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OFFICE DE LA R"SCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE Centre dtAdiopodoumé Laboratoire de Géographie Physique ETUDE DU REGIME HYDRIQUE DE QUELQUES 80L8 DE LAMTO par J. BONV ALLOT Juin 1968

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OFFICE DE LA R"SCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE~ER

Centre dtAdiopodoumé

Laboratoire de Géographie Physique

ETUDE DU REGIME HYDRIQUE

DE QUELQUES 80L8 DE LAMTO

par

J. BONVALLOT

Juin 1968

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-1-

Cette étude s'inscrit dans le cadre du travail entreprispar le Laboratoire de Géographie Physique dans le but de défi­nir les caractères des wilieux composant la mosaïque des con­tacts forêt-savane en Côte d'Ivoire.

Elle a été réalisée à la Station d'Ecologie Tropicale deLamto créée par l'Ecole Normale Supérieure de Paris avecl'aide financière du CNRS, pour étudier les différentes compo­santes d'une biocénose terrestre.

Page 3: OFFICE DE LA RSCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE …

Figure .oi

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-2-

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Echelle '/4000000

Centœ écologique de Lamto 1 Situat,ion générale.La limite forêt savilne est figurée par le trait fort.

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-3-

I) LE CADRE NATUREL

1.1) Situation de Lamto :

La Station d'Ecologie tropicale de Lamto (R.C.P.nO 60 du C.N.R.S.), par 5°02' de longitude Ouest et 6°13' delatitude Nord est située à l'extrême Sud du pays baoulé, surla rive gauche du fleuve Bandama, à quelques kilomètres en amontde Bon confluent avec le N'Zi.

Le paysage est caractérisé par la savane à(Borassus Ethiopum) qui jouxte la forêt dense humidecidue. Cette dernière apparaît en bordure du fleuve,constitue une belle forêt riveraine.

1.2) Climatologie:

A •rOnJ.erssemi-dé­où elle

Le climat de Lamto appartient au groupe équatorial detransition. C'est, de part la latitude de la station, un desclimats les plus humides du pays baoulé.

1.2.1) Pluviométrie

La carte des isohyètes moyennes annuelles situe Lamtoentre les lignes d'égale pluviométrie de 1400 et de 1500 mm(1).A titre de comparaison, Bouaké reçoit 1204 mm alors queTiassalé, en zone forestière en reçoit 1515(2). Lamto bénéficiedonc d'une pluviosité comparable à celle du milieu forestiervoisin. La saison des pluies s'étale généralement de Mai à octo­bre, coupée par une petite saison sèche au mois d'Août.

(1) D'après les documents de l'A.S.E.C.N.A.

(2) Les données pluviométriques datent de 44 ans pour Bouaké,30 ans pour Tiassalé et 7 ans pour Lamto.

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REGI9N-···DE lAMTQ ···D'APRES· .LES .CARTES· . I.G.N.- ·AU .1/50000. ·DIMBOKRO --18- ET GAGNOA-- 2b.- ...

En blanc. la savane. En grisé. les formations forestières.

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-4-

Le maximum pluviométrique de juin est presque toujours

plus important que celui d'octobre.En fait, dans le détail, rien n'est aussi régulier. Comme nousle verrons plus loin, les maxima mensuels peuvent être décalés

dans le temps.

Le reste de l'année est occupé par une grande saisonsèche bien marquée pendant laquelle il ne tombe que quelquesmillimètres d'eau, insuffisants pour faire vivre correctementla végétation.

Les quantités de pluie tombées d'une année à l'autre

sont variables: 1520 mm en 1962, 1639 mm en 1963, 1125 mm en1964, 1079 mm en 1965(1) 1524 mm en 1966 959 mm en 1967 et 303mmpour les 3 premiers mois de 1968(2). Ces données sont completéespar les renseignements oraux recueillis auprès des habitantsbaoulés de la région qui prétendent que les années sèches re­viennent régulièrement suivant un cycle de 7 ans. Ils considèrentl'année 1967 comme très sèche.

En fait, on s'aperçoit d'après les données plus scientifiquesque 1967 est très déficitaire par rapport à 1966 et à fortioriaux années précédentes.

Le simple examen des pluviogrammes de la station pour les années

1966 et 1967 nous révèle qu'en 1966, la pluviométrie mensuellela plus importante se situe en juillet (327 mm) alors qu'en 1967c'est mars qui vient en tête (147 mm).

(1) in R. VUATTOUX : Etude du peuplement des palmiers rôniersdans la savane de Sangrobo (Côte d'Ivoire). Annales del'Université d'Abidjan: Sciences n02 1966 p. 175-190.

(2) Renseignements communiqués obligeamment par le Laboratoirede Géophysique de Lamto.

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En 1966, la saison des pluies commence très tôt,puisqu'en mars, on totalise déjà 222 mm. Un premier maximum estatteint en avril avec 245 mm. Il y a une légère rémission pen­dant les mois de mai et juin, bien que la pluviométrie mensuelle

reste supérieure à 180 mm. On atteint ensuite le maximum dejuillet. Puis c'est la chute progressive jusqu'au mois denovembre (Figure 3). La saison des pluies n'est pas interrompuepar une petite saison sèche : il n'y a pratiquement aucun arrêt

l

des précipitations entre mars et juillet. Les quantités depluie mensuelles restent toujours fortes.

En 1967, bien que la saison des pluies débute trèstôt, pour atteindre un premier maximum en mars, (147 mm) toutest différent. Les quantités tombées sont toujours faibles. Ily a rémission en avril et deuxième maximum en juin (134 mm).La petite saison sèche est très accentuée : 90 mm en juillet etaoût. Septembre plus humide (116 mm) est séparé de décembre(129 mm) par deux mois beaucoup plus sec.

En 1967, il Y a donc sans parler du déficit pluviomé­trique général, 3 petites saisons sèches accentuées, à la diffé­rence de 1966 où la petite saison sèche est absente. Ces quel­ques données montrent que la pluviosité à la station de Lamtoest caractérisée par une forte irrégularité interannuelle(1).

Il est encore plus intéressant de comparer les quan­tités de pluie tombées pendant la période d'étude en 1967-68,du 10 avril 1967 au 9 avril 1968, à celles qui sont tombéespendant la même période en 1966-67.

La période 1967-68 totalise 985 mm répartis en 112jours, soit une moyenne journalière de 8,8 mm. En 1966-67, pen­dant la même période, il est tombé 1383 mm en 145 jours, soit9,6 mm par jour de pluie.

(1) R. VUATTOUX : Ouvrage cité.

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-6-

Pluviogrsmme de la 5tation de Lamto.(Janvier19".Avrd19'8)mm

360

520

200

..60

40

J FHAnJJ ASONDJ F"A"JJASONDJ Fn

.... 9" 1961 19"

figure 3

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-7-

L'examen des pluviogrammes journaliers nous montrent

que les averses ont été légèrement plus intense en 1966-67qu'en 1967-68. Les pluies ont été classées par catégorie dans

le tableau suivant.

-----...,.----------------ï""---------------,, , 1966-1967 , 1967-1968 !j j i , ;, , ljCatégories jNombre jFourcentage 'jFourcentage; Nombre jFourcentage jFourcentage,jde pluies j de jpar rapportjpar rapport; de ;par rapportjpar rapportij j jours jau nombre jau totalpJu, jours au nombre ;au total p~j j; de jours jviométriquej de jours jviométriquej. .. .. . ' .! !! !! !!, 0-10 mm ,100, 69 10 , 19,9 % ,83 74,1 % , 29,8 % ,. .. .. ..! 10-20 mm ! 23 ! 15,9 % ! 22,9 % ! 13 11 ,6 % ! 19,1 % !, " " "i20-30 mm i 10 ! 6,9 10 ! 18,3 % i 9 8,0 % ! 22, 4 % i!30-40 mm ! 4 ! 2 , 8 % ! 10 , 2 ra ! 3 2 , 7 % ! 10 ,5 10 !, " " "j 40-50 mm i 5 i 3,4 % i 16, 5 ~o i 4 3, 6 r~ i 17,2 % i, " " "!50-60 mm i 3 ! 2,1 % i 11 ,9 % i 0 i i

!!!

De légères différences apparaissent. En 1967-68, lesaverses de plus de 40 mm sont au nombre de 4, alors qu'il y ana 8 en 1966-67, représentant 5,5 10 du tntal des jours de pluie.Il est encore plus intéressant de voir quel pourcentage du totaldes pluies, représentent ces jours de pluie exceptionnelle. Ilscumulent à eux seuls 28,4 %du total pour 1966-67 et sont plusimportants que les 100 jours de pluies de 0 à 10 mm qui repré­sentent seulement 19,9 %. Il est vrai que parmi ces derniers77 sont inférieurs à 5 mm.Four 1967-68, les jours supérieurs à 40 mm représentent 17,2 %du total pluviométrique.

Les grandes pluies qui nous intéressent doivent être prises enconsidération lorsqu'on veut étudier le régime de l'humiditédes sols. Elles contribuent à augmenter brusquement le tauxd'humidité jusqu'à la saturation et leur effet est durable.

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Figure 4-

Climatosramme de la station de Lamto.( Avril 1966 -Mars -19'1)

N~O ---~.A

~"'~L__~==========-.J

31

30

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~ 28QJ

~ti 2.1E01'1 2'c»ci 25~e 21t-

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-100Préc.ipitations. mensuelle& (mm.)

200

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1

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-9-

Or, en 1967-68, pendant la période où les régimes hydriques ontété étudiés, elles sont peu nombreuses. Les pluies n'ont jamaisété d'une violence exceptionnelle. puisque le plus fort pour­centage est donné par celles de °à 10 mm (29,8 %). En résumé,les années 1966 et 1967 nous paraissent très différentes. Si onles compare durant la même période (10 avril - 9 avril). Lapremière est caractérisée par de nombreux jours de pluie trèsforte. La seconde, plus sèche révèle des pluies moins impor­tantes, la majeure partie des précipitations tombant sous forme

d"avereœde °à 10 mm.

1.2.2) Etude sommaire des régimes thermiques :.

Les climatogrammes de Lamto pour les doux années con­sidérées nous confirment que 1967-68 n'est pas du tout semblableà 1966-67. Le climatogramme de la figure 4 est très étiré dansle sens longitudinal, traduisant une très forte hétérogénéitédes précipitations et des variations de température somme toutemodestes,. par rapport à celles de la pluviosité mensuelle.

La figure 5 au contraire nous montre un climatogrumme beaucoupplus ramassé, où les variations de température sont équivalentestoute considération d'échelle mise à part - aux variations dela pluviosité mensuelle.

Les fluctuations du régime thermique afférentes aux deux der­nières années sont consignées dans le tableau ci-dessous

! i i ,! jAjMjJjJjAiSjOjNjDjJ,F,M,!.--1-9-6-6-,..---------;-;---ri--;.i;...·-;.i----ii----ii-.......;;:--~ir--iir--i-i--i-i--ri-- i! t. moyenne i27,1 127,5i26,5i26 ,2125, 3i~127,7 i27,5 i27, 4!26, 6i28,3!~!! 1967 Amplitude moy. !8,9! 9,2 !8,7! 8,6!.L.2! 8,8 ! 9,2 !11,6 !12,3 !12J2! 1~;0!12 ,2!! ' , , , , , , , , , , , ,! i i i i i - i i i i i i i fi'! 1967 t. moyenne ,g§,&j27,9 ,26,0,25,2 j24,8,26,0 ,26,2 j27, 7j26, 5,28,0 j27, 6,27,8,. . . . . . . . . . . . .

1968 Amplitude moy. !12 ,1111,6! 9 ~ 2! 9,4!.L,1! 9,7! 9,3 !12,6!11,3 !13 ,4!12,3 !12,0!, , , , , , , , , , , , f. . . . . . . . . .' . . .

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Figure sClimatogramme de la :;tation de

Lamto. (Avril-19b7 - Mars -19bS)31

~o

tItCIll-B 2.3;!~ 22E

t-! 2-1 A------------r--------.-,-iOO

Préc.ipitation:) men$ueHe$ (m m.)200

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Les valeurs maximales des températures mensuellessont observées en mars (28°7) pour 1966-67 et en avril (28°4)pour 1967-68 alors que les minimas ont lieu en septembre pàur1966-67 (25°9) et en août pour 1967-68 (24°8).

Les amplitudes mensuelles restent faibles et dépas­sent rarement 15°. Les valeurs maximales se situent en janvier(1506 en 1966 et 13°4 en 1967). Ltamp~itude décroit~ensuite

régulièrement jusqu'en août (7°5 en 1966 et 707 en 1967), pouraugmenter à nouveau jusqu'à la fin de l'année.

On constata de plus que 1967-68 est caractérisée pardes amplitudes minima plus fortes qu'en 1966-67, alors qu'aucontraire, les amplitudes maximales sont, en règle générale,plus faibles.

La période 1967-68, plus sèche que 1966-67 sembleêtre aussi caractérisée par des amplitudes beaucoup plus tam­ponnées.

Donc, 1967, année heaucoup plus sèche que 1966 estaussi caractérisée par des amplitudes thermiques beaucoup plusimportantes.

Les variations journalières de la température qui nesont pas reproduites ici mettent en évidence plusieurs faits:

- Une baisse des maxima lorsqu'il pleut. Chaqueindentation forte dans le diagramme des maxima correspond à unjour ou à un lendemain de jour de pluie. Comme il a beaucoupplu en 1966, ceux-ci sont en moyenne plus bas qu'en 1967.

- Une influence considérable de l'harmattan qui nesouffle pourtant que quelques jours en janvier sur les minima.A cet égard, 1967 a vu deux fois plus d'harmattan (15 jours)que 1966. Les minima au cours de ces périodes peuvent descen­dre en dessous de 130.

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- Une plus forte variation à court terme des maxima quedes minima, ceci en relation avec plus ou moins forte nébulo­sité d'un jour à l'autre, les minima y étant beaucoup moins

sensibles.

L'application de quelques indices aux caractéristiquesclimatiques de Lamto permet de déterminer avec plus de préci­sions quels sont les mois secs, puisque ici, tout semble 8trerégi par les variations de la pluviométrie.

L'indice de Martonne (1), E =p

T + 10où P :; pré-

cipitations annuelles en mm, T = température moyenne annuelle,peut être transformé en un indice mensuel e = 12 p • Pour

t + 10

1966-67-68, à Lamto, il donne les résultats suivants.

1966-67

1967-68

A

79,6

38,2

, , i

59,5 j59,°i108 ,2i 38,°i i r

35, 1 i 44, 6 i17 ,°i1,J ,°

S 0

27,6 24,5

38,7 17.0

!N ! D,

13,4i 1,0i

18,6j42,4

!J F! M

, i ,o , 4! 19, 9 i61, 5i

i , ,13 ,8; 32,5 ;27,9. . .

L'aridité des périodes novembre, décembre, janvier etfévrier pour 1966-67 et juillet août - octobre novembre ­janvier pour 1967-68 est soulignéQ. En 1966-67 l'indice estde 41,0, en 1967-68 de 28,2.

Lauer (2) applique cet indice à la définition des moissecs. Ceux-ci d'après lui, ont un indice égal ou inférieur à

20, ce qui donnerait 4 mois secs en 1966-67: novembre, décem­bre, février et 5 mois secs en 1967-68: juillet, août, octobre,novembre et janvier.

(1) De Martonne E. - 1942. Une nouvelle carte mondiale del'indice d'aridité. Annales de Géographie p. 241-250.

(2) Lauer, W.- 1952.aygnsche Klimate und VegetationZonendes Tropen mit bcsonderer Berücksichtigung Ostafrikas.Erdkunde, V, p. 283-284.

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Bagnouls et Gaussen(1) définissent les mois secs comme ayant

des précipitations égales ou inférieures au double de la tempé­rature mensuelle. Pour nous, d'après cette simple formule, 19661967 aurait 3 mois secs = Novembre, décembre, janvier et 1967-68juillet-août, octobre et janvier. Les mois de février pour 1966.1967 et de novembre pour 1967-68, retenus par Lauer ont icidisparu.

De l'avis de Mangenot, les mois écologiquement secs, c'està dire néfastes à la vie de la plante, sont ceux qui reçoiventmoins de 50 mm. A Lamto, novembre, décembre et janvier remplis­sent ces conditions en 1966-67 ainsi que juillet (49,9 mm),août et janvier en 1967-68.

En fonction de ces diverses données, nous remarquons quel'année 1966-67 est caractérisée pur une grande saison sèchetrès fortement marquée (3 à 4 mois secs consécutifs) et que1967-68 se signale incontestablement, en dehors d'une grandesaison sèche peu marquée, par une petite saison sèche trèssévère (2 mois secs consécutifs).

L'étude des mois écologiquement secs introduit la notionde déficit hydrique, défini comme la quantité d'eau qu'il manqueà la plante pour vivre pendant les mois secs. Ce déficit hydri­que est le résultat de la différence entre l'évapotranspirationpotentielle (ETP) et la pluviométrie. En Côte d'Ivoire, les dif­férentes valeurs de l'ETP ont été calculées(2). Pour Lamto, les

valeurs mensuelles de l'ETP calculée en mm sont les suivantes.

, 1 i ,! J i F i lVI ! A i M ! J i J ! AiS ; 0 ; N ; D ;Total

!142! 144!W! 149!148 !-1-1-5!m!95 !-1-0-7 ,!0013O "!;- 143 i,ooru "oi, 1 .574! ! ! ! ! ! ! ! !

( 1 )

(2)

Bagnouls, F. et Gaussen, H. 1957. Les climatebiologiqucs etleur signification. Annales de Géographie. LXVI, p. 193-220.Eldin, M. et Daudet, A. - Carte climatique. Déficits hydri­ques cumulés et durée de la saison sèche. Notice explicative.O.R.S.T.O.M. Adiopodoumé. Ronéo, Mars 1967.

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-14-

En appliquant ces données à 1966-67-68, on calcule lesdéficits hydriques mensuels théoriques qui font l'objet du

tableau ci-dessous.

! ! ! , f! Mois A M , J ! J ! A S 0 N D J F M !! ! ! ! !1 ! ! ! !iPériodes 1 2 1 2 ! 1 2 ! 1 2 , 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 , 2 1 2 1 2 !! ! ! 1! ! ! 1 ! !! E.T.P. 149 149 148 148! 115 115!113 113 95 95 107 107 130 130! 143 143 135 135 142 142! 144 144!153!153!! ! ! , ! ! ! !! , , , , , ,! PLUIE 246 90!173 111i 18O 134i327 50 103 38 83 116 75 51 42 58 3 129 1 44i 63 102j 147j 88i. .! , ! ! ! ! !, i 1 , , , ,

6! 65:iDef .hydo! 59i 37i 63 57 24 i 55 79 101 1 85!122 6i141, 98 i 81 42 i. . 11 ! ! ! 1

1 = période 1966-1967.

2 = période 1967-1968.

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En 1966-67, les déficits hydriques cumulés ont une valeurde 540 mm et se répartissent en 7 mois écologiquement secs:septembre, octobre, novembre, décembre, janvier, février etmars, bien que ce dernier ne présente qu'un très faible défi­cit hydrique (6 mm). En 1967-68, les déficits hydriques cumu­lés ont une valeur voisine de la précédente: 591 mm; mais ilssont étalés sur 9 à 10 mois suivant que l'on compte décembre(6 mm) ou non. Ce sont avril, mai, juillet, août, octobre,novembre, janvier, février et mars.

Ces deux années ont donc un déficit hydrique cœnulé supé­rieur à la moyenne qui se situe entre 350 et 400 mm d1aprèsla carte des déficits de Eldin.

Les formules de Martonne, Gaussen et Bagnouls semblentpour la zone considérée sous-estimer le nombre des mois secs,même si nous admettons que la méthode employée pour calculerles déficits hydriques, exagère légèrement les valeurs del'Evapotranspiration.

A notre avis il semble que 5 à 6 mois écologiquement secssoient assez fréquents dans cette partie de la Cate dtIvoire.

1.3) Les paysages végétaux :

La région de Lamto est caractérisée par un paysage de savane,cloisonné à llinfini par des forêts galerie.Elle appartient au domaine guinéen, secteur mésophile, définipar les botanistes comme ayant un climax de forêt dense humidesemi-décidue. (voir figure 6)

1.3.1) Les formations forestières

Elles sont ici de 3 types :1.3.1.1) la forêt riveraine du Ba~dama, inondée de septem­

bre à octobre par les eaux limoneuses du fleuve, est un prolon­gement direct de la forêt dense semi-décidue. On y trouve doncles mêmes espèces caractéristiques : fromagers et c~~tis pourla strate supérieure, sterculia pour la strate inférieure.

Page 18: OFFICE DE LA RSCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE …

[lI[[] Forit dense semi - décidue à Celtis et Triplochiton

~ Forêt dense semi _décidue soumise à "agriculture.

W Savane herbeuse et arbustive à Loudetia Phragmito','des.

;0 Savane arborée et arbustive à Loudetia simplex,

1~~1 Marigot temporaire et galerie forestière•

.;-",~ Limite méridionale du Rônier •(Borassus aethiopum.)..-----

LES FORMATIONS VEGETALES DU SUD DU PAYS BAOULE. ECHELLE 1/200000.

D'après les minutes de li! carte 0 R ST 0 M des formations végétales en cate d'Ivoire au 1/500000.

fiS"""· ,

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-16-

'.3.'.2) les forêts galeries des marigots temporaires:

Elles sont qualifiées de "forêts suspendues" par Rolandet Heydacker(1). Elles correspondent à un groupement générale­

ment marécageux. Le peuplement y est moins élevé et beaucoupplus dense qu'au bord du Bandama. Il est caractérisé par laprésence de nombreux Eleis. Ces galeries se prolongent en amontdu cours des marigots par quelques petits bosquets.

- 1.3.1.3) Les bosquets:

Ceux-ci sont généralement nés à l'abri du feu derrière uneceinture de rochers qui joue le rôle de pare-feu naturel. Onles trouve souvent au sommet des versants où la roche ost trèsfréquemment mise à nu par l'érosion.

1~3.2) Les formations herbeuses

Les savanes de la région ont été définie comme "savanes deSingrobo" par E. Adjanohoun. Floristiquement, elles font partiede l'association à Loudetia simplex qui prend en écharpe le V

Baoulé du Sud-Ouest au Nord-Est.

En rapport avec les conditions du milieu (topographie,pédologie), on peut distinguer plusieurs sortes de formations.

1.3.2.1) Dans les bas-fonds, en amont des têtes de forêtgalerie, les savanes plus ou moins saturées d'eau pendant lasaison des pluies correspondent à l'association à Setaria ance~~

ct Eulophia lindlcyama.

La strate arborée est ici totalement absente.

'.3.2.2) Sur les sols les plus pauvres, où la proportionde sable est très forte, on note la présence d'une pra~r1e à

Loudetia simplex dominée par la strate arborée des rôniers(borassus etiopum).

Cette formation sc rencontre très souvent en bas de pente,mais aussi dans les bas-fonds.

(1) Roland J-C. et Heydacker F. - 1963. Aspects de la vé~ta­tian dans la savane de Lamto (Côte d'Ivoire). Revue Géné­rale de Botanique p. 605-620.

Page 20: OFFICE DE LA RSCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE …

1.3.2.3) Sur los sols plus riches, plus profonds et moins

sableux, s'établi la belle savane à Andropogonées. Le cortège desespèces est surtout constitué des différents genres d'HyParrhéniaaux touffes non jointives à la surface du sol. La savane estdomi~ée par une strate arbustive de 5 à 7 mètres, constituéepar des espèces pyrophiles : Piliostigma thonningii, crossoE­tery! febrifuga, cussonia barteri et par une strate arboréede rôniers poussant jusqu'à 20 m de haut.

1.4) Le relief:

1.4.1. La géologie:

La région de Lamto appartient à l'extrême Sud du couloirgranitique qui, s'étendant de Moronou à Dabakala, prend enécharpe le pays baoulé du Sud-Ouest au Nord-Est, entre la chainebirrimienne d'Oumé à Fettékro et le massif schisteux deDimbokro.

Le soubassement rocheux est formé par les granito-gneissdes anciens auteurs(1). Ce sont généralement des granites alca­

lins, clairs à muscovite ou à 2 micas, de texture gneissique.

L'altération de ces roches donne un matériel très quartzeux,évoluant vers des sols très sableux. Ces granites affleurentsouvent en dalles et en boules, dans des positions ~opographi­

ques diverses. Il faut signaler aussi la présence à Lamto dequelques passées amphibolitiques. de superficie réduite, qui,du point de vue de l'altération, donnent des sols tout à faitoriginaux.

1.4.2. Les formes du paysage:

Le territoire de la station de Lamto se trouve sur la lignede partage des eaux du Bandama et du N'Zi. Cello-ci est curieu­sement déjetée vers l'Ouest et se situe à quelques kilomètresdu Bandama, très éloignée du N'Zi. Cette situation laisse sup­poser que le réseau du N'Zi est conquérant par rapport à celui

(1) S.O.D.E.M.I. - Carte ~ologique de la Côte d'Ivoire au1/1.000.0000 •

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du Banduma. Ceci peut s'expliquer par les différences d'alti­tude à la hauteur de Lamto entre les deux vallées. Le N'Zi aaffouillé les schistes tendres et coule aux environs de 35 mètresdtaltitude alors que le Bandama arrivant difficilement à scfrayer un passage à travers les collines de roches vertes deSingrobo, est encore à Lamto à 65 mètres, soit 30 mètres plus

haut.

Les paysages de Lamto sont influencés directement par oet

état de fait.Les têtes de vallée des affluents du Taré (bassin du N'Zi),

situées à l'Est et au Nord de la piste de désserte de la stationentaillent à peine le plateau granitique, créant de larges vas­ques où se rassemblent les eaux. Les bas-fonds généralementplats sont occupés par des sols hydromorphes en profondeur pen­dant toute l'année.

Le relief créé par les affluents directs du Bandama (mari­got salé, etc ••• ), du fait de la proximité immédiate du niveaude base, est plus énergique. Les versants ont des pentes plusfortes, n'excédant pas 150. Les vallées paraissent plus encais­sées, exemptes le plus souvent de surfaces planes. Les affleure­

ments rocheux dans cette région sont très nombreux. Il estpourtant difficile après examen des photographies aériennes, dereconnaître des alignements ou des orientations préférentiel­les. Les pointements granitiques peuvent être de plusieurs sor­tes: soit vastes dalles affleurant à la surface du sol sanscréer d'accident topographique notoire, soit micro-inselbergsdénivellés brusquement de 4 à 5 mètres par rapport au paysageenvironnant. Tous ces rochers révèlent des phénomènes d'exfo­liation plus ou moins récents. Ceux-ci sont de deux typos.

Exfoliation e~grandes plaques de 20 à 30 cm d'épaisseurqui ont glissé à la surface du rocher et reposent maintenantà la base de celui-ci. Le phénomène en cause pour la formation

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de ces grondes "pelures" ne semble pas être actuel. En effetnous ne trouvons nulle part en cours des traces d'une exfo­

liation de ce type.

Delitage en microplaquettes de quelques cm2 de surfaceet de quelques millimètres d'épaisseur. La formation de cesfragments semble actuelle, le rocher se débitant par endroitsous l'action d'alternances thermiques relativement brutalesqui caractérisent certaines périodes de l'année (pluies surrochers chauffés par le soleil, engendrant un brusque refroi­dissement ; différences des températures considérables entrele jour et la nuit lorsque souffle l'harmattan).

Il est bon de mentionner spécialement la vallée même duBandama qui constitue une unité géomorphologique à part. Eneffet, il y a disproportion énorme entre cette grande valléeet les affluents qui en sont tributaires.

Dans la région de Lamto, la limite entre le versant ctla plaine inondable est soulignée presque partout par unerupture de pente très nette et parfois même par un véritablepetit escarpement rocheux comme aux alentours de la station.

La plaine inondable, occupée par la forêt dense, estsillonnée de profonds chenaux temporaires (2 à 3 mètres). Lefleuve coule entre des berges très élevées pendant la saisonsèche (3 à 6 mètres). Son lit est parsemé de nombreux écueilset dans les rapides? les fonds rocheux sont modelés en mar­mites tapissées de graviers plus ou moins bien cimentés. Ccux­ci sont à rattacher au graviers sous berge de J. Vogt(1) ct

sont également visibles dans les chenaux qui entaillent lesflats alluviaux.

(1) Vogt J. 1959 - Aspect de l'évolution morphologique récente del'Ouest Africain. Annales de Géographie nO 367.

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1.4.3. Les sols de Lamto :

Ces sols ont été étudiés par Riou du point de vue stric­tement pédologique ct J. Delmas(2) en a déterminé la valeuragronomique. On peut avec ceux-ci, distinguer deux grandstypes de sol :

1.4.3.1.) Les sols ferrugineux tropicaux :

Ils couvrent la majeure partie de la région de Lamto.Ils reposent sur un matériel arénacé d'origine granitique ctleurs couches supérieures sont généralement formées par desmatériaux sableux colluvionnés le long des pentes par leruissellement et l'érosion pluviale. Suivant leur positiontopographique, il est possible de distinguer plusieurs types.

- Dans les bas-fonds, nous notons la présence de solspresque uniquement sableux, très profonds (2 m), à hydromor­phie temporaire en surface, mais permanente en profondeur.Ces sols sont uniquement formés de colluvions en provenancedes versants.

- Le long des versants, les sols, sableux en surface,évoluent en profondeur vers une texture sablo-limoneuse, ta­chetée ocre clair ct rouille, jusqu'à des profondeurs del'ordre de 2 mètres.

- En bordure des ruptures de pente entre plateau etversant, là où on note la présence d'affleurements rocheux,les sols sont beaucoup moins profonds (60 cm), de texturesableuse. Ils sont généralement érodés et fournissent desmatériaux de colluvionnement qui progressent le long des ver­sants.

1.4.3.2.) Les terres noires:

Elles ne couvrent qu'une partie infime de la savane do

(2) Delmas J. 1967 - Recherches écologiques dans la savane deLamto (Côte d'Ivoire) : premier aperçu sur les sols ctleur valeur agronomique. La terre et la vie,21,p.216-227.

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Lamto. Elles sont cependant remarquables par leur stricteprésence sur un typo de roche bien défini, les passées amphi­bolitiques décrites précédemment. Ces sols sont très argileux,de couleur gris foncé à noir. Ils restent engorgés pendanttrès longtemps après une pluie.

Il est intéressant de noter pour conclure que tous lespédologues ayant travaillé sur la région ont insisté sur latrès grande érodibilité de ces sols. Très sensibles au ruis­sellement qui peut selon Riou(1) se déclencher lors des fortestornades sur des pentes de 2 à 3 %, ils sont de plus exposésà l'action battante des gouttes d'eau, surtout lorsque lavégétation herbacée n'a pas encore suffisamment repoussé aprèsle passage des feux, pour pouvoir fournir un écran efficace.

(1) Riou - Etude régionale de Bouaké, 1962-1964. Etude des sols.République de Côte d'Ivoire, Ministère du Plan, p.121.

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II) ETUDE DU REGIME HYDRIQUE DE QUELQUES SOLS DE LAMTO.

L'étude du régime de l'eau du sol à Lamto a été faitedans le but d'essdyer de définir un des paramètres intervenantlors du déclencheQent du ruissellement diffus et par conséquent,des phénomènes d'érosion. Nous désirions connaître, en abordantce problème, quel était le rôle de la saturation du sol dansl'apparition du ruissellellient. En fait, nous nous somwes trèsvi te aperçu que seul, l'engorgement brusque et instantané dusol lors d'une forte averse suffisait à declencher le ruissel­lement et qu'il était alors très difficile d'apprécier la partde la saturation préalable dans l'apparition du phénomène.

Par contre, d'un point de vue plus purement biogéographi­que, nous avons constaté que les données recueillies lors del'étude de l'humidité globale étaient très utiles pour expli­quer la répartition des différentes formations végétales lelong des versants. ~ais ces renseigncucnts ne sont efficacesque s'ils sont conplétés par d'autres plus précis concernantles rapports plante-sol. C'est pourquoi nous nous sommeslivrés à une comparaison systématique des données se rappor­tant à l'eau du sol et de quelques unes des propriétés physi­ques de ce dernier = capacité de rétention et point de flétris­sement.

2.1) Les méthodes utilisées.

2.1.1.) Exécution des mesures.

Les mesures ont été effectuées à partir d'échantillonsrécoltés à là tarière et ramenés au laboratoire.

L'opération consiste à prélever pour chaque station consi­dérée, et ce, tous les 10 cm, un échantillon de sol dont onveut déterminer l'humidité globale, en descendant, au moyen dela tarière, le plus profondément possible, éventuellement

. jusqu'à la roche. Ceci afin d'établir des profils hydriquesles plus développés possible.

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Le problème du transport des échantillons humides, duterrain au laboratoire, sans qu'ils perdent d'eau, est résolupar l'utilisation de bo~t~à tare à couvercle de verre rôdé.J~. Avenard (1) a déterminé que les pertes en eau ne dépas­saient pas 1% du poids total prélevé au bout de 4 à 5 joursdans des conditions de température et de transport variées.

Les échantillons sont ensuite pesés humides, desséchés àl'étuve (1050) et repesés secs. Il est aisé de calculer alorsle pourcentage d'hwnidité par rapport au poids de terre sèche,connaissant le poids de la boîte.

2.1.2.) Répartition des points de mesure.

Etant donné la distribution originale de la végetationdans les savanes de Lamto, celle-ci répondant souvent à descritères de topographie, il nous a paru intéressant d'effec­tuer des mesures depuis le sommet jusqu'à la base d'un versagten y englobant le lit du marigot qui coule en contre-bas.L'emplacement retenu se trouve dans la région du "grand virageglissant". On trouve là une zonation des formations végétalesparticulièrement originale. Elle est caractérisée par laprésence d'une savane à Loudetia simplex sur les plateaux,les sommets de versants et les bas-fonds et d'une savanearbustive à Hyparrhenia sp~ sur les versants.

(1) AVENARD, J-;M - 1967. Une année d'observation de l'eau dansle sol dans la région de Man (Côte d'Ivoire) en relationavec l'étude du contact for~t-savane. ORSTOM Adiopodoumé.Roneo.

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Les particularités des stations de mesure peuvent êtrerésumées de la façon suivante:

! Topographie Végétation Stations !, ! 1'Sommet de versant ! Savane nue à ! !~entre 2 blocs gra- ! Loudetia simplex ! L1 A !ini tiques 1 ! ,iPente très faible • ·! ! !, ! !iTiers supérieur du ! Savane arbustive à !,versant ! Hyparrhenia spp. ! L1 B !iPente faible ! ! t·, ! , !i Tiars inférieur du ! Lisière de bouqueteaui ,'versant Savane arbus tive à i L1 E ·:pente très faible ! Hyparrhenia spp. . !

! ! !1 ! Savane à Loudetia ! !"Bas de versant, ! ! !iPente plus forte ! simplex. A proximité t L1 C

! ! de la forêt galerie !, ! !iBas de versant ! Forêt galerie ! L1 DiPente plus forte ! ,"

! ! Savane à Loudetia !!Bas-fond ! ! L1 E! simplex

2.2) Présentation des résultats.

2.2.1.) Graphiques représentant les régimes hydriquesdes sols.

Pendant la première partie de la période d'étude, nousavons effectué des prélèvements tous les quinze jours. Lesrésultats obtenus permettaient pour chaque station, l'établis- .sement de profils hydriques où on portait en abcisse les varia~

tions d'humidité et en ordonnée la profondeur du prélèvement.

Mais cette méthode présentait le gros inconvénient d'êtrestatique. Elle ne nous donnait pas une idée suffisamment dyna­mique de ce qui se passait dans les sols entre les deux datesde mesure. D'autant plus que nous disposions, sur le terrain

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même de l'étude d'un pluviomètre enregistreur qui nous four­nissai t la pluviosi té journali ère. Il Y avait alors un tropgrand déséquilibre entre les données hydriques en surface eten profondeur.

La plus grande fréquence des prélèvements (chaque semaine)associée à un nouveau mode de figuration nous a permis deréduire sensible~ent les incertitudes. Le principe qui nous aconduit à cette nouvelle représentation est le suivant:réunir par une ligne les point d'égale humidi té en les portantsur un graphique ayant pour abcisse le temps et pour ordonnéela profondeur du prélèvement. On obtient ainsi une série delignes d'isohumidité. Pour simplifier et rendre l'interpréta­tion plus aisée, nous avons préféré considérer des classes depourcentages d'humidité qui s'échelonrlent de 2 en 2 pour lesfaibles valeurs et de 4 en 4 à partir de 8% d'humidité glo­bale. En teintant les surfaces ainsi circonscrites, on obtientune série de taches plus ou moins foncées, figurant les plusou moins fortes humidités réparties sur toute l'année. En yadjoignant la pluviosité journalière (1), il est alors aiséde déterminer le rôle de chaque épisode pluvieux dans l'humi­dification du profil, et de suivre la progression du fronthumide en fonction du temps.

2.2.2.) Les données physiques du sol et l'humiditéglobale.

Le mode de représentation précédent n'est valable ~ue sion lui associe un graphique qui intègre d'une part les valeursde l'humidité globale et d'autre part, les quelques donnéesphysiques du sol qui intéressent la vie de la plante.

(1) La lettre F sur les graphiques indique la date des feuxde brousse: ici le 30 janvier.

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On sait que l'eau du sol absorbable par les plantes estcelle qui est retenue par capillarité dans les pores les plusfins lorsque ce sol est ressuyé. Il est donc intéressant deconnattre pour chaque type de sol étudié la quantité maximumd'eau capillaire qu'il peut retenir appelée capacité de reten­tion. On cherchera aussi à déterminer la quantité d'eau quicorrespond à la limite minimum de l'eau capillaire absorbablepar les racines ou point de flétrissement.

Ces deux valeurs sont des constantes physiques. Ellesont été déterminées, pour les sols qui nous intéressent, auLaboratoire Central d'Analyse des sols et des eaux d'Adiopo­doumé par la méthode par pression qui est la plus fréquemmentutilisée.

La différence entre capacité de rétention et point deflétrissement nous précise le domaine de l'eau utile directe­ment absorbable par la vegétation. La position du profilhydrique à un moment donné par rapport aux courbes de la capa­cité de rétention et du point de flétrissement permet de Com­parer l'humidité du sol qui est variable à des valeurs d'humi­dité constantes quelle que soit la saison.

Trois éventualités peuvent se présenter alors:

• L'humidité du sol est supérieure à la capacité de réten­tion. Le sol se trouve donc plus ou moins saturé et, enthéorie du moins, la plante souffre par défaut d'aéra­tion des organes souterrains.

• L'humidité du sol est comprise entre la capacité derétention et le point de flëtrissement. La plante estbien alimentée et se dêveloppe normalement.

• L'humidité du sol est inférieure au point de flétrisse­ment. Les racines sont incdpables de vaincre les forcesde tension capaillaire et la plante se fane par manqued'eau après être passée par une phase de ralentissementde ses fonctions assimilatrices.

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AUX FIGURESLES REGIMES DE

DES SOLS

LEGENDE COMMUNEREPRESENTANT

L'HUMIDITE

FIGURE POURCENTAGE D'EAU DU SOL

0 0% a 1,9%· . . .

E2J• It • • • It • 2 % à 3,9%· . . . . . .

rrrrrn 4% a 5,9%

~ 6 CJ6 à 7,9%

- 8 % à 11,9%

iiii 12 % à 15,9 %

- 16 % à 19,9%

= 20% à 23,9%

- 24% a 27,9 %

a Humid.ité supérieure à lac:.apac.il:é de rétention.

0 Domaine cie l'eau utile.

- Humidité in~é.rieure aupoint de. Flétri!t!tament: •

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De la même man~ere qu'on a représenté les re~mes hydri­ques, on peut représenter ces trois états sur un graphiquepar des plages d'intensité différente. C'est ce que nous avonsfait systématiquement pour tous les sols étudiés.

2.3) Etude particulière de chaque station

2.3.1.) Une station de sommet de versant: L1 A •

La station est située au sommet du versant, sur un légerreplat entre deux dômes granitiques surbaissés. La pente esttrès faible et s'accélère vers l'aval.

La végétation est consti tuée par une savane à Loudetiasimplex dominée par quelques rôniers. Les œouffes de cetteformation ne sont jamais jointives et la taille maximum atteint1 m à la fin de la saison des pluies.

Le sol est très peu profond (60 cm). Ses caractéristiquessommaires sont résumées dans le tableau suivant:

, , 1 Capaci té, 1iProfondeur ! Sables Sables 1 Argile ;Point de !

! ! grossiers fins ! et de ;flé trisse- !1 1 1 Limon rétention! ment !, 1 21 % '/0 ! 38 % 15 % ! 8 % 1iSurface ! 41 , ! !! 10 cm ! 40 % 28 % 32 % 13 % 1 8 % !120 cm ! 31 % 35 % 34 % 13 % ! 8 % !1 ! ! !140 cm ! 29 % 34 % 37 % 13 % ! 7 % !, ! 32 % 27 % % 15 % ! 9 % !·60 cm 411 ! ! 1, , 1 1. .

La texture est sableuse à sablo-limoneuse, la proportionde sable grossier restant forte sur l'ensemble du profil, cequi explique la structure particulaire de ce sol.

La capacité de rétention ct le point de flétrissementévoluent peu en fonction de la profondeur.

L'examen du régime hydrique (figure 1) traduit à lui seulles caractéristiques de ce sol.

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1968

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-30-

Etant donné la faible profondeur et la perméabilité,tous les horizons sont affectés pratiquement silliultanément dela m~me humidité. On a ainsi au cours de l'année une succes­sion de bandes subvertic~les plus ou moins foncées suivant ledegré d'humidification.

L'année se divise assez nettement en 6 épisodes:

• D'avril à mai, les humidités restent modérées, avec uneforte d~ssication en surface. Nous assistons là aux conséquen­ces de la fin de la saison sèche 1966-67.

• Puis survient ~n juin-juillet une période de fortehumidité au cours de la grande saison des pluies. Elle se pro­longe même en août pour les profondeurs supérieures à 50 cm.

• Une période plus sèche s'ètend en aoftt et septembre jus­qu'à l'arrivée de la deuxième saison des pluies ~ui entretientdes humidités supérieures à 16% jusqu'à 20 cm et à 12% surl'ensemble du profil durant le mois d'octobre.

Une épisode d'assèchement caractérise les mois de novem­bre et de décembre, mais contrairement au schéma climatiqueclassi~ue, les fortes pluies tombant sporadi~ueillent pendant lasaison sèche entretiennent des humidités considérables, biensouvùnt supérieures à 16%.

Cette dernière période est naturellement coupée en surfacepar des phases d'assèchement entre les pluies importantes, maisles horizons profonds restent toujours fortement humectés.

La figure 2 fait immédiatement ressortir le caractère con~

trasté du régime hydri~ue. En effet, on remar~ue l'extrêmerapidité avec la~uelle on passe d'une vhase de déssèchementintense à une phase de saturation, surtout dans les 20 pre­miers centimètres, zone où le développement racinaire sembleêtre le plus important. Le domaine de l'eau utile est trèsrestreint à faible profondeur alors ~u'il est beaucoup plusétendu plus bas, donnant aux plantes une possibilite de s'ali­menter, même pendant les périodes criti~ues pour elles.

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-32-

2.3.2.) Les stations de pente:

2.3.2.1.) Une station en savane arbustive typique:L1 B.

La station L1 B est si tuée dans le tiers supérieur du

versant sur une pente d'environ 6°.

La végétation est formee d'une strate herbacée compre­nant les différentes espèces d'Hyparrhénia et d'une stratearbustive à Crossopteryx et Cussonia, dominée par quelquesrôniers. La couverture végétale entretien au sol un microclimatplus frais et plus humide que dans la station précédente. Deplus, le sol y est beaucoup plus profond puisque la roche-mèrese trouve au delà de 2 mètres.

!Profondeur1

Surface

10 cm20 cm

30 cm1! 40 cm! 50 cm!6O cm!! 80 cm!! 90 cm! 100 cm,"116 cm!! 120 cm,·130 cm

140 cm150 cm160 cm

! 170 cm! 180 cm,!190 cm!200 cm!

Sablesgrossiers

22 %33 %33 %34 %34 %35 %36 %40 %33 %31 %32 %32 %32 %31 %28 %27 %27 %27 %25 %13 %

Sablesfins

41 %35 %36 %35 %35 %34 'l~

27 %27 %24 %26 %25 %24 %22 %24 %23 %22 %20 %21 %21 %10 %

!! Argile

et! Limon!

37 %32 %31 %31 %31 %31 %37 %33 %43 %43 %43 %44 %45 %45 %49 %51 %53 %52 %54 %76 %

, , 1iCapaci te ,, . de ii ré tention i

14 %13 %12 %11 %11 %13 %15 %16 %16 %16 %16 %16 %16 %17 %18 %18 %19 %19 %19 %20 %

Point defl'tr1a­sement

8 %7 %6 %6 %6 %7 %9 %

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-34-

Les quelques caractéristiques rassemblées dans le tableauprécédent nous révèlent la présence de 2 zones séparées dans cesol.

De a à 80 cm, un horizon fortement sableux où la propor­tion de sabl~s grossiers augwentû de la surfac~ vors la pro­fondeur, la quantité d'ar6ile et de limon subissant une baisseparallèle. La couleur varie du brun gris très foncé en surfaceau brun foncé à 80 cm, ce qui rappelle assez les variations decouleur du sol de la station Li A •

De 80 à 200 cm, un deuxième horizon tout à fait différentpuisque la proportiondd'argile et de limon va en augmentantavec la profondeur et au contraire, la quantité de sablesdiminue. La couleur passe du brun foncé à 80 cm à l'orange etau jaune vers 2 mètres.

La capacité de rétention et le point de flétrissementdiminuent d'abord de valeur puis croissent avec la quantitéd'argile pour être maximum vers 2 mètres de profondeur.

Nous avons probablement affaire ici à un sol ancien tron­qué par l'érosion puis fossilisé par des colluvionneillents sa­bleux accumulés sur environ 80 cm.

Dans ce sol, les pourcentages d'humidité globales restenttoujours élevés (figure 3) et les contrastes entre phasessèches et phases humides sont moins violents que dans lastation précédente.

A Partir de 80 cm de ~rofondeur, l'humidité est constam­ment comprise entre 12 et 20 % et seuls les 80 premiers centi­mètres enregistrent des variations plus sensibles. Les huwidi­tés les plus basses se situent en majorité entre 6 et 8%,excepté pour quelques périodes particulièrement sèches commeavril 1967 et 1968 pendant lesquelles l'humidité en surface es~

tombée au dessous de 2 ~ •

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-36-

Ici encore, les variations d'humidité à faible profondeursont calquées sur les v~riations de la pluviosité, liais de partla texture plus argileuse du sol, elles sont beaucoup plustamponnées et le passage d'une huwidité à une autre plus oumoins forte se fuit de façon beaucoup plus progressive. Seulesles grandes pluies du premier trimestre 1968 entraînent unemodification brusque du taux d'humidité mais elles agissentsur un sol déjà saturé depuis le Qois de décembre.

En effet, la caractéristique essentielle de ce sol estd'~tre saturé de façon beaucoup plus constante de décembre àavril que pendant les autres périodes huwides (figure 4). A50 cm, la grande saison des pluies de juin - juillet entratneune saturation de 2 mois, alors que la saison dite sèche etses grandes pluies espacées dans le temps provoque une satu­ration quasi permanente pend~t plus de 4 mois.

Les épisodes secs, néfastes à la végétation sont peu dura­bles et se liwitent à quelques centimètres de profondeur.

De part son regime hydrique, le sol nous paraît donc êtreici plus favorable à la vie des plantes. Les alternances dedessication et de saturation sont beaucoup moins brusque etles épisodes de sécheresse sont moins sévères. C'est pourquoides espèces plus exigeantes que le Loudetia, Hyparrhénia en

particulier, prospèrent ici.

2.3.2.2.) Une station de wilieu de pente à la lisièred'un boqueteau : L1 E •

La station L1E est située au milieu du versant sur unepente de 4° environ, immédiatement en contre bas d'un petitbosquet constitué d'espèces forestières.

La végétation est surtout formée d'Hyparrhénia et d'unestrate arbustive clairsemée où on remarque de pütits CUssoIlia.

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-37-Les caractèristiques pédologiques sont résumées dans letableau suivant .•

! Sables Sables Argile ' ~ IPoint deiprofondeur

jCapaci tegrossiers fins et i de flétris-

! Limon irétention sement

! Surface 23 % 42 % 35 % 13 % 5 %!! 10 cm 34 % 40 % 26 % 11 % 5 %1 20 cm 35 % 40 % 25 % 10 % 5 %! !! 30 cm ! 35 % 40 % 25 % 9 % 5 %! 40 cm ! 35 % 40 % 25 % 8 % 4 %! !! 50 cm ! 41 % 36 % 23 % 7 % 3 %! 60 cm ! 36 % 39 % 25 % 7 % 3 %! ,

70 cm 39 % 36 % 25 % 7 % 3 %80 cm 44 % 32 % 24 % 7 % 3 %90 cm 46 % 30 % 24 % 7 % 4 %

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La quantité de sable, toujours élevée passe de 65% ensurface à 74% en profond~ur. On assiste à une diminution dessables grossiers ct à une augmentation des sables fins de 0 à120 cm. La proportion d'argile et de limon décroît avec laprofondeur. La capacité de rétclntion et le point de flétrisse­ment suivent la courbe décroissante des argiles et des limons.

La structure est particulaire.La couleur évolue du gris très foncé en surfaco au brun

jaune à 1 m. de profondeur en passant par le gris brun et lebrun pâle vers 60 - 70 cm.

La physionomie de ce sol rappelle beaucoup celle des pre­miers 80 cm de la station L1B. Mais il n'y a plus trace icid'un sol plus ancien en profondeur.

Sa caractéristique essentielle réside dans le fait qu'àpartir de 70 cm , l'hUillidité reste toujours fai-ble, bien souvent inférieure à 8% (figure 5).

Page 41: OFFICE DE LA RSCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE …

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-40-

En surface on assiste cependant à une succession d'épi­sodes humides cal~ués sur IGS pluies et de phases d'assèche­ment assez rapides après les périod~s pluvieuses. Il semble~ue l'eau soit très vite réutilisée par la végétationpuis~u'elle ne pénètre pas très profondé~ent. ~ais la savaneseule paratt incapable d'absorber rapid~illent 10s quantitésd' eau ~ui lui sont fournies par la pluie. Il est probable ~ue

nous trouvant à la lisière d'un bos~uet7 celui-ci émet versl'extérieur une grande quantité de racines qui explorent ledomaine voisin et épuisent la réserve en eau dusol. Seules des études on cours sur le profil racinaire pour­ront confirmer ce fait.

Il est néanmoins certain 9 d'après la figure 6, que l'hu­midité est assez souvent inférieure au point de flétrissementdans la zone où nous constatons la présence des plus nombreu­ses racines, entre 20 et 40 cm de profondeur. ~ais les épiso­des de saturation sont encore plus fréquents jusqu'à 70 cm.Comme dans les exemples étudiés ci-dessus, la surface estsoumise à une alternance brusque de sécheresse et de satura­tion. A l'intérieur de la zone profonde, les humidités sontpratiqu8u8nt toujours cantonnées dans le domaine de l'eau utile.

2.3.3.) Les stations de bas de pente en savane et enforêt galerie L1 C et L 1 D

Les stations L1 C et L 1 D sont situées à la base duversant sur des pentes de l'ordre de 6° . L'une (L1 C) est unesavane à Loudetia simplex, l'autre CL 1 D) , implantée quelquesmètres plus bas en forêt galerie.

Les deux sols9 dont les caractéristiques principalessont résumées dans les tableaux suivants sont très ressem­blants.

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Leur profondeur et leur texture sont cOluparables. Ilssont très sableux et lours particularités physiques (c~acité

de rétention et point de fletrissG~ent) sont voisines.La structure dans les deux cas est particulaire sur

l'ensemble du profil.Les œuleurs évoluent du gris foncé au brun en profondeur

ct sont identiques à celles du profil L1 E •L'examen des régimes hydriques (figure 7 pour L1 C et

figure 9 pour L1 D) nous révèle que paradoxaleLlent, le solde for~t-galerie est SOULllS à des huwidités plus faibles,bien souvent inférieures à 6% que le sol de savane à Loudetia,à partir de 50 cm de profondeur.

Page 47: OFFICE DE LA RSCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE …

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Page 49: OFFICE DE LA RSCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE …

-46-

Pourtant, en surface, l'humidité est plua forte en forêt­galerie qu'en savane et dépassa parfois 20%. Dans les deux cas,les changements brusques dans los sols sont calqués sur lesprécipitations.

La for~t n'intercepte que très peu la pluie mais le cou­vert vé~tal dense a pour effet, vU,l'écran qu'il interposeentre 10 rayonnement solaire ot le sol, de maintenir dans leshorizons superficiels une hU!c.idi té élevéü d'autant plus que lacouche de litière épaisse 0mpêche un~ évaporation directe.

Par contre, les besoins on eau des grands végètdUX ligneuxsont bien supérieurs à ceux de la végétation grarninéenne.L'épuisement des réserves d'eau du sol est très rapide à par­tir do 50 cm de profondeur en forêt-galerie. En savane, oùles ponctions par la végétation sont woins sensibles, le frontd'huwidification pénètre be~ucoup plus dans le sol et atteintill~me le soubasse~ent rocheux, en juillet et août par exemple.

L'examen des figures r0présentant les variations de lateneur en eau par rapport à la capacité ~e rétention et aupoint de flétrissement (figures 8 et 10) montrent que la satu­ration est plus durable en savane, (6 mois environ) qu'enforêt (3 mois et demi). Les réserves en eau, comwe nous l'avonsprécisé ci-dessus sont épuisées rapidement en for~t et le pointde flétrissement est fréquemment atteint sous la zone racinaireà partir de 50 cm de profondeur.

C'est ainsi qu'en for~t galerie, à 50 cm, le sol est éco­10giqueLlent sec pendant 2 mois et demi alors qu'en savane ilne l'est que pendant 15 jours.

2.3.4.) Un sol de bas-fond en savane : L1 F •

La station L1 F est si tuée dans un bas-fond en savane,dans le talweg même, iI!lIllédiatelilent en amont d'une galerieforestière.

La topographie est celle d'une large vasque limitée enaval par quelques rochers contre lesquels prend appui laforêt-galerie.

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Point deflétris­

sement

-47-

La végétation est foroéa par un tapis ras et pauvre deLoudetia simplex en touffes éparses.

Le sol fait partie de la catégorie hydromorphe de bas depente de J. Delmas (1).

Il n'est pas très profond puisqu'à deux mètres on ne ren-) ~

contre toujours pas la roche en place.

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-48-

Les caractéristiques granulomêtriques résu@ées dans letableau précédent nous montrent lu predomin.:mce de la fractionsableuse qui est toujours supérieure à 70 %. L~s quanti tesd'argile et de liw.on sont LuniLles, avec cependant un legerenrichisseI.:J.ent dans les horizons les plus profonds.

La couleur est très claire et passe du gris en surfaceau jaune pâle à 2 m. avec un très large horizon blanc de 70 à190 cm •

La capacité de rétention reste basse sauf pour les valeursles plus profondes et le point de flétrissefuent est très peuélevé (1 à 5 %).

Ce sol est caractérisé par une nappe localeprofonde créée par la présence de rochers bloquant l'écoule­ment enaral • Les fluctuations du niveau de cette nappe ontété uentionnées sur la figure 11 • On s'aperçoit que la hau­teur maximum est atteinte fin décembre et que le niveau resteélevé - avec des pointes bien entendu - jusqu'en avril. Lesgrandes pluies de décembre - janvier - février semblent êtrecapitales pour la fourniture d'eau à la nappe.

Le régime hydrique révèle un0 zonation horizontale desdifferentes classes d'hlliuidité, en rapport avec les battementsde la nappe, du lüoins dans les horizons inférieurs. Alors quedans les premiers 50 centirJ.ètres, on a plutôt des fluctuationslatérales se rapprochant du style des autres profils hydriques.

Ce sol sableux est pratique8ent toujours sature, (figure12) et seuls les 20 preLliers centiwètres sont souwis à desalternances de saturation et de dessèchement, les phasessaturantes restunt les plus durables.

Une vegétation extr~~ement peu exigeante réussit à s'adap­ter à un tel régiue hydrique : le Loudetietum.

Page 53: OFFICE DE LA RSCHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE …

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-49-

En fonction de l'étude des régimes hydriques de ces 6sols, on peut tirer un certain nombre de conclusions.

- Le régime hydrique est ici ~troitellient calqué sur lapluviosité. C~ci est dû à ld texture sableuse de l'en­seuble des profils.

- Mais certains différences apparaissent en fonction de latopographie, de la profondeur dcs sols et de la naturede la couverture vegétale.

C'est ainsi que lGS durées de saturation et de sécheresseécologiques sont variables d'un sol à l'autre. Elles sontrassemblées dans le tableau suivant:

Durée,

Durée,

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-50-

Un tel tableau souligne plusieurs faits interessants.

La savane à Loudetia simplex s'installe partout où lesconditions physiques sont les plus rigoureuses. En bas depente et dans les bas-fonds où la saturation est très longue=255 jours sur 280 pour L1 F et 180 jours sur 365 pour L1 C ,ou encore en somuet de versant (L1 A) où la saturation ne dureque 170 jours mais où l'ense@ble du profil (jusqu'à 60 cm)la subit, n'offrant pas ainsi à la plante la possibilité destali~enter dans une autre pdrtie du sol.

La savane à Hyparrhénia occupe les sols ayant des régimeshydriques moins contrastés où cependant, la durée de la satura­tion peut Gtre longue (220 jours pour L1B) mais où le dévelop­pe~ent racinaire en profondeur peruet à la plante de s'alimen­ter dans des zones non encore saturées.

La présence à proximité ou au dessus de la stationd'étude d'une foruation forestière a pour conséquence unedioinution de la durée de la saturation par consommationplus intense de l'eau, ~dis aussi une augmentation à partirde 40 - 50 Cm du nombre de jours pendant lesquels l'hUillidi­tidé est inférieure au point de flétrissement (40 jours pourL1 E ST 75 jours pour L1 C ).

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-51-

III) CONOLUSION

Cette étude effectuée pendant un an, afin de travaillersur le cycle climatique complet, ne peut pas prétendre êtreentièreQent significative.

En effet la période 1967-68, comue nous l'avons montré,se signale par un très lourd déficit en précipitations, visà vis des années précédentes. Les régimes hydriques ne peuventdonc pas passer pour être typiques des sols de Lamto. Etantdonné la pluviosité très irrégulière de l'année en cause, onne note pas moins de 3 periodes très humides dans les sols,sans parler de petits épisodes qui viennent couper les pério­des sèches.

Il est donc necessaire de poursuivre les wesures afinde préciser autant que possiblo les régimes hydriques. Mais laméthode de prélèveuent à la tarière, utilisée jusqu'à présentest pleine d'inconvénients.

Elle n'ost pas ponctuelle. Après chaque échantillonagesur le terrain, il est nécessaire de se déplacer d'au moins50 cm sinon plus pour entreprendre l'echantillonage suivant,si l'on ne veut pas que les résultats soient faussés par laprésence de trous collecteurs d'eau, même si on a pris laprécaution de les reboucher.

Dans ces conditions, vu l'hétérogéneité des sols, lesrésultats obtenus ne seront pas forcé~ent significatifs.

C'est une méthode longuo et fastidieuse, surtout en pério­de de sécheresse pendant laquelle le sol se durcit et devienttrès difficile à prélever.

Il faut un jour an utilisant deux llianoeuvres pour effec­tuer les six séries de prélèv8~ents en saison sèche.

C'est pourquoi nous fondons dès à présent beaucoup d'es­poir dans l'utilisation de l'hUillidi~ètre à neutrons qui nouspermettra des wesures ponctuelles plus fréquentes, mais aussiplus nombreuses et plus étondues dans l'espace.