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Nouvelle alternative de sélection et de classement des ovins Isma'il BOUJENANE Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan 1/ Depuis quelques années, une stagnation des performances de croissance des ovins des races Timahdite, Sardi, Béni Guil et Boujaâd a été observée. En effet, la sélection sur l'apparence externe, qui est utilisée depuis la mise en place de la Commission Nationale de Sélection et de Marquage (CNSM), était parfaitement justifiée et pleinement dans son rôle durant les années 1980 et 1990. Effectivement, durant cette période, elle a contribué à l'homogénéisation des races et à la sensibilisation des éleveurs à la notion de la pureté de la race. Or après l'année 2000, cette méthode de sélection n'est plus d'actualité et il a fallu la remplacer par une méthode plus efficace pour la création d'un progrès génétique. Dans les pays qui nous ont précédés en sélection ovine, la sélection se fait sur la base des valeurs génétiques additives ou index des animaux. Il est par conséquent urgent de passer à l'évaluation génétique et à sélectionner les ovins au Maroc sur leurs valeurs génétiques additives, seule à même d'engendrer un progrès génétique, loin de toute subjectivité. L'objectif de cet article est d'expliquer les sources de variation entre les performances des animaux et de proposer une alternative de sélection et de classement des ovins en vue d'une amélioration génétique ovine efficace. Sources de variation entre les animaux La performance d'un animal pour un caractère (phénotype) est le résultat à la fois de ses potentialités génétiques (génotype) et des conditions du milieu dans lesquelles il est élevé (environ- nement). Ainsi, les sources de variation entre les animaux sont d'ordre: • Génétique, puisque excepté les vrais jumeaux, il n'existe pas deux individus identiques gène par gène; ·Environnemental, puisque les effets de l'environnement masquent les différences génétiques entre,les animaux et font varier les performances dans tous les sens, de sorte que les animaux d'un potentiel similaire soient différents et ceux de potentiels différents soient similaires. A ce propos, il est à noter qu'en amélioration génétique des animaux, le terme « envi- ronnement » est très large et inclut les conditions générales d'élevage (troupeau), mais également d'autres facteurs tels que l'âge de la mère, le rang d'agnelage, la saison, l'année, le sexe, le mode de naissance, le mode d'élevage ... Par ailleurs, les différences génétiques entre les animaux peuvent être dues aux effets additifs des gènes, dont la somme est la valeur génétique additive, aux effets d'interaction entre les gènes de même locus (effets de dominance), dont la somme est la valeur génétique de dominance et aux effets d'interac- I'Eleveur , Numéro 23. Avril 2015 tion entre les gènes de locus différents (effets d'épistasie), dont la somme est la valeur génétique d'épistasie. Toutefois, parmi ces trois composantes du génotype, seuls les effets additifs des gènes sont transmis du parent au descendant, les effets de dominance et d'épistasie ne sont pas transmis; ils sont recréés à chaque génération. Par conséquent, la composante du géno- type qui intéresse le sélectionneur est la valeur génétique addi- tive. Objectifs de la sélection L'objectif de la sélection est de choisir les meilleurs animaux qui seront utilisés pour la reproduction. Toutefois, une sélec- tion efficace ne doit pas être basée sur les performances brutes des animaux, car elles sont le résultat à la fois du génotype et de l'environnement. Ainsi, il se peut qu'un animal possède une performance élevée (poids élevé par exemple), non pas parce qu'il est génétiquement supérieur, mais parce qu'il est élevé dans de bonnes conditions. En sélectionnant les animaux sur leurs performances brutes, il n'est pas étonnant de sélectionner des animaux qui ne sont pas génétiquement supérieurs, mais qui sont favorisés par les conditions du milieu dans lesquelles ils sont élevés. Par conséquent, si ces animaux sont utilisés comme reproducteurs, leurs descendants ne seront pas de bonne qua- lité. Pour s'approcher de la valeur génotypique ou valeur génétique totale de l'animal, les effets de l'environnement sont éliminés en utilisant la correction additive ou multiplicative. Ceci résulte en une performance corrigée. Effectivement, la sélection sur la performance corrigée est meilleure que la sélection sur la performance brute, mais elle aussi ne donne pas une entière satisfaction, car la valeur génotypique inclut aussi bien les effets génétiques additifs qui sont transmis du parent au descendant, que les effets génétiques non additifs qui ne sont pas transmis. De ce fait, la performance corrigée d'un animal, et donc sa va- leur génotypique, peuvent être élevées non pas parce que sa valeur génétique additive est élevée, mais parce que ses valeurs

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Nouvelle alternative de sélection et de classement des ovinsIsma'il BOUJENANEInstitut Agronomique et Vétérinaire Hassan 1/

Depuis quelques années, une stagnation des performancesde croissance des ovins des races Timahdite, Sardi, BéniGuil et Boujaâd a été observée. En effet, la sélection surl'apparence externe, qui est utilisée depuis la mise en placede la Commission Nationale de Sélection et de Marquage(CNSM), était parfaitement justifiée et pleinement dans sonrôle durant les années 1980 et 1990. Effectivement, durantcette période, elle a contribué à l'homogénéisation des raceset à la sensibilisation des éleveurs à la notion de la pureté de larace. Or après l'année 2000, cette méthode de sélection n'estplus d'actualité et il a fallu la remplacer par une méthode plusefficace pour la création d'un progrès génétique. Dans les paysqui nous ont précédés en sélection ovine, la sélection se fait surla base des valeurs génétiques additives ou index des animaux.Il est par conséquent urgent de passer à l'évaluation génétiqueet à sélectionner les ovins au Maroc sur leurs valeurs génétiquesadditives, seule à même d'engendrer un progrès génétique, loinde toute subjectivité.L'objectif de cet article est d'expliquer les sources de variationentre les performances des animaux et de proposer unealternative de sélection et de classement des ovins en vued'une amélioration génétique ovine efficace.

Sources de variation entre les animauxLa performance d'un animal pour un caractère (phénotype) estle résultat à la fois de ses potentialités génétiques (génotype)et des conditions du milieu dans lesquelles il est élevé (environ-nement). Ainsi, les sources de variation entre les animaux sontd'ordre:• Génétique, puisque excepté les vrais jumeaux, il n'existe pasdeux individus identiques gène par gène;·Environnemental, puisque les effets de l'environnementmasquent les différences génétiques entre,les animaux et fontvarier les performances dans tous les sens, de sorte que lesanimaux d'un potentiel similaire soient différents et ceux depotentiels différents soient similaires. A ce propos, il est à noterqu'en amélioration génétique des animaux, le terme « envi-ronnement » est très large et inclut les conditions généralesd'élevage (troupeau), mais également d'autres facteurs tels quel'âge de la mère, le rang d'agnelage, la saison, l'année, le sexe, lemode de naissance, le mode d'élevage ...Par ailleurs, les différences génétiques entre les animauxpeuvent être dues aux effets additifs des gènes, dont la sommeest la valeur génétique additive, aux effets d'interaction entreles gènes de même locus (effets de dominance), dont la sommeest la valeur génétique de dominance et aux effets d'interac-

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tion entre les gènes de locus différents (effets d'épistasie), dontla somme est la valeur génétique d'épistasie. Toutefois, parmices trois composantes du génotype, seuls les effets additifs desgènes sont transmis du parent au descendant, les effets dedominance et d'épistasie ne sont pas transmis; ils sont recréésà chaque génération. Par conséquent, la composante du géno-type qui intéresse le sélectionneur est la valeur génétique addi-tive.

Objectifs de la sélectionL'objectif de la sélection est de choisir les meilleurs animauxqui seront utilisés pour la reproduction. Toutefois, une sélec-tion efficace ne doit pas être basée sur les performances brutesdes animaux, car elles sont le résultat à la fois du génotype etde l'environnement. Ainsi, il se peut qu'un animal possède uneperformance élevée (poids élevé par exemple), non pas parcequ'il est génétiquement supérieur, mais parce qu'il est élevédans de bonnes conditions. En sélectionnant les animaux surleurs performances brutes, il n'est pas étonnant de sélectionnerdes animaux qui ne sont pas génétiquement supérieurs, maisqui sont favorisés par les conditions du milieu dans lesquelles ilssont élevés. Par conséquent, si ces animaux sont utilisés commereproducteurs, leurs descendants ne seront pas de bonne qua-lité.

Pour s'approcher de la valeur génotypique ou valeur génétiquetotale de l'animal, les effets de l'environnement sont éliminésen utilisant la correction additive ou multiplicative. Ceci résulteen une performance corrigée. Effectivement, la sélection surla performance corrigée est meilleure que la sélection sur laperformance brute, mais elle aussi ne donne pas une entièresatisfaction, car la valeur génotypique inclut aussi bien les effetsgénétiques additifs qui sont transmis du parent au descendant,que les effets génétiques non additifs qui ne sont pas transmis.De ce fait, la performance corrigée d'un animal, et donc sa va-leur génotypique, peuvent être élevées non pas parce que savaleur génétique additive est élevée, mais parce que ses valeurs

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génétiques de dominance et d'épistasie, qui ne sont pas trans-mises du parent au descendant, le sont.La sélection efficace, qui permet de réaliser un progrès géné-tique notable, est celle qui se base sur la valeur génétique ad-ditive. Toutefois, celle-ci n'est ni observée ni mesurée, elle estestimée à partir des propres performances de l'animal et/oudes performances des animaux apparentés (parents, descen-dants ...). La valeur génétique additive estimée est égalementappelée index, et l'estimation des valeurs génétiques addi-tives est appelée évaluation génétique ou indexation. Celle-ciest réalisée en utilisant entre autres la méthode des index desélection ou la méthode BLUP appliquée au modèle animal. Lestrois principaux piliers d'une évaluation génétique précise sontl'identification des animaux, l'enregistrement des généalogieset le contrôle de performances.

Signification de l'indexl'index d'un animal pour un caractère est une estimation desa valeur génétique additive pour ce caractère. C'est une va-leur numérique utilisée pour classer l'animal relativement auxautres. Il n'est pas constant durant toute la vie de l'animal, carc'est une valeur relative exprimée comme une déviation parrapport à une population de base. Théoriquement, environ 50%des animaux d'une population ont des index positifs et 50% ontdes index négatifs. A titre d'exemple, si l'index d'un bélier pourle poids au sevrage est de +4 kg, ceci signifie que les descen-dants de ce bélier pèseront au sevrage en moyenne 2 kg de plusque la moyenne de la population. En revanche, si l'index d'unbélier pour le poids à un an, par exemple, est de -6 kg, ceci signi-fie que ses descendants pèseront à un an en moyenne 3 kg demoins que la moyenne de la population.

FiabilitéIl est nécessaire que l'index d'un animal soit accompagné desa fiabilité, qui est le degré de confiance que l'on accorde àcet index. Elle est mesurée par le coefficient de détermination(CD) qui varie entre 0 et 1. La fiabilité d'un index dépend de laquantité d'informations utilisées pour l'évaluation génétique del'animal. Elle est utile pour raisonner l'intensité d'utilisation d'unbélier. Ainsi, une fiabilité faible (proche de 0), cas des jeunesbéliers, indique que l'index n'est pas précis et, par conséquent,

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le nombre de brebis auxquelles le bélier sera accouplé ou lenombre de doses d'lA à utiliser doit être limité. En revanche, unefiabilité élevée (proche de 1) indique que l'index est précis, etpar conséquent, le bélier peut être utilisé avec plus d'assurance.

Situation actuelle de la sélection ovine au MarocLe Maroc est parmi les rares pays en voie de développementqui ont un schéma de sélection fonctionnel et intégrant leséleveurs de différentes régions et de différentes races. Grâceaux efforts déployés par l'ANOC (Association Nationale Ovineet Caprine) depuis plus de deux décennies, ce schéma a permisd'homogénéiser les races ovines et de sensibiliser les éleveursà la notion de standard de la race et de pureté de la race. Deplus, les techniciens de l'ANOC n'ont pas cessé de prodiguerdes conseils aux éleveurs pour l'amélioration de la conduitede leurs troupeaux dans les domaines de l'alimentation, lareproduction, la santé .... Ils effectuent également un contrôlede performances (croissance, prolificité, viabilité ...) chez leséleveurs sélectionneurs. Actuellement, plusieurs milliersde données des cinq principales races ovines locales sontdisponibles dans la base de données de l'ANOe.Par ailleurs, la CNSM effectue des tournées annuelles chezles éleveurs sélectionneurs des différentes régions poursélectionner les meilleurs antenais et les meilleures antenaisesqui seront utilisés pour la reproduction dans chacune des racesTimahdite, Sardi, Béni Guil, Boujaâd, D'man, Mouton Blanc etd'origine importée. De plus, les antenais sélectionnés sur labase de l'apparence externe et de la conformation, et parfoisdu poids, sont classés en catégories: super, 1ère, 2ème et 3èmecatégories. Cette méthode de sélection se pratique depuis la findes années 1980 jusqu'à présent. Toutefois, si cette méthode desélection était justifiée avant les années 2000, car elle a permisd'homogénéiser les troupeaux ovins et de sensibiliser leséleveurs à la notion de la pureté des races, elle est actuellementdépassée et il est grand temps de passer à la sélection sur lesvaleurs génétiques additives, seule capable de créer un progrèsgénétique notable et d'améliorer les performances des racesovines marocaines. En effet, il est inconcevable que la sélectionbasée sur le standard de la race, et qui n'a même pas la valeurde la sélection phénotypique, crée un quelconque progrèsgénétique. A ce propos, l'analyse des performances des ovinsde race Timahdite, collectées de 1987 à 1999 dans la stationde Sidi Aïssa et dans les unités de la SNDE, et de race Sardi,

LEleveur , Numéro 23. Avril 2015

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collectées de 1983 à 2004 dans la ferme de Kra Kra, qui étaientpourtant des fermes de sélection de ces deux races, a montréque le progrès génétique réalisé durant toutes ces années, àtravers la sélection sur l'apparence externe telle qu'elle estpratiquée actuellement, est nul et même parfois négatif. Ceciprouve que l'amélioration des performances des différentesraces, qui a été observée durant les années 80 et 90 chez lesovins au Maroc, n'est que phénotypique due à l'améliorationdu mode de conduite à la suite du travail de l'ANOC, et n'estnullement le fruit d'une quelconque amélioration du potentielgénétique. D'ailleurs, les membres de la CNSM eux-mêmes ontconstaté que les performances des ovins ont stagné depuisquelques années, car l'amélioration du mode de conduite aépuisé toute ses ressources.Par ailleurs, le classement des béliers en catégories sur labase de l'apparence externe est incorrect et induit même leséleveurs en erreur. Car nombreux sont les éleveurs qui ont étédéçus de la qualité des agneaux nés d'un bélier classé super, ouqui se sont souvent rendus compte que les béliers mal classés(2ème ou 3ème catégorie) produisent des agneaux qui sontmeilleurs que ceux issus des béliers mieux classés (super ou1ère catégorie). Ajouté à cela, le fait que le mode de sélectionactuel reste favorable à des jugements moins objectifs.

:iouvelle alternative de sélection et de classementIl a été démontré précédemment que la meil1eure méthode desélection est celle qui se base sur les valeurs génétiques additives.Au niveau de l'ANOC, tout est prêt pour passer facilement etsereinement à l'évaluation· génétique. En effet, les agneauxsont identifiés à la naissance, les généalogies sont enregistréeset le contrôle de performances est réalisé par les techniciensde l'ANOe. Il reste néanmoins à améliorer un peu la qualité del'information collectée. A cet égard, l'ANOC s'investit depuisquelques années déjà à améliorer la qualité de l'informationcollectée, entre autres par l'initiation de l'identificationélectronique conjuguée au contrôle de performances, maisaussi par le développement de la décentralisation des basesde données et de l'outil informatique. De plus, les donnéesdu contrôle de performances sont saisies sur ordinateur etles index des animaux de certaines races sont même calculéspar la cellule de génétique de l'ANOe. Il ne manque que lavolonté de vouloir et d'accepter à adopter les résultats de

I'Eleveur . Numéro 23. Avril 2015

l'évaluation génétique comme unique méthode de sélection etde classement des ovins à l'échelle nationale.Ma proposition, à ce propos, est de calculer les index des ovinsdes différentes races par la cellule génétique de l'ANOC (on peutcommencer dans un premier temps par une ou deux races), declasser les animaux par ordre décroissant sur la base de leursindex (GMQI0-30, GMQ30-70, poids à 30 jours ou poids à 70jours ...), de sélectionner les '50% premiers et d'éliminer le reste. Enprincipe, les 50% sélectionnés sont ceux ayant des index positifspour le caractère à améliorer et les 50% éliminés sont ceux ayantdes index négatifs. Les antenais sélectionnés sont ensuite classésen catégories sur la base de leurs index. Ainsi:- Les 5 à 10% meilleurs antenais seront classés en catégorie« Super»- Les 15% antenais suivants seront classés en 1ère catégorie- Les 15% antenais suivants seront classés en 2ème catégorie- Les 10 à 15% antenais suivants seront classés en 3èmecatégorie.Pratiquement, le jour de son passage dans un élevage, la CNSMsera munie de la liste des antenais sélectionnés et de leurclassement en catégories qui lui sera délivrée par la cellule degénétique de l'ANOe. Le travail de la CNSM consistera alors àpasser les animaux sélectionnés (les 50% premiers ayant desindex positifs) un à un pour s'assurer qu'ils sont conformesau standard de la race et qu'ils sont indemnes de tares oude défauts. De cette façon, l'importance sera accordée à lasélection génétique au détriment de la sélection sur l'apparenceexterne, tout en préservant le travail des experts de la race etla place de leur méthode de sélection aux yeux des éleveurs. Enconséquence, la subjectivité souvent décriée par les éleveursaura disparu et elle cédera la place au travail et aux effortsfournis. C'est de cette façon qu'un vrai progrès génétique seracréé.En outre, afin qu'un grand nombre d'éleveurs puisse profiterdes meilleurs béliers sélectionnés, il est impératif et mêmeurgent de développer l'insémination artificielle ovine à grandeéchelle dans notre pays. Cette technique de diffusion des gènesest un outil indispensable qui facilitera le testage des jeunesbéliers, permettra la connaissance de la paternité des agneauxet favorisera les connexions génétiques entre les troupeaux. Cequi, par ricochet, contribuera à l'amélioration de la précision de

l'évaluation génétique et de la fiabilité des index.

ConclusionLes sources de variation entre les animaux sont à la foisgénétiques et environnementales. La sélection réalisée surl'apparence externe, qui a permis l'homogénéisation des raceset la sensibilisation des éleveurs à la notion de standard, a faitson temps, mais elle est inefficace quant à la vraie améliorationgénétique des performances. Elle doit nécessairement êtreremplacée par la sélection sur les valeurs génétiques additives.Ainsi, il est important de procéder dans le cadre d'un schéma desélection à l'évaluation génétique des ovins et le classement desantenais sur la base de leurs valeurs génétiques additives.