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Presses Universitaires du Mirail Violencias y tolerancias by Rodolfo de ROUX Review by: Pierre VAYSSIERE Caravelle (1988-), No. 75, NOUVEAUX BRÉSILS FIN DE SIÈCLE (Décembre 2000), pp. 241-242 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853872 . Accessed: 14/06/2014 09:24 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.136 on Sat, 14 Jun 2014 09:24:35 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

NOUVEAUX BRÉSILS FIN DE SIÈCLE || Violencias y toleranciasby Rodolfo de ROUX

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Presses Universitaires du Mirail

Violencias y tolerancias by Rodolfo de ROUXReview by: Pierre VAYSSIERECaravelle (1988-), No. 75, NOUVEAUX BRÉSILS FIN DE SIÈCLE (Décembre 2000), pp. 241-242Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853872 .

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Comptes rendus 24 1

les correspondants lusophones des deux rives de l'Atlantique). Chaque américaniste fera sa provende de tel ou tel index, mais il est à gager que ce seront le premier (« La grande bibliothèque »), le deuxième (« Usuels. Ouvrages de référence »), le septième (« Correspondance ») et le huitième (« Périodiques ») qui retiendront l'attention d'une majorité. A travers un prisme qui dit la curiosité de Larbaud et ses préférences, mais aussi sa renommée, c'est une très intéressante image de la littérature hispano-américaine de l'entre-deux-guerres que l'on voit se dessiner. Rose Duroux rappelle que Larbaud s'est plaint d'avoir perdu des livres et peut-être ces pertes sont-elles cause de certaines absences que l'on constate dans le premier index - mais rares sont, en fin de compte, les grands noms ou les grands titres qui font défaut. Dans la multitude d'utiles apports que l'on peut apprécier dans cet ensemble, nous insisterons sur ce que le premier index permet de mesurer en ce qui concerne les littératures nationales de l'Amérique hispanophone, ou du moins certaines d'entre elles. Car, comme on pouvait s'y attendre, et vu ce que furent aussi les grandes amitiés de Larbaud, le Mexique et l'Argentine se taillent la plus belle part dans le palmarès. Mais l'observation de ce qui a trait à des pays moins rayonnants, comme le Venezuela, la Colombie, l'Equateur et le Pérou, est riche en enseignements, et l'on voit quel était le besoin de reconnaissance d'une génération entière d'auteurs, dont la vie devait être et, on le sait, fut en vérité une longue fréquentation de la solitude, voire de l'asphyxie. Des écrivains pour qui l'environnement immédiat était trop souvent ingrat ont su frapper à la bonne porte - sans qu'il y ait toujours un écho. Mais pouvait-il en aller autrement là où Alfonso Reyes et Ricardo Güiraldes retenaient tellement l'amitié et l'attention ? Et la découverte de Joyce, très juste et très fine, ôtait forcément de l'éclat à des livres importants venus de recoins quasi improbables du continent latino-américain. Julio Garmendia, Tomás Carrasquilla, Pablo Palacio, José de la Cuadra - pour ne citer que quelques noms - sont au moins là, présents, eux que la postérité a reconnus, parfois avec une relative avarice. On voit aussi les intellectuels officiels essayant de se faire reconnaître loin du pouvoir qui les protégeait ou les impulsait : les vies littéraires nationales sont là aussi donc - un autre apport, un éclairage supplémentaire de ces index. Au total, autour de cet esprit cosmopolite dont les latino-américanistes n'en finissent pas de mesurer le rôle, ce n° 35 de la revue des Amis de Larbaud est une mine. Lecture à recommander et volume à faire figurer dans les bibliothèques de tous les Départements d'Études hispano-américaines.

Jacques GILARD Université de Toulouse-Le Mirait

Rodolfo de ROUX.- Violencias y tolerancias.- Bogota, Editorial Nueva América, 2000.- 115 p.

En quatre brefs chapitres nécessairement cursifs, Rodolfo de Roux survole l'histoire contemporaine d'une Amérique latine vue à travers le prisme grossissant de l'histoire colombienne et de l'histoire de l'Eglise catholique. Ou, plus précisément, c'est à travers ce double filtre que l'auteur s'efforce de porter un regard aiguisé, doublé d'une certaine appréciation morale sur l'histoire immédiate du sous-continent latin et chrétien. Comme beaucoup de pays européens, les jeunes républiques d'Amérique du Sud ont été pénétrées, dès le début de leur histoire chaotique, par les principes de la morale politique née en

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242 CM.H.LB. Caravelle

Europe : les notions de liberté, d'égalité, de fraternité, mais aussi de tolérance et de libération des peuples y ont fait leur timide chemin. Mais l'auteur nous rappelle, fort judicieusement, que toutes ces vertus ont été sans cesse bafouées par la violence politique, et trop souvent par l'oppression. A croire que la violence, «omniprésente et proteiforme», a toujours été le «négatif» photographique de l'Histoire, une violence récurrente et fatale, doublée d'une intolérance idéologique. L'auteur s'autorise même un retour en arrière (peut-être disproportionné ici) sur les grands avocats de la lutte contre l'intolérance, de Spinoza à Locke, de J. S. Mill à Alexis de Tocqueville... Difficile apprentissage que celui de la démocratie, si l'on en croit l'histoire des quarante dernières années du XXe siècle latino-américain.

Quand l'aveuglement enveloppe les histoires nationales, l'intolérance progresse. C'est bien le cas dans la pédagogie des histoires patriotiques, qui privilégient toujours le culte des héros, ces héros qui donnent leur nom à des places, à des rues ou à des fleuves : Bolivar, Sucre, San Martin... Mais cette historia de bronce (« coulée dans le bronze ») ne sert finalement que les mythes de l'oligarchie créole, sans doute parce qu'au départ, le désir d'indépendance était majoritairement « blanc » (ou défini comme tel). Et cette histoire officielle est loin d'avoir disparu dans la pédagogie actuelle de l'Histoire.

Avec le dernier thème abordé par ce petit livre de méditation civique, Rodolfo de Roux s'attaque à l'ultime utopie apparue dans le dernier tiers du siècle : celle de la théologie de la libération, pratiquée par des Chrétiens qui souhaitaient entrouvrir les portes du paradis dès leur présence sur la terre, en attente de paradis célestes plus hypothétiques. L'Eglise en pointe, celle qui se développe à partir des années 1960, s'est engagée fortement au service de la révolution, en s'appuyant à la fois sur les théologiens de la libération et sur les communautés ecclésiales de base. Aujourd'hui, cette « théologie engagée, historique, prophétique et pratique » est plutôt sur la défensive, face au nouvel ordre mondial. Si la révolution par la force est repoussée sine die, si la terre promise est toujours aussi éloignée, alors cette nouvelle théologie déjà vieillissante doit évoluer vers des analyses moins politisées, plus ouvertes, plus sensibles à la survie de toutes les minorités sociales, dans la réciprocité et la tolérance - le « post-modernisme » n'est pas évoqué par l'auteur, mais il pourrait l'être ici.

Tel paraît être le projet de Rodolfo de Roux : nous convaincre que l'histoire est prométhéenne, dans la mesure où les idéaux, battus en brèche ou menacés de l'être par des sociétés bloquées, méritent d'être relancés et réadaptés en permanence par des porteurs d'utopie qui ne craindront pas l'échec et qui traceront des pistes nouvelles, parfois vite effacées. Leçon d'optimisme, tempérée par une bonne dose de réalisme face à l'ampleur des défis : où est donc le point d'équilibre ?

Pierre VAYSSIERE Université de Toulouse-Le Mirail

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