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DU PLEIN AIR AU SPORT DE NATURE NOUVELLES PRATIQUES NOUVEAUX ENJEUX PAR O. BESSY, M. MOUTON L'objectif de cet article (1) est de montrer comment les sports de nature se sont progressivement imposés dans le discours dominant, véhiculant de nouvelles pratiques et répondant à de nouveaux enjeux de société. Si l'expression plein air est encore uti- lisée de nos jours, son usage s'explique davantage par l'antériorité historique du concept et la diversité des termes employés pour signifier les activités physiques et sportives (APS) prati- quées en milieu naturel, que par la référence à des finalités particulières. Force est de constater que le terme est de moins en moins d'actualité. Les activités physiques de pleine nature (APPN) puis récemment les sports de nature lui ont ravi la vedette à l'oral comme dans les écrits. À cet égard, le vocabulaire employé n'est jamais neutre. Derrière les mots se cache une évolution qui dépasse la simple rhéto- rique linguistique. Reste que l'itiné- raire d'un concept n'est pas simple à séquencer en période tellement les significations sont multiples, les che- vauchements présents et les transitions parfois longues. LES PRATIQUES DE PLEIN AIR OU L'ENJEU D'UNE NATURE SUPPORT D'UNE MEILLEURE HYGIÈNE DE VIE ET VECTEUR D'UN IDÉALISME POLITIQUE La naissance du plein air Les pratiques de plein air trouvent leur origine durant la seconde moitié du 19 e siècle, en cor- rélation avec la montée en puissance de la thé- matique de l'air, qui n'est plus envisagée uni- quement sous sa fonction respiratoire, mais aussi en relation avec l'idée de nature. L'air est assimilé à l'environnement qui nous entoure et vivre au grand air en échappant aux miasmes de la société industrielle est valorisé car synonyme de bonne santé [1]. Non seule- ment, les hygiénistes de l'époque s'emploient à vanter les mérites du grand air, mais ils y associent l'exercice physique pratiqué en milieu naturel. Ces conceptions naturistes trouvent leur concrétisation au début du 20 e siècle dans la méthode hébertiste [2]. Méthode qui se situe à la fois dans la nature et l'air du temps [3]. Elles témoignent de vastes projets moralisateurs. Revenir à la nature c'était promouvoir une vertu contre une décadence [4]. L'institutionnalisation et la diffusion De même, le développement naissant du sport ne s'effectue pas sans les activités se déroulant en milieu naturel (aviron, voile, alpinisme, etc.) qui sont les premières à se doter de struc- tures administratives. À titre d'exemple, la Société de l'émulation nautique voit le jour en 1859, le Club alpin français en 1874 et la fédé- ration française des sociétés d'aviron est créée en 1890. Reste que ces pratiques de plein air sont réservées durant cette période à une élite sportive ou sociale. Il faut attendre les réformes du Front popu- laire pour voir l'idéologie et les pratiques du plein air commencer à se diffuser plus large- ment dans la société. La généralisation des congés payés, les progrès des transports et EPS № 309 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2004 67 Revue EP.S n°309 Septembre-Octobre 2004 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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DU PLEIN AIR AU SPORT DE NATURE

NOUVELLES PRATIQUES

NOUVEAUX ENJEUX

PAR O. BESSY, M. MOUTON L'objectif de cet article (1) est de montrer comment les sports de nature se sont progressivement imposés dans le discours dominant, véhiculant de nouvelles pratiques et répondant à de nouveaux enjeux de société.

Si l'expression plein air est encore uti­lisée de nos jours, son usage s'explique davantage par l'antériorité historique du concept et la diversité des termes employés pour signifier les activités physiques et sportives (APS) prati­quées en milieu naturel, que par la référence à des finalités particulières. Force est de constater que le terme est de moins en moins d'actualité. Les activités physiques de pleine nature (APPN) puis récemment les sports de nature lui ont ravi la vedette à l'oral comme dans les écrits. À cet égard, le vocabulaire employé n'est jamais neutre. Derrière les mots se cache une évolution qui dépasse la simple rhéto­rique linguistique. Reste que l'itiné­raire d'un concept n'est pas simple à séquencer en période tellement les significations sont multiples, les che­vauchements présents et les transitions parfois longues.

LES PRATIQUES DE PLEIN AIR OU L'ENJEU D'UNE NATURE SUPPORT D'UNE MEILLEURE HYGIÈNE DE VIE ET VECTEUR D'UN IDÉALISME POLITIQUE

La naissance du plein air Les pratiques de plein air trouvent leur origine durant la seconde moitié du 19e siècle, en cor­rélation avec la montée en puissance de la thé­matique de l'air, qui n'est plus envisagée uni­quement sous sa fonction respiratoire, mais aussi en relation avec l'idée de nature. L'air est assimilé à l'environnement qui nous entoure et vivre au grand air en échappant aux miasmes de la société industrielle est valorisé car synonyme de bonne santé [1]. Non seule­ment, les hygiénistes de l'époque s'emploient à vanter les mérites du grand air, mais ils y associent l'exercice physique pratiqué en milieu naturel. Ces conceptions naturistes trouvent leur concrétisation au début du 20e siècle dans la méthode hébertiste [2].

Méthode qui se situe à la fois dans la nature et l'air du temps [3]. Elles témoignent de vastes projets moralisateurs. Revenir à la nature c'était promouvoir une vertu contre une décadence [4].

L'institutionnalisation et la diffusion De même, le développement naissant du sport ne s'effectue pas sans les activités se déroulant en milieu naturel (aviron, voile, alpinisme, etc.) qui sont les premières à se doter de struc­tures administratives. À titre d'exemple, la Société de l'émulation nautique voit le jour en 1859, le Club alpin français en 1874 et la fédé­ration française des sociétés d'aviron est créée en 1890. Reste que ces pratiques de plein air sont réservées durant cette période à une élite sportive ou sociale. Il faut attendre les réformes du Front popu­laire pour voir l'idéologie et les pratiques du plein air commencer à se diffuser plus large­ment dans la société. La généralisation des congés payés, les progrès des transports et

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l'action volontariste de mouve­ments laïques ou confessionnels (scoutisme, auberges de jeunesse, centres Léo Lagrange, UFCV. CEMEA, Glénans, etc.) favorisent les relations avec la nature. Même s'il faut relativiser ce phénomène en considérant que la migration des vacances manque autant de structures que de représentations [5], il n'empêche que les pratiques de plein air s'inscrivent de plus en plus dans le paysage français. Elles trouvent d'ailleurs un écho significatif dans le milieu scolaire puisqu'une demi-journée de « plein air » est instaurée en 1937 par J. Zay et institutionnalisée par les IO d'EP en 1945. Le dévelop­pement des classes transplantées en milieu naturel (classes de neige en 1953, classes vertes en 1962 et de mer en 1964) ainsi que la publication de travaux pédagogiques et didactiques sur le thème du plein air s'inscrivent dans cette logique.

Les activités de plein air se sont jusque dans les années 1970 posées comme antinomiques des valeurs développées par la société indus­trielle. En privilégiant un cadre d'exercice qui se situe à l'extérieur des maisons, des écoles et des salles de gymnastique, elles apparaissent comme compensatrices d'un mode de vie sédentaire et d'un environnement délétère. Mais le plein air est aussi porteur d'une philo­sophie teintée de pacifisme et d'écologie qui remet en cause l'idéologie du progrès et les valeurs matérialistes. Les premiers surfeurs ou grimpeurs incarnent bien cette génération de pratiquants. Ils mettent en exergue un corps affectif et libre en réaction aux visions techni-cistes et rationnelles de l'univers compétitif et en même temps vénèrent la nature à la recherche d'une harmonie cosmique [6, 7, 8]. Les pratiques de plein air privilégient donc une nature utilitaire susceptible de contribuer à la santé de la personne et/ou de répondre à un idéal de vie. Elles possèdent ainsi une spé­cificité propre en conformité avec les repré­sentations de l'époque. Elles ont, enfin, une identité originale car elles se différencient des pratiques sportives traditionnelles, à l'image de leurs adeptes.

LES APPN OU LA REVENDICATION D'UNE NATURE TERRAIN DE JEU ET D'AVENTURE

Jouer avec la nature Progressivement, l'action de l'homme sur la nature se fait de plus en forte. Il ne s'agit plus simplement d'être dehors, pour prendre l'air et s'oxygéner ou pour faire, dans certains cas, les mêmes choses qu'à l'intérieur (par exemple de la gymnastique), mais au contraire pour profiter de la nature, s'amuser avec les éléments (eau, terre, air, neige), en bref « s'éclater ». Les activités de plein air devien­nent les activités physiques de pleine nature (APPN). Elles connaissent un essor particulier dans les années 1980-90 à la faveur d'une évo­

lution des valeurs qui privilégient un nouveau rapport à soi, aux autres et à la nature [9]. La politique d'aménagement du territoire initiée par le premier gouvernement gaulliste au début des années 1960 [101 y contribue également. La définition des APPN est déjà révélatrice de ce changement de perspective. Elles sont défi­nies à l'époque comme l'ensemble des activi­tés (parapente, deltaplane, ski. escalade, ran­données pédestre et équestre, VTT, canoë kayak, plongée, surf, voile, etc.) se déroulant en milieu naturel dans un but de progression avec ou sans engin. La motricité mise en jeu nécessite un décodage des informations et un contrôle de ses émotions en relation avec une prise de risque relative, liée à l'incertitude plus ou moins grande du milieu.

Des modalités de pratiques différenciées L'investissement pluriel des pratiquants dans les espaces naturels à la recherche de sensa­tions multiples (ludisme, extrême, bien-être, découverte, convivialité) est aussi révélateur d'un nouveau rapport à la nature. De multiples

modalités de pratique se dévelop­pent ainsi au cœur d'une nature extrêmement diverse mais que l'on peut baliser, d'un côté, par une nature sauvage et de l'autre, par une nature domestiquée. La nature sauvage, dure, vierge, synonyme d'adversité est repré­sentée par les contrées les plus hostiles de la planète (déserts, hautes montagnes, océans, forêts tropicales) et recherchée par une minorité de pratiquants en mal d'extrême. Elle n'est pas ou très peu aménagée et se trouve être le théâtre des grandes expéditions ou encore des raids et défis en tout genre (raid Gauloise, marathon des sables, Vendée Globe, etc.). La nature domestiquée, douce, urbanisée, synonyme de parte­naire, est aménagée dans le but

d'en faciliter l'accès au plus grand nombre. Les milieux péri-urbain (bases de loisirs, par­cours santé, etc.) et ruraux (stations VTT, voile et ski, centres et pistes équestres, sen­tiers de randonnée, espaces de loisirs de pleine nature), sont concernés. Deux types de nature, l'une sauvage et l'autre aménagée s'opposent et ont chacun leur public [6].

L'environnement comme cadre de pratique Dans cette logique, la question n'est pas de savoir quels sont la place et le rôle de l'homme dans son milieu, mais comment utiliser au mieux un terrain d'action pour atteindre des objectifs autocentrés. Dans le meilleur des cas, les APPN favorisent l'accès à la connais­sance de l'environnement. Cette notion est plutôt considérée dans son aspect étroit, c'est-à-dire ce que l'entendement commun appelle « la nature », en fait, tout ce qui n'est pas humain. Il est question de « milieux » de pra­tique et la nature est qualifiée de « pleine » au sens où elle n'est ni aménagée, ni habitée. Il s'agit ici d'un individu ou d'un petit groupe d'individus, de toute façon en grande autono­mie, confronté à un milieu naturel vierge de présence humaine. L'environnement est seule­ment un « cadre » de pratique, est utilisé à des fins hédonistes et/ou compétitives. Le sportif ne cherche pas à s'intégrer au milieu. Il est de passage et peu lui importe le biotope. Demain il sera ailleurs pour profiter d'un autre « spot ». L'exemple du surf est à cet égard très édifiant. Il s'est « sportivisé » en s'institution­nalisant et en organisant ses propres compéti­tions. Il s'est « marchandise » en intégrant la logique économique de marché. Plus de fuite de la société mais une implication plus ou moins importante dans la commercialisation et l'institutionnalisation, plus de dénigrement des valeurs matérialistes mais des préoccupa­tions rentabilisatrices, plus de voyage sans retour, les surfeurs se sédentarisent. L'écolo­gie s'estompe dans sa connotation cosmique, moins idéaliste et puriste, elle s'ancre dans la réalité pour tenter de défendre une qualité de la pratique, juste pour ne pas surfer entre les détritus [7]. Le développement des APPN symbolise donc le passage d'une nature passive qui agit sur la

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HARIS MIHICH (VANDYSTADT) personne a une nature vivante que le pratiquant cherche à domesti­quer et à explorer en tous sens. Elle est assimilée prioritairement à un terrain de jeu et d'aventure que chacun modèle à sa convenance [11, 12]. Les enseignants d'EPS contribuent à la diffusion de ces activités et de leurs modèles en relation avec le développement des loisirs [13] et « l'hédonisation » de la société [9, 14]. Mais les APPN sont aussi l'objet de théorisation visant à montrer leurs interactions avec les domaines socio-écono­mique, technologique, psycho-bio­logique et didactique. L'organisation quatre années durant des Assises des APPN (1990, 1992, 1994, 1997) par l'UFRSTAPS de l'université Paul Sabatier de Toulouse, en témoigne. Cette initiative univer­sitaire se veut être, en effet, le rendez-vous de tous les enseignants-chercheurs qui s'y inté­ressent. Les thèmes abordés et notamment les relations avec le développement socio-écono­mique des régions, préfigurent les nouveaux enjeux des sports de nature.

LES SPORTS DE NATURE : UN NOUVEAU CONCEPT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

La période récente voit l'apparition du terme sport de nature. Est-ce une simple fantaisie linguistique ou cette appellation est-elle révé­latrice d'un nouveau statut pour ces pratiques et d'une prise en compte d'autres enjeux ? Un certain nombre d'indicateurs nous incite à pencher pour la seconde hypothèse.

Un nouveau contexte sportif Le processus de diffusion du sport dans la société durant les deux dernières décennies est une première donnée explicative. Le sport a envahi notre quotidien, des activités du loisir aux écrans de télévision et à la publicité. Le sport est sorti du sport. Il participe au déve­loppement économique. Il est devenu une

norme sociale, contribue à la valorisation des territoires et devient le terme générique pour signifier toute forme de pratique, tellement il s'apparente à l'un des mythes majeurs de notre temps [15]. Sa définition s'est donc élar­gie et les activités physiques se déroulant en milieu naturel ne pouvaient rester longtemps en dehors de cette « sportivisation » de la société. De même, les bouleversements les plus significatifs de la pratique sportive trou­vent un écho notable au sein des sports de nature. En effet, ces derniers favorisent le développement de projets sportifs très diffé­rents, de la compétition au jeu avec les élé­ments, de la découverte d'un environnement à la recherche de bien-être. Ils permettent des modalités de pratique extrêmement variées, des plus structurées aux plus informelles, en privilégiant les formes auto-organisées qui sont aujourd'hui les plus prisées par les prati­quants [16, 17]. Ils symbolisent l'ouverture des lieux d'exercice corporel en rendant accessibles de nouveaux espaces sportifs au cœur de la nature (stations de ski, de VTT, de voile, de surf, stade de vol libre, via ferrata, parcours acrobatiques en forêt, etc.) ou en milieu urbain et péri-urbain (structures artifi­cielles d'escalade, rivières ou plans d'eaux artificiels, etc.). Les sports de nature partici­

pent donc au double processus d'urbanisation de la nature et de naturalisation de la ville [12] et en même temps reflètent les innova­tions les plus remarquables en matière d'aménagement [18]. Ils incarnent la nouvelle génération d'événements sportifs à vocation participative [19] que ce soit par l'intermédiaire de manifestations de masse monodisciplinaires (marche, course à pied, VTT, ski de fond, canoë-kayak, escalade) ou encore par l'organisation d'épreuves nature-aventure à caractère multidisciplinaires (Rando raid, Défi vert, etc.). La nouvelle place occupée aujour­d'hui par les pratiques physiques se déroulant en milieu naturel au

sein de la demande sportive est aussi un fac­teur à prendre en compte. Si hier les APPN étaient encore réservées à une certaine élite sportive ou sociale, c'est de moins en moins vrai aujourd'hui. Selon l'enquête MJS/INSEP menée en 2000 sur les pratiques sportives en France, un Français sur trois entre 15 et 75 ans s'y adonne. D'après une étude menée par BVA en 2001 : nous serions 36 millions à pra­tiquer au moins une activité de pleine nature. Enfin un récent sondage (2), révèle que 73 % des citadins français sont adeptes des sports de nature.

Au-delà des chiffres qui varient selon les échantillons et les activités prises en compte dans la définition de ces derniers, il s'agit bien d'un phénomène de société. Les sports de nature marquent fortement de leur empreinte les contours du paysage sportif actuel. Leur développement ne relève pas d'un effet de mode mais au contraire d'une tendance lourde installée dans la durée qui octroie à ces der­niers un nouveau statut porteur de nouveaux enjeux.

L'émergence du concept de développement durable Si le souci écologique, se fait sentir dès les années 1970-80 avec les premiers grands

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combats de « Greenpeace » et l'émergence des partis politiques qualifiés de « vert », la prise de conscience d'une nature vulnérable que l'homme a la capacité potentielle de détruire n'apparaît qu'au tournant des années 1990-2000. L'interdépendance étroite entre la survie de l'humanité et celle de son environ­nement est portée par des courants d'analyse théorique de type systémique. Le slogan Pen­ser globalement, agir localement passe dans le vocabulaire commun en relation avec la perception massive du danger qui pèse sur la planète. Jamais aucune civilisation n'a à ce point compris qu'elle domine et agit sur l'équilibre global de l'écosystème. Les pro­moteurs d'un autre développement, plus sou­cieux de replacer l'homme au centre de ses activités économiques, au cœur de son envi­ronnement naturel et de ses responsabilités individuelles et communautaires, commen­cent a avoir davantage d'audience. Le concept de « développement durable », est popularisé en 1987 par Mme Brundland, alors Premier ministre norvégien qui le définit comme : un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il est au cœur du sommet de la Terre de Rio en 1992 avant d'avoir son propre som­met mondial à Johannesburg en 2002. Très usité aujourd'hui, le développement durable, est souvent perçu comme une expression vide de sens, ou encore comme une belle promesse affichée dans les discours de communication des pays développés. Or, de nombreux auteurs considèrent [20, 21, 22. 231 qu'il s'agit d'une notion fondamentale car elle s'inscrit dans le sens de l'histoire et est résolument tournée vers l'avenir. Elle oblige, en effet, à s'interro­ger sur la finalité sociale de ce que nous fai­sons et sur le devenir de la planète. La notion d'empreinte écologique, qui peut être définie comme la mesure de la pression qu'exerce l'homme sur la nature pour subvenir à ses besoins de consommation de ressources et d'absorption de déchets, nous permet de bien comprendre la situation. En effet, l'empreinte écologique de l'humanité a dépassé la capa­cité de charge de la terre. Nous vivons en sur­régime par rapport aux ressources de la pla­nète. Les écosystèmes de la terre ne peuvent plus soutenir le niveau actuel d'activité écono­mique et de consommation matérielle. Pou­vons-nous continuer à nous développer éco­nomiquement en laissant de côté des milliards de personnes ? Comment arriver à un déve­loppement partagé et équilibré entre les diffé­rentes nations, entre les différents groupes sociaux ? Le propos de Danielle Nocher résume bien notre pensée : Le développement durable est l'idée majeure du siècle, une valeur montante, une valeur fédératrice, une valeur ajoutée [23].

L'approche la plus diffusée aujourd'hui (ministère de l'écologie et du développement durable) vise à définir le développement durable comme la prise en compte, à part égale et simultanée, de trois objectifs dans les domaines économique, social et environne­mental (schéma 1). Cinq principes nouveaux associés à cette défi­nition visent la recherche d'un meilleur équi­

libre et d'une réelle éthique pour la commu­nauté humaine : une approche plus transver­sale et systémique. une meilleure articulation du court et du long terme, une meilleure coor­dination du local et du global, une solidarité spatiale et temporelle et une nouvelle gouver­nance basée sur la concertation et la participa­tion des individus aux décisions. Ils structu­rent l'élaboration des « Agendas 21 » propres à chaque région du globe. A cet égard, la subsistance d'une biodiversité la plus grande, le maintien d'une richesse glo­bale du biotope passe immanquablement par la prise en compte d'activités humaines non destructrices. Hormis les rares zones de réserve intégrale, tous les milieux de pratique des sports de nature sont ou ont été investis par l'activité humaine. L'impact du tourisme mondial et la recherche par les catégories

aisées des sociétés industrialisées de zones préservées sont à l'heure actuelle une nouvelle modalité d'exploitation de territoires peu peu­plés et peu dégradés. Il est tout à fait paradoxal de voir comment certaines régions de la pla­nète qui ont été tenues à l'écart de l'industria­lisation du 19° et du 20e siècles et donc d'une certaine prospérité, transforment aujourd'hui en avantage ce qui a été pendant plus d'un siècle un handicap. La manne de l'économie touristique retombe maintenant grâce à ce qui a provoqué auparavant leur relégation (éloi-gnement des axes de transport, difficulté d'ac­cès, absence de matières premières, etc.). Le tourisme est en passe de devenir la première industrie de la planète en terme de chiffre d'affaires. A côté des valeurs traditionnelles (monuments historiques, artistique, etc.), les sites « naturels » et les pratiques de sports de nature qui y sont possibles deviennent des fac­teurs dominants des migrations estivales. La préservation de ces lieux et le maintien des populations qui les ont traditionnellement exploités et préservés est un devenu un enjeu majeur. Cette nouvelle perception de l'environnement n'est pas sans conséquence sur la représenta­tion des sports nature et sur leur rôle en matière de développement durable.

De nouveaux enjeux pour les sports de nature Depuis une dizaine d'années, les sports de nature ont dépassé le seul intérêt hygiénique ou ludique pour les pratiquants. Ils sont deve­nus plus que du sport, des vecteurs de structu­ration des territoires qui tissent des relations étroites avec le développement durable. Les loisirs sportifs et les multiples espaces appro­priés participent à une dynamique spatiale qui déborde largement le seul phénomène sportif et pose la question des enjeux territo­riaux [24]. Au carrefour d'enjeux écono­miques, socio-culturels, environnementaux et identitaires, les sports de nature interpellent de plus en plus les différents acteurs concernés (politiques, économiques, institutionnels) soucieux à la fois de préserver l'environne­ment et de profiter des retombées positives de ces derniers sur la vie locale. Un certain nombre d'indicateurs balisent l'émergence de cette nouvelle problématique. Tout d'abord, on peut noter des initiatives et des productions essentiellement centrées autour d'une réflexion sur les relations entre sport et environnement. La mise en place en 1993 d'une commission « Sport et environne­ment » est un premier élément. Elle permet d'instaurer un dialogue constructif entre des institutions (ministères de l'environnement, de la Jeunesse et des sports et CNOSF) des élus des collectivités et des associations (France nature environnement) qui se sont longtemps ignorés ou opposés dans le but de favoriser une gestion équilibrée des activités et des espaces naturels. Elle connaîtra des for­tunes diverses au gré des alternances poli­tiques. La thématique « sports et environne­ment » choisie par la 8L université sportive d'été organisée par l'Union nationale des clubs universitaires (UNCU) et l'Union syndi­cale des journalistes sportifs français (USJSF)

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est aussi très significative. À cette occasion, Michel Bouet situe l'homme comme acteur d'une globalité complexe qui ne peut être réduite à une quelconque opposition. Il faut garder présent à l'esprit le fait que tout envi­ronnement est indissociablement physique, psychologique, social et symbolique. L'oppo­sition entre nature et culture est désuète [...]. Entre sport et écologie il ne saurait donc s'agir que d'alliance, de mutuelle compréhen­sion et d'action solidaire [25]. P. Charetton conclut, pour sa part, un état des lieux problé­matique de l'impact des pratiques sportives sur l'environnement en mettant l'accent sur la clé d'un changement d'attitude. Changer l'éthique de ces pratiques, ne plus vouloir lutter et conquérir la nature mais se fondre en elle et mieux en profiter [26] ? Cette préoc­cupation environnementale trouve même en 2000 une tribune économico-juridique (3) [27]. La problématique s'élargit ensuite aux condi­tions à réunir pour favoriser le développement durable des différents territoires. Les Cahiers Espaces en offrent un bon aperçu. Si dès 1994, quelques articles abordent cette thématique (4), il faut attendre 1997 pour voir le problème réellement posé dans sa globalité (5). L'article de D. Cheminade [28] pose bien la question des relations entre les pratiques de loisirs et de tourisme sportif de nature et leurs dimensions économiques et environnementales. Il est illustré par le développement d'études de cas montrant comment les sports de nature parti­cipent au développement local [10, 29, 30]. Le changement de siècle consacre l'appella­tion sports de nature et voit s'intensifier les manifestations et les productions centrées sur la problématique des loisirs et du tourisme sportif de nature en relation avec le dévelop­pement durable des territoires (6, 7, 8). Les premières rencontres nationales du tourisme et des sports de nature, organisées à Millau en octobre 2003, parachèvent cette dynamique révélatrice de nouveaux enjeux et fondatrice d'une nouvelle filière. Ce rendez-vous s'est positionné comme un espace-temps privilégié d'échanges et de propositions pour la mise en œuvre de stratégies de développement du tou­risme et des loisirs sportifs de nature. Enfin, la place chaque jour plus importante prise par ces sports dans les média révèle leur enracinement culturel dans la société occiden­tale. La création toute récente (octobre 2002) d'une lettre à diffusion nationale, intitulée La lettre de l'aventure et des sports de nature, est de ce point de vue très parlante. Cette effer­vescence théorique et médiatique autour des sports de nature a certainement contribué à une meilleure connaissance des enjeux véhi­culés par ces derniers.

Le rôle des différents acteurs Face à ces nouveaux enjeux des loisirs et du tourisme sportif de nature, les différents acteurs concernés agissent dans le même sens tout en se positionnant de manière particulière en fonction des logiques dominantes qui les animent (schéma 2). Les acteurs économiques ont été les premiers à percevoir l'intérêt du développement de ces pratiques pour des raisons évidentes de profit.

À l'interface du sport, des loisirs et du tou­risme, les sports de nature correspondent au segment de marché le plus porteur en terme économique car ils ne concernent pas unique­ment la demande locale de loisirs sportifs mais aussi celle de nombreux touristes consommateurs de services sportifs et de pres­tations connexes. Leurs représentations du rôle que peuvent jouer les sports de nature dans le développement des territoires qu'ils investissent restent cependant très hétéro­gènes. De même, la priorité économique l'em­porte parfois au détriment de l'environne­ment. Les chambres de commerce et d'industrie jouent dans ce concert un rôle non négligeable en aidant les entreprises locales à s'implanter et à se développer.

L'action des pouvoirs publics nationaux est particulièrement affirmée à travers les lois Buffet (6 juillet 2000) et Voynet (29 juin 1999). La loi sur le sport inscrit les activités physiques de nature dans une démarche de développement durable en les associant aux schémas de services collectif du sport et des espaces naturels et ruraux. Ces schémas ren­voient à la loi d'orientation pour l'aménage­ment et le développement durable du territoire (Voynet) qui comprend huit schémas de ser­vices collectifs (SSC) dont un sur le sport (SSCS), les contrats de pays (CP), les contrats de plans État-région (CPER) et le document unique de programmation (DOCUP) compor­tant les financements européens. Du point de vue du développement durable, le SSCS y fait référence en mentionnant que : Le troisième objectif du SSCS est de tenir compte du sport pour son rôle dans le développement durable du territoire. Pour cela, le schéma tient compte d'une double nécessité :

- concevoir les politiques du sport telles que les dessinent, par exemple, les bassins de vie ou d'emplois et toutes les formes d'intercom-munalités et de coopération intercommunale en synergie avec la loi Chevènement sur Pin­te rcommunalité ; - développer des politiques sportives intégrant les dimensions économiques, sociales, touris­tiques et environnementales. Dans cet esprit, les acteurs politiques et insti­tutionnels envisagent un décloisonnement de leur mission d'origine. Les ministères chargés des sports, du tourisme, de l'environnement, de l'agriculture et la DATAR (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régional) collaborent depuis deux ans afin de structurer la filière du tourisme et des loisirs

sportifs de nature. Cette stratégie se développe dans le respect des préoccupations liées aux territoires et de la place des populations locales dans la construction d'une offre touris­tique. Eric Journaux, chargé de mission au ministère des Sports déclare que les espaces de nature sont devenus une valeur forte dans notre société et que les enjeux sont importants [31]. Cette structuration se concrétise par la création de Commissions départementales des espaces, sites et itinéraires (CDESI) regrou­pant tous les acteurs concernés par les sports nature, prévue par la loi sur le sport. Elle se traduit également par l'évaluation de l'impact économique des sports de nature au sein des territoires, réalisée sous la responsabilité de l'observatoire national du tourisme (ONT) en partenariat avec les fédérations sportives, ainsi que par la publication en 2004 d'un guide de savoir-faire du tourisme et des loisirs sportifs de nature confié à l'agence française de l'ingénierie touristique (AF1T).

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En créant en 1998, un Conseil national des sports de nature, le CNOSF montre aussi son souci de promouvoir les pratiques sportives et de loisirs en milieu naturel dans la perspective du développement durable (9). La réalisation de l'Agenda 21 du sport français s'inscrit dans cet esprit. Au sein de la Commission nationale des sports de nature, M. Bruzek rappelle la nécessité pour le CNOSF et toutes les ins­tances sportives de s'impliquer dans un cer­tain nombre de faits de société, parmi ceux-ci : la pratique sportive et de loisir en milieu naturel et le développement durable. Enfin, les acteurs politiques représentant les régions, départements, communautés d'ag­glomérations et communes sont aujourd'hui particulièrement conscients des enjeux que les sports de nature présentent dans la dynamique économique, dans la construction identitaire de la population ainsi que dans la valorisation des territoires, notamment dans les zones géo­graphiques propices au développement des loisirs et du tourisme sportif de nature (Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Bretagne, PACA, Réunion, etc.). En dépit de disparités locales, l'action conju­guée de ces différents acteurs en faveur de l'intégration des sports de nature dans le développement durable, participe à l'évolu­tion de la perception de ce nouveau concept

en lui attribuant de nouveaux enjeux et par conséquent une nouvelle place dans notre société.

Le passage du plein air aux APPN puis aux sports de nature révèle des représentations différentes de la nature, et des rapports dis­tincts avec l'univers sportif et l'environne­ment global. Cette évolution est sans nul doute un des aspects les plus visibles des modifications du rapport de l'homme et plus particulièrement de l'adepte des sports de nature à son cadre de pratique. Elle ne relève pas du hasard ou encore moins d'une logique anodine. Elle fait référence au contraire à de nouvelles pratiques et témoigne de nouveaux enjeux liés aux mutations politiques, écono­miques et culturelles à l'œuvre dans notre société contemporaine. Dans un premier temps « support », la nature est envisagée essentiellement comme un espace utilitaire d'exercice à finalité hygié­nique ou comme un lieu propice à la construc­tion d'un idéal philosophique. Le plein air possède une identité spécifique qui le diffé­rencie des pratiques sportives traditionnelles. Avec les APPN, la nature devient « ludique » en étant plus ou moins aménagée et explorée

en tout sens par des pratiquants plus avides de sensations que soucieux de l'environnement. On assiste en même temps à un rapproche­ment avec le monde sportif compétitif. L'utili­sation actuelle du terme sports de nature fait référence à une nature davantage « partagée » que l'on cherche à protéger, à mettre en valeur et à mieux structurer. Dans cet esprit, elle est associée par les consommateurs mais aussi et surtout par les acteurs responsables de leur développement à des préoccupations environnementales, humaines et économiques. Elle témoigne aussi d'une osmose avec un sport qui s'est lar­gement ouvert au loisir. Parce qu'ils sont l'une des expressions culturelles les plus représen­tatives de notre époque, les sports de nature sont au cœur aujourd'hui des problématiques relatives au développement durable des terri­toires. La révolution n'est pas mince.

Olivier Bessy Maître de conférences STAPS,

Université de La Réunion, CURAPS, [email protected]

Michel Mouton Professeur agrégé d'EPS,

UFRSTAPS de l'Université de Bordeaux II.

(1) Cet article s'appuie sur une étude réalisée en 2003 par Olivier Bessy et Olivier Naria du Centre universitaire de la recherche en activités physiques et sportives de l'université de La Réunion pour le Conseil de la culture, de l'éducation et de l'environnement. Elle s'intitule : Loisirs et tourisme sportif de nature à La Réunion. État des lieux, enjeux et perspectives en matière de développement durable. (2) Sondage SFR-Louis Harris 2002. (3) Gouguet J.-J. et collaborateurs, lors du colloque orga­nisé par le Centre de droit et d'économie du sport et le Centre de recherches interdisciplinaires en droit de l'envi­ronnement, de l'aménagement et de l'urbanisme de l'uni­versité de Limoges sur le thème : Sports de pleine nature et protection de l'environnement, 2000. (4) « Loisirs nautiques et aquatiques », Cahier Espaces n° 35, 1994. (5) « Tourisme et sport », Cahier Espaces n° 52, 1997. Voir notamment Bayeux P., Chazaud P., « Les collectivités locales face au tourisme sportif », et Pigeassou C, « Sport et tourisme : émergence du sport dans l'offre touristique. Entre passion et raison ». (6.) Augustin J.-P., Bessy O., Bouchet, Jarreau P., Origet du Cluzeau C, Pigeassou C, ouvrent la voie dans « Loisirs sportifs : nouvelles pratiques, nouveaux enjeux », Cahiers Espaces n° 66, septembre 2000. (7) Augustin J.-P, Bessy O., Chazaud P., Cheminade D., Gilbert F, dans les actes de la 8e université sportive UFO-LEP/USEP intitulés Territoires et développement local. juillet 2000, permettent d'aller plus loin en posant la ques­tion des stratégies de développement des territoires en rela­tion avec les infrastructures et événements centrés sur les loisirs et le tourisme sportif. (8) Différents colloques s'inscrivent dans cet esprit : • Sport de pleine nature et tourisme, Corte, 2001. • L'observation des sports de nature, Valence, 2001. • Les sports de nature dans le massif des Vosges : enjeux et perspectives, Colmar 2002. • Tourisme sportif et territoires. Les activités de pleine nature en régions littorales, Saint-Malo, 2003.

(9) Lettre d'information du CNOSF. septembre 2003.

Notes bibliographiques L1J Barbazanges J.-C, L'air ou les fonctions sociales cachées d'un concept culturel, VIL Congrès de l'Hispa, 1978.

[2] Delaplace J.-M., Villaret S., « Un autre regard sur l'édu­cation physique et les sports en France avant 1914 : Georges Hébert et le succès de la méthode naturelle », Revue Stadion, 153-187, 2001. [3] Métoudi M., Vigarello G.. « La nature et l'air du temps », Travaux et recherches en EPS n° 6. INSEP, 1980. [4] Vigarello G.. « D'une nature... l'autre. Les paradoxes du nouveau retour », in Pociello G, Sports et Société, 1981, 239-248. [5] Rauch A.. Vacances en France de 1830 à nos jours. Coll. « La vie quotidienne », Hachette, 1996. [6] Lapierre A., Sports de pleine nature et pratiques sociales. Analyse socioculturelle du canoë-kayak et de l'escalade. Mémoire INSEP, 1981. [71 Bessy O., Lacroix G., « Glisse d'hier et surf d'aujour­d'hui », in Augustin J.-P. (sous la dir), Surf Atlantique. MSHA, 1994, 25-48. [8] Loret A., « Génération glisse ». Revue Autrement n° 155-156, avril 1995. |9] Vigarello G., « Le corps... entre illusions et savoirs », Revue Esprit n° 62, février 1982. f 10] Augustin J.-P., Sport, géographie et aménagement, Nathan-Université, 1995. [Il] Pociello C, Sports et société, Vigot, 1981. [12] Pociello C, Les cultures sportives, Puf, 1995. [13] Dumazedier J.. Révolution culturelle du temps-libre. 1968-1988, Méridiens-Klincksiek, 1988. [ 14] Lasch C, Le complexe de Narcisse, la nouvelle sensi­bilité américaine, Robert Laffont. 1981. [15] Viaarello G., Passion Sport. Histoire d'une culture. Le Seuil, 2000. 116] Irlinger P., Louveau C, Métoudi M., Les pratiques sportives des Français, MJS/INSER 1987. [17] Mignon P., Truchot G., Les pratiques sportives en France, MJS/INSER 2002. [18] Bessy O., Hillairet D., (sous la direction) « Les espaces sportifs innovants », Tome 1 : L'innovation des équipe­ments, Tome 2 : Nouvelles pratiques, nouveaux territoires, PUS, 2002. [19] Bessy. O., Le grand raid de La Réunion. À chacun son extrême et un emblème pour tous. Océan Éditions, 2002. [20] PassetR., L'économique et le vivant, Economica. 1979.

[21] Bourg D.. « Les fondements du développement durable : les limites et les fins », in « Les nouveaux Uto­pistes du développement durable », Revue Autrement. n° 213, septembre 2002. 122[ Ducroux A.-M., « Rendre la vie possible », in « Les nouveaux utopistes du développement durable », Revue Autrement n° 216, septembre 2002. [23] Nocher D.. « Des hommes et des femmes d'avenir », in « Les nouveaux utopistes du développement durable », Revue Autrement n° 216, septembre 2002. [24] Augustin J.-R, « Pratiques sportives et territoires : Les atouts des régions », in « Territoires et pratiques spor­tives ». Revue Géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, n° 13, Presses universitaires du Mirail, 2002. [25] Bouet M., « Pratiques sportives et environnement », in « Sports et environnement », Les Cahiers de l'université sportive d'été n° 8, 1994. |26] Charretton P., « La pratique du sport en milieu naturel. Quelle compatibilité avec la protection de l'environne­ment ? », in « Sports et environnement », Les Cahiers de T Université sportive d'été n° 8. [27] Gouguet J.-J., « Sport et environnement : historique et bilan des conférences mondiales », in Sports de pleine nature et protection de l'environnement. Actes de colloque. Pulim. 2000. [28| Cheminade D.. « Sport, tourisme et environnement », in « Tourisme et sport », Les Cahiers Espaces, n° 52,1997.34-47. |29| Chazaud P., « Tourisme sportif et développement local. L'exemple du Diois, in Tourisme et Sport », Les Cahiers Espaces, n° 52, 1997, 95-101. [30] Mounet J.-P., « Les activités physiques et sportives dans l'offre touristique. De l'utilité d'une mise en réseau et d'une labellisation », in « Tourisme et sport », Les Cahiers Espaces n° 52, 1997, 102-110. 1311 Journaux E., « Les sports de nature, outil de dévelop­pement touristique », Revue Espaces n° 203, avril 2003.

Bibliographie complémentaire Amalou P., Barioule H., Vellas F. Tourisme éthique et déve­loppement. L'harmattan. 2001. Corneloup J. et collaborateurs. Formes de développement et positionnement touristique des espaces sportifs de nature. Loisirs et Société, 2002. Dienot J., Theiller D., Les nouveaux loisirs sportifs en mon­tagne : les aventuriers du quotidien. MSHA, 1999.

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