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SOMMAIRE Numéro 50 juin 2021 Comité de rédaction Joëlle BLACHERE - Michèle BOLDRINI - France DAUBAIL- Paul DENIZET Marc-Gilles - Geneviève GLEIZES - Mireille PERRIER - Clément SAEZ - Françoise WHIR Page 4 Mes chicoufs ! Le réveil du printemps. Page 3 Je hais les vacances. Page 2 Des vacances à tout âge? Heureux temps.... A la une Edito Bonjour Rachel !... Page 5 ¨Partir. Page 6 Quand vacances rime avec enfance. Page 7 Effervescence. Page 8 Effervescence Page 9 Les mots croisés du Petit Marius La boîte à outils de MICHELE Page 10 Journal de vacances Page 11 Cinéma et littérature Page 12 Mirka et Saox explorent le temps. EDITO Ah! Les vacances, comme ce mot résonne bien aux oreilles de nos écoliers et de leurs pa- rents ! De leurs parents? Vraiment?. Nos rédacteurs se sont penchés sur la question et vous livrent dans ces pages le fruit de leurs réflexions. Bonne lecture ! Le Comité de rédaction Le Petit Marius : Bonjour Rachel, vous allez intégrer léquipe danimation du centre Marius Deidier à la rentrée prochaine en lieu et place de notre chère Chantal qui prend une retraite bien méritée. Vous venez déjà quelques jours par semaine afin de prendre contact avec l équipe et les usagers, comment se passent ces premiers pas ? Doù ve- nez-vous et où allez-vous ? Bonjour Le petit Marius ! J'aborde, impavide, l'arri- vée au Centre Marius Deidier et pour cause : l'équipe est expérimentée et pétrie denthousiasme ! Le cadre est par ailleurs enchanteur et les usagers sont exquis, avides de rencontres et d'échanges. Les premiers contacts ont donc été fluides et roboratifs, placés sous le signe du retour en présentiel. Quant à mon parcours, j'ai occupé divers postes au sein de la mairie de La Ciotat : en premier lieu au Théâtre du Golfe puis au Bureau Information Jeunesse et enfin à la Direction des Ressources Humaines. Le contact direct avec le public me manquait dans mon dernier poste, cest donc tout naturellement que jai saisi lopportunité de retourner auprès de lui. LPM : Quels seront les ateliers que vous allez prendre directement en charge en plus de l animation quo- tidienne de la structure ? Je serai en charge des ateliers d'écriture assurés jusqu'ici par Marc-Gilles. Je suis impatiente de pouvoir minvestir auprès deux LPM : Est-ce que vous avez déjà des projets pour cette future saison ? Dans un premier temps mes projets ne naîtront pas ex-nihilo mais auront pour socle un travail déjà accompli, ils représenteront une sorte de continuité. Je souhaite en effet tout d'abord me familiariser avec les usagers afin d'établir des propositions adaptées à leurs attentes et besoins. J'ai une propension pour la concer- tation. Qui plus est, cela permet, à mon sens, des échanges enrichis et pérennes. Mais deux pistes sérieuses se détachent pour la prochaine saison : la création d'un club de lecture et d'une médiathèque coopérative. A très bientôt pour partager des aventures lettrées, ludiques et loufoques !

Numéro 50 juin 2021

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Page 1: Numéro 50 juin 2021

SOMMAIRE

Numéro 50 juin 2021

Comité de rédaction

Joëlle BLACHERE - Michèle BOLDRINI - France DAUBAIL- Paul DENIZET Marc-Gilles - Geneviève GLEIZES - Mireille PERRIER - Clément SAEZ - Françoise WHIR

Page 4

Mes chicoufs !

Le réveil du printemps.

Page 3

Je hais les vacances.

Page 2

Des vacances à tout âge?

Heureux temps....

A la une Edito

Bonjour Rachel !...

Page 5 ¨Partir.

Page 6

Quand vacances rime avec

enfance.

Page 7

Effervescence.

Page 8 Effervescence

Page 9 Les mots croisés du Petit Marius

La boîte à outils de MICHELE

Page 10

Journal de vacances

Page 11

Cinéma et littérature

Page 12 Mirka et Saox explorent le

temps.

EDITO

Ah! Les vacances, comme ce mot résonne bien aux oreilles de nos écoliers et de leurs pa-

rents !

De leurs parents? Vraiment?.

Nos rédacteurs se sont penchés sur la question et vous livrent dans ces pages le fruit de leurs

réflexions.

Bonne lecture !

Le Comité de rédaction

Le Petit Marius : Bonjour Rachel, vous allez intégrer l’équipe d’animation du centre Marius Deidier à la rentrée prochaine en lieu et place de notre chère Chantal qui prend une retraite bien méritée. Vous venez déjà quelques jours par semaine afin de prendre contact avec l’équipe et les usagers, comment se passent ces premiers pas ? D’où ve-nez-vous et où allez-vous ?

– Bonjour Le petit Marius ! J'aborde, impavide, l'arri-vée au Centre Marius Deidier et pour cause : l'équipe est expérimentée et pétrie d’enthousiasme ! Le cadre est par ailleurs enchanteur et les usagers sont exquis, avides de rencontres et d'échanges. Les premiers contacts ont donc été fluides et roboratifs, placés sous le signe du retour en présentiel. Quant à mon parcours, j'ai occupé divers postes au sein de la mairie de La Ciotat : en premier lieu au Théâtre du Golfe puis au Bureau Information Jeunesse et enfin à la Direction des Ressources Humaines. Le contact direct avec le public me manquait dans mon dernier poste, c’est donc tout naturellement que j’ai saisi l’opportunité de retourner auprès de lui.

LPM : Quels seront les ateliers que vous allez prendre directement en charge en plus de l’animation quo-tidienne de la structure ?

– Je serai en charge des ateliers d'écriture assurés jusqu'ici par Marc-Gilles. Je suis impatiente de pouvoir m’investir auprès d’eux

LPM : Est-ce que vous avez déjà des projets pour cette future saison ?

– Dans un premier temps mes projets ne naîtront pas ex-nihilo mais auront pour socle un travail déjà accompli, ils représenteront une sorte de continuité. Je souhaite en effet tout d'abord me familiariser avec les usagers afin d'établir des propositions adaptées à leurs attentes et besoins. J'ai une propension pour la concer-tation. Qui plus est, cela permet, à mon sens, des échanges enrichis et pérennes. Mais deux pistes sérieuses se détachent pour la prochaine saison : la création d'un club de lecture et d'une médiathèque coopérative.

A très bientôt pour partager des aventures lettrées, ludiques et loufoques !

Page 2: Numéro 50 juin 2021

?

Confortablement installée sur la terrasse ensoleillée, je me régale d’écouter le concert offert par les oiseaux qui nichent dans le cyprès voisin, ponctué de temps en temps par les sifflets d’un merle effronté et les roucoulements des tourterelles ; en fond sonore le bruit des vagues : ambiance heureuse et paisible de la maison de « vacances ».

N’est-ce pas paradoxal d’évoquer ainsi les « vacances » quand on est à la retraite depuis quelques années déjà. Certains diront que la retraite est une période de « grandes vacances » ou de « vacances éternelles ». C’est vrai si l’on considère que le temps des vacances est une opposition au temps de travail. Mais il me semble qu’il faut nuancer : les vacances sont plutôt une rupture dans la vie quo-tidienne, quelle qu’elle soit : professionnelle, scolaire, « domestique » ; c’est une

période de repos, on cesse le travail, certes, mais surtout on change d’occupation, si possible dans un cadre différent de son environ-nement habituel. Mais on peut aussi être en vacances chez soi : ainsi quand famille ou amis profitent de leurs propres vacances pour nous rendre visite : retrouvailles heureuses et chaleureuses agrémentées de visites en « touristes » de notre région ne font-ils pas par-tie de nos bons souvenirs de vacances ?

Si je puise dans mes souvenirs depuis l’enfance je vais aisément confirmer ceci.

Lorsque j’étais en âge scolaire, du primaire au baccalauréat, née dans une famille nombreuse vivant dans la campagne normande, nous étions pensionnaires à la « ville » ; ayant la charge de la ferme, cela parut la meilleure solution pour nos parents. Les vacances, c’était le retour à la maison, retrouver les frères et sœurs et une certaine liberté ; parfois même chacun invitait un copain ou une co-pine, et les matelas se rajoutaient dans les chambres déjà bien occupées… L’été on participait aux travaux de la ferme, notamment à la moisson : ce que je préférais c’était conduire le tracteur !

Parfois on partait pour quelques petits séjours chez deux tantes accueillantes qui rassemblaient dans leur ferme de célibataires les enfants de leurs frères et sœurs : quelle fête de retrouver cousins et cousines !

Et puis, en grandissant, quand les aînées ont eu leur permis de conduire on a commencé à prendre des « petites vacances » indépen-dantes : ainsi avons-nous fait des circuits camping plus ou moins sauvage à la ferme : tour du Cotentin d’abord, puis tour de Bre-tagne, puis un peu plus tard, avec trois amies nous nous sommes aventurées jusqu’en Espagne.

Devenus nous-mêmes parents nous avons organisé nos vacances selon l’âge des enfants et de nos propres parents : quand les en-fants étaient petits, étant l’un et l’autre éloigné de nos familles respectives, on faisait plaisir à nos parents en partageant une partie de nos vacances avec eux : plaisir du retour au bercail, des retrouvailles avec les frères et sœurs, leurs enfants…

Et il y eut les belles années de ces séjours au bord de l’eau : petite maison de vacances de mes beaux-parents, où chaque année, nous-mêmes et nos enfants retrouvions copains et copines dans une joyeuse ambiance de grillades partagées, plantureuses cargo-lades, repas dans la rue ou sur la plage.

Et puis quand vient la retraite, les enfants sont partis… ils viennent nous retrouver à leur tour pour quelques jours de « vacances ».

Pour nous la retraite, c’est aussi le moment propice pour faire de beaux voyages, découvrir ou revoir tranquillement des contrées plus ou moins lointaines, « hors saison » pour éviter la cohue des « vacanciers » !

Alors oui, je confirme, on peut prendre des « vacances » à tout âge et sous plein de formes différentes, je pourrais presque dire que se mettre en « vacances » est un état d’esprit : changer ses habitudes, retrouver des personnes différentes est aussi important que changer de décor ! Geneviève GLEIZES

2

La trouvaille d’un cahier d’écolière coincé entre deux documents me donne l’im-

pression d’avoir mis la main sur une relique, aussi je l’ouvre avec la précaution due à

ce vestige de mon enfance. Je n’en reviens pas… C’est mon journal, celui de mes

onze ans.

« Lundi 30 juin 1958 : Mon cher toi, ça y est, on a rendu les livres, demain : distri-

bution des prix sous le préau. Il y a longtemps, quand j’étais au C.P., on faisait une

ronde dans la cour et on chantait : “Vive les vacances, entrez dans la danse, les ca-

hiers au feu, la maîtresse au milieu.

C’était pas très gentil quand même, surtout pour la maîtresse. Maintenant ce n’est plus pareil, je suis en C.M.2 et en octobre, je

rentre au collège. Mais avant, c’est les grandes vacances. Maman dit que les vacances, ça se mérite, c’est une récompense. Alors tu

comprends, j’espère bien entendre mon nom sous le préau. Surtout que cet été ma cousine France arrive de son Grand Nord et nous

allons passer deux mois chez notre cousine Liliane, au bord de la mer, et tu sais quoi ? France n’a jamais vu la mer… »

En tournant la page de ‘mon cher toi’, je découvre une lettre. Le tampon de la poste marque : juillet 1968. C’est France qui

m’écrit : Suite page 3

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Je hais les vacances

Ah, c’est sûr, tout le monde en parle de ces fameuses vacances, et cette année plus encore que les précédentes. Elles vont être méritées, réparatrices, merveilleuses... Et chacun de se gargariser de superlatifs. Mais, croyez-moi, pour ceux qui sont contraints de rester sur place, ce sera à nouveau l’enfer.

Oui, je n’ai pas honte à le dire : j’exècre les vacances et tous ces envahis-seurs qui déferlent massivement sur nos villes de bord de mer et qui, chaque été, nous pourrissent la vie.

Quoi ? Vous estimez que j’exagère. Que je ne suis qu’un vieux grincheux qui n’aime pas les étrangers. Permettez-moi de m’insurger contre un tel a priori et de vous donner quelques raisons de mon courroux.

Pendant cette maudite période, il est impossible de se rendre quelque part en voiture sans être bloqué dans d’interminables bou-chons, sans se faire incendier par des conducteurs irascibles impatients de se vautrer sur nos plages : c’est la jungle, chacun pour soi ! S’aventurer dans les grandes surfaces tient de l’héroïsme. Après plusieurs tours de parking sans succès pour trouver une place, vous en apercevez enfin une qui vient de se libérer. Il vous faut encore la disputer âprement à quelques petits malins qui tentent de vous la griller sous le nez. Puis, vous vous lancez à la recherche d’un caddy. Bien sûr, c’est la pénurie. Les quatre ou cinq qui restent ont les roues qui coincent ou roulent de travers. Enfin, vous réussissez à pénétrer dans la place. Commence alors un long périple, à la queue leu leu entre les rayons, qui se termine par une bonne demi-heure d’attente aux caisses. Vous me direz qu’on ne passe pas tout son temps à faire des courses. C’est vrai, on peut tenter de faire une petite promenade en bord de mer, comme on en avait l’habitude. Mais là encore, progres-ser dans la foule des vacanciers, à pied, à trottinette, ou en rollers tient de l’exploit. Et si vous espérez échapper à cet agglutinement aux relents nauséabonds de sueur et d’ambre solaire, en choisissant de sillonner la colline, c’est le même scénario : file ininterrompue de pro-meneurs bruyants, peu respectueux de l’environnement. Déçu et découragé, vous reprenez le chemin du retour, avec bien sûr les mêmes bouchons avant d’arriver chez vous. Mais, si vous espérez y trouver, calme et repos, c’est oublier que le voisin du dessus reçoit, pendant ses merveilleuses vacances, enfants et petits-enfants. Cela se traduit chaque jour par des cris et des cavalcades au-dessus de votre tête, à en décrocher les luminaires du plafond. Quand ce n’est pas dans l’appartement que les chérubins expriment leur vitalité et testent leurs cordes vocales, c’est sur le parking. Plus question d’aérer l’appartement sous peine de sifflements d’oreilles et de maux de tête. Quant aux parents qui, chose incroyable, ne semblent pas entendre les piaillements hystériques de leur progéniture, ils ont rapidement transfor-mé le balcon en scène de spectacle permanent avec discussions passionnées et stériles et le pire de tout, en karaoké.

Je ne vous expose là que quelques-uns des nombreux désagréments qu’engendrent les vacances et vous comprenez mieux, je l’espère, le pourquoi de l’aversion qu’elles font naître en moi. Il faudra un jour qu’on se penche vraiment sur le sort des victimes de ces débordements. Paul DENIZET

Suite de la page 2

« Ma cousinette,

Je suis folle de joie, j’ai obtenu mes diplômes et dès demain, je file vers la Route des vacances et de la mer bien sûr ! Je ne peux

m’empêcher de penser à celles de 1958, les plus belles. J’en rêvais, heureusement qu’une overdose de rêves n’a jamais tué per-

sonne parce que j’en rêvais encore et encore.

Je m’assois pour mieux remonter le temps, les souvenirs assaillent le bric-à-brac de ma mémoire. Il y a une éternité, une éterni-

té de bonheur, puis, je poursuis ma lecture

Ce matin-là, j’avais pris le train très tôt. Arrivée à la gare Saint Charles et dès la sortie, en haut du grand escalier, j’aperçois la bonne mère qui étincelle sous le soleil. Le ciel semble tirer au-dessus de ma tête un immense drap d’azur. J’ignorais la beauté des

couleurs qui claquent, qui flamboient. Mais le meilleur restait à venir. Lorsque la voiture a emprunté la route escarpée qui descend jusqu’à la calanque, j’en ai pris plein les yeux. Quand j’ai vu la Méditerranée pour la première fois, j’ai pleuré comme une enfant

que j’étais, le front scotché à la vitre, j’ai eu le choc de ma jeune vie, le choc du grandiose. À peine arrivés, tante Lolo a ouvert avec une grosse clé, la porte en bois du cabanon. Aussitôt, le soleil a inondé la pièce, la lumière et les odeurs aussi. Les cigales chan-taient, je ne les avais jamais entendues. Nous avons enfilé nos maillots de bain que nous n’avons plus quitté, enlevé nos chaussures

et nous avons vécu pieds nus. Sur la plage, je n’arrivais pas à détacher mon regard des vagues qui roulaient pour se briser en mille éclats dans un bruit assourdissant. Au fil des jours nous avons bronzé. Je n’avais jamais attrapé un coup de soleil, c’est comme la

brûlure d’une claque qui dure longtemps.

L’eau fraîche et limpide pénétrait nos peaux gorgées de soleil. Moi, je ne connaissais que l’eau chlorée des piscines municipales,

là je m’enivrais du parfum iodé de la mer. On sautait dans les vagues, on criait de joie, on s’embrassait et du sel se posait sur mes

lèvres. Je me souviens qu’on séchait sans serviette, que ça sentait bon la lavande. Je me souviens des maisons aux façades d’un

blanc immaculé. Je pensais naïvement que les femmes du sud en lavaient les murs. Je garde en mémoire la trace indélébile d’une

parenthèse enchantée et lorsque tante Lolo a refermé les volets du cabanon et de nos vacances, je ne lui ai pas dit merci, je lui ai

donné mon air heureux, il était ma reconnaissance et ma politesse. Depuis, j’ai su que j’irai toujours à la rencontre de la mer comme

si c’était une évidence et aujourd’hui encore, j’ai hâte de la retrouver. Bonnes vacances, ma cousinette, je t’envoie mille baisers.’ »

Voilà ce que me disait France, il y a 53 ans. Aujourd’hui, on n’écrit plus, on envoie des SMS qui ne laissent pas de trace. Dom-

mage, car sans cette écriture, cette belle page de mon existence ne serait pas aussi intacte.

De l’enveloppe où j’allais ranger mes souvenirs, glisse une photo jaunie. Elle ressemble à une carte postale joyeuse, une invita-

tion aux prochaines vacances : Liliane tire la langue, France louche et moi je ris aux éclats.

Michèle BOLDRINI

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Page 4: Numéro 50 juin 2021

Mes Chicoufs * !

(*Chic ! Ils arrivent… Ouf ! Ils repartent…)

Un dernier câlin recommandé par les parents, un dernier bisou

spontané, dernier frôlement de bouches et joues tendrement rebon-

dies… Le frère et la sœur, d’âges très rapprochés, se disputent, une

dernière fois, le privilège de m’avoir fait, pour de bon, le dernier des

derniers bisous d’au revoir… c’est promis mes chéris, on se revoit

avec les cloches et les poules en chocolat… oui je reviendrai vous

chercher ou papa vous amènera… I

ls sont partis, sautillant comme des moineaux dont on viendrait d’ouvrir la cage, jeunes étalons caracolant autour de leurs parents

retrouvés. Se poussant, chahutant, dans ces jeux de provocations multiples qui dégénèrent souvent, ils réclament la compassion des

adultes, blasés d’arbitrer, en vain, leurs inlassables rivalités. J’en ai eu mon compte, bien sûr, le temps des vacances ne sonne pas l’ar-

rêt des guérillas fraternelles… ces dernières sont bien atténuées, quand même, par le vécu d’un programme de loisirs hors normes,

supposé gommer les bémols et les cacophonies, au profit des plaisirs partagés et des liens qui s’y tissent.

Ils sont partis reprendre le cours de leurs jeunes existences sans même se retourner : soudain, je me retrouve seule, devant une

table aux verres vides et un dernier café, près de cette gare, dont je vais repartir dans la foule anonyme d’un train, dont le trajet

marque la fin des vacances qui nous ont réunis. Ils sont partis joyeux, comme ils sont venus, non sans avoir tricoté à mes côtés les

souvenirs d’enfance de toute une vie… tandis qu’à leur contact j’ai puisé le brin d’initiative et d’audace qui commençait à me faire

défaut, moi la retraitée ralentie, payée pour être, désormais, en vacances éternelles !

Mes petits enfants sont un bain de Jouvence dans mes rituels fantaisistes, et néanmoins routiniers, de vie en solo. Demain, au plus

tard, j’aurai rétabli l’appart trop bien rangé, le sommeil en pointillés, les rendez-vous de bobologues, les silences du jour ou de la

nuit… C’est la fin des fous rires et des « Une expo plutôt qu’un Mac’Do : chiche qu’on fait ça demain les enfants… » ? « Et si on pre-

nait l’avion l’été prochain pour aller voir les studios Harry Potter » ? Et « ça vous dirait de faire un baptême de plongée, avec mon ami

Paul ? » … Sitôt remis en place, le matelas d’appoint que l’on enjambe chaque jour, en râlant un peu du désordre établi au milieu du

salon, entre linge ni propre ni sale, jeux de rami ou bataille navale, et attirail de Mario, notre ami Ricoré !. Toutes lessives étendues Je

vais devoir trouver d’autres bonnes raisons de me lever le matin. Je chasserai le voile de morosité qui, perfide, nourrira mon regret de

ne pas en avoir fait davantage pour mes Chicoufs, eux qui ne se doutent pas, d’à quel point ils vont me manquer, jusqu’aux prochaines

vacances !

2. (*Une fête de Ouf !)

Les Chicoufs repartis, le téléphone sonne sans discontinuer au domicile des amis Papou/Mamou, Papy/Mamy, Papé/Mamé, Pa-

pounet/Mamounette et compagnie ! La morosité n’est pas de mise trop longtemps au rayon des seniors… « Ouf ! Ils sont partis : on se

fait une fête de OUF ? » Ainsi, le rituel annuel rassemble les intéressés autour d’un bon gueuleton au restau, au cours duquel chacun

est invité à relater, avec humour, une anecdote vécue durant ce temps de vacances partagées avec ses petits enfants de tous âges !

Je n’en ai qu’un regret : c’est de ne jamais avoir pris note de ces croustillants récits dont on ne se lasse jamais ! Joëlle BLACHERE

4

Le réveil du printemps (Légende Chippewa)

Un vieil homme était assis dans sa hutte, située au bord du ruisseau gelé. C’était la fin de l’hiver, l’air n’était pas si froid et son feu était pratiquement éteint. Il était seul, ses longs cheveux étaient blancs et le seul bruit était celui de la tempête qui balayait la neige, tom-bée récemment.

Alors que son feu était en train de mourir, un beau jeune homme entra dans la hutte. Ses joues étaient rouges et ses yeux étaient pétil-lants, il marchait d’un pas rapide et léger et portait des fleurs odorantes à la main.

- « Ah mon fils ! » dit le vieil homme « je suis content de te voir, entre, raconte-moi tes aventures et parle-moi des pays que tu as tra-versés. Je te raconterai mes beaux exploits et tu feras de même, tu verras, nous nous amuserons bien. »

Suite page 5

Page 5: Numéro 50 juin 2021

Partir

Il y a un style de vacances que j’aime bien, aussi bien rejeté par les aventuriers

purs et durs que par les amateurs de rassemblements familiaux ou de résidences se-

condaires, c’est le circuit organisé, un périple court et intense, de préférence à l’étran-

ger.

Bien je vous l’accorde, ça fait un peu troupeau mais déjà le simple fait d’être as-

sise et servie à table est un authentique régal, la vaisselle se fait en cuisine sans moi

pendant que je discute avec mes voisins de table en picorant mon dessert.

Le bus nous conduit avec dextérité vers un panel de merveilles historiques et le

guide qui connait son affaire par cœur nous apprend tout ce qu’il y a à savoir. J’adore ça.

Pas de soucis, je ne vais pas faire l’apologie des vieilles églises du sud de l’Espagne, de l’horloge de Prague ou de la majesté de la

pyramide de Khéops. Non j’aimerais raconter les rencontres marrantes, insolites, curieuses que l’on fait dans ce genre de périple. Ainsi

au Portugal, j’ai vu les Bidochon plus vrais qu’en bandes dessinée. Elle chaussée d’escarpins à pompon pour arpenter les rues de Lis-

bonne gémissant de fatigue, lui ombrageux, râleur jusqu’à l’ivresse. Je les ai observés achetant une serpillière à Nazaré, un haut lieu du

surf mais aussi un adorable ancien village de pêcheurs où les boutiques regorgent de poupées traditionnelles et d’objets symboliques, lui

furieux ameutant tout le personnel parce qu’on nous avait servi du bacalao, un délicieux plat portugais composé de morue et de fines

pommes de terre mais qui, dans une assiette, n’avait pas une allure assez chic.

En Croatie, j’entamai une conversation avec une jeune femme douce, simple et bien trop naïve qui avait obéi à l’injonction de ses

sœurs et belles sœurs. Une histoire un peu triste. Elles avaient décidé que ce voyage serait bon pour elle mais la petite famille se retrou-

vait ensemble au moment des repas, laissant la pauvrette seule et désemparée, regrettant de n’être pas restée avec son chat.

Enfin je fis la connaissance d’un couple d’enseignants qui m’expliquèrent que leur fils les avait convertis au végétarisme et qu’ils

avaient totalement adhéré à ce mode de vie pour des raison éthiques évidentes. Toutefois je m’étonnais de les voir dévorer des saucisses

dès le petit déjeuner. C’est que notre fils n’est pas là, m’expliqua ce brave intellectuel, alors nous faisons un petit break, une minuscule

entorse à notre régime. Effectivement tout au long du séjour, je n’arrivais pas à m’empêcher de glisser un œil sur leur assiette et leur

consommation de viande à chaque repas était impressionnante. A mon avis, ils n’étaient pas prêts.

Je me mis également à dos quatre filles qui n’arrêtaient de se plaindre d’avoir à assister à toutes ces visites assommantes de monu-

ments au lieu de faire du shopping. Quand je m’enhardis à leur demander, par simple curiosité, pourquoi elles s’inscrivaient à ce type de

voyage, elles ne me le pardonnèrent pas. On t’a vu acheter une carte postale, me dit l’une d’elles d’un ton accusateur.

Comme je fais toujours un carnet de voyage pour me rappeler des lieux visités j’y note aussi les anecdotes pour les relire quand il ne

me restera plus que des souvenirs. Naturellement j’ai connu aussi des gens charmants et noué des amitiés.

Il faut de l’éphémère et du durable, du léger et des principes. La vie, comme les vacances, c’est une salade composée.

Mireille Perrier

Suite de la page 4

L’homme extirpa de son sac une étrange pipe qu’il remplit de tabac et la tendit à son invité.

Ils fumèrent tous les deux et commencèrent à raconter leurs histoires :

- « Je suis Peboan, l’esprit de l’hiver, dit le vieil homme, je souffle et les ruisseaux s’immobilisent, les eaux gèlent et deviennent aussi dures que la pierre. »

- « Je suis Seegwun, l’esprit du printemps, » lui répondit le jeune homme, « je souffle, alors les fleurs éclosent dans les prés et dans les bois. »

- « Je secoue mes mèches de cheveux » rajoute le vieil homme « et la neige couvre la terre. Les feuilles tombent des arbres et mon souffle les balaye. Les oiseaux s’envolent vers des pays lointains et les animaux se cachent pour se protéger du froid. »

- « Je secoue mes tresses » répondit le jeune homme « et des averses chaudes, de pluie douce, tombent sur la terre. Les fleurs s’épanouissent tandis que l’herbe devient plus épaisse et verte. Ma voix rappelle les oiseaux, ils arrivent, en volant joyeusement, des pays du sud. La chaleur de mon souffle fait couler à nouveau les ruisseaux et les rivières qui entonnent des chants printaniers. La mu-sique emplit les bosquets que je traverse, toute la nature est en joie. »

Pendant qu’ils conversaient, un merveilleux changement se produisit. Le soleil commença à se lever, une douce chaleur enveloppa lentement l’espace. Peboan, l’esprit de l’hiver, devint silencieux, sa tête s’affaissa et la neige, à l’extérieur, fondit.

Seegwun, l’esprit du printemps, devint plus radieux et se leva gaiement.

Le rouge gorge et l’oiseau bleu se mirent alors à chanter et l’odeur des fleurs parfuma l’atmosphère.

La hutte disparut lentement, entraînant Peboan qui s’enfonça dans les flots du ruisseau, c’est ainsi que disparut l’esprit de l’hiver.

Les enfants indiens purent cueillir les premières fleurs délicatement parfumées et s’émerveiller de la beauté du printemps.

Françoise WHIR

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Page 6: Numéro 50 juin 2021

Quand vacances rime avec enfance

Lorsque j’étais enfant, nous ne partions pas en vacances avec mes parents, ils n’en avaient pas les moyens, de plus nous avions la chance d’habiter un joli petit village niché au sud de la Seine-et-Oise*, au nom évocateur de Boissy-la-Rivière.

Mais, il y a un mais…

Chaque été, c’était le rituel, mon grand-père maternel venait me chercher pour m’emmener dans sa Normandie natale.

Première étape, direction Paris par un train de banlieue, puis métro de la gare d’Austerlitz à la gare Saint-Lazare où allait commencer la véritable aventure.

À cette époque pas de TGV, tant s’en faut, mais des trains à vapeur qui cra-chaient leurs fumées dans la campagne.

Qu’ils étaient confortables ces trains dont les banquettes des compartiments étaient en cuir !

Le voyage durant plusieurs heures, il fallait prévoir un petit repas froid. Quel plaisir de découvrir dans le panier pique-nique, en osier, les œufs-durs, les petits sandwiches, les portions de vache qui rit, les fruits et la gourde en plastique remplie d’eau à peine rosie de grenadine !

Notre arrivée, dans le petit village proche de Neufchâtel-en-Bray, était empreinte du bonheur de retrouver ma grand-mère et mes cousins déjà présents, ils nous attendaient avec impatience.

Les bagages déposés, les embrassades et les trépignements de joie à peine terminés, nous nous asseyions autour de la table, dont les pieds reposaient sur des petits ronds en verre, précaution pour ne pas abîmer le linoléum qui recouvrait le sol.

C’était l’heure du goûter, nous étalions sur de grandes tartines, finement tapissées de beurre salé, de la gelée de groseille qui par-fois dégoulinait entre nos doigts, la boisson traditionnelle était, bien évidemment, un grand verre du lait de la ferme voisine.

Tout cela se déroulait dans l’excitation des retrouvailles, savoir que j’allais passer un mois entier avec Catherine et Daniel, mes cousins, me rendait follement heureuse.

Nous partagions une grande chambre tous les trois, avant de nous endormir chacun de nous évoquait quelques anecdotes des étés précédents mais le marchand de sable ne tardait jamais à passer.

Derrière la maison s’étiolait un grand jardin potager, au fond duquel un petit portail ouvrait sur un herbage, où se dressaient un hangar et deux dépendances aux murs en torchis. C’était notre terrain de jeu que nous partagions parfois avec quelques petits copains du village, que nous ne voyions qu’à l’occasion de ces vacances normandes mais que nous avions toujours l’impression de n’avoir jamais quittés.

Le matin, après le petit déjeuner et la toilette, une petite corvée nous attendait, celle des devoirs de vacances, sous la surveillance de notre grand-mère. Plus vite ils étaient faits, plus vite nous pouvions aller nous amuser.

Il y avait aussi ces interminables parties de petits chevaux ou de nain jaune, lorsque le temps ne nous permettait pas d’aller nous ébattre dehors.

Enfin, cerise sur le gâteau, une à deux fois dans le mois nos grands-parents nous emmenaient à Dieppe, pour cette occasion nous prenions un autocar qui desservait les petits villages jusqu’à la station balnéaire. C’était fabuleux pour nous trois qui habitions la ré-gion parisienne.

J’ai le souvenir de cette interminable plage de galets s’étendant des falaises de la Côte d’Albâtre jusqu’à la digue du port.

De l’eau jusqu’à mi-cuisse, une bouée autour de la taille, chaussés de sandales en plastique, nous poussions inlassablement nos petites bichettes à crevettes, persuadés que nous ferions une pêche miraculeuse.

À l’heure du repas, nous nous régalions d’un pique-nique où s’invitait toujours le petit cœur de Neufchâtel, acheté au marché, que ma grand-mère étalait généreusement sur des morceaux de pain.

Avant de monter dans l’autocar du retour, nous nous attardions devant les devantures des magasins de souvenirs où nous rentrions parfois pour acheter la traditionnelle carte postale destinée à nos parents

Le soir de ces journées d’excursion, nous ne rechignions pas à aller au lit, à peine couchés, nous partions au pays des rêves.

Le mois terminé, retour à la maison, avec beaucoup de choses à raconter et de merveilleux souvenirs gravés à jamais au plus pro-fond de ma mémoire.

Françoise Whir

*(Département regroupant, jusqu’en 1968 : la Seine [75], la Seine-et-Marne [77], les Yvelines [78], et tous ceux commençant par le chiffre 9).

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CITATION « Vacances : période ou l’on dépense des centaines de francs pour savoir à quoi ressemble la pluie dans les autres parties du globe. »

Robert ORBEN ”

Page 7: Numéro 50 juin 2021

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Les jardins de DEIDIER

Depuis le 25 mai dernier ce ne sont pas moins de

28 activités qui ont repris en extérieur dans les jardins

du centre de loisirs.

Malgré une météo printanière et un tant soit peu

chaotique et pluvieuse, les usagers ont repris le che-

min de leur centre de loisirs dans une version

« outdoor ».

4 espaces ont été aménagés, afin d’y recevoir les

activités dans un confort somme toute sommaire mais

suffisant au bonheur de nous retrouver… enfin !

Et ce jusqu’au 25 juin 2021.

Ce que voient les Yogis !! italien

Anglais Yoga Une équipe à votre service

Danse en ligne

Chorale

Enfin de retour

Taïso

Venez bouger

Page 8: Numéro 50 juin 2021

TELEX

Vous avez envie de découvrir de nouvelles activités Sportives, Créatives, Artistiques, Céré-brales,

Linguistiques, Culturelles et de Bien être que vous ne pratiquez pas encore au Centre de loisirs Marius DEIDIER ?

Vous souhaitez faire découvrir le centre et ses activités à un(e) ami(e), un(e) voisin(e), un membre de votre famille ?

Pour terminer cette saison à nos côtés en toute convivialité, nous vous proposons

« LA QUINZAINE DEIDIER DECOUVERTES »

du lundi 28 juin au vendredi 9 juillet 2021

de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00

ENTRÉE LIBRE

04 42 83 07 85

En préparation de la prochaine saison, les intervenants de 24 activités vous attendent dans les jardins du centre de loisirs Marius Deidier pour vous initier ou vous renseigner sur leurs ateliers !

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Page 9: Numéro 50 juin 2021

Horizontalement :

1 – Lieux de vacances.

2 – Déesse marine – Fît changer d’itinéraire.

3 – Exécutes – Gras du canard – Lieu d’un ancien bagne.

4 – Oiseau sacré de l’ancienne Egypte – Utilisas le métier.

5 – Taperais sous les effets de la houle – Possèdent.

6 – Attrapé – Devant la licence – Titre décerné sous l’Empire ottoman – Ils servent

sous le drapeau étoilé.

7 – Supprime la chevelure – Négation – Monnaie bulgare.

8 – Plus opérationnel – Surprit – Dieu de l’ancienne Egypte.

9 – Fera comme les baigneurs sur les plages ensoleillées – Prince troyen cher à

Virgile.

10 – Net embrouillé – Usiner à l’intérieur.

11 -- Ennuyai – Il peut être de vérité.

12 – Gymnastique féminine – Saisit la justice.

13 – Période très prisée des vacanciers – Agence spatiale européenne.

– Défunt.

11 – Enduit pour boucher – Mets de Pâques – Symbole chimique de l’étain.

12 – On le fête en début de ce mois – Mille-pattes.

13 – Suivi d’ager, c’est un adolescent – Supprimai du poids.

Verticalement :

1 – Les circuits touristiques en proposent de nombreuses – Petit congé.

2 – Dans le coup – Hantise des départs en vacances – Non-dit.

3 – Nous le sommes plus ou moins bien en fonction du sort – Fleur dont le nom

vient du grec « étoile ».

4 – Ville de Corrèze – Parfume souvent la cuisine méditerranéenne.

5 – Ville du Nigéria ou des Pays-Bas – Souhaiteras vivement.

6 – Être couché – Celui des corps sur les plages en été est une des activités préfé-

rées des vacanciers.

7 – Fin d’infinitif – Argon en laboratoire – Trié à l’envers.

8 – Elles prennent leurs vacances en été.

9 – Vous ferez leur connaissance si vous passez vos vacances à Sfax.

10 – Amérindiens du Colorado – Ventilées.

11 – Roulement bref de tambour – Direction de Bayonne – Il ne permet pas de

s’offrir de luxueuses vacances.

12 – Destination de ceux qui ne veulent pas passer leurs vacances en France –

Objectif.

13 – Qualifie le tourisme des mois d’été – Certains la préfèrent à la campagne et à

la montagne.

Paul DENIZET

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Solution mots-croisés « Les vacances »

Horizontal

1 – villégiatures ; 2 – Ino – déroutât ; 3 – tues – une -Ré ; 4 – ibis – tissas ; 5 – tosserais ; ont ; 6 – eu – es – reis – GI ; 7 – scalpe – ne – lev ; 8 – HS – étonna – Ra ; 9 – rôtira – Enée ; 10 – tne – aléser ; 11 – rasai – sérum ; 12 – GRS – este ; 13 – juillet – ESA.

Vertical

1 – visites – RTT ; 2 – in – bouchon – tu ; 3 – lotis – aster ; 4 – Us-sel – ail ; 5 – Ede – espéras ; 6 – gésir ; étalage ; 7 – ir – Ar ; eirt ; 8 – aoûtiennes ; 9 – tunisiennes – 10 - utes – aérées ; 11 – ra – SO – RSA ; 12 – étranger – but ; 13 – estival – mer.

Un air de campagne...en ville.

La table « spécial balcon» et chaises pliantes constituent le coin repas adapté

à l’espace. Pour apporter un peu de verdure, les murs accueillent des cor-

beilles détournées en jardinières, tandis qu’une couronne végétale, agrémen-

tée de faux lierre, d’une guirlande de LEDS et d’étiquettes tenues à l’aide de

rubans fait office d’éphéméride pour noter les dates des apéros! Sans oublier

le potager urbain qui permet d’avoir des aromatiques à portée de main.

Accrochez sans percer, illuminez sans consommer, cultivez sans dépenser et

surtout installez vous dehors !

AVANT

APRES

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Journal de vacances

La veille : À la maison avec la perspective d’une semaine de va-

cances bien méritée.

– Chéri, si on en profitait pour aller à la montagne ? Ma femme

Chantal m’accueille avec son petit sourire auquel, elle le sait bien, je

ne peux résister.

– À la montagne ? Nous n’avons que quatre jours !

– Ben cela serait sympa d’emmener les enfants voir cette belle ré-

gion. Et puis ce sera du repos pour nous !

– Tu en es sûre. ? Faire 1 150 kilomètres en quatre jours, c’est plutôt fatigant non ? (En plus avec les mômes sur le dos !)

– Mais non, nous profiterons de l’air frais et ce sera amusant de voyager comme au premier temps de notre mariage.

– Aux premiers temps de notre mariage, chérie, nous n’avions pas les enfants.

Belle perspective : 4 jours à courir les routes avec des arrêts toutes les vingt minutes parce que l’un veut faire pipi, l’autre a soif ou

a faim.

– Mais non, maman s’en occupera.

– Ah parce qu’elle viendra ta mère ? Non, non, et non, pas ta mère !

– Oh tu es méchant ! Elle est seule maman et elle s’ennuie, et puis je l’ai déjà appelée et elle est contente de venir !

Le premier jour : Après avoir entassé les trois valises de madame, le panier de victuailles (pour la route au cas où), les bouées, les

ballons et l’attirail de pêche des enfants (on peut se baigner à la montagne, tu sais !), dans le coffre il ne reste plus un centimètre cube

de libre. Les malles de belle maman sont sur la galerie de toit (avec un peu de chance qui sait ? On les perdra en route…). Les enfants,

la grand-mère et son chat (vous n’y pensez pas ! Quatre jours tout seul à la maison, le matou deviendrait neurasthénique !) se serrent à

l’arrière. Contact, le moteur tourne et nous partons.

Premier arrêt à la sortie de la ville un quart d’heure plus tard parce que belle-maman a un petit besoin qu’elle a oublié de satisfaire

avant de partir. À midi, piquenique sur une aire d’autoroute où un bataillon de fourmis nous oblige à une retraite précipitée.

Le soir, arrêt dans un hôtel de fortune bondé où « il ne reste qu’une chambre avec deux lits : on rajoutera deux lits de camp pour les

enfants. » Nous propose aimablement l’amphitryon.

Dîner frugal, mais pas pour le prix, puis dodo.

Deuxième jour : Départ à l’aube. « Nous déjeunerons sur la route ! » décide ma femme. Après, sept arrêts pipi pour les uns et les

autres. (C’est tout de même curieux la nature ! On n’a pas les mêmes envies tous en même temps !) Alors que pour moi et les enfants,

un buisson au bord de la route convient bien. Pour ma femme et belle maman, il faut la commodité de toilettes confortables sur une

aire d’autoroute ou une station-service. J’évite ces dernières où l’inéluctable achat des boissons et des glaces écorne notre budget.

Nous attaquons la montagne avec ses routes étroites et sinueuses. Arrêt inopiné : le petit est malade et a envie de vomir. Il n’a pas

bien digéré les quatre tartines beurrées et confiturées qu’il a avalées au petit déjeuner avec un grand bol de chocolat chaud. Après

avoir restitué son repas à dame nature, on repart. Belle-maman, derrière, trouve le chemin un peu long et ses jambes s’ankylosent. Il

faut l’asseoir devant à côté de moi. Pause déjeuner sur l’herbe près d’un petit ruisseau gazouillant. La petite qui patauge dans l’eau

glisse et tombe. Elle se relève en criant : elle n’apprécie pas l’eau fraîche qui descend des glaciers. Il faut la dévêtir, sortir les valises

du coffre pour du linge de rechange.

On repart. Belle maman, devant, freine du pied dès qu’elle voit s’allumer les feux-stops de la voiture devant. « Vous conduisez trop

vite mon gendre ! »

– Ralentis ! Tu ne vois pas que maman a peur ?

Nous continuons notre chemin à 40 km à l’heure. La route devient interminable. Nous arrivons trop tard à l’auberge où nous devons

nous contenter d’un repas de jambon et charcuterie : l’heure du dîner est passée et le cuisinier est parti. Nous avons tout de même

deux chambres ! Enfin ! Les enfants dormiront dans l’une avec belle-maman et nous dans l’autre. Au bout d’un moment, les enfants

frappent à notre porte : ils ne peuvent pas dormir, car belle-maman ronfle. Nous installons les lits de camp dans la nôtre et les enfants

dedans. Le souvenir de notre lune de miel me revient. J’ai besoin d’un petit câlin.

– Pas maintenant me souffle Chantal, les enfants sont là !

Je me tourne de l’autre côté pour oublier et m’endormir.

Troisième jour : Nous décidons de visiter les curiosités des environs. Des ruines informes qui, nous dit-on, étaient de formidables

châteaux forts peuplés de gentes dames et de chevaliers servants. Moi, je n’y vois que vieilles pierres et herbes sauvages. Nous navi-

guons ainsi de l’un à l’autre en s’extasiant comme il est de convenance. Juste avant la halte de midi, belle-maman s’aperçoit qu’elle a

oublié son sac qui ne la quitte jamais à la dernière station-service où nous nous sommes arrêtés une heure auparavant. Il faut y retour-

ner : 20 kilomètres à l’aller, autant au retour, et nous arrivons à treize heures passées à l’auberge où nous devons dîner. Le restaurant

est plein à craquer et nous sommes forcés de nous séparer sur deux tables. Chantal et belle maman à l’une, les enfants et moi à l’autre

assis sur un banc de fortune. Pas question de se reposer et de faire la sieste, il y a encore trop de choses à voir : Madame donne l’ordre

de repartir. Après vingt minutes de route, on s’aperçoit que le chat n’est pas dans sa cage de voyage. . Suite page 11

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Page 11: Numéro 50 juin 2021

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L'autre moitié de soi de Brit Bennett

éditions Autrement

traduction de Karine Lalechère

« Quatorze ans après la disparition des jumelles Vignes l’une d'elles réapparaît à Mallard, leur ville natale, dans le Sud d'une Amérique fraîchement déségrégationnée. Adolescentes elles avaient fugué main dans la main, décidées à affronter le monde. Pourtant lorsque Désirée refait surface, elle a perdu la trace de sa jumelle depuis bien longtemps : Stella a disparu des années auparavant pour mener à Boston la vie d'une jeune femme Blanche. Mais jusqu'où peut-on renoncer à une partie de soi-même ? »

Cette saga familiale qui couvre trois générations aborde des thèmes très actuels comme la recherche de ses racines, le racisme latent, les différences mais pas seulement de couleur ; ce roman tendre, émou-vant est aussi très réaliste. L'auteure se montre compatissante pour les failles de ses personnages. C'est un grand roman sur la filiation, l'identité, la réalisation de soi et la difficulté de trouver sa place au sein de la société que l'on soit noir ou blanc, transgenre, d'une classe sociale aisée ou pauvre.

Brit Bennett construit son roman sans porter de jugement de valeur sur les choix de vie de ses person-nages. Elle ne se contente pas de raconter les relations familiales difficiles ou l'impact de la ségrégation sur la société américaine ou le parcours des transgenres, elle traite avec délicatesse, dans un style très fluide, de l'identité que l'on a, que l'on se construit, que l'on ac-quiert et que l'on assume ou pas. C'est un roman très addictif, les quelques 500 pages se lisent avec facilité.

C'est pour moi un grand roman : un vrai coup de cœur.

Geneviève GLEIZES

Journal de vacances suite de la page 10

Belle-maman éclate en sanglots, la petite se souvient d’avoir sorti le matou pour lui donner à manger à la dernière halte. Moi, je

dis que finalement un passager de moins cela nous allègera. « Égoïste sans cœur. Tu veux tuer maman ? » Il nous faut retourner

chercher le chat. Nous passons l’auberge au peigne fin et retrouvons le disparu confortablement installé dans la cuisine en train de

dévorer le poulet rôti prévu pour les prochains convives. Le patron nous tend la note : je la trouve un peu salée pour un poulet dont

quelques morceaux sont tout de même encore utilisables. L’évadé remis dans sa cage, on repart. À la halte du soir, coup de chance,

nous pouvons louer deux chambres ! Les petits ne veulent plus dormir avec la grand-mère, ils élisent définitivement domicile dans

la chambre des parents.

Quatrième jour : À la perspective du retour, mon humeur se met au beau fixe à contrario de celle des autres membres de l’expé-

dition qui voient arriver la fin des vacances. « Allons, il y a encore beaucoup à voir ! » tente de rassurer Chantal.

On visite encore quelques lieux historiques, mais le cœur n’y est plus. Halte méridienne dans un restaurant d’autoroute où l’on

est obligé de crier pour couvrir la musique d’ambiance tonitruante. À voir la note finale, je suis sûr que le patron a une Ferrari ga-rée sur son parking.

Dernière ligne droite. Je chantonne du plaisir de retrouver les paysages familiers, mais aussi pour couvrir les ronflements de

Belle-maman qui s’est assoupie sur son fauteuil. Derrière, c’est un silence maussade qui règne tandis que le chat fait sa sieste après avoir ingurgité assez de croquettes à s’enfler le ventre. Je profite de l’assoupissement général pour brûler certaines étapes prévues et nous arrivons enfin à la maison. Je pense avec mélancolie à demain où je retrouverai mon bureau et les collègues qui ne manque-

ront pas de me raconter leurs belles vacances.

Idées :France DAUBAIL

Rédaction Clément SAEZ

Page 12: Numéro 50 juin 2021

Dans cette rubrique, les aventures de Mirka et de Saox se poursuivent, toujours plus rocambolesques.

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Sa majesté le XIXème

Confinement oblige, Saox est resté dans sa bulle, jour et nuit au lieu de partir en vacances. Même notre employeur, le Petit Ma-

rius, qui avait désespérément besoin de son meilleur reporter, n’a rien obtenu de lui que des grommellements excédés. Enfin, un

beau matin, le tournevis derrière l’oreille, le sourire en banane, il est revenu exultant. J’ai ajouté une fonction à la bulle, m’a-t-il

annoncé, nous allons pouvoir explorer l’infiniment petit ! Je l’ai suivi terrorisée, mais plutôt mourir que de l’admettre, et à travers

le hublot, on a vu le monde s’agrandir. La petite herbe est devenue baobab, le puceron mammouth. Quand nous sommes retrouvés

chez les virus, Saox m’a dit : je crois que tu as un faible pour les méchants, après, moi j’irai interviewer nos braves petits soldats.

Trop tard pour reculer. Devant moi je vois un château fortifié Je m’en approche et m’adresse à un truc noir et blanc frétillant

des antennes, peut-être un majordome.

- J’aimerais parler au seigneur des lieux. Mais tous les volets sont fermés. Peut-être est-il malade ? demandais-je avec une

lueur d’espoir.

- Que nenni ! il vient juste de se faire couronner et il pète la forme. Simplement il n’aime pas les courants d’air. Entrez.

Sur un trône fait de boîtes de paracétamol joliment décorées et de kleenex multicolores, il m’accueille chaleureusement.

- Bonjour Madame Mirka. Vous avez devant vous le grand Covid XIX en personne. N’ayez crainte, je ne vais pas vous manger.

Vous savez, habituellement je me contente de me nicher dans le nid douillet de vos poumons, pour assurer ma lignée, bien sûr mais

aussi pour recréer des liens entre les hommes.

- Comment ça ? Eternuai-je, persuadée que ma dernière heure était venue.

- No problemo. Grâce à moi, les lois sanitaires deviennent internationales. Un consensus se dessine sur toute la planète, une

solidarité nouvelle chez les humains. Le port du voile pour les femmes, un symbole inégalitaire, résolu. Tous pareils dans leur

cache-narines. Les beaux, les moches, hop à vos masques ! Fini le règne du blingbling, allez ! en pantoufles, survet, et à la maison.

Et en plus je suis contre l’alcool ! Vraiment je suis parfait.

Il agite les tentacules roses qui couvrent son corps arrondi. Ses cousins autour de lui, un Anglais en train siroter son thé, un

Brésilien qui danse la samba, un Indien dans la position du lotus jouant de la flute devant un électron libre et bien d’autres, en font

autant en éclatant de rire. Heureusement le clackson de la bulle m’appelle. Je m’incline devant ses majestés hilares et, file à toute

allure rejoindre Saox.

– Mirka, nous avons interrogé les envahisseurs, voyons maintenant les défenseurs.

Derrière les deux contreforts formés par la rate et le pancréas, dans une dépression, toute une armée est là en embuscade. Ils

sont nombreux assemblés en différents régiments aux uniformes chamarrés. Sur une estrade, une dizaine d’entre eux discutent à

grands gestes. Nous tentons de nous en approcher mais la garde nous barre le passage.

– Qui sont ces gens demande Saox ?

– Ce sont les Généraux qui décident de la tactique à utiliser contre l’envahisseur. Le petit s’appelle Napoléon, le grand maigre

César, celui qui est bronzé porte le nom d’Hannibal et celui qui est en retrait, à qui il manque un pseudopode c’est Nelson.

– Vous êtes nombreux avec des uniformes très différents !

–Ben oui. Ici vous voyez les régiments des neutrophiles en uniformes clairs, sur la droite il y a les éosinophiles avec leurs ar-

mures orangées, ils sont groupés en compagnies légères, au fond ce sont les basophiles très rapides et dangereux comme qui dirait

la cavalerie, puis à gauche les lymphocytes qui sont des troupes d’assaut et cette petite cohorte en gris bleu : les monocytes, des

soldats d’élites, des mercenaires très aguerris. Il vaut mieux éviter leur proximité.

Un appel aigre de trompe fait vibrer l’espace, suivi d’un charivari bruyant de troupes en marche qui chantent des hymnes guer-

riers.

– Ça y est, on part en campagne, nous dit notre mentor. Il vaut mieux que vous vous retiriez, ça va barder !