Observatoire du Donon - ONCFS · Observatoire du Donon 2015 RÉSUMÉ Le massif du Donon est une entité forestière de 75 000 ha qui s'étend sur 4 départements entre l'Alsace et

Observatoire du Donon

Renouvellement du diagnostic de l’impact des cervidés

sur l’avenir des peuplements Base de travail pour la gestion

Vue du massif du Donon crédit photo : Christine Saint-Andrieux

Rapport Final

Février 2016

Rédaction : Victor Schubnel (ONCFS)

Observatoire du Donon 2015


Ce rapport a été rédigé par V. SCHUBNEL (ONCFS)

Avec l'appui technique de : F. KLEIN (ONCFS), J.P. HAMARD (Irstea), C. CALENGE (ONCFS), M. PELLERIN (ONCFS), M.L. SCHWOERER (ONCFS) et C. LHOTE (ONCFS)



RÉSUMÉ

Le massif du Donon est une entité forestière de 75 000 ha qui s'étend sur 4

départements entre l'Alsace et la Lorraine. Constitué essentiellement de sapin pectiné, il connait depuis plusieurs décennies des difficultés au niveau du renouvellement de ses peuplements. Pour tenter de mettre un terme à cette situation, les acteurs du monde sylvicole et cynégétique se sont regroupés en une structure partenariale ; l'Observatoire du Donon.

Entre 2008 et 2010, en parallèle des missions régulières de l'Observatoire, un état des

lieux de l'équilibre sylvo-cynégétique a été mis en œuvre à travers un diagnostic sylvicole de l'impact des cervidés sur la régénération. Les résultats de cette étude ont mis en évidence des difficultés qui affectent près de 90 % des peuplements en cours de renouvellement, la responsabilité des cervidés y était directement confirmée dans 70 % des cas.

Cinq années plus tard, une seconde campagne de diagnostic a été déployée. Les

conclusions de l'étude sont sans équivoque ; la situation reste catastrophique sur l'ensemble du territoire de l'Observatoire à l'exception du sud du secteur vosgien. Les cervidés demeurent sans conteste la cause majoritaire de l'échec du renouvellement. Localement, la légère amélioration constatée dans le cœur du massif est compensée par l'expansion de la zone d'influence des cervidés vers la périphérie. Ainsi, les difficultés de régénération, autrefois cantonnées sur les zones sommitales, se sont généralisées à l'ensemble du massif.

Le suivi du compartiment animal et les résultats des deux diagnostics sylvicoles

concordent pour affirmer que la population de cerfs sur le Donon est trop abondante par rapport à la capacité d'accueil du milieu et que les fortes densités de gibiers nuisent à la fois à la sylviculture et au animaux eux-mêmes. Par conséquent, seule une diminution significative des effectifs par le biais d'une augmentation forte et rapide des plans de chasse sur l'ensemble du massif pourrait permettre de rétablir un niveau d'équilibre sylvo-cynégétique satisfaisant.



REMERCIEMENTS

Je souhaite tout d'abord remercier tous les enquêteurs de l'ONF et du CRPF qui ont

effectué les nombreux relevés de terrain. Merci aux coordinateurs, J. Fischbach Responsable chasse et pêche (ONF 57), P. Ancel

Ingénieur (CRPF), M. Bacher Responsable d'unité territoriale (ONF 67), D. Birkenstock Responsable d'unité territoriale (ONF 67), B. Longechal Directrice d'Agence (ONF 67), J. M. Letz Responsable chasse et pêche (ONF 88) et P. Guirlinger Responsable chasse et pêche (ONF 54) pour leur contribution essentielle à la mise en œuvre de l'étude et pour le partage de leurs connaissances du terrain.

Merci à M.L. Schwoerer Ingénieure des travaux (ONCFS) qui m'a épaulé dans la

conduite de cette étude. Merci à V. Schoenfelder Stagiaire Master I (ONCFS) et F. Cellier Stagiaire BTS (ONF 57)

pour leur contribution significative au travail de terrain. Merci à S. Pizant Secrétaire (ONCFS) et V. Schoenfelder Stagiaire Master I (ONCFS) pour

les nombreuses heures passées à la saisie informatique des fiches de terrain. Merci à C. Calenge Ingénieur expert (ONCFS) pour son appui durant les analyses

statistiques. Merci à F. Klein, Chef d'unité cervidés-sanglier (ONCFS), et J.P. Hamard Ingénieur

d’études- Unité de Recherche Écosystèmes Forestiers (Irstea) pour leurs conseils durant toute cette étude et pour leurs relectures,

Merci à M. Pellerin Ingénieure d'étude (ONCFS), C. Lhote Déléguée régionale (ONCFS),

B. Longechal Directrice d'Agence (ONF 67) pour les relectures du rapport. Merci à P. Gate Secrétaire (ONCFS) pour la gestion comptable du budget de cette

étude. Et pour finir, je remercie l'ensemble des organismes partenaires de l'Observatoire du

Donon ainsi que les financeurs sans qui ce projet n'aurait pas pu voir le jour.


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Observatoire du Donon 2015 Table des matières

Table des matières

1. CONTEXTE GÉNÉRAL ................................................................................................ 5

1.1. La situation géographique ................................................................................ 5

1.2. Les populations de cervidés ............................................................................. 6

1.3. L’Observatoire du Donon ................................................................................. 6

1.3.1. Le premier diagnostic sylvicole .................................................................... 7

1.3.2. Le deuxième diagnostic sylvicole ................................................................. 7

2. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE ............................................................................ 9

2.1. Instance de suivi du projet ............................................................................... 9

2.2. Méthodologie appliquée au cas du diagnostic sylvicole .................................. 9

2.2.1. Périmètre de la zone d'étude ....................................................................... 9

2.2.2. Principe de la démarche ............................................................................... 9

2.2.3. Inventaire exhaustif des peuplements potentiellement dégradables ....... 10

2.2.4. Stratégie d'échantillonnage des peuplements dégradables ...................... 12

2.3. Méthodologie appliquée à l'étude de la diversité ligneuse ........................... 14

2.4. Planification des principales étapes du diagnostic ......................................... 15

3. PROTOCOLES D’OBSERVATION ............................................................................. 17

3.1. Protocoles d'étude des diagnostics sylvicoles ................................................ 17

3.1.1. Caractéristiques des 3 protocoles mis en œuvre ....................................... 17

3.1.2. Principe d'élaboration des diagnostics sylvicoles ...................................... 18

3.1.3. Formation des enquêteurs ......................................................................... 20

3.2. Protocole d'études de la diversité ligneuse ................................................... 21

4. RÉSULATS ............................................................................................................... 23

4.1. Résultats du diagnostic sylvicole .................................................................... 23

4.1.1. Caractéristiques de l'échantillon définitif .................................................. 23

4.1.2. Présentation des résultats généraux du diagnostic sylvicole .................... 25

4.1.3. Des difficultés de régénération qui varient localement ............................. 29

4.1.4. Analyses exploratoires : influence des caractéristiques d'un peuplement sur son avenir sylvicole............................................................................................ 32

4.2. Résultats de l'étude de la diversité ligneuse .................................................. 33

4.2.1. Analyse de la richesse spécifique par placette ........................................... 33

4.2.2. La richesse spécifique à l'échelle du peuplement est très faible ............... 34

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Observatoire du Donon 2015 Table des matières

4.3. Étude comparative des diagnostics de 2010 et 2015 ..................................... 35

4.3.1. Évolution de la composition des peuplements potentiellement dégradables ............................................................................................................. 36

4.3.2. Cinq ans après, la situation de peuplements en renouvellement ne s'est pas améliorée. ......................................................................................................... 37

4.3.3. Les cervidés sont toujours la cause essentielle des échecs ....................... 38

4.3.4. Une situation qui évolue localement ......................................................... 39

4.3.5. Évolution de la diversité ligneuse ............................................................... 44

4.4. Influence des méthodes de gestion ............................................................... 45

4.4.1. Récapitulatif des préconisations faites suite au diagnostic de 2010 ......... 45

4.4.2. Bilan des prélèvements depuis le diagnostic de 2010 ............................... 46

4.4.3. Conclusion .................................................................................................. 47

5. SYNTHESE DES SUIVIS ENTREPRIS DANS LE CADRE DE L'OBSERVATOIRE DU DONON ............................................................................................................................ 49

5.1. État des populations de cerfs ......................................................................... 49

5.2. Résultats du diagnostic sylvicole .................................................................... 49

5.3. Diversité ligneuse ........................................................................................... 49

5.4. État du couple forêt-cervidés ......................................................................... 49

6. PERSPECTIVES D'ACTIONS ..................................................................................... 51

6.1. Le retour à un état d'équilibre ongulé-environnement satisfaisant passe par une augmentation conséquente des prélèvements ................................................... 51

6.2. Suivre l’évolution de la situation .................................................................... 51

6.3. Renforcer la coordination interdépartementale ............................................ 52

7. RÉFÉRENCES ........................................................................................................... 53

8. ANNEXES ................................................................................................................ 55

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Observatoire du Donon 2015 Listes des figures, des tableaux et des annexes

Liste des Figures

Figure 1 : Carte des propriétés foncières du massif du Donon .................................................................... 5

Figure 2 : Calendrier opérationnel de l'ensemble de l'étude ..................................................................... 15

Figure 3: Schéma simplifié des étapes nécessaires à la réalisation du diagnostic sylvicole d'un peuplement ................................................................................................................................................ 19

Figure 5 : Répartition spatiale des modes de régénérations et des essences "objectif" ........................... 24

Figure 6 : Classement du diagnostic sylvicole des 230 peuplements inventoriés en fonction de la norme de référence et des 2 hypothèses alternatives testées.............................................................................. 26

Figure 7 : Ventilation du diagnostic sylvicole en fonction des essences "objectif" principales pour la norme sylvicole de référence ..................................................................................................................... 27

Figure 8 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" – Résultats en fonction de la norme de référence et des 2 hypothèses alternatives .................................................................................................................................................................... 28

Figure 9 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" – Résultats en fonction des essences "objectif" principales et de la norme de référence .................................................................................................................................................... 29

Figure 10 : (a) Boite à moustaches représentant le profil des estimations des densités de tiges viables. (b) Représentation graphique du lissage de la variable "densité de tiges viables à l'hectare" ....................... 30

Figure 11: (a) Boite à moustaches représentant le profil des estimations des proportions de tiges déclassées par les cervidés.(b) Représentation graphique du lissage de la variable "proportion de tiges non viables cervidés" (impact des cervidés) .............................................................................................. 31

Figure 12 : Schéma résumant les principales associations entre les diagnostics sylvicoles obtenus pour la norme de référence et les variables descriptives étudiées ........................................................................ 33

Figure 13 : Répartition spatiale des associations modales de la végétation ligneuse observée à l'échelle des 230 peuplements étudiées superposée au lissage de la variable illustrative de la responsabilité des cervidés obtenue pour la norme de référence........................................................................................... 35

Figure 14 : Classement du diagnostic sylvicole des peuplements inventoriés en 2010 (droite) et 2015 (gauche) en fonction de la norme de référence et des 2 hypothèses alternatives testées ....................... 37

Figure 15 : Ventilation des diagnostics sylvicoles 2010 (gauche) et 2015 (droite) en fonction des essences "objectif" principales et pour la norme de référence. ............................................................................... 38

Figure 16 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" en 2010 (gauche) et 2015 (droite) – Résultats en fonction de la norme de référence et des 2 hypothèses alternatives ................................................................................................................ 38

Figure 17 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" en 2010 (gauche) et 2015 (droite) – Résultats en fonction des essences "objectif" principales pour la norme de référence. .................................................................................................... 39

Figure 18 : (a) Représentation graphique du lissage de la variable "densité de tiges viables à l'hectare" de 2010. (b) Représentation graphique du lissage de la variable "densité de tiges viables à l'hectare" de 2015. (c) Boites à moustaches représentant le profil des estimations des densités de tiges viables. (d) Représentation spatialisée de l'évolution du potentiel de régénération ces 5 dernières années ............. 41

Figure 19 : (a) Représentation graphique du lissage de la variable "Proportions de tiges non viables cervidés" de 2010. (b) Représentation graphique du lissage de la variable "Proportions de tiges non viables cervidés" de 2015. (c) Boites à moustaches représentant le profil des estimations des proportions de dégâts cervidés. (d) Représentation spatialisée de l'évolution de l'impact des cervidés ces 5 dernières années ........................................................................................................................................................ 43

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Figure 20 : Proposition de zonage faite en 2010 pour l’attribution des plans de chasse de cerfs par rapport aux saisons précédentes ............................................................................................................... 45

Figure 21 : Histogramme des prélèvements totaux de cerfs au cours des saisons de chasse sur l'ensemble de l’Observatoire du Donon ....................................................................................................................... 46

Figure 22 : (a) Représentation spatiale de l'évolution de la pression de chasse depuis le diagnostic sylvicole de 2010. (b) Prélèvement de l'espèce cerf au 100 ha pour la saison chasse 2014/2015 ............ 47

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Principales caractéristiques des 4 catégories de peuplements recensés ........................................... 11

Tableau 2: Résumé des principales caractéristiques de la base de données des peuplements potentiellement dégradables recensés en 2014 ............................................................................................................. 12

Tableau 3 : Modalités des 5 variables utilisées pour la constitution de l’échantillon........................................... 13

Tableau 4 : Distribution du nombre de peuplements par famille et effectifs de l'échantillon prévisionnel ........ 14

Tableau 5 : Principales caractéristiques des stratégies d'échantillonnage retenues à l'échelle de chaque peuplement à diagnostiquer ................................................................................................................ 18

Tableau 7 : Densités de tiges viables/ha attendues en fonction des normes sylvicoles appliquées .................... 18

Tableau 8 : Comparaison, en fonction du mode de régénération et des essences "objectif", de la représentativité de l'échantillon observé et de l'inventaire exhaustif ................................................ 25

Tableau 9 : Diagnostic sylvicole, par département, en fonction de la norme de référence ................................. 26

Tableau 10 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" ventilés par département – Résultats en fonction de la norme de référence ................ 28

Tableau 11 : Classement des 5 espèces ligneuses étudiées en fonctions de leur probabilité de rencontre sur l'ensemble des 18 100 placettes analysées ......................................................................................... 34

Tableau 12 : Représentativité relative des associations d'espèces ligneuses caractéristiques des 230 peuplements étudiés (associations modales) ...................................................................................... 34

Tableau 13 : Comparaison des peuplements potentiellement dégradables recensés lors des diagnostics 2010 et 2015 ..................................................................................................................................................... 36

Tableau 14 : Probabilité de rencontre (%) des 5 espèces ligneuses étudiées en 2010 et 2015............................ 44

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Liste des Annexes

Annexe 1 : Convention de partenariat de l'Observatoire du Donon (2006) ......................................................... 55

Annexe 2 : Convention de partenariat : Renouvellement du Diagnostic forestier .............................................. 61

Annexe 3 : Notice explicative du protocole ABR-PLA ............................................................................................ 73

Annexe 4 : Extrait de la fiche de terrain relative au protocole ABR-PLA ............................................................... 79

Annexe 5 : Notice explicative des protocoles ABR-RN1 et ABR-RN2 .................................................................... 81

Annexe 6 : Extrait de la fiche de terrain relative au protocole ABR-RN1 .............................................................. 86

Annexe 7 : Extrait de la fiche de terrain relative au protocole ABR-RN2 .............................................................. 88

Annexe 8 : Distribution du nombre de peuplements par famille et effectifs de l'échantillon observé ................ 90

Annexe 9 : Interprétation d'une boîte à moustaches ........................................................................................... 91

Annexe 10 : Ventilation des résultats du diagnostic en fonction des variables identifiées par les analyses multivariées .......................................................................................................................................... 92

Annexe 11 : Étude de la diversité ligneuse ........................................................................................................... 94

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Observatoire du Donon 2015 Contexte général

1. CONTEXTE GÉNÉRAL

1.1. La situation géographique

Localisé dans les Vosges du nord, le massif forestier du Donon constitue un ensemble forestier d’environ 75 000 d’hectares. Il s’étend sur quatre départements - Moselle, Meurthe-et-Moselle, Vosges et Bas-Rhin - et deux régions - la Lorraine et l’Alsace, réunies depuis le 1er janvier 2016 dans une seule région administrative, la région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine (cf. figure 1). Son altitude culmine à 1 009 m. Ce massif repose sur diverses entités géologiques dont les "Vosges gréseuses moyennes" constituent l’entité centrale et dominante. Cette formation est ceinturée au nord-ouest et au nord-est par les "collines sous-vosgiennes" et au sud-ouest par les "Vosges cristallines". L’altitude s’y échelonne entre 300 et 1 000 mètres.

Les sols majoritairement gréseux rendent le biotope du massif du Donon relativement

pauvre. Les stations forestières associées sont propices au sapin pectiné, à l'épicéa commun et au hêtre. Les forêts sont pour la plupart composées de peuplements à structure régulière, mais dont la gestion actuelle tend à irrégulariser. La majeure partie de ces forêts est publique (domaniales ou communales). La forêt privée se localise pour l'essentiel en Meurthe-et-Moselle (Bertrambois, Val-et-Châtillon, Angomont) et en Moselle (Lafrimbolle, Turquestein-Blancrupt). Elle représente environ 14 % de la surface boisée (cf. figure 1).

Figure 1 : Carte des propriétés foncières du massif du Donon

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1.2. Les populations de cervidés Sur le massif du Donon, 2 espèces de cervidés sont présentes : le Chevreuil (Capreolus

capreolus) et le Cerf élaphe (Cervus elaphus). Au début du 19ème siècle, cette dernière espèce avait pratiquement disparu du Massif Vosgien (Jung, 1984). Un noyau de quelques individus subsistait sur les contreforts mosellans du Donon ; son expansion a permis une reconquête progressive de l'ensemble du massif. Le Chevreuil occupe préférentiellement les zones périphériques de basses altitudes, alors que le Cerf se rencontre sur l’ensemble du massif jusqu’aux parties les plus élevées. Dans le périmètre du Donon, on dénombre actuellement près de 200 territoires de chasse. Ils sont soumis au droit général pour 2 des départements (Meurthe-et-Moselle et Vosges) et au droit local pour les 2 autres (Moselle et Bas-Rhin). Cette organisation implique une diversité dans les pratiques et les modes de gestion de la chasse.

1.3. L’Observatoire du Donon

Depuis près de 3 décennies, le massif du Donon possède la réputation de constituer

une zone forestière où la cohabitation d'une production commerciale de bois avec la présence du Cerf s'avère complexe. La situation y est décrite comme catastrophique par les forestiers, qui déplorent d’importants dégâts forestiers (abroutissement et écorçage), le recul de certaines essences (sapin pectiné et feuillus) et de grandes difficultés à régénérer leurs peuplements. De leurs côtés, les chasseurs redoutent une diminution draconienne du niveau de la population de cerf qui irait à l'encontre de leurs pratiques cynégétiques.

Face à ce constat et sur fond de discordances entre le monde de la chasse et celui de la

filière bois, un Observatoire est créé en 1998 sous le nom d’Observatoire du Donon. A l’origine celui-ci rassemblait chasseurs et forestiers (publics et privés) concernés par cette zone de 75 000 ha centrée sur le Donon. Leur but est de mettre en œuvre une gestion cynégétique et sylvicole concertée favorisant le maintien d’un équilibre forêt/gibier.

En 2006, à la demande des représentants de la chasse, l’Office National de la Chasse et

de la Faune Sauvage (ONCFS) a repris la succession de l'ONF pour assurer l’animation de cet Observatoire. Une convention (cf. annexe 1) a été signée par quatorze partenaires, concernés par la gestion sylvicole et cynégétique du massif qui sont :

- les Associations de communes forestières ; - le Centre régional de la propriété forestière (CRPF) ; - les Directions départementales des territoires (DDT 54, 57, 67 et 88) ; - les Directions régionales de l'agriculture et de la forêt d’Alsace et de Lorraine ; - les Fédérations départementales des chasseurs (FDC 54, 57, 67 et 88) ; - les Fédérations régionales des chasseurs d’Alsace et de Lorraine (FRC) ; - l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ; - l'Office national des forêts ; - l'Union forestière de l'Est ; - l'Unité de recherche "Écosystèmes Forestiers" de l’Irstea (équipe interactions Forêt-

Ongulés-Activités Humaines).

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En 2009 lors de la mise en place du premier diagnostic d’impacts des cervidés sur la régénération forestière, les fédérations de chasseurs ont décidé de quitter l’Observatoire.

Au sein de cette structure, plusieurs méthodes de suivi des populations de cervidés et de l'équilibre ongulés/environnement ont été mises en place, notamment le suivi d'indicateurs de changement écologique (ICE) (Morellet, 2008). Depuis 2001, des suivis standardisés de l’indice nocturne, de la masse corporelle des faons ainsi que l’étude des réalisations des plans de chasse ont été généralisés sur l’ensemble de la zone. En revanche, l’étude du taux de gestation des bichettes s’est soldée jusqu’à présent par un échec en raison du nombre trop faible d’informations communiquées par les chasseurs.

L’analyse de ces indicateurs a permis de mettre en place une gestion adaptative des populations de cerfs au sein de l’Observatoire.

1.3.1. Le premier diagnostic sylvicole L’étude seule du "compartiment animal" n’apporte aucune information sur le

"compartiment végétal". C'est pourquoi, dans le cadre de l'Observatoire du Donon, il a été décidé de procéder à un diagnostic sylvicole des peuplements forestiers potentiellement dégradables par les cervidés. L'objectif de cette démarche est de dresser une expertise aussi précise et objective que possible de la situation sylvicole sur l’Observatoire en termes de renouvellement des peuplements. Réalisé entre 2008 et 2010 sur l’ensemble du massif, ce premier diagnostic sylvicole a permis de recenser 2 264 peuplements en régénération et potentiellement dégradables, ce qui en termes de surface représentait 9 604 ha soit 13 % de la surface totale du Massif. Les résultats de ce diagnostic ont mis en évidence des difficultés de régénération dans 90 % des peuplements sensibles. Dans ces peuplements, constitués principalement de sapin pectiné, le cerf est mis en cause dans 70 % des cas (Flament et Hamard, 2011 ; Schwoerer et al., 2013).

Suite à ces résultats, et suivant les recommandations de l’ONCFS et de l’Irstea, les partenaires de l’Observatoire ont adapté la gestion des populations en augmentant les plans de chasse de manière à maintenir un prélèvement de 1 700 têtes par an jusqu'au renouvellement du diagnostic en 2015.

Un autre axe d’action mis en avant par les gestionnaires vise à améliorer la capacité

d’accueil de la forêt en faveur des cervidés par l’intermédiaire de plusieurs types d’aménagements, tels que la création de prés-bois, l’ouverture de cloisonnements et le développement d’aires de gagnage ligneux. Ces aménagements ont pour vocation d'augmenter la valeur alimentaire des peuplements généralement pauvres en végétation appétante afin de préserver la régénération forestière de la dent du gibier.

1.3.2. Le deuxième diagnostic sylvicole

Après 5 années de gestion adaptative, à la demande de l'ONF, un deuxième diagnostic sylvicole de l'impact des cervidés sur la régénération forestière a été mis en place. Ce diagnostic est réalisé par l’ONF, le CRPF, l’ONCFS et l’Irstea, sur le même périmètre et selon la même méthode qu'en 2010. Ce qui in fine autorise les comparaisons entre les résultats de 2010 et 2015. La méthode de diagnostic est basée sur d'anciens travaux de

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l’ONCFS (Saint-Andrieux, 1989 ; 1994) et de l’Irstea ; (Hamard et Ballon, 2003 ; 2005) qui ont été adaptés par l'Irstea dans le guide pratique d’évaluation des dégâts en milieu forestier (Hamard et Ballon, 2010).

Associées au diagnostic sylvicole et afin de valoriser l'effort d'investigation au niveau

du "compartiment végétal", des observations supplémentaires ont été recueillies comme en 2010 pour apprécier, à l'échelle des peuplements expertisés, la présence de cinq espèces ligneuses représentatives de la strate arbustive vosgienne.

L'objectif de ce deuxième diagnostic est tout d’abord de livrer une image objective de

la situation sylvicole des peuplements en renouvellement. Ensuite, la comparaison de cette image avec celle obtenue en 2010 va permettre d'apprécier l'évolution de cette situation et notamment l’évolution de l’impact des cervidés sur la régénération au cours des cinq dernières années. Au final, cette comparaison permettra de déduire l'efficacité des mesures de gestion prisent à la suite du premier diagnostic.

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Observatoire du Donon 2015 Démarche méthodologique

2. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

2.1. Instance de suivi du projet Le diagnostic forestier 2015 possède son propre comité technique (COTECH) et sa

propre instance de suivi (Annexe 2). De manière pratique son organisation s'est appuyée sur une hiérarchisation des tâches réparties entre deux animateurs chargés d'étude (ONCFS), et cinq correspondants (un pour le CRPF et un par agence départementale de l'ONF) avec la sollicitation ponctuelle d'un ingénieur d'études de l'Irstea.

2.2. Méthodologie appliquée au cas du diagnostic sylvicole

Afin d'autoriser les comparaisons entre les résultats des deux diagnostics sylvicoles, la

méthodologie employée en 2015 est strictement la même que celle employée en 2010.

2.2.1. Périmètre de la zone d'étude À l'exception du secteur de Hautes-Chaume qui se situe à l'interface des forêts

domaniales du Val de Senones (88) et du Donon (67), il a été décidé que l'ensemble des zones boisées de l'Observatoire ferait partie du périmètre d'étude pour le diagnostic. En 2010, les 900 ha du secteur des Hautes-Chaumes avaient fait l’objet d’une étude spécifique (Massoneau, 2010 ; Hamard et al. 2010) ; 5 peuplements d'épicéa avaient toutefois été désignés a posteriori pour compléter le diagnostic. En 2015, cette zone a été exclue du périmètre de l'étude afin de rester en accord avec le dispositif initialement convenu. Ainsi, contrairement à la campagne de 2010, les résultats ne seront pas tout à fait représentatifs de la situation sylvicole du secteur des Hautes-Chaumes. Afin d'éviter tous biais lors des analyses spatialisées comparatives entre 2010 et 2015, les 5 peuplements d'épicéa des Hautes-Chaumes ont été exclus de la base de données de 2010.

2.2.2. Principe de la démarche L’objectif n’était pas d’étudier uniquement les peuplements endommagés par les

cervidés mais de s’intéresser à l’ensemble des peuplements potentiellement sensibles. Pour cela, la première étape a eu pour fin de dresser un état général de la situation par la réalisation d’un recensement de ces peuplements.

La seconde étape de l'étude a consisté à bâtir un échantillonnage représentatif des peuplements identifiés par l’étape précédente. C'est exclusivement sur cette sélection représentative qu'ont été conduits les relevés de terrain et réalisés les diagnostics sylvicoles.

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2.2.3. Inventaire exhaustif des peuplements potentiellement dégradables

a) Etapes préliminaires

La mise en œuvre du recensement exhaustif des peuplements sensibles à l'abroutissement/frottis s'est déroulée en suivant la procédure d'enquête conçue lors du diagnostic de 2010. La construction de cette procédure avait fait l'objet d'une réunion rassemblant les différents partenaires de l'époque le 15 octobre 2008 (Irstea, FRC, CRPF, ONCFS et ONF).

Durant cette réunion, un certain nombre de définitions ont été établies : - Un peuplement correspond à une entité spatiale d’un seul tenant et homogène quant

à la nature des essences forestières, du stade de développement mais également et surtout de l’objectif sylvicole poursuivi.

- La surface respective de chaque peuplement couvre une surface comprise entre 1 et

10 hectares. Les peuplements d’une surface inférieure à 1 hectare ont été écartés en raison de leur forte attractivité pour les cervidés et par conséquent de leur caractère trop marginal.

- Un peuplement dégradable est un peuplement en cours de régénération (sont exclus

les stades d’amélioration) où l’atteinte par le grand gibier pourrait nuire au renouvellement de l’essence "objectif". La sensibilité d’un peuplement a été déterminée sur la base de différents critères indiquant que la régénération y est recherchée.

Au niveau de la forêt privée, comme de la forêt publique, cette procédure de recensement des peuplements dégradables a été diffusée aux correspondants respectifs à partir du mois de mai 2014. La phase de recensement a mobilisé une soixantaine de référents (ONF, CRPF, Experts forestiers, Propriétaires privés) pour recueillir l'intégralité des informations attendues. Une notice explicative énumérait l'ensemble des descripteurs influant a priori sur l’acuité des dégâts. Ainsi, parmi les principaux critères de sélection retenus, figuraient :

- la nature de(s) l'essence(s) "objectif" attendue(s) ; - l’origine de l’ouverture du peuplement ; - le mode de régénération ; - la surface des peuplements ; - la typologie des peuplements forestiers du massif vosgien (Ancel et al., 1999).

Ils avaient pour but d'identifier les peuplements en fonction de leur sensibilité potentielle à l'abroutissement et au frottis. Ils ont également permis de définir quatre grandes catégories présentées dans le tableau ci-dessous (cf. tableau 1).

Les coordonnées géographiques de chaque peuplement ont été systématiquement

recueillies afin de spatialiser la distribution de ces zones à risque et de pouvoir ultérieurement les visiter.

11


Une base de données développée sous Access (Microsoft ® Office Access 2003) a, enfin, été créée pour organiser l’ensemble de ces informations descriptives et les rendre utilisables pour préparer la phase suivante d’échantillonnage.

Tableau 1 : Principales caractéristiques des 4 catégories de peuplements recensés

Caractéristiques du peuplement dans l’aménagement forestier ou le plan simple

de gestion

Critères de sélection des peuplements dégradables

Type

Futaie régulière

Jeune peuplement (coupe définitive réalisée)

Typologie : V, R et (G) Hauteur de l'essence "objectif" < 1,80 m

Surface du peuplement > 1 hectare T 1

Peuplement en cours de régénération

(régénération lente)

G < 45 m² (Typologie : 32, 33) Hauteur de l'essence "objectif" < 1,80 m


Peuplement clair G < 10 m² (Typologie : C1, C2, C3)

Hauteur de l'essence "objectif" < 1,80 m Surface du peuplement > 1 hectare

T 3

Futaie irrégulière G < 45 m² (Typologie : 32, 33, 53 ou 54) Hauteur de l'essence "objectif" < 1,80 m


b) Bilan de l'inventaire exhaustif

La phase d'inventaire exhaustif des peuplements potentiellement dégradables s'est achevée en décembre 2014, elle a permis de recenser 1 557 peuplements sensibles à l'abroutissement et aux frottis. La surface totale s'élève à 7 462 ha, ce qui représente 10 % de la surface forestière de l'Observatoire. Par rapport au diagnostic de 2010, le nombre de peuplements recensés est en diminution. En effet, l'expérience acquise lors du premier diagnostic a permis d'affiner cette phase et de mieux identifier les peuplements sensibles. De plus, les peuplements mis en régénération suite à la tempête de 1999 sont, pour la majorité, sortis de la dent du gibier. Le tableau 2 résume les principales caractéristiques de la base de données de peuplements potentiellement dégradables recensés en 2014.

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Tableau 2: Résumé des principales caractéristiques de la base de données des peuplements potentiellement dégradables recensés en 2014

Peuplements potentiellement dégradables

Nombre de peuplements dégradables recensés 1 557

Surface dégradable 7 462 ha

Surface dégradable / Surface totale 10 %

Peuplements recensés en 2010 34 %

Types de peuplement :

T1 33 %

T2 26 %

T3 6 %

T4 34 %

Types de régénération :

Naturelle 89 %

Plantation 6 %

Mixte 6 %

Origines de la régénération :

Tempête 28 %

Sylvicole 61 %

Sanitaire 10 %

NC 1 %

Essences "objectif" :

Sapin pectiné 71 %

Hêtre 9 %

Epicéa commun 3 %

Autres essences 17 %

2.2.4. Stratégie d'échantillonnage des peuplements dégradables

Le plan d'échantillonnage ainsi que la création de l'échantillon prévisionnel ont été

élaborés avec le concours de la cellule d'appui méthodologique de l'ONCFS. Les détails de cette étape sont consignés dans un rapport d'analyse (Calenge, 2015).

a) Choix des variables stratifiantes

Le plan d’échantillonnage a été bâti à partir des 1 557 peuplements recensés au sein de la base de données. Compte tenu des moyens humains mobilisables pour la réalisation des relevés de terrain, la taille de l’échantillon prévisionnel a été fixée comme en 2010 à 250 peuplements. Cinq variables ont été utilisées pour stratifier l’échantillonnage. Il s’agit du type de peuplement, du mode de régénération, de la nature de l’essence "objectif" principale, de l’origine de la mise en régénération du peuplement et enfin de son altitude (cf. tableau 3). Ces variables sont les mêmes qui ont servi à l'élaboration du plan d'échantillonnage en 2010.

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Tableau 3 : Modalités des 5 variables utilisées pour la constitution de l’échantillon

Variables stratifiantes Modalités des variables

Type de peuplements (cf. tableau 1)

- T1 : Jeunes peuplements

- T2 : Peuplements en cours de régénération

- T3 : Peuplements clairs

- T4 : Futaie irrégulière

Mode de régénération - RN : Régénération naturelle - PM : Plantation + Mixte

Nature de l’essence "objectif" principale

- Sapin pectiné - Épicéa commun - Hêtre - Pin sylvestre - Autres essences

Origine de la mise en régénération - Sanitaire (scolytes) - Intervention sylvicole - Tempête

Altitude - ALT1 :< 550 m - ALT2 : ≥ 550 m

b) Création de l'échantillon prévisionnel

Les 5 variables énumérées ci-dessus ont été utilisées pour constituer 21 familles de peuplements homogènes (cf. tableau 4). Contrairement à l'échantillon prévisionnel de 2010, où les strates se sont vues attribuées 10, 15 ou 20 peuplements en fonction de leur représentativité, le nombre de peuplements attribués par strate en 2015 est strictement proportionnel à la représentativité de la strate dans la base de données des peuplements sensibles.

Comme en 2010, une contrainte de proximité a été ajoutée lors du tirage au sort afin

d'assurer la bonne distribution spatiale des peuplements d'une même strate et d'interdire la sélection de deux peuplements voisins (même si des peuplements de strates différentes peuvent être voisins dans l'échantillon). Cette contrainte a été définie par la conduite d'une classification ascendante hiérarchique des peuplements basée sur une matrice de distances euclidiennes séparant chacun des peuplements pris deux à deux (méthode de Ward).

Cette démarche a permis de constituer un échantillon de référence de 249

peuplements auquel a été adjoint un échantillon apparié de secours destiné à remplacer, en cas de nécessité, des peuplements non conformes aux caractéristiques initialement attendues. La validation de l'échantillon prévisionnel définitif a été accompagnée d'une phase de vérification sur le terrain au cours de laquelle la conformité de chaque peuplement sélectionné a été contrôlée in situ par les agents de l'ONF et du CRPF. Dans certain cas, même les peuplements de secours ne correspondaient pas aux exigences du protocole. De cette manière, 19 peuplements ont été perdus et l'échantillon prévisionnel a évolué de 249 à 230 peuplements. La diminution de l'échantillon n'affecte pas la représentativité de ce dernier par rapport à l'ensemble des peuplements sensibles recensés.

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Tableau 4 : Distribution du nombre de peuplements par famille et effectifs de l'échantillon prévisionnel

Type de peuplement

Mode de régénération

Essence "objectif"

Altitude Origine de la régénération

Numéro de la

famille

Effectif de la

famille

Echantillon prévisionnel

T1

PM

Epicéa commun 2 20 3

Sapin pectiné 301 63 10

Autres essences 101 71 11

RN

Sapin pectiné

< 550 m 102 92 15

Sanitaire 7 44 7

≥ 550 m Sylvicole 8 21 3

Tempête 9 105 17

Hêtre 11 32 5

Pin Sylvestre 12 27 4


T2 RN

Sapin pectiné < 550 m 13 126 20

≥ 550 m 14 156 25

Hêtre 15 58 9

Pin Sylvestre 16 35 6


T3 RN Sapin pectiné 17 56 9


T4 RN

Sapin pectiné < 550 m 18 191 31

≥ 550 m 19 249 40

Hêtre 20 36 6


Nombre total de peuplements 1 557 249

2.3. Méthodologie appliquée à l'étude de la diversité ligneuse Lors du précédent diagnostic, à la demande de plusieurs partenaires portant sur

l'impact des cervidés sur la diversité floristique, un inventaire en présence/absence de cinq espèces ligneuses indicatrices d'un état de conservation de la diversité végétale a été réalisé à l'échelle des 250 peuplements retenus à l'époque pour l'expertise sylvicole. Cette étude a été reconduite en 2015 sur les mêmes bases qu'en 2010. Les observations ont porté sur les espèces suivantes : l’alisier blanc (Sorbus aria), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), le bouleau verruqueux (Betula pendula), le saule (Salix sp.) et l’érable (Acer sp.). La collecte d'informations s'est concentrée exclusivement sur la présence de ces cinq espèces ligneuses afin de ne pas alourdir trop fortement les relevés de terrain. Une étude approfondie de la diversité floristique aurait nécessité des moyens qu'il n'était pas possible de mobiliser.

15


2.4. Planification des principales étapes du diagnostic L'ensemble de la phase opérationnelle de l'étude s'est déroulée de juin 2014 à mars

2016 soit un total de 22 mois.

Figure 2 : Calendrier opérationnel de l'ensemble de l'étude

Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar

Inventaire exhaustif

Stratégie d'échantillonnage

Validation de l'échantillon

Formation des enquêteurs

Relevés de terrain

Saisie

Analyse et synthèse

Diffusion des résultats

Principales phases2014 2015 2016

16


17

Observatoire du Donon 2015 Protocoles d'observation

3. PROTOCOLES D’OBSERVATION

3.1. Protocoles d'étude des diagnostics sylvicoles

3.1.1. Caractéristiques des 3 protocoles mis en œuvre Le guide pratique d'évaluation des dégâts en milieu forestier (Hamard et Ballon, 2010)

développé par l'Irstea a servi de base pour définir les protocoles d'évaluation des diagnostics sylvicoles à mettre en œuvre dans le cadre de l'Observatoire du Donon 2010. C'est pourquoi, pour le diagnostic sylvicole 2015, il a logiquement été décidé de se baser sur le même guide. Ce document, validé en octobre 2009, par un comité de pilotage (les Communes forestières, la Fédération nationale des chasseurs, les Forestiers privés de France, le Centre National de la Propriété Forestière, l'ONCFS et l'ONF) a été diffusé au niveau national par le ministère chargé de l'agriculture (MAAF) à la fin du premier semestre 2010.

Les méthodes développées par ce guide permettent d'évaluer, à l'échelle des

peuplements à expertiser, la possibilité de mener à leur terme les objectifs sylvicoles fixés par les documents de gestion (aménagement, plan simple de gestion, code de bonnes pratiques sylvicoles, …). En outre, ces méthodes permettent de préciser, en cas de problèmes avérés, la responsabilité relative des cervidés dans la formulation des conclusions du diagnostic.

Au cas spécifique de l'Observatoire du Donon, pour lequel l'effort d'investigation s'est

concentré exclusivement sur les dégâts d’abroutissement et de frottis, trois protocoles ont été utilisés. Le premier identifié par l'acronyme ABR-PLA a permis l'étude des peuplements régénérés par plantation (cf. annexes 3 et 4). Le protocole ABR-RN1 a été réservé aux peuplements régénérés par voie naturelle et pour lesquels l'objectif sylvicole a été défini par rapport à une seule essence "objectif" (cf. annexes 5 et 6). Enfin, une variante de ce précédent protocole dénommée ABR-RN2 a été développée pour les peuplements régénérés par voie naturelle et pour lesquels l'objectif sylvicole a été défini par rapport à deux essences "objectif" conduites en mélange (cf. annexes 5 et 7). Ce dernier protocole a été conçu spécifiquement pour répondre au contexte du Donon.

Le tableau 5 présente, de façon succincte, les caractéristiques de ces trois protocoles et les préconisations associées à leur mise en œuvre. Ces protocoles reposent, à l'échelle de chaque peuplement, sur la réalisation d'un réseau de placettes. Ces dernières sont distribuées de manière systématique afin de prospecter l'intégralité du périmètre de la surface étudiée.

18


Tableau 5 : Principales caractéristiques des stratégies d'échantillonnage retenues à l'échelle de chaque peuplement à diagnostiquer

3.1.2. Principe d'élaboration des diagnostics sylvicoles L’établissement d'un diagnostic est réalisé pour chaque peuplement dégradable

inventorié. Il consiste à vérifier si la densité et la distribution spatiale des tiges viables de la (ou des) essence(s) "objectif" sont telles que le renouvellement est acquis au regard des directives prévues par les documents de gestion. Cette vérification repose donc sur des normes sylvicoles de référence. Au cas particulier des régénérations naturelles, le seuil de 5 000 tiges viables/ha correspond à la référence nationale (Hamard et Ballon, 2009) (cf. tableau 6). En ce qui concerne les plantations, la norme considérée découle de l'arrêté alsacien n°2010/121 fixant le seuil en deçà duquel l’avenir d’un peuplement forestier est considéré comme compromis (cf. tableau 6). Cet arrêté spécifie, par essence, la densité minimale attendue à cinq ans en plants par hectare. Par souci de simplification de langage, ces deux seuils de base ont été résumés par l’expression "norme de référence".

Tableau 6 : Densités de tiges viables/ha attendues en fonction des normes sylvicoles appliquées

1 : Arrêté alsacien n°2010/121 fixant le seuil en deçà duquel l’avenir d’un peuplement forestier est considéré comme compromis 2 : Arrêté lorrain SGAR n°2008-103, 18 avril 2008 d’aide au reboisement après tempête 1999

Protocole Mode de régénération

Nombre

d'essences

"objectif"

Type d'échantillonnageNombre de

placettes

Nombre théorique

de tiges étudiées par

placette

ABR-PLA Plantation 1 (maxi 3)Placettes linéaires

de 10 plants consécutifs40 10

ABR-RN1 1 10

ABR-RN2 2 20

Régénération naturelle 80Placettes circulaires

de rayon fixe (1,4 m)

Norme de référence

Hypothèses sylvicoles testées

Hypothèse 1 Hypothèse 2

Régénération naturelle 5 000 2 500 1 500

Plantation

Essence Arrêté Alsace 1 Arrêté Lorraine

2

Sylviculture dynamique

mélèze 1 050 920 600

épicéa 1 400 920 800

douglas 1 050 920 600

sapin 1 400 920 800

hêtre 1 600 920 800

19


En parallèle, deux hypothèses sylvicoles alternatives ont été testées (cf. tableau 6). Elles correspondent à des scénarii moins contraignants en termes de densités de tiges viables attendues que celui proposé par la norme de référence. Il est important de préciser que ces deux hypothèses ne concordent pas nécessairement avec l'attente des sylviculteurs en raison de densités de tiges viables insuffisantes pour assurer un renouvellement acceptable des peuplements expertisés. Elles ont été introduites afin d'évaluer, pour les peuplements dont l'état ne serait pas en adéquation avec la norme de référence, la gravité du diagnostic. Ainsi, ont été testés pour les régénérations naturelles les seuils de 2 500 et de 1 500 tiges viables/ha. Concernant les densités admissibles pour les plantations, nous avons utilisé les seuils à cinq ans fixés par l'arrêté régional de Lorraine d’aide au reboisement après tempête 1999 (arrêté SGAR n°2008-103, 18 avril 2008) et des seuils que l’on observe dans le cadre de certaines sylvicultures dynamiques (cf. tableau 6).

La figure 3 présente un schéma simplifié du processus d'élaboration du diagnostic

sylvicole à l'échelle de chaque peuplement.

Figure 3: Schéma simplifié des étapes nécessaires à la réalisation du diagnostic sylvicole d'un peuplement

La première étape du raisonnement consiste à comparer la densité de tiges viables observée aux attentes fixées par la norme sylvicole de référence et d'apprécier sa répartition spatiale dans le périmètre étudié. Ce contrôle permet d’appliquer trois options de classement. Dès lors que les conditions se vérifient comme conformes aux attentes du sylviculteur, le peuplement abonde la classe "Absence de problème". Dans le cas contraire et, en fonction de l'ampleur de l'écart à la norme de référence, une situation défavorable se définit par rapport à l'une des deux classes suivantes : "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis". Ces trois dénominations correspondent à la possibilité, estimée à l'instant T, de conduire à leur terme les objectifs sylvicoles assignés à chaque peuplement. Rappelons que ce constat est établi par référence aux essences "objectif" retenues, là encore, pour chaque peuplement. Les classes "Pronostic incertain" et "Avenir compromis" ne signifient pas nécessairement que l'état boisé soit remis en cause ; elles se cantonnent à préciser le niveau

Peuplement à

diagnostiquer

Causalité

Norme sylvicole

de référence

et

distribution spatiale

des tiges viables

Cause cervidés

Avenir

compromis

Pronostic

incertain

Causes multiples

Autres causes

Absence de

problème

20


d'inadéquation entre la situation observée et les attentes inhérentes aux objectifs sylvicoles affichés.

La deuxième étape du raisonnement a pour fin d'identifier les origines probables des

difficultés mises en évidence. Elle ne concerne donc que les deux classes "Pronostic incertain" et "Avenir compromis" (cf. figure 3). Le principe repose sur une nouvelle partition construite, cette fois, sur l'analyse des tiges non viables et les motifs de leur dépréciation. De manière simplifiée, trois nouvelles options de classement ont été définies : "Cause cervidés", "Causes multiples" et "Autres causes". La classe "Cause cervidés" atteste sans équivoque de la responsabilité des cervidés en ce qui concerne la dépréciation des tiges jugées non viables. A contrario, la classe "Autres causes" dédouane de toute responsabilité les cervidés. Les protocoles ne permettent pas nécessairement d'identifier avec précision l'événement qui a été à l'origine de la dépréciation des tiges (attaques parasitaires, travaux sylvicoles, bris de neige, concurrence végétale, …) mais de discriminer les causes qui ne peuvent être imputées aux cervidés. Enfin, la classe "Causes multiples" traduit l’absence de prédominance statistique entre les deux éventualités "Cause cervidés" et "Autres causes". Pour plus de renseignements, le lecteur est invité à se reporter au guide pratique d'évaluation des dégâts en milieu forestier (Hamard et Ballon, 2010).

L'application de ces procédures a permis d’obtenir des résultats détaillés pour chacun

des peuplements de l’échantillon. L'agrégation de ces résultats a contribué à dresser un bilan global quant à la situation des régénérations sur le massif du Donon. Par une modélisation spatiale des diagnostics et la réalisation d'analyses statistiques exploratoires, il a été possible de préciser, d'une part, la localisation des difficultés rencontrées et, d'autre part, les caractéristiques des peuplements dont l'avenir sylvicole s'avère perturbé.

3.1.3. Formation des enquêteurs

La mise en œuvre des procédures de diagnostic ne requiert pas un degré élevé de

spécialisation de la part de l'opérateur, une formation initiale s'avère, malgré tout, indispensable pour maîtriser les différentes étapes de mise en œuvre des protocoles et pour restreindre les effets "observateur". À cet effet, trois formations d'une journée ont été organisées les 16, 17 et 18 mars 2015 (Saint-Quirin [57], Grandfontaine [67] et Moussey [88]). Ces formations proposaient une demi-journée d'exposés théoriques en salle suivie d'une demi-journée d'exercices pratiques sur le terrain. Ces trois sessions ont mobilisé globalement 55 personnes (ONF : 50 et chasseurs : 5). Bien que les quatre fédérations départementales aient décidé de quitter l'Observatoire en 2011, les chasseurs du GIC Donon du Bas-Rhin (67) ont souhaité participer cette année au diagnostic. Ainsi, cinq d'entre eux ont participé à la formation mais malheureusement ils n'ont pas réussi à être associés à la phase de terrain. La plupart des agents ONF ont quant à eux participé de manière effective aux relevés de terrain. Aucune personne du CRPF n'était présente aux formations. Cependant ayant toutes déjà participé au diagnostic de 2010, il a été décidé qu'une formation en interne serait suffisante. Cette formation a été dispensée par un agent du CRPF présent à la réunion de préformation destinée à former les coordinateurs départementaux. La phase de terrain effective s'est déroulée de la fin mars à la mi-juillet, durant cette dernière des relevés ont été effectués dans 230 peuplements. Pour ce faire 231 journées agents auront été nécessaires.

21


3.2. Protocole d'études de la diversité ligneuse L’objectif a été de combiner, à l'échelle de chaque peuplement, la prise de données

relatives aux protocoles dédiés à l'étude des diagnostics sylvicoles et celle afférente à l'étude de la diversité ligneuse. Ainsi, à chaque placette d'un diagnostic sylvicole a été systématiquement associée une placette d'observation des espèces ligneuses de 5 m de rayon (78,5 m²). Sur cette dernière, le relevé consistait à noter en présence/absence les cinq espèces énumérées au chapitre 2.3. En vue de faciliter le repérage de ces essences et afin de réduire le temps de prospection, les notations se sont cantonnées à la stricte observation des tiges d'une hauteur comprise entre 80 cm et 4 m (cf. annexes 3 et 5).

22


23

Observatoire du Donon 2015 Résultats

4. RÉSULATS

4.1. Résultats du diagnostic sylvicole

4.1.1. Caractéristiques de l'échantillon définitif

a) Composition de l'échantillon final

Après une première phase de vérification, il est apparu qu'un certain nombre de peuplements appartenant à l'échantillon prévisionnel ne possédaient pas les caractéristiques d'un peuplement potentiellement dégradable ou qu'ils ne correspondaient pas aux caractéristiques renseignées lors de la phase de recensement exhaustif (régénération trop âgée, présence d'une clôture, essence "objectif" non conforme, type de régénération, …). C'est ainsi que 54 peuplements ont été exclus de l'échantillon prévisionnel. Pour 38 d'entre eux il a été possible de faire appel aux échantillons de secours afin de leur attribuer un peuplement de remplacement. Pour les 16 autres il fut impossible de trouver un peuplement de substitution conforme à la fois aux attentes des protocoles et à la description faite lors de la phase de recensement. La phase de vérification a permis de limiter les risques d’imprévus lors des relevés de terrain. Malgré cela, huit peuplements ont été invalidés sur place du fait d’un classement erroné. Parmi ces huit peuplements, trois l'ont été trop tardivement pour être remplacés par un peuplement de secours. Ainsi l'échantillon définitif, sur lequel porte les conclusions du diagnostic sylvicole et les analyses statistiques, est constitué de 230 peuplements.

b) Traits sylvicoles dominants de l'échantillon définitif

Les peuplements de type T4 traités en futaie irrégulière représentent le type prédominant (38 %) de l'échantillon définitif, viennent ensuite les jeunes peuplements de type T1 pour lesquels la coupe définitive a déjà été exécutée (29 %) et les peuplements encore en cours de régénération de type T2 (28 %). Les peuplements clairs (T3 : G < 10m²) ne représentent que 6 % de l'échantillon (cf. figure 4a). En ce qui concerne l'essence "objectif" principale, le sapin pectiné est très prédominant, il est retrouvé dans 73 % des peuplements composant l'échantillon définitif. Le hêtre et l'épicéa ne représentent respectivement que 9 % et 3 % (cf. figure 4b). En revanche, l’épicéa apparaît comme une des essences "objectif" secondaire la plus fréquente (33 %). Au niveau de l’ouverture des peuplements, le renouvellement sylvicole constitue la principale origine de régénération (69 %)

4.b : Essences "objectif" principales 4c : Origines de la mise en régénération 4a : Types de peuplements

24


La figure 5 présente la répartition spatiale des différents peuplements inventoriés dans le cadre du diagnostic sylvicole 2015. Elle permet également de distinguer les peuplements en fonction du mode de régénération et de l'essence "objectif" principale. En ce qui concerne les essences, la prévalence du sapin pectiné est très nettement visible. Il est réparti de manière homogène sur l'ensemble de la zone d'étude. Au second rang, le hêtre, est quant à lui majoritairement réparti le long de la limite Bas-Rhin/Vosges ainsi que sur la bordure mosellane extérieure de l'Observatoire. La troisième essence la plus présente est le pin sylvestre. Ce dernier colonise les versants sud du secteur mosellan et de la partie nord-est du Bas-Rhin. Dans cette figure, la dominance des régénérations naturelles (220 peuplements, soit 96 %) est écrasante face aux plantations. Ces dernières, au nombre de 10, appartiennent en majorité à des propriétaires privés et sont cantonnées dans les communes de Turquestein-Blancrupt pour la Moselle, Val-et-Châtillon et Petitmont pour la Meurthe-et-Moselle.

Figure 4 : Répartition spatiale des modes de régénérations et des essences "objectif" (230 peuplements analysés)

c) Représentativité de l'échantillon définitif par rapport aux caractéristiques sylvicoles du massif

Le tableau 7 permet de faire la comparaison, en termes d'effectif, entre l'échantillon observé et l'inventaire exhaustif. Il existe quelques différences mineures dans certaines classes mais les analyses statistiques ont démontré que l'échantillon restitue bien les caractéristiques de l'inventaire exhaustif. En revanche, pour ce qui est de la surface, les analyses statistiques révèlent une différence. Cette différence réside dans le fait que lors de l'établissement de l'échantillon prévisionnel, la représentativité d'une famille a été exprimée

25


en termes d'effectif et non pas de surface. Une version plus détaillée du tableau 7 peut être retrouvée en annexe 8.

Tableau 7 : Comparaison, en fonction du mode de régénération et des essences "objectif", de la représentativité de l'échantillon observé et de l'inventaire exhaustif (effectif et pourcentage de peuplements)


Essence "objectif"

Inventaire exhaustif Échantillon observé

n % n % n % n %

Plantation

Épicéa 12 0,8

89 5,7

2 0,9

10 4,3 Sapin pectiné 21 1,3 2 0,9

Autres essences 56 3,6 6 2,6

Régénération naturelle

Hêtre 136 8,7

1 468 94,3

20 8,7

220 95,7 Pin sylvestre 127 8,2 19 8,3

Sapin pectiné 1 082 69,5 166 72,1

Autres essences 123 7,9 15 6,5

Total 1 557 100,0 1 557 100,0 230 100,0 230 100,0

4.1.2. Présentation des résultats généraux du diagnostic sylvicole

L'analyse des résultats du diagnostic sylvicole met en avant une situation générale très dégradée. Au regard de la norme sylvicole de référence, le renouvellement est impossible ou compromis dans plus de 92 % des peuplements en cours de renouvellement et parmi eux plus de 75 % présentent un avenir sylvicole compromis. Peu importe la norme sylvicole utilisée, les cervidés sont très largement responsables (72 %) de cette situation dégradée. Lorsque les résultats sont spatialisés, il apparaît que les difficultés ne sont pas uniformément réparties. Certaines zones présentent des densités de régénération très faible (150 tiges viables/ha), largement en dessous de la norme de référence (5 000 tiges viables/ha) et d'autres des densités plus importantes (4 500 tiges viables/ha) mais toutefois inférieures à la norme. Il en va de même avec la pression des cervidés. Le cœur du massif semble plus impacté (60 % de tiges déclassées) que les secteurs en périphérie (10 % de tiges déclassées).

a) Un bilan sylvicole catastrophique à l'échelle du massif

Au regard de la norme dite de référence, 92 % des peuplements inventoriés présentent une densité et une qualité de régénération insuffisante par rapport aux objectifs sylvicoles inscrits dans les aménagements sylvicoles (forêt publique) et les plans simples de gestion (forêt privée). Parmi eux, 75 % présentent un avenir compromis et 17 % un pronostic incertain (cf. figure 6). En considérant des normes sylvicoles moins contraignantes en termes de densité de tiges viables acceptables, (hypothèse 1 et hypothèse 2 – cf. Tableau 6), la proportion de peuplements présentant des difficultés de régénération passe respectivement à 79 % et 72 % (cf. figure 6). La faible variation de cette proportion, malgré la diminution de presque de moitié de la norme pour les plantations et de plus de 2/3 de la norme pour les régénérations naturelles, atteste de la gravité de la situation. Au vu de ces premiers résultats, l'avenir du renouvellement forestier s’avère très largement compromis.

26


Figure 5 : Classement du diagnostic sylvicole des 230 peuplements inventoriés en fonction de la

norme de référence et des 2 hypothèses alternatives testées (n= effectif de peuplements étudiés)

Les résultats du diagnostic (norme de référence) ventilés par département mettent en

évidence que parmi les 4 départements, ce sont les Vosges qui présentent la situation la moins dégradée. La proportion de peuplements présentant une régénération insuffisante y est significativement inférieure à celle des parties bas-rhinoise et mosellane. Le Bas-Rhin est le département présentant le plus de difficultés avec 99 % des peuplements concernés par des problèmes de régénération. La Meurthe et Moselle et la Moselle présentent un profil proche de celui de l'échantillon globale avec près de 92 % des peuplements confrontés à des difficultés de régénération (cf. tableau 8).

Tableau 8 : Diagnostic sylvicole, par département, en fonction de la norme de référence (% de peuplements par classe de diagnostic)

Échantillon :

global

Meurthe et Moselle

Moselle Bas-Rhin Vosges

Dia

gno

stic

Absence de problème 8 % 6 % 7 % 1 % 21 %

Pronostic incertain 17 % 20 % 10 % 17 % 28 %

Avenir compromis 75 % 74 % 83 % 82 % 51 %

Nombre de peuplements 230 31 69 83 47

NB : Les indications départementales fournies ci-dessus sont mentionnées à titre

indicatif car la stratégie d’échantillonnage a été calibrée pour être représentative de l’ensemble de l’Observatoire.

L'analyse par essence et pour la norme de référence (cf. figure 7) montre que les

peuplements de sapin et de pin sylvestre ne se régénèrent pas. L'avenir des peuplements de chêne sessile et des autres résineux (douglas, d'épicéa et mélèze) semble également problématique, le faible nombre de peuplements expertisés pour chacune de ces essences (respectivement 6, 9, 6 et 1) nous oblige cependant à considérer cette information avec retenue. La régénération des peuplements de hêtre apparait comme la plus épargnée par les

27


difficultés de renouvellement (Avenir compromis 40%), toutefois seuls 24 % des hêtraies inventoriées présentent un état satisfaisant.

Figure 6 : Ventilation du diagnostic sylvicole en fonction des essences "objectif" principales pour la norme sylvicole de référence (n= effectif de peuplements étudiés).(CHS : chênes sessile, DOU :

douglas, EPC : épicéa commun, HET : hêtre, MEE : mélèze d'Europe, PS : pin sylvestre, SP : sapin

pectiné)

b) Des cervidés pleinement responsables de l'échec des régénérations

Les différentes origines des problèmes (cf. § 3.1.2) constatés pour les peuplements dont la densité de tiges viables est insuffisante ("Pronostic incertain" et "Avenir compromis") sont présentées dans la figure 8.

Pour la norme de référence, la cause "cervidés" concerne 72 % des situations où la

régénération est insuffisante. En y ajoutant les 24 % de situation où la responsabilité est multiple, cela fait 96 % des cas où les cervidés contribuent à l’échec des objectifs sylvicoles fixés par les gestionnaires. Ainsi, dans seulement 4 % des cas les cervidés sont entièrement disculpés de l'origine des problèmes de régénération. Ce constat reste identique pour les deux hypothèses alternatives moins contraignantes en termes d’objectif. Il met en avant la pleine responsabilité des cervidés dans l'échec des régénérations sur le massif.

28


Figure 7 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" – Résultats en fonction de la norme de référence et des 2 hypothèses alternatives (n= effectif de peuplements étudiés)

Les résultats présentés dans le tableau 9 étant ventilés par département, ils sont sujets

aux mêmes réserves d’interprétation que celles émises précédemment. En termes d'origine des dégâts, la Meurthe-et-Moselle, le Bas-Rhin et les Vosges sont proches des résultats obtenus sur l'ensemble de l'échantillon, et ce qu’il soit question de responsabilité principale ou partagée des cervidés. La part de responsabilité des cervidés est inférieure en Moselle (58 %) par opposition aux 3 autres départements. Toutefois, en ajoutant les responsabilités partagées, les cervidés y contribuent malgré tout à 94 % des difficultés de régénération.

Tableau 9 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" ventilés par département – Résultats en fonction de la norme de référence (% de peuplements par classe d'origine)

Échantillon :

global

Meurthe et Moselle

Moselle Bas-Rhin Vosges

Ori

gin

e

Autres causes 4 % 7 % 6 % 3 % 2 %

Causes multiples 24 % 17 % 36 % 18 % 22 %

Cervidés 72 % 76 % 58 % 79 % 76 %

Nombre de peuplements 212 29 64 82 37

La proportion de chaque origine de problème peut varier en fonction du type d'essence

(cf. figure 9) qui compose les peuplements étudiés. Quoiqu'il arrive, les cervidés sont toujours mis en cause et ce quelle que soit l'essence étudiée. Le sapin pectiné s’affiche comme l'essence la plus sensible aux impacts des abroutissements. En effet, dans les peuplements de sapin, les cervidés sont impliqués dans 99 % des cas où la régénération est insuffisante. Dans 80 % des cas, les cervidés sont les seuls responsables des problèmes constatés et dans 19 % ils partagent la responsabilité avec une autre source de perturbation. À l'inverse, le hêtre, connu pour être moins appétant, s’affiche comme l'essence la moins

29


impactée par les cervidés (44 %). Le chêne sessile et les autres résineux (douglas, d'épicéa et mélèze) ne sont pas suffisamment représentés pour en tirer des conclusions robustes.

Figure 8 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" – Résultats en fonction des essences "objectif" principales et de la norme de référence (n= effectif de peuplements étudiés). (CHS : chênes sessile, DOU : douglas, EPC : épicéa

commun, HET : hêtre, MEE : mélèze d'Europe, PS : pin sylvestre, SP : sapin pectiné)

4.1.3. Des difficultés de régénération qui varient localement

a) Lissage spatial de la variable réponse "Densité de tiges viables"

Les 230 peuplements qui ont contribué à l’élaboration du diagnostic sylvicole ont été systématiquement géo-référencés ce qui a permis, entre autre, une analyse spatiale i) de la distribution des problèmes de renouvellement et ii) de la distribution des dommages imputables aux cervidés. Ainsi, nous avons eu recours à un modèle de prédiction géographique, fondé sur un lissage des données, appelé "régression lœss" (locally weighted scatterplot smoothing). Cette dernière permet d'estimer la valeur d'un point de la carte du massif en fonction de la valeur diagnostiquée à l’échelle de chacun des peuplements expertisés qui l'entourent et de la distance qui le sépare de ces mêmes peuplements" (Cleveland et al., 1993).

La régression de Loess a été appliquée à la "densité de tiges viables à l'hectare". Cette

variable brute issue directement des relevés a l'avantage d'être continue et permet d'apprécier le potentiel de régénération d'un peuplement sur une gamme de valeurs très étendue. Elle paraît plus appropriée que la variable "diagnostic" pour représenter la répartition spatiale des difficultés de régénération. En effet, la variable "diagnostic" se limite à 3 modalités et son emploi pour la régression aurait nécessité de leur attribuer une pondération nécessairement arbitraire.

La densité de régénération d'une plantation étant très inférieure à celle attendue pour

les régénérations naturelles (cf. tableau 2), ces dernières ont été retirées de l'analyse spatiale afin de ne pas créer de biais. Les Hautes Chaumes ayant été exclues de la zone

30


d'étude, aucune conclusion ne pourra être tirée des analyses spatialisées quant à l'état de la régénération de ce secteur.

La carte de droite (cf. figure 10b) est une représentation spatiale des estimations de la

variable "densité de tiges viables" pour la norme de référence. Les estimations issues de la régression révèlent que les peuplements en cours de renouvellement sont en difficultés sur l'intégralité de la zone d'étude. En effet, 75 % de la surface du massif présentent des estimations de potentiel de régénération inférieur à 2 500 tiges/ha et les estimations les plus optimistes (4 500 tiges viables/ha) s’avèrent inférieures à la densité de 5 000 tiges viables/ha préconisée par cette norme (cf. figure 10a). Dans cette situation très dégradée il existe des variations locales du potentiel de régénération. La figure 10b met en évidence une zone, située de part et d’autre de la limite Bas-Rhin/Moselle, où la densité de régénération estimée est extrêmement faible (100 à 500 tiges/ha). Elle permet également de distinguer un secteur situé dans la sud du Massif sur le département des Vosges où les densités de régénération estimées sont les plus importantes (supérieures à 4 500 tiges viables/ha).

Figure 9 : (a) Boite à moustaches

1 représentant le profil des estimations des densités de tiges

viables. (b) Représentation graphique du lissage de la variable "densité de tiges viables à l'hectare" (potentiel de régénération)

b) Lissage spatiale de la variable réponse "Proportion de tiges non viables cervidés"

La responsabilité des cervidés ayant été pleinement mise en avant lors de l'analyse de l'origine des difficultés de renouvellement (cf. figure 8), il semble donc pertinent d'étudier la répartition spatiale de leur impact sur la régénération. Pour ce faire, nous avons retenu la

1 Les explications nécessaires à la lecture d'une boîte à moustaches se trouvent en annexe (cf. annexe 9)

(a) (b)

31


variable "Proportion de tiges non viables cervidés" qui représente pour chaque peuplement la part de tiges déclassées à cause des cervidés par rapport à l'ensemble des tiges observées. Le caractère continu de cette variable permet d'apprécier l'impact des cervidés avec une meilleure précision et sur une plus grande gamme de variations que la variable "Origine des dégâts" qui se restreint à 3 modalités.

L'étude de la variable "Proportion de tiges non viables cervidés" a été conduite selon la même procédure que celle déployée pour l’analyse de la variable "Densité de tiges viables", à la seule différence près que les informations relatives aux peuplements issus de plantation ont été conservées.

Les estimations de proportion de dégâts de cervidés obtenues avec la régression Loess de la variable "Proportion de tiges non viables cervidés" indiquent que l'impact des cervidés sur les peuplements en cours de renouvellement est considérable. En effet, d'après les estimations de la régression, sur plus de 75 % de la surface, entre 20 et 60 % des jeunes tiges sont déclassées à la suite d’abroutissements ou de frottis (cf. figure 11a). Au niveau de la représentation spatiale, les pointillés rouges délimitent les secteurs où les proportions de tiges déclassées sont les plus élevées (40 à 60 %). Ils sont situés au centre de la zone d'étude, sur la limite Bas-Rhin/Moselle et enfin sur une zone reliant l’est de la Meurthe-et-Moselle au centre du secteur vosgien. Les zones où les proportions estimées sont les plus faibles (< 10 %) sont délimitées par des pointillés verts. Elles se concentrent majoritairement au sud et au nord-ouest en périphérie du massif (cf. figure 11b).

Figure 10: (a) Boite à moustaches représentant le profil des estimations des proportions de tiges déclassées par les cervidés.(b) Représentation graphique du lissage de la variable "proportion de tiges non viables cervidés" (impact des cervidés)

(a) (b)

32


4.1.4. Analyses exploratoires : influence des caractéristiques d'un peuplement sur son avenir sylvicole

L'analyse exploratoire a pour but de faire ressortir les caractéristiques communes aux

peuplements arborant un diagnostic sylvicole identique. Pour ce faire, les analyses multivariées ont croisé les résultats des diagnostics (norme de référence) des peuplements avec un certain nombre de variables descriptives collectées lors du recensement des peuplements potentiellement dégradables. Parmi elles, ont été retenues la densité moyenne de prélèvements de cerf sur la période 2010-2014, la proportion de feuillus, la proportion de sapin, le type de peuplement (T1 à T4), l'essence "objectif" principale, l'altitude du peuplement, le mode de régénération et l'origine de régénération.

Les résultats de l'analyse multifactorielles (co-inertie et discriminante) indiquent que la

variable réponse "diagnostic sylvicole" est majoritairement influencée par les cinq facteurs suivants : la densité de prélèvement de cerf, l'essence "objectif" hêtre, l'altitude des peuplements, la présence de feuillus et la présence de sapin pectiné. Une forte densité de prélèvements de cerf, une proportion élevée de sapin, une altitude élevée et une origine de régénération "tempête" sont associées à un avenir compromis. Elles s'opposent à une faible densité, une altitude basse, la présence de hêtre, une régénération d’origine "sylvicole" et une forte proportion de feuillus qui correspondent plutôt à une absence de problème (cf. figure 12). La ventilation des diagnostics en fonction des différents facteurs mentionnés ci-dessus peut être consultée en annexe (cf. Annexe 10).

La répartition des essences sur un massif est déterminée par les conditions édaphiques

et topologiques du milieu. Les phénomènes climatiques extrêmes (tempêtes) et les problèmes phytosanitaires (scolytes) sont quant à eux aléatoires. Ainsi, parmi les cinq facteurs identifiés, la densité de prélèvement est le seul facteur sur lequel les gestionnaires peuvent réellement exercer une influence. Les résultats des analyses multivariées présentent donc la chasse comme le meilleur levier susceptible de résoudre les problèmes de régénération.

Des analyses similaires ont également été menées dans le but de déterminer les

caractéristiques communes des peuplements présentant les mêmes origines de difficultés. Il est apparu que la "cause cervidés" et les "causes multiples" sont associées à une forte densité de prélèvements de cerf, une proportion élevée de sapin, une altitude élevée et une faible surface terrière des peuplements. La plupart de ces facteurs sont identiques à ceux qui caractérisent les peuplements présentant un avenir compromis. L'origine de difficultés "autres causes" est, pour sa part, associée à une faible densité de prélèvements de cerfs, une forte densité de feuillus (faible densité de sapin) et une altitude faible. À l'instar de la "cause cervidés" ou des "causes multiples", ces facteurs sont identiques à ceux qui caractérisent les peuplements sans problème de régénération. Les conclusions de ces analyses viennent confirmer sans équivoque l'implication des cervidés dans l'échec du renouvellement des peuplements forestiers du massif du Donon.

33


4.2. Résultats de l'étude de la diversité ligneuse

4.2.1. Analyse de la richesse spécifique par placette

Les relevés de diversité végétale ligneuse ont été exécutés en parallèle des diagnostics

sylvicoles. Compte tenu d’observations strictement focalisées sur cinq espèces ou groupes d’essences ligneuses (alisier blanc, bouleau verruqueux, érables sp., saules sp. et sorbier des oiseleurs), le nombre d’associations susceptibles d’être rencontrées est de 32 (deux modalités [absence/présence] pour cinq espèces étudiées = 25 = 32 associations). En fonction du protocole de diagnostic mis en application (ABR-PLA, ABR-RN1 ou ABR-RN2), le nombre de placettes par peuplement avoisinait 40 pour les plantations ou 80 pour les régénérations naturelles. Ainsi, le nombre total de placettes qui ont été visitées s’élève globalement à 18 100.

Diagnostic sylvicole : "Avenir compromis"

Diagnostic sylvicole : "Absence de problème"

Densité de prélèvement " Cerf " forte (prélèvement supérieur à la moyenne)

Altitude supérieure à la médiane (550 m) = zone de quiétude pour les cervidés

Abondance de sapin pectiné = essence très appétante et sensible aux dégâts de cervidés

Ouverture non programmée et brutale des peuplements

Densité de prélèvement " Cerf " faible (prélèvement inférieur à la médiane)

Essence objectif hêtre = essence peu appétante et moins sensible aux dégâts

Altitude inférieure à la médiane (550 m) = plus de dérangement pour les cervidés

Forte proportion de feuillus dans les peuplements (Peuplements mixtes essentiellement composés de hêtre)

Ouverture sylvicole programmée des peuplements

Association et hiérarchisation des variables

Figure 11 : Schéma résumant les principales associations entre les diagnostics sylvicoles obtenus pour la norme de référence et les variables descriptives étudiées

34


La grande majorité des placettes diagnostiquées soit 81 % (14 695) ne présentaient

aucune des espèces ligneuses recherchées. La probabilité de rencontrer au moins une espèce est relativement faible et ne dépasse pas les 16 % (2 867). On ne rencontre deux espèces que sur 3 % des placettes (annexe 10). Parmi toutes les espèces étudiées (cf. tableau 10), le bouleau est celle qui fut observée le plus souvent. Il a été relevé dans 2 009 placettes, soit une probabilité de rencontre de 11 %. Le sorbier des oiseleurs est la seconde espèce la plus fréquemment observée, avec une probabilité de rencontre supérieure à 6 % (1 169). De par leur faible représentativité, l'alisier blanc, l'érable et le saule peuvent être considérés comme marginales. Au final, sur l'ensemble des 32 associations susceptibles d'être relevées, 19 ont réellement été observées (cf. tableau 10). Parmi elles, les quatre plus fréquemment rencontrées sont par ordre d'importance : "le bouleau", "le sorbier", "les 'érables" et "le bouleau + le sorbier" (pour plus de détails cf. Annexe 11).

Tableau 10 : Classement des 5 espèces ligneuses étudiées en fonctions de leur probabilité de rencontre sur l'ensemble des 18 100 placettes analysées

4.2.2. La richesse spécifique à l'échelle du peuplement est très faible Les précédents résultats s’intéressaient à la représentativité des différentes

associations d’essences ligneuses rencontrées à l’échelle des placettes. Afin d’approcher la diversité ligneuse observée à l’échelle de chacun des 230 peuplements étudiés, les associations modales ont été recherchées (pour un peuplement donné, l’association modale correspond à l’association d’espèces la plus représentée). Pour l’ensemble du massif, cinq types d’association modales ont été recensés ; l’association "Absence des cinq espèces ligneuses" caractérise à elle seule 211 peuplements (cf. tableau 11 & Annexe 11).

Tableau 11 : Représentativité relative des associations d'espèces ligneuses caractéristiques des 230

peuplements étudiés (associations modales)

Placettes avec : Effectif Pourcentage

Bouleau verruqueux 2 009 11,1

Sorbier des oiseleurs 1 169 6,5

Saule sp. 405 2,2

Érable sp. 215 1,2

Alisier blanc 185 1,0

Type d'association Effectif Pourcentage

Absence des cinq espèces 212 92,2

Bouleau 15 6,6

Bouleau + Sorbier 1 0,4

Bouleau + Saule 1 0,4

Sorbier 1 0,4

Total 230 100,0

35


Les essences ligneuses d'accompagnement sont globalement très rares. Elles se concentrent plutôt en périphérie du massif et essentiellement en Meurthe-et-Moselle (cf. figure 13) où, dans 29 % (9) des peuplements diagnostiqués, une association modale autres que "Absence des 5 espèces" est retenue. Ayant été observé dans 9 % des placettes et étant l'association modale la plus représentée après "Absence des 5 espèces", le bouleau se démarque nettement des autres espèces ligneuses étudiées. À noter que contrairement à ce qui pourrait être attendu, la présence de ces espèces ligneuses ne coïncide pas avec les zones où l'impact des cervidés se fait le moins ressentir. Le type de peuplement semble plus déterminant car 90 % des associations végétales autres que "Absence des 5 espèces" se trouve dans des peuplements qui ont fini leur cycle de régénération (type T1). L'apport important de lumière au sol concomitant à ce type de peuplement semble donc favoriser l'apparition d'une végétation d'accompagnement.

Figure 12 : Répartition spatiale des associations modales de la végétation ligneuse observée à l'échelle des 230 peuplements étudiées superposée au lissage de la variable illustrative de la responsabilité des cervidés obtenue pour la norme de référence

4.3. Étude comparative des diagnostics de 2010 et 2015

Ayant mis en œuvre les mêmes protocoles, la comparaison des résultats observés en

2010 et 2015 n’est entachée d’aucun biais. Les diagnostics de 2010 font office de référence, et leur comparaison à ceux de 2015 autorise donc une évaluation de l’incidence des actions menées durant les 5 années écoulées sur le processus de renouvellement des peuplements en cours de régénération.

36


4.3.1. Évolution de la composition des peuplements potentiellement dégradables

L'étude des bases de données issues des recensements des peuplements

potentiellement dégradables de chaque campagne d’observation a fait apparaitre plusieurs changements au niveau de leur composition. La première différence constatée concerne le nombre de peuplements en régénération considérés comme potentiellement dégradables. En effet, il a baissé de 30 % entre les 2 diagnostics, en revanche la surface dégradable n’a chuté que de 23 % montrant que la surface moyenne des peuplements a augmenté (cf. tableau 13). La répartition des peuplements dans les différentes classes de peuplements a également fortement évolué. La part des peuplements irréguliers (T4) et celle des peuplements en début de régénération (T2) ont largement augmenté au détriment des peuplements en fin de régénération (T1) (cf. tableau 13). Les modes de régénération n'ont pas évolué et la régénération naturelle reste largement dominante à l'inverse des plantations devenues quasiment inexistantes. En revanche l'origine de l'ouverture des peuplements a évolué avec les effets de la tempête Lothar (1999) qui s'estompent très nettement au profit de l'ouverture sylvicole (cf. tableau 13). En termes d'essences "objectif" principales, les proportions restent du même ordre. Le sapin pectiné demeure l'essence majoritaire du massif.

Tableau 12 : Comparaison des peuplements potentiellement dégradables recensés lors des diagnostics 2010 et 2015. (EPC : épicéa commun, HET : hêtre, SP : sapin pectiné, Autres : douglas, pin sylvestre, mélèze d'Europe)

Diagnostic : 2010 2015

Nombre de peuplements dégradables recensés 2 264 1 557

Surface dégradable 9 604 ha 7 616 ha

Surf dégradable / Surface totale (%) 13 % 10 %

Types de peuplement :

T1 59 % 33 %

T2 16 % 27 %

T3 6 % 6 %

T4 19 % 34 %

Types de régénération :

Naturelle 86 % 89 %

Plantation 14 % 6 %

Mixte 0 % 5 %

Origine de la régénération :

Tempête 46 % 28 %

Sylvicole 12 % 61 %

Sanitaire 5 % 10 %

NC 37 % 1 %

Éssences "objectif" principales :

Sapin pectiné 61 % 71 %

Hêtre 9 % 9 %

Epicéa commun 9 % 3 %

Autres essences 21 % 17 %

Surface clôturées : 10 % 7 %

Proportion d'anciens peuplements * : Sans objet 34 %

* Peuplements présents dans la base de données des peuplements potentiellement dégradables du diagnostic de 2010

37


4.3.2. Cinq ans après, la situation des peuplements en renouvellement ne s'est pas améliorée.

Les bilans des deux diagnostics mis en parallèle présentent globalement les mêmes

conclusions. Une analyse plus fine des tableaux (cf. figure 14) permet de constater que la proportion de peuplements présentant une régénération insuffisante est légèrement supérieure en 2015, cette différence augmente lorsque l'exigence de la norme diminue. Pour la norme de référence, la différence n'est que de 2 % alors que pour l'hypothèse alternative 2, elle s'élève à 6 %. Ces différences ne sont cependant pas significatives d'un point de vue statistique.

Pour des raisons de déclassement de peuplements, seuls 230 peuplements ont été

inventoriés en 2015. En 2010, le total prévisionnel de 251 peuplements avait été atteint. Cependant au vu de la diminution de 30 % du nombre de peuplements potentiellement dégradables recensés entre 2010 et 2015, la réduction de la taille de l'échantillon (8 %) n'affecte pas la pression d'échantillonnage qui reste supérieure en 2015 (1 pour 6) par rapport à 2010 (1 pour 9).

Figure 13 : Classement du diagnostic sylvicole des peuplements inventoriés en 2010 (droite) et 2015 (gauche) en fonction de la norme de référence et des 2 hypothèses alternatives testées (AC + Pi = Avenir compromis + Pronostic incertain) et n = effectif de peuplements étudiés

Diagnostic 2015 Norme de référence

Hypothèse 1

Hypothèse 2

Absence de problème 8,1% 21,5% 27,8%

Pronostic incertain 17,5% 22,8% 26,5%

Avenir compromis 74,4% 55,7% 45,7%

Ac + Pi 91,9% 78,5% 72,2%

Diagnostic 2010 Norme de référence

Hypothèse 1

Hypothèse 2

Absence de problème 10,0% 23,1% 33,5%

Pronostic incertain 21,5% 29,9% 26,3%

Avenir compromis 68,5% 47,0% 40,2%

Ac + Pi 90,0% 76,9% 66,5%

38


Cinq années après la première campagne de mesures, les peuplements de sapin et de pin sylvestre présentent toujours les mêmes difficultés de régénération, la part des diagnostics "Avenir compromis" ayant même progressé aux dépens de la classe "Pronostic incertain". L'avenir des pessières, en revanche, semble s'être amélioré. Il faut toutefois rester prudent vis-à-vis de ce constat en raison du faible nombre de peuplements d'épicéa inventoriés en 2015. Enfin, l'avenir des hêtraies s'est sensiblement dégradé, avec une proportion de peuplements sans problème de régénération en régression de 20 % (cf. figures 15) mais les cervidés ne sont pas à l’origine de cette dégradation (cf. figures 17).

Figure 14 : Ventilation des diagnostics sylvicoles 2010 (gauche) et 2015 (droite) en fonction des essences "objectif" principales et pour la norme de référence. (EPC : épicéa commun, HET : hêtre, PS : pin sylvestre, SP : sapin pectiné) et n = effectif de peuplements étudiés

4.3.3. Les cervidés sont toujours la cause essentielle des échecs

Quelle que soit la norme sylvicole utilisée, les cervidés restent responsables d’environ

70 % des échecs de régénération et demeurent potentiellement responsables dans 95 % des cas ("Cause cervidés" + "Causes multiples ") (cf. figures 16).

Figure 15 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" en 2010 (gauche) et 2015 (droite) – Résultats en fonction de la norme de référence et des 2 hypothèses alternatives avec n = effectif de peuplements étudiés

39


La ventilation de l'origine des problèmes de régénération (norme de référence) en

fonction de l'essence "objectif" principale montre une évolution dans la répartition des origines des difficultés (cf. figures 17). Pour le hêtre, la responsabilité totale ou partielle des cervidés a chuté de 25 %. Les variations observées pour le sapin et le pin sylvestre sont trop faibles pour considérer qu'il y a eu une évolution significative de l'origine des dégâts pour ces deux essences. L'impact des cervidés sur le sapin pectiné reste donc toujours aussi préoccupant qu'en 2010.

Figure 16 : Origines des problèmes constatés pour les peuplements classés "Pronostic incertain" ou "Avenir compromis" en 2010 (gauche) et 2015 (droite) – Résultats en fonction des essences "objectif" principales pour la norme de référence. (EPC : épicéa commun, HET : hêtre, PS : pin sylvestre, SP : sapin pectiné) avec n = effectif de peuplements étudiés

4.3.4. Une situation qui évolue localement

La distribution géographique des problèmes sylvicoles et celle des foyers d’impacts ont

légèrement fluctué entre les deux campagnes d’observation. Pour détecter d'éventuelles évolutions, des régressions de type Loess ont été menées selon la procédure décrite dans la partie 3.1.3.

Afin de mieux représenter l'évolution spatiale du potentiel de régénération et celle de l'impact des cervidés, les estimations obtenues avec les régressions Loess pour ces deux variables de 2010 ont été soustraites à celles de 2015. Les zones où il existe une différence significative entre les estimations de 2010 et 2015 sont délimitées par des pointillés (verts ou rouges).

En 2015, le secteur des Hautes Chaumes a été exclu de la zone d'étude. C'est pourquoi lors des analyses spatiales, les cinq peuplements inventoriés en 2010 sur ce secteur ont été retirés de la base de données. Les analyses spatiales ne prennent donc pas en compte ce secteur pour lequel aucune conclusion ne peut être dégagée.

40


a) Évolution spatiale du potentiel de régénération

L'étude des profils d'estimation des régressions Loess des deux campagnes de diagnostic met en avant une baisse non négligeable et significative du potentiel de régénération entre 2010 et 2015 (cf. figure 18c).

Spatialement, cette diminution s'explique par une baisse significative du potentiel de

renouvellement dans la plupart des secteurs où la densité était supérieure à 4 500 tiges viables/ha en 2010 et par l'existence d'un noyau de très faibles densités (estimations inférieures à 500 tiges viables /ha) qui persiste dans le quart nord-est du massif (cf. figures 18a,18b et 18d).

L'étude de la figure 18d permet également de constater l'apparition de 3 zones (limite Bas-Rhin/Vosges, Bas-Rhin/Moselle et sud de la partie vosgienne) à l'intérieur desquelles le potentiel de régénération s'est significativement amélioré. Toutefois, cette amélioration reste à nuancer car, mise à part dans la partie sud, la densité de tiges viables n'y est pas encore assez importante pour assurer l'avenir des peuplements au regard de la norme sylvicole de référence (cf. figure 18b).

Au final, durant les 5 années qui ont suivi le premier diagnostic, les densités de

régénération ont légèrement augmenté dans certaines zones sommitales mais sans pour autant que cela permette d'assurer un renouvellement satisfaisant. Les problèmes de régénération se sont généralisés à l'ensemble du massif avec des densités de tiges qui diminuent en périphérie de l'Observatoire.

41


Figure 17 : (a) Représentation graphique du lissage de la variable "densité de tiges viables à l'hectare" de 2010. (b) Représentation graphique du lissage de la variable "densité de tiges viables à l'hectare" de 2015. (c) Boites à moustaches représentant le profil des estimations des densités de tiges viables. (d) Représentation spatialisée de l'évolution du potentiel de régénération ces 5 dernières années

(a) (b)

(c) (d)

42


b) Evolution spatiale de l'impact des cervidés sur la régénération

Les figures 19a et 19b présentent les analyses spatiales des estimations de l'impact de cervidés (proportions de tiges déclassées par les cervidés) calculées avec une régression Lœss pour chaque campagne de diagnostic. L'étude simultanée de ces deux figures permet de constater qu'à l'exception de la partie bas-rhinoise en limite avec la Moselle, les zones de forts impacts (proportion de tiges déclassées > 40 %) sont strictement différentes d'une campagne à l'autre. Ceci traduit une diminution significative de l'impact dans les zones fortement impactées en 2010 (cf. figure 19a et 19d).

Il faut toutefois relativiser cette conclusion car mise à part dans l'extrême sud du

secteur vosgien, la baisse de l'impact n'a pas été suffisante pour passer en deçà des 10 % de tiges déclassées par les cervidés (cf. figure 19b). De plus, comme le montre l'apparition de nouveaux secteurs d'impact fort et le recul des zones d'impact faible (< 10 %) la pression des cervidés n'a pas diminué mais s'est simplement déplacée. Ainsi, les secteurs où l'impact des cervidés a significativement augmenté ces cinq dernières années sont maintenant confrontés à d'important dégâts de cervidés. (cf. figure 19b et 19d).

Une étude approfondie de la répartition des surfaces en fonction de l'intensité de

l'impact de cervidés (cf. figure 19c) vient confirmer ces observations. Les deux profils arborent une moyenne (symbole d'étoile) et une médiane (trait gras) statistiquement identiques indiquant que la proportion de tiges déclassées par les cervidés est restée inchangée (≈ 30 %). En cinq ans, la pression des cervidés qui était concentrée sur les zones sommitales s'est généralisée à l'ensemble de massif avec une augmentation des dégâts dans les secteurs périphériques.

43


Figure 18 : (a) Représentation graphique du lissage de la variable "Proportions de tiges non viables cervidés" de 2010. (b) Représentation graphique du lissage de la variable "Proportions de tiges non viables cervidés" de 2015. (c) Boites à moustaches représentant le profil des estimations des proportions de dégâts cervidés. (d) Représentation spatialisée de l'évolution de l'impact des cervidés ces 5 dernières années

(a) (b)

(c)

(d)

44


c) Conclusion des analyses spatialises

Le résultat des analyses spatiales révèle que le potentiel de régénération s'est dégradé durant la période séparant les deux campagnes de diagnostics. Les zones où ce dernier est très faible (densité de tiges viables < 500 tiges/ha) n'ont certes que très peu évolué, mais c'est la disparition des secteurs périphériques où il pouvait être considéré comme acceptable qui explique la baisse de la densité moyenne de tiges viables sur l'ensemble du massif.

L'impact des cervidés sur la régénération est quant à lui toujours aussi important.

Même si la situation s'est améliorée dans les secteurs très dégradés de 2010, les dégâts de cervidés y sont toujours présents. De plus l'apparition de nouveaux secteurs où les proportions de tiges déclassées par les cervidés dépassent les 40 % démontre que la pression des cervidés s'est déplacée. En cinq ans, les difficultés de régénération et l’impact des cervidés ont légèrement diminué sur les zones sommitales mais la situation y reste toujours critique. En revanche, elles se sont généralisées à l'ensemble du massif avec des problèmes de régénération et de dégâts de cervidés qui gagnent la périphérie du massif.

D'après les analyses statistiques, l'évolution du potentiel de régénération et celle de

l'impact des cervidés sont corrélées. La pression des cervidés expliquerait plus de 50 % des variations du potentiel de régénération. Une analyse simultanée des figures 18d et 19d apporte une confirmation visuelle. Elle révèle la présence quasi systématique d'une zone d'augmentation significative du potentiel de régénération dans les secteurs où l'impact des cervidés a significativement diminué, et inversement, la présence d'une zone de diminution du potentiel de régénération dans les secteurs où l'impact des cervidés a augmenté. Au regard des analyses spatiales, réduire l'impact des cervidés constitue donc le meilleur moyen d'augmenter le potentiel de régénération sur le massif.

4.3.5. Evolution de la diversité ligneuse

Lorsque les résultats de l'étude de la diversité ligneuse de 2015 sont comparés à ceux

de 2010, il apparaît une forte similitude au niveau des associations végétales rencontrées et de leur ordre d'importance. Cependant, la probabilité de rencontre des essences ligneuses a sensiblement diminué depuis 2010 (cf. tableau 13). La présence de diversité ligneuse étant souvent associée au bon fonctionnement d'un écosystème forestier, la baisse de la probabilité de rencontre peut être un signe d'une éventuelle dégradation de cet écosystème.

Tableau 13 : Probabilité de rencontre (%) des 5 espèces ligneuses étudiées en 2010 et 2015

Placettes avec : 2010 2015

Bouleau verruqueux 18 % 11 %

Sorbier des oiseleurs 6 % 7 %

Saule sp. 3 % 2 %

Érable sp. 2 % 1 %

Alisier blanc 1 % 1 %

45


4.4. Influence des méthodes de gestion

4.4.1. Récapitulatif des préconisations faites suite au diagnostic de 2010 Suite aux résultats de 2010, une série de mesures a été proposée afin de réduire

l'impact des cervidés sur la régénération forestière et rétablir l'équilibre ongulés-environnement. La principale mesure préconisait dans les zones identifiées comme étant les plus concernées par les difficultés de régénération (cf. figure 20, pointillés bleus), une réduction de l’abondance de la population de cerfs par l’intermédiaire d'une augmentation modérée des prélèvements à privilégier sur les groupes matriarcaux (biches et faons). Une augmentation plus forte fut préconisée dans la zone où l'impact des cervidés était le plus important (cf. figure 20, pointillés rouges). En dehors de ces deux secteurs, une stabilisation des prélèvements fut recommandée. Ainsi, le comité technique conseillait en 2010 une augmentation du plan de chasse Cerf pour atteindre un prélèvement annuel de 2 000 individus.

Figure 19 : Proposition de zonage faite en 2010 pour l’attribution des plans de chasse de cerfs par rapport aux saisons

précédentes

46


4.4.2. Bilan des prélèvements depuis le diagnostic de 2010 L'objectif fixé d'atteindre un prélèvement global de 2 000 têtes n'a jamais été atteint

(cf. figure 21). Cependant, grâce aux conclusions du premier diagnostic un prélèvement minimum obligatoire de 1 700 têtes a été maintenu. Ce dernier avait été obtenu pour la saison 2010/2011 suite aux pressions des gestionnaires forestiers qui à l'époque avaient anticipé les résultats du premier diagnostic. Depuis cette saison, les prélèvements se sont stabilisés à un seuil légèrement inférieur à 1 700 individus, mais l'augmentation préconisée n'a pas eu lieu (cf. figure 21). Entre les 3 saisons de chasses qui ont précédé le diagnostic et celles qui ont suivi, les prélèvements ont augmenté de 12,5 % (moyenne 2007-2009 vs moyenne 2012-2014).

Figure 20 : Histogramme des prélèvements totaux de cerfs au cours des saisons de chasse sur

l'ensemble de l’Observatoire du Donon

L'analyse spatiale des prélèvements, détaillée à l’échelle des lots de chasse, a permis

de mieux visualiser l'évolution des réalisations et d'en déduire les zones où la pression de chasse sur la population de cerfs a augmenté et celles où elle a diminué. La carte en figure 22a est une représentation graphique lissée de l'évolution de la pression de chasse (c-à-d. le nombre d'individus prélevés) entre la période 2007/2008-2009/2010 et la période 2012/2013-2014/2015 (cf. figure 22a). Sur les 75 000 ha chassables qui composent l'Observatoire, 72 % présentent une pression de chasse en augmentation et 28 % une pression en diminution. Les secteurs où le prélèvement a diminué sont essentiellement localisés en Moselle et dans le département des Vosges (cf. figure 22a). En croisant cette carte avec les propositions de zonages faites pour l'augmentation des plans de chasse (cf. figure 20), il apparait que ces préconisations n'ont pas été appliquées. Ainsi la zone d'impact majeur des cervidés, où une augmentation forte des prélèvements fut préconisée (cf. figure 20) se trouve en grande partie dans un périmètre où la pression de chasse a diminué après le premier diagnostic (cf. figure 22a).

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Figure 21 : (a) Représentation spatiale de l'évolution de la pression de chasse depuis le diagnostic sylvicole de 2010. (b) Prélèvement de l'espèce cerf au 100 ha pour la saison chasse 2014/2015

4.4.3. Conclusion

La réduction de la densité de la population de cerfs sur le massif était la mesure

majeure proposée en 2010 pour remédier aux difficultés de renouvellement des peuplements forestiers. L'analyse des tableaux de chasse montre que cette mesure n'a pas su être appliquée à l'ensemble du massif. Ainsi au lieu d'augmenter, les prélèvements de cerfs sont restés globalement stables ces cinq dernières années avec toutefois quelques variations au niveau local. Les résultats de l'étude comparative indiquent que la situation du renouvellement sylvicole sur le massif est toujours aussi préoccupante. La pression de chasse exercée ces cinq dernières années (1 700 têtes/saison) n'adonc pas été suffisante pour permettre une réduction de la densité de population sur le massif et restaurer un équilibre.

(a) (b)

48


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Observatoire du Donon 2015 Synthèse des suivis

5. SYNTHESE DES SUIVIS ENTREPRIS DANS LE CADRE DE L'OBSERVATOIRE DU DONON

5.1. État des populations de cerfs

Depuis 1990, la population de cerfs est suivie à l’aide de deux Indicateurs de

Changement Écologique (ICE), l’indice nocturne et la masse corporelle des faons. Ils indiquent que la population de cerfs est stable depuis le début des années 90 mais qu'elle présente des signes manifestes de densité-dépendance caractéristiques d’un effectif excédentaire relativement à la capacité d’accueil du milieu. L'amélioration de la qualité physiologique des faons qui semble s'opérer sur la fin de la période d'observation est néanmoins encourageante (Bonenfant et al.,2007 , 2009 ; Schubnel, 2015 , 2016 ).

5.2. Résultats du diagnostic sylvicole

La comparaison des résultats des deux campagnes de diagnostic sylvicole (2010 et

2015) ne montre aucune évolution : le renouvellement des peuplements reste impossible. En 2015, l’avenir est compromis ou incertain pour 92 % des peuplements échantillonnés. Au cours des cinq dernières années, l’érosion des stocks de tiges déjà bien en deçà des densités viables escomptées s’est poursuivie.

Les cervidés sont reconnus comme la principale cause d'échec du renouvellement de la

forêt avec un impact particulièrement dommageable pour le sapin pectiné. Il faut noter l’évolution spatiale du phénomène. Par rapport à 2010, l’impact reste très

important dans les secteurs les plus touchés mais se généralise dans les zones périphériques moins impactées à la même époque.

5.3. Diversité ligneuse

Une évolution similaire est constatée en ce qui concerne la présence des espèces

ligneuses relevées au cours des inventaires. En 2015, 81 % des placettes visitées ne recelaient aucune d’entre elles.

5.4. État du couple forêt-cervidés

Les conclusions des différents suivis et études menés dans le cadre de l'Observatoire

s'accordent à dire que les cervidés pâtissent tout autant que leur habitat de cette situation de déséquilibre persistante. Les densités actuelles sur le massif mettent en péril à la fois l'avenir des peuplements et l'état de santé des populations de cervidés.

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Observatoire du Donon 2015 Synthèse des suivis

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Observatoire du Donon 2015 Perspectives d'action

6. PERSPECTIVES D'ACTIONS

En 2010, le recensement des peuplements potentiellement dégradables a permis de constater une très forte ouverture de la forêt consécutive à la tempête de 1999. En 2015, bon nombre de ces surfaces se sont refermées et la proportion des zones dégradables a fortement baissé passant de 9 600 ha (13 % de la surface totale) à 7 600 ha (10 %). De fait, la sollicitation par les cervidés des peuplements en cours de renouvellement va s’accroitre. Il importera d’être encore plus vigilant à l’avenir quant à la gestion de la situation.

6.1. Le retour à un état d'équilibre ongulé-environnement satisfaisant passe par une augmentation conséquente des prélèvements

Depuis la saison de chasse 2010-2011, les prélèvements de cerf stagnent sous le seuil

des 1 700 individus/saison (cf. figure 21). L'évolution des dégâts et l’érosion des densités de tiges viables sur cette même période attestent que ce niveau de prélèvements est nettement insuffisant pour assainir la situation. Dans le même temps, l’indice nocturne ne montre pas de baisse significative de la population

Très ponctuellement, l’amélioration légère et surtout localisée dans certains secteurs

les plus dégradés montre que l’augmentation de l’effort de chasse était le bon levier. Pour autant ce résultat encourageant est insuffisant au regard de l’objectif recherché puisque le diagnostic global ne s’est pas amélioré.

La baisse déterminante et rapide des densités de population suppose donc un

renforcement conséquent du niveau de prélèvements actuel. Une augmentation d’au moins 500 têtes la première année est nécessaire pour engager le mécanisme. Comme il avait été proposé à l’issue du diagnostic précédant, la réduction sera programmée sur 3 ans. En cohérence avec les résultats du diagnostic, les plans de chasse resteront importants dans les zones centrales et seront renforcés dans les zones périphériques.

L'expérience acquise sur plusieurs territoires conduit à proposer une réduction

d'effectifs sur 3 années obtenue par une augmentation rapportée au prélèvement minimum annuel (PA = 1700 individus) de 1,3 PA pour la première saison, 1,2 PA pour la deuxième saison et 1,1 PA pour la troisième saison.

6.2. Suivre l’évolution de la situation

Le diagnostic sylvicole nous fournit un état précis des peuplements en cours de

renouvellement. Il importe à présent de poursuivre le suivi de l’état d’équilibre avec des moyens légers concernant tout autant le compartiment animal que le compartiment forestier. L’effort sera maintenu sur les ICE déjà en place (indice nocturne et masse corporelle des faons). Il pourra être complété par un indice d’abroutissement car c'est lorsque que les trois types d'indicateurs sont réunis, indicateur d'abondance (Indice nocturne), de performance (Masse corporelle des faons) et de pression sur la flore (Indice d'abroutissement), que les résultats des analyses pourront être le mieux interprétés.

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Observatoire du Donon 2015 Perspectives d'action

Le suivi du renouvellement forestier grâce au réseau d’enclos-exclos envisagé par l’ONF sur les forêts domaniales ainsi que la notation à dire d’expert lors des martelages, pratiquée en Meurthe-et-Moselle, Moselle et Vosges, y ont également toute leur place.

Compte tenu de son importance dans la gestion adaptative préconisée, la connaissance

exacte des prélèvements réalisés est impérative. Les informations seront recueillies par les correspondants locaux et transmises annuellement à l’animateur de l’Observatoire en vue de renseigner la base de données SIG.

6.3. Renforcer la coordination interdépartementale

L'Observatoire est le meilleur moyen pour mettre œuvre une gestion

interdépartementale de l'équilibre sylvo-cynégétique. Il renforce la cohérence et l'impact des actions engagées, et facilite l'appropriation des résultats par les administrations et les partenaires. La création de la nouvelle région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine est une occasion à saisir pour confirmer son statut et désigner un référent pérenne en charge de son animation.

Améliorer la coordination interdépartementale passe par une harmonisation de la

gestion de la chasse au niveau administratif. - Le prélèvement minimum obligatoire doit faire l'objet d'une définition commune

pour faciliter les comparaisons.

- Les calendriers cynégétiques doivent être harmonisés au niveau des dates des comités d'attribution de plan de chasse. Le but étant de laisser le temps aux différents acteurs de prendre connaissance des résultats des prélèvements dans tous les secteurs de l'Observatoire avant d'entamer les négociations de plan de chasse. - Une réflexion sur la gestion qualitative des mâles doit permettre d'adopter une politique de gestion harmonisée sur l'ensemble de l'Observatoire.

Les rapports annuels d'analyses ICE doivent être fournis à l'ensemble des partenaires

de l'Observatoire avant le début des négociations de plan de chasse.

Les suivis de l’évolution de la pression des cervidés sur la flore doivent être harmonisés sur les quatre départements en optant pour une ou plusieurs méthodes communes.

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Observatoire du Donon 2015 Références

7. RÉFÉRENCES

Ancel P., Wilhelm M.E., Lacombe E. (1999) - Peuplements forestiers du massif

vosgien. Typologie et sylvicultures, 53 p.

Calenge C. (2010) - Le lissage spatial à l’aide de la régression Lœss. Document interne,

15 p.

Calenge C. (2015) – Echantillonnage des dégâts de cervidés dans le massif du Donon

en 2015. Document interne, 11 p.

Cleveland W., Grosse E., et Shyu W. (1993) – Statistical model sine S, chapter Local

regression models. Chaoman & Hall, p. 309-376.

Jung P. (1984) - Historique de l'implantation du Cerf sur le massif des Vosges. Rapport

de stage CSTC, 11 p. + annexes.

Morellet N., Gaillard J. M., Hewison A.J.M., Ballon P., Boscardin Y., Duncan P., Klein

F., Maillard D. (2007) - Indicators of ecological change : new tools for managing

populations of large herbivores. Journal of applied ecology, 44 : 634-643.

Bonenfant C., Schwoerer M.L., Boisaubert B., Klein F. (2007) - Observatoire du

Donon-Analyses des données. Rapport n°12345, 88 p.

Flament C., Hamard J.P., (2011) - Diagnostic de l’impact des cervidés sur l’avenir des

peuplements forestiers - Base de travail pour la gestion. Office National de la Chasse

et de la Faune Sauvage / Cemagref, 53p. + annexes.

Saint-Andrieux C., Klein F. (1994) - Impacts du gibier sur les peuplements forestiers

des Vosges alsaciennes. Bulletin mensuel de l'Office National de la Chasse, 192, 16-20

et 53-60.

Hamard J.P., Ballon P. (2003) - Observatoire national des dégâts de cervidés en forêt -

Aspects méthodologiques - Cemagref Nogent/Vernisson, EFNO, 58 p.

Hamard J.P., Ballon P. (2005) - Dégâts de cervidés en forêt : résultats d’un

Observatoire national. Forêt entreprise, 161 : 17-27.

Hamard J.P., Ballon P. (2010) - Guide pratique d’évaluation des dégâts en milieu

forestier, 32 p + annexes téléchargeables sur le site du MAAP à l’adresse suivante :

http://agriculture.gouv.fr/equilibre-foret-gibier-guide-pratique-devaluation-des-

degats-en-milieu-forestier .

Hamard J.P., Ballon P., Massonneau R., Klein F. (2010) - Incidences du Cerf (Cervus elaphus) sur les pessières sommitales du Donon (Vosges du nord). Colloque écologie 2010, Montpellier, 02 au 04 septembre 2010. 1 poster.

http://agriculture.gouv.fr/equilibre-foret-gibier-guide-pratique-devaluation-des-degats-en-milieu-forestier

http://agriculture.gouv.fr/equilibre-foret-gibier-guide-pratique-devaluation-des-degats-en-milieu-forestier

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Observatoire du Donon 2015 Références

Massoneau R. (2010) - Évaluation de l'impact des populations de cervidés sur la zone

sommitale du Donon (Vosges du nord). Master Fage (Biologie et Ecologie pour la

Forêt, l'Agronomie et l'Environnement), Université H. Poincaré Nancy, 71 p.

Schubnel V. (2015) - Note technique Massif du Donon 2014, 2p.

Schubnel V.(2016) – Note technique Massif du Donon 2015, 2p.

Schwoerer M.L., Hamard J.P., Pellerin M., 2013. L’expérience de l’Observatoire de

l’équilibre cerf-forêt du massif du Donon. Forêt - entreprise, 210, 38-42.

Observatoire du Donon 2015 Annexe 1 ________________________________________________________________________________________________________

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8. ANNEXES

Annexe 1 : Convention de partenariat de l'Observatoire du Donon (2006)


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Annexe 2 : Convention de partenariat : Renouvellement du Diagnostic forestier


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Annexe 3 : Notice explicative du protocole ABR-PLA


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Annexe 4 : Extrait de la fiche de terrain relative au protocole ABR-PLA


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Annexe 5 : Notice explicative des protocoles ABR-RN1 et ABR-RN2


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Annexe 6 : Extrait de la fiche de terrain relative au protocole ABR-RN1


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Annexe 7 : Extrait de la fiche de terrain relative au protocole ABR-RN2


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Observatoire du Donon 2015 Annexe 8

Annexe 8 : Distribution du nombre de peuplements par famille et effectifs de l'échantillon observé

Type de peuplement


Essence "objectif"

Altitude Origine de la régénération

Numéro de la

famille

Effectif de la

famille

Effectif de l'échantillon Peuplements

prévisionnel observé non

observé déjà observés

en 2010

T1

Plantation et mixte

Epicéa commun 2 20 3 3 1

Sapin pectiné 301 63 10 8 2 non

Autres essences 101 71 11 7 4 non

Régénération naturelle

Sapin pectiné

< 500 m 102 92 15 14 1 Non

≥ 500 m

Sanitaire 7 44 7 6 1 Non

Sylvicole 8 21 3 3 non

Tempête 9 105 17 15 2 non

Hêtre 11 32 5 4 1 non

Pin sylvestre 12 27 4 3 1 non


T2 Régénération

naturelle

Sapin pectiné < 500 m 13 126 20 18 2 1

≥ 500 m 14 156 25 24 1 1

Hêtre 15 58 9 9 1

Pin sylvestre 16 35 6 6 non


T3 Régénération

naturelle

Sapin pectiné 17 56 9 9 1


T4 Régénération

naturelle

Sapin pectiné < 500 m 18 191 31 31 4

≥ 500 m 19 249 40 40 2

Hêtre 20 36 6 6 non

Autres essences 108 65 10 10 non

Nombre total de peuplements 1 557 249 230 19 11

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Annexe 9 : Interprétation d'une boîte à moustaches

La boîte à moustaches est une représentation graphique qui permet de résumer rapidement le profil d'une série de données quantitative :

La moustache inférieure représente la valeur minimale

La moustache supérieure représente la valeur maximale

La moyen de la série de données est représentée par un symbole d'étoile (*)

La médiane (quartile n°2) correspond au trait gras Chaque espace interquartile (IQn) correspond à 1/4 des valeurs observées

Analyse du profile de la variable "densité de tiges viables" (cf. figure ci-dessus) : 1) La densité minimale de tiges viables qui a été observée est de 0 (moustache inférieure au niveau du 0), la densité maximale observée est 4 500 (moustache supérieure). 2) La valeur moyenne de densités de tiges viables est de 1 700. 3) La valeur médiane de densités de tiges viables est de 1 500. 4) IQ1 : 1/4 des densités observées est compris entre 0 et 900. IQ2 : 1/4 des densités observées est compris entre 900 et 1 500. IQ3 : 1/4 des densités observées est compris entre 1 500 et 2 400. IQ4 : 1/4 des densités observées est compris entre 2 400 et 4 500.

IQ1

IQ2

IQ3

IQ4

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Annexe 10 : Ventilation des résultats du diagnostic en fonction des variables identifiées par les analyses multivariées

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Annexe 11 : Étude de la diversité ligneuse

(a) Distribution des placettes (effectif et pourcentage) en fonction de la présence de l'une des 5 espèces ligneuses étudiées

Placettes avec : Effectif Pourcentage

aucune espèce 14 695 81

1 espèce 2 867 16

2 espèces 498 3

3 espèces 40 0

4 espèces 0 0

5 espèces 0 0

Total 18 100 100

(b) Représentativité relative des 19 associations d'espèces ligneuses rencontrées sur l'ensemble des 18 100 placettes analysées (effectif et fréquence de présence)

Type d'association Effectif % Nombre

d'espèce(s) N %

Bouleau 1 568 8,7

1 2 866 15,8

Sorbier 792 4,4

Érable 319 1,8

Saule 98 0,5

Alisier 89 0,5

Bouleau + Sorbier 272 1,5

2 471 2,6

Bouleau + Saule 74 0,4

Alisier + Sorbier 50 0,3

Bouleau + Érable 28 0,2

Érable + Sorbier 20 0,1

Érable + Saule 16 0,1

Saule + Sorbier 6 0,0

Alisier + Saule 3 0,0

Alisier + Erable 2 0,0

Alisier + Bouleau + Sorbier 15 0,1

3 40 0,2

Bouleau + Érable + Saule 12 0,1

Bouleau + Saule + Sorbier 7 0,0

Bouleau + Érable + Sorbier 5 0,0

Alisier + Érable + Sorbier 1 0,0

Ce rapport

a été rédigé par :

Victor Schubnel

avec l’appui technique de :

et le soutien financier :

du Commissariat à l'aménagement du massif des Vosges des Directions Régionales de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt Lorraine et

Alsace des Conseils Régionaux de Lorraine et d’Alsace

Documents

Observatoire du Donon - ONCFS · Observatoire du Donon 2015 RÉSUMÉ Le massif du Donon est une entité forestière de 75 000 ha qui s'étend sur 4 départements entre l'Alsace et