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sommaire sommaire e d i t o e d i t o 71 mars 2013 Prix au numéro : 3,00¤ Editorial Objectifs 2013-2014 Marc Schoene Actualités Centres de santé menacés en Espagne ! Alexandra Mathieu Vie de l'Institut L’Institut Renaudot et l’animation locale en santé Philippe Lefèbvre Croisement des pratiques en santé communautaire Lorsque la démarche communautaire rencontre la thérapie sociale… Charles Rojzman et Perrine Lebourdais Nos partenaires L’Institut Renaudot, un membre actif du Collectif Pouvoir d’Agir L'équipe de l'Institut Centre de documentation Agenda Alors que la promotion de la santé et la charte d’Ottawa sont et seront d’ac- tualité, force est de constater que notre environnement politique, écono- mique, social, et sanitaire est de moins en moins favorable aux attentes de la promotion de la santé, et génère pau- vreté, replis sur soi, inégalités, et inquiétudes croissantes… Aussi s’inscrire dans les valeurs et objectifs de la promotion de la santé tels que promus par la Charte, c’est nécessairement proposer et agir pour du changement social. Comme nous l’avons évoqué dans nos précédentes éditions de la Lettre, la santé communautaire n’a jamais été autant évoquée comme réponse perti- nente à de nombreux défis d’au- jourd’hui et de demain : implication des acteurs, participation citoyenne, transversalité, changements des rap- ports de savoirs et de pouvoirs. Les 7 es Rencontres de l’Institut, dont les Actes sont en cours de publication, ont bien montré la richesse des actions com- munautaires menées ici et là, dans des secteurs et sur des territoires les plus divers. C’est autant du fait de l’environne- ment préoccupant que de la récente valorisation officielle des démarches communautaires, que l’Institut Renaudot se propose de consacrer ses objectifs à conforter le plaidoyer et les initiatives pour que les démarches communautaires soient davantage connues, reconnues, encouragées, aidées, et développées. C’est le sens de l’actualisation de notre projet associatif qui sera mar- quée par des actions pour approfondir la réflexion partagée, avec des parte- naires français et étrangers, sur l’his- toire, le contenu, la place, le devenir souhaitable et nécessaire des démarches communautaires en santé. C’est aussi le sens que l’Institut sou- haite donner au lancement en mai pro- chain du site dédié aux démarches communautaires en santé et à leur partage : www.sante-ensemble.org. L’Université d’été qui se déroulera le 8 juin 2013 en Île-de-France sur le thème de « La démarche communautaire en santé ici et ailleurs », sera aussi un moment important pour nos adhérents et partenaires, invités pour réfléchir à l’actualité, au sens pour nos réalités d’aujourd’hui, aux avancées en France et ailleurs, des démarches communau- taires en santé et de la promotion de la santé. En prévoyant de solliciter très tôt un large partenariat, c’est aussi pour l’Institut un appel Objectifs 2013-2014 Conforter la promotion de la santé par le développement et le renforcement des démarches communautaires en santé. suite P2

oedi t o Objectifs 2013-2014 - INSTITUT RENAUDOT · 2018. 11. 9. · ssommaire o m m a i r e e d i t oedi t o N°71 mars 2013 Prix au numéro : 3,00 ¤ Editorial Objectifs 2013-2014

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  • s o m m a i r es o m m a i r e

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    N°71 mars 2013Prix au numéro : 3,00¤

    E d i t o r i a lObjectifs 2013-2014 Marc Schoene

    A c t u a l i t é sCentres de santé menacés en Espagne ! Alexandra Mathieu

    V i e d e l ' I n s t i t u tL’Institut Renaudot et l’animation locale en santéPhilippe Lefèbvre

    C r o i s e m e n t d e s p r a t i q u e s e n s a n t é c o m m u n a u t a i r e Lorsque la démarche communautaire rencontre la thérapie sociale… Charles Rojzman et Perrine Lebourdais

    N o s p a r t e n a i r e s L’Institut Renaudot, un membre actif du Collectif Pouvoir d’Agir L'équipe de l'Institut

    C e n t r e d e d o c u m e n tat i o n

    A g e n d a

    Alors que la promotion de la santé et la charte d’Ottawa sont et seront d’ac-tualité, force est de constater que notre environnement politique, écono-mique, social, et sanitaire est de moins en moins favorable aux attentes de la promotion de la santé, et génère pau-vreté, replis sur soi, inégalités, et inquiétudes croissantes…

    Aussi s’inscrire dans les valeurs et objectifs de la promotion de la santé tels que promus par la Charte, c’est nécessairement proposer et agir pour du changement social.

    Comme nous l’avons évoqué dans nos précédentes éditions de la Lettre, la santé communautaire n’a jamais été autant évoquée comme réponse perti-nente à de nombreux défis d’au-jourd’hui et de demain : implication des acteurs, participation citoyenne, transversalité, changements des rap-ports de savoirs et de pouvoirs. Les 7es Rencontres de l’Institut, dont les Actes sont en cours de publication, ont bien montré la richesse des actions com-munautaires menées ici et là, dans des secteurs et sur des territoires les plus divers.

    C’est autant du fait de l’environne-ment préoccupant que de la récente valorisation officielle des démarches communautaires, que l’Institut

    Renaudot se propose de consacrer ses objectifs à conforter le plaidoyer et les initiatives pour que les démarches communautaires soient davantage connues, reconnues, encouragées, aidées, et développées.

    C’est le sens de l’actualisation de notre projet associatif qui sera mar-quée par des actions pour approfondir la réflexion partagée, avec des parte-naires français et étrangers, sur l’his-toire, le contenu, la place, le devenir souhaitable et nécessaire des démarches communautaires en santé. C’est aussi le sens que l’Institut sou-haite donner au lancement en mai pro-chain du site dédié aux démarches communautaires en santé et à leur partage : www.sante-ensemble.org.

    L’Université d’été qui se déroulera le 8 juin 2013 en Île-de-France sur le thème de « La démarche communautaire en santé ici et ailleurs », sera aussi un moment important pour nos adhérents et partenaires, invités pour réfléchir à l’actualité, au sens pour nos réalités d’aujourd’hui, aux avancées en France et ailleurs, des démarches communau-taires en santé et de la promotion de la santé.

    En prévoyant de solliciter très tôt un large partenariat, c’est aussi pour l’Institut un appel

    Objectifs 2013-2014Conforter la promotion de la santé par le développement et le renforcement des démarches communautaires en santé.

    …s u i t e P 2

  • 2 • N°N°7171 • mars 2013mars 2013

    A c t u a l i t é s

    Dans le cadre du Secrétariat Européen des Pratiques de Santé Communautaire (Sepsac), ses membres, dont l’Institut Renaudot, ont collaboré durant de nombreuses années avec le SemFYC (Sociedad Española de Medicina de Familia y Comunitaria). En décembre 2012, le quotidien Le Monde a fait état du plan de réforme des autorités régionales de Madrid, en Espagne, qui prévoit de remettre au sec-teur privé la gestion de 27 centres de santé ou dispensaires et de 6 hôpitaux de la région. Suite à cette information, l’Institut Renaudot et ses partenaires1, promoteurs déterminés d’un exercice de santé proche des citoyens, accessible, global et apprécié des professionnels qui y exercent, ont adressé un courrier à la Ministre de la santé, afin d’attirer son attention sur les conséquences de ces privatisations. En voici un extrait : « En France, les centres de santé ont connu de longues périodes d’ostracisme, d’incompréhen-sion. Depuis peu d’années, la crise ayant montré ses conséquences, les pouvoirs publics ont été amenés à reconnaître l’utilité et les avantages de cette forme de pratique de la santé, encore promue par l’OMS comme base pour des soins de santé primaires. En Belgique, les maisons médicales sont reconnues par les pou-voirs publics depuis 1993 et soutenues financièrement de façon réglementaire

    depuis 1999. Malgré les difficultés finan-cières, de nouvelles structures conti-nuent à être financées et reconnues aujourd’hui. […] En privatisant des centres de santé, c’est l’accès aux soins qui risque d’être directement mis à mal pour les plus vulnérables en Espagne. Or, les mesures d’austérité actuelles met-tent déjà fortement à mal ces personnes. C’est donc en soutien à la réaction des professionnels des centres de santé que l’Institut Renaudot et ses partenaires font part de leur inquiétude quant aux conséquences négatives pour l’accès aux soins, et au recul d’une pratique de santé d’avenir, que signifierait la fragilisation du dispositif existant de centres de santé en Espagne. »De nombreuses manifestations ont eu lieu, notamment le 13 janvier 2013, pour protester contre cette mesure. Vêtus de leur blouse blanche, médecins et infir-miers ont défilé en compagnie de mil-liers d'autres citoyens dans le centre de la capitale aux cris de « santé publique ». Les manifestants arboraient en tête du cortège une banderole sur laquelle on pouvait lire : « La santé ne se vend pas, elle se défend ».

    Alexandra MathieuConsultante-Formatrice

    Centres de santé menacés en Espagne ! L'institut Renaudot et ses partenaires se mobilisent et interpellent la Ministre de la santé.

    à une large et visible mobilisa-tion pour faire connaître et valoriser des démarches pertinentes pour la réussite des nombreux projets de santé annoncés, et permettre effectivement à tous les acteurs de la Cité de parti-ciper aux changements nécessaires.

    Par son Plan 2013-2014 et ses nombreuses initiatives (Université 2013, 8es Rencontres en 2014, Mardis de l’Institut, séminaires…), l’Institut attend une meilleure et plus large compréhension du contenu, des réalités et des potentialités des démarches communautaires en santé, et plus largement de la promotion de la santé.

    L’actualité immédiate, c’est aussi l’élaboration de « schémas directeurs de la démocratie sanitaire » des Agences Régionales de Santé, à laquelle nous avons prévu de partici-per aussi activement qu’il sera pos-sible. Pour l’Institut Renaudot, il s’agit d’une forte opportunité de faire part de nos suggestions, attentes, et recommandations…

    L’Institut, en s’enrichissant d’un mouvement d’adhésions et de m i l i t a n c e n o u v e l l e q u e n o u s souhaitons vivement, entend favoriser, avec tous ses partenaires, la mise en œuvre réelle et significative des multiples intentions ou écrits qui prônent – sans en prendre toujours toute la mesure, et dégager les moyens nécessaires –, « le développement des démarches communautaires ».

    Marc Schoene Président

    E D I T OE D I T O s u i t e

    1 Association canadienne des centres de santé communau-taires ; Fédération des maisons médicales et des collectifs de santé francophones ; SEPSaC.

  • 3 • N°N°7171 • mars 2013mars 2013

    échelle infra-départementale pour per-mettre l’implication de tous les acteurs.> La question de la gouvernance. Elle doit permettre que les différents types d’ac-teurs concernés (habitants-usagers-citoyens, professionnels et élus) soient impliqués. Elle doit légitimer la coordina-tion et en garantir l’indépendance. Faciliter le partage des savoirs et pouvoirs et mobiliser des dispositifs financiers transversaux est également nécessaire. > La question de l’animation locale, avec une équipe d’animation, pluridiscipli-naire et indépendante des institutions. Garante du partage des savoirs et pou-voirs, chargée d’animer des espaces dédiés à l’élaboration et à l’évaluation des actions, elle doit impulser une dyna-mique entre tous les acteurs.> Cette animation a besoin d’une coordi-nation pour partager les ressources, identifier et mobiliser les acteurs concer-nés, faciliter la coordination des par-cours de santé et soutenir les acteurs, en formant à la démarche communautaire en santé et l’approche globale et locale de la santé. Cela nécessite de donner de réels moyens à cette coordination, avec des compétences spécifiques.

    Ce séminaire a fait l’objet d’actes et d’une synthèse avec les recommanda-tions préconisées par les participants (cf. p.7).Ce travail demande bien sûr à être poursuivi et enrichi des différentes expériences, par exemple au travers du site que l’Institut Renaudot ouvre pour favoriser le partage des actions com-munautaire en santé 1.

    Philippe LefèbvreVice-Président

    L’histoire du séminaireCe séminaire faisait suite à une longue série de rendez-vous proposés aux acteurs par l’Institut Renaudot. Depuis l’Université d’été de 2009 qui portait sur les CLS, jusqu’au séminaire du 11 mai 2011, de nombreux acteurs ont échangé, partagé leurs interrogations… Cela a donné lieu à une publication « Nouveau paysage en santé » en septembre 2012 (avec le soutien de l’ARS Île-de-France). Ces différents moments de rencontre avaient permis de voir en quoi la démarche communautaire en santé, qui vise à associer l’ensemble des personnes concernées, est une démarche pertinente pour organiser la santé au niveau local.Un groupe de travail, avec des acteurs engagés dans cette animation locale de la santé, a ensuite approfondi ces notions d’animation et de coordination territoriales.

    Les questions poséesLe séminaire a montré le besoin de cla-rifier les notions d’organisation, d’ani-mation et de coordination locales de la santé.

    > La question de l’organisation pose d’abord celle du territoire. Elle est compli-quée car il existe de nombreux territoires différents qui se superposent et rendent difficile la coordination des acteurs mais cette coordination, pour améliorer les parcours de santé, doit se faire à une

    Le contexte du séminaireCe séminaire se situait un peu plus de deux ans après l’installation des ARS et de la structuration régionale de la santé, organisant sur le territoire tout ce qui relève du soin, de la prévention et du médico-social.Les priorités de santé, définies au travers des schémas régionaux, ont besoin des acteurs locaux pour les mettre en œuvre et il paraît de plus en plus nécessaire d’organiser le niveau local de la santé. En effet :

    • L’évolution des parcours de santé, avec l’accroissement des maladies chroniques et une intrication des problèmes médi-caux, sociaux et psychologiques, néces-site de plus en plus de coopération entre les différents services.

    • Le développement des maisons de santé, ou centres de santé, permet le regroupement des professionnels de santé de premier recours et, en ce sens, facilite les parcours de santé.

    • Les contrats locaux de santé (CLS) sont de nouvelles opportunités pour animer la santé au niveau local et coordonner les acteurs locaux.

    Dès lors, comment les acteurs s’organi-sent au niveau local pour répondre à ces enjeux et permettre une véritable lutte contre les inégalités sociales et territo-riales de santé ?

    Le 14 novembre dernier a eu lieu à Paris un séminaire sur l’animation locale en santé, avec pour angle de lecture les démarches communautaires.

    V i e d e l ' I n s t i t u t

    L’Institut Renaudot et l’animation locale en santé

  • 4 • N°N°7171 • mars 2013mars 2013

    C r o i s e m e n t d e s p r a t i q u e s c o m m u n a u t a i r e s e n s a n t é

    « La thérapie sociale est une tentative de relier développement de l’individu et développement social. […] Elle constitue une réponse à un défi très actuel, la nécessité de vivre et de tra-vailler ensemble »1. En ce sens, la thé-rapie sociale vise à la fois l’action sur l’individu et la société. Pour Charles Rojzman2, « la thérapie sociale, c’est l’apprentissage de la vie démocratique dans une société qui a des failles, des conflits ». La coopération est donc la clé du bien vivre et du travailler ensemble, car comme le dit Michela Marzano3 : « C’est au sein d’un climat de coopération que les individus don-nent le meilleur d’eux-mêmes. Le fameux dilemme du prisonnier l’a mon-tré. Quand on fait le choix apparem-ment irrationnel de coopérer, de faire confiance, tout le monde s’en sort au mieux. C’était cela, le rêve de la démo-cratie. Remettre la coopération au premier plan ne veut pas dire nier les spécificités, les talents, les mérites de chacun. Il ne s’agit pas d’aliéner l’in-dividu, de renoncer à son propre inté-rêt. Au contraire »4. Ainsi, la thérapie sociale tente de transformer la société en commençant par « l’endroit où l’on est et sur lequel on peut avoir une action », à savoir soi-même. Autrement dit, la thérapie sociale est une méthode d’intervention qui vise à créer de l’in-telligence collective et de la coopéra-tion en vue de produire un changement social voire sociétal. La démarche communautaire, elle « permet à une population d’acquérir

    un savoir-faire pour s’organiser et agir ensemble. C’est une démarche inter partenariale qui permet aux habitants d’occuper une place centrale dans les échanges entre professionnels et non-professionnels »5. Pour l’Institut Renaudot, « cette démarche vise à la reconnaissance pour chaque citoyen de sa place d'acteur de la vie sociale, et la prise en compte des facteurs qui conditionnent son mieux-être. La modification d'un certain nombre de pratiques est nécessaire pour per-mettre de nouvelles relations entre les citoyens et les professionnels des sec-teurs du social et de la santé : • une approche collective qui remette en cause une approche individuelle dominante en France, • l'appropriation par la communauté de projets, de moyens, et d'équipe-ments devant répondre à ses besoins, • le changement de la relation de domination soignant-soigné par une relation « d'échange-négociation-information »6.

    Dès lors, on peut voir de nombreux points communs entre les deux approches puisqu'il s’agit à la fois de permettre aux personnes de se réap-proprier leur vie, de devenir acteur de leur existence, mais aussi de travailler avec d’autres, de croiser les regards, de mettre en commun les ressources afin de confronter les points de vue, mieux comprendre la complexité des situations et créer les conditions pour que les personnes puissent agir dessus

    et produire du changement. Pour faire plus facilement le parallèle et repérer les différences et complé-mentarités entre la thérapie sociale et la démarche communautaire, décryp-tons chacune de ces approches à l’aulne des repères du Sepsac7 :

    1. Concerner une communauté :

    > Dans la démarche communautaire, la communauté est constituée des divers acteurs qui sont concernés par un constat, un problème à résoudre, une situation. Il s’agit des habitants-usagers-citoyens, des professionnels de différents secteurs et des élus. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, la communauté est un « groupe d’indivi-dus qui vivent ensemble dans des conditions spécifiques d’organisation et de cohésion sociales. Ses membres sont liés à des degrés variables par des caractéristiques politiques, écono-miques, sociales et culturelles com-munes ainsi que par des aspirations et des intérêts identiques, y compris en matière de santé » (OMS. Alma-Ata 1978). Taxée parfois de démarche communautariste, rappelons les pro-pos tenu par Roberto Esposito8 lors de l'Université de tous les savoirs, organisée par la Mission 2000 : « Communauté » ne signifie pas iden-tité, mais altérité. Le communauta-risme veut enfermer les hommes dans des groupes d'appartenance collec-tive. Il se trompe sur le sens du mot « commun », qui désigne non celui qui

    Lorsque la démarche communautaire rencontre la thérapie sociale…

  • La lettre de l’Institut Renaudot

    • La pré-tâche qui constitue l’étape pendant laquelle le groupe établit son contrat, c’est-à-dire conjugue les attentes et les besoins de chacun pour que tous puissent s’engager ensemble dans un travail de coopération.• La transformation de la violence (conséquence des blessures vécues par les individus dans leur vie familiale et sociale) en conflit.• Le travail thérapeutique proprement dit qui aide à la prise de conscience des obstacles personnels et collectifs qui empêchent la créativité, une relation saine à l’autorité et la coopération. • La tâche qui consiste à permettre au groupe de passer de la victimisation à la responsabilisation permettant à chacun de sortir de l’impuissance, puis à une étape de circulation de l’information pendant laquelle chacun met en com-mun ses connaissances, expériences, richesses… pour créer de l’intelligence collective et passer à l’action.Pour permettre l’implication des per-sonnes, la thérapie sociale travaille d’abord sur la compréhension de leurs motivations et contractualise avec elles sur l’intérêt qu’elles peuvent avoir à participer. Il s’agit de travailler à diminuer les peurs et les méfiances liées au travail collectif qui consti-tuent des freins à l’implication des personnes et à l’augmentation de la confiance, en soi et dans les autres.

    3. Favoriser un contexte de partage de pouvoirs et de savoir

    > La démarche communautaire en santé vise la mise en place de relations où la spécificité de chaque acteur (professionnels, institutions, poli-tiques, habitants, usagers) est recon-nue. Ces relations reposent sur un par-tage des savoirs et des pouvoirs afin d’établir des relations d'échange-négociation-information dans les-quelles la légitimité et l’expertise ne sont pas liées à des diplômes ou un

    nous ressemble ou nous appartient, mais celui qui est différent de nous »9.

    > En thérapie sociale, la communauté est aussi composée de l’ensemble des acteurs concernés par le sujet. La thé-rapie sociale intervenant dans des champs tels que l’école, la tranquillité publique, l’amélioration des services publics… les membres de la commu-nauté varient donc mais renvoient tou-jours aussi bien aux habitants-usagers-citoyens, qu’aux professionnels des différents secteurs concernés par la problématique et aux élus. Par ailleurs, qu’il s’agisse de la démarche communautaire ou de la thérapie sociale, une réflexion centrale est faite sur l’animateur, l’intervenant qui accompagne ce type de démarches. En effet, dans les deux approches, le positionnement du professionnel consiste à créer les conditions d’auto-nomie du groupe, un cadre réparateur, pour que celui-ci soit en capacité d’agir.

    2. Favoriser l’implication de tous les acteurs concernés dans une démarche de co-construction

    > La démarche communautaire favo-rise la création d’un contexte qui per-mette et encourage la co-construction et l’implication des membres de la communauté dans les différentes étapes de la démarche (diagnostic partagé, auto-évaluation, …). Ce contexte est garant de la reconnais-sance de la légitimité des compétences et de la capacité d’agir des citoyens.

    > La thérapie sociale s’inscrit égale-ment dans cet objectif, en utilisant toutefois une approche différente. En effet, alors que la démarche commu-nautaire s’appuie sur la méthodologie de projet dite « classique » (diagnos-tic, priorisation, planification, mise en œuvre et évaluation), la thérapie sociale, elle, propose de cheminer par différentes étapes :

    statut particulier, mais à des expé-riences profanes et professionnelles.

    > En thérapie sociale, le partage des savoirs est un élément central pour la circulation de l’information, lorsque chaque acteur parle de sa réalité, des dysfonctionnements qu’il rencontre, des stratégies qu’il met en œuvre. Ce partage des savoirs permet de prendre en considération la situation dans toute sa complexité et de mieux iden-tifier les leviers d’actions. Cette étape amène donc à la création d’une intel-ligence collective car elle permet au groupe de comprendre et d’agir sur sa réalité, et de retrouver un pouvoir d’action. Pour la thérapie sociale, l’in-telligence collective n’existe vraiment que lorsque tous les protagonistes ont révélé leur véritable personnalité der-rière les masques sociaux, guéri leur violence et retrouvé une vision plus objective de la réalité.

    4. Valoriser et mutualiser les ressources de la communauté

    > La démarche communautaire en santé cherche à identifier, stimuler, mobiliser les ressources de chaque acteur individuel et collectif en recon-naissant sa spécificité et sa complé-mentarité.

    > En thérapie sociale le repérage et la mise en commun des richesses de cha-cun est un élément essentiel pour créer les conditions de la coopération entre les personnes. Aussi, les ressources du groupe et des individus sont beaucoup mobilisées lors de la pré-tâche. Cela permet à la fois de créer la confiance dans le groupe, et que chaque acteur se sente à l’aise pour dire ce qu’il est, pense et fait dans son quotidien.En revanche, la thérapie sociale se dis-tingue de la démarche communautaire de par son approche thérapeutique, centrée sur la relation entre les gens. Il s’agit de soigner les liens. Vouloir mieux coopérer …s u i t e P 6

  • 6 • N°N°7171 • mars 2013mars 2013

    N o s p a r t e n a i r e s

    L’Institut Renaudot est membre fonda-teur du collectif Pouvoir d'agir, qui se compose de réseaux et personnes souhai-tant promouvoir les initiatives permettant aux citoyens de développer leur pouvoir d’agir sur leur environnement et leur vie, dans tous les domaines de la vie sociale.Le pouvoir d'agir désigne la capacité qu'ont les habitants à être acteurs des transformations de la société, c'est-à-dire à s'organiser pour mettre en place des actions en réponse aux problèmes et priorités qu'ils identifient et à peser sur les décisions qui les concernent.Les membres du Collectif partagent à la fois une inquiétude croissante sur les situations que vivent les habitants des quartiers populaires et une conviction forte qu'existe un potentiel considé-rable, laissé en friche par de nombreux porteurs de l'action publique et une par-tie des acteurs associatifs : le pouvoir d'agir des habitants. La coordinatrice du Collectif, Isabelle Foucher, nous a accordé un entretien pendant lequel nous l’avons questionnée sur la plus-value de la participation de l’Institut Renaudot au Collectif. Elle se situe, selon elle, à deux niveaux. L’Institut Renaudot est non seulement le seul membre du Collectif à œuvrer dans le domaine de la santé mais également la seule structure dont l’objet est la pro-motion des démarches communautaires. « Partir des ressources de la commu-nauté est constitutif de votre approche. L’approche communautaire est naturelle pour vous ; c’est génétique », observe t-elle. Il faut noter que tous les membres

    du Collectif agissent sur les détermi-nants de la santé. Alors que le gouvernement s’apprête à définir des préconisations issues de la « concertation pour la refondation de la politique de la ville », des réseaux du Collectif ont publié une plateforme de propositions, qui déclinent les trois enjeux majeurs de refondation de la politique de la ville (et des politiques publiques en général) sur le plan du ren-forcement du pouvoir d'agir et de la par-ticipation des habitants : • Appuyer, renforcer et faciliter la mise en œuvre du pouvoir d'agir des habitants en mettant particulièrement l'accent sur les plus exclus et les plus fragiles. • Modifier les modalités d'élaboration, de pilotage et de mise en œuvre dans la ville des politiques publiques afin que les habitants y aient un réel pouvoir et investir dans la formation des profes-sionnels et des élus afin de modifier leur regard et leurs savoir-faire.• Faire avancer les idées, partager les expériences et développer une culture du pouvoir d’agir et de la participation. Fin 2012, l’Institut Renaudot a repré-senté le Collectif dans le cadre de cette Concertation, et s’est attelé à relayer les enjeux et propositions, disponibles sur le site du collectif : www.pouvoirdagir.fr « L’empowerment, nouvel horizon de la politique de la ville » ? En février 2013, le journal Le Monde a consacré un article à l’empowerment, que nous vous invitons à lire pour prolonger la réflexion.

    L'équipe de l'Institut Renaudot

    L’Institut Renaudot, un membre actif du Collectif Pouvoir d’Agir

    avec les autres pour résoudre un problème collectif implique toujours un changement personnel. « On ne peut pas changer les gens sans changer la société et inversement. La thérapie sociale, c’est la tentative d’articuler ces deux dimensions. C’est un travail de psychothérapie en vue d’aider des personnes qui doivent vivre ou tra-vailler ensemble. C’est un objectif social, collectif, de transformer la société en commençant par l’endroit où l’on est et sur lequel on peut avoir une action, pour créer une société meilleure »10.

    À partir de cette présentation croisée, nous pouvons voir que la démarche communautaire en santé et la thérapie sociale ont des visées à peu près sem-blables mais des objectifs et une méthodologie différentes. Elles peu-vent être complémentaires en termes de modèles théoriques, d’approches et d’outils. Un défi en 2013 pour l’Institut Renaudot pourrait être de se question-ner sur les coopérations possibles avec des approches telles que la thérapie sociale, la thérapie communautaire…

    Charles Rojzman Directeur de l’Institut Charles Rojzman

    et Perrine LebourdaisConsultante-formatrice

    1 « Bien vivre avec les autres, une nouvelle approche la théra-pie sociale », Rojzman C., éditions Larousse (collection Univers Psychologiques), Mars 2009

    2 Fondateur de la thérapie sociale et dirigeant de l’Institut Charles Rojzman (http://www.institut-charlesrojzman.com/).

    3 Chercheuse, philosophe et écrivaine italienne contemporaine4 Michela Marzano, interview dans Libération du 26 novembre

    20125 Prévention des toxicomanies -.Guide des politiques locales

    -.DIV. DGLDT - PARIS, 19916 Charte des pratiques de santé communautaire7 Sepsac :

    Secrétariat Européen des Pratiques de Santé Communautaire8 Spécialiste de philosophie morale et politique, professeur à

    l'Institut oriental de Naples9 Article publié dans Le Monde du 19 Décembre 200010 Charles Rojzman

    A r t i c l e p . 4A r t i c l e p . 4s u i t e

  • 7 • N°N°7171 • mars 2013mars 2013

    C e n t r e d e d o c u m e n t a t i o nC e n t r e d e d o c u m e n t a t i o n

    25 ans d'histoire : les retombées de la charte d'Ottawa pour la promotion de la santé dans divers pays francophonesRéfips. 2012. Collection Partage

    Initiative salu-taire que de q u e s t i o n n e r q u e l q u e s a c t e u r s d e santé sur ce q u' a c o n n u comme appli-cations - ou non-applica-tion - la Charte

    d'Ottawa depuis sa publication dans divers pays francophones. Une invita-tion à remettre la Charte dans les agendas de chacun...

    L'égalité c'est la santé Richard Wilkinson. Démopolis. 2010.

    L'auteur propose une approche origi-nale des raisons de constitution des inégalités en santé : interaction entre les individus et leur environnement, modes de vie en société qui transfor-ment les inégalités sociales en inéga-lités en santé. Un ouvrage au cœur de l'actualité!

    Les collectivités partenaires de l'offre locale de santé : Quels moyens d'action Edition Etd. 2010

    La loi Hôpital, patients, santé et terri-toire (HPST) apporte un cadre favo-rable à une action territoriale de santé renouvelée. Etd, centre de ressources du développement territorial, en par-tenariat avec le ministère de la Santé et des Sports et la Délégation intermi-nistérielle à l’aménagement du terri-toire et à l’attractivité régionale (Datar), a publié un guide à destina-tion des acteurs (collectivités et leurs groupements, agences régionales de santé et professionnels de santé) pou-vant agir sur l’offre de santé et son accessibilité, dans le champ de leurs compétences. Ce guide propose quelques pistes d’action illustrées de pratiques de collectivités.

    Maison de santé, une urgence citoyenneDominique DEPINOY. Editions de santé. 2012

    Le système de santé est en plein change-ment et les défis liés aux évolu-tions démogra-phiques, com-portementales, é p i d é m i o l o -giques et des

    pratiques médicales imposent une nouvelle organisation. Au-delà d’un effet de mode qui pousse à vouloir construire rapidement des maisons de santé, il y a matière à soutenir égale-ment d’autres formes de regroupement pluriprofessionnel pour constituer le socle d’une nouvelle médecine de pre-mier recours. Il est nécessaire d’ac-compagner le changement pour donner une chance à ces nouvelles formes d’exercice en équipe mais aussi et sur-tout de faire preuve d’audace pour mener ces expériences à l’échelon national. Cet ouvrage détaille les enjeux de l’organisation du premier recours et propose des leviers de réus-site des projets. Il s’adresse à tous les professionnels de santé qui désirent se lancer dans un projet de maison ou pôle de santé mais aussi aux élus et aux institutionnels qui ont besoin de clefs pour participer.

    L’animation locale en santé dans une démarche communautaire Échos du séminaire du 14 novembre 2012, Paris. Institut Renaudot. Février 2013

    Les quelques réflexions et recomman-dations se veulent un abstract des riches échanges tenus le 14 novembre 2012 par une vingtaine de profession-nels et militants associatifs dits de terrain, engagés dans des actions complexes de santé (Ateliers Santé Ville, Contrats Locaux de Santé, réseaux de santé,…) sur divers terri-toires. Les participants au séminaire ont exprimé leurs attentes, exigences et propositions pour contribuer à amé-liorer l’implication et l’organisation des acteurs locaux autour de projets

    de santé partagés. Ils souhaitent que leur contribution à cette réflexion soit connue, entendue voire reprise par les acteurs concernés. Ils ont aussi émis le besoin de prolonger la réflexion sur le sujet, pour l’actualiser à l’aune de leurs pratiques, faire évoluer les réponses, pouvoir interpeller les diffé-rentes forces en présence,… Ce texte est donc une contribution collective au vaste chantier de construction des animations locales et territoriales en santé…

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    Nos lieux de vie, des espaces de santé Les Actes des 7es Rencontres de l’Institut Renaudot

    Quand les démarches communautaires s’invitent à la construction des territoires.

    7es Rencontres de l’Institut

    RenaudotCroisement

    des Pratiques communautaires

    autour de la santé

    vendredi 21 et samedi 22 septembre 2012 Commune de MEYRIN Canton de Genève - Suisse

    NOS LIEUX DE VIEPublication à venir

  • agen

    daformation

    La lettre de l’Institut Renaudot,revue bimestrielle.

    Association Loi 1901n° SIRET 327 167 508 00032n° de commission paritaire en coursDépôt légal : 1294 - 6052.

    Directeur de la publication : Marc SchoeneComité de rédaction : Mariela Galli, Perrine Lebourdais, Alexandra Mathieu, Hassina Laidi, Marc Schoene.

    Impression : ADDAX Graphisme : S. Ghinéa 01 43 38 30 80

    Institut Théophraste Renaudot20, rue Gerbier 75011 ParisTél.: 01 48 06 67 32Fax : 01 48 06 10 67 www.institut-renaudot.fre-mail : [email protected]

    FORMATIONS DU PRC PÔLE RÉGIONAL DE COMPÉTENCE EN ÉDUCATION POUR LA SANTÉ D'ILE-DE-FRANCEwww.prc-idf.org

    > TRAVAILLER ENSEMBLE AVEC LES HABITANTS, USAGERS, CITOYENS DANS LE CADRE D’UNE DÉMARCHE COMMUNAUTAIRE EN SANTÉ26 et 27 septembre et 24 et 25 octobre 2013

    > DÉMARCHE COMMUNAUTAIRE EN SANTÉ : DU CONCEPT À LA PRATIQUE 23, 24 septembre et 25 octobre 2013

    > COORDONNER UN PROJET TERRITORIAL DE SANTÉ DANS UNE DÉMARCHE COMMUNAUTAIRE16 et 17 septembre, 17 et 18 octobre, 21 et 22 novembre 2013

    UNIVERSITÉS D'ÉTÉ > 15E UNIVERSITÉ D'ÉTÉ DE L’INSTITUT RENAUDOT :LA DÉMARCHE COMMUNAUTAIRE EN SANTÉ ICI ET AILLEURSle 8 juin 2013 en Île-de-FranceIntervenants : Saul Fuks (Argentine), Didier Jourdan et Michel O’Neil (Canada), Bruno Van Kelegom (Belgique),…Au programme : table ronde, ateliers, échanges...Pour en savoir plus : consultez le site de l’Institut Renaudot

    > 10E UNIVERSITÉ D'ÉTÉ FRANCOPHONE EN SANTÉ PUBLIQUEà Besançon du 30 juin au 5 juillet 2013Cette année, les promoteurs proposent d’aider les habitants, usagers et citoyens (HUC) à participer, grâce à l’octroi d’une bourse pour cette formation. Le module « La place des démarches communautaires dans les projets locaux de santé » sera animé par l’Institut Renaudot.

    COLLOQUE INTERNATIONAL PLURIDISCIPLINAIRE & PLURISECTORIEL > LES RECHERCHES-ACTIONS COLLABORATIVES : UNE RÉVOLUTION SILENCIEUSE DE LA CONNAISSANCEOrganisé par le PREFAS de Bourgogne, à Dijon, du 27 au 29 mai.

    JOURNÉES EUROPÉENNES ET NATIONALES > 1RE JOURNÉES EUROPÉENNES DE THÉRAPIE COMMUNAUTAIRE INTÉGRATIVEOrganisées par l’IFTS, les 24 et 25 mars à Echirolles, près de Grenoble.

    > JOURNÉES NATIONALES DE LA PRÉVENTIONOrganisées par l’INPES, à Paris, du 5 au 7 juin.

    CONGRÈS > SANTÉ PUBLIQUE ET PRÉVENTIONCo-organisé par la Société française de santé publique (SFSP) et l'ADELF (Association Des Epidémiologistes de Langue Française), à Bordeaux, du 17 au 19 octobre

    Ces formations sont présentées sur notre site Internet.

    Animer un Atelier de l’avenir 10 et 11 juin 2013 L’Atelier de l’Avenir est un temps fort d’un jour et demi pendant lequel des habitants, des élus et des profes-sionnels passent de l’expression des difficultés rencontrées à une phase d’utopie créative pour déboucher sur des projets concrets dans une ambiance détendue et ludique.

    Animer un World café 19 septembre 2013Le World café est une méthode conviviale qui permet de créer un réseau vivant de dialogue commun autour de questions qui sont impor-tantes pour les personnes présentes au profit du véritable travail.

    À partir de septembre 2013

    Animer des cercles de conversationLes cercles de conversation sont une technique d’animation de groupe active qui permet d’enclencher un processus de « construction collec-tive de solutions ».

    Conduire un diagnostic en marchantLe diagnostic en marchant est une méthode active qui permet aux habitants de secteurs relégués et délaissés par les services publics, d’être entendus et de pointer, par la réalisation d’un diagnostic fait en marchant, les défaillances mutuelles mais aussi les forces per-mettant d’agir collectivement.

    FORMATIONS À L’UTILISATION D’OUTILS proposées par l’Institut Renaudot :

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