13
LE MAGAZINE DU MARKETING ET DES TENDANCES BUSINESS NUMÉRO 03

NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

LE MAGAZINE DU MARKETING ET DES TENDANCES BUSINESS

NUMÉRO 03

Page 2: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

CONTACTEdité par INfluencia SASR.C.S Paris 753 589 050

NAF : 5814Z

Présidente - Directrice de la publicationIsabelle Musnik [email protected]

T. 01 55 38 55 28

JournalisteOlivier Cimelière

Direction commercialeSophie Huttmann [email protected]

T. 01 55 38 55 29

Direction Artistique Kiss The Bride

Responsable d’éditionAnn Céline Blanc

www.influencia.net

Imprimé par Rivaton & Cie surCouverture : Print Speed offset 300 g/m2

Intérieur : Print Speed offset 120 g/m2

Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company,

5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10

Communication Dounia Issaa

T. 07 82 74 35 [email protected]

www.kissthebride.fr

Depuis plusieurs années, le e-commerce

enregistre une progression incessante de ses

ventes, allant même jusqu’à prévoir un chiffre

d’affaires de 150 M d’euros à l’horizon 2025.

En parallèle, le magasin physique poursuit sa

quête : avec plus de 90 % des ventes et un

taux de transformation 20 fois meilleur qu’en

ligne, il continue à séduire les clients et par

ricochet à intéresser les retailers. Même les

pure players comme Amazon ou Sézane ont

lancé leurs propres boutiques physiques !

Un paradoxe qui exprime la volonté des

shoppers de mixer canaux physiques

et digitaux, on et offline. 70 % des

consommateurs se rendent aujourd’hui

en magasin avant d’acheter sur Internet

et, à l’inverse, 92 % se renseignent en ligne

avant d’acheter en boutique. C’est simple,

les consommateurs ne veulent plus choisir :

ils veulent le meilleur des deux mondes !

Un monde phygital dans lequel les enseignes

se transforment pour considérer chaque client

et lui offrir des expériences mémorables,

personnalisées et engageantes.

C’est tout l’objet de ce 3ème numéro « Data

& Émotion », fruit d’expériences éprouvées

depuis plus de 15 ans au sein de grandes

enseignes. Nous avons concentré dans ce

support tous nos conseils et pistes de réflexion

pour vous permettre de relever les défis

actuels et futurs de ce marché passionnant.

Bonne lecture,Elisabeth Fritel

Directrice Générale Kiss The Bride

RETAIL : ET SI TOUT ÉTAIT QUESTION D’EXPÉRIENCE ?

Page 3: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

Par Cyrille Peixoto Chief Data Officer, Kiss The Bride

Si le retail est plutôt centré produit et réseau

de magasins, il a fini, ces dernières années,

par s’intéresser au client.

Quand on parle client, on parle nécessairement

data. L’identité, le panier moyen, les derniers

achats ou encore les canaux de contact

préférés vont permettre d’identifier le

client à chaque passage en caisse ou sur

chaque transaction en ligne. Une expérience

client réussie commence toujours par une

bonne connaissance client. Ces données sont

cruciales pour personnaliser le parcours,

individualiser la relation et donc s’assurer d’un

meilleur taux de conversion et de fidélisation.

Mais si de nombreuses enseignes affirment

maîtriser les data, rares sont celles qui

parviennent à les rapprocher et à les unifier

en vue de constituer un référentiel client

unique. En effet, ces data sont souvent

incomplètes, non qualifiées et disséminées

dans les différents services de l’entreprise :

le service web anime le site web, le service

marketing gère le réseau physique ! Or, une

expérience phygitale impose de réconcilier

les données off et online, les réseaux

physiques et digitaux.

Aussi, pour parvenir à cette vision unique et

à une personnalisation efficace, il faut bien

évidemment une infrastructure data de pointe

permettant d’unifier et de centraliser toutes

les informations dans une base unique. Et des

experts capables d’analyser et de transformer

ces données brutes en connaissance client

pour ensuite les activer dans des campagnes

ou dispositifs marketing. C’est seulement

à cette condition que vous serez en mesure

d’offrir des expériences personnalisées,

engageantes et sans couture tout au long

du parcours.

Page 4: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

LES MURS ONT TREMBLÉ MAIS LE TOIT N’EST PAS TOMBÉ AVEC L’AVÈNEMENT DU E-COMMERCE. LES MAGASINS PHYSIQUES ONT TOUJOURS LA COTE AVEC LES CONSOMMATEURS. ILS ENTREPRENNENT MÊME DE SE RÉINVENTER AVEC L’APPUI DU DIGITAL POUR DES EXPÉRIENCES CLIENTS AUGMENTÉES. ÉTAT DES LIEUX EN BOUTIQUES.

Pendant longtemps, commerce physique et commerce

en ligne se sont défiés avec la perspective de voir

le second prendre le pas sur le premier. Un secteur

emblématique a particulièrement souffert de ce

duel commercial : les librairies. Face au rouleau

compresseur Amazon, petites échoppes et grandes

enseignes ont souvent tiré le rideau à cause de clients

plus volatiles et plus pressés. Au conseil personnalisé

du libraire de quartier se sont substitués les avis des

internautes sur un livre. À la réception de la commande

en boutique sous 48 heures s’est imposée la livraison

à domicile en quelques heures. Face aux étagères à

l’espace contraint ont éclos d’innombrables références

stockées dans d’immenses entrepôts et accessibles en

un clic.

Pas un pan d’activité commerciale n’a été épargné

par cette immixtion du digital. Au premier semestre

2019 en Angleterre, 3 000 magasins supplémentaires

ont mis la clé sous la porte. En France, les géants

historiques de la grande distribution tirent la langue

pour opérer leur transformation digitale tout en se

séparant ou en fermant des dizaines et des dizaines

de magasins devenus désertés et non-rentables. Qu’il

s’agisse de commerces de bouche ou de soins

cosmétiques, de concessions automobiles, de

boutiques d’ameublement, de magasins d’habillement

ou de jouets, tous subissent ce séisme digital.

Est-ce pour autant l’apocalypse annoncé du Retail ?

Rien n’est moins sûr.

MAGASINS CONNECTÉS :L’UNION PHYGITALE DE LA BRIQUE ET DU CLIC

Page 5: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

LE MAGASIN RESTE UN LIEU PRISÉ

Les consommateurs goûtent encore au plaisir de

déambuler dans des allées et de vérifier de visu

les produits. D’ailleurs, c’est tout sauf un hasard si les

parangons du commerce en ligne investissent à tour de bras dans des murs en brique et en béton comme la

retentissante acquisition de l’enseigne de distribution

bio Whole Foods par Amazon en 2017. En Asie, Alibaba

et JD.com, les mastodontes chinois du commerce

électronique, ont même opté pour une stratégie de

développement duale où online et offline fonctionnent

de concert. C’est ainsi qu’ils ouvrent depuis deux ans des

boutiques en dur, rachètent des centres commerciaux

et testent des magasins autonomes. Autre exemple de

cette tendance : les DNVB (Digital Native Virtual Brands).

Ces marques originellement nées et vendues uniquement

sur Internet ressentent dorénavant le besoin d’ouvrir des

magasins éphémères ou non en ville ou des corners dédiés

dans de grands magasins. Le distributeur de matelas

américain Casper a ainsi ouvert son premier magasin á

New York et est ainsi devenu l’endroit « in » de New York

en offrant aux passants de venir faire une sieste de 45 mns

pour 25 dollars dans un endroit proche de sa boutique

baptisé The Dreamery. Tous ont compris que la brique et

le clic n’étaient pas forcément voués à se phagocyter en

permanence mais plutôt à s’articuler pour procurer une

expérience satisfaisante au consommateur.

Même s’ils peuvent parfois s’en détourner, les

consommateurs ne boudent pas les magasins

physiques. Aujourd’hui, 87 % des consommateurs

recherchent de l’information sur les sites marchands

avant de finaliser leurs achats dans leurs points de

vente habituels. En revanche, 32 % vont acheter un article

sur internet dès qu’ils ne le trouvent pas dans les rayons.

La convergence du commerce de détail et de la

technologie digitale a même désormais un mot

spécifique forgé pour la circonstance : le phygital !

Face à cette imbrication accrue et quasi permanente

entre activité digitale et parcours physique, l’agence de

communication et marketing australienne Momentum

a inventé en 2013 le terme de « phygital » pour illustrer

la combinaison entre virtuel et réel. Le Web et le

magasin ont en effet une nette tendance à ne faire

plus qu’un de façon croissante. Ceci quel que soit le

parcours originel qui préside à une intention d’achat.

C’est donc la réussite de l’alliage des deux que va

découler l’efficacité (ou pas) de l’expérience client.

TROIS NIVEAUX D’ENJEUX

Certes, la digitalisation du point de vente n’est pas en

soi un sujet radicalement nouveau. Depuis plusieurs

années, nombreux sont les acteurs à plancher sur

l’enrichissement de l’expérience en magasin grâce à la

technologie numérique. On peut citer à cet égard des

exemples comme le Wifi gratuit (qui incite le chaland à

rester plus longtemps sur place), la réalité augmentée sur

certains stands, les coupons de réduction géolocalisés,

les QR codes à scanner pour accéder à des contenus

additionnels. Néanmoins, tout cet attirail a globalement

rencontré des fortunes diverses et pas toujours

satisfaisantes pour le client. Ce n’est effectivement pas en

empilant les gadgets digitaux à chaque détour de rayon

que le consommateur va avoir le sentiment d’une relation

à vraie valeur ajoutée.

Bien que le phygital cherche encore ses marques,

nombre d’experts s’accordent pour dire que le mix

réalité/virtuel doit d’abord opérer un léger mais signifiant

glissement de paradigme. Au lieu se concentrer sur le

consommateur à un instant T, il faut avant tout parler

au potentiel acheteur/réacheteur en fournissant des

solutions numériques qui lui sont utiles et fluidifient

son expérience dans le magasin mais aussi avant et

après. C’est là que réside toute la subtilité (et la difficulté

aussi) d’établir et nourrir une communication adaptée,

pertinente et qui ne soit pas forcément une resucée

digitale de ce qui existe par ailleurs dans le monde

physique ou inversement.

L’enjeu se situe à trois niveaux. D’abord, il s’agit d’inciter

grâce au digital, les clients à se rendre dans les points

de vente. Ensuite, il convient de s’appuyer dans le

magasin sur des dispositifs digitaux pertinents qui vont

augmenter l’expérience du client et lui donner envie de

revenir et/ou d’acheter un autre produit. Enfin, il faut

que l’enseigne réussisse à homogénéiser les données

récoltées et les discours émis à chaque point de contact

avec le client. Cela consiste notamment à faire un lien

entre les programmes de CRM, les bases de données

clients en boutiques et les différentes interactions avec le

client. C’est effectivement l’ensemble de la relation client

qui doit être digitalisée et pas seulement le magasin.

CAPTER LE CLIENT, CE MUTANT MOBILE ET CONNECTÉ

Sous l’impulsion du digital, le parcours client a

profondément changé. Réseaux sociaux, smartphones,

newsletters électroniques, e-commerce (et même,

enceintes vocales depuis quelque temps) ont multiplié

et fragmenté les interactions avec le consommateur.

Le tout avec un degré de granularité encore plus poussé.

La fameuse « ménagère de moins de 50 ans » qui servait

de boussole aux opérations commerciales, n’est plus

ce portrait monolithique et relativement prévisible.

Elle s’est fractionnée en de multiples personas qu’il

faut segmenter, cibler et suivre grâce aux data afin de

déclencher le bon contact au bon moment de façon la

plus personnalisée possible. Cette maîtrise hors pair

de la donnée explique d’ailleurs une bonne partie du

succès d’acteurs comme Amazon ou Alibaba. Pourtant,

les acteurs du Retail ne sont pas démunis en termes

de données. Les informations de sorties de caisse sont

par exemple des filons pour phygitaliser un magasin et

enrichir l’expérience à l’intérieur de celui-ci.

Aujourd’hui, 79 % des Français expriment le besoin

d’avoir des marques à l’écoute de leurs attentes (1). Cette

écoute et cette compréhension doivent se matérialiser

en magasins. Faute de quoi, le consommateur pourra ne

pas revenir, voire émettre des critiques sur les réseaux

sociaux et engendrer un mauvais bouche-à-oreille.

L’enjeu est loin d’être anodin. 44 % des consommateurs

et consommatrices déclarent avoir de moins en moins

de plaisir à se rendre dans les commerces. Un chiffre qui

grimpe à 71 % si l’on considère la tranche des 18-24 ans (2).

Pour autant, il n’existe pas de rejet massif du magasin.

Toujours selon la même étude, 66 % des moins de 35 ans

souhaitent des magasins dans lesquels ils peuvent faire

autre chose qu’acheter. C’est là où le clic peut animer

la brique !

LE PHYGITAL DANS TOUS SES ÉTATS

Le trafic sur le point de vent est un sujet crucial où

les outils digitaux peuvent apporter une véritable

amélioration et surtout gommer les points de friction

qui rebutent les consommateurs lorsqu’ils se rendent

en magasins. L’un d’entre eux est le paiement des

marchandises à la caisse. Mal conçu, il peut impacter à

terme la fréquentation du magasin. Bien conçu, il peut

alors faire substantiellement augmenter le montant

87 % DES

CONSOMMATEURS

RECHERCHENT

DE L’INFORMATION

SUR LES SITES

MARCHANDS

AVANT DE

FINALISER

LEURS ACHATS

DANS LEURS

POINTS DE

VENTE HABITUELS

Page 6: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

du panier d’achat moyen. En Chine, Alibaba a

récemment lancé un tout nouveau réseau de

distribution de produits frais. Baptisées Hema Fresh,

les boutiques physiques sont un concentré de

technologies digitales qui gèrent les stocks pour

éviter toute rupture de produit , préparent

automatiquement les produits sélectionnés et

permettent même de payer par reconnaissance

faciale !

Ce magasin plus « intelligent » est véritablement

une voie dans laquelle s’engouffrent actuellement

nombre d’acteurs de la distribution. Dans cette

version digitalement augmentée, on y trouve des

chariots connectés, des écrans tactiles publicitaires

personnalisables, des applications de réalité

augmentée, etc. En 2018, Zara s’est livré à une expérience

digitale inspirante dans 120 de ses magasins à travers

le monde entier. L’enseigne espagnole a lancé une

nouvelle collection griffée de manière digitalisée.

Pour la découvrir, les clients téléchargent une

application de réalité augmentée. Laquelle leur permet

alors de visualiser la ligne de vêtements à l’intérieur

des magasins comme en vitrines, sur les boîtes de

livraison ou directement sur l’e-shop de la marque.

Ensuite, ils peuvent vivre 12 expériences dynamiques

différentes où des mannequins hologrammes défilent,

posent, parlent et dansent. Pour finir, les clients peuvent

acheter les articles via l’application Zara AR.

Une autre exigence notoire des consommateurs est la

disponibilité des produits. 72 % d’entre eux espèrent que

demain les produits seront accessibles immédiatement

en magasin comme ils le sont sur Internet. Il n’en

demeure pas moins pour un magasin que la gestion

des approvisionnements et des stocks constitue un

exercice périlleux. Une rupture de produit peut faire

perdre des clients. La marque de vêtements américaine

Bonobo a développé depuis deux ans un magasin zéro

stock astucieux à New York. Ces espaces agrémentés de

meubles en bois clair ne ressemblent pas à des boutiques

traditionnelles, mais plutôt à des showrooms où le client

aura préalablement pris rendez-vous sur Internet avec

un vendeur pour une session d’essayage sur mesure

et indiqué ses mensurations. En magasin, le vendeur

supervise l’essayage et conseille. Les produits achetés

sont ensuite directement livrés en 24 heures au domicile

de l’acquéreur qui n’a pas ainsi à s’encombrer de sacs !

Le concept d’expérience en magasin est d’ailleurs

nettement plébiscité par 57 % des acheteurs français (3).

Ces derniers ne se déplacent en effet pas uniquement

pour acheter des biens ou des services mais aussi pour

vivre une expérience fluide … qui conduira peut-être à

une acquisition ! Ceci d’autant plus qu’ils auront déjà

fouiné et glané sur le Web les informations sur des

produits qui les intéressent. Concessionnaire de

centres commerciaux, Altarea Cogedim a précisément

développé une application dédiée pour accompagner

efficacement le consommateur lorsqu’il va se rendre

sur place. Dans la main, il dispose alors des éléments

utiles et contextualisés comme situer géographiquement

une boutique, indiquer un itinéraire idéal, connaître

la disponibilité d’un produit dans le stock, comparer

les prix, connaître les horaires et la fréquentation en

temps réel. Cette capacité à croiser les parcours digitaux

et physiques permet selon de nombreux experts de

mieux capter et fidéliser la clientèle tout en faisant là

aussi augmenter les dépenses du consommateur.

Le consommateur n’est d’ailleurs pas réticent à ce

« fléchage » bi-dimensionnel du Web au magasin.

Les enquêtes montrent notamment que 64 % des Français

aimeraient recevoir des promotions personnalisées

sur leur mobile lorsqu’ils se trouvent à proximité d’une

boutique qui figure parmi leurs centres d’intérêt.

Pour les enseignes retail, cela constitue effectivement

une aubaine pour mieux personnaliser la relation avec

leurs clients. Néanmoins, cela implique de travailler

d’arrache-pied sur des consolidations performantes

des différentes bases de données digitales et physiques

pour exploiter finement les data clients. Il s’agit sans nul

doute du challenge le plus complexe et le plus coûteux

à enclencher mais au final, c’est le client qui se sentira

considéré en recevant des offres spécialement conçues

à son intention.

PRODUIRE UNE EXPÉRIENCE FLUIDE

A travers ce tour d’horizon, on constate donc que le

magasin physique est loin d’avoir perdu de sa pertinence.

Même s’il continue d’être ébranlé sur ses fondations par

le digital, c’est également par lui qu’il peut connaître une

reconfiguration commerciale efficace et constituer une

expérience agréable pour le client. Si l’on prend même un

peu de hauteur, on note que le commerce électronique ne

représente en fin de compte que 8 % du chiffre d’affaires

total du commerce global en France. Dans le monde,

90 % des ventes effectuées se produisent encore dans

les points de vente. Le magasin reste en effet un lieu

de réassurance et de lien social. Bien que beaucoup

d’actions se soient dématérialisées et continueront

probablement de l’être, le lieu physique a encore de

beaux jours devant lui. D’ailleurs, 72 % des Français

craignent un commerce déshumanisé par le numérique

et l’intelligence artificielle. Mieux ! 54 % des 15-34 ans

préfèrent pouvoir alterner entre une relation client

humaine et une relation client machine.

L’avenir du magasin connecté repose donc sur la

capacité à produire de l’expérience fluide et plaisante

au client. En cela, le digital représente un levier

majeur pour transformer les points de vente en lieux

d’expériences et de services à l’instar de Sephora

qui propose régulièrement dans ses magasins

amiraux des expériences numériques multiples.

En fin de compte, le phygital est le digne héritier

d’Aristide Boucicaut. Créateur du célèbre Bon Marché

dans les années 1850, il eut des idées de génie

pour faire vivre son magasin comme le libre

accès du consommateur sans obligation d’achat,

la suppression du marchandage à la tête du

client et l’affichage du prix sur les étiquettes.

On connaît la suite. Ce fut une affluence record.

Le phygital est dans ses pas !

(1) Observatoire Cetelem de la consommation 2019

(2) Etude Havas Paris et Opinion Way

(3) Etude Digimind Retail 2018

64 % DES FRANÇAIS

AIMERAIENT

RECEVOIR

DES PROMOTIONS

PERSONNALISÉES

SUR LEUR MOBILE

LORSQU’ILS

SE TROUVENT

À PROXIMITÉ

D’UNE BOUTIQUE

QUI FIGURE

PARMI LEURS

CENTRES

D’INTÉRÊT

Page 7: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

72 % DES FRANÇAIS CRAIGNENT UN COMMERCE DÉSHUMANISÉ PAR LE NUMÉRIQUE ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE. MIEUX ! 54 % DES 15-34 ANS PRÉFÈRENT POUVOIR ALTERNER ENTRE UNE RELATION CLIENT HUMAINE ET UNE RELATION CLIENT MACHINE.

Page 8: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

QUAND LE DIGITAL REDONNE DU POUVOIR AUX MAGASINS PHYSIQUES

Commerce électronique et commerce physique ne doivent plus être perçus comme deux sphères distinctes, étanches et concurrentes. Même si entre les générations de consommateurs, les pratiques peuvent varier d’une dimension à l’autre, les magasins de centre-ville et de zones urbaines ont tout à gagner en s’interconnectant avec des plateformes numériques. Explications de Fabien Versavau, PDG de la division française de la plateforme d’e-commerce mondiale Rakuten.

FABIEN VERSAVAU CEO Rakuten France 

Page 9: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

PENDANT LONGTEMPS, COMMERCE EN LIGNE ET MAGASINS PHYSIQUES ONT ÉTÉ PERÇUS COMME ANTINOMIQUES ET CONCURRENTS. PUIS LES USAGES CONSOMMATEURS ONT RÉVÉLÉ DES SYNERGIES QUI SE SONT TRADUITES PAR DES STRATÉGIES OMNICANAL OÙ LES FLUX VIRTUELS DRAINENT DU PUBLIC DANS LES MAGASINS. SELON VOUS, QUELS ENJEUX ET TENDANCES FORTES LES ENSEIGNES DOIVENT-ELLES INTÉGRER POUR BOOSTER LA FRÉQUENTATION DES CLIENTS TOUJOURS PLUS CONNECTÉS ?

FABIEN VERSAVAU On ne peut pas nier que

certaines perceptions tenaces ont longtemps opposé

le commerce physique au commerce électronique.

La désertification progressive de certains centres-villes

où les boutiques ferment les unes après les autres a

largement contribué à nourrir ce sentiment.

Particulièrement chez les commerçants eux-mêmes

qui ont pris de plein fouet la digitalisation du

commerce et ont eu de fait à affronter des difficultés

économiques importantes. Avec le concours de l’institut

Harris Interactive, nous avons d’ailleurs réalisé une étude

destinée à mieux comprendre le regard et les attentes

que les Français ont des commerces de centre -ville,

des difficultés qu’ils rencontrent et des solutions

qui leur paraissent les meilleures pour les résoudre.

Les enseignements sont extrêmement riches et

s’affranchissent de cette logique d’opposition

entre physique et digital. Les magasins du centre- ville

ne sont pas jugés « has been » par les Français.

Au contraire, ils sont plutôt laudateurs à leur égard

en estimant qu’ils sont de bon conseil et qu’ils

proposent des produits de qualité malgré leur prix

perçu élevé. L’attachement est bien concret. 93 %

pensent que leur présence au cœur des villes est

importante (dont 57 % « très »). Leur maintien constitue

même la deuxième priorité assignée aux pouvoirs

publics locaux (89 %), derrière la protection de

l’environnement (93 %), mais devant la sécurité (88 %),

la propreté (86 %) et les impôts locaux (85 %). Plus que

le digital, ce sont surtout les enjeux d’accessibilité et de

stationnement qui constituent des freins aux yeux des

consommateurs interrogés. Néanmoins, on peut relever

des disparités générationnelles dans l’attachement aux

commerces de centre-ville selon que l’on considère les

jeunes générations ou leurs aînés. Quand les seconds

sont leurs clients, les premiers sont plus aléatoires

dans leur recours à ces commerces. Mais la bonne

nouvelle de l’étude est qu’ils ne sont pas réfractaires

aux boutiques. Ils ont simplement des logiques de

consommation différentes où le canal digital est au cœur

de leur quotidien. D’ailleurs, si je me réfère à une autre

étude LSA/HiPay, 71 % de nos compatriotes estiment que

l’harmonisation entre online et offline est une priorité.

QUELS BÉNÉFICES MAJEURS LES ENSEIGNES PHYSIQUES PEUVENT-ELLES ESPÉRER D’UNE STRATÉGIE OMNICANALE ? ET PEUT-ON ENCORE PARLER DE CANNIBALISATION DU DIGITAL SUR L’EXPÉRIENCE EN MAGASIN ?

FV Aujourd’hui, on pense de moins en moins selon le

schéma dichotomique « online/offline » mais plutôt

dans un schéma qui réunit les deux. Le phygital est

dorénavant la nouvelle ère du magasin. Il s’agit pour

les marques et les enseignes de faciliter l’achat et

accompagner le client tout au long du parcours qui

s’est complexifié entre ses incursions en boutique

et sa connectivité quasi permanente depuis son

ordinateur ou son smartphone. Le point de vente

physique doit donc se réinventer pour proposer

une expérience omnicanale la plus fluide et efficace

possible mais aussi être en mesure de collecter

et croiser finement les données client afin de

personnaliser l’offre.

Nous nous inscrivons résolument dans une logique

d’empowerment des enseignes et des marques grâce

à notre plateforme e-commerce. Elle vient ainsi

renforcer et étoffer la stratégie d’acquisition,

de transformation et de fidélisation des vendeurs

professionnels en ligne et en magasin. Autrement dit,

nous créons du trafic supplémentaire issu du

Web et drainé vers les boutiques des enseignes

avec lesquelles nous sommes partenaires. Cette

hausse de trafic en magasin aide de surcroît à

lutter contre la désertification des centres-villes.

C’est par exemple dans cette optique que nous

proposons notre solution du Click & Collect. Depuis notre

plateforme e-commerce, un internaute peut acheter

des produits d’une enseigne, vérifier sa disponibilité dans le

magasin le plus proche de lui géographiquement et le retirer

deux heures plus tard.

Autre point notable pour le magasin physique : cet apport

de flux de clientèle expose l’enseigne à de nouvelles

communautés qui ne seraient pas forcément venues

ou qui sont moins spontanément enclines à se rendre

sur place. Là, le magasin peut faire découvrir son

univers et miser sur une augmentation des ventes

additionnelles grâce aux conseils des vendeurs.

C’est donc une opportunité de fidéliser de nouveaux

acheteurs. Le digital devient un véritable levier de

croissance pour le monde physique. La Fédération

du e-commerce et de la vente à distance (Fevad)

constate que 80 % des e-commerçants voient

un impact du site sur le magasin.

Avec Boulanger, l’enseigne française spécialisée dans

le loisir, le multimédia et l’électroménager, nous avons

établi un partenariat commercial depuis plus d’un an

via notre offre Click & Collect. L’objectif de ce dispositif

qui combine digital et physique est de susciter des

ventes additionnelles dans les boutiques de notre

partenaire. En passant sa commande depuis le corner

dédié de l’enseigne sur la plateforme, le consommateur

sélectionne le magasin le plus proche de sa localisation

puis, une fois la commande finalisée, récupère son achat

en seulement quelques heures. Cette solution encourage

le trafic en magasin tout en étant un réel modèle

« gagnant-gagnant » puisque la présence du client sur

le lieu de vente est génératrice de réachat. De plus, lors

de périodes cruciales pour les ventes comme Noël, ce

dispositif est un bon levier pour vendre jusqu’aux toutes

dernières heures.

Page 10: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

TOUJOURS DANS L’ESPRIT DE METTRE LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DES POINTS DE VENTE PHYSIQUES, LE « CLICK AND COLLECT » ET LES « DRIVE » SONT DES SERVICES QUI ONT LE VENT EN POUPE CHEZ LES ENSEIGNES. DES ÉTUDES ONT MIS EN ÉVIDENCE CERTAINS CRITÈRES ESSENTIELS À REMPLIR POUR OPTIMISER L’EXPÉRIENCE DU CLIENT COMME PAR EXEMPLE L’ATTENTE. QUELLE EST VOTRE ANALYSE ?

FV J’évoquais précédemment l’importance l’expérience

dans le parcours omnicanal consommateur. C’est en

effet un point crucial. Plusieurs études nord-américaines

ont mis en évidence que lors d’un retrait d’un produit en

mode Click & Collect, 70 % d’achats complémentaires

étaient enregistrés en boutique si le temps d’attente

pour réceptionner son achat est inférieur à 2 minutes.

Ce taux chute en revanche nettement à 10 % lorsqu’il

atteint les 10 minutes.

Tout l’enjeu consiste donc à affiner au maximum ce

temps d’attente pour que le client soit satisfait et ait

envie de revenir par la suite dans la boutique. A l’heure

où tout doit aller très vite, Rakuten va améliorer le temps

de récupération en magasin en détectant de manière

prédictive l’arrivée des clients lorsqu’ils s’approchent de

la destination. Nous avons conçu un algorithme à base

d’intelligence artificielle, qui est déjà lancé aux États-

Unis et bientôt en France en format tests . Il va ainsi

permettre d’optimiser le Click & Collect en prédisant

l’heure d’arrivée en magasin (avec un degré de fiabilité à

99 %) selon les comportements d’achat et en aidant les

magasins à améliorer la préparation des commandes.

C’est une autre illustration de l’apport du digital pour

rendre plus performantes les boutiques.

POURQUOI LE PHYGITAL CONSTITUE T-IL UN AXE ESSENTIEL POUR LES ACTEURS DU RETAIL FACE À DES CONSOMMATEURS QUI JONGLENT EN PERMANENCE ENTRE LES UNIVERS NUMÉRIQUES ET PHYSIQUES ? QUELS SONT LES INCONTOURNABLES POUR LES ENSEIGNES COMMERCIALES, QU’IL S’AGISSE D’ALIMENTAIRE, DE BRICOLAGE, D’ART FLORAL OU ENCORE D’ARTICLES DE SPORT ?

FV En préambule, il est nécessaire d’opérer un

véritable changement culturel chez les acteurs du

commerce physique. Avant même d’engager toute

transformation digitale d’un point de vue technologique

et opérationnel. Les enseignes doivent arrêter de penser

à travers un prisme qui n’a plus lieu d’être où l’univers

du digital est distinct de l’univers physique. L’un ne

cannibalise pas l’autre et inversement. Au contraire,

ils sont totalement complémentaires comme le prouve la

solution du Click & Collect. De même, il n’existe pas des

consommateurs uniquement cantonnés aux boutiques

virtuelles et d’autres qui ne connaissent que les boutiques

avec des murs. Ces deux s’interpénètrent et s’entremêlent.

Evidemment, selon les générations et les profils de

consommation, on trouve des variables où un univers

a tendance à primer un peu plus. Mais au final, l’idée

est bien de réconcilier digital et physique pour que

le consommateur y trouve un vrai bénéfice. Depuis

Boulanger qui a été la première enseigne en France

à adopter notre solution de Click & Collect, une

vingtaine d’autres enseignes ont également intégré

ce levier comme la librairie Decitre, le marchand de

vin Lavinia, le distributeur de jeux vidéo Micromania,

les magasins de mode Brice et Jules ou encore les

jouets PicWicToys. D’ici la fin de l’année 2019,

il sera possible de récupérer son achat dans l’un des

2 600 points de vente concernés en France. C’est bien

la preuve que le digital est aussi au service du point

de vente physique.

LE DIGITAL

DEVIENT UN

VÉRITABLE LEVIER

DE CROISSANCE

POUR LE MONDE

PHYSIQUE

Page 11: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

Les fleurs sont indémodables. Aujourd’hui

encore, elles figurent toujours dans le

top 3 des cadeaux les plus offerts par les

consommateurs. Entre remerciements,

célébrations de fête ou d’anniversaire ou

encore déclarations d’amour, l’appétence

des Français pour le bouquet ou la

composition florale ne se dément pas. Bien

que ce secteur soit encore majoritairement

représenté par des fleuristes indépendants,

les enseignes poursuivent leurs percées

avec des magasins en propre ou sous forme

de franchises. Pour cela, elles élaborent

des concepts novateurs et segmentent

leurs différents positionnements. Dans

ce contexte, le digital devient un levier

supplémentaire de compétitivité face à

d’autres acteurs comme les grandes surfaces

alimentaires et de bricolage et les jardineries

qui préemptent aussi la commercialisation

de produits végétaux, dont les fleurs. Sans

parler de certains pure players numériques qui

entendent aussi tirer leur épingle du jeu et les

réseaux de livraison comme Interflora.

AU COMPTOIR OU AVEC UNE SOURIS, DITES-LE AVEC DES FLEURS !

Le groupe Emova est le premier réseau de vente de fleurs au détail en France grâce à un réseau de magasins qui opèrent sous quatre marques différentes : Monceau Fleurs, Au Nom de la Rose, Happy et Rapid’Flore qui est en train de devenir Cœur de Fleurs. En dépit de quelques variations saisonnières, le marché de la fleur maintient le cap mais voit le digital s’immiscer de plus en plus dans les bouquets concoctés en boutique. Description d’une digitalisation en marche !

Page 12: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa

LES FRANCHISÉS

SONT LES

ROUAGES

ESSENTIELS

DANS CETTE

TRANSFORMATION

DIGITALE

DU POINT

DE VENTE

LES FRANCHISÉS AU CŒUR DU DISPOSITIF

Le groupe estime que les franchisés sont les rouages

essentiels dans cette transformation digitale du point

de vente. Leur quotidien est indubitablement appelé

à évoluer pour tenir à la fois le rôle de commerçants

de proximité et de gestionnaires de petites unités de

production pour satisfaire les demandes issues du

commerce en ligne. C’est ainsi que Monceau Fleurs

va progressivement déployer un parc de tablettes

spécifiques pour ses fleuristes franchisés. Grâce à cet

outil, ces derniers auront accès à l’intégralité des données

commerciales, qu’elles proviennent d’un magasin ou du

site Internet. Avantage de cette convergence des data :

pouvoir dans un second temps, mettre en place des

programmes de fidélité personnalisés par client, quels

que soient son mode d’achat et sa fréquence en magasin

ou sur le Web.

Autre sujet sur lequel Emova travaille avec

ses franchisés : des formations destinées à accroître

et animer la présence digitale des magasins sur les

réseaux sociaux et pouvoir ainsi s’adresser de manière

plus fine aux consommateurs acquis, ponctuels et

potentiels de la zone de chalandise du commerce.

En parallèle, le groupe entreprend des partenariats avec

des influenceurs, sur Instagram en particulier, avec la

fourniture de bouquets et de collections éphémères que

ceux-ci partagent avec leurs communautés.

Tous ces chantiers font l’objet d’échanges très réguliers

entre le groupe et les représentants des franchisés dans

des commissions stratégiques et des comités d’enseigne.

Objectif : s’appuyer sur la connaissance du terrain pour

mettre en place des approches pertinentes où magasin

et digital se conjuguent pour le meilleur.

DES ATOUTS INTRINSÈQUES À FAIRE VALOIR

Face à cette concurrence, le groupe Emova s’est mis

en ordre de bataille depuis 2018. Le mot d’ordre est

clair. Les canaux digitaux constituent un relais de

croissance substantiel. Dans un entretien accordé

en juillet 2018 à Franchise Magazine, Bruno Blaser,

président du directoire d’Emova Group, est sans

ambages sur le cap à tenir : 15 % du chiffre d’affaires sera

issu du commerce en ligne d’ici 2023. Actuellement,

le numérique ne pèse que pour 3,5 % des revenus

totaux de l’entreprise. Pas question donc de louper

la marche du commerce électronique qui représente

aujourd’hui plus de 10 % du marché français de la fleur

au détail. Avec des perspectives plutôt encourageantes

puisque les experts s’accordent à dire qu’environ

30 % de l’activité des fleuristes sera digitalisée

à l’horizon de 2027.

Dans ce contexte concurrentiel et en pleine

transformation, le groupe Emova dispose d’atouts

de base sur lesquels capitaliser : une image reconnue

de spécialiste de l’art floral, une force de frappe en

magasins avec des fleuristes-conseillers et un réseau

dense de magasins physiques dans les centres-villes

et les zones urbaines de consommation. Un réseau

constitué de quatre enseignes disposant chacune d’un

positionnement spécifique : Monceau Fleurs pour les

amateurs de création florale et de qualité, Au Nom de la

Rose pour les amoureux des roses et des variétés rares,

Rapid’Flore/Cœur de Fleurs pour les petits budgets

adeptes de bouquets prêts à emporter et Happy qui offre

aux urbains le petit cadeau générateur de bonne humeur.

ÉTOFFER L’OFFRE OMNICANALE

La montée en puissance du digital est une réalité en cours

de déploiement actif depuis 2018. Depuis 2 ans, le groupe

dispose toutefois déjà d’un e-shop issu du rachat d’Au

Nom de la Rose et passe désormais à la vitesse supérieure.

Emova a procédé à l’acquisition et à l’intégration de

Bloom’s, une start-up française spécialiste de la vente de

fleurs de saison en ligne et par abonnement. Pour étoffer

cette offre omnicanale, le fleuriste leader s’est adossé à la

market place d’Amazon pour toucher de nouvelles cibles

plus jeunes via sa marque Monceau Fleurs. La gamme

proposée est riche pour l’heure d’une dizaine de bouquets

mais a pour vocation à s’élargir à mesure que la croissance

se développe. D’un point de vue logistique

pour l’instant, c’est la bouquetterie centrale de

Monceau Fleurs (une plateforme dédiée aux

fleuristes de l’entreprise) qui reçoit les commandes,

conçoit les bouquets et les expédie. Mais à terme,

l’objectif d’Emova est clairement de s’appuyer sur son

maillage de magasins pour prendre le relais de la gestion

des ventes digitales.

LES MAGASINS, DES PIVOTS CLÉS

Le rythme s’accélère d’autant plus qu’Emova a lancé

en avril 2018 un site e-commerce flambant neuf pour

Monceau Fleurs et a procédé dans le même temps à

la rénovation de fond en comble du site existant d’Au

Nom de la Rose. Une première étape test qui implique

plusieurs magasins dans la livraison des bouquets via

un transporteur. Fort de cette expérience terrain, le

dispositif sera alors ajusté et déployé à l’échelle nationale.

Cette approche est fondamentale pour le groupe.

Conscient que les actes d’achats s’effectuent de plus en

plus souvent avec le mobile, Emova met tout en œuvre

pour capter cette clientèle fervente d’expérience fluide

où l’achat de fleurs peut se faire en toute circonstance

et aisément, dans un magasin ou depuis Internet.

Le digital est aussi l’occasion de repenser les

flux entre lieu physique et point de vente virtuel.

C’est la marque Monceau Fleurs qui ouvre le bal de ce

nouveau mécanisme. L’idée consiste à proposer aux

clients visitant le site e-commerce, d’acheter des

bouquets qui sont livrés en 2 heures maximum en

fonction de la localisation géographique de l’internaute.

A l’avenir, ce sont les 155 magasins de Monceau Fleurs

dans toute la France qui devraient fournir ce service.

La marque Au Nom de la Rose, quant à elle, a renforcé

son concept et l’offre de ses 40 magasins et de son

site Web : le client pourra trouver les plus belles roses

ainsi que des variétés rares, uniques sur le marché.

Page 13: NUMÉRO 03 · 2019-11-14 · Kiss The Bride, agence conseil en marketing client du groupe Loyalty Company, 5, rue Daunou - 75002 Paris T. 01 55 39 09 10 Communication Dounia Issaa