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numéro : XIII - automne 2015 - en vous dégorgeant de : 2,50 Le journal qui secoue les mites des habits Le Trou des Combrailles - n° 13 - automne 2015 p.1 Numéro 13 : Fatal? Attention, attention, serait-ce le dernier numé- ro ? Le 13, on le sait, porte malheur. On va enfin avoir un procès (quoiqu’on pourrait peut-être y gagner des sous) ? Tous nos points de ventes vont tomber ? L’équipe va être frap- pée de flemme intempestive ? Le lecteur va se débiner ? Ou alors... porter le numéro 13 sur soi conju- rerait le sort. On va pas dire le contraire, vous ne l’acheterez pas sinon : on sait combien vous êtes impressionables et radins ! Adoncques, tenir au chaud le numéro 13 sous son veston (même sans femme à poil sur la couverture) vous protègera du mauvais oeil. Pour les ren- dez-vous galants, portez le Trou XIII sur vous, il attirera l’amour et les plus vifs sentiments ! Sans compter que c’est toujours un bon moyen de lancer la conversation. Des traces de mammouth à Montfermy Une association de paléontologues fourminè- res, interpelée à plusieurs reprises par des habitants de la commune suite à d’étranges rumeurs nocturnes, vient de découvrir des tra- ces de mammouth près de la Sioule. D’après l’oeil expert des chasseurs, les traces sont assez fraîches et semblent remonter le long de la Sioule. Des spécialistes en parapsychologie de Chapdes-Beaufort optent pour la thèse d’un mammouth fantôme qui viendrait se venger ! La mairie lance un appel à témoin. Alors ? Canular ou sorcellerie ? Une de nos équipes enquête... Attention délire mystique ! Le Trou ne recule devant rien et affronte son destin. Comme dans toute série, vient l’iné- vitable numéro treize. Le chiffre magique qui porte bonheur... ou malheur ! Alors mysticisme, ésotérisme et superstitions sont au rendez-vous ! Vous êtes prévenus : la direction se dégage de toutes responsabilités quant aux manifestations irrationnelles ou paranormales qui pourraient vous affecter pendant la lecture de ce numéro ! Sait-on jamais... Encore un jeu à la con Trouve une femme à poil entre les pages de ce journal ! (Ne faîtes pas les fines bou- ches, avec les ventes records du numéro précédent, on a vu que vous aimiez ça !) Encore un jeu machiste ! Auzances Bellegarde Chateauneuf-les-Bains Evaux-les-Bains Giat Gouzon Lussat Mérinchal Pionsat St-Maurice-près-Pionsat Vergheas AU SOMMAIRE : p. 3 - Auzances : un abattoir ? Occupy Combrailles Delirium mysticum p. 4 - Projet de méthanisation au Saget p. 5 - Des OVNIs à Pionsat p. 6 - Le Graal est dans les Combrailles p. 7 - Dossier : L’EAU... p. 14 - Hommage à Helmut p. 15 - TAFTA Rouler autrement p. 17 - En finir avec le Théâtre p. 18 - Les Intellos Boud’zan p. 20 - Creuse : des foreuses à Lussat Journal-bière-foot Il n’y a pas que la télé qui se marie avec la bière et le foot, notre canard aussi. Tous les beaufs ont le droit de l’acheter pour s’en ser- vir de bavoir (c’est un début). Page 13 : porte-chance ! Si vous la lisez la page 13 en entier à voix haute à 13h13, il vous arrivera quelque chose de très inattendu, voire de treize inat- tendu !... (ha, ha, ha !) Voir page 13. DOSSIER : EAU, RIVIÈRES ET ROBINET Après un mois de juillet où on s’est retrouvé complètement à sec, on s’est rendu compte que l’eau, quand même, c’était important. Et aussi qu’il fallait l’économiser. Enfin, en Creuse, on doute puisque le préfet n’a pris que tardi- vement un arrêté pour des restrictions alors que tous les départements voisins en avaient adoptés. Restrictions qu’il a d’ailleurs levées au plus vite. Nos rivières ont drôlement baissé, ça nous a donné l’occasion de les regarder de plus près. Dans notre dossier, vous trouverez donc des choses sur l’entretien des rivières, les remarques des sociétés de pêche, mais pas uniquement. D’abord, n’oublions pas que 90% de nos rivières sont polluées par les pesticides. Des concentrations élevées en pesticides ont d’ailleurs pu être remarquées en 2011 dans la région de Boussac. Ne nous croyons pas benoîtement épargnés. Quand aux nitrates, on en a déjà parlé. Les rivières des régions les plus céréalières de Combraille sont les premières concernées par les nouvel- les directives nitrates. Outre les rivières, on fera un petit détour par Chateauneuf-les-Bains où l’on fabrique toujours de l’eau en bouteille. Si ! C’est pas évident à savoir, pour nous autres bouseux de Combraille puisque l’étiquette « Chateauneuf » n’existe plus. Nous nous sommes penchés également, avec nos faibles petits moyens humains et maté- riels, sur la ges- tion de notre eau du robinet. Entre public, privé, tout le monde n’est pas au même régime et les prix de l’eau du robinet peuvent faire le grand d’é- cart d’une commu- ne à l’autre. Y aura faute !... On vous prévient : notre relecteur-correcteur- sauveur est parti en vacances (bien méri- tées !). Alors du coup on se dépatouille comme on peut avec nos Bescherelles et nos Larousses. Mais comme on ne sait ni lire ni écrire, c’est pas gagné ! Donc, nous nous montrerons totalement hermétiques à toutes remarques désobligeantes concernant l’or- thographe, la conjugaison ou la grammaire dans ce numéro. Con se le dize ! Auzances-Bellegarde : une com-com championne des prix de l’eau ! Le Graal est chez nous Dans la ligne mystico-ésotérique de ce numéro XIII : la théorie selon laquelle le Saint Graal est enfoui dans les Combrailles serait tout à fait légitime... Voir page 6. Méthanis(od)eur ? Produire de l’énergie écologiquement, oui. Mais si ça doit miter le paysage... et nos nari- nes avec, que faire ? Problématique au Saget. Lire page 4 Forages au désespoir Malgré un refus important et démocratique- ment exprimé, le préfet de Creuse s’asseoit sur l’opinion des cioyens. L’industriel apporte plus à la société que le respect des citoyens. Le preuve page 20 Des OVNIs à Pionsat Sérieusement ! Un facteur à la retraite nous raconte des histoires bien étranges d’appari- tions inexpliquées et peu connues qui font aussi partie de la mémoire du pays. Voir page 5

Numéro 13 : Fatal? ET ROBINET

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Page 1: Numéro 13 : Fatal? ET ROBINET

numéro : XIII - automne 2015 - en vous dégorgeant de : 2,50 �Le journal qui secoue les mites des habits

Le Trou des Combrailles - n° 13 - automne 2015 p.1

Numéro 13 : Fatal?Attention, attention, serait-ce le dernier numé-ro ? Le 13, on le sait, porte malheur. On vaenfin avoir un procès (quoiqu’on pourraitpeut-être y gagner des sous) ? Tous nos pointsde ventes vont tomber? L’équipe va être frap-pée de flemme intempestive? Le lecteur va sedébiner? Ou alors... porter le numéro 13 sur soi conju-rerait le sort. On va pas dire le contraire, vousne l’acheterez pas sinon : on sait combien vousêtes impressionables et radins! Adoncques,tenir au chaud le numéro 13 sous son veston(même sans femme à poil sur la couverture)vous protègera du mauvais oeil. Pour les ren-dez-vous galants, portez le Trou XIII sur vous,il attirera l’amour et les plus vifs sentiments!Sans compter que c’est toujours un bon moyende lancer la conversation.

Des traces demammouth àMontfermyUne association de paléontologues fourminè-res, interpelée à plusieurs reprises par deshabitants de la commune suite à d’étrangesrumeurs nocturnes, vient de découvrir des tra-ces de mammouth près de la Sioule. D’aprèsl’oeil expert des chasseurs, les traces sontassez fraîches et semblent remonter le long dela Sioule. Des spécialistes en parapsychologiede Chapdes-Beaufort optent pour la thèse d’unmammouth fantôme qui viendrait se venger !La mairie lance un appel à témoin.Alors ?Canular ou sorcellerie ? Une de nos équipesenquête...

Attention délire mystique !Le Trou ne recule devant rien et affronte sondestin.Comme dans toute série, vient l’iné-vitable numéro treize. Le chiffre magiquequi porte bonheur... ou malheur! Alorsmysticisme, ésotérisme et superstitions sontau rendez-vous! Vous êtes prévenus: ladirection se dégage de toutes responsabilitésquant aux manifestations irrationnelles ouparanormales qui pourraient vous affecterpendant la lecture de ce numéro! Sait-on jamais...

Encore un jeu à la conTrouve une femme à poilentre les pagesde ce journal! (Ne faîtes pas les fines bou-ches, avec les ventes records du numéroprécédent, on a vu que vous aimiez ça!)Encore un jeu machiste!

AuzancesBellegardeChateauneuf-les-BainsEvaux-les-BainsGiatGouzonLussatMérinchalPionsatSt-Maurice-près-PionsatVergheas

AU SOMMAIRE :p. 3 - Auzances : un abattoir ?

Occupy Combrailles

Delirium mysticum

p. 4 - Projet de méthanisation au Saget

p. 5 - Des OVNIs à Pionsat

p. 6 - Le Graal est dans les Combrailles

p. 7 - Dossier : L’EAU...

p. 14 - Hommage à Helmut

p. 15 - TAFTA

Rouler autrement

p. 17 - En finir avec le Théâtre

p. 18 - Les Intellos

Boud’zan

p. 20 - Creuse : des foreuses à Lussat

Journal-bière-footIl n’y a pas que la télé qui se marie avec labière et le foot, notre canard aussi. Tous lesbeaufs ont le droit de l’acheter pour s’en ser-vir de bavoir (c’est un début).

Page 13 : porte-chance !Si vous la lisez la page 13 en entier à voixhaute à 13h13, il vous arrivera quelquechose de très inattendu, voire de treize inat-tendu!... (ha, ha, ha!)Voir page 13.

DOSSIER : EAU, RIVIÈRESET ROBINETAprès un mois de juillet où on s’est retrouvé complètement à sec, on s’est rendu compte que l’eau, quand même,c’était important. Et aussi qu’il fallait l’économiser. Enfin, en Creuse, on doute puisque le préfet n’a pris que tardi-vement un arrêté pour des restrictions alors que tous les départements voisins en avaient adoptés. Restrictions qu’ila d’ailleurs levées au plus vite. Nos rivières ont drôlement baissé, ça nous a donné l’occasion de les regarder deplus près. Dans notre dossier, vous trouverez donc des choses sur l’entretien des rivières, les remarques des sociétésde pêche, mais pas uniquement. D’abord, n’oublions pas que 90% de nos rivières sont polluées par les pesticides. Des concentrations élevées enpesticides ont d’ailleurs pu être remarquées en 2011 dans la région de Boussac. Ne nous croyons pas benoîtementépargnés. Quand aux nitrates, on en a déjà parlé. Les rivières des régions les pluscéréalières de Combraille sont les premières concernées par les nouvel-les directives nitrates.

Outre les rivières, on fera un petit détour parChateauneuf-les-Bains où l’on fabrique toujours de l’eauen bouteille. Si! C’est pas évident à savoir, pour nousautres bouseux de Combraille puisque l’étiquette« Chateauneuf» n’existe plus.

Nous nous sommes penchés également, avec nosfaibles petits moyenshumains et maté-riels, sur la ges-tion de notre eaudu robinet. Entrepublic, privé, toutle monde n’est pasau même régimeet les prix de l’eaudu robinet peuventfaire le grand d’é-cart d’une commu-ne à l’autre.

Y aura faute !...On vous prévient : notre relecteur-correcteur-sauveur est parti en vacances (bien méri-tées !). Alors du coup on se dépatouillecomme on peut avec nos Bescherelles et nosLarousses. Mais comme on ne sait ni lire niécrire, c’est pas gagné ! Donc, nous nousmontrerons totalement hermétiques à toutesremarques désobligeantes concernant l’or-thographe, la conjugaison ou la grammairedans ce numéro. Con se le dize !

Auzances-Bellegarde : unecom-com championne desprix de l’eau !

Le Graal est chez nousDans la ligne mystico-ésotérique de cenuméro XIII : la théorie selon laquelle leSaint Graal est enfoui dans les Combraillesserait tout à fait légitime...Voir page 6.

Méthanis(od)eur ?Produire de l’énergie écologiquement, oui.Mais si ça doit miter le paysage... et nos nari-nes avec, que faire ? Problématique au Saget.Lire page 4

Forages au désespoirMalgré un refus important et démocratique-ment exprimé, le préfet de Creuse s’asseoitsur l’opinion des cioyens.L’industrielapporte plus à la société que le respect descitoyens.Le preuve page 20

Des OVNIs à PionsatSérieusement! Un facteur à la retraite nousraconte des histoires bien étranges d’appari-tions inexpliquées et peu connues qui fontaussi partie de la mémoire du pays.Voir page 5

Page 2: Numéro 13 : Fatal? ET ROBINET

BrèvesMenat. Vive la glisse. Juillet 2015Dans le Pays de Menat et aux alentours, jus-qu’à Saint-Gervais et peut-être un peu partoutailleurs, un gros bonnet d’on ne sait quellesainte institution républicaine et néanmoinsdémocratique, a donné instruction de répandresur du goudron sec une nappe de gravillons.Après une difficile et dangereuse enquête,TDC a pu percer le secret de cette opérationclassée «confidentiel défense» : la région n’a-vait pas atteint son quota d’accidents demotards et encourait de ce fait une astreintefinancière. Un consortium de carriers, mar-chands de pneus et équipementiers moto (vête-ments et accessoires) a financé cette campagned’utilité publique, bien partie pour obtenir uneplace au livre Guinness des records, dans lacatégorie OPALC (opération publique à lacon). - gyb

Fades – mousseFin août aux fades, une affiche indiquait unesoirée mousse, avec parmi les plats, lesimmanquables «egrevisses». Bon, comme onfait beaucoup de fautes «de frappe» et qu’onoublie parfois de faire relire nos articles, on nedevrait pas trop la ramener! On n’a cependantpas pu s’en empêcher: un aigre vice.

FDJ : il faut payer pourvendre leurs tickets àgratter !Lors de ma dernière tournée, en déposant le« Trou» dans des multiples petits points devente: boulangeries, petites épiceries, librai-ries, points presse, tabac et tickets à gratter oùde nombreux clients continuent à croire qu’ilsont une chance de gagner, j’ai appris avec effa-rement que la FDJ doit manquer de bénéfices(ne souriez pas) car elle réclame une locationpour la vitrine où sont exposés ses tickets àvendre. Et elle «gratte» ainsi un peu plusd’argent.Si jamais le «Trou» est en baisse, je proposede louer également des présentoirs, avec inter-diction de poser autre chose que des Trous,comme la FDJ le fait pour ses vitrines. Tout çapour en «tirer » quelques euros.Alors, «grattage» ou «tirage» ?

Lapeyrouse : le point devente réapparaît.Le petit resto de Lapeyrouse qui fait aussi épi-cerie a changé de propriétaire et, du coup, j’aidéposé à nouveau des Trous, car il n’y en aplus à Montaigut.

Saint-Hilaire la Croix : unpoint de vente disparaît.L’auberge «La Roué» est fermée. Suite à desproblèmes de santé, le patron a jeté l’éponge.

Soutien montagne limousineUn habitant du Plateau de Millevcahes risqued’être condamné pour une action symbolique

dans une ambiance bon enfant: avoir posé uncadenas sur la gendarmerie d’Eymoutiers (87)pour protester contre les débordements poli-ciers et leur capacité à tuer après la mort deRemy Fraisse.Mediapart a publié le grossier rapport de poli-ce qui a conduit au jugement («Les gendarmescroient tenir leurs terroristes sur le plateau deMillevaches! » par Louise Fessard, 25/08/15)où l’on prend tout ce qui est un peu trop écolo-gauchiste sur le Plateau pour des conspirateurscontre l’Etat qui «obéissaient ainsi à une doc-trine “philosophico-insurrectionnaliste”». Lefait est, qu’outre les inexactitudes du rapport,vue la débauche de moyens mise en œuvredans cette enquête, vue la condamnation desidées, on se trouve bien là face à une policepolitique. Les gros agriculteurs de la FNSEAqui balan-cent des caillasses dans les préfectures, actionpotentiellement plus dangereuse, subissent-ilsla même répression policière? Je suis loin d’enêtre sûr. S’il fallait le rappeler: nous ne som-mes pas tous égaux devant la police.

Géothermie profondeVoilà une nouvelle lubie industrielle qui pour-rait bien sévir dans toute l’Auvergne et dans lesecteur de Riom. Tout ça pour produire encoreet toujours plus d’énergie plutôt que de rédui-re nos consommations (et pendant ce temps làaucune centrale nucléaire ne ferme). Des per-mis de recherches ont d’ores et déjà été obte-nus en Auvergne. Cette technique peut provo-quer des microséismes, elle agit aussi en pro-fondeur, là où il peut y avoir des nappes d’eau,sans réelle maîtrise. Un lecteur du Trou nous afait part de des craintes au sujet de cette nou-velle technique. Pourquoi faut-il toujours du lourd, du grand,du profond? Ah mince, je suis bête, commentles gros richards pourraient exister sinon?…

Quads à MarcillatEncore et toujours du quad à Marcillat-en-Combraille (début octobre). Franchement,vous n’avez rien de mieux à faire que de cra-mer du fuel pour faire des courses de quads?

Saint-Sylvain-Bellegarde –pas mieuxAvec l’annuelle course de côte. Pas une lignede critique évidemment chez nos collègues deLa Montagne mais de l’enthousiasme! Etsûrement une grande fierté de communes deservir de défouloir à bagnoles. On a parléd’Eco-taxe pour les poids-lourds, oui, d’ac-cord, ils abîment nos routes et ils polluent. Etces bagnoles de courses-là?

Anti-mines : 6/7Ça y’est, six des conseils municipaux sur sept(Chambon, Sannat, Auge, Lussat, Bord-Saint-Georges, Lépaud) ont délibéré contre le projetminier. Reste Tardes qui s’abstient.

Miss à EvauxJeunes filles, au lieu de passer pour des écer-velées devant tout le monde à vous faire noterpar quelques beaufs (qui ont parfois trois foisvotre âge), venez plutôt soutenir les terroristesdu Trou des Combrailles en posant, par exem-

Edito : DE L’EAU DE ROSE À L’EAU DE BOUDINAh ! C’est bien beau de faire des titres tapageurs, mais après après faut trouver quoidire en-dessous ! Ceci dit, pour ça pas de problème, ça nous connaît ! C’est pasdemain qu’on ve se noyer dans un verre d’eau ! D’ailleurs à l’occasion du numéro XIII,il y aura des articles à l’eau de boudin, à l’eau bénite, à l’eau de rose, à l’eau de vie,(« Allo la Terre ? »). Car l’alcool, non, mais l’eau ferru.. ri ru... giri..rurineuse... oui ! Donc c’est pour ne pas vous laisser le bec dans l’eau, après un étésec et aussi archisec que des chaussettes d’archiduchesse, qu’on vavous abreuver d’infos (et d’intox ?) sur la source dela Vie sur Terre :l’eau de là !

ple, à poil en page 3 pour gonfler nos ventes!Autant ne pas faire dans la dentelle. En pluschez nous la beauté ne connaît pas le superla-tif, il suffit d’être belle. Bref, c’est donc Evaux-les-Bains, qui a gai-ment accueilli, fin juin dernier, l’évènementbeauf de miss Creuse, au Casino évidement(sexe et fric se marient si bien) avec un jury deconnaisseurs en la matière (on vous rassure, ony est pas allé on a pris les noms sur LaMontagne): le maire d’Evaux (obligatoire-ment), Valérie Simonet (dans la droite lignebeauf d’Auclair), le directeur de l’aéroport deLimoges, une chargée d’affaire à LimousinExpansion, le maire de Montluçon (invitéd’honneur certainement en tant que copain dedroite) et quelques autres représentants éva-honniens malheureusement pris dans la masca-rade. On ne les y a pourtant pas obligés! Et nos collègues de La Montagne (12/06) nousraconte ça tout naturellement… nous avonsquand même l’esprit bien mal tourné, nous aut-res, d’y voir là un bon rassemblement beauf!On brûle de remettre ça à Evaux. Avec de lachair plus fraîche évidemment car cette année(dixit La Montagne 21/06), l’urgence a présidéaux sélections. C’est ballot, franchement.

Evaux (toujours) : JA – Acomme américanisés ?Lu sur Le Populaire (29/06): « Le midi unrepas local sera servi autour du «burgerJA» ; grande innovation qui met en valeur lesavoir-faire des producteurs locaux». Le burger, promotion évidente de notre terroir.Mais ne jetons pas la pierre à ces pauvres JA,on voit malheureusement du burger partout,même en Creuse: resto, fêtes, à La Naute… etcertaines fois le pain dans lequel on bouffe sonsteak est des plus dégelasses! Face à cela, onne peut espérer qu’une chose: revenons vite àla mode de manger dans une assiette.

Giat – un bel éditoLe 7 septembre, sur le site http://www.paysde-giat.sitew.comQui mérite d’être repris.

« Le monde agricole est exaspéré, au bord dela crise de nerf! L'été de tous les dangers:coincés entre des prix de vente inférieurs auxcoûts de production et la sécheresse, les éle-veurs locaux tirent la langue. Fort justement,mais la situation mérite de s'y attarder.Depuis toujours, l'agriculture est le seul sec-teur économique qui ne fixe pas ses prix devente: dans le monde économique libéral oùon nous rabat les oreilles avec la libre concur-rence, il est bon de rappeler que dans tous lesautres secteurs, le producteur propose un prixde ses produits. D'autre part, les accords com-merciaux internationaux, comme les lois natio-nales, interdisent le dumping, autrement dit lavente à perte ! C'est la base des principes ducommerce. Alors pourquoi le paysan doit-ilsubir la pression de ceux qu'il fournit? N'est-ce pas à eux d'ajuster leurs marges en fonctiondu prix d'achat?Les réponses sont connues: la concurrenceinternationale et la pression des consomma-teurs pour un prix bas.Depuis plus de 70 ans, la proportion de l'ali-mentation dans le budget des ménages necesse de baisser, à devenir marginal : en 2015,la mentalité de la société trouve anormale nepayer le juste prix pour se nourrir, alors qu'el-le juge normal de dépenser des fortunes pourses loisirs. Les lobbys des industries savent yfaire. Dans l'ensemble des superflus, ce quin'est pas nécessaire à l'existence, la communi-cation et le lavage des cerveaux ont fait leurœuvre : les besoins existentiels de l'humanitése résument aux programmes virtuels desécrans multiples et variés, pas à l'environne-ment ni à l'alimentation sains et durables.Il existe des petits paysans sans dettes, pro-ducteurs raisonnables et consciencieux, quin'ont pas de raison de manifester. Il existe desagriculteurs, la majorité, soumis aux diktatsdes multinationales, des réseaux commerciauxgroupés, aux contraintes financières des

banques, qui ont raison de défendre leurs reve-nus. S'ils réfléchissent unpeu, ils compren-dront qu'ils défendent d'abord ceux à qui ilssont inféodés avec qui leur existence est liée.C'est complexe, avec le temps, et l'évolutiontechno-agronomique, la plupart des agricul-teurs ont perdu la maîtrise de leur outil. Ils enpayent aujourd'hui le prix de la dépendance.Le consommateur contribuable râle aussi : enfinançant les aides alloués à l'agriculture, ilestime ne pas devoir payer deux fois ses achatsalimentaires. Les primes accordées, dont lessommes affolent le citoyen moyen, ne sont quela compensation normale pour faire croire àdes prix bas, au niveau du prix mondial. Onpourrait supprimer ces soutiens, et garantirles prix alimentaires actuels. La différence severrait rapidement: il n'y aurait plus de pro-duits locaux sur les étals parce qu'il n'y auraitplus de paysans sur le territoire. De plus, lalégislation française, plus draconienne encoreque celle de l'Europe, tolère des importationsnon soumises aux mêmes règles sanitaires etenvironnementales, sans parler du niveau descharges sociales.Alors, le citoyen responsable est un acteur dela démocratie: il peut influencer les élitespolitiques nationales (plus au service des inté-rêts économiques mondiaux qu'à ceux de leursélecteurs) et locales pour faire pression sur lesenseignes commerciales, les intermédiairesdes filières agricoles, les lobbys des multina-tionales de l'agro-alimentaire pour revenir à laraison et sauvegarder l'identité agricole desterritoires ruraux de notre pays, et des autrespartout dans le monde. Car le problème n'estpas que français...»

Quand certains osent dire les choses, ça fait dubien!

Bus, après Auzances ledélugeCeux de Saint-Avit et Giat peuvent aller sefaire voir pour prendre le bus pour Montluçon(et le train Montluçon Paris). D’ailleurs le buss’arrêtera sûrement bientôt à Auzances (avantextinction finale?). Mais… y’aura un superbus tous neuf qui passera sur la nationaleAubusson-Clermont! Vous pourrez prendre letrain à Clermont (et peut-être un jour le TGV àMoulins), c’est juste plus cher. En même temps vu les prix du bus, ses horai-res, la difficulté pour acheter un billet quigroupe bus et train, on va déjà tous se fairevoir.

Le Compas – une bellerouteLe nouveau Conseil départemental est tout fierde nous dire en très gros sur des gros panneauxqu’il a investit pour refaire la route Auzances-Bellegarde au niveau de Marcillat-la-Farge surla commune du Compas. Serait-ce un cadeaude la boutique aux bons votants? Au passagependant qu’on dépense beaucoup d’argentpour refaire des routes, on ne le dépense pas àautre chose… C’est une question de choix.

Haute-CombrailleLe réseau de bibliothèque se structure avecéchanges de livres entre bibliothèque.Contacter le point lecture de votre commune sivous désirez faire partie des bénévoles.

Les AncizesLa maison de la musique a été inaugurée lelendemain de la fête. Profitez de cette annéepour vous informer.

SermurEn téléphonant pour en savoir plus sur la ges-tion de l’eau à Sermur que je croyais hors com-com, je me suis réveillé avec bien du retard (unan environ) car la commune de Sermur faitmaintenant partie de la com-com Auzances-Bellegarde. J’ai demandé pourquoi, s’ilsavaient eu brusquement envie, mais non, c’estsur ordre la préfecture! Les communes indé-

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pendantes, c’est mal vu. D’autant que Sermurne possède quand même pas de grosses indus-tries (comme par exemple au hasard Saint-Eloy-les-Mines) qui ramènent de l’argent etqui fait qu’on ne voudrait pas redistribuer lamanne à une com-com (dont sont pourtantsouvent issu les travailleurs).Peu importe la raison: la com-com est lameilleure façon de tuer la commune.

CommunesD’ailleurs nos brillants socialistes au pouvoirn’ont rien trouvé de mieux que de vouloirdiminuer drastiquement le pognon que l’Etatreverse aux communes. Une manière (dans ladroite ligne de Sarko) de tuer ces petites enti-tés de proximité énervantes. La démocratie estle cadet de leur souci.

Elections méga-régionalesSi on est honnête et qu’on a braillé contre cesgrandes régions, on ne présente pas de candi-dats à la mascarade et on fait des affichesexpliquant pourquoi on ne se présente pas.Aaaah, j’oubliais, il y a toujours une petitegalette pour les partis qui s’y présentent. Çavous cloue le bec, ça. On ne parle pas la bou-che pleine!

Méga canton d’AuzancesEst concerné par la ferme des 1400veaux deSaint-Martial-le-Vieux. Il y a eu une réunionde la FDSEA, avec bout de génisse offert, poursoutenir cette absurdité, avec les pontes dedroite habitués de ce genre de beauferies. Ultraassistés (pour le projet de centre d’engraisse-ment comme par les primes agricole qu’ilstouchent), ces gens-là n’ont pourtant de cessede montrer du doigt ceux qui sont au RSA(quifinancent pourtant aussi leurs primes en ache-tant leurs baguettes de pain). Voir Creuse-Citron (août-octobre) à ce sujet.

Le Bancal (Saint-Eloy)Horaires: Mercredi et vendredi 16h-19h;Samedi 9h-15h; le bar est toujours ouvert lesvendredi soirs 20h-24h.

Brèves douteusesMystère à MiremontDes petits chiffres XIII sont apparus sur toutesles portes de la communes dans la nuit du 12au 13/09! Les experts du Centre inter-com-munal de parapsychologie de Landogneenquêtent... Alors ? Canular ou sorcellerie ?Réponse au prochain numéro...

Ligne La Cellette-Paris :abandon du projetLa commission chargée d’étudier la possibili-té d’une ligne de chemin de fer entre LaCellette et Paris, afin de délester la D227 et laD525, a jugé le projet trop coûteux et peurentable.Non découragées, collectivités territorialeslocales se rabattent sur un ancien projet devoie fluviale, des années 60, consistant àtransformer le Boron en canal jusqu’au Cher,ce qui permettrait ainsi de rejoindre, via lecanal du Berry, la Seine et Paris.

Auzances : et sion relançait unabattoir ?Et pourquoi pas ? On a bien voulu le faire àEymoutiers et le projet s’est finalement concréti-sé sur Bourganeuf. Voilà qui permettrait aux pay-sans de moins dépendre des grandes surfaces.En quoi consiste le projet de Bourganeuf ? En un« pôle viande locale », abatage et découpe, quipermet aux paysans de jauger le nombre debêtes qu’ils veulent y emmener et de vendreensuite directement leurs produits.

Guillaume Betton, un des porteurs du projet,relate la volonté première du pôle viande, celled’indépendance des éleveurs du territoire(dans IPNS n°48, sept. 2014): « Là où lesindustriels pratiquent le dumping social avecde la main d’œuvre low-cost, où les animauxsont ballotés sur des centaines de kilomètres,le pôle viande local propose de court-circuiterles traders en viandes et de se servir de leursmarges arrières qui n’ont eu de cesse de s’ac-croître pour assurer le fonctionnement de cetoutil local avec une main d’œuvre qualifiée,une lenteur de production pour assurer la qua-lité et laisser l’alchimie du goût se réaliser».Le pôle ne mise pas sur la grandeur: « C’estun outil […] de petite capacité (5 à 6 bovinsabattus par semaine) avec pour priorité lebien-être animal et les conditions de travaildes utilisateurs», mais sur le serviceavecdécoupe, transformation et stockage possibles,c'est-à-dire qu’un éleveur qui fera abattre saviande (bovine, ovine ou porcine) au pôlepourra également disposer de morceauxdécoupés et pourra les vendre directement auconsommateur, ou aux restaurants et collecti-vités de la région.

Le secteur d’Auzances possède évidemmentun potentiel en la matière. Et pourquoi ne pasprendre des contacts avec l’équipe deBourganeuf? En cette période de crise agrico-le, ne serait-ce pas bienvenu et bien mieux quedes fermes de 1000veaux inféodées aux gran-des surfaces?

A l'heure ou les débats s'enflamment en Europesur la question des réfugiés, sur fond de protec-tionnisme, de racisme ambiant et d'imagesaussi tapageuses que révoltantes, une étudeINSEE datant de 2010 est récemment ressortiedes tiroirs ; celle-ci montre la part de logementsvacants sur la totalité des 36705 communes deFrance.

Notre beau pays compte pas moins de2 millions d'habitations vides, ce qui représen-te environ 7% du bâti total. Ce pourcentagepasse à 10,8 en Auvergne. Dans lesCombrailles, nul besoin de statistiques, il suf-fit de se promener sur les petites (et moinspetites…) routes vicinales pour se rendrecompte de l'ampleur des dégats: certainsbourgs font l'effet de villages fantômes, pan-neaux «à vendre», devantures et volets clos,rues désertes… Parfois près d'un tiers du bâtiest inoccupé! Ainsi, Bussières-près-Pionsat,côté Puy-de-Dôme, obtient la palme du loge-ment vacant: sur 97 logements, 26 sont à l'a-bandon, soit une part de 26,77%! Côté Creuse,le record est battu: à Chambonchard, pasmoins de 27,61% des maisons restent désespé-rément… vides.

Mentionnons également Vergheas (24,05%),Montaigut-en-Combrailles (22,77%),Pontaumur (21,72%); mais aussi Le Compas(19,16%) ou Aubusson (20,26%).

A l'opposée, quelques communes, favoriséespar une plus grande attractivité, ou jouissantpeut-être d'une meilleure politique de gestiondes biens par ses administrés, affichent desrésultats insolants; telles Châtelard, qui n'a…pas une seule habitation innocupée, sur les 34qui la composent! (amis castelardinois (?),n'hésitez pas à démentir -ou confirmer cetétonnant résultat) ou Sannat, avec seulement2,33% de logements vacants. Dans lesCombrailles puydômoises, la commune deVitrac sort du lot (2,64%), tandis que, plus auSud, Lastic n'a que 0,94% de bâtiments inutili-sés.En conclusion, si toutefois on ne s'en était pasencore rendu compte, il y a de la place dansnos campagnes! De la place pour les mal-logés, les SDF, les migrants… Techniquement,et ici, (dixit les chiffres), plus encorequ'ailleurs: c'est possible! Reste à convaincreles propriétaires...

W.

Occupy Combrailles !!

Pétition pour lesréfugiés syriensBonjour, Je viens de créer ma propre pétitionsur le Site de Pétitions Citoyennes d'Avaaz -elle s'intitule «Pierrette Daffix-Ray, présiden-te de l'Ass. des Maires du Puy de Dôme: Créerune chaîne de solidarité avec les réfugiéssyriens». Cette cause me tient vraiment àcœur et je pense qu'ensemble, nous pouvonsagir pour la défendre. Mon objectif est derecueillir 200 signatures (pour l'instant,plus si possible !) et j'ai besoin de votre aidepour y parvenir. Pour en savoir plus etsigner la pétition, rendez-vous sur:

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Pierrette_DAFFIXRAY_presidente_de_lAss_des_Maires_du_Puy_de_Dome_Creer_une_chaine_de_solidarite_avec_les_refugies_syrien//?launch

Veuillez prendre un instant pour m'aider: fai-tes passer le mot, de telles campagnes démar-rent toujours timidement, mais prennent del'ampleur lorsque des gens comme vous s'im-pliquent ! Il y a urgence à se mobiliser concrè-tement à mon avis.Merci.

Catherine

" Ce dessin conçu par JeanYves Fromonot et réalisé par FlorenceMallat Desmortiers est offert au monde pour la défense de l'eaupotable. Il est libre et doit être utilisé gratuitement quelque soitle support utilisé (livre, journal, internet, exposition, télévision,etc...) avec la présente mention entre guillemets "

Les clefs de laperception(là, c’est sérieux !)Suite à des remarques, encore et encore, dés-obligeantes de lecteurs acariâtres, voici com-ment distinguer les intos et les infox dans le TDC.

Les articles sont tous sérieux excepté:

- sur la Une, parmi les encadrés, où levrai côtoie le faux (mais en général ça sevoit, ou alors on renvoie à la page 21... trou-vez-la et je vous offre une barquette d'huît-res de Clermont-Ferrand)

- sur la Une, colonne de droite, en haut

- page 2, dans les brèves douteuses (là, ons'en doute un peu...)

- parfois page 3, on trouve quelques articleshumoristiques...

- dans des encadrés gris dans les pages dumilieu

Mais tout le reste est authentiquementsérieux! Foi de canard!

Dérive mystiquedu Trou !?Eh oui, avec le numéro XIII cela devait arriver !Finit le petit journal sérieux, c’est le pétage deplomb total ! Plus, un « trou » mais un gouffre !

L’été à été si chaud!... C’est qu’on n’est pashabitué ici! On n’a pas mis de casquette etpaf ! Non, pas l’insolation, mais l’illumina-tion ! Alors pour ce numéro on verse dans lemysticisme aigu: Quête du Graal (qui seraitdans les Combrailles, aux les dernières infos),contact avec les extra-terrestres, ésotérisme,superstition, sorcellerie...

Nous donnons un nouveau visage à l’informa-tion locale. Mais après tout, ces choses là fontaussi partie de l’histoire de nos Combrailles !C’est aussi notre originalité. Et n’oublions pasque les Combrailles sont le centre du monde !(même si le mondeest rond) carcomme le nousle rappelle la treizième arcane du Tarot deMarseille ( ),la Mort fauchetout et tout à unefin, mais cette finn’est-elle pas sim-plement un passa-ge vers le renou-veau dans un éter-nel recommence-ment?

Arcane XIII, « La mort »

La roue dudestin !A découper et à agrandir à la photocopieuse.Faites un trou au milieu et mettez-y une attacheparisienne. Lancez la roue pour savoir ce quivous arrivera demain. Et ça marche ! si, si !

1 : Mots de ventre, trouble de la digestion, recoursfréquent aux toilettes.2 : Envies volages qui ne dépasseront pas le fantas-me.3 : Quelques raclements de gorge, mais rien degrave.4 : Un sifflement d’oreille. (On parle de vous dansvotre dos quand vous êtes de face!)5 : Un départ pour l’aventure! (Mais vous serezrentré lundi prochain.)6 : Vous allez devoir garder un secret que vousserez le (la) seul(e) à ne pas connaître!7 : Vous allez être mis(e) en relation avec l’au-delà.Alors buvez l’eau de là! (ha, ha, ha!)8 : Vous allez être contacté(e) par des intelligencesextra-terrestres.Y sont un peu cons au début,...mais après c’est le contraire! Vous allez vous habi-tuer (comme nous!).9 : Vous allez acquérir le pouvoir de passer à traversles murs.Si, si! Prenez bien de l’élan et essayezavec le mur de la salle à manger.10: Vous allez acquérir le pouvoir de neutraliser lesradars sur les autoroutes.Testez votre pouvoir dèsaujourd’hui... ça marche! 11: Vous allez pouvoir communiquer avec les ani-maux. Mais allez-y progressivement: commencezpar les poules.12: Vous allez pouvoir devenir invisible.Dites« pchiit ! » et allez tirer les oreilles d’un gendarmepour tester si ça marche.13 : Grand bouleversement d'ordre mystico-méta-physique! Préparez-vous à la Révélation!(Procurez-vous un k-way, des bottes en caout-chouc, des lunettes de soleil et de la crème solaire,une trousse de premiers soins, un kit survie, un cou-teau, un briquet, une loupe, un t-shirt et des chaus-settes propres, une brosse à dent, un crayon, unegomme etdes mots-f l é c h é s ,une bou-teille deVolvic etdes barreschocola-tées auxcéréales...)

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Bon, ça c’est juste pour faire un titre qui pète,comme dans les journaux pourris. Mais la cons-truction d’une petite usine de méthanisation, çapeut quand même évoquer le bruit et l’odeur.Pourquoi cet article sur le projet de méthanisa-tion au Saget, commune de Budelière ? Tout sim-plement parce qu’il apparaît contesté. C’est lesymptôme des enjeux complexes de territoire quipeuvent survenir en milieu rural et du partage del’espace campagnard.

Un projet contesté pardes habitantsC’est en allant, un jour, de Budelière à Lépauden voiture que je suis passé par le hameau duSaget et que j’ai vu, en grosses lettres devantplusieurs maisons en bout du village un grand« non à la méthanisation au Saget». Le mêmeslogan apparaît sur la route un peu plus loin. Jeme dis, il y a encore un problème ici. En effet,dans un champ, juste en sortie de village, etdonc quasiment dans la continuité des habita-tions, on lit le dépôt d’un permis de construirepour le méthaniseur. Il est spécifié: « superfi-cie hors œuvre nette autorisée: 416 m²» et« Hauteur de la construction: 11m ».L’installation projetée, lit-on sur un autre pan-neau, produira 330kW d’électricité. Lucomme ça, ça ne semble pas un petit projet etil y a de quoi être assez anxieux. Surtout quandon habite à côté! Pour être honnête, je penseque personne n’aimerait voir se monter uneusine de méthanisation à côté de chez soi.

Gestation et nature du projet de méthanisationPourquoi ce projet, d’abord? Regardons cequ’est cette usine de méthanisation et pourquoielle a été souhaitée, et pourquoi à cet emplace-ment. Au départ, un paysan de Viersat avait eul’idée de valoriser son fumier dans un métha-niseur pour produire de l’électricité tout seul. Ila contacté un cabinet d’étude qui, bien sûr, luia dit que c’était mieux en collectif, que c’étaitplus rentable. Il a donc cherché des associés. Ila d’abord trouvé le SIVOM Chambon-Evauxqui pourra placer dans le méthaniseur tous sesrejets de tonte de pelouse(avant ces derniersétaient envoyés à 100km de là) puis, aprèsquelques réunions de présentation, il a trouvéd’autres paysans. Il y a en tout 8 fermes sur leprojet. C’est quand même pas mal, on n’estplus dans un tout petit méthaniseur. Un contrata également été passé avec l’abattoir deMontluçon. L’intérieur de la panse (digestat)des vaches sera apporté par l’abattoir auméthaniseur, ce qui devrait, pour ce dernier,diviser le coût de traitement par 2.

Quel est l’intérêt du méthaniseur, commentmarche-t-il? Précisons tout d’abord qu’il nes’agit nullement d’un méthaniseur du type« 1000 veaux» où les bêtes sont élevées horssol mais bien d’une petite usine où on va dépo-ser le fumier (appelé techniquement «effluentd’élevage»). Ce fumier entassé produit du gaz(méthane) qui permet d’obtenir de l’électricité.Un des intérêts est que le méthane est un fortgaz à effet de serre et que le méthaniseur l’uti-lise, ce serait donc toujours ça de moins dansl’atmosphère. Mais alors, les paysans n’auront plus defumier? Autre question que je me suis posé.Mais le fumier qui a produit du gaz peut tout àfait être réutilisé pour être éparpillé sur leschamps, il a même l’avantage de contenirbeaucoup moins d’azote. L’azote, on le sait,avec le lessivage de fin d’hiver, est l’une des

principales causes de nitrates dans l’eau et dudéveloppement cyanobactéries. Il sentirait éga-lement moins quand on l’épand. De plus, pourle paysan, on peut s’en servir au moment où laplante en a besoin et on limite donc les risquesde lessivage. La méthanisation du fumier pour-rait donc amener à une meilleure gestion agri-cole. Mais l’été? Peut-on bien récupérer le fumier?Il reste le Sivom précise le porteur de projet, etpuis les paysans pourront faire de l’ensilagequ’on mettra dans le méthaniseur l’été. Onpeut aussi, m’a-t-on dit, tout à fait baisser lapuissance du méthaniseur quand on n’a passuffisamment de matière pour l’alimenter.Mais n’y aura-t-il pas des pressions d’EDFpour le faire marcher à pleinrégime tout letemps? Ne sera-t-on pas obligé de cherchertoujours des nouvelles sources d’alimentationen cas de défaut? Ce n’est peut-être pas si évi-dent. Il y a toujours des imprévus et l’emploide la technologie entraîne toujours une dépen-dance. En revanche, on n’a pas un besoin decourir à l’agrandissement: le méthaniseur estprévu pour une puissance fixe. Il ne peut doncs’agrandir. La chaleur du méthaniseur pourra aussi êtrerécupérée, en l’occurrence il s’agira de chauf-fer des serres pour produire de la spiruline(complément alimentaire)qui sera vendue parles 8 fermes. Est-ce une dérive hors-sol ou bienun apport… c’est selon les points de vue.

Les problèmes pourles habitantsPour les potentiels plus proches habitants del’usine, l’emplacement est la source de plainte.Ils ne veulent pas d’un méthaniseur juste à côtéde leur village, de leur maison, ils ne vou-draient d’ailleurs pas d’un Super U non plus.Ils n’habitent pas à la campagne, entourés denature pour voir apparaître dans leur paysagequotidien une usine et les nuisances qu’ellepeut engendrer. Les paysans du projet disent avoir choisi cetemplacement parce qu’il est central à toutes lesexploitations. Enfin, cet argument n’est pastout à fait convainquant, pour ne pas gêner lesautres, ils auraient bien pu faire un effort ettrouver ailleurs. Ils ont cherché disent-ils maisdes propriétaires ont finalement refusé de louerou vendre des parcelles plus éloignées. Maispeut-être peut-on encore trouver ailleurs. Pourl’un d’entre eux, ça semblerait une bonnesolution. Et pourquoi pas chez eux? Certains habitentaussi dans des villages et ça ne fait que dépla-cer la question, quant aux autres, ils disent nepas posséder les branchements et transforma-teurs EDF adéquats vers chez eux.Evidemment, il faut une alimentation EDF(pas trop faible) et tirer des longueurs de câblescoûte cher… mais n’y aurait-il pas moyen d’a-voir une aide pour ça si ça s’avère être unesolution qui arrange tout le monde? Si l’em-placement n’est jamais négociable, on ne peutque comprendre la colère des habitants. La hauteur du bâtiment, 11 m (dont 3 à 4msous le sol, mais ça en reste quand même unpaquet au-dessus) reste aussi un sujet d’inquié-tude, de transformation assez notable du pay-sage quotidien et ce ne sont pas les quelquesarbres qu’on plantera autour de l’usine quicacheront sa laideur. Enfin, parmi les principaux arguments contrele méthaniseur: non pas l’odeur mais le bruit.

La présence d’un méthaniseur en bout de villa-ge générera automatiquement du trafic routieravec présence de camions. Le porteur de projetstipule bien que les camions passeront dans leterrain (champ de l’usine) pour ne pas traverserle village, il n’empêche qu’un camion s’entendde loin et que le déversement de fumier oud’autres matières dans le méthaniseur ne sefera peut-être pas dans le plus grand silence. Etcette usine tournera-t-elle aussi les week-ends,comme le craignent les habitants? Et les rou-tes supporteront-elles un passage régulier decamions, qui alors payera la réfection des rou-tes? La circulation lourde engendrée par laprésence d’un méthaniseur est donc loin d’êtreun problème annexe. Il n’y a aucune garantieécrite pour les habitants que ce trafic puisseêtre jugulé bien que le porteur de projet se diseprêt à en signer une. L’opposition a peut-être trop manqué d’écoutepuisque l’affaire est aujourd’hui au tribunaladministratif.

Les habitants sont allés voir des méthaniseursdans d’autres départements, l’un sur proposi-tion des porteurs de projets, l’autre de leur pro-pre initiative. Ils en ont alors profité pour allerà la rencontre des voisins et ont rapportéqu’entre les incommodés par le méthaniseur etceux qui l’acceptent, c’était du 50/50. Çadérangeait apparemment et logiquement sur-tout les gens les plus près. Mais, avec cesméthaniseurs-là, il y avait du hors-sol… Lacomparaison vaut-elle alorscomplètement ?Un projet de méthaniseur plus proche est celuide Pigerolles en Creuse, porté, celui-ci, par despaysans «bio », avec un chauffage pensé pouraider l’installation d’un maraîcher (chauffagedes serres) et l’apparition d’un poulailler bio.La comparaison ne vaut peut-être pas pluscar la puissance de ce méthaniseur est de100kW, donc bien inférieure à celui duSaget. En termes de trafic engendré, la ques-tion de l’échelle du méthaniseur n’est certai-nement pas neutre. A noter, le conseil municipal de Budelière, àtitre purement consultatif, s’est prononcé endéfaveur du méthaniseur. Les deux emploisque créerait l’usine n’ont pas, cette fois, pesédans la balance mais le porteur du projet nem’a pas non plus servi une espèce de chantageà l’emploi. L’argument semblait annexe.

Voilà donc les principaux points de crispationautour du projet dans ce village et les deux par-tis devraient certainement se parler… maispour cela faut-il encore je le pense, que laremise en cause de l’emplacement, voire de lataille du projet ne soient pas taboues. Si le pro-jet a des arguments «écolos» quant à la dimi-nution d’azote dans les champs ou à celle de lasuppression de méthane dans l’atmosphère, dela relocalisation de certaines activités, d’unediversification financière qui permet aux pay-sans de pérenniser leur activité d’élevage sanscourir les hectares, on peut toutefois se mettresensiblement à la place des habitants, com-prendre leur détresse et leur levée de bouclier.Car si c’était à côté de chez vous, que diriez-vous? Mais le projet fait se raccorde égalementdans des débats plus généraux qui m’ont étésoulevés.

Le mitageEt oui, car le Saget est un hameau aux nom-

breuses maisons neuves, dont celles qui serontles plus proches du méthaniseur. Ces maisons,elles aussi, ont bien changé la physionomie duhameau, ont bétonné des champs (et possible-ment avec la bénédiction des proprios qui ontvendus ces terrains comme constructibles,donc plus cher), ont apporté une surcharge devoitures au hameau. Dans le Saget, il y avait unplan d’occupation des sols qui rendaient lazone constructible pour maisons neuves….faute comme souvent dans nos vieux bourgs demaisons en indivision qui se libèrent… et quis’écrouleront un jour. D’ailleurs, il n’y a plusde plan d’occupation des sols sur la commune,et on peut donc en voir apparaître encoredavantage…Le méthaniseur ne serait qu’un prolongementde ce mitage… mais d’une toute autre ampleuret d’un tout autre impact c’est sûr. Par ailleurs,il engendrera vraisemblablement une décoteimmobilière. Si des habitants voulaient démé-nager pour fuir une usine construite, trouve-rait-il à revendre ou louer leur maison à un prixqui leur permette de trouver un autre loge-ment?

Quel visage de l’agriculture ?Toujours plus gros, toujours plus technique,pétrie d’investissements? Si le projet a desaspects économiques et environnementauxintéressants, il résulte peut-être aussi d’uneagriculture qui s’enfonce dans la financiarisa-tion et dans des échelles de projets toujoursplus importantes. Les paysans ont desremorques toujours plus grosses, des enginstoujours plus puissants, et ne voudra-t-on pasencore son petit bijou de tracteur toujours plusvrombissant pour aller donner la becquée auméthaniseur? Ou serait alors la cohérenced’un projet qui se veut soucieux de l’environ-nement? La diversification, sur nos territoires,est peut-être plus simplement de remettre encause le tout bovin, la redynamisation de noscommunes passe d’abord par un partage dufoncier agricole qui s’est concentré entre unnombre restreint de mains, à permettre à desjeunes de s’installer, de disposer de terres. Dans un projet comme celui là, le fait quel’argent (les bénéfices), l’autonomie ou l’envi-ronnement soit le principal moteur n’est pasnon plus neutre. Cela ne peut qu’influer sur levisage du méthaniseur. Et s’il y a un gain dequalité pour l’environnement par rapport auxpratiques actuelles, il faudrait penser à inclureles voisins dans cet environnement.

J.D.

p. 4 Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015

Projet de méthanisation au Saget. Le bruit et l’odeur ?

Page 5: Numéro 13 : Fatal? ET ROBINET

Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015 p. 5

OVNIs à Pionsattémoignage d’un ancienfacteur de PionsatA 90 ans, Monsieur Philippon, toujours passion-né de technologie, au milieu de ses ordinateurs,tablettes, i-phone... il est un des dernies témoinsd’intriguantes histoires qui font parties de lamémoire du pays.

M. Philippon : Parler des OVNI, à mon âge, ça vapas être intéressant !... C'est comme ceux qui dis-ent : « Des ennemis... vous en avez? - Non, ils sont tous morts, les salopards! » Eh bienlà c'est pareil! Alors, je peux parler des ovnis, desovnis... maintenant, vous savez...!

TDC : Vous les avez vus pendant vos tournées?

M. Philippon : Pendant mes tournées. Mais j'en aique huit ou neuf (histoires)...

TDC : C'était autour de Pionsat?

M. Philippon : Oui. Mais je peux pas vous dire,quoi, mais j'ai vu des lueurs, des lumières, desmachins comme ça, j'ai été éclairé, mais j'ai pas vud'objets... A part une fois, qu'on a vu un objet, c'é-tait en 1949, avec un instituteur, on avait été visiterdes paysans et on rentrait un peu tard le soir. A cemoment, faut dire qu'on parlait un peu des soucou-pes volantes dans les journaux encore. Depuis laguerre il y avait des soucoupes volantes.

TDC : On parle très tôt des soucoupes volantes.Même dans la Bible! Puis dans des écrits duMoyen Age, au XVIIe Siècle... Ces choses sontévoquées depuis longtemps.

M. Philippon : Oui, bien sûr. Mais c'est surtout àpartir de 1942, pendant la guerre que les pilotes onvu des choses bizarres. Alors voilà, cette fois-là on arrivait, à pied, et puison traversait des bois. Lui, il était gros, il marchaitpas vite. (Moi, je marchais vite, j'étais jeune fac-teur, hein!) Alors il fallait s'arrêter pour se reposer.On traverse un petit bois et je lui dit: « Dépêchons-nous! » Il était 20h30, 21h... Il me dit: « Attends-moi ! Moi je ne peux pas marcher comme toi.» Etpuis on aborde la route Charensat – Espinassequand d'un seul coup, j'ai vu un éclair fantastiquequi nous a ébloui. On est resté un moment, on n'yvoyait rien. « Et qu'est-ce que c'est? Et qu'est-ceque c'est?...»Alors j'ai dit : « Ne restons pas là! »On n'avait que 3 ou 4 mètres pour arriver sur laroute. Et on arrivait en plein carrefour de la CroixRouge. Là, deux phares! Des phares assez gros.Environ 60 / 70cm et il y avait quelque chose desombre. Une masse sombre. Parce que les routesétaient empierrées, et c'est pas comme le goudron,elles sont claires la nuit. Alors on se demandait:« Qu'est-ce que c'est? » Moi, je voulais faire undétours, lui il voulais revenir, enfin bon...! On étaitlà, on savait pas trop quoi faire, quand il y a unautre éclair qui nous a ébloui encore un moment.On n'y voyait plus. Et puis plus rien!... On a atten-du encore un moment et nous sommes rentrés. Notre histoire a fait beaucoup de bruit.

Alors des histoires comme ça, j'ai beaucoup d'amisqui en ont eu pendant leur tournées. Mais ils sonttous morts... Alors on peut raconter n'importe quoi.Y a personne qui peut dire que c'est pas vrai. Maismoi je raconte ce que j'ai vu, et ce que mes amis onvu. Mais ici il y a une vingtaine de personnes quisont venues me raconter leurs histoires. D'autresqui ont été suivies par des ovnis.Tous les mineurs, en allant ou en revenant du tra-vail, presque tous ont vu quelque chose. Certainsracontaient un peu, d'autres un peu plus. Ou leursfemmes racontaient. Mais en général, les gens neparlaient pas.

TDC : Parce que c'était pas normal?

M. Philipon : Non, c'était pas normal. Tiens! Ungars. Il est descendu du car des mineurs. Il avait faitprès de 3km pour rentrer chez lui, avec sa bicy-clette. Il était sur un chemin et il y a une chose quiest venue devant lui, très lumineuse, qui s'est fixéesur le chemin. Il s'est caché dans la haie, il a atten-du. La chose a pas bougé. Il pouvait pas rester là, ila dit : « Je peux pas passer la nuit là! Et si cettechose voulait me faire du mal, ce serait fait.»Alorsil a repris sa route, et cette boule de feu, qui étaitassez grosse, l'a suivi jusque chez lui. C'était auQuartier. Là, il y a pas mal de personnes qui l'ontvue, qui sont sorties pour voir.

TDC : Et après ça a disparu?

M. Philipon : C'est parti.

TDC : Comment?

M. Philipon : C'est parti assez rapidement. Maisdes trucs comme ça, il y en a eu beaucoup.

TDC : Ça faisait peur aux gens?

M. Philipon : On peut pas savoir ce que c'était. Onvoyait des trucs lumineux. Bien souvent oranges.Et puis j'ai vu, certes!... quand j'allais à la chasse àla bécasse, dans les petits bois aux alentours, on n'é-tait pas seul! En été on a eu des trucs qui nous ontéclairés. Une fois on était presque perdus. J'étais enmoto. C'était sur un chemin dans les bois pas loinde Pionsat. Il faisait noir et je ne savais plus ou j'a-vais laissé la moto. On était perdu mais j'avais ditaux gens d'une ferme, pas loin, où on allait. Je medisais que si on revenait pas, ils feraient quelquechose, ils viendraient bien voir. Et il y a une lumiè-re qui est venue tranquillement au dessus des bois,au dessus de nous. Une lumière orange, assez gros-se. Qui est passé lentement à côté de nous et quinous a éclairé comme en plein jour. On cherchait lamoto, elle était juste à côté. Alors je l'ai dit aux gensde la ferme à côté. Je leur ai expliqué. Et ils m'ontdit : « Oh ! Mais vous savez, c'est souvent qu'il y ades lumières qui se baladent sur les bois.»

TDC : C'était dans quel bois?

M. Philipon : Entre la Cellette et le Quartier. Et ça,plusieurs fois, avec des chasseurs. Mais ils sont tousmorts, alors il n'y en a pas un qui peu confirmer.

TDC : Mais c'est surtout pour savoir à quoi ça res-semblait.

M. Philipon : Oh, c'était des lumières, ça n'avaitpas de forme. C'était des boules rouges, ça faisait 3ou 4 mètres de diamètre. Peut-être plus certaines.

TDC : En suspens, comme ça?

M. Philipon : Oui, qui se baladaient au-dessus,tranquillement.

TDC : Il n'y avait pas de son particulier?

M. Philipon : Pas de son. Rien.

TDC : Et pas de changement de température?

M. Philipon : Oh, non. Rien. Une fois il y a eu une chose qui a attiré bien dumonde. Il y en a qui sont venu de Riom, avec desappareils de mesures et tout. Mais ils ont rien trou-vé. Il faisait chaud, il y avait la Lune, et des petitsbouts de fumée sont passés. Je regardais d'où çavient. On est sorti, avec ma femme et on a vu, là-haut, du côté des bois, que c'était brumeux et toutrose. Les pompiers sont montés. On a attendu. Ilssont redescendus. « Qu'est-ce que c'est? » Ils ontdit : « Oh, ben c'est plus haut, du côté deGouttière.» Et voilà. Quinze jours plus tard, lachasse était ouverte. Je chassais dans le coin. Il yavait beaucoup de gibier à ce moment-là. J'arrivedans un bois, il y avait des balais, de la bruyère et unpeu de tout. Et là, je vois un grand rond marron aumilieu. Il y avait quatre ou cinq petits sapins quiavaient l'air brûlés et un gros pin grillé entièrement.C'était comme un coup de tampon, aplati au fond,tout tassé au fond. C'était bien écrasé au fond. Pasbrûlé, mais écrasé. Six ou septans après c'était restécomme ça. Après il y avait des arbustes qui pous-saient. C'était spectaculaire.Il y a encore une dizaine d'année, il y a un paysanqui est venu me raconter son histoire. Vers sa ferme,pas loin, il allait voir ses bêtes la nuit. Et il m'a dit:« Il y a quelque chose qui est venu m'éclairer au-dessus. Ça m'a suivit jusqu'à chez moi. Ma femmel'a vu, ma fille l'a vu. On voulait téléphoner aux gen-darmes, et puis c'est parti, tout doucement.»

TDC : A quelle distance à peu près?

M. Philipon : Oh, ben... 30m au-dessus de lui. A lahauteur des grands arbres.

TDC : Et c'est toujours autour du même secteur?Pionsat, Gouttière, la Celette...?

M. Philipon : Pionsat... Vous voyez, il y avait surla chaîne 24, là,... à moment donné, toutes lessemaines, il y avait des émissions sur les ovnis,dans le monde entier. C'est des milliers, des centai-nes de milliers de cas. Des dizaines de milliers dephotos. On sait très bien ce que c'est certainement.On sait très bien d'où ça vient, et tout!

TDC : Vous pensez? Ça peut être des applicationsmilitaires secrètes par exemples? Des chosescomme ça?

M. Philipon : Oh, non, non! Ils croyaient ça pen-dant la guerre, les aviateurs, qui voyaient ça, lesbombardiers, les pilotes... ils disaient que c'était lesallemands. Les allemands disaient que c'était lesaméricains... Depuis, le temps, je voudrais biensavoir avant de mourir, la provenance. Mais je voisbien depuis 65 que je saurai jamais.

TDC : Est-ce que des militaires vous ont interrogé?

M. Philipon : Si, des pilotes d'avions. Maispresque tous les pilotes d'avions de ligne, ils ont vuquelque chose. Mais ils en parlent pas parce qu'ilfaut pas qu'ils en parlent. Ça reste secret.Allez voir GREPI ovni*, il y en a plein. Il y a« Mémoires ufologiques d'un facteur de Pionsat»c'est moi! J'y ai mis une trentaines de témoignages.Ça, c'est les paysans qui y on mis des témoignages.Là en 64, ça m'a un petit, peu... pas paniqué, maisquand-même... Chez ma fille, près de Pionsat, il yavait du monde. Ça parlait un petit peu à cemoment-là. Et il y a un truc qui est passé près d'eux.Il me l'ont décrit comme un micro, une tasse rondeet une queue. Comme un micro qu'ils ont les chan-teurs. Et c'est parti sur Pionsat, tout doucement. Mon gendre, aussi, c'était à 4km de Pionsat, il a vuquelque chose, à côté de la route. Genre soucoupe,plat, qui illuminait le pré. Et c'est à cette époquequ'il y a eu l'histoire du paysan qui allait voir sesvaches la nuit. C'est là qu'il a été éclairé aussi.

TDC : Et à chaque fois c'est la nuit ces apparitions?

M. Philipon : Ah, ben c'est la nuit! Quoiqu'on en avu en plein jour. J'ai une histoire au chantier de jeu-nesse. J'étais pas tout seul on était trente! On a vuun... je l'ai pris pour un dirigeable! Après on l'a appe-lé cigare, mais je l'ai pris pour un dirigeable, qui estpassé pas loin de nous. A notre hauteur. C'était unevallée. Ça longeait la vallée, un grand cigare long, quifaisait une trentaine de mètre de long.

TDC : C'était à quel endroit?

M. Philipon : A St-Victor-Monvianeix, au chantierde jeunesse. Tout le monde demandait: « Qu'est-ceque c'est? » Quand ça a été en face, ça s'est arrêté.J'ai vu qu'il n'y avait pas d'empennage, pas demoteur, il y avait absolument rien. C'était un cigaregris nu. Après il y avait des bois, ça s'est élevé, c'estpassé par dessus. Et puis on l'a plus revu.

TDC : Et depuis quelques années, vous pensezqu'il y a moins d'observation d'ovni? Du moinsdans les Combrailles?

M. Philipon : Ben, non, puisque j'en n'ai as vu moi!

TDC : La dernière observation que vous avez faite,ça date de quand?

M. Philipon : La dernière... La dernière... C'étaitdans les grands bois. On était encore à la bécasse.On était monté en moto. J'avais un copain derrière.Ça a duré une heure, après il faisait nuit. Ils sonttombés des bécasses, mais après faut les trouver,c'est pas toujours facile. On en avait deux ou trois,qu’on avait retrouvées. On s'en allait, je faisaisdemi-tour avec la moto dans un chemin étroit.« Allez! Monte! » «Oh ! Maurice, dépêche-toi!Dépêche-toi! » «Qu'est-ce qu'il y a? » «Il y a unechose là derrière qui nous suit, dans le bois!Démarre vite! » Moi, je ne pouvais pas me retour-ner, il était derrière moi, et une moto c'est lourd.Mon rétroviseur était mal orienté, je ne voyais pasderrière. « Qu'est-ce que c'est? » «Je sais pas, nerestons pas là! » Il fallait faire attention à pas secasser la figure parce que le bois il est pas bon.Alors on sort du bois. On s'est arrêté au coin, et puison a vu une lueur dans le bois. Une lueur un peurougeâtre. Moi, j'ai rien vu. « C'était gros? » quej'ai demandé. « Oh, oui, ça faisait bien plus de deuxmètres! » «Et puis, qu'est-ce que t'as vu? » «Bença venait dans le chemin.»

TDC : Donc c'était assez bas.

M. Philipon : Ah, c'était hauteur du sol. C'était à 2ou 3 km direction Montaigut, à droite. Dans cebois, un paysan a été suivit aussi. Un vieux paysan,un valeureux combattant de la guerre de 14,médaillé et tout. Il avait pas peur... un peu peur. Ilavait été suivi par quelque chose au-dessus. C'étaitla première maison de ma tournée sur le quartier. Lelendemain, sa femme me dit: « Entre doncMaurice! Il est pas bien, il a vu quelque chose.»« Qu'est-ce que vous avez vu Emile? » Il m'a racon-té son histoire. Ça l'a suivit. Il s'est caché, bien sûr.Mais c'était au-dessus de lui. Deux phares.

TDC : Deux grosses boules rouges, toujours?

M. Philipon : Oui. Alors il étaitébloui, il a dû remettre sa cas-quette. Et puis ça s'estmis en veilleuse.Alors il a attendu ungrand moment, etpuis il a dit,comme beau-coup d'autres:« Si devait me fairedu mal, ce serait fait! » Il a repris le chemin, et çal'a suivi jusqu'à chez lui, jusqu'au-dessus de la mai-son. Quand il y avait des grands arbres ça s'élevait,une fois passé ça redescendait, à 5 ou 6m au-des-sus de lui. La Marie elle était resté au pas de la porte,elle m'a raconté. Alors c'est resté là et puis deslumières ce sont allumées tout autour. Ça faisaitbien 3m. Des lumières qui tournaient. « Oh! C'étaitbeau! » J'y ai dit: « Mais t'avais pas peur? » «J'aieu peur mais après j'avais plus peur, puisque quec'était juste là , ça m'a pas fait de mal.» Et puis çaa tourné un moment, et... un éclair et c'est parti dou-cement, tranquillement, au sud. Là, ça l'avait boule-versé, c'est sûr. Moi, je sais que dans le bois ça m'au-rait bouleversé aussi.Mais il y en a partout. Dans beaucoup de pays. EnBelgique... dans certaines régions on en voit beau-coup. Chez nous on en voit plus.

TDC : Vous ne trouvez pas bizarre qu'on n'en voitplus aujourd'hui alors qu'on en voyait beaucoupavant? Ce ne serait pas lié à certaines croyances,ou des choses qu'on connaissait pas avant? Destechniques militaires...

M. Philipon : Y a de croyances. Y a pas de croyan-ces. C'est pas des techniques militaires. Quand y aun truc qui vous survole doucement la nuit, c'est pasdes techniques militaires. Il faut bien vous direqu'on envoie des trucs sur la Lune, alors pourquoi iln'y aurait pas des civilisations... c'est normal! Tousles grands savants sont d'accord là-dessus. Il y a desmilliards de Terres en perspectives qui existent. Etvous avez des trucs en Egypte, il y a des peinturesavec des bonhommes qui ressemblent à des fuséesde maintenant, ou au Machu Picchu, là-bas... vousavez des constructions qu'à l'heure actuelle on peutpas faire, avec tout le matériel moderne qu'y a main-tenant. Les temples d'Angkor et tout le fourbi, là!

TDC : Vous pensez que les gouvernements ensavent plus maintenant?

M. Philipon : Oh, oui! Tous! Mais ils dirontjamais parce que ça bouleverserait...

TDC : Ça créerait des paniques?

M. Philipon : Des paniques, non! Parce qu'on saitbien. Il y a 70% des gens qui sont certains qu'ilsexistent. Mais un bouleversement dans tout! Lesgens ils vivent bien, ils pensent qu'à aller en vacan-ces, bien manger, bien boire... Faut pas qu'ils pen-sent à autre chose. Là c'est pareil.

* http://www.ovni.ch/home/frame4.htm

Les OVNIs, ça ne date pas d’hier !

593 avant JC. Ancien Testament, Ezechiel : « Je regar-dais, et voici q'un vent de tempête arriva, une grandenuée ainsi qu'un feu jaillissant. Au milieu du feu ,comme le scintillement du vermeil, 4 vivants. Ilsavaient la forme d'hommes, 4 faces et 4 ailes ».

392 avant J.C. Alexandre Le Grand lui-même dit avoirvu deux objets volants poursuivre son armée affolée.

776. Des guerriers saxons préparant le siège de la for-teresse de Sigisburg, furent mis en fuite à la vue dedeux « écus flamboyants » descendus du ciel et s'agi-tant au-dessus de la chapelle. (témoignage du moineLaurence dans son livre).

Le 14 avril 1561, et le 07 août 1566, les habitants deNuremberg et de Bâle virent tournoyer des sphères etdes disques dans le ciel.

Mais c'est en France qu'ont eu lieu les deux premièresvagues d'OVNIS de l'histoire :

La première en août 1608, entre Gênes et Marseille :un manuscrit rapporte des « combats aériens entred'étranges figures géantes provoquant des scènes depanique », notamment dans la ville de Martigues le 22et le 27 août, des gens en sont morts.

La deuxième en automne 1621 : au-dessus de Paris, lesoir du 12 septembre 1621, un témoin décrit « commedes combats aériens entre des boules et des lancesvolantes », puis dans le sud-est de la France, en octo-bre une intense activité aérienne autour d'une « gran-de étoile » qui se déplaçait. Ces apparitions furentobservées successivement au-dessus de Lyon puis deNîmes et de Montpellier...

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p. 6 Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015

Des fleuves d’encres épanchés depuis des siè-cles nous racontent l’histoire du Graal. Son épo-pée nous est surtout connue par le Cycle arthu-rien*, mais indépendamment, son existence (oupas), relève d’un questionnement beaucoup plusmétaphysique. Cela dit, de la même manière querien ne permet d'affirmer qu'il existe réellement,rien ne permet d'affirmer qu'il n'existe pas !... Gageons donc que la « légende » dit vrai, car envérité je vous le dis : le Saint Graal est cachédans les Combrailles ! Si, si !

D’après les Evangiles, lesang du Christ sur lacroix aurait été recueillidans ce précieux caliced'or ayant servi à la der-nière Cène, que l'onnomme le Graal, par unénigmatique personnage:Joseph d'Arimatie, celui-là même qui ensevelit leChrist.Ce serait lui quiensuite aurait amené le

Calice jusqu'en Europe. Certains le considèrentcomme le premier de la tradition chevale-resque. Notons toutefois, que selon les ver-sions, il aurait confié cette quête à ses fils.Quoiqu’il en soit, c’est à lui qu’incombe laresponsabilité «historique» du transport.Bien des écrits anciens et modernes spéculent àce sujet. De nombreuses hypothèses furent émi-ses au cours des siècles quant à la destinationde la Coupe. Dans ce foisonnement herméneutique, onretient quelques constantes.Peut-être parcequ'elles sont plaisantes à attendre, ou parcequ’elles flattent notre «occidentalo-centrisme», ou parce qu'elles caressent ouréveillent un imaginaire ancestral, ou parcequ'elles correspondent à une attente dans l'in-conscient collectif, ou parce qu'elles font échoà une intuition commune... certaines hypothè-ses séduisent davantage l'Histoire.

De l’histoire à la légendeSi l'on n'a, au départ, que les Evangiles commeréférence, plus on avance dans le temps et plusles écrits sur le Graal prolifèrent, et plus leshypothèses quant à sa nature se définissent.C'est surtout à partir du Moyen Age qu'on parleplus précisément d'une coupe, d'autres écritssont moins précis ou lui attribuent d'autresaspects, comme une pierre, un chaudron, unecorne d’abondance, ou une toison, par exemple.On retiendra surtout, hormis quelques lais ano-nymes du XIIe Siècle (Lais du Cor...), les écritsde Chrétien de Troye (première apparition dansla littérature, fin XIIe Siècle), de Geoffroy deMonmouth (XIIe Siècle), de Robert de Boron(fin XIIe Siècle), de Marie de France (XIIe /XIIIe Siècles).On retient surtout la version de Robert deBoron, dans son roman en vers, Estoire douGraal, écrit entre 1190 et 1199, où Josephd'Arimatie, qui aurait assisté au dernier repasdu Christ et récupéré le vase de la Cène (aprèsl’avoir demandé à Ponce Pilate), l’aurait ensui-te porté dans « les vaus d'Avaron». (En fait c'est plus compliqué : il l'aurait confiéà son beau-frère Hebron** qui lui-même l’au-rait confié à son fils Alain, ce dernier letransportant alors dans les « Vaus d’Avaron»,...mais, si ça se trouve, Alain l'a confié à son pote

Patrick, qui l'a filé à Hortense la boulangèrepour qu'elle le dépose chez Gégé, qui l’a passéà Bob le camionneur pour l'amener àEustache... ou Maurice ou Lucien... enfin,bref... et là, il doit être chez la belle sœur de matante qui serait mon oncle si elle avait deux.)

«A son veissel et si l'a pris, Et lau li sans couloit l'a mis, Qu'avis li fu que mieuz seroient Les goutes ki dedenz cherroient Qu'ès vaus d'Avaron s'en ira Et en ce païs demourra Enygeus par non l'apeloit; Et sen serourge par droit non, Quant vouloit, apeloit Hebron.»

Robert de Boron

Le terme de « vaus d'Avaron» fut, par rappro-chement phonétique (méthode courante dansl'interprétation des textes anciens) compriscomme « les vaulx d’Avalon», de la légendaireAvalon («l'île aux pommes»), qu'on situeraitprès de la Grande Bretagne. Par corollaire,d’aucuns en ont conclus que le Graal se trouvaitprès à Glastonburry en Angleterre ; ce qui estcontesté par certaines analyses étymolo-giques***.Mais notons que Robert de Boron commeGeoffroy de Monmouth ont tout deux résidé àClastonburry. Ceci expliquant peut-être cela...(Ces ouvrages ont souvent été écrits pour satis-faire les desideratas de commanditaires:Chrétien de Troye était au service de la cour deChampagne, Robert de Boron au service ducroisé Gautier de « Mont Belyal »...)L’histoire du cycle arthurien s’est transmise àtravers des récits anciens (dont certains ont étéretranscrits en celtique, en langue d’oil, en latinancien...), et la traduction d’une langue à l’aut-re oblige à faire des choix, notamment quantaux proximités phonétiques) qui trahissent sou-vent le sens originel.

Interprétation simpliste ? L'Avalon, à laquelle il est fait allusion dansl’histoire de la Table ronde, serait une terre àmi-chemin entre notre réalité et une autredimension. Ça mettrait le Graal hors de portéedu premier venu. Car il est difficile d'imaginerqu'un objet aussi énigmatique puisse être dépo-sé quelque part sans tout un halo d'hermétiquesmystères, ou protégé par toutes sortes de strata-gèmes et de fausses pistes destinés à déjouer lacuriosité mal placée. Sinon, autant dire qu'il estsimplement planqué dans un coin, près du qua-trième châtaignier à gauche après le gros rocher(« voir page 4 de votre dépliant touristique»),avec un panneau « Coucou! le Graal est ici! ».

D'abord, doutons de la «version officielle » dela légende histoire de sherlock-holmiserun peul’affaire. Le terme du voyage de Joseph d'Arimatie(appelons-le «Jo») en Angleterre pourrait n’ê-tre un leurre. Il aurait pu le laisser quelque parten route (en Auvergne?), ou alors le mener là-bas pour le montrer à des potes (« - T'as vu ceque j'ai trouvé? - Génial ! On achète ça où? -Oh ! C'est pas tout près...!»), le temps debalancer tout le truc arthurien... et repartir avecpour le dissimuler dans un autre lieu vraimentsecret!

Et quant aux toponymes... notons aussiqu'«Avaron», peut se rapprocherd'«Aveyron», qui touche l'Auvergne (et plustard, le mec de la page 17 aurait très bien pu ledéplacer un peu vers le nord...). Mais cettelégende du Graal étant surtout d’origine cel-tique, rappelons que l’Auvergne est la terre del’ancien peuple celte des Arvernes, à qui elledoit son nom actuel.Le terme d'Avaron pourrait donc aussi biendésigner le peuple Arverne ou l'Auvergne:Avaron... Arverne... Observez les phonèmes,leur emplacement... Ça se ressemble un peutout ça ! On peut légitimement supposer unedéformation, au cours des siècles, via desaccentuations plutôt marquées ou diversmâchages de mots comme encore de nos joursen milieu rural.Un mot peut ainsi se transfor-mer considérablement avec le temps.

Pour abonder encore dans ce sens, notons que(curieusement?) le nom de famille Avaron,qu’on recense au moins depuis le XVIIe siècle,a beaucoup été porté dans le Puy-de-Dôme(Lezoux, Lussat, Ravel, Lempty...). Autant de signes qui corroborent cette thèse!

Maintenant, imaginons Jo avec sa coupe. Ilvient de se taper près de 4 ou 5000 km à pattes(mais pour lui c'est pas grave, il a le temps, iln'a que ça à faire, il a la foi, il porte une reliquesacrée... il peut bien se taper 5000 km de plussans ronchonner!). Rappelons que d’après lagéo, si on arrive en Gaule par le sud-est (le plusprobable pour Jo), on a pas mal de chances depasser par le Massif central avant d’arriver enBretagne! Aors il arrive au pays des Gaulois(tiens? Gaulois, Gallois, Gaule, Galle,Galilée... ça se ressemble encore tous ces noms,non?). Ces Gaulois, ou plutôt Arvernes (cel-tes), ils sont sympas! Bourrus... (un peu cons,quoi !...) mais sympas! Malgré la romanisa-tion, ils ont gardé ce côté... sympa! Et puis lepays est joli... on y bouffe bien... le pif n'est pasdégueu. Le sang de la terre de Gaule honoreraitbien le sang du Christ qui est dans la Coupe.Alors, il se dit, notre Jo: « Voilà une bonneterre pour établir la Chrétienté! Je leur laissemon machin... et je vais faire un peu de touris-me, histoire de brouiller les pistes.»

Alors il planque le Graal quelque part. Il peutmême prendre un autre vase pour entourlouperla postérité. Réaliste! Si, si ! A cette époque, unmec qui voyage avec un calice à traversl'Europe, ça doit se remarquer, les commentai-res doivent aller bon train! A moins qu'il leplanque sous ses vêtements ou dans sa banane,pour pas qu'on lui pique, mais ce n'est pas unefaçon très respectueuse de porter le saint objet(surtout s'il y a le sang du Christ dedans, c'est lemeilleur moyen d'en renverser! et ça tache lesvêtements et à l’époque y avait pas Ariel liqui-de). Quoique... avec tous ces voleurs de grandchemin!... Si ça se trouve, en vrai, il s'est prisun coup de massue sur le crâne et le Graal arejoint le butin d'une bande truands à la petitesemaine, qui punis par Dieu pour leur geste,furent tous arrêtés et pen-dus, et leur trésor demeu-rant introuvé jusqu'alorsfut oublié de tous. Bref, ily aurait eu deux manièresde trimbaler le truc.Comme ça (voir fig. 1) oucomme ça (voir fig. 842)

Mais laissons ces trivialités! Ce qui est tou-jours retenu dans les histoires du Graal, c'est sapuissance, sa dimension sacrée. S'il a vraiment été déposé en Auvergne, on peutimaginer Jo accomplissant un geste empreintde solennité. Puis s’ensuit des conséquencesimportantes: un truc comme ça doit avoir unesorte de rayonnement, d’aura, dégager deseffets autour de lui qui déclenchent des événe-ments, etc, en fonction de sa nature, ou de sondessein. Or, le pays où il serait enfoui seraitdevenu le premier pays chrétien, par le baptêmede Clovis. Ne serait-ce pas un signe ça ?

Le Graal se trouve forcément dans un endroit,inattendu. Sinon il aurait été retrouvé depuisbelle lurette. La fausse piste de Glastonburryest destinée à envoyer tous les couillons qui lecherchent à Pétaouchnoque. (Pétaouchnoque...C'est pas en Combrailles, ça ?) Qui imagineraitqu'il pourrait être dans les Combrailles? Qu’ilserait quelque part entre St-Gervais-d'Auvergne et Espinasse ou Pionsat (patrie desextraterrestres français, c'est pas un signe çanon plus ? les Martiens ont dû le repérer avecleurs radars-laser au plutonium)?... Vous ima-gineriez dans dans super-prod’ américained’Hollywood, le Roi Arthur s’écrier: « Merlina localisé le Graal! Il est à St-Priest des-Champs! Lancelot, allez le chercher! - Yes

Sir ! » Non ! Personne n’irait imaginer ça! Pasmême un Combraillais!

Le destin du Graal ne peut être commun ouvulgaire. On ne peut dissocier Graal et Sacrésans sombrer de la Légende au burlesque.Cet objet est par nature le Sacré, le but ultimede la quête la plus philosophique et spirituellequi soit (du moins chez nous). Car c'est un objetde quête, créé à ce dessein. Il n'aurait pu êtredonné à ce monde sans but. Peut-être simple-ment celui d'être cherché? Allez savoir... Ensomme, si on le cherche, il nous trouve?Et comme le montrent bien des histoires ouparaboles philosophiques, c'est souvent aprèsune longue quête qu'on se rend compte que cequ'on cherchait était là, à portée de main, dès ledébut. (cf. L'Alchimiste de P. Coelho, Tintin etle Trésor de Rakam le Rouge de Hergé [Ouah!énorme la référence!])

Oui, c'est une évidence, le Graal est chez nous,enfoui dans cette terre discrète et muette, cachédans le silence, attendant l’heure de ressurgir...A vos pelles camarades! Creusez dans vos jar-dins, et souvenez-vous de ce que disait unlaboureur sentant sa mort prochaine qui fitvenir ses enfants et leur parla sans témoin: untrésor y est caché!****

Rascadillac

* Il n’y a pas que le cycle arthurien qui traite ce sujet,d’autres histoires qui nous sont moins connues, notam-ment en Europe de l’Est en parlent.** Hebron, (aussi Bron) fut appelé «Le RichePêcheur», car il pêchait le poisson qui nourrissait latable du Graal, ainsi on l’a associé au «Roi pêcheur»qui détiendrait le Graal dans le château de Cornélic.Mais ça pourrait aussi bien être le Château-Rocher...*** Le nom même est sujet à caution. Aucune sourcearmoricaine ancienne ne mentionne ce lieu et lesauteurs des Brut gallois remplacent systématiquementinsula Avallonis par ynys Auallach, ce qui montre quele nom Avalon n'était pas commun au Pays de Galles.Avallach est lui un nom d'homme très courant auMoyen Âge dans les généalogies galloises. Les triadesgalloises nous disent bien qu'Arthur fut enterré dansune grande salle sur l’île d’Avallach: « Ac y myvn plasyn Ynys Auallach y cladvyt» (TYP n51) mais ces tri-ades sont contenues dans des manuscrits tardifs (XVesiècle). L'île est juste nommée dans le ms.Pen.185:« Ynys Afallach» (TYPn90). Avallach y est l'une destrois îles en perpétuelle harmonie. Les deux autres étant« Nyghaer Garadawc» (Caer Caradawg) et« Mangor» (Bangor). Cette triade est à superposer àune autre triade du ms.Pen.228 qui identifieAvalach/Avalon à l'île de Verre, elle-même identifiée àl'abbaye de Glastonbury: « Bangawr, a ChaerGariadawc, ag Ynys Widrin » (TYP n90). On voit icique les compilateurs de ces triades connaissaient à lafois les textes latins de Geoffroy de Monmouth et lesdéveloppements que leur avaient donnés les moines deGlastonbury (voir plus bas). Il reste cependant possiblequ'il ait existé des traditions concernant une île despommes comme métaphore de l'Autre Monde. Peut-être cette île des pommes s'appelait-elle même Avalon.Loomis mentionne par exemple l'existence dès 1130 del'expression« pour tôt l'or d'Avalon» employé dans unmanuscrit continental.La présence d'une ville de la Gaule nommée Avalon,chez les Burgondes, pourrait même valider cette hypo-thèse, même si dans ce cas précis, et puisque l'Historiamentionne comme dernière bataille d'Arthur, avantCamblan, une bataille menée en Bourgogne dans le ValSuzon, entre Autun et Langres, il reste possible que lenom soit venu à l'esprit de Geoffroy de Monmouth parconfusion avec le nom de cette ville de Bourgogne.](Wikipedia)**** Voir Victor Hugo, le Laboureur.

Le Graal est en Combrailles ! Si, si !

Figure 842

Perceval apecevant le Graal dans le château du RoiPêcheur

Joseph d’Arimatie

Figure 1

Chrétien de Troye

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Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015 p. 7

D O S S I E R : L ’ E A U

Eau voleur !Depuis le 19ème siècle, la délégation du servicepublic de l'eau à des entreprises privées singula-rise la gestion de l'eau en France. Dans lemonde, seuls 7 à 8% des services d'eau sontconfiés aujourd'hui à des opérateurs privés, et lemodèle français reste atypique en Europe. Promuà l'échelle internationale depuis une vingtained'années, il a permis à Veolia et Suez de devenirles deux « majors » mondiales de l'eau. Mais lemonopole qu'elles exercent en France depuisprès d'un demi-siècle sur un service publicessentiel est de plus en plus contesté, en raisondes dérives qu'il a entraîné.

L'eau se situe à la convergence d'enjeux multi-dimensionnels : économiques, sociaux, territo-riaux, environnementaux, indissociables et quifont système. Elle est entrée depuis quelquesannées dans l'ère de l'inquiétude, sous l'effet defacteurs cumulatifs. A l'échelle mondiale, lespectre de la pénurie et de la dégradation de laqualité de cette ressource unique, qui affectentplus de deux milliards d'êtres humains. Unesituation qui provoque près de 30000mortschaque jour, dix fois plus que la mortalitédécoulant des conflits armés. Des inquiétudesface à la pollution croissante des ressources eneau, et leur impact sur l'environnement et lasanté publique. L'augmentation continue dumontant de la facture et l'opacité persistante desa gestion. La présence, enfin, d'entreprisestransnationales, associées aux thèmes de lamarchandisation d'un bien vital.

La situation est paradoxale. La France a vu naî-tre les entreprises qui sont devenues les leadersmondiaux de l’eau, et désormais des services à

l’environnement. Elles y exercent un véritablemonopole puisqu’elles y détiennent, sousforme de contrats de délégation de servicepublic passés avec des collectivités locales,près de 80% du marché de la distributiond’eau, 55% de l’assainissement des eaux usées,sans parler des déchets, de la propreté, duchauffage, des transports, de la restauration…

Cette présence d'un véritable cartel de l'eauconstitue une autre forme d'exception françai-se, puisque la délégation de service public(DSP) est parfois dénommée «second modèlede service public à la française». Or le« Partenariat-public-privé » (PPP) a témoignédepuis un siècle et demi, d'abord en France, etdepuis une vingtaine d'années dans le mondeentier, qu'il repose avant tout sur la captationd'une rente publique simple à résumer : socia-lisation des pertes et privatisation des profits…

La contestation des dérives de cette gestionprivée mobilise désormais des centaines decollectifs citoyens, sur tout le territoire. Lapublication le 31 janvier 2006 d'une enquête del'UFC-Que Choisir, renouvelée en novembre2007, qui dénonçait les marges exorbitantesréalisées par ces entreprises, avait ranimé undébat désormais récurrent sur la gestion del’eau.

Lointaine «réplique» de la loi Sapin de 1993qui visait à "moraliser" la passation des mar-chés publics, des milliers de contrats de délé-gation du service public de l'eau et de l'assai-nissement ont commencé à arriver à expirationà l’orée des années 2000, et vont être renégo-ciés par les collectivités françaises à un rythmesoutenu dans les prochaines années, à raison dehuit à neuf cent contrats par an.

Sur le terrain, la mobilisation gagne en intensi-té sur tous les fronts : pollution de l'eau, attein-tes environnementales, inquiétudes sanitaires,procédures contre les dérives de la "gestiondéléguée", mais leur convergence reste encoreentravée par des spécificités bien françaises.

En Italie des centaines de collectifs ont portéune initiative de referendum visant à proscriretoute nouvelle libéralisation du secteur del’eau. Les Pays-Bas ont également mis unterme à l’ouverture au marché du domaine del’eau, à l’instar de la Belgique.

En France, les grandes entreprises exercentune emprise insoupçonnée sur tous les domai-nes de la gestion de l’eau, comme la recherche-développement, largement privatisée. Ellesorientent aussi très fortement les évolutionslégislatives et réglementaires du secteur.

Mais nombre d’élus et de collectivités refusentdésormais cette «fatalité ». Partout en Francedes centaines de collectifs, d’associations, d’é-lus, de collectivités s’engagent en faveur d’une« autre» gestion de l’eau, démocratique etsoutenable. Et ces mobilisations sont couron-nées de succès.

A Bordeaux l’action obstinée d’une associationd’usagers a permis à la Communauté urbainede récupérer en 2006 près de 230 millionsd’euros de trop-perçus depuis trente ans parl’entreprise titulaire du contrat. A Lyon, sous lapression des usagers, la Ville a contraint sesdélégataires à baisser de 16% le prix de l’eau.Idem à Toulouse. La mairie de Paris a totale-ment remunicipalisé le service de l’eau de lacapitale en 2010. Rennes, Brest, Neuchateau,

Cherbourg, Rouen, Nice, les exemples abon-dent.

Alors que depuis vingt ans les citoyens subis-sent les coups de boutoirs répétés d’un néo-libéralisme dévastateur, les luttes multiformespour l’eau enregistrent des victoires éclatantes,notamment sous l’angle d’une «republicisa-tion » de l’eau à l’échelle des communes.

L’eau, ressource locale, gérée localement,constitue ainsi un bras de levier insoupçonnéqui réhabilite l’engagement politique etcitoyen. Bonne nouvelle pour tous les acteursattachés à la refondation du vivre ensemble.

Marc LaiméJournaliste, après avoir collaboré à de nombreuxmedias français et étrangers, Marc Laiméa enquêté plusieurs années sur les problèmes del'eau, en France et dans le monde.

Il a publié en 2003 «Le Dossier de l'eau. Pénurie,pollution, corruption», éditions du Seuil.

Puis « Les Batailles de l’eau» en mai 2008 auxéditions Terre Bleue.

« Le Lobby de l’eau», en juin 2014, aux éditionsFrancois Bourin

« Sivens, le barrage de trop», en février 2015,avec Grégoire Souchay, aux éditions du Seuil.

Il exerce aussi des activités de formation et deconseil en politiques publiques de l'eau et de l'assai-nissement auprès des collectivités locales.

Et anime deux blogs dédiés aux politiques de l’eau:

Les eaux glacées du calcul égoïste

http://www.eauxglacees.com

Les Carnets d’eau/Le Monde diplomatique

http://blog.mondediplo.net/-Carnets-d-eau-

Châteauneuf-les-Bains : une eau de sourceminérale naturellement gazeuse, la seule sourceembouteillée en Combrailles, introuvable enCombrailles !...

N’étant pas née d’hier, je me rappelle que, pen-dant mon enfance, on achetait de l’eau deChâteauneuf-les-Bains dans des bouteilles enverre.Donc, maintenant établie dans les Combrailles,et passant de temps en temps par là, j’ai vouluboire de l’eau de Châteauneuf àChâteauneuf…: impossible! Je me suis donc renseignée, et comme il fautmieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints,j’ai téléphoné à Monsieur Rougeron, responsa-ble du site de la Compagnie Hydro-Thermaledes Grandes Sources, Le Petit Rocher àChâteauneuf et je l’ai rencontré ce matinmême.Il m’a très complaisamment expliqué cetteincongruité, pour ne pas dire cette absurdité.

L’arrêté ministériel d’auttorisation d’exploiterdate du 24 septembre 1904.En fait, le site, après avoir été racheté parCastel en 1993, fait maintenant partie du grou-pe géant des eaux en bouteilles, c’est-à-direRoxane. Ce groupe détient entre autres:Cristaline, St-Yorre, Chateldon, Montcalm, etbien d’autres. Le site de Châteauneuf emploieactuellement 8 salariés.Il y a 19 ans, Leclerc avait signé l’exclusivitéde la vente sous la marque «repère», avec lelogo rouge. Actuellement, il y a trois distri-buteurs qui commercialisent l’eau deChâteauneuf avec la dénomination SourceCastel-Rocher, en bouteilles plastiqued’1,25l.Toujours Leclerc, sous la marque «éco+ »,Lidl eau sélectionnée par saguaro, et Carrefour.Je n’ai pas vu la bouteille de Leclerc, maisMonsieur Rougeron m’a donnée une bouteilleCarrefour et une bouteille Lidl, et j’ai pu enfinla boire! Elle est très agréable, moins salée etles bulles plus fines que la St-Yorre.

C’est une eau minérale naturelle natuellementgazeuse. Elle est dégazéifiée, déferrisée,démanganéisée et regazeéifée avec son propregaz. Elle contient trop de fluor pour être

consommée par des enfants de moins de 7 ans.J’ai retrouvé sur internet des photos d’étiquet-tes anciennes de l’eau de Chäteauneuf, et il yavait dans la composition de la silice, et moinsde nitrate.

Mais, curieusement, vous trouverez l’eau de lasource Castel-Rocher dans le Nord, mais pasau Lidl de St-Eloy-les-Mines. Impossible desavoir vraiment où elle est vendue, ce sont lesdistributeurs qui décident de tout, sans en réfé-rer au site de Châteauneuf.J’ai trouvé sur internet le site de Carrefour, eton peut en acheter «en ligne» sur le site oos-hop, à 0,42euros la bouteille.Comme il n’y a plus d’exclusivité, monsieurRougeron a proposé de refaire une nouvelleétiquette avec le propre logo du site, mais lescommerciaux ne sont pas «chauds» : tropcher pour l’impression.Voilà donc pourquoi vous ne voyez plusd’eau de Châteauneuf par ici, bien qu’il sortede l’usine d’embouteillage 1200 000 bou-teilles par an.

M-N.

L’eau minérale de Châteauneuf-les-Bains

pH : 6,6

Composition :

Chaussade, le PDG de SuezRémunération perçue par Jean-LouisChaussade 2014 (directeur exécutif de Suezet de la Lyonnaise des eaux) :1 674 951 euros(www.journaldunet.com)C’est si peu, en 2008, c’était2 679 337 euros(www.edubourse.com)

Mais il y a en plus, le président, GérardMestrallet, de Suez qui a touché en 2014 :1 784 363 euros

« Du Lundi 12 octobre 2015 au mardi13 octobre 2015, 08:30 - 21:00

Riyad, Arabie SaouditeDescriptionDélégation de chefs d'entreprise à Riyad,coorganisée par Business France et MEDEFinternational à l'occasion du second Forumd'affaires Franco-Saoudien et conduite parJean-Louis CHAUSSADE, directeur généralexécutif de Suez Environnement. Présenceministérielle Saoudienne et Française. »(www.mdefinternational.fr)

« Le mardi 28 octobre 2014 Le débat se pose dans de nombreuses commu-nes : faut-il baisser le prix de l'eau ? Le direc-

teur général de Suez Environnement, un desleaders mondiaux du secteur, y est opposé. Alors que certains jugent le prix de l'eau tropcher et demandent à ce qu'il soit baissé, ledirecteur général de Suez environnement s'yoppose. Selon Jean-Louis Chaussade, « ceserait contraire à l'emploi et à l'investisse-ment ». Il dénonce aussi ce qu'il appelle "uneinjustice". Son groupe gère depuis trente ansla distribution de l'eau dans la métropole deLille. Or, il vient d'être écarté de l'appel d'off-res pour les huit prochaines années. Celareprésente pour lui un manque à gagner de 60millions par an. » (www.franceinfo.fr)

« L’amour commence dans l’eau derose et finit en eau de boudin.»

Frédéric Beigbeder

« Il est plus facile de nager dans l’eausale que dans l’eau propre.»

Francis Picabia

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p. 8 Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015

D O S S I E R : L ’ E A U

La gestion de l’eau est un domaine compliquédans notre secteur des Combrailles. Pour com-prendre sa facture d’eau, bien qu’il y ait moultdétails sur ledit document, il faut s’accrocherquand même. Les fameuses cogestions entrepublic et privé ne font rien pour nous aider à com-prendre, bien au contraire.

Tour d’horizonLa SemerapDans une grande partie nord des Combrailles(dont Blot), on trouve comme gestionnaire laSemerap. L’entreprise, après avoir été semi-privée, est enfin gérée à 100% par le public.On peut donc dire qu’elle fait partie de la nou-velle vague de gestion publique. Voici com-ment elle se présente sur son site: « La SEMERAP(Société d'Économie Mixtepour l'Exploitation desRéseaux d'eauetd'Assainissementet la Protection de l'envi-ronnement) est sise àRiom dans le départe-ment du Puy-de-Dôme.Elle est née en 1975 dela volonté des élus de développer une activitédans le domaine de l'eauet de l'environne-ment totalement indépendante,transparenteet maîtrisée, et ce avec le concours de laCaisse des Dépôts et Consignations.Juridiquement, la SEMERAPest une sociétéanonyme dedroit privé. Afin de répondre pluspleinement à sa vocation de service public, etpour permettre une mutualisation des serviceset créer par là même une dynamique au béné-fice de tous et en premier lieu de ses usagersclients, la SEMERAPa adopté le statut deSociété Publique Locale au 1er janvier 2014 etest devenue: Société d'ExploitationMutualisée pour l'Eau, l'environnement, lesRéseaux, l'Assainissement dans l'intérêt duPublic. Son capital social détenu a 100% pardes collectivités locales est de4 948 189euros».

Ce sont les syndicats des eaux Sioule et Morgeet Basse Limagne qui ont racheté les parts pri-vées. Elle a transféré son siège de Clermont àRiom en 2010. Elle s’est donc relocalisée.Son PDG est le maire socialiste de Lapeyrouseet ex-député Jean Michel, qui a aussi (commebeaucoup de politiques) une carrière d’avocat(spécialisé en droit public). Ça peut peut-être

faire beaucoup pour un seul homme…

Côté CrocqChangeons de secteur. A Crocq, on voit déjàapparaître un nouvel opérateur: Véolia, un desdeux magnats privés de l’eau en France. Lagestion est faite par le syndicat intercommunald'adduction d'eau potable et d'assainissementde la région de Crocq. L'eau qui alimente le canton de Crocq (enfinl’ancien) vient des sources de la forêt deChateauvert, situées à proximité de LaCourtine. Elle a la particularité de venir pargravité. On trouve également des captages surFlayat et Basville. Le coût est très faible car il n'y a pratiquementaucun traitement avant distribution c’est toutbénef pour qui ça, au fait?). Si des pollutionsinterviennent, évidemment, cela ne sera plus lecas…

Gouzon

A Gouzon le SIAEPgère l’eau. Une eau durobinet qui pose bien souvent problème carbeaucoup trop arséniée… et beaucoup tropchargée en traitements contre cet arsenic! Sibien que depuis longtemps, on envisage unchangement de captages.

Qualité de l’eau en 2000 Eau de bonne qualité bactériologique. Eau trèspeu calcaire et agressive favorisant la corro-sion des canalisations et pouvant conduire àdes teneurs excessives en métaux (fer, cuivre,voire plomb…). Du fait de la teneur moyenneen arsenic, des dispositions seront prises (uneétude est en cours) afin que l’eau distribuéesoit conforme à la future limite de qualité rela-tive à l’arsenic qui va passer de 50 à 10 micro-grammes par litre. La recherche de nouvelles ressources en eauest en cours.Signé le président du SIAEPde Gouzon:Y. De St VauryJuste une remarque qui se dégage...Si, après2007, nous n'avons pas encore de preuves, ilsemble clair qu'avant, les utilisateurs ont touspayé de l'eau potentiellement impropre à laconsommation; surtout, lorsque la norme étaitencore à 50microgrammes d'arsenic / litre etnon 10 comme aujourd'hui...

Certains habitants sur la commune, mais quipeuvent être fournis également par le syndicatde Saint-Chabrais supputent une contamina-tion de l’eau du robinet par des éléments radio-actifs. Une inquiétude survient avec la maladiede quelques voisins. La réelle composition de l’eau est difficile àsavoir, l’agence régionale de santé n’estimantque quelques composants. Le cas de Gouzon soulève le problème de laconfiance dans les normes (qui, on le voit,changent), et de la confiance dans les résultatsfournis par l’ARS Limousin. Nous le dirait-onvraiment si nous buvions une eau nocive?

Chambon-BudelièreL’autre colosse apparaît ici, en plus du SIAEP:

Suez, par l’intermédiaire de la Lyonnaise deseaux.

« Les cours d’eau des bassins de la Tardes et dela Voueize subissent une pression de prélève-ment importante et diffuse liée à l’élevage. Leniveau de sollicitation très faible des ressources,évalué à partir des prélèvements connus, nerend pas compte de la situation réelle puisqu’u-ne part importante du volume utilisé n’est pascomptabilisée.Cette part est due principalement à des prélève-ments en rivière effectués par les exploitants aumoyen de citernes, à l’abreuvement des ani-maux d’élevage dans les cours d’eau et au rem-plissage non autorisé des étangs.Même si cette pression est difficile à quantifier,l’enjeu est intégré au programme de mesures duSDAGE Loire-Bretagne et les volumes prélevéspour l’abreuvement sont pris en compte dansl’étude de définition des volumes prélevables».Source:http://www.gesteau.eaufrance.fr/sites/default/files/pagd_web.pdf

Un problème va concerner Budelière, le chan-gement du câble d’alimentation en eau quipasse sous le viaduc de la Tardes car il vieillit.S’il pète, c’est tout Budelière qui est privéd’eau.

Le cas Auzances-BellegardePourquoi isoler ce cas précisément? C’est quel’eau d’Auzances Bellegarde semble très chèresous tous rapports! Le prix au mètre cube del’eau de la Rozeille sur la com-com est dirait-on, l’une des plus élevée de Creuse. Si onprend une carte de France, en revanche, ce prixau mètre cube apparaît dans une fourchettemoyenne. Mais il n’y a pas que ça! LaConfédération Générale du Logement (voirencadré) avait pointé Auzances et Bellegardecomme les endroits où la part fixe par départe-ment est la plus élevée de Creuse et se situevisiblement dans les records français. Résidant sur cette com-com, j’ai bêtement prisune facture de flotte de Fontanières. C’est laLyonnaise des eaux qui gère la distribution (legestionnaire a changé de nom, c’était Sdeiavant, mais ça fait toujours parti de la mêmeboîte, il ne faut donc pas s’arrêter là-dessus)avec le Siaep de la Rozeille.Le prix de l’eau, comme partout, n’a cessé decroître mais à une belle vitesse quand même.La part du Siaep (public) n’a jamais augmenté.Depuis le passage en euros, on garde le mêmeprix au mètre cube sur la facture, soit 0,66euro/m3. En revanche, la part de l’opérateurprivé (Lyonnaise) augmente presque à chaquefacture. En 20 ans, le prix de l’eau a au moinsdoublé.

En 1997, la Lyonnaise fusionne avec Suez (ouse fait bouffer par Suez selon les vocables).C’est en 2001 que le prix de l’eau au mètrecube fait un bond sur la com-com. Queremarque-t-on donc à cette date qui puisseexpliquer ça? Déjà, le siège de l’agence(Lyonnaise) ne se situe plus à Bellegarde-en-Marche mais à Clermont (si, si, ça correspondpile poil au bond): coïncidence étrange.Pourtant le prix de la Lyonnaise n’augmentepas plus que d’habitude. La ligne qu’on voitapparaître en plus sur la facture d’eau est cellede la com-com pour l’assainissement. Et là, çadouille !Quels sont les explications de la com-com pouréclairer cette note? Chez les autres, les frais

d’assainissement sont comptés avec l’impôt(ou la taxe foncière) et non sur la facture d’eau,ou alors c’est que l’assainissement n’est pasencore fait mais quand ça va démarrer, car ilsvont devoir s’y mettre, la facture va aussi aug-menter. C’est donc un choix de la com-comd’Auzances-Bellegarde d’inclure l’assainisse-ment dans la facture d’eau.Pour ceux que l’assainissement effraie, ils peu-vent se tourner vers la phyto-épuration, voirnotre numéro précédant. La station d’Auzances coûte à elle seule1 million d’euro, plus 3millions pour le pro-gramme de renouvellement des stations d’épu-ration sur la com-com, l’entretien des canalisa-tions d’égout coûte cher à cause de la longueurdes tuyaux. Nous sommes en campagne, l’ha-bitat est éparpillé. L’assainissement fait185 000euros de recettes sur l’année dernièredont 100000 proviennent d’Auzances (pourcomparaison 13000 de Fontanières): ce seraitdonc toutes ces petites communes qui coûte-raient cher à la com-com? Et pourtant, c’estbien la ligne com-com qui fait augmenter lafacture, en tout cas qui rend les communescomplètement dépendantes des décisions de lacom-com.

Le fait que toute l’eau vienne du bassin deMagnat rend peut-être toutes ces petites com-munes beaucoup moins indépendantes, alors

L’eau du robinet en Combraille

Prix au m3 de l’eau sur quelques communes(2014 ou 2015) :

Résumé

Blot l’Eglise : 1,52 euros. Dont 0,78 pour lapart Semerap.

Budelière : 2,61 euros. Gestion : Lyonnaisedes eaux (part : 1,14 euro)

Fontanières : 3,67 euros. Gestion : Lyonnaisedes eaux. (part : 0,79 euro)

Rimondeix : 1,65 euros (1,34 euros + 0,31euro contre la pollution). Gestion SIAEPGouzon.

Mazirat : 1,58 euros. Gestion : Sivom de larégion minière.

A noter : l’abonnement est passé de47,61 euros à 69,40 euros sur la dernièreannée !

Mérinchal et Crocq : 1,60 euro. Part collecti-vité : 1,36 euros, assainissement : 0,24 euro.

Sur « lagazettedescommunes.com »« L’association demande dans un communi-qué que « la gestion de l’eau soit désormaisexclusivement dirigée, tant au niveau localqu’au niveau national, par les représentantsdu Ministère de l’Ecologie et duDéveloppement durable, seule autorité enmesure de faire appliquer une gestion rigou-reuse de l’eau, indépendamment des pres-sions professionnelles et locales ».Déplorant un « échec d’un système piloté pardes acteurs locaux à la fois juges et parties »,l’UFC-Que Choisir indique que la moitié du ter-ritoire agricole est classé en zone vulnérabledu fait de fortes pollutions en nitrates.Complicité des collectivités - Une gestionresponsable de l’eau consisterait, selon elle, àaider le monde agricole à limiter les épanda-ges d’engrais et de pesticides. Or, elle souligneque sous « la pression de ce lobby et avec lesoutien des collectivités territoriales, cesinstances privilégient une coûteuse dépollu-tion des eaux, dépassant le milliard d’eurospar an et financée à 90% par les consomma-teurs ».L’association, qui a interrogé des représen-tants siégeant dans 82 instances locales etnationales ayant un impact sur la protection del’eau, observe que les pesticides sont présentsdans 91% des eaux de surfaces (fleuves etrivières) et dans deux tiers des nappes phréa-tiques ».

Allier Max : 65,07 euros (Arrones, La Chapelle)Min : 33,79 (Montluçon)

CreuseMax : 105,03 (Auzances, Bellegarde)Min : 55 (Felletin)

Puy-de-DômeMax : 30 (Dorat)Min : 20 (Aydat)

« La part fixe du tarif binôme de l’eau qui, rap-pelons-le, est la tarification la plus fréquente,sert à couvrir les dépenses liées à l’entretiendes installations, la relève du compteur et lafacturation. Cette partie a parfois un impactsur le montant de la facture représentant jus-qu’à 50% de celle-ci. Même si le législateur aplafonné cette part, elle reste encore trop éle-vée dans plusieurs territoires. À titre d’exem-ple, nous avons constitué un échantillon de 58tarifs dont les parts fixes varient considérable-ment. De telles variations existent même ausein des départements. Ainsi, les parts fixesles plus élevées se retrouvent dans l’Ardèche(117,47 euros) et dans la Creuse(105,03 euros). À l’inverse, les moins élevéessont relevées dans les Bouches du-Rhône(0,00 euros) et dans l’Oise (6,96 �). De tellesdifférences inadmissibles se passent de com-mentaire ! »

Source :www.lacgl.fr/IMG/pdf/le_prix_de_l_eau_en_france_cgl_2013.pdfConfédération Générale du Logement -Décembre 2013

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Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015 p. 9

D O S S I E R : L ’ E A U

qu’elles auraient probablement pu trouver despetits captages sur leurs territoires. Le fait que Suez gère toute une partie fait aussiqu’une manne d’argent importante échappe ausecteur public et aux investissements qu’ilpourrait faire grâce à cet argent. Le Siaep de la Rozeille m’a aussi renseignésur la gestion de l’eau de la com-com.C’est la Lyonnaisse qui s’occupe de la stationde Magnat, du réseau, des fuites, des branche-ments à proximité des maisons. Le Siaep gèrele barrage, l’entretien des réservoirs, le bran-chement quand c’est loin des maisons. LeSiaep ne cache pas que tous les gros investis-sements sont pour lui, la Lyonnaise des eauxest là pour faire du fric, si ça ne rapporte pas,il n’y a aucun intérêt pour elle. Tout ce quicoûte cher sur la longueur est donc dans ledomaine public (voir l’article de Marc Laimé). Le Siaep rappelle que passer en régie, c’étaitfaisable mais que ça aurait dû être réfléchi àl’avance et non pas six mois avant le renou-vellement de contrat avec la Lyonnaise. Cesont bien les élus de la com-com qui ont déci-dé de prolonger ce contrat avec la Lyonnaise.Au dernier moment, sans réflexion, ne frise-rait-on pas la négligence ou le manque d’inté-rêt pour le sujet.Tout est aussi fait, dit le Siaep (semble-t-ilavec regret), pour passer en com-com pour lagestion de l’eau. Le Siaep, comme le citoyen,est toujours mis devant le fait accompli, toutest déjà calculé à l’avance et «on sera perdantde toute façon». Réjouissant!Les problèmes de la gestion de l’eau surAuzances-Bellegarde sont symptomatiquesd’une gestion générale de cette ressource et,certainement, des habitants d’autres com-compourront retrouver là des sujets qui les concer-nent.

Pour terminer, le Siaep avait été en bisbilleavec l’armée pour l’histoire du désherbantpassé par les militaires autour du bassin deMagnat. Ces derniers ont été rappelés à l’ord-re et ne doivent plus rien passer autour du bas-sin. Les analyses faites par Eurofin n’ont pasdécelé de traces de pesticides.

J.D.

Au printemps 2015, les maires de l’ancien can-ton de Pionsat (Bussières, Roche d’Agoux, Saint-Maurice-près-Pionsat, Vergheas…) étaient sur-pris en recevant un mail de Mme la Députée dis-ant que les communes qui avaient leur eau enrégie avaient des difficultés budgétaires, or cen’est pas le cas. En effet, depuis de nombreusesannées, de par la loi, le budget « eau » doit s’é-quilibrer sans avoir recours au budget « com-mune ».Un projet de loi a toutefois été déposé àl’Assemblée nationale, demandant le transfertdes compétences eau et assainissement auxcommunautés de communes. Ce dépôt de projets’est passé sans demander l’avis des communesconcernées, ni réel examen des budgets, qui sontéquilibrés dans les communes précédemmentcitées.

Voilà donc une remise en question de l’autono-mie de ces communes dans la gestion de la res-source en eau, l’un des biens fondamentauxqui ne devrait jamais être privatisé. Ces com-munes ont fait en sorte de capter et protégerdes sources présentes sur leur territoire, ellesconnaissent leur réseau d’eau, ce qui constitueune assurance dans l’autonomie de la popula-tion. Que pourront faire des habitants d’unecommune face à une société privée qui durcitles conditions, s’ils n’ont même plus laconnaissance de leur système d’alimentationen eau potable? Et puis le tarif n’est pas lemême. Si les communes doivent juste équilib-rer les dépenses et les recettes liées à la distri-bution de l’eau, les grandes sociétés privées

ajoutent une part pour leurs actionnaires! AVergheas, le coût de l’eau est de0,87euros/ m3TTC avec un abonnement à55euros par an (référence 120m3) soit 1,33 autotal. Sur la commune de Pionsat, qui fait appelà un prestataire privé pour la gestion de l’eaupotable, à savoir la Lyonnaise des Eaux, le prixde l’eau est de 1,72euros / m3 TTC avec unabonnement à 79euros par an. On voit déjàune nette différence, pourtant la commune dePionsat possède ses propres captages et l’eaune vient donc pas de très loin (captage desCollanges, bois de Pionsat). Elle rachète par-fois, en cas de manque, au secteur Sioule etMorge. Pionsat vient tout juste de renouvelerson contrat pour 15 ans avec la Lyonnaise, onne peut donc guère espérer une poussée d’unegestion communautaire en régie publique. Etsur Fontanières, desservie aussi par laLyonnaise des Eaux mais avec de l’eau de laRozeille (donc provenance assez lointaine), leprix s’élève à 3,66euros / m3!

Suite au courrier reçu, les élus locaux des com-munes autonomes ont fait circuler des pétitionsauprès des habitants pour montrer la volonté dela population à conserver la régie communale.Ces pétitions ont été remises aux communau-tés de communes. Le projet de loi sur le trans-fert des compétences a été adopté àl’Assemblée nationale: la distribution del’eau sera donc une compétence facultative descommunautés de communes dès 2018 et obli-gatoire pour 2020. Il en sera de même pour lagestion des déchets.

Tout cela s’inscrit dans l’optique des regroupe-

ments de communautés de communes. Lesconseils municipaux seront consultés pour avismais le préfet aura pouvoir de trancher s’il n’ya pas d’accord. Dans le secteur qui fait l’objetde cet article, on peut s’attendre à un regrou-pement Pionsat – Cœur de Combraille – Saint-Eloy. La Communauté de de communes duPays de Saint-Eloy fonctionne déjà avec laLyonnaise des Eaux. Compte tenu de son poidsen population, nous pouvons craindre unegénéralisation de son système à l’ensemble dela future grande Communauté de communes…Cela posera également des questions en termesd’emplois locaux. Par exemple, l’entrepriseDassaud à Saint-Maurice s’occupe de la ges-tion des réseaux d’eau pour une douzaine decommunes aux alentours. S’il y a privatisation,ces emplois seront menacés et délocalisés.

Etienne Dupoux

Il est vrai que les choses changent très vite ence moment et que des idées viennent à l’espritde nos élus dans les hautes sphères.Maintenant, une innovation pointe à l’horizon,les communes nouvelles! Mais pour la fairepasser sans douleur, on nous prévoit de grosavantage financier en DGF, bien sûr, il y a lacarotte! Lorsque tout ceci sera en place, quedeviendront nos conseils municipaux qui tien-nent à leurs communes, est-ce qu’il y aura desvolontaires pour être maire lorsqu’il faudra sié-ger dans un grand conseil de la commune nou-velle, ne rien dire, et surtout accepter les pro-jets de la «grand’messe» faite par la plusgrande commune?

Vers un retrait de la régie communale de l’eau : exemple sur l’ancien canton de Pionsat

A l’eauAlors que l’on boucle notre dossier sur l’eau,La Montagne relate la tenue d’une conférencesur l’eau en Creuse (du jeudi 24/09). Tout çapour proposer des rendez-vous aux communesqui sont nulles et qui ne savent pas gérer leureau (en gros). Comme ça, après, on peut bien leur expliquerque de toute façon, hein, ça va passer à desméga-com-com ! Le Conseil Départemental de la Creuse aconvoqué les communes ! Il est bien brave,pour leur expliquer que l’eau c’est rare (de plusen plus) et tout et tout, pas évident à gérer pourdes pauvres petits diables, et tout et tout. Ilaurait mieux fait de convoquer son préfet qui atrainé comme pas possible à prendre le moin-dre arrêté de restriction d’eau en pleine pério-de sèche. Les préfectures… ces entités qui fleurent bonla démocratie… et qui vont bientôt ordonneraux communes de disparaître.

L'eau, en tant que composé essentiel à la vie, estdevenue un enjeu économique et géopolitiquemajeur, qui pourrait être la source de conflits àvenir si elle n’est pas gérée avec sagesse.

Près de 70% de la surface de la Terre est recou-verte d'eau. Quantitativement, il y a 97% d'eausalée et seulement 3% d'eau douce. La majeu-re partie de cette eau douce est contenue dansles glaces du Groenland et de l’Antarctique, etdans les glaciers des grandes chaînes monta-gneuses. Il reste donc 0,7% d’eau douce acces-sible en surface (cours d’eau, lacs, nappes sou-terraines), soit 40000 km3 disponibles par an.La consommation mondiale étant aujourd'huide 5500 km3 par an, il y a là, largement de quoicouvrir les besoins planétaires (même en tenantcompte de l’augmentation prévue de la popula-tion mondiale à 9,1 milliards en 2050 d'aprèsles estimations de l’Onu).

Ce n’est donc pas la quantité d’eau qui poseproblème, mais la capacité des sociétés à créerles moyens d’y avoir accès.

Mais nos sociétés industrialisées consommentde plus en plus d’eau. Un Français utilise quo-tidiennement pour le simple usage domestique180 litres d’eau, un Japonais 280 litres, unAméricain 295 litres et un Canadien 330 litres.

La production économique, est bien plus vora-ce encore: il en faut en moyenne 4000 litrespour produire 1 kg de riz, et 4 m3 pour produi-re l’équivalent de 1 mégawatt/heure dans unecentrale électrique thermique. Avec le dévelop-pement des pays émergents (Chine, Inde,Brésil…), la demande s'accroît de manièreexponentielle. L’Asie consomme désormais3500 km3/an (contre 2000 km3 pour l’ensem-ble des autres régions mondiales).

Les moyens de créer des structures permettantaux populations d'accéder à l'eau potable sontinégaux entre les pays du nord et les pays dusud, qui seront les plus concernés par l'aug-mentation de la population, et les moins apteséconomiquement et techniquement à dévelop-per ces équipements.

Ce problème met l’humanité devant le dilem-me de la concurrence entre l’environnement etle développement. Peut-il y avoir une façonéquitable d'aborder ces deux aspects dans lecadre d’un développement durable ?

Le géographe canadien Frédéric Lasserre posela question: « Verra-t-on effectivement desÉtats s’affronter pour l’eau». En effet, les pré-occupations autour de l'accès à l'eau potableengendrent d’importantes tensions géopoli-

tiques. L'accroissement démographique (uneaugmentation de la population mondiale de2,5milliards de personnes est prévue dans les40 prochaines années) et l'exigence du mode devie à l'occidentale sous la pression des change-ments climatiques exacerbent les concurrences.Plus de 260 sites d'eau potable sont partagésentre plusieurs États, ce qui crée déjà de fortestensions, comme par exemple entre Israël et laSyrie pour contrôle du plateau du Golan,et dulac de Tibériade au nord-est, entre l’Égypte et leSoudan sur le Nil, entre la Turquie, la Syrie etl’Irak pour les eaux du Tigre et de l’Euphrate,entre les États-Unis et le Mexique pour les eauxdu Colorado... Pour le moment ces conflits ont généralementdébouché sur des négociations. Mais du fait deschangements climatiques (fonte des glaces,problèmes d'irrigation...) la répartition entre lesterres cultivables, les terres arides, et les terresémergées, va impitoyablement redessiner lacarte du monde (des pays entiers comme leBangladesh seraient submergés par une éléva-tion de 11 à 77 centimètres du niveau desocéans), générant des mouvements de popula-tions en détresse qu'il faudra pouvoir gérer.

La problématique de l'eau sur Terre

« Quand le puits est à sec, on sait ce que vaut l’eau »

Proverbe

L’enduro semble à la mode pour tout et n’impor-te quoi ! On le connaît malheureusement bienpour les quads à Marcillat-en-Combraille, leterme est aussi employé pour la pêche… àChancelade ! Il s’agit, ni plus, ni moins d’un grosconcours de pêche…comment dire… assezdémesuré.

C’est assez triste de constater que les pêcheurs,une activité pourtant symbole de calme, depatience, d’écoute de la nature utilise le mêmeverbiage qu’un «enduro 4x4». C'est-à-dire:« Chouette! on est sur un super beau-site, onva pouvoir venir en nombre et foutre le zouk

partout… et changer le naturel en artificiel, »(en gros, pour celles et ceux qui n’ont pas com-pris, c’est un peu comme se refaire les seins ensilicone).Ainsi, on trouve sur un site de pêcheurs: « Le plan d'eau se trouve sur la commune deCharensat dans le Puy de Dôme (63) ce pland'eau de 135 ha est doté d'un cadre ultra-sau-vage avec des pêches très variées autant surles substrats que sur les hauteurs d'eau.Malgrédes résultats assez peu concluants sur les4 dernières éditions le club compte beaucoupsur l'empoissonnement effectué par la munici-palité en ce début d'année 2015 : 930 têtes

pour 2tonnes 150 kg avec une moyenne tour-nant à environ 2.3 kg de moyenne …L'annéedernière toutes les conditions semblaientréunies pourtant après de nombreux effortsmais fut encore trop peu de prises : 13 prisespour 120.72 kget une moyenne à 9.29 kg.»Source : http://specimencarpedescom-brailles.wifeo.com

Les pêcheurs sont parfois victimes de l’intensi-fication agricole, de l’utilisation d’engrais, deproduits de synthèse: ils sont aux premièresloges pour constater les évolutions des riviè-res… Mais s’ils adoptent les mêmes raisonne-ments que ceux qui font des courses de motoscross ou de 4x4, ou que ceux qui veulent gon-fler le plus possible leur production agricole

avec un maximum d’engrais, que deviennentleurs arguments? Dans la pêche comme dans tout (la chasse, l’a-griculture, l’artisanat), il y a des formes depêche industrielles et artificielles… et les étatsd’esprits qui vont avec. On ne va pas à la pêchecomme on va au Parc Astérix, pour la grossesensation ou le frisson garanti. Bon, ça reste dela pêche, alors s’il vous plaît, ne copiez pas lesquads!

Chancelade, la pêche… en gros ?

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Un tour d’horizon de quelques associations depêche n’est pas inutile pour connaître l’état denos rivières. Restitution ici des remarques desassociations de pêche. Je vous les restitue dansl’ordre d’appel.

PontaumurA Pontaumur, on pêche plutôt sur le Sioulet(ruisseau de première catégorie avec sesaffluents), la Sonade et le Chancelade. La qua-lité de l’eau est décrite par la société de pêchecomme meilleure aujourd’hui qu’il y aquelques années. On trouve des truites sauva-ges avec des frayères naturelles. Les verronsreviennent. Il s’agit donc de prêter une atten-tion particulière à toutes ces rivières. En revan-che, on ne prend pas de grosses truites maisplutôt des truitelles. Il y a, précise-t-on, troismailles de truites à Châteauneuf. Du côté de l’entretien des rivières, le constatn’est pas le même: il n’y a plus d’entretien dela rivière et les arbres qui tombent finissent parfaire des barrages. L’épisode sec de l’été a eu un impact sur leSioulet qui est devenu très bas.

ChâteauneufA Châteauneuf passe évidemment la Sioule,rivière phare des Combrailles. Cette dernièrefait d’ailleurs l’objet d’une gestion patrimonia-le. On y trouve d’ailleurs une espèce embléma-tique : le saumon (à ne pas pêcher). On m’asignalé qu’il n’y avait pas de repeuplement, onpréfère éviter l’intervention humaine. On pêche des truites et des ombres (à relâcher).Les pêcheurs ont droit à quatre prises par jourpar pêcheur. L’AAPMA (association de pêche) nettoie lesberges, enlève des troncs ou coupe certainsarbres menaçants. Un problème a été signalé: la pêche à outran-ce pendant les crues.

On a relevé dans la rivière Sioule, il y a 3-4ans, une forte pollution due aux PCB (métauxlourds). Un arrêté préfectoral avait été pris (ilest apparemment toujours en cours, toujoursprésent en février 2014 en tout cas) en décem-bre 2009 interdisant la consommation et lacommercialisation des poissons benthiques (defond de rivière): anguilles, barbeaux, brèmes,carpes, silures.Selon l’association de pêche de Châteauneuf,les espèces les plus touchées par la pollution etsubissant une forte mortalité sont les chabots etles verrons. On ne m’a pas parlé ici de l’usinedes Ancizes comme source de pollution maissurtout des anciennes mines argentifères de

Pontgibaud et du ruissellement des terrils quiauraient chassé du plomb, de l’arsenic, du zincdans la Sioule. Revoir aussi notre numéro 2 (page 3) sur lapollution de la Viouze et de la Sioule auxAncizes.

PionsatLes rivières ont été décrites comme de bonnequalité. Ici ce sont le Cher, le Boron, laPampeluze, le Mousson. Pas de retours (deplaintes) de pêcheurs sur la période sèche del’été. L’eau des rivières semble aussi de bonnequalité. Le problème ici décrit est celui despaysans qui pompent dans la rivière. Ils ne serendent pas compte que plusieurs tonnes préle-vées assèchent vraiment la rivière et qu’oncourt vers une mortalité de plusieurs espècesde poissons. La vente des cartes de pêche se fera bientôtuniquement par internet ce qui a causé ici unproblème (d’autres associations de pêchem’ont en revanche souligné l’utilité et la sim-plicité de la vente par internet). C’est au ven-deur de faire les cartes sur internet et ce derniern’a pas forcément que ça à faire. On lui délè-gue une nouvelle tâche (la délégation de toutce qui est paperasses est très à la mode, je saispas si vous l’avez remarqué et internet est bienpratique pour ça). Il y a 130 adhérents à l’association de pêche…et il faudra bientôt des candidats pour s’enoccuper et composer le bureau!Apparemment, ils ne se bousculent pas encoreau portillon.

On m’éclaire aussi sur le statut public ou privédes rivières. Pour que la pêche relève dudomaine privé, il faut que les deux rives appar-tiennent au même propriétaire. Simple détailcar on pêche partout publiquement dans lesrivières.

Les Ancizes et ManzatLa zone de pêche est ici principalement consti-tuée par la Sioule et le barrage. Avec pêche detruites et de verrons sur la Sioule; de brochets,de cendres et de perches sur le barrage. Onn’entend apparemment pas trop parler de trui-tes sur le barrage.On pêche des écrevisses sur le Sioulet.L’espèce est invasive et destructrice. Il s’agitbien sûr d’écrevisses américaines. Le pêcheurn’a vu qu’une fois ou deux des «pattes blan-ches » (la souche européenne).

Qu’en est-il de la santé de notre rivière? LeGoujon est assez indicateur de la qualité del’eau.

L’eau est chargée en nitrates, avec des cyano-bactéries sur le barrage. Ces nitrates, il n’y apas de secrets, viennent de l’agriculture, ilsarrivent dans la rivière après les orages. Le bar-rage est évidemment un point de chute pour denombreux polluants. Au moins, pénètrent-ilspeut-être moins en aval… La dernière vidangedate de 91. Le pêcheur a un doute sur les carnassiers: enmanger ne lui semble pas très sain. Ce sont euxqui accumulent tous les polluants car en boutde chaîne alimentaire.

La Viouze donne de bons résultats de pêche etl’usine Aubert et Duval ne serait donc plus tropimpactante. Vu la nature des pollutions, moinsque l’agriculture pour l’association de pêche. La première cause de pollution aux PCB seraitpour elle, due aux transformateurs particuliers. L’arrêté préfectoral couvrait bien une zonepost-barrage et post aciérie. Notons aussi queSaint-Georges-Les Ancizes est une zone peu-plée pour le coin.

En général, il n’y a pas assez d’analyses surl’eau, dit l’association, et il est difficile desavoir ce que contiennent exactement nosrivières. Très peu de polluants sont analysés.Ce n’est pas forcément rassurant.

CombrondePêche dans la Morge (truites) et dans le barra-ge de la Sep (cendres, brochets, perches). Pastrop de perturbations décrites en général.Perturbations sur la partie basse de la Morgeliée à la sécheresse. Les affluents de la Morgeont beaucoup souffert de l’épisode sec de l’été. La rivière ramasse les égouts de la ville et enpériode de sécheresse, ceux-ci se retrouvent enplus grande concentration. La pollution estdonc plus importante. Après Combronde, onnote davantage de pollutions dues à la taille dela ville.Il n’y a donc pas besoin d’une grosse ville pourpolluer les rivières mais les rejets trop impor-tants et peut-être irréfléchies d’une petite villeimpactent sensiblement un cours d’eau.

CommentryLa sécheresse a occasionné un manque d’eauphénoménal. Beaucoup de mortalité sur lestruites et moins de «friture » alors que lerepeuplement avait été très bon cette année.Pour compter les truites, on envoie une déchar-ge dans le trou, le poisson remonte, on compteet on fait une estimation d’après le nombre detruites au m².On pêche sur la Banne, le Bani, et l’Oeil. LaBanne est alimentée par le barrage, la séche-

resse a pu être quelque peu jugulée. Les écrevisses américaines sont décrites iciaussi comme mangeant beaucoup d’alevins etelles sont en grand nombre.

Sur la qualité de la rivière, la même remarquede non entretien du cours d’eau par les pro-priétaires revient. L’eau est dite de bonne qua-lité. l’Œil est d’assez bonne qualité sur le sec-teur de pêche de Commentry car c’est avantl’usine Rhône-Poulenc. Il y a un projet de barrage sur la Chaux maisl’association de pêche se montrait réservée:ça dépend comment c’est fait. L’utilité du bar-rage (sans compter son coût de fabrication)n’apparaît peut-être pas comme frappante(alors qu’on en détruit ailleurs).

Saint-EloyPêche essentiellement sur la Bouble (avec de latruite fario) et un peu sur la Sioule.Une dégradation est constatée. Il n’y a pasassez de micro-stations ni assez de débit pourdiluer la pollution. La truite est une des pre-mières espèces impactées. On va chercher desalevins à la pisciculture de Besse. Il y a doncbien ici (comme souvent) interventionhumaine. En aval de Saint-Eloy, une grosse station pourla ville traite les rejets médicamenteux mais lespollutions domestiques, particulières, sont peuabsorbées en général. La ville de Saint-Eloy a,elle aussi, un impact sur les cours d’eau. Pourle pêcheur, l’usine Rockwool n’a pas été men-tionnée comme source de pollution, en tout caspas plus que la ville en général. Il y a aussi desrejets sauvages d’eaux usées. Les berges sont décrites en général comme debonne qualité.

La Bouble souffre d’un manque d’eau et lasécheresse de juillet l’a marquée. Les petitsruisseaux n’avaient également plus assezd’eau. Quelques travaux sont à réaliser. Un canal (enfait il s’agit de la rivière Bouble qui est à cetendroit canalisée) le long du plan d’eau deSaint-Eloy est à enlever pour assurer la conti-nuité naturelle du cours d’eau. Ça s’ensableau-dessus et quand il y a du débit, le courant neremonte plus.

Bellegarde-en-MarcheL’association de pêche, au début de la séche-resse a dû téléphoner à la fédération pour arrê-ter la pêche parce que ça devenait du bracon-nage.Une utilité potentielle des écluses est ici signa-lée car après la sècheresse de 1947, l’annéesuivante, il y a eu une grande reproduction detruites dans les écluses.

Nos rivières – remarques de pêcheurs

Construit dans les années 60 pour alimenter eneau Evaux-Budelière, le barrage sur le Chat-Crosdevrait enfin disparaître. Il n’a fourni de l’eau quependant 15-20 ans, la qualité de l’eau n’étaitplus bonne et le barrage n’a plus été entretenu.Les bâtiments sont à l’abandon. Le barrage estenvasé à 50%.

C’est le SIAEPEvaux-Chambon-Budelièrequi est maître d’œuvre dans l’opération. Lecoût de l’opération s’élèvera à 2,7 millions.

Pour un lieu méconnu, c’est donc quandmême un gros dossier. Evidemment, il y a desaides.

Programmation :Mai 2016 : usine de traitement de l’eau, miseen sécurité du siteAout 2016 : écrêtement du barrage. Puis, onattend que les boues sèchent.2017 : dragage + destruction2018 : aménagement des berges, création de

chemins communaux. Le ruisseau aura retro-uvé son cours naturel!La Lyonnaise des eaux, qui gère l’eau potablesur le secteur, voulait bien se charger des tra-vaux mais à condition de rallonger son contratqui court déjà…jusqu’en 2021.

Au final, ce barrage laid de 12 mètres de hautqu’on a construit sur une petite rivière n’aurapas servi à grand-chose. De plus, sa destruc-tion coûte chère pour que la rivière retrouve

son lit naturel. Elle pourra être bénéfique auxespèces présentes dans la rivière. Elle figuredans le plan de continuité des cours d’eau dubassin Loire-Bretagne. Cella devrait peut-êtremettre la puce à l’oreille de nouvelles cons-tructions irréfléchies?A part ça, le Chat-Cros est un joli site enamont comme en aval du barrage. N’hésitezpas à y faire un tour.

Sur le Chat-Cros, un barrage va sauter

« Eau trouble ne fait pas de miroir. »Proverbe occitan

« L’eau renversée est difficile à rattraper. »

Proverbe chinois

« Il y a trois sortes d'hommes poli-tiques : ceux qui troublent l'eau ; ceuxqui pêchent en eau trouble ; et ceux,plus doués, qui troublent l'eau pour

pêcher en eau trouble.”Arthur Schnitzler

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De nombreux éléments sont en cause dans le bonou le mauvais fonctionnement d'un cours d'eau.Ils sont en général souvent d'origine anthro-pique : pollution, eutrophisation, modificationdu régime hydraulique, ouvrages dans le litmineur, activités sur le bassin versant, etc...L'entretien de la végétation des berges ainsi queleurs aménagements peuvent également s'avé-rer néfastes... ou bénéfiques.

L'entr etien des cours d'eau:De tous temps, jusqu'à une époque récente, lespaysans «entretenaient», si l'on peut dire, lavégétation des berges des cours d'eau, en utili-sant notamment le bois et le feuillage des arb-res. Des coupes régulières, sélectives (pas tou-jours, mais bon...) afin d'utiliser des ressour-ces, mais en conservant généralement une ripi-sylve (boisement des berges) pour la stabilisa-tion des berges, l'ombrage pour les bêtes, ainsiqu'une ressource future.

De nos jours, l'entretien des cours d'eau n'estplus effectué par les propriétaires, ou alors defaçon excessive (les arbres gênent, alors oncoupe fort!).

Le résultat est que l'on trouve des portions decours d'eau totalement obstruées (ombragetrop important, énorme quantité de matièreorganique dans l'eau, accumulation de bran-chages empêchant le bon écoulement, etc…),et d'autres portions où la végétation est réduiteà son stricte minimum, voire quasi absente, cequi entraîne une forte augmentation de la tem-pérature de l'eau lors des chaleurs estivales, etune fragilisation des berges (souvent accentuéepar le passage du bétail).

Il convient donc de gérer délicatement lavégétation des berges, en prenant en comptesa proximité avec un écosystème (le coursd'eau) dynamique, changeant dans le temps etl'espace et surtout imprévisible. On ne coupepas n'importe quoi, n'importe quand et n'im-porte où!

Un exemple: les berges extérieures d'un méan-dre sont soumises, en période de fortes eaux, àun phénomène d'érosion extrêmement impor-tant. Il faudra donc être vigilant, en laissant lavégétation basse et les branches retombantes,qui auront un effet ralentisseur du courant, et endosant les coupes d'arbres de façon à laisser denombreuses tiges bien portantes, pas trop gros-ses et bien droites (les tiges penchées vers larivière pourront être coupées). De même, atten-tion lors de la sortie des arbres à ne pas endom-mager la berge, ni arracher de souches: la créa-tion de «trous» dans la berge entraînera, avecl'aide du courant, l'augmentation de ces ansesd'érosion, pouvant conduire à une forte perte deterrain et à des déracinements d'arbres.Les actions que l'on réalise en général sur laripisylve consiste à abattre les arbres en sur-nombre, malades ou très penchés (de façon à

prévenir leur chute) et inadaptés (gros peu-pliers aux racines superficielles, résineux,espèces envahissantes comme l'érable négun-do, le chêne rouge ou le robinier), l'élagage desbranches basses lorsqu'elles gênent l'écoule-ment de l'eau, l'enlèvement des embâcles(accumulation de branches) qui favorisent l'en-vasement et gênent l'écoulement, la plantationd'espèces adaptées lorsque la végétation esttrop faible (en prenant garde à les protéger dela dent des animaux et en fixant les mottes àl'aide d’agrafes métalliques). Le débroussailla-ge, par contre, ne doit pas être une activité sys-tématique, les arbustes et lianes jouant un rôleimportant dans le ralentissement du courant(effet peigne). Il sera limité au petit cours d'eautotalement obstrués, ou pour faciliter certainstravaux.

Dans tous les cas, les souches devront êtrecoupées au ras du sol, parallèles au sol, lesbranches coupées en préservant le bourreletcicatriciel et en évitant les blessures sur lestiges conservées.

L'aménagement des cours d'eauDeux types d'aménagements peuvent êtreréalisés:

- Les aménagements de berges : ils consistentà préserver les berges de l'érosion ou à recréerune partie de berge détruite. Au dessus de l'ou-vrage protégeant la berge, on végétalise engénéral le haut de rive, pour un côté «paysa-ger» et surtout pour stabiliser la terre à l'aidedes racines des végétaux. Cette végétalisationpeut être un ensemencement de graminées (à lamain ou à la machine) et/ou des plantationsd'arbustes ou arbres adaptés, par bouturage ouplants en mottes. En règle général, le tempsque les végétaux s'installent, la terre nue estprotégée à l'aide d'un géotextile naturel et bio-dégradable (fibres de coco, de chanvre, toile dejute,etc…), fixée à l'aide d'agrafes métalliques.Cette «toile » évitera l'érosion du sol nu lorsde pluies importantes ou de crues, afin que lesvégétaux mis en place soient protégés.En ce qui concerne la protection de pied deberge, de nombreuses techniques existent:

- Des techniques de génie civil: elles utilisentdes matériaux inertes ou minéraux (blocs,cailloux), disposés en murs ou en caissonsgrillagés (gabions). Ces techniques demandentl'intervention systématique d'engins imposants(pelleteuses, gros tracteurs,…) pour leur mise en place, d'où un coût élevé . De plus, les maté-riaux n'étant pas prélevés sur place, il faut les acheter et les transporter sur le lieu du chantier.Le génie civil est très adapté au gros ouvragedemandant des contraintes importantes (routeou bâtiment situés en haut de berge). Il nedemande également aucun entretien par lasuite, juste de la surveillance et un peu de res-tauration. Par contre, et contrairement aux idées

reçues, ils n'offrent pas forcément une stabilisa-tion durable dans le temps. En effet, leur struc-ture imperméable offert un obstacle important aux courants, entraînant de ce fait defortes turbulences au (tourbillons ou courantscirculaires) aux alentours de l'ouvrage. Ces tur-bulences agissent comme une fraiseuse, sur lesberges environnantes ou sous l'ouvrage, ce quia souvent comme conséquence de déstabiliserl'ouvrage, ou de provoquer une érosion de laberge en amont ou en aval de ce même ouvra-ge. De plus, l'implantation de ce type d'aména-gement renvoie souvent le courant vers la bergeopposée, déplaçant simplement le problème.

- Des techniques de génie végétal: Le principeconsiste à utiliser des végétaux pour stabiliservoire recréer des berges. Les racines jouent unrôle très important et beaucoup plus efficacepour retenir le sol, tout en laissant passer leflux d'eau, donc en évitant de s'opposer au cou-rant. De plus, les parties aériennes cassent etdiminuent la force du courant (on appelle celal'effet «peigne»), ce qui aide parfois à bou-cher des trous dans une berge. Ces techniquesfont moins appel à des engins lourds, deman-dent surtout du travail manuel, et utilisent(lorsque c'est possible) en majorité du matériauprélevé dans les environs (branches et piquets,plants ou boutures). De plus, ils sont beau-coup bénéfiques en terme écologique etincontestablement plus esthétique sur leplan paysager. Il demandent néanmoins unecertaine technicité dans leur mise en œuvre,et un entretien régulier (fauche, débrous-saillage, tronçonnage).Plusieurs types d'aménagement existent, selonles cas de figure rencontrés et les objectifs:tressage, tunage, pieux jointifs, peigne, cais-son, engazonnement et plantations de talus,etc...

On peut également, dans certains, mixer destechniques de génie civil consolidées par destechniques de génie végétal.

Les aménagements dans le lit du cours d'eau: Ce sont des aménagements qui empiètent sur lelit mineur du cours d'eau. Ils peuvent servir àmodifier le courant, de façon par exemple àpurger un ruisseau de ses sédiments (par exem-ple, en créant des déflecteurs), ou à lutter cont-re une érosion excessive (pose de seuils, parexemple). Mais ils peuvent aussi concerner lafaune ou la flore aquatique: création de frayè-res pour les poissons, de plates-bandes végéta-lisées, d'îlots, etc...Enfin, certains aménagements concernent éga-lement les activités humaines: passerelles ouseuils pour permettre aux animaux de franchiele cours d'eau sans détériorer ses berges, abreu-voirs pour le bétail, pontons ou emplacementspour la pêche, etc...Là aussi, on peut employer des techniquesvégétales ou minérales. L'intérêt peut égale-ment être paysager.

Au niveau législatif, il faut savoir que touteintervention ou aménagement dans le lit ducours d'eau nécessite obligatoirement uneautorisation de la police de l'eau ( DirectionDépartementale du Territoire). Sans cette auto-risation, le responsable s'expose à des poursui-tes, ce qui est normal, l'eau et la rivière n'ap-partenant pas à un particulier!!!En ce qui concerne les aménagements de ber-ges, seule une déclaration auprès de la DDTpeut s'avérer utile, à condition évidemment dene pas perturber gravement le cours d'eau.

Pour conclure, les interventions dans ou auprèsd'un cours d'eau demandent une grandeconnaissance du fonctionnement de cesmilieux, ainsi qu'une technicité particulière,sous peine de causer de lourds dommages,aussi bien au milieu naturel qu'aux riverains ouutilisateurs situés en aval. Et oui, l'eau étant unfluide en même temps qu'une ressource vitale,il ne faut pas regarder simplement son petitnombril et se foutre de ce qui peux bien se pas-ser plus bas: tout action sur un cours d'eau ades conséquences pour bon nombre de person-nes en aval. Travailler sur ces milieux, c'estapprendre à penser aux autres aussi!!!

Rémy GAUTIERTechnicien forestier indépendant

Tél. : 06-45-71-55-66.Mail : [email protected]

Pour le bien-être des cours d'eau

Végétation réduite et dégâts dus au bétail

Pieux jointifs (à gauche) et tressage (à droite) en saule

Tuer les commu-nes par le videRedécoupage programmé des Com-com

Les Com-com avaient déjà été pondues pourtuer les communes et transférer leurs compé-tences à des entités plus grandes (et plus éloi-gnées des citoyens par conséquent) mais cettetaille s’avère encore insuffisante, comme pourles régions, comme pour les cantons, il fauttoujours grossir: c’est la logique du capitalis-me d’entreprise.

Les com-com du Pays Combraille en Marcheseraient, plus ou moins, à quelque chose près(avec un décalage vers le nord-ouest) regrou-pées en une seuleméga-com-com!

On voit que nos énarques (piqués par les ban-quiers) désirent qu’une compétence comme lagestion de l’eau soit bientôt dévolue…aux com-com, celles-là même qu’on veut agrandir! Allezhop, tout le monde au même régime! Alors, çavoudrait dire que pour certaines communes, iln’y aurait plus moyen d’échapper à Suez? Oubien qu’il faut le chasser partout? Côté Puy-de-Dôme, on l’on peut avoir desgestions assez différentes, ça serait aussi ungros bordel!

Et on ne parle là que de la compétence concer-nant l’eau…

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L’eau est à l’origine de bien des préoccupations…Depuis « pleuvra, pleuvra pas ? »jusqu’à « elle est potable ? ». L’eau est égale-ment source de protections particulières.Ainsi, aujourd’hui l’essai helvétique de la couver-ture d’une « réserve » qui s’essouffle- le glacier - jusqu’aux aménagements tels lesbarrages (existants ou envisagés) ou autres drai-nages qui s’affrontent plus bas, dans la vallée.

Une cruelle évidence, qu’elle soit salée ou non,l’eau propre devient rare. Au temps du naufra-ge de l’ERIKA, par exemple - à la fin de notredeuxième petit millénaire – un slogan «toutneuf» est venu à la rescousse… «Responsablemais pas coupable» (né au détour d’un autreproblème concernant une solution aqueuse par-ticulière, le sang)… Les autochtones, duCroisic notamment, en ont fait leur affaire etarrêté le verdict par un tonitruant «Totalementresponsable, Finalement coupable»faisant référence à une compagnie dont la moi-tié du nom est familier en limousin…« TOTAL – FINA »… Et finalement, laconclusion est devenue définitive donnantquelque espoir à un «plus jamais ça! » !Ici-bas aussi, on aimerait trouver des« RPC»… Pardon !... Des «responsables pascoupables» qui nous éclaireraient sur tout cequi s’est passé ces dernières années! ... Quandnotre eau est devenue brutalement impropre àla consommation, il devait y avoir une raison etderrière elle, certainement un coupable, a mini-ma un «RPC»… Pour l’eau du Bassin deGouzon, les recommandations de ne pas utili-

ser l’eau du robinet à des fins alimentaires(cela, avant la construction de la station de trai-tement) sont venues bousculer les habitudesdes usagers, tant habitués à ne pas se poser dequestions en buvant leur eau! Certains, endésespoir de cause, se sont satisfaits en la fai-sant bouillir. D’autres ont fait un lien finale-ment injustifié avec unevieille mine abandonnée, celle de Budelière…Que nenni a rétorqué une association« avertie» en charge de l’environnement creu-sois… Pour une question de bassin versant, ilne peut pas y avoir de contamination de l’eaudu bassin de Gouzon par la «vieille » mined’or et puis, de l’arsenic (car on ne parlait, àl’époque, que de l’arsenic - comme si l’arsenicétait la seule pollution possible de l’eau…), ily en a partout en Creuse … donc, affaire clas-sée; ce, d’autant plus que la pollution étaitinvisible ! Pas de coupable ni même le moind-re «RPC» mais… l’avenir confirmera qu’ilfaut toujours se méfier de «l’eau qui dort» ! En fait, de front ou presque, trois situationsauraient dû se faire écho:

- La reconnaissance en 1972 du Bassin d’ali-mentation en eau potable de Gouzon sécurisépar l’arrêté préfectoral de déclaration d’utilitépublique (DUP) établissant les périmètres deprotection concernant les lieux de captage etautres obligations.

- Un premier permis d’exploration minièredélivré seulement 10 ans plus tard… (années80 – 90, en même temps que le scandale dusang contaminé qui occupait toute la place de

l’urgence sanitaire) et accordé à la compagnieminière TOTAL (tiens, on la retrouve!) ;« exploration» bien plus discrète, il faut lereconnaître, qu’une exploitation de 50 ansd’âge, comme l’a été le mine de Budelière…Seulement voilà, vu l’envergure de l’«explo-ration» à savoir l’ouverture d’une galerie, deskilomètres de forage… et, surtout, sa situationà l’aplomb de la seule nappe souterraine de laCreuse et de captages d’eau potable, c’est justeà cet endroit qu’il eut fallu que quelque« RPC» fasse office de «gardien de l’eau» (ily a bien un garde des sceaux… il s’agirait justede modifier l’orthographe du dernier mot); ilaurait sans nul doute rappelé les interdictionsédictées par la préfecture quelques annéesauparavant… La pollution de l’eau était doncinéluctable et on peut ainsi se demander quin’a pas fait son travail…Le ministre à l’origine de l’arrêté octroyantl’autorisation à exploration, le préfet bien-sûrqui n’a pas brandi l’arrêté de DUPde 1972,dans la foulée, les instances à qui l’avis estdemandé (ARS, la DRIRE à l’époque …), lePrésident du syndicat des eaux, les élus et peut-être même quelques citoyens impliqués plus oumoins à leur insu? Quant à la compagnieminière…, à défaut d’affirmer sa culpabilité,on peut juste dire que c’était «TOTAL COM-PAGNIE MINIERE FRANCE».

- La construction de la station de traitement en2007qui a enterré toute investigation sur lacause et les responsabilités; apaisant et les« RPC» et les usagers qui n’ont même pasexigé d’être dédommagés pour les nuisances et

les frais occasionnés par la pollution - frais quicourent encore puisque la dépollution est cons-tante et son coût reporté sur leurs factures! Endéfinitive, nous devenons tous «RPC» un jourou l’autre et cette fâcheuse responsabilité nousla portons, malgré nous, en raison de notre pas-sivité.Ainsi la solution de pis-aller par le traitementde l’eau a endormi la vigilance et a annulé uneprise de position ferme. Elle aurait, très certai-nement, évité aux usagers tout «déboire»ultérieur dont la situation dramatique que nousvivons aujourd’hui puisque le «couvert estremis» ! Il est à noter que les autres sourcesd’alimentation en eau potable alentour se raré-fient et sont fortement menacées par d’autresfoyers de pollution; notamment ceux qui sebousculent dans une alvéole déjà trop pleine,dans les entrailles de la vieille mine d’or sus-nommée, suite à sa soi-disant réhabilitation(illusion du possible…).…Donc, au final, «RPC», pas «RPC» ?... Si leschoses avaient été dites en toute transparence,en serions-nous là aujourd’hui, à essayer dedémontrer qu’une mine d’or n’a rien à faire surun espace fragile comme l’est le nord-est de laCreuse (et bien d’autres territoires, sinontous…), que cette perspective minière aura rai-son de la vie locale, que nous avons déjà eu unéchantillon des effets mortifères d’un tel pro-gramme ; que l’eau est un bien à défendre àtout prix, même si celui de l’or aiguise encorela cupidité d’une infime minorité qui décideencore pour l’humanité!

Une citoyenne «RPC»

Responsable ou coupable, telle est la question…

On lit et entend dire fréquemment « Une vaissel-le faite à la main nécessite plus d’eau qu’à lamachine ». Eh bien, chez nous, les Barbey-Mutelde Blot, ce n’est pas vrai.

Il y a quelques années, au cours d’un hiver unpeu rude et à cause d’une mauvaise installationde notre arrivée d’eau obturée par le gel, nosrobinets sont restés secs pendant treize jours.J’allais remplir des seaux, deux par deux, cheznos gentils voisins mais, bien entendu, commelorsqu’il fallait aller au puits (tous empoison-nés désormais), nous faisions attention àgâcher le moins possible de liquide.Le lave-vaisselle ne pouvait plus fonctionner...ni les chasses d’eau. Adoncques, malinscomme nous sommes, nous avons démocrati-quement décidé que je ferais la vaisselle à lamain comme dans le temps (j’ai une âme deraton laveur, la plonge étant, avec les pluches,la seule tâche que je sache accomplir dans unecuisine). Puis, cette eau «sale» (disons:usée), nous la gardions dans des seaux qui ser-vaient de «chasse» dans le réduit que voussavez et où vous faites les mêmes choses quenous quand l’envie vous en vient.Puis, le dégel étant survenu, nous avons gardécette habitude et le résultat a été que nousavons divisé par 3 notre consommation d’eau.Remplir et porter les seaux au lieu d’abandon-ner la flotte à l’évier est une contrainte (qued’aucuns jugeront peu ragoûtante*), mais ellen’est pas vaine. Elle est d’ailleurs davantageinspirée par le souci de ménager une ressourcequi va tendre à se raréfier dans le monde (l’eaupotable), que par celui de faire baisser la notequi n’est pas le «poste budgétaire» le pluslourd du ménage, tant s’en faut.Cette nouvelle pratique avait une autre raison.Plusieurs années en amont, nous sommes allésrendre visite à notre filleule Margoth qui habi-te au-dessus de Tegucigalpa, capitale duHonduras, dans ce qu’au Brésil on nomme« favelas» et là-bas «barrios» (quartiers):lieux de misère, de bidonvilles et de banditis-me... où l’eau buvable n’est livrée dans lesciternes des habitants qu’une fois par mois,

deux fois quand tout va bien... alors que nousétions logés en ville dans des trois-étoiles... etpissions et déféquions dans de l’eau claire, cequi nous semblait proprement (!) scandaleux!Par parenthèse, il n’est pas normal que danstous nos villages (et certainement pas mal denos villes) les eaux de pluie soient mélangéesaux eaux usées, ce qui, en cas d’orage, aboutità l’engorgement de nombre de stations d’épu-ration et parfois à leur débordement quandelles sont sous-dimensionnées, avec les consé-quences néfastes pour l’environnement (nap-pes et cours d’eau) que l’on imagine aisément.Ces deux réseaux d’évacuation devraientdepuis belle heurette être strictement séparés,mais ne le sont que rarement. Dans l’immeubleoù j’habitais naguère, à Montmartre, l’évacua-tion du «sanibroyeur» (équipement heureuse-ment tombé en désuétude) se faisait par la des-cente de pluviale! Je crois que c’était interdit,mais l’installateur m’avait affirmé que lesdeux réseaux, eaux de pluie et eaux usées... serejoignaient sous la maison, et je pense quec’est un cas trop général.Pour finir, vexé de n’avoir plus nos (très rares)faveurs, notre lave-vaisselle a rendu son tablieret s’est vengé en «faisant sauter le jus»chaque fois que le programmateur tournait. Or,dans notre société de GGG (grand gâchis géné-ralisé), un programmateur mécanique çan’existe plus; c’est remplacé par un biduleélectronique et tout revendeur vous dira: « Çavous coûtera moins cher d’acheter une nouvel-le machine que de faire réparer l’ancienne»,ce qui est la phrase-clé de l’obsolescence pro-grammée et le fer de lance de la sainte crrrrôas-sance supposée faire notre bonheur... en nouscompliquant la vie.Mais au final, c’est nous qui l’avons bienroulé, notre lave-vaisselle: il ne sert plus qu’àranger les verres et ce sont mes délicates peti-tes menottes qui font son boulot!Sans se plaindre.

gyb

(*) Mais alors, qu’ils s’interrogent sur ce qu’ellesert à évacuer!

Deux mains contre lave-vaisselle...et ce qui s’ensuit Source : http://viaduc.fades.free.fr

Association « Sioule et Patrimoine »Notre pro-jet « PICCO » (ou « Projet d’intérêt collectif enCombrailles »), visant à relancer l’activité touris-tique autour du viaduc des Fades, devrait voir saconcrétisation sur le terrain à l’été 2016, en par-tenariat avec le Syndicat intercommunal de laretenue des Fades-Besserve (SIRB).

Mise en œuvre de notre projet PICCOÀ l’initia-tive de son président, Sioule & Patrimoine aprésenté, ces derniers mois, aux élus et autresresponsables locaux et régionaux un projet tou-ristique d’envergure qui a suscité une adhésionprudente et polie. Les écueils rencontrés nousont amenés à davantage de réalisme et à réduirenos ambitions. Il a été recherché une solutionpour concrétiser une possibilité d’action à courtterme. De son côté, le SIRB, présidé par JoséDe Jésus, cherchait des solutions pour améliorerl’attractivité de ses investissements importantsà Confolant. Le SMAD des Combrailles, donton connaît le rôle fédérateur, a réuni les acteursfin 2014 à Lapeyrouse autour de son présidentJean Michel (notre ancien député) et a forte-ment encouragé cette action. Sur les conseilsavisés du Docteur Patrick Faure qui connaîtbien le milieu ferroviaire, il en est résulté l’idéed’une ouverture du tablier du viaduc des Fadesà la visite.Ce projet, dit PICCO (pour «Projetd’intérêt collectif en combrailles»), peut serésumer en cinq points:- 1 : Le réaménagement d’un ancien débarcadè-re situé sur la retenue des Fades-Besserve, encontrebas de l’ancienne carrière du barrage, surla commune de Saint-Priest-des-Champs.- 2 : La réhabilitation d’un snack-bar titulaire

d’une licenceIV dans un petit bâtiment voisin,propriété du SIRB.- 3 : L’accueil des visiteurs (en provenance deConfolant ou du Pont-du-Bouchet par voied’eau, ou arrivant aux Fades par la route) dansun petit chalet préfabriqué qui sera installé surun terrain (avec parking) prêté par un habitant àproximité de Coureix, hameau de la communedes Ancizes voisin du viaduc.- 4 : Les visiteurs seront pris en charge par unguide (par groupe de 10 personnes maxi). Ilsemprunteront un sentier (à créer) jusqu’à la voieferrée et de là jusqu’au portillon donnant accèsà l’entrée sud (rive droite) du viaduc.- 5 : Chacun des visiteurs sera équipé d’un bau-drier relié à une longe à mousquetons courantsur une «ligne de vie», à savoir un câble métal-lique dont sera équipé (par bridage) l’un desdeux garde-corps externes du tablier principaldu viaduc sur toute sa longueur. Les visiteurschemineront de cette façon au niveau de la voieferrée. Parvenus au sommet de la pile à deuxavant-corps voisine du petit tablier de rive gau-che, les visiteurs se détacheront de la «ligne devie » pour descendre à l’intérieur du tablier parla trappe donnant accès à l’escalier ménagé àl’intérieur de la pile. La visite se poursuivra ensens inverse à l’intérieur du tablier par la passe-relle de service dont l’un des garde-corps seraégalement équipé d’une «ligne de vie». Laremontée vers l’extérieur et la sortie s’effectue-ra par l’escalier ménagé à l’intérieur de la culéede rive droite (arche en maçonnerie).Dans lecadre de la mise en œuvre de ce projet, le SIRBest pilote de l’opération, donc maître d’ouvrage.Notre association intervient comme acteur pri-vilégié et met à disposition du temps et desadhérents dans la concrétisation du projet.

PICCO, un projet en pays de Sioule

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p. 14 Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015

Dans le numéro précédent (numéro 12) un articleétait consacré à l’historique des échanges entreMérinchal, jumelée avec Öhningen, communeallemande du Bade-Wurtemberg sur les bords dulac de Constance, près de la frontière Suisse. Il yétait notamment question d’Helmut, un pionnieret artisan constamment déterminé des relationsentre les habitants des deux communes et plusglobalement d’un rapprochement entre les peu-ples.

Helmut, d’abord connu à Mérinchal par sonprénom, était né en 1927 à Öhningen où il apresque toujours résidé. Il a vécu sa prime jeu-nesse dans un pays ravagé par des crises detoutes natures avant d’être contraint par unrégime fanatique et criminel, alors qu’il n’avaitguère plus de 16ans, à faire la guerre lorsd’une des périodes les plus sombres de l’his-toire de l’humanité. Il échappa à la mort, maisfait prisonnier dans les tout derniers jours duconflit, il passa plusieurs années en captivitéen Grande-Bretagne. Revenu chez lui il dutaffronter, comme des dizaines de millions depersonnes en Europe, les graves difficultésd’une vie quotidienne qui demeura pénible denombreuses années encore. Cette situationl’incita notamment à s’engager dans différen-tes organisations de sa commune, dont le comi-té de jumelage.

Il était venu pour la première fois à Mérinchalau printemps 1985 avec une petite délégationde conseillers municipaux conduite par lemaire de Öhningen pour une rencontre infor-melle. Il a immédiatement été enthousiasmé, acontribué discrètement, mais efficacement à laréalisation du jumelage, puis il est revenu àplusieurs reprises. Sa dernière visite remonte à2011 à l’occasion d’une rencontre qui a étémarquée par un moment réellement émouvantau cours duquel il a été fait citoyen d’honneurde la commune. À l’époque c’était un jeunehomme de 84ans qui, en fait, était dans «unejeunesse prolongée» comme le soulignait àraison un des participants à cette rencontre.

Selon la formule utilisée par un autre partici-pant au jumelage, il a effectivement et cons-tamment «participé à la construction de l’ave-nir », ce qui est un autre signe de jeunesse. Ilprônait encore et toujours, à l’instar d’autrespersonnes de sa génération, dans différentspays, la tolérance, le rapprochement, l’amitié,la solidarité..., c’est-à-dire des valeurs dontpourrait s’inspirer la société d’aujourd’huipour rester jeune et dynamique. Hélas Helmuta perdu sa jeunesse les années suivantes pourfinir par s’éteindre à la fin de ce printemps2015, alors que le numéro 12 de ce journald’information locale était déjà en cours d’im-pression et qu’il était donc trop tard pourapporter un rectificatif.

Avec son décès, et après de nombreux autres,c’est d’année en année des pages qui se tour-nent, celle des pionniers du jumelage qui ontporté le flambeau des échanges et du partage,chacun à sa manière, souvent avec conviction.C’est donc l’occasion, au-delà du casd’Helmut, de rendre un hommage à tous ceuxqui à Öhningen ou Mérinchal ont quitté cemonde, qu’ils aient contribué de façon déter-minante ou plus modestement à la création, audéveloppement ou à la poursuite des relationsentre les deux communes et leurs habitants. Ilsméritent la reconnaissance et les remercie-ments de la part de ceux qu’ils ont servis.

Selon l’expression consacrée, Helmut a étéaccompagné à sa dernière demeure par unefoule importante. Mais Helmut avait marqué letemps et l’espace dans sa commune. De nomb-reux participants tenaient une plante ou unbouquet fleuri, voire une simple fleur deschamps qu’ils déposaient autour de l’urnefunéraire. La municipalité de Mérinchal avaitadressé un courrier, le comité de jumelageoffert une plaque qui créa la surprise car cettepratique semble inconnue là-bas. Les tombes,très simples, sont, en effet, généralement cou-vertes d’un peu de végétation naturelle et sup-portent seulement une petite lanterne colorée,allumée de temps en temps afin d’entretenir la

flamme du souvenir. La cérémonie s’est dérou-lée d’après le rite protestant, très dépouillée,sans solennité particulière, mais empreinte d’é-motion et de recueillement. À la fin l’ensembledes participants déposa sur les cendres dudéfunt une poignée ce cette terre qu’il avaitfoulée toute sa vie, particulièrement les che-mins, les bois, … et surtout le stade traversédes milliers de fois depuis sa plus tendre enfan-ce en long en large et en travers avec des foot-balleurs de tous âges, des plus jeunes aux plusanciens, dont des jeunes de Mérinchal.

Un des moments forts de cette cérémonie futassurément les hommages en raison de leurimportance et de leur intensité. Selon le proto-cole le pasteur qui a la primauté intervint doncd’abord et fit le discours le plus consistant et leplus construit. Cet homme, jeune, évoquaHelmut en termes simples, mais très choisis etparticulièrement justes, comme s’il l’avait fré-quenté depuis sa naissance: c’est qu’Helmutétait très connu pour ses différentes activités auservice des autres. Il salua ses engagements,politiques, sportifs, associatifs… Les interve-nants qui suivirent insistèrent à leur tour surcette personnalité particulièrement attachante,sur l’homme du dévouement et de l’ordre. Cedernier terme ne doit toutefois pas être comprisavec le sens que lui donne un cliché très répan-du. Dans la bouche des personnalités qui fai-saient son éloge cela signifiait qu’Helmutdisposait d’une capacité d’organisation remar-quablement efficace.

Ses amis de Mérinchal purent ajouter un courttémoignage, dont l’essentiel est dans les lignesqui suivent.

Helmut, « Nous étions étrangers, éloignés géo-graphiquement; nous aurions tellement aiménous parler. Les débuts ne furent pas aisés,mais grâce au langage du cœur, nous noussommes tout de suite compris». Ce sont lesmots que tu as écrits aux gens de Mérinchal,lorsqu'il y a 30 ans, tu es venu pour la premiè-re fois.

Tu fus, en effet, dès le début un artisan enthou-siaste et actif des échanges. Tu as contribué defaçon déterminante à la création de notre jume-

lage et constamment œuvré à son développe-ment. Tu as pris des initiatives et soutenu lesnôtres. Tu as encouragé nos équipes de footballen participant moralement et financièrementaux activités des plus jeunes. Tu étais toujourslà pour nous et tu nous as tous accueillis à brasouverts: amis, agriculteurs, footballeurs, pom-piers, élèves…

Générosité, énergie, fidélité, efficacité, discré-tion et bonne humeur, c 'est toi! Evoquer tonprénom suffisait au sein des amis du jumelagepour faire naître un sourire et émerger de mer-veilleux souvenirs.

Et quand, en 2011, lors de ta dernière visite àMérinchal, tu fus fait citoyen d'honneur denotre commune et qu'une ovation spontanée etbien méritée des participants témoigna de sareconnaissance et de son amitié ton visage émutraduisait ta joie.

Pour tout cela, nous te disons: MERCI, mercipour ce Chemin parcouru ensemble, pour cebel exemple d' amitié que nous devons conti-nuer à transmettre. 1985 fut, en effet, le débutd' une belle, longue et fidèle amitié, avec toi,avec Ruth (son épouse).

Pendant 30 ans, en arrivant tu disais: « je faispartie des vôtres». Oui tu en fais et en ferastoujours partie. Quand tu repartais, les larmesaux yeux, tu ajoutais: « une partie de moncœur reste à Mérinchal». Oui il y restera.

Helmut, nous ne t'oublierons pas, tu resterasavec nous à Mérinchal, dans nos cœurs!

Helmut restera dans nos cœurs

Du temps (honni) où j’étais un malgré moienAlgérie*, je correspondais, par l’intermédiaired’une amie très pratiquante, avec un prêtre duPetit séminaire de Pont-Sainte-Maxence à qui jem’étais présenté comme totalement incroyant.Cet homme, que je n’ai jamais rencontré, avaitpeine à croire ce que je lui racontais «de premiè-re main», notamment à propos de l’usage systé-matique de la torture par la glorieuse armée fran-çaise. Je commençai une phrase d’une de mes let-tres par « Vous allez me dire que je blasphème,mais…», et je mettais en cause l’indifférence àcet égard de la plupart des représentants de l’É-glise.Il me répondit fort judicieusement: « Vous nepouvez pas blasphémer puisque vous ne croyezpas en Dieu. Seuls les croyants peuvent blasphé-mer contre leur Dieu ! »Bien vu! Et il serait bon de rappeler ces parolesde bon sens à touceukikozdanlpost et qui merebattent les oreilles (et même me les rabattent,ce qui m’arrange car elles sont trop décollées)avec leur blasphème par-ci, leur délit de blasphè-me par-là.Nous autres, athées et mécréants, les sans-foi(mais avec lois) ne pouvons pas blasphémer cont-re un dieu qui n’est pas le nôtre ni contre unecroyance qui nous est totalement étrangère. Et jesuppose qu’il en va de même pour les prudentsagnostiques qui se disent « On sait rin de rin,mais on verra ben quand on s’ra morts ».Que cela soit donc bien entendu: messieurs lesdévots, mesdames et mesdemoiselles les dévotes,blasphémez autant que vous en aurez l’envie oul’occasion mais f…..-nous la paix avec ça. Merci.

...Et puis, tiens, pendant que je suis lancé, je vaisparaphraser je ne sais plus qui en écrivant que laseule excuse de Dieu est qu’il n’existe pas.

Voilà un mec de longue expérience (éternel!),omniscient (il sait tout), omnipotent (il peut tout),omniprésent (il est partout à la fois, en tous leslieux, tous les temps) et vous avez vu le mondequ’il nous a bricolé! À mon humble avis, il a dûsauter pas mal d’étapes dans sa formation profes-sionnelle, sécher pas mal de cours et n’obtenir(comme moi) que des mentions Passable à tousses exam’! Jamais un type comme ça n’aurait dûêtre autorisé à créer un monde, fait à son image,qui plus est! Ben dis donc, celui-là je ne voudraispas le rencontrer au soir tombant à la corne desbois de Blot!Adoncques, quand je demande pourquoi, alorsqu’il disposait de toutes les autres solutions** etque son imagination et sa bonté étaient sans limi-tes, il a usiné des bonshommes (merci de pronon-cer bonzomes) dont le principal passe-temps estde s’entretuer et s’entre-égorger en son nom (pastoujours le même, mais parfois si, quoique dumême côté d’une frontière), on me répond recta:« Ah, mais Dieu n’est pas responsable de ce quefont les humains. Il leur a donné le libre-arbit-re ». Quel faux-jeton! Il jette sur le marché un produitpas fini, bourré de vices cachés et il s’en lave lesmains, comme l’autre, là-bas, en Judée. C’estcomme si un «bagnoleur» vous disait: « La tireque je vous ai fourguée très cher est pourrie,mais je n’y suis pour rien. Démerdez-vous! »Bon. Admettons. L’homme a, paraît-il, une âme,et on n’est pas loin de penser que la femme (saufchez les machos) et le «négro» (sauf au FN et enAlabama) en ont une aussi. Donc, pas de problè-me, on peut concevoir que nous sommes respon-sables et coupables à la fois des saloperies san-glantes que nous commettons chaque jour, de parla terre entière, si possible contre des civils dés-armés car c’est moins dangereux que les drones.Mais qu’en est-il des bestiaux de toutes espèces

et de toutes tailles qui ont été «conçues» parl’autre Grand Machin Éternel comme ne pouvantvivre qu’en tuant, qu’en s’entredévorant?Alors, de deux choses l’une, la troisième, selonPrévert, étant le soleil: ou bien ils n’y peuventrien parce que le Grand Ingénieur, roi desSadiques qui règne dans la nue, les a faits tels,n’étant que griffes, dards, crocs, venins et ruses etne songeant qu’à étriper et bouffer plus petit etplus faible qu’eux, ou plus malade; ou bien,comme nous, ils sont responsables et coupablesde leurs meurtres incessants, ce qui induit forcé-ment qu’ils ont une âme! Hein, vous l’aviez pasvue venir, celle-là…En résumé, il y a une faille dans le système, lesuns sachant tout du mal qu’ils font (nous!), lesautres non (parce qu’ils sont bêtes!), notre seulpoint commun étant de nous complaire dans laGBO, Grande Boucherie Organisée, autrementdit : l’univers tel qu’il va.J’entends d’ici les amis du Poireau et les adorateursde l’Oignon revendiquer à leur tour une âme pourleurs protégés. Ah certes, il ferait beau voir ça!Chers croyants et croyantes, mes frères en sœursen humanité, répétez en chœur après moi: « Oui,les animaux ont une âme, et peut-être le chou-fleur aussi», et voilà, c’est fait: vous venez deblasphémer.Ça fait du bien, non?Et qui qui rigole?C’est bibi.

Guy Yves Barbeyresponsable et coupable

(*) Camp du Lido à Hussein Dey, près d’Alger, puisTeniet-el-Haad, Ouarsenis, 5e Régiment de chasseursd’Afrique, ABC (Arme blindée, cavalerie), de février1959 à avril 1961. Merci, ça ira, comme ça…(**) À saplace, j’aurais fait vivre mes créatures de l’air dutemps, d’eau fraîche et surtout d’amour. Mais alors seserait posée la question du comment mourir pourdégager le terrain. Décidément, on n’en sort pas et, jevais vous dire : je suis bien content de ne pas être Dieucar je n’aurais peut-être pas fait mieux…

Vous avez dit blasphème ? Avis aux bâtisseurs d’éoliennes,« Construisez donc des éoliennes devant vosbaraques tant que ça vous chante ou devantvos résidences secondaires (ben oui, leurvaleur immobilière baissera mais on ne faitpas d’omelette sans casser des œufs), tapez-vous des lumières rouges qui clignotent toutela nuit et vous donne l’impression de vivre nonpas en campagne mais en zone industrielle.Ah, c’est vrai, la campagne vous n’y posezjamais les pieds hormis pour démarcher unpar un des propriétaires fonciers et voir les-quels acceptent la tune en échange d’uneéolienne dans leur champ. Refusez au moinsd’être assistés par l’Etat (et nos impôts: onfinance vos investissements qui nous emmer-dent), refusez toute subvention publiquepuisque c’est apparemment rentable.»

Bilan actuel de l’implantation éolienne et de latransition énergétique : 0 centrale nucléaire enmoins. Applaudissons!

Nouvelle fin du monde !Et oui ! Encore une nouvelle fin du monde deprévue ce mois-ci! Ah la la! Entre les pro-phéties par-ci, les signes astrologico-mystico-pipo par-là... depuis que c’est la mode ça n’ar-rête pas! Cette fois-ci c’est la nouvelle lune deseptembre qui va provoquer un krack boursier,une révolution (puis une guerre civile) et uneexplosion thermonucléaire et une invasionextra-terrestre (depuis la base secrète dePionsat!). Voilà... donc si vous sortez pensez à prendreun parapluie!

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Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015 p. 15

Réponse de Guy-Yves Barbey à l’article de JackyChabrol du TDC n°12 : Comment ne pas êtred’accord avec une telle excellente analyse quifait du bien là où elle passe? Je suis à fondpour, sans réserve aucune. Mon texte ne portaitd’ailleurs pas sur le TAFTA mais plutôt sur lamégalomanie mondiale de la croissance et dudéveloppement, conçus comme indéfiniment« soutenables» ! Cela dit...

Si j’admire et approuve le sympathique (maisnon béat) optimisme roboratif de JackyChabrol, je ne puis le partager. Certes, je suis(encore) de ceux qui pensent que tout combat,même perdu d’avance, mérite d’être mené etdoit l’être, et qu’en ne se battant pas, on est sûrd’être écrasé. D’autre part, mon vieux passéde militant (qui ne milite plus guère que par à-coups et sans trop y croire), m’incline à pensercomme Jacky, que les solutions du type« grand soir» ne débouchent jamais, l’histoirel’a prouvé, que sur des jours qui déchantentdouloureusement et sanguinairement. Maiselle me contraint aussi à voir que la petite poi-gnée de gens conscients des vices et dangersmortifères du «système», bien que changeantde forme, d’objectifs et de méthodes par rap-port aux luttes que j’ai connues et menées,...ne grossit guère au fil des années. Il n’est qued’entrer dans le premier «hyper» Leclercvenu (ou de voir la ruée imbécile des clientsvers les soldes!) pour se persuader que lamajorité d’entre nous non seulement se satis-fait de la situation présente mais semble s’enaccommoder parfaitement et même s’y com-plaire. Voilà des années que nous sommesnombreux (de plus en plus? Je n’en suis pascertain) à attendre que le capitalisme, de plusen plus débridé, de plus en plus triomphant,s’étouffe de sous sa propre graisse et crève deses propres excès de plus en plus écœurants.Mais le vieux salopard, l’infâme grigou, est unasthmatique et un diabétique qui se soigneefficacement, qui trouve des parades à tout,qui avale tout et s’en repaît en nous laissantfaire mumuse dans nos petits coins, qui semontre plus offensif que nous sur tous les

fronts et tient le coup vaille que vaille. Face àlui, des actions méritantes, souvent accom-plies dans la bonne humeur et avec bon sens,imagination et altruisme, mais menées enordre très dispersé, avec des objectifs qui mesemblent parfois un peu f(l)ous et d’incroya-bles et innombrables dissensions de tous ord-res à l’intérieur des «troupes». ET SUR-TOUT, en discutant çà et là, avec des gens quisont loin de penser comme moi, comme nous,je me suis convaincu que le retard de la cons-cience sur la réalité est encore plus énormeque je ne l’avais imaginé –pour moi, c’est ungouffre infranchissable– et que, bien que noussoyons quelques-uns à ramer avec passion etconstance contre le courant, celui-ci nousemporte inexorablement vers une catastrophegénérale dans laquelle, en fait, je pense quenous sommes déjà plongés sans le savoir, tellela grenouille qui va bouillir et mourir dansl’eau qui chauffe sous son cul. C’est en celaque, tout en sachant qu’il faut se battre conti-nûment contre les méfaits du capitalismemondial (pour l’appeler par son vrai nom),autant qu’on peut et tant qu’on pourra (carnotre marge de manœuvre, à mon sens, necesse de se rétrécir), je me sens et me déclareprofondément et résolument pessimiste et(hélas) «catastrophiste». Je le suis quand jevois des syndicalistes manifester pour le main-tien de l’emploi... dans les industries d’arme-ment qui servent à écraser des populationsciviles. En vrac: je le suis quand nous n’arri-vons pas à persuader nos concitoyens (cons decitoyens?) des inconvénients et dangers dunucléaire. Je le suis quand je vois la plupartdes jardiniers vanter (et surdoser) le Round-upet autres poisons qui dévastent notre environ-nement et dont ils sont les premières victimes.Je le suis quand je vois les paysans courir, sansjamais ruer (ou si peu), là où la PAC et leCrédit agricole leur disent d’aller. Je le suisquand je constate notre goût pour les longsvoyages en avion et le dévastateur et stupidetourisme de masse. Je le suis quand je voiss’agglutiner devant la TV, comme des mou-ches à m...., les spectateurs vociférant leur joie

au moindre but de leur équipe de foot, tandisqu’une salle de spectacle qui présente uneintéressante création, porteuse de vie et richede travail, reste vide. Je le suis quand je sais legoût immodéré que nous avons pour tout cequi est possession, notre appétit inlassablepour tous les gadgets électroniques, consultésà longueur de vie, si gourmands en énergie, etsi vite périmés: des milliards de photos quenous ne regarderons plus (et que nous ne pour-rons plus lire dans quelques années), desmillions de contacts entre gens qui ne seconnaîtront pas, dont la peau ne se toucherajamais. Je le suis quand je vois les hordesvrombissantes foncer sur l’autoroute, deman-der toujours plus de routes, s’émerveiller des« progrès» (?) de la sacro-sainte automobile.Je le suis quand j’entends la pensée dominan-te s’exprimer à longueur de journaux, d’émis-sions et d’écrans sans presque jamais se heur-ter à une vraie contradiction. Je le suis quand

je vois l’extension du terrorisme et des guer-res, de l’assassinat ciblé comme techniquepolitique, de l’indifférence globale à l’égarddes misères du monde. Je le suis quand jeconstate que, jour après jour, la charité rem-place la justice et que mon portefeuille rapla-pla est censé remplacer celui de l’État dont leseul leit motiv est « Place au libre marché»et... « Consentez donc à des sacrifices». Je lesuis quand je vois s’élever certains murs de lahonte. Je le suis quand sombrent par milliersles boat people. Je le suis quand on me mont-re les brutalités policières et le rétablissementde fait, par les flics du monde, de la peine demort. Je le suis quand je vois le surpeuplementdes prisons tandis que paradent dans les pala-ces et les yachts, avec leurs putes adjacentes,les escrocs de haut vol. Je le suis quand je voisla «Troïka» (émanation des possédants, dubusiness et des banques mondiales) chercher àétrangler la Grèce et ses habitants, avant des’en prendre à d’autres pays «pauvres» auxdettes éminemment juteuses, uniquementcréées (selon les dires de ces technocratesengraissés de grasses prébendes) par la satis-faction... du bien public et des besoins vitauxdes peuples. Je le suis quand je prendsconnaissance de ce qu’on appelle le sixièmecontinent fait, dans le Pacifique, de milliardsde particules de plastique porteuses de mort, etqui dans quelques décennies pourrait atteindrela taille de l’Europe. Je le suis quand on mefait la liste des espèces animales menacéesd’extinction, même chez nous, et de celles quisont en train de disparaître (telles les hirondel-les, les abeilles) ou ont déjà définitivementquitté nos paysages (les hannetons, les lézardsocellés, la plupart des serpents...). Je pourraiscontinuer ainsi pendant des pages, sans avoirgrand-chose à mettre en face de réellementpositif, fédérateur et tant soit peu généralisa-ble.BREF, je plains sincèrement tous les «frè-res humains qui après nous [vivront]», ET,PLUS QU’ON SE SAURAITCROIRE, JESOUHAITE VIVEMENT ME TROMPERSUR TOUTE LA LIGNE ! Merci à Jacky desa relève de «combattant dans la douceur».

gyb07.06.2015

Faudrait pas se payer notre (TAFTA)fiole !

Mariage UE-USA à St-Gervais (6 août 2015)

Dans nos campagnes, on pourrait penser qu’il estdifficile de se passer de véhicule. Pourtant denombreuses solutions alternatives existent. Noussavons tous que de posséder une voiture est ungouffre financier, qui nous oblige donc… à tra-vailler pour payer la voiture avec laquelle nousallons… au travail… De plus, bien que les prix del’essence aient baissé ces derniers temps, noussavons également que nous avons dépassé le picpétrolier, que dans quelques dizaines d’annéesnous devrons nous passer de cette énergie pol-luante et qu’il serait sage de commencer à sepréparer à l’après-pétrole et donc de mettre enroute ce qu’on appelle la Transition énergétique.

Dans le domaine des transports, les véhiculesnon polluants n’existent pas encore. Toutes les« solutions» ont leur revers: le GPL est ungaz, donc également une ressource non renou-velable, les batteries des véhicules électriquessont difficiles à recycler, les biocarburants sonttout sauf bio quand on voit la déforestation etles monocultures polluantes qui sont nécessai-res pour les produire… Bref, pas de solutionmiracle encore à l’heure actuelle, mais pleind’ébauches et de possibilités qui existent déjàet qui permettent de réduire la dépendance aupétrole, et en passant, de créer de la convivia-lité et de se rapprocher de la nature.

Les vélos électriquesIls fonctionnent avec des batteries, certainsmodèles se rechargent à la descente, et leurrapidité est plus proche de la mobylette que duvélo ! En donnant un coup de pédale, on met lemoteur en route, et l’autonomie peut aller jus-qu’à 1000m de dénivelé ou plusieurs centai-

nes de kilomètres à plat. Le vélo électrique remplace parfaitement lavoiture pour tous les petits trajets du quotidien,et si on y ajoute une sacoche, un panier voireune remorque, on peut même l’utiliser pouraller faire ses courses. Bien équipé, on peutsortir par tous les temps, et sur des petits trajetsle temps de parcours n’est pas beaucoup pluslong qu’en voiture. Les avantages sont nombreux, on est à l’ex-térieur et plus enfermé dans une boîte, doncau plus près de la nature et on prend l’air, onfait de l’exercice, mais sans forcer et on faitdes économies car les frais d’entretien sontminimes.

Le covoituragePlusieurs sites internet très performants exis-tent qui mettent en relation les demandes et lesoffres de trajets. En particulier en Auvergne,les pouvoirs publics ont fait un énorme travailpour le développer en créant des parkings spé-ciaux dans presque chaque village, et en met-tant en place le site internet gratuit et sanscommission:http://www.covoiturageauvergne.net/

Très bien fait, il fournit la carte du trajet, leshoraires de départ et d’arrivée et le contactavec la personne qui propose ou cherche untrajet. Le covoiturage permet de rencontrer des per-sonnes du voisinage, en général les échangespendant le trajet sont toujours enrichissants, etdans les deux sens il permet de faire des éco-nomies. Quand on voit le nombre de voitures roulantsur les grands axes avec une seule personne à

bord, on se dit que le covoiturage représente untout petit effort de planning pour beaucoupmoins de pollution.

La location de voiture de particulierà particulierC’est également un service que l’on trouve surInternet et qui permet de louer un véhicule àdes personnes qui ne s’en servent pas. Lesvéhicules sont très bien décrits, le prix de loca-tion dépend du modèle et un calendrier permetde savoir quand la voiture est disponible. Leprix payé comprend une assurance et cette for-mule gagnant-gagnant peut, par exemple, êtreune solution pour des personnes qui n’utilisentpas de voiture au quotidien mais en auraientbesoin pour les vacances. Et figurez-vous qu’il y a plein de véhiculesdisponibles un peu partout! Cependant, pour

que ce service fonctionne bien, il faudrait qu’ily en ait encore plus. Alors, si votre voitureprend la poussière au fond du garage et quevous souhaitez arrondir les fins de mois, pen-sez-y! Le site :https://www.ouicar.fr/

Partager une voiture avec plusieurs personnes De manière informelle, il est également possi-ble d’acheter un véhicule à plusieurs et ensuitede s’organiser pour que tout le monde puisseen profiter. Quelqu’un qui travaille à domicileet n’en a besoin que le week-end pourrait lalaisser à une autre personne qui l’utiliseraitpour ses trajets quotidiens mais pas pendantses loisirs. En conclusion, de nombreuses solutions exis-tent pour rouler autrement, qui permettent defaire des économies, de rencontrer des person-nes ou de créer du lien, de moins polluer, et dese préparer doucement et dans la joie à l’après-pétrole, c’est-à-dire de vivre dans son quoti-dien la transition. Et bien que chacune d’ellesdemande un peu de temps ou d’effort, quandon commence à les pratiquer en général on nepeut plus s’en passer!

Isabelle Brzégowy

Roulons autrement

« La voiture est le troisième testiculede l'homme moderne.»

Rimdelaire

« Les hommes mettent dans leur voiture autant d'amour-propre

que d'essence. »Robert Daninos

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p. 16 Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015

Fraternité

Lueur de bougie. Marianne s’éveille dans le litde la république. Elle se dresse, l’air égaré.

MarianneOù suis-je…? Vous voilà. Que m’est-il arrivé?

Tout à l’heure, il me semble, je crois… jeveillaissur vos précieux sommeils peuplés de cauche-mars.Je voyais dans le vent et la beauté du soirle soleil qui flambait et l’herbe qui poussait…

J’étais sur le balcon. Me serais-je endormie?J’étais debout, pourtant… Je gardais l’œilouvert!Je n’ai rien vu venir, ma sœur. Non. Rien, monfrère.L’oubli aurait-il bu mes forces dans la nuit?

Elle se joint aux spectateurs autour du lit.

Je me souviens! Hier. Nous étions tous deboutAutour d’un feu railleur cramponné dans la boue Exaltés, purs, criant des refrains mémorables!Ma cuillère creusait la soupe infatigable…

Vos joues rouges de rire et vos regards brillantsHabillaient l’ombre d’or et nous étions contents.J’étais toute puissante… Et vous n’aviez pasfroid.Vous souvenez vous, frères? Hier. Nous étions là.

Enlacés, nous chantions. (Elle chante.) « Marianne en pleine guérison de la santé sera lafleur… »

Un temps.

Ah oui… et j’étais belle. Et quelqu’un a penséQue ma beauté pourrait sauver, être le filConducteur des troupeaux vers la fraternité.On me fit le portrait sous mon meilleur profil.

Puis l’on me fendit, là, juste en-dessous du cœur.Je trône à moitié vraie, désormais, pure et dureEt sans voix. Oui, ma sœur! une icône en mou-lures Qui jamais ne se ride et qui jamais ne pleure.

Et voilà. Mais vous tous, vous êtes là, pourtantJe sens votre chaleur… Oui, je suis votre sœurEt vous êtes mes frères… Quelle est cette dou-leur?Mille coqs s’égosillent et pas un n’a de chant.

Un temps. Fatigue.Je suis une légende, frère... Ma sœur, j’ai froid.Je ne peux même plus tendre mes bras de chair.L’artiste s’est trompé. Il ne suffisait pas de figer la révolte, il fallait la refaire!

Cesser de m’adorer, de fleurir ma mémoire!Me redonner sang, souffle, âme, moelle, squelette!Les gens agenouillés ne lèvent pas la tête.Inconscients de l’Etre: ils mastiquent l’Histoire.

On pourrait leur ôter le ciel et les étoiles Ils ne le verraient pas. Qu’ont-ils fait tout cetemps?Des guerres? encore? (Oh, cycle aveugle et ter-rifiant !)Absurde! Ils n’ont suivi qu’une ombre, un chantde râles.

Un temps.

Moi, votre sœur, l’aînée, je n’ai rien vu venir…Et je vous ai perdus dans la sombre forêt.L’ogre n’avait plus qu’à s’en aller vous cueillirPetits corps en morceaux vêtus de leurs bonnets.

Mon frère s’est jeté dans le fleuve au printempsLes geôliers de ma sœur lui ont brisé les dents.De petits anges crient. Je ne peux même plus Dire... Fraternité: mon propre nom me tue.

Allons, assezversé de larmes en leschaumières!As-tu perdu le feu qui t’habitait dedans?Lorsque tu t’es levée il y a deux cents ansQue disais-tu? Rappelle-toi! C’était hier.

Elle se lève.

J’ai dit… FRATERNITÉ.

J’ai dit FRATERNITÉ quelle que soit ta maisonTon sexe, ton pays. Egards à tous les hommesAux rêves innombrables, aux cent mille raisons. J’ai dit chaque être humain mérite qu’on lenomme.

J’ai dit FRATERNITÉ mais je n’ai pas dit fouleJe n’ai pas dit: brayant, unis sous leurs idolesà singer gauchement de fausses carmagnolespour étouffer le bruit de l’impuissance soûle.

J’ai dit FRATERNITÉ et je n’ai jamais ditUn colis en hiver, une larme en étéGrimaces de dévots, leçons de charité Sourires pétrifiés, tolérances polies. J’ai dit celui qui tombe en toi aussi s’écrouleEt s’effondre avec lui votre semblable monde.J’ai dit FRATERNITÉ: même horreur de l’im-mondeEt quelque soit le lieu: le même sang qui coule.

J’ai dit «A table ! » tous! au festin utopique!Auberge de Babel! Vision panoramique!J’ai dit cause commune et ripaille d’idéesqui veut dire silence égo démesuré!

A ta place! Chacun a le droit de vouloir.Faites que la victoire à chacun appartienne.J’ai dit tout corps plongé dans la richesse humai-ne en émerge grandi.Rappelle-toi que l’homme dure une secondeJuste le temps de voir dans les trous de ce mondeQuelques uns qui sont là et dont tu ne vois guèreQue l’habit. Va ! Connaître est révolutionnaire.

Sophie Lannefranque

Non Juan(Sur l’air approximatif du Mécréant de GeorgesBrassens)

Une Junon dodueAu sortir d’mon enfanceA violé ma vertuAvec mon innocence.C’est dans mon plus bel âgeDans les draps d’une ogresseQu’en criant d’allégresseJ’ai perdu mon puc’lage.

Refrain

On s’est couché avecOn se réveille sansEt l’on claque du becOn s’fait du mauvais sangElle campa dans mon litPendant toute une quinzaineAu bout d’une semaineJ’avais déjà pâli.Et puis un beau matinAu bout d’un roupillonPersonne sous l’édredonPersonne sur l’traversin.

Au refrain

J’ai pris une maîtresseQui m’appelait beau gosseQui devint ma déesseEt ma fée Carabosse.Elle me vidait les pochesEt tout en me traitantDe guignol et de clocheMe pompait mon argent.

Au refrain

Quand je fus sur la pailleElle devint frigideS’enferma au sérailEt me laissa languide.Elle me cachait ses charmesRefusait mes caressesDans toutes ces alarmesJe perdais ma jeunesse.

Au refrain

Celles qui sont v’nues derrièreM’ont traité pareill’mentJ’ai suivi ma carrièreAu chemin des tourments.Je n’ai été heureuxQu’un’ fois de temps en tempsJe n’ai plus de cheveuxEt je regrette mes dents.

Je m’étais couché avecJe me réveille sansEt je claque du becEn regrettant mes seize ans.

gyb

Âne vs E.N.AReçu sur Interflou

Il était une fois un roi qui voulait aller à lapêche.Il appelle son météorologue et lui demandequelle est l'évolution probable du temps pourles heures suivantes.Celui-ci le rassure en lui affirmant qu'il n’y apas de pluie prévue et qu’il peut aller tran-quillement pêcher.Le roi s’en va tranquillement à la rivière.Pour plaire à la reine, il a mis ses plus beauxatours.Sur le chemin, il rencontre un paysanmonté sur son âne qui, saluant le roi, lui dit:« Sire, mieux vaudrait que vous rebroussiezchemin car il va beaucoup pleuvoir dans peude temps.»Bien sûr, le roi continue en pensant:« Comment ce gueux peut-il mieux prévoir letemps que mon spécialiste diplômé grassementpayé qui m'a indiqué le contraire?...»Poursuivons...Et lui aussi poursuit... mais il se met bientôt àpleuvoir à torrents.Le roi rentre trempé; la reine se moque de levoir dans un si piteux état.Furieux, le roi revient au palais et congédieillico son météorologue, puis il convoque lepaysan et lui offre le poste vacant...Mais le paysan refuse en ces termes: « Sire, je ne suis pas celui qui comprendquelque chose à ces affaires de météo et de cli-mat, mais je sais que si les oreilles de mon ânesont baissées, cela signifie qu'il va pleuvoir. »Et le roi embauche l'âne...C'est ainsi que commença en France la coutu-me de recruter des ânes pour les postes deconseillers les mieux payés.Et c'est aussi depuis ce moment que fut décidéde créer une école:L’E.N.A. (l'École Nationale des Ânes) et sesdiplômés, dont nous pouvons mesurer, tous lesjours, les brillantes compétences...

gyb

Depuis six milleans la guerreDepuis six mille ans la guerre Plait aux peuples querelleurs, Et Dieu perd son temps à faire Les étoiles et les fleurs.

Les conseils du ciel immense, Du lys pur, du nid doré, N'ôtent aucune démence Du cœur de l'homme effaré.

Les carnages, les victoires, Voilà notre grand amour ;Et les multitudes noires Ont pour grelot le tambour.

La gloire, sous ses chimèresEt sous ses chars triomphants, Met toutes les pauvres mères Et tous les petits enfants.

Notre bonheur est farouche ;C'est de dire : Allons ! mourons !Et c'est d'avoir à la bouche La salive des clairons.

L'acier luit, les bivouacs fument ;Pâles, nous nous déchaînons ;Les sombres âmes s'allument Aux lumières des canons.

Et cela pour des altessesQui, vous à peine enterrés,Se feront des politessesPendant que vous pourrirez,

Et que, dans le champ funeste,Les chacals et les oiseaux,Hideux, iront voir s'il resteDe la chair après vos os !

Aucun peuple ne tolèreQu'un autre vive à côté ;Et l'on souffle la colère Dans notre imbécillité.

C'est un Russe ! Égorge, assomme. Un Croate ! Feu roulant. C'est juste. Pourquoi cet homme Avait-t-il un habit blanc ?

Celui-ci, je le supprime Et m'en vais, le cœur serein, Puisqu'il a commis le crime De naître à droite du Rhin.

Rosbach ! Waterloo ! Vengeance !L'homme, ivre d'un affreux bruit, N'a plus d'autre intelligence Que le massacre et la nuit.On pourrait boire aux fontaines, Prier dans l'ombre à genoux, Aimer, songer sous les chênes ;Tuer son frère est plus doux.

On se hache, on se harponne, On court par monts et par vaux ;L'épouvante se cramponneDu poing aux crins des chevaux.

Et l'aube est là sur la plaine !Oh ! j'admire, en vérité,Qu'on puisse avoir de la haine Quand l'alouette a chanté.

Victor HugoOn ne prête pasaux richesOn leur donne tout. Nos viesNos amours, nos sueurs, nos crisNos travaux, nos heures, notre cœurNos désespoirs, nos blessures, notre sangNos œuvres (charrue, ciseaux à boisEncre, pinceau, truelle, pelliculeMassette, crayon couleur, lavis)Nos bras, nos jambes, notre cœur encoreNos vies, nos travaux, nos amours

Et ils acceptent tout de nousDe bon cœur et partout.Au ciel comme sur terreEt même dans les banques

Ah les braves gens! Comme nous les aimons.

René Bourdet

Haïkus

Fleurs de prunier

Que n’ai-je un pinceauQui puisse peindre les fleurs du prunierAvec leur parfum!

Shoha

...Le voleur

Le voleurM’a tout emporté, saufLa lune qui était à ma fenêtre.

Ryokan

Et si on s’offrait une petite page de poésie ?...

« L'eau, goutte à goutte, creuse le roc.»

Théocrite

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Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015 p. 17

Parole d'acteur

Courrier reçu suite au numéro 12 du Troudes Combrailles (sur la culture)

Je fais le métier de comédien depuis huit ansmaintenant. J’étais jusqu’alors en disponibilité del’Education Nationale, étant titulaire du CAPESde Lettres, auquel je n’avais pas voulu renoncé,par prudence. Ce jour, 3 juillet, par suite d’unmic-mac administratif dont la France a le secret,j’ai été sommé de choisir, soit de démissionner dela fonction publique, soit de perdre mon alloca-tion d’intermittent à la rentrée. J’étais face à unchoix difficile, même si j’avais la chance d’avoirun choix. C’est avec cette pensée que j’ai décidéde ne pas démissionner du professorat, de prend-re un poste à la rentrée, donc de faire un pas decôté (au risque de tomber dans le fossé) par rap-port à mon métier de comédien: dans un contex-te ravagé et incertain, la réalité financière seule aprévalu ici. Face à la situation dégradée et dégra-dante que connaît le métier, que faire? Vous medirez que ce n’est jamais que ma sauce personnel-le, et c’est vrai. Mais cela me force à m’interrogersur «la vocation», et par suite sur le métier decomédien.Dans ma bibliothèque, il y a un petit livre jaunesur la couverture duquel je peux lire : « Il ne fautpas parler de vocation pour les comédiens, seulsles poètes en ont une. (…). La vocation n’est quele résultat de la pratique. C'est après avoir faitson métier pendant de nombreuses années, enavoir subi les déceptions, mesuré les difficultésimprévisibles que s’affirme, se précise une déci-sion qu’on peut appeler alors vocation. La voca-tion n’est qu’un choix persistant. Les vraiesrécompenses qu’elle accorde sont intérieures etbien tardives». Louis Jouvet écrit cela dans unelettre «à une jeune fille sur la vocation» : elledécrivait ce qu’elle ressentait en elle, ses qualités,son goût pour le théâtre, et interrogeait le maîtrepour savoir si elle devait suivre cette voie.Aujourd’hui, je cherche encore dans cette lettre cequ’elle réveille en moi, ce qu’elle produit d’écho,ce qui au contraire résonne plus difficilement denos jours (pas si lointains pourtant). C’est celaque je vais tenter d’exprimer avec vous ici.Je reste frappé du fait que la lettre de Jouvet nem’était bizarrement d’aucun secours dans ledilemme qui m’occupait: on peut légitimementpenser que derrière l’expression «difficultésimprévisibles», se cachent les difficultés pécu-niaires, mais étrangement, il n’y fait aucune men-tion explicite. Son propos est uniquement centrésur la pratique de l’art, et le rapport que l’onentretient avec elle. Loin de moi l’idée de penserque les conditions que connaissaient les comé-diens à son époque aient été bien confortables,non… Mais peut-on pour autant volontairementse résoudre aux dernières extrémités financièresdans les temps de massacre que nous connais-sons? Alors, que répondrions-nous à la lettre dela jeune fille? Ce serait une expérience intéres-sante de se livrer à cet exercice. C’est que je cons-tate que dans nos discussions, entre profession-nelsde tous bords, la question de la survie prend le

pas sur les considérations artistiques, et cela aussibien dans le temps que nous donnons à l’une etaux autres, que dans l’intensité, l’énergie quenous y mettons, explicitement ou non. Je ne parlepas ici de l’engagement dans le travail consacréaux spectacles, bien qu’il serait intéressant decomparer la part de l’art et la part de recherche desubsides divers et de moyens de diffusion (chacunjugeant selon sa place): sachant que E=MC2,c’est calculable… Il y aurait donc aujourd’huidans la réponse de Jouvet un élément manquantmais devenu prépondérant: la simple capacitéd’exercer son métier de manière professionnelle,donc exclusive. Ou dit autrement, et très concrè-tement, équation à deux inconnues : pour com-bien de comédiens dispose-t-on encore de com-bien de jours de répétitions, combien de jours dejeu, et à quel salaire? A-t-on, chacun (c’est-à-diretous), encore aujourd’hui les capacités financièreset professionnelles d’exercer sa vocation, sonmétier «de nombreuses années» ? Et le corollai-re : comment cela influe nécessairement sur l’ar-tistique: pour quoi crée-t-on? pour plaire à qui?est-ce que toujours nous essayerons de nous per-suader que le «théâtre pauvre» est une chancepour la créativité? Ces questions sont politiqueset morales. Elles sont vertigineuses.Il y a une autre phrase, dans cette lettre, qui metrouble, Jouvet parlant de soi: « Je ne suis pas sûrd’être un véritable artiste. Je m’efforce seulementd’être un comédien; il y a longtemps que je m’yapplique et l’approbation du public, malgré toutce qu’elle a de persuasif, ne me garantit pas tout àfait que je suis un comédien véritable.» L’adjectif« véritable» a changé de place: « véritable artis-te », «comédien véritable» : il a changé desens… Le Robert nous dit: avant le nom, «véri-table» signifie « qui est conforme à l’idée qu’ons’en fait, qui mérite son nom et sa réputation» ;après le nom, il est synonyme de «sincère», quidit la vérité : on peut comprendre que Jouvet cher-che ici la «sincérité» dans l’éthique du comédienpar rapport à son métier. Ce à quoi il ne répondpas, c’est de savoir si, quand on cesse d’être un« véritable comédien», se dissout alors dans lemême temps le «omédien véritable» que l’oncherche à être. Cette question me visitera bien desnuits encore.Un autre élément dans cette phrase me frappe: onvoit se dessiner chez Jouvet une exigence de soi àsoi («Je m’y applique.») : le comédien a uneresponsabilité par rapport à son art, il se doit defaire son travail de son mieux. Mais le seul jugeextérieur convoqué ici est «le public». Celasous-entend qu’il en a, du public, et c’est déjà pasmal… Le public donne son approbation ou non.Pour Jouvet, cette approbation est «persuasive»,il ne dit pas «convaincante» : en rhétorique, lapersuasion est subjective, la conviction est objec-tive. L’appréciation du public peut donc êtresujette à caution, pas tant à cause de l’incompé-tence du public, qu’à cause de l’amour-propre quipeut abuser le comédien. Mais le public reste unemesure acceptable pour Jouvet, la seule qu’ilmentionne en tout cas. Je n’ai pas connu plus defiascos publics ni d’applaudissements de polites-se que la plupart de mes collègues ; je peux mêmeme vanter de jouir d’une certaine reconnaissancedu public sur le territoire (et si cela fait mal auderrière de certains d’entre vous, asseyez-voussur un coussin, c’est tout ce que je vous puis dire): reste qu’aujourd’hui, je ne peux plus prétendreau titre de «véritable artiste». Il s’agit là d’unnouveau paradoxe du comédien: que je sois aubord de la déroute sociale (et donc morale) signi-fie-t-il que le public m’aurait désavoué, se seraitdéjugé? Pourtant, en 8 ans, j’ai travaillé avec14compagnies différentes, joué dans 31produc-tions professionnelles (20spectacles, 9 lectures,2 films), réalisé 1projet d’acteur, mené à bien 21travaux d’ateliers, participé à 1stage ChantiersNomades, cumulé 5469heures de travaildéclaré(l’équivalent de plus d’un jour de jeu [12h] parsemaine). J’ai connu plus de 310 levers de rideau.J’ai fait, je crois, l’expérience de ma vocationauprès du public. Comment suis-je donc passé de« véritable comédien» à ma désespérance d’au-jourd’hui ? Par appauvrissement généralisé dutravail salarié, tout simplement. Je suis donc auto-risé à penser que ce n’est pas la raison persuasivedu public qui me pousse au retrait, mais la raisonconvaincante de l’effondrement du travail. Quidonc me donne du travail? Les compagnies, peut-

on dire. Je réponds: faux : les compagnies ne sontque les courroies de transmission du travail: ellesne donnent que ce qu’elles reçoivent. De qui doncreçoivent-elles? Ça se complique. Elles reçoiventen amont d’abord: des tutelles, et ici la questionest politique. Elles reçoivent ensuite en aval: desprogrammateurs. En amont, les tutelles font cequ’elles peuvent, ou choisissent de pouvoir, enaval, les programmateurs font ce qu’ils veulent.C’est vers les deux que je me tourne : comments’immiscent-ils dans ma vocation, elle-mêmereconnue par le public de théâtre, qu’ils disentservir? Jouvet est donc ici contredit: la vérité dumétier de comédien peut être garantie ou non parles décideurs. Niquer Jouvet, franchement, jen’aurais pas osé, ils l’ont fait. Je parle ici sans dis-tinction, mais ne voudrais pas laisser supposerque je mets tous les acteurs culturels dans lemême panier ; je prie ceux qui sont un soutien« véritable» (notez la postposition de l’épithète)de m’excuser: je crois que chacun sait, dans lesecret de son cœur et du mien, ce qu’il fait enfonction de ce qu’il peut faire, guidé par un enga-gement solidaire revendiqué de la défense duthéâtre.Alors : travaillons-nous toujoursvéritablementpour le public? Attend-on toujours vraiment dupublic «la révélation de nos œuvres» (comme ledisait Gide dans Paludes)? Nous donne-t-onencore les moyens de trouver avec lui et sincère-ment la raison persuasive de notre vocation?Je suis, parmi tant d’autres, un comédien de pro-vince. Je défends une tradition de théâtre populai-re (et non, je ne mettrais pas de guillemets, je n’enai aujourd’hui plus rien à foutre de m’excuser d’a-voir des envies, quand elles sont belles, et mêmesi elles sont vieilles, éculées, perverties, rabâ-chées, etc.). En mai 68, dans l’Odéon occupé etsoumis par les manifestants, Barrault s’est écrié :« Barrault est mort! » Je crois bien que Vilar l’estaussi, qui écrit ceci: « Le théâtre ne peut pas nepas être en déficit, s’il accomplit vraiment sa mis-sion. Mais, et cela m’a surpris, comme je l’affir-mais il y a deux ans à un très imposant directeur,il a cru que je me moquais de lui.»C’est pour ça que ça me fait chier et chialer devoir tant de gens qui ne sont jamaismontés sur unplateau, ou si peu, ou si mal, qui ne parlent jamaisvéritablement avec nous ni avec le public quinous applaudit, qui ne répondent pas aux mails,pas aux invitations, qui jugent selon la mode, quijugent tout court, qui croient faire œuvre artis-tique parce qu’ils pondent une saison comme par-tout, qui savent qu’ils ont le pouvoir, qui ne s’in-téressent pas à notre travail ni même vraiment authéâtre en tant qu’art, qui ne partagent jamais avecempathie nos difficultés ni nos réussites, qui ergo-tent, qui siègent, qui travaillent avant tout pourleur carrière, qui sont devenus les pros du man-agement sans voir qu’on en crève, qui sont plan-qués dans les agences, à la tête des établisse-ments. Ils sont revenus de rassemblements inter-nationaux (fort onéreux) en nous vantant lesfinancementsparticipatifs privés, demandant aufinal à la profession de subventionner la profes-sion… Dans quel autre métier sollicite-t-on l’aidefinancière de ses pairs sur leurs fonds privés?Mais comment faire si ceux qui sont censés nousaccompagner dans la professionnalisation denotre métier cautionnent les pratiques de désin-vestissement social. Ils peuvent être intelligents,raffinés, gentils, mais ils ne sont pas du plateau:le monde restera divisé en deux selon la place quel’on occupe, devant ou derrière la rampe, sur leplateau ou dans la salle, en coulisses (techniqueset administratives) ou derrière ses dossiers et soncarnet de chèques. Il m’est difficile de voir que lespremiers à devoir quitter le navire sont ceux duplateau, ceux qui fabriquent véritablement lethéâtre. Il y a là deux intérêts qui s’entendent mal,deux «vocations» d’ordres différents. J’ai préfé-ré la mienne, elle a pour moi plus de sens.Elle a aussi 3000ans derrière elle.J’écris long, alors que je voudrais surtout remer-cier : ceux parmi vous que j’ai croisés sur les pla-teaux, à un bureau bienveillant, suspendus à uneéchelle, derrière la rampe. Ils comprendront sansse fâcher que je remercie surtout le WakanThéâtre parce que c’est comme ça. Et puis je continuerai de m’interroger sur «lavocation» : c’est, dit Jouvet, «un choix persis-tant».C’est chouette, ça rime avec «résistant».

Emmanuel Chanal

Comment en finir avec le théâtre ? L’avenir desCombraillesQuel avenir pour nos Combrailles, commentdynamiser la région, comment lui donner uneimage attractive se demandent quelques foisnos élus ?

Ce qui attire par chez nous, déjà, c’est pas lesindustries ou les zones d’activités, c’est peut-être pas la peine d’en pondre de tous côtéspour dégueulasser les abords des bourgs. Cequi attire, c’est peut-être justement le fait qu’iln’y ait pas beaucoup de grands routes, pas desaloperies de TGV, pas d’éoliennes partout,pas de mines à ciel ouvert, c’est peut-être qu’ily ait quelques activités associatives et militan-tes, c’est qu’on ait des libertés pour créer sapropre activité (à condition qu’on nous mettepas des bâtons dans les roues), ce serait depouvoir s’installer sur quelques hectares deterrain agricole (à condition de lutter contre lestendances à l’agrandissement et à la confisca-tion foncière). Une bonne qualité de vie dansun environnement relativement sain devenantdenrée de plus en plus rare, les élus desCombrailles, dont le discours et les intentionssont certainement de valoriser les atouts natu-rels et culturels du pays, feraient mieux de sedépartir de certains conflits d’intérêt, avec laFDSEApar exemple (qui n’est qu’un relai dunational et de Beulin), ou des puissances d’ar-gent (en comptant toujours sur des promessesde poignées d’emplois bas-de-gamme), ouavec des positions politiques nationales (quiconduisent par exemple à la suppression decantons, de régions, à une baisse de dotationdes communes, à un désengagement de l’Etatdans les territoires ruraux).Si on veut repeupler le territoire, regardonsclairement ce qui attire actuellement! Et faci-litons l’accès au foncier. Car il y a des gens quicherchent à acheter ou louer par ici, qui cher-chent à s’installer sur un hectare et à vivre sansgrand besoin, qui veulent créer leur activité(même si elle ne rapporte pas des mille et descents) et dont la venue ou l’installation sontsemées d’embûches. Ce n’est ni un paysage de pavillons en béton,ni un paysage de bocage sans haies où on finitpar épandre du Round’up pour ne pas passerpour écolo, ni un territoire à coloniser parn’importe quel projet industriel qui va attirer. La voix des territoires ruraux doit s’affermir.On ne peut pas manger dans la main de tout lemonde et être crédible.

Macron suppression

Il paraît que les fonctionnai-res, c’est pas bien (pas assezde CDD pour Macron peut-être… alors que ça se multi-plie même dans le domainepublic). Macron est de la

même famille que Gattaz, encore un qui veutcommencer par les autres. Gattaz avait eu lalumineuse idée de baisser le Smic, il ne s’estcependant pas porté candidat pour touchermoins que le SMIC. Macron veut supprimerles fonctionnaires: il devrait commencer parlui-même! Que de privilèges pour ce type-là,même pas socialiste mais banquier, Hollandelui a fait le privilège de l’inclure dans le gou-vernement pour faire plaisir aux banquiers (àqui il ne sait rien refuser) et à Bruxelles (le« et» est d’ailleurs ici de trop puisqu’il s’agitdes mêmes personnes).

Macron veut aussi rouvrir des mines d’or par-tout en France! Que ne commence-t-on à foreren dessous de chez lui! C’est une manie,quand même de vouloir toujours faire de si bel-les choses chez les autres ou pour les autres.

Macron, le symbole définitif du PS vendu àdroite. Sans retour possible.

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p. 18 Le Trou des Combrailles - n°13 - automne 2015

5e partie du feuilleton boud-zanesque

QUELLE VIE DECHIEN !par Boud’Zan, bâtard des Combrailles (suite)

12 – Mon ami et mes amiesL’amour attire l’amour. Mon maître attirechiens et chats car il les aime. Il dit toujours:« Ah, si j’avais eu avec les femmes le succèsque j’ai avec ces bestiaux!... » et ses parolessont lourdes de sous-entendus... et de regrets.Mon amie canine est Pupuce, sorte de rase-mottes ou rase-bitume. Son histoire est unevraie épopée. Elle fut trouvée par des voisinssur une aire d’autoroute. Elle errait de voitureen voiture, quêtant une caresse, un accueil,abandonnée sans doute par des personnes quivoulaient s’en débarrasser on ne sait pourquoi.Enfin, on devine: Pupuce est une petite chien-ne d’un caractère passionné, opiniâtre, volon-taire. Les voisins l’ont donc prise chez eux,mais ils étaient souvent en colère contre ellecar, lorsque quelque chose lui déplaisait, ellefaisait ses besoins dans la maison, sur les tapisde préférence. Mon maître, lorsqu’il me promenait, passaitsouvent devant la maison de Pupuce et il luifaisait des caresses à travers le portail. Si tufais ça à une dame ou une demoiselle endemande, elle a vite fait de te sauter dessus!Eh bien, c’est ce que fit cette petite chienne qui

escaladait au péril de ses reins et de sa vie legrillage qui couronnait le mur. Elle s’étaitmême blessée au ventre. Chaque matin, ellepointait son museau en gémissant à notre por-tillon. On devinait que c’était vers le paradisqu’elle se dirigeait, à son allure fière et déci-dée. Mon maître disait qu’elle venait chez nousen hôpital de jour car chaque soir, elle retour-nait chez les voisins. « Ô douleur, ôtristesse! » disaient les yeux de la petite chien-ne lorsqu’elle s’en retournait chez elle. Elleportait peine à quitter la maison qu’elle voulaitadopter. Mais un soir, Clô fut touchée par l’af-fection intense de cet animal que son vrai maî-tre voulait condamner à passer la nuit dehors, àla suite de fâcheuses déjections.Et Pupuce enfin, selon son vœu secret, futadmise au paradis... à plein temps. Il y eut bienencore quelques épisodes du genre « Vousm’emm..., donc je ch.. sur le tapis! » Imaginezles humains faisant la même chose!...L’intrépide Pupuce, en Haute-Marne, dans cetendroit presque irréel qu’est Écot-la-Combeavec son étang et son château, nous joua uneaventure digne de Zorro, le Zorro qui saute surson cheval en s’élançant d’un mur ou d’un toitde trois mètres de haut.Un restaurant venait de s’ouvrir dans ce coinmagique et assez désert. Laissant Pupuce dansleur camping-car, mes maîtres étaient allésdécouvrir cet établissement, en m’emmenantavec eux car je sais bien me tenir, sans bouger,sous leur table. Par trois fois, on vit avec stu-peur la petite chienne frétillante, par trois foiselle avait foncé à travers les rideaux du véhi-cule et avait fait un saut d’un bon mètre et

demi. Par chance, pas de bobo pour Pupuce etpeu de dégâts dans le camping-car.À la fin, elle m’a rejoint sous la table, je lui aifait plein de poutous en lui léchant le museau,car je devinais qu’elle venait d’accomplir unvéritable exploit.Les épisodes fâcheux dont on a parlé plus hauteurent lieu à nouveau quand mes maîtresrecueillirent le vieux chat de la mère de Clô,âgé de seize ans (le chat, pas la mère qui, elle,venait d’entrer dans sa centième et dernièreannée). On l’appela Guinguin à cause de sonallure bancale due à un accident survenu à sonbassin dans son jeune âge. C’est un gros pépè-re de chat de gouttière qui, comme quelqu’unnous l’avait dit, possède un moral d’enfer. Ilprit possession des lieux en grimpant aussitôt àl’étage, alors que son ancienne maison était deplain-pied. Et il s’installa dans la chambre d’a-mis, rien que ça! Mes maîtres disent toujoursque leurs animaux sont des princes.Et le dernier animal est... un vrai mystère. Meshumains nourrissent dans leur grange plusieurschats qu’ils ne connaissent que de vue, quandils traversent le terrain comme des ombres.Pupuce et moi nous amusons à leur couriraprès dès qu’on en flaire un. Aussitôt, nousentendons Clô qui crie: « Les chiens, laissezles chats tranquilles! » Mais nous sommessourds parfois, ah, ah! Malheureusement,comme notre maîtresse est du genre obstiné,elle nous force à rentrer dans la maison. Elle senomme elle-même «le Dragon» !Revenons à la petite chatte, jolie comme uncœur, d’un beau gris bleu. Dommage qu’ellesoit une chatte! C’est Monelle, une adolescen-

te, la fille d’une amie, qui l’a apprivoisée pen-dant que Pupuce et moi étions absents, en bala-de avec nos humains. Mais comme elle auraitquatre ans et qu’elle semble connaître les gens,d’où vient-elle? Elle entre, elle sort mon cherpetit courant d’air. Sur l’herbe, elle se rouledans tous les sens, fait la folle avec ses quatrepattes et sa queue, et prend d’irrésistibles airsde fée. Les nuits d’été, elle reste souventdehors, et Clô lui imagine des rendez-vousgalants au clair de lune. Il est vrai que ma maî-tresse est très romantique.J’oubliais: on l’appelle Grigri ou Grisette. Elleest la fantaisie même et n’a peur de rien. Elles’installe comme une reine sur le grand lit,même si Pupuce et souvent Guinguin s’y trou-vent déjà. Elle est d’une sérénité à toute épreu-ve, et cela nous le sentons tous et nous la lais-sons tranquille.Mes maîtres sont toujours frappés par les capa-cités d’entente, d’affection, de tolérance, denous autres, les animaux, entre nous. Et moi,Boud’Zan, bâtard des Combrailles, j’ai le reg-ret de vous quitter maintenant. J’ai bien aimévous raconter quelques épisodes de ma vie dechien heureux.Avec mes maîtres, je ne souhaite qu’unechose: que les humains soient aussi satisfaitsde leur vie que moi de la mienne mais pourcela, encore faudrait-il qu’ils apprennent às’aimer les uns les autres!

FIN

Boud’Zan pour copie conforme: Claude-Paule Mutel

Intello ?Petit clin d'œil au dernier numéro sur la culture etson humoristique dessin de première page !

Intello ! Touché-coulé

Et voilà le gamin de la cour du collège revêtudu jugement des autres. Faut dire qu'il ques-tionne le prof', déjà pas terrible, de plus il a deslunettes, donc aucune erreur et, fait magistral,ses résultats frisent l'inconcevable barre duhaut. Intello ça ne fait pas un pli. Mais parfoisil faut bien avouer que certains ne portent pasde lunettes, qu'ils jouent au foot, qu'ils saventrivaliser aux jeux vidéo, savent se conduireavec les filles, ont parfois quelques musclesdéjà vigoureux et même osent s'accoquinerdans des farces douteuses alors: intégrationréussie dans le monde intraitable du collège?

Plus tard leur manie de poser des questionscomme certains poussent la chansonnette, delabourer la pensée, d'émietter les conglomé-rats, d'être à contre temps, à contre courant, àcontre-champ même en aimant le foot et le tourde France, ces intellos croiseront toujours,même sur des terrains, soit disant pensants, destailleurs du jugement primaire les affublant decostumes étriqués.Cela étant, on ne dérange pas impunément lesclassements bien proprets, ces dits intellospeuvent encore surprendre, faire des pieds denez en déclarant:

- Je regarde régulièrement «Plus belle la vie».- TOI ?- Et oui, ça t'embouche un coin n'est- ce pas?- ! ?Et voilà que la tendance semble s'inverser.L'hébétude et le sourire narquois cachent l'ef-fondrement silencieux des représentations. Et l'intello d'essayer d'expliquer son choix :- Je suis admiratif du travail des scénaristes,Tout un groupe qui doit tenir compte de l'ac-tualité sachant qu'elle est aléatoire et que letournage s'effectue deux mois auparavant.Dans leur organisation ils doivent aussi tenircompte des mobilités des acteurs, de leurs dif-férents engagements et jongler avec tous cesparamètres. Un travail d'équipe et d'articula-tion remarquable.- Ensuite j'apprécie qu'à une heure de grandeécoute des problèmes de société soient abor-dées sous un mode ludique mais non binaire.Face à une situation, plusieurs points de vue seconfrontent. Les personnages porteurs decaractères, profils psychologiques et culturelsdifférents, s'y retrouvent. C'est un creusetsociologique que je trouve intéressant. Dansles problématiques qui sont abordées (chapeauaux concepteurs car ils piochent toujours denouvelles situations et approches) donc ce queje trouve quelque part «éducatif» est ce tra-vail de réflexion dans ce mixage de points devue différents qui va à l'encontre de notre ten-dance de pensée binaire et je m'abstiens de par-ler de manichéisme car justement voilà un pau-vre gars nommé Mani1 prophète persan, dont

on a complètement détourné la pensée. En effetcet homme a œuvré toute sa vie afin de ras-sembler des courants de pensées, les religionset, forcément, il s'est heurté aux étroitessesd'esprit et pouvoirs personnels … comme tou-jours.

- Tu as été sur le blog de cette série ? Non! Etbien vas y faire un saut, après on en reparlera

J'y suis allée, oh, pas longtemps, juste le tempsde prendre une giclée de bêtise et le mot est fai-ble. Jugements à l'emporte pièce des compor-tements des personnages avec insultes à la clef,confusion, violence verbale.Bigre, j'ai fermé vite fait ce site, un peu dés-espérée il faut le dire, mais l'oppression était là,elle arrivait avec deux autres expériences devoyage sur blog. L'un était celui de quelquesgroupies de la chanteuse Anne Sylvestre etlorsqu'on connaît les chansons de cette derniè-re, les textes sont des mines d'intelligence sen-sible. Donc, sur ce site, au moment où j'y suisallée, j'y ai trouvée des paroles de harpies affa-mées de la vie de leur fans et se mitonnant descuisines d'ogresses people. L'autre blog étaitcelui de la mairie où je réside. Même hargnedéversée, rumeurs, attaques de personnes…Signalement au maire sur la déontologie de cesite, réponse du dit maire: « Ce dernier estrégulé en Allemagne et ne répond pas aux nor-mes d'éthiques françaises.» Vrai, faux? En revenant à mes moutons - quoique parlantmoutons bêlants, je ne les ai pas quittés - reve-

nants donc à «Plus belle la vie» Oups, c'estpas gagné le débroussaillage de certainsesprits. Alors, j'en appelle à l'esprit: deMontaigne afin qu'il revienne dans les écolespour œuvrer à une tête bien faite plutôt quebien pleine, offrir du sens afin d'endiguer l'in-sensé, à Mani pour insuffler cette ouverturebienveillante aux cultures et religions différen-tes, aux créateurs, aux artistes, aux dits intel-los, aux gens de bonne volonté, aux anonymes,aux sans grades…Allons z'enfants! Résistons à la bêtise et à l'i-gnorance et… plus belle la vie!?

M R

1 - Les jardins de Lumière,d'Amin Malouf EdLattès « C'est l'histoire de Mani, un personnage oublié,mais dont le nom est encore, paradoxalement, surtoutes les lèvres. Lorsqu'on parle de "manichéen",de "manichéisme", on songe rarement à cet hommede Mésopotamie, peintre, médecin et prophète, quiproposait, au IIIe siècle de notre ère, une nouvellevision du monde, profondément humaniste, et siaudacieuse qu'elle allait faire l'objet d'une persécu-tion inlassable de la part de toutes les religions et detous les empires. Pourquoi un tel acharnement?Quelles barrières sacrées Mani avait-ilbousculées? Quels interdits avait-il, pour faire rete-nir un cri à travers le monde". Plus que jamais, encette époque déroutante qui est la nôtre, son crimérite d'être entendu. Et son visage redécouvert.C'est à Mani que ce livre est dédié, c'est sa vie qu'ilraconte. Sa vie, ou ce qu'on peut en deviner encoreaprès tant de siècles de mensonge et d'oubli.»

Sur l’émission « 28 Minutes »* d’Arte, le jeudi25 juin 2015, à 20 heures

À propos du conflit entre les taxis parisiens etles pirates d’Uber et autres détricoteurs duCode du travail, thuriféraires du post-esclava-ge post moderne qui surfent sur le tsunami duchômage, on a vu et entendu les sempiternelscrânes d’œuf et premiers de la classe propressur eux, autrement dit des «expeurts»** uni-versels qui passent leur vie à se tromper (heu-reusement pour eux, nous avons la mémoired’une huître!) s’extasier une fois de plus surcette vieille lune qu’est la «régulation par lemarché», contre Gérard Filoche, ex-inspecteurdu Travail, pugnace défenseur de ce Code...qui s’effiloche.

Le marché va régulertout ce merdier, noushosannasent-ils à plein gosier, ces doux enfantsde la téloche, comme ils le font... depuis laLibération, histoire de choisir une date, car jen’ai pas osé remonter à Vercingétorix ni àDanton.

Le pis est qu’ils on parfaitement raison!Car cela est vrai: le marché est fortiche enrégulation, bien que, ô paradoxe, son carburantessentiel soit la dérégulation, de tout: dessociétés nationalisées et des services publicsen particulier. Eh oui, mes tovaritch: il réguleet pas qu’un peu, notre cher (très cher !)marché !

L’emmiellant est qu’il le fait systématiquementdans le même sens, selon l’axiome que l’on

pourrait ainsi résumer:

« Toujours plus à ceux qui ont déjà toutmais qui en veulent davantage! Et toujoursmoins à ceux qui n’ont déjà rien... ou pasgrand-chose... et qui en voudraient un petitpeu plus! »

Guy-Yves Barbey, Blot

PS : Ce que j’écris sur le sacro-saint marché

ne signifie pas que j’approuve toutes les for-

mes d’action des taxis parisiens, ni que je sois

d’accord avec eux sur tout

(*) Par manque de rigueur, le «design» de l’émis-

sion confond la minute d’heure (abréviation 28min)

et la minute d’angle (abréviation 28’).

(**) Je l’écris ainsi, car ça rime mieux avec men-

teur, erreur, peur...)

Le Marché, MON CUL ! Je ne suis pas là...Voilà la génération Z! H24 le casque sur lesoreilles, les yeux rivés sur les quelques cm2d’écran de la tripatouillette (smartphone, tablet-te, etc) qui limitent le champ de sa conscience.Certes, c’est pratique ces machins, mais...« Je suis là... mais je ne suis pas là. Mais vouspouvez continuer à exister autour de moi, ça neme dérange pas, je vous ai zappé.»La négation du réel devient un principe.Vous craigniez le monde selon Montsanto?c’est le monde selon Google. EcceH+ « l’hom-me augmenté» (délire des magnas des NBIC)qui se veut le dépassement de la nature, sup-plantant les limites du corps et de l’intellectdans un univers refaçonné et maîtrisé.Heurtant le dogme de la cybernétique, qui seveut tant évolution que révolution, hardi quicritique, car d’emblée relégué au réactionnariat.Et pourtant...

Page 19: Numéro 13 : Fatal? ET ROBINET

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Mairie de Vergheas - 63330 Vergheas.

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AGENDA17 octobre – Chateauneuf-les-Bains –Assemblée Générale ouverte et concert auChâto

18 octobre – Montaigut – fête de la pomme

28 octobre – Automnales à Pontaumur

1er novembre – Boussac – puces des coutu-rières

1er novembre – Marché Gratuit – St-Gervais

7 novembre – Mairie d’Arfeuille-Châtain - Lesplantes exotiques envahissantes en CreuseExposition – Diaporama – Conférence débatpar le CPIE - entrée libre

10 novembre – Systroies – Inauguration dugazoduc

14 novembre – La Passerelle – conférencedansée

14 novembre – Les Mars - théâtre

15 novembre – Automnales aux Ancizes

25 novembre – Automnales à Charbonnières-les-Varennes

11 décembre – La Passerelle – théâtre bur-lesque

La Naute : concerts (21h30) et autres.

23 octobre - Guappecarto

30 octobre – Labess

1er novembre – marché d’automne

8 novembre – La Naute – spectacle jeunepublic – 16h

11 novembre – film : en quête de sens à21h00

13 novembre – Dubioza KolektivBengale avecl’appui de l’Ambassade de l’Inde à Paris etune ONG de Calcutta délégation de 25 artis-

tes, chanteurs, danseurs, artisans avec dif-férents contenus artistiques : danse Chhau,chant Baul et peinture chantée du Patachitra(classés Patrimoine Culturel immatériel del’Unesco)

Samedi 25 juillet : Eglise à 20 h 30Dans le cadre du Festival Baroqued'Auvergne : concert de l'ensemble mozar-tum avec bagumila Gizbert-Studnicka au cla-vecin et Johanna Radziszewska, voix sopranocolorature

Jeudi 13 Août : Eglise à 21 hDans le cadre du Festival Bach enCombrailles : concert orchestre d'Auvergne,direction et violon : Amaury Coetaux, W.F.Bach, J.Chr. Bach et J.S. Bach

Samedi 19 septembre : Salle polyvalente Dans le cadre du festival de contes par l'as-sociation « S'en laisser conter »

spectacle pour jeune public et Soirée contespour tout public, avec visite guidée du Prieuré

Mots croisés

Horizontalement :1 - Soutenue si elle l’est bien . 2 - Tête deponts. 3 - Donc insalubre. 4 - Reste au fond. 5- Tête de série.Sans... pauvres. 6- Couru.Variété de bécasse. 7 - Piège-à-con pour cer-tains. 8 - Espéraient récolter.

Verticalement :1 - Reste d’un dépouillement. 2- Connu denom. 3- Séparé.Mesure. 4- Pour ceux qui enveulent à la bourse.Ne vaut pas ce qu’a fait levrai. 5- Licken. Son oxyde fait des pigments.6 - Tête d’horoscope.Embrouille si c’est lepoisson. 7- Dressage. 8- En Hollande ou auNigeria. Perçoit.

Solutions du numéro précédent :Horizontalement : 1 - DECAPITE. 2 - EMERITE.3 - RING. ERA. 4 - EGEEN. VI. 5 - CR. NIQUE. 6 -HANTE. 7 - POCHES. 8 - FAINEANT.Verticalement : 1 - DERECHEF. 2 - EMIGRA. 3 -CENE. NPI. 4 - ARGENTON. 5 - PI. NIECE. 6 -ITE. HA. 7 - TERVUREN. 8 - ESAIE. ST.

Mentions légales

Journal trimestriel édité par l'association « le Trou des Combrailles »Mairie - 63330 VergheasTiré à 1000 exemplaires.ISSN : 2264-5853Directeur de publication : Julien DupouxMise en Page : Jean-Michel HérautImprimeur : Imprimerie Vadot - Combronde (63)Site : troudescombrailles.revolublog.comMél. : [email protected]

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Concours d’écriture : dis-moi dix mots2015/2016Comme chaque année, le c.r.a.c jouera avec lesdix mots proposés dans le cadre de la semainede la langue française et de la francophonie quise déroulera du 12 au 20 mars 2016 sous l’égidedu Ministère de la Culture et de la Francophonie. Le CRAC organisera un concours d'écritureouvert sur le Limousin et l’Auvergne d’octobre àjanvier et en mars une après-midi ludique et litté-raire, une exposition d’affiches….

Concours d’écriturePour participer, adressez (avant le 31 janvier2016) un texte, un poème, un billet d’humeurd’une page à trois pages (police taille 10) cons-truit autour des dix mots choisis au sein dufrançais parlé dans différents territoires.

Les dix mots: en France chafouin et fada, auQuébec poudrerie (Neige chassée par le vent)et dépanneur, en Belgique lumerotte (Source delumière de faible intensité, légume: betterave,

potiron, citrouille, évidé et percé de petitesouvertures dans lequel on place une sourcelumineuse) et dracher (Pleuvoir à verse), enSuisse ristrette (Petit café très fort, fait à lavapeur au percolateur) et vigousse (Vigoureux,vif, pleine de vie, alerte robuste, résistant, enHaïti tap-tap (Petit car rapide) et au Congochampagné ((Personne d’influence, aux nom-breuses relations)

Votre document est à envoyer de préférence parcourriel et en cas d’impossibilité par courrierpostal (mais dans ce cas, joindre une envelop-pe timbrée pour la réponse et le documentdevra être tapuscrit)

Le jury se réunira début février pour choisir unou deux ou trois textes qui seront publiés dansun numéro de la lettre du crac (La lettre ducrac, revue d’information, de critiques et d’hu-meur, paraît tous les deux mois) Les lauréats et les auteurs des cinq premierstextes retenus seront invités à lire leur texte enpublic lors de la proclamation des résultatsC.R.A.C (Centre de Recherche Artistique etCulturelle)

4, Seauve 23700 Arfeuille-Châtain 05 55 83 11 34 [email protected]

Point musicalLa Combrailles, cette année a fait honneur auxsaxophones pour les fêtes de la musique. AChard (Creuse) tout d’abord avec l’ensemblede Commentry sous la direction de LaurentCamus – répertoire centré sur Sinatra, cesinstruments au son chaud ont joué sur du GlenMiller – et c’est tard dans la nuit que se sontégrenés les sons sur le Cher si petit dans cettecommune. Le lendemain, à la Petite Marche, Allier, l’en-semble des saxos du conservatoire deMontluçon sous la houlette de J. FrançoisRoche ont levé l’enthousiasme de plus de150personnes dans l’église. La musique, le théâtre et l’humour étaientmêlés et, à ce jeu, Gérard Renoux, maire, a faitune belle prestation avec un saxophone rose! Fin juin à Mérichal (Creuse), c’est encore l’en-semble de Jean-François Roche qui s’est dépla-cé à l’occasion de la fête dans l’enceinte de lamagnifique église romane de Saint-Pierre.Sous les voûtes, le ton chaud des différentssaxos a raisonné et a enveloppé les différentsspectateurs ravis de découvrir cette famille desbois, âgée seulement d’un siècle et demi.La musique en «live » et la culture en général,peu présentes dans ces petites communes, ontpermis modestement «d’éduquer» nos campa-gnes et de faire plaisir à petits et grands.

Andrée Rouffet-PinonCoordonatrice.

ExpoAprès l'exposition des oeuvres réalisées durantl'année scolaire 2014-2015 par les adultes etles enfants de l'atelier Imag'Innée à Biollet,une nouvelle expo est programmée.Elle se tiendra l'après-midi du dimanche27octobre 2015, à la salle des fêtes de St-Maurice près Pionsat à l'occasion de la fêtepatronale.L'entrée est libre et l'ambiance conviviale!

17/10, Faux-la-Montagne,18h, salles des fêtesRéunion dans le cadre d’un week-end d’actionsymbolique en Bretagne, le 25 octobre, date dela mort de Rémi Fraisse. Présentation du week-end, organisation du départ (bus…)+ concert.

Combrailles libres - Section XIII - drapeau officiel des indépendantistes brayauds internationaux

Annonce (douteuse)

Vend petit prix, cause départ en enfer: balaisvolant TBE, grand chaudron, cuillère de bois(longue), poudre de perlipimpin, chapeau, cra-pauds, pattes de corbeaux, œufs de coq, man-dragore, griffes de dragons, grimoires divers...

S’adresser à la préfecture de Creuse,Département des recherches de la Porte desenfers par système de forage (p. 20).

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Le Trou des Combrailles - n°13 -automne 2015 p. 20

Hé oui, malgré l’hostilité estivale de nombreuxmaires (dont celui de Lussat avec un vote duConseil municipal contre le projet minier) et unConseil Départemental qui renouvelle ses vœuxd’abandon du projet, le préfet fraichement arri-vé accorde à la société Cominor de poursuivreses recherches et, cette fois-ci, de faire venirses foreuses.

Le préfet ne fait qu’obéir à la vision mer-veilleuse de Macron qui voit la France rede-venir un pays minier. Macron, si vous savezbien, c’est la marionnette des banques et deBruxelles qui prend aux pauvres pour donneraux riches et qui trouve qu’on est quandmême trop privilégiés avec nos conditions detravail. Il s’intéresse à l’or aussi!Bref, permis de forer donc depuis l’arrêté pré-fectoral du 28 août 2015. Et maintenant, chersélus creusois qui vous êtes tous expriméscontre ce projet, on les regarde faire? On lesregarde passer en force?

Permettre les recherches, c’est évidemmentdonner un blanc seing à l’exploitation. Quandils voudront faire une mine à ciel ouvert (toutautre mine ne serait pas assez rentable), lesservices d’Etat se coucheront et ne soufflerontmot lors d’une future étude d’impacts (laDDT semble une habituée du processus) et,de toute façon, l’Etat pourra faire valoirl’« intérêt général» (merci mon général!), ilsera en droit de procéder à des expropriations.

La technique est toujours la même, les indus-triels vont démarcher les propriétaires les unsaprès les autres pour savoir lesquels ils pour-raient acheter. Une fois qu’ils se trouventforts d’une petite brochette (deux ou troispeuvent suffire) de fidèles, les autres n’ontplus qu’à aller se faire foutre. On joue sur lacupidité. Celle-là même qui fait complète-ment oublier à un propriétaire foncier qu’il ades voisins. A moins que personne ne puissedéjà se piffer et que ce soit une manière abjec-te de régler ses comptes…

Si je parle des propriétaires fonciers, c’estbien qu’ils seront aux premières loges danscette deuxième phase de recherches (avecforeuses) puisque rien ne se fera sans leuraccord! L’arrêté préfectoral le signale: « L’utilisation des voiries communales ou pri-vées se fait en accord avec leur gestionnaire.L’exploiteur [ndlr : la Cominor] respectenotamment les dispositions suivantes: - convention d’occupation des terrains : l’oc-cupation temporaire des terrains fait l’objetd’une convention d’occupation signéeconjointement par l’explorateur et le (ou les)propriétaires desdits terrains ».Précision: la profondeur maximale autoriséepour les forages est de 450m, «sur le terri-toire de la commune de Lussat». On préciseétrangement de quelle commune il s’agit alorsque le périmètre de travaux se situe unique-ment sur cette commune. La Cominor précise même dans sa déclarationde travaux que tout se fait avec l’accord, pourne pas dire la complicité, des propriétaires: « Les autorisations d’accès seront systémati-quement demandées aux propriétaires ou auxexploitants agricoles, avec lesquels serasignée une convention prévoyant une indem-nisation forfaitaire par sondage et des indem-nisations particulières en cas de dommagesou de pertes de jouissance temporaire. Lessondages seront généralement effectués loindes habitations (au moins 50m), leur implan-tation fera l’objet d’un accord préalable avecles riverains, propriétaires ou exploitants».Une indemnisation! Voilà, voilà, voilà! On yvient. Et la Cominor compte même sur un coup depouce des agriculteurs pour ses travaux (évi-demment indemnisé, la carotte fonctionneencore). Si, si! C’est écrit dans sa déclarationde travaux: « Des travaux de terrassement seront notam-

ment nécessaires lorsque les plateformesseront situées sur des pentes supérieures à5%. La surface d’une plateforme n’excèdepas 50m² et la profondeur des terrassementsest inférieure à 1m. En considérant que lestravaux envisagés représentent une cinquan-taine de sondages, le volume maximum de ter-rassement n’excèdera pas 2500m3. La pré-paration des plateformes sera réalisée parl’entreprise de forage elle-même au moyen depetits engins de chantier (minipelle). Si l’a-ménagement d’une plateforme ou d’un accèsrequérait l’intervention d’engins plus puis-sants (tractopelle), COMINOR ferait appel àune entreprise de génie civil locale ou auxexploitants agricoles riverains s’ils possèdentle matériel adéquat».Ceux qui auront aidé, auront signé avec laCominor, auront collaboré avec elle, seront« grassement» (enfin ça reste à prouver)indemnisés, pourront se payer le luxe d’undéménagement loin de la mine et les autres

iront se faire voir chezPlumeau. Voilà le message.Voilà la stratégie. Et l’Etangdes Landes, et les creusois setaperont une belle mine à cielouvert. On invoquera le bla-bla de l’emploi pour fairedouter certains, des beauxemplois de pollueurs et puisc’est tout: le Dieu Emploi!Merci mais ces emplois-là, ons’en passera très bien. Tout lemonde n’est pas à vendre.

Attention cet article représen-te du «terrorismeintellectuel».

Creuse : le préfet autorise les foreuses à Lussat