OMA Collection Izvor Numero 209 Noel Et Paques Dans La Tradition Initiatique

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OMA Collection Izvor Numero 209 Noel Et Paques Dans La Tradition Initiatique

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  • Nol et Pques dans la tradition

    initiatique

  • Nol et Pques dans la tradition

    initiatique

  • L Copyright 1996 reserv S.A. Editions Prosveta pour tous pays. Toutes reproductions, adaptation, reprsentation ou ditions quelcon- ques ne sauraient tre faites sans l'autorisation de l'auteur et des di- teurs. De mme toutes copies prives, toute reproduction audio-visuelle ou par quelque moyen que ce soit ne peut tre faite sans l'autorisation des auteurs et des diteurs (Loi du 11 Mars 1957 rvise). Editions Prosveta S.A. - .B .P .12 - 83601 Frjus Cedex (France)

    ISSN 0290-4187 ISBN 2-85566-328-8

  • Omraam Mikhal Avanhov

    Nol et Pques dans la tradition

    initiatique 6e dition

    Collection Izvor No 209

  • Du mme auteur :

    Collection Izvor 200 - Hommage au Matre Peter Deunov (hors srie) 201 - Vers une civilisation solaire 202 - L'homme a la conqute de sa destine 203 - Une ducation qui commence avant la naissance 204 - Le yoga de la nutrition 205 - La force sexuelle ou le Dragon ail 206 - Une philosophie de l'universel 207 - Qu'est-ce qu'un Matre spirituel ? 208 - L'grgore de la Colombe ou le rgne de la paix 209 - Nol et Pques dans la tradition initiatique 210 - L'arbre de la connaissance du bien et du mal 21 1 - La libert, victoire de l'esprit 212 - La lumire, esprit vivant 213 - Nature humaine et nature divine 214 - La galvanoplastie spirituelle et l'avenir de l'humanit 215 - Le vritable enseignement du Christ 216 - Les secrets du livre de la nature 217 - Nouvelle lumiere sur les Evangiles 218 - Le langage des figures gomtriques 219 - Centres et corps subtils 220 - Le zodiaque, cl de l'homme et de l'univers 221 - Le travail alchimique ou la qute de la perfection 222 - La vie psychique : lments et structures 223 - Cration artistique et cration spirituelle 224 - Puissances de la pense 225 - Harmonie et sant 226 - Le Livre de la Magie divine 227 - Rgles d'or pour la vie quotidienne 228 - Regards sur l'invisible 229 - La voie du silence 230 - Approche de la Cit cleste 23 1 - Les semences du bonheur 232 - Les rvlations du feu et de l'eau 233 - Un avenir pour la jeunesse 234 - La vrit, fruit de la sagesse et de l'amour 235 - En esprit et en vrit 236 - De l'homme a Dieu : Sphiroth et Hirarchies angliques 237 - La Balance cosmique - Le nombre 2

  • Le lecteur comprendra mieux certains aspects des textes du Matre Omraam Mikhal Aivanhov prsents dans ce volume s'il veut bien ne pas perdre de vue qu'il s'agit d'un Enseignement stric- tement oral.

  • S'il existe quatre ftes cardinales : Nol, Pques, la fte de saint Jean et celle de saint Michel, ce n'est pas par hasard ou parce qu'il a plu a quelques religieux de les instituer, elles correspondent des phnomnes cosmiques. Au cours de l'anne le soleil passe par quatre points cardinaux (l'quinoxe de printemps, le solstice d't, l'quinoxe d'automne et le solstice d'hi- ver) et durant ces quatre priodes il se produit dans la nature de grands aflux et circulations d'nergies qui influencent la terre et tous les tres qui la peuplent: les plantes, les animaux, les humains ... Les Initis qui ont tudi ces ph- nomnes ont constat que si l'homme est atten- tif, s'il se prpare et se met en harmonie pour recevoir ces efluves, de grandes transformations peuvent se produire en lui.

    La tradition chrtienne rapporte que Jsus est n le 25 dcembre a minuit. Le 25 dcembre, le soleil vient d'entrer dans la constellation du

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    Capricorne. Symboliquement, le Capricorne est li aux montagnes, aux grottes, et c'est justement dans l'obscurit d'une grotte que l'Enfant Jsus peut natre. Pendant le reste de l'anne la nature et l'homme ont eu une grande activit, mais l'approche de l'hiver beaucoup de travaux s'arrtent, les jours diminuent, les nuits s'allon- gent, le moment est la mditation, au recueil- lement, ce qui permet l'homme de pntrer dans les profondeurs de son tre et de trouver les conditions pour la naissance de l'Enfant.

    Quand il sort du Capricorne, le soleil entre en Verseau, et le Verseau, c'est l'eau, c'est le baptme, la vie qui jaillit, produisant de nou- veaux courants. Au sortir du Verseau le soleil entre dans les Poissons, et l a lieu cette pche dont Jsus parlait quand il disait ses disciples qu'ils seraient des pcheurs d'hommes.

    Mais revenons la naissance de Jsus. Cha- que anne, le 25 dcembre minuit, la constel- lation de la Vierge monte l'horizon, c'est pour- quoi il est dit que Jsus est n de la Vierge. A l'oppos, apparaissent les Poissons, et au milieu du ciel on peut voir la magnifique constellation d'Orion avec au centre l'alignement des trois toiles qui selon la tradition populaire reprsen- tent les trois Rois Mages.

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    Laissons de ct la question de savoir si Jsus est vraiment n le 25 dcembre minuit. Ce qui nous intresse, c'est qu' cette date a lieu dans la nature la naissance du principe christique, de cette lumire et de cette chaleur qui vont tout transformer. A cette priode-l, dans le Ciel aussi on clbre cette fte : les Anges chantent et tous les saints, les grands Matres et les Initis sont runis pour prier, pour rendre gloire 1'Eternel et fter la naissance du Christ qui nat rellement dans l'univers.

    Et pendant ce temps, sur la terre, o est la foule? Dans les cabarets, les dancings et les botes de nuit o elle mange, boit, fait des ribouldingues pour fter la naissance de Jsus.. . Quelle mentalit! Et ce qui est le plus extraordi- naire, c'est que mme les gens les plus intelli- gents trouvent normal de fter Nol de cette faon. Au lieu d'tre conscient de l'importance d'un vnement qui ne se produit qu'une fois par an, quand toute la nature est attentive pr- parer la nouvelle vie, l'homme a la tte ailleurs. C'est pourquoi il ne reoit rien: au contraire, il perd la grce et l'amour du Ciel. Car que voulez- vous que le Ciel puisse donner un tre qui reste insensible ces courants divins? Le disciple, lui, se prpare : il sait que, la nuit de Nol, le Christ nat dans le monde sous forme de lumire, de chaleur et de vie, et il prpare les conditions

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    convenables pour que cet Enfant divin naisse aussi en lui.

    Il y a deux mille ans, Jsus est n en Palesti- ne, mais cela c'est l'aspect historique de Nol, et l'aspect historique, vous savez, pour les Initis, c'est secondaire. Car avant d'tre un vnement historique, la naissance du Christ est un vne- ment cosmique : c'est la premire manifestation de la vie dans la nature, le commencement de tous les jaillissements. Ensuite, cette naissance est un vnement mystique, c'est--dire que le Christ doit natre dans chaque me humaine comme principe de lumire et d'amour divin. C'est cela la naissance de Jsus : tant que l'hom- me ne possde pas la lumire et l'amour, l'Enfant Jsus ne peut pas natre en lui. Il peut le fter, il peut l'attendre ... il n'y aura jamais rien.

    Jsus est n il y a deux mille ans, alors, en souvenir, on va l'glise, on chante que Jsus est venu pour nous sauver, et puisqu'on est sau- v, n'est-ce-pas, on peut continuer pcher, boire et manger, on est tranquille pour l'ter- nit. Voil comment les humains comprennent la naissance de Jsus. Mais travailler, tudier, faire des efforts pour que Jsus naisse intrieure- ment dans chaque me, dans chaque esprit, trs peu de gens y pensent. S'il suffisait que Jsus soit venu sur la terre il y a deux mille ans, pourquoi le Royaume de Dieu n'est-il pas encore arriv?

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    Les guerres, les misres, les maladies, tout cela devrait avoir disparu.. .

    Je ne nie pas que la naissance de Jsus ait t un vnement historique d'une grande impor- tance, mais l'essentiel, ce sont les aspects cosmi- que et mystique de la fte de Nol. Car non seu- lement la naissance du Christ est un vnement qui se produit chaque anne dans l'univers, mais chaque instant le Christ peut natre aussi en nous. Vous pouvez relire l'histoire de la naissan- ce de Jsus aussi souvent que vous voulez, et chanter: Il est n le divin Enfant, tant que le Christ ne nat pas en vous, cela ne servira rien. Ce qu'il faut maintenant, c'est que chacun ait le dsir de le faire natre dans son me, pour deve- nir comme lui afin que la terre soit peuple de Christs. D'ailleurs c'est cela que Jsus deman- dait quand il disait : En vrit, en vrit je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les uvres que je fais. Il en fera mme de plus gran- des. Eh bien, o sont ces uvres-l, plus gran- des que celles de Jsus? ...

    Pour quelques-uns le Christ est dj n, pour certains il natra bientt, et pour d'autres mal- heureusement il ne natra que dans quelques si- cles. Tout est dans la prparation des conditions. Voil pourquoi il est trs important de se prpa- rer longtemps l'avance pour cette fte de Nol, afin d'en comprendre toute la signification. Que

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    signifie, par exemple, la naissance de Jsus dans une crche entre un ne et un buf? et les ber- gers? et les Rois Mages? Vous direz : Mais tout le monde le sait! On verra si on le sait ou non, et comment on le sait ... De tous les vanglistes, c'est saint Luc qui donne le plus de dtails sur cet vnement; les autres le mentionnent peine ou commencent mme quand Jsus est venu sur les bords du Jourdain recevoir le bapt- me des mains de saint Jean-Baptiste. Je vous lirai donc maintenant le rcit de la naissance de Jsus dans 1'Evangile de saint Luc.

    En ce temps-l parut un dit de Csar Auguste, ordonnant le recensement de toute la terre. Ce recensement, le premier, eut lieu pen- dant que Quirinus tait gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville. Joseph, lui aussi, quittant la ville de Naza- reth en Galile, monta en Jude la ville de David appele Bethlem, parce qu'il tait de la maison et de la ligne de David, afin de s'y faire inscrire avec Marie, sa fiance, qui tait encein- te. Or, pendant qu'ils taient l, le temps o elle devait enfanter se trouva rvolu. Elle mit au monde son fils premier-n, l'enveloppa de lan- ges et le coucha dans une crche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux l'htellerie.

    Il y avait dans la contre des bergers qui vivaient aux champs et qui la nuit veillaient tour

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    tour la garde de leur troupeau. L'Ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clart, et ils furent saisis d'une grande frayeur. Mais l'Ange leur dit : ((Rassurez- vous, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui dans la cit de David, un Sauveur vous est n, qui est le Christ, le Seigneur. Et ceci vous servira de signe: vous trouverez un nouveau-n enve- lopp de langes et couch dans une crche. Et soudain se joignit l'Ange une troupe nombreu- se de l'arme cleste, qui louait Dieu, en disant : ((Gloire Dieu au plus haut des cieux Et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime ! v

    Or, lorsque les anges les eurent quitts pour le ciel, les bergers se dirent entre eux: Allons donc Bethlem et voyons ce qui est arriv et ce que le Seigneur nous a fait connatre. Ils vin- rent donc en hte et trouvrent Marie, Joseph et le nouveau-n couch dans la crche. Et l'ayant vu, ils firent connatre ce qui leur avait t dit de cet enfant; et tous ceux qui les entendirent furent merveills de ce que leur racontaient les bergers. Quant Marie, elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les mditait dans son cur. Puis les bergers s'en retournrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient vu et entendu, en accord avec ce qui leur avait t annonc.

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    Quand vint le huitime jour, ou l'on devait circoncire l'enfant, on lui donna le nom de Jsus, nom qu'avait indiqu l'Ange avant sa conception.

    Et quand vint le jour o, selon la loi de Mose, il devait tre purifi, ils le portrent Jrusalem pour le prsenter au Seigneur ainsi qu'il est crit dans la Loi du Seigneur: Tout garon premier-n sera consacr au Seigneur, et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterel- les ou deux jeunes colombes. Or il y avait Jru- salem un homme du nom de Simon. Cet hom- me tait juste et pieux; il attendait la consola- tion d'Isral et l'Esprit Saint reposait sur lui. Et il lui avait t rvl par l'Esprit Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au Temple, pouss par l'Esprit, et quand les parents apportrent le petit enfant Jsus pour accomplir son gard les pres- criptions de la Loi, il le reut dans ses bras, bnit Dieu et dit :

    ((Maintenant, Matre, tu peux, selon ta parole, Laisser ton serviteur s'en aller en paix ; Car mes yeux ont vu ton salut Que tu as prpar la face de tous les peuples, Lumire pour clairer les nations Et gloire de ton peuple Isral.

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    Vous avez certainement lu ou entendu plu- sieurs fois ce rcit. Beaucoup de dtails qu'il contient sont symboliques. Il y a aussi deux pas- sages trs mystrieux. Pourquoi est-il dit : Marie conservait avec soin tous ces souvenirs et les mditait dans son cur? C'est donc qu'il y avait quelque chose qu'elle ne pouvait pas dire. Si c'tait ce qu'elle avait entendu raconter par les bergers, elle aurait pu en parler puisque les bergers le racontaient tout le monde. C'tait donc autre chose qu'elle gardait prcieu- sement dans son me, quelque chose de sacr. Et qui tait Simon? Il est dit que l'Esprit Saint tait sur lui, c'est donc qu'il tait trs pur. Mais je ne pourrai pas toucher la question de Simon parce que a branlerait toutes les consciences chrtiennes. Oui, qui tait Simon? Quel lien l'unissait l'Enfant Jsus?. . .

    Alors, vous verrez maintenant si vous avez vraiment compris ce chapitre. Tout d'abord, qui taient Marie et Joseph? S'ils ont t choisis pour tre les parents de Jsus, c'est qu'ils taient dj prpars: pour tre dignes de recevoir Jsus, le Sauveur de l'humanit, dans leur famil- le, ils avaient fait certainement un grand travail spirituel dans leurs vies antrieures; ils taient exceptionnels, prdestins. Trs jeune dj, Marie s'tait consacre, elle tait alle au Tem- ple pour devenir la servante du Seigneur. Elle

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    s'tait donc purifie et avait fait les plus grands sacrifices pour tre digne de recevoir dans son sein un esprit aussi puissant et lev que le Christ. Voil des choses auxquelles on ne pense pas. On croit que tout est possible Dieu, Il fait ce qui Lui plat, mme les choses les plus invrai- semblables, et c'est ainsi qu'Il peut choisir n'importe qui pour la plus haute mission. Non, dans ce domaine aussi il y a une justice, des rgles, des lois. C'est le Seigneur qui a fait les lois et ce n'est donc pas Lui qui va les transgresser.

    Quand Dieu choisit des cratures, c'est qu'elles remplissent certaines conditions. Bien sr, avec des pierres Dieu peut faire des enfants d'Abraham, mais en les faisant pralablement passer par l'tat de plante, puis d'animal et enfin d'homme. C'est comme pour l'enfant : le germe doit, lui aussi, passer par toutes sortes de formes et d'tats avant de prendre l'aspect d'une cra- ture humaine. De mme, Jsus a t oblig de franchir certaines tapes avant de devenir le Christ. Voil encore ce que les chrtiens ne peu- vent pas accepter. Ils pensent que Jsus tait Dieu Lui-mme, qu'il est n parfait. Mais alors, pourquoi a-t-il d attendre sa trentime anne pour recevoir le Saint-Esprit et faire des mira- cles? ... Mme si Dieu en personne doit venir s'incarner sur la terre, Il accepte de se soumettre aux lois qu'Il a Lui-mme tablies. Il se respecte

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    Lui-mme, le Seigneur, comprenez-vous? C'est ainsi que les Initis voient les choses : dans leur tte, tout est en ordre, tout est logique, tout est sens.

    Donc, pour tre dignes de recevoir Jsus, Marie et Joseph s'taient prpars depuis long- temps, dans d'autres incarnations dj, et ils taient purs. Est-ce le Saint-Esprit qui a donn naissance Jsus? Oui, c'est le Saint-Esprit. Dans le plan divin, c'tait le Saint-Esprit, mais dans le plan physique, il fallait aussi quelque chose ... quelqu'un, afin que dans ce plan-l ga- lement il y ait un reflet du Saint-Esprit. Pour que la correspondance soit parfaite entre les trois mondes, pour que dans le plan physique, dans le plan spirituel et dans le plan divin tout soit toujours saint, lumineux et pur, dans le plan physique aussi il fallait un conducteur du Saint- Esprit.

    Vous direz : Mais pour le Saint-Esprit, tout est possible! )) Je sais. Il aurait pu, par exemple, prendre un peu de matire de l'espace et se former un corps qui ne serait pas pass travers une femme. Seulement un corps fait de matire thrique ne peut subsister longtemps: peine quelques heures, une journe, et ensuite il faut renvoyer les particules. C'est ainsi que cela se passe dans les sances spirites. Pour que le corps soit durable il faut qu'il soit form de particules

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    matrielles apportes par la mre. C'est pour- quoi le Saint-Esprit avait besoin d'une femme pure pour se crer un corps dans son sein. Le reste, je ne vous le dirai pas, c'est vous qui le devinerez.

    Que Jsus soit n par l'opration du Saint- Esprit)), oui, bien sr; dans la mesure o sa con- ception n'a t souille par aucun dsir, aucune passion, aucune sensualit, on peut dire qu'il est n par l'opration du Saint-Esprit. C'est ainsi qu'il faut comprendre la virginit de Marie. La virginit est une qualit plus spirituelle que phy- sique. Combien de femmes sont vierges extrieu- rement, mais intrieurement ... pires que des prostitues! Voil, je ne vous en dirai pas plus, mais je vous en ai dj dit beaucoup.

    La naissance de Jsus doit tre comprise dans les trois mondes, c'est--dire comme un phno- mne historique, comme un phnomne psychi- que, mystique, et enfin comme un phnomne cosmique. Aujourd'hui, c'est surtout le phno- mne mystique qui m'intresse.

    Saint Luc tait le plus instruit, le plus rudit des vanglistes, et il commence son Evangile en disant : .. . J'ai dcid, moi aussi, aprs m'tre inform soigneusement de tout depuis les origi- nes, d'en crire pour toi l'expos suivi. 11 n'avait donc pas t tmoin des vnements

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    comme les autres, mais il a fait des recherches, et dans son rcit de la naissance de Jsus il n'a retenu que les images des vnements qui se rptent dans l'me de chaque tre humain. C'est maintenant sur ces images symboliques que nous allons nous arrter.

    Pour que l'Enfant Jsus naisse, il faut un pre et une mre. Le pre, Joseph, c'est l'intellect, l'esprit de l'homme. La mre, Marie, c'est le cur, l'me. Quand le cur et l'me sont puri- fis, alors l'enfant nat: mais il ne nat pas de l'intellect et de l'esprit, il nat de 1'Ame Univer- selle qui n'est rien d'autre que le Saint-Esprit sous la forme de feu, d'amour divin ... une pure flamme qui vient fconder l'me et le cur de l'tre humain. L'me et le cur reprsentent le principe fminin, rceptif, tandis que l'intellect et l'esprit reprsentent le principe masculin qui prpare les conditions pour que le Saint-Esprit, c'est--dire 1'Ame Universelle qui est du feu, prenne possession de l'me, de Marie. C'est alors que nat l'Enfant-Christ. Mais comme la naissance est un phnomne qui doit se produire dans les trois mondes, il faut que l'enfant naisse aussi dans le plan physique. Vous voyez, c'est beaucoup plus complexe que vous ne l'imagi- nez.

    Quand Marie et Joseph ont voulu chercher refuge dans une htellerie, il n'y avait plus de

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    place pour eux, c'est--dire que les humains qui sont occups manger, boire et s'amuser, n'ont jamais de place pour l'Initi qui a reu l'Enfant. Cet Enfant divin, qui est dj conu en lui comme une lumire, cela peut tre un idal, une ide qu'il nourrit, qu'il chrit, mais ou aller maintenant avec cet Enfant? Personne ne lui ouvre la porte, c'est--dire personne ne le com- prend. Mais voil, il y a une table. Cette table, avec la crche, est un symbole, et d'abord le symbole de la pauvret, de la difficult des con- ditions extrieures. Oui, pour l'homme que l'Esprit habite, ce sera toujours ainsi : les humains ne l'apprcieront pas, ne le recevront pas. Mais grce la lumire qu'il projette au- dessus de la crche, d'autres le verront de loin et viendront le visiter.

    Cette lumire, reprsente par l'toile cinq branches, est une ralit absolue. Elle brille au- dessus de la tte de tous les Initis dont le princi- pe fminin, c'est--dire l'me et le cur, a mis au monde l'Enfant Jsus conu du Saint-Esprit. Et ce moment-l, l'intellect, Joseph, au lieu d'tre jaloux et de rpudier Marie, comme un homme grossier, en criant: Cet enfant que tu as mis au monde n'est pas de moi, va-t-en! ... doit s'incliner et dire : C'est Dieu qui a emeur le cur et l'me de Marie. Moi, je ne pouvais pas le faire.)) Donc, l'intellect ne doit pas se

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    rvolter et se mettre en colre, mais comprendre correctement en disant : Il y a l quelque chose qui me dpasse, et garder Marie. Rpudier Marie, c'est rpudier la moiti de son tre et devenir comme ceux qui, purement intellectuels et rationalistes, ont banni tout le ct affectif, rceptif, toutes les qualits de douceur, d'humi- lit, de bont. Beaucoup ont rpudi Marie parce qu'elle aimait recevoir la visite du Saint- Esprit ...

    Il faut que vous compreniez que Marie et Joseph sont des symboles de la vie intrieure: ceux qui ont rpudi Marie se sont desschs et ils n'ont plus que l'intellect qui disloque, qui cri- tique, qui est toujours mcontent. Mais vous voyez, Joseph, au contraire, a respect Marie, il l'a garde avec lui, il a dit: Oh, elle attend un enfant : je veux la protger parce qu'elle a besoin de mon secours.

    Et qu'est-ce que l'toile? C'est un phnom- ne qui se produit invitablement dans la vie d'un vritable mystique, d'un vritable Initi. Au- dessus de sa tte apparat une toile, un penta- gramme lumineux. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. Ce pentagramme doit donc exister doublement. D'abord, l'homme lui- mme est un pentagramme vivant, et ensuite, en haut, dans le plan subtil, quand il a dvelopp

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    en plnitude les cinq vertus : la bont, la justice, l'amour, la sagesse et la vrit, un autre penta- gramme le reprsente sous forme de lumire.

    Cette lumire, cette toile qui brillait au- dessus de l'table signifie que, de chaque Initi qui possde en lui le Christ vivant, sort toujours une lumire, une lumire qui apaise, une lumi-

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    re qui nourrit, rconforte, gurit, purifie, vivi- fie... Un jour cette lumire est aperue de loin par d'autres, et ils sentent que quelque chose de spcial se manifeste travers cet tre. Ce qui se manifeste justement, c'est le Christ, et ce moment-l, tous ceux qui sont des dirigeants, des autorits, tous ceux qui sont puissants et riches, viennent auprs de lui. Et mme les grands chefs religieux qui s'imaginaient tre au sommet, sentent eux aussi qu'il leur manque quelque chose, qu'ils ne sont pas arrivs ce degr de spiritualit, et ils viennent s'instruire, ils viennent s'incliner et apporter des prsents.

    Alors, voil la raison de la prsence des trois mages Melchior, Balthazar et Gaspard auprs de l'Enfant Jsus. Ces mages taient les chefs de grandes religions dans leur pays respectif, et ils sont venus. Pourquoi? Parce qu'ils ont senti cette lumire. Comme ils taient aussi astrolo- gues, en observant dans le ciel certaines configu- rations plantaires exceptionnelles, ils en avaient conclu qu'il devait se produire quelque vnement extraordinaire sur la terre. La nais- sance de Jsus correspond donc aussi un ph- nomne qui s'est produit dans le ciel il y a deux mille ans.

    Ces Rois Mages apportrent l'or, l'encens et la myrrhe, et chacun de ces prsents tait sym- bolique. L'or signifiait que Jsus tait roi: la

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    couleur or est la couleur de la sagesse dont l'clat brille au-dessus de la tte des Initis comme une couronne de lumire. L'encens signifiait qu'il tait prtre : l'encens reprsente le domaine de la religion, c'est--dire aussi du cur, de l'amour. Et la myrrhe est un symbole d'immortalit : on se servait de la myrrhe pour embaumer les corps et les prserver ainsi de la destruction. Les Rois Mages ont donc apport des prsents qui ont un rapport avec les trois domaines de la pense, du sentiment et du corps physique. Chacun est aussi li une sphira : la myrrhe Binah qui conserve tout, l'or Tiph- ret, la lumire, et l'encens Hsed, la religion.

    Occupons-nous maintenant de l'table. Dans cette table il n'y avait ni bergers ni troupeaux, mais seulement un buf et un ne. Pourquoi? Depuis des sicles on rpte cette histoire sans la comprendre parce que le symbolisme universel est perdu pour les humains. L'table reprsente le corps physique. Et le buf? Vous savez que dans l'Antiquit le buf, le taureau, a toujours t considr comme le principe de la gnra- tion. En Egypte, par exemple, le buf Apis tait le symbole de la fertilit et de la fcondit. Le buf est sous l'influence de Vnus et il reprsen- te la force sexuelle. L'ne, lui, est sous l'influ- ence de Saturne; il reprsente la personnalit,

  • Arbre sphirotique

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    c'est--dire la nature infrieure de l'homme, ce que l'on appelle le vieil Adam, ttu, but, mais bon serviteur. Et voil que ces deux animaux taient l pour servir Jsus. Mais le servir com- ment? C'est maintenant que je vais vous rvler un grand mystre.

    Quand l'homme commence travailler pour se perfectionner, il entre en conflit avec les forces de sa personnalit et celles de sa sensuali- t. L'Initi, justement, est celui qui est arriv matriser ces deux sortes de forces et les mettre son service. Vous voyez, il n'anantit pas ces forces, il n'est pas dit que ces deux animaux taient chasss ou supprims ; ils taient l, pr- sents, mais que faisaient-ils? Ils souflaient sur l'Enfant Jsus, ils le rchauffaient de leur halei- ne ... Donc, quand l'Initi arrive transmuer l'ne et le buf en lui et les mettre son servi- ce, ils viennent ensuite chauffer et alimenter l'enfant nouveau-n de leur soume. Ces forces ne sont plus l pour le tourmenter, le dsaxer et le faire souffrir, non, elles deviennent des forces vivifiantes. Le soume, c'est dj la vie. Vous voyez, le soume de l'ne et du buf est une rminiscence du soufle par lequel Dieu a donn l'me au premier homme. L'ne et le buf ont servi l'Enfant Jsus; cela signifie que tous ceux qui possdent le Christ en eux seront servis par leur personnalit et par leur sensualit, car ce

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    sont des forces extraordinairement utiles si on peut les atteler un travail.

    Ensuite un ange est apparu aux bergers qui possdaient cette table. Ils gardaient leurs trou- peaux dans les champs, et quand l'ange leur a annonc la nouvelle de la naissance de Jsus, ils ont t merveills; ils ont pris des agneaux et les lui ont apports en offrande. Cela signifie que tous ceux qui possdent des actions sur le corps physique, c'est--dire les esprits familiaux, rin- carns ou non, et qui ont des richesses (ces richesses sont ici symboliquement reprsentes par les brebis, les agneaux et les chiens), sont avertis. Ils sont avertis parce qu'ils ont particip la formation de cette table (le corps physique) et alors ils arrivent tous en disant: Oh l l! Nous n'avions jamais pens que nous aurions un honneur pareil dans notre table ! ))

    Tous les esprits familiaux, qu'ils soient dans l'au-del ou sur la terre, reoivent donc la nou- velle qu'un vnement splendide s'est pass dans votre cur et dans votre me, et alors ils vien- nent aussi s'incliner et vous apporter des pr- sents. Oui, le monde entier se met au service de l'enfant. Mais tant que vous ne l'avez pas fait natre, ne comptez pas qu'on vienne vous servir! Les anges viennent uniquement servir celui chez qui l'Enfant Jsus est dj n, car ce n'est pas

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    pour vous qu'ils viennent, c'est pour ce principe divin, le Christ, le Fils de Dieu.

    Arrtons-nous maintenant sur le symbolisme de la crche. Oui, pourquoi Jsus devait-il natre dans une crche, sur la paille, et non dans un palais, dans un temple, dans une demeure vaste et somptueuse? Dans les Evangiles, tout est symbolique, mais rares sont ceux qui ont soup- onn qu'il existait un sens extrmement pro- fond derrire ce rcit de la naissance de Jsus dans une crche.

    Vous comprendrez dans quel endroit de notre corps se trouve cette crche si vous vous souvenez des confrences que je vous ai faites sur le centre Hara : je vous ai expliqu quel rle peut jouer ce centre dans la vie spirituelle pour l'Initi qui sait travailler avec lui. Si son nom, Hara, qui signifie ventre, montre que ce centre, situ quelques centimtres au-dessous du nom- bril, est surtout connu des Japonais, en ralit il tait connu de tous les Initis du pass, et c'est de lui que parle Jsus quand il dit : De son sein jailliront des fleuves d'eau vive.. . Ce sein, c'est le centre Hara: c'est l que se trouve la crche ou doit natre le Christ entre le buf et l'ne, c'est--dire le foie et la rate.

    Vous tes tonns, je le vois. Vous pensez que c'est dans votre tte que Jsus natra: avez- vous vu un enfant natre du cerveau de sa mre?

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    Personne ne s'est arrt l-dessus. Le ventre, les entrailles, on trouve cela dgotant, mais voil que le Seigneur a choisi justement cet endroit pour que l'humanit se perptue. Et c'est l aus- si, dans le centre Hara, que le disciple doit faire natre en lui cette nouvelle conscience : l'Enfant- Christ.

    Rien n'est plus important que de travailler la naissance de l'Enfant divin en vous. A ce moment-l, la terre et le Ciel chanteront; des quatre coins du monde des tres comprendront qu'une nouvelle lumire est ne et ils viendront vous visiter et vous apporter des prsents. Bien sr, il y aura un Hrode (il y a toujours eu des Hrodes) qui sera furieux et qui voulant tuer Jsus demandera aux Rois Mages : Allez, ren- seignez-vous sur cet enfant, et quand vous l'aurez trouv, faites-le moi savoir pour que moi aussi j'aille l'adorer.)) Mais, heureusement, il y aura aussi des anges qui viendront donner des avertissements, comme l'ange qui a dit Joseph: Prends l'enfant et sa mre et fuis en Egypte parce qu'Hrode va le faire chercher pour le tuer. ))

    Les mages aussi reurent du Ciel l'ordre de ne pas retourner auprs d'Hrode, et ils reparti- rent dans leur pays par un autre chemin. Cela signifie que tous ceux qui viendront auprs de Jsus, auprs du principe christique, ne pour-

  • 34 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    ront pas suivre le mme chemin qu'avant, ils devront prendre une autre direction. Vous n'aviez pas pens cela, n'est-ce pas? ... Tout est tellement profond, tellement mystrieux ! Pour moi, c'est inou. Et croyez-moi, je n'invente rien. Je vous transmets la Science que j'ai reue et elle est vridique. Les textes sacrs contien- nent des rcits auxquels s'arrte la majorit des humains dont la comprhension est limite, mais le contenu de ces rcits est pour les disci- ples, et le sens pour les Initis.

    Et maintenant, savez-vous pourquoi existe cette coutume de faire un rveillon la nuit de Nol? C'est aussi symbolique. Quand l'enfant est n, il faut manger, il faut boire, il faut chan- ter, mais sans dpasser les limites, bien sr. L'enfant a besoin de nourriture, et la premire nourriture de l'enfant quand il est n, c'est le lait de sa mre. Quand elle le portait elle le nourris- sait de son sang, maintenant elle le nourrit de son lait. Il y a l deux couleurs, et elles sont sym- boliques. Pendant la conception, ces deux cou- leurs sont dj prsentes: la femme fournit le rouge et l'homme le blanc. Plus tard, cela se rpte encore une fois lorsque la femme nourrit pendant neuf mois l'enfant avec son sang, puis avec son lait. D'ailleurs on retrouve ces deux couleurs dans le sang lui-mme avec les globules rouges et les globules blancs.

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    Le rouge et le blanc reprsentent les deux principes sur lesquels est fonde l'existence. Le rouge, le sang, c'est la force vitale, l'amour, et c'est grce ce sang, notre amour, que l'Enfant-Christ doit devenir chair et os en nous. Aprs sa naissance l'enfant est nourri avec du lait, c'est--dire avec la puret, la lumire. C'est pourquoi nous assistons au lever du soleil le matin: pour y prendre la lumire dont nous nourrirons l'Enfant. De mme que la mre ne s'arrte pas de s'occuper de son enfant aprs la naissance, de mme, une fois que l'Enfant-Christ est n, le travail continue, mais sous une autre forme.

    La naissance du Christ est une question trs importante dont tous les Initis doivent se proccuper. Regardez ce que dit saint Paul: Oh! mes enfants, quelle peine je me suis donne pour faire natre le Christ en vous ! Lui aussi avait compris que le Christ doit natre dans chaque me humaine. C'est pourquoi il parlait ses disciples, il les conseillait et mme il les secouait afin qu'ils se purifient et qu'ils se met- tent dans un tat d'acceptation, de soumission, d'adoration, car ce sont les conditions ncessai- res pour recevoir le germe d'en haut. L'me humaine est comme une femme : si la femme est agressive, si elle rsiste toujours son mari, elle ne pourra jamais avoir un enfant. C'est la mme

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    chose avec l'me humaine : elle doit devenir une femme adorable, rceptive, pour recevoir le Saint-Esprit, sinon tant pis pour elle, pas d'enfant !

    Le disciple est oblig de se pencher et de rflchir sur tous ces grands mystres et, quand il les a compris, il doit encore les faire descendre dans le domaine du sentiment, et enfin les rali- ser dans le plan physique, ce qui videmment est le plus dificile. Intellectuellement tout le monde peut comprendre, et mme trs bien, mais cette comprhension n'est pas encore descendue jus- qu'au sentiment, et le cur ne sent pas. Il faut faire descendre cette comprhension jusque dans le cur, et du cur jusqu' la volont pour que se fasse la ralisation dans le plan physique. Car la naissance de l'Enfant-Christ est un vnement qui doit se produire dans les trois plans : mental, astral et physique. Vous direz : Mais comment dans le plan physique? Je peux vous l'expli- quer, mais est-ce que vous me comprendrez?

    L'homme ne peut faire natre Jsus en lui s'il n'a pas compris sa mre, la terre. S'il ne sait pas ce qu'est la terre, s'il n'a pas avec elle des rela- tions affectueuses, respectueuses, conscientes, il n'a aucune possibilit de changer son corps phy- sique. Notre corps est en relation avec la terre et i l retournera la terre puisqu'il est tir de la terre, puisqu'il est son fruit, son enfant. Si

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    l'homme n'est pas en relation correcte avec la terre, le Christ ne peut pas natre dans ses actions, dans son corps physique. On ne pense jamais que la terre est un tre intelligent. On l'tudie seulement du point de vue gographi- que : tant d'habitants, tant de mers, d'ocans, de lacs, de montagnes, de rivires ... La terre est la crature la plus inconnue, la plus ddaigne, la plus mprise, et de grands malheurs viennent de l ... oui, de ce que nous ne respectons pas notre mre qui nous a donn son corps, notre corps.

    Il existe une science prodigieuse sur les rela- tions de l'homme avec la terre, le comportement qu'il doit avoir vis--vis d'elle : comment lui parler, la remercier, comment puiser des forces en elle, comment lui confier toutes ses impurets afin qu'elle les transforme. Car la terre possde dans ses entrailles des usines o elle peut tout transformer, et c'est ce qu'elle fait sans arrt: toutes les impurets, tous les dchets qu'on lui donne, elle les transforme pour produire des fleurs, des fruits, tout ce qui est utile et beau. Elle est trs intelligente, la terre !

    Arrtons-nous maintenant sur les paroles que l'ange a dites aux bergers: Gloire Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime! Avez-vous compris ces

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    paroles? Pourquoi la paix chez les hommes et en haut la gloire? C'est parce que lorsque nat l'Enfant divin, il glorifie le Seigneur et la paix s'installe dans l'me de l'homme chez qui il est n. L'enfant apporte la paix parce qu'il apporte la plnitude. Un homme et une femme qui n'ont pas d'enfant, il leur manque quelque chose. Mais quand l'enfant vient, c'est la plnitude, c'est le triangle sur lequel on construit l'difice. C'est pourquoi la formule qu'a donne le Matre Peter Deunov : Bojiata lubov nossi peulnia jivot: l'amour divin apporte la plnitude de la vie est d'une si grande profondeur.

    L'me doit recevoir l'amour divin comme la femme reoit l'amour de son mari. Cet amour divin qui apporte la plnitude de la vie, c'est l'amour qu'apporte l'Enfant-Christ. L'amour n'est rien d'autre que la prdiction, l'annonce de I'enfant qui vient. Cette formule du Matre est vraiment trs profonde ; il ne l'a pas donne seu- lement pour que nous la rptions automatique- ment, mais pour que nous travaillions afin que cet amour de Dieu puisse emeurer notre me et qu'elle conoive l'enfant, le Christ. Et ensuite, que de changements dans l'existence ! Dans tous les domaines tout s'amliore, tout s'claircit. Cela vaut la peine de travailler toute une anne, plusieurs annes, toute une vie pour faire natre le Christ en nous.

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    Je ne vous ai pas interprt toUt le chapitre de saint Luc. J'ai voulu seulement vous prsen- ter un coin de votre vie intrieure pour que vous sachiez que la naissance de Jsus est un vne- ment mystique capable de se produire dans cha- que tre humain. Si l'on croit que la naissance de Jsus est un vnement qui ne s'est produit qu'une fois voil deux mille ans, alors rien ne s'explique. D'abord c'est incompatible avec l'immensit de l'amour de Dieu. On dit que Dieu est Amour, et alors que l'humanit existait dj depuis des millions d'annes, Dieu aurait envoy son fils unique seulement trois ans dans un petit pays? ... Mais alors, avant la naissance de Jsus, cet amour-l, o tait-il, que faisait-il? Et ensuite il aurait encore abandonn le monde pour des millnaires?. . . Non, c'est insens !

    La vrit, c'est que le Christ est apparu de nombreuses fois sur la terre et mme sur d'autres plantes, dans tout l'univers, et il apparatra encore dans l'avenir. Si vous ne pouvez pas accepter cela, c'est qu'en ralit vous n'tes ni religieux, ni chrtien, ni rien du tout. Vous croyez des choses invraisemblables, mais tout ce qui est sens, vous ne voulez pas le croire. On ne fait que rpter: Dieu est Amour, Dieu est Amour ... mais quoi cela sert-il si on fait tout pour prouver le contraire? On vous raconte qu'une fois seulement dans l'histoire, cet amour

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    s'est manifest sur la terre, et vous n'tiez mme pas l !

    Maintenant j'ajouterai encore ceci. Vous doutez peut-tre que le Christ soit apparu dans l'histoire ; certains en ont dout et ont dmontr qu'il n'a pas exist en donnant des preuves aussi scientifiques que ceux qui affirment qu'il a exis- t. Alors, que dire? Eh bien, tout simplement que le ct historique n'est pas tellement impor- tant. Supposez que l'on arrive a prouver d'une manire irrfutable que Jsus n'a pas exist, que c'est un mythe cr de toutes pices : il reste tout de mme une chose que l'on sera oblig de reconnatre, c'est la grandeur exceptionnelle de celui qui a crit les Evangiles. Si quelqu'un a t capable d'crire des choses pareilles, d'une telle profondeur, d'une telle grandeur, d'une telle lumire, on est bloui, il n'est mme pas nces- saire de se demander si Jsus a rellement exist OU non.

    Gardez donc cette image de la crche avec Joseph, Marie et l'Enfant entre l'ne et le buf, et cette toile qui brille au-dessus de l'table ... Maintenant vous en comprendrez mieux le sens.

    De mme que la naissance d'un enfant con- tient tout l'espoir de la vie, la naissance du Christ chaque anne dans l'univers, c'est l'espoir que Dieu n'a pas abandonn les hommes. Bien

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    qu'ils transgressent sans cesse ses lois, Il leur fait crdit en leur envoyant toujours un Sauveur, parce qu'Il ne veut pas qu'une seule me tombe. Mme ceux qui ont fait les plus grandes btises doivent se relever. Ils souffriront, c'est entendu, ils paieront, c'est entendu, ils rpareront, mais Dieu leur donne les chances d'avancer. Ce qui est mauvais, c'est de se dcourager et de renon- cer faire des efforts pour voluer.

    Et n'oubliez pas que Nol dure encore quel- ques jours aprs le 25 dcembre. En haut, dans le Ciel, on clbre une Ete, et cette Ete vous devez y participer au moins par la pense. Il est dommage que trs peu seulement sachent se ddoubler pour y participer rellement. Quant la majorit, n'en parlons pas! Ils ont mang, ils ont bu, ils se sont gavs, et maintenant ils sont malades. Mais dsormais, c'est fini, on ne doit plus passer Nol ainsi, inscrivez bien cela dans votre tte. Vous tes des disciples et vous devez travailler pour faire natre l'Enfant Jsus en vous. Pour le moment vous lui prparez les con- ditions.

  • II

    LA DEUXIME NAISSANCE

  • Si vous avez lu les Evangiles, vous vous sou- venez sans doute de ce passage de 17Evangile de saint Jean :

    Il y eut un homme d'entre les pharisiens, nomm Nicodme, un chef des Juifs, qui vint de nuit auprs de Jsus et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est pas avec lui. Jsus lui rpondit: En vrit, en vrit, je te le dis, si un homme ne nat de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu. Nicodme lui dit: Comment un homme peut-il natre quand il est vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mre et natre? Jsus rpondit: En vrit, en vrit, je te le dis, si un homme ne nat d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le Royau- me de Dieu. Ce qui est n de la chair est chair, et ce qui est n de l'Esprit est esprit. Ne t'tonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent soume o il veut et tu en

  • 46 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    entends la voix, mais tu ne sais ni d'o il vient, ni o il va. Il en est ainsi de tout homme n de l'Esprit. f i

    Si un homme ne nat d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu: voil une phrase qui contient de grands mystres ... Oui, la deuxime naissance est un rsultat du travail de l'eau et de l'esprit, on peut dire aussi de l'eau et du feu, car symboliquement l'esprit est reprsent par le feu.

    Je vous ai souvent dit que, d'aprs la Science initiatique, le monde est compos de quatre l- ments: la terre, l'eau, l'air et le feu. La terre, l'eau et l'air sont des lments matriels accessi- bles aux cinq sens, tandis qu'avec le feu on entre dj dans le domaine thrique, c'est--dire dans les couches les plus subtiles du monde physique. Le feu, la lumire sont aussi de la matire, mais d'une telle subtilit que mme les savants n'ont pas encore vraiment russi les tudier.

    Dans le langage des symboles, l'eau repr- sente la matire primordiale et le feu reprsente l'esprit. Quand le feu et l'eau travaillent ensem- ble, ils produisent une force qui peut tre utili- se. Les hommes ont fait avec la machine vapeur une dcouverte formidable, essentielle, mais ils ne l'ont mise en application que dans le plan physique pour faire fonctionner des appa-

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    reils, des machines, et c'est encore peu de chose. L'eau et le feu, c'est la matire et l'esprit, c'est aussi la femme et l'homme, et voil donc les deux principes masculin et fminin qui doivent s'unir pour produire un troisime principe, l'nergie, l'enfant. Seulement, il faut savoir com- ment s'y prendre pour qu'ils ne se dtruisent pas mutuellement. Pour que l'eau et le feu produi- sent de l'nergie, il faut placer une paroi entre les deux, mettre l'eau dans une casserole, par exemple. Sinon l'eau s'vapore et le feu s'teint. C'est ce qui se produit, d'ailleurs, dans beau- coup de couples : l'homme et la femme dans leur ignorance n'ont pas su mettre une petite spara- tion entre eux, alors la femme s'est vapore et l'homme s'est teint !

    Comment travailler avec l'eau et le feu, c'est justement ce que l'on apprend dans un Ensei- gnement initiatique. Car l'eau et le feu, c'est encore le cur et l'intellect. Le cur est fmi- nin, l'intellect masculin, et chaque tre est obli- g d'apprendre travailler avec les deux, sinon il reste clibataire! Eh oui, dans ce domaine presque toute l'humanit est clibataire. Les uns n'ont qu'un intellect et ils deviennent complte- ment desschs. Quant aux autres qui ne vivent que dans le cur ils sont tellement humides que leur for intrieur est envahi par les nuages et la brume.. . aucune clart ! Dans tous les domaines

  • 48 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    on voit que les humains n'ont pas compris com- ment associer les deux principes, le feu et l'eau, c'est--dire le ct missif et le ct rceptif de leur tre.

    Et maintenant, si on cherche les correspon- dances avec le monde divin, le feu reprsente la sagesse, et l'eau l'amour. L'amour et la sagesse runis mettent au monde la vrit. La vrit est leur enfant. La vrit, c'est l'Enfant Jsus qui nat, c'est--dire une conscience nouvelle, car Jsus n'est pas seulement un personnage histori- que, il reprsente un symbole qui recouvre de nombreuses ralits de la vie spirituelle. Bien sr, historiquement, c'est un tre qui a port le nom de Jsus, mais dans le domaine mystique on ne l'appelle plus de son nom humain, on l'appelle le Christ, c'est--dire le Moi suprieur. Quand on dit que l'homme fait natre en lui l'Enfant Jsus, qu'il se fusionne avec son Moi suprieur, qu'il reoit le Saint-Esprit, qu'il s'unit 1'Ame universelle, ce ne sont que des formules diffrentes pour exprimer la mme ralit. Si on tudie ce sujet de trs prs, videmment on trou- vera des nuances, mais l'Ego divin, le Saint- Esprit, 1'Ame universelle, le feu sacr, la Mre Divine peuvent tre considrs comme des aspects d'un seul et mme principe.

    L'Ame universelle, c'est l'ocan dans lequel tout vit, tout se meut et se nourrit, c'est le rcep-

  • Nol et Pques dans la tradition initiatique 49

    tacle cosmique de la matire primordiale, de l'nergie sublime, c'est l'akasha des hindous, c'est l'ther le plus pur dans lequel nous sommes plongs. Et dans cette Arne universelle qui est partout, qui sait tout, qui contient tout, qui transmet tout d'un bout l'autre de l'unive rs... dans la partie la plus subtile de cette Ame qui est vivante, qui est la plnitude, la quintessence, l'omniscience, habitent le Pre Cleste, la Mre Divine, le Christ, le Saint-Esprit. Quand saint Paul disait: En lui nous nous mouvons et avons notre existence, il parlait de 1'Ame uni- verselle. Elle est une manation de Dieu, mais elle n'est pas Dieu Lui-mme. On peut dire que nous vivons en Dieu, mais en ralit, pour tre tout fait exact, nous vivons dans une substance qu'Il a mane.

    Au commencement Dieu a man une matire, et cette matire originelle qui tait pure lumire, c'est cela 1'Ame universelle. Elle tait avant le soleil et les toiles, et c'est avec elle que Dieu a tout cr. Quand Dieu a dit au premier jour de la cration : Que la lumire soit! la lumire qui est apparue n'est pas celle que nous voyons ici sur la terre. La lumire que nous voyons avec nos yeux physiques est un reflet qui ne nous donne qu'une faible ide de ce qu'est la vraie lumire.

    La vraie lumire que Dieu a cre le premier

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    jour et par laquelle Il a ensuite tout cr, c'tait I'Ame universelle. C'est elle qui alimente le cos- mos, elle contient tout, et tous les tres se meu- vent en elle comme les poissons qui nagent dans l'ocan. Cette lumire est compose de diffren- tes couches plus ou moins subtiles, comparables aux couches de l'atmosphre. D'ailleurs, l'at- mosphre aussi est un ocan et nous sommes des poissons d'une tout autre espce qui nageons et nous nourrissons dans l'air. Ensuite au-del de cet ocan arien s'tend un autre ocan, de natu- re thrique, o habitent d'autres cratures ... Donc, l'Arne universelle a des tages, des degrs plus ou moins denses, plus ou moins subtils, jus- qu'au sommet qui est du feu et o demeurent le Saint-Esprit et la Mre Divine.

    Que faut-il entendre par seconde naissan- ce? La premire naissance, tout le monde la connat, c'est celle de l'enfant qui nat dans notre monde physique, avec des bras, des jam- bes, un nez, une bouche, des poumons ... Et il respire, il mange, il parle, il marche ... La deuxime naissance ncessite aussi une concep- tion, mais cette conception se fait dans un autre monde, un monde o l'esprit s'unit la pure matire pour concevoir un enfant divin. Et quand l'enfant est n dans le monde spirituel, lui aussi il peut parler, marcher et travailler dans ce

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    monde. C'est cela la deuxime naissance: pou- voir entrer et vivre dans un univers d'une autre dimension.

    Quand l'me et l'esprit s'unissent, ils mettent au monde un germe qui se dveloppe comme une conscience nouvelle. Cette conscience nou- velle se manifeste comme une lumire intrieure qui chasse les tnbres, comme une chaleur tel- lement intense que mme si le monde entier vous abandonne, vous ne vous sentez jamais seul, comme une vie abondante que vous faites jaillir partout o vos pieds vous portent, comme un amux de forces que vous consacrez l'difi- cation et la construction du Royaume de Dieu, comme une joie aussi, une joie extraordinaire de se sentir en liaison avec tout l'univers, avec toutes les mes volues, de faire partie de cette immensit ... et la certitude que personne ne peut vous enlever cette joie. Dans l'Inde, on appelle cet tat la conscience bouddhique, et chez les chrtiens on l'appelle la naissance du Christ.

    Oui, la naissance du principe divin est un vnement intrieur tellement exceptionnel que personne ne peut s'y tromper. Comme si le Ciel tait l ouvert devant vous, vous sentez la pr- sence d'un autre tre qui vous soutient, vous claire, vous protge, vous rjouit. Mme dans les circonstances les plus terribles, au moment o vous tes le plus dcourag, vous sentez qu'il

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    est l et que vous tes aid. Oui, c'est la sensa- tion d'une prsence, d'un contact qui n'est jamais coup. C'est comme si vous aviez auprs de vous la flamme d'une lampe qui ne s'teint jamais. Au moment ou vous en avez besoin, elle peut vous donner toute la lumire et la chaleur que vous dsirez, mais en attendant, mme si vous ne vous en servez pas, elle est toujours l votre disposition.

    Si vous ne naissez pas d'eau et d'esprit ... Les Initis, qui connaissent le langage symboli- que, ne prennent pas les mots eau et esprit la lettre, mais partout, dans tous les domaines ils leur trouvent des correspondances, des rela- tions. Les mmes lois existent dans toutes les rgions: si des enfants naissent dans le monde physique, c'est que des enfants naissent aussi dans les autres mondes.

    La deuxime naissance, c'est la naissance dans le monde divin, et cette fois, c'est l'homme lui-mme qui dcide de natre et qui le fait grce ses propres efforts. Pour natre dans le plan physique on ne vous a pas demand votre opi- nion, ce sont d'autres qui vous ont appel, qui vous ont faonn, cela ne dpendait pas telle- ment de vous. En ralit, si, cela dpendait de vous, mais enfin disons comme a aujourd'hui pour simplifier les choses. Tandis que pour la deuxime naissance, c'est vous qui tes respon-

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    sable, c'est vous qui dcidez de natre dans le monde de la lumire. Consciemment, patiem- ment, intelligemment, vous vous faonnez un autre corps pour natre dans le Royaume de Dieu.

    Si un homme ne nat pas d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu, cela veut dire qu'il ne peut renatre s'il ne possde pas les deux principes en lui. La deuxime nais- sance, c'est la naissance de Jsus, mais la nais- sance de Jsus c'est aussi votre naissance. La mre, c'est l'eau, c'est--dire l'amour, la puret, la vie ; et le pre, c'est le feu, la lumire, l'esprit. Si vous ne possdez pas ces deux principes: l'amour qui est le principe fminin, et la sagesse qui est le principe masculin, vous ne pouvez pas natre une deuxime fois. Un enfant, cela sous- entend un pre et une mre, eh bien sans l'amour et la sagesse, les parents manquent, et l'enfant ne natra jamais. Vous tes dj n une fois, c'est entendu, mais vous n'tes pas encore n de l'amour et de la sagesse. Pour natre une deuxime fois sous la forme de l'Enfant Jsus, il faut un pre et une mre plus levs, plus vo- lus que le pre et la mre physiques: il faut l'amour et la sagesse, et l'enfant qui natra sera la vrit, la plnitude de la vie, tout ce qui est rel et vridique.

  • La vie d'un enfant ne commence pas avec son apparition sur la terre. Avant de natre, il existait dj dans un lieu ou sa mre travaillait sa formation. Une naissance est donc compara- ble l'exposition de l'uvre d'un sculpteur ou d'un peintre: on tire le rideau qui la cachait et maintenant tout le monde peut la voir, parce qu'elle est acheve. Oui, mais l'essentiel, c'est que ce travail tait commenc depuis longtemps dj, depuis l'instant ou cet enfant n'tait encore qu'une semence, une graine ... Voil pourquoi pour comprendre ce phnomne de la naissance nous devons d'abord tudier la graine.

    Imaginez un liquide o l'on aurait laiss dis- soudre des sels de cristaux: il est transparent, vous ne voyez rien dans ce liquide. Mais si vous le mettez dans certaines conditions, si vous le chauffez, par exemple, des cristaux vont se former suivant certaines lignes de force et vous verrez bientt apparatre des figures gomtri-

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    ques. Chaque atome d'un lment chimique possde la proprit de cristalliser dans tel ou tel systme, et c'est donc ainsi que se forment les cristaux, chaque atome trouvant sa place en fonction de lignes de force dtermines. Le mme phnomne se produit pour la graine : la graine est comme une solution chimique poss- dant des proprits spcifiques qui attendent le moment favorable pour se manifester.

    J'irai mme plus loin en disant que la graine est un talisman, un pentacle, prpar par le Crateur pour attirer des forces et des lments de l'espace. Quand vous placez cette graine dans certaines conditions, c'est--dire quand vous la plantez en terre en lui donnant l'humidit et la chaleur indispensables, elle attire tous les l- ments qui lui correspondent et elle commence crotre. La graine elle-mme ne possde pas ces lments : ils se trouvent dissmins dans l'espa- ce et c'est elle de les attirer. La graine, elle - et c'est la raison pour laquelle elle est minuscule - ne possde que le plan, le projet de ce que sera plus tard l'arbre avec ses racines, son tronc, ses branches, ses feuilles et ses fruits. Voil pour- quoi on peut dire qu'elle est comparable un talisman qui voque et attire lui toutes les forces correspondant ses propres vibrations. D'ailleurs, la science des Initis concernant les talismans et les pentacles est base sur la con-

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    naissance des lois qui rgissent la croissance de la graine.

    La graine n'est donc rien d'autre qu'un tre vivant qui ne cesse de faire appel aux forces et aux lments du cosmos pour pouvoir accomplir sa tche. Et sa tche, c'est de devenir comme son pre, l'arbre qui l'a produite. Le Crateur a mis dans la graine cette vocation de ressembler a son pre, l'arbre. C'est pourquoi, une fois plante, moins qu'elle ne soit dfectueuse, toute son acti- vit ira dans le sens de cette vocation : elle pren- dra parmi les lments qui l'entourent ceux qui lui conviennent, repoussera les autres, et ainsi elle arrivera exprimer toutes les tendances indiques dans le schma qu'elle porte en elle.

    Et il en est de mme pour l'homme. Puisque Dieu a cr I'homme son image, c'est que l'homme, en se dveloppant correctement, a la possibilit de devenir comme Lui. Si pour le moment il est encore tellement loin de Lui res- sembler, c'est parce qu'au moment o ils doi- vent concevoir un enfant, les pres et les mres ne se proccupent pas d'introduire en lui le schma parfait qui attirerait les meilleurs mat- riaux du cosmos pour qu'il devienne un vrita- ble fils, une vritable fille de Dieu.

    Il est important que vous compreniez bien cette ide. Le germe de l'enfant qui va natre est exactement comme la graine que l'on a mise en

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    terre : on l'expose la lumire, on l'arrose, on le protge des insectes - symboliquement parlant - et il commence crotre. Les forces dposes dans le germe se mettent vibrer et elles attirent les lments bnfiques qui leur correspondent : la puret, la sant, la beaut, la bont, l'intelli- gence ... ou au contraire des tares et des vices. La nature est d'une fidlit absolue, c'est pourquoi quand des parents se plaignent : Regardez-moi cet enfant pouvantable que Dieu nous a donn!)) il faut qu'ils sachent que ce n'est pas Dieu qui leur a donn cet enfant, c'est eux qui l'ont faonn, fabriqu, et s'ils avaient t plus conscients, plus vigilants, 'aurait t mieux.

    Une graine ... tout l'univers est rsum dans une graine ou dans un germe humain. Quelle science peut arriver soulever le rideau de ce mystre qu'est un germe?. . .

    Quand je vous ai parl de la conception et de la gestation*, je vous ai dit que le germe que le pre donne la mre au moment de la concep- tion porte en lui le projet de ce que sera l'enfant - c'est comme un plan, un schma. Quant la mre, pendant les neuf mois de la gestation, son travail consiste attirer tous les lments qui

    * Voir Une ducation qui commence avant la naissance, ch.11.

  • 58 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    entreront dans la construction de l'difice, et cet difice comprend le corps physique de l'enfant, mais aussi ses corps subtils. Pour que ces l- ments soient de la meilleure qualit, il est trs important que la mre veille constamment sur ses penses et ses sentiments.

    Par sa vie psychique, tout tre humain modi- fie les lments qui constituent ses cellules, son sang. La femme enceinte qui se laisse aller une conduite dsordonne produit dans son organis- me des changements trs prjudiciables l'enfant qu'elle porte et qu'elle nourrit, car elle fait entrer alors dans la structure de l'enfant des lments qui capteront par la suite tous les mau- vais courants. Evidemment, la majorit des mdecins n'ont encore aucune ide de cette science. Pour eux la vie morale de la mre pen- dant la gestation n'a aucune influence sur l'enfant. Les conseils qu'ils donnent ne concer- nent que le plan physique, la nourriture, l'activi- t, le sommeil, etc. Mais un jour ils seront obli- gs de combler cette lacune et d'admettre que la destine de l'enfant dpend en grande partie de l'tat d'esprit de la mre pendant la gestation.

    Comme la mre, le disciple a pour travail de construire en lui-mme un autre corps, mais un corps spirituel qui lui permettra de natre une deuxime fois. Il possde l'ide, le plan: le Royaume de Dieu et sa Justice, la perfection,

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    l'harmonie, et maintenant il faut qu'il le ralise en apportant jour aprs jour les matriaux. Bien qu'en ralit il est plus exact de dire que ce sont les matriaux qui se prsentent spontanment. Quand vous avez le plan et que vous l'exposez, il attire du cosmos tous les lments correspon- dants qui vont se rpartir d'aprs les lignes de force de ce plan.

    La deuxime naissance est un travail cons- cient partir d'un schma que nous portons en nous, dans notre tte, et ce travail obit aux lois de la galvanoplastie qui sont les lois de la magie divine. Vous voulez ressembler a tel saint ou a tel grand Matre que vous aimez particulire- ment? Vous tes alors comme une mre qui porte l'image idale de l'enfant qu'elle voudrait avoir, et toutes les forces subconscientes en vous se mettent au travail pour raliser cette image. Mme si vous n'y arrivez pas absolument dans cette incarnation, toutes les acquisitions spiri- tuelles que vous aurez faites vous suivront dans la prochaine et vous continuerez votre travail. Mais il faut au moins le commencer ds aujour- d'hui, sinon jamais le Christ ne pourra natre en vous, vous tes le seul pouvoir lui prparer les conditions de sa naissance.

    Quand je parle du travail que fait la mre sur l'enfant qu'elle porte dans son sein, je parle vi- demment d'un travail subconscient. La mre ne

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    sait pas comment se fait ce travail, elle ne sait mme pas comment sera son enfant, c'est la nature en elle qui montre sa sagesse. La mre, elle, continue vivre peu prs comme avant sans avoir conscience de tout ce qui se passe, et heureusement d'ailleurs, car il s'agit de proces- sus tellement compliqus qu'elle en perdrait la tte. De la mme faon, quand le disciple assu- me le rle de la mre pour mettre au monde un enfant divin, il n'est pas ncessaire non plus qu'il connaisse les dtails de sa formation. Il doit trouver le germe et avoir ensuite un comporte- ment appropri pour favoriser la naissance de cet enfant, c'est--dire veiller sur ses penses, ses sentiments et ses actes pour qu'ils soient les meilleurs et aillent nourrir l'enfant de leurs par- ticules subtiles et lumineuses.

    Ce qui dpend de nous, c'est seulement d'avoir une bonne attitude, d'excuter les pres- criptions, d'apporter les lments les plus purs. Le reste, c'est la nature elle-mme qui se charge de l'excuter dans les profondeurs de notre sub- conscient. Du moment que nous avons une bonne attitude, c'est elle qui dclenchera tous les processus favorables la naissance de l'enfant divin. C'est pourquoi les sages ont toujours insist sur la ncessit de cette bonne attitude, la seule capable de provoquer les forces bnfiques. Les gens mprisent ces conseils, ils pensent

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    qu'ils peuvent faire n'importe quoi sans que cela ait la moindre importance, mais des annes aprs, ils sont bien obligs de voir que a en avait une. Il ne faut pas discuter les rgles et les lois ternelles, il faut les appliquer.

    Qu'il s'agisse de vie intrieure ou de vie phy- sique, pour que l'enfant naisse dans de bonnes conditions, l'essentiel c'est la faon de vivre de la mre. C'est ainsi que le travail se fait, jusqu'au jour ou le rideau est tir et l'enfant apparat. Alors, les esprits clestes se mettent son ser- vice : c'est l'enfant royal, tout le Ciel est l pour l'admirer, lui fournir ce dont il a besoin. Et ds l'instant o il est n, il est indpendant, il mne une vie indpendante de celle du disciple ... Il n'y a rien de plus grand que de consacrer son temps et ses nergies faire natre cet enfant, tout le reste n'est rien.

    Tout ce qui a t crit dans les Evangiles sur la naissance de Jsus est peut-tre vrai du point de vue historique, mais c'est surtout vrai du point de vue symbolique. Qu'il y ait rellement eu cette nuit-l, Bethlem, une toile, des Anges, des bergers, une crche avec un ne et un buf, ce n'est pas la-dessus qu'il faut s'arrter. C'est vrai du point de vue symbolique, et c'est l l'essentiel. Chaque fois que l'Enfant divin nat dans une me, l'toile est l, tous les Anges

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    chantent et les Rois Mages viennent s'incliner et apporter des prsents. D'ailleurs plusieurs fois dans l'histoire ces mmes phnomnes se sont produits pour la naissance d'un Sauveur de l'humanit. Car Jsus n'a pas t l'unique Sau- veur.

    On ne demande donc au disciple que d'aller dans le grenier prendre quelques graines et les planter (puisqu'elles ne peuvent pas aller se planter toutes seules) et de maintenir toujours autour d'elles de bonnes conditions. Son travail s'arrte l. Ensuite les forces de la nature lui diront: ((Allez, maintenant tu peux aller te reposer, laisse-nous faire! La terre, le soleil, la pluie feront leur travail. Oui, nous avons seule- ment dclencher le processus, ensuite c'est la nature qui ralise. Comme pour la cration d'un enfant: c'est le pre qui dclenche le processus et la mre, qui reprsente la nature, s'occupe de la ralisation.

    Maintenant, il ne vous reste donc qu' demander aux entits clestes qui sont l, qui vous coutent, qui vous visitent, de vous aider raliser ce plan gigantesque, la naissance du divin en vous. Ensuite, chaque jour, il faudra continuer apporter les matriaux, surveiller qu'ils soient purs, harmonieux, et ds que quel- que chose n'ira pas, le nettoyer, le rparer ou l'enlever. Les difficults du travail intrieur ne

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    sont pas trs diffrentes de celles du travail phy- sique: il y a toujours quelques claboussures, quelques taches.. . Mais si vous vous surveillez, si vous continuez travailler avec les instru- ments que Dieu vous a donns: l'intellect, le cur, la volont, et si, ds que vous vous aperce- vez que quelque chose va un peu de travers, vous le rtablissez patiemment, sans forcer, avec prudence, chaque jour vous apportera ses bn- dictions, ses lumires, et la vie deviendra extraordinaire de joie, d'esprance et d'amour, simplement parce que vous faites le travail que Dieu vous demande.

    Oui, c'est Dieu qui vous demande ce travail, et si vous ne le faites pas, vous ne serez pas reu en haut, parmi cette grande assemble des Anges et des Archanges ... Dans les Evangiles, Jsus parle d'un homme qui n'avait pas t accept dans un festin royal parce qu'il ne portait pas les habits de fte. Evidemment, c'est symbolique : ces vtements que l'on doit porter pour tre accept dans les festins en haut, ce sont des vte- ments de lumire, c'est l'aura, symbole de toutes les qualits et vertus.

  • III

    LA NAISSANCE DANS LES DIFFRENTS PLANS

  • Certains processus de la vie spirituelle nces- sitent un changement de polarit. Le disciple qui dsire faire natre le Christ en lui-mme doit d'abord chercher le pre de cet enfant. S'il est un homme, il doit se polariser ngativement, deve- nir comme une femme, c'est--dire cultiver des qualits d'humilit, de douceur, de patience. Quand il veut crer un enfant dans le plan physi- que, l'homme doit tre actif, positif, missif, mais quand il s'agit de mettre lui-mme un enfant au monde dans le plan spirituel, il faut qu'il prenne une polarit fminine en dvelop- pant les qualits correspondantes afin d'attirer l'Esprit cosmique. A ce moment-l la concep- tion se fera, puis il commencera nourrir l'enfant exactement comme le fait une mre, en vitant tout ce qui pourrait troubler ce travail intrieur sur l'enfant.

    Une femme peut galement crer un enfant divin, mais elle aussi doit changer de polarit.

  • 68 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    Dans le plan physique la conception n'est possi- ble que si la femme est passive, rceptive, mais dans le plan spirituel elle doit devenir active et s'unir 1'Ame universelle. C'est elle qui doit arriver capturer 1'Ame universelle et l'enfant natra. Ces explications vous tonnent, je le vois, car pour vous ces renversements de polarit sont quelque chose de nouveau, mais il faut que vous les connaissiez.

    Quand un homme et une femme s'unissent, toutes les nergies de l'homme descendent jus- qu'au bas de sa colonne vertbrale et de l se communiquent la femme, puis elles remontent le long de la colonne vertbrale de la femme jus- qu' son cerveau et de l se communiquent de nouveau l'homme. La femme reoit donc ces nergies en bas et les rend l'homme en haut. C'est toute une circulation formidable qui est ainsi dclenche. Mais ce n'est pas tout: si on tudie la polarit de l'homme et de la femme dans les diffrents plans, on s'apercevra qu'il existe des croisements extraordinaires. L'hom- me, qui est missif dans le plan physique, est rceptif dans le plan astral, missif nouveau dans le plan mental, etc ... Et inversement pour la femme qui est rceptive dans le plan physi- que, missive dans le plan astral, a nouveau rceptive dans le plan mental ... Grce cette inversion de polarit les hommes et les femmes

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    peuvent faire entre eux et dans tous les plans, des changes d'une richesse inoue.

    Dans le plan physique, le rle de la femme n'est que de mettre l'enfant au monde, ce n'est pas elle qui donne le germe. Mais elle doit savoir qu'elle est missive dans le plan astral et que si elle veut crer un enfant, elle peut fertiliser 1'Ame universelle. Quant l'homme, s'il veut mettre au monde un enfant divin, il doit entrer en contact dans le plan astral avec l'Esprit cos- mique. Seulement l'Esprit cosmique ne visite pas n'importe qui, c'est un prince, et un prince ne va pas chercher sa bien-aime dans les taudis ou les lieux de dbauche. Donc, l'Initi qui veut attirer le regard de l'Esprit universel tche de faire de son me une princesse exquise, pleine d'amour, d'humilit, de douceur, toujours prte accomplir la volont divine jusqu' pouvoir donner sa vie. C'est pour cette raison que la reli- gion a toujours prconis une attitude de rcep- tivit, de dvotion, d'adoration l'gard du Ciel : s'incliner, s'agenouiller, se prosterner, c'est--dire devenir une femme symbolique- ment parlant.

    Quand l'me du disciple est devenue comme une jeune princesse pare de perles et de pierres prcieuses, l'Esprit cosmique vient s'unir elle pour la fertiliser. Mais le disciple doit rester trs vigilant, car il arrive que certains, qui prten-

  • 70 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    dent chercher le Saint-Esprit, n'attirent en rali- t que le Diable ! ... car ayant nglig de se puri- fier pralablement, ils ont attir des esprits, oui, mais des esprits tnbreux. Comment voulez- vous que le Saint-Esprit vienne vous visiter si vous n'essayez pas de vivre une vie divine? ... Mais la meilleure faon de l'attirer, c'est encore d'avoir un grand amour pour lui.

    Au moment o cette union se produit, le dis- ciple sent que, pour la premire fois, il se passe dans sa vie quelque chose de beau, d'immense, de grandiose, et il est boulevers, tout son tre vibre de joie et d'esprance. L'enfant se forme peu peu, et alors les nergies du disciple ne sont plus ni gches ni perdues l'extrieur dans des folies ou des futilits : elles sont toutes consa- cres nourrir l'enfant, exactement comme le fait le sang de la mre pendant la gestation.

    Et maintenant lorsqu'un mage, un thurge veut crer des enfants dans le plan mental, il le peut aussi puisque l'homme est missif dans ce plan : par la puissance de sa pense il fertilise 1'Ame universelle, et peuple ainsi l'espace de milliers de cratures divines. D'ailleurs, un vri- table mage n'a aucun dsir d'avoir des enfants dans le plan physique; les seuls enfants qu'il veut crer sont des entits spirituelles, c'est pourquoi il se lie sans cesse avec la Femme cos- mique, le principe fminin ternel. Tandis que

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    la femme, qui est rceptive dans le plan mental, peut s'unir au Principe crateur divin et avoir un enfant dont le germe est donn par Dieu Lui- mme sous la forme d'un idal, d'un projet divin auquel elle fournit des matriaux pour qu'il se ralise. Mais je rpte, si une femme veut crer elle-mme des enfants, elle le peut dans le plan astral en fertilisant 1'Ame universelle. L'homme fertilise 1'Ame universelle dans le plan mental, et la femme dans le plan astral.

    Tout cela est clair, seulement ce sont des questions sur lesquelles on n'a pas l'habitude de se pencher. Donc, rsumons : dans le plan phy- sique l'homme cre l'enfant tandis que la femme peut seulement le former et le mettre au monde. Dans le plan astral c'est l'inverse, c'est la femme qui cre l'enfant et l'homme qui le forme et le met au monde. Dans le plan mental on retrouve la mme polarit que dans le plan physique, c'est l'homme qui cre et la femme qui forme. Il est important de bien comprendre cette diffren- ce entre la cration et la formation car sans la connaissance de ces changements de polarit on ne peut obtenir de vritables ralisations dans le monde spirituel.

    La naissance du Christ, de l'Enfant divin en nous, voil ce que les Evangiles appellent la deuxime naissance. Vous direz: Mais est-ce

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    moi qui nais une deuxime fois ou un autre qui nat en moi? En ralit, que ce soit vous ou lui, c'est la mme chose. Mais on peut dire que c'est vous qui naissez puisque vous sentez que vous avez une autre conscience, d'autres penses, d'autres sentiments, et vous entrez dans un mon- de qui existe de toute ternit, mais o vous ne pouviez pas encore pntrer puisque vous n'y tiez pas encore n une deuxime fois.

    La premire naissance, c'est notre entre dans le monde physique que nous devons tu- dier, o nous devons travailler pour nous dve- lopper. Mais cela ne suffit pas : il existe un autre monde qui est pure lumire, pur amour, pure beaut, et dans ce monde aussi nous devons pntrer un jour pour l'explorer, entendre sa musique, sentir ses parfums, contempler ses fleurs, ses arbres, ses lacs, ses montagnes ... Vous direz: Ce monde contient aussi tout cela? Oui, et il y a mme des magasins immenses o vous pourrez acheter tout ce que vous voulez. Et avec quel argent? Pas besoin d'argent, c'est votre amour qui vous servira d'argent: l-haut, si vous avez beaucoup d'amour, vous tes riche, vous pouvez tout acheter !

    Je disais donc: c'est vous qui naissez, mais en mme temps c'est un autre qui nat en vous, un enfant dont le pre est Dieu Lui-mme. L'me humaine est devenue une mre qui, par

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    ses vertus a russi attirer l'Esprit cosmique. L'Esprit cosmique est l, toujours prsent, il ne demande qu' pntrer en nous pour dposer ses cadeaux, mais comment voulez-vous qu'il entre quand tout est ferm, barricad? Seul peut atti- rer l'Esprit celui qui dcide de consacrer sa vie l'tablissement du Royaume de Dieu sur la terre. A ce moment-l une ouverture se fait dans son cur, dans son me, un jaillissement comme un feu d'artifice, des tincelles qui se projettent au-dessus de sa tte comme une couronne. Et c'est ainsi que dans cette obscurit que reprsen- te le monde, dans cette nuit sans toiles o tous poussent des cris et sont en train de se massa- crer, il se produit par endroits des clairs, des projections lumineuses qui sont comme autant de signaux vers lesquels l'Esprit se dirige pour prendre cet tre sous sa protection.

    Maintenant vous pouvez peut-tre compren- dre pourquoi le symbole d'un grand Initi, d'un grand Matre, un vrai, est l'androgyne, c'est-- dire un tre qui possde en lui-mme les princi- pes masculin et fminin en parfaite harmonie. Pour faire natre en lui l'Enfant divin, il faut qu'il soit la fois pre et mre, homme et fem- me; en tant que pre, il dclenche le processus de la conception et en tant que mre il nourrit et forme l'enfant. Un Initi est un tre de plni- tude, rien ne lui manque, il possde les deux

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    principes, il ne passe pas son temps chercher son autre moiti, comme la majorit des humains. Et d'ailleurs, le fait que le monde ne contienne que des moitis en train de se cher- cher l'une l'autre est bien la preuve que les humains sont encore loin de la philosophie ini- tiatique.

    En vous parlant ainsi j'arrive peu peu rtablir une partie de l'Enseignement sur les deux principes que Melkhitsdek a donn Abraham quand il lui a apport le pain et le vin. Oui, la faon dont un Initi agit pour faire natre en lui l'Enfant divin, le Christ, entre dans cette Initiation donne par Melkhitsdek.

  • SI VOUS NE MOUREZ PAS, VOUS NE VIVREZ PAS

  • Vous attendez que je vous parle ... mais que voulez-vous de plus? Regardez, la nature nous a dj parl tous. Vous tes-vous aperus que partout autour de vous est en train de se pro- duire un vnement qui s'appelle le renou- veau? ... Ah ! vous vous en tes aperus. .. C'est magnifique. On sent que tout bouge, c'est une nouvelle vague qui dferle du cosmos, et d'ici trs peu de temps sur toute la terre, les fleurs, les arbres, les oiseaux.. . quelle parure ! Voil un des phnomnes les plus extraordinaires de la vie : le renouveau.

    Chaque anne tout se renouvelle ... Oui, tout sauf les humains! Les humains, eux, restent tels qu'ils sont, ils ne se mettent pas l'unisson de ce renouveau. Ils sentent bien qu'il se passe quel- que chose dans l'air, mais ils ne se laissent pas influencer. Il faut maintenant qu'ils apprennent ouvrir en eux les portes et les fentres pour que cette vie puisse aussi les pntrer et les impr-

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    gner. Voil ce que je peux vous dire de plus important ce matin. Car c'est dommage que ce renouveau se produise seulement dans la nature, et que les humains, trop concentrs sur de vieil- les choses, ne le remarquent presque pas. Il faut tre libre, dgag et recevoir bras ouverts cette nouvelle vie. Bien sr, inconsciemment chacun est un tout petit peu remu, surtout les jeunes : ils ne savent pas ce qui leur arrive, mais ils sen- tent un lan, un besoin d'aimer. Cette voix qui se fait entendre et dit toutes les graines, tou- tes les semences : Allons, rveillez-vous, pous- sez maintenant ! est d'une puissance inoue, mais la plupart des gens sont sourds cette voix, et restent l, figs, stagnants.

    Pour un Initi, cette priode de l'quinoxe de printemps est trs importante. Il sait l'utiliser pour faire tout un travail de purification, de rgnration. Oui, il ne suffit pas de remarquer que les oiseaux chantent, que les fleurs poussent et que les gens sont un peu plus gais. Il y a tout un travail faire, un travail de renouvellement. Quand vous venez le matin au lever du soleil, vous ne devez avoir dans la tte que ce renou- veau. Laissez tous les autres sujets de ct, tout ce qui est dj vieux et caduc, concentrez-vous uniquement sur la nouvelle vie pour entrer en communication avec ce grand courant qui jaillit du cur de l'univers.

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    Mais oui, rjouissez-vous, le printemps est l, chantez, dansez! Certains diront: Mais pour nous, c'est fini ... le printemps, c'est pour la jeunesse. En raisonnant ainsi, ils se coupent de la vie. Tous doivent marcher en accord avec le renouveau, car il n'y a pas ici de distinction faire entre les jeunes et les vieux. Est-ce que vous avez entendu de vieux arbres dire : Oh! nous, vous savez, on a dj pass l'ge de fleurir et de reverdir, on laisse a aux jeunes maintenant? Non, eux aussi, au printemps, se couvrent de fleurs et de feuilles. Donc, mme les vieilles grands-mres, mme les vieux grands-pres doi- vent entrer dans la ronde, trotter, sauter, danser - symboliquement, bien sr - et tout ira mieux pour eux.

    Comment ne pas voir que la nature entire pense nous? Chaque printemps elle nous envoie tout ce dont nous avons besoin comme nergies et stimulants pour le reste de l'anne, et c'est nous de ne pas les laisser passer sans rien prendre.

    Vous avez dj beaucoup reu ce matin au lever du soleil, que voulez-vous que je vienne ajouter de plus maintenant? Je suis l pour interprter certains phnomnes, vous donner des explications, vous orienter, c'est tout; pour le reste, adressez-vous au soleil. Regardez seule- ment le travail qu'il fait sur toutes les petites

  • 80 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    graines qui dormaient! Il leur dit: Mais qu'attendez-vous? Il faut donner quelque chose maintenant. Allez, hop, au travail ! - Mais nous sommes petites, nous sommes faibles ... - Non, non, essayez, vous allez voir, je vais vous aider. Et alors toutes ces petites graines prennent cou- rage. Chaque jour le soleil les chauffe, les cares- se, leur parle, et aprs quelque temps on voit apparatre des fleurs magnifiques auprs des- quelles les potes, les peintres, les musiciens viennent s'merveiller et s'inspirer. Pourquoi ne serait-ce pas la mme chose avec nous?

    Nous sommes des graines plantes quelque part dans le sol spirituel, et sous les rayons du soleil nous pouvons donner des couleurs, des parfums tellement exquis, que mme les divini- ts seront extasies. Qu'est-ce qu'une fleur? Elle ne sait ni chanter, ni danser, ni jouer du violon, et pourtant mme les chanteurs, les danseurs, les musiciens s'extasient devant elle ... Et si de la mme faon nous savons tre comme des fleurs, pourquoi les divinits qui nous sont tellement suprieures ne viendraient-elles pas s'merveil- ler? Elles diront : Oh ! Quelle gentille fleur! et elles s'occuperont de nous pour nous rendre encore plus purs, plus lumineux, plus parfums.

    Voici donc le renouveau, la rgnration qui s'approche, et c'est ce processus qui nous int- resse : tout le reste doit tre laiss de ct. Cette

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    priode de l'quinoxe de printemps est une des plus importantes de l'anne. Et si on a plac la rsurrection de Jsus ce moment-l, c'est qu'en ralit il s'agit de la rsurrection de toute la nature qui tait dj fte bien avant Jsus. Seu- lement, au cours des sicles, la lumire de 1'Ini- tiation s'est perdue et les chrtiens ne savent plus comment comprendre la rsurrection.

    Dans tous les sanctuaires initiatiques du pas- s, et bien avant Jsus, des hirophantes rv- laient leurs disciples comment ressusciter pour accder au rang d'immortels. La rsurrection, les Initis l'ont d'abord tudie dans la nature qui a toujours t leur guide. Ils observaient la nature et, travers la mtamorphose de la che- nille en papillon par exemple, ou du grain qui doit mourir pour fi-uctifier, ils comprenaient ses leons.

    Si vous ne mourez pas, vous ne vivrez pas, a dit Jsus. La notion de rsurrection est obliga- toirement lie a celle de mort, de dsagrgation. Tant que la graine ne meurt pas, elle s'oppose la manifestation de cette puissance de vie enfouie en elle. En l'homme, c'est la nature inf- rieure qui doit mourir pour laisser la place l'esprit, ce principe divin qui trouve alors la possibilit de se dgager pour agir et tout trans- former.

    Le secret de la rsurrection est l devant

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    nous, dans la nature, et il attend que nous le comprenions, que nous nous dcidions mourir consciemment pour qu'il sorte de nous un hom- me nouveau. Trs peu, mme parmi les Initis, ont russi ressusciter pour devenir immortels, parce que rien n'est plus dificile que de juguler la nature infrieure qui est extrmement habile, ruse, et qui sait tout ce qu'il faut faire pour nous embarquer dans sa voiture. Pour lui chap- per, il faut beaucoup de discernement, un amour inchangeable et une volont puissante.

    Dans certaines Initiations du pass, l'preuve finale pour le disciple qui avait franchi avec suc- cs les tapes prliminaires tait celle de la mort et de la rsurrection.* Il tait plac dans un sar- cophage o il restait trois jours et trois nuits, surveill par ses Matres qui, l'aide de prati- ques connues d'eux, le maintenaient dans un tat hypnotique: ils dtachaient de son corps physique ses corps thrique et astral grce aux- quels le disciple voyageait dans l'espace. Pen- dant trois jours il visitait toutes les rgions: l'enfer, le paradis ... il regardait, il tait tonn, effray, extasi, il touchait la vrit. Quand il revenait, les liens entre ses corps thrique et astral et son corps physique taient d'une nature

    * Voir le tome XXX des (Euvres Compltes, chapitre VIII, 2' partie.

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    totalement diffrente : tout ce qu'il avait vu, tou- tes les impressions qu'il avait vcues s'taient enregistres sur son cerveau, et il pouvait main- tenant s'en souvenir en dtail.

    Certains mouvements spiritualistes ont gard ces rites de mort et de rsurrection. Malheureu- sement dans la majorit des cas ce n'est plus qu'une comdie, car les Initis et les grands Ma- tres ne sont plus l. Il y a, excusez-moi, un bour- ricot dans le sarcophage, entour de gens qui font semblant de surveiller et de diriger l'opra- tion, et lorsqu'il sort de l, il n'est pas plus clai- r qu'avant. Ce n'est plus qu'un lointain souve- nir de rites anciens, en attendant que les humains retrouvent un jour le sens sacr qu'ils possdaient. Mais c'est trs difficile : pour arri- ver retrouver et vivre toute cette science, il faut se dgager des entraves de la nature inf- rieure, et trs rares sont ceux qui veulent se dgager.

    Pour ressusciter et parvenir l'immortalit, il existe plusieurs mthodes qui nous sont rv- les par les symboles des deux triangles: l'un avec la pointe tourne vers le haut, l'autre avec la pointe tourne vers le bas. Ces deux triangles reprsentent les deux processus universels de l'volution et de l'involution, l'volution de la matire et l'involution de l'esprit. Ils nous apprennent comment nous devons nous lever

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    jusqu'a la Divinit pour nous fondre en elle, en mme temps que nous devons l'attirer pour qu'elle vienne habiter et se manifester en nous. Vous dites : Seigneur, ce n'est plus moi qui vis et me manifeste, mais ton Esprit en moi. Vous vous perdez dans l'espace infini afin qu'il ne res- te plus un atome de vous et qu'Il vienne, Lui, le Puissant, le Grand, le Fort, occuper votre place.. .

    C'est ainsi qu'il faut comprendre la mort qui nous est demande du point de vue spirituel: vous ne dtruisez pas le corps physique, mais seulement le principe en vous qui maintient la mort. C'est le Salve et Coagula des alchi- mistes : vous vous diluez, vous vous fondez dans l'espace et vous demandez que Dieu, qui est l'immensit, vienne s'incarner en vous. Vous comprenez maintenant comment ces deux trian- gles expriment le processus de la rsurrection. Ils sont surtout connus sous le nom d'hexagramme

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    ou sceau de Salomon, mais ce symbole existait dj bien avant Salomon.

    Evidemment, la vritable rsurrection totale, dfinitive, de I'tre humain, ne se fait pas d'un seul coup, mais progressivement. Quand vous allumez une bougie, vous tes sr que vous pou- vez enflammer la terre entire puisque vous pos- sdez dj une flamme. De la mme faon, ds le moment o vous allumez une cellule dans votre cur ou dans votre cerveau, on peut dire que vous tes allum : mme si toutes les autres cel- lules en vous ne sont pas encore allumes, elles peuvent I'tre. A Pques, dans les glises ortho- doxes, le pope allume un cierge, puis transmet la flamme au cierge de son assistant, et ainsi de proche en proche, chacun allumant avec son cierge celui du voisin, toute l'glise est bientt illumine.

    Voici ce qui peut se produire aussi en vous: du moment que vous avez allum une cellule,

  • 86 Nol et Pques dans la tradition initiatique

    votre corps entier peut tre allum et illumin, condition bien sr que la nature infrieure ne vienne pas s'opposer au processus de rgnra- tion. La rsurrection dfinitive sous-entend qu'il s'est produit dj plusieurs rsurrections.. . Donc, mes chers frres et surs, il faut que vous russissiez ressusciter au moins une cellule, car elle est capable d'en allumer une autre ct d'elle, celle-l une autre ... et c'est ainsi que la lumire se propagera peu peu dans tout votre tre.

    Si vous ne mourez pas, vous ne vivrez pas. Mourir, cela signifie se fondre dans l'infini pour cder la place au Seigneur afin que ce soit Lui qui vienne rgner en vous. Vous ne tenez plus votre existence, vous voulez disparatre, mais une seule condition : que ce soit Dieu Lui-mme qui prenne votre place. Et si vous insistez vrai- ment, Il est oblig de capituler, parce que vous utilisez des forces de mme nature que Lui. Il ne peut pas dire: Voyons, on va rflchir, on va tudier comment il a vcu dans le pass. Il n'y a plus de pass, il n'y a plus rien: devant un dsir pareil tout le reste est effac, il n'y a plus que la dcision que vous prenez aujourd'hui.

    Tant que vous ne voudrez pas cder la place en vous un t