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NOUS, DESPOSYNI, DESCENDANTS DE JESUS OU, LA GENEALOGIE DES PORTEURS DU SAINT GRAAL

NOUS, DESPOSYNI, DESCENDANTS DE JESUSddata.over-blog.com/.../46/68//nous-Desposyni-descendants-de-Jesus.pdf · Les descendants de Yeshuah-Joseph et de Sarah-Damaris se marièrent

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NOUS, DESPOSYNI, DESCENDANTS DE JESUS

OU, LA GENEALOGIE DES PORTEURS DU SAINT GRAAL

INTRODUCTION

Comment livrer tous les sentiments de mon cœur en de simples mots ?

Le Seigneur a guidé mes pas jusqu’à ce jour pour que son œuvre se réalise et que les membres les plus anciens de notre famille puissent enfin apparaître à la lumière, au devant de la scène de la vie du Sauveur, que ses enfants puissent enfin être inscrits dans la chaîne des générations et que leurs descendants reçoivent les merveilleux bienfaits de l’œuvre du Temple.

Mon cœur est tout dédié à la cause du Sauveur et mon âme se réjouit du travail accompli pour l’accomplissement de son règne et sa plus grande gloire.

On ne peut jamais imaginer que le Seigneur puisse se servir de si faibles instruments pour magnifier sa Parole et produire les plus glorieux effets, mais on ne peut douter que ce que le Père Céleste a arrêté, ce qu’il a décidé, s’accomplit, malgré la fureur des hommes et l’acharnement de l’opposition.

La famille du Christ sort petit à petit de l’ombre protectrice qu’il fallut au cours de âges jeter sur elle pour la préserver. Notre famille supporta docilement les persécutions, s’enfouit dans l’oubli et attendit patiemment des temps plus paisibles.

Désormais, par sa réaffirmation dans la chaîne des générations, le Christ lui-même, en Chef de notre famille, magnifie son œuvre et hâte propre son retour.

Le jour viendra où nous le verrons face à face.

Quel bilan de nos vies pourrons-nous lui présenter, sachant que nous sommes ses descendants et qu’il nous incombe une responsabilité plus grand encore que celle d’autres enfants du Père ? Saurons-nous alors nous montrer dignes de ce trésor ?

C’est mon vœu le plus cher. Au nom de Jésus-Christ. Notre divin Sauveur et Père de notre famille. Amen

« Le Seigneur bénit les Justes jusqu’à la Millième Génération », c’est ce qu’il fit avec celle du plus Juste des Justes : Jésus-Christ.

Notre famille sacrée :

La petite histoire de notre famille se confond avec la grande histoire de notre foi en Jésus-Christ, du moins durant les premiers âges de la terre. Nous faisons partie des descendants anonymes de Jésus-Christ et de Marie-Madeleine.

Loin d’en tirer tout orgueil ou gloire du monde, cela représente pour nous une responsabilité céleste de faire un peu mieux dans nos vies car notre modèle de foi se confond avec l’ancêtre le plus cher à notre cœur dont le sang royal coule dans nos veines.

Nous avons reçu la grâce de pouvoir, par la prière, nous sentir très proches de notre Père Céleste et de Jésus-Christ afin d’être guidés très intimement par eux et les épreuves n’en sont que plus rudes car nous sommes capables d’endurer davantage. Les anges veillent sur nous et nous soutiennent, et l’aide d’en-haut est très présente dans nos vies.

Les Desposyni sont soit les descendants directs de Jésus et de Marie-Madeleine car ils sont issus du Fils cadet Yeshuah-Joseph et de leur fille Sarah-Damaris, soit les descendants de Joseph d’Arimatie, l’oncle de Jésus.

Marie-Madeleine fut mariée en première noce avec Jean dit « le Batiste », son cousin et le cousin de Jésus. De cette union naquit Jean.

En épousant Marie-Madeleine, Jésus adopta Jean et le reconnut officiellement comme son fils aîné en le nommant Yeshuah-David. Yeshuah-David devint un ardent défenseur de la Foi et son fidèle propagateur en Pays de Galles, et Prophète -- Président de l’Eglise à la mort de Joseph d’Arimatie sous le nom de Yeshuah le Tzadik (Jésus le Juste). Il épousa la fille de Nicodème et eut Alain qui fit partie des Douze Apôtres de l’Eglise réunis à Glastonburry et finit ses jours célibataire.

Sarah-Damaris, la fille de Jésus accompagna Marie-Madeleine en Provence et épousa Anthénor IV, Roi Sicambre (Pré-Mérovingien), issu de la famille des Rois Troyens et bien avant de la branche de Zara, le fils de Juda, fils de Jacob-Israël.

Elle devint l’ancêtre la plus illustre et la plus méconnue des Rois de France Mérovingiens, Capétiens et Bourbons (par la branche autrichienne). Elle est chère, infiniment chère à nos cœurs car elle partagea avec sa mère l’époque des miracles de son père sur la terre, l’arrestation de son père, la perte d’un papa, la résurrection et l’apparition de Jésus dans la Chambre haute du cénacle, les 40 jours où il vécut parmi les apôtres et sa famille, l’organisation de l’Eglise naissante, l’ascension, la Pentecôte, le voyage en mer pour rejoindre la Provence, l’évangélisation du peuple Sicambre qu’elle fit elle-même à l’aide des apôtres de son père, ses prophéties et la compilation de ses actes qui disparurent dans la consommation des temps.

Yeshuah-Joseph est quant à lui l’ancêtre de la famille du Graal. Il fit souche au Pays de Galles et fut l’ancêtre des Rois pêcheurs et des Rois de Septimanie, des Comtes de Toulouse, de la Noblesse d’Espagne, de Belgique, de Suisse et de Monaco. Il légua la Prêtrise de Melchisédek à ses descendants jusqu’à ce qu’elle soit enlevée de la terre en 608 après Jésus-Christ à la mort de Galahad Del Acqs, le fils de Lancelot.

Les descendants de Yeshuah-Joseph et de Sarah-Damaris se marièrent souvent entre eux afin que subsiste toujours le sang royal de la ligné du Roi David et il peut arrivé d’être descendant plusieurs fois du fils et de la fille de Jésus et Marie-Madeleine. Yeshuah-Joseph partit vers l’âge mûr au Cachemire, et s’installa à Srinagar. Là il se maria et eût des enfants qui fit souche là-bas. Yeshuah-Joseph y est connu sous le nom de Yuz Asaf, et est vénéré comme un grand Prophête. Son tombeau (le Rozabal) continue d’être entretenu par cette noble branche de notre famille et de nombreux pélerins viennent s’y recueillir. Ils y vénèrent également un Saint Musulman enterré lui aussi dans le mausolée. De grands miracles sont attachés aux descendants de Yuz Asaf à Srinagar et cette famille y est très respectée.

Yeshuah-David, quant à lui, a quitté les brumes de Glastonbury pour finir sa vie terrestre au Japon, dans le petit village d’Héraï qu’il construisit avec sa deuxième épouse. Il est toujours connu et vénéré là-bas comme Jésus lui-même. Des descendants de Yeshuah-David vivent toujours dans le village qui désormais s’appelle Shingo et ont créé un musée en son honneur, regroupant les traditions familiales qu’il leur a communiquées. Ces desposyni ne sont pas chrétiens, ils sont shintoïstes et ils organisent chaque année un festival Shinto en l’honneur de Yeshuah-David.

Contrairement aux Desposyni d’Europe et du Moyen Orient, les Desposyni d’Asie et d’Extrême Orient n’eurent pas à souffrir de persécutions à cause de leur origine. C’est pourquoi, ils gardent l’authenticité et la fraîcheur d’âme de ceux qui n’ont pas à se cacher pour survivre.

De nos jours, être Desposyni n’est pas rare et surtout n’est plus dangereux ! Nous devons être des millions de nos jours à avoir en nous le sang du Roi des Rois, nous n’avons donc pas à nous en faire une gloire, seulement parce que nous le savons. Nous devons nous efforcer de nous montrer dignes de la confiance du Sauveur en sa lignée et rechercher à faire le Bien en toute chose.

Mon témoignage :

Je serais bien ingrate envers les grandes bénédictions du Seigneur si je ne les écrivais pas et que vous, mes filles chéries, vous ne le sachiez pas.

J’ai beaucoup reçu de manifestations du Seigneur et du Père Céleste. Peut-être parce que cela m’a aidé tout au long de ma vie à marcher la main dans la main du Seigneur et parce qu’Il savait que j’en avais un grand besoin.

Les premières que je puisse me rappeler se sont déroulées quand j’était toute petite et que je pleurais dans mon lit en faisant ma prière avant de dormir. Une femme vêtue de blanc, toute douce et pleine de grâce m’apparaissait alors et me consolait par sa seule vision. Je m’endormais alors dans la paix. Etait-ce Marie la mère de Jésus ou Marie-Madeleine, je ne sais, mais je l’ai toujours dans le cœur.

Durant les vacances d’été qui suivirent ma Première Communion, à 8 ans, nous firent mes parents et moi un Pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle, en Espagne. Le pèlerinage fut dur et pénible mais je me souviendrai toujours de l’impression très intime que je ressentis en mettant la main sur l’épaule de la statue ossuaire de Saint Jacques dans la Basilique. J’avais l’impression de rencontrer quelqu’un de ma famille. C’était vrai, mais à l’époque je ne le savais pas. Je fus intronisée ce jour-là Chevalier de Saint Jacques par les mains du Recteur de la Basilique et prêtais serment de lutter de toutes mes forces pour la propagation de l’Evangile. Suis-je vraiment fidèle tous les jours de ma vie à cette promesse, moi qui ne fais pas beaucoup de travail missionnaire ? Je n’hésite jamais à ouvrir la bouche mais je cherche parfois des occasions que je ne trouve pas toujours.

Quand j’ai choisi de devenir religieuse chez les Sœurs Adoratrices en Espagne, il m’est arrivé une expérience spirituelle très marquante. En communiant (en prenant la Sainte Cène catholique), l’hostie se changea dans ma bouche en chair et en sang. Bien que j’ai été extrêmement troublée par ce phénomène, je n’en conçus pas de peur car je ressentis alors une grande douceur et je savais dans mon cœur que je mangeais et buvais le corps et le sang de Jésus-Christ et durant ces moments intenses, je fus plongée en adoration intérieure de mon Sauveur et Roi. Ce phénomène me fut expliqué avec beaucoup de sagesse par un Moine Capucin qui me dit que Dieu donne à qui il veut, tout simplement par amour. Je n’étais pas quelqu’un d’exceptionnel, j’étais simplement aimée de Dieu.

Cette phrase « aimée de Dieu » se retrouve dans ma Bénédiction Patriarcale où il est dit que je suis de lignée royale.

Tout au long de ma vie de membre de l’Eglise, depuis que j’ai reçu l’immense grâce de l’Evangile rétabli d’avoir le Saint Esprit comme compagnon constant, j’ai la grande bénédiction de recevoir des révélations personnelles de soutien, de réconfort, pour me guider, m’éclairer dans mes recherches et entrevoir les registres des cieux. J’en suis éperdument reconnaissante au Seigneur de ne pas me laisser seule livrée à moi-même et d’être toujours à mes côtés en Père aimant avec lequel je parle cœur à cœur.

C’est mon Père Céleste qui en salle céleste du Temple de Madrid dirigea mes pas vers votre père. Il me dit qu’il serait mon époux d’éternité.

C’est en salle céleste du Temple de Francfort que j’eus la vision de ma mère dans les affres de la prison. Le Seigneur me la présenta et me dit alors qu’il ne tenait qu’à moi et au pardon que j’allais lui donner, qu’elle pourrait être libérée. Sans hésiter, je la libérais par mon pardon et mon amour pour elle.

C’est encore en salle céleste du Temple de Francfort que je fus ordonnée pour faire la généalogie de Jésus et retrouver les maillons perdus. Le Père Céleste me mit à part et prononça la bénédiction, assisté de Jésus-Christ (à ma gauche) et de Yeshuah-Joseph (à ma droite). Je me souviendrai toujours de ce moment sacré durant lesquels je n’entendis pas les paroles de Mon Père Céleste.

« Je vous exhorte à ne pas nier les dons de Dieu. Ces dons sont conférés de différentes façons ; mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. A un autre il est donné de voir les anges et les esprits chargés d’un ministère » Moroni 10, versets 8 et 14.

Le Saint Esprit allait m’en révéler le contenu petit à petit, ligne sur ligne, précepte après précepte. Une semaine plus tard, Avéla me dit qu’elle aimait Marie-Madeleine car elle était sa grand-mère qu’elle lui parlait et qu’elle avait le même nom de famille.

Avéla venait d’avoir 4 ans et avait encore les visions de personnages célestes liées à la prime enfance. C’est ainsi que commença ma quête et mes recherches sur la descendance davidique des rois de France d’abord, la généalogie ascendante de Jésus et enfin descendante.

Nous sommes parties toutes les trois, Avéla, Jackie et moi (vous rappelez-vous, les filles ?) le 26 Juillet 2007 à Vézelay au tombeau de Marie-Madeleine, et là dans la petite chapelle voûtée nous vous avons prié Seigneur de bien vouloir nous éclairer et nous guider. Avéla y eut une expérience spirituelle très forte quand elle entendit le Christ lui dire qu’il était content qu’elle et sa sœur soient venues les visiter. La quête commença tout de suite après.

Je n’ai jamais eu le désir de faire du sensationnel, mes intentions sont pures et je vais de surprises en surprises avec la simplicité d’un enfant. Mes chères filles que j’aime, je vous lègue le patrimoine de vos ancêtres de mon côté de l’arbre généalogique.

N’oubliez jamais d’honorer vos ancêtres du côté de votre père, tout comme les miens, ils ont vécu, ri, mangé, dormi, dansé, beaucoup souffert et beaucoup aimé. C’est en cela que nous sommes tous des gens bien ordinaires et en même temps des Fils de Dieu et appelés à devenir par notre obéissance à Dieu, des Dieux à notre tour.

Que le Père Céleste et Jésus-Christ votre ancêtre vous bénissent eux qui sont un de cœur et d’action toujours. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

« Le temps vient rapidement où vous saurez que je ne mens pas, car vous me verrez à la barre de Dieu. J’annonce ces choses pour que les prophéties s’accomplissent. Et voici, elles sortiront de la Bouche du Dieu éternel ; et sa parole sifflera de génération en génération. Et Dieu vous montrera que ce que j’ai écrit est vrai. Oui, venez au Christ, et soyez rendus parfaits en lui. » Moroni 10, versets 27, 28, 29, 31, 32.

Pourquoi le Seigneur laissa-t’il faire l’apostasie ?

L’Eglise établie par les Desposyni prenait un tour dynastique. Elle sortait du cadre d’une église dans laquelle, sous la direction du Seigneur ressuscité, les Présidents de l’Eglise éliraient les apôtres et les soixante-dix.

Par cause de répressions, l’Eglise des Desposyni est devenue une Royauté Messianique de type Asmonéenne : Les Rois Pêcheurs étaient à la fois Rois et Grands Prêtres, ils remplissaient au sens propre la charge de la Prêtrise de Melchisédek, à savoir Melech -- Michpat (Roi) et Sadok (Prêtre).

L’Eglise devint dynastique avec deux branches marquées : la branche Sicambre (Pré-Mérovingienne) descendante d’Anthénor IV et de Sarah-Damaris, et la branche du Graal (c’est-à-dire détentrice de la coupe du Graal ayant recueilli le sang et l’eau jaillissant du côté du Christ à la Crucifixion) descendante de Yeshuah-Joseph, le fils cadet de Jésus et Marie-Madeleine, principalement établie en Angleterre, Bretagne et en Septimanie (Midi de la France).

D’un point de vue purement théologique, l’Eglise Desposynique était fort éloignée de la doctrine du Christ car étant constituée de descendants issus de sa propre famille, les Desposyni avaient un témoignage de Jésus extrêmement terrestre.

Pour eux, Jésus avait été un homme, il était né de Marie, avait donné son message de réformateur du Judaïsme, il était le Grand Rabbin de leur communauté, il était mort avant d’être reconnu comme le Messie et était ressuscité par la puissance de Dieu.

Grâce à lui, la mort n’avait plus de prise sur ceux qui croyaient en lui. Il avait vaincu la mort, la peur était détruite et le baptême pour la rémission des pêchés nous permettait de retourner un jour en présence du Père. Les Desposyni attendaient le retour de Jésus dans la Gloire que le Père allait lui donner à son retour.

Ce credo excluait le principe que le Christ ait été le Grand Jéhovah de l’Ancien Testament et qu’il ait pu être le Fils de Dieu. La notion de Saint Esprit et de baptême de feu étaient escamotées et la tradition employée était Israélite.

Les Rois Pêcheurs, Sicambres, puis Mérovingiens guérissaient par imposition des mains et gouvernaient leurs peuples comme des pères veillent sur leurs enfants. On leur attribuait des pouvoirs divins que l’on situait dans leur longue chevelure, relique ancestrale de la tradition du Nazirat Juif. Etre un Nazire c’est être une personne consacrée à Dieu aussi longtemps que l’on ne coupe pas ses cheveux.

Mais cette vision idyllique d’une église primitive originelle se heurte à la faiblesse humaine. Le fils n’est pas toujours aussi religieux que le père, le grand-père ou l’ancêtre plus éloigné. C’est le problème de la fidélité dans la foi et la transmission du message messianique de père en fils.

Certains Rois Pêcheurs axèrent leurs pouvoirs sur la tradition Nazaréenne gnostique, d’autres sur l’Evangile du Christ prêché par lui en Galilée, et les reines d’Avallon sur les pouvoirs surnaturels divinatoires et visionnaires propres aux Prêtresses Nazaréennes.

La religion Desposynique devint alors un culte de type familial héréditaire dans lequel les descendants étaient à la tête du mouvement et les croyants les adoraient et leur obéissaient avec dévotion. Ce n’était pas ce que Jésus voulait pour promouvoir son Eglise.

En fait, en 608 après Jésus-Christ, sur tous les descendants de Jésus, il ne restait plus que trois hommes dignes de recevoir leur dotation : Garin le Loherain de Montglane, Galahad Del Acqs et Bohort de Gaunes. A la mort en sainteté de Galahad en salle céleste, les anges du Seigneur vinrent prendre le Graal, l’emportèrent avec eux dans les cieux et le Père Céleste enleva la Prêtrise de la terre.

J’ai tant à vous dire sur notre belle et noble famille que je ne sais par où commencer. Notre histoire est intimement liée à celle du Salut, puisque Jésus-Christ, le Dispensateur de tous les biens est notre ancêtre. Par Lui notre famille rejoint Adam, Eve et leur Créateur, notre Père Céleste.

CHAPITRE 1 : L’AUBE

Mariamné (Marie-Madeleine) naquît en prison en l’an 5 avant J-C. Sa mère Mariamné, fille de Ménahem, le réformateur de la communauté Essénienne, Princesse de la Maison Asmonéenne, avait subi la mort publique (répudiation des Reines) de son époux le Roi Hérode. Depuis lors, elle était prisonnière de la jalousie morbide d’Hérode et mit Marie-Madeleine au monde dans ces conditions. Elle l’envoya à Béthanie rejoindre son frère Lazare que Mariamné avait soustrait quelques années plus tôt à la fureur d’hérode en lui cachant sa grossesse et se remémorait encore les paroles lapidèrent de son époux. « Tout nouvel enfant sortant de ton ventre sera tué à la naissance. Le trône de Juda ne peut être déchiré comme autant de pièces d’un manteau ». Mariamné regardait son bébé et avait les larmes aux yeux. Quelle cruauté de la part de l’homme qu’elle avait tant aimé.

Durant le voyage d’Hérode à Rome, quelques années auparavant, elle était tombée sur un mot d’ordre : s’il ne revenait pas de Rome vivant, Mariamné, ses enfants et sa famille devaient tous être exterminés. Au retour de son époux, triomphant de la gloire que Rome lui accordait en le maintenant au trône de Judée, Mariamné s’était ouverte à lui du mot d’ordre qu’elle avait découvert. Furieux, Hérode refusa de s’expliquer et de dépit, Mariamné à travers ses larmes l’insulta : « N’oublie pas que mon peuple ne t’obéit que parce que tu es allié par notre mariage à la Maison d’Asmonée. Ta légitimité, tu la tiens de moi. Tu n’est qu’à moitié Juif, Iduméen ! ». Hérode gifla Mariamné, et la traînant par les cheveux la précipita contre le linteau de la fenêtre. « Regarde le soleil, sale Putain Juive, tu ne le reverra plus jamais ».

Puis ce fut la mort publique, le tribunal rabbinique jugea Mariamné sur des accusations fallacieuses et ignominieuses et elle fut dès lors emprisonnée et morte aux yeux de tous, le Roi prit le deuil et se consola rapidement dans les bras de ses courtisanes. Toute personne approchant la « morte » pouvait encourir le châtiment de Dieu, hormis ceux qui lui apportaient à manger et à boire. Le seul à enfreindre parfois l’interdit était Hérode lui-même qui venait, lorsqu’il était passablement pris de boisson, assouvir ses instincts et pleurer sur sa poitrine après l’avoir violée et battue. Humiliée, salie, Mariamné après le départ d’Hérode se pelotonnait sur sa couche en pleurant à chaudes larmes. Qui viendrait la délivrer de cet enfer ?

Ironie de l’Histoire, Hérode avait fait « mourir publiquement son épouse », il enfreignait la Loi divine en profanant une « morte », c’est lui qui fut consumé par une maladie de peau proche de la lèpre et fut dévoré vivant par les vers qui croupissaient dans son ventre. Il n’osa plus jamais paraître publiquement devant son peuple et mourût dans d’atroces souffrances en 4 avant J-C. Mariamné mourût dans l’année suivante, remettant paisiblement son âme à Dieu.

Marie-Madeleine, le joli bébé de Béthanie, grandit dans l’insouciance toute propre à la petite enfance. Elle était d’un caractère enjoué et son frère Lazare l’associait toujours à ses camarades de jeux, si bien qu’elle apprit à monter aux arbres, à jouer aux dés…

Elle aimait beaucoup sa Tante éloignée, Marie, qu’elle appelait « Petite Mère ».

Cette dernière venait de temps en temps avec ses fils Jacob (Jacques) et Yeshuah (Jésus). Jacob avait à peu près l’âge de Lazare et Jésus lui, était très proche de Mariamné car ils n’avaient que deux ans d’écart. Ensemble, ils allaient dans les champs à l’entour, cueillaient des fleurs, en confectionnaient des couronnes et s’évertuaient à les lancer le plus haut possible vers le Ciel en criant : « Pour Toi Père Céleste ». Leurs jeux, leurs rires emplissaient la maison et le jardin. Quelle fête quand Marie, Jacques et Jésus étaient là !

Mariamné enviait le manteau noir et la longue robe rouge de sa Tante Marie. « Dis, Petite Mère, quand pourrais-je moi aussi porter le manteau des Prêtresses Nazaréennes, comme toi ? », « Attends un peu de grandir, mon enfant, Notre Mère des Cieux aura la patience de te voir grandir avant que tu la serves en Vérité », lui murmurait Marie en déposant un bisou dans ses beaux cheveux roux.

En l’an 2, Jésus avait 9 ans. Il entra en apprentissage auprès de son père Joseph, découvrant ainsi son métier de Constructeur et de Bâtisseur. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, être Charpentier inclut beaucoup plus de talents à cette époque que de nos jours. Selon les rites Nazaréens, les responsabilités spirituelles du Constructeur touchaient au Divin et à la Création. Ils devenaient proches de Dieu par l’usage même des outils qui spirituellement servirent à la Création du Monde.

Jésus aimait le travail du bois, l’activité physique intense et la joie de la création. Il rêvait un jour de participer à la construction d’un bourg entier, de se mêler aux autres artisans et d’apprendre de leurs savoirs. Jésus avait toujours soif d’apprendre et de rencontrer des courants de pensée différents des leurs.

En l’an 6, son rêve se concrétisa car Joseph et son apprenti (Jésus) furent appelés à la reconstruction de la ville de Séphoris. Cette ville d’où était originaire sa mère , Marie, avait quasiment été rasée bien avant la naissance de Jésus par les armées romaines qui réprimèrent dans le sang la révolte galiléenne. Les décombres de la ville brûlée, aux murs abattus et carbonisés furent d’abord évacués et le terrain déblayé. Ce fut une lourde tâche de rendre à cette ville, jadis si belle, sa splendeur d’autrefois. Mais quelle joie de relever ce qui est déchu ! Jésus se rappelait les paroles de son père lors de son entrée en apprentissage : « Fils, nous bâtissons des murs, nous construisons de nos mains, mais surtout, spirituellement, nous relevons l’Homme qui est la splendeur et la gloire de Dieu, nous bâtissons, nous construisons le Royaume de Dieu, nous prenons part intégrante à sa Création ».

Cette même année, Lazare, en âge de prendre épouse, choisit une bonne et douce jeune fille nommée Marthe. Elle était douce et pleine de tendresse. D’emblée, elle prit la petite Mariamné, âgée de 11 ans, sous son aile et elle s’épanouit dans la douce ambiance d’amour de son nouveau foyer. Marthe devint vite la confidente de Mariamné et en grandissant, Mariamné disait souvent que Marthe était sa sœur tellement l’amour les unissait. Lazare et Marthe n’eurent jamais d’enfants, aussi cette dernière reporta sur Mariamné tout les désirs d’enfants qu’elle pouvait refouler et à trois, ils formaient une famille aimante.

Cette année-là fut celle du premier pèlerinage rituel de Jésus avec sa famille, ses cousins, ses oncles et tantes au Temple de Jérusalem. Tout bon Juif se devait de faire le pèlerinage à Jérusalem au moins une fois par an et Jésus étant en âge de faire sa Bar-Mitzva et de lire pour la première fois en public la Torah, c’est le cœur un peu serré d’émotion qui accomplissait son premier pèlerinage d’Homme. La troupe était bigarrée, les chants religieux des pèlerins, les jeux et les rires des garçonnets, les bavardages enjoués des femmes, l’odeur de galettes et de ragoût sortant des soupières, tout cela apportait une ambiance incomparable. Jésus se mêlait à la foule des voyageurs avec envie : « Bientôt, je serai grand, je pourrai parler de mes voyages, j’accompagnerai sûrement oncle Joseph (d’Arimatie) dans ses caravanes et traverserai le monde connu à ses côtés, vendant ou troquant les métaux ». Au campement, Jésus le soir se délectait des récits de voyage de son oncle en Gaule, en Espagne, à Carthage… Puis, enroulé dans son manteau, il s’endormait la tête pleine de rêves et de voyages, d’aventure et de bandits interceptant les caravanes du désert.

L’arrivée à Jérusalem surpassait tout ce que Jésus avait pu imaginer. « La ville sainte », se répétait-il à l’envie. Lui, le petit villageois, n’avait jamais vu autant de gens, de foule autour des étals des marchands, des vendeurs d’offrandes et de sacrifices, des changeurs…Il tourna la tête surpris en entendant jurer dans la Maison de Dieu un homme furieux : « Tous des voleurs ! ! ». Cette réaction violente le surprit et il en parla à son père qui lui répondit que la réputation des changeurs d’argent n’était malheureusement plus à faire. Jésus n’avait pas assez d’yeux pour tout voir. Tout le ravissait. Il allait entrer pour la première fois de sa vie dans le parvis du Temple. Il avait soif d’apprendre de la bouche des Prêtres la nature de Dieu, le Saint, Béni soit-il. Mais son père lui avait dit qu’il n’aurait pas le droit de leur parler, ils étaient bien trop important pour s’arrêter et dire un seul mot à un garçonnet qui allait bientôt entrer dans la Communauté des Hommes.

Le séjour se déroula comme un rêve, et lorsque la caravane des pèlerins repartit pour Nazareth et ses environs, Jésus ne la rejoignit pas. Il voulait ses réponses sur la nature de Dieu. Il voulait qu’on lui parle du Père, le Béni, le Shéla, le Fort, le Vaillant. Il se glissa dans l’enceinte, persuadé qu’il obtiendrait sa réponse rapidement et qu’il rejoindrait ensuite en courant la caravane, mais personne n’était disposé à lui parler. Tous affairés, les Cohenim ne

semblaient même pas remarquer sa présence. Il s’approcha du mur le plus proche du Saint des Saints, l’enceinte dans laquelle il n’avait pas le droit d’approcher et entrant en lui-même se mit à prier. Un grand -- prêtre s’arrêta près de l’enfant et s’adressa à lui : « Qu’es-tu venu faire là ? Le parvis n’est pas ouvert aux visiteurs à cette heure, tu le sais, sors d’ici ». Jésus, gardant les yeux baissés en signe de respect répondit : « Non, Rabbi, je suis venu connaître la vraie nature de Dieu, je ne partirai pas sans la connaître ». Le Grand -- Prêtre s’esclaffa : « qu’est-ce que la nature de Dieu ! ». Mais l’enfant lui plaisait, il l’emmena avec lui rejoindre ses frères qui se reposaient dans la salle des vêtements.

Jésus était ébloui par les dimensions intérieures du bâtiment dans lequel il était introduit. Il gardait pourtant un calme apparent et restait concentré sur l’objectif de sa présence. Dans la salle des vêtements, les Grand -- Prêtres se préparaient pour servir l’Eternel ou reprenaient leurs vêtements civils après le service et se reposaient échangeant quelques paroles avant de ressortir dans l’implacable fournaise du soleil en son midi.

Les hommes interrogèrent Jésus et furent grandement étonnés de le voir répondre avec tant d’aisance et un souci réel de connaissance. Les principes Israélites du Questionnement sur la nature de Dieu sont essentiels à la permanence de la question juive. Être Juif, c’est comprendre, trouver, chercher la nature de Dieu car notre cheminement de vie doit être celui-ci. Quand nous le connaîtrons, nous pourrons alors retourner en sa présence. Jésus, dans son âme impétueuse d’enfant, voulait out savoir tout de suite et maîtriser ce qui nécessite une vie entière : Connaître le nom secret de Dieu.

Les Docteurs de la Loi l’interrogeaient et étaient amusés des ses réponses, puis surpris et enfin à cours d’arguments finissaient par se laisser enseigner par l’enfant prometteur.

Le soir venu, Marie et Joseph très inquiets ayant fait demi-tour à midi, arrivèrent dans l’enceinte du Temple où le garde qui les accompagnait les conduisit auprès de lui. Ils furent étonnés de voir Jésus s’adresser si facilement aux Grand – Prêtres. C’est à ce moment-là que Marie et Joseph prirent réellement conscience qu’il était temps de parler à Jésus de sa naissance extraordinaire et de l’annonce de sa mission par l’ange Gabriel. Le temps était venu pour Jésus de savoir qu’il était le Fils de Dieu. Telle était sa vraie nature.

CHAPITRE 2 : LA ROUTE DE LA SOIE

Lorsque Jésus eut 16 ans, il émit le désir de quitter Nazareth et d’accompagner la caravane de la Route de la Soie qui s’apprêtait à partir de Judée un mois plus tard. Tout le monde en parlait dans la petit ville et Jésus avait un profond désir de la rejoindre et de traverser le monde connu de l’Orient. Marie le trouvait trop jeune pour une telle aventure mais ne se permit aucune remarque, Joseph ne dit rien et emmena son fils chéri sur la montagne pour prier. Là, agenouillés l’un à côté de l’autre, ils rendirent grâce à Dieu pour toutes les grâces déjà reçues et demandèrent humblement au Père Céleste quelle était sa volonté. Un ange apparût alors, rassura le père et encouragea le fils sur la mission divine qu’il allait y accomplir.

De retour à la maison, ils trouvèrent Marie qui les attendait, unie dans la prière. A l’expression transfigurée de son fils, elle comprit qu’il allait vraiment les quitter. Elle refoula ses larmes et l’embrassa tendrement. « Mère, ma mission ne fait que commencer, que de larmes tu verseras pour moi dans ta longue vie ! Bénie sois-tu pour cela ! ».

Il fut décidé que Joseph l’accompagnerait jusqu’au départ de la caravane. Ils partirent le lendemain disant aux voisins qu’ils partaient chercher un nouveau chantier de construction.

Trois semaines plus tard, ils rejoignirent la caravane. Joseph s’agenouilla aux pieds de Jésus et lui demanda sa bénédiction avant son départ. Puis, Jésus s’agenouilla aux pieds de Joseph qui le bénit pour la continuité de son voyage vers l’Orient.

Jésus traversa bien des contrées passionnantes et rejoignit l’Inde un an plus tard. Il avait 17 ans. Tout ce qu’il voyait l’émerveillait et il fut particulièrement touché par la bonté et la douceur des indiens.

Selon l’Evangile apocryphe d’Himis, concervé par les Lhamas du Tibet :

« Les gens venaient de partout pour l’écouter, et ils s’étonnaient des discours qui provenaient de sa bouche d’enfant. Tous étaient d’accord pour dire que l’Esprit Eternel habitait cet enfant.

Avec l’intention de se perfectionner dans le Divin Verbe et d’étudier les lois des grands Bouddhas… (Jésus) a passé son temps dans plusieurs anciennes villes de l’Inde telles que Bénarès. Tous l’aimaient parce qu’Issa (Jésus) était en paix avec les Vaishas et les Shudras auxquels il enseignait et qu’il aidait. Mais les brahmanes et les kshatriyas lui dirent que Brahma interdisait à ceux-là d’approcher ceux qui avaient été créés hors de son ventre et de ses pieds. Les vaishas avaient la permission d’écouter les védas seulement les jours de fêtes et les shudras n’avaient non seulement pas le droit d’être présents à la lecture des Védas, mais ils ne pouvaient même pas les regarder.

Issa (Jésus) disait que l’homme avait rempli le temple de ses abominations. Afin d’honorer des métaux et à des pierres, l’homme a sacrifié ses semblables en qui habite une étincelle de l’Esprit Suprême. L’homme avilit ceux qui travaillent à la sueur de leur front, afin de s’attirer la faveur du minable qui siège dans une pension somptueuse. Mais ceux qui privent leurs frères de la bénédiction commune en seront eux-mêmes dépouillés.

Les Vaishas et les Shudras étaient frappés d’étonnement et demandaient ce qu’ils pouvaient faire. Issa (Jésus) leur priait de ne pas adorer les idoles. « Ne vous considérez pas en premier. N’humiliez pas votre prochain. Aidez les pauvres. Soutenez les faibles. Ne faites de mal à personne. Ne convoitez pas ce que vous ne possédez pas et ce qui est possédé par d’autres ».

Issa s’éleva fortement contre le fait que s’arroge un homme de dépouiller ses semblables de leurs droits d’homme ; en effet, disait-il : « Dieu le Père n’établit aucune différence entre ses enfants qui tous lui sont également chers ».

« Crains ton Dieu, ne fléchis les genoux que devant lui seul et n’apporte qu’à lui seul les offrandes qui proviennent de tes gains ».

« Le Juge éternel, l’Esprit éternel composent l’âme unique et indivisible de l’univers, laquelle, seule, crée, contient et vivifie le tout. Il n’y a que lui seul qui ait voulu et créé, que lui qui existe depuis l’éternité et dont l’existence n’aura pas de fin ; il n’a pas de semblables ni aux cieux, ni sur la terre. Le grand Créateur n’a partagé son pouvoir avec personne, encore moins avec des objets inanimés, ainsi que l’on vous l’a enseigné, car lui seul possède la toute-puissance. Il a voulu, et le monde a paru ; d’une pensée divine, il a réuni les eaux et en a séparé la partie sèche du globe. Il est la cause de la vie mystérieuse de l’homme en qui il a soufflé une partie de son être. Et il a subordonné à l’homme les terres, les eaux,

les bêtes et tout ce qu’il a créé et que lui-même conserve dans un ordre immuable, en fixant à chaque chose sa durée propre ».

Beaucoup, en apprenant ces mots, décidèrent de tuer Issa. Mais prévenu, Issa quitta cet endroit durant la nuit.

Après cela, Issa alla au Népal et dans les monts Himalayas…

Issa dit : Celui qui aurait recouvré sa pureté primitive, mourrait, ayant obtenu le pardon de ses fautes et aurait le droit de contempler la majestueuse figure de Dieu. L’Eternel législateur est un ; il n’y a pas d’autres dieux que lui ; il n’a partagé le monde avec personne, ni entretenu personne de ses intentions. De même qu’un père agirait envers ses enfants, de même Dieu jugera les hommes , après leur mort, d’après ses lois miséricordieuses ; jamais il n’humiliera son enfant en faisant migrer son âme, comme en un purgatoire, dans le corps d’une bête. La loi céleste, disait le Créateur, par la bouche d’Issa, répugne à l’immolation de sacrifices humains à une statue ou à un animal ; car, Moi, j’ai sacrifié à l’homme tous les animaux et tout ce que renferme le monde. Tout a été sacrifié à l’homme, qui se trouve m’être directement et intimement lié, à Moi son Père, aussi celui-là sera-t-il sévèrement jugé et châtié par la loi divine qui m’aura ravi mon enfant ».

« Eh bien, fais-nous un miracle » demandèrent les serviteurs du Temple. Alors Issa leur répondit : « Les miracles ont fait leur apparition dès le jour même où le monde fut créé. Celui qui ne peut les voir est privé du plus grand cadeau de la vie. Mais malheur à vous, ennemis des hommes, malheur à vous, si vous attendez qu’il manifeste son pouvoir par un miracle ».

Issa enseignait que les hommes ne devaient pas s’efforcer de contempler l’Esprit Eternel avec leurs propres yeux, mais de le sentir avec le cœur et de devenir une âme pure et digne…

A ce moment, une vieille femme s’approcha de la foule, mais fut repoussée. Alors, Issa dit : « Ayez de la révérence pour la Femme, mère de l’univers ; en elle se trouve la clé de la création. Elle est le fondement de tout ce qui est bon et beau. Elle est la source de la vie et de la mort. Sur elle repose l’existence de l’homme, parce qu’elle est la nourriture de son labeur. Elle vous donne naissance dans la douleur, elle surveille votre croissance. Bénissez-là. Honorez-là. Défendez-là. Aimez vos épouses et honorez-les, car demain elle seront des mères, et plus tard, les procréatrices de la race entière. Leur amour ennoblit l’homme, apaise le cœur aigri et apprivoise la bête. Epouse et mère – elles sont les parures de l’univers ».

« Tout comme la lumière se sépare elle-même des ténèbres, ainsi la femme possède-t-elle le don de diviser dans l’homme l’intention droite de la pensée mauvaise. Vos meilleures pensées doivent appartenir à la femme. Prenez d’elles votre force morale, que vous devez posséder pour supporter vos proches. Ne l’humiliez pas, car en cela vous vous humilierez vous même. Et tout ce que vous ferez à une mère, une épouse, une veuve ou une autre femme en peine – cela, vous le ferez aussi pour l’Esprit ».

Issa disait : « Il n’est pas loin le temps où, par la plus Haute Volonté, les gens seront purifiés et unis en une seule famille ».

Près de Lhassa se trouvait un temple d’enseignement avec une grande quantité de manuscrits. Jésus allait en prendre connaissance. Meng-Tse, un grand sage de tout l’Orient était dans ce temple.

Finalement, Jésus atteignit un col de montagne et dans la ville principale de Ladak, Leh, il fut accepté joyeusement par les moines et les gens des basses classes… Et Jésus enseignait dans les monastères et les bazars ; là où les gens simples se réunissaient – là il enseignait.

« Ne trompez personne, afin de ne pas être trompé vous-même ; tâchez de vous justifier avant le jugement dernier, car alors ce sera trop tard. Ne vous abandonnez pas à la débauche car c’est violer les lois de Dieu. Vous atteindrez la béatitude suprême, non seulement en vous purifiant vous-même, mais encore en guidant les autres dans la voie qui leur permettra de conquérir la perfection primitive ».

Près de cet endroit vivait une femme dont le fils était mort et elle l’amena à Jésus. Et en présence d’une foule, Jésus posa la main sur l’enfant, et l’enfant se leva guéri. Et beaucoup amenèrent leurs enfants et Jésus posait ses mains sur eux et les guérissait.

Jésus passa plusieurs jours parmi les Ladakhiens à leur enseigner. Et ils l’aimaient, de sorte que lorsqu’arriva le moment de son départ, ils furent chagrinés comme des enfants ».

« Jésus est vivant dans le cœur des hindous et des bouddhistes, c’est là que Jésus vit vraiment – dans notre cœur à tous » dit Bock

Âgé de 22 ans, Jésus décida de quitter l’Inde et traversa la Perse pour rejoindre la Judée. Là les prêtres interdirent à Issa de prêcher et aux habitants de l’écouter. Les prêtres lui dirent : « Qui donc es-tu pour oser ici blasphémer notre Dieu et semer le doute dans le cœur des croyants (en Zoroastre) ? » Et Issa leur dit : « Ce n’est point d’un nouveau dieu que je parle, mais de notre Père céleste qui a existé avant tout commencement et qui sera encore après l’éternelle fin. L’Être éternel dit à votre peuple, par l’intermédiaire de ma bouche : « Vous n’adorerez pas le Soleil, car il n’est qu’une partie du monde que j’ai créé pour l’homme. Le Soleil se lève afin de vous chauffer pendant votre travail, il se couche afin de vous accorder le repos que j’ai fixé moi-même. Ce n’est qu’à moi, et à moi seul, que vous devez tout ce que vous possédez, tout ce qui se trouve autour de vous, soit au-dessus de vous, soit au-dessous ».

Les deux manuscrits, dans lesquels le lama du couvent d’Himis m’a lu tout ce qui avait trait à Jésus, forment des recueils de copies divers écrits en langue thibétaine, traductions de quelques rouleaux appartenant à la bibliothèque de Lassa et apportés de l’Inde, du Népal et de Maghada, vers l’an 200 après-J-C dans un couvent construit dans le mont Marbour. Les chroniqueurs étaient des bouddhistes appartenant à la secte du Bouddha Gothama. (Nicolas Notovitch -- 1887)

Lorsqu’il eût 23 ans, Jésus rejoignit son frère Jacques et son cousin Jean, fils d’Elisabeth et Zacharie à l’Ecole d’études de la Loi des Esséniens à Qumran. Il n’était pas seul en chemin, Jésus était accompagné de Jean, le fils de Zébédée, son cousin. Il avait hâte de lire les Ecritures sacrées cachées réservées aux Esséniens. Devant lui s’ouvrait un cycle d’études de trois ans, réservé aux hommes du mouvement religieux Israélite Nazaréen. Il allait entrer en tant qu’apprenti, devenir Maître puis Grand-Maître et pourrait ensuite rester toute sa vie consacré à l’Etude de la Loi, dans le célibat, formant ainsi la communauté Essénienne, ou retourner à la vie civile et devenir Rabbin et porter au monde la lumière du Dieu Vivant.

CHAPITRE 3 : JEAN

Jean, fils d’Elizabeth, voulait consacrer sa vie à l’Etude de la Loi, dans le dépouillement, le jeûne et la prière. Jésus, lui, voulait dispenser la lumière divine aux peuples et porter son message jusqu’aux frontières du monde connu. Jacques, son frère, lui, suivait la tradition, mais préférait devenir un Rabbi paisible, un Juge en Israël, un guide spirituel bienveillant et aimant. Jean et Jacques, ses cousins turbulents et joyeux, cadraient mal avec la rigidité du cadre Essénien, mais étaient particulièrement enthousiasmés par ce changement de vie temporaire : Prêcher le Royaume de Dieu, c’était le rêve de leur existence, tout quitter pour prêcher la Parole.

Jean, fils d’Elizabeth, quitta le centre d’études de Qumran sur les instigations du Sanhédrin après le cycle court de ses études car il devait se préparer à reprendre la charge de Grand-Prêtre, de son père décédé, dans le Temple. Jean n’entendait pas s’acquitter du service du Temple, il voulait annoncer le Royaume de Dieu et préparer le peuple à sa venue. Il jeûna longuement dans le désert, et comprit où était sa place et contrecarra les plans du Sanhédrin en ne revenant plus à Jérusalem. Il commença à prêcher aux abords du Fleuve le Jourdain appelant les foules de curieux au repentir. Sa mission fit rapidement boule de neige, petit à petit, sa réputation grandit et le peuple vint en masse demander le baptême. Dans le cœur de Jean, surnommé le Baptiste, sa mission était claire : il préparait le peuple au repentir, le baptisait et ouvrait son cœur au règne du Messie qui allait bientôt arriver. Il annonçait le Royaume.

Caïphe, lui, ne l’entendait pas de cette oreille. Il voulait que Jean le Baptiste devienne Grand – Prêtre et soit proclamé Messie de son temps. Il pensait qu’il serait l’homme de la situation. Pour être désigné Messie, Jean devait épouser Mariamné. De tradition, pour être Messie, il fallait appartenir à la Maison de David et épouser une Princesse de la Tribu de Benjamin.

Mariamné était Princesse de Benjamin car la famille royale Asmonéenne était descendante des tribus de Lévi et Benjamin.

Mariamné, elle, avait d’autres rêves. Elle savait qu’elle devait épouser le futur Messie, mais elle savait aussi que Jean ne renoncerait jamais à ses études et au désert. Elle lui préférait son deuxième cousin, Jésus. Il avait été le camarade de ses jeux d’enfant, il était le confident de sa jeunesse et le sujet de ses premiers émois. Elle était secrètement amoureuse de lui et rêvait d’être sa femme, même si elle savait que cela impliquerait qu’elle parcourt toute la Judée de long en large, annonçant le Royaume de Dieu, car Jésus, lui, était habité par le désir de prêcher au monde le Royaume de Dieu.

L’annonce du mariage de Jean et de Mairamné eut l’effet d’une bombe dans le petit groupe de la communauté Nazaréenne. Ce mariage sous-entendait que Jean serait le nouveau Messie, le Prophète élu de Dieu. Mariamné était en pleurs, elle voyait tous ses rêves s’écrouler. Elle connaissait peu ce futur époux qui trônait dans la salle, entouré de ses amis. D’un caractère taciturne et ombrageux, perpétuellement préoccupé de ses Etudes, Jean n’était pas d’un abord sympathique. Il se prêtait au jeu des prêtres mais ne voulait pas s’acquitter de la tâche de Messie. Il ne serait jamais le pantin du Sanhédrin.

Jésus, lui, bougonnait dans son coin, il était promis à Mariamné depuis sa naissance, il l’aimait, il enrageait de l’imaginer dans quelques heures dans les bras d’un autre que lui. Jésus ne voulait pas assister à la noce, mais il n’avait pas eut vraiment le choix. Elizabeth, sa tante, était morte depuis quelques années, Zacharie était mort bien des années auparavant dans le Temple de Dieu durant son service aux Parfums. Marie, sa mère, était donc la seule parente proche de Jean. Il n’avait pas voulu reprendre la charge de Grand – Prêtre de son père et maintenant qu’il se mariait, il avait demandé à sa tante Marie d’organiser la noce. Il avait choisi la petite bourgade de Cana pour que les invités se rassemblent mais ne restent pas trop de jours car Jean et sa famille n’était pas suffisamment argentés pour entretenir des convives plusieurs jours durant. Cana n’était pas très loin des villes avoisinantes et les convives ne prendraient pas l’excuse d’un long trajet pour rester trop de jours.

Marie s’affairait, allant de tables en tables et vérifiait les plats en cuisine. Avait-elle pensé à tout ? Le nombre des convives était-il exact ? Elle avait bien ajouté à la liste un nombre virtuel de vingt invités de plus, mais il était toujours difficile d’établir un compte exact car les convives s’ajoutaient souvent à la dernière minute.

Enfin, les tambours de l’arrivée de l’épouse battaient joyeusement et emplissaient la salle. La petite mariée pénétra toute petite sous son voile de noce bleu nuit. « Comme elle est jeune et triste », pensa Marie. Elle connaissait les secrets du cœur de la jeune fille et des larmes montèrent dans ses yeux. Elle se laissa tomba de fatigue sur la banquette d’honneur. Ce soir, Marie était à la place de la mère de l’Epoux, mais elle était aussi la tante de l’Epouse et sa plus proche parente. C’est à elle que revenait l’honneur de révéler à l’Epoux le visage de la mariée en soulevant le voile. Les yeux de Mariamné brillaient de larmes retenues et n’osaient se poser sur l’assistance de peur de pleurer. « Où est Jésus ? », pensa Mariamné. Il était mal à l’aise et feignait de rire nonchalamment avec ses frères et ses cousins. Il essayait à grand peine de cacher son désarroi.

Quand le cuisinier fit appeler Marie, elle ne s’attendait pas à la nouvelle. « Nous allons manquer de vin », lui déclara le cuisinier affairé, « Cinquante invités sont arrivés en plus, et les cuves sont presque vides, nous allons apporter le ragoût, il n’y aura pas de vin avec la

viande. » Marie le regardait interloquée. Que faire ? Elle confia son désarroi à Jésus qui d’un mouvement d’humeur refusa de s’en mêler. Elle savait sa peine de ne pas être à la place de l’Epoux et comprenait qu’il ne veuille pas l’aider, mais elle connaissait aussi son grand cœur et sa générosité. Elle savait qu’une fois passée la première impression de colère, il reviendrait à de meilleurs sentiments et ferait « un miracle » pour l’honneur de la Maison de David et de Benjamin.

Marie, confiante repartit en cuisine et demanda aux marmitons, qu’ils obéissent en tout à Jésus. Ce dernier alla en cuisine sur un prétexte évasif et ordonna qu’on remplisse les cuves de vin avec de l’eau fraîchement tirée du puits, et de la servir à table avec le ragoût. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les cuisiniers s’activèrent et les cuves furent bientôt remplies mais non d’eau. Le liquide qui était maintenant dans les cuves s’était changé en vin excellent. Il ordonna aux marmitons de taire la provenance du vin sans quoi la réputation de la Maison de David serait entachée. C’est le cœur gros que Jésus revint dans la salle au côté de sa mère. « Merci, mon Fils » lui dit Marie, en pressant son bras de sa main, en signe discret de reconnaissance. « Oh, Mère, Mariamné m’était destinée, j’ai tant de peine ». « Je sais, mon Fils, elle aussi, regarde-la ».

La nuit étoilée n’arrivait pas à égayer Mariamné et sa première nuit de femme fut la plus malheureuse de toute sa vie. Jean était indifférent et n’avait aucun amour pour elle. « Ma vie entière ne sera-t-elle qu’un long sanglot ? » pensa-t-elle. Mariamné avait 23 ans, nous étions en l’an 18 et elle avait l’impression que son avenir était désormais fermé à tous ses rêves.

Une semaine après ses noces, Jean repartit dans le désert. Il ne se présenta pas pour recevoir la Grande – Prêtrise et se remit à prêcher sur les rives du Jourdain. Mariamné était seule à la maison, plus seule encore que lorsqu’elle était dans la maison de son frère. Marthe lui manquait. Elle n’avait personne avec qui parler.

Les absences très prolongées de Jean le Baptiste ne permirent pas à Mariamné d’être enceinte et le Sanhédrin n’avait pas le Messie envisagé. Il devait être père et Grand – Prêtre pour prétendre au trône Saint. Caïphe s’impatientait. « Ce n’est pourtant pas difficile de connaître une femme et de la mettre grosse ! !, cet homme n’aime que les sauterelles et les cailloux du désert ! ». Mariamné risquait d’être répudiée parce qu’elle n’attendait toujours pas d’enfant et Jean n’était pas considéré comme un Prêtre à part entière s’il n’avait pas de lignée.

Jean consentit à séjourner cette fois un peu plus longtemps auprès de sa femme, et deux ans après son mariage, en l’an 20, Mariamné conçut le petit Jean, Fils de Jean. Le bébé était brun et velu comme son père, avec le regard fier et un petit menton prononcé qu’il jetait en avant quand il pleurait pour réclamer le sein de sa mère. « Heureusement, dans mon malheur, le Tout-Puissant m’a bénie, Il m’a donné un fils. Il sera la fierté de sa mère délaissée » soupira Mariamné pleine de ravissement en regardant le nouveau-né assoupi dans ses bras.

Jésus, lui, après les noces de Cana, avait repris le chemin du Centre d’Etudes Essénien de Qumran et choisit d’approfondir l’Etude de la Loi. Puisqu’il ne serait pas le Messie attendu par la communauté, il prêcherait au monde le Royaume et pour cela il avait besoin d’oublier son amour de jeunesse et de retrouver la sérénité.

En l’an 19, il quitta pour un temps les Etudes car son père Joseph vint à mourir de vieillesse. Quand il arriva à Nazareth, toute la maison retenait son souffle : « Jésus arriverait-il à temps pour bénir son père mourant ». Dans une autre famille que la sienne, la bénédiction devant plutôt aller du père mourant à ses fils et pour les autres, Joseph s’était acquitté de sa tâche, mais il disait « qu’étant le fils de Dieu, Jésus était plus ancien que Joseph, il devait donc accompagner son père à la tombe en lui accordant sa bénédiction. Joseph accueillit Jésus dans un souffle : « Fils, tu es mon Père, bénis-moi s’il te plait afin que j’entre dans la Vie avec ma part d’héritage ».

Jésus retint un sanglot en voyant son auguste père si malade et décharné. Combien de fois avait-il demandé, enfant, que son père le prenne sur ses épaules, et maintenant c’était lui qui lui tendait son épaule pour qu’il se soulève un peu sur son lit. Jésus et ses frères imposèrent les mains sur la tête de Joseph et Jésus prononça la bénédiction tant attendue par ce père aimant. Les larmes coulaient sur le visage de Jésus, mais il accomplit sa tâche avec tout l’amour qu’il avait pour Joseph et sa mère : « Ô mon Père et le Père de toute miséricorde, le Père de la Vérité ! Ecoutez-moi qui suis votre Fils chéri, tandis que j’implore pour l’œuvre de vos mains, pour mon père Joseph, vous priant de m’envoyer un nombreux chœur d’anges, avec Michel le dispensateur de la bonté, Gabriel le messager de lumière. Qu’ils accompagnent l’âme de mon père Joseph, jusqu’à ce qu’elle ait dépassé les ténèbres. Soyez miséricordieux pour l’âme de mon père Joseph, qui va vers vos mains saintes, car c’est le moment où il a besoin de votre miséricorde ». Quand la bénédiction fut achevée, il aida Joseph à se rallonger, le bon vieillard ferma les yeux et dans une expression d’indicible paix rendit le dernier soupir. Jésus l’embrassa et l’âme de Joseph quitta son corps et fut emportée par Michel, l’ancien des jours.

Jean le Baptiste refusait d’entrer dans le cadre exigé par le Sanhédrin, il refusait tout compromis. Caïphe était furieux et commençait à penser qu’on ne pouvait rien attendre de la Maison de David : Tous des entêtés. Jésus, initialement devait prendre la charge de Roi tandis que Jean aurait revêtu le manteau de la Grande Prêtrise royale, à eux deux, ils auraient dû représenter le Messie Roi et Prêtre du Royaume d’Israël, mais Jésus refusait de combattre le pouvoir politique en place et Jean refusait depuis qu’il avait épousé Mariamné d’endosser la

charge de Messie Prêtre car il avait reçu la révélation que le pouvoir des cieux ne serait pas sur sa tête mais qu’il devait amener le peuple à reconnaître le Messie Roi quand il viendrait. Bref, Jean faisait faux bon au Sanhédrin et Jésus n’était pas assez velléitaire pour faire un Roi conquérant.

En l’an 26, Jean le Baptiste mourût décapité sur l’ordre d’Hérode et Mariamné pleura cet époux presque insaisissable qu’elle avait servi sans pour autant réussi à aimer car il n’était jamais présent. Jésus quitta alors Qumran et s’éloigna 40 jours dans le désert. Il voulait connaître la volonté de son Père Céleste et l’accomplir. Les desseins de Dieu rejoignaient-ils ceux du Sanhédrin ? Devait-il devenir un Messie politique et conquérir l’indépendance d’Israël à la pointe de l’épée ? Devait-il prendre la suite de Jean et baptiser le peuple ? Devait-il chercher sa propre voie ? Autant de questions qui nécessitaient non pas les réponses des hommes mais celles de Dieu.

CHAPITRE 4 : LES JOURS DE JOIE

Quand il quitta le désert, Jésus savait enfin ce que le Père Céleste attendait vraiment de lui et il se mit sur le champ à rassembler autour de lui ses futurs disciples. Ceux-ci furent choisis d’abord parmi ses cousins (Jean et Jacques), sa famille (Ses frères Jude et Simon) et leurs relations (Pierre, André). Jésus, pour devenir Rabbi Prêcheur itinérant, devait prendre femme.

C’eût été pour lui un problème épineux car son cœur n’était habité que par Mariamné, mais la Loi voulait que la veuve de Jean le Baptiste épouse un proche parent de son mari pour accomplir la Loi du Lévirat. C’est Jésus qui l’épousa, étant son cousin et Jean n’ayant pas de frère. Cette situation fut reçue par la communauté comme un acte profond de foi et d’humilité de la part du futur époux et les deux amoureux furent enfin réunis avec la bénédiction de toute la communauté.

Jésus adopta le petit Jean, Fils de Jean, et lui donna son nom. Au cours de la cérémonie de l’adoption officielle du petit Jean par Jésus, ce dernier donna à l’enfant le droit d’aînesse et un nouveau nom : Yeshuah – David. David étant le titre voulant dire « l’aîné » et Yeshuah voulant dire Jésus en hébreu. Marie amena Mariamné à Jésus le soir du mariage et cette fois, quand la mariée souleva son voile, toute l’assistance remarqua le rayonnement de sa joie profonde. La cérémonie et la noce eurent lieu à Tabgha en l’an 26 dans les doux rayons de soleil de la fin de l’été. « Voilà, tu es mienne maintenant » murmura Jésus en serrant Mariamné sur son cœur.

Ce jour-là Jésus fut appelé Berger d’Israël (c’est à dire Prêcheur itinérant) et Mariamné reçut le titre honorifique de « Migdal – Eder », c’est-à-dire de « Tour du Troupeau ». Sa tâche était donc d’accompagner son époux dans ses prédications, instruisant les femmes plus particulièrement sur leurs responsabilités. C’est ainsi que les évangiles traduisirent Migdal –

Eder par Magdala et Mariamné devint pour beaucoup de chrétiens : Marie de Magdala ou Marie-Madeleine.

De cette belle union naquît la petite Sarah – Damaris l’année suivante. Jésus choisit de l’appeler Sarah qui veut dire Princesse et Damaris qui veut dire Palmier car il prophétisa que de sa fille proviendrait une grande lignée qui ne s’éteindrait jamais, tout comme le palmier qui persiste et se replante lui-même continuellement. Quand Mariamné était enceinte, elle n’accompagnait pas Jésus et ses disciples dans ses voyages d’évangélisation à travers la Judée. Elle restait tranquillement dans la maison de Béthanie auprès de Marthe sa belle-sœur et de son frère Lazare. Jésus lui manquait terriblement et la réciproque était également vraie. Jésus passait souvent quelques jours à Béthanie et chacun de ses départs étaient un déchirement.

A l’occasion de la Présentation du nom de Sarah – Damaris, Jésus séjourna plusieurs jours à Béthanie. Marthe était aux quatre cents coups car elle voulait que tout soit parfait. Mariamné, elle, ne quittait pas « son » Jésus.

Elle brisa un vase d’albâtre empli de parfum (que lui avait confié Salomé la belle-fille d’Hérode, celle-là même qui avait demandé sur l’instigation de sa mère la tête de jean le Baptiste) sur les pieds de Jésus. Elle murmura à son oreille : « Je brise le vase et te demande pardon au nom de celle qui t’offre ce parfum, elle a pêché et t’en demande humblement pardon. Elle te reconnaît comme Messie, Christ et Sauveur, Amen ». Jésus connaissait Salomé, elle était une amie de sa mère et avait désiré un temps devenir Prêtresse Nazaréenne mais Hérodiade s’était opposée à son désir. Maintenant, elle vivait cachée et tourmentée de chagrin. Jésus fit signe qu’il lui pardonnait de tout cœur car il savait que le meurtre de Jean n’avait pas été fomenté par Salomé mais par Hérodiade. Elle n’était que la victime de la manipulation du pouvoir.

La cérémonie de Présentation du nom commença et la petite Sarah – Damaris reçut une bénédiction bien douce et pénétrante. Jésus était si fier de sa petite princesse. Mariamné restait à ses pieds subjuguée par son grand homme, buvant ses paroles. Marthe s’affairait et demanda à Jésus que Mariamné vienne l’aider, mais Jésus lui dit avec affection : « Marthe, tu d’agites, mais Marie a choisi la meilleure part ». Marthe fut surprise de cette réponse, puis entrant en elle-même comprit que ce jour était un jour unique dans la vie de Mariamné et de Jésus, un jour unique pour bébé Sarah, un jour où toute la famille était réunie dans la joie. Alors, elle regarda les préparatifs du repas et se mit à rire de sa bonne humeur naturelle : « Il a raison, peu importe si aujourd’hui on sert des repas un peu froid, loué soit le Seigneur pour la joie d’être ensemble ! ».

Les voyages de prédication de Jésus étaient très exaltants. Mariamné aimant tant voir Jésus prêcher le Royaume de Dieu et inciter ses contemporains à se repentir et tourner leurs cœurs vers Dieu. Quand Jésus parlait, il irradiait de lui une lumière indéfinissable et pourtant réelle, la lumière divine attestant la véracité de ses paroles. Ses auditoires étaient captivés et tant qu’il parlait le peuple assemblé l’écoutait, personne n’aurait eu l’idée de s’en aller.

Mariamné était là fidèle, aimante, le servant en chemin et à l’étape du soir, le laissant libre de son temps et même si souvent il passait ses nuits à l’écart en prière, elle ne se plaignait pas. Pelotonnée dans son long manteau noir de Prêtresse Nazaréenne, elle faisait souvent mine de dormir au campement, mais priait en secret, éveillée toute la nuit, en communion de pensées

avec celui qu’elle aimait tant : « Pour Ton Fils, Pour Ton Règne, Père Céleste », murmurait-elle avec soumission à la volonté divine.

Elle pressentait que l’avenir de Jésus dépasserait le cadre de la simple prédication. Les miracles faits par Jésus se multipliaient comme autant de signes de la proximité du Royaume. Mariamné ne pouvait s’empêcher de craindre pour la vie de Jésus, il attirait les foules mais il avait tant de détracteurs parmi les Lévites.

En 32, Yeshuah-David eût 12 ans. Ce fut l’occasion pour lui d’entrer officiellement dans la communauté des hommes en faisant sa Bar-Mitzvah. Mariamné et Marie filèrent avec amour son châle de lumière et Mariamné fit autant de vœux pour son fils qu’elle passa de fils bleus dans la laine immaculée châle. « Déjà douze ans, comme le temps passe. On ne peut pas plus le retenir que le vent », pensa-t-elle.

Quand elle fut une nouvelle fois enceinte, elle dût de nouveau quitter provisoirement le champ de la Mission et retourner mener l’existence paisible de Béthanie. Marthe ne savait que faire pour délecter sa belle-sœur qui les premiers mois manquait tant d’appétit. « Fais-moi plaisir, encore une bouchée, à son retour, ton mari te trouvera maigre comme un coucou et il me reprochera ce manque de soin envers toi. Veux-tu qu’il me dispute ? Allons, encore une bouchée, fais-le pour moi ».

Marthe avait beau trouver plein d’arguments, la nourriture ne passait pas ou tout du moins ne restait pas dans l’estomac de cette pauvre Mariamné, déjà si petite et maintenant amaigrie. Le bébé lui prenait toute son énergie, davantage que durant ses deux premières grossesses. « Il serait grand et fort comme son père, celui-ci », se disait-elle !

CHAPITRE 5 : LA PASSION DE JESUS-CHRIST

L’été 33 présageait d’être chaud car le Printemps commençait déjà à en montrer les signes avant-coureurs. Jésus s’apprêtait à avoir 40 ans. C’était l’âge auquel les Rois de Juda revêtaient officiellement la charge de Messie de leur peuple.

Jésus savait que son heure était venue. Il choisit la dernière semaine de février pour faire son entrée triomphale dans Jérusalem. Le Sanhédrin était en ébullition, « Que va-t-il faire ? Défier l’ordre Romain ou briser la légitimité du Sanhédrin ? » pensa Caïphe. Jésus était entouré d’un service d’ordre de Sicaires, il se disait Directeur spirituel… Tout cela devait être réprimé rapidement afin d’éviter que le peuple oublie où se trouvait le pouvoir spirituel auquel il devait être soumis.

Mariamné allait accoucher. Ce n’était pas la grossesse qui l’oppressait, elle avait le pressentiment que Jésus était à un tournant de son existence, qu’après cette semaine, plus rien dans leur vie ne serait comme avant. Allait-il devenir Roi ? Elle en doutait fort car cela ne convenait pas à l’état d’esprit de Jésus.

« Je suis là pour faire la volonté de Mon Père » lui avait répondu Jésus le soir de son arrivée à Jérusalem monté sur une ânesse. Une autre fois, il avait dit que seul celui qui mange sa chair et boit son sang aura la vie éternelle. Tout cela ressemblait davantage à une montée vers le sacrifice, Jésus s’offrirait peut-être comme victime sacrificielle ? Le temps du bonheur doux était certainement passé.

Le soir du Jeudi, Jésus réunit ses disciples et commença à leur laver les pieds.

« Je les réunis tous, parce que le moment était venu pour mon Eglise d’apparaître au monde et, pour toutes les brebis, de n’avoir plus qu’un seul Pasteur. Je voulus aussi montrer aux âmes que, même lorsqu’elles sont chargées des péchés les plus graves, je ne leur refuse jamais ma Grâce et je ne les sépare pas de celles que j’aime avec prédilection. Je les garde dans mon cœur, les unes et les autres, pour donner à chacune les secours nécessaires à son état…

Mais quelle fut ma douleur en voyant, représentées par l’infortuné Judas, tant d’âmes, souvent réunies à mes pieds, lavées de mon Sang et courant cependant à leur perte éternelle.

Je voudrais leur faire comprendre que ce n’est pas parce qu’elles sont en état de péché qu’elles doivent s’éloigner de moi. Qu’elles ne pensent pas qu’il n’y a plus de remède et que jamais elles ne seront aimées comme elles l’étaient autrefois… Non, pauvres âmes, tels ne sont pas les sentiments d’un Dieu qui va répandre tout son sang pour vous.

Venez toutes à moi et ne craignez pas car je vous aime ! Je vous purifierai de mon Sang et vous deviendrez plus blanches que la neige. Vos péchés seront noyés dans l’eau où moi-même je vous laverai te rien ne sera capable d’arracher de mon Cœur l’amour qu’il a pour vous ».

« Je lavais moi-même les pieds de mes apôtres, afin qu’à mon exemple, ceux qui se consacrent aux travaux apostoliques, sachent s’humilier devant les pécheurs comme devant les autres âmes qui leur sont confiées et les traiter toutes avec douceur. Je me ceignis d’un linge pour leur montrer que l’Apôtre doit se ceindre de mortifications et d’abnégations, s’il veut atteindre efficacement les âmes… Je voulus leur enseigner aussi la charité mutuelle, toujours prête à laver les fautes du prochain, c’est-à-dire à les cacher, à les excuser sans les divulguer jamais.

Enfin, l’eau que je versai sur les pieds de mes apôtres, était l’image du zèle qui consumait mon Cœur pour le Salut du monde… Mon Cœur ne put contenir tant d’ardeur et mon Amour infini pour les hommes ne put se résoudre à les laisser orphelins.

Alors, pour leur prouver cet amour et demeurer avec eux jusqu’à la consommation des siècles, je voulus me faire leur aliment, leur soutien, leur Vie et leur tout…

Je vis en ce moment de la première Cène, à travers les siècles, toutes celles qui s’alimenteraient de mon Corps, se désaltéreraient de mon Sang et les Fruits divins qu’elles en recueilleraient…

Qui pourra pénétrer les sentiments qui envahirent alors mon Cœur ? Sentiments de joie, d’amour, de tendresse… Mais qui pourra comprendre aussi son amertume ?

La Sainte cène est l’invention de l’Amour ! A ce moment, j’ai vu toutes les âmes privilégiées qui se nourrissaient de mon Corps et de mon Sang, et y trouveraient les unes , remède à leur faiblesse, les autres le feu pour consumer leur misère et les enflammer d’amour… Je réchaufferai celles qui ont besoin de chaleur et mon Corps Sacré serait le Soleil qui les ranimerait.

L’Amour m’enflammait du désir d’être l’aliment de ces âmes, car si je restais parmi les hommes, ce n’était pas seulement pour vivre avec les parfaits, mais pour soutenir les faibles et nourrir les petits. C’est moi qui les ferai grandir et les fortifierai ». (Paroles de Jésus tirées d’« Un appel à l’Amour », recueillies par Sœur Joséfa Menedez).

Ce soir-là, Mariamné comprit que l’heure du sacrifice était venue quand elle entendit Jésus se comparer au pain sans levain de la fête de Pessah, le pain de la hâte. Jésus faisait germer un nouveau mouvement religieux juif dans lequel il représenterait lui-même le passage de l’esclavage à la liberté, le vin de la fête serait le sang de Jésus, ce sang qui serait répandu sur l’autel du sacrifice. Tout se préparait pour un grand et dernier sacrifice pour sauver le monde du péché.

Mariamné était effrayée, elle n’osait imaginer ce qu’elle entrapercevait du destin de son mari. Un coup de pied du bébé dans son ventre la ramena à des préoccupations plus matérielles.

Marie non plus n’était pas tranquille. Elle qui était normalement si joyeuse en faisant les préparatifs de la fête du lendemain !

Jésus, avant de sortir prier ce soir-là, embrassa tendrement sa mère, sa femme et ses enfants, puis il s’agenouilla aux pieds de Mariamné et embrassa son ventre. Elle fut extrêmement surprise car cela n’était pas dans la coutume israélite dans laquelle la femme portant la vie ne pouvait être approchée que des femmes, les hommes risquant de se souiller à son contact jusqu’à ce que celle-ci ait effectué les rites de purifications (après la naissance de l’enfant) dans le bain rituel.

Mariamné le regarda sortir. Elle avait les larmes aux yeux : « Ô Père éternel, que ta volonté soit faite. Béni et protège le Saint de Dieu » pensa-t-elle la gorge serrée, « Aie pitié de nous pauvres pêcheurs ». Marie, de son côté, laissa le reste du rangement de la chambre haute pour un temps, et, entrant dans la chambre des femmes, s’agenouilla et a dressa au Père eternel une prière silencieuse.

La nuit serait longue, c’était la nuit de la délivrance, la nuit où le Grand et Dernier Sacrifice allait passer sur le Monde.

Elle redoutait cette nuit, mais elle adorait son Père Céleste qui, permettait qu’en cette nuit, le monde soit sauvé. Elle savait que c’était pour que s’accomplisse cette nuit, que Jésus était né, avait pris chair en elle, et qu’il s’offrirait en victime expiatoire pour son peuple. Jésus lui avait parlé de l’importance de ce sacrifice. Elle savait qu’il était prêt pour cela et qu’il avait besoin de l’amour des deux femmes de sa vie pour avoir le courage d’accomplir son sacrifice.

Juda aussi connaissait l’importance de cette nuit, mais il croyait seulement que le Maître voulait provoquer la confrontation avec le Sanhédrin, il était à mille lieues d’imaginer qu’il livrerait le Maître à la mort. Jésus lui avait parlé de l’importance qu’il soit livré au Sanhédrin

et l’avait désigné pour susciter l’entrevue. Juda n’en savait pas plus, mais en bon sicaire obéissant, il effectuait sa tâche.

Jésus réalisa en cette nuit le grand et unique sacrifice expiatoire pour le salut de tous ses frères et sœurs d’esprit de toutes les générations du temps. Il devait tant souffrir que sa sueur se changea en sang et qu’en ange dût lui apparaître pour le réconforter sur l’importance de ce qu’il accomplissait. Il douta peut-être, mais le Père ne le quitta jamais.

Doucement, dans l’effacement de leur humilité remarquable et de leur amour pour nous, le Père et la Mère Céleste versèrent des torrents de larmes en cette nuit et le jour qui suivit.

« Je me retirai au Jardin de Gethsémani, c’est-à-dire dans la solitude. Que l’âme cherche son Dieu loin de tout, au-dedans d’elle-même. Que, pour le trouver, elle impose silence à toutes les agitations de la nature, si souvent en lutte contre la Grâce. Qu’elle fasse taire les raisonnements de l’amour-propre ou de la sensualité qui cherchent sans cesse à étouffer les inspirations de la Grâce et qui s’opposent en elle à la rencontre de Dieu.

Adorez ses desseins sur vous quels qu’ils soient …et que tout votre être se prosterne comme il convient à la créature en présence de son Créateur !

C’est ainsi que je m’offris pour accomplir l’œuvre de la Rédemption du monde. Au même instant, je vis s’appesantir sur moi tous les tourments de la Passion : les calomnies, les insultes… les fouets et la couronne d’épines…la soif…la croix…toutes ces douleurs se pressèrent à mes yeux, en même temps que la multitude des offenses, des péchés et des crimes qui se commettraient à travers les siècles…Non seulement je les vis, mais j’en fus revêtu…

Et, sous ce fardeau d’ignominies, je dus me présenter à mon Père Très Saint pour implorer Miséricorde. Sous le poids de tant de crimes, ma nature humaine fut saisie d’une telle angoisse et d’une si mortelle agonie, que tout mon Corps fut couvert d’une sueur de sang. Submergé d’un océan de tristesse, j’allais chercher les trois disciples que j’ai laissés à quelque distance.

Je les avais choisis, afin de me reposer près d’eux en leur faisant partager ma prière et mon angoisse. Comment dire ce qu’éprouva mon Cœur lorsque j’allai les chercher et que je les trouvai plongés dans le sommeil ? Quelle peine, pour celui qui aime, d’être seul et de ne pouvoir se confier aux siens !…

Retournant à ma prière, je me prosternai de nouveau. J’adorai mon Père et j’implorai son secours. Je ne lui dis pas « Mon Dieu », mais « Mon Père ». Lorsque votre cœur souffre davantage, c’est alors que vous devez aussi appeler Dieu, votre Père. Suppliez-le de vous aider, exposez-lui vos souffrances…vos craintes…vos désirs…et par le cri de votre douleur, rappelez-lui que vous êtes son enfant. Dites-lui que votre corps est épuisé, que votre cœur est oppressé jusqu’à en mourir, que votre âme semble expérimenter ce qu’est la sueur de sang. Priez-le avec une confiance d’enfant et attendez tout de celui qui est votre Père. Lui-même vous soulagera et vous donnera la force nécessaire pour traverser les tribulations ou la souffrance.

Mon âme, triste et désemparée, allait souffrir d’une angoisse plus mortelle encore, car sous le poids des iniquités de l’humanité et en retour de tant de souffrances et de tant d’amour, je ne voyais qu’outrages et ingratitudes. Le sang qui coulait de tous mes pores et qui jaillirait bientôt de toutes mes blessures, resterait inutile pour tant d’âmes…beaucoup se perdraient…d’autres en plus grand nombre m’offenseraient et

des multitudes ne me connaîtraient même pas ! Je répandrais ce sang pour toutes et mes mérites seraient offerts à chacune… Sang divin ! Mérites infinis ! inutiles cependant pour tant et tant d’âmes !

Oui, pour toutes je verserais mon Sang et toutes seraient aimées d’un grand Amour. Tout cela fut alors présent à mes yeux et à mon cœur. Que faire ?…reculer ?…demander à mon Père de me délivrer de cette angoisse ?… Lui représenter l’inutilité de mon Sacrifice pour tant d’âmes ?…Non, je me soumis de nouveau à sa volonté très sainte et j’acceptai ce calice pour l’épuiser jusqu’à la lie.

Je l’ai fait pour vous apprendre à ne pas reculer en face de la souffrance. Ne la croyez jamais inutile, même si vous n’en voyez pas le résultat : soumettez votre jugement et laissez la volonté divine agir et s’accomplir en vous.

Pour moi, je ne voulus ni reculer, ni fuir. Et sachant que là, dans ce jardin, mes ennemis allaient me saisir, j’y demeurai.

Réconforté par l’Envoyé de mon Père, je vis soudain venir Judas, l’un de mes douze apôtres et, à sa suite, ceux qui devaient s’emparer de Moi. Ils étaient armés de bâtons et de pierres, chargés de chaînes et de cordes pour me saisir et me lier.

Je me levai et, m’approchant, je leur dis : « Qui cherchez-vous ? »

Alors, Judas mettant les mains sur mes épaules, m’embrassa ! Ah, Judas, que fais-tu et que signifie ce baiser ?

Quand les soldats s’avancèrent pour me saisir, je leur dis « C’est moi ! » Après qu’il m’eut donné ce baiser, Judas sortit du jardin et, comprenant l’étendue de son crime, il se désespéra. Qui pourra mesurer ma douleur quand je vis mon apôtre marcher à sa perte éternelle ! !

L’heure est venue cependant et, donnant toute liberté aux soldats, je me livrai avec tout la docilité d’un agneau. Ils me traînèrent aussitôt à la Maison de Caïphe, où je fus reçu par des moqueries et des insultes, et où l’un des valets me donna le premier soufflet ! Dans ce premier soufflet, je vis le premier péché mortel de tant d’âmes jusqu’alors en état de grâce. Et après le premier, combien d’autres !…

Mes apôtres m’ont abandonné…Pierre seul, entraîné par la curiosité, mais rempli de crainte, se dissimule au milieu des serviteurs.

Autour de moi, rien que de faux témoins qui accumulent mensonge sur mensonge pour attiser la colère des juges iniques. Ceux-là même dont les lèvres ont acclamé tant de fois mes miracles, se font aujourd’hui mes accusateurs. Ils m’appellent perturbateur, profanateur du Sabbat, faux prophète…Où donc étiez-vous, Apôtres et Disciples, témoins de ma vie, de mes enseignements, de mes miracles ? Hélas ! De tous ceux dont j’attendais quelque preuve d’amour, aucun n’est là pour me défendre.

Je suis seul, accusé des crimes les plus vils, entouré de soldats comme de loups dévorants…tous me maltraitent…l’un me frappe le visage, l’autre me jette sa salive et cet autre me tourne en dérision ! Et tandis que mon cœur s’offre à tous ces supplices pour délivrer les âmes de la captivité du péché : Pierre, qui peu d’heures auparavant, a promis de me suivre jusqu’à la mort, Pierre qui a l’occasion de me rendre témoignage, répond à une simple demande par un premier reniement. Et comme la question se renouvelle et que la frayeur s’empare de plus en plus de lui, il jure qu’il ne m’a jamais

connu et qu’il n’a jamais été mon disciple !…Ah ! Pierre, tu jures que tu ne connais pas ton Maître ! Non, seulement tu le jures, mais une troisième fois tu le renies par d’horribles imprécations…

Tandis que les soldats me conduisaient à la prison, j’aperçus Pierre au milieu des valets et mes yeux se fixèrent sur lui. Il me regarda et pleura amèrement son péché.

Je passai un grande partie de la nuit dans la prison. C’est là que les soldats, joignant les paroles aux actes, vinrent m’insulter, se moquer de moi, m’outrager, et me frapper à la tête et sur tout le corps…Lassés enfin, ils m’abandonnèrent seul et lié, dans ce lieu obscur et humide. Pour siège, ils me donnèrent une pierre où mon corps endolori fut saisi par le froid. Enfin, dans la prison, lorsqu’ils me poussèrent et me laissèrent tomber à terre, lié et sans forces…Je vis tant d’âmes me préférer un jour leur satisfaction. M’enchaîner par leurs ingratitudes, me repousser et renouveler ma chute douloureuse en prolongeant ma solitude.

Dans la prison, ce qui me consumait d’amour et avivait en moi une nouvelle soif de douleurs, c’était la pensée de tant et tant d’âmes que j’attirerais plus tard à suivre mes traces. Je les voyais, pour mon Amour, aller jusqu’à se sacrifier pour eux, comme moi-même je me sacrifiais pour le salut de ceux qui me traitaient ainsi.

Je les voyais, soutenues par ma grâce, répondre à l’Appel divin, embrasser l’état de perfection, s’emprisonner dans la solitude, se lier elles-mêmes par les chaînes de l’amour, renoncer à tout ce qu’elles aimaient légitimement, supporter avec courage les soulèvements de leur propre nature, se laisser juger, accepter même d’être méprisées, diffamées et leur vie tenue pour folie…et garder leur cœur à travers tout, intimement uni à leur Dieu et Seigneur. Que votre cœur s’unisse plus intimement à Dieu, l’unique objet de votre amour et réparez sa Gloire outragée par tant de péchés !

Ainsi, au milieu des outrages et des traitements infâmes, l’amour me consumait du désir d’accomplir la volonté de mon Père, et mon Cœur, étroitement uni à lui durant ces heures de solitude et de douleurs, s’offrait à réparer sa Gloire.

A l’aube du jour suivant, Caïphe donna l’ordre de me conduire à Pilate afin qu’il prononçât contre moi la sentence de mort.

Pilate m’interrogea avec sagacité, dans l’espoir de découvrir un véritable motif de condamnation, mais n’en trouvant aucun, il sentit bientôt sa conscience épouvantée de l’injustice qu’il allait commettre. Aussi, pour se défaire de moi, ordonna-t-il de m’envoyer à Hérode.

A toutes les demandes de Pilate, je ne répondis rien, mais lorsqu’il me posa cette question « Es-tu le Roi des Juifs ? » alors, avec gravité et dans la plénitude de ma responsabilité, je répondis : « Tu l’as dit, je suis Roi ! Mais mon royaume n’est pas de ce monde ! »

C’est ainsi que l’âme doit répondre avec énergie et générosité : « Non, mon royaume n’est pas de ce monde, c’est pourquoi je ne cherche pas la faveur des hommes. Je vais à ma vraie patrie où m’attendent le repos et le bonheur. Ici bas, je n’ai pas à tenir compte de l’opinion du monde, mais à accomplir fidèlement mon devoir ».

Hérode était un homme pervers qui ne cherchait qu’à satisfaire ses passions désordonnées. Il se réjouit de me voir comparaître à son tribunal, espérant se divertir de mes paroles et de mes miracles. Pendant ce temps, mon Cœur était intimement uni

à mon Père Céleste. Le désir de donner aux âmes que j’aime tant, jusqu’à la dernière goutte de mon Sang, me consumait. La pensée de toutes celles qui me suivraient un jour, subjuguées par mon exemple et ma libéralité, m’enflammait d’amour !

Après avoir subi les affronts les plus ignominieux dans le plus parfait silence, je me laissai traiter de fou ! Et, revêtu de la robe blanche en signe de dérision, je fus amené à Pilate au milieu des cris de la multitude.

Je me laissai conduire avec la douceur d’un agneau au terrible supplice de la flagellation. Sur mon corps couvert de meurtrissures et brisé de fatigue, les bourreaux déchargent, avec la plus cruelle frénésie, leurs verges et leurs fouets…Tous mes os sont ébranlés dans la plus terrible douleur…des lambeaux de ma chair divine volent emportés par les verges…le sang jaillit de tous mes membres et je suis bientôt réduit à un état si pitoyable que je n’ai même plus l’apparence d’un homme !…

Regarde-moi et laisse-toi guider par la Grâce et par le désir de me consoler dans cet état de victime. Ne crains pas. Ta souffrance n’égalera jamais la mienne ! Et pour tout ce que je te demanderai, ma Grâce t’assistera.

Quand les bourreaux se furent lassés à force de frapper, ils tressèrent une couronne d’épines, l’enfoncèrent sur ma tête et défilèrent devant moi en disant : « Roi ! Nous te saluons !… » Les uns m’insultaient, les autres me frappaient à la tête et chacun ajoutait une nouvelle douleur à celles qui déjà épuisaient mon corps.

Oui, moi qui suis le Fils de Dieu, le Soutien de l’univers, j’ai voulu passer aux yeux des hommes comme le dernier et le plus méprisable de tous. Loin de fuir l’humiliation, je l’ai embrassée pour expier les péchés d’orgueil et entraîner les âmes par mon exemple. J’ai permis que ma tête fut couronnée d’épines et qu’elle souffrît pour réparer les péchés de tant d’âmes qui refusent d’accepter ce qui les abaisse aux yeux des créatures.

Non ! Aucun chemin, aucun état n’est vil ou humiliant, dès qu’il s’agit de suivre la volonté de Dieu.

C’est donc couronné d’épines et revêtu d’un manteau de pourpre que les soldats me ramenèrent à Pilate, en m’accablant à chaque pas de cris, d’insultes et de moqueries. Pilate, ne trouvant en moi aucun crime digne de châtiment, me questionna de nouveau et il me demanda pourquoi, sachant qu’il avait tout pouvoir sur moi, je ne lui répondais rien.

Alors, sortant de mon silence, je lui dis : « Tu n’aurais aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’En-Haut, mais il faut que les Ecritures s’accomplissent » et, fermant de nouveau les lèvres, je m’abandonnai… Pilate, troublé par l’avertissement de sa femme, tiraillé entre les remords de sa conscience et la crainte de voir le peuple déchaîné se soulever contre lui, s’il se refusait à ma mort, me présenta à la foule dans l’état pitoyable où l’on m’avait réduit et proposa de me rendre la liberté en condamnant à ma place Barabbas, qui était un insigne voleur.

Mais la multitude s’écria avec rage et d’une seule voix : « Qu’il meurt…Nous voulons qu’il meurt et que Barabbas soit délivré ! ».

Médite un instant la souffrance de mon cœur souverainement tendre et délicat, lorsqu’il se vit préférer Barabbas…et que, me voyant méprisé à tel point…Je fus transpercé au plus intime de l’âme par les cris de ma foule qui demandait ma mort !

Comme je me rappelais les tendresses de ma mère quand elle me serrait sur son cœur…Les fatigues et les soins de mon père adoptif s’était imposés pour mon amour !…Comme je repassais les bienfaits si libéralement répandus sur son peuple…la vue rendue aux aveugles…la santé aux malades…l’usage de leurs membres aux infirmes…les foules nourries dans le désert…les morts eux-mêmes ressuscités ! Et maintenant, contemplez-moi, réduit à l’état le plus méprisable…objet plus qu’aucun autre de la haine des hommes et condamné comme un voleur infâme ! La multitude a demandé ma mort et Pilate a prononcé la sentence.

Tandis que la perte éternelle de Judas plongeait mon cœur dans un abîme de tristesse, les bourreaux, insensibles à ma douleur, placèrent sur mes épaules meurtries, la croix dure et pesante sur laquelle allait se consommer le mystère de la Rédemption du monde.

Anges du ciel, contemplez ce Dieu devant lequel vous êtes prosternés en adoration constante…Voyez le Créateur de toutes les merveilles d’ici-bas, monter vers le Calvaire, sous le bois saint et béni qui va recevoir son dernier soupir.

Ma fatigue est si grande et la croix est si lourde, que je tombe défaillant à mi-chemin…Voyez alors ces hommes inhumains me relever brutalement : l’un me tire par un bras, l’autre par mes vêtements qui sont collés à mes blessures…celui-ci me serre à la gorge…celui-là me saisit par les cheveux…d’autres m’accablent de coups de poings et de pieds. La croix retombe sur moi, m’écrasant de tout son poids. Les pierres du chemin meurtrissent mon visage. Le sable et la poussière se mêlent à mon sang pour obscurcir mes yeux et se coller à ma face : Je suis l’être le plus méprisable de la terre !

Avancez encore avec moi…A quelques pas plus loin, vous rencontrerez ma très Sainte Mère. Le Cœur transpercé de douleur. Considérez le martyr de ces deux cœurs : Pour ma Mère, celui qu’elle aime par-dessus tout, c’est son fils…et loin de pouvoir le soulager elle sait au contraire tout ce que sa présence ajoute à mes souffrances.

Pour moi, celle que j’aime le plus au monde, c’est ma mère ! Et non seulement je ne puis la consoler, mais l’état pitoyable où elle me voit réduit, la transperce d’une douleur semblable à la mienne, car la mort que je souffre dans mon corps, ma mère la porte dans son cœur.

Ah ! Comme ses yeux s’attachent à moi et comme les miens, obscurcis et ensanglantés, se fixent sur elle ! Pas une parole n’est prononcée, mais que de choses se disent nos deux cœurs en cette douloureuse entrevue !

Tous les tourments de ma Passion étaient présents à l’esprit de ma mère par révélation divine. Quelques uns de mes disciples, bien que de loin, par crainte des Juifs, cherchaient aussi à s’informer de ce qui se passait pour le lui rapporter…Dès qu’elle sut que ma sentence de mort était prononcée, elle sortit à ma rencontre et ne me quitta plus jusqu’à ce que l’on me déposât dans le Sépulcre.

Pendant ce temps, le cortège s’avance sur le chemin du Calvaire. Ces hommes iniques, craignant de me voir mourir avant le terme, s’accordent entre eux pour chercher quelqu’un qui m’aide à porter la croix. C’est alors qu’ils réquisitionnent pour un prix modique, un homme des environs appelé Simon.

Voici que nous approchons du Calvaire. La foule s’agite, tandis que je n’avance qu’avec peine…Et bientôt, exténué de fatigue, je tombe pour la troisième fois.

Ma première chute obtiendra aux pécheurs enracinés dans l’habitude du mal, la force de se convertir. La seconde encouragera les âmes faibles, aveuglées par la tristesse et l’inquiétude, à se relever et à reprendre avec une nouvelle ardeur le chemin de la vertu…La troisième aidera les âmes à se repentir à l’heure suprême de la mort.

Les uns saisissent la croix et l’étendent vers le sol…les autres arrachent mes vêtements. Mes blessures se rouvrent et le sang coule à nouveau. Considérez, âmes qui m’aiment, quelle ne fut pas ma honte en me voyant ainsi exposé devant la multitude ! Quelle douleur pour mon corps et quelle confusion pour mon âme !

L’heure est sonnée ! Les bourreaux m’étendent sur la croix. Ils saisissent mes bras et les étirent, afin que mes mains puissent atteindre les trous déjà creusés dans le bois. A chaque secousse, ma tête est ballottée de côté et d’autre…et les épines de la couronne y pénètrent plus profondément. A chaque coup de marteau les cieux frémissent et les anges se prosternent devant un tel spectacle.

Pour moi, je garde le plus profond silence et pas une plainte ne s’échappe de mes lèvres. Après avoir cloué mes mains, ils tirent cruellement mes pieds : les plaies se rouvrent, les nerfs se rompent, les os se déboîtent, la douleur est intense ! Mes pieds sont transpercés et mon sang baigne la terre.

Et tandis que les clous de marteau résonnent d’un bout à l’autre de l’espace, le monde tremble, le ciel se revêt du plus rigoureux silence, tous les esprits angéliques se prosternent en adoration…Un Dieu est cloué sur la croix ! C’est l’amour qui va me conduire à la mort.

Voici l’heure de la Rédemption du monde ! Ils vont m’élever de terre et m’offrir en spectacle de dérision à la foule mais aussi à l’admiration des âmes ! Le monde a trouvé la Paix ! Cette croix qui, jusqu’alors, était l’instrument de supplice où expiraient les criminels, devient la lumière du monde et l’objet de la plus profonde vénération ! Dans mes plaies sacrées, les pécheurs puiseront le pardon et la vie. Mon sang lavera et effacera toutes leurs souillures. Dans mes plaies sacrées, les âmes pures viendront se désaltérer et s’embraser d’amour. Là, elles se réfugieront et fixeront à jamais leur demeure. Le monde a trouvé son Rédempteur et les âmes choisies, le modèle qu’elles doivent imiter.

- Ô mon Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.

Non ! Ils n’ont pas connu celui qui est leur vie. Ils ont déchargé sur lui toute la fureur de leurs iniquités. Mais, je vous en supplie, Ô mon Père, déchargez sur eux toute la force de votre Miséricorde !

• Aujourd’hui tu seras avec moi en Paradis.

Car ta foi en la Miséricorde de ton Sauveur a effacé tous tes crimes et c’est elle qui te conduit à la vie éternelle.

• Femme, voilà votre fils !

Ô ma mère ! Voilà mes frères, gardez-les, aimez-les. Vous n’êtes plus seuls, ô vous pour qui j’ai donné ma vie ! Vous avez maintenant une mère à laquelle vous pouvez recourir en toutes vos nécessités.

• Mon Dieu ! Pourquoi m’avez-vous abandonné ?

Oui, l’âme a désormais le droit de dire à son Dieu « Pourquoi m’avez-vous abandonnée ? », car après la consommation du mystère de la Rédemption, l’homme est devenu fils de Dieu, frère de Jésus-Christ, héritier de la vie éternelle.

• J’ai soif !

Ô mon Père ! J’ai soif de votre Gloire et voici que l’heure est venue ! Désormais, en voyant la réalisation de mes Paroles, le monde connaîtra que c’est vous qui m’avez envoyé et vous serez glorifié !

J’ai soif des âmes et, pour apaiser cette soif, j’ai donné jusqu’à la dernière goutte de mon sang. C’est pourquoi je puis dire :

• Tout est consommé.

Maintenant est achevé le grand mystère d’Amour dans lequel un Dieu livre à la mort son propre fils, pour rendre la vie à l’homme. Je suis venu dans le monde pour faire votre volonté : Ô mon père, elle est accomplie !

• En vos mains, je remets mon âme et, à vous, je livre mon esprit.

Ainsi, les âmes qui ont accompli ma volonté pourront-elles dire en vérité : « Tout est consommé ! Mon Seigneur et mon Dieu, recevez mon âme, je la remets entre vos mains ». (Paroles de Jésus tirées d’« Un appel à l’Amour », recueillies par Sœur Joséfa Menedez).

Lorsque Jésus rendit l’âme, le Père Céleste déchira son vêtement en signe de deuil et le voile du Temple se déchira de haut en bas.

Jésus n’était plus, mais son œuvre universelle ne faisait que commencer. Mariamné, Marie, Marie-Salomé (sœur de Jésus) et Jean étaient là près de la croix, en larmes, ils priaient tous sous une pluie battante. La foule était partie, « le spectacle était fini » et tout le monde se préparait à célébrer le repas du Seder et la sortie du peuple juif de l’esclavage d’Egypte.

Plus que jamais, Jésus en ce soir du Seder représentait l’agneau immolé et son sang, le sang protecteur qui passa sur le linteau des portes des Israélites pour protéger les premiers nés de la mort dans la nuit de la délivrance de Pâques. Jésus, en lui-même récapitulait toute l’histoire du salut et l’élevait vers le Père.

Pour l’instant, Joseph d’Arimatie, l’Ha Rama Théo, c’est-à-dire le Directeur spirituel de la communauté nazaréenne, se pressait de demander à Pilate, avant la tombée du jour, l’autorisation de prendre le corps de Jésus et de le mettre au tombeau.

Mariamné pressait sur son cœur la coupe qu’elle avait emportée prestement l’après-midi même pour faire boire Jésus. Elle n’avait pas pu l’approcher, mais quand après sa mort, le centurion Longinus avait transpercé le flanc de Jésus pour s’assurer de sa mort, elle avait recueilli dans la coupe une partie du sang et de l’eau qui s’échappaient de la plaie. Pour

ressusciter, Jésus devait avoir un corps complet et les humeurs et le sang qui s’échappaient de son corps devaient être rassemblés et ensevelis avec lui.

Nicodème et Joseph d’Arimatie, vieux amis d’enfance et Grand-Prêtres, unirent leurs efforts pour ensevelir Jésus et lui donner une sépulture correcte. Il fut lavé et préparé pour recevoir l’embaumement rituel deux jours après au moment de la levée du shabbat. Jésus fut lavé, préparé et enveloppé de bandelettes. La coupe fut placée à ses pieds.

Tout avait été trop vite pour Juda, de tout ce à quoi il s’était attendu, rien ne s’était déroulé comme il faut. Il souhaitait que le Maître s’explique devant le Sanhédrin : à la place, Jésus n’avait prononcé aucune parole, il avait été traîné vers Hérode : Il n’avait pas réclamé le trône de Juda, Pilate l’avait reçu et il l’avait condamner. Il avait osé condamner le Maître ! !

Alors, l’inouï s’était produit : Jésus avait été crucifié entre deux criminels pour le motif d’accusation qu’il se disait Roi des Juifs. Il ne cessait de se répéter : « Je n’ai pas voulu cela ». Il avait jeté l’argent que lui avait donné le Sanhédrin pour avoir livré Jésus. Cet argent lui brûlait les doigts.

Il voulait que le Père Céleste le foudroie sur place mais aucun nuage à l’horizon ne présumait que la foudre puisse tomber sur lui. « Pourquoi m’as tu laissé faire ça à ton Fils ? » criait-il au bord des larmes au Père Céleste.

Ceux qui le voyait déambuler croyaient qu’il était ivre ou qu’il divaguait, mais en fait, il était ivre de tristesse et de douleur. Si ivre de douleur qu’il trébucha au sortir de la ville, tomba en arrière et se fracassa la tête sur un rocher. « Merci » fut son dernier mot. Le Père Céleste lui avait répondu.

Bien triste Seder pour la petite communauté rassemblée au cénacle. Là, tous regroupés dans le désarroi le plus complet, les disciples, les femmes et les enfants attendaient terrorisés. Qu’allait-il se passer ? Les troupes d’Hérode ou de Pilate allaient-elles venir les chercher et les jeter en prison, détruisant ainsi tout le mouvement spirituel naissant que Jésus avait initialisé ? Tous les disciples avaient peur pour leur vie et barricadèrent les portes pendant les deux jours qui suivirent. Marie et Mariamné attendaient dans la foi et la prière confiante le retour du Maître, elles ne doutaient pas que Dieu bénirait son Saint et le glorifierait, elles ne savaient simplement pas quand cela se produirait.

Le premier jour de la semaine, Mariamné, Marie-Salomé et Marie-Jacobé (la sœur de Marie) allèrent au tombeau de grand matin. La pierre du tombeau était enlevée quand les trois femmes arrivèrent. Elles virent un ange qui les avertit qu’elles ne devaient pas être effrayées et que Jésus n’était plus là mais qu’il était ressuscité. Cette nouvelle suffit à Marie-Salomé et Marie-Jacobé qui éperdues de joie coururent en avertir les disciples.

Mais Mariamné, bouleversée par tant de chagrin et l’annonce d’une si grande nouvelle s’agenouilla et se mit pleurer. Ainsi, le Saint de Dieu n’attendrait pas dans la tombe la Résurrection des morts pour revenir avec eux à la vie, il était déjà ressuscité, le troisième jour après sa mort ? ! Tout cela était si subit ?

Plongée dans ses pensées, elle senti le bruissement d’une tunique auprès d’elle et comprenant qu’elle n’était pas seule dit à la personne qui était à ses côtés : « Si c’est toi qui l’a pris, dis-moi où tu l’as mis, je viendrai le reprendre ».

Farouche, elle leva les yeux d’un air de défi et fut subitement éblouie par un halo de lumière :

- « Mariamné » dit la voix du celui qui était à côté d’elle.

- « Rabbouni », s’écria-t-elle dans un accès de joie reconnaissante.

Elle s’élança et étreignit les pieds divins de Jésus percés par les clous de la croix, son mari était revenu à la vie. Quelle joie !

- « Ne me retiens pas, je ne suis pas encore retourné vers le Père » éclata de rire Jésus, les yeux pétillants d’amour pour son épouse bien-aimée.

Mariamné comprit vite qu’il n’était pas revenu que pour elle, il avait une mission à accomplir pour ses frères auprès du Père.

Son chagrin lui fut enlevé de suite et c’est en apôtre du Seigneur Ressuscité qu’elle quitta le jardin de la tombe. Il n’était plus là, il était bien ressuscité. Son cœur battait au comble de la joie. Quand elle en parla à ses frères les disciples, ils ne purent croire à « cette folie ».

Marie, elle, s’agenouilla et, de gratitude envers l’extrême bonté du Père, fit une longue prière d’action de grâce. Le soir suivant, Jésus apparut aux apôtres rassemblés au Cénacle. Il leur montra ses mains, ses pieds, son côté transpercé et tous se réjouirent reconnaissant en lui leur Seigneur Ressuscité. Ils ne s’excusèrent pas auprès des femmes de ne pas les avoir crues. Mais le contraire les eut étonnées !

« Mes amis, nous allons préparer le Royaume et annoncer à toute la terre que la mort est vaincue et que le Salut est entré dans le Monde » déclara Jésus avec force et toute l’affection de son cœur. Alors, commencèrent 40 jours glorieux durant lesquels les apôtres bannirent toute crainte.

Durant cette période naquit bébé Yeshuah-Joseph (Joseph voulant dire « cadet ». Jésus fit la cérémonie du nom pour son fils, rendant grâce au Père de lui avoir permis d’être là pour cette grande et ultime joie familiale.

* NOTA : Les parties en gras de ce chapitre sont tirée du livre « Un Appel à l’Amour » de Sœur Josefa Menendez

CHAPITRE 6 : L’ENVOI EN MISSION

Jésus instaura son Eglise et l’organisa :

Jésus mit Jacques, son frère à la tête de l’Eglise, avec Pierre comme Premier Conseiller et Jean comme Deuxième Conseiller. Les apôtres reçurent tous un appel à la Mission sauf les trois Présidents de l’Eglise qui devaient rester à Jérusalem.

Jacques dirigea l’Eglise jusqu’à la répression de l’an 55 à Jérusalem, et fut reconnu et respecté par les autres rabbins comme étant un grand directeur spirituel. On le voyait du matin au soir priant à genoux chaque jour dans le Temple et plus tard, l’Historien Juif Flavius

Joseph dira de lui qu’il restait tant de temps à genoux en prière que ses genoux étaient aussi calleux que ceux d’un chameau.

L’acharnement du Sanhédrin contre Jésus n’eut pas lieu dans les premiers temps de l’Eglise. Il semblait que les Prêtres étaient débordés par la vague d’engouement que suscitait la « Bonne Nouvelle » et pendant quelques années, les chefs de l’Eglise bénéficièrent d’une relative tranquillité. Il arrivait qu’ils soient interdits de prêcher dans le Temple ou les synagogue, qu’ils soient battus ou emprisonnés, mais ils étaient rapidement relâchés et l’Eglise prospérait doucement.

Mariamné fut nommée Apôtre et Greffier. Elle tint le livre des constitutions et des Missions. Elle y inscrivit les instructions de Jésus et les lieux de mission des apôtres et des 70.

La veille de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ dans les cieux, il donna son ordre de mission à l’impétueux Barthélémy. Pour tempérer son caractère ombrageux, il serait accompagné de Mariamné et de bébé Yeshuah-Joseph (comme s’il s’agissait de son épouse et de son enfant) et de Philippe, le frère de Mariamné dans la Foi. Ils iraient prêcher le Royaume en Nubie. Sarah-Damaris irait vivre avec Lazare et Marthe à Béthanie, tandis que Yeshuah-David deviendrait apprenti pêcheur dans l’entreprise de Pierre et André.

Mariamné était exaltée à l’idée de retourner sur les routes prêcher l’Evangile. Elle était ravie de le faire avec Barthélémy, ce grand géant gentil et coléreux qui déracinait un arbre de ses mains et qui avait un cœur d’or. Philippe était l’helléniste du groupe. Il était le seul à philosopher en langue grecque avec Mariamné et ainsi pouvait toucher des foules étrangères parlant ou comprenant le grec. Certains des apôtres y voyaient là une certaine supériorité et faisaient sentir à Philippe et à Mariamné qu’ils ne devraient pas chercher à se faire remarquer par leur savoir.

Puis Jésus fit ses adieux à sa famille, serrant chacun individuellement dans ses bras. Il donna une bénédiction à chacun. Tous ceux à qui il imposa les mains dans un élan d’amour pour les bénir furent touchés et ressentir le ruissellement de son Amour divin sur leurs âme. Jésus prophétisa sur le destin de chacun, les préparant ainsi à affronter les péripéties de la vie avant son grand retour en Gloire.

Jésus prit Mariamné ensuite à part. Il devait lui expliquer la destinée particulière de ses enfants, son rôle et l’impulsion qu’il allait leur donner tout au long de leurs vies. « Tu te rappelles la coupe de sang et d’eau que tu plaça à mes côtés dans le tombeau ? La voici. Il n’y reste plus de trace de mon sang, mais cette coupe te protègera durant tes voyages.

Elle est bien ordinaire et n’attirera pas les convoitises. C’est la nouvelle Arche d’Alliance, l’Arche de l’Alliance Nouvelle scellée avec mon propre sang. Partout où ta famille ira, elle doit t’accompagner. Plus tard, tu la confieras à Yeshuah-Joseph. Il saura quel usage en faire. Sa lignée aura la responsabilité de veiller sur l’Arche de la Nouvelle Alliance jusqu’à ce que les anges viennent en mon nom la réclamer ».

Puis il murmura comme une promesse à son oreille : « Je ne te quitterai jamais, tu es dans mon cœur et je t’aime. Touche mon cœur, tu es là, dedans. Tu sentiras toujours la flamme de mon amour brûler dans ton cœur. Je serai à tout moment auprès de toi. Tu es mon épouse chérie, jamais tu ne ressentiras le vide de mon absence. Nous serons toujours côte à côte même si, dans cette vie aux yeux du monde, tu es seule. Je t’aime et je t’aimerai toujours ». Il embrassa Mariamné tendrement et fit ses adieux à sa mère puis à ses disciples.

Jésus s’éleva dans les cieux dans un grand éblouissement de lumière et de musique céleste. Les anges l’entouraient et tout était si beau qu’on eut dit un instant prendre part à la joie de la céleste cour. Puis, Jésus disparût à la vue de tous et l’émotion du départ se fit sentir dans la foule assemblée spontanément à la vue de l’Ascension de Notre Seigneur.

Encore dans le ravissement de la divine vision, les apôtres se mirent à parler dans des langues qui jusque là leur étaient inconnues et la foule assemblée restait interdite de voir ces juifs galiléens s’exprimer dans tant de langues diverses. L’appel à la Mission s’était fait ressentir et il était temps de partir deux par deux prêcher l’Evangile de l’Amour de Dieu pour les hommes. Ce n’est que plus tard que les apôtres réalisèrent, qu’en ce jour, ils avaient reçu le Saint Esprit en chacun d’eux et qu’il ne les quitterait plus, les aidant à témoigner ainsi du Père et du Fils et à ouvrir les cœurs les plus réticents.

Après avoir déposé Sarah-Damaris maintenant âgée de 6 ans à Béthanie auprès de Marthe et Lazare, Mariamné se mit en route avec Barthélémy, Philippe et bébé Yeshuah-Joseph pour la Nubie. Cette aventure se révéla très fructueuse et passionnante. En chemin, ils parlaient de la Bonne Nouvelle.

Partout où ils séjournaient les populations étaient intéressées et louaient Dieu de rencontrer les apôtres. Ils n’eurent aucun ennemis parmi les peuples rencontrés mais rencontrèrent beaucoup d’opposition de la part de l’Adversaire qui leur envoya des visions néfastes, des frayeurs nocturnes et des maladies étranges qui disparaissaient par la prière et l’imposition des mains. La petite troupe fit le chemin inverse de l’Exode et rejoignit en quelques mois l’Egypte.

De là, Mariamné et ses compagnons descendirent un Nubie où ils reçurent un très bon accueil. Les populations avaient gardé le souvenir de la splendeur du Roi Salomon et de son extrême sagesse, les sages parlaient encore aux enfants de la venue de leur grande Reine, la Reine de Saba, à Jérusalem et les torrents de sagesse qu’elle avait rapporté à son peuple à son retour. L’Evangile s’insérait facilement dans ces cœurs simples à la nature joyeuse.

Les trois compagnons réalisèrent ainsi que ce peuple d’Afrique pratiquait certaines coutumes israélites de l’Alliance Abrahamique et cela leur permit de trouver des cœurs déjà préparés à recevoir la Nouvelle Alliance dans leurs cœurs. La Mission des trois compagnons dura presque 10 ans.

Depuis la Nubie, Mariamné et ses amis remontèrent en Egypte où ils rencontrèrent une réelle opposition gouvernementale. Ils furent emprisonnés à Alexandrie parce qu’ils prêchaient l’Evangile d’Amour et que les maris avaient peur que leurs épouses ne leur soient plus soumises si elles se convertissaient au Royaume. Les hommes des classes les plus aisées réclamèrent que les prisonniers soient suppliciés et tués en public afin de décourager tout élan de conversion au Christianisme.

L’histoire ne nous dit pas où se trouvait Yehsuah-Joseph alors âgé de 9 ans et demi, mais toujours est-il qu’il ne fut pas inquiété. Durant leur incarcération, Mariamné et ses compagnons s’unirent en prière afin que le Seigneur les délivre ou leur donne une sainte mort susceptible de convertir les cœurs.

Le jour de leurs supplices, Mariamné, Philippe et Barthélémy furent exposés devant la foule d’Alexandrie. Les deux hommes furent durement écorchés vifs et brûlés de toutes parts. Quant à Mariamné, elle fut dévêtue et humiliée devant ses Juges. Mais au fur et à mesure qu’elle était déshabillée, ses cheveux poussaient et venaient recouvrir son corps

pudiquement jusqu’à ses chevilles. Puis, elle se mit à briller d’une lumière aveuglante, tant et si bien que ses Juges la firent rhabiller pour l’interroger.

Elle fut condamnée à mort comme ses deux compagnons lorsqu’arriva l’apôtre Jean auréolé de lumière qui les délivra par la force de conviction de sa parole. Toute la petite troupe repartit par la mer jusqu’en Judée. Nous étions déjà en l’an 43.

Pendant ce laps de temps de 10 ans, certains événements se produisirent dans la vie de la famille de Jésus :

En 35, le Président de l’Eglise, Jacques, le frère de Jésus, visita la Grande Bretagne accompagné de Joseph d’Arimatie. Ils y prêchèrent l’Evangile d’Amour et reçurent un écho favorable et courtois de la part des populations et des communautés religieuses celtiques.

Les Druides et les Archi-Druides étaient porteurs d’un savoir équivalent à celui des Esséniens et leurs sciences leur procuraient des points communs avec les enseignements dispensés par Jacques. Il reçut donc l’accord des autorisés druidiques d’implanter une petite communauté chrétienne en Grande–Bretagne à Glastonbury et Jacques chargea Joseph d’Arimatie de créer cette petite colonie priante. Joseph se mit tout de suite à la tâche et en quelques mois, le petit Qumran en terre celte recevait ses premiers ermites.

En l’an 38, Marthe et Lazare célébrèrent la Bat-Mitzvah de Sarah-Damaris. Comme elle était belle avec sa couronne de fleurs fraîches tressée par Marthe avec tant d’amour. « Voilà, ma petite chérie est une femme, louange soit rendue au Dieu tout puissant et à l’Agneau » pensa Marthe attendrie.

Par cette cérémonie, la petite Sarah, âgée de 11 ans, prenait sur elle les responsabilités des Filles d’Israël, mères, épouses et filles de Dieu. Elle s’engageait devant la Torah à respecter les lois divines et élever ses futurs enfants dans la crainte et l’amour de Dieu.

La même année, Jacques le frère de Jésus, fit un second voyage apostolique. Il quitta Jérusalem pour aller en Espagne par la mer, dans un bateau de commerce qui faisait le transport côtier. Il aborda à Alicante et tenta d’ évangéliser l’Espagne. Il rencontra l’hostilité de certains peuples et fut chassé petit à petit d’un village à l’autre, mais ses paroles d’amour trouvèrent petit à petit un écho parmi les peuples d’origine celtique qui habitaient les régions de Galice. Il parlait avec leurs druides et le contact comme en Grande Bretagne fut bon avec le temps.

En 41, Jacques quitta l’Espagne pour prêcher l’Evangile en Gaule, en Bretagne et en Vénétie. Ses prédications furent accueillies avec un vif intérêt et il avait parfois du mal à quitter ses nouveaux convertis.

Chapitre 7 : La deuxième génération

En l’an 43, au retour de Mariamné et ses compagnons à Jérusalem, Joseph d’Arimatie prit Yeshuah-Joseph avec lui. Il partit donc avec la caravane de commerce de cuivre de son grand-oncle et arriva au bout de quelques mois en Bretagne.

Joseph d’Arimatie avait prévu de faire entrer Yeshuah-Joseph à l’Université Druidique de Bretagne car le Centre Essésien de qumran était en butte aux persécutions romaines et représentait un danger potentiel pour le jeune homme.Dans cette université, Yeshuah-Joseph avait accès à des cours de Mathématiques, d’Astronomie, de Physique, de Déplacement des corps et des poids, de Maçonnerie, d’Etudes des religions anciennes, d’Histoire des peuples, et du Grand Œuvre.

Yeshuah-Joseph n’avait que 10 ans, mais il était temps qu’il fasse des études solides qui feraient honneur à son auguste père. Yeshuah-Joseph était appelé à un grand destin, il serait chef spirituel de la lignée du Saint Graal et devait être formé spirituellement.

Yeshuah-David, quand à lui, avait 23 ans. C’était un gaillard solide et courageux. Il était pêcheur de profession. Il avait été formé par Pierre, le disciple de son père et le pêcheur de poissons devint petit à petit pêcheur d’hommes. Il aurait voulu prêcher l’Evangile, mais toute la communauté considérait qu’il était important de la protéger et donc de ne pas le laisser s’exposer inutilement.

Pierre avait toujours eu une immense vénération pour Jean le Baptiste et pour Jésus. Le fait que Yeshuah-David soit le fils biologique de l’un et le fils adoptif de l’autre rendait Yeshuah-David infiniment précieux à ses yeux. De plus, nul n’était sans savoir qu’étant le fils aîné du Maître, il pouvait lui succéder au trône de Judée si ce dernier était appelé à la charge de Messie.

Yeshuah-David fut donc formé dans le secret et l’intimité des apôtres, il les accompagnait comme serviteur quand Pierre et André allaient prêcher. Il prit part aux discussions concernant la légitimité de Paul en tant qu’apôtre auto-proclamé. Il n’accompagna pas Pierre à Rome lors du martyr des premiers chrétiens sous le règne de Néron.

Tout comme son père adoptif à Nazareth, il vécut caché durant les premières années de sa vie en Galilée. Cela convenait à sa nature secrète et silencieuse. Il était contemplatif et affectionnait prier et se recueillir aux dernières heures de la nuit. Il restait là dans l’adoration des merveilles du Créateur au lever de l’aube. Pour lui, tout jour nouveau était une bénédiction de Dieu et dans toute nouvelle aube, il voyait la préfiguration du retour du Messie. Yeshuah-David avait un caractère attachant et respectueux, et tout le monde l’aimait.

En l’an 44, les pressions romaines à l’encontre de la famille de Jésus augmentèrent. Mariamné fut avertie en songe qu’elle devait rapidement quitter la Judée et prendre le bateau. Les côtes étaient gardées, aussi lui fallait-il un laisser-passer. Elle en fit la demande à son neveu Hérode-Agrippa II qui était favorable au mouvement messianique. Il la laissa partir accompagnée de Sarah-Damaris, Marthe, Lazare, Marie-Salomé, Marie-Jacobée, Longinus qui, après avoir transpercé le flanc de Jésus, s’était converti au Christianisme sous le prénom de Maximin, et Sidoine l’aveugle guéri par Jésus.

Ils s’embarquèrent de nuit. Après avoir quitté la côte, les voyageurs élevèrent leurs voix et leurs cantiques de louange pour la divine protection dont ils jouissaient. Le bateau, guidé par le vent et les anges arriva par une chaude matinée de mai dans un petit rivage du midi de la Gaule qui sera nommé plus tard « Les Saintes Maries de la Mer ».

Très vite, le petit groupe se scinde :

Mariamné et Sarah-Damaris gravissent la montagne et s’installent au lieu appelé dès lors « La Sainte Baume », en souvenir de sa présence et du Saint Graal qu’elle y avait apporté.

C’était une sorte d’habitation troglodyte qui tenait chaud l’hiver et isolait de la forte chaleur l’été. Les deux femmes meublèrent simplement l’habitation avec deux paillasses garnies de feuilles, de lavande et d’aiguilles de pin qui embaumaient, laissant le lieu propre et faisant fuir les insectes. Un petit coffre permit d’y entreposer l’Evangile d’Amour rédigé par la main de Jésus et le Saint Graal. Un petit nécessaire de cuisine (gobelets de terre cuite, marmite, plat, cruche, petit couteau et sceau terminaient l’équipement. Les deux femmes vivaient une vie simple, presque monacale et la gaieté de caractère de Sarah-Damaris embellissait tout.

Un jour, un petit berger vint à passer, il cherchait une brebis. Il était tard et l’enfant était affamé. Mariamné le garda pour la nuit et lui donna à manger. Elle lui offrit son lit et l’enveloppa d’une douce couverture de peau. Au lever du jour, Mariamné réveilla l’enfant et lui dit où se trouvait sa brebis. « Vas vite, le Seigneur m’a montré dans un songe où se trouvait ta brebis. Elle a froid et elle t’appelle. Vas vite petit berger ! » lui dit-elle.

Après cette aventure, la réputation de Mariamné se répandit rapidement dans les Baux. Une prophétesse avait élu domicile dans la montagne ! Les bergers, les paysans vinrent de plus en plus nombreux lui demander des conseils et sa réputation grandit. Elle profitait toujours de ces instants-là pour les enseigner par quelques exemples tirés de la vie de Jésus (sans dire qu’elle était son épouse). Elle soignait les malades en mettant de l’eau dans la Coupe du Graal et en humectant un linge dans la coupe avant de l’appliquer sur la plaie qu’on lui présentait. Elle disait que le baume de l’Amour de Jésus soignait les pauvres et les humbles de cœur.

Marthe, elle, se rendit à Tarascon où elle alla s’installer en ermite non loin de la ville. A cette époque, à Tarascon, on ne parlait que de la Tarasque. Ce monstre amphibie vivait dans les eaux du Rhône et dévorait parfois enfants et bétail. Marthe fut appelée à l’aide par la population effrayée : puisqu’elle était une sainte ermite, pensait-on, elle devait par ses prières libérer la ville du monstre ! Marthe passa toute la nuit en prière, elle jeûna et supplia le Christ de débarrasser la ville de la Tarasque. Le lendemain, sûre du soutien miraculeux de Jésus, Marthe sortit de bon matin de sa cabane et alla sur la rive du Rhône.

Là, elle s’adressa à la Tarasque et lui donna l’ordre au nom de Jésus de venir la voir. Le monstre puissant sortit de l’eau et vint se coucher à ses pieds. Marthe l’apaisa d’un signe de croix sur le front et la bête s’en alla définitivement et ne se nourrit plus que de végétaux. Marthe consacra tout le reste de sa vie à l’évangélisation de la ville où elle fut inhumée à sa mort.

Lazare, quant à lui, alla jusqu’à Marseille où il devint évêque et Longinus devenu Maximin se rendit à Aix pour y prêcher l’Evangile.

Marie-Jacobée et Marie-Salomé restèrent sur place, près de la mer, là où elles avaient accosté. Elles y prêchèrent la Bonne Parole. Les deux femmes furent très écoutées car elles témoignaient de ce qu’elles avaient vu : Jésus en croix, Jésus ressuscité. Elles réalisèrent au nom de Jésus-Christ des miracles. Le petit port de pêcheurs n’était pas alimenté en eau courante depuis plusieurs années. La population devait parcourir un long chemin pour atteindre une source.

Marie-Jacobée et Marie-Salomé eurent compassion de la population et prièrent, demandant au Seigneur une source d’eau vive pour désaltérer les habitants. L’eau se mit à jaillir et une petite source souterraine affleura suffisamment pour que la population creuse un puits et s’abreuve durablement. Le puits est encore visible dans l’actuelle église. Marie-Jacobée et Marie-Salomé vécurent très âgées et moururent à quelques mois d’intervalle. Saint Trophime, venu d’Arles, leur donna les derniers sacrements et assista vraisemblablement à leur ensevelissement.

Quand Sarah-Damaris mourut, elle fut inhumée auprès de ses tantes. Les Saintes femmes furent toutes trois inhumées près du petit oratoire qu’elles avaient bâti dans le petit village des Saintes Maries de la Mer.

En l’an 45, Yeshuah-Joseph fit sa Bar-Mitzah en Gaule, au sein de la petite communauté juive. Il lut avec émotion la Torah pour la première fois en présence des hommes à la Synagogue et la commenta. Son émotion était grande, il savait qu’il accomplissait un acte sacré en présence du Père Céleste et de son propre père Jésus, qui le regardaient du haut du ciel. Yeshuah-Joseph était maintenant un homme.

Les rois des tribus de Gaule venaient parfois rencontrer la prophétesse de la Sainte Baume, lui demandant conseil sur le comportement à adopter vis-à-vis de leurs voisins, les arrangements politiques, les alliances de clan à établir. Mariamné ne manquait jamais de leur parler de l’Evangile et de Jésus. Elle les conseillait et les dirigeait spirituellement sur la voie de la Sagesse de Dieu.

Chapitre 8 : La lignée de Zara

Un roi Franc, nommé Chlodomer, fut touché par le caractère réservé et la douceur de Mariamné. Il suivait ses conseils et eût du succès dans la tenue des affaires. Il en déduisit qu’il serait bon pour sa famille de s’associer à celle de Mariamné. Il pensait que s’allier une prophétesse par alliance entre son fils et la fille de celle-ci apporterait un prestige supplémentaire à sa lignée. Il proposa donc à Mariamné une union entre Sarah-Damaris, alors âgée de 18 ans, et son fils Anthénor. Il fit de plus valoir que ses ancêtres étaient tout comme la jeune fille descendants de la Maison de Juda, par la branche de Zarah, dont il donna un bref aperçu historique : « Quand Juda, fils de Jacob, notre père à tous rencontra Tamar, elle conçut deux fils, l’un s’appelait Pharès, c’est l’ancêtre de la Maison du Roi David, et l’autre fut nommé Zarah. Les deux frères, nés à Goshem, sur la terre d’Egypte, grandirent unis. Mais Pharaon étendit de plus en plus sa domination sur les enfants d’Israël. Zarah reçut une nuit la visite d’un ange qui l’avertit du danger imminent de l’entrée prochaine en esclavage de son peuple. Il lui donna l’ordre au nom de Dieu de quitter Goshem avec sa Maison, ses fils et ses filles, ses troupeaux et ses serviteurs. L’ange le rassura, il lui dit : « Je serai avec toi durant ton voyage. Je marcherai devant toi et te guiderai au pays de ton héritage. Le Dieu très haut que je sert veut que le joug de l’esclavage ne passe pas sur ton échine et que ta lignée le serve fidèlement ». Zarah avertit son père et son frère. « Puisque telle est la volonté de Dieu, va mon fils et ne crains rien. Reçois ma bénédiction patriarcale et quitte le foyer de ton père pour installer ta lignée en terre étrangère. Le Seigneur aura pitié d’Israël, il délivrera son peuple au temps fixé et en tout temps nous bénirons le Seigneur, dans la joie et dans la tristesse, dans l ‘opulence et dans le dénuement car il est Dieu ». Ce furent les dernières paroles que Zarah entendit sortir des lèvres de son cher père. Le soir même, lorsque la nuit d’orient se fit épaisse, il sortit de Goshem avec toute sa famille et ne revit plus jamais cette terre qu’il chérissait.

Le chemin fut long et pénible, mais la foi de Zarah ne faiblit pas. Au bout d’une année et demi, après avoir traversé bien des royaumes et des contrées en longeant la côte, l’ange arrêta le convoi dans une terre luxuriante (l’actuelle Dardanie). L’ange dit à Zarah : « Prends bien soin de la terre que l’Eternel te confie. Loue l’Eternel en tous lieux et en tous temps, ne détourne jamais ton regard de sa face et sers-le de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces. Je t’institue Patriarche de ta Maison, elle prospérera à l’image de sa fidélité envers l’Eternel et rien ni personne de l’effacera de la terre. Crains Dieu, il marchera toujours avec toi ». L’ange disparut et Zarah bâtit un autel en l’honneur du Dieu de Jacob. Zarah vécut très vieux, ses cheveux blancs ne l’entraînaient pas vers la tombe. Il mourut à 400 ans à l’image des Patriarches de l’ancien temps. La population naissait, grandissait, vieillissait et mourait, mais le Roi était toujours le même. Zarah prit le nom de Zeus (plus facile à prononcer par les populations autochtones) et servit son peuple avec amour et fidélité en père aimant. Il était tendrement chéri de son peuple et vénéré car il semblait ne jamais mourir.

Ses fils et ses filles firent souche dans la région et créèrent des colonies dans cette terre de promission que le Seigneur leur avait donnée. Zarah eut un fils en sa vieillesse qu’il nomma Dardanos (c’est à lui que l’on attribue le nom de la région où il fut roi : la Dardanie). Dardanos était un homme bon et jovial. Il n’était pas belliqueux et tout le peuple l’aimait. De ses reins naquit Tros bâtit une ville riche et prospère, la ville de Troie et y plaça le trône de sa puissance. De lui viennent les Rois de Troie. Après la guerre qui enflamma la Grèce et Troie, Priam quitta la ville et commença la vie de nomade de notre famille. Nos ancêtres longèrent les côtes de la mer noire, y plantèrent leurs tentes et prospérèrent durant des siècles. De guerres en déplacements, ils firent alliance avec de nombreux peuples et mêlèrent leurs populations, parfois ils étaient même pour un temps leurs rois (en Serbie, en Allemagne…) et furent appelés les Scythes, puis les Sicambres. Notre peuple s’installa au bord du Rhin et ne paya plus l’impôt aux césars. Ils quittèrent les tentes de leurs tribulations qu’ils avaient dressées pendant 300 ans et construisirent des demeures définitives. Ils fixèrent les bornes de leurs terres et protégèrent leurs intérêts. Ils firent alliance avec de nombreux peuples et vécurent paisiblement. Voilà notre histoire, nous sommes les héritiers de la noble famille de la Maison de Juda, nous sommes vos cousins par Zarah le Sage et Dardanos le Juif. En épousant votre fille, mon fils renoue les fils qui le lient au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et nous revoilà dans le sein de Dieu comme le promit l’ange à notre auguste père Zarah. Mariamné était dans l’étonnement en entendant l’histoire de cette tribu franque et accorda la main de Sarah-Damaris à Anthénor, sûre que là était la volonté de son père et de Dieu.

Chapitre 9 : Les Alliances

En l’an 45, Sarah-Damaris épousa donc Anthénor IV et conçut un fils auquel on donna le nom de Rathérius. De grandes fêtes célébrèrent l’événement et le peuple dès ce jour eut un grand amour pour Sarah-Damaris et le petit Rathérius. Anthénor IV succéda à son père quelques années plus tard et devint un Roi juste et équitable. Il n’y eut pas de grandes guerres durant son règne et le peuple lui en était reconnaissant. Tout le monde attribuait sa tempérance à la douce influence de son épouse. Sarah-Damaris qui avait le souci du bien-être de son nouveau peuple, émit le désir de faire venir des apôtres de son père pour enseigner l’Evangile au roi et à son peuple. Anthénor aimait sa femme et respectait son avis. Il accepta et reçut avec respect l’année suivante André et Thomas, les disciples de Jésus. Les apôtres de Jésus prêchèrent l’Evangile au peuple Sicambre et au Roi avec tout l’amour de leur cœur pour l’œuvre de Dieu. Ils parlèrent longuement de Jésus, de ses miracles, de son amour pour tous les hommes. Ils appelèrent Sarah-Damaris à devenir Missionnaires de l’Evangile de Jésus-Christ en cette terre d’adoption et l’engagèrent à compiler pour le bienfait des générations futures les révélations qu’elle recevait dans son humble cœur. En effet, Sarah était comme sa mère, elle avait le don de prophétie. L’Evangile de Jésus fut reçu avec beaucoup de joie par les Sicambres qui prirent presque à l’unanimité le baptême d’eau et de feu. Des petites communautés priantes se créèrent autour de la personnalité de leur roi et de leur reine, fille de Jésus le Messie ressuscité. A cette époque, les pratiques religieuses chrétiennes n’étaient pas encore fixées. Elles correspondaient à des élans du cœur et le peuple des baptisés suivait le roi comme représentant de l’ordre légué par Jésus sur la terre. Une fois par mois, le roi jugeait son peuple et gérait les différents entre les personnes.

Tous les dimanches, après le récit des histoires de la vie de Jésus, le Roi mandaté par Dieu, guérissait, par imposition des mains, les malades assemblés dans la cour de sa résidence et clôturait la cérémonie par des chants en l’honneur du Grand Roi du Ciel. La Sainte Cène ne fut pas une pratique répandue et le culte n’en était qu’à ses balbutiements. C’est pourquoi au cours des siècles qui suivirent, les rois mérovingiens furent qualifiés de païens par l’église catholique dont le culte s’était organisé. Pour les Papes, le don de guérison attribué aux Rois Mérovingiens ne pouvait être qu’une pratique de sorcellerie puisqu’elle n’était pas effectuée par un prêtre catholique romain, et on attribua très vite ce pouvoir à la longue chevelure des rois sicambres puis à leurs descendants les rois mérovingiens. En 46, Yeshuah-David demandé en mariage la fille de Nicodème, l’ami de son père qui avait assisté Joseph d’Arimatie pour ensevelir Jésus dans son tombeau. Nicodème fut très honoré de cette alliance et accepta avec une vive joie. « Mon Seigneur me demande ma fille cadette pour établir une lignée entre son fils et elle. Qu’il soit loué à tout jamais pour la grande joie qu’il me fait dans ma vieillesse ! » déclara-t-il avec une infinie reconnaissance. En 47, Yeshuah-David et la fille de Nicodème eurent un beau petit garçon qu’ils nommèrent Alain. Yeshuah-David prophétisa sur cet enfant, le levant vers le ciel et le dédiant au Seigneur : « Ô Seigneur, Roi de tout l’univers, je te consacre cet enfant, Alain, mon premier né pour qu’il soit la joie de ton cœur, qu’il te serve toute sa vie et s’en remette à toi en toutes ses actions. Il défendra la Foi tout au long de sa vie et portera sur lui ton Saint Nom. Accepte, Ô Seigneur l’offrande d’amour que nous te faisons aujourd’hui en la personne de cet enfant ». Alain grandit dans la crainte et l’amour de Dieu et de Jésus-Christ. Il marchera dignement sur les traces de son père et servira Dieu jusqu’à son dernier souffle. Il consacra son existence entière à l’étude des Ecritures et à la prière. L’an 53 fut une année décisive pour Yeshuah-David : Il fut proclamé Prince Héritier de la Lignée de David et oint dans la synagogue de Corinthe. Il y reçut le nom de Yeshuah-Le Tzadik, c’est-à-dire : « Jésus le Juste ». En 55, à Jérusalem, les répressions romaines contre les juifs et les chrétiens étaient telles qu’il devint clair que le siège de l’église de Jésus devait être déplacée dans un autre pays. Pierre avait subi le martyr à Rome et Jean fut expulsé et maintenu à résidence à Ephèse, où il s’installa avec Marie, mère de Jésus. Jacques chargea Siméon son frère de diriger la communauté des chrétiens de Jérusalem et le bénit : « Siméon, je t’appelle à remplir la charge de Pasteur des brebis du Seigneur ici, à Jérusalem. Tu feras grandir et prospérer l’Eglise du Seigneur, mais sois prudent et vigilant, n’expose pas tes brebis à la vindicte du Monde juif et romain. Vivez et portez l’Evangile dans votre cœur, soyez courageux et ne faiblissez pas. Paroles du Seigneur ».

Chapitre 10 : Glastonbury

Après des adieux déchirants à la petite communauté chrétienne de Jérusalem et de Judée, Jacques partit avec sa famille, Joseph d’Arimatie et ses filles, Yeshuah-David, sa femme et son petit Alain. Ils se rendirent à Glastonbury où Jacques avait acquis le droit d’installer une petite colonie priante en Grande-Bretagne. Il transféra donc le siège de l’Eglise de Jésus-Christ à Glastonbury et appela Joseph d’Arimatie comme Premier Conseiller et Yeshuah-Le Tzadik comme Deuxième Conseiller. Ils s’entourèrent de douze apôtres dont les noms ne nous sont pas parvenus mais qui sont désignés par les archives celtiques comme « Les ermites de Glastonbury ». Cette même année, Yeshuah-Joseph se maria, mais l’histoire ne garda pas le nom de son épouse. En 60, Marie, la mère du Sauveur, s’endormit paisiblement et ne se réveilla pas. Elle portait sur elle le doux visage reposé de sa jeunesse et le plus des ans s’était enlevé d’elle en un instant. Belle, elle reposait pour la terre, attendant la résurrection des corps au retour de son Fils. Jean était bouleversé et pleura longuement cette mère que Jésus lui avait confié. Son cœur était dans l’angoisse car il connaissait l’opposition grandissante contre les chrétiens et redoutait que le corps de la sainte mère de Jésus ne sois retrouvé et profané comme c’était le cas de certaines sépultures chrétiennes à cette époque. Il s’abîma donc dans la prière, suppliant Dieu de l’aider à trouver le lieu du repos de la Vierge. Soudain, il fut environné de lumière et d’une douce musique céleste. Les anges vinrent, portant un linceul immaculé et, prenant la Vierge dans leurs bras, la posèrent délicatement sur le drap. « Ne crains rien, homme de la terre, nous élevons la Mère de Dieu dans le ciel afin qu’elle repose dans les bras de son Fils Jésus » disant ces mots, les anges disparurent avec le corps de Marie et laissèrent dans la pièce, trace de leur passage, un doux parfum de lys et de roses.

La même année, l’épouse de Yeshuah-Joseph mit au monde un ravissant bébé qui reçut le nom de José. Ce prénom avait été porté par un des frères de Jésus et Yeshuah-Joseph désirait que l’enfant ait les mêmes belles qualités morales.

« Mon fils bien-aimé, tu seras voyant et révélateur, tu verras ce que les autres mortels ne voient pas, non pour ta propre gloire mais pour la gloire de Dieu et pour mieux le servir. Il est ton Père, veuille sur la Foi qu’Il te lègue en héritage et ne faiblis jamais. Tu seras le Porteur du Sang du Christ, il te guidera pour la destinée de son peuple. Ne démérite jamais et Dieu t’exaltera en-haut. ».

Quelle chose étrange, pensa alors Yeshuah-Joseph en rendant José à sa mère. Je prononce une bénédiction à l’enfant nouveau-né et je vois devant moi l’homme qu’il va devenir. Quelle grâce le Seigneur Tout-Puissant fait à mon âme !

Jacques le Majeur, le Président de l’Eglise, mourût en 62, durant son voyage apostolique qu’il faisait à Jérusalem. Il avait été appelé par son frère Siméon pour résoudre des problèmes internes et témoigner avec force du Seigneur Jésus-Christ. Certains des frères de l’Eglise affirmaient que Jésus étant Fils de Dieu n’était pas mort sur la croix et qu’étant Dieu lui-même il était retourné vers le Père sans souffrir la mort. Siméon était sur le point de les excommunier et il avait besoin de son frère Jacques pour attester de la Crucifixion de Jésus-Christ, de sa Glorieuse Résurrection et de son Ascension vers le Ciel et ramener les frères à la raison. Jacques attesta avec force de la mort et de la résurrection de Jésus et ramena dans l’église certains des frères qui s’en écartaient, mais le schisme commençait à se créer. En fait, plusieurs courants chrétiens se firent jour dans les premières années de l’ère chrétienne et les religions des nouveaux baptisés teintaient leurs croyances chrétiennes des pratiques du passé. Les mixités de pensées rendaient la base religieuse chrétienne des premiers temps très instable.

Un jour, alors que Jacques prêchait dans le Temple de Jérusalem, un groupe de Cohenim le prit à parti et le sortant avec violence de l’enceinte sacrée lui lia les mains et le lapida le long du mur extérieur. Jacques subit le martyr avec beaucoup de tempérance et de bonté envers ses agresseurs. Il pria pour le salut de leurs âmes et, s’abîmant dans la prière, s’endormit sous les coups répétés des projectiles qui meurtrissait son corps âgé. Il rendit l’âme à Dieu paisiblement tandis que son frère Siméon, alerté par des voisins arrivait trop tard.

Il invectiva les meurtriers disant : « Ne savez-vous pas pourquoi le Christ Jésus est mort en croix, ici, au Golgotha ? C’est pour vos pêchés et ceux des générations passées et futures. Jésus souffrit sa Passion pour que vous ayez la vie. Lui en êtes-vous seulement reconnaissants ? Oh, hommes de peu de Foi, vous pratiquez ce que vous ne reconnaissez même pas. Moïse éleva le serpent d’airain dans le désert et les hébreux guérirent des morsures des serpents de feu en le regardant. L’Eternel a élevé Jésus sur le bois de la croix afin qu’en le regardant vous reconnaissiez que vous êtes pêcheurs et que vous viviez. Que faites-vous ? Vous tuez son Prophète et vous croyez être purifié de son sang par la Loi de Moïse ? Vous semblez oublier que Jésus le Christ a récapitulé en lui-même la Loi de Moïse et l’a accomplie dans sa chair ! ». Il se leva et enleva, avec l’aide de ses amis éplorés, le corps de son frère Jacques. L’assistance restait là interdite et silencieuse.

Après la cérémonie funèbre, le corps de Jacques fut placé dans un coffre de cèdre. Un marchand phénicien, ami de Siméon accepta de le prendre sur son bateau avec le corps de son frère. Siméon voulait l’emporter en Galice car Jacques y avait vécu de grandes joies à prêcher l’Evangile de Jésus. Il dit adieu à sa petite communauté et les bénit avant de prendre la mer à Ashdod.

Le voyage se fit sans encombre et un ange avertit Siméon en songe qu’il devait demander au bateau d’accoster en Galice au petit village de pêcheurs nommé Corogne. Il chemina ensuite à pieds, le coffre contenant les restes de son frère juché sur un âne. Une nuit, il reçut la visite de l’ange qui désigna le champ (qui deviendrait plus tard le village de Compostelle) où devrait être déposé le corps de Jacques le Majeur. Le lendemain, Siméon y arriva et remit le corps de son frère à la petite communauté chrétienne que Jacques avait évangélisée quelques années auparavant. Le corps de Jacques y est encore vénéré de nos jours.

Ayant appris la mort de Jacques, c’est Joseph d’Arimatie qui devint le Président de l’Eglise et Yeshuah-David fut appelé Premier Conseiller. Mais il manquait un deuxième Conseiller et l’Eglise commença à s’écarter du schéma indiqué par Jésus :

« Vous devez être trois, tout comme nous sommes trois : Le Père, le Fils et le Saint Esprit. C’est ainsi que nous pourrons nous manifester à vous et diriger l’Eglise » avait recommandé Jésus avant son Ascension.

Peut-être Joseph voulut-il attendre que Yeshuah-Joseph soit en âge de prendre cette place de Deuxième Conseiller ? L’histoire ne nous le dit pas. Toujours est-il que ce fut là une grande erreur.

Chapitre 11 : Le tournant

En 63, Mariamné était bien fatiguée. Elle sentait ses forces décliner et fit appeler sa fille Sarah-Damaris. Cette dernière arrivé quelques semaines plus tard et serra sa mère dans ses bras. Elle pleura de chagrin de la voir si âgée et si fragile. Son corps avait beaucoup maigri et elle était si petite de taille qu’on eut dit prendre une enfant dans ses bras. « Ma chérie, je t’ai fait venir car je doit te remettre l’Evangile d’Amour rédigé de la main de ton père. Non, ne pleure pas ma chérie, ce jour est un jour de joie, je vais rejoindre ton cher père. J’ai terminé mon œuvre sur la terre, je peux enfin me reposer entre ses bras. Conserve l’Evangile d’Amour dans ta famille, aime-le et prêche-le dans toute sa splendide vérité. Prends la coupe du Saint Graal. Quand ton frère Yeshuah-Joseph sera marié et fait Prêtre, tu la lui remettra en mon nom. Il la servira tout au long de sa vie. Elle est l’Arche de la Nouvelle Alliance. Ses descendants la serviront jusqu’à ce que les anges viennent la reprendre ». Sarah-Damaris embrassait les mains de sa mère et ne parvenait pas à s’arrêter de pleurer. Mais Mariamné était sereine. « Bien, ma chérie, maintenant laisse-moi me reposer et demande à mon frère Lazare de venir me bénir à l’heure de ma mort qui est proche. Va ma chérie, ne t’attarde pas, je suis heureuse de te savoir chez toi ». Sarah-Damaris quitta sa mère à regret et rejoignit son oncle Lazare afin qu’il monte voir sa mère avant qu’il ne soit trop tard. Bouleversé, Lazare se mit en route mais quand il arriva Mariamné était déjà dans les bras de Jésus. Lazare inhuma le corps de Mariamné et bénit sa tombe afin de la préserver de tout mal. Il transforma la grotte en petit ermitage et y plaça une communauté de quelques priants afin que ce lieu soit toujours connu et vénéré et que tous ceux qui s’y rendraient puissent obtenir autant de grâce après la mort de Mariamné qu’ils en recevaient de son vivant.

Quand la nouvelle arriva à Glastonburry, la communauté porta le deuil et pleura la perte d’une si grande Dame. Joseph d’Arimatie proposa à Yeshuah le Tzadik de construire une chapelle en souvenir de sa mère très aimante. Ils bâtirent la chapelle en pierre. La construction dura quatre ans et fut inaugurée et nommée Chapelle Sainte Marie. Yeshuah-David réalisa ainsi son Grand Œuvre de ses propres mains. Cette expérience l’enrichit grandement et il lui sembla ainsi se rapprocher davantage de Jésus le Bâtisseur de la Foi, le Grand-Maître de tous, qui aimait son métier de constructeur et maniait le compas et l’équerre pour la Gloire de Dieu. En 70, le Temple de Jérusalem fut détruit et les ornements du Temple furent emportés comme des trophées pour servir de tribut à Titus l’empereur romain. Le saccage fut total et beaucoup de Prêtres défendant le Temple furent massacrés. La destruction du Temple était un symbole politique. La violation de ce lieu sacré où aucun non-juif n’avait le droit de pénétrer, symbolisait la volonté de toute-puissance de l’occupant romain sur la nation juive qui n’avait plus le droit de s’exprimer. Des jours sombres s’étendirent sur la population de la Judée et bientôt, le massacre des derniers opposants juifs à la dictature romaine à Massada allait réduire à néant l’espoir du retour sur le trône de David de Yeshuah-David. Les partisans légitimistes qui souhaitaient son avènement comprirent alors que tout leur espoir de rétablissement était vain. De plus, les massacres des chrétiens commençaient à s’institutionnaliser en Judée et l’atmosphère pour la petite communauté chrétienne de Jérusalem devint irrespirable.

Chapitre 12 : La Lignée de Joseph d’Arimatie

Joseph d’Arimatie était le fils de Matthat Ben Lévi, il était le frère du père de Marie la mère de Jésus. Il naquit en 40 avant Jésus-Christ et mourut à Glastonburry le 27 Juillet 82. Il vécut donc 122 ans. Durant toutes ces années, il fut extrêmement actif. Chef spirituel de la communauté Nazaréenne, il siégeait au Sanhédrin en tant que Sage Instructeur et était Juge en Israël. Il avait épousé à 20 ans une très belle femme, fille d’Eléazar le Grand -- Prêtre et de cette union était nés des fils et des filles. Il était un personnage important de la communauté des Cohenim et était très lié à Nicodème. C’est lui qui présenta Nicodème à Jésus. Si Caïphe orchestra la capture de Jésus durant la nuit et s’il convoqua de nuit certains membres du Sanhédrin, c’était pour éviter que Joseph, Nicodème et les partisans de Jésus au Sanhédrin ne défendent Jésus. Joseph était vendeur de métaux à travers toute la méditerranée. Il organisait chaque année une caravane qui sillonnait les pays connus à l’époque, en évitant l’Italie dont les impôts de passage étaient exorbitants. Il revenait tous les ans en Israël pendant la période des grandes fêtes durant lesquelles il vendait ses produits provenant des pays traversés et participait également aux décisions du Sanhédrin. Une nuit, il reçut la visite d’un ange flamboyant, qui prononça ces mots : « Ne crains pas de visiter les îles de Bretagne et d’emmener avec toi ta fille Anna. Un grand Roi sera touché par sa beauté et tu la lui donneras en mariage. Il sera Fils d’Israël par ses aïeux qui ont quitté leur terre avant l’esclavage de Babylone. Anna se rattachera à cette branche coupée des Fils de Jacob et renouvellera par son mariage l’union du Seigneur avec son peuple Israël dispersé ».

Joseph fut saisi d’étonnement et réveilla son épouse pour lui faire part de la visite de l’ange. Elle pleura à l’idée de se séparer de sa chère fille aînée, mais rendit grâce au Seigneur de ce qu’Il avait des vues sur son enfant. Le lendemain, Joseph avertit Anna, lui disant de préparer ses affaires car le départ de la caravane était proche et qu’elle devait l’accompagner. Anna ne savait que penser. Une jeune fille n’accompagnait pas son père en voyage à moins qu’il n’ait l’intention de la marier avec un parent éloigné de son lieu de vie. Elle s’assit et pria, s’en remettant avec fidélité à la volonté de Dieu. Avant de partir, il vit qu’Anna avait le cœur gros en finissant les bagages. « Pauvre petite, » pensa-t-il « Elle s’inquiète devant l’avenir incertain que je suis offre. Viens ici, chère Anna, approche, le Seigneur m’inspire à te donner sa bénédiction ». Anna laissa ses quelques effets sur le sol et s’agenouilla aux pieds de son père qu’elle aimait tant et qu’elle servait depuis la mort de sa mère. « Fidèle Anna, ta foi est égale à celle de Léa, notre mère, épouse de Jacob et mère de Juda. Tu es douce et sage, fidèle et respectueuse de la loi. Comme Léa fut grandement aimée de l’Eternel pour sa fidélité, tu es bénie et favorisée de Dieu. Ton Père dans les cieux connaît ton trouble et ton désarroi. Ne crains rien, ton avenir est grand et ta lignée sera prestigieuse. Tu seras la mère d’une vaste nation qui étendra ses branches d’un bout à l’autre du monde, traversant la grande mer au-delà de la méditerranée. Ta fidélité, et la force de ta foi te béniront tout au long de ta vie et tu puiseras ta joie aux sources du Salut. Ce voyage te destine un époux étranger, descendant des fils d’Isaac, branche coupée des tribus d’Israël depuis l’esclavage à Babylone. Aussi sois sans crainte, les enfants qui te sont promis seront juifs par toi et ardents à défendre la foi. Que ton cœur s’apaise, ton avenir est dans les bras de ton Père Céleste. ». En prononçant ces mots tout droits sortis de la bouche de Dieu, Joseph, les yeux pleins de larmes, remerciait l’Eternel qui n’oublie aucun de ses enfants fidèles et ne manque jamais de les bénir après les nombreuses souffrances de la vie. Il comprit aussi qu’il était inutile de craindre pour l’avenir d’Anna car le Seigneur la destinait à être mère d’un peuple nombreux. Il la regarda, et soupira : « Ô Seigneur plein de grâce et de vérité, combien tes voies nous sont étrangères, merci de toujours nous guider dans ton amour ». La caravane s’ébranla le lendemain. Leur voyage dura six mois et quand ils arrivèrent en Grande Bretagne, sur les terres du Roi Lud, fils de du Grand Beli de Bretagne, Joseph sut qu’ils étaient arrivés à destination. La caravane se dirigea vers le palais du Roi Lud car Joseph voulait solliciter le commerce avec ses territoires et s’acquitter de l’octroi sur cette terre éloignée. Le Roi les reçut avec cordialité et fut grandement surpris d’apprendre que la caravane venait de Judée. « Vous venez des terres lointaines de mes ancêtres, les Fils d’Isaac, d’où vous vient le désir de visiter mes contrées ? » s’étonna Lud. « Sire, je sollicite le droit d’étendre mes relations commerciales avec votre royaume ». Le roi Lud n’écoutait déjà plus la réponse de son hôte tant il était subjugué par la beauté d’Anna. « La femme qui t’accompagne, qui est-elle ? Est-ce ton épouse ? » demanda-t-il ? « C’est ma fille, Seigneur, elle m’accompagne » répondit Joseph. « Dans ce cas, je t’accorde tout les droits de commerce que tu désires à condition que tu me donnes ta fille pour femme » décréta Lud avec détermination. « J’y consentirai Sire, si ma fille apprenant à vous connaître accepte de se donner à vous pour épouse » avança Joseph. « Dans ce cas, rester loger chez moi quelques temps et elle aura loisir de faire son choix » proposa Lud.

Anna resta donc avec son père un mois. Elle apprit à découvrir la personnalité de ce roi étranger, veuf sans enfant, de 35 ans son aîné, débonnaire et juste, tendre et prévenant avec elle. Un jour, elle s’enhardit à lui offrir une couronne de fleurs qu’elle venait de fabriquer avec les fleurs des champs environnant. Il sourit et la mit sur sa tête, lui disant : « Ainsi, serais-je le Roi de ton cœur ? ». Elle prit alors les mains du Roi dans les siennes et lui dit : « Un ange, il y a plusieurs mois avait averti mon père que je devais l’accompagner en voyage afin d’y rencontrer mon futur époux Fils d’Isaac, à l’autre bout de la terre connue, en Grande Bretagne. Quand je l’ai appris de la bouche de mon père, j’étais soumise à la volonté de l’ange, mais je n’imaginais pas que mon cœur parlerait si fort en vous voyant. Je n’ai d’autre désir que de combler vos jours et de vous offrir un héritier, si tel est toujours votre désir ». Lud fut grandement touché par la modestie et la simplicité de cœur d’Anna. Il fit immédiatement venir Joseph et lui demandé de les marier selon de culte des anciens d’Israël. Joseph souscrivit à ses attentes tout en leur demandant d’abord de s’agenouiller avec lui afin de rendre grâce tous ensemble au Dieu d’Israël qui unit ceux qu’il aime. « Je me rappellerai toujours ce beau jour de Février, où dans la salle du conseil du palais de Lud ton père, nous nous sommes tous les trois agenouillés. J’ai levé la tête pour rendre grâce à mon Créateur, quand tout à coup j’ai vu un rayon de soleil nimber la tête de ton père et y rester posé comme une promesse de bénédiction, jusqu’à ce que la prière de ton grand-père se termine » aimait à raconter Anna à sa fille Penardim quand celle-ci eut l’âge de poser des questions. Les épousailles du Roi Lud de Bretagne et d’Anna eurent lieu en l’an 6 avant Jésus-Christ. De cette union, naquit en Novembre une enfant unique mais merveilleuse en tout ce qu’elle accomplirait. Le roi Lud lui donna le nom de Penardim. Elle fut la consolation des vieux jours du roi et le bonheur de sa mère. Quand le roi Lud mourut, le roi Lear, cousin du père de Penardim, se proposa de prendre sa couronne et d’agrandir ainsi ses possessions en épousant Penardim. Il était grand, fort et avait 32 ans et de nombreuses conquêtes. Penardim avait 21 ans. Sa douceur égalait celle de sa mère et elle avait les yeux d’un brun pénétrant. Elle plut tout de suite au roi, qui, pour plaire à sa petite épouse accepta d’accueillir en son palais Anna, afin qu’elle demeure toujours auprès de sa mère. Penardim était enjouée et elle sut donner joie et amour à ce grand roi à l’esprit instable et perturbé. Comme le jeune David soulageait les souffrances et les sautes d’humeur du roi Saül, il suffisait à Penardim d’approcher et de caresser le front de son mari pour le soulager. Quand Joseph d’Arimatie faisait passer sa caravane tous les ans en Grande-Bretagne, il ne manquait pas de séjourner quelques temps auprès de son gendre et de sa fille Anna. Puis c’est à la cour du Roi Lear qu’il faisait escale. Il fut le tuteur de Yeshuah-Joseph et veilla à ce qu’il reçoive une éducation digne d’un prince. Quand Joseph d’Arimatie quitta la Judée et partit s’installer à Glastonburry,. Il partit seul. Son épouse était décédée quelques années avant la crucifixion de Jésus et c’est sans attache familiale qu’il quitta la terre de ses ancêtres. De l’union de Penardim et du Roi Lear naquit, en l’an 12 au Pays de Galles, un petit garçon : Beli Nouer. Il reçut le prénom de son grand-père le Grand Beli, père du Roi Lud de Bretagne et Nouer est le deuxième prénom que fut ajouté par le roi Lear son père.

Il grandit à la cour de son père et fit souvent preuve de courage. Il épousa Enygeus, dernière fille de Joseph d’Arimatie en 27. C’était Anna qui avait souhaité cette union renforçant ainsi le clan « d’Arimatie » en terre de Bretagne. De ces unions, celle d’Anna et celle d’Enygeus, avec des rois bretons, naîtraient les belles légendes des origines du Graal, visant à cacher la vraie origine de la famille des Porteurs du Graal : Celle des descendants du Christ et de son épouse Marie-Madeleine. Beli Nouer avait 15 ans et son épouse en avait 33. Mais elle était très petite de taille et avait un visage si frais et doux avec de longs cils ressemblant à du velours. Beli tomba tout de suite amoureux d’elle. De leur union naquit un prince de grand renom : Caradoc, Roi de Petite Bretagne. Né en 28, il régna sur la Bretagne et mourut en captivité à Rome en 55 car il avait refusé de se soumettre à l’autorité de l’Empereur. Durant son règne, il épousa la princesse Eurgain de Bretagne qui mit au monde le grand Roi Celte Coellyn.

Chapitre 13 : La Coupe du Saint Graal

En 74, Yeshuah-Joseph, âgé de 40 ans passés, reçut des mains de Joseph d’Arimatie la Prêtrise de Melchisédek. Il fut appelé à continuer l’œuvre de son père au travers de sa lignée. Il reçut la responsabilité de reconstruire le Temple du Dieu Très Haut et de porter la lumière de l’Evangile d’Amour au monde. A genoux, dans la chapelle Sainte Marie, dédiée à sa mère, entouré de son frère Yeshuah le Tzadik, et des apôtres, il reçut le manteau d’évêque et les clefs spirituelles de la construction du Temple de la Nouvelle Alliance et le pouvoir d’Elie de sceller les générations. Sa vie apostolique allait commencer. Avant de partir pour le Moyen Orient, Yeshuah-Joseph fit étape en France chez sa sœur Sarah-Damaris qui lui avait demandé de venir la voir. « Cher frère, j’ai émis le désir de te voir, car avant de quitter cette terre, notre mère me remit la Coupe du Saint Graal pour te la confier quand tu aurais la Sainte et Grande Prêtrise de Dieu. Maintenant, ce grand jour est arrivé. C’est un jour sacré pour toi et pour toute notre famille. Au nom de Jésus-Christ, notre père, je te remets la coupe de son précieux sang. Cette coupe est l’Arche de la Nouvelle Alliance, comme les hébreux furent préservés dans leur exode par l’Arche Sainte qui les précédait en tous lieux, la Coupe du Saint Graal sera devant toi comme l’Arche, elle te bénira, te nourrira, te préservera de toute affliction et guidera ta lignée dans la Justice et la Sainteté. La coupe du Saint Graal sera honorée dans le Temple que tu construiras pour son service divin et tous les anges du Ciel chanteront les louanges du Père Eternel devant elle ». En prononçant ces paroles, Sarah avait conscience qu’elle accomplissait un acte sacré et son frère reçut la Sainte Coupe avec une vive émotion.

Il resta quelques temps auprès de sa sœur, enseignant l’Evangile avec aisance et un réel charisme. Quand il parlait des actes de la vie de Jésus, tout son auditoire était en haleine. Il savait captiver ceux qui l’écoutaient en suscitant dans l’esprit de chacun les belles images de ces récits. Yeshuah-Joseph prit la mer avec son fils José Faye sur un bateau phénicien et accosta au Liban. Il transmit le message de la Bonne Nouvelle avec tout l’amour de son cœur et renforça la foi des chrétiens de longue date. Il devint l’évêque de la communauté de Sarras et entreprit la construction du Palais Spirituel qui devait abriter le Saint Graal. Bâtir un Temple n’est pas chose facile et l’ouvrage dura 15 ans. L’édifice était en pierres jointes avec précision. Sa blancheur ne passait pas inaperçu. Des compagnons bâtisseurs tailleurs de pierre témoignent dans le Testament Maçonnique transmis par la Loge d’Ecosse : « Et il nous a été demandé de parcourir le monde entier en quête du Saint Roc ou Mont de Diamant (Le Palais Spirituel). Après avoir franchi sommets et montagnes, vastes déserts et grands périls, nous vîmes le Saint Roc de notre salut et du flanc du rocher, une fontaine jaillissait et la voix de l’Agneau disait : « Viens et bois ». Et sur ce Roc était construite une grande Eglise dans une grande cité (Sarras). Et la cité n’avait été fondée ni dans le sang, ni dans l’iniquité, mais dans la rectitude et la vérité. Parce qu’il est dit : « La pierre jaillira du mur et la poutre jaillissant du tronc lui répondra. Honte à celui qui a construit une ville par le sang et établit une cité par l’iniquité. La rectitude et la vérité sont stables comme le Roc. » La Cité était habitée par des parentèles, des langues et des nations et elle était gardée par une compagnie d’anges aux épées flamboyantes et la Cité était appelée « Le Seigneur est là », Jéhovah Shammah. En son centre, une grande église avait la forme d’une croix. Elle était alignée est-ouest dans sa longueur, parce que la Gloire de Dieu apparaît à l’orient et disparaît à l’occident. En largeur elle allait du nord au sud et n’était pas mesurable en hauteur. Sa profondeur était insondable ». Il plaça la coupe du Saint Graal au centre du Palais spirituel et assurait son service tous les jours, rendant grâce à Dieu pour l’Arche de la Nouvelle Alliance, pour le Sacrifice expiatoire de Jésus, la lignée des enfants de Jésus sur la terre et la destinée divine de tous les enfants des hommes. C’est durant une de ses longues veilles devant le Saint Graal que Yeshuah-Joseph reçut les stigmates de la Passion de son Père. Au cours de son Adoration, le Christ lui apparût et lui dit : « Mon Fils bien-aimé, je te remets les marques de ma Passion, elles seront un signe pour les peuples au-devant desquels tu iras, montre-toi digne de cet insigne honneur et sache que tous ceux auxquels tu pardonneras en mon nom, leurs péchés seront remis. Moi, le Seigneur, je ne m’en rappellerai plus. Va, mon fils et sers le Père Eternel comme moi je l’ai fait avec le plus parfait amour ». La vision disparût et Yeshuah-Joseph s’effondra sous l’effet de la douleur intense qui transperçait ses mains, ses pieds et son côté. Il acquit vite la réputation d’un Saint Homme. Il se lia d’amitié avec le Roi Evelake de Sarras qui lui permit d’évangéliser son peuple mais restait réfractaire lui-même au baptême. Il fallut attendre que le Roi Evelake soit en infériorité numérique au combat contre le roi Tholomer, pour qu’il accepte de se ranger du côté du Seigneur en laissant José apposer sur son écu le signe de la croix tracé avec le sang de Yeshuah-Joseph s’échappant de son côté. José, alors Diacre, recommanda également au Roi de prier le Seigneur au moment de la bataille. La confrontation des deux armées fut terrible, chaque combattant de l’armée du Roi Evelake luttait contre 10 ! Mais les armées des anges étaient avec eux et à la fin du combat, le roi Evelake eut réellement le témoignage que le Seigneur Jésus-Christ l’avait béni. Il fit venir en

grande hâte Yeshuah-Joseph et José Faye. Devant l’excitation du roi, Yeshuah-Joseph et José Faye furent saisis d’étonnement. « Chers amis, je rends grâce au Seigneur Jésus-Christ pour la victoire qu’il m’a accordée et je désire m’engager dorénavant au côté de la Croix et recevoir le baptême de tes mains » dit le roi en désignant Yeshuah-Joseph, son vieil ami. C’est ainsi que le roi reçut le baptême dans la mer le jour même. Sortant de l’eau, le roi Evelake qui prit dorénavant le nom de Mordrain leva les yeux vers le ciel. C’est là qu’il vit les cieux s’ouvrir et resta dans la contemplation d’une vision qui ne quitta plus son cœur : Il vit une armée d’anges chantant victoire et louange au Dieu Très-Haut. Le 27 Juillet 82, Joseph d’Arimatie mourut, âgé de 122 ans, dans son sommeil. Quand on pénétra dans sa chambre le lendemain, un entêtant parfum de rose embaumait l’atmosphère. Ses compagnons rassemblés s’agenouillèrent auprès de sa couche et pleurant ce bon vieillard qui les avait guidé tant d’années avec fidélité au Christ, prièrent pour le repos de son âme et sa joie de retrouver enfin son Créateur. La veille de sa mort, il en avait eu la prémonition, semble-t-il, car il avait prévenu ses compagnons les apôtres qu’il ne serait plus sur terre que pour un peu de temps. Ils devraient prévenir Yeshuah-Joseph de quitter sa charge d’Evêque de Sarraz pour venir les rejoindre au plus tôt afin de rassembler le Collège et d’élire, sous la direction du Saint Esprit, un nouveau chef des Apôtres. La nouvelle arriva trois mois et demi plus tard à Yeshuah-Joseph qui pleura la perte d’un si excellent oncle. Il annonça à José qu’il leur fallait se mettre en route sans tarder pour rejoindre le siège de l’Eglise à Glastonburry. Yeshuah-Joseph remit la communauté de Sarraz dans les mains d’un autre évêque qu’il appela au nom de Jésus-Christ, serra dans ses bras ses amis et après les avoir béni partit avec José. Le voyage fut lent et pénible. Yeshuah-Joseph avait fermé derrière lui le Palais Spirituel et emporté la Coupe du Saint Graal dans ses pérégrinations. Ils ne voyagèrent pas seuls car 400 compagnons les accompagnaient. Une troupe aussi importante ne passe pas inaperçu et bien souvent les rois des contrées qu’ils traversaient pacifiquement se préparaient au combat car un détachement aussi nombreux pouvait faire penser à une escorte de roi envahissant un nouveau territoire. Quand ils mirent le pied en Grande Bretagne, ils tombèrent aux mains d’un roi perfide et cruel qui les emprisonna. Yehsuah-Joseph, José et ses compagnons durant leur captivité faillirent mourir de faim, mais la Coupe du Saint Graal leur procura de quoi se nourrir. Sur le bord de la coupe, chaque matin, une fine pellicule de manne se déposait et nourrissait les pauvres malheureux. Leur réclusion dura plusieurs mois mais le cœur de chacun restait joyeux et en paix dans le Christ. Très vite la nouvelle se répandit au loin que José et son père étaient en prison. Mordrain et Nascien, son beau-frère traversèrent la mer pour venir les secourir et les libérer. Quand ils eurent libéré Yeshuah-Joseph, José et leurs compagnons, les rois Mordrain et Nascien ne voulurent pas retourner à Sarraz. Ils préférèrent se joindre à la communauté de Glastonburry et construire un petit village aux abords du monastère. Yeshuah-Joseph et José furent reçus à bras ouverts par Yeshuah-David. Toute la petite communauté apostolique se mit aussitôt en prière devant le Saint Graal pour recevoir du Saint-Esprit les indications nécessaires quand à la direction de l’Eglise et la nomination du nouveau Président. Après trois jours de jeûne et de prière sincère, tous reçurent la confirmation du Saint Esprit. Ils élirent Yeshuah-David, dit le Tzadik Président de l’Eglise, avec Yeshuah-Joseph comme Premier Conseiller et Alain « l’Anachorète », le fils de Yeshuah-Le Tzadik, comme Chef des Apôtres.

Chapitre 14 : Eglise Desposynique

Yeshuah-Joseph fut nommé officiellement l’Ha Rama Théo du mouvement Nazaréen. Les dirigeants de l’Eglise étaient maintenant tous fils et petit-fils de Jésus. Alors que jusque là l’Eglise restait fondée sur les enseignements et l’organisation voulue par Jésus, elle allait désormais glisser vers le schisme et devenir une Eglise de type dynastique : l’Eglise desposynique. Yeshuah le Tzadik devint le Melekh (le Roi) et Yeshuah-Joseph (le Sadok) sur le même modèle que celui de leur père Jésus lorsque lui et son cousin Jean (le Baptiste) étaient respectivement le Mélekh et le Sadok, et qu’à eux deux, selon la tradition Nazaréenne, ils formaient « le Messie » de leur époque. Cette organisation à deux têtes ne tarda pas à dégénérer et l’Esprit Saint ne porta plis les instructions de Dieu à l’Eglise car on ne l’écoutait plus vraiment avec attention. Les décisions étaient prises en famille et les apôtres étaient informés après coup. Quelques années plus tard, Yeshuah-le Tzadik demanda à être déposé de sa charge de Président de l’Eglise et remit l’appel de Melekh à son fils Alain. Yeshuah-Joseph, lui remit la charge de Sadok à José Faye son fils et quitta Glastonbury pour rejoindre le Cachemire. Yeshuah-Joseph partit le bâton à la main, en pèlerin et traversa la mer, les rivières, les fleuves, les montagnes et les collines en direction de l’Est. Partout où il passait, il rencontrait des peuples qui lui parlaient de son père et qui croyaient le voir vivant car tout comme lui, il portait les stigmates de la crucifixion. Il arriva en Inde au bout d’un an et demi. Là, il allait d’étape en étape, mendiant son pain contre quelque travail journalier et contait les histoires de l’Evangile aux habitants rencontrés. Ainsi, il apprit petit à petit la langue et prêchait dans les quelques synagogues dispersées des tribus perdues d’Israël. En effet, quelques tribus dites perdues d’Israël avaient quitté la Babylonie sous le Règne de Sargon II en 721 av et étaient venue s’implanter en Inde où ils devinrent d’habiles commerçants et des orfèvres recherchés pour leur talent. Des contemporains de Yeshuah-Joseph relatèrent certains épisodes de son voyage :

Le Roi prit le nom de Gopananda et se mit à l’œuvre dans la vallée du Cachemire. Pendant son règne, bon nombre de temples furent élevés et réparés. Pendant cette période Yeshuah-Joseph (Yuz Asaf) arriva et proclama sa qualité de prophète dans la vallée du Cachemire. Il consacra ses jours et ses nuits aux prières et se comporta avec piété et sainteté. Il porta la parole de Dieu au peuple du Cachemire. Beaucoup devinrent ses disciples. Le Roi lui demanda de conduire les hindous sur le droit chemin. Shalewahin ( né en 50 après J-C), petit-fils de Bikramajit, assuma le gouvernement. Il repoussa les hordes hostiles des Chinois, des Parthes, des Scythes. Un jour, Shalewahin partit pour les montagnes de l’Himalaya ; là, en plein pays des Huns, le puissant roi vit un personnage distingué assis près d’une montagne. Le Saint avait le teint clair, il portait des vêtements blancs. Le Roi Shalewahin lui demanda qui il était. Il répondit volontiers : « Je suis connu comme le Fils de Dieu ». Le Roi le pria de mieux expliquer les enseignements de sa religion, et le Saint lui dit : « Enseigne l’amour, la vérité, la pureté de cœur. Enseigne aux hommes à servir Dieu, qui est au centre du Soleil et des éléments. Et Dieu et les éléments existeront toujours ». Le Roi partit, après avoir juré obéissance au Saint. (« Bhavishya Mahaparana » épopée sanskrite rédigée par Viyas en 115 après J-C) Le Roi Shalewa offrit à Yeshuah-Joseph cinquante femmes. Yeshuah-Joseph lui répondit qu’il n’en avait besoin d’aucune, que personne n’avait à travailler pour lui. Yeshuah-Joseph épousa Marjan et eut des enfants de leur union. Elle était une humble bergère de la vallée de Pahalgam, descendante de la tribu de Manassé des Bneï Israël émigrés de Babylonie. Yuz Asaf est connu sous le nom de Saint Issa par les Musulmans : « Saint Issa vivait à Ishbar sur la rive du Lac Dal au Cachemire. La réputation de ce saint fut grande ; ses prêches étaient écoutés de tous et il entraîna à sa suite beaucoup de dévots. Sandiman, aussi appelé Sandimati, un de ses principaux disciples, fut emprisonné pendant dix ans, puis il fut crucifié. Saint Issa accourut et vit trois sentences écrites sur le front de Sandiman : 1/ Cet homme vivra dans la pauvreté 2/ Au bout de dix ans de prison, il sera crucifié 3/ Après sa résurrection, il sera Roi. Sandiman fut crucifié dans une enceinte clôturée et la foule assista à son supplice. Pendant la nuit, de saintes femmes vinrent et entourèrent son corps. Saint Issa, affilgé, accourut en ce lieu, et le troisième jour, Sandiman revint à la vie. Stupéfaits, les gens accoururent pour le voir et lui offrirent le trône du Cachemire. Il repoussa cette offre. Mais les gens ne le laissèrent pas partir et il finit par accepter d’être leur Roi. (« Rajatarangini » de Kalhana écrit en 1128) « Yeshuah-Joseph sentant venir la mort, envoya chercher son disciple Ba’Bat et lui fit connaître ses dernières volontés pour qu’il puisse pourvoir à l’achèvement de sa mission. Il demanda à Ba’Bat de construire un tombeau sur son corps à l’endroit précis où il expirerait. Alors il s’étendit, les jambes vers l’ouest, la tête vers l’est, et mourut ». (« Ikmal-ud-Din » de Shaikh al Sa’id-us-Sadiq pages 357 et 358) Le tombeau est situé dans le Khanyar, en plein centre ville de Srinagar, capitale du Cachemire.

Epitaphe de Yuz Asaf au Rozabal (tombeau de Srinagar) : « Vint un homme nommé Yuz Asaf. C’était un prince de noble lignée qui se détourna de toutes les mondanités et fut un législateur. Il priait Dieu jour et nuit. Il méditait de longs moments. Après le grand déluge du Cachemire, quand la population s’était vouée au culte des idoles, Yuz Asaf fut envoyé comme Prophète pour prêcher devant le peuple du Cachemire. Il proclama l’unicité de Dieu jusqu’à sa mort. Il fut enterré à Mohalla Khanyar sur la rive du lac, à l’endroit appelé « Rozabal ». Manuscrit de conservation du Rozabal édité en 1766. Des descendants de Yeshuah-Joseph existent encore à Srinagar. Ils sont les gardiens officiels du Tombeau le Rozabal et leur représentant actuel est Sahibzada Basharat Saleem détient l’arbre généalogique complet de sa famille de Yuz Assaf jusqu’à lui-même. Le père de Sahibzada Basharat Saleem et son grand-père étaient des hommes admirés ; on se souvient au Cachemire de leurs dons exceptionnels de guérisseurs. Sahibzada Basharat Saleem, qui est connu de tous à Srinagar relata qu’un jour un homme, ayant su de qui il était le fils, s’agenouilla devant lui et lui dit qu’il avait un fils gravement malade et que les médecins ne pouvaient plus le guérir. Il demanda alors conseil au père de Sahibzada Basharat Saleem ; celui-ci lui dit qu’il prierait pour lui ; il le renvoya chez lui en lui demandant de prier aussi. Tout à coup, à minuit, le garçon, qui était mourant, demanda du lait ; le matin, guéri, il se leva.

Chapitre 15 : Yeshuah le Tzadik au Japon

La charge de Melekh pesait sur les épaules de Yeshuah-Le Tzadik. Il n’avait jamais été en mission à l’étranger et il brûlait du désir de porter l’Evangile aux confins du monde connu. Une nuit, alors qu’il était agenouillé en prière, un messager céleste lui apparut et lui apporta la paix. L’ange l’appela à partir en Mission vers l’Orient, à rejoindre la tribu de Zabulon et à y vivre jusqu’à la fin de ses jours. Yehsuah-David était surpris d’entendre parler de cette tribu et encore plus à l’idée de ne plus revenir. Peut-être une page de sa vie était-elle tournée ? La mort de son épouse avait laissé un grand vide dans son cœur et il lui semblait à lui aussi que plus aucune attache ne le retenait ici. Longtemps après que l’Ange eut quitté la pièce, il resta en prières et se prépara à l’entretien qu’il aurait avec Alain son fils qu’il devait préparer à lui succéder. Le lendemain, Yeshuah-David contempla l’aurore et la trouva merveilleusement belle. Il fit venir Alain après la prière du matin et lui dit : « Cher fils, le Tout Puissant m’appelle à le servir en quittant cet endroit pour aller rejoindre son esprit en Orient, dans l’île de la mer où la Tribu de Zabulon a émigré. Je me réjouis de cette grâce et te remets les clés de la charge spirituelle qui m’incombait jusqu’à présent. Tu es appelé à devenir le Melekh de ta génération aux côtés de ton cousin José Faye qui sera ton Sadok. Béni sois-tu pour la confiance que le Tout-Puissant a en ta personne ». Alain était pétrifié par la responsabilité qui lui appartenait par l’imposition des mains de son père. Dorénavant, il porterait la charge de Roi-Prêtre de la Maison de David tandis que José Faye son cousin serait le Prêtre-Roi de la Maison de David. Ensemble, ils représenteraient l’espoir en exil de la Maison de David, ils seraient le Messie de leur peuple. Les deux cousins servirent Dieu avec tout l’élan de leurs cœurs unit dans un même esprit, jusqu’au jour, où, à l’âge mûr, Alain ressentit lui aussi l’appel à la mission, et le désir de remettre sa charge pour aller rejoindre son père en Orient dans les îles de la mer.

Quand Yeshuah-Le Tzadik partit pour rejoindre la Tribu de Zabulon, il traversa l’Europe, la Sibérie, l’Alaska et prit un bateau que les vents propices guidèrent vers les confins de l’Orient. Il accosta au Japon. Le contraste entre les paysages traversés jusque-là était important mais il y ressentit un calme propice à la méditation et à la prière qui transporta son cœur. Un profond sentiment de paix l’envahit et il sut dans son cœur qu’il était arrivé. Il commença par apprendre la langue, travailler avec les pêcheurs sur la côte du nord-est de l’archipel et étudier avec le sage moine qui vivait au village. C’est ce même sage qui le renseigna sur la présence de la Tribu de Zabulon sur l’île. Il devait traverser la province du Mutsu. Là, il trouverait la destination finale de son voyage. Trois ans s’étaient écoulés depuis son arrivée au Japon et il commençait même à écrire cette langue belle mais difficile. Il marcha longtemps et tel un pèlerin fut nourri et hébergé grâce à l’hospitalité proverbiale de ces gens simples et accueillants. Tous avaient les larmes aux yeux quand le soir il leur racontait la vie de Jésus.

Chapitre 15 : Yeshuah-Joseph au Japon (suite)

Yeshuah-Le Tzadik était un homme bon, taciturne et humble, discret et silencieux. Le caractère japonais était un rare correspondant à l’âme pure et effacée de Yehsuah-David. Il conçut un très grand amour pour ce peuple, s’installa dans la commune de Aomori dans le petit village de Héraï (Shingo actuel). Là, il commença à planter du riz et à cultiver. Il rencontra une jeune femme de la tribu de Zabulon et fut séduit par ses douces manières et sa gentillesse. Elle ne fut pas effrayée par cet homme qui venait de loin et le laissait lui conter sa vie avec admiration. Elle s’appelait Miyuko. Yeshuah-Le Tzadik prit le nom japonais de Daitenku Jurai et épousa Miyuko. Elle conçut trois filles qui réjouirent la vieillesse de Yeshuah-Le Tzadik. Est-ce le bonheur qui lui donna une extraordinaire longévité ? Nul ne le sait, toujours est-il que Yeshuah-Le Tzadik mourût à 106 ans rassasié de jours et heureux. Yeshuah-Le Tzadik a encore de nos jours des descendants dont fait parti Junichiro Sawaguchi. Dans le village de Shingo, un musée a été ouvert concernant la famille des descendants de Yeshuah-Le Tzadik et leurs traditions. Un festival Shinto est organisé chaque année pour honorer les ancêtres de cette famille. A l’occasion de cette cérémonie, des chants dont la signification s’est perdue au fil du temps sont répétés avec respect : « Naniyaa dorayayo, Naniyaa donasare inokie, Naniyaa doyarayo ». Les descendants de Yeshuah-Le Tzadik ont longtemps conservé les traditions israélites dans leur famille, mais les répressions religieuses à l’encontre des religions autres que celle des Empereurs contraignit les descendants à pratiquer le culte d’Etat et petit à petit les pratiques juives messianiques se sont perdues. Seuls signes de leurs passages : les petits enfants reçoivent le Tav (lettre finale de l’alphabet hébreu, en forme de croix) sur le front avec de la cendre à l’âge de huit jours, symbole de repentir très usité chez les Esséniens et le costume traditionnel des habitants du village d’Héraï composé de garments pour les hommes et pour les femmes et d’une tunique rayée pour les enfants propre aux petits enfants hébreux du premier siècle. Plusieurs années s’écoulèrent au cours desquelles Alain « l’Anachorète » se dédia à son appel au service de Dieu. Il ressentit un jour, au plus profond de son cœur l’appel à la mission évangélique et remit la direction de l’Eglise à son cousin José Faye qui devint seul Voyant et Révélateur pour sa génération. José Faye devint alors Gardien du Graal et seul directeur spirituel de l’Eglise Desposynique.

Nous perdons la trace d’Alain à ce moment-là, mais il est vraisemblable qu’il rejoignit son père Yeshuah-Le Tzadik au Japon. L’amitié de José Faye avec Mordrain et Nascien, son beau-frère, perdura jusqu’à sa mort. Quand José fut sur son lit de mort, Mordrain, comprenant qu’il allait quitter ce monde, vint auprès de lui en pleurant, et lui dit : « Seigneur, voilà que vous m’abandonnez ! Je vais rester tout seul dans ce pays, moi qui pour l’amour de vous, ai laissé mon royaume et ma patrie que j’aimais tant ! Mais, puisqu’il vous faut quitter ce monde, laissez-moi du moins quelque chose qui me permette de conserver votre souvenir après votre mort ». José commanda qu’on lui amène l’écu de Mordrain, et comme il saignait abondamment du nez, il prit alors l’écu et y traça avec son sang le signe de la croix.

Chapitre 16 : L’Eglise Desposynique (suite)

José le Faye fut extrêmement célèbre dans la légende du Graal. Chanté par les troubadours, célébré pour sa foi, il vit toujours dans l’imaginaire de bien des gens sous la locution contractée de Joséphé.

Dans la quête du Graal, il est dit de lui :

« L’un des sièges de cette table (la Table Ronde) était réservé à Joséphé, et il était établi que lui seul pouvait s’y asseoir, lui, leur maître et leur pasteur qui avait été sacré et béni de la main même de Jésus-Christ, comme le rapporte l’histoire et qui avait reçu de lui la charge du peuple chrétien. Notre Seigneur lui-même l’y avait placé et personne n’avait donc assez d’audace pour s’y asseoir. Ce siège avait été fait à l’image de celui où Notre Seigneur prit place, le jour de la Cène, lorsqu’il s’assit au milieu de ses disciples, comme leur maître et leur pasteur. Or, de même, Joséphé devait-il guider tous ceux qui prenaient place à la table du Saint Graal et en être le seigneur et le maître ».

José, dans son corps glorifié, viendra chercher Galahad à la fin de l’épopée du Saint Graal pour en faire, dans le Monde des Esprits, son Compagnon de service. Ainsi, il recevra du Seigneur Jésus la grâce de débuter l’épopée des Porteurs du Graal et de la conclure, tout comme le Christ est l’Alpha et l’Oméga, José et le premier Porteur et il revient pour prendre avec lui le dernier Porteur du Graal.

Par son humilité, José avait toujours vécu dans les voies du Seigneur et après lui ses descendants se transmirent le Saint Graal et furent appelés les « Rois Pêcheurs » Porteurs du Graal. Ils étaient Rois, mais leur responsabilité première était de diriger leur royaume comme des pères aimants pour leurs peuples, gouvernant avec droiture et soignant les

malades. Ils étaient appelés pêcheurs car tout comme Pierre (le pêcheur d’hommes) ils baptisaient leur peuple et lui enseignaient l’Evangile avec dévouement.

Voici les noms des Rois Pêcheurs après José Faye :

Aminadab, Catheloys, Manael, Titurel, Frimutel, Boaz Anfortas, Frotmund, Pharamond, Frédémond.

Frédémond naquit en 390 au Pays de Galles, mais les guerres incessantes avec l’occupant romain contraignit le Roi Pêcheur à quitter le pays. Il s’installa dans le sud de la France et y mourut.

Son fils Nascien I Gondicaire de Septimanie vécut à Narbonne. Il était blond roux comme Jésus et imposait le respect par sa taille et son allure. Nasi veut dire Prince en Hébreux, Nascien était donc le titre Nasi francisé. Il fut le premier Roi Pêcheur à se faire reconnaître Prince Héritier de la Maison de David et à obtenir le droit de gouverner un petit état juif indépendant en terre française qu’il nomma la Septimanie, parce qu’il correspondait au septième de surface du territoire français de l’époque.

Son fils, Chlodion Gonderic de Septimanie, né en 430, fut nommé par l’Empereur Romain Magister Militum Galliarum en 463. Il régna sur la Septimanie et étendit ses possessions. Il fut nommé par son peuple à l’unanimité : Roi des Burgondes.

Son fils Galains est le dernier descendant de Jésus connu par la légende. Mais Galains ne fut pas Porteur du Graal, c’est à son frère Godomar Lambor de Septimanie et à ses descendants jusqu’à son petit fils Aedalric Pelles de Septimanie que la charge fut remise.

Galains avait un prénom qui le rendit célèbre en tant que Roi des Burgondes, il fut connu sous le nom de Godogisel de Genève.

De fait, l’Eglise de Rome commença vers l’an 300 à uniformiser le culte catholique dans toutes les régions sous domination impériale. Les descendants de Jésus, ceux de Joseph d’Arimatie et les Rois pêcheurs furent très vite la cible choisie pour détruire un risque de rébellion à l’Eglise dite Catholique. Les descendants de Joseph d’Arimatie furent longtemps protégés par le clergé Chrétien Celte qui refusait d’adopter complètement le culte Catholique Romain.

Les Papes redoutaient de voir un jour se dresser devant eux des descendants directs du Messie (qu’ils regroupaient sous l’appellation de Desposyni) et réclamer la direction de l’Eglise de Rome avec pour raison les liens du sang. Les Rois Pêcheurs entrèrent petit à petit dans l’anonymat et revêtirent seulement leur titre de Roi Burgonde. C’est ainsi l’Histoire ne descend pas plus bas que Galains dont l’identité ne fut pas prouvée et ne fit pas le lien avec le Roi Burgonde Godogisel de Genève.

Les Rois Pêcheurs parlaient le Franc, le Latin, le Grec et l’Hébreux. Ils pratiquaient le culte Israélite en famille et reconnaissaient Jésus-Christ comme le Messie. Ils attendaient son retour triomphal et servaient la Coupe du Saint Graal qu’ils considéraient comme l’Arche de la Nouvelle Alliance. Il s étaient protecteurs des juifs qui vivaient dans leurs territoires et les exonéraient d’impôt.

Les Desposyni continuaient à respecter les rites israélites de circoncision, les Bar-mitzvah, les Bains rituels des femmes (le Mikveh), les mariages et les inhumations, mais ils faisaient tout cela au nom du Seigneur Jésus-Christ. Ils respectaient les fêtes juives et refusaient de combattre durant celles-ci. Cette tradition se maintint jusqu’à Guillaume d’Orange qui fut très connu pour son respect des fêtes juives et son hébreux impeccable.

Tout cela ne permet pas de brosser un tableau complètement linéaire des débuts de la Chrétienté. Surtout si l’on se penche sur les descendants de Jésus. Il est vrai que pour que le culte catholique soit réellement fixé, il fallut plusieurs conciles et de grandes mutations de pensées. Ce n’est qu’au 5ème siècle que le culte catholique romain ne s’est réellement organisé et étendu dans touts les régions dépendantes de Rome. Avant cela, l’Empereur Constantin avait déjà commencé à harmoniser les différents courants chrétiens romains, à choisir le Canon des Saintes Ecritures telles que nous les connaissons dans la Bible, avec un ancien Testament regroupant plusieurs Livres de la Torah et un Nouveau Testament comportant Quatre évangiles, les Actes des Apôtres, les Lettres de Paul, les lettres d’autres Apôtres et l’Apocalypse. Il lui fallu trier et choisir parmi plus d’une soixantaine d’évangiles et ce fut le temps des grandes scissions orthodoxes qui refusaient d’abandonner le lecture de certains de leurs évangiles qu’ils vénéraient et que l’Empereur Constantin voulait faire brûler pour qu’aucune trace n’en subsiste.

C’est dans ce climat politico-religieux que les descendants de Jésus durent naviguer et pour eux la seule véritable ancre était représentée par le culte Israélite, car Jésus durant sa vie mortelle avait dit qu’aucun trait de lettre de la Loi ne passerait tant qu’il ne reviendrait pas en gloire.

Ses enfants et plus tard leurs descendants respectèrent cette consigne en cachette quand il était dangereux d’affirmer son judaïsme et encore plus sa parenté avec le Messie. Mais les Burgondes sentirent plus vite d’où venait le vent que les Rois Mérovingiens. Clovis, descendant des Mérovingiens était considéré comme un païen car il refusait le baptême de l’Eglise Catholique. Alors que Clothide, Princesse Burgonde avait reçu le baptême dans sa prime jeunesse car son père savait que c’était le seul chemin pour les princes de garder leurs trônes et qu’ils ne soient pas confisqué par des rois trop zélés. Clovis dut donc se rendre à l’évidence : s’il voulait régner sur les Francs, il devait se faire baptiser par un représentant de l’Eglise Catholique. C’est ce qu’il fit en 493, en épousant Clothilde « aux longues nattes blondes ».

Chapitre 17 : Alliances (suite)

En 104, la petite Athildis vit le jour. C’était un petit bouton de rose dans les bras de sa nourrice. Son père était le grand Coel I Roi de Camulot descendant des grands Rois Pendragon (c’est-à-dire Fédérateurs) des tribus de Grande Bretagne. Son épouse Ystradwl de Silurie était la petite fille de Caradoc de Bretagne.

Elle était donc descendante de Joseph d’Arimatie (voir chapitre 10). Ystradwl était une femme longiligne, toujours vêtue de sombre, bleu nuit, vert foncé, noir, bordeaux. Ses cheveux bruns, rassemblés en longue natte accentuaient la longueur de son allure. Elle avait les yeux d’un vert pénétrant et sa voix calme et grave ajoutaient à son mystère. Coel l’aimait de tout son cœur, même s’il était entouré de favorites, la reine avait le trésor de son cœur. La petite Athildis ne ressemblait pas à sa mère. Elle était aussi blonde que sa mère était brune. Aussi rose que sa mère était pâle. Elle avait le visage rougeot et rond de son père et même en grandissant, elle conservait son caractère téméraire et enjoué qui faisait d’elle un rayon de soleil rieur et bagarreur.

Il fut décidé qu’elle épouserait son cousin éloigné Marcomir Vème du nom, future Roi Pré-Mérovingien, descendant de Sarah-Damaris. Les deux jeunes gens se marièrent en 120, quand Athildis eut 16 ans. Elle aimait prendre part aux affaires du royaume et conseilla plus d’une fois son mari le Roi. Mais comme elle était de bons conseils, elle n’entraîna son peuple que vers la voie du progrès et vers une amélioration de sa condition de vie. C’est pourquoi, Athildis fut très aimée, tant par le Roi que par le peuple. Son naturel ravissait tous ceux qui l’approchaient.

Les descendants de Jésus avaient plutôt tendance à se marier entre eux. Les prêtres tenaient fidèlement les registres de parenté et les cousins se mariaient entre eux, les oncles épousaient les nièces veuves (selon la coutume du Lévirat), mais les frères n’épousèrent jamais les sœurs. Le détail des unions familiales les plus illustres est exposé dans la Chronologie présentée en début d’ouvrage.

A leurs yeux, il était essentiel de préserver la pureté du sang du Christ dans les veines de ses descendants. Mais cela ne put se réaliser que durant quelques centaines d’années. Ensuite, la lignée des Rois de France, celles de Bretagne, d’Angleterre, de Belgique, de Luxembourg, d’Allemagne, d’Autriche, d’Espagne, d’Irlande, de Pays de Galles et d’Ecosse furent toutes constituées à la racine par des ancêtres issus de la famille de Jésus et de Joseph d’Arimatie.

Chapitre 18 : Les Reines d’Avallon

Merlin l’enchanteur, la Fée Viviane, la Fée Morgane, le Roi Arthur… Tant de noms qui imprègnent notre imaginaire de rêves et de chimères. Mais soyons un peu réalistes et nous verrons que la réalité n’enlève en rien la magie de l’Histoire.

Comme on peut le voir dans l’exposé sur les rites Nazaréens, les femmes initiées tenaient des réunions personnelles et respectaient un grand nombre de règles et de rites. Ces rites lunaires nous sont parvenus sous forme de bribes à peine décelable au premier abord, mais il semblerait qu’ils aient perduré dans la personne des Reines d’Avallon qui, pour l’imaginaire européen furent des fées aux pouvoirs réels mais inconnus.

Taliesin le Barde dont la légende dépeindra les hauts faits en tant que Sire Merlin l’Enchanteur, habile Conseiller du jeune Roi Arthur Pendragon, était Archi-Druide et descendant de Yeshuah-Joseph. Il épousa en 555, la belle Viviane-Charis Reine d’Avallon del Acqs, fille du Roi suprême d’Avallon.

On sait fort peu de choses de ce royaume d’Avallon et de son Roi, si ce n’est, qu’à sa mort il remit son trône à sa fille Viviane-Charis et que la loi salique n’avait pas cours en son royaume. Viviane-Charis reçut donc la charge de Reine et de Grand-Prêtresse d’Avallon en même temps. Tout comme son père avait exercé durant de nombreuses années la même charge royale et religieuse entourée de compagnons, Viviane, elle, s’entoura de jeunes Prêtresses.

Je n’ai pas de sources pour remonter la lignée du Roi Suprême d’Avallon, mais l’organisation politique et religieuse de cet homme à la fois Roi et Prêtre, fait penser à celle de la royauté antique juive, avec sa répartition messianique de Roi (Michpat) et de Prêtre (Tzedek). Ce Roi devait donc appartenir à la famille de la Maison de David ou à la Maison Asmonéenne, dont le Roi remplissait également la fonction de Prêtre. On pourrait même supposer que lorsque Jean le Hirkan annexa l’auvergne à la Rhénanie pour le compte de la Tribu Sicambre, il laissa un descendant dans le Midi de la France, lui transmit la charge de Roi et Prêtre et lui remit les secrets Nazaréens. Cette branche coupée de la Maison Asmonéenne aurait alors perduré jusqu’à ce Roi Suprême d’Avallon.

Toujours est-il que les rites et les dons inhérents aux Prophétesses Nazaréennes se retrouvent avec une grande netteté 700 ans plus tard avec Viviane-Charis d’Avallon. De plus, la famille de Jésus étant toujours soucieuse que ses descendants ne se marient qu’entre eux, la théorie d’une alliance entre la Maison de David et la Maison Asmonéenne viendrait reproduire le schéma du mariage de Jésus avec Marie-Madeleine et cette idée serait assez séduisante.

Bref, à partir de là, les deux Maisons, celle de David et celle d’Avallon allaient unir leurs descendants étroitement jusqu’à former la lignée des Rois Fédérateurs de Petite Bretagne française dont le premier ancêtre connu sera Nominöé.

Viviane-Charis reçut l’insigne royale de l’Abeille, car devenant Reine, elle devenait officiellement la « Reine des Abeilles ». Elle promettait ainsi à son peuple de veiller sur lui jusqu’au Sacrifice d’elle-même. L’abeille était donc le symbole de sa Consécration.

Elle fut revêtue ensuite de la robe rouge de la lignée royale d’Eve et d’une longue cape noire à capuchon représentant son attachement au Saint Ordre Nazaréen. Elle savait qu’elle n’atteindrait le plus haut grade de la Grande Prêtrise qu’après avoir mis au monde son premier enfant, c’est-à-dire lorsque Co-créatrice avec Dieu, elle aurait réalisé son Grand Œuvre en donnant la vie.

Elle prêta ensuite serment de toujours servir le Culte de la Déesse, la Divine Présence (Shékinah la Mère Céleste).

Ce culte, était lié à la lune et à l’étoile du matin et pratiqué entre Sœurs. Toutefois, il convient de souligner que les rites celtes du cycle de la Terre furent ajoutés aux rites nazaréens des prêtresses d’Avallon, ce qui empêche de faire ressortir exactement les emprunts des rites initiaux.

Morgane la Faye, fille d’Ygerne d’Avallon et de Gwyr Llew, Duc de Carlisle, mère de Mordred, fils d’Arthur Pendragon, sera la dernière Prêtresse d’Avalon.

Le Culte rendu à la Divine présence avait pour symboles principaux la Lune (image de Shékinah), l’Etoile du Matin (image de Shékinah), le langage spirituel de la nature, de l’eau, du vent et du cycle de la vie. Les Nazaréens étaient convaincus que la Terre devait être servie par les Prêtresses afin qu’elle à son tour puisse servir les enfants des hommes et que le cycle des saisons ne soit pas interrompu ni perturbé.

Viviane II Reine d’Avallon del Acqs, la fille cadette du Roi Suprême d’Avallon, épousa Ban le Bénoic de Septimanie et mit au monde en 560 : Lancelot del Acqs (plus connu sous le nom de Lancelot du Lac). Lancelot sera le plus courageux des chevaliers terrestres, mais il perdit le droit à la Chevalerie Céleste à cause de son manque de chasteté.

Chapitre 19 : La Chevalerie Céleste

Les Rois Pêcheurs détenant l’Arche de la Nouvelle Alliance, réservaient une pièce qui n’appartenait qu’à son service. La coupe du Saint Graal était déposée. Tout serment, toute alliance était contracté en présence du Saint Graal.

Les pré-ordonnances étaient données sous forme d’initiation appelée Chevalerie Terrestre. Si le Chevalier terrestre respectait son serment et ses alliances, il était admis à voir passer le service du Graal à l’heure de Midi et devant sa porte recevaient sa dotation (Chevalerie Céleste).

Seuls les Rois de la Famille de Jésus ayant reçu leur Chevalerie Céleste pouvaient prétendre à être admis en la présence de l’Arche de la Nouvelle Alliance et c’était alors Dieu lui-même par le Saint Esprit qui désignait le successeur du Porteur du Graal présent.

Les Porteurs du Graal bénéficiaient d’un grand prestige dans la famille car ils devaient mener une vie juste et avaient la réputation d’être des Saints sur la terre. Lancelot était destiné à recevoir la charge de Porteur du Graal de toute éternité, mais il avait échoué dans son serment de chasteté. Il était tombé amoureux de la Reine Guenièvre épouse du Roi Arthur et la détourna de son devoir en toute impunité car il jouissait de l’amitié du Roi.

Lancelot ne reçut donc pas la Chevalerie Céleste et en porta la douleur tout au long de sa vie. Il épousa Elaine de Septimanie fille du Roi Pelles le dernier Porteur du Graal en 582. Arthur briguait le titre de Porteur du Graal à la suite du Roi Pelles, mais pour devenir Pendragon il avait sacrifié à l’antique tradition celtique d’avoir son premier rapport sexuel avec la Grande Prêtresse d’Avallon. Ce rite consacrait la terre au Roi fédérateur de touts les Bretons de Grande et Petite Bretagne, mais était contraire au serment de chasteté contracté pour recevoir la Chevalerie Terrestre. Arthur s’était donc éliminé lui-même et en concevait une rage contenue.

Un jour, il lui sembla voir apparaître la coupe du Saint Graal au moment de l’élévation, au-dessus du Prêtre Catholique qui célébrait la messe. Il en déduisit qu’il devait être le prochain Roi Pêcheur Porteur du Graal et lança ses chevaliers à la recherche de la coupe sacrée. Mais le Graal ne pouvait être contenu par convoitise. Les Philistins avaient capturé l’Arche d’Alliance durant leur guerre contre les hébreux et ils n’en avaient retiré que famine, peste et désolation. De même, le Roi Arthur, par sa convoitise, reçut beaucoup de malheurs dans sa vie, notamment en n’ayant aucun héritier de son union avec Guenièvre, en essuyant de multiples échecs guerriers à la fin de sa vie et en trouvant la mort au combat tirant l’épée contre Mordred, son fils qu’il avait eu incestueusement avec Morgane la Faye sa demi-sœur.

En 583, de son union avec Elaine de Septimanie, Lancelot Del Acqs eut la joie d’avoir un beau petit héritier qu’il nomma Galahad. Il le bénit en lui donnant son nom et voici les mots qu’il prononça : « Mon Cher fils, fierté de ma vieillesse, tu grandiras et seras un sujet de joie dans les cieux. Tu accompliras ce que ton père n’eut pas la force de réaliser. Tu es né sur cette terre pour accomplir les desseins du Dieu très haut et toujours, tout au long de ta vie, Il te bénira. Tu as la beauté de ta mère, la sagesse de ton Grand Père le Roi Pelles et tu suivras, sans tache, les sentiers de Dieu. Ne crains rien, ta foi te guidera et t’aidera à surmonter toutes les épreuves. Ton regard restera pur et ton âme limpide car tu es fils de Dieu, fils de la Lumière ». Il scella sa bénédiction et regarda son épouse : Elle pleurait de joie. Une nouvelle ère venait de s’ouvrir, pleine d’espoir.

Chapitre 20 : La jeunesse de Garin le Loherain de Monglane

Deux ans plus tard, Garin de Monglane, dit le Loherrain, naquit.

Il était le fils d’Hervis de Genève, dit Hervis de Metz (car il était le Seigneur de Metz) et de Dame Béatrix de Tyr descendante des Exilarques de Babylone. Garin, petit bébé joyeux et braillard, vit le jour dans une famille très nombreuse. Son père et sa mère s’aimaient et multipliaient les enfants comme autant de promesses d’amour à venir.

C’était une famille aimante et chaleureuse : Le père Hervis était un grand gaillard toujours prêt à rire et à festoyer, son point faible était dans son goût de la dépense (pour faire plaisir), sa mère toujours douce et enjouée, chantait toute la journée et berçait ses enfants même déjà grands car elle disait que l’amour n’a pas de limite d’âges.

Hervis, à la veillée, se plaisait à raconter à ses enfants comment il avait connu leur mère : « J’étais à la foire pour vendre les marchandises de mon père Galain de Genève, j’en avais récolté une pleine bourse d’or. Je devais avec l’argent acheter un troupeau pour mon père quand je vis qu’un odieux marchand voulait vendre une pauvre jeune fille. Je m’approchais et parlais quelque peu avec la demoiselle en pleurs. Elle avait été enlevée à sa famille par des bandits de grands chemins et était de noble naissance. Je résolus d’acheter la demoiselle pour la sauver d’un sort cruel. Toute la bourse d’or y passa. Je n’osais me rendre auprès de mon père après cela, d’autant plus que ce n’était pas la première fois que je dépensais tout son argent. »

Hervis partit dans un fou rire qui lui mettait les larmes aux yeux. : « Votre grand-père, sur les suppliques de votre grand-mère, une sainte femme, me sauva d’un péril certain et adoucit le cœur de mon père pour qu’il consentit à me donner cette belle demoiselle en mariage. La demoiselle ainsi sauvée et habillée d’atours dignes de son rang cessa de pleurer et nous

révéla son nom : Elle s’appelait Béatrix de Tyr et son père était le Roi de Tyr et d’Aquitaine. Je ne regretterai jamais la volée du bois vert que mon père fit sentir à mes côtes à mon retour de la foire ! ! ! Allez au lit mes chéris.».

La vie s’écoulait doucement, entre récits de chevalerie, entraînements aux armes et à cheval pour les garçons, et travaux d’aiguille, chant et musique pour les filles. Garin était comme ses cousins Galahad et Bohort de Gaunes et ses frères Bégon et Agloval, il rêvait d’aventures et de recevoir la Chevalerie Terrestre à 16 ans.

Garin était un garçon enjoué et précipité dans tout ce qu’il faisait. Il n’attendait jamais qu’une phrase soit terminée avant de s’élancer pour faire quoique ce soit. La légende le dénommera Perceval le Gallois, car son ancêtre était Yeshuah-Joseph dont les descendants vécurent au Pays de Galles avant d’émigrer en France.

Il reçut la Chevalerie Terrestre des mains d’Urien de Goure, l’époux de Morgane la Faye, Grand-Maître du rite Nazaréen. Il reçut son épée de Chevalerie des mains du Roi Pelles de Septimanie, père d’Elaine l’épouse de Lancelot Del Acqs, mais ne sut pas questionner comme il se doit le Roi au sujet du Saint Graal et perdit de ce fait l’occasion de devenir le nouveau Porteur du Graal de la famille. Les étapes de son initiation à la Chevalerie Terrestre sont décrites dans le récit de Perceval le Gallois relaté par Chrétien de Troyes

Chapitre 21 : Galahad

Bohort et Lionel de Gaunes furent les témoins de Galahad à son ordination à la prêtrise et à sa pré-ordonnance de chevalier terrestre. C’est Lancelot del Acqs, son père qui fit de Galaad le maître des secrets nazaréens à 17 ans. Il est désigné au cours de la quête comme l’unique chevalier dont la pureté et la foi le rapproche le plus de Jésus : « Votre venue, bien qu’elle ne l’égale pas en importance, offre une si grande ressemblance avec celle de Jésus-Christ. Et, de même que les Prophètes, qui ont vécu bien longtemps avant lui, ont annoncé la venue de Jésus-Christ et prédit qu’il délivrerait l’humanité des chaînes de l’enfer, de même les ermites et les saints ont annoncé votre venue depuis plus de vingt ans ». Galahad fut mandé un jour par son grand-père le roi Pelles de Septimanie qui, mettant la main de Galahad sur son cœur, lui dit : « Mon enfant, le mal régit la terre et les enfants du Christ se déchirent à qui recevra après ma mort l’insigne honneur de garder le Graal. Aucun être sur la terre ne peut le porter à part toi et tes deux cousins Garin et Bohort. Mais vous devez vous défier de la cupidité et de l’orgueil d’Arthur qui ne recherche pas le service du Graal mais son honneur. Vous allez traverser la vaste mer et rendre la Sainte Coupe du Graal au Seigneur au Palais Spirituel de Sarraz. Il fut créé pour l’accueillir, il doit le recevoir en son sein. L’histoire des porteurs du Graal s’achève car le mal a pris possession de la terre. L’âge des ténèbres arrive à grands pas et nos enfants ne connaîtront plus la paix avant le retour de notre divin maître et père Jésus-Christ. Allez, partez sans attendre, fais tes adieux à ceux que tu aimes, il est possible que tu ne reviennes pas de cette aventure, et maintenant, reçois, cher enfant, ma bénédiction ». C’est Dandrane, sa fiancée, sœur de Garin, qui amena la nef destinée à emmener les trois compagnons à Sarraz. Là, elle leur fit connaître les secrets de la création et le rôle sacré des fils d’Adam et Eve. Dandrane fit avancer la quête à pas de géants car elle détenait l’ultime secret qui pouvait leur permettre de recevoir la chevalerie céleste : le don de soi jusqu’à mourir. En effet, Dandrane donna sa vie durant une escale pour que les trois chevaliers puissent s’échapper et rejoindre le palais spirituel de Sarraz. La sainteté de Galahad était si grande qu’il réalisa un miracle de guérison en fin de quête en faisant se lever un paralytique pour l’aider à porter la table sur laquelle la coupe du Saint-Graal est posée : « A son réveil, il regarda devant lui et vit la cité de Sarras. Une voix descendit alors sur eux qui leur dit : chevaliers de Jésus-Christ, sortez de cette nef ! Prenez à vous trois la table d’argent, portez-la dans la cité telle qu’elle est garnie mais ne la posez pas à terre avant d’être arrivés au palais spirituel, là où le Seigneur consacra José Faye, le premier évêque. Ils sortirent alors la table de la nef.

Mais, arrivé près de la porte, Galaad commença à fléchir sous le poids assez considérable de la table. Il aperçut alors un mendiant avec ses béquilles qui se tenait au pied de la porte pour demander l’aumône aux passants. Ceux-ci la lui faisaient volontiers pour l’amour de Dieu. « Brave homme, lui dit Galaad, viens ici et aide-moi à porter cette table jusqu’au château. -- Ha ! Seigneur, que dites-vous, au nom de Dieu ? Voici bientôt dix ans que je ne peux marcher sans aide !- Ne t’inquiète pas, répondit Galaad, mais lève-toi sans crainte car tu es guéri. Aussitôt l’homme essaya de se lever et, ce faisant, il se sentit aussi vigoureux que s’il n’avait jamais été malade. » . Galahad fut appelé dans la Quête du Graal : « Le chevalier désiré, celui qui descend de la noble race du roi David et du lignage de Joseph d’Arimathie . Ici, il faut lire le « Joseph Ha Rama Théo », c’est-à-dire Yeshuah-Joseph, le fils cadet de Jésus, l’Ha Rama Théo de sa génération. Galaad fut appelé également « le soldat du Christ, l’héritier du siège de Joséphé » (José Faye) et il était doté de la sagesse du roi Salomon. Arrivé à Sarraz, les trois chevaliers furent jetés durant un an et demi en prison par le roi Escorant. Délivrés à la mort du roi, les chevaliers virent leur compagnon Galahad élu Roi de Sarraz par le peuple : « Une fois maître du royaume, Galaad fit élever sur la table d’argent une arche d’or et de pierres précieuses (symbole de la nouvelle alliance éternelle de l’expiation de notre Seigneur Jésus-Christ qu’elle contenait) qui recouvrait le saint vase. Tous les matins à son réveil il venait avec ses compagnons devant le Saint-Graal et là, ils disaient tous leurs prières ». En 608, Galahad reçut alors avec ses compagnons sa Dotation c’est-à-dire à peu près 8 ans après le début de la quête du Graal. « Nous pénétrâmes en vêtements blancs immaculés comme notre cœur dans la Grande Chambre des Secrets (Salle Céleste). Là nous nous agenouillâmes et firent la promesse à Dieu de défendre toujours son règne et la justice jusqu’à la dernière goutte de notre sang. Trois personnages alors nous apparurent et reçurent notre serment avec toute la valeur qu’il revêtait aux yeux de Dieu. Puis, le ciel s’ouvrit au-dessus de nous et José Faye se présenta à nous. Il dit à Galahad qu’il serait désormais son compagnon de service dans l’oeuvre du Seigneur : « Sais-tu qui je suis ? Je suis Joséphé, Notre Seigneur m’a envoyé pour être ton compagnon. Pourquoi moi plus qu’un autre ? Parce que tu m’as ressemblé sur deux points : Tu as vu, tout comme moi, les secrets du Saint Graal et tout comme moi, tu es resté [chaste]. Il est donc juste que nous soyons réunis par cette vertu ».

Un chœur céleste se fit entendre et ses accents mélodieux remplit nos cœurs de joie. Les anges s’approchèrent de l’Arche de la Nouvelle Alliance, l’ouvrirent avec beaucoup de délicatesse et saisirent la Coupe Sacrée du Saint Graal dans un linge blanc, d’une telle blancheur qu’il éblouissait les yeux. Galahad était heureux, pour la première fois depuis la mort de sa chère Dandrane, il manifestait une joie toute sacrée. Il s’agenouilla et sa prosterna avec une grande révérence au passage du la divine Coupe puis s’effondra. Il rendit l’âme sous nos yeux avec dans le regard une béatitude inexprimable ».

C’était bien là le désir du cœur de Galahad. Il ne voulait pas survivre à l’enlèvement de la Coupe du Saint Graal et le Seigneur Jésus-Christ avait entendu sa prière. C’est pourquoi, il lui avait envoyé José pour venir le chercher et faire de lui son compagnon de service.Bohort de Gaunes et Garin de Monglane enterrèrent Galahad dans le jardin qui jouxtait le Palais Spirituel et Garin resta encore trois ans à veiller sur le Palais et à demander à Dieu qu’elle était sa volonté le concernant. Il était désormais l’un des trois derniers dotés de la Chevalerie Céleste dans le Monde et il était certain que ce privilège ne lui était pas réservé pour qu’il n’en fasse rien.

Conformément à la demande que Galaad avait faite au Seigneur de ne pas survivre après que la Coupe du Saint-Graal ait été enlevée de la terre, il expira en salle céleste. Les anges vinrent recueillir son âme, puis la Saint Coupe fut emportée au ciel et la Prêtrise fut enlevée de la terre.

Chapitre 22 : Bohors de Gaunes et ses descendants

Bohors, lui, quitta Sarraz en emportant l’évangile d’amour écrit de la main de Jésus-Christ et partit en Arménie rejoindre la mère de son Fils, Elyan le blanc, chevalier terrestre comme son père. Il devint exarque d’Afrique et prit le nom de son beau-père Héraklius. Elyan prit le nom d’Héraklius I, fondateur de la dynastie des Héraclides à Constantinople. En 614, les Perses prirent Jérusalem et s’emparèrent de la sainte croix. L’église du Saint Sépulcre fit réduite en cendres après leur passage. Héraklius I se fixa un point d’honneur d’aller délivrer la sainte croix. Il leva la première croisade de l’Histoire. Celle-ci ne fut pas souvent évoquée car cette croisade n’était pas organisée par le Pape. En 630, Héraklius I remporta la victoire contre les Perses à Jérusalem, libéra la ville et fit rebâtir l’Eglise du Saint Sépulcre. Quand il pénétra dans l’enceinte des écuries de Salomon, il y découvrit la vraie Croix, laissée là comme un rebus. Il s’agenouilla et s’abîma dans une prière fervente : « Ô mon auguste Père, toi qui me donna la vie en plénitude, je te rends grâce de me donner l’occasion de délivrer la Croix de ton Fils, de relever son église et te rendre l’honneur que tous tes fils te doivent. Je te rends mille grâces pour tous les dons que tu nous accordes. Père infiniment bon, je te demande bien humblement ta divine protection pour tous mes descendants qui porteront sur eux dignement ton saint nom ». Puis, il se dévêtit de ses ornements royaux et c’est en chemise de lin, et pieds nus comme Jésus le fit pour aller au Golgotha, qu’Héraklius I porta la croix avec fidélité et vénération jusqu’à l’Eglise du Saint Sépulcre et la plaça dans la grotte qui se situe en-dessous de l’édifice, à l’intérieur d’un coffre de marbre. Il s’agenouilla et dans une prière solennelle, s’engagea à protéger la vrais foi jusqu’à la mort. Héraklius I transmit à ses descendants l’évangile d’amour jusqu’à ce que Justinien II, dernier Empereur de Byzance parte en exil et transmette les principes de la Foi au Christ vue par l’église Desposynique disparue. Deux cents ans plus tard, cette église dite bulgare essaimera à travers toute l’Europe sous la dénomination d’Eglise Bogomile (Eglise des Amis de Dieu), et portera les ferments du mouvement religieux cathare. L’Evangile d’amour écrit de la main de Jésus-Christ sera l’unique relique des Cathares. C’est dans un panier, bien serré dans les bras d’une petite fille, qu’il quittera Monségur la nuit

précédant l’assaut final de la citadelle. On perd ensuite sa trace dans l’Histoire officielle et il est certain que l’Evangile de Jésus partit avec les quatre rescapés de Monségur qui allèrent se réfugier au Portugal. On perdit la trace de l’Evangile d’Amour, il semblerait qu’il ait été déposé sous la garde des religieux d’un monastère de Montserrat, mais l’Histoire n’en dit pas davantage. Il réapparut pourtant sous une autre forme : Le Christ en révéla le contenu et en dicta les pages à une humble religieuse du Couvent des Feuillants de Poitiers, Sœur Joséfa Menendez en 1923. Il est maintenant la propriété de l’Eglise Catholique et de l’Oeuvre de la Société du Sacré-Cœur et a pour titre « Un appel à l’Amour ». Les pages du message de Jésus concernant sa passion sont précieusement recopiées dans les pages du Chapitre 4 de ce récit.

Chapitre 23 : Garin vieillissant

Garin jeûna trois jours et trois nuits, restant en prière dans le Palais Spirituel afin de connaître la volonté de Dieu le concernant. Une voix lui parvint : « Tu as bien fait, mon fils de me consulter. Va et porte les rites de tes pères aux artisans qui de leurs mains construisent et bâtissent, afin qu’ils apprennent également à construire l’Homme. Que les secrets ne soient révélés qu’à eux seuls tout comme ce fut aux bâtisseurs du Temple de Salomon. Va et restaure la Pierre et l’Homme avec le ciseau et l’équerre. Garin ferma le Palais Spirituel derrière lui et se mit en route. Soudain, il entendit un grand vent souffler impétueusement derrière lui. Il se retourna et vit le Palais Spirituel en flammes. Il comprit alors que le Seigneur après avoir enlevé la Sainte Coupe ne pouvait laisser son écrin sur la terre à la merci des hommes méchants. A son retour en France, Garin convoqua les Maîtres Nazaréens, tels qu’Urien de Goure et tous ses compagnons. Il leur donna le message de la volonté du Très-Haut et son intention de créer parmi le peuple une loge comprenant des bâtisseurs qui seraient assujettis aux rites nazaréens et recevraient les grades antiques tout comme eux l’avaient reçu lors de leurs initiations successives. Après de multiples délibérations, il fut conclu que l’entreprise était sage et que les rites légués par Dieu à Adam et Eve ne devaient pas disparaître mais au contraire être enfin transmis au monde et ne plus être la propriété de quelques hommes choisis de notre famille. Comment il le fit, on ne sait, mais Garin constitua la première Loge des Compagnons du Devoir et y remit tous les rites, signes et secrets sacrés de Dieu.

Malheureusement, Garin paya de sa vie sa loyauté au dessein de Dieu. L’Eglise Romaine découvrit quelques années plus tard que les bâtisseurs de ses basiliques, chapelles et monastères possédaient désormais un savoir architectural nouveau. On ne sait comment les envoyés du Pape eurent connaissance de la parenté de Garin dans ce mouvement. Toujours est-il que l’évêque de Metz, Lancelin fit traduire Garin comme Apostat et lui confisqua ses terres. Ce dernier dût promettre de s’engager à la croisade pour lever la sanction. Mais l’évêque n’en avait pas fini avec lui. Il appela Guillaume l’Orgueilleux, de Monclin, le comte Fromont et son fils Fromondin. Il convoqua Garin dans un guet-apens. En pleine église, Garin se présenta. Le comte Guillaume frappa son compère dans le dos, lui donnant un grand coup de l’épieu poitevin. Garin tomba à terre. Mais Garin était une force de la nature, il se releva sur ses pieds et tira l’épée frappant de terribles coups. Quatorze personnes tombèrent sous ses coups. L’évêque Lancelin le frappa, ainsi que le vieux Fromont et son fils Fromondin lui infligeant la mort du valeureux et fidèle Hiram, le Bâtisseur. Recevant ces coups qui le distinguait dans sa mort comme le fidèle héritier des rites nazaréens, il ferma les yeux doucement et prononça dans un dernier râle : « Merci ». Garin venait de recevoir le baiser de paix de Jésus. L’Evêque fit alors entrer les paroissiens assemblés et un long sanglot de compassion s’éleva de la foule rassemblée, aimant son seigneur. Garin gisait là parmi ceux qu’il avait tués comme un chêne au milieu de petits arbres.