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Etabli avec l’appui de la DDC-Suisse Standardisation des outils et systèmes de surveillance environnementale en Afrique circum-saharienne dans la perspective de la mise en place de dispositifs cohérents et intégrés aux différentes échelles 2012 Observatoire du Sahara et du Sahel Surveillance Environnementale à long terme en Réseau circum-saharien Décembre 2012, Tunis

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Etabli avec l’appui de la DDC-Suisse

Standardisation des outils et systèmes de surveillance environnementale en Afrique circum-saharienne dans la perspective de la mise en place de dispositifs cohérents et intégrés aux différentes échelles

2012

Observatoire du Sahara et du Sahel

Surveillance Environnementale à long terme en Réseau circum-saharien

Décembre 2012, Tunis

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SOMMAIRE

OSS 2

SOMMAIRE

SOMMAIRE ........................................................................................................................... 2

LISTE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................... 4

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ 5

RESUME EXECUTIF ............................................................................................................. 6

INTRODUCTION .................................................................................................................. 15

CHAPITRE I - Importance de la standardisation des approches, méthodes et outils de surveillance environnementale ......................................................................................... 17

I. 1- LA STANDARDISATION : QU’EST CE QUE C'EST ? ................................................... 8

I.1.1- Définition.................................................................................................................... 18

I.1.2- Importance de la standardisation............................................................................. 18

I.1.3- Normes ....................................................................................................................... 18

I. 2- EXPERIENCES EN MATIERE DE STANDARDISATION DES DONNEES ET DES INFORMATIONS DANS LES RESEAUX DE SURVEILLANCE EXISTANTS ...................... 18

I.2.1- Les expériences des réseaux LTER / ILTER ............................................................ 18

I.2.2- L’expérience du réseau BIOTA (Biodiversity Transects in Africa) ........................ 19

I.2.3- L’expérience de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (OZHM) . 20

I. 3- DE L’HARMONISATION A LA STANDARDISATION DES APPROCHES, METHODES ET OUTILS DE LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE ........................................... 21

CHAPITRE II - Etat des lieux et stratégie de l’OSS en matière de surveillance environnementale. Du réseau ROSELT/OSS à la mise en place des Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE) .................................................... 22

II. 1- L’ENGAGEMENT DE L’OSS POUR LA MISE EN PLACE D’UN RESEAU D’OBSERVATOIRES LOCAUX : LE RESEAU ROSELT/OSS ET SES ACQUIS ................ 23

II.1.1- La naissance de l’unique réseau africain de surveillance environnementale ...... 23

II.1.2- Des acquis méthodologiques et techniques .......................................................... 23

II.1.3- Des acquis institutionnels importants .................................................................... 34

II. 2- L’ENGAGEMENT DES PAYS POUR LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE : DES OBSERVATOIRES LOCAUX AUX DISPOSITIFS NATIONAUX ................................. 35

II.2.1- De ROSELT/OSS au DNSE ....................................................................................... 36

II.2.2- Un projet dédié à la mise en place des DNSE ........................................................ 37

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SOMMAIRE

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II.2.3- Activités DNSE menées au Mali, au Niger et en Tunisie ........................................ 38

II.2.4- Extension des activités DNSE au Burkina Faso, au Kenya, au Maroc et au Sénégal ............................................................................................................................... 42

II.2.5- Poursuite des activités de l’Observatoire ROSELT/OSS d’Algérie ....................... 43

II.2.6- Formation régionale SIEL ........................................................................................ 43

II.2.7- Réalisation de synthèses régionales ROSELT/OSS, actualisée en 2012 ............. 44

CHAPITRE III - Bilan des acquis des programmes de l’OSS sur la surveillance environnementale en rapport avec la standardisation des données .............................. 46

III. 1- DIAGNOSTIC TECHNIQUE ........................................................................................ 49

III.1.1- Acquis technique de la surveillance environnementale ....................................... 47

III.1.2- Principaux goulots d’étranglements sur le plan technique .................................. 47

III.1.3- Principales recommandations du diagnostic technique ...................................... 49

III.1.4- Synthèse du diagnostic technique ......................................................................... 53

III. 2- DIAGNOSTIC ECONOMIQUE ET FINANCIER ........................................................... 57

III.2.1- Bilan de la mobilisation des financements ............................................................ 55

III.2.2- Principaux goulots d’étranglements sur le plan économique et financier .......... 55

III.2.3- Principales recommandations du diagnostic économique et financier .............. 56

III.2.4- Synthèse du diagnostic économique et financier ................................................. 58

III. 3- DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL ET DES POLITIQUES............................................. 62

III.3.1- Bilan du diagnostic institutionnel et des politiques ............................................. 61

III.3.2- Principaux goulots d’étranglements sur le plan institutionnel et des politiques61

III.3.3- Principales recommandations du diagnostic institutionnel et des politiques .... 62

III.3.4- Synthèse du diagnostic institutionnel et des politiques ...................................... 63

CHAPITRE IV - Perspectives et recommandations pour améliorer la standardisation des méthodes de surveillance environnementale ........................................................... 64

IV. 1- UN PLAN D’ACTION OPERATIONNEL ...................................................................... 65

IV. 2- MOYENS FINANCIERS NECESSAIRES .................................................................... 74

CONCLUSION ..................................................................................................................... 78

REFERENCES CONSULTEES ............................................................................................ 80

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SOMMAIRE

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

CARTE 1. Répartition des 9 observatoires du DNSE nigérien

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LISTE DES TABLEAUX

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LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1. Kit minimum de données biophysiques à collecter et indicateurs

TABLEAU 2. Kit minimum de données pour l’élaboration du SIEL – ROSELT/OSS

TABLEAU 3. Données socio-économiques et à l’interface complémentaires

TABLEAU 4. Présentation synthétique des principales activités menées pour la mise en œuvre des DNSE

TABLEAU 5. Mesures d’accompagnement nécessaires pour soutenir la mise en œuvre des DNSE

TABLEAU 6. Synthèse du diagnostic technique

TABLEAU 7. Synthèse du diagnostic économique et financier

TABLEAU 8. Synthèse du diagnostic institutionnel et des politiques

TABLEAU 9. Plan d’action opérationnel pour la période de Juillet 2012 à Juillet 2015

TABLEAU 10. Budget prévisionnel pour la standardisation des méthodes de surveillance environnementale

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RESUME EXECUTIF

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RESUME EXECUTIF

Plus que nulle part ailleurs dans le monde, la région circum-saharienne souffre depuis plus d’un demi siècle de sècheresses récurrentes qui réduisent voire annihilent les efforts de développement socio-économique entrepris. Conjugué à la croissance démographique et à l’augmentation des besoins alimentaires, la variabilité climatique, les changements d’utilisation des terres et la perte de biodiversité compromettent d’autant plus les efforts de développement à venir. Il est donc primordial aujourd’hui de renforcer l’appui aux pays circum-sahariens afin de leur permettre de se doter de systèmes de surveillance environnementale basés sur la production de données et d’information harmonisées et standardisés qui permettront d’orienter les décisions en matière de gestion durables des terres et de l’eau (GDT/E).

Oeuvrant dans ce sens depuis deux décennies et dans le cadre de sa mission, l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) n’a eu de cesse d’accompagner ses pays membres pour développer des dispositifs de surveillance environnementale, tout d’abord à travers la mise en place du Réseau d’Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme (ROSELT/OSS) puis à la mise en place de Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE) reposant finalement sur l’adoption et la mise en œuvre standardisées des approches, méthodes et outils du ROSELT/OSS. Après quelques années d’expérience dans la mise en œuvre opérationnelle des DNSE dans plusieurs pays (Algérie, Burkina Faso, Kenya, Mali, Niger, Tunisie, Sénégal) et selon les recommandations de ces instances de pilotage et scientifiques, l’OSS engage une réflexion approfondie sur la standardisation des outils et systèmes de surveillance environnementale en Afrique circum-saharienne dans la perspective de la mise en place de dispositifs globaux, cohérents et intégrés aux différentes échelles.

Malgré les efforts déployés, le niveau d’appropriation et de standardisation des méthodes et outils de la surveillance environnementale est en deçà des attentes. Le travail de réflexion mené a permis d’identifier les pistes stratégiques et les démarches opérationnelles que l’OSS devrait entreprendre dans les années à venir, et en cohérence avec son nouveau référentiel stratégique (stratégie 2020), pour renforcer la standardisation des méthodes et outils adoptés par les observatoires locaux.

Importance de la standardisation des approches, des méthodes et des outils de la surveillance environnementale

La standardisation est définie comme l’action qui vise à rendre standard une activité récurrente c’est-à-dire à uniformiser la manière dont est effectuée l’activité. La standardisation peut reposer sur des normes précises et il s’agit de se conformer à ses normes.

Dans le cadre de la surveillance environnementale, il s’agit principalement d’adopter les mêmes concepts et approches, d’appliquer des protocoles et des méthodes identiques de collecte des données de terrain et de données télédétectées et de réaliser des traitements statistiques des données identiques. En effet, la surveillance environnementale repose sur l’analyse de l’évolution des changements écologiques et socio-économiques dans le temps (pour un même observatoire – analyse diachronique) et dans l’espace (entre deux observatoires ou plus – à un même moment : analyse synchronique ou dans le temps : analyse diachronique). La condition sine qua none permettant les comparaisons (statistiquement robustes) est l’application de protocoles et méthodes de collecte et de traitement des données identiques, donc standardisés. Hors, en matière de surveillance environnementale, même si diverses expériences existent (LTER/ILTER, BIOTA AFRICA, OZHM), il n’existe pas de normes de type ISO auxquels se conformer à un

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RESUME EXECUTIF

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standard reconnu internationalement. Cependant, tous les réseaux d’observations à long terme ont basé leur surveillance sur l’adoption de méthodes et protocoles de collecte des données harmonisés et standardisés qu’ils ont eux mêmes définis de manière à favoriser : i) l’élaboration d’information à différentes échelles, du local au régional, ii) les comparaisons dans le temps et dans l’espace et iii) la production d’une information à long terme pour l’aide à la décision. Cependant, il n’est pas possible d’évaluer le degré de difficulté rencontrée en matière d’harmonisation et de standardisation des méthodologies de collecte et de traitement des données par les divers réseaux. Des échanges d’expérience entre les pays impliqués dans les DNSE et les réseaux existants seraient utiles.

Enfin, si les méthodes de collecte et de traitement des données ont été harmonisées au sein du réseau ROSET/OSS et promues dans les DNSE, leur adoption standardisée et effective par les DNSE nécessite, à l’instar du réseau BIOTA AFRICA, l’élaboration et la signature d’une charte ou d’un protocole de partage des données et des informations par toutes les parties prenantes impliquées dans les DNSE et ce, dans le respect des droits de propriété intellectuelle de chacun.

Etat des lieux et stratégie de l’OSS en matière de surveillance environnementale. Du réseau ROSELT/OSS à la mise en place des Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE)

Conscient de l’importance de mieux cerner les causes et les effets de la désertification dans la zone circum-saharienne, l’OSS a mis en place en 1992 un Réseau d'Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme (ROSELT/OSS) : 25 observatoires ou grappes d’observatoires, répartis dans 11 pays. Douze d’entre eux ont été sélectionnés comme observatoires-pilotes et ont permis d’affiner le concept, mettre au point les méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données et de produire des outils d’aide à la décision fiables, pertinents et reproductibles (cartes, indicateurs, systèmes d’information…). De l’élaboration du document fondateur de ROSELT/OSS « Conception, organisation et mise en œuvre de ROSELT» en 1995 à l’élaboration des premières synthèses régionales en 2005, l’OSS et l’ensemble des partenaires du réseau ont acquis un savoir-faire et une expérience qui reposent sur :

Des acquis méthodologiques et techniques en terme de savoir-faire des équipes de terrain et de documentation permettant à tous les membres du réseau de partager la même vision de la surveillance environnementale. La collection ROSELT/OSS comprend à la fois des documents scientifiques (DS) permettant de présenter les bases conceptuelles de la surveillance environnementale et des Contributions Techniques (CT). Les CT incluent les guides méthodologiques et les fiches techniques sur les descripteurs/indicateurs écologiques présentant les méthodes harmonisées de collecte et de traitement de données ainsi que les rapports présentant les états de référence des observatoires, les rapports scientifiques présentant les tendances d’évolution des systèmes écologiques et socio-économiques dans chaque observatoire-pilote et les études scientifiques plus approfondies concernant la dynamique des écosystèmes, des agro-systèmes et des systèmes sociaux. Enfin, deux synthèses sous-régionales ont été élaborées, en Afrique du Nord et de l’Ouest, sur les tendances d’évolution de la flore, de la végétation et de l’occupation des terres. Et trois synthèses régionales ont été réalisées afin de capitaliser les résultats de la surveillance environnementale à l’échelle du réseau et de présenter les principales tendances des changements environnementaux et socio-économiques en Afrique circum-saharienne (Synthèse régionale socio-économique - Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest, Collection Synthèse n°3 : La surveillance à long terme en réseau circum-saharien : l’expérience ROSELT/OSS et Note introductive n°4 : Indicateurs écologiques du ROSELT/OSS, Désertification et Biodiversité des Ecosystèmes circum-sahariens).

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RESUME EXECUTIF

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L’ensemble des travaux réalisés ont ainsi permis i) le développement et la mise en œuvre des méthodes consensuelles et harmonisées de collecte et de traitement de l’information environnementale (biophysique et socio-économique) qui permettent d’élaborer des produits communs comparables dans le temps et dans l’espace et ii) la définition d’un kit minimum de données à collecter au moindre coût, pour préparer la spatialisation des données, leur extrapolation et intégration dans des modèles d'utilisation de l'espace et des ressources. Ce kit minimum de données comprend à la fois un kit minimum de données biophysiques et un kit minimum de données pour l’élaboration du Système d’Information sur l’Environnement ç l’échelle Locale (SIEL-ROSELT/OSS). Cette collecte de données à moindre coût peut aussi être complétée par l’acquisition tous les 4 ou 5 ans de données complémentaires qui varient sur un pas de temps plus long.

Par ailleurs, le réseau ROSELT/OSS bénéficie d’importants acquis institutionnels ; à commencer par la forte appropriation du concept et l’adoption des méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données par l’ensemble des membres du réseau dès 2004. De plus, la prise de conscience de l’utilité des observations locales pour la lutte contre la désertification a contribué largement à l’intégration progressive des observatoires ROSELT/OSS dans les PAN/LCD de la Tunisie, du Maroc, du Niger, du Mali, du Sénégal, de l’Algérie, d’Egypte et du Kenya. Ils sont ainsi considérés comme éléments de la mise en œuvre de la lutte contre la désertification à l’échelle nationale notamment dans le cadre de la mise en place de dispositifs nationaux de suivi environnemental. Plusieurs pays (Libye et Ouganda) ont manifesté le souhait d’intégrer le réseau et de bénéficier de l’appui de celui-ci pour mettre en place des observatoires-pilotes équivalents. L’appropriation et l’adaptation des méthodologies ROSELT/OSS et du concept de surveillance environnementale à long terme par les institutions nationales se sont concrétisées par la mise en place des « ROSELT Nationaux au Niger et au Mali ». Au Niger, cette parfaite appropriation s’est traduite en 2008 par la création du Centre National de Surveillance Ecologique et Environnementale (CNSEE) dont le ROSELT Niger est le pilier. Par ailleurs, afin de faciliter le partage des données et information tout en sécurisant la propriété intellectuelle des partenaires sur les données, une charte de gestion et de diffusion des données a été élaborée lors d’un atelier organisé en février 2003 à Tunis. Un Système d’Information sur l’Environnement Local (SIEL-ROSELT/OSS) a été développé afin d’élaborer des indicateurs spatialisés et des scénarii prospectifs, modélisant l’impact des usages sur les ressources. Cet outil a fait l’objet d’un brevet partagé entre l’OSS et l’IRD. Enfin, une base de données et de métadonnées ROSELT/OSS a aussi été développée, elle constitue un atout important pour les pays en matière de gestion et de diffusion des données utiles à la prise de décision. Ces deux outils ont été largement mis en œuvre dans les observatoires ROSELT/OSS de Tunisie et du Sénégal. Toutes les activités menées au sein des observatoires ont été soutenues par des mesures d’accompagnement spécifiques pour le renforcement des capacités des institutions en charge des observatoires ROSELT/OSS.

Ainsi, en moins d’une dizaine d’années, les efforts du réseau ont permis de développer et d’adapter à la fois les concepts, les méthodologies et les outils pour faire des observatoires ROSELT/OSS les piliers des Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE). De tels dispositifs sont les éléments prépondérants du suivi et de l’évaluation des phénomènes de désertification mais aussi de la diversité biologique et de l’impact des changements climatiques sur les ressources naturelles ; contribuant ainsi à la mise en œuvre des Accords Multilatéraux sur l’Environnement. Dans ce contexte, l’OSS et ses pays membres impliqués dans ROSELT/OSS ont mené en 2005 une réflexion commune pour définir les lignes directrices du développement du programme d’activités du réseau et soutenir la mise en place des DNSE dans au moins 4 pays (Algérie, Tunisie, Mali et Niger - avec le soutien de la DDC Suisse, premier partenaire à soutenir cette initiative). L’appartenance à un réseau où les institutions nationales sont pleinement actrices du développement des concepts et méthodologie permet à chaque pays de tirer partie des initiatives des autres pays membres du réseau. C’est ainsi que la réflexion sur la mise en

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RESUME EXECUTIF

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place de Dispositif Nationaux de Surveillance Environnementale en Afrique du Nord a profité de l’expérience acquise au Mali et au Niger en matière de démultiplication du réseau régional en réseaux nationaux. Dès 2006, l’OSS a donc poursuivi l’objectif de renforcer la surveillance environnementale à moyen et long termes d’une part, en maintenant le fonctionnement du réseau régional ROSELT/OSS et, d’autre part, en renforçant ou en mettant en place des observatoires nationaux où sont collectés les kits minimums de données identifiées dans les observatoires ROSELT/OSS. Soutenu par la DDC Suisse, le projet pluriannuel défini constitue la base de la standardisation de la surveillance environnementale par le transfert des compétences et le renforcement des capacités des différents acteurs nationaux impliqués dans les DNSE. Malgré la pertinence du programme et en regard de la capacité des pays à s’organiser pour la mise en place des DNSE, des résultats contrastés ont été obtenus dans les différents pays impliqués en regard des activités prévues telles que planifiées en 2006 (cf. Tableau a).

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Tableau a. Présentation synthétique des principales activités menées pour la mise en œuvre des DNSE

Pays Cadre institutionnel mis en place

Etude sur l’apport des DNSE à la mise en

œuvre des AME

Charte informationnelle

Adoption des méthodologies

ROSELT/OSS pour le choix des

observatoires nationaux

Réalisation des Etudes « Etat de

référence »

(nombre réalisé / nombre

d’observatoires)

Adoption des méthodologies de

collecte et de traitement des

données ROSELT/OSS dans les observatoires

DNSE

Poursuite des activités dans les

observatoires ROSELT/OSS

Bénéficiaires de formation en suivi environnemental

ALGERIE X

BURKINA FASO CONEDD X X X (2/2) X Pas d’observatoires ROSELT/OSS

existants

KENYA Université de SEUCO En cours X En cours X X

MALI X X X X (?/ ?) X X X

MAROC Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la

Désertification

X X

NIGER X X X X (4/9) X X X

SENEGAL CSE X X X (2/2) X X

TUNISIE X X X X (2/2) X X X

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Bilan des acquis des programmes de l’OSS sur la surveillance environnementale en rapport avec la standardisation des données

L’analyse de l’état des lieux et le bilan qui a pu être dressé en matière de surveillance environnementale mettent en évidence les principaux goulots d’étranglement venant entraver la mise en place efficace des DNSE et de ladite surveillance et sa standardisation. Sur le plan technique, les principaux goulots d’étranglements sont :

La méconnaissance et le manque d’appropriation des concepts et méthodologies par les observatoires DNSE (à l’exception du Mali et du Niger),

La difficulté pour les équipes d’élaborer des états de référence pertinents ; les indicateurs n’ayant pas été calculés dans tous les observatoires et n’ayant pas utilisés systématiquement les indicateurs ROSELT/OSS,

La difficulté pour toutes les équipes d’adopter les méthodologies de collecte et de traitement des données liée au manque de formation du personnel impliqué dans l’application des méthodologies, à l’absence de formulaire standardisé de collecte des données et à l’absence de formulaire standardisé de traitement des données,

L’absence de modèle de « rapport type » pour l’élaboration des états de références et des rapports sur l’évolution des caractéristiques biophysiques et socio-économiques,

La difficulté de faire circuler les données et informations entre les institutions pour la production des rapports nationaux,

La mise en œuvre des activités simultanément dans différents pays des 3 sous-régions de la zone d’action de l’OSS reposant sur des moyens humains de coordination limités (2 personnes au sein du Secrétariat exécutif de l’OSS).

Sur le plan économique et financier, les principaux goulots d’étranglements sont :

L’insuffisance des financements nationaux,

L’absence de financements nationaux bien identifiés pour la surveillance environnementale, notamment pour le soutien de la mise en place des dispositifs nationaux de surveillance environnementale,

L’absence de financements multilatéraux (Union Européenne, Banques de Développement),

La difficulté de mobiliser des financements à long terme pour la surveillance environnementale dans un contexte où les projets sont financés sur des cycles de 3 à 5 ans.

Sur le plan institutionnel et des politiques, les principaux goulots d’étranglements sont :

L’absence de cadre institutionnel formalisé dans certains cas,

L’absence de charte informationnelle définissant les méthodologies à adopter et la base de données et de métadonnées standardisée sur internet facilitant l’appropriation par les équipes nationales,

L’absence d’intégration des DNSE dans les politiques nationales et locales.

Pour palier aux différentes lacunes identifiées ci-dessus, de nombreuses recommandations ont été formulées :

Recommandations techniques

Le choix des observatoires devrait reposer sur la méthodologie ROSELT/OSS

Le kit minimum de données ROSELT/OSS défini à moindre coût devrait être utilisé par toutes les équipes nationales DNSE (cf. charte informationnelle)

Les équipes de terrain devraient utiliser des formulaires standards de surveillance environnementale applicables dans différents contextes biogéographiques et socio-économiques

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Les équipes nationales devraient disposer de modèle de rapport « type »

Des ateliers de partage et de travail pourraient être réalisés entre les réseaux afin de transférer des méthodologies de collecte et de traitement des données sur des thématiques spécifiques

Une base de données et de métadonnées standardisée devrait être développée

Une charte informationnelle devrait définir les modalités standardisées de collecte, de traitement et de circulation des données entre les observatoires des DNSE et avec l’OSS

Recommandations en matière de renforcement des capacités

Un programme de renforcement des capacités techniques devrait être mis en place

Un programme de recherche appliquée devrait être développé

Un programme d’Appui – Conseil devrait être développé

Recommandations pour la mise en place des moyens humains

La mise en place des DNSE nécessitant de reproduire les mêmes activités (formation, collecte et traitement des données) dans tous les pays impliqués, il est indispensable de mettre en place une équipe renforcée au sein du Secrétariat exécutif

L’OSS devrait aussi appuyer les pays à s’organiser et définir les moyens humains à mettre en place dans chaque observatoire

Recommandations sur le plan économique et financier

- A l’échelle régionale et sous-régionales :

Des financements devraient être mobilisés pour le renforcement des capacités humaines du Secrétariat exécutif afin de favoriser la démultiplication des DNSE (cf. financements de la DDC Suisse initié dès 2006 à compléter)

Un plaidoyer devrait être assuré auprès des banques de développement pour soutenir les activités dans les pays ou aux échelles sous-régionales et régionale

Des mécanismes innovants devraient être développés pour assurer un soutien financier aux activités menées aux échelles locales et nationales

- A l’échelle nationale :

Les institutions financières nationales devraient être encouragées à investir dans la surveillance environnementale

Un budget national devrait être voté pour la surveillance environnementale

L'accès aux sources de l'ONU et des programmes devrait être identifié et facilité

Le financement multilatéral de partenaires financiers (banques, fondations, FEM, UE - intra-ACP, IEVP, FED) devrait être recherché

La mise en place et l’utilisation de mesures d’incitation, y compris le paiement des services environnementaux (PSE) devraient être promues et facilitées

- A l’échelle locale :

Le rôle de la société civile (ONG, associations…) dans la mobilisation des ressources devrait être développé

Les ressources financières des plans de développement locaux et les budgets annuels des collectivités territoriales devraient être mobilisées

Les revenus de la gestion des forêts et de l'écotourisme devraient être utilisés

La coopération décentralisée devrait être encouragée

Le financement de la surveillance environnementale par la diaspora devrait être encouragé

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Recommandations sur le plan institutionnel et des politiques

Un cadre institutionnel, au-delà d’accord ou de convention de partenariat, qui doit être assorti d’une charte informationnelle devrait être défini en :

o « imposant » de manière diplomate l’adoption des méthodologies ROSELT/OSS définies grâce par les pays eux-mêmes et qui doivent en être les « porte-parole »,

o facilitant l’accès et l’échange de données entre les différents opérateurs nationaux mais aussi avec l’OSS qui élaborera les produits « régionaux ».

Les données et informations (indicateurs) devraient être diffusées par la mise en place d’une base de données et de métadonnées standardisée, accessible sur le web

Des activités de plaidoyer / sensibilisation des coordinateurs nationaux ROSELT/OSS devraient être réalisées pour expliquer l’importance de la standardisation des méthodes et outils de surveillance environnementale, en particulier ceux qui ont été définis par le réseau ROSELT/OSS

Les activités de formation sur la surveillance environnementale sur les volets « écologie » et « socio-économie » par les coordinateurs nationaux ROSELT/OSS au profit des équipes nationales des DNSE devraient être multipliées afin de favoriser l’appropriation par les « nouvelles institutions » impliquées dans le DNSE (autant de formation que d’institutions et/ou d’observatoires)

Le plaidoyer devrait être assuré pour l’intégration de la surveillance environnementale et en particulier des DNSE dans les politiques nationales et locales des différents pays

Perspectives et recommandations pour améliorer la standardisation des méthodes de surveillance environnementale

Afin d’améliorer la standardisation aux différents niveaux tout en permettant une certaine souplesse pour répondre aux exigences de la prise en compte des spécificités nationales, le bilan précédemment réalisé sur les différents aspects de la surveillance environnementale (technique, économique et financier, institutionnel et des politiques) a permis d’établir un plan d’action opérationnel pour la période de Juillet 2012 à Juillet 2015, décliné en différents types d’activités, aux différentes échelles d’intervention (régionale, nationale et locale).

Le plan d’action repose sur un ensemble de grandes actions :

A l’échelle régionale, il s’agit de déployer les moyens humains capables de favoriser dans les 3 sous-régions la mise en œuvre des activités DNSE et ROSELT/OSS dans chaque pays impliqué et de développer la fonction observatoire de l’OSS. Le tout étant soutenu par des activités de valorisation et de diffusion des savoirs-faires du réseau ROSELT/OSS en matière de surveillance environnementale (guides méthodologiques, fiches indicateurs, formulaires standards…) et par des activités d’accompagnement et de renforcement des capacités (formation, recherche-développement, appui-conseils) ;

A l’échelle nationale, il s’agit principalement de mettre en place les cadres institutionnels adéquats (y compris la charte informationnelle) afin de favoriser la collecte et le traitement harmonisés des données ainsi que leur archivage (bases de données et de métadonnées environnementales) de manière à produire les informations utiles à la prise de décision en matière de gestion durable des terres et de l’eau et de contribuer à la mise en œuvre des AME (élaboration de synthèses nationales) ;

A l’échelle locale, le renforcement des moyens des observatoires locaux accompagnés du renforcement des activités de formation pour une bonne application des méthodes de collecte et de traitement des données est essentiel. Les experts

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des observatoires ROSELT/OSS de référence (Algérie, Mali, Niger, Sénégal et Tunisie…) devront être sollicités pour promouvoir la surveillance environnementale telle que définie après de nombreuses années d’expérience.

La mise en œuvre de ce plan d’action a enfin fait l’objet d’une évaluation financière et un budget prévisionnel pour la standardisation des méthodes de surveillance environnementale a ainsi pu être établi. Le coût prévisionnel s’élève à 7 134 000,00€.

Dans un souci d’efficacité et d’optimisation des ressources financières de l’OSS, ce budget doit être mutualisé avec celui du projet REP-SAHEL qui vient de commencer ; les périodes de mises en œuvre étant identiques.

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INTRODUCTION

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INTRODUCTION

Plus que nulle part ailleurs dans le monde, la région circum-saharienne souffre depuis plus d’un demi siècle de sècheresses récurrentes qui réduisent voire annihilent les efforts de développement socio-économique entrepris.

Conjugué à la croissance démographique et à l’augmentation des besoins alimentaires, la variabilité climatique, les changements d’utilisation des terres et la perte de biodiversité compromettent d’autant plus les efforts de développement à venir.

Dans ce contexte particulièrement contraint, le besoin de disposer d’informations fiables et régulières pour la prise de décision en matière de gestion durable des ressources naturelles est d’autant plus important. Ainsi, depuis deux décennies et dans le cadre de sa mission, l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) n’a eu de cesse d’accompagner ses pays membres pour développer des dispositifs de surveillance environnementale. Les efforts se sont d’abord concentrés sur la définition de méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des donnéesgrâce au travail réalisé par le Réseau d’Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme (ROSELT/OSS). Fort de cette expérience, l’OSS a impulsé une dynamique visant à démultiplier les observatoires locaux dans chaque pays membre du ROSELT/OSS de manière à se doter d’observatoires représentatifs de toutes les situations biogéographiques desdits pays. Capitalisant les acquis du réseau ROSELT/OSS, la mise en place de Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE) repose finalement sur l’adoption et la mise en œuvre standardisées des approches, méthodes et outils du ROSELT/OSS.

Aujourd’hui et après quelques années d’expérience dans la mise en œuvre opérationnelle des DNSE dans plusieurs pays (Algérie, Burkina Faso, Kenya, Mali, Niger, Tunisie, Sénégal), l’OSS engage une réflexion approfondie sur la standardisation des outils et systèmes de surveillance environnementale en Afrique circum-saharienne dans la perspective de la mise en place de dispositifs globaux, cohérents et intégrés aux différentes échelles.

En effet, les différentes analyses et évaluations réalisées ainsi que les recommandations des instances de pilotage et scientifiques accompagnant la mise en œuvre des réseaux d’observations aussi bien au niveau national que régional ont mis l’accent sur l’importance qu’il faut accorder à la standardisation des méthodes et outils de collecte des données et des techniques de leur traitement et analyse. L’extrapolation des résultats obtenus au niveau des observatoires locaux pour produire une information pertinente pour les niveaux considérés (national, sous régional et régional) nécessite, de satisfaire deux conditions sine qua none suivantes :

1) La représentativité des observatoires aux plans statistique et thématique, 2) La standardisation des méthodes et techniques de collecte et de traitement des

données.

Si la question de la standardisation a toujours été au centre des préoccupations de l’OSS dans le cadre de la définition et de la mise en œuvre des dispositifs de surveillance environnementales aux différentes échelles en étant abordée à plusieurs niveaux (processus de labellisation des observatoires,définition du kit minimum d’indicateurs de surveillance, réalisation des Documents Scientifiques (DS) et des Contributions Techniques (CT), développement de modules de formation et processus de réalisation des synthèses régionales), il n’en demeure pas moins que des efforts restent à faire pour l’adoption des méthodes et outils standardisés pour la production d’information pertinente pour la prise de décision permettant la gestion rationnelle et concertée des ressources naturelles par les départements centraux et décentralisés.

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INTRODUCTION

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Spécifiquement, le travail de réflexion mené et présenté dans ce rapport visait à identifier les pistes stratégiques et les démarches opérationnelles que l’OSS devrait entreprendre dans les années à venir, et en cohérence avec son nouveau référentiel stratégique (stratégie 2020), pour renforcer la standardisation des méthodes et outils adoptés par les observatoires locaux.

Sur la base d’une analyse bibliographique des documents, articles et ouvrages de l’OSS et de ses partenaireset tout autre document pertinent, le travail a été structuré autour de :

- une réflexion sur l’importance de la standardisation des approches, méthodes et outils de la surveillance environnementale,

- une analyse des efforts et des stratégies de l’OSS faits dans ce cadre (programmes de surveillance environnementale : ROSELT/OSS et DNSE),

- un état des lieux et un bilan des acquis des programmes de l’OSS sur la surveillance environnementale permettant de mettre en évidence leurs forces et leurs faiblesses,

- la présentation des perspectives et la formulation de recommandations pour améliorer la standardisation des méthodes de surveillance environnementale.

Le présent document est structuré en quatre (04) chapitres :

1) Importance de la standardisation des approches, des méthodes et des outils de la surveillance environnementale,

2) Etat des lieux et stratégie de l’OSS en matière de surveillance environnementale. Du réseau ROSELT/OSS à la mise en place des Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE),

3) Bilan des acquis des programmes de l’OSS sur la surveillance environnementale en rapport avec la standardisation des données,

4) Perspectives et recommandations pour améliorer la standardisation des méthodes de surveillance environnementale.

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Chapitre 1 :

Importance de la

standardisation des

approches, méthodes et

outils de surveillance

environnementale

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I. 1- LA STANDARDISATION : QU’EST CE QUE C'EST ?

I.1.1- Définition

La standardisation est l’action qui vise à rendre standard une activité récurrente c’est-à-dire à uniformiser la manière dont est effectuée l’activité. La standardisation peut reposer sur des normes précises et il s’agit de se conformer à ses normes. Dans le cadre de la surveillance environnementale, il s’agit principalement de :

- adopter les mêmes concepts et approches - appliquer des protocoles et des méthodes identiques de collecte des données sur le

terrain, - réaliser des traitements statistiques des données identiques.

I.1.2- Importance de la standardisation

La surveillance environnementale comprend à la fois la surveillance des caractéristiques écologiques et socio-économiques ; elle doit être réalisée sur la base de la collecte régulière des données sur le terrain d’une part, et sur la valorisation des données télédétectées issues de l’observatoire de la terre par satellites (Landsat, SPOT…) ou par avion (photographies aériennes). En effet, la télédétection permet de généraliser les résultats obtenus à l’échelle de la station à l’échelle des paysages écologiques ou écorégions. En particulier, la télédétection spatiale ou aérienne est à la base de l’élaboration des cartes d’occupation des terres, indispensables au suivi de l’évolution des territoires dans le temps et dans l’espace.

La surveillance environnementale repose finalement sur l’analyse de l’évolution des changements écologiques et socio-économiques dans le temps (pour un même observatoire – analyse diachronique) et dans l’espace (entre deux observatoires ou plus – à un même moment : analyse synchronique ou dans le temps : analyse diachronique).

La condition sine qua none permettant les comparaisons (statistiquement robustes) est l’application de protocoles et méthodes de collecte et de traitement des données identiques.

Ainsi, si l’on souhaite mettre en place des dispositifs de surveillance environnementale pérennes qui produisent les informations attendues à long terme, il est indispensable d’adopter les mêmes approches, protocoles et méthodes de collecte et de traitement des données.

I.1.3- Normes

En matière de surveillance environnementale, même si diverses expériences existent (cf. § I.2), il n’existe pas de normes de type ISO auxquelles se conformer à un standard reconnu internationalement.

I. 2- EXPERIENCES EN MATIERE DE STANDARDISATION DES DONNEES ET DES INFORMATIONS DANS LES RESEAUX DE SURVEILLANCE EXISTANTS

I.2.1- Les expériences des réseaux LTER / ILTER

Le réseau LTER « Long-Term Ecological Research » a été créé par la National Science Foundation (NSF) en 1980 pour mener des recherches sur les questions écologiques qui portent sur des décennies et d'énormes zones géographiques. Depuis ses débuts, le réseau

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a généré des recherches scientifiques rigoureuses, basées sur des sites d’observations qui ont conduit à des résultats importants à l'échelle régionale et continentale. Le Réseau réunit un groupe pluridisciplinaire de plus de 2000 chercheurs et étudiants des cycles supérieurs. Les 26 sites LTER couvrent la diversité des écosystèmes dans la zone continentale des États-Unis, l'Alaska, l'Antarctique et les îles dans les Caraïbes et dans le Pacifique-y compris les déserts, les estuaires, les lacs, les océans, les récifs coralliens, les prairies, les forêts, la toundra arctique et alpine, les zones urbaines, et la production agricole. Ainsi, le plus grand et le plus ancien des réseaux écologiques aux Etats-Unis fournit l'expertise scientifique, les plates-formes de recherche et un ensemble de données à long terme nécessaires pour documenter et analyser les changements environnementaux. La vision du réseau est une société dans laquelle à long terme des connaissances écologiques contribue à l'avancement de la santé, la productivité et le bien-être de l'environnement mondial, faisant ainsi progresser le bien-être. La mission du LTER est donc de fournir à la communauté scientifique, les décideurs et la société, la connaissance et la compréhension nécessaires pour conserver, protéger et gérer les écosystèmes de la nation, leur biodiversité et les services qu'ils fournissent. Afin de permettre les comparaisons entre sites d’observations, des protocoles ont été standardisés, notamment pour mesurer la production primaire, la qualité des sols et les caractéristiques météorologiques.

Sur le modèle du LTER, un réseau international de recherche à long terme « International Long Term Ecological Research » ILTER a été développé. C’est un « réseau de réseaux », un réseau mondial de sites de recherche et de surveillance, situés dans un large éventail d'écosystèmes qui peuvent aider à comprendre les changements environnementaux à travers le monde.

ILTER peut contribuer à résoudre les problèmes internationaux écologiques et socio-économique par le biais de questions scientifiques et axées sur les problèmes de recherche, avec une capacité unique de conception collaborative, sur des sites de projets, de comparer les données à partir d'un réseau mondial de sites et de détecter les tendances mondiales.

La plupart des membres sont des réseaux nationaux ou régionaux ILTER de scientifiques engagés à long terme, basé sur le site de recherche écologique et socio-économique (connu sous le nom LTER ou LTSER). Ils ont une expertise dans la collecte, la gestion et l'analyse des données à long terme sur l'environnement. Ensemble, ils sont responsables de la création et le maintien d'un grand nombre de données à long terme.

La standardisation des données et leur partage répondent à l’objectif d'améliorer la comparabilité des données écologiques et socio-économiques à long terme entre les sites à travers le monde.

I.2.2- L’expérience du réseau BIOTA (Biodiversity Transects in Africa)

Le réseau BIOTA AFRICA (BIOdiversity Monitoring Transect Analysis in Africa) a été créé au début des années 2000 comme une initiative internationale et interdisciplinaire de recherche sur la biodiversité en Afrique afin de soutenir son utilisation durable et sa conservation. Pour se faire, le réseau BIOTA AFRICA a développé et mis en œuvre des sites standardisés d’observation de la biodiversité appliquant tous les méthodes et modèles standardisés définis. Néanmoins, il existe certaines caractéristiques régionales qui engendrent de légères différences dans les approches utilisées dans les différentes régions d'Afrique du Nord, de l’Ouest et du Sud. Une base de données BIOTABase a été développée et de nombreuses publications scientifiques ont été produites.

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L’objectif principal de BIOTA AFRICA est de rendre les données qui sont collectées et analysées par les différentes disciplines disponibles à d’autres sous-projets au sein du réseau mais aussi à d'autres chercheurs, organisations et institutions mondiales qui ont un intérêt légitime pour cette information. L'accessibilité des données est considérée comme une condition préalable importante pour une coopération fructueuse et l'utilisation plus efficace des données traitées par BIOTA AFRICA. Dans ce contexte, BIOTA AFRICA a élaboré un protocole de partage des données. Le but de ce protocole est de : (a) assurer la distribution et l'analyse des données scientifiques obtenues par BIOTA ; (b) établir une ligne directrice identique de traitement entre tous les scientifiques et / ou institutions impliquées et (c) garantir le copyright scientifique / institutionnel indépendant des données collectées et traitées. Les buts visés sont souvent en conflit. Par conséquent, ce protocole établit des règles claires pour éviter des problèmes en ce qui concerne l'utilisation et le partage des données.

Par la signature de ce protocole, tous les scientifiques de BIOTA AFRICA et les partenaires de coopération ainsi que les membres de leur personnel reconnaissent et s’engagent à respecter les conditions de ce protocole.

I.2.3- L’expérience de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (OZHM)

L’idée de créer un Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes a émergé en 2004 à l’occasion de la 6ème réunion du comité de MedWet en Algérie. L’objectif consistait à assurer et harmoniser le suivi de l’état et des tendances des zones humides méditerranéennes des 25 pays membres de MedWet. Ils sont désormais 27 pays membres. Opérationnel depuis 2009, l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (OZHM) est un outil majeur pour évaluer l’état de conservation et l’évolution de ces milieux sur le long terme. Cet outil s’appuie sur la connaissance et les données disponibles mais aussi sur le potentiel de nouvelles données à produire. Il cible un large panel d’utilisateurs potentiels et peut permettre de diffuser à grande échelle les expériences et les leçons apprises des différents partenaires. Il peut également harmoniser les informations sur les zones humides à un niveau méditerranéen. Enfin, cet outil de gestion souhaite sensibiliser le public et aider les décideurs.

En conclusion, tous les réseaux d’observations à long terme cités ci-dessus ont basé leur surveillance sur l’adoption de méthodes et protocoles de collecte des données harmonisés et standardisés favorisant :

- l’élaboration d’information à différentes échelles, du local au régional,

- les comparaisons dans le temps et dans l’espace,

- la production d’une information à long terme pour l’aide à la décision.

Cependant, il n’est pas possible d’évaluer le degré de difficulté rencontrée en matière d’harmonisation et de standardisation des méthodologies de collecte et de traitement des données par les divers réseaux.

Il serait donc utile que des échanges d’expérience entre les pays impliqués dans les DNSE et les réseaux existants. En particulier, les observatoires de l’OZHM dans les pays d’Afrique du Nord ou de BIOTA AFRICA au Maroc pourraient être intégrés aux réflexions nationales des pays de la sous-région qui mettent en place leur Dispositifs Nationaux de Surveillance

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Environnementale. Les protocoles et méthodes de collecte des données sur la biodiversité en zones sèches et des zones humides pourraient apporter des outils opérationnels aux DNSE. Les DNSE gagneraient en intégrant les observatoires locaux dédiés à la surveillance de problématiques particulières telles que les zones humides.

I. 3- DE L’HARMONISATION A LA STANDARDISATION DES APPROCHES, METHODES ET OUTILS DE LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE

Avant de standardiser les approches, protocoles et méthodes de collecte et de traitement des données, il est nécessaire de définir ou choisir les protocoles et les méthodes de collecte et de traitement des données les plus appropriés. C’est la phase d’harmonisation des méthodologies de collecte et de traitement des données. Cette phase d’harmonisation entre différents observatoires permet d’asseoir les bases d’une surveillance environnementale pertinente. Cette étape a été progressivement réalisée par le réseau ROSELT/OSS (cf. Chapitre 2 pour plus de détails).

Les méthodologies harmonisées définies par les travaux scientifiques du réseau ROSELT/OSS reposent sur la valorisation des méthodologies scientifiques les plus éprouvées dans le contexte des zones sèches circum-sahariennes. Ainsi, les méthodologies ROSELT/OSS constituent un standard à adopter et qu’il faut promouvoir en tant que tel. L’OSS s’y est employée et doit poursuivre ses efforts en ce sens.

Par la suite, lors de la multiplication d’observatoires locaux à l’échelle nationale pour la mise en place de Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE), les équipes en charge de la surveillance environnementale dans les nouveaux observatoires ne vont pas développer de nouveaux protocoles et méthodes de collecte et de traitement des données. Elles doivent adopter et appliquer les méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données préalablement définies ; celles-ci devenant le standard auquel se conformer.

Pour se faire, à l’instar du réseau BIOTA AFRICA, une charte ou un protocole de partage des données et des informations doit être élaboré et signé par toutes les parties prenantes dans le respect des droits de propriété intellectuelle de chacun.

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Chapitre 2 :

Etat des lieux et stratégie

de l’OSS en matière de

surveillance

environnementale

Du réseau ROSELT/OSS à la mise

en place des Dispositifs

Nationaux de Surveillance

Environnementale (DNSE)

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II. 1- L’ENGAGEMENT DE L’OSS POUR LA MISE EN PLACE D’UN RESEAU D’OBSERVATOIRES LOCAUX : LE RESEAU ROSELT/OSS ET SES ACQUIS

II.1.1- La naissance de l’unique réseau africain de surveillance environnementale

Suite au Sommet de la Terre de Rio en Juin 1992 et s’appuyant sur les conclusions et les recommandations d’un atelier conjointement organisé avec l’UNESCO et le Programme International Géosphère-Biosphère en juillet 1992 à Fontainebleau (France) sur la surveillance continue des écosystèmes terrestres, l’OSS conscient de l’importance de mieux cerner les causes et les effets de la désertification dans la zone circum-saharienne a mis en place d’un Réseau d'Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme (ROSELT/OSS).

Le choix et la labellisation de 25 observatoires ou grappes d’observatoires, répartis dans 11 pays s’est fait à partir de l’inventaire de Territoires Candidats entre 1992 et 1994. Douze d’entre eux ont été sélectionnés comme observatoires-pilotes et ont permis d’affiner le concept, mettre au point les méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données et de produire des outils d’aide à la décision fiables, pertinents et reproductibles (cartes, indicateurs, systèmes d’information…).

Sur la base de ces travaux, le document fondateur de ROSELT/OSS« Conception, organisation et mise en œuvre de ROSELT» a été élaboré en 1995, document qui a été intégré ultérieurement dans la Collection ROSELT/OSS en tant que Document Scientifique n°1.

Après deux années d’expérience en Afrique du Nord (1998-2000), les équipes ROSELT/OSS ont rencontré des difficultés à élaborer les produits d’aide à la décision attendus en raison de l’insuffisante intégration entre les dispositifs d’échantillonnage des paramètres biophysiques / écologiques et socio-économiques basée sur l’approche sectorielle. Le lancement de ROSELT/OSS en Afrique de l’Ouest en juin 2000 lors de l’atelier de Bamako a permis d’actualiser les concepts utilisés au sein du réseau et d’adopter un schéma conceptuel global pour l’étude des changements environnementaux dans ROSELT/OSS. L’approche « paysage » ainsi développée a permis d’intégrer l’ensemble des données biophysiques et socio-économiques et d’étudier l’impact des usages sur les ressources naturelles, en vue d’élaborer des produits d’aide à la décision tels que : données fiables sur la dégradation des terres en zones arides, indicateurs biophysiques et socio-économiques, état de l’environnement de la zone OSS, bilans spatialisés ressources / usages, scénarios prospectifs... (OSS, 2004). L’évolution du concept a ainsi fait l’objet d’un nouveau document qui a été publié ultérieurement dans la collection ROSELT/OSS en tant que Document Scientifique n°2 : Organisation, fonctionnement et méthodes de ROSELT/OSS.

L’expérience acquise au cours des 8 années de mise en œuvre opérationnelle du réseau et les efforts consentis par l’ensemble des partenaires du réseau ont permis de capitaliser de nombreux acquis parmi lesquels on peut citer :

II.1.2- Des acquis méthodologiques et techniques

ROSELT/OSS est l’unique réseau africain d’observatoires labellisés, mis en place dans 11 pays : Algérie, Cap Vert, Ethiopie, Kenya, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tunisie. D’autres pays ont manifesté leur désir de l’intégrer : Djibouti, Libye, Ouganda.

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Les acquis méthodologiques et techniques reposent à la fois sur le savoir-faire des équipes de terrain et sur la documentation produite qui a permis à tous les membres du réseau de partager la même vision de la surveillance environnementale.

Les principaux acquis ont été capitalisés sous forme de documents tels que suit :

- Les documents scientifiques (DS) permettent de présenter les bases conceptuelles de la surveillance environnementale. On peut citer par exemple, le document sur la biodiversité (ROSELT/OSS 2004, DS n°5) rédigé par un groupe de spécialistes travaillant dans les observatoires-pilotes, la série de documents relatifs aux « Indicateurs », élaborés à partir des travaux menés sur l’observatoire ROSELT/OSS de Menzel Habib en Tunisie (ROSELT/OSS 2004, DS n°4 et CT n°4), la Charte sur la gestion et la diffusion des données et des produits dans ROSELT/OSS, le document relatif au Système d’Information sur l’Environnement à l’échelle Locale (ROSELT/OSS 2004, CT n°3)…

- Les guides méthodologiques publiés dans la collection ROSELT/OSS sous forme de Contributions Techniques présentent les méthodes harmonisées de collecte et de traitement de données. Ils ont été publiés dans la collection ROSELT/OSS sous forme de contributions techniques (CT). Ce travail permettant de capitaliser le savoir faire et les expériences déjà acquises sur les observatoires pilotes a été mené par des groupes de travail thématiques inter-observatoires, regroupant les experts des différents pays et réunis au cours de divers ateliers techniques sous-régionaux (Bamako en juin 2000, Ouarzazate en novembre 2001, Dakar en février 2002 et Montpellier en Octobre 2002, juin et octobre 2003). Ces guides décrivent les méthodes de collecte des données à appliquer pour le suivi de la flore et de la végétation, des pratiques d’exploitation des ressources naturelles, de la faune sauvage, des états de surface et des sols. Il s’agit des documents suivants :

o Contribution Technique n°1 : Guide méthodologique pour l’étude et le suivi de la flore et de la végétation

o Contribution Technique n°2 : Guide ROSELT/OSS pour l’évaluation et le suivi des pratiques d’exploitation des ressources naturelles

o Contribution technique n° 10 : Méthodologie pour la spatialisation d’un suivi de la faune sauvage dans une étude intégrée de la désertification (ROSELT) : étude de cas au sud du Maroc : la vallée de l’Oued Mird

o Contribution Technique n°11 : Guide méthodologique pour l’évaluation et la surveillance des états de surface et des sols.

- Les fiches techniques sur les descripteurs/indicateurs écologiques ont fait l’objet d’un

document spécifique, la contribution technique n°4 : Première tentative d’identification d’un « kit » de données à observer ou mesurer pour proposer une batterie d’indicateurs validés des changements écologiques à long terme. Application sur le territoire de l’observatoire ROSELT/OSS de Menzel Habib (Tunisie).

- Les rapports présentant les états de référence des observatoires basés sur la cartographie de l’occupation des sols et la prise en compte des caractéristiques biophysiques et socio-économiques ont été élaborés dans chaque observatoire-pilote. Ces états de référence constituent le « point zéro » à partir duquel toutes les comparaisons dans le temps sont faites.

- Des rapports scientifiques présentant les tendances d’évolution des systèmes écologiques et socio-économiques dans chaque observatoire-pilote ont été élaboréspar les pays sur la base d’un plan validé par l’ensemble du réseau. Ils ont pour objectif de synthétiser les données collectées au cours des années d’observation et de proposer les axes d’interprétation de ces données orientés vers la

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définition d’un kit minimum de paramètres à suivre, et d’indicateurs à produire, à long terme, et au moindre coût.

- Des études scientifiques plus approfondies concernant la dynamique des écosystèmes, des agro-systèmes et des systèmes sociaux ont aussi été entreprises afin d’améliorer la compréhension de certains phénomènes :

o Contribution Technique n°7 : Etude de la biodiversité dans l’observatoire de Haddej – Bou Hedma (Tunisie)

o Contribution Technique n°8 : Espaces – Ressources – Usages : première application du Système d’Information sur l’Environnement à l’échelle Locale sur l’observatoire ROSELT/OSS de Banizoumbou (Niger)

o Contribution Technique n°9 : Recherche d’indicateurs de désertification par analyse comparative de quelques observatoires ROSELT/OSS

o Contribution Technique n°12 : Système de circulation de l’information ROSELT : définition des métadonnées et élaboration de catalogues de référence

o Contribution Technique n°13 : La cartographie de l’occupation des terres pour l’évaluation des changements environnementaux dans le cadre du programme ROSELT/OSS

o Contribution Technique n°15 : Surveillance environnementale dans les observatoires ROSELT/OSS du Nord de l’Afrique

- Deux synthèses sous-régionales ont été élaborées :

o Synthèse Afrique du Nord « Flore, Végétation, Occupation des terres » o Synthèse Afrique de l’Ouest « Flore, Végétation, Occupation des terres »

- Trois synthèses régionales ont été réalisées afin de capitaliser les résultats de la

surveillance environnementale à l’échelle du réseau et de présenter les principales tendances des changements environnementaux et socio-économiques en Afrique circum-saharienne :

o Synthèse régionale socio-économique - Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest o Collection Synthèse n°3 : La surveillance à long terme en réseau circum-

saharien : l’expérience ROSELT/OSS o Note introductive n°4 : Indicateurs écologiques du ROSELT/OSS,

Désertification et Biodiversité des Ecosystèmes circum-sahariens

L’ensemble des travaux réalisés ont ainsi permis :

Le développement et la mise en œuvre des méthodes consensuelles et harmonisées de collecte et de traitement de l’information environnementale (biophysique et socio-économique) qui permettent d’élaborer des produits communs comparables dans le temps et dans l’espace,

La définitiond’un kit minimum de données à collecter au moindre coût, pour préparer la spatialisation des données, leur extrapolation et intégration dans des modèles d'utilisation de l'espace et des ressources.

Ce kit minimum de données comprend à la fois un kit minimum de données biophysiques (Tableau 1) et un kit minimum de données pour l’élaboration du SIEL-ROSELT/OSS (Tableau 2). Cette collecte de données à moindre coût peut aussi être complétée par l’acquisition tous les 4 ou 5 ans de données complémentaires qui varient sur un pas de temps plus long (Tableau 3).

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Tableau 1. Kit minimum de données biophysiques à collecter et indicateurs

DONNEES / INDICATEURS OBJECTIF

DONNEES CLIMATIQUES

Précipitations moyennes annuelles et mensuelles

Caractérisation de l’évolution du climat au cours du temps Température moyenne annuelle et mensuelle

Moyenne des températures minima journalières du mois le plus froid (m)

Moyenne des températures maxima journalières du mois le plus chaud (M)

Évapotranspiration potentielle annuelle et mensuelle (formule de Penman) Calcul de l’indice de sécheresse ou d’aridité climatique (P/ETP) à divers pas de temps (jour, décade, mois, saison, année)

SOL ET EAU

Données pédologiques : texture, caractéristiques physico-chimiques (matière organique, azote, pH…)

Qualité et distribution spatiale (hydrologie de surface et hydro-géologie)

Caractérisation de la fertilité

Évaluation de la vulnérabilité des sols à l’érosion hydrique et éolienne…

VEGETATION

CARTOGRAPHIE ELEMENTAIRE : LA CARTE D’OCCUPATION DES TERRES (ÉTAT DE REFERENCE INDISPENSABLE)

Carte d’occupation des terres Permet l’évaluation :

des modifications de la structure (hauteur) et de la composition de la végétation (ex : remplacement des espèces bien appétées par des espèces peu appétées ; remplacement des espèces pérennes herbacées par des espèces ligneuses…) ;

du phytovolume apparent global

du degré d’artificialisation (mise en culture, urbanisation vs. parcours)

ÉVALUATION ET SURVEILLANCE DE LA VEGETATION

Données à collecter obligatoirement

Composition floristique totale sur l’observatoire / dans les stations de Permet l’évaluation de la diversité végétale

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mesures, diversité et richesse floristique Permet l’établissement de liste « rouges » d’espèces prioritaires à protéger (en danger, en voie d’extinction, rares, vulnérables…cf. critères UICN)

Permet de calculer des indices de diversité

Recouvrement de la végétation (sur des stations de mesures) Permet de déduire la valeur pastorale des parcours étudiés

Recouvrement des états de surface du sol (sur des stations de mesures) Permet notamment de suivre les phénomènes de déflation et d’ensablement

Productivité totale (sur des stations de mesures)

Données à collecter pour certaines thématiques spécifiques (recommandé)

Cartes chronologiques Élaboration de cartes de la distribution spatiale des espèces présentant un intérêt particulier (espèces protégées, ex : Outarde Houbara) en vue de leur gestion

Liste des biotopes Caractériser la diversité paysagère et les biotopes particuliers

Diversité des biotopes / paysages écologiques Calcul de l’indice de diversité gamma

Production fourragère

FAUNE

Structure et distribution spatiale de la faune sauvage (oiseaux, mammifères, reptiles essentiellement)

Évaluation de la diversité animale

Structure et distribution spatiale du cheptel domestique Évaluation de l’impact du pâturage sur la végétation (en relation avec la collecte des données socio-économiques relatives aux pratiques pastorales)

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Le « kit minimum de données » pour l’élaboration du Système d’Information sur l’Environnement à l’échelle Locale comprend des données biophysiques, socio-économiques et à l’interface (obtenues notamment au travers d’enquêtes, cf. Tab. 3).

Tableau 2. Kit minimum de données pour l’élaboration du SIEL – ROSELT/OSS

Données d’entrée du SIEL-ROSELT/OSS Indicateurs élaborés par le SIEL-ROSELT/OSS

Carte des limites administratives

Cartes physiques : hydrographique, topographique, pédologique, géomorphologique

Cartes ou coordonnées des villes et villages, campements, fermes isolées, points d’eau (= « centres d’activités »)

Cartes de végétation / carte d’occupation des terres

Carte d’aptitude des sols à la mise en culture ou au pâturage

Population humaine « géoréférencée »

Typologie des unités d’exploitation

Statistique et recensement du cheptel

Typologie des pratiques d’exploitation des ressources naturelles qui structurent le paysage

Production agricole par pratique et aptitude des sols

Prélèvements de végétation naturelle liés à l’activité agricole, pastorale et forestière

Cartes d’indice de pression anthropique sur la végétation naturelle :

bilans spatialisés de l’impact des usages (multi-usage) sur la végétation à partir d’un jeu de données collectées dans l’observatoire sur une période pluri-annuelle

prospective à partir de scénarios d’évolution des paramètres d’entrée du SIEL

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Des enquêtes approfondies peuvent être entreprises tous les 4 ans. Quelques paramètres seulement doivent être mesurés plus fréquemment (tous les 1 ou 2 ans). L’ensemble des paramètres étudiés concernent

Tableau 3. Données socio-économiques et à l’interface complémentaires

SERIE DE DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES (POPULATION ET MICRO-ECONOMIE) ET A L’INTERFACE (REGLES FONCIERES, CARACTERISATION DES

USAGES/PRATIQUES)

SUIVI ET L’EVALUATION DES PRATIQUES D’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES

1. Caractérisation et suivi des populations

Histoire et dynamique des groupes d’agents et des centres d’activité : Informations sur le chef de village/chef de campement, le représentant de l’autorité étatique, la constitution du conseil de village ou de campement, l’organisation sociale et foncière locale, l’histoire du peuplement locale, inventaire de la population

Réaliser un inventaire de la population humaine résident sur les observatoires ROSELT afin de connaître avec précision leur répartition spatiale dans des centres d’activité et d’obtenir le minimum des données nécessaires à la réalisation d’un échantillonnage des UE.

Pratiques foncières et environnementales : Institutions présentes, foncier agraire, foncier pastoral, foncier forestier, foncier halieutique, foncier cynégétique, foncier-environnement

Mettre en évidence la multiplicité des institutions présentes et clarifier leurs rôles respectif vis-à-vis du foncier et de l’environnement

Décrire les systèmes fonciers locaux (agraire, pastoral, halieutique), les modalités d’attribution et de gestion de la terre et des autres ressources naturelles.

Mettre en exergue les représentations locales de l’environnement et les stratégies que les acteurs locaux mettent en place pour répondre aux problématiques foncières et environnementales locales

Évaluation de la charge pastorale et de sa répartition par points d’eau : Identification, localisation et caractérisation des points d’eau (en tant que types spécifiques de centre d’activité pastorale ), évaluer les effectifs présents par espèce et par sexe et selon leur état physiologique

Localiser l’ensemble des points d’eau en désignant leurs types (coordonnées GPS).

Enquête auprès des chefs locaux et des éleveurs pour identifier les points d’eau saisonniers et leurs caractéristiques (type, fréquentation, etc.) : établissement d’une typologie pour préparer l’échantillonnage des points d’eau sur lesquels le comptage du cheptel sera effectué.

Effectuer à chaque saison un comptage aux points d’eau échantillonnés selon leurs type et leur

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importance de fréquentation (ne concernera que les troupeaux qui suivent un parcours).

En ce qui concerne les animaux « de case », leur effectif sera évalué à partir des enquêtes UE.

Questionnaire conflits fonciers et environnementaux : référents géo-administratifs de l’enquête, données signalétiques de l’affaire, rétrospectives des faits, le droit, application de la décision et son contexte juridique, textes versés au dossier

Constituer un répertoire des situations conflictuelles qui permet de traduire une réalité foncière et environnementale témoignant des relations entre les hommes à propos de l'accès aux ressources naturelles renouvelables.

Évaluer la fréquence des conflits qui apparaissent dans la zone et en réaliser une typologie qui permette de caractériser les problèmes fonciers et environnementaux les plus récurrents selon les observatoires.

Grille de législation foncière et environnementale : identification du texte (nature, références., …), grandes caractéristiques du texte (visa, ce qu’il abroge, portée, type), objet du texte (objectif général, définitions, …), principes fondamentaux apportés, développés par le texte, normes (principale et secondaires, autorisations, taxes, normes d’usages, d’exploitation, de gestion, de conservation, des relations entre espaces/ressources/institutions/acteurs/régimes, l’existence d’étude d’impact), institutions concernées, créées (rôles, fonctions, compétences), pénal, aspect répressif (pénalités, transactions, infractions/sanctions, autorités)

Rassembler l’ensemble des textes, lois et règlements, relatifs à l’environnement et à l’organisation du territoire national, au sein d’une base de données avec la possibilité de générer deux types de lecture :

une lecture exhaustive de l’ensemble de chaque texte ;

une lecture rapide par un traitement préalable.

De chaque texte on retiendra les éléments qui intéressent la problématique de la gestion environnementale à travers une grille de lecture type.

Offrir un accès rapide et direct au droit national autant pour les non-juristes que pour les juristes.

2. Caractérisation et suivi des Unités d’exploitations et de leurs stratégies

Questionnaire Unités d’exploitations : références géo-

administratives de l’enquête, Identification du chef d’UE, mobilité et fonction sociale du chef d’UE, main d’œuvre disponible et active dans l’UE et répartition des activités, identification de l’activité principale, motivation et contextualisation, identification de l’activité secondaire de l’UE, activité agricole, activité pastorale, activité de cueillette et prélèvements, pratique de la chasse, pratique de la pêche, éléments de stratégie de l’UE et représentation de l’environnement

Caractériser les unités d’exploitations : mettre en évidence leur structure, la diversité des systèmes de production et des pratiques, leurs représentations du milieu naturel qui se traduisent en termes d’usages et de modes de gestion des espaces et des ressources naturelles. Réunir les éléments qui permettent de dégager leur stratégie d’exploitation pour satisfaire leur objectif de production (récolte, lait, viande, etc).

Suivre ces unités d’exploitations à long terme afin de comprendre leur évolution et leurs modifications structurelles pour s’adapter aux changements écologiques et autres.

Effectuer une typologie des exploitations basée sur un certain nombre de critères (activités pratiquées, importance de la migration, nbre d’actifs, nbre d’hectares cultivés, cf indicateurs socio-éco, etc.).

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Faire le point sur la répartition des pratiques agricoles, pastorales et halieutiques à l’échelle de l’observatoire et évaluer la nécessité d’engager des enquêtes approfondies sur les pratiques agraires, pastorales et halieutiques (cf. supra).

Contribuer dans une approche d'aide à la décision à formuler des orientations et des recommandations pour rationaliser les relations de prélèvement, d’exploitation et de gestion des hommes sur leur environnement dans l'optique d’une gestion viable à long terme des ressources naturelles garante à son tour d’un développement durable.

3. Caractérisation et suivi des pratiques d’exploitation des ressources naturelles

Module agricole : référencegéo-administrativedu champ,

caractéristiques géographiques du champ, occupation du sol et espèces cultivées associées, itinéraire technique et pratiques associées lors de la dernière campagne agricole, historique d’occupation du sol et productions agricoles, pratiques associées liées à d’autres activités

Dans le cas où l’activité agricole est structurante, effectuer une caractérisation approfondie des pratiques d’exploitation agricole des ressources en vue de préparer leur spatialisation et permettre leur suivi.

Évaluer les productions agricoles selon les pratiques d’exploitations et l’aptitude des sols à la culture ; et permettre leur suivi.

Établir une typologie des pratiques d’exploitations qui structurent fondamentalement le paysage.

Évaluer les prélèvements de végétation effectués selon les pratiques d’exploitation en vue de leur spatialisation ; et permettre leur suivi.

Module pastoral : Informations permettant de faire le lien avec la

référence géo-administrative du troupeau et la clef d’échantillonnage, caractéristiques actualisées du troupeau, identification des éléments clefs de la conduite du troupeau sur l’observatoire, description de la pratique de la transhumance, circuit de pâturage et pratiques associées, production réalisée

Dans le cas où la pratique de conduire des troupeaux (originaires et étrangers de l’observatoire) au pâturage existe dans le territoire de l’observatoire et que cette activité pastorale est structurante, il est reconnu nécessaire de faire une caractérisation saisonnière des pratiques pastorales en vue de préparer leur spatialisation et permettre leur suivi.

Évaluer les productions d’élevage selon les pratiques pastorales et la qualité des parcours ; et permettre leur suivi.

Établir une typologie des pratiques pastorales qui structurent fondamentalement le paysage.

Évaluer les prélèvements de végétation effectués selon les pratiques pastorales en vue de leur spatialisation ; et permettre leur suivi.

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L'objectif ultime de la collecte et du traitement des données tel que proposé par le réseau ROSELT/OSS est :

- de caractériser l'état du milieu à ses différents stades d'évolution (à partir d’un état de référence) ;

- d’offrir la possibilité d'élaborer des études prospectives sur la dynamique des milieux à partir de simulations et de techniques de modélisation ;

- d’approfondir l'analyse sur des thématiques spécifiques (désertification, biodiversité, ensablement, pastoralisme, activités agricoles…).

L’extrapolation et l’utilisation des données terrain pour affiner les cartographies existantes et suivre la dynamique du milieu sont basées sur l’utilisation des images satellitales et des photographies aériennes.

Les "séries de données thématiques en réseau" sont les données adaptées spécifiquement aux problématiques propres à un ou plusieurs observatoires (biodiversité, ensablement...). Une partie de ces données contribue au « kit de données réseau et/ou observatoire », l'autre partie comporte des données spécifiques à la compréhension des mécanismes liés à la thématique. Les thématiques identifiées, en relation avec les conventions de Rio sur la biodiversité, le développement durable et les changements climatiques sont les suivantes : biodiversité (faune et flore), érosion, ensablement (dynamique éolienne), changement climatique, hydrogéologie, pastoralisme zone sèche, foresterie sahélienne, systèmes de production/systèmes d'exploitation/occupation du sol, système foncier/organisation sociale (OSS, 2004).

En conclusion, les efforts déployés pour l’harmonisation de la collecte et du traitement des données a ainsi permis d’analyser de manière globale les tendances d’évolution des paramètres biophysiques et socio-économiques et de leur interaction.

Encadré 1. Rappel des résultats obtenus par l’analyse comparative des données écologiques collectées dans les observatoires ROSELT/OSS d’Afrique du Nord et de l’Ouest

Comme souligné dans la note introductive n°4 (OSS, 2009), l’étude comparative de l’évolution des changements écologiques entre les différents observatoires d’Afrique du Nord et de l’Ouest a permis de valider 5 indicateurs communs à même de favoriser le suivi de la dégradation des terres et de la biodiversité en Afrique circum-saharienne :

- le rapport en superficie entre les agrosystèmes et les jachères, d’une part, la steppe ou la brousse, d’autre part (occupation des terres ou utilisation des sols),

- le nombre d’espèces,

- la richesse spécifique (composition floristique),

- le pourcentage de couverture végétale (recouvrement de la végétation),

- le pourcentage des types biologiques.

Ainsi dans les zones sèches circum-sahariennes, la dégradation des terres de parcours se manifeste essentiellement par la fragmentation du paysage et par la modification des formations végétales tant sur le plan qualitatif que quantitatif et notamment :

- la modification de la diversité végétale : raréfaction des bonnes espèces pastorales et augmentation des espèces non palatables et des espèces post-culturales ;

- la modification de la richesse spécifique : nombre d’espèces annuelles élevé, signe de thérophytisation et homogénéisation de la flore

- la diminution du couvert végétal et de la biomasse.

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Encadré 2. Rappel des résultats obtenus par l’analyse comparative des données socio-économiques collectées dans les observatoires ROSELT/OSS d’Afrique du Nord et de l’Ouest

La synthèse régionale portant sur le volet socio-économique de la surveillance environnementale (OSS, 2008) a permis de mettre en exergue des caractéristiques et tendances similaires d’évolution des paramètres socio-économiques dans tous les observatoires ROSELT/OSS à savoir : - la diversification économique :

Face à la dégradation accrue des ressources naturelles dont les populations dépendent et à la détérioration du niveau de vie dans la plupart des pays de la région, la diversification économique constitue une alternative considérable. Elle est aussi caractéristique de la baisse de productivité du secteur primaire prédominant dans la région, et de la faiblesse voire de l’absence d’industrialisation. En effet, cette stratégie de diversification est une forme de réponse et d’adaptation des populations locales à l’incapacité de plus en plus évidente du secteur agricole à subvenir à la totalité des besoins qui sont d’ailleurs croissants en terme quantitatif et qualitatif. La diversification économique est marquée par l’expansion des activités de services tels le commerce, l’artisanat, le transport, etc. Cette tendance naissante permet de rompre avec la dépendance de l’économie locale voire nationale face aux ressources naturelles et aux aléas climatiques.

- la vulnérabilité socio-économique

Elle se traduit à la fois par le niveau de revenu et ses sources, le niveau des équipements collectifs et individuels et par le degré de qualité de vie.

- l’émergence de l’adaptation comme enjeu majeur

Au regard des contraintes subies par les populations (viabilité des écosystèmes, performances économiques des Etats, changements climatiques), l’adaptation devient un impératif majeur. Accroître la résilience économique des populations consiste donc à : - réduire la dépendance des économies locales et nationales à l’égard du secteur primaire (en l’occurrence l’agriculture et l’élevage), par l’accroissement des activités moins dépendantes des aléas climatiques et des ressources naturelles ; - se tourner vers des secteurs innovants et à haute valeur ajoutée, notamment le développement des échanges commerciaux, la promotion de l’artisanat et du tourisme locaux, le développement des services (transports, communications et télécommunications, agroalimentaire, services divers).

- les migrations

La migration des populations est un phénomène induit en premier lieu par la croissance démographique. Elle est également perçue comme un moyen d'échapper aux activités considérées comme "dégradantes", d'améliorer les revenus et donc la qualité de la vie. Ce phénomène migratoire trouve ses origines dans la précarisation du niveau de vie, les mutations environnementales en cours et la déstructuration des liens sociaux due à la conjoncture économique. Si la forme de migration la plus médiatisée est celle des jeunes subsahariens, en particulier Ouest africains, transitant par le Sahara et traversant la Méditerranée pour accéder à l’Europe, l’émigration vers les pays d’Afrique demeure la plus importante malgré les conflits internes et certaines restrictions imposées (AFD, 2004). C’est le cas notamment des migrants maliens et sénégalais qui, du fait de l’attractivitééconomiquerégionale, sont très nombreux dans les pays comme la Côte d’Ivoire et le Gabon. Bien qu’elle prive les pays d’origine des migrants d’une main d’œuvre substantielle, la migration constitue à l’inverse une importante source de financement du développement et de la lutte contre la pauvreté. Vues sous cet angle, les stratégies de développementéconomique des pays de la zone circum-saharienne nécessitent d’être reconsidérées pour davantage intégrer les apports des migrants dans leurs économies. Au niveau local des observatoires, un accent particulier pourrait être mis sur le développement des projets agricoles et de soutien à l’agriculture familiale, dans la perspective d’un renforcement des moyens d’existence des populations locales.

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II.1.3- Des acquis institutionnels importants

o Appropriation du concept et adoption des méthodologies

Après quelques années de fonctionnement, le concept de surveillance environnementale a largement été diffusé au sein des pays où les observatoires-pilotes du réseau ROSELT/OSS ont fonctionné pleinement (à partir de 1998 dans les observatoires d’Afrique du Nord et à partir de 2002 dans les observatoires d’Afrique de l’Ouest). La pertinence du concept de surveillance écologique et les produits élaborés par le réseau ont convaincu bon nombre de pays impliqués dans le réseau de la nécessité de renforcer le développement du suivi environnemental aux échelles nationales.

L’appropriation du concept et des méthodologies s’est concrétisée de la manière suivante :

- Dès 2004, les méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données ont été adoptées par l’ensemble des pays, membres du réseau.

- La prise de conscience de l’utilité des observations locales pour la lutte contre la désertification a contribué largement à l’intégration progressive des observatoires ROSELT/OSS dans les PAN/LCD de la Tunisie, du Maroc, du Niger, du Mali, du Sénégal, de l’Algérie, d’Egypte et du Kenya. Ils sont ainsi considérés comme éléments de la mise en œuvre de la lutte contre la désertification à l’échelle nationale notamment dans le cadre de la mise en place de dispositifs nationaux de suivi environnemental.

- Plusieurs pays ont manifesté le souhait d’intégrer le réseau et de bénéficier de l’appui de celui-ci pour mettre en place des observatoires-pilotes équivalents, appliquant les méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données. Il s’agit en particulier des pays suivant : la Libye et l’Ouganda. Dans ce contexte, l’OSS a réalisé l’étude de faisabilité de mise en place d'un observatoire ROSELT/OSS en Libye en 2004 et a procédé à la labellisation de l’Observatoire-pilote de ElHera (dans la Jeffara libyenne),

- L’appropriation et l’adaptation des méthodologies ROSELT/OSS et du concept de surveillance environnementale à long terme par les institutions nationales se sont concrétisées par la mise en place des « ROSELT Nationaux au Niger et au Mali ».

Le Niger a en particulier utilisé les documents conceptuels et techniques de ROSELT/OSS relatifs aux indicateurs ainsi que le projet de charte sur la gestion et la diffusion des données afin de mettre en œuvre son dispositif national de suivi environnemental, valorisant largement les acquis du réseau ROSELT/OSS. Plus encore, cette parfaite appropriation a finalement conduit en 2008 à la mise en place du Centre National de Surveillance Ecologique et Environnementale (CNSEE) dont le ROSELT Niger est le pilier.

o Charte de gestion et de diffusion des données et des outils y afférents

Afin de faciliter le partage des données et information tout en sécurisant la propriété intellectuelle des partenaires sur les données, une charte de gestion et de diffusion des données a été élaborée lors d’un atelier organisé en février 2003 à Tunis. Elle définit les principes de circulation de l’information au sein du réseau en vue de la production d’information aux échelles sous-régionales et régionales.

Parallèlement, un Système d’Information sur l’Environnement Local (SIEL-ROSELT/OSS) a été développé afin d’élaborer des indicateurs spatialisés et des scénarii prospectifs, modélisant l’impact des usages sur les ressources sous la forme de bilans spatialisés usages/ressources et de cartes thématiques, en particulier des cartes d’indice de

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prélèvement par type d’usage et des cartes d’indice de risque à la désertification. Cet outil a fait l’objet d’un brevet partagé entre l’OSS et l’IRD.

Enfin, une base de données et de métadonnées ROSELT/OSS a aussi été développée, elle constitue un atout important pour les pays en matière de gestion et de diffusion des données utiles à la prise de décision. Les interfaces de cette base sont accessible directement sur «Internet» (Intranet dans une phase de mise au point) à partir d’une connexion bas débit. Elle se compose de trois modules : un pour la saisie et l’actualisation des données, un pour gérer et valider les données et un pour consulter les données et procéder à des requêtes.

Ces deux outils ont été largement mis en œuvre dans les observatoires ROSELT/OSS de Tunisie et du Sénégal.

o Renforcement des capacités

Toutes les activités menées au sein des observatoires ont été soutenues par des mesures d’accompagnement spécifiques pour le renforcement des capacités des institutions en charge des observatoires ROSELT/OSS notamment à travers :

- Les missions d’appui technique sur le terrain pour la mise en place des protocoles de collecte des données sur le terrain,

- Les analyses des rapports nationaux permettant de fournir régulièrement aux équipes nationales des recommandations en vue de renforcer les dispositifs de surveillance mis en place et d’approfondir les interprétations,

- Les ateliers techniques de formation à l’utilisation des outils de gestion et de circulation des données - SIEL-ROSELT/OSS et base de métadonnées ROSELT/OSS. Ces ateliers de formation ont été autant d’occasion pour réunir à la fois les équipes nationales d’Afrique du Nord et celles d’Afrique de l’Ouest. Les échanges d’expériences et les fructueuses discussions relatives à l’adaptation des prototypes dans chaque observatoire constituent la réelle valeur ajoutée de la mise en réseau des observatoires.

- Des sessions de formation sur le suivi-évaluation des PAN/LCD (modules de formation, formation de formateurs et organisation d’ateliers pour les bénéficiaires), l’accent étant mis sur les liens étroits entre suivi-évaluation et surveillance environnementale.

II. 2- L’ENGAGEMENT DES PAYS POUR LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE : DES OBSERVATOIRES LOCAUX AUX DISPOSITIFS NATIONAUX

II.2.1- De ROSELT/OSS au DNSE

En moins d’une dizaine d’années, les efforts du réseau ont permis de développer et d’adapter à la fois les concepts, les méthodologies et les outils pour faire des observatoires ROSELT/OSS les piliers des Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE).

En effet, dans le cadre de la mise en œuvre de la CCD en Afrique et, plus généralement des Accords Multilatéraux sur l’Environnement, l’OSS a renforcé ces efforts dès le second semestre 2005 pour valoriser les résultats obtenus en matière de surveillance environnementale pour le suivi-évaluation des Programmes d’Action Nationaux de Lutte contre la Désertification lors de la 7e Conférence des Parties de la Convention des Nations

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Unies de Lutte Contre la Désertification (octobre 2005, Nairobi). Cet évènement a été l’occasion de réaffirmer que la surveillance environnementale est un élément indispensable au suivi et à l’évaluation des phénomènes de désertification mais aussi de la diversité biologique et de l’impact des changements climatiques sur les ressources naturelles. Les observatoires ROSELT/OSS, véritables laboratoires, ont donc permis de développer des méthodologies de collecte et de traitement des données à même de favoriser la mise en place opérationnelle des Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE) qui nourriront la mise en œuvre des AME.

Ainsi, l’OSS et ses pays membres impliqués dans ROSELT/OSS ont mené en 2005 une réflexion commune pour définir les lignes directrices du développement du programme d’activités du réseau et soutenir la mise en place des DNSE dans au moins 4 pays (Algérie, Tunisie, Mali et Niger - avec le soutien de la DDC Suisse, premier partenaire à soutenir cette initiative). L’appartenance à un réseau où les institutions nationales sont pleinement actrices du développement des concepts et méthodologie permet à chaque pays de tirer partie des initiatives des autres pays membres du réseau. C’est ainsi que la réflexion sur la mise en place de Dispositif Nationaux de Surveillance Environnementale en Afrique du Nord a profité de l’expérience acquise au Mali et au Niger en matière de démultiplication du réseau régional en réseaux nationaux.

Dès 2006, l’OSS a donc poursuivi l’objectif de renforcer la surveillance environnementale à moyen et long termes d’une part, en maintenant le fonctionnement du réseau régional ROSELT/OSS et, d’autre part, en renforçant ou en mettant en place des observatoires nationaux où sont collectés les kits minimums de données identifiées dans les observatoires ROSELT/OSS.

II.2.2- Un projet dédié à la mise en place des DNSE

Soutenu par la DDC Suisse, la poursuite des activités du réseau ROSELT/OSS et son appui à la mise en place des DNSE a fait l’objet d’un projet pluriannuel à même de concourir à l’adoption des méthodologies harmonisées et validées de collecte et de traitement des données. Il en ressort que ce programme constitue la base de la standardisation de la surveillance environnementale par le transfert des compétences et le renforcement des capacités des différents acteurs nationaux impliqués dans les DNSE.

Malgré la pertinence du programme et en regard de la capacité des pays à s’organiser pour la mise en place des DNSE, des résultats contrastés ont été obtenus dans les différents pays impliqués en regard des activités prévues telles que planifiées en 2006 (cf. Encadré 3).

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Encadré 3. Rappel des activités prévues pour la période 2006-2010

L’initiation de la mise en œuvre des Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale varie d’un pays à l’autre. Dans tous les cas, des activités similaires devront être entreprises en 2006 :

- Études institutionnelles: identification du cadre institutionnel des politiques environnementales au sein de chaque pays et détermination du rôle de l’information environnementale dans la conduite des politiques environnementales et autres ; identification des Systèmes de Circulation de l'information existants ; identification du rôle et du mandat potentiels de chaque institution dans la mise en œuvre de la surveillance environnementale ;

- Zonage / Stratification : à faire ou à compléter/améliorer sur la base des zonages existants et des réflexions menées antérieurement ;

- Ateliers nationaux de validation des études et du zonage afin de choisir les observatoires et désigner les institutions responsables au niveau national et aux niveaux des observatoires ;

- Accords entre institutions pour la mise en œuvre de la surveillance environnementale et désignation de l’entité focale coordinatrice de la surveillance environnementale à l’échelle nationale et des institutions chargées des observatoires ;

- Ateliers nationaux de lancement des DNSE : finalisation des conventions associant l'ensemble des institutions impliquées dans les observatoires et les points focaux des conventions environnementales, désignation des coordinateurs nationaux des DNSE.

En 2006-2007, l’état de référence dans chaque observatoire devra être établi. Cet état de référence sera réalisé à partir de l’inventaire et de l’acquisition de toutes les données disponibles, la valorisation et l’analyse des données historiques et actuelles disponibles (mise en forme des données, scannage et digitalisation des cartes existantes), l’élaboration des cartes de bases manquantes, carte d'occupation des terres, l’élaboration du rapport sur l'état de référence de chaque observatoire / évolution des principaux paramètres biophysiques et socio-économiques dans le temps, l’élaboration des SIG et des bases de métadonnées, l’élaboration du SIEL sur la base des données de référence et des cartographies de base. Ces travaux seront réalisés avec l’appui technique des équipes nationales ROSELT/OSS et de l’OSS et de ses partenaires scientifiques et techniques (IRD).

L’ensemble de ces activités seront soutenues par des activités de formation sur les concepts (formation suivi-évaluation) et sur les outils informatiques: système d’information (SIG, SIEL), bases de métadonnées, serveur cartographique et SCIDE. Dans le cas d’un pays où un DNSE existe déjà, les activités seront consolidées et complétées.

L’année 2007 sera marquée par le démarrage des activités des DNSE avec 4 observatoires par pays. Les principales activités à entreprendre dans chaque observatoire sur la base des méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données ROSELT/OSS concernent : le choix et la localisation des stations de mesures, la mise en œuvre des activités de surveillance écologiques annuelles sur le terrain (collecte du kit minimum de données dans chaque observatoire), le traitement et la gestion des données (SIG, SIEL, bases de métadonnées, indicateurs et tableaux de bords). Les résultats seront extrapolés aux zones avoisinantes et partagés auprès du système de suivi-évaluation du PAN. Des rapports de synthèse nationaux de l’état de l’environnement pourront être élaborés.

La participation à des colloques internationaux et aux sessions de la CCD (CST et CRIC) permettra de rendre compte des résultats auprès d’un plus vaste public.

A partir de 2008, les activités seront étendues à 8 observatoires par pays et se poursuivront jusqu’en 2010.

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II.2.3- Activités DNSE menées au Mali, au Niger et en Tunisie

Depuis 2006, un grand nombre d’activités ont été menées au Mali, au Niger et en Tunisie.

II.2.3.1- Cadrage institutionnel et accords pour la mise en œuvre des DNSE

Afin de permettre la mise en œuvre opérationnelle des DNSE dans les trois pays, un cadrage institutionnel a été effectué afin de :

- désigner l’institution nationale coordinatrice du dispositif national, - désigner les institutions responsables des observatoires, - désigner les modalités de fonctionnement permettant de faire circuler l’information, - préciser le cadre des politiques environnementales et l’apport des DNSE à la mise en

œuvre des AME, - préciser les rôles et mandats de chaque institution… - etc.) ;

Le cadrage institutionnel a ainsi abouti à la signature d’accords entre l’OSS et les institutions nationales coordinatrices ainsi qu’entre l’OSS et les institutions responsables des observatoires.

Ces conventions précisent les activités à mener pour la réalisation de la collecte des données sur la base de l’utilisation des méthodologies harmonisées ROSELT/OSS. Cette obligation contractuelle devait concourir à la standardisation des méthodologies de collecte et de traitement des données.

Au Niger, le Centre National de Surveillance Ecologique et Environnementale (CNSEE) entité du Ministère de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification (MELCD) coordonne les activités du DNSE. Le CNSEE travaille avec les institutions de recherche nationales qui ont la responsabilité de la mise en œuvre des activités dans les neufs observatoires, en particulier de la collecte et du traitement des données.

Au Mali, le cadre institutionnel est similaire à celui du Niger. L’Agence de l’Environnement et du Développement Durable coordonne avec les institutions de recherche la mise en œuvre des activités dans les différents observatoires.

En Tunisie, la Direction Générale de l’Environnement et de la Qualité de Vie du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable coordonne avec les institutions de recherche – l’Institut des Régions Arides et l’Institut National (IRA) de Recherche du Génie Rural des Eaux et Forêts (INRGREF) - la mise en œuvre des activités dans les différents observatoires. Malgré les efforts engagés, l’atelier national de travail sur les « DNSE : acquis et perspectives » tenu en juillet 2012 à Tunis a recommandé d’institutionnaliser le DNSE de manière à garantir la pérennisation de la surveillance environnementale. En effet, sur deux des observatoires ROSELT/OSS il ne semble que seul l’observatoire de Menzel Habib fonctionne encore et que les deux nouveaux observatoires de Sidi El Barrek et Ouasletia démarrent à peine. L’information produite dans les différents observatoires doit ensuite normalement être utilisée par l’ensemble des partenaires concernés par la gestion durable des terres et des Ressources Naturelles. La circulation de l’information et le reporting annuel ne semblent opérationnels dans aucun des pays à ce jour.

A la lecture de la documentation disponible, aucune charte informationnelle ne semble avoir été mise en place dans les pays afin de faciliter la circulation de l’information, sa compilation et la production d’un rapport national annuel de mise en œuvre des AME, même si l’engagement contractuel entre l’OSS et les pays est formel.

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En conclusion sous l’impulsion de l’OSS et conscient de l’intérêt de la surveillance environnementale, les pays ont commencé à s’organiser en désignant les institutions nationales coordinatrices et les institutions responsables des observatoires, principalement les institutions de recherche. La désignation des institutions de recherche est un gage de la qualité de la collecte et du traitement des données à l’échelle locale, en raison de leur expérience dans le domaine. Cependant, il faut souligner l’absence de charte informationnelle entre les institutions nationales ; alors que ces chartes constituent le pivot de la production d’information à l’échelle nationale et que ces chartes posent les bases de la standardisation des méthodologies et des outils. La circulation de l’information doit absolument être assurée.

II.2.3.2- Réalisation du zonage et choix des observatoires des DNSE

Encadré 4. Critère de choix des observatoires ROSELT/OSS 1. Intérêt écologique - Critères bioclimatiques et agroclimatiques - Critères relatifs à la végétation et à l’occupation des terres - Critères relatifs aux terres et aux sols : typologie édaphique - Critères pour la caractérisation des systèmes de ressources et d’usages - Critères pour la caractérisation de la diversité biologique - Critères pour apprécier la fonctionnalité écologique 2. Acquis scientifiques et techniques - Acquis scientifiques et techniques - Capacité scientifique et technique 3. Capacité logistique et opérationnelle

Adoptant les critères de choix des observatoires locaux définis par le réseau ROSELT/OSS, le Niger a dès 2003 mis en place son DNSE qui comprend 9 observatoires répartis sur l’ensemble du territoire national couvrant toutes les zones biogéographiques et toutes les problématiques (biodiversité, ensablement, pastoralisme…) comme présenté par la Carte n°1.

Carte 1. Répartition des 9 observatoires du DNSE nigérien

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Le Mali a, quant à lui, mis en place son réseau ROSELT national dès 2002-2003 sur la base des critères de choix des observatoires proposés par le réseau régional ROSELT/OSS. Le DNSE malien comprend actuellement 4 observatoires : Cercle de Bourem, Boucle du Baoulé, Sikasso et Delta Central du Niger. Enfin, la Tunisie en favorisant la représentativité des observatoires au Nord, au Centre et au Sud du pays a établi son DNSE sur la base des observatoires ROSELT/OSS de Haddej Bou Hedma (Tunisie centrale aride) et de Menzel Habib (Sud - Est Aride) et en le complétant afin de couvrir l’ensemble des situations biogéographiques du pays à travers la mise en place des observatoires de Jeffara (Sud-Est désertique), d’El Faouar (Sud-Ouest désertique), de Oueslatia (Centre), Sidi El Barrak (Nord). Cependant, à ce jour, seulement 3 observatoires sont opérationnels à savoir ceux de Menzel Habib, Sidi El Barrak et Oueslatia. Il est regrettable que l’observatoire de Haddej Bou Hedma qui bénéficiait d’une série à long terme de données n’ait pas fonctionné dans cette phase de mise en place du DNSE.

En conclusion, le choix des observatoires dans les 3 pays a reposé sur la représentativité des observatoires à l’échelle nationale de manière à couvrir l’ensemble des situations biogéographiques / écoclimatiques. Le nombre d’observatoires au Mali et en Tunisie est appelé à augmenter pour améliorer la représentativité des réseaux dans les 3 pays ; le DNSE du Niger étant le seul à couvrir l’ensemble du territoire national.

II.2.3.3- Organisation des ateliers nationaux de lancement des DNSE

Des ateliers nationaux de lancement des DNSE ont été organisés dans les trois pays. Ils ont permis de finaliser les conventions associant l'ensemble des institutions impliquées dans les observatoires et les points focaux des conventions environnementales et de désigner officiellement les coordinateurs nationaux des DNSE.

En conclusion, les trois pays se sont fortement engagés dans la mise en œuvre des DNSE et tenu leurs ateliers de lancement qui ont permis de réunir tous les acteurs impliqués dans la surveillance environnementale et de mettre en place la dynamique nécessaire pour la production d’information.

II.2.3.4- Réalisation de l’étude sur la contribution des DNSE à la mise en œuvre des AME

Les trois pays ont réalisé des études afin de mettre en exergue l’apport de la surveillance environnementale locale pour la production d’information utiles au suivi de la biodiversité, des changements climatiques et de la désertification.

Le kit minimum de données ROSELT/OSS y est explicitement cité et il est reconnu que les indicateurs qu’il permet de calculer son pertinent pour accompagner les pays à mettre en œuvre les AME et suivre le résultat des efforts entrepris en matière de lutte contre la désertification, la perte de biodiversité et les changements climatiques.

En conclusion, les trois pays ont réalisé les études en valorisant les acquis du ROSELT/OSS et en particulier du kit minimum de données et d’indicateurs.

II.2.3.5- Réalisation des études sur l’état de référence des observatoires du DNSE

Au Niger, 4 observatoires (Diffa, Zinder, Azawak et Torodi-Tondikandia) sur 9 ont fait l’objet d’un rapport sur leur état de référence.

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Au Mali, les 4 observatoires ont fait l’objet d’un rapport sur leur état de référence.

En Tunisie, les états de référence ont été réalisés dans les observatoires d’Oueslatia et Sidi El Barrek soit 2observatoires sur 3 (l’observatoire de Menzel Habib étant documenté depuis 1998, la surveillance y étant assurée de manière constante). Les indicateurs obtenus à partir des données collectées dans les observatoires ont été calculés et les cartes d’occupation du sol élaborées.

En conclusion, l’effort de réalisation des états de référence doit se poursuivre afin de disposer pour tous les observatoires de tous les DNSE des états de référence indispensables pour les analyses diachroniques de l’évolution des observatoires dans le temps.

II.2.3.5- Formation à la surveillance environnementale

Afin de permettre la mise en place des protocoles et des méthodologies de collecte et de traitement des données de manière standardisée dans tous les observatoires des DNSE, l’OSS et ses partenaires ont organisé une série d’ateliers et de sessions de formations sur la surveillance environnementale, incluant les volets écologiques et socio-économiques.

En conclusion, la standardisation attendue est soutenue par la réalisation de formation dont l’objectif est de permettre l’appropriation des méthodologies de collecte et de traitement des données écologiques et socio-économiques.

II.2.3.6- Acquisition des données et renforcement des capacités

Les activités menées dans les trois pays sur la période 2010-2012 ont porté sur la poursuite de l’acquisition des données et informations manquantes (sur la base de l’analyse des études sur les états de référence), et sur le renforcement de l’appropriation des méthodes, outils et produits l’OSS encourageant et poussant les pays à adopter une approche participative plus effective, mobilisatrice de l’ensemble des acteurs de la gouvernance environnementale. Plus spécifiquement, les actions suivantes ont été entreprises:

Mise en place d’outils de traitement des données au niveau des institutions partenaires dans les trois pays ;

Présentation des résultats et valorisation des acquis à travers des ateliers nationaux dans les trois pays ;

Intégration des résultats obtenus dans les rapports sur les Accords Multilatéraux sur l’Environnement dans les trois pays aujourd’hui la faible représentativité des observatoires ne permet pas encore d’observer une tendance générale sur l’état des ressources naturelles. Les indicateurs calculés sont généralement utilisés dans un but illustratif et explicatif ;

Réalisation de campagnes de collecte de donnéesécologiquesdans les trois pays: calcul des indicateurs et élaboration de synthèses sur l’état des ressources en prenant en considération la composante socio-économique. Ces campagnes ont fait l’objet de rapports dans tous les pays concernés ;

Elaboration d’outils d’aide à la décision aux différents niveaux : SIEL au niveau local (en Tunisie sur l’observatoire de Menzel Habib, dans les observatoires du Niger et du Sénégal - Ferlo) et des tableaux de bord en appui aux programmes et politiques environnementales nationales ;

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Renforcement des capacités matérielles par l’acquisition d’équipements complémentaires nécessaires à la collecte, au stockage et au traitement des données en Tunisie.

II.2.4- Extension des activités DNSE au Burkina Faso, au Kenya, au Maroc et au Sénégal

En raison du retard accusé dans le lancement des activités du DNSE en Algérie et de la faible réactivité de l’institution désignée pour la coordination de la mise en œuvre du DNSE, l’OSS, et sur la base des demandes émises par des pays fortement impliqués dans le ROSELT/OSS et assez avancés dans le suivi environnemental, a étendu les activités du DNSE à quatre pays circum-sahariens à savoir : le Burkina Faso, le Kenya, le Maroc et le Sénégal.

Cadre institutionnel

Au Maroc, le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD) est l’institution nationale responsable du DNSE marocain qui comprend actuellement deux observatoires locaux. Le réseau est appelé à s’agrandir.

Au Sénégal, le Centre de Suivi Ecologique (CSE) est à la fois l’institution nationale coordinatrice et responsable des observatoires du DNSE : le Ferlo et Darou Koudoss

Au Burkina Faso, le Secrétariat Permanent du Conseil National de l’Environnement et du Développement Durable (SP / CONEDD) est l’institution coordinatrice et responsable des observatoires de la mare d’Oursi et de la réserve de la biosphère de la mare aux hippopotames.

Au Kenya, l’université « South Eastern University College » est l’institution coordinatrice et responsable de l’observatoire de Kiboko-Kibwezi.

Choix des observatoires

La méthodologie utilisée pour le choix des observatoires dans les 4 pays n’est pas clairement précisée.

Le Maroc a procédé à un zonage à travers la modélisation des zones homogènes et le choix de site d’observation au sein de chacune. Les observatoires sont au nombre de deux ; ce sont les observatoires du réseau régional ROSELT/OSS de Agadir et Oujda. Les observatoires ROSELT/OSS qui ont fonctionné pendant plusieurs années ont été occultés de cette analyse. Il est préjudiciable que dans les pays où des observatoires ROSELT/OSS ont capitalisé des savoir-faire ne soient pas inclus dans les DNSE.

Finalement, le Burkina Faso, le Maroc, le Sénégal ont tous les trois mis en place 2 observatoires. Le Kenya a conservé son observatoire ROSELT/OSS de Kiboko-Kibewzi.Là encore, ce nombre est appelé à augmenter pour améliorer la représentativité des réseaux dans chaque pays.

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Actions réalisées

Les actions réalisées au cours de la période 2010 – 2012 peuvent être résumées comme suit :

Réalisationdes états de référenceau Burkina Faso (observatoires de la Mare d’Oursi et de la Mare aux Hippopotames), au Kenya (observatoire de Kiboko – Kibwezi), au Sénégal (observatoires du Ferlo et de Darou Khoudoss). Les indicateurs ROSELT/OSS calculés à partir des donnéescollectéesne sont pas homogènes dans les observatoires et l’élaboration de cartes d’occupation du sol n’est pas systématique ;

Réalisation de l’étude sur la prise en compte des résultats du DNSE dans la mise en œuvre des accords multilatéraux sur l’environnement (AME) au Burkina Faso. Ses mêmes études sont en cours de réalisation au Kenya et au Sénégal;

Réalisation de campagnes de collecte desdonnéessocio-économiques et écologiques : calcul des indicateurs et élaboration de synthèses sur l’état des ressources en prenant en considération la composante socio-économique. Ces campagnes ont fait l’objet de rapports dans tous les pays concernés ;

Renforcement des capacités matérielles par l’acquisition d’équipements complémentaires nécessaires à la collecte, stockage et traitement des données

Mise en place d’outils de traitement des données notamment le SIEL au niveau des institutions partenaires.

II.2.5- Poursuite des activités de l’Observatoire ROSELT/OSS d’Algérie

En Algérie, seul l’Observatoire des Hautes Plaines Steppiques du Sud-Oranais a fonctionné avec l’appui de l’équipe ROSELT/OSS.

L’engagement de l’équipe de l’USTHB depuis 1998 permet de disposer de données à long terme sur l’évolution des steppes des hautes plaines ; véritable modèle pour la surveillance environnementale.

II.2.6- Formation régionale SIEL

Issu d’un travail de recherche débuté à la fin des années 1990 (Loireau, 1998), le concept du Système d’Information sur l’Environnement à l’échelle Locale (SIEL) a été développé dans une première phase opérationnelle dans le cadre des travaux du réseau ROSELT/OSS de 1998 à 2005.

Couplant SIG et modèles génériques sur une plateforme ArcGis, le SIEL-ROSELT évalue la vulnérabilité du milieu en exploitant un minimum de données et en calculant des indices synthétiques spatialisés de risque de dégradation des terres et les trois usages classiques des zones sèches en Afrique (agricole, pastoral, forestier). Le changement des paramètres d’entrée produit des cartes prospectives facilitant la discussion auprès des gestionnaires des ressources.

Le perfectionnement des fonctionnalités de l’outil et son opérationnalisation effective ont été assurés grâce à une coopération active entre l’IRD et l’IRA de 2005 à 2009 sans la participation active de l’OSS. Ce logiciel permet notamment d’intégrer les données biophysiques et socio-économiques, collectées à travers les observatoires de surveillance environnementale, ceux des zones arides en particulier.

En 2010, l’OSS, l’IRD et l’IRA se sont engagés pour stabiliser une version opérationnelle de l’outil, faciliter sa mise à disposition des pays africains et son appropriation par leurs institutions concernées.

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C’est dans ce cadre que s’est organisé l’atelier régional de formation sur l’utilisation du SIEL à l’IRA de Médenine du 16 au 20 janvier 2012. Animé par l’OSS, l’IRA et l’IRD, l’atelier a ciblé les cadres techniques en charge de la mise en place des outils de traitement, d’analyse et de stockage des données collectées au niveau des observatoires locaux. Les pays les plus avancés dans la mise en place de leurs Dispositifs Nationaux de Surveillance Environnementale (DNSE) ont été représentés par deux participants (un responsable système d’information et un thématicien). Il s’agit des pays suivants : Algérie, Niger, Mali, Sénégal, Tunisie et Maroc. Les autres pays ont été représentés par un seul participant (Burkina Faso et Kenya).

II.2.7- Réalisation de synthèses régionales ROSELT/OSS, actualisée en 2012

Deux synthèses régionales (édition 2012) ont été réalisées sur la base des campagnes de collecte de données écologiques et socio-économiques effectuées au niveau des observatoires ROSELT/OSS opérationnels.

Afin de mettre en place une surveillance environnementale harmonisée et standardisée, il est nécessaire de prendre en compte les principales recommandations émises dans les deux synthèses et complétées par nos observations, à savoir :

Au niveau du fonctionnement des observatoires et de leur production d’information :

Mettre en place d’une coordination sous régionale et régionale renforcée pour asseoir une démarche scientifique standardisée et suivre le travail en amont et en aval (préparation des campagnes de collecte des données, définition et mise à disposition d’un canevas pour saisir les données, maintien de la rigueur méthodologique pendant le déroulement des travaux, appui au traitement des données…) ;

Harmoniser et standardiser les méthodes de collecte, de traitement, d’analyse de données et de reporting aux différents niveaux (local, sub-national, national et régional) dans la région circum-saharienne ;

Produire des indicateurs standardisés qui donnent des mesures harmonisées, comparables entre pays et régions ;

Réactualiser les données dans le même temps et avec le même pas de temps pour la production des rapports annuels sur les tendances d’évolution des indicateurs ;

Utiliser des fiches de calcul d’indicateurs et production de « tableaux de bord » standardisés ;

Soutenir les échanges d’expérience et la diffusion des résultats : o Mise en place d’un forum de discussion, via internet, pour faciliter le partage

des expériences et poser leurs problèmes de collecte de données ou d’interprétation ou de validation des résultats,

o Création d’une revue scientifique ROSELT/OSS/DNSE avec un Comité Scientifique ou publication dans une revue comme Sécheresse pour publier les résultats des travaux effectués dans le cadre de la surveillance environnementale aux échelles nationales, sous-régionales et régionales ;

Utiliser obligatoirement les méthodologies ROSELT/OSS (signature d’une charte informationnelle engageante) et collecte systématique du kit minimum de données ROSELT/OSS ;

Définir un canevas de rapport de synthèse à élaborer annuellement par les pays.

Au niveau institutionnel et décisionnel et en matière de renforcement des capacités :

Inciter à l’appropriation et à l’institutionnalisation des DNSE et leur intégration dans les systèmes statistiques nationaux et les processus décisionnels de planification et de développement ;

Intégrer les produits de la surveillance environnementale dans le processus décisionnel en contribuant à l’élaboration / définition d’un tableau de bord facilitant le suivi-évaluation de la mise en œuvre des AME ;

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Inciter les organismes en charge de la gestion des ressources naturelles et de l’aménagement du territoire et de la planification du développement à appuyer la surveillance environnementale dans sa composante socio-économique et l’intégrer dans leurs dispositifs décisionnels ;

Renforcer les capacités des pays et des institutions concernées en matière de gestion des données environnementales (collecte, traitement, archivage et diffusion).

En résumé, les pays impliqués dans la mise en œuvre des DNSE ont menés tout ou partie des activités planifiées comme présentées dans le tableau 4 ci-après.

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Tableau 4. Présentation synthétique des principales activités menées pour la mise en œuvre des DNSE

Pays Cadre institutionnel mis en place

Etude sur l’apport des DNSE à la mise en

œuvre des AME

Charte informationnelle

Adoption des méthodologies

ROSELT/OSS pour le choix des

observatoires nationaux

Réalisation des Etudes « Etat de

référence »

(nombre réalisé / nombre

d’observatoires)

Adoption des méthodologies de

collecte et de traitement des

données ROSELT/OSS dans les observatoires

DNSE

Poursuite des activités dans les

observatoires ROSELT/OSS

Bénéficiaires de formation en suivi environnemental

ALGERIE X

BURKINA FASO CONEDD X X X (2/2) X Pas d’observatoires ROSELT/OSS

existants

KENYA Université de SEUCO En cours X En cours X X

MALI X X X X (?/ ?) X X X

MAROC Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la

Désertification

X X

NIGER X X X X (4/9) X X X

SENEGAL CSE X X X (2/2) X X

TUNISIE X X X X (2/2) X X X

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Chapitre 3 :

Bilan des acquis des

programmes de l’OSS sur

la surveillance

environnementale en

rapport avec la

standardisation des

données

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III. 1- DIAGNOSTIC TECHNIQUE

III.1.1- Acquis technique de la surveillance environnementale

En référence à la présentation des acquis du réseau ROSELT/OSS et des activités menées dans le cadre de la mise en place des DNSE au chapitre précédent, il est possible de réaliser un bilan des acquis des programmes de surveillance environnementale en rapport avec la standardisation.

Tout d’abord, le choix des observatoires des DNSE a été réalisé sur la base de la représentativité des observatoires afin de couvrir l’ensemble des situations biogéographiques et socio-économiques. Si les méthodologies divergent (analyse biogéographique ou modélisation) et ne sont pas standardisées pour réaliser le zonage, les équipes nationales ont utilisés les critères principaux : représentativité biogéographique, homogénéité des sites et présence d’une structure pouvant prendre en charge les activités de surveillance environnementale au niveau des observatoires.

Par ailleurs, les travaux réalisés par le réseau ROSELT/OSS ont permis de développer toutes les bases conceptuelles et méthodologiques à dupliquer / répliquer à l’identique afin d’aboutir à la standardisation des méthodes dans tous les observatoires locaux des DNSE. L’appropriation des méthodologies de collecte et de traitement des données repose sur :

- La diffusion des connaissances relatives aux concepts et méthodologies de collecte et de traitement des données développées par ROSELT/OSS (DS et CT, synthèses régionales et sous-régionales),

- L’appropriation de ces concepts et méthodes par les équipes nationales des DNSE et leur réplication dans tous les observatoires DNSE,

- La formation des équipes nationales aux méthodes de collecte des données écologiques et socio-économiques (formation sur la surveillance environnementale),

- La mise en place des outils de traitement des données (calcul des indicateurs, SIEL…),

- La mise en place des outils de diffusion des données : base de données et de métadonnées identiques.

Toutes ces activités sont menées progressivement dans tous les pays souhaitant mettre en place leur DNSE l’OSS les soutenant progressivement en fonction de l’état d’avancement de chacun.

Les pays les plus avancés dans la mise en œuvre des DNSE sont principalement les pays possédant des observatoires ROSELT/OSS, qui sont naturellement les plus expérimentés. Les équipes ROSELT/OSS constituent ainsi les véritables moteurs de l’appropriation des méthodologies de collecte et de traitement des données.

L’analyse des études AME, réalisées au Burkina Faso, au Mali, au Niger et en Tunisie, met bien en exergue l’appropriation par les pays des indicateurs issus du kit minimum de données ROSELT/OSS et dont l’utilité a bien été mise en évidence pour apporter les informations nécessaires à la mise en œuvre des AME. La réalisation de ces études par les coordinateurs nationaux des observatoires ROSELT/OSS a permis d’assurer l’adéquation entre ce qui est conceptuellement souhaitable et ce que devraient apporter les DNSE de manière concrète pour la mise en œuvre des AME grâce à la production d’indicateurs communs et standardisé, adoptés dans tous les observatoires de tous les pays.

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Malheureusement à la lecture des états de référence qui doivent poser les bases de la surveillance environnementale dans chaque observatoire par la production de tous les indicateurs ROSELT/OSS au temps T0 (éventuellement complétés par des indicateurs spécifiques de problématiques particulières), il apparaît clairement une distorsion entre ce qu’il faut produire et ce qui a été produit. Si les rapports sur les états de référence des observatoires ont été bien documentés au Burkina Faso, au Kenya, au Mali, au Niger, au Sénégal et en Tunisie, ils n’ont pas tous été établis dans tous les observatoires des DNSE concernés. Il importe donc de veiller à poursuivre leur élaboration au même niveau de qualité et mettant en évidence l’utilisation des méthodologies de collecte et de traitement des données ROSELT/OSS.

Par exemple, dans l’observatoire d’Oueslatia, les principaux indicateurs à étudier mentionnés concernent les paramètres suivants : agressivité des pluies, érodibilité des sols, importance du ruissellement, taux de perte en sol, etc. Si leur pertinence est avérée dans le cadre de l’étude de la problématique hydrologique et d’érodibilité du bassin versant, il n’en demeure pas moins que les indicateurs ROSELT/OSS n’ont pas été calculés, ni même mentionné. Seule la carte d’occupation des sols a été produite. Les observatoires du DNSE sénégalais ne possèdent pas des états de référenceau sens propre du terme, les documents sont des présentations des caractéristiques biophysiques et socio-économiques et de la manière dont le suivi sera organiser, sans aucune description des méthodologies qui seront utilisées (même si référence est faite à ROSELT/OSS) et sans calcul des indicateurs, indispensables à l’établissement de l’état de référence. Enfin, seuls les observatoires du DNSE nigérien ont adoptés les indicateurs ROSELT/OSS et présentés leur rapport de manière à mettre en évidence les résultats, voire l’évolution de ces indicateurs dans le temps. Concernant le Mali, si les états de référence n’ont pas été calculés, l’étude socio-économique se réfère bien aux indicateurs ROSELT/OSS.

Le Burkina Faso a, quant à lui, réalisé un rapport provisoire présentant l’état de référence de ses observatoires de manière générale, en mentionnant cependant l’utilisation future du kit minimum d’indicateurs ROSELT/OSS. Le rapport ne s’apparente donc pas tout à fait à un état de référence mais pourrait être complété dans sa forme définitive en présentant les indicateurs calculés. Comme mentionné dans la conclusion, le rapport bibliographique pourrait être enrichi par des résultats concrets issus de mesures de terrain, requises par une surveillance environnementale opérationnelle.

Le Kenya a élaboré un rapport intéressant qui mériterait une présentation des résultats plus synthétique pour mettre en évidence les indicateurs de référence à suivre.

En conclusion, l’élaboration des états de référence est partielle selon les pays ; les rapports sont essentiellement descriptifs (issus d’une analyse bibliographique) et les indicateurs n’ont soit pas été calculés de la même manière dans les observatoires des DNSE (hors observatoires ROSELT/OSS) soit les indicateurs du kit minimum de données ne l’ont pas été du tout.

Les rapports sur l’évolution des données biophysiques et socio-économiques des observatoires les plus aboutis sont ceux de l’Algérie, du Mali, du Niger et de la Tunisie. Il est donc évident que les pays impliqués dans la surveillance environnementale depuis plus de 10 ans à travers le réseau ROSELT/OSS sont les plus à même de produire une information de qualité. Dans ce contexte, il est important de guider les autres pays dans l’élaboration de rapports standardisés qui permettront une exploitation des résultats plus rapide.

Enfin, la mise en place des outils de traitement des données tels que le SIEL dans quelques pays (Sénégal, Tunisie) constitue la démonstration de la faisabilité de mise en œuvre d’un tel outil, considérant qu’un certain nombre de données doivent être collectées spécifiquement pour permettre la modélisation des bilans spatialisés ressources / usages et l’élaboration des

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scénarii prospectifs de sensibilité à la désertification des territoires concernés. Le SIEL qui a été développé spécifiquement pour les zones agro-sylvo-pastorales sèches devrait être appliqué à d’autres contextes biogéographiques (forestiers par exemple) afin de mieux évaluer son potentiel d’adaptation et d’appropriation standardisée pour être déployé dans les autres pays/institutions partenaires.

III.1.2- Principaux goulots d’étranglements sur le plan technique

Malgré les avancées conséquentes réalisées sur le plan technique, la mise en œuvre des activités sur le terrain dans les observatoires ROSELT/OSS et DNSE est confrontée à différents goulots d’étranglement qui entrave la mise en place de toutes les méthodologies de collecte et de traitement des données :

- Des concepts et méthodologies ROSELT/OSS qui semblent peu connues et peu appropriées par les observatoires DNSE (à l’exception du Mali et du Niger),

- La difficulté pour les équipes d’élaborer des états de référence pertinents ; les indicateurs n’ayant pas été calculés dans tous les observatoires et n’ayant pas utilisés systématiquement les indicateurs ROSELT/OSS,

- La difficulté pour toutes les équipes d’adopter les méthodologies de collecte et de traitement des données liée :

o Au manque de formation du personnel impliqué dans l’application des méthodologies,

o A l’absence de formulaire standardisé de collecte des données, o A l’absence d’utilisation des fiches indicateurs existantes (CT n°4) qui

présentent à la fois les méthodes de collecte et de traitement des données écologiques,

- L’absence de modèle de « rapport type » pour l’élaboration des états de références et des rapports sur l’évolution des caractéristiques biophysiques et socio-économiques,

- La difficulté de faire circuler les données et informations entre les institutions pour la production des rapports nationaux,

- La mise en œuvre des activités simultanément dans différentes pays des 3 sous-régions de la zone d’action de l’OSS reposant sur des moyens humains de coordination limités (2 personnes au sein du Secrétariat exécutif de l’OSS).

III.1.3- Principales recommandations du diagnostic technique

Recommandations techniques

Afin de relever les défis de la production d’indicateurs standardisés et utiles pour l’aide à la décision, il est indispensable de fournir le cadre dans lequel doivent être réalisées les activités dans les observatoires des DNSE.

Ainsi, les indicateurs à produire doivent avoir une bonne représentativité thématique (des problématiques environnementales), spatiale (de l’étendue du site/région ou autre unité spatiale ou géographique) et statistiques (individus et population). Le choix des observatoires doit donc bien reposer sur la méthodologie ROSELT/OSS, moyennant une amélioration de la représentativité thématique, spatiale et statistique du réseau ROSELT/OSS pour l’application au DNSE.

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La production des indicateurs doit être faite en prenant en compte les capacités humaines, matérielles et techniques des équipes qui sont ou seront désignées pour assurer la surveillance environnementale. En effet, le calcul des indicateurs repose sur la collecte des données sur le terrain qui nécessite de prendre en considération des paramètres mesurables sur site dont la mesure est durable (pour éviter des lacunes dans les mesures causées par manques de matériel ou de personnel) et unifiée (entre équipes et spécialités différentes). Le kit minimum de données ROSELT/OSS a été défini à un moindre coût et de manière à ne pas nécessiter de matériel sophistiqué sur le terrain, les paramètres sont donc facilement mesurables dès lors que les équipes de terrain sont bien formées.

Afin de faciliter la collecte des données de manière standardisée (mesures de paramètres biophysiques ou enquêtes socio-économiques), les équipes de terrain devrait utiliser des formulaires standards de surveillance environnementale applicables dans différents contextes biogéographiques et socio-économiques. Un effort particulier doit être fait pour élaborer de tels formulaires. Les équipes ROSELT/OSS devraient être fortement impliquées dans cette activité afin de favoriser l’appropriation nationale et sous-régionale (l’appui de consultant indépendant n’est pas à privilégier).

La réalisation des observations / mesures et des enquêtes standards elles-mêmes doit se faire grâce à :

L’utilisation d’un matériel convenable qui donne des mesures correctes et comparables,

La configuration de projection cartographique unique dans les GPS et les systèmes de production des cartes : pour éviter les incohérences spatiales et les anomalies de positionnements

L’adoption des protocoles de traitement des données qui peuvent donner en « output » des résultats comparables (cf. guides méthodologiques).

Le kit minimum de données et d’indicateurs ROSELT/OSS est issu d’un travail de longue haleine testé dans différents contextes. Son degré d’adaptabilité et d’application à de nouveaux contextes biogéographiques ne pose a priori aucune difficulté. Il serait intéressant de les confronter à d’autres systèmes d’observations similaires, mis en place à la même échelle :

- Le réseau BIOTA : accès sur la problématique de la biodiversité, les protocoles d’observations à l’échelle kilométrique diffère de l’approche locale du ROSELT/OSS et des DNSE. Cependant, des échanges pourraient avoir lieu afin d’envisager des collaborations permettant de partager des données et informations sur la biodiversité,

- Le réseau d’Observatoires des Zones Humides Méditerranéennes – observatoires locaux en zones humides. L’OSS gagnerait à s’inspirer du rapport produit par l’OZHM et notamment des fiches « indicateurs » qui fournissent une photographie de l’état des milieux et des tendances d’évolution des indicateurs calculés.

Pour se faire, des ateliers de partage de connaissances ou expériences et de travail pourraient être réalisés entre les réseaux afin de transférer des méthodologies de collecte et de traitement des données sur des thématiques spécifiques. Par exemple, l’observatoire d’Ichkeul intégré à l’OZHM pourrait aussi être intégré au DNSE. De plus, l’expérience de l’OZHM montre la voie de la production d’un rapport régional pour les décideurs assorti de fiches indicateurs synthétiques et pédagogiques.

Afin de valoriser les données et résultats de surveillance environnementale « externes » à ROSELT/OSS et aux DNSE, une base de données standardisée devrait être mise en place. Pour cela, il est indispensable de définir une charte informationnelle qui définisse

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les modalités standardisés de collecte, de traitement et de circulation des données entre les observatoires des DNSE et avec l’OSS.

Recommandations en matière de renforcement des capacités

La mise en œuvre de mesures d’accompagnement est nécessaire pour la réussite des activités de standardisation il s’agit en particulier de :

Développer un réel programme de renforcement des capacités afin de favoriser l’adoption des méthodologies de manière standardisée,

Soutenir un programme de recherche appliquée,

Apporter un soutien aux équipes DNSE grâce à l’appui – conseil des équipes ROSELT/OSS.

Il est primordial de valoriser et soutenir le capital humain pour promouvoir l’adoption des méthodologies de collecte et de traitement des données ce qui permettra leur standardisation plus rapidement.

Si les sessions de formation ont bien eu lieu et permettent d’espérer que les méthodologies seront connues et appropriés par les observatoires des DNSE, les sessions ont été trop peu nombreuses dans les pays. Seulement trois sessions ont eu lieu au Mali, au Niger et en Tunisie. Les formations doivent absolument être dupliquées dans les autres pays impliqués et répétées dans les pays eux-mêmes au profit de chaque équipe d’observatoire.

Tableau 5. Mesures d’accompagnement nécessaires pour soutenir la mise en œuvre des DNSE

Mesures transversales d’accompagnement

Programme de renforcement des capacités techniques:

- Sensibiliser, former les services techniques et lesacteurs locaux aux méthodologies de collecte et de traitement des données

-Renforcer les capacités humaines et organisationnelles des institutions impliquées dans les DNSE

- Développer la formation académique pour renforcer les capacités des équipes DNSE

Programme de recherche appliquée

- Développer / renforcer les connaissances scientifiques en matière de surveillance environnementale

- Adapter les méthodologies à des contextes différents

Programme d’Appui – Conseil

- Développer l’appui-conseil des équipes ROSELT/OSS auprès des autres acteurs du DNSE sur le terrain pour la collecte des données ou au bureau pour le traitement des données et l’élaboration des rapports

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Recommandations pour la mise en place des moyens humains

La mise en place des DNSE nécessitant de reproduire les mêmes activités (formation, collecte et traitement des données) dans tous les pays impliqués,il est indispensable de mettre en place une équipe renforcée au sein du Secrétariat exécutif en recrutant trois chargés de mission expérimentés pour chaque sous-région. Ils auraient la responsabilité d’accompagner les équipes nationales dans le choix des observatoires des DNSE, l’élaboration des états de références et des rapports thématiques, des synthèses nationales, la mise en œuvre de la base de données et de métadonnées standardisée, l’organisation des différentes sessions de formation au niveau sous-régional ou national…

Le personnel rattaché au siège se focalisera sur la réalisation des activités régionales : élaboration des documents standardisés pour la collecte et le traitement des données, développement de la base de données standardisée, élaboration des synthèses régionales…

L’OSS devrait aussi appuyer les pays à s’organiser et définir les moyens humains à mettre en place dans chaque observatoire afin de réaliser les activités de surveillance environnementale.

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III.1.4- Synthèse du diagnostic technique

Tableau 6. Synthèse du diagnostic technique

Acquis techniques de la surveillance

environnementale

Goulots d’étranglement Recommandations Activités à intégrer au plan d’action

Méthodologie pour le choix des observatoires selon leur représentativité

Des concepts et méthodologies éprouvées

Des guides méthodologies disponibles

Des formations sur la surveillance environnementale opérationnelles

Développement des outils: SIEL, base de données et de métadonnées

Un kit minimum de données et d’indicateurs, à moindre coût

Des études « AME » valorisant les acquis du ROSELT/OSS pour les DNSE

Des concepts et méthodologies peu connues et peu appropriées par les observatoires DNSE (à l’exception du Mali et du Niger)

La difficulté pour les équipes d’élaborer des états de référence pertinents les indicateurs n’ayant pas été calculés dans tous les observatoires et n’ayant pas utilisés systématiquement les indicateurs ROSELT/OSS

La difficulté pour toutes les équipes d’adopter les méthodologies de collecte et de traitement des données liée :

- Au manque de formation du personnel impliqué dans l’application des méthodologies,

- A l’absence de formulaire standardisé de collecte des données,

- A l’absence de formulaire standardisé de traitement

Recommandations techniques

Le choix des observatoires devrait reposer sur la méthodologie ROSELT/OSS

Le kit minimum de données ROSELT/OSS défini à moindre coût devrait être utilisé par toutes les équipes nationales DNSE (cf. charte informationnelle)

Les équipes de terrain devraient utiliser des formulaires standards de surveillance environnementale applicables dans différents contextes biogéographiques et socio-économiques

Les équipes nationales devraient disposer de modèle de rapport « type »

Des ateliers de partage et de travail pourraient être réalisés entre les réseaux afin de transférer des méthodologies de collecte et de traitement des données sur des thématiques spécifiques

Une base de données et de métadonnées standardisée devrait être développée

Une charte informationnelle devrait définir les modalités standardisées de collecte, de traitement et de circulation des données entre les observatoires des DNSE et avec l’OSS

Développer une formation sur le choix des observatoires du DNSE

Inclure dans la charte informationnelle l’engagement d’utiliser a minima le indicateurs du kit minimum ROSELT/OSS selon les méthodologies définies

Elaborer des formulaires standards de collecte des données

Elaborer des formulaires standards de traitement des données

Elaborer un plan de rapport « type »

Assurer les formations nécessaires pour l’utilisation des différents outils et supports

Mettre en place des ateliers de partage et d’échange avec les autres réseaux

Définir des fiches indicateurs et élaborer des synthèses régionales et sous-régionales pour les décideurs

Développer une base de données et de métadonnées standardisée

Définir une charte informationnelle à faire adopter par toutes les institutions impliquées dans le DNSE du pays

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des données,

L’absence de modèle de « rapport type » pour l’élaboration des états de références et des rapports sur l’évolution des caractéristiques biophysiques et socio-économiques,

La difficulté de faire circuler les données et informations entre les institutions pour la production des rapports nationaux

La mise en œuvre des activités simultanément dans différents pays des 3 sous-régions de la zone d’action de l’OSS reposant sur des moyens humains de coordination limités (2 personnes au sein du Secrétariat exécutif de l’OSS)

Recommandations en matière de renforcement des capacités

Un programme de renforcement des capacités techniques devrait être mis en place

Un programme de recherche appliquée

Un programme d’Appui – Conseil devrait être développé

Recommandations pour la mise en place des moyens humains

La mise en place des DNSE nécessitant de reproduire les mêmes activités (formation, collecte et traitement des données) dans tous les pays impliqués, il est indispensable de mettre en place une équipe renforcée au sein du Secrétariat exécutif

L’OSS devrait aussi appuyer les pays à s’organiser et définir les moyens humains à mettre en place dans chaque observatoire

Sensibiliser, former les services techniques et les acteurs locaux aux méthodologies de collecte et de traitement des données

Renforcer les capacités humaines et organisationnelles des institutions impliquées dans les DNSE

Développer la formation académique pour renforcer les capacités des équipes DNSE

Développer / renforcer les connaissances scientifiques en matière de surveillance environnementale

Adapter les méthodologies à des contextes différents

Développer l’appui-conseil des équipes ROSELT/OSS auprès des autres acteurs du DNSE sur le terrain pour la collecte des données ou au bureau pour le traitement des données et l’élaboration des rapports

Recruter 3 chargés de mission pour chaque sous-région

Apporter un appui aux équipes nationales pour s’organiser

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III. 2- DIAGNOSTIC ECONOMIQUE ET FINANCIER

III.2.1- Bilan de la mobilisation des financements

Dans le cadre de sa mission d’appui à ses pays membres, l’OSS a pu mobiliser plusieurs financements pour soutenir les activités de surveillance environnementale. En premier lieu, pas moins de 3,5 millions d’euros ont été mobilisés auprès de différents bailleurs (DDC Suisse, FFEM, Ministère français des Affaires Etrangères, Ministère français de l’Ecologie, Coopération italienne) pour soutenir de 1998 à 2005 la mise en place du réseau ROSELT/OSS et le développement de tous les concepts et de toutes les méthodologies harmonisées de collecte et de traitement des données.

Convaincu de l’importance de valoriser les acquis du ROSELT/OSS, la France a soutenu dès 2003 la mise en place des DNSE au Niger et au Mali sur des Fonds de Solidarité Prioritaire. La Suisse quant à elle a poursuivi son appui depuis 2006 au renforcement de la surveillance environnementale à moyen et long termes en maintenant le fonctionnement du réseau régional ROSELT/OSS et en renforçant ou en mettant en place des observatoires nationaux où sont collectés les kits minimums de données identifiées dans les observatoires ROSELT/OSS.

L’OSS a ainsi su convaincre ses partenaires du bienfondé de la surveillance environnementale et n’a eu de cesse d’impulser cette dynamique au sein des pays impliqués.

Cependant, force est de constater que les financements nationaux n’ont pas été à la hauteur du défi relatif à la mise en place des DNSE, en dehors de la mobilisation des ressources humaines dans les pays (contribution en nature). En effet, l’effort de l’OSS a impulsé une dynamique autour de la surveillance environnementale n’a pas été relayé autant qu’il le faudrait au niveau des pays, à l’exception du Niger qui a créé son Centre National de Suivi Environnemental et Ecologique (CNSEE).

III.2.2- Principaux goulots d’étranglements sur le plan économique et financier

Comme mentionné précédemment, si les financements mobilisés par l’OSS sont conséquents et qu’ils devaient permettre de catalyser les efforts des pays à s’approprier le concept de DNSE et de valorisation des acquis du ROSELT/OSS, il n’en demeure pas moins qu’ils restent insuffisants pour aboutir aux résultats attendus dans les pays impliqués.

Les différents goulots d’étranglement qui entrave la mise en place de toutes les méthodologies de collecte et de traitement des données de manière standardisée sont les suivants :

- L’absence de financements nationaux bien identifiés pour la surveillance environnementale, notamment pour le soutien de la mise en place des dispositifs nationaux de surveillance environnementale,

- L’absence de financements multilatéraux (Union Européenne, Banques de Développement),

- La difficulté de mobiliser des financements à long terme pour la surveillance environnementale dans un contexte où les projets sont financés sur des cycles de 3 à 5 ans.

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III.2.3- Principales recommandations du diagnostic économique et financier

Comme mentionné précédemment, un soutien à long terme est indispensable à l’adoption standardisée de la surveillance environnementale. La continuité et l’efficacité de la surveillance environnementale dépendent d’un financement sûr à moyen et long terme pour que puissent se poursuivre à tous les niveaux les actions indispensables à la standardisation de la SE telles que l’élaboration de formulaires, bases de données et rapports « type », de formation et d’apprentissage... Le financement doit donc être régulier et suffisant pour soutenir la mise en place des DNSE selon un programme d’action bien défini. Des efforts sporadiques et des projets à court terme ne permettront jamais d’atteindre ce résultat mais la multiplication de projets complémentaires pourrait constituer une alternative afin de combler les manques de financements.

En regard du bilan relatif à la mobilisation des financements pour assurer la pérennité de la surveillance environnementale dans les pays impliqués, des efforts doivent être faits à la fois par l’OSS et par ses pays membres pour mobiliser ou mettre en place de nouveaux dispositifs financiers.

Plusieurs propositions peuvent être formulées :

- Mobiliser des financements pour le renforcement des capacités humaines du Secrétariat exécutif afin de favoriser la démultiplication des DNSE (cf. financements de la DDC Suisse initié dès 2006 à compléter),

- Assurer un plaidoyer auprès des banques de développement pour soutenir les activités dans les pays ou aux échelles sous-régionales et régionale telles que :

o la Banque Africaine de Développement, qui pourrait développer une Facilité dédiée à la Surveillance Environnementale (sur le modèle de la Facilité Africaine de l’Eau). La BAD peut aussi financer des études de faisabilité et quelques petits projets (à hauteur d’ 1 million de dollars US) et engager des ressources dans des études sur la mise en œuvre de la surveillance environnementale. L’analyse des programmes stratégiques par pays pourrait fournir des pistes à explorer pour le financement de la SE dans les pays concernés en lien avec les objectifs stratégiques de ces programmes. La subvention de bien public régional « regional public good grant », qui finance des projets à l’échelle régionale (par exemple, Lac Tchad et Bassin du Congo) pourrait être explorée.

o la Banque Islamique de Développement / Islamic Bank of Development qui pourrait financer des projets dans tous les pays,

o La Banque Arabe de Développement Economique et Agricole ; Arab Bank of Economic and Agricultural Development (dont le siège est à Khartoum) qui ne finance pas d’activités dans les pays arabes – dispose de plusieurs mécanismes de financement et s’intéresse tout particulièrement à la sécurité alimentaire.

o le fonds koweitien. - Développer des mécanismes innovants pour assurer un soutien financier aux

activités menées aux échelles locales et nationales : o A l’échelle locale :

Développer le rôle de la société civile (ONG, associations…) dans la mobilisation des ressources,

Mobiliser les ressources financières des plans de développement locaux et les budgets annuels des collectivités territoriales,

Utiliser les revenus de la gestion des forêts, de l'écotourisme, Encourager la coopération décentralisée,

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Encourager le financement de la surveillance environnementale par la diaspora.

o A l’échelle nationale :

Voter un budget national pour la surveillance environnementale, Assurer un plaidoyer pour la surveillance environnementale afin qu’elle

soit considérée comme une priorité dans les négociations avec les partenaires techniques et financiers,

Identifier et faciliter l'accès aux sources de l'ONU et des programmes, Rechercher le financement multilatéral de partenaires financiers

(banques, fondations, FEM, UE - intra-ACP, IEVP, FED).

- Promouvoir la mise en place et faciliter l’utilisation de mesures d’incitation, y compris le paiement des services environnementaux (PSE).

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III.2.4- Synthèse du diagnostic économique et financier

Tableau 7. Synthèse du diagnostic économique et financier

Acquis économiques et financiers de la

surveillance environnementale

Goulots d’étranglement Recommandations / Activités à intégrer au plan d’action

Des financements importants mobilisés par l’OSS pour ROSELT/OSS et les DNSE

Une surveillance environnementale définie à moindre coût

Une success story : le CNSEE, témoin de l’appropriation nationale pour la surveillance environnementale

Des financements nationaux insuffisants

L’absence de financements nationaux bien identifiés pour la surveillance environnementale, notamment pour le soutien de la mise en place des dispositifs nationaux de surveillance environnementale

L’absence de financements multilatéraux (Union Européenne, Banques de Développement)

La difficulté de mobiliser des financements à long terme pour la surveillance environnementale dans un contexte où les projets sont financés sur des cycles de 3 à 5 ans

- A l’échelle régionale et sous-régionales :

Des financements devraient être mobilisés pour le renforcement des capacités humaines du Secrétariat exécutif afin de favoriser la démultiplication des DNSE (cf. financements de la DDC Suisse initié dès 2006 à compléter)

Un plaidoyer devrait être assuré auprès des banques de développement pour soutenir les activités dans les pays ou aux échelles sous-régionales et régionale

Des mécanismes innovants devraient être développés pour assurer un soutien financier aux activités menées aux échelles locales et nationales

- A l’échelle nationale :

Les institutions financières nationales devraient être encouragées à investir dans la surveillance environnementale

Un budget national devrait être voté pour la surveillance environnementale

L'accès aux sources de l'ONU et des programmes devrait être identifié et facilité

Le financement multilatéral de partenaires financiers (banques, fondations, FEM, UE - intra-ACP, IEVP, FED) devrait être recherché

La mise en place et l’utilisation de mesures d’incitation, y compris le paiement des services environnementaux (PSE) devraient être promues et facilitées

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- A l’échelle locale :

Le rôle de la société civile (ONG, associations…) dans la mobilisation des ressources devrait être développé

Les ressources financières des plans de développement locaux et les budgets annuels des collectivités territoriales devraient être mobilisées

Les revenus de la gestion des forêts et de l'écotourisme devraient être utilisés

La coopération décentralisée devrait être encouragée

Le financement de la surveillance environnementale par la diaspora devrait être encouragé

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III. 3- DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL ET DES POLITIQUES

III.3.1- Bilan du diagnostic institutionnel et des politiques

Concernant le réseau ROSELT/OSS et après de nombreuses années de fonctionnement, nous pouvons souligner la grande stabilité des équipes nationales en charge des observatoires locaux qui a permis de poursuivre l’acquisition à long terme des données écologiques et socio-économiques ; en témoigne les divers rapports élaborés au Niger. Ce n’est pas exactement le cas pour la mise en place des DNSE qui selon le contexte institutionnel de chaque pays est plus ardue. En effet, l’appropriation du concept de DNSE et surtout la désignation des institutions responsables n’est pas si facile. Des problèmes institutionnels, avec une difficulté pour l’Algérie de désigner l’institution nationale qui serait responsable du DNSE, ont ralenti le développement du DNSE. Seules les activités de l’observatoire ROSELT/OSS des Steppes des Hautes Plaines se sont poursuivies.

Ainsi, après quelques années de mise en place des DNSE, il apparaît évident que la mise en place du cadre institutionnel est primordiale pour la réussite de la surveillance environnementale. En effet, lorsque le cadre institutionnel n’est pas mis en place comme en Algérie, il est impossible d’assurer la surveillance environnementale.

Cependant, la mise en place d’un cadre institutionnel ne garantit pas non plus un fonctionnement optimal. La pérennisation de la surveillance environnementale ne peut se faire sans un montage institutionnel efficace regroupant les différents opérateurs des différents observatoires et avec les institutions nationales bénéficiaires des résultats de la surveillance environnementale telles que les institutions en charge de la mise en œuvre des AME.

Enfin, concernant les politiques, il ne nous apparaît pas que les DNSE soient réellement intégrés dans les politiques nationales (à l’exception du Niger qui a mis en place son CNSEE) et les plans de développement locaux ce qui constitue un frein à la prise en compte effective de la surveillance environnementale pour la gestion des ressources naturelles.

III.3.2- Principaux goulots d’étranglements sur le plan institutionnel et des politiques

Malgré les avancées sur le plan institutionnel et les efforts de l’OSS à soutenir l’institutionnalisation des DNSE, leurs mises en place est confrontée à différents goulots d’étranglement qui entravent l’adoption de toutes les méthodologies de collecte et de traitement des données :

- L’absence de cadre institutionnel formalisé dans certains cas, - L’absence de charte informationnelle définissant les méthodologies à adopter et la

base de données et de métadonnées standardisée sur internet facilitant l’appropriation par les équipes nationales,

- L’absence d’intégration des DNSE dans les politiques nationales et locales.

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III.3.3- Principales recommandations du diagnostic institutionnel et des politiques

L’appropriation des méthodologies de collecte et de traitement des données repose sur :

- La définition d’un cadre institutionnel, au-delà d’accord ou de convention de partenariat, qui doit être assorti d’une charte informationnelle :

o « imposant » de manière diplomate l’adoption des méthodologies ROSELT/OSS définies par les pays eux-mêmes et qui doivent en être les « porte-parole »,

o facilitant l’accès et l’échange de données entre les différents opérateurs nationaux mais aussi avec l’OSS qui élaborera les produits « régionaux ».

- La diffusion des données et informations (indicateurs) doit être soutenue par la mise en place d’une base de données et de métadonnées standardisée, accessible sur le web,

- La réalisation d’activités de plaidoyer / sensibilisation par les coordinateurs nationaux ROSELT/OSS pour expliquer l’importance de la standardisation des méthodes et outils de surveillance environnementale, en particulier ceux qui ont été définis par le réseau ROSELT/OSS,

- La multiplication des activités de formation sur la surveillance environnementale sur les volets « écologie » et « socio-économie » par les coordinateurs nationaux ROSELT/OSS au profit des équipes nationales des DNSE afin de favoriser l’appropriation par les « nouvelles institutions » impliquées dans le DNSE (autant de formation que d’institutions et/ou d’observatoires),

- Le plaidoyer pour l’intégration de la surveillance environnementale et en particulier des DNSE dans les politiques nationales et locales des différents pays.

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III.3.4- Synthèse du diagnostic institutionnel et des politiques

Tableau 8. Synthèse du diagnostic institutionnel et des politiques

Acquis institutionnels / des politiques de la

surveillance environnementale

Goulots d’étranglement Recommandations/ Activités à intégrer au plan d’action

Un success story au Niger avec la création du CNSEE

L’absence de cadre institutionnel formalisé dans certains cas

L’absence de charte informationnelle définissant les méthodologies à adopter et la base de données et de métadonnées standardisée sur internet facilitant l’appropriation par les équipes nationales

L’absence d’intégration des DNSE dans les politiques nationales et locales

Un cadre institutionnel, au-delà d’accord ou de convention de partenariat, qui doit être assorti d’une charte informationnelle devrait être défini en :

o « imposant » de manière diplomate l’adoption des méthodologies ROSELT/OSS définies grâce par les pays eux-mêmes et qui doivent en être les « porte-parole »,

o facilitant l’accès et l’échange de données entre les différents opérateurs nationaux mais aussi avec l’OSS qui élaborera les produits « régionaux ».

Les données et informations (indicateurs) devraient être diffusées par la mise en place d’une base de données et de métadonnées standardisée, accessible sur le web

Des activités de plaidoyer / sensibilisation des coordinateurs nationaux ROSELT/OSS devraient être réalisées pour expliquer l’importance de la standardisation des méthodes et outils de surveillance environnementale, en particulier ceux qui ont été définis par le réseau ROSELT/OSS

Les activités de formation sur la surveillance environnementale sur les volets « écologie » et « socio-économie » par les coordinateurs nationaux ROSELT/OSS au profit des équipes nationales des DNSE devraient être multipliées afin de favoriser l’appropriation par les « nouvelles institutions » impliquées dans le DNSE (autant de formation que d’institutions et/ou d’observatoires)

Le plaidoyer devrait être assuré pour l’intégration de la surveillance environnementale et en particulier des DNSE dans les politiques nationales et locales des différents pays

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Chapitre 4 :

Perspectives et

recommandations pour

améliorer la

standardisation des

méthodes de surveillance

environnementale

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OSS 66

IV. 1- UN PLAN D’ACTION OPERATIONNEL

Afin d’améliorer la standardisation aux différents niveaux tout en permettant une certaine souplesse pour répondre aux exigences de la prise en compte des spécificités nationales, le bilan précédemment réalisé sur les différents aspects de la surveillance environnementale (technique, économique et financier, institutionnel et des politiques) a permis d’établir un plan d’action opérationnel pour la période de Juillet 2012 à Juillet 2015.

Les activités devront être menées aux différentes échelles d’intervention :

A l’échelle régionale, il s’agit de :

Sur le plan organisationnel au niveau de l’OSS

- Mettre en place les moyens humains indispensables au sein du Secrétariat exécutif grâce à la mobilisation des financements pour renforcer les activités de niveau régional afin de favoriser la démultiplication des DNSE (cf. financements de la DDC Suisse initié dès 2006 à compléter) : recruter ou consolider 2 emplois à temps plein au siège de l’OSS pour gérer le projet « DNSE » et 3 chargés de mission sous-régionaux à temps plein

Sur le plan du pilotage

- Organiser une réunion jumelée Comité de Pilotage / Comité Scientifique et Technique pour évaluer l’état d’avancement des activités

Sur le plan technique

- Poursuivre les activités engagées d’ici la fin de l’année 2012 : o Elaborer un ouvrage de communication sur les acquis de la surveillance

environnementale dans la zone d’action de l’OSS o Développer un guide technique pour la collecte des données socio-

économiques o Elaborer et éditer de deux études pour le niveau régional : « Evaluation et

perspectives du projet - contribution à la mise en place de la fonction observatoire » et « Standardisation et réactivation des observatoires »

- Contribuer à la fonction observatoire de l’OSS : o Elaborer des synthèses sous-régionales et régionale o Publier les tendances d’évolution des processus de désertification, de l’état de

la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes, des changements climatiques

o Elaborer de fiches « indicateurs » sur le modèle de ce qui a été réalisé par l’OZHM

o Diffuser les données et informations (indicateurs) par la mise en place d’une base de données et de métadonnées standardisée, accessible sur le web

- Contribuer à la standardisation de la surveillance environnementale : o Elaborer et diffuser les guides sur les méthodes de réalisation des états de

référence et sur l’intégration des produits issus des systèmes de surveillance dans le suivi-évaluation et au reporting dans les AME

o Elaborer une formation sur le choix des observatoires du DNSE o Utiliser et élaborer les méthodologies et formulaires standards de collecte et

de traitement des données (cf. utilisation des fiches indicateurs CT n°4 à

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OSS 67

valoriser pour les données écologiques et créer de telles fiches pour les données socio-économiques),

o Elaborer les modèles de rapport de synthèse « type » o Développer une base de données et de métadonnées standardisée, o Développer de nouvelles formations en regard des besoins exprimés par les

pays, notamment pour s’adresser aux différents acteurs (chercheurs, techniciens…) :

sensibilisation à la standardisation des méthodes et outils de la surveillance environnementale,

formation technique pour la collecte des données et le calcul des indicateurs,

utilisation des formulaires types pour la collecte des données (écologiques et socio-économiques),

formation sur la rédaction des rapports (état de référence, rapport thématique, rapport de synthèse…),

- Développer les actions d’accompagnement et de renforcement des capacités : o Développer la formation académique pour renforcer les capacités des équipes

DNSE o Renforcer les capacités humaines et organisationnelles des institutions

impliquées dans les DNSE o Développer des programmes de recherche pour renforcer les connaissances

scientifiques en matière de surveillance environnementale et adapter les méthodologies à des contextes différents si nécessaire

o Développer l’appui-conseil des équipes ROSELT/OSS auprès des autres acteurs du DNSE sur le terrain pour la collecte des données ou au bureau pour le traitement des données et l’élaboration des rapports

o Mettre en place des ateliers de partage et d’échange avec les autres réseaux (OZHM, BIOTA)

Sur le plan institutionnel

- Définir un cadre institutionnel, au-delà d’accord ou de convention de partenariat, qui doit être assorti d’une charte informationnelle :

o « imposant » de manière diplomate l’adoption des méthodologies ROSELT/OSS définies grâce par les pays eux-mêmes et qui doivent en être les « porte-parole »,

o facilitant l’accès et l’échange de données entre les différents opérateurs nationaux mais aussi avec l’OSS qui élaborera les produits « régionaux ».

- Faire adopter la charte informationnelle par toutes les institutions impliquées dans le DNSE du pays afin de favoriser la remontée d’information à l’OSS en vue de la production des synthèses régionales et sous-régionales

- Réaliser des activités de plaidoyer / sensibiliser les coordinateurs nationaux ROSELT/OSS pour expliquer l’importance de la standardisation des méthodes et outils de surveillance environnementale, en particulier ceux qui ont été définis par le réseau ROSELT/OSS

- Assurer le plaidoyer pour l’intégration de la surveillance environnementale et en particulier des DNSE dans les politiques nationales et locales des différents pays

Sur le plan financier

- Assurer un plaidoyer auprès des banques de développement pour soutenir les

activités dans les pays ou aux échelles sous-régionales et régionale - Développer des mécanismes innovants pour assurer un soutien financier aux

activités menées aux échelles locales et nationales (cf. propositions issues du diagnostic)

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- Soutenir / orienter les pays pour la mobilisation des financements « pays »

A l’échelle nationale « DNSE », il s’agit de :

- Définir et mettre en place les cadres institutionnels adéquats quand ils n’existent pas ou les renforcer quand ils ne sont pas pleinement opérationnels

- Définir une charte informationnelle dans chaque pays, et à faire adopter par toutes les institutions impliquées dans le DNSE du pays, incluant un engagement à utiliser les indicateurs du kit minimum ROSELT/OSS selon les méthodologies définies

- Mettre en place les bases de données et de métadonnées nationales - Identifier et mettre en forme les données collectées externes ou qui n’ont pas été

standardisées pour qu’elles soient insérées facilement dans la BD nationale et sans pertes

- Elaborer les synthèses nationales et les indicateurs standardisés annuellement en regard de la mise en œuvre des AME

- Compléter les DNSE (en nombre d’observatoires) dans les différents pays impliqués en soutenant cette extension par les actions de formation, de transfert de compétences et la mise en place des moyens humains et logistiques nécessaires

- Editer 7 documents valorisant les acquis des DNSE au Burkina Faso, au Kenya, au Mali, au Maroc, au Niger, au Sénégal et en Tunisie

- Présenter les résultats et valoriser les acquis à travers des ateliers nationaux

A l’échelle locale « observatoire », il s’agit de :

- Assurer le bon fonctionnement des observatoires ROSELT/OSS et/ou DNSE actuellement opérationnels (réviser les programmes d’activités 2012 – 2015)

- Favoriser l’appui / l’assistance technique des équipes ROSELT/OSS à la mise en œuvre des méthodologies et des outils standardisées

- Assurer les actions de formation adéquates en regard des besoins identifiés pour favoriser l’émergence de la surveillance environnementale standardisée

- Renforcer les moyens des observatoires locaux

Par ailleurs, la cohérence du plan d’action défini pour rendre possible la standardisation des méthodes et outils de la surveillance environnementale devra être assurée avec le nouveau projet qui a débuté en juillet 2012 avec le soutien de la DDC Suisse REP-SAHEL (2012 – 2015). Ce dernier concerne en particulier : « l’amélioration de la résilience des populations sahéliennes aux mutations environnementales. La prise en compte des changements de l’environnement biophysique et socio-économique dans les politiques et programmes de développement ».

La surveillance environnementale constitue en effet un moyen de suivre et gérer les ressources de manière durable et de contribuer efficacement à la Gestion Durable des Terres et de l’Eau.

Ainsi, le projet REP-SAHEL sera mené dans plusieurs pays ouest-africains, certains étant concernés par les projets ROSELT/OSS et DNSE. Il s’agit en particulier du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Sénégal. Ceux-ci disposent déjà d’observatoires fonctionnels à même de contribuer rapidement à la mise en œuvre du projet REP-SAHEL.

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Une partie des ressources mobilisées pour ces pays pourra être mutualisée et couvrir une partie des dépenses de sensibilisation, renforcement des capacités en matière de surveillance environnementale, de mise en place des bases de données et de métadonnées… mentionnées à la fois dans le plan d’action ci-dessus et de contribuer à l’atteinte des objectifs du projet REP-SAHEL.

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Tableau 9. Plan d’action opérationnel pour la période de Juillet 2012 à Juillet 2015

2012 2013 2014 2015

ACTIVITES POUR LA STANDARDISATION DE LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE

7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7

A l'échelle régionale

Sur le plan organisationnel au niveau de l’OSS Mettre en place les moyens humains indispensables : recruter ou consolider 2 emplois à temps plein au siège de l’OSS pour gérer le projet « DNSE » et 3 chargés de mission sous-régionaux à temps plein

Sur le plan du pilotage Organiser une réunion jumelée Comité de Pilotage / Comité Scientifique et Technique pour évaluer l’état d’avancement des activités

Sur le plan technique Poursuivre les activités engagées d’ici la fin de l’année 2012

Elaborer un ouvrage de communication sur les acquis de la surveillance environnementale dans la zone d’action de l’OSS

Développer un guide technique pour la collecte des données socio-économiques

Elaborer et éditer de deux études pour le niveau régional : « Evaluation et perspectives du projet - contribution à la mise en place de la fonction observatoire » et « Standardisation et réactivation des observatoires »

Contribuer à la fonction observatoire de l’OSS

Elaborer des synthèses sous-régionales et régionale

Publier les tendances d’évolution des processus de désertification, de l’état de la biodiversité et des services

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rendus par les écosystèmes, des changements climatiques

Elaborer de fiches « indicateurs » sur le modèle de ce qui a été réalisé par l’OZHM

Diffuser les données et informations (indicateurs) par la mise en place d’une base de données et de métadonnées standardisée, accessible sur le web

Contribuer à la standardisation de la surveillance environnementale

Elaborer et diffuser les guides sur les méthodes de réalisation des états de référence et sur l’intégration des produits issus des systèmes de surveillance dans le suivi-évaluation et au reporting dans les AME

Elaborer une formation sur le choix des observatoires du DNSE

Utiliser et élaborer les méthodologies et formulaires standards de collecte et de traitement des données (cf. utilisation des fiches indicateurs CT n°4 à valoriser pour les données écologiques et créer de telles fiches pour les données socio-économiques)

Elaborer les modèles de rapport de synthèse « type » Développer une base de données et de métadonnées standardisée

Développer de nouvelles formations en regard des besoins exprimés par les pays, notamment pour s’adresser aux différents acteurs (chercheurs, techniciens…) :• sensibilisation à la standardisation des méthodes et outils de la surveillance environnementale• formation technique pour la collecte des données et le calcul des indicateurs• utilisation des formulaires types pour la collecte des données (écologiques et socio-économiques)• formation sur la rédaction des rapports (état de référence, rapport thématique, rapport de synthèse…)

Développer les actions d’accompagnement et de renforcement des capacités

Développer la formation académique pour renforcer les

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capacités des équipes DNSE

Renforcer les capacités humaines et organisationnelles des institutions impliquées dans les DNSE

Développer des programmes de recherche pour renforcer les connaissances scientifiques en matière de surveillance environnementale et adapter les méthodologies à des contextes différents si nécessaire

Développer l’appui-conseil des équipes ROSELT/OSS auprès des autres acteurs du DNSE sur le terrain pour la collecte des données ou au bureau pour le traitement des données et l’élaboration des rapports

Mettre en place des ateliers de partage et d’échange avec les autres réseaux (OZHM, BIOTA)

Sur le plan institutionnel Définir un cadre institutionnel, au-delà d’accord ou de convention de partenariat, qui doit être assorti d’une charte informationnelle : « imposant » de manière diplomate l’adoption des méthodologies ROSELT/OSS définies grâce par les pays eux-mêmes et qui doivent en être les « porte-parole », facilitant l’accès et l’échange de données entre les différents opérateurs nationaux mais aussi avec l’OSS qui élaborera les produits « régionaux »

Faire adopter la charte informationnelle par toutes les institutions impliquées dans le DNSE du pays afin de favoriser la remontée d’information à l’OSS en vue de la production des synthèses régionales et sous-régionales

Réaliser des activités de plaidoyer / sensibiliser les coordinateurs nationaux ROSELT/OSS pour expliquer l’importance de la standardisation des méthodes et outils de surveillance environnementale, en particulier ceux qui ont été définis par le réseau ROSELT/OSS

Assurer le plaidoyer pour l’intégration de la surveillance environnementale et en particulier des DNSE dans les politiques nationales et locales des différents pays

Sur le plan financier

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Mobiliser des financements pour les activités de niveau régional pour le renforcement des capacités humaines du Secrétariat exécutif afin de favoriser la démultiplication des DNSE (cf. financements de la DDC Suisse initié dès 2006 à compléter)

Assurer un plaidoyer auprès des banques de développement pour soutenir les activités dans les pays ou aux échelles sous-régionales et régionale

Développer des mécanismes innovants pour assurer un soutien financier aux activités menées aux échelles locales et nationales (cf. propositions issues du diagnostic)

Soutenir / orienter les pays pour la mobilisation des financements « pays »

A l’échelle nationale « DNSE » Définir et mettre en place les cadres institutionnels adéquats quand ils n’existent pas ou les renforcer quand ils ne sont pas pleinement opérationnels

Définir une charte informationnelle dans chaque pays, et à faire adopter par toutes les institutions impliquées dans le DNSE du pays, incluant un engagement à utiliser les indicateurs du kit minimum ROSELT/OSS selon les méthodologies définies

Mettre en place les bases de données et de métadonnées nationales

Identifier et mettre en forme les données collectées externes ou qui n’ont pas été standardisées pour qu’elles soient insérées facilement dans la BD nationale et sans pertes

Elaborer les synthèses nationales et les indicateurs standardisés annuellement en regard de la mise en œuvre des AME

Compléter les DNSE (en nombre d’observatoires) dans les différents pays impliqués en soutenant cette extension par les actions de formation, de transfert de compétences et la mise en place des moyens humains et logistiques

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nécessaires

Editer 7 documents valorisant les acquis des DNSE au Burkina Faso, au Kenya, au Mali, au Maroc, au Niger, au Sénégal et en Tunisie

Présenter les résultats et valoriser les acquis à travers des ateliers nationaux

A l’échelle locale « observatoire » Assurer le bon fonctionnement des observatoires ROSELT/OSS et/ou DNSE actuellement opérationnels (réviser les programmes d’activités 2012 – 2015)

Favoriser l’appui / l’assistance technique des équipes ROSELT/OSS à la mise en œuvre des méthodologies et des outils standardisées

Assurer les actions de formation adéquates en regard des besoins identifiés pour favoriser l’émergence de la surveillance environnementale standardisée

Renforcer les moyens des observatoires locaux

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IV. 2- MOYENS FINANCIERS NECESSAIRES

Le plan opérationnel défini précédemment comprend à la fois les activités de standardisation à tous les niveaux et à travers toutes les activités. Au delà des seules activités de standardisation (élaboration de guides, formation dédiées…), nous avons établi un budget global la majorité des activités contribuant à l’adoption et la mise en œuvre des activités de collecte et de traitement des données standardisées. Dans un souci d’efficacité et d’optimisation des ressources financières de l’OSS, ce budget doit être mutualisé avec celui du projet REP-SAHEL qui vient de commencer ; les périodes de mises en œuvre étant identiques. Tableau 10. Budget prévisionnel pour la standardisation des méthodes de surveillance environnementale

BUDGET €

ACTIVITES POUR LA STANDARDISATION DE LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE 2012 2013 2014 2015

A l'échelle régionale

Sur le plan organisationnel au niveau de l’OSS

Mettre en place les moyens humains indispensables au sein du Secrétariat exécutif grâce à la mobilisation des financements pour renforcer les activités de niveau régional afin de favoriser la démultiplication des DNSE (cf. financements de la DDC Suisse initié dès 2006 à compléter) : recruter ou consolider 2 emplois à temps plein au siège de l’OSS pour gérer le projet « DNSE » et 3 chargés de mission sous-régionaux à temps plein 235 000,00€ 235 000,00€ 235 000,00€

Sur le plan du pilotage

Organiser une réunion jumelée Comité de Pilotage / Comité Scientifique et Technique pour évaluer l’état d’avancement des activités 15 000,00€ 15 000,00€ 15 000,00€ 15 000,00€

Sur le plan technique

Poursuivre les activités engagées d’ici la fin de l’année 2012

Elaborer un ouvrage de communication sur les acquis de la surveillance environnementale dans la zone d’action de l’OSS 5 000,00€

Développer un guide technique pour la collecte des données socio-économiques 10 000,00€

Elaborer et éditer de deux études pour le niveau régional : « Evaluation et perspectives du projet - contribution à la mise en place de la fonction observatoire » et « Standardisation et réactivation des observatoires » 20 000,00€

Contribuer à la fonction observatoire de l’OSS

Elaborer des synthèses sous-régionales et régionale 10 000,00€

Publier les tendances d’évolution des processus de désertification, de l’état de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes, des changements climatiques 10 000,00€

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Elaborer de fiches « indicateurs » sur le modèle de ce qui a été réalisé par l’OZHM 30 000,00€

Diffuser les données et informations (indicateurs) par la mise en place d’une base de données et de métadonnées standardisée, accessible sur le web 10 000,00€ 10 000,00€ 10 000,00€

Contribuer à la standardisation de la surveillance environnementale

Elaborer et diffuser les guides sur les méthodes de réalisation des états de référence et sur l’intégration des produits issus des systèmes de surveillance dans le suivi-évaluation et au reporting dans les AME 15 000,00€

Elaborer une formation sur le choix des observatoires du DNSE 5 000,00€

Utiliser et élaborer les méthodologies et formulaires standards de collecte et de traitement des données (cf. utilisation des fiches indicateurs CT n°4 à valoriser pour les données écologiques et créer de telles fiches pour les données socio-économiques) 20 000,00€ 10 000,00€

Elaborer les modèles de rapport de synthèse « type » 5 000,00€

Développer une base de données et de métadonnées standardisée 75 000,00€

Développer de nouvelles formations en regard des besoins exprimés par les pays, notamment pour s’adresser aux différents acteurs (chercheurs, techniciens…) :• sensibilisation à

la standardisation des méthodes et outils de la surveillance environnementale• formation technique pour la collecte des données et le calcul des indicateurs• utilisation des formulaires types pour la collecte des données (écologiques et socio-économiques)• formation sur la rédaction des rapports (état de référence, rapport thématique, rapport de synthèse…) 25 000,00€ 10 000,00€

Développer les actions d’accompagnement et de renforcement des capacités

Développer la formation académique pour renforcer les capacités des équipes DNSE 15 000,00€ 15 000,00€ 5 000,00€

Renforcer les capacités humaines et organisationnelles des institutions impliquées dans les DNSE

Développer des programmes de recherche pour renforcer les connaissances scientifiques en matière de surveillance environnementale et adapter les méthodologies à des contextes différents si nécessaire 20 000,00€ 15 000,00€ 10 000,00€

Développer l’appui-conseil des équipes ROSELT/OSS auprès des autres acteurs du DNSE sur le terrain pour la collecte des données ou au bureau pour le traitement des données et l’élaboration des rapports 35 000,00€ 35 000,00€

Mettre en place des ateliers de partage et d’échange avec les autres réseaux (OZHM, BIOTA) 50 000,00€ 50 000,00€

Sur le plan institutionnel

Définir un cadre institutionnel, au-delà d’accord ou de convention de partenariat, qui doit être assorti d’une charte informationnelle : « imposant » de manière diplomate l’adoption des méthodologies ROSELT/OSS définies grâce par les pays eux-mêmes et qui doivent en être les « porte-parole », facilitant l’accès et l’échange de données entre les différents opérateurs nationaux mais aussi avec l’OSS qui élaborera les 15 000,00€

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produits « régionaux »

Faire adopter la charte informationnelle par toutes les institutions impliquées dans le DNSE du pays afin de favoriser la remontée d’information à l’OSS en vue de la production des synthèses régionales et sous-régionales 35 000,00€

Réaliser des activités de plaidoyer / sensibiliser les coordinateurs nationaux ROSELT/OSS pour expliquer l’importance de la standardisation des méthodes et outils de surveillance environnementale, en particulier ceux qui ont été définis par le réseau ROSELT/OSS 5 000,00€ 5 000,00€

Assurer le plaidoyer pour l’intégration de la surveillance environnementale et en particulier des DNSE dans les politiques nationales et locales des différents pays 5 000,00€ 5 000,00€

Sur le plan financier

Assurer un plaidoyer auprès des banques de développement pour soutenir les activités dans les pays ou aux échelles sous-régionales et régionale 5 000,00€ 5 000,00€

Développer des mécanismes innovants pour assurer un soutien financier aux activités menées aux échelles locales et nationales (cf. propositions issues du diagnostic) 5 000,00€ 5 000,00€

Soutenir / orienter les pays pour la mobilisation des financements « pays » 5 000,00€ 5 000,00€

A l’échelle nationale « DNSE »

Définir et mettre en place les cadres institutionnels adéquats quand ils n’existent pas ou les renforcer quand ils ne sont pas pleinement opérationnels 7 000,00€

Définir une charte informationnelle dans chaque pays, et à faire adopter par toutes les institutions impliquées dans le DNSE du pays, incluant un engagement à utiliser les indicateurs du kit minimum ROSELT/OSS selon les méthodologies définies 21 000,00€

Mettre en place les bases de données et de métadonnées nationales 350 000,00€ 70 000,00€ 70 000,00€

Identifier et mettre en forme les données collectées externes ou qui n’ont pas été standardisées pour qu’elles soient insérées facilement dans la BD nationale et sans pertes 50 000,00€ 100 000,00€ 100 000,00€

Elaborer les synthèses nationales et les indicateurs standardisés annuellement en regard de la mise en œuvre des AME 35 000,00€ 35 000,00€ 35 000,00€

Compléter les DNSE (en nombre d’observatoires) dans les différents pays impliqués en soutenant cette extension par les actions de formation, de transfert de compétences et la mise en place des moyens humains et logistiques nécessaires 210 000,00€ 105 000,00€ 52 500,00€

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Editer 7 documents valorisant les acquis des DNSE au Burkina Faso, au Kenya, au Mali, au Maroc, au Niger, au Sénégal et en Tunisie 14 000,00€ 14 000,00€ 14 000,00€

Présenter les résultats et valoriser les acquis à travers des ateliers nationaux 70 000,00€ 70 000,00€ 70 000,00€

A l’échelle locale « observatoire »

Assurer le bon fonctionnement des observatoires ROSELT/OSS et/ou DNSE actuellement opérationnels (réviser les programmes d’activités 2012 – 2015) 1 320 000,00€ 1 320 000,00€ 1 320 000,00€

Favoriser l’appui / l’assistance technique des équipes ROSELT/OSS à la mise en œuvre des méthodologies et des outils standardisées 31 500,00€ 31 500,00€ 31 500,00€

Assurer les actions de formation, adéquates en regard des besoins identifiés, pour favoriser l’émergence de la surveillance environnementale standardisée 14 000,00€ 14 000,00€ 14 000,00€

Renforcer les moyens des observatoires locaux 50 000,00€ 50 000,00€ 50 000,00€

TOTAL PAR ANNEE 60 000,00€ 2 812 500,00€ 2 229 500,00€ 2 032 000,00€

TOTAL GLOBAL 7 134 000,00€

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CONCLUSION

La gestion rationnelle et concertée des ressources naturelles permettant la gestion durable des terres et de l’eau (GDT/E) repose sur la maîtrise de l’information utile pour la prise de décision. Pour être comparable dans le temps, les informations produites – indicateurs en particulier – doivent être élaborés de la même manière dans chaque observatoire.

La standardisation est donc indispensable et l’utilisation des méthodologies de collecte et de traitement des données ainsi que des outils qui ont été élaborés et éprouvés par le réseau ROSELT/OSS doivent faire l’objet d’une parfaite appropriation par l’ensemble des acteurs, de l’échelle locale à nationale.

L’analyse de l’état des lieux et le bilan qui a pu être dressé en matière de surveillance environnementale mettent en évidence les principaux goulots d’étranglement venant entraver la mise en place efficace des DNSE et de ladite surveillance et sa standardisation.

Sur le plan technique, les principaux goulots d’étranglements sont :

La méconnaissance et le manque d’appropriation des concepts et méthodologies par les observatoires DNSE (à l’exception du Mali et du Niger),

La difficulté pour les équipes d’élaborer des états de référence pertinents ; les indicateurs n’ayant pas été calculés dans tous les observatoires et n’ayant pas utilisés systématiquement les indicateurs ROSELT/OSS,

La difficulté pour toutes les équipes d’adopter les méthodologies de collecte et de traitement des données liée au manque de formation du personnel impliqué dans l’application des méthodologies, à l’absence de formulaire standardisé de collecte des données et à l’absence de formulaire standardisé de traitement des données,

L’absence de modèle de « rapport type » pour l’élaboration des états de références et des rapports sur l’évolution des caractéristiques biophysiques et socio-économiques,

La difficulté de faire circuler les données et informations entre les institutions pour la production des rapports nationaux,

La mise en œuvre des activités simultanément dans différents pays des 3 sous-régions de la zone d’action de l’OSS reposant sur des moyens humains de coordination limités (2 personnes au sein du Secrétariat exécutif de l’OSS).

Sur le plan économique et financier, les principaux goulots d’étranglements sont :

L’insuffisance des financements nationaux,

L’absence de financements nationaux bien identifiés pour la surveillance environnementale, notamment pour le soutien de la mise en place des dispositifs nationaux de surveillance environnementale,

L’absence de financements multilatéraux (Union Européenne, Banques de Développement),

La difficulté de mobiliser des financements à long terme pour la surveillance environnementale dans un contexte où les projets sont financés sur des cycles de 3 à 5 ans.

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Sur le plan institutionnel et des politiques, les principaux goulots d’étranglements sont :

L’absence de cadre institutionnel formalisé dans certains cas,

L’absence de charte informationnelle définissant les méthodologies à adopter et la base de données et de métadonnées standardisée sur internet facilitant l’appropriation par les équipes nationales,

L’absence d’intégration des DNSE dans les politiques nationales et locales.

Les recommandations formulées pour y palier et favoriser ont permis de définir un plan d’action opérationnel décliné en différents types d’activités, aux différentes échelles d’intervention (régionale, nationale et locale).

Le plan d’action permettant de rendre opérationnelle la standardisation des méthodes et outils de la surveillance environnementale repose sur un ensemble de grandes actions :

A l’échelle régionale, il s’agit de déployer les moyens humains capables de favoriser dans les 3 sous-régions la mise en œuvre des activités DNSE et ROSELT/OSS dans chaque pays impliqué et de développer la fonction observatoire de l’OSS. Le tout étant soutenu par des activités de valorisation et de diffusion des savoirs-faires du réseau ROSELT/OSS en matière de surveillance environnementale (guides méthodologiques, fiches indicateurs, formulaires standards…) et par des activités d’accompagnement et de renforcement des capacités (formation, recherche-développement, appui-conseils) ;

A l’échelle nationale, il s’agit principalement de mettre en place les cadres institutionnels adéquats (y compris la charte informationnelle) afin de favoriser la collecte et le traitement harmonisés des données ainsi que leur archivage (bases de données et de métadonnées environnementales) de manière à produire les informations utiles à la prise de décision en matière de gestion durable des terres et de l’eau et de contribuer à la mise en œuvre des AME (élaboration de synthèses nationales) ;

A l’échelle locale, le renforcement des moyens des observatoires locaux accompagnés du renforcement des activités de formation pour une bonne application des méthodes de collecte et de traitement des données est essentiel. Les experts des observatoires ROSELT/OSS de référence (Algérie, Mali, Niger, Sénégal et Tunisie…) devront être sollicités pour promouvoir la surveillance environnementale telle que définie après de nombreuses années d’expérience.

La mise en œuvre de ce plan d’action a enfin fait l’objet d’une évaluation financière et un budget prévisionnel pour la standardisation des méthodes de surveillance environnementale a ainsi pu être établi.

Dans un souci d’efficacité et d’optimisation des ressources financières de l’OSS, ce budget doit être mutualisé avec celui du projet REP-SAHEL qui vient de commencer ; les périodes de mises en œuvre étant identiques.

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REFERENCES CONSULTEES 81

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REFERENCES CONSULTEES

AFD, 2004, Migration et phénomènes migratoires : flux financiers, mobilisation de l’épargne et investissement local, 136 p.

OSS, 2004. Un dispositif commun de surveillance de la désertification en Afrique circum – saharienne. Acquis et regard rétrospectif. Mars 2004, 70 p.

A compléter