nord et envahit le nouveau monde il y a 18 000 ans, compte tenu du décalage horaire. Le continent était alors peuplé d’éléphants, de chevaux, de dro-madaires et autres grandes espèces sans méfiance, qui furent donc sys-tématiquement éliminées. Un car-nage au demeurant assez stupide puisque les gens n’eurent par la suite plus rien d’autre à domesti-

quer que des lamas, trop malingres pour qu’on puisse monter dessus ou les atteler. Ça n’aide pas vrai-ment à développer des civilisations et des armées. Il y avait bien des bisons, mais ceux qui ont essayé d’atteler une de ces bêtes-là ont vite appris qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bisons, ni der-rière. Et bien plus tard, sans che-vaux, les Indiens d’Amérique se trouvèrent fort dépourvus lorsque l’Espingouin fut venu.

Ce dernier exemple montre que les nouveaux arrivés ne massacrent pas que la faune. En général, s’ils par-viennent à gagner des terres loin-taines, c’est qu’ils ont la technologie pour. Des bateaux de haute mer, par exemple. Avec, à l’avenant, des armes assez performantes. Ils sont donc mieux équipés et plus forts que les éventuels autochtones. Lo-giquement, ils les trucident ou les réduisent à l’esclavage. Ou les deux.En résumé, depuis les origines, les humains se promènent un peu partout. Et dès qu’ils débarquent sur une terre nouvelle, ils ont ten-dance à tout bousiller. Conclusion : les vacances à la maison, c’est bien aussi.

Laurent Flutsch

Engeance de voyages

LE FIN MOT DE

L’HISTOIRE

Courrierdu

chieur

Monsieur Pernaut,D’abord laissez-moi vous rappeler qu’un autre JPP (Jean-Pierre Pa-pin pour les ignares) serait plus qualifié que vous pour parler de football et de l’équipe de France. Peu vous chaut, sans doute : iro-nisant sur le manque d’éducation et sur l’avenir proche des Bleus, vous leur avez suggéré des petits métiers d’été, vendeur de glace ou loueur de matelas. Contre ces joueurs si décevants, vous avez perdu votre calme à l’écran, laissé parler vos tripes, exprimé votre révolte. Un éclat tout à fait exceptionnel, tout le monde le souligne.En bien des années de téléjour-nal en effet, les pires tragé-dies humanitaires, les boucheries guerrières, les drames sociaux n’étaient pas parvenus à vous arracher l’esquisse d’une colère. Vous arboriez l’impassibilité souriante de l’homme-tronc télé-visuel. Mais que les Bleus soient nuls et les digues se rompent.Du reste, hurler avec les loups, dire tout haut ce que le beauf crie tout aussi haut au zinc du café du coin, voilà qui ressemble à s’y méprendre à du racolage ; ce dont, soit dit en passant, la chaîne qui vous emploie ne sau-rait se priver. C’est tellement plus facile que d’intéresser les téléspectateurs aux vrais pro-blèmes de la planète.C’est décidé, Monsieur Pernaut, je vous zappe.

Roger Jaunin

A Jean-Pierre PernautJPP cathodique

TF1, le 25.06.2012

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12 13Rubrique Citation - citation - citation - citation.

Vigousse du 29 juin au 23 août 2012 Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

12 Culture et déconfiture

ExPos D’éTé

FR Des vues de l’esprit qui changent le regard. Mathieu Mercier - Désillusion d’optique, FriArt, Fribourg, jusqu’au 19.08.

JU-BE Un zeste d’imagination, une dose de technique, une bonne rasade de talent, et voici les être humains revus et arrangés. Drôle de gens, Musée jurassien des arts, Moutier, jusqu’au 26.08.

JU Ni vitrail, ni tapisserie, ni peinture, juste de l’encre rêche. Coghuf – Estampes, Musée de l’Hôtel-Dieu, Porrentruy, jusqu’au 02.09.

GE La nature vue par un œil différent et exigeant : une vision éthique. Enchantement du paysage au temps de Jean-Jacques Rousseau, Musée Rath, Genève, jusqu’au 16.09.

NE Du pinceau à la pelle mécanique, la fouille se fait ambitieuse. Chantier autorisé – l’archéologie des grands travaux, Laténium, Hauterive, jusqu’au 06.01.13

Vs Au tournant du XXe siècle, de nombreux peintres se sont retirés à la campagne pour produire de l’art enrobé de champs. Welcome to paradise : Die Ecole de Savièse, Centre d’expositions de l’Ancien Pénitencier, Sion, jusqu’au 06.01.13

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Lettres

Courrier du corpsUne histoire simple, celle d’un couple. Alexandra et Vladimir. Leur bonheur est classique, ils s’aiment, s’engueulent et se réconcilient à tout bout de champ. Un jour, une feuille de papier glissée dans le cour-rier vient bouleverser leur train-train : Vladimir part à la guerre. Alexandra reste chez eux. Séparés par la force des choses, ils se retrouveront dans les mots. Ils s’écrivent, avec frénésie. Les histoires et les sen-timents se mêlent, le passé rattrape le présent, la fic-tion fait fuir la réalité. Du souvenir d’une dégustation de fraises au miel à la prise de Pékin par les Russes, leurs pensées se frôlent et se cherchent. Une passion torturante. Ce roman épistolaire est l’œuvre du Russe Mikhaïl Chichkine, installé en Suisse depuis près de vingt ans. Plusieurs fois récompensé pour ses romans (celui-ci a reçu le prix littéraire Bolchaïa Kniga en 2011), cet écrivain de talent nous offre une histoire d’amour belle et extravagante. De la fièvre, pas du

mièvre.

A. D.

Deux heures moins dix, de Mikhaïl Chichkine. Editions Noir sur Blanc, 304 pages.

Poésie

De bric et de BlokPetit recueil de poésie qui n’en est pas un : c’est un « roman difforme », selon l’auteur. Des mots décousus, des images dépareillées, des sentiments opposés. Et un ensemble en savoureuse barbe à papa, à picorer quand l’envie s’en ressent, au hasard des humeurs et du temps. Pour les gueules de bois, un « petit bonhomme gras / déboule dans ma chambre / [..] Vous avez été très ridicule la nuit dernière, on vous le fera sentir ». Pour retrouver le sourire, un « je suis venu ici / tout spécialement / te croiser par hasard / mais il n’y a pas de hasard / et je ne sais pourquoi / tu n’es pas là ». Pour la contrition, un « alors même que tu baises ailleurs que dans mon lit ». Et aussi de la douceur, du sexe, de la violence, de la naïveté, de la divagation. Ce premier livre du poète-musicien lausannois Sté-phane Blok est délicieusement à part. Il est désorga-

nisé, parle de tout et de rien, et saute du coq à l’âme.

Alinda Dufey

Les illusions, de Stéphane Blok. Bernard Campiche Editeur, 118 pages.Voyage

Fantômes sans chaînesC’est un roman qui donne des couleurs au silence, rouge sous le ciel incandescent de juillet, blanc sous la neige de décembre ou ayant « la consistance du velours bleu nuit un peu usé par le temps », qui donne des senteurs à l’absence, parfums d’autrefois dont s’enivre la mélancolie. C’est l’histoire d’un double voyage. Quand Hanna, établie dans le New Jersey, revient « au bout du lac » pour un adieu à la mère, dont les mots s’échappent d’elle à son insu, « comme un arbre qui perd ses feuilles », elle remet aussi ses pas dans le passé, là où des ami(e)s, des amant(e)s réapparaissent, disparaissent. Rêveries d’une promeneuse solitaire dans la ville de Rousseau, d’une femme qui, comme le lui indique une carto-mancienne de comptoir, se balade « entre deux mondes », celui des vivants et celui des morts... Dans La lenteur de l’aube, Anne Brécart, qui a vécu son enfance à Zurich et habite Genève, escorte avec une certaine poésie les fantômes sur les chemins du souvenir, brise leurs chaînes. Le passé est-il vraiment un boulet ?

Bertrand Lesarmes

La lenteur de l’aube, d’Anne Brécart. Editions Zoé. 169 pages.

Dialogue

Grand-père disait…« Regarder la télé très tard le soir, manger des bonbons, ne pas ranger ma chambre, ne pas saluer la dame que je n’aime pas et dépenser en un jour tout l’argent de la semaine » : le petit garçon a les rêves de son âge. Patient, son grand-père va tenter de lui apprendre ce qu’est la vraie vie et, dès lors, entre le « petit » et le « vieux », le dialogue s’engage. Ecrivain discret de La Tour-de-Peilz, Jacques Monnier a mené ces conversations sur des thèmes aussi divers que le bonheur, les peurs, l’amour, la drogue, la guerre, et plus simplement la vie. Le grand-père n’impose rien, il reconnaît ne pas avoir réponse à tout ; surtout, il ques-tionne, ouvre des voies pour, au final, laisser à l’enfant le soin d’explorer celles qui lui seront propres. Bien que fic-tives, ces conversations sont touchantes d’authenticité, criantes de vérité, débordantes de tendresse.

R. J.

Dis, grand-papa !, de Jacques Monnier. Ed.Le Cadratin, Vevey. www.lecadratin.ch

Grivois

A fleur de peauxLe trivial est-il du grand art ? Au-trement dit, avec La belle échap-pée, Nicholson Backer a-t-il atteint le sommet de la perversité mêlée d’humour ? Le lecteur jugera selon ses propres critères, mais force est de reconnaître que l’auteur, plus inspiré que jamais, s’est fait un malin plaisir à s’acharner sur chaque détail et qu’il y a là une forme de prouesse rare en matière de littérature érotique. Magistralement traduit de l’anglais par Eric Chédaille, ce roman paru en 2011 s’ouvre sur la découverte, par la jeune Shandee, d’un avant-bras appartenant à un dénommé Dave. Parfaitement autonome, ce membre a des exigences puisqu’il demande à être entretenu et nourri, mais aussi des avantages : il peut apporter des satisfactions sexuelles et ne reste pas indiffé-rent à la souplesse et à la douceur du corps de Shandee. La suite est, à choix, complètement loufoque, étonnamment pudique, innocem-ment perverse (ou l’inverse), mais à coup sûr d’une sensibilité à fleur de chair.Avec ce roman qu’il qualifie de « grivois », Nicholson Baker livre ce qui, dans son genre, est sans doute son œuvre la plus aboutie. A lire sur la plage. Pour les hommes, de préférence à plat ventre.

Roger Jaunin

La belle échappée, roman grivois, de Nicholson Baker. Christian Bourgeois, éditeur. Disponible à la librairie Humus, rue des Terreaux, Lausanne. www.humus-art.com

Trash

Le porc HaltierC’est peu dire que Frédéric Hal-tier n’a pas suivi les cours de la baronne de Rothschild ! C’est même l’un des plus abjects per-sonnages qu’il nous ait été donné de croiser dans une littérature noire qui en consomme pourtant au petit déj’. Haltier bosse à la télé pour une émission racoleuse à côté de laquelle Secret Story pas-serait pour du Baudelaire chez les Bisounours. Odieux, cynique, il n’est pas la caricature d’un monde ultralibéral, mais son paradigme. Tout dans le rapport de force, exutoire aux frustrations! Le sexe (les femmes sont des objets), le foot (les stades sont des rings), le boulot (le collègue est un ennemi à abattre). « Je suis le fruit de mon époque. Je sais trop bien que tout est déjà parti en couilles. Je suis là pour accélérer la chute. »Joseph Incardona, né à Lausanne, installé à Genève, signe ici un ro-man parisien. C’est du brutal, du choquant, de l’écœurant. Si on va au bout du bouquin, c’est d’abord pour le style, vif, incisif, corrosif, pour l’absence d’empathie, et, parce que l’air de rien, notre ère l’est, délétère !

B. L.

Trash Circus, de Joseph Incardona. Editions Parigramme, 222 pages.

Vacances sur TF1 : Castaldi dans « Secret Connery ».Vacances en Valais : c’est secondaire.

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14 15

Vigousse du 29 juin au 23 août 2012 Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

Vacances chez Merck Serono : sous un toit de chôme. Vacances en Egypte : le ciel sera voilé.Rebuts de presse

Jonzier s’en va. « Atteint par la limite d’âge » comme ils disent et comme s’il y avait une limite à l’enthousiasme et à la connaissance de son sujet. Ah ! les cons de fonctionnaires barricadés dans leurs bureaux, le code du travail dans la main gauche, le règlement d’entreprise dans la droite ! Jonzier, 65 balais et tout autant d’années de passion pour les odeurs de pots d’échappement, est prié de la fermer. ça lui est déjà arrivé pour quelques reproches qui lui furent faits (on appelle cela une suspension), mais là, c’est définitif.

Autant le dire, et le bougre le sait, je ne déteste rien autant que ce qu’un autre des mes amis, Jean-Jacques Besseaud, appelait « les activités mécaniques ». Jonzier, lui, a-do-rait ! Il en avait fait son fonds de commerce, il était « la » voix de tout ce que notre beau pays compte de motards, Yams’ et Harley confondues.

On me rétorquera que le temps passe, qu’il faut savoir passer (!) la main et que d’autres avant notre beau décoloré sont eux aussi passés par la trappe. Au rancart, les Acquadro, les Tillmann, les Duboux. Bons pour la casse, place aux jeunes. Je veux bien. Mais je remarque qu’en même temps que ces dinosaures « notre

télévision » a perdu une forme d’expression qui faisait d’elle une complice. Je ne dis pas que le service des sports façon Massimo Lorenzi est un refuge d’incompétents, assurément pas. Bien habillés, politiquement corrects, les d’jeunes font leur boulot et généralement ils le font bien. Il nous (les téléspectateurs) manque juste une chose : la vie. Les éclats de rire, les clins d’œil, la complicité. Au lieu de cela, on nous inflige des

chiffres, des statistiques, on nous dit que Machin a marqué son 17e but de la saison, que Truc a raflé sa Xe pole position (en français dans le texte), on-s’en-fout ! Avant de partir, Bernard Jonzier a tenu à rectifier l’image que quelques-uns

ont cru bon de donner de lui : oui, il a commis des excès ; oui, il a dit « enfoiré » et il a traité les gendarmes vaudois de « sans cerveau » et c’était pas gentil ; et non, sa belle petite gueule d’éternel angelot n’est pas due à quelque miracle de la chirurgie esthétique. Et toc !

Salut, Bernard, j’ai maintenant une raison supplémentaire – une vraie raison – de ne pas rejoindre les rangs des chevaliers du cambouis.

Et ce sera tout pour cet été.

Roger Jaunin

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Gare aux grilles par égéSolution de la semaine précédente

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1 M O H A M E D A L I

2 A P I C U L T E U R

3 T I S S A I T C I

4 R U S I S B A S

5 I M A N S S I R

6 A A I O E M A N E

7 R U E Y L A I E S

8 C E N E S S S S

9 A F T E R S H A V E

10 T A S I E S T E S

Y a-t-il une limite d’âge pour l’enthou-siasme ?

Jonzier, vieux motard que j’aimais

Cuche et Barbezat nous la font KurthOn rit jaune du côté de Neuchâtel, comme dit Le Matin

(26.06.12). En se présentant au Conseil d’Etat, le duo comique Cuche et Barbezat risque d’obliger le canton à dépenser

400 000 francs pour organiser une élection qui, sans eux, aurait couronné tacitement le conseiller communal de La Chaux-de-

Fonds Laurent Kurth.Les deux ex-acrobates du zizi ont donc joyeusement semé la

zizanie. Leur parti « Pas plus couillon qu’Hainard » a d’ailleurs séduit le couillon en question, qui s’est exclamé : « Bravo !

Il faut secouer le cocotier ! » Lui se contentait de secouer ses pauvres administrés.

Recours toujours !Comme on l’a appris par la Tribune de Genève (21.06.12), le Mouvement citoyens genevois (MCG) a déposé un recours après l’élection de Pierre Maudet au Conseil d’Etat. Le parti du mauvais perdant Eric Stauffer invoque diverses irrégularités qui auraient été commises lors des opérations électorales, notamment des urnes non surveillées et leur transfert par des employés d’Etat non assermentés.C’est évidemment l’illustrissime Maître Mauro Poggia, conseiller national et membre de ce même MCG, qui a rédigé ce recours et qui fanfaronne : « Nous ignorons combien de temps il faudra à la justice pour répondre à nos critiques. Mais nous pensons qu’il y a eu des dysfonctionnements. Et nous devons le faire constater. »Pour ce qui est des « dysfonctionnements » dans les scrutins, il s’y connaît, Mauro Poggia. Lorsqu’il s’était présenté aux élections du Sénat italien en 2008, la Cour d’appel de Rome avait été appelée à se pencher sur une série de bizarreries. Des centaines de bulletins présumés faux, favorables notamment aux candidats de l’UDC dont l’avocat genevois faisait alors partie, avaient été retrouvés. Ces derniers provenaient des bureaux de vote de Suisse et notamment de Genève !Notons, pour être honnêtes, que le candidat sénateur italo-suisse n’y était pour rien. Et que sur 34 candidats il était arrivé onzième avec 3800 voix.

Presque tattoo sur presque rienToujours très inspiré, Le Courrier international (26.06.12) reprend sur son site la féroce chronique que Roger Jaunin a consacrée, dans le précédent Vigousse, à un cheptel de footballeurs systématiquement tatoués. Mais il n’y a pas que les footballeurs. Même les journalistes de la RTS s’y mettent. Le Matin (26.06.12) présente ainsi sur deux pages les innombrables tatouages qui ornent le corps de David Racana, présentateur du « 12 h 30 » sur La Première. C’est que ledit peinturluré consacre un ouvrage à cette mode sous le titre Tattoo Passion (Editions Favre). A la question « Pourquoi publier un bouquin aujourd’hui ? », il répond, péremptoire : « Parce que tout le monde veut se faire tatouer ! » Il ne faut rien exagérer.

Coup de pointSous le titre « Opération coup de poing », Le Matin (25.06.12) nous régale d’un reportage photo réalisé dans les rues de Lausanne. A travers l’opération « Astrée », il s’agissait pour les flics vaudois de montrer leur puissance face aux hordes de jeunes qui sèment la coffiâ tous les week-ends dans la ville.Manque de pot pour le photographe d’ARC, Jean-Bernard Sieber, la nuit a été si calme que ses clichés montrent deux policiers de dos qui s’ennuient ferme devant le MAD. Et aussi un gars qui dort sur un

banc derrière un autre policier qui se croise les bras. Ce n’est plus une opération coup de poing, c’est une opération coup de barre.

Des gros mots pour le direTous les médias francophones se sont régalés des propos orduriers tenus par le footballeur Samir Nasri après l’élimination de la France à l’Euro. Et beaucoup d’entre eux, avec une pudeur exquise, ont retranscrit les phrases du mal élevé en jouant sur les petits points : « De toute façon, vous cherchez la m... Va te faire enc... Van...ta mère, sale fils de p... » Ce ne serait pas un peu faux c... comme procédé ?

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Vigousse du 29 juin au 23 août 2012

Vacances en Israël : météo Mossad.La suite au prochain numéro

6 juilletPas de Vigousse

Les vendredis suivantsNon plus

17 aoûtToujours rien

24 aoûtVigousse revient !

C’est arrivé la semaine prochaine(ou du moins ça se pourrait bien)

Jusqu’à peu, Johnny Depp était un cauchemar pour les hommes normaux entourés de

femmes normales. Avec l’une des plus belles gueules de la création, des cheveux fournis et soyeux, un porte-monnaie digne d’un oli-garque russe et, pire encore, une vie rangée et fidèle, il incarnait tout ce qu’elles rêvaient d’avoir et tout ce qu’ils n’avaient pas. Quel mec, ce Johnny Depp, bavaient-elles ; quel con, ce Johnny Depp, soupi-raient-ils.

Heureusement, c’est derrière. La divine idylle avec la Para-dis a tourné à l’enfer glauque et peu importe pourquoi. C’est forcément banal : les femmes, l’alcool, ou les deux. L’heure est donc enfin venue de porter un regard lucide sur cet enfant gâté de Hollywood, qui devint d’un coup l’idole des midinettes grâce la série pour ados 21 Jump Street. Certes, Depp cassa ensuite son image avec Cry Baby de John Waters et Edward aux mains d’argent de Tim Burton, dont il devint l’acteur fétiche. Grimé, poudré, emperru-

qué, en blouses bouffantes et redin-gotes romantiques, il promène son élégance nonchalante et récolte les acclamations sans faire grand-chose. A part rouler et écarquiller ses yeux charbonneux, ce qu’il fait très bien dans le rôle de Jack Spar-row, le pirate qui le propulse parmi les étoiles planétaires. Bref, Depp

ne décoiffe pas vraiment par son jeu d’acteur.

Côté privé, avant de rencontrer Vanessa Paradis qui lui a donné deux gosses et quinze ans de sa vie, Depp a été avec Winona Ryder, puis Kate Moss. Un type assez peu original, coulé dans son petit monde d’amours à paillettes et pas si fidèle finalement.

Par ailleurs, il n’est pas un manche à la guitare : il a quelques morceaux et concerts à son actif. Mais pas de quoi crier au génie. En résumé, à l’écran, en couple ou en mu-sique, il est finalement assez banal, ce Depp. Et on n’est même pas sûr qu’il soit marrant. Il a peut-être des manies, si ça se trouve, il ronfle et sent des pieds. Et maintenant, il va devoir se

battre pour la garde des en-fants, partager les milliards, les maisons, l’île privée au cœur des Caraïbes. Retour sur la terre ferme, Jack Spar-row !

Catherine Avril

Pas dupes de Depp

BéBERT DE PLONK & REPLONK