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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ AVRIL > JUIN 2011 Frederik Deberdt, Magifique photo Olivier Houeix PAGE 3 PAGE 4 PAGE 6 PAGE 10 PAGE 12 PAGE 14 PAGE 15 PAGE 16 ÉDITO ACTUALITÉ LA PRESSE EN PARLE DANSE À BIARRITZ #45 PROJET CARE SENSIBILISATION EN BREF CALENDRIER

Numéro 50 - Avril/Juin 2011

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Malandain Ballet Biarritz ©YOCOM

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ÉDITO

ACTUALITÉ

LA PRESSE EN PARLE

DANSE À BIARRITZ #45

PROJET CARE

SENSIBILISATION

EN BREF

CALENDRIER

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n’est pas un art sans mémoire, mais à force de mourir à l’instant même où elle paraît, elle est oublieuse. C’est pour vaincre cette offense du temps et faire la promotion de nos activités que Numéro, la revue d’information du CCN fut lancée en mars 1999. Une revue sans dîner au champagne, sans plume et strass, qui emprunta tout de même son titre au music-hall, car pour devenir un artiste de mérite, n’est-il pas indispensable de faire son numéro ? Naturellement, mieux vaut pour cela « être cabot à la naissance, cabot dès qu’on marche et qu’on parle » aurait dit Maupassant (1). Mais sans doute ce trait peut-il s’acquérir puisque voici la cinquantième livraison de cette publication.

Dans la réalisation de cet exercice, le plus laborieux aura été de tenir assidûment cette page éditoriale. Ce n’est pas qu’ayant rien à dire, je tienne absolument à le faire savoir, c’est juste qu’il est parfois difficile de ne s’en tenir qu’à la danse et de ne pas réagir aux actualités. En revanche, même si les recherches utiles aux articles reconstituant le passé dansant de Biarritz me prennent du temps, ces écrits vains m’auront révélé le goût des rencontres entre l’histoire, le chausson et la plume.

A ce titre, c’est au danseur et pédagogue Alexandre Volinine qu’est consacrée cette fois la chronique en question. Simplement parce que Claudie Jacquelin, fondatrice du Concours Volinine qui prima en 1984 ma première chorégraphie et Boris Traïline, l’un de nos agents artistiques, m’ont récemment offert des documents le concernant. En son temps, Volinine enseigna à Biarritz, mais surtout le Prix attaché à son nom m’encouragea à devenir chorégraphe, puis à créer la Compagnie Temps Présent. C’était en 1986. Autrement dit, ce cinquantième Numéro marque également vingt-cinq ans de carrière. Ayant d’autres chats à fouetter, nous ne reviendrons pas sur cette histoire faite de hauts et de bas. Mais signalons qu’un ouvrage sur ce sujet est sorti le 24 mars en Russie. Il est signé d’Oleg Petrov, historien et critique de danse.

Sorte de trompette de la renommée, les extraits de presse, associés aux images d’Olivier Houeix et d’autres photographes invités, instruisent régulièrement de nos faits et gestes. Vu que nous ne dansons pas incognito l’intérêt est bien de le faire savoir. Ainsi après trois représentations de Magifique données en février à guichet fermé au Théâtre National de Chaillot, le même spectacle réunissant 10.000 personnes a été présenté à Biarritz, San Sebastián, Bilbao et Pampelune avec l’Orquesta Sinfónica de Euskadi sous la baguette d’Eduardo Portal. Après quoi, la troupe dansa Carmen et l’Amour Sorcier au festival Casals de Puerto-Rico accompagné par l’Orquesta Sinfónica de Puerto-Rico conduit par Maximiano Valdés. Il est exaltant de se produire avec un grand orchestre, et par chance cette alliance va être amenée à se renouveler. En effet, à l’initiative de Fayçal Karoui, directeur musical de l’Orchestre de Pau Pays de Béarn, mais aussi du New-York City Ballet, le compositeur Guillaume Connesson termine actuellement la partition de Lucifer qui sera créé au Zénith de Pau les 24 et 25 Juin en co-réalisation avec Espaces Pluriels Scène conventionnée danse-théâtre Pau / Béarn. Pour l’heure, les couleurs, les rythmes ne sont qu’une page blanche où les pas du « porteur de lumière » vont devoir s’inscrire. Considérant le planning, nous aurons trois semaines pour le faire. C’est sans doute cela être un artiste de mérite.

Enfin après la page consacrée aux actions de sensibilisation et autres, la rubrique « en bref » énumère les évènements, petits ou grands, qui marquent le quotidien du CCN. Nous retiendrons ici les adieux à la scène de Giuseppe Chiavaro, qui après avoir été durant dix-sept ans un interprète emblématique, devient répétiteur à l’âge de trente-sept ans. Encore loin de l’âge où Cécile Sorel, au pied de l’escalier du Casino de Paris, demandait : « L’ai-je bien descendu ? » Mais comme la danse est oublieuse, écrivons-le dès à présent : Oui, il l’a bien défendue !

n Thierry Malandain, mars 2011

(1) Guy de Maupassant, Chroniques, 6 novembre 1882

EDITO

La danse

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ACTUALITÉ

Roméo etJulietteà BiarritzLe Malandain Ballet Biarritz se produira avec Roméo et Juliette à la Gare du Midi, les jeudi 5 et vendredi 6 mai à 14h30 lors de représentations scolaires organisées par Biarritz Culture, mais aussi le vendredi 6 mai à 20h30 pour une représentation tout public.

chorégraphiechorégraphie Thierry Malandainmusiquemusique Hector Berliozcostumescostumes Jorge Gallardodirection de la production, direction de la production, conception lumièreconception lumière Jean-Claude Asquié

Le Messie à BiarritzA l’invitation du Malandain Ballet Biarritz, les trente danseurs du Ballet de l’Opéra national de Bordeaux que dirige Charles Judes et l’Orchestre Régional Bayonne Côte Basque et son chœur conduits par Philippe Forget se produiront le mardi 7 juin à 20h30 à la Gare du Midi dans Le Messie de Georg Friedrich Haendel chorégraphié par Mauricio Wainrot.

Spectacles nouvelle formule6 mai + 7 juinFormule Duo20 euros la placeTarifs hors Formule Duo8 à 32 euros

Billetterie

Office de Tourisme de BiarritzJavalquinto, Square d’Ixelles64200 BiarritzRéservations tous les jourstél. 05 59 22 44 66www.biarritz.fr

Ticketnet / Virgin – Leclerctél. 0 892 390 100 (0,34€/min)www.ticketnet.fr

France Billet / Fnac-Carrefour-Géanttél. 0 892 683 622 (0,34€/min)www.fnac.com

Informations

Malandain Ballet Biarritztél. 05 59 24 67 19

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Giuseppe Chiavaro et Silvia Magalhaes, Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

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ACTUALITÉ

Roméo etJulietteà BiarritzLe Malandain Ballet Biarritz se produira avec Roméo et Juliette à la Gare du Midi, les jeudi 5 et vendredi 6 mai à 14h30 lors de représentations scolaires organisées par Biarritz Culture, mais aussi le vendredi 6 mai à 20h30 pour une représentation tout public.

chorégraphiechorégraphie Thierry Malandainmusiquemusique Hector Berliozcostumescostumes Jorge Gallardodirection de la production, direction de la production, conception lumièreconception lumière Jean-Claude Asquié

Le Messie à BiarritzA l’invitation du Malandain Ballet Biarritz, les trente danseurs du Ballet de l’Opéra national de Bordeaux que dirige Charles Judes et l’Orchestre Régional Bayonne Côte Basque et son chœur conduits par Philippe Forget se produiront le mardi 7 juin à 20h30 à la Gare du Midi dans Le Messie de Georg Friedrich Haendel chorégraphié par Mauricio Wainrot.

Spectacles nouvelle formule6 mai + 7 juinFormule Duo20 euros la placeTarifs hors Formule Duo8 à 32 euros

Billetterie

Office de Tourisme de BiarritzJavalquinto, Square d’Ixelles64200 BiarritzRéservations tous les jourstél. 05 59 22 44 66www.biarritz.fr

Ticketnet / Virgin – Leclerctél. 0 892 390 100 (0,34€/min)www.ticketnet.fr

France Billet / Fnac-Carrefour-Géanttél. 0 892 683 622 (0,34€/min)www.fnac.com

Informations

Malandain Ballet Biarritztél. 05 59 24 67 19

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Giuseppe Chiavaro et Silvia Magalhaes, Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

Lucifer à PauAssocié à L’Amour Sorcier (2008) et une reprise de Boléro (2001), le Malandain Ballet Biarritz créera, les 24 et 25 juin 2011 au Zénith de Pau et le 11 septembre au festival Le Temps d’Aimer la Danse à Biarritz, Lucifer un ballet de Guillaume Connesson sur un argument du compositeur. A cette occasion, l’Orchestre de Pau Pays de Béarn sera dirigé par Fayçal Karoui.

chorégraphie Thierry Malandainmusique et argument Guillaume Connessondécor et costumes Jorge Gallardodirection de la production, conception lumière Jean-Claude Asquiéréalisation costumes Véronique Murat

Guillaume Connesson

Guillaume Connesson a étudié le pia-no, l’histoire de la musique, l’analyse et la direction de chœur au Conserva-toire National de Région de Boulogne-Billancourt, ainsi que l’orchestration au Conservatoire National de Paris. Paral-lèlement à ses études, il a pris conseil auprès de Marcel Landowski. Il est ac-tuellement professeur d’orchestration au Conservatoire National de Région d’Aubervilliers.

En 1998, il obtient le prix Cardin de l’Institut de France pour Supernova et en 1999 le prix Nadia et Lili Boulanger. En 2000 il obtient le prix de la SACEM, en 2001 une bourse de la Fondation Natexis et en 2006 le Grand Prix Lycéen des Compositeurs.

Il est joué régulièrement par les plus grands orchestres anglais et américains (Philadelphia Orchestra, BBC Symphony Orchestra,National Symphony Orches-tra, Cincinnati Symphony Orchestra, Houston Symphony Orchestra...).Des commandes ont été à l’origine de la plupart de ses œuvres, comme Super-nova (Orchestre Philharmonique de Montpellier, 1997), Athanor (Chœur et Orchestre National de France 2004) ou récemment Une Lueur dans l’Age sombre (Royal Scottish National Or-chestra, 2005) et Aleph (Miami New World Symphony Orchestra, Toronto Symphony Orchestra, Royal Scottish National orchestra) n

CoproductionOrchestre de Pau Pays de Béarn, Espaces Pluriels Scène conventionnée danse-théâtre Pau / Béarn, Festival Le Temps d’Aimer la Danse Biarritz

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CRÉATION

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Magifique au Théâtre National de Chaillot

Retour sur l’enfance

I l était une fois … des contes qui nous charmèrent et nous firent peur, des

ballets d’une perfection irréelle et une musique qui leur insufflait une double vie, il était une fois Tchaïkovski, ses drames et ses malices, il était une fois Petipa et ses tableaux scéniques qui ont franchi les siècles, il était une fois, enfin, Thierry Malandain, c’est-à-dire un créateur avec ses affres hors normes, mais aussi un humain trop humain, comme vous et moi, qui se retrempe dans tout cet amalgame d’émotions croisées. Il en sort un bien étrange ballet, l’un des plus personnels et les plus profonds de Malandain, même si tout à l’air de se passer dans une cour d’école, la joie des jeux d’enfants se cognant à des réminiscences sombres, que le chorégraphe a le bon goût de faire affleurer avec délicatesse et pudeur, par bouffées, comme à son ordinaire.

Pour Malandain, étiqueté néo-classique alors qu’il est tout simplement respectueux d’ une certaine esthétique de l’harmonie, tout en dirigeant les corps avec des pulsions qui ne sont guère académiques, ce Magifique, qui reprend un de ses mots d’enfant, regroupe les suites tirées des trois grands ballets de Tchaïkovski : il les déroule sur fond de barres et de miroirs, à la fois ceux de l’âme et ceux où se forge le travail du danseur, courant après lui – même devant ce double qui ne le flatte guère. On est donc d’emblée dans un univers fruité, lyrique, pétillant ou dramatique suivant les tonalités des ballets, sans véritable argument, et le chorégraphe y injecte une sorte de précipité de citations – l’esquisse de défilé du corps de ballet, à l’Opéra, ou le pas des Quatre petits cygnes, parodie cocasse et bon enfant de cette célèbre séquence à la fois touchante et un peu ridicule dans sa fragilité.

Tout se passe entre le conteur et lui-même, du danseur juvénile qui l’incarne dans ses pulsions les plus enfantines au danseur mature qui se cogne à ces souvenirs. Et, tout au long, s’égrènent, entre deux moment de pure joie, des séquences finement poétiques, ainsi celle où évolue une silhouette féminine emmaillotée, dont seule l’âme peut danser. Certes, Malandain y a ainsi rendu hommage au drame familial vécu autour de sa sœur, paralysée dès l’enfance, mais on peut aussi y lire un parallèle avec la Belle au Bois dormant, prisonnière d’un maléfice. Malandain avoue n’y avoir pas pensé, mais là est le secret des œuvres riches. Elles racontent plus de choses que leur créateur n’a voulu en mettre. Elles prennent leur vol. Et le Ballet de Biarritz y aide bien, avec ses nouvelles

recrues, toutes de fraîcheur, et son solide contingent de fidèles, qui nagent avec bonheur dans le style ambivalent du chorégraphe et aident à l’éclaircir. On regrette simplement le départ précoce de Giuseppe Chiavaro, qui, à trente-huit ans, va guider la troupe comme maître de ballet alors qu’il en était encore le phare, ainsi que celui prochain, de la magnifique Magali Praud, qui a tant donné à cet art difficile. Tous ont brûlé les planches et les brûlent encore, en symbiose avec un public parisien qui leur a fait un triomphe.

n Concertclassic.com, Jacqueline Thuilleux, 9 février 2011

Le Lac remonté

L e même soir où sortait sur les écrans des salles obscures le calamiteux

Black Swan de Darren Aronofsky, Thierry Malandain présentait au Théâtre national de Chaillot Magifique (Tchaïkovski suites), sa chorégraphie réalisée en 2009 à Saint-Étienne sur un montage de musiques de Tchaïkovski. Belle réussite et grand succès public. Il est malheureusement trop rare que le travail du chorégraphe Thierry Malandain, directeur du Ballet Biarritz, ait les honneurs des scènes parisiennes pour que l’on ne se réjouisse pas de la reprise de cette pièce réalisée en 2009 à Saint-Étienne. L’ancien danseur de l’Opéra de Paris y exprime son amour nostalgique pour les ballets romantiques de Tchaïkovski dans un décor minimaliste de Jorge Gallardo où l’on reconnaît les basics de la scénographie de Malandain : miroirs, barre, grands coffres qui peuvent se combiner pour donner des surfaces planes ou s’horizontaliser pour figurer des murs.

La musique des trois suites de Tchaïkovski sur ses trois grands ballets, Casse-Noisette, la Belle au bois dormant et le Lac des cygnes est parmi les plus magiques pour danser, créant une atmosphère de rêve, pour exprimer la nostalgie des ballets romantiques. Avec ses clins d’œil à la culture chorégraphique classico-romantique, ses costumes, simples collants ou justaucorps brodés et une volonté de tenir l’œil en éveil dans un univers totalement plaisant, ce Magifique (qui génère la magie) peut être vu à plusieurs niveaux de lecture, du plus distrayant au plus cultivé avec des références aux grandes chorégraphies de ces ballets de Marius Petipa. Si la Belle au bois dormant s’y fait plus discrète, Casse-Noisette, dont Malandain avait signé une très belle LA

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A l’invitation de Dominique Hervieu, directrice du Théâtre National de Chaillot, Magifique a été présenté sur la scène de la salle Jean Vilar les 9, 10 et 11 février 2011.

Parallèlement, une « Gigabarre » fut proposée avant chaque représentation.

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Magifique au Théâtre National de Chaillot

Retour sur l’enfance

I l était une fois … des contes qui nous charmèrent et nous firent peur, des

ballets d’une perfection irréelle et une musique qui leur insufflait une double vie, il était une fois Tchaïkovski, ses drames et ses malices, il était une fois Petipa et ses tableaux scéniques qui ont franchi les siècles, il était une fois, enfin, Thierry Malandain, c’est-à-dire un créateur avec ses affres hors normes, mais aussi un humain trop humain, comme vous et moi, qui se retrempe dans tout cet amalgame d’émotions croisées. Il en sort un bien étrange ballet, l’un des plus personnels et les plus profonds de Malandain, même si tout à l’air de se passer dans une cour d’école, la joie des jeux d’enfants se cognant à des réminiscences sombres, que le chorégraphe a le bon goût de faire affleurer avec délicatesse et pudeur, par bouffées, comme à son ordinaire.

Pour Malandain, étiqueté néo-classique alors qu’il est tout simplement respectueux d’ une certaine esthétique de l’harmonie, tout en dirigeant les corps avec des pulsions qui ne sont guère académiques, ce Magifique, qui reprend un de ses mots d’enfant, regroupe les suites tirées des trois grands ballets de Tchaïkovski : il les déroule sur fond de barres et de miroirs, à la fois ceux de l’âme et ceux où se forge le travail du danseur, courant après lui – même devant ce double qui ne le flatte guère. On est donc d’emblée dans un univers fruité, lyrique, pétillant ou dramatique suivant les tonalités des ballets, sans véritable argument, et le chorégraphe y injecte une sorte de précipité de citations – l’esquisse de défilé du corps de ballet, à l’Opéra, ou le pas des Quatre petits cygnes, parodie cocasse et bon enfant de cette célèbre séquence à la fois touchante et un peu ridicule dans sa fragilité.

Tout se passe entre le conteur et lui-même, du danseur juvénile qui l’incarne dans ses pulsions les plus enfantines au danseur mature qui se cogne à ces souvenirs. Et, tout au long, s’égrènent, entre deux moment de pure joie, des séquences finement poétiques, ainsi celle où évolue une silhouette féminine emmaillotée, dont seule l’âme peut danser. Certes, Malandain y a ainsi rendu hommage au drame familial vécu autour de sa sœur, paralysée dès l’enfance, mais on peut aussi y lire un parallèle avec la Belle au Bois dormant, prisonnière d’un maléfice. Malandain avoue n’y avoir pas pensé, mais là est le secret des œuvres riches. Elles racontent plus de choses que leur créateur n’a voulu en mettre. Elles prennent leur vol. Et le Ballet de Biarritz y aide bien, avec ses nouvelles

recrues, toutes de fraîcheur, et son solide contingent de fidèles, qui nagent avec bonheur dans le style ambivalent du chorégraphe et aident à l’éclaircir. On regrette simplement le départ précoce de Giuseppe Chiavaro, qui, à trente-huit ans, va guider la troupe comme maître de ballet alors qu’il en était encore le phare, ainsi que celui prochain, de la magnifique Magali Praud, qui a tant donné à cet art difficile. Tous ont brûlé les planches et les brûlent encore, en symbiose avec un public parisien qui leur a fait un triomphe.

n Concertclassic.com, Jacqueline Thuilleux, 9 février 2011

Le Lac remonté

L e même soir où sortait sur les écrans des salles obscures le calamiteux

Black Swan de Darren Aronofsky, Thierry Malandain présentait au Théâtre national de Chaillot Magifique (Tchaïkovski suites), sa chorégraphie réalisée en 2009 à Saint-Étienne sur un montage de musiques de Tchaïkovski. Belle réussite et grand succès public. Il est malheureusement trop rare que le travail du chorégraphe Thierry Malandain, directeur du Ballet Biarritz, ait les honneurs des scènes parisiennes pour que l’on ne se réjouisse pas de la reprise de cette pièce réalisée en 2009 à Saint-Étienne. L’ancien danseur de l’Opéra de Paris y exprime son amour nostalgique pour les ballets romantiques de Tchaïkovski dans un décor minimaliste de Jorge Gallardo où l’on reconnaît les basics de la scénographie de Malandain : miroirs, barre, grands coffres qui peuvent se combiner pour donner des surfaces planes ou s’horizontaliser pour figurer des murs.

La musique des trois suites de Tchaïkovski sur ses trois grands ballets, Casse-Noisette, la Belle au bois dormant et le Lac des cygnes est parmi les plus magiques pour danser, créant une atmosphère de rêve, pour exprimer la nostalgie des ballets romantiques. Avec ses clins d’œil à la culture chorégraphique classico-romantique, ses costumes, simples collants ou justaucorps brodés et une volonté de tenir l’œil en éveil dans un univers totalement plaisant, ce Magifique (qui génère la magie) peut être vu à plusieurs niveaux de lecture, du plus distrayant au plus cultivé avec des références aux grandes chorégraphies de ces ballets de Marius Petipa. Si la Belle au bois dormant s’y fait plus discrète, Casse-Noisette, dont Malandain avait signé une très belle LA

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A l’invitation de Dominique Hervieu, directrice du Théâtre National de Chaillot, Magifique a été présenté sur la scène de la salle Jean Vilar les 9, 10 et 11 février 2011.

Parallèlement, une « Gigabarre » fut proposée avant chaque représentation.

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chorégraphie, y est plus présent avec ses grandes valses et son pas de deux. Mais c’est le Lac qui se taille la part du cygne avec un montage démontage astucieux des scènes clés du roi des ballets. Les danseurs du Malandain Ballet Biarritz, avec leurs morphologies très tranchées, s’en donnent à cœur joie dans cette succession de scènes qui s’enchaînent sans temps mort pendant quatre-vingts minutes. Arnaud Mahouy et Frederik Deberdt en sont les pivots dans les scènes les plus marquantes. Merci à Chaillot pour cette invitation. La tournée du superbe Roméo et Juliette que Thierry Malandain a monté l’été dernier pour sa compagnie au Festival de Vérone y passera-t-elle lors de la prochaine saison ?

n Altamusica, Olivier Brunel, 16 février 2011

Que du bonheur !

« M agifique », c’est le mot qui venait à la bouche de Thierry

Malandain lorsque, tout gosse, il laissait éclater sa joie après avoir goûté une œuvre qui l’avait particulièrement séduit ! Mais si ce mot était pour l’enfant une contraction déformée de magnifique, il contenait aussi le mot « magique ». Or, dans cette nouvelle création construite sur les suites tirées de trois des plus célèbres ballets de Tchaïkovski, tout n’est que magie et émerveillement. Il faut dire que ce qui caractérise le style de ce chorégraphe, outre le fait que son langage soit exclusivement tourné vers le classique, – et c’est bien rare de nos jours – c’est son exceptionnelle musicalité doublée d’une inventivité et d’un humour (un tantinet anglais) étonnants. En outre, interviennent dans son œuvre deux autres éléments déterminants : l’esthétisme et la sobriété. Thierry en effet ne laisse rien au hasard et, s’il n’y a pas d’effet « choc » dans ses pièces, elles semblent couler naturellement comme un long fleuve tranquille jusqu’à leur dénouement en ayant transporté le spectateur sur un petit nuage, hors de la réalité de son temps. Et c’est en cela que réside sa magie. Pourtant, bien que s’étant inspiré des thèmes musicaux de La Belle au bois dormant, du Casse-Noisette et du Lac des cygnes, Thierry n’a pas cherché à raconter une histoire, si ce n’est peut-être son histoire. Le début de l’œuvre en effet se situe dans une salle de danse, avec ses barres et ses miroirs lesquels, soit dit en passant, provoquent un effet de dédoublement et de démultiplication graphiquement des plus heureux. On pourra y voir tout

le travail et les difficultés inhérentes à l’apprentissage de cet art mais y transparaissent davantage l’insouciance de la jeunesse et la légèreté aérienne, apanage de cet art. L’œuvre est ainsi parsemée d’allusions à l’enfance et à la vie du chorégraphe mais aussi de clins d’œil pleins de gaieté, de verve et d’humour aux chorégraphies réalisées sur ces grandes œuvres du répertoire. Ainsi en est-il du célèbre pas de quatre des petits cygnes de la version de Petipa, morceau de bravoure et de précision transformé pour la circonstance en pas de quatre masculin dansé … la tête en bas et les pieds en l’air ! Comme nombre d’artistes, Thierry Malandain a gardé en lui quelques miettes de son âme d’enfant, bribes qui se maintiennent ou rejaillissent constamment à la surface et qui émaillent ses ballets, donnant parfois faussement l’impression d’insouciance et de jeu permanent. Bien au contraire, les vicissitudes de la vie, bien que sous-jacentes, sont toujours présentes, le chorégraphe ayant au fil du temps acquis une maturité lui permettant d’aborder avec sérénité les grands thèmes sociaux de notre histoire comme celui de l’enfermement ou de la révolte. A ce titre également un émouvant passage chargé d’une très grande symbolique à la fin de l’Adage à la rose, celui où deux des danseurs se rejoignent et tombent littéralement dans les bras l’un de l’autre, après avoir parcouru la distance qui les séparait, debouts en équilibre sur la barre. Bref une pièce débordante de vie et d’espérance, servie par des danseurs d’un engagement, d’un dynamisme et d’une technicité à vous couper le souffle. L’œuvre une fois arrivée à son terme repartira en marche arrière, démontrant, si besoin l’était encore, que la vie n’est finalement qu’un éternel recommencement.

Il est regrettable que ce fort beau ballet n’ait pu être programmé en région parisienne que pour trois représentations, ce qui eut permis aux adeptes de la danse classique - et ils sont encore nombreux - d’assouvir leur souhait d’assister à des prix abordables à un art désormais élitiste auquel bien peu aujourd’hui ont accès. n Critiphotodanse, Jean-Marie Gourreau, 11 février 2011

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chorégraphie, y est plus présent avec ses grandes valses et son pas de deux. Mais c’est le Lac qui se taille la part du cygne avec un montage démontage astucieux des scènes clés du roi des ballets. Les danseurs du Malandain Ballet Biarritz, avec leurs morphologies très tranchées, s’en donnent à cœur joie dans cette succession de scènes qui s’enchaînent sans temps mort pendant quatre-vingts minutes. Arnaud Mahouy et Frederik Deberdt en sont les pivots dans les scènes les plus marquantes. Merci à Chaillot pour cette invitation. La tournée du superbe Roméo et Juliette que Thierry Malandain a monté l’été dernier pour sa compagnie au Festival de Vérone y passera-t-elle lors de la prochaine saison ?

n Altamusica, Olivier Brunel, 16 février 2011

Que du bonheur !

« M agifique », c’est le mot qui venait à la bouche de Thierry

Malandain lorsque, tout gosse, il laissait éclater sa joie après avoir goûté une œuvre qui l’avait particulièrement séduit ! Mais si ce mot était pour l’enfant une contraction déformée de magnifique, il contenait aussi le mot « magique ». Or, dans cette nouvelle création construite sur les suites tirées de trois des plus célèbres ballets de Tchaïkovski, tout n’est que magie et émerveillement. Il faut dire que ce qui caractérise le style de ce chorégraphe, outre le fait que son langage soit exclusivement tourné vers le classique, – et c’est bien rare de nos jours – c’est son exceptionnelle musicalité doublée d’une inventivité et d’un humour (un tantinet anglais) étonnants. En outre, interviennent dans son œuvre deux autres éléments déterminants : l’esthétisme et la sobriété. Thierry en effet ne laisse rien au hasard et, s’il n’y a pas d’effet « choc » dans ses pièces, elles semblent couler naturellement comme un long fleuve tranquille jusqu’à leur dénouement en ayant transporté le spectateur sur un petit nuage, hors de la réalité de son temps. Et c’est en cela que réside sa magie. Pourtant, bien que s’étant inspiré des thèmes musicaux de La Belle au bois dormant, du Casse-Noisette et du Lac des cygnes, Thierry n’a pas cherché à raconter une histoire, si ce n’est peut-être son histoire. Le début de l’œuvre en effet se situe dans une salle de danse, avec ses barres et ses miroirs lesquels, soit dit en passant, provoquent un effet de dédoublement et de démultiplication graphiquement des plus heureux. On pourra y voir tout

le travail et les difficultés inhérentes à l’apprentissage de cet art mais y transparaissent davantage l’insouciance de la jeunesse et la légèreté aérienne, apanage de cet art. L’œuvre est ainsi parsemée d’allusions à l’enfance et à la vie du chorégraphe mais aussi de clins d’œil pleins de gaieté, de verve et d’humour aux chorégraphies réalisées sur ces grandes œuvres du répertoire. Ainsi en est-il du célèbre pas de quatre des petits cygnes de la version de Petipa, morceau de bravoure et de précision transformé pour la circonstance en pas de quatre masculin dansé … la tête en bas et les pieds en l’air ! Comme nombre d’artistes, Thierry Malandain a gardé en lui quelques miettes de son âme d’enfant, bribes qui se maintiennent ou rejaillissent constamment à la surface et qui émaillent ses ballets, donnant parfois faussement l’impression d’insouciance et de jeu permanent. Bien au contraire, les vicissitudes de la vie, bien que sous-jacentes, sont toujours présentes, le chorégraphe ayant au fil du temps acquis une maturité lui permettant d’aborder avec sérénité les grands thèmes sociaux de notre histoire comme celui de l’enfermement ou de la révolte. A ce titre également un émouvant passage chargé d’une très grande symbolique à la fin de l’Adage à la rose, celui où deux des danseurs se rejoignent et tombent littéralement dans les bras l’un de l’autre, après avoir parcouru la distance qui les séparait, debouts en équilibre sur la barre. Bref une pièce débordante de vie et d’espérance, servie par des danseurs d’un engagement, d’un dynamisme et d’une technicité à vous couper le souffle. L’œuvre une fois arrivée à son terme repartira en marche arrière, démontrant, si besoin l’était encore, que la vie n’est finalement qu’un éternel recommencement.

Il est regrettable que ce fort beau ballet n’ait pu être programmé en région parisienne que pour trois représentations, ce qui eut permis aux adeptes de la danse classique - et ils sont encore nombreux - d’assouvir leur souhait d’assister à des prix abordables à un art désormais élitiste auquel bien peu aujourd’hui ont accès. n Critiphotodanse, Jean-Marie Gourreau, 11 février 2011

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Magifique à San Sebastián, Pamplona & Bilbao

Après une générale publique à la Gare du Midi de Biarritz le 16 février, le Malandain Ballet Biarritz associé à l’Orquesta Sinfónica de Euskadi (OSE) placé sous la baguette d’Eduardo Portal s’est produit avec Magifique les 18 et 19 février à l’Auditorio Kursaal de San Sebastián, à l’Auditorio Baluarte de Pamplona, le 20 et au Palacio Euskalduna Jauregia de Bilbao, le 24 février.

Combinaison parfaite

C inq minutes d’applaudissements avec un Kursaal complet furent

le prix à l’ouverture de la malle aux souvenirs d’enfance de Thierry Malandain, grâce auxquels il construit Magifique - mélange personnel des vocables magie et magnifique-. L’œuvre est une délicieuse vision des trois grands ballets du répertoire classique – La Belle au bois dormant (1890), Casse-noisette (1892) et Le Lac des cygnes (1895) -, transformés en partition par Tchaïkovski et traduits en chorégraphie par Petipa et Ivanov. Considérés comme de véritables icônes du ballet, les immortels classiques se présentent sous format de suite, une sorte de bref résumé qui synthétise les fragments les plus grandioses de ces contes de fées dansés. Dans sa construction chorégraphique, Malandain fuit les arguments du trio d’œuvres, bien qu’il truffe sa création d’une multitude de clins d’œil aux classiques. Les scènes chorales sont sublimes, des pièces humoristiques comme le célèbre pas des « quatre petits cygnes » , le pas de deux du prince Désiré et de la princesse Aurore est romantique, avec baiser inclus, magique, le duo de la Fée Dragée et du prince. Sans doute, un facteur essentiel dans la confirmation du succès obtenu par Magifique depuis sa première, qui eut lieu dans le Victoria Eugenia, en décembre 2009, fut l’interprétation de la musique en direct par l’Orchestre

L e titre du spectacle jouait avec la magie magnifique du musicien

russe et un concept de ballet étranger à l’original. Pas de fées, ni de mirlitons, de fleurs, ou de valses : la danse, sans tabous, sans danseuses sur pointes, avec un vocabulaire renouvelé et une plastique forte, qui parfois ne semble pas avoir de lien avec la musique, interprétée, comme cela semble logique, avec plus de lenteur que dans les versions symphoniques. Il se peut que beaucoup voient dans le ballet contemporain, plus

qu’une danse, d’exigeants exercices athlétiques d’expression corporelle, mais ce serait une conclusion excessive. Les apparences hâtives ne peuvent cacher le dur travail à la barre - explicite dès la première scène -, indispensable pour qu’un pas de deux conserve son esthétique et sa valeur, bien que les costumes et le jeu de bras et de jambes ne soient pas classiques. Dans tous les cas, les danseurs de Malandain, d’une grande formation technique individuelle et de groupe – le corps de ballet est d’une précision totale dans les ensembles -, multipliés par les miroirs, ont donné un spectacle d’une grande puissance inventive. L’OSE, à sa place, dans la fosse, fut à la hauteur, même si la corde n’était pas assez entendue. La harpe l’était, beaucoup et bien. Salle pleine et ovation finale.

n Diario de Navarra, Fernando Pérez Ollo, 22 février 2011

Symphonique d’Euskadi (OSE) sous la baguette d’Eduardo Portal. Tout ballet qui se respecte prend de la grandeur et de la valeur avec une musique exécutée en life, au lieu de celle qui est enregistrée, comme cela est hélas devenu une habitude dans les milieux de la danse. Intéressante collaboration entre l’OSE et le Malandain Ballet Biarritz, dont l’union a produit la combinaison parfaite pour dessiner le monde magique d’un enfant qui rêvait de contes et de ballet. Aujourd’hui, cet enfant, déjà adulte, prouve sa maturité en tant que chorégraphe dans des œuvres comme Magifique.

n Diariovasco, Iratxe de Arantzibia, 18 février 2011

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Alexandre Volinine

Parmi les « porteurs de gloire » de l’art chorégraphique, Alexandre Volinine a laissé le souvenir d’un danseur dont on admirait l’élévation, l’élégance et la musicalité, mais aussi celui d’un maître qui sut transmettre à ses élèves les qualités d’une danse harmonieuse et fluide. Né à Moscou le 17 septembre 1882, Alexandre Volinine fit preuve dès son enfance d’un talent exceptionnel, puisque entré à dix ans à l’Ecole Impériale de sa ville natale, il parut deux ans plus tard sur la scène du Bolchoï dans un solo où il obtint un bruyant succès. Elève de Vassili Tikhomirov et d’Alexandre Gorski, il termina ses études en 1901 pour être aussitôt nommé premier danseur. L’année suivante, par un ordre du ministre de la Cour, le baron Frédéricks, on lui confiait une classe à l’école de danse qu’il venait à peine de quitter. Pendant une dizaine d’années, Volinine interpréta les ouvrages inscrits au répertoire des Théâtres Impériaux aux côtés des meilleures ballerines, principalement Alexandra Balachova, Vera Karalli et Ekaterina Geltzer. En 1910, appelé par Serge Diaghilev, il quitte la Russie pour rejoindre à Paris les Ballets russes. On le remarque dans Les Orientales de Mikhaïl Fokine, ce qui lui vaut d’être décoré comme Vaslav Nijinski et d’autres solistes, des Palmes Académiques par le ministre Gaston Doumergue. C’est alors que l’impresario Charles Frohman s’empresse de l’engager pour une tournée de l’autre côté de l’Océan. Il part accompagné de Lydia Lopoukhova (1910-1911), paraît ensuite au Winter Garden Theater de New-York avec Gertrude Hoffmann (1911), avant de rejoindre la troupe de Mikhaïl Mordkin : All Star Imperial Russian Ballet (1911-1912). En Amérique, son succès est si grand que la danseuse britannique Adeline Genée le sollicite pour l’accompagner en Australie et en Nouvelle-Zélande (1912-1913). Il est ensuite le partenaire de Lydia Kyasht à l’Empire Theatre de Londres (1913), puis celui d’Anna Pavlova avec laquelle il se produit de 1914 à 1925 dans « tous les pays et chez tous les peuples, sans en excepter les primitifs sauvages »(1). Six fois le tour de la terre, huit à neuf représentations par semaine, la troupe de Pavlova dansant d’une ville à l’autre dans une course ininterrompue. En 1919, de passage au Théâtre des Champs-Elysées « on admire le beau danseur Volinine, si harmonieux, si souple... », note Jacques Villerest dans Correspondance d’Orient. (2) Cette année-là, il vient à Biarritz pour la

première fois en compagnie de sa célèbre partenaire. Cela deviendra son rituel annuel, tout comme celui de visiter Fédor Chaliapine qui possède à Saint-Jean de Luz une villa dominant la baie. En 1920, se produisant à nouveau au Théâtre des Champs-Elysées, c’est au tour du journal Le Ménestrel d’écrire : « A côté d’Anna Pavlova, Alexandre Volinine a triomphé lui aussi, grâce à une virtuosité chorégraphique remarquable, notamment dans sa fameuse Danse de l’arc, où nous avons revu ces bonds prodigieux, familiers des danseurs russes, dans Giselle, et dans l’adaptation dansée du Menuet de Boccherini, qui est l’un des numéros les plus originaux du programme. » (3)

En 1925, au sommet de sa gloire, Volinine se fixe à Paris et crée au 9 avenue de Montespan, l’Académie d’Art Chorégraphique que dirige Tamara d’Erlanger. Mère de Nora Kiss qui enseigna à Paris au Studio Wacker, puis à l’Académie Chaptal ; sœur de Rose Sarkissian, plus connue sous le nom de Madame Rousanne qui enseigna elle aussi au Studio Wacker, Tamara d’Erlanger, femme d’une grande beauté, avait débuté comme actrice. D’abord mariée à un officier de l’Armée du Tsar, elle avait rencontré à Moscou et épousé le baron Théodore Erlanger de Rosen. Un musicologue français dont le frère prénommé Max se fit connaître comme photographe de spectacles. Le couple s’établit à Londres, puis à Paris au 132, avenue de Villiers. C’est dans cet hôtel particulier où il va également résider que Volinine transmettra son art à partir de 1937. « Montrant juste, aussi

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Alexandre Volinine

Parmi les « porteurs de gloire » de l’art chorégraphique, Alexandre Volinine a laissé le souvenir d’un danseur dont on admirait l’élévation, l’élégance et la musicalité, mais aussi celui d’un maître qui sut transmettre à ses élèves les qualités d’une danse harmonieuse et fluide. Né à Moscou le 17 septembre 1882, Alexandre Volinine fit preuve dès son enfance d’un talent exceptionnel, puisque entré à dix ans à l’Ecole Impériale de sa ville natale, il parut deux ans plus tard sur la scène du Bolchoï dans un solo où il obtint un bruyant succès. Elève de Vassili Tikhomirov et d’Alexandre Gorski, il termina ses études en 1901 pour être aussitôt nommé premier danseur. L’année suivante, par un ordre du ministre de la Cour, le baron Frédéricks, on lui confiait une classe à l’école de danse qu’il venait à peine de quitter. Pendant une dizaine d’années, Volinine interpréta les ouvrages inscrits au répertoire des Théâtres Impériaux aux côtés des meilleures ballerines, principalement Alexandra Balachova, Vera Karalli et Ekaterina Geltzer. En 1910, appelé par Serge Diaghilev, il quitte la Russie pour rejoindre à Paris les Ballets russes. On le remarque dans Les Orientales de Mikhaïl Fokine, ce qui lui vaut d’être décoré comme Vaslav Nijinski et d’autres solistes, des Palmes Académiques par le ministre Gaston Doumergue. C’est alors que l’impresario Charles Frohman s’empresse de l’engager pour une tournée de l’autre côté de l’Océan. Il part accompagné de Lydia Lopoukhova (1910-1911), paraît ensuite au Winter Garden Theater de New-York avec Gertrude Hoffmann (1911), avant de rejoindre la troupe de Mikhaïl Mordkin : All Star Imperial Russian Ballet (1911-1912). En Amérique, son succès est si grand que la danseuse britannique Adeline Genée le sollicite pour l’accompagner en Australie et en Nouvelle-Zélande (1912-1913). Il est ensuite le partenaire de Lydia Kyasht à l’Empire Theatre de Londres (1913), puis celui d’Anna Pavlova avec laquelle il se produit de 1914 à 1925 dans « tous les pays et chez tous les peuples, sans en excepter les primitifs sauvages »(1). Six fois le tour de la terre, huit à neuf représentations par semaine, la troupe de Pavlova dansant d’une ville à l’autre dans une course ininterrompue. En 1919, de passage au Théâtre des Champs-Elysées « on admire le beau danseur Volinine, si harmonieux, si souple... », note Jacques Villerest dans Correspondance d’Orient. (2) Cette année-là, il vient à Biarritz pour la

première fois en compagnie de sa célèbre partenaire. Cela deviendra son rituel annuel, tout comme celui de visiter Fédor Chaliapine qui possède à Saint-Jean de Luz une villa dominant la baie. En 1920, se produisant à nouveau au Théâtre des Champs-Elysées, c’est au tour du journal Le Ménestrel d’écrire : « A côté d’Anna Pavlova, Alexandre Volinine a triomphé lui aussi, grâce à une virtuosité chorégraphique remarquable, notamment dans sa fameuse Danse de l’arc, où nous avons revu ces bonds prodigieux, familiers des danseurs russes, dans Giselle, et dans l’adaptation dansée du Menuet de Boccherini, qui est l’un des numéros les plus originaux du programme. » (3)

En 1925, au sommet de sa gloire, Volinine se fixe à Paris et crée au 9 avenue de Montespan, l’Académie d’Art Chorégraphique que dirige Tamara d’Erlanger. Mère de Nora Kiss qui enseigna à Paris au Studio Wacker, puis à l’Académie Chaptal ; sœur de Rose Sarkissian, plus connue sous le nom de Madame Rousanne qui enseigna elle aussi au Studio Wacker, Tamara d’Erlanger, femme d’une grande beauté, avait débuté comme actrice. D’abord mariée à un officier de l’Armée du Tsar, elle avait rencontré à Moscou et épousé le baron Théodore Erlanger de Rosen. Un musicologue français dont le frère prénommé Max se fit connaître comme photographe de spectacles. Le couple s’établit à Londres, puis à Paris au 132, avenue de Villiers. C’est dans cet hôtel particulier où il va également résider que Volinine transmettra son art à partir de 1937. « Montrant juste, aussi

LA DANSE À BIARRITZ # 45

souvent qu’il le fallait et d’une manière absolument splendide » (4), il avait la particularité de faire travailler dos à la barre, en changeant souvent de jambe d’appui. Sa méthode visant moins à atteindre les sommets de la virtuosité, qu’à former l’harmonieuse musculature et la sensibilité d’expression de l’élève. Le 7 août 1936, la Croix de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur consacra la valeur de cet enseignement perfectionné qui attirait des danseurs du monde entier. Citons seulement : Tatiana Riabouchinska, Janine Charrat, Yvette Chauviré, Serge Peretti, Anton Dolin, André Eglevsky, Christiane Vaussard, Madeleine Lafon, Hélène et Boris Traïline, Claire Sombert, Lyane Daydée, Renée Jeanmaire, Serge Golovine, Jean Babilée, David Lichine, Serge Perrault, Georges Skibine, Milorad Miscovitch, Wladimir Skouratof, etc.

Dès la création de l’Académie d’Art Chorégraphique, les représentations de fin d’année données par les élèves de Volinine salle d’Iéna sont un évènement de la vie parisienne. Avec les plus avancés, il forme dans les années trente un ensemble à la tête duquel on le voit paraître de temps en temps en France. En 1940, fuyant l’avancée des troupes allemandes, cet ensemble où s’illustre une jeune fille nommée Gina Bartissol va se réfugier à Biarritz. Entièrement formée à l’Académie d’Art Chorégraphique, Gina Bartissol avait quitté Biarritz à l’âge de six ans pour suivre les cours de Volinine. Aujourd’hui encore, elle conserve de son maître le souvenir d’un danseur et d’un professeur incomparable. S’exprimant dans un charmant gazouillis où se mêlaient mots français, anglais et russes, il était la modestie et l’indulgence personnifiées, plus encore

l’homme dans ce qu’il peut offrir de meilleur. Il croyait aux progrès des plus médiocres et laissait à d’autres les photographies publicitaires, les gestes spectaculaires. En juin 1940, sitôt arrivé à Biarritz, Volinine ouvre un cours Place Bellevue dans une salle abandonnée. Il est fréquenté par ses plus fidèles élèves et des professionnels en exode, parmi lesquels des israélites que l’on aide à passer en Espagne. A partir de 1941 et jusqu’en 1944, les leçons sont données rue Joseph Petit dans la maison familiale de Gina Bartissol. Volinine y résidera bientôt ; une photographie le représente en 1942 au balcon de l’hôtel des Phalènes en compagnie de Tamara et Théodore d’Erlanger. Par sécurité, l’école s’installe à Salies-de-Béarn en 1944. Après la Libération, Volinine désirant s’installer définitivement sur la Côte Basque, ouvre en plus de Biarritz des classes à Bayonne, Saint-Jean-de-Luz et Salies-de-Béarn. Mais, pressé par les d’Erlanger, il remonte à Paris. C’est alors qu’il dira gentiment à Gina Bartissol : « Continuez, je reviens ! » Et, en effet, il reviendra enseigner, mais aussi nager, plonger des rochers et pratiquer le golf. Jusqu’à sa mort, survenue le 3 juillet 1955, Volinine qui avait reçu la nationalité française le 20 mai 1940, « conserva une jeunesse de caractère qui, jointe à la courtoisie et à l’indulgence la plus exquise, rendait aimable à tous ce grand seigneur de la danse » écrit Marie Brillant. Après sa disparition Théodore d’Erlanger, vivant dans le culte de son épouse décédée en 1953 et de Volinine, fondera en lieu et place de l’Académie d’Art Chorégraphique : l’École supérieure d’études chorégraphiques (ESEC) dont il confiera les classes de danse classique à Boris Traïline. A Biarritz, Gina Bartissol devenue un professeur de renom fermera les cours de Bayonne, Saint-Jean-de-Luz et Salies-de-Béarn pour ne conserver qu’une l’école rue Louis Barthou, qui restera en activité jusqu’en 1995. Enfin, en 1984, « sensible à la façon de vivre et de respirer » qu’enseignait Volinine, une de ses dernières élèves, Claudie Jacquelin, étoile de l’Opéra de Berlin devenue plus tard professeur à Saint-Germain-en-Laye décida de perpétuer son souvenir à travers le Prix Volinine, un concours ayant pour but de faire connaître les jeunes chorégraphes et de promouvoir la création chorégraphique sous toutes ses formes. Ce concours dont Thierry Malandain fut en 1984 le premier lauréat, cessera son action en 1999 n

(1) (1) Le Théâtre et la VieLe Théâtre et la Vie, Alexandre Philippoff, , Alexandre Philippoff, novembre 1929novembre 1929

(2) (2) Correspondance d’OrientCorrespondance d’Orient, Jacques , Jacques Villerest, 30 décembre 1919Villerest, 30 décembre 1919

(3) (3) Le MénestrelLe Ménestrel, 30 juillet 1920, 30 juillet 1920

(4) Philippe Nuss, entretien avec Katharine (4) Philippe Nuss, entretien avec Katharine Kanter, Kanter, In the name of Auguste VestrisIn the name of Auguste Vestris, mars , mars 20102010

Photo page gauche haut :Photo page gauche haut :Volinine avec Janine Charrat et Milorad Volinine avec Janine Charrat et Milorad Miskovitch • photo Serge LidoMiskovitch • photo Serge Lido

Photo page gauche bas :Photo page gauche bas :Volinine en uniforme à l’Ecole ImpérialeVolinine en uniforme à l’Ecole Impériale

Photo page droite haut :Photo page droite haut :Volinine, photo Max d’Erlanger dédicacée en Volinine, photo Max d’Erlanger dédicacée en 1940 à Gina Bartissol1940 à Gina Bartissol

Photo page droite bas :Photo page droite bas :Volinine avec Tamara et Théodore Erlanger Volinine avec Tamara et Théodore Erlanger au balcon de l’hôtel des Phalènes au balcon de l’hôtel des Phalènes

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Projet CARE

Le vendredi 4 mars au Casino Barrière de Biarritz, dans le cadre du projet de recherche CARE, Immersion, spécialiste européen des solutions de simulation visuelle et de réalité virtuelle, Gaël Domenger du Malandain Ballet Biarritz, et l’ESTIA, ont présenté un spectacle de réalité augmentée(1), mêlant le réel, incarné par la danse, au virtuel, composé de technologies développées par les équipes de l’ESTIA et d’Immersion.

CARE, acronyme de “Cultural experience : Augmented Reality & Emotion”, est un projet de recherche sélectionné et cofinancé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), et dont Immersion est le coordinateur. Lancé fin 2007, il s’achèvera en mars prochain. Ce projet vise à appliquer les technologies de réalité augmentée au monde culturel. En alliant l’émotion humaine aux technologies de réalité augmentée, le projet CARE a relevé le défi de trouver les solutions matérielles et logicielles adéquates pour développer des espaces d’interaction entre public et culture.

Le travail collaboratif et pluridisciplinaire des sept partenaires impliqués dans le projet (Immersion, ESTIA, IRIT, LIMSI, Metapages, Laboratoire Informatique de Grenoble & Gipsa-lab, Université de Technologie de Troyes) a notamment

Quand la technologie et la danse se rencontrent pour un spectacle expérimental de réalité augmentée

débouché sur deux applications concrètes :

Le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse : rendre accessible et vivant pour le grand public des concepts abstraits liés à la vie et l’évolution naturelle. C’est dans ce cadre-ci qu’Immersion a notamment perfectionné le concept inédit du Cubtile, proposant ainsi une solution de réalité augmentée parfaitement en phase avec les contraintes du domaine culturel (visualisation possible sans casque, manipulation intuitive, dispositif accessible au plus grand nombre… ).

Le Malandain Ballet Biarritz : à partir du travail de recherche du docteur Alexis Clay (ESTIA recherche) et à travers le travail chorégraphique de Gaël Domenger, faire se rencontrer le monde de la danse et celui de la recherche pour introduire le virtuel dans un spectacle vivant, et permettre aux artistes d’interagir avec lui.

Dans un premier temps, Jean-Baptiste de la Rivière, Responsable Recherche et Développement d’Immersion, présenta la recherche menée au sein du projet CARE, sous la forme d’une conférence, accompagné par Gaël Domenger, acteur de cette recherche. Ce dernier interpréta ensuite une vision artistique du processus de recherche scientifique mis en œuvre sous la forme d’une démonstration dansée où la technologie du virtuel vint augmenter l’émotion du danseur et l’expérience du spectateur. Ce spectacle a été réalisé par ESTIA et Immersion et sonorisé par le SCRIME.

Pour mieux comprendre le caractère unique et innovant de ce spectacle, il faut s’intéresser de plus près aux aspects techniques et technologiques. Grâce à une combinaison de capture de mouvements et un système de caméras, on connaît la position exacte du danseur et ses gestes en temps réel. Cette position est envoyée à un logiciel développé par l’ESTIA pour en déduire l’émotion que veut faire passer le danseur. Plusieurs « vecteurs d’augmentation d’émotion » sont alors proposés et notamment des ombres dynamiques qui apparaissent en rétro et vidéo-projection ; tandis que le décor est amené à évoluer de façon dynamique en s’affichant en rétroprojection n

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Projet CARE

Le vendredi 4 mars au Casino Barrière de Biarritz, dans le cadre du projet de recherche CARE, Immersion, spécialiste européen des solutions de simulation visuelle et de réalité virtuelle, Gaël Domenger du Malandain Ballet Biarritz, et l’ESTIA, ont présenté un spectacle de réalité augmentée(1), mêlant le réel, incarné par la danse, au virtuel, composé de technologies développées par les équipes de l’ESTIA et d’Immersion.

CARE, acronyme de “Cultural experience : Augmented Reality & Emotion”, est un projet de recherche sélectionné et cofinancé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), et dont Immersion est le coordinateur. Lancé fin 2007, il s’achèvera en mars prochain. Ce projet vise à appliquer les technologies de réalité augmentée au monde culturel. En alliant l’émotion humaine aux technologies de réalité augmentée, le projet CARE a relevé le défi de trouver les solutions matérielles et logicielles adéquates pour développer des espaces d’interaction entre public et culture.

Le travail collaboratif et pluridisciplinaire des sept partenaires impliqués dans le projet (Immersion, ESTIA, IRIT, LIMSI, Metapages, Laboratoire Informatique de Grenoble & Gipsa-lab, Université de Technologie de Troyes) a notamment

Quand la technologie et la danse se rencontrent pour un spectacle expérimental de réalité augmentée

débouché sur deux applications concrètes :

Le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse : rendre accessible et vivant pour le grand public des concepts abstraits liés à la vie et l’évolution naturelle. C’est dans ce cadre-ci qu’Immersion a notamment perfectionné le concept inédit du Cubtile, proposant ainsi une solution de réalité augmentée parfaitement en phase avec les contraintes du domaine culturel (visualisation possible sans casque, manipulation intuitive, dispositif accessible au plus grand nombre… ).

Le Malandain Ballet Biarritz : à partir du travail de recherche du docteur Alexis Clay (ESTIA recherche) et à travers le travail chorégraphique de Gaël Domenger, faire se rencontrer le monde de la danse et celui de la recherche pour introduire le virtuel dans un spectacle vivant, et permettre aux artistes d’interagir avec lui.

Dans un premier temps, Jean-Baptiste de la Rivière, Responsable Recherche et Développement d’Immersion, présenta la recherche menée au sein du projet CARE, sous la forme d’une conférence, accompagné par Gaël Domenger, acteur de cette recherche. Ce dernier interpréta ensuite une vision artistique du processus de recherche scientifique mis en œuvre sous la forme d’une démonstration dansée où la technologie du virtuel vint augmenter l’émotion du danseur et l’expérience du spectateur. Ce spectacle a été réalisé par ESTIA et Immersion et sonorisé par le SCRIME.

Pour mieux comprendre le caractère unique et innovant de ce spectacle, il faut s’intéresser de plus près aux aspects techniques et technologiques. Grâce à une combinaison de capture de mouvements et un système de caméras, on connaît la position exacte du danseur et ses gestes en temps réel. Cette position est envoyée à un logiciel développé par l’ESTIA pour en déduire l’émotion que veut faire passer le danseur. Plusieurs « vecteurs d’augmentation d’émotion » sont alors proposés et notamment des ombres dynamiques qui apparaissent en rétro et vidéo-projection ; tandis que le décor est amené à évoluer de façon dynamique en s’affichant en rétroprojection n

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A propos d’ImmersionImmersion est le spécialiste européen des solutions de simulation visuelle et de réalité virtuelle clé en mains sur mesure. Immersion conçoit des nouvelles solutions et méthodes d’interaction et de visualisation multimodales pour les futurs environnements virtuels, et réalise pour ses clients des salles de visualisation stéréoscopique, des murs d’image à très haute densité de pixels, des environnements immersifs multi faces et des simulateurs visuels 3D temps réel. L’entreprise se distingue par l’accompagnement des clients tout au long de la vie des projets ; elle compte parmi ses références des grands noms tels que LVMH, PSA Peugeot Citroën, Renault, le CEA, IRIT, le LABRI, l’armée de l’air française, EADS ASTRIUM, Airbus, CS et Eurocopter… Immersion participe aux principaux projets de recherche européens sur la réalité virtuelle et sur la réalité augmentée.

A propos de l’ESTIAA Biarritz, le «Campus ESTIA» rassemble 3 composantes : FORMATION avec l’Ecole d’Ingénieurs et ses Masters ; ESTIA-RECHERCHE qui regroupe les enseignants-chercheurs associant les Sciences pour l’Ingénieur (SPI) et les Sciences Humaines et Sociales (SHS) et ESTIA-ENTREPRENDRE pour l’accueil de créateurs d’entreprises. Le campus ESTIA est donc à la fois acteur de développement humain et acteur du développement économique de son territoire, en repérant des tempéraments et des personnalités à fort potentiel, et en développant leurs compétences ; en renforçant le potentiel technologique et l’innovation des PME, par la formation de cadres techniques, et par la R&D ; en stimulant la création d’activité et en permettant l’accueil de nouvelles activités.

(1) La Réalité Augmentée désigne les systèmes qui rendent possible la superposition d’un modèle virtuel à la perception que nous avons naturellement de la réalité et ceci en temps réel.

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SENSIBILISATION

Accueil à Biarritz du Centre National de la Danse (CND)

Du 30 mars au 1er avril 2011, le CCN Malandain Ballet Biarritz accueille le Centre National de la Danse pour une formation interministérielle des personnes-ressources, formateurs et chefs de projets pour la Danse à l’école, organisée par le PREAC Danse Orléans-Tours et mise en œuvre par Danse au cœur et le Centre National de la Danse. Cette formation s’adresse aux personnels de l’Éducation nationale : des formateurs des 1er 2nd degrés, des IUFM et des universités, aux artistes chorégraphiques et personnes des collectivités territoriales et des structures culturelles (chargés de mission danse dans les associations départementales musique et danse, services d’action culturelle, coordonnateurs de projets pour l’éducation populaire). Au sein de la thématique « danse, mémoire, création », Dominique Cordemans animera des ateliers et des rencontres – vidéo autour des œuvres de Thierry Malandain.

Renseignements : CND Agnès Bretel 01 41 83 98 76

Champagne - Ardenne - Reims

Dans le cadre du partenariat avec l’Opéra de Reims et des représentations de Roméo et Juliette, données à Reims les 14, 15 et 16 mai 2011, Dominique Cordemans sera en Champagne-Ardennes au mois de mars et du 7 au 16 mai 2011. A cette occasion, seront proposés : des master classes et des ateliers à destination des élèves des Conservatoires de Reims, de Charleville-Mézières, de Châlons-en-Champagne, de Troyes et pour des élèves des écoles de danse de Reims, des ateliers « Voulez – vous danser avec nous ? » pour les adultes et les adolescents, une conférence animée par Richard Flahaut, historien d’art, et une répétition publique. De même, Catherine Leblanc de l’Opéra de Reims interviendra au sein des établissements scolaires pour présenter le documentaire relatif à la création de Roméo et Juliette.

Poitou - Charentes - Ile de France - Franche-Comté

Des master classes, des ateliers, des répétitions publiques seront proposés lors des représentations données à L’Angelarde de Châtellerault le 29 mars 2011, au Théâtre Musical de Besançon, le 12 avril 2011 et au Théâtre Paul Eluard de Bezons, le 24 avril 2011.

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Biarritz

Dominique Cordemans transmettra des extraits du répertoire de Thierry Malandain dans le cadre d’ateliers proposés lors du prochain stage International de Danse de Biarritz du 7 au 12 août prochain.

Page 15: Numéro 50 - Avril/Juin 2011

SENSIBILISATION

Accueil à Biarritz du Centre National de la Danse (CND)

Du 30 mars au 1er avril 2011, le CCN Malandain Ballet Biarritz accueille le Centre National de la Danse pour une formation interministérielle des personnes-ressources, formateurs et chefs de projets pour la Danse à l’école, organisée par le PREAC Danse Orléans-Tours et mise en œuvre par Danse au cœur et le Centre National de la Danse. Cette formation s’adresse aux personnels de l’Éducation nationale : des formateurs des 1er 2nd degrés, des IUFM et des universités, aux artistes chorégraphiques et personnes des collectivités territoriales et des structures culturelles (chargés de mission danse dans les associations départementales musique et danse, services d’action culturelle, coordonnateurs de projets pour l’éducation populaire). Au sein de la thématique « danse, mémoire, création », Dominique Cordemans animera des ateliers et des rencontres – vidéo autour des œuvres de Thierry Malandain.

Renseignements : CND Agnès Bretel 01 41 83 98 76

Champagne - Ardenne - Reims

Dans le cadre du partenariat avec l’Opéra de Reims et des représentations de Roméo et Juliette, données à Reims les 14, 15 et 16 mai 2011, Dominique Cordemans sera en Champagne-Ardennes au mois de mars et du 7 au 16 mai 2011. A cette occasion, seront proposés : des master classes et des ateliers à destination des élèves des Conservatoires de Reims, de Charleville-Mézières, de Châlons-en-Champagne, de Troyes et pour des élèves des écoles de danse de Reims, des ateliers « Voulez – vous danser avec nous ? » pour les adultes et les adolescents, une conférence animée par Richard Flahaut, historien d’art, et une répétition publique. De même, Catherine Leblanc de l’Opéra de Reims interviendra au sein des établissements scolaires pour présenter le documentaire relatif à la création de Roméo et Juliette.

Poitou - Charentes - Ile de France - Franche-Comté

Des master classes, des ateliers, des répétitions publiques seront proposés lors des représentations données à L’Angelarde de Châtellerault le 29 mars 2011, au Théâtre Musical de Besançon, le 12 avril 2011 et au Théâtre Paul Eluard de Bezons, le 24 avril 2011.

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Biarritz

Dominique Cordemans transmettra des extraits du répertoire de Thierry Malandain dans le cadre d’ateliers proposés lors du prochain stage International de Danse de Biarritz du 7 au 12 août prochain.

EN BREF

Nouveau venuRaphaël Canet. Né à Avignon, il étudie au Conservatoire Régional d’Avignon avant d’intégrer le Ballet de l’Opéra national de Bordeaux. Engagé en 2009 à San Sebastián à Dantzaz Konpainia, il entre au Malandain Ballet Biarritz en 2011.

La Mort du cygne à LeipzigA l’invitation de Mario Schröder, directeur du Leipziger Ballett, Miyuki Kanei, Silvia Magalhaes et Nathalie Verspecht se sont produites à Leipzig, les 12 & 13 mars dans La Mort du cygne lors d’un gala réunissant des solistes du Ballet de l’Opéra national de Paris, du Wiener Staatsballett (Autriche), de Spellbound Dance Company (Rome), de la Compañía Nacional de Danza (Madrid) et du Leipziger Ballett.

Le Sang des étoiles au Ballet Nacional ChilenoA l’invitation de Gigi Caciuleanu, directeur du Ballet Nacional Chileno Françoise Dubuc et Giuseppe Chiavaro remontent Le Sang des étoiles de Thierry Malandain à Santiago. Première le 10 juin 2011 au Teatro Universidad de Chile avec l’Orquesta Sinfonica de Chile dirigé par Nicolás Rauss.

Mozart à 2 au Ballet de l’Opéra Théâtre d’Avignon

A l’invitation d’Eric Belaud, directeur du Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays du Vaucluse, Françoise Dubuc remonte Mozart à 2 de Thierry Malandain à Avignon. Première le 10 juin 2011 avec l’Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence dirigé par Benjamin Pionnier et Anne Quefellec au piano.

Les Amis du Malandain Ballet BiarritzDepuis sept ans, l’Association des Amis du Malandain Ballet Biarritz, présidée par Colette Rousserie soutient généreusement les activités du CCN. L’intérêt de ses membres pour la danse ne s’arrête pas à cette aide financière, puisque régulièrement ceux-ci se retrouvent autour de spectacles chorégraphiques. A ce titre, voici les prochains rendez-vous proposés :• Au Teatro Arriaga de BilbaoVendredi 1er avril 2011 / MomixSamedi 16 avril 2011 / Compania Nacional de Danza• Au Teatro Victoria Eugenia de San-SebastianSamedi 21 mai 2011 / Eifman Ballet • A la Gare du Midi de BiarritzMardi 7 juin 2011 / Ballet de l’Opéra National de Bordeaux accompagné de l’Orchestre Bayonne Côte BasqueContact : Colette Rousserie / Présidente 06 63 92 46 65

Magifique au FIPAMagifique, un film de Sonia Paramo a été présenté hors compétition le 25 janvier 2011 au FIPA (Festival International des Programmes Audiovisuels) dans la catégorie « Situation de la création française ».

Magifique et Don Juan sur Mezzo

Magifique et Don Juan, vues d’ailleurs, des films de Sonia Paramo ont été diffusés sur Mezzo le 23 janvier 2011.

Un vieil arbre peut-il renaître ?

Après « Danser pour danser » paru en Russie en 2006, Oleg Petrov vient de signer un nouvel ouvrage consacré à Thierry Malandain. Il s’intitule : « La danse de Thierry Malandain ou un vieil arbre peut-il renaître? »

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Page 16: Numéro 50 - Avril/Juin 2011

CALENDRIER AVRIL AVRIL >> JUIN 2011 JUIN 2011

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Biarritz

Biarritz

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Besançon

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Reims

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Bezons

Soissons

Pau

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Magifique (extraits) / Mort du cygne / Amour sorcier

Magifique

Magifique (Scolaire / tout Public)

Magifique (Scolaire / Tout Public)

Roméo et Juliette (Scolaire)

Roméo et Juliette (Scolaire / Tout Public)

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette (Scolaire)

Roméo et Juliette (Jeune Public)

Roméo et Juliette (Jeune Public / Tout Public)

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

Magifique (extraits) / Mort du cygne / Amour sorcier

Lucifer / Boléro / Amour sorcier (Scolaire et Tout Public)

Lucifer / Boléro / Amour sorcier

Représentations en Franceen France

Magifique (extraits) / Mort du cygne / Amour sorcier

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

Roméo et Juliette

Représentations à l’étrangerà l’étranger

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15/06

16/06

18/06

19/06

Espagne / Toledo

Belgique / Anvers

Belgique / Anvers

Belgique / Izegem

Belgique / Izegem

Gare du Midi 23, avenue Foch F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 [email protected]

PrésidentPrésident Pierre Durand Vice-PrésidentVice-Président Pierre Moutarde TrésorierTrésorier Marc Janet

Directeur / ChorégrapheDirecteur / Chorégraphe Thierry Malandain Directeur déléguéDirecteur délégué Yves Kordian

Maîtres de balletMaîtres de ballet Richard Coudray, Françoise DubucRépétiteurRépétiteur Giuseppe Chiavaro

Artistes chorégraphiquesArtistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Raphaël Canet, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Michaël Garcia, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Fabio Lopes, Nuria López Cortés, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Joséphine Pra, Magali Praud, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo

Professeur invitéProfesseur invité Angélito Lozano

PianistesPianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Sensibilisation des publics et Sensibilisation des publics et transmission du répertoiretransmission du répertoire Dominique Cordemans Formation et accueil studioFormation et accueil studio Gaël Domenger

AdministrateurAdministrateur Jacques Jaricot ComptableComptable Arantxa Lagnet Responsable de communicationResponsable de communication Sabine Lamburu Assistante de communication, Assistante de communication, responsable de la numérisationresponsable de la numérisation Mélissandre Lemonnier Accueil, logistique, diffusion, Accueil, logistique, diffusion, secrétariat techniquesecrétariat technique Lise PhilipponChargée du développement Chargée du développement transfrontaliertransfrontalier Carine Laborde

Directeur de production / Directeur de production / Concepteur lumièreConcepteur lumière Jean-Claude Asquié

Régisseur généralRégisseur général Oswald Roose Régie lumièreRégie lumière Frédéric Eujol, Christian GrossardRégie plateauRégie plateau Chloé Bréneur Régie sonRégie son Jacques Vicassiau, Nicolas RochaisTechnicien plateauTechnicien plateau Gilles Urrutia Régie costumesRégie costumes Karine Prins Construction décors & accessoiresConstruction décors & accessoires Alain Cazaux Technicien chauffeurTechnicien chauffeur Thierry Crusel Agents d’entretienAgents d’entretien Ghita Balouck, Sabrina Guadagnino

Attaché de presseAttaché de presse Yves Mousset / MY Communications Consultant en communicationConsultant en communication Frédéric Néry / YocomPhotographePhotographe Olivier Houeix

San SebastiánCentre Chorégraphique Transfrontalier / Fonds européens interreg IV A

Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian directeur déléguédirecteur délégué Carine Laborde suivi du projetsuivi du projet Mélissandre Lemonnier communicationcommunicationArantxa Lagnet relations partenaire, relations partenaire, traduction basquetraduction basque

Teatro Victoria Eugenia Atton Antton Azpitarte directeur gérantdirecteur gérant Norka Chiapuso direction de direction de programmationprogrammation Maria Jose Irisarri suivi administratifsuivi administratif Carlos Ordonez suivi comptablesuivi comptableKoldo Domán suivi des actionssuivi des actions

NuméroDirecteur de la publicationDirecteur de la publicationThierry MalandainConception & réalisation graphiqueConception & réalisation graphique Frédéric Néry ImprimeurImprimeur SAI (Biarritz) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

centre chorégraphique nationald’aquitaine en pyrénées atlantiques

Le Messie

7 JUIN20H30BIARRITZGARE DU MIDI

Ballet de l’Opéra National de BordeauxOrchestre Régional Bayonne Côte Basque

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