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NUTRITION ET CANCER
Céline Estavoyer Diététicienne-nutritionniste HNFC
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
LES MISSIONS DU DIÉTÉTICIEN
Evaluer l’état nutritionnel du patient
Etablir un diagnostic diététique pour définir une stratégie de prise en charge nutritionnelle négociée
Apporter des conseils diététiques adaptés afin de minimiser les effets secondaires des traitements sur l’alimentation
Constituer une aide alimentaire en phase palliative
Apporter une aide à la prescription médicale de compléments nutritionnels oraux (CNO)
Apporter une aide à la prescription médicale en nutrition artificielle : évaluation des besoins – connaissance des produits – coordination avec les prestataires et suivi au domicile
Assurer une évaluation régulière
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
ORGANISATION DU SOIN DIÉTÉTIQUE RÔLE ET MISSIONS DE L’ÉQUIPE DE SOINS
Diététicien
IDE
Aide
soignant
Manip.
radiothérapie
Entretien
TAS
Observation,
Vigilance,
Echanges
d’informations,
au sein de
l’équipe de
soins
Médecins
Chirurgiens Patient
Autres soins de
support
Dépistage nutritionnel
sur critères précis
Demande
d’intervention
via prescription
médicale
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
LA DÉNUTRITION EN CANCÉROLOGIE
La prise en compte de l’état nutritionnel du malade cancéreux doit faire partie intégrante de son traitement
Le dépistage de la dénutrition et sa prise en charge précoce peuvent ralentir la dégradation nutritionnelle voire même l’éviter !
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
Les effets secondaires des traitements mettent en péril l’équilibre nutritionnel
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
CAS CLINIQUE
M. X, 65 ans, cancer du bord de langue
hémiglossectomie il y a 15 jours
traitements de RT CT non débutés
antécédents : diabète de T1,
hypercholestérolémie traitée par mesures
hygiéno-diététiques
perte de 5 kg depuis le diagnostic, pas de poids récent
prises orales /24h : difficultés de mastication, apports diminués de 1/3
Que pourrait-on faire ?
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
CAS CLINIQUE
A - J’enrichis : matières grasses, collations sucrées, protéines…
B - J’adapte la texture C - Je ne fais rien, c’est contraire à la prise en charge
du DT1 et de l’hypercholestérolémie D - Je complète un relevé d’ingesta
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
CAS CLINIQUE
A - J’enrichis : matières grasses, collations sucrées, protéines…
B - J’adapte la texture
C - Je ne fais rien, c’est contraire à la prise en charge
du DT1 et de l’hypercholestérolémie D - Je complète un relevé d’ingesta
Risques liés à la dénutrition > risques liés au DT1
et cholestérol
Adaptation de l’insulinothérapie et surveillance cholestérol
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
Les sources de protéines
LES
PROTEINES
AU QUOTDIEN
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
LES ALIMENTS QUI FOURNISSENT DE L’ÉNERGIE
Lipides : crème fraîche, beurre, margarine, huile, produits laitiers 40%, charcuterie, sauces, fruits oléagineux …
Glucides : pain et féculents, produits sucrés …
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
CAS CLINIQUE
• 4ème semaine de RT / 7
• poids actuel de 64 kg (perte de 3 kg /7jours)
• poids de forme de 72 kg
• prises orales /24h : 2 purées, 2 potages, 2 compotes, un thé sucré ; absence de viande (évaluation des apports à 800 kcal)
• besoins énergétiques estimés à 2500 kcal par jour
• altération du goût et de l’olfaction ; sècheresse buccale
Que pourrait-on faire ?
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CAS CLINIQUE
A - Je ne fais rien, c’est classique chez ces patients
B - J’enrichis son alimentation, c’est suffisant
C - Je complète un relevé d’ingesta
D - Une complémentation orale est indiquée
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
CAS CLINIQUE
A –
B –
C - Je complète un relevé d’ingesta.
D - Une complémentation orale est indiquée.
Une perte de poids n’est jamais anodine
Pas suffisant : apports <<< besoins
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Produits industriels hypercaloriques et/ou hyperprotidiques, enrichis en vitamines et minéraux
Remboursés sur prescription médicale : 1 à 2 unités par jour
En complément de l’alimentation orale habituelle lorsqu’elle n’est pas suffisante
Mieux acceptés s’ils sont accompagnés d’informations, de conseils nutritionnels
LES COMPLÉMENTS NUTRITIONNELS ORAUX OU CNO
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
Suivi de l’observance
Adapter suivant la température, les goûts
Prescription personnalisée :
variété de présentation (crème, potage, jus de fruits, boisson lactée, gâteaux, poudre…)
variété de composition (protéines, calories, avec ou sans lactose, avec ou sans fibres…)
variété de parfum (saveur neutre dans la cuisine à la place du lait)
24 heures au réfrigérateur après ouverture ou dans les 2 heures si conservé à température ambiante
A distance des repas
Les CNO ne sont pas tous équivalents
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
LES ALTÉRATIONS DU GOÛT ET DE L’ODORAT
Un goût désagréable en bouche : avant le repas, un verre d’eau gazeuse citronnée pour rincer la bouche
Les odeurs écœurent : ne pas manger dans la cuisine, choisir une pièce où les odeurs sont absentes ; préférer des repas froids type salades composées ou sandwichs
Un goût métallique ou amer en bouche : choisir des aliments au goût neutre comme les féculents ; préférer les viandes blanches, laitages, œufs, poissons aux viandes rouges ; possibilité d’ajouter une sauce blanche type béchamel ; éviter le cacao
Les aliments sont fades : choisir des aliments forts en goût et utiliser des herbes, épices et aromates pour relever les plats
La viande rouge dégoûte : choisir d’autres sources de protéines animales ; penser aux plats complets type hachis, lasagnes, bolognaise, crêpes fourrées…
La sècheresse buccale : il faut « mouiller » les aliments et ajouter des matières grasses
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
EN RT OU EN RT CT À VISÉE CURATIVE
Le conseil diététique personnalisé permet une amélioration du statut nutritionnel, de la qualité de vie et réduit les toxicités secondaires au traitement
=> Limite les interruptions de traitement
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CAS CLINIQUE
• 7ème semaine de RT / 7
• poids actuel de 61 kg, perte de 3 kilos en 7 jours
• prises orales /24h : aphagique depuis 72 heures
• mucite radio-induite stade 3
• signes de fausse route
Que pourrait-on faire ?
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CAS CLINIQUE
A - Perfusion de glucosée 10% B - Nutrition parentérale C - Nutrition entérale D - Rien, c’est transitoire
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CAS CLINIQUE
A –
B –
C - Nutrition entérale
D -
Non adaptée, qualitativement et quantitativement
Si le tube digestif n’est pas fonctionnel
Signe de franche altération : alerte
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LES MUCITES
Une bonne hygiène buccale Eviter les aliments durs (croûte de pain, aliments panés,
frits, fruits durs…) ; les aliments acides (salades, vinaigrettes, agrumes, jus de fruits,…) et épicés
Diminuer le sel et le sucre qui risquent de « piquer » en bouche
Choisir des repas mixés, crémeux, onctueux ; des aliments froids, lisses, lactés type laitages, glaces, milkshakes
Consommation de CNO Suppression de l’alcool et du tabac Toujours s’adapter au patient PM de bains de bouche
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
LA DYSPHAGIE ET LES RISQUES DE FAUSSES ROUTES
Adaptation de la texture des repas et des CNO selon le grade de la dysphagie
Les aliments granuleux ou friables à base de céréales comme les biscuits, gâteaux, cakes ou les semoules et le riz sont parfois difficiles à avaler
Proposer de « lubrifier » les plats avec des liants type beurre, huile, crème, mayonnaise, œufs
Bonne installation du patient au moment des repas Respect du choix des boissons selon la gravité de la
fausse route : eau gélifiée – eau fraîche ± gazeuse ± aromatisée
Attention aux bains de bouche à la Xylocaïne Connaître les signes d’alerte (toux à la déglutition, voix mouillée, gène respiratoire,…)
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STRATÉGIES ALIMENTAIRES
Maintenir un apport calorique et protidique adéquat ;
maintenir le poids stable ou limiter la perte de poids
Augmenter les calories et protéines des prises alimentaires :
o enrichissement des préparations o utilisation de CNO o fractionnement des repas o adaptation de la texture des repas
Recourir à la nutrition artificielle si alimentation orale difficile ou insuffisante
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
POURQUOI PRESCRIRE LA NUTRITION ENTÉRALE AVANT LA NUTRITION PARENTÉRALE ?
Un traitement efficace validée par la communauté scientifique
Physiologique (trophicité et fonctionnalité intestinale) Coût moins élevé Simplicité de prescription et de surveillance Mise en œuvre au domicile facile Temporaire Mis en place précoce, même si les apports oraux sont
encore possibles Toujours préférer la voie entérale à la voie
parentérale, dans la mesure où le tube digestif est fonctionnel
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
« Nutrition chez le patient adulte atteint de cancer »
Recommandations professionnelles de la Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNEP) – novembre 2012
Référentiel AFSOS – décembre 2013 : synthèse des recommandations de la SFNEP et du réseau NACRe
Référentiel AFSOS « prise en charge des modifications de la capacité olfactive, gustative et/ou de la déglutition dans les cancers ORL » - décembre 2016
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
MISSIONS DES SOIGNANTS
Recueil des informations et de la PM
Aide au dépistage
de la dénutrition
Repérage des situations à risque
Marqueurs biologiques : albumine
Transmission d’informations et signalement (médecin, diététicien)
Marqueurs anthropométriques : poids – taille - IMC
Observation
Education thérapeutique
Observance du patient
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MISSIONS DES SOIGNANTS
Repérage des situations à risque
Transmission d’informations :
Surveillance pondérale
Observation
Observance
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Dans le futur ??? Un projet de suivi diététique des patients cancéreux par les diététiciens libéraux. Pour permettre la continuité et la coordination des soins. avantage dans l’après cancer besoin d’une aide financière pour la rémunération
des consultations besoin de formation des intervenants par le
personnel expert
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
LES PRESTATAIRES DE SANTE
Coordination et organisation de
la Nutrition Artificielle au Domicile
Un lien étroit entre la ville (patient, IDE, médecin traitant, pharmacien) et l’hôpital (médecin hospitalier, diététicien)
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
Le statut nutritionnel est pronostic
Le dépistage et le traitement de la dénutrition doivent être intégrés dans le projet thérapeutique
Rôle central des soignants : dépistage, surveillance, évaluation de l’observance dans la stratégie de soin
Prise en charge pluridisciplinaire
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017
Journée régionale « Lien Ville-Hôpital » - 10 novembre 2017