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Ogliastru, guide de village

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Ce guide a pour but d’inviter le lecteur à parcourir le territoire de la commune pour y découvrir les trésors cachés de son histoire et de son environnement.

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Préambule Ce petit guide n’a d’autre ambition que d’inviter le lecteur à parcourir le territoire de la commune pour y découvrir les petits trésors cachés de son histoire et de son environnement.

Sur la carte, figure l’indication des emplacements suggérés pour découvrir un élément du patrimoine naturel ou culturel du village, qui se trouve par ailleurs décrit dans l’une des pages de ce livre. Chacun des éléments dispose d’un numéro qui se retrouve sur la carte, dans les pages du livre, et sur le site même.

La réalisation de ce petit guide s’insère dans une série d’actions conduites par le Cap Corse dans le cadre du projet de coopération transfrontalière « L’AL-TRA ISOLA – Itinéraires de l’identité ». Initié dans le cadre du Programme INTERREG IIIA France-Italie « Îles / Isole » pour la période 2000-2006. Ce projet de coopération rassemble trois autres partenaires insulaires de part et d’autre de la frontière maritime entre la France et l’Italie autour de la communauté du Cap Corse, chef de file, : l’archipel toscan, avec les îles d’Elbe et de Capraia, en Toscane, le territoire du Coros-Figulinas en Sardaigne, et la communauté de communes de la Costa Verde, en Corse. Ces quatre partenaires ont décidé de poursuivre leur coopé-ration, et de l’élargir à deux autres territoires, ceux de la communauté de communes du Prunelli, en Corse, et de la communauté de montagne Ingauna, en Ligurie.

Les partenaires ont défini une méthode de travail en commun, adopté une charte, la « Charte de l’Altra Isola », et mis en œuvre une première série de réalisations concrètes permettant aux habitants et aux visiteurs de mieux connaître et apprécier l’identité de leurs territoires. Dans le Cap Corse, la première action structurante de l’ALTRA ISOLA a consisté à mettre en place 18 promenades à caractère familial autour des villages, signalées, balisées, et décrites dans un guide, « Le Cap Corse inconnu » ( Dubost M., 2008) largement diffusé et également accessible sur internet (www.altraisola.eu ou www.destination-cap-corse.com).

La commune d’Ogliastru a réalisé en plus, ce petit guide de village, qui pourrait être le premier d’une série s’étendant à l’ensemble des communes du Cap Corse. Toujours à portée de main, dans votre sac ou votre poche, il sera votre compagnon de flânerie dans les rues du village, de balade dans le maquis, au bord de la mer et en montagne.

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Sommaire1. La commune d’Ogliastru 22. La marine d’Albu 63. La chapelle Saint-Roch 104. La tour d’Albu 125. Tamaris et gattiliers 146. L’église San Michele 187. Le maquis 228. La chapelle San Dumenicu 249. Le chêne-liège 2610. Le moulin 2811. L’aulne et la rivière 3212. Les fontaines 3613. L’Annunziata 3814. L'olivier 4215. Le pont génois 4416. Le village de Cucolu 46

Bibliographie 48 Mes notes 49 Quiz 50 Informations pratiques 51

Conception et réalisation : Icalpe

Centre international pour l'environnement alpin, 20250 [email protected]

Textes : Christelle Frau (CF), Michel Dubost (MD),

Jordane Gavinet (JG) Graphisme :

Marie-Claude GeronimiCrédits photo :

Michel Dubost, Matthias GunschRemerciements : Yvonne Ugolini, Jean-Toussaint

Morganti

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La commune d’Ogliastru1. La commune d’Ogliastru est divisée en deux parties distinctes, la marine d’Albu en bord de mer et le village dans la montagne. Ogliastru compte aujourd’hui une centaine d'habitants, vivant d’une économie essentiel-lement basée sur le tourisme et les services. Autrefois, les Cap Corsins étaient de grands navigateurs au long cours et des pêcheurs, l’accès à la mer était l’une des conditions de leur sur-vie. C’est pourquoi, les villages du Cap, sauf Olcani qui partageait la marine avec le village d’Ogliastru, possédaient et possèdent encore aujourd’hui des marines. Elles servaient de port, d’entrepôt pour le stockage des marchandises dans les « magazini ». Aujourd’hui, la marine d’Albu est devenue un lieu de villégiature avec hôtels et restaurants les pieds dans l’eau, et vue sur la mer. Le premier regard que l’on pose sur la commune est toujours et immanquablement attiré par la majesté de la tour d’Albu située à la marine. Cette tour ronde de défense a été construite par les habitants après la des-truction, par les pirates barbaresques, de l’ancien village d’Ogliastru, « Cu-colu Suttanu et Supranu », dont on peut encore voir aujourd’hui les ruines. Il est possible de se rendre au village abandonné depuis le village d’Ogliastru Supranu par un charmant chemin balisé qui passe sur un pont génois en pierre, enjambant le ruisseau a santa cuchjara (Cetru sur la carte). Les trésors ne manquent pas à Ogliastru, deux magnifiques chapel-les situées en contrebas du village accueillent les visiteurs, San Michele et San Dumenicu. La première, même si elle est actuellement en ruine, garde toute sa splendeur d’autrefois, la couleur de ses pierres et le site en lui-même, lui confèrent une atmosphère mystique. Le coucher de soleil y est grandiose. San Dumenicu, quant à elle, est remarquable par la beauté de son tympan sculpté dans la pierre, chef d’œuvre archaïsant du XVe siècle. Maisonnettes colorées, chaleur et convivialité des façades, douceur des courbes de l’église de l’Annunziata, le village d’Ogliastru se présente aux visiteurs, telle la palette d’un artiste, au milieu d’un écrin de verdure, entre maquis, forêts de chênes liège et oliviers centenaires, véritable enchantement pour la vue et l’odorat. L’olivier est ici un arbre emblématique, il est présent de toute part, sous sa forme sauvage l’oléastre, et sa forme cultivée, l’olivier. L’étymologie du nom du village, Ogliastru, témoigne de cette omniprésence

depuis des siècles, il vient du latin « Oleaster » qui signifie «olivier sauvage». Le moulin d’Ogliastru rend compte de la vitalité agricole de la commune autrefois. Les habitants venaient y moudre des olives récoltées au village, des grains et des châtaignes. Abandonné depuis les années 1950, il a récemment fait l’objet d'une restauration. Il est aujourd’hui en état de fonctionnement et accessible au public pour des visites.

La commune et ses habitants souhaitent relancer la production oléi-cole, mettre en valeur le territoire et le patrimoine communal (Dubost M., 2005, op. cité). Ce guide de village en est l’illustration. Il est une introduc-tion à la découverte de la commune et de son patrimoine que les habitants se feront un plaisir de compléter de vive voix ! [CF]

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Albu possède également une magnifique tour de guet ronde dite Torre del Greco ou tour d’Albu datant du XVIe siècle et une jolie petite chapelle dédiée à Saint Roch.

La marine d’Albu est le départ de promenades de découverte parmi lesquelles « le chemin des barbaresques », l'une des 18 promenades du Cap Corse, qui donne à voir quelques bijoux du patrimoine bâti local superbe-ment restauré par la commune, et aussi le sentier du littoral. Il relie en lon-geant le bord de mer, la marine d’Albu au village de Nonza, créant ainsi un trait d’union avec « les terrasses de la marine », autre promenade emportant avec elle le visiteur au cœur de l’histoire de Nonza. [CF]

2. La marine d’Albu Comme tout village du Cap Corse, Ogliastru possède sa marine, qui contrairement à aujourd’hui n’était autrefois pas habitée en permanence, à cause essentiellement des problèmes liés à la malaria. Elle abritait seulement quelques bâtiments servant d’entrepôt pour les pêcheurs et le petit commerce local. La marine d’Albu se trouve en contrebas du village d’Ogliastru et de la route départementale 80. Cette ancienne marine a totalement été ruinée en 1588 par les barbaresques qui y mouillaient quatre vingt douze galiotes. Ce terme désigne des navires à deux mats avec voile latine et seize rangs de rames, utilisées en méditerranée entre le XVIe et le XVIIe siècle, notam-ment par les barbaresques.

A la fin du XVIIIe siècle, Albu possédait trois petits bateaux qui servaient aux hommes pour la pêche et le transport de marchandises (vin, céréales, figues, cédrats à partir de 1840, sel, chaux, ustensiles, vête-ments). Nul ne sait vraiment à quand remonte la tradition maritime dans le Cap Corse mais la mer a toujours joué un rôle primordial dans la vie des villages et de ses habitants. Les nécessités du commerce et les contraintes liées au manque de voies de communication ont naturellement contribué à développer l’activité maritime. Plus loin, en bordure de la vasière où des oiseaux migrateurs trouvent refuge, il est encore possible de voir les vestiges d’un ancien entrepôt, «u magazinu», qui permettait de stocker les produits agricoles destinés à l'exportation. En 1939, Albu avait encore trois bateaux de pêche.

De nos jours, la pêche n’est plus l’activité économique majeure du hameau, il est d’ailleurs impos-sible d’accoster sauf par mer calme. Les efforts se sont principalement tournés vers le développement du tourisme et l’accueil des visiteurs. Déjà vers 1914, la marine d’Albu était très prisée pour la villégiature, deux hôtels avaient d’ailleurs ouvert leurs portes à cette époque.

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3. La chapelle Saint-Roch Saint Roch est très vénéré en Cor-se, la chapelle qui lui est dédiée se situe au cœur de la charmante marine d’Oglias-tru : Albu. Sa construction date d’environ 1854, elle est une des dernières chapelles encore libre d’accès permanent dans le Cap Corse. Selon la tradition catholique, Saint Roch serait né à Montpellier, en France, vers 1340 et mort à Voghera, en Italie, vers 1376 / 1379. Il aurait probablement étudié la médecine durant toute son adolescence et à sa majorité aurait tout quitté et distribué tout ses biens aux pauvres afin de partir en pèlerinage pour Rome. Sur son chemin, il s’arrêta dans plusieurs villes atteintes par la peste (peste noire ou bubonique), dont Rome, où il resta trois années de suite pour s’y occuper de malades dans les hôpitaux.

Malheureusement, Roch finit lui aussi par attraper la maladie. Afin de ne pas infecter les autres, il se retira seul dans la forêt, où un chien venait le nourrir en lui

apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, intrigué par le manège de l'animal, le suivit en forêt et découvrit le saint blessé, qu'il put ainsi secourir. C’est pourquoi, en Corse Saint Roch est généralement représenté avec son chien, dont il est inséparable. L’expression, « c'est saint Roch et son chien », pour parler de deux personnes inséparables, est devenue célèbre !

Quand il revint dans sa patrie, vers l'âge de trente ans, Roch était défiguré par les mortifications qu'il avait subies. À Milan, déchiré par une guerre civile, il fut pris pour un espion et jeté au cachot. Par humilité, il y demeura incognito et périt de misère, ses concitoyens ne s'étant rendu compte

que trop tard de leur méprise. A Ogliastru, Saint Roch est le Saint patron des pêcheurs, même si généra-lement il est plutôt reconnu comme le Saint patron des chirurgiens, des boulangers, des gens de la terre, des tanneurs de peaux, ou des vignerons… Sa fête est célébrée à la marine d’Albu le 16 août, une procession est organisée à cette occasion. Au cours de celle-ci, les villageois transportent la statue de Saint Roch qui est habituellement repré-senté avec un bâton (le bourdon) à la main, un chapeau, une cape de pèlerin et parfois une besace. Un chien se tient à ses côtés ainsi qu’un ange. Il relève un pan de sa cape montrant la plaie qu'il a à la jambe. La tradi-tion veut qu’à la suite de la proces-sion, le curé bénisse des petits pains, ap-pelés « Panucci »,

en référence à la vie du saint. Ces pains sont ensuite distribués aux fidè-les qui les conservent durant toute une année chez eux.

Les « Panucci » bénis sont censés protéger du malheur la

maison et ses occupants. [CF]

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4. La tour d’Albu La Torre del Greco appelée plus communément tour d’Albu est située à l’entrée de l’anse d’Albu, à la pointe ouest de la charmante marine du même nom. Elle a joué un rôle important dans la surveillance des en-trepôts et des barques servant au cabotage et à l’exploitation des terres des Agriates, situées sur l’autre rive du golfe de Saint Florent. Cette tour a été construite par les villageois eux-mêmes à la suite d’évènements douloureux essuyés par la communauté. En effet, en 1559, 1563, 1588, et 1624 elle a connu plusieurs assauts d’envahisseurs barbaresques. Le débarquement en 1588 de pirates faisant partie de la flotte commandée par le Bey d'Alger, Hassan Pacha, a détruit cette année là, le hameau de Cucolu et une partie de la population fut réduite en esclavage.

La date de construction de la tour est difficile à cerner car il existe peu de documents la mentionnant, les documents les plus anciens dont disposent archéologues et historiens sont datés de 1588 et 1597, mais il est quasiment sûr que la tour aurait été construite avant cela, vers 1560-1562. La tour d'Albu, comme ses tours voisines, a joué un rôle important, non seulement dans la protection de la marine, mais aussi dans la conquête et l'exploitation des Agriates, au XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

D’un point de vue architectural, la tour domine d'une dizaine de mètres la marine. Elle est entièrement construite en schiste et composée de deux niveaux; le premier étage est accessible par un escalier extérieur et la terrasse par un escalier taillé dans l’épaisseur du mur. La circonférence extérieure de la base est de 9 m et de 7,60 m au niveau du cordon. La terrasse est entourée d’une couronne comptant 24 mâchicoulis.

En 1982, la tour a fait l’objet d’une consolidation grâce à la Socié-té Archéologique de Haute-Corse, avec l’appui de la commune d’Ogliastru et du Conseil Général de Haute-Corse. [CF]

Source: G. Meria, 2004, op. cité

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5. Tamaris et gattiliers L’embouchure du Guadu Grande est aujourd’hui obstruée en temps normal par la dune artificielle issue de l’accumulation de déchets de l’an-cienne usine d’amiante de Canari, qui a complètement modifié le rivage de la marine, et fait disparaître l’ancienne plage d’Albu. Comme le montrent les vieilles cartes postales, la plage formait en effet autrefois une belle anse, bien protégée, et les terres cultivées en arrière plan sur les terrasses alluviales de la rivière étaient principalement destinées à la vigne. Le Guadu Grande réussit à se frayer son chemin jusqu’à la mer seulement à l’occasion des épi-sodes de tempête ou de crues, à l’automne et au printemps, surtout. Le reste de l’année la rivière se perd dans les galets de l’arrière plage sans atteindre la mer, tandis qu’un étang permanent s’est formé quelques dizaines de mètres plus haut.

Seulement, quarante années après la fermeture de la mine, le pay-sage du littoral et de l’arrière plage d’Albu a été complètement transformé. Une belle forêt de tamaris (Tamarix africana) s’y est implantée, alors qu’elle n’existait absolument pas autrefois vous diront les habitants. Son extension, remarquable en si peu d’années, a été telle qu’elle constitue désormais la plus grande forêt de Tamarix africana aujourd’hui recensée pour la France.

Le tamarix fait partie du paysage classique des végétations des bords de ruisseau à basse altitude en Méditerranée occidentale. Il devient prépondérant dans la strate arbustive dès lors que des eaux légèrement salées d’origine maritime pénètrent dans le cours inférieur des rivières (Gamisans

J., 1991, op. cité). L’histoire particulière de l’embou-chure du Guadu Grande, avec ses entrées épisodiques d’eau de mer suivies de longues périodes de fermeture du débouché naturel de la rivière, a créé un milieu aquatique particulier. La présence d’eaux saumâtres y a permis le développement exceptionnel de cette forêt de tamaris. Elle domine le paysage végétal de l’arrière plage et de la marine d’Albu, pour le plus grand plaisir de nos yeux au printemps quand fleurissent les tamaris et à l’automne quand ils jaunissent.

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Fréquemment associé aux mêmes milieux de bords de rivière à basse altitude, dans des conditions de fraîcheur et d’humidité, le gattilier (Vitex agnus-castus) est abondant en remontant le cours de la rivière. Comme le Tamarix africana, cet arbuste est une espèce protégée au niveau national. Il doit son nom curieux « d’agneau chaste» au fait qu’il est rencontré parfois auprès de monastères, en Méditerranée orientale où il est aussi très présent, en par-ticulier en Crête, et qu’on lui attribue depuis l’antiquité le pouvoir de calmer les ardeurs sexuelles. Il s’agit en effet d’une plante aromatique et médicinale du plus grand inté-rêt, utilisée pour traiter des dérèglements hormonaux, mais aussi pour sa valeur ornementale et tinctoriale (teinture jaune). On extrait de son fruit une épice appelée « poivre des moines », et surtout une substance utilisée en médecine, notamment en gynécologie pour traiter les troubles du cycle menstruel (règles douloureuses, endométriose, ménopause) chez les femmes. Il entre aujourd’hui dans la composition de plusieurs médicaments. Mais il faut rappeler que l’espèce est protégée, et signaler en outre que l’auto-traitement est vivement déconseillé (surtout en cas de grossesse, allaite-ment ou cancer du sein). [MD]

Inflorescence de gattilier

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6. L’église San Michele

le maquis. La chapelle est aujourd’hui en ruine mais elle présente un intérêt architectural et historique certain. L’atmosphère de beauté, de sérénité et de grandeur qui se dégage au soleil couchant du promontoire dominant la mer, où elle est implantée, confère à ce lieu une spiritualité naturelle. Cela permet de penser qu’il s’agit vraisemblablement d’un site paléo-chrétien, et probablement d’un site sacré encore plus ancien, païen.

Le style de San Michele s’apparente à celui du premier art roman et permet de dater sa construction entre le Xe siècle et le début du XIe siè-cle (d'après G. Moracchini-Mazel, note manuscrite à la commune d'Oglias-tru) . À cette époque, la Corse sort très affaiblie d’une longue période de plusieurs siècles au cours desquels les sarrazins disputent à la papauté la méditerranée occidentale. À partir de la fin du IXe siècle, ils en contrôlent une grande partie, s’installent sur les côtes corses et empêchent toute rela-tion avec Rome. « Il faut attendre le tout début du XIe siècle pour que les armées pisanes et génoises écrasent la flotte musulmane au large de la Sardaigne. La restructuration de l'espace insulaire peut alors commencer. » (Warolin N., 2002).

En 1077, la république de Pise obtient du pape l'administration de la Corse, et réaménage l’île en régions administratives et religieuses, à partir vraisemblablement d’anciennes « Pieve » (de « plebs », le peuple, la tribu) établies depuis les débuts de la chrétienté, à partir du IVe siècle (d'après G. Moracchini-Mazel, 2004 op. cité). Les pièves étaient elles-mêmes dépendan-tes de diocèses. Au cœur de la piève et de ses voies de communication se trouve l’église piévane – ou piévanie / plebania - qui est à la fois le centre de la vie religieuse et celui de la vie administrative : car l’Eglise c’est alors l’Etat. La pieve était dirigée par un abbé piévan – u pievanu – qui représen-tait le diocèse, et célébrait les baptêmes dans l’église piévane, la Pieve (aussi avec un P majuscule) auprès de laquelle il enterrait les morts.

La charmante église San Michele d’Ogliastru est située à proximité d’Albu, au sud. Le site est très facile-ment accessible depuis la marine, par un agréable sentier bien balisé qui part de la tour d’Albu et court à travers

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L’actuel territoire d’Ogliastru aurait été une piève distincte depuis l’époque paléo-chrétienne jusqu’au XIIIe, puis ensuite rattachée à la piève de Nonza qui regroupait alors le territoire des communes d’Olmeta du Cap Corse, de Nonza, d’Olcani et d’Ogliastru (d'après A. Tardy, 1994, op. cité). À partir du XIIIe siècle, San Michele ne fut plus qu’une paroisse, remplacée ensuite dans ce rôle par San Dumenicu à partir du XVe siècle car probablement plus proche des lieux d’habitation, à l’intérieur des terres (voir San Dumenicu et Cucolu). Comme il advient généralement pour les anciennes églises piévanes, San Michele reste cependant un lieu de sépulture, au moins jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle se note un net ralentissement des enterrements qu’on y réalise. Et, comme souvent, des fa-milles ont continué d’utiliser leurs tombeaux à proximité jusqu’à nos jours.

Par la simplicité de son architecture et de son décor, l’église San Michele est tout à fait représentative de la première période de l’art roman pisan. Jusqu'au début du XIIe siècle, en effet, les édifices sont fabriqués de simples moellons, en pierre locale, ici constituée de schistes. La rectitude des angles des murs, l’intégration des lignes de fuite dans le décor des mon-tagnes en arrière plan et la beauté de la mosaïque naturelle de verts, d’ocres, de jaunes et de blancs qui se dégage de ces pierres adroitement taillées et assemblées, sculptées par l’érosion, dégagent une impression de perfection, d’harmonie qui contraste avec l’état de délabrement de l’édifice. Son abside en hémicycle voûté en cul de four et les inscriptions non déchiffrées à ce jour gravées sur le mur de sa face nord font partie des éléments remarqua-bles de ce patrimoine. On notera à proximité les beaux pagliaghji – ou paillers – qui ser-vaient autrefois de lieu de remise du matériel pour les travaux des champs, et temporairement des récol-tes, à proximité desquels se trouvaient des aires à blés, malheureusement dis-parues ou très mal conser-vées, et donc peu visibles.

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7. Le maquis Le maquis est intimement lié à la Corse : ses odeurs, ses couleurs, ses végétaux aux propriétés médicinales et aromatiques très prononcées, sont au cœur des paysages et du mode de vie insulaire. Il est le siège d’une riches-se floristique exceptionnelle. Les apiculteurs l’ont bien compris, ils réalisent un excellent miel de maquis inscrit à l’AOC miel de Corse. Il renferme de nombreuses plantes à parfums, aromatiques et médicinales, parmi elles le myrte, le romarin, et l’arbousier, très présentes et superbement développées à cet endroit.

Le Myrte (Myrtus communis) est un arbrisseau dont les jolies fleurs blanches sont visibles en mai-juin. Symbole de Venus, il représente la beauté, l’amour, la pureté ou encore la gloire. La célébrité du Myrte vient aussi de ses petites baies d’un noir bleuté, matures à partir de septembre, utilisées pour parfumer les viandes et pour confectionner la fameuse liqueur de myrte. Cette liqueur est une fabrication traditionnelle de Corse et de Sardaigne, mais si vous avez fréquenté les cafés, restaurant ou magasins de l’île, vous l’aurez certainement compris : cette tradition est plus que vivace! Dans l’Antiquité, les vertus médicinales du Myrte étaient très réputées, toutes les parties de la plante étaient utilisées pour soigner des maladies aussi diverses que la grippe, la diarrhée, les insomnies ou les fractures… Les rameaux de Myrte sont utilisés pour leur aspect décoratif ou pour fabriquer des paniers.

Le Romarin (Rosmarinus oficinalis), bien connu des cuisiniers mé-diterranéens, est utilisé pour assaisonner les plats salés, les grillades, tout comme les desserts. On utilise de préférence les parties hautes de ses bran-ches, portant les fleurs mauves. En infusion, c’est un stimulant général qui aide à combattre la fatigue, les maladies du foie et favorise la digestion. En compresse, il soulage les entorses et les rhumatismes. Par distillation, on obtient de l’huile essentielle qui peut être utilisée comme remède ou pour des massages. L’essence de romarin est aussi largement utilisée dans la parfume-rie. Tout comme le Myrte, son bois dégage une odeur d’encens.

L’Arbousier (Arbutus unedo) produit des fruits ronds comestibles,

dont les couleurs s’harmo-nisent parfaitement avec le vert profond et luisant des feuilles : jaunes, oran-ges, puis rouges lorsqu’ils arrivent à maturité. Ce sont les arbouses, dont la confiture est très ap-préciée. Les arbouses pré-sentent la particularité de mettre une année entière pour mûrir et d’arriver à maturité tardivement, au début de l’hiver. A cette période, on peut ainsi voir se côtoyer sur une même branche des fleurs de l’année et des fruits mûrs nés des fleurs de l’année précédente. L’écorce, les racines ou les feuilles sont parfois utilisées pour la circulation sanguine et les maladies urinaires. L’arbousier présente en effet des propriétés antiseptiques urinaires et anti-diarrhéiques très appréciées dans les médecines traditionnel-les méditerranéennes.

Malgré sa richesse, le maquis peut représenter un dan-ger : à cause de la forte concen-tration en essences de ses végé-taux, il est en effet facilement inflammable. Après incendie, le maquis est la première végétation à repousser. Si les sols sont pro-fonds, la forêt reprendra ensuite le dessus. Sur les sols les plus rocheux, les plus pauvres, le ma-quis restera bas, et constituera le milieu privilégié des plantes aro-matiques et médicinales qui font le bonheur des abeilles, de nos papilles et des amateurs d’huiles essentielles. [JG]

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8. La chapelle San Dumenicu La chapelle Saint Dominique, appelée San Dumenicu en corse, est située entre la marine d’Albu et le village d’Ogliastru. Elle daterait du XVe siècle, en atteste le relief du tympan de la porte d’entrée qui porte l’inscription 1498. Cette chapelle est facilement accessible par un agréable et bien aménagé escalier champêtre.

L’édifice possède une orientation classique, la nef se trouve à l’ouest et le chœur est à l’est. Elle est de plan simple et l’appareillage de ses murs est composé de pierres de schiste enduites. La façade ouest se compose d’une porte rectangulaire surmontée d’un tympan en demi-cercle, sculpté dans une pierre verte, reposant sur deux motifs en console également sculptés. Sur le mur sud, côté ouest, il est possible d’apercevoir un petit modillon, élément sculpté servant à soutenir la corniche du toit, qui repré-sente, et ce n’est qu’une interprétation parmi d’autres possibles, une tête de mouton. Sur le mur nord, un autre motif est gravé, côté est, il pourrait représenter deux poules en train de s’affronter. Là encore, la perception du relief n’est pas nette, il ne s’agit donc que d’une supposition.

L’intérêt majeur de cette chapelle réside dans la beauté de ses dé-cors sculptés et gravés, pour le moins originaux et inattendus. Le tympan qui se trouve au-dessus de la porte est sans doute la pièce la plus remar-quable de l’édifice.

Le tympan sculpté Il est daté en chiffres arabes, 1498. Il porte également une inscription en minuscules gothiques sur le pourtour extérieur qui indique soit le nom du

sculpteur, soit celui du commanditaire : « Michele di N. hoc opus fecit ». Qui signifie : « Michel de N. (peut-être Michel de Nonza) a fait cette œuvre». La pierre utilisée pour la conception de ce bas-relief est sans doute de la serpentinite, omniprésente dans cette partie du Cap Corse. Roche ver-

dâtre souvent vert sombre, la serpentinite est constituée en grande partie d’un minéral, la serpentine, qui se présente sous plusieurs formes, dont la fameuse chrysotile, ou amiante blanc, qui fit l’objet de l’exploitation de la mine de Canari (l’amiante étant un terme utilisé dans l’indus-

trie pour désigner des minéraux à texture fibreuse). La partie semi-circulaire du tympan est divisée en trois niches ; celle du centre est occupée par une Vierge à l’Enfant assise de face et cou-ronnée ; celle de gauche par un ange agenouillé, de profil, les mains jointes en position de prière ; celle de droite, par un personnage debout, de profil, tenant un objet peu identifiable, sans doute une fleur, un branchage, ou une épée… La partie inférieure du bloc est un bandeau, divisé en neuf carrés de taille plus ou moins égale. Les deux carrés des extrémités extérieures sont ornés symétriquement d’une étoile à six branches contenue dans un cercle, et d’un serpent lové ; les trois carrés du centre contiennent de gauche à droite : un orant, personnage souvent représenté dans l’art religieux agenouillé, dans une attitude de prière ; un buste d’homme nu de face, les mains jointes ; et une femme agenouillée, de profil, les mains jointes. L’ensemble de la compo-sition est souligné par des motifs en cordelette. Au sommet du tympan est représentée une couronne, frappée d’une croix s’inscrivant dans un cercle (nimbe crucifère) réservé dans l’art religieux à la représentation de Jésus Christ. Ce tympan est bien contemporain de la date qu’il porte même si le style archaïsant de la composition et le choix des sujets figurés pourrait laisser penser qu’il est antérieur. La chapelle San Dumenicu était autrefois le lieu d’un pèlerinage annuel, le 4 août, au cours duquel la statue de Saint Dominique était ame-née en procession depuis l’église paroissiale d’Ogliastru. [CF]

Source : E. Cornetto, compte rendu de visite, 1996, op.cité pour la description du tympan.

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9. Le chêne-liège Le chêne liège est un arbre typiquement méditerranéen. Présent à faible altitude en Corse il y forme souvent, comme ici à Ogliastru des bois mélangés avec le chêne vert. Sa particularité vient de sa « double écorce » : le liège. Une écorce fine, vivante, produit du liège tout au long de la vie de l’arbre. Ainsi, le liège peut être récolté par l’homme sans endommager l’arbre. De la même manière que le bois, le liège est produit de manière cyclique. Chaque année, en hiver, l’arbre « hiberne » pour éviter tout risque de gelée. La sève cesse de circuler et l’arbre stoppe toute activité. Ce n’est qu’au printemps, avec le retour de la chaleur et la fin des risques de gelées, que l’arbre se réveille. Cette hibernation laisse une marque entre deux saisons de production de liège : ainsi, on peut compter les « cernes » de liège et savoir depuis combien d’années il n’a pas été récolté. Excellent isolant thermique et sonore, imperméable à l’eau et aux gaz, protecteur contre le feu, les propriétés du liège en ont fait une matière utilisée depuis l’Antiquité. Aujourd’hui, le liège peut avoir différents usa-ges en fonction de sa qualité. Le premier liège récolté est dur et crevassé. Il peut être utilisé pour la fabrication de semelles de chaussures, de flotteurs, mais aussi de panneaux d’isolation naturelle pour l’éco-construction, de plus en plus demandés. Une dizaine d’années plus tard peut avoir lieu une deuxième récolte. Le liège est plus régulier, homogène et élastique. C’est la matière idéale pour conserver durant de longues années les propriétés gustatives des vins et champagnes… La première utilisation du liège comme bouchon se perd dans l’His-toire, mais c’est aujourd’hui encore son usage le plus noble et le plus prisé. La fabrication est de nos jours de plus en plus élaborée : toutes sortes de tests sont effectués en laboratoire afin de garantir la meilleure qualité de bouchon. À la différence de la Sardaigne, qui a remarquablement su déve-lopper une filière de qualité dans ce domaine, le liège est peu exploité en Corse. La dernière entreprise le travaillant a fermé dans les années 80 : il est aujourd’hui totalement exporté en Sardaigne pour y être transformé.

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10. Le moulin Construit vraisemblablement au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, le moulin d’Ogliastru présente la particularité de rassembler en un même lieu trois pressoirs, actionnés par une même roue de départ. Il en résulte des dimensions importantes aussi bien de l’ensemble que des divers ouvrages le constituant, lui confèrant un aspect remarquable et imposant. Ce moulin témoigne de la vitalité passée de la communauté locale, qui venait y moudre non seulement ses olives récoltées à proximité du village, ses grains (maïs et blé) provenant des terrasses cultivées localement et dans les Agriates (blé), mais aussi des châtaignes. Les châtaignes provenaient essentiellement des châtaigneraies du village voisin, Olcani.

Ce que l’on appelle aujourd’hui le désert des Agriates était autre-fois, dit-on, le grenier à blé de la Corse. Et les habitants de la côte occi-dentale du Cap Corse, en particulier, cultivaient dans les Agriates, qu’ils rejoignaient par la terre ou par la mer.

Le moulin d’Ogliastru se situe dans un cadre de verdure, en contrebas du village, en bordure du Guadu Grande. Après avoir été captée dans la rivière, l’eau est amenée par un canal en pierres, pour jaillir sur une grande roue horizontale située en sous-sol et dont les extrémités des bras ont été taillées en forme de cuillers. Par son axe vertical, cette roue entraîne alors trois machines à presser au rez-de-chaussée : d’abord une meule à grains horizontale, sur son axe ; ensuite, par un premier système d’engrenage sur le haut de l’axe, une meule à olive verticale ; enfin, une deuxième meule à olive verticale, sur un autre axe, entraînée par un second système d’engre-nage au sommet d’un axe vertical intermédiaire entre ceux des deux pressoirs à olives. Au total la projection de l’eau sur les deux roues horizontales à cuillers (sous-sol en voûtes face à la rivière) fait tourner cinq axes verticaux et fonctionner quatre pressoirs.

Ce moulin a été entièrement restauré sur le modèle de l’époque. Les dalles en pierre de la salle principale ont été déposées et numérotées une à une, afin de vérifier l’état du plancher au-dessous. Elles ont ensuite été reposées à leur emplacement initial. Les outils d’époque, en exposition à Le moulin à farines (dessin CAUE2B)

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l’intérieur du moulin, étaient à cette même place lors de la réouverture de celui-ci. La reconstruction et la reconstitution est fidèle à la vie passée et à l’histoire de l’édifice.

La commune d’Ogliastru fait revivre son moulin en proposant des visites pour les habitants et les visiteurs de passage dans l’île; et envisage des visites pédagogiques pour les scolaires. Le moulin a aussi vocation à redynamiser la culture de l’olive à Ogliastru et celle de la châtaigne à Olcani. En effet, après avoir restauré l’édifice, la commune s’attache désor-mais à créer les conditions du renouveau de l’oléiculture et de l’agriculture, en complément des efforts entrepris dans le même sens sur la commune voi-sine d’Olcani. [CF]

Le moulin à huiles (dessin CAUE2B)

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11. L’aulne et la rivière La rivière du Guadu Grande est la fierté d’Ogliastru. Elle accom-pagne ses habitants depuis leur enfance de souvenirs heureux passés en été au bord de l’eau, à se baigner dans ses eaux fraîches et limpides au milieu de grandes vasques ombragées. L’aulne glutineux, arbre majestueux, domine ses rives et lui confère fraîcheur, ombrage et paysage luxuriant de verdure jusqu'au plein cœur de l’été. L’aulne est un grand amoureux de l’eau et des rivières. Il y plonge ses racines, là où d’autres arbres auraient peur de l’asphyxie ou de la pourri-ture. Profondément ancrées dans les berges, ses racines limitent l’érosion des cours d’eau et offrent le gîte aux poissons des rivières. L’aulne a su se faire des amis utiles : il s’associe avec un organisme, mi-bactérie mi-champignon, qu’il abrite dans ses racines et qui lui permet de fixer l’azote de l’air pour pouvoir se nourrir jusque dans les endroits les plus pauvres. L’aulne porte à la fois des fleurs mâles et femelles, qui deviendront une fois fécondées des fruits semblables à des petites pommes de pin rondes : les strobiles, qui lui donnent un curieux air de sapin de Noël avant l’heure. Un oiseau porte son nom : le tarin des aulnes (Carduelis spinus, passériforme), aux ailes barrées de jaune vif, dont la forme du bec lui permet d’aller chercher les graines dans les strobiles pour s’en nourrir. L’écorce de l’aulne a des propriétés de purification du sang : la médecine populaire l'utilisait en tisane contre les infections, les fièvres et les refroidissements. Il était également réputé pour chasser les puces : on répandait des jeunes feuilles sur le sol, dans lesquelles venaient s’engluer les puces. Une fois coupé et au contact de l’air le bois de l’aulne se colore de rouge. Du fait de la couleur inhabituelle de son bois fendu et de sa présence dans les marais, l'aulne était associé aux démons et aux sorcières. Dans la mythologie, il est souvent associé à la mort. Mais si le bois de l’aulne devient rouge et fragile au contact de l’air, il est plus à son aise dans l’eau où il

noircit et devient presque indestructible : les pilotis de Venise ont été pour beaucoup fabriqués en bois d’aulne. Et c’est également pour cette vertu de longue conservation au contact de l’eau et de facilité à le travailler que son bois est utilisé pour confectionner les fameuses cuillers des roues horizontales qui font tourner les moulins le long des rivières en Corse, comme cela a été le cas lors de la réhabilitation du moulin d’Ogliastru ! [JG]

Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé Flora von Deutschland

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12. Les fontaines Les villages du Cap Corse, et celui d’Ogliastru n’échappe pas à la règle: ils se sont implantés là, accrochés aux pentes plus ou moins raides, en fonction de trois critères essentiels : -l’existence d’un point d’eau : indispensable au développement d’un foyer de peuplement, -une orientation pour un ensoleillement maximum : pour les cultures en terrasses, -une altitude moyenne rarement inférieure à 200 m au-dessus du niveau de la mer : pour des raisons de sécurité et en particulier de la menace omni-présente des pirates barbaresques lors des siècles passés (d'après Association Petre Scritte, op.cité). L’eau reste, et a toujours été, l’élément déterminant pour l’implan-tation d’une communauté et sa survie. A Ogliastru, l’eau courante n’est arrivée dans les foyers qu’en 1965. Avant cette révolution domestique, les femmes, qui s’occupaient de la tenue du foyer, allaient chercher l’eau pour la cuisine aux fontaines et elles lavaient le linge à la rivière, puis dans les lavoirs du village. Il existe quatre fontaines sur la commune d’Ogliastru, une à la marine et les trois autres dans le village même. L’eau provenant de sources était captée par les hommes qui construisaient ensuite des goulottes (souvent en pierre) pour la réceptionner. Ces dernières années, la commune d’Oglias-

tru a fait de gros efforts de restauration de son patrimoine et les fontaines ont ainsi retrouvé leur éclat et leur majesté d’antan. Autrefois, les femmes s’y pressaient pour aller chercher l’eau de maison nécessaire à la cuisine. Elles transportaient l’eau sur la tête dans des seilles, e sechje, qui pouvaient contenir jusqu’à dix litres chacune. Elles s’y rendaient généralement au moins deux fois par jour de préférence avant les repas. Il n’était pas rare non plus de croiser des ânes, utilisés pour transporter de grande quantité d’eau dans des fûts spéciaux en bois de cinq à six décalitres, i fiaschi, dis-

posés de chaque côté sur le dos de l’animal et maintenus par une barre en bois transversale. La fontaine était aussi le lieu de rendez-vous des hommes du village. Ils s’asseyaient et discutaient, pendant que les plus jeunes, eux, s’amusaient. [CF]

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13. L’Annunziata L’église de l’Annunziata, délicatement nichée au centre du village d’Ogliastru, daterait d’après un des textes les plus anciens la mentionnant, du XIIIe siècle. Elle aurait pu appartenir comme beaucoup d’autres édifices re-ligieux à cette époque en Corse, à l’abbaye bénédictine de la Gorgone. L’île de la Gorgone est l’île la plus septentrionale de l’Archipel toscan, elle se situe en mer Ligure. D’après certains documents d’époque, il se pourrait que l’église actuelle ait été construite sur les ruines d’une première construction moyenâgeuse (d'après G. Moracchini-Mazel, note manuscrite à la commune d'Ogliastru). L’architecture de l’actuel édifice est simple : il possède une façade de style italien avec un fronton nu, la couleur jaune ocre de son enduit se marie merveilleusement bien avec le reste des couleurs des murs des maisons du village dans les tons roses, oranges, jaunes, beiges, une palette qui donne tout son charme à Ogliastru. Indépendant du reste de l’édifice à côté de l’église, se dresse un clocher abritant la cloche sonnant pour des éléments quotidiens (messes, heures…), et ponctuels (naissances, décès…).

L’intérieur coloré de l’église abrite de véritables trésors :

Les ex-votos

Autrefois, les marins du village apportaient à Saint Erasme (patron des marins) en guise de remerciement d’avoir survécu aux tourmentes de la mer, des ex-votos, sorte d’offrandes, revêtant sou-vent la forme de maquettes de bateaux ou d’autres objets se rapportant à leur dure vie de marins. Au pied de Saint Erasme est notamment en exposition, une magnifique reconstitution du paquebot Djemnah. Com-mencé à construire en 1874 dans le port de Marseille, il est le troisième navire d’une série de cinq identiques. Le Djemnah était un bateau de messagerie maritime affecté à

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la ligne de Chine dés le début de sa carrière en mer. Puis entre 1895 et 1915, il est placé sur la ligne de l’Océan indien. Dés le début de la guerre en 1914, il est alors réquisitionné pour le service postal mais est malheureu-sement torpillé dans le sud de la Crête. Il y eut, lors de ce naufrage 548 morts, dont le commandant Charles Meric et le chef mécanicien François Mailhol.

Sculpture : les lamentations de la Vierge

Dans le bras droit du transept, couloir transversal coupant en angle droit le couloir central, se trouve une magnifique statue polychrome, représentant la Vierge se lamentant sur le corps du Christ. Avec les scènes de la Crucifixion, de la Descente de croix et de la Mise au tombeau, cette scène fait également référence aux thèmes liés à la mort du Christ. Chro-nologiquement la scène des Lamentations se situe entre la Descente de croix et l’Ensevelissement.

Tableau : le chemin de croix

Juste au-dessus de la scène des Lamentations se trouve une grande toile représentant une autre des scènes de la vie du Christ, le Chemin de croix. Dans la confession catholique, le Chemin de croix désigne une cé-rémonie célébrée pour commémorer la Passion du Christ en évoquant 14 moments particuliers de celle-ci, que l’on appelle aussi les quatorze stations. La station représentée sur cette toile, pourrait être la troisième, où Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix, la septième, où Jésus tombe pour la septième fois, ou la neuvième, quand finalement Jésus tombe pour la dernière fois, juste avant d’être dépouillé de ses vête-ments. L’auteur de ce chef-d’œu-vre n’est pas connu. Il présente malgré tout un intérêt artistique majeur. [CF]

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14. L'olivier L’olivier est au cœur du paysage et de l’his-toire d’Ogliastru, dont le nom signifie « Oléastre », l’olivier sauvage (Olea europea var. sylvestris). L'olivier cultivé (Olea europea L.) est habituellement greffé sur des prieds d'oléastre, afin de le rendre plus robuste et résistant aux maladies, favoriser la production de

fruits et sélectionner les meilleures variétés. Selon les conditions climatiques, mais aussi les pratiques de culture et de sélection par greffe, il existe de nombreuses variétés d’olives de forme, taille et goût différent : la variété du Cap Corse est la Capanacce.

Apparu en Asie mineure, l’olivier aurait été introduit en Corse par les grecs au IIe siècle avant JC. Mais ce n’est qu’au XVIIe siècle, sous l’influence des Génois, que la culture de l’olivier se développe : des décrets obligent les propriétaires à planter 4 arbres par an choisis parmi le châtaignier, le mûrier, le figuier et l’olivier et des primes sont accordées pour la culture de l’olivier. Au XIXe siècle, sous l’administration française, une attention est accordée aux modes de culture, à l’entretien des oliveraies et à la fabrication de l’huile et l’oléiculture connaît un véritable développement, devenant le moteur de l’économie de certaines régions. Pourtant, au début du XXe siècle, la conjugaison d’évènements climatiques et d'une concur-

rence accrue provoque le déclin de cette culture. Les pratiques de culture corses diffèrent de celles du continent : les olives sont récoltées une fois arrivées à maturité, jusqu’au mois de mai, alors qu’ailleurs on les récolte au mois de novembre. Cela confère à l’huile d’olive corse un goût particulier. Les oliviers de Corse seraient pour la plupart issus d’oléastres récoltés dans le maquis (d'après Casanova A., 2004, op.cité), ce qui expliquerait le pay-

sage désordonné des oliveraies traditionnelles corses, et sur lesquels la greffe ne fut probablement pas intensément pratiquée, ce qui aurait aboutit à des variétés d’olives petites comme la Capanacce.

L’Olivier est fortement lié à la culture méditerranéenne : chaque civilisation lui a accordé des symboliques fortes. Symbole de paix et d’espé-rance, c’est par un rameau d’olivier porté par une colombe que Dieu annonce à Noé la baisse des eaux. Symbole de la force, c’est en bois d’olivier que sont fabriqués la massue d’Hercule et le pieu avec lequel Ulysse terrassa le cyclope. Symbole d’abondance, il fut le cadeau que Minerve choisi pour Athènes. Symbole de fidélité, c’est en bois d’olivier qu’est confectionné le lit d’Ulysse et Pénélope, qui n’accueillit aucun prétendant durant les longues absences du héros Grec. Son bois, d’aspect veiné et tortueux, est utilisé pour confectionner toutes sortes d’objets artisanaux et de meubles.

Arbre à la longévité exceptionnelle, il peut vivre et produire plu-sieurs siècles durant et porte ainsi la mémoire des hommes qui le cultivent.

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15. Le pont génois Lors de l'occupation de la Corse par Pise et Gênes durant plusieurs siècles, un grand nombre de ponts en pierre ont été construits entre le XIIIe et le XVIIIe siècle. Mais c'est surtout au XVe siècle que l'administration génoise décida de les multiplier afin de relancer l'économie insulaire et de favoriser les échanges entre les communautés isolées.En effet, le relief de l’île ne permettait pas toujours des accès faciles, les génois ont donc eu recours à la construction d’ouvrages. Le nombre de ces ponts témoigne de la réorganisation économique de l'île lors de la domination génoise. Ces ouvrages d'art ont été fondamentaux car ces routes et ces ponts deviennent alors indispensables au transport des principales productions de l'île : blé, vin, huile d'olive et châtaignes, bases de la nourriture et de l'éco-nomie de l'île à l’époque.

D’un point de vue architectural, les ponts génois et pisans sont des édifices de pierres, caractérisés par un dos d'âne, une arche unique et un tablier étroit, partie qui supporte les voies de circulation.

Le petit pont génois d’Ogliastru répond à ce schéma classique de construction. Il est de taille moyenne, car le cours d’eau qu’il enjambe, U Cetru, est étroit. Il a certainement été construit pour permettre les déplace-

ments des habitants du village de Cucolu qui se rendaient essentiel-lement à la marine et à l’église piévane de San Michele. En ef-fet, le village se trou-vait autrefois établi à flanc de montagne, au Nord de la rivière, et non pas à son emplace-ment actuel. Ogliastru n’était à cette époque qu’un simple hameau.

Le pont génois d’Ogliastru a été pendant de longues années le théâ-tre d’une scène se répétant chaque année pour Pâques. Autrefois, toutes les femmes du village venaient à la rivière pour faire « A bucata », ce que l’on appelle aujourd’hui communément le grand nettoyage de printemps. Elles passaient toute la journée sous le pont, à laver linges et draps de maison, qu’elles faisaient ensuite sécher, étendus sur le pont et sur les rochers. Cette journée de lessive était pour elles une véritable fête, car elles pouvaient ainsi se retrouver là, entre femmes, discuter et rire, sans risquer d’être dérangées par les hommes et sans le souci d’accomplir le reste des tâches ménagères quotidiennes, qui pour cette journée spéciale étaient proscrites. La journée était aussi une journée de fête pour les enfants, qui passaient la journée à jouer au bord de l’eau. Le linge était lavé sur une grande pierre à forme aplatie, accessible par un petit chemin remontant la rive gauche en partant du pont (voir photo). Bien qu'abandonnés durant des siècles, les ponts génois font tou-jours preuve d'une étonnante solidité, et se révèlent être des chefs-d'œuvre de technicité et d'élégance à la fois. Malgré son bon état de conservation, le pont d’Ogliastru fera bientôt l’objet d’une consolidation afin de garder en-core longtemps vivace dans les mémoires le témoignage d’un illustre passé.

[CF]

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16. Le village de Cucolu Après avoir franchi le petit pont génois, le chemin balisé mène à travers la montagne d’Ogliastru à Canari. Son parcours offre au visiteur des panoramas étonnants en direction de la côte, du village et du fond de la vallée, qui remonte vers Olcani et les crêtes du Cap Corse.

Ce chemin permet de découvrir une part très importante de l’his-toire d’Ogliastru, malgré le caractère sec et aride qu’offre de loin à la vue ce versant de montagne, en contraste avec la verdoyante vallée du Guadu Grande, aux abords des villages et de la rivière. Et pourtant, ce versant a été jusqu’à la fin du XVIIIe un des hauts lieux de l’histoire du village.

Sur ces pentes étaient en effet établis deux villages, Cucolu Sut-tanu, le village d’en bas, et Cucolu Supranu, le village d’en haut. Autrefois ces deux villages abritaient l’essentiel de la population d’Ogliastru, qui des-cendait à la marine en franchissant la rivière U Cetru à hauteur du petit pont génois, puis se dirigeait vers San Michele, avant de rejoindre Albu.

Une demi-heure environ après avoir quitté Ogliastru, le parcours surplombe sur sa gauche un versant concave dominant la rivière du Guadu Grande et orienté vers Albu, tout entier recouvert d’anciennes terrasses de cultures bordées de murs en pierre sèche. Ce lieu-dit est dénommé Cucolu Suttanu sur le cadastre, et vous apercevrez dans sa partie haute des ruines proches les unes des autres, qui sont probablement les restes du village du même nom, habité jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Entre son emplacement et l’actuel village d’Ogliastru se trouvait l’église San Vito et San Sebastiano qui en fut la paroisse après San Dumenicu, et avant l’Annunziata, entre le XVIe et le XVIIIe siècle (d'après A. Tardy, 1994, op. cité).

En continuant de monter, sur la droite se trouve un bosquet de chênes-lièges, bien visible, qui remonte dans le vallon du ruisseau de l’Olmu.Il est possible de le rejoindre en suivant un petit sentier qui part à faible pente sur la droite à travers le maquis. Au milieu des chênes-lièges gisent les ruines de Cucolu Supranu, dominées par un versant à forte pente à nouveau couvert d’un ensemble impressionnant de terrasses abandonnées. Plusieurs

fois dévasté par les invasions des barbaresques, en 1559, 1563, 1588 et 1624, le village aurait été définitivement vidé de ses habitants après cette dernière razzia (d'après A. Tardy, 1994, op. cité). Les magnifiques paysages de terrasses témoignent par leur ampleur de l’intensité de la vie autrefois sur ce versant de montagne. Elles étaient le grenier à blé de la vallée, le centre de la vie, travaillées, entretenues et cultivées par une armée de bras, dont il faut saluer la mémoire et le courage. Abandonné depuis, ravagé par les feux au cours des dernières décennies, le versant laisse aujourd’hui place à ce paysage rocailleux et sec qui ne nous permet pas d’imaginer l’activité et la vie qui y régnaient autrefois. L’histoire de ces deux villages est à ce point enfouie dans la mémoire locale qu’elle s’est en grande partie perdue, et que l’emplacement même de Cucolu Suttanu reste imprécis, tandis que celui de l’église de San Vito et San Sebastiano a complètement disparu. [MD]

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Mes notes............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Association PETRE SCRITTE. Le tour du Cap Corse en 18 leçons : inventaire sommaire du patrimoine pour la Communauté de communes du Cap Corse, non publié

CASANOVA Antoine, 1998. Arboriculture et société en Méditerranée à la fin du XVIIIe siècle. L’exemple de la Corse, Corte, éditions Le Signet,

CORNETTO Elisabeth, 1996. Compte-rendu de visite à la Chapelle San Dumenicu sur la commune d’Ogliastru, (Responsable du) Musée ethnogra-phique, BASTIA

DUBOST Michel, 2005. Projet de village d’Ogliastru, Icalpe, Rapport final à la commune d’Ogliastru

DUBOST Michel, FRAU Christelle, 2008. Le Cap Corse inconnu, 18 promenades autour du Cap Corse, publication dans le cadre du Projet INTERREG IIIA « L’Altra Isola – Itinéraires de l’identité », Commu-nauté de communes du Cap Corse, 112 p.

GAMISANS Jacques, 1991. La végétation de la Corse. Compléments au prodrome de la flore corse, Annexe 2, Editions des Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève, 301 p.

MERIA Guy, 2004. Découverte des tours littorales du Cap Corse, Éditions Sammarcelli, Biguglia

MORACCHINI-MAZEL Géneviève, 2004. Corsica Sacra, Volume I, IVème – Xème siècles, Éditions A Stamperia, Porti-Vecchju

TARDY Alerius, 1994. Fascinant Cap Corse, Bastia-Toga, 65 pages

WAROLIN Nils, 2002. Corsica, la très chrétienne ; Expositions, in His-toria 663

Bibliographie

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Informations pratiquesMairie - Marina d'Albu 20217 Ogliastru Tél. : 04.95.37.81.85Email : [email protected] - www.mairie-ogliastru.com.

Visites du moulin : organisées en saison tous les mercredis de 9h à 13h (renseignements complémentaires sur place). Possibilités de visites de groupes, scolaires, associatifs, professionnels et autres : contacter la mairie.

Services sur place (se renseigner sur les périodes d’ouverture):

Domaine de Stazzona, villas à louerTél: 06.87.69.93.98, [email protected]

Boulangerie Fogacci, villa d'OgliastruTél: 04.95.37.84.28

Alimentation, Tabac, Laverie - Marina d'AlbuTél: 04.95.37.71.26

U Snacku - Paninis, glaces, salades - Plage d'AlbuTél: 06.21.68.75.56

Bar de la Marine - Pizzeria - Marina d'AlbuTél: 04.95.37.85.47

Hôtel Les Tamaris - Marina d'AlbuTél: 04.95.37.81.91, [email protected]

Bar Restaurant Morganti - Marina d'AlbuTél: 04.95.37.85.10, [email protected]

BTP Belingheri - Marina d'AlbuTél: 04.95.37.85.80

1. Qui a nourrit Saint Roch durant sa période d’exil dans la forêt ? a. une jeune fille b. un chien c. un écureuil 2. Quel était le nom du Bey d’Alger ayant commandé l’attaque du village d’Ogliastru en 1588 ? a. Housman Tacha b. Hassan Pacha c. Le roi Chacha3. Quel est le nom que l’on donne à l’épice extraite du fruit du Gattilier? a. Le poivre des moines b. Le poivre de Cayenne c. Le sel des nonnes4. Le romarin en tant que plante aromatique a des vertus contre : a. Le mal de dos b. L’herpès c. Les maladies du foie5. Autrefois le moulin d’Ogliastru était utilisé pour moudre : a. des olives b. des châtaignes c. des olives, des châtaignes et du grain (maïs, blé)6. Le récipient dans lequel les femmes corses portaient l’eau autrefois s’appelle : a. la cruche b. la seille c. la bassine7. Quel est le nom de la variété d’olive du Cap Corse ? a. la Benacce b. la Cabanasse c. la Capanacce8. Qu’allaient faire les femmes du village au pont génois pour Pâques ? a. un grand pique nique b. une grande lessive c. se baigner

Réponses : 1-b/2-b/3-a/4-c/5-c/6-b/7-c/8-bQuiz

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Le guide de village d’Ogliastru présente de manière illustrée le patrimoine et l’environnement de la commune. Au fil des pages, les trésors dévoilent leurs secrets. Plus qu’un guide c’est un voyage au cœur de la mémoire du village.