4
Le s Ch e m ins d e la d écouve rte , du 8 au 12 juill eten Avignon, renseignem ents etinscription: w w w.local .attac.org/84/l e s -ch e m ins -de -de couve rte .h tm l L'Unive rsité d 'Eté d 'Attac 2007 . Pour construire un m onde sol idaire, écol ogique et dém ocra- tique. Du 24 au 28 aoûtà Toul ouse, Université du Mirail . Renseignem ents etinscription : w w w .france .attac.org/s pip.ph p? rubrique1012 d'attac juill et-août2007 Num éro 67 0,75 € Les inform ations de l 'as s ociation Attac de s ALPES DE H AU TE-P RO VENCE Voici, enfin, term inée cette longue période él e ctoral e. Depuis pl us d'un an, l a prés ide ntie ll e puis l es l égisl a- tives occupaient tout l 'espace que l es m édias consacrent à l a pol itiq ue. O n a dit que l 'él e ction prés ide ntie ll e avait passionné l es Français, on s'est fél ici- té, au vu du nom bre él evé de votants , de l a bonne santé de notre dém ocratie. Bien sûr, on a un peu déchanté pour l es l égisl atives. Mais bon, l es Français connaissaient déjà l e vainqueur du m atch, l a com pétition avait m oins d'in- térêt. Et puis, au fond,est ce l e taux de parti- cipation au vote qui est l e bon indica- te ur ? Evidem m ent non. Il s uffit d'aill eurs pour s'en convaincre d'avoir un tant soit peu observé des cam - pagnes él e ctoral es en Bel gique ou en Ital ie, pays où tout l e m onde vote puisque c'est obl igatoire. La forte par- ticipation à l 'él e ction prés ide ntie ll e est d'abord en rapport direct avec l e fait que, en 2007 pl us encore q ue jam ais auparavant, e ll e est l 'él ection m aî- tre s s e . Le bon indicateur de dém ocratie est nécessairem ent aussi com pl exe ... que la dém ocratie e ll e- m êm e. Cet indica- te ur, c'e st l a m anière dont l es thèmes du débat él e ctoral , au l ieu d'être im po- sés par l es candidats - com m e l 'ont été par exem pl e l 'im m igration et ses acol ytes du m om ent l 'ide ntité natio- nal e l e drapeau et l a M arseill aise - correspondent ou non aux vrais en- jeux, à l a fois pour dem ain et sur l e tem ps l ong. Qu'en a-t-il été, par exem pl e, de l 'Europe , de la déce ntral i- sation, de la m ise en concurrence des Services Publ ics de l 'énergie et du courrier, de la pol itique de santé, du com m erce international?Tous sujets q ui n'ontété, au m ie ux, q u'e ffl eurés. C'est assez consternant, m ais positi- vons : dans l a période qui s'ouvre, sans doute pl us cal m e, ilsera peut- être pl us facil e de se poser des questions im portantes qu'en pl ein cirq ue él e ctoral . Pour l e plaisir du paradoxe , on ris q ue ra une pe tite provo- cation: l es él ections, c'est bien, m ais dans l 'intérêt de l a dém ocratie, point trop n'e n faut. En tous cas , notre tra- vail d'éducation popul aire sem bl e, au- jourd'h ui plus q ue jam ais , e s s e ntie l . Le com ité de rédaction Vous ave z re nde z -vous ave c Attac attac: a s s ociat ion pour une t axat ion de s t rans act ions f inancière s pour l ' a ide aux c itoye ns Déve l oppe m e ntdurabl e: m yth e ou réal ité La D écl aration de Rio, adoptée à l 'unani- m ité par 178 Etats e n juin 19 9 2 e st consti- tuée de 27 principes de développem ent durabl e parm i l esquel s l e respectdes géné- rations prés e nte s e t future s , la prote ction de l 'e nvironne m e nt, la lutte contre l a pau- vre té, l 'él im ination des m odes de produc- tion et de consom m ation non durabl es, l 'im pl ication du publ ic dans la prise de décisions, l e principe de précaution .... La prise en com pte global e et l 'inte rac- tion des questions écologiques, écono- miques, social es sont énoncées clairem ent. De plus la dim ension plané- taire des probl èm es et son appl ication à tous l es niveaux perm ettent de m ieux com prendre q ue ch acun contribue local e- m entà l 'aggravation d'une s ituation préoc- cupante pour l 'avenir. Ainsi se forge l 'idée e s s e ntie ll e d'une articulation du glo- bal au local et d'un l ien entre des th ém a- tiques qui sem blaient ne rien avoir en com m un. Il devient alors possibl e de m e- s ure r l e niveau de coh érence entre des dé- clarations général e s e t la val eur des projets d'urbanism e dans nos vill es. Si la déception ne tarde pas à l 'exam en de nom bre des dossiers en revanche cel a constitue une grill e de l ecture et un m ode d'anal yse qui révèl ent une m éth ode plutôt com pl ète en m atière d'am énagem ent du te rritoire par exe m pl e. Plus que des décl a- rations de principe , la loi "SRU" Sol idari- té e t Re nouve ll em ent Urbain, dite l oi Gayssot intègre ces données dans la l é- gis lation Français e . Ell e com prend m êm e une dim ension "concertation" qui peut déboucher dans quel ques cas assez rares s ur une co-élaboration ave c l es citoyens. D ans s a ph as e d'élaboration la conce p- tion d'un q uartier doit être exam inée, pen- sée, conçue dans sa global ité. Il faut donc dès l 'origine m esurer quel pe ut être l 'im pact s ur la biodive rs ité e t s 'inte rroge r sur l 'intégration dans l e projet de res- s ource s te ll es que m ares, arbres, sites ca- ractéristiq ue s ... puis e nvis age r la prés e rvation e t l e dépl ace m e nt éve ntue l des él ém ents qui ne sont pas intégrabl es. Dans ce dom aine on voit bien que l 'ana- l yse peut générer de nettes am él iorations par rapport à d'autres conceptions affai- riste s de lotis s e m e nts . (1) O u l e dével oppem entà particul e com m e l e dénom m e Se rge LATO UCH E q ui opte pour l a décroissance Suite e tfin e n page 4 ... Le Déve loppe m e nt d urab l e (1) est un concept qui fait apparem m ent consensus. Ainsi lorsque Jacques Ch irac a déclaré à Rio au som m et de la terre en 19 9 2 : " Notre m ai- son brûl e etnous regardons aill eurs. La nature, m ut il ée, surexpl oitée, ne parvientpl us à se reconstituer et nous refusons de l 'adm ettre. L'h um anité souffre. Ell e souffre de m al -développem ent, au nord com m e au sud, et nous som m es indifférent s. La terre et l 'h um anité sont en péril et nous en sommes tous responsabl es ". Fallait-il penser que d 'ad m e ttre ce tte réal ité suffirait à rem ettre en cause un systèm e reposant sur l 'exploi- tation sans l im ite des ressources naturell es, sur une course à la spéculation financière et aux profits m axim um s, sur l 'accroissem ent des inégal ités, sur une dém ocratie trop souve ntaffaib l ie d ans nos vill es.

Numéro 67rations de principe, la loi "SRU" Solidari-té et Renouvellem ent Urbain, dite loi Gayssot intègre ces données dans la lé-gislation Française. Elle com prend m êm e

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Numéro 67rations de principe, la loi "SRU" Solidari-té et Renouvellem ent Urbain, dite loi Gayssot intègre ces données dans la lé-gislation Française. Elle com prend m êm e

Les Ch em ins d e la découverte , du 8 au 12 juillet en Avignon, rens e ignem ents et inscription:w w w .local.attac.org/84/le s -ch e m ins -de -de couve rte .h tm l

L'Université d'Eté d'Attac 2007. Pour construire un m onde solidaire , écologiq ue et dém ocra-tiq ue . Du 24 au 28 août à Toulouse , Univers ité du M irail. Rens e ignem ents et inscription :w w w .france .attac.org/spip.ph p?rubrique 1012

d'attacjuille t-août 2007

Num éro 67

0,75 €Le s inform ations de l'as sociation Attac de s ALPES DE H AUTE-PROVENCE

Voici, enfin, term inée cette longue période électorale. Depuis plus d'un an, la prés identielle puis le s législa-tive s occupaient tout l'e space q ue le s m édias consacrent à la politiq ue . O n a dit q ue l'élection prés identielle avait pas s ionné le s Français , on s 'e st félici-té, au vu du nom bre élevé de votants , de la bonne santé de notre dém ocratie . Bien sûr, on a un peu déch anté pour le s législative s . M ais bon, le s Français connais saient déjà le vainq ueur du m atch , la com pétition avait m oins d'in-térêt. Et puis , au fond,e st ce le taux de parti-cipation au vote q ui e st le bon indica-teur ? Evidem m ent non. Il suffit d'ailleurs pour s 'en convaincre d'avoir un tant soit peu obs e rvé de s cam -pagne s électorales en Belgiq ue ou en Italie , pays où tout le m onde vote puis q ue c'e st obligatoire . La forte par-ticipation à l'élection prés identielle e st d'abord en rapport direct avec le fait q ue , en 2007 plus encore q ue jam ais auparavant, elle e st l'élection m aî-tre s s e .Le bon indicateur de dém ocratie e st néce s sairem ent aus s i com plexe ... q ue la dém ocratie elle- m êm e . Cet indica-teur, c'e st la m anière dont les th èm e s du débat électoral, au lieu d'être im po-sés par le s candidats − com m e l'ont été par exem ple l'im m igration et s e s acolyte s du m om ent l'identité natio-nale le drapeau et la M ars e illais e − corre spondent ou non aux vrais en-jeux, à la fois pour dem ain et sur le tem ps long. Qu'en a-t-il été, par exem ple, de l'Europe, de la décentrali-sation, de la m is e en concurrence de s Service s Publics de l'énergie et du courrie r, de la politiq ue de santé, du com m erce international ? Tous sujets q ui n'ont été, au m ieux, q u'effleurés .C'e st as s ez consternant, m ais pos iti-vons : dans la période q ui s 'ouvre, sans doute plus calm e, il s e ra peut-être plus facile de s e pos e r de s q ue stions im portante s q u'en plein cirq ue électoral. Pour le plais ir du paradoxe, on ris q uera une petite provo-cation: le s élections , c'e st bien, m ais dans l'intérêt de la dém ocratie , point trop n'en faut. En tous cas , notre tra-vail d'éducation populaire s em ble, au-jourd'h ui plus q ue jam ais , e s s entiel.

Le com ité de rédaction

Vous ave z re nde z -vous ave c Attac

attac: as s ociation pour une taxation de s trans actions financière s pour l'aide aux citoye ns

Déve loppe m e nt durable : m yth e ou réalité

La Déclaration de R io, adoptée à l'unani-m ité par 178 Etats en juin 19 9 2 e st consti-tuée de 27 principe s de développem ent durable parm i le s q uels le re spect de s géné-rations prés ente s et future s , la protection de l'environnem ent, la lutte contre la pau-vreté, l'élim ination de s m ode s de produc-tion et de consom m ation non durables , l'im plication du public dans la pris e de décis ions , le principe de précaution .... La pris e en com pte globale et l'interac-tion de s q ue stions écologiq ue s , écono-m iq ue s , sociales sont énoncée s clairem ent. De plus la dim ens ion plané-taire de s problèm e s et son application à tous le s niveaux perm ettent de m ieux com prendre q ue ch acun contribue locale -m ent à l'aggravation d'une s ituation préoc-cupante pour l'avenir. Ains i s e forge l'idée e s s entielle d'une articulation du glo-bal au local et d'un lien entre de s th ém a-tiq ue s q ui s em blaient ne rien avoir en com m un. Il devient alors pos s ible de m e -surer le niveau de coh érence entre de s dé-clarations générales et la valeur de s projets d'urbanism e dans nos villes . Si la déception ne tarde pas à l'exam en de nom bre de s dos s ie rs en revanch e cela constitue une grille de lecture et un m ode

d'analyse q ui révèlent une m éth ode plutôt com plète en m atière d'am énagem ent du territoire par exem ple. Plus q ue de s décla-rations de principe , la loi "SRU" Solidari-té et Renouvellem ent Urbain, dite loi Gays sot intègre ce s donnée s dans la lé-gislation Français e . Elle com prend m êm e une dim ens ion "concertation" q ui peut débouch er dans q uelq ue s cas as s ez rare s sur une co-élaboration avec les citoyens . Dans sa ph as e d'élaboration la concep-tion d'un q uartier doit être exam inée , pen-sée , conçue dans sa globalité. Il faut donc dès l'origine m e surer q uel peut être l'im pact sur la biodivers ité et s 'interroger sur l'intégration dans le projet de re s -source s telles q ue m are s , arbre s , s ite s ca-ractéristiq ue s ... puis envisager la prés e rvation et le déplacem ent éventuel de s élém ents q ui ne sont pas intégrables . Dans ce dom aine on voit bien q ue l'ana-lys e peut générer de nette s am éliorations par rapport à d'autre s conceptions affai-riste s de lotis s em ents .

(1) O u le développem ent à particule com m e le dénom m e Serge LATOUCH E q ui opte pour la décrois sance

Suite e t fin e n page 4 ...

Le Développem ent durable (1) e st un concept qui fait apparem m ent consensus. Ainsi lorsque Jacques Ch irac a déclaré à R io au som m et de la terre en 19 9 2 : "Notre m ai-son brûle et nou s regardons ailleurs . La nature , m utilée, surexploitée , ne parvient plus à s e reconstituer et nou s refu sons de l'adm ettre . L'h um anité souffre . Elle souffre de m al-développem ent, au nord com m e au sud, et nou s som m e s indifférents . La terre et l'h um anité sont en péril et nou s en som m e s tou s re sponsables". Fallait-il penser que d 'adm ettre cette réalité suffirait à rem ettre en cause un systèm e reposant sur l'exploi-tation sans lim ite d e s re ssources naturelles, sur une course à la spéculation financière et aux profits m axim um s, sur l'accroissem ent de s inégalités, sur une dém ocratie trop souvent affaiblie dans nos villes.

Page 2: Numéro 67rations de principe, la loi "SRU" Solidari-té et Renouvellem ent Urbain, dite loi Gayssot intègre ces données dans la lé-gislation Française. Elle com prend m êm e

dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r

Signe s d'Attac - N° 67 - juille t-août 2007 - page 2

Ele ctricité, l'appe l du 1e r juille t

La réunion du 14 juin à Manos q ueL'outil de productionLe courant ne s e stock e pas , ou en tous cas m al, il faut donc stock er le s m oyens de production. Ceci veut dire q ue la capa-cité de production doit pouvoir couvrir le s pointe s de consom m ation.

En France, c'e st en 19 46 q u'on déve -loppe, avec EDF, un outil de production d'électricité structuré en production de bas e , production interm édiaire , et produc-tion de pointe . A ceci s 'ajoute le trans -port de l'énergie : le rés eau, q ui doit être capable de réagir aux événem ents et aux perturbations .

Une spécificité français e e st q ue cet ou-til a été conçu sous de Gaulle, époq ue où on voyait grand, et l'outil e st surdim en-s ionné. O n trouve donc souvent dans l'ar-gum entaire du privé: nous ferions plus léger, et donc plus efficace . M ais curieu-s em ent, le prix de production du k W en France e st un de s plus bas , m algré cette gros s e m ach ine .

Cette gros s e m ach ine convient d'ailleurs bien à la logiq ue du s e rvice public, dans leq uel on veut prioritairem ent as surer le s e rvice dem andé. Le privé, au contraire , n'a pas intérêt à avoir un outil de produc-tion surdim ens ionné, m ais bien plutôt un outil dim ens ionné au plus juste , en par-tant du principe q ue tout ce q ui n'e st pas construit e st économ isé. O n va aus s i e s -sayer de rentabilis e r cet outil au m axi-m um : en France, le taux d'utilisation de s installations e st de 70%, alors q u'aux USA il e st de 85%. Ceci veut dire q u'en France, on peut utilis e r 30% du tem ps pour la m aintenance de s installations , alors q u'aux Etats -Unis , il n'y a plus q ue 15% du tem ps à dispos ition pour cela.

Le s prixConcernant le prix: dans une logiq ue de s e rvice public, on va m aintenir de s prix stables et égaux pour tous le s utilisa-

teurs , indépendam m ent de la dem ande . Dans le cadre d'une ge stion privée, on va déterm iner le s prix s elon le m arch é, et on pourra m êm e s e réjouir de s s ituations de pénurie , puis q u'elles vont faire m on-ter le s prix!

Un autre aspect de la logiq ue privée e st q u'on ne vis e plus à satisfaire l'usager en priorité, m ais q u'on va vis e r un retour sur inve stis s em ent, et de s dividende s pour le s actionnaire s . Pour arriver à ce s objectifs , on va éviter le s coûts , par exem ple celui du rés eau. Il e st s ignifica-tif q ue dans le s pays privatisés , le plus re -m arq uable e st la dégradation du s e rvice : Il y a plus de panne s , parfois géante s , et de s délestage s (le délestage cons iste à stopper volontairem ent l'approvis ionne -m ent d'un ou de plus ieurs consom m a-teurs pour rétablir l'éq uilibre entre la production et la consom m ation du ré-s eau).

Ris q ue de fracture éle ctriq ueLes territoire s «intére s sants», parce q u'ils com portent beaucoup de gros clients , par exem ple, vont obtenir de s prix bas , alors q ue de s régions m oins at-tractive s (le 04?) devront as sum er de s prix élevés . O n accroît ains i le s inégali-tés , et on va à l'encontre d'un s e rvice pu-blic, q ui s e doit d'as surer le m êm e s e rvice pour tous le s usagers .

O n peut im aginer q ue cette s ituation puis s e devenir un argum ent pour une ré-gion: venez vous installer ch ez nous , où l'électricité e st bon m arch é!

L'orateur conclut cette partie par cette constatation: Dans le dom aine de l'électri-cité au m oins , le public e st beaucoup plus efficace q ue le privé, et la privatisa-tion am ène à la fois une dégradation du s e rvice et une h aus s e du prix.

Tous le s coûts s ont pe rm is ?Lorsq u'on pens e «coûts de production», on pens e en général à la construction, aux salaire s , aux m ach ine s , à l'entretien, etc. M ais depuis q uelq ue tem ps , on com m ence à s e rendre com pte q u'il y a

aus s i d'autre s coûts :

Il y a le s coûts de dém ontage d'une installation, de traitem ent de s déch ets , de rem is e en état d'un s ite . Il y a aus s i le s coûts de santé, dûs par exem ple à la pollution, le s coûts de la pollution elle-m êm e . Il s 'agit de s coûts externe s . Lors -q u'on intègre le s coûts externe s dans le s coûts de production, le s rapports de s prix de production ch angent com plète -m ent. (Cet exem ple e st docum enté dans le dos s ie r du No 66 de Signe s d'Attac).

Le s m odèle s économ iq ue sLe m odèle économ iq ue clas s iq ue cons i-dère q ue lors d'une transaction entre un vendeur et un ach eteur, il n'y a pas de perdant ni de gagnant: le profit fait par-tie «naturellem ent» du prix, et une fois la transaction faite , tout e st dit. M ais on oublie dans ce cas justem ent le s coûts ex-terne s , q ui sont supportés par l'ens em ble de la société.

L'exposé s e term ine par l'idée d'un cons e il économ iq ue fonctionnant sur de s bas e s différente s de l'OM C, q ui feraient q u'on pourrait cons idérer q u'un pays q ui ne lutte pas contre l'effet de s e rre fait de la distortion de concurrence .

Le débatAu cours du débat q ui a suivi, on a sou-vent évoq ué le s ris q ue s liés à la privatisa-tion: la dégradation du s e rvice , par économ ie sur la sécurité, particulière -m ent inq uiétant dans le cas du nucléaire , m ais aus s i la dégradation de la rech e rch e tech nologiq ue , q ui n'am ène pas de s pro-fits suffisam m ent rapide s dans une lo-giq ue néolibérale. Un certain nom bre d'interventions as s ez tech niq ue s ont m al-h eureus em ent éloigné le débat du sujet initial, em pêch ant de répondre aux q ue stions pratiq ue s q ue s e posaient cer-tains participants , par exem ple: q ue va-t-il s e pas s e r dès le 1er juillet? Que faire ou ne pas faire , q ui sont les fournis s eurs privés? C'e st à ce s q ue stions q ue nous al-lons tenter de répondre ici.

Le m ardi 14 juin a eu lieu à M anosque , la réunion d'inform ation organisée par Attac 04 sur le th èm e «Electricité: m arch é ou service public» . Ce sujet était traité par Ph ilippe Nik onoff, économ iste .L'orateur a structuré son exposé en d eux partie s: une prem ière partie traitant de s spécificités d e la production d'électricité et de l'im pact d'une privatisation, et une d euxièm e partie consacrée à la que stion plus générale de s coûts. La réunion s'e st ensuite poursuivie sous form e d e débat. Voici un résum é de l'intervention de Ph ilippe Nik onoff (intertitre s d e la rédaction) et du débat qui a suivi. A la suite d e ce résum é, on trouvera un bref inventaire d e s fournisseurs privés et de s perspectives au 1er juillet.

Page 3: Numéro 67rations de principe, la loi "SRU" Solidari-té et Renouvellem ent Urbain, dite loi Gayssot intègre ces données dans la lé-gislation Française. Elle com prend m êm e

dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r · dos s ie r

Signe s d'Attac - N° 67 - juille t-août 2007 - page 3

Le s fournis s e urs d'éle ctri-cité privés

Par une rech e rch e rapide sur Internet, on trouve h uit fournis s eurs privés , il en existe peut-être d'autre s . Certains ne sont q ue revendeurs , s e contentant d'ach e -ter du courant en gros sur le m arch é pour le revendre au détail à leurs clients , d'autre s sont égalem ent producteurs .

Ce s fournis s eurs sont les suivants : Alter-na, Com paneo, Direct Energie , Electra-bel (filiale électricité de Suez), Ende sa, Enercoop, Pow eo, et enfin Provalys (offre électriq ue de GDF).

Sans vouloir faire un inventaire com plet, on va citer ici q uelq ue s spécificités .

Une caractéristiq ue dom ine de m anière générale: l'abs ence de prix publiés . A une exception près , pour connaître le s ta-rifs com plets , il faut rens e igner un form u-laire en spécifiant où l'on h abite , com bien on consom m e, etc. O n voit ici poindre le s tarifs différenciés . Certains dem andent m êm e le No du contrat EDF... pour le rés ilier discrètem ent?

L'exception, c'e st Enercoop, q ui publie une grille tarifaire claire et précis e . Sans entrer dans le détail de s prix, on peut dire q ue le s prix sont com parables aux offre s s im ilaire s dans le s pays vois ins . Ce fournis s eur à d'autre s particularités :

Com m e son nom l'indiq ue , il s 'agit d'une coopérative . En outre , Enercoop injecte sur le rés eau de l’électricité produite uni-q uem ent à partir de s source s d’énergie re -nouvelables : l’eau, le soleil, le vent et la biom as s e . Pour ce s raisons Enercoop e st agréé par l’Etat com m e "entrepris e soli-daire" et reconnu d’utilité sociale et d’in-térêt collectif.

A noter q ue Direct Energie publie le s prix pour son énergie «verte», m ais pour le s autre s prix, il faut aus s i soit téléph o-ner, soit envoyer un courriel.

Pe rs pe ctive s au 1e r juille tD'après divers e s source s , Pow eo e st le plus gros de s fournis s eurs privés . Pow eo envisage de capter 30% de s m énage s sus -ceptibles de ch anger de fournis s eur soit environ 100 000 clients .

D'après un article du Figaro paru le 11 de ce m ois , ce fournis s eur ris q ue bien de devoir déch anter: En effet, cet article cite une étude de ERD (EDF Rés eau de Distribution), étude s elon laq uelle s euls 350 (s ic!) usagers devraient ch anger de fournis s eur après le 1er juillet. Ce s usa-gers (devenant donc de s clients) s e répar-tiraient ains i: 265 clients , soit environ 80%, pour Pow eo, 70 clients pour Ener-coop et Direct Energie avec 5 clients . Si ce s ch iffre s s e confirm ent, la vague bleue ne s e ra pas électriq ue!

Que (ne pas ) faire !Si on en croit le s avis de PM E et de pro-fe s s ionnels ayant goûté aux joie s de la fourniture privée, on gardera sagem ent son contrat actuel.

Il faut aus s i rappeler ici q ue s i on décide de pas s e r à un fournis s eur privé, on NE PEUT PLUS revenir au tarif régulé, et, ce q ui e st pire , le s éventuels futurs repre -neurs du logem ent non plus!

Com m e dans le dom aine du téléph one , il existe de s cas , où de s usagers (profe s -s ionnels) ont ch angé de fournis s eur «à l'insu de leur plein gré», parce q u'ils avaient répondu un peu trop précis em -m ent à une enq uête , par exem ple.

O n ne peut donc q ue cons e iller de ne m êm e pas fournir d'inform ations person-nelles , et surtout pas son No de contrat EDF, pour obtenir de s tarifs .

Pour plus d'inform ations (et de m is e s en garde) sur le sujet, on peut consulter un article publié sur le s ite de l'as sociation UFC-Que ch ois ir (w w w .q uech ois ir.org). L'article e st intitulé «Gare aux s irène s de la concurrence».

M ich el Sch m idSource sL'encyclopédie en ligne W ik ipedia, le s s ite s de s différents fournis s eurs , le s ite du Figaro.

une , s uite e t fin

… M anosque le 14 juin, pour la réunion publique sur EDF. C'e st une cinq uantaine de personne s q ui s 'e st ras s em -blée au Foyer Quintrand pour écouter Ph ilippe Nik onoff et discuter ens em ble de l'ouverture du m arch é de l'électricité. Entre deux tours d'élections législative s , ça fait regretter q ue le sujet n'ait pas plus occupé la cam pagne . La bonne surpris e , c'e st q u'une bonne m oitié de s prés ents étaient pour nous de parfaits inconnus . Il faut dire q u'apparem -m ent, pas m al d'entre eux étaient de la "m aison" EDF. Il faut ici féliciter l'intervenant pour sa clarté, sa connais -sance du sujet, et son h um our, un atout non négligeable dans ce type d'intervention.O n peut regretter, lors du débat, la longueur exce s s ive de certaine s interventions . Pour q u'un véritable débat s 'instaure , il faut q ue la parole circule rapidem ent. C'e st bien sûr le rôle du m odérateur d'y ve iller, m ea culpa, m ais c'e st vrai aus s i q u'il n'e st pas facile d'interrom pre le s gens à q ui on a dem andé de venir prendre la parole. M ais nous pro-m ettons de faire m ieux la proch aine fois ! En attendant, réunir autant de m onde sur un sujet plutôt ardu s em ble de bon augure pour la suite de s événem ents .

Dom iniq ue Bouch ery

... Forcalquier, le sam edi 23 juin, pour la journée d e "For-m ation Territoire s" organisée par Attac 04. Une journée anim ée par Jacq ue s Lom bard, q ui pos sède à la fois connais -sance et pratiq ue du sujet traité : l'organisation générale de s lieux où s e décide une bonne partie de tout ce q ui fait la vie dans le pays . R ien q ue ça! H ie r, c'étaient le s com m une s , le s départem ents et l'Etat. Aujourd'h ui — et sans doute dem ain plus encore — ce sont largem ent le s Com m unautés de com -m une s (ou urbaine s ou d'agglom ération), le s Régions et l'Eu-rope . Et puis le s "pays", et le s Syndicats m ixte s ... Les raisons : l'efficacité économ iq ue et l'im portance de s projets . Alors , au-jourd'h ui, q ui e st re sponsable de q uoi ? Com m ent m arch e tout ça? Et surtout q ue devient la dém ocratie dans cette profus ion de structure s où s em ble prévaloir la "gouvernance"?La journée , fort studieus e , s 'e st term inée de façon détendue par un jeu de rôles , où le s participants ont dû adopter de s points de vue différents sur un projet (fictif bien sûr) d'inciné-rateur. Ch acun a pu m e surer sa connais sance de s argum en-taire s pos s ible s , et bien sûr sa capacité à la m auvais e foi. Une journée dens e et pas s ionnante, q ui s e ra sans aucun doute re -nouvelée .

Guy M alh ouitre

Nous étions à ...

Page 4: Numéro 67rations de principe, la loi "SRU" Solidari-té et Renouvellem ent Urbain, dite loi Gayssot intègre ces données dans la lé-gislation Française. Elle com prend m êm e

BP 56 - 04301 Forcalq uier Cedexattac04@ attac.org

w w w .local.attac.org/attac04

Directeur de la publicationJacq ue s Lom bard, M anos q ue

Com ité de rédactionDom iniq ue Bouch ery, Cére ste

Jean-Pierre Pe sce , Digne -le s -BainsLia M alh ouitre , Forcalq uierGuy M alh ouitre , Forcalq uier

Réalisation: M ich el Sch m id, M ane

Im prim é et distribué par attac-04Com m is s ion paritaire : 1007 G 80825

Dépôt légal: à parution.Prix de vente au num éro: 0,75 €

Abonnem ent annuel: 7,50 €

Signe s d'Attac - N° 67 - juille t-août 2007 - page 4

De q uoi s 'agit-il? Le 27 m ai dernie r, le gouvernem ent vénézuélien annonçait q u'il ne renouvellerait pas la conce s -s ion de RCTV, une de s principales ch aîne s de télévis ion du pays . Cette décis ion a été largem ent com m entée dans la pre s s e , français e et internatio-nale, m ais s i différem m ent s elon les source s q u'il e st difficile de s e forger une opinion.L'éditorial du Monde daté du 27-28 m ai1 titrait: "Ce nsure à la Ch ave z". La tonalité générale de l'article était sans am biguïté, le prés ident vénézuélien pre -nait là une décis ion arbitraire m ettant q uas im ent un term e à la pluralité de l'inform ation au Venezuela. O n y lisait de s ph ras e s telles q ue "L'indépe ndance de s pouvoirs n'e xiste plus au Ve ne zue -la", ou "Ave c M . Ch ave z, la dém ocratie e st m e nacée ". Le rapport de Reporters sans Frontière s2, sur place pour cou-vrir l'événem ent, annoncé depuis plu-s ieurs m ois , e st un peu plus nuancé. M ais l'organisation lance égalem ent un "appel à la m obilisation internatio-nale"3 dans leq uel la critiq ue s e durcit: "En s 'e n pre nant à RCTV, H ugo Ch a-ve z a réduit au s ile nce la télévis ion la plus populaire du pays e t la s e ule ch aîne nationale e ncore critique à son égard". De ce s deux source s nous reti-rons bien l'im age h élas fam ilière du dic-tateur réprim ant la pre s s e libre .

Le Figaro pro-Ch ave z?M ais le Figaro du 26 m ai4 tient un discours plus éq uilibré [… le Ve ne zue la pourrait bascule r d'un e xtrêm e à un autre . Pe ndant de s année s , le s e cte ur privé, contrôlé par l'oppos ition, a dom i-né le paysage de la pre s s e écrite e t télé-visue lle , ave c cinq ch aîne s - Ve ne vis ión, RCTV, Globovis ión, Tele -ve n and CMT - e t ne uf de s dix princi-paux quotidie ns . À ch aque offe ns ive pour déloge r H ugo Ch ave z, le s m édias ont pe rdu de la crédibilité… ], et cite m êm e le sociologue vénézuélien Luis Lander : "C'e st une décis ion souve -raine , l'e space télévisue l e st public, pas privé, e t faire de RCTV le re prés e n-tant de la dém ocratie e st une blague ."

Une vis ion oppos éeD'autre s lecture s , plus confidentielles , donnent une im age différente . Dans la

vers ion électroniq ue du Monde diplo-m atique 5, Bernard Cas s en prés ente le s ch os e s tout autrem ent, faisant état d'étude s du contenu de s m édias véné-zuéliens . A le lire , la q uas i-totalité de s ch aîne s de télévis ion, de s radios , et de s journaux privés m ènent depuis l'élec-tion de M . Ch avez une cam pagne d'op-pos ition h yper m usclée sans être autrem ent inq uiétés . Et il conclut : "Préte ndre que la libe rté d'e xpre s s ion e st m e nacée au Ve ne zue la re lève donc de la plus ins igne m auvais e foi. Il suffit de s 'arrête r de vant un k ios que à jour-naux ou de pas s e r une h e ure de vant un poste de télévis ion pour être convaincu du contraire ". Acrim ed (Action Cri-tiq ue M édias), organisation q ui com m e son nom l'indiq ue décortiq ue le conte -nu de s grands m édias d'un œ il peu bien-ve illant, tient un discours s im ilaire6, décrivant l'événem ent com m e une ac-tion légale, le pouvoir ayant attendu l'arrivée à éch éance de la conce s s ion de la ch aîne pour ne pas la renouveler, etc.

De s inform ations ou dés inform ationDeux discours , deux façons de prés en-ter un m êm e événem ent radicalem ent différente s . Le lecteur ordinaire , per-plexe, ne peut q ue déduire q u'il y a q uelq ue part de la dés inform ation. O ui, m ais où? Et pourq uoi? Que peut-on conclure de tout ça? Peut-être s im ple -m ent q ue la liberté de l'inform ation, au Venezuela, en France ou ailleurs , ga-rantit peut-être une certaine pluralité de l'inform ation, m ais pas forcém ent la q ualité de l'inform ation. Peut-être peut-on aus s i pens e r q ue beaucoup de m onde aim erait bien voir décons idérée l'expérience vénézuélienne , m ais là, nous sortons du dom aine de l'inform a-tion.

Dom iniq ue Bouch ery1 w w w .lem onde .fr/w eb/article/0,1-0@ 2-3232,36-

9 15304,0.h tm l

2 w w w .rsf.org/IM G/doc/Rapport_ RCTV_ fr.doc

3 w w w .rsf.org/article.ph p3?id_ article=22416

4 w w w .lefigaro.fr/repor-tage/20070526.FIG000001063_ ch avez_ baillon-ne _ la_ tele_ d_ oppos ition.h tm l

5 w w w .m onde -diplom atiq ue .fr/carnet/2007-05-30-Venezuela

6 w w w .acrim ed.org/article2639 .h tm l

Ve ne zue la: la dis cordance de s m édiasFe nêtre sur le m onde

Au Venezuela, depuis l'élection d'H ugo Ch avez en 19 9 8, se déroule une d e s très rare s expériences antilibérales postcom m uniste s. C'e st donc peut-être là qu'on pourrait trouver un élém ent de réponse à la que stion: "La vraie gauch e et la dé-m ocratie sont-elles com patibles?" C'e st pourquoi le débat actuel sur ce pays nous intére sse particulièrem ent.

Dans sa dim ens ion sociale, on prendra soin de re specter et de ne pas ch e rch e r à contourner le s dispos itions en m a-tière de m ixité sociale q ui rendent obli-gatoire un q uota de 20 % de logem ents H LM et q ui prévoit de s pénalités pour le s m unicipalités ne re spectant pas cette règle. Le bras sage de population dans le s q uartiers e st plus favorable à l'éq uilibre et l'h arm onie de s fam illes q ue le s gh ettos q ui s e form ent autour de s tours en béton.Econom iq uem ent, rien ne s 'oppos e à faire coh abiter l'acce s s ion à la proprié-té et le locatif, aidé ou pas . Cette conception m ixte perm et de trouver de s financem ents à la réalisation d'opé-rations im m obilière s et de satisfaire le be soin de m ixité et la carte scolaire . La prés ence de q uelq ue s pavillons n'e st pas incom patible avec un h abitat plus dens e constituant le coeur du q uartier, plus favorable au lien social.La participation de s populations concernée s par ce s réalisations fait éga-lem ent partie du dispos itif. Elle doit faire l'objet d'une concertation à tous le s stade s d'élaboration de s docum ents d'urbanism e depuis le SCOT ( Sch ém a de CO h érence Territorial) q ui couvre l'agglom ération et la zone d'influence q ui l'entoure , en pas sant par le PLU (Plan Local d'Urbanism e) de la ville. et le projet de q uartier q ui doit, lui aus s i, faire l'objet d'une concertation.Il y a de s lecture s dont on ne s e las s e pas : Notre m aison brûle e t nous re gar-dons aille urs ...

Jacq ue s Lom bard

Déve loppe m e nt durables uite de la page une