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ONE HORSE LAND Nicolas Balmet – © Aurore Genicq La plateforme de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank a eu le nez fin en permettant à la folk-pop de One Horse Land de se faire entendre. Clarinette, xylophone, violon, ukulélé ou banjo se délectent sur un album qui fait immédiatement de ce quintet bruxellois un groupe à suivre de très près. Petite papote avec Jérémie Fraboni, meneur de ce chaleureux univers. 77 MUSIC

One HOrse LandVocalement, One Horse Land est un duo homme/ femme qui peut rappeler Cocoon, Angus & Julia Stone ou Megafaun. Y a-t-il une comparaison que

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Page 1: One HOrse LandVocalement, One Horse Land est un duo homme/ femme qui peut rappeler Cocoon, Angus & Julia Stone ou Megafaun. Y a-t-il une comparaison que

One HOrse Land

Nicolas Balmet – © Aurore Genicq

La plateforme de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank a eu le nez fin en permettant à la folk-pop de One Horse

Land de se faire entendre. Clarinette, xylophone, violon, ukulélé ou banjo se délectent sur un album qui fait

immédiatement de ce quintet bruxellois un groupe à suivre de très près. Petite papote avec Jérémie Fraboni, meneur

de ce chaleureux univers.

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Page 2: One HOrse LandVocalement, One Horse Land est un duo homme/ femme qui peut rappeler Cocoon, Angus & Julia Stone ou Megafaun. Y a-t-il une comparaison que

CeCi n’est pas du folkOne Horse Land a été bâti sur les cendres de Another Belgian Band. Pourquoi ce nouveau baptême ?

Parce que le projet a mûri. Another Belgian Band partait un peu dans tous les sens, et il nous a fallu pas mal de temps pour arriver à quelque chose de construit. Quand on s’est rendu compte que notre musique avait pas mal évolué, on a voulu une rupture. À peu de choses près, ce sont les mêmes musi-ciens et les mêmes instruments. Mais, par exemple, l’arrivée d’une contrebassiste a beaucoup changé notre style...

Puisque peu de gens vous connaissent, présentez-vous !

Euh... On vient tous les cinq de Bruxelles. On pratique une musique acoustique, inspirée aussi bien du folk que du pop-rock, et qui aime jouer sur les ambiances instrumentales. On essaie d’accorder beaucoup d’importance aux textures d’ins-truments comme la clarinette, le banjo, l’ukulélé, le violon ou le xylophone. En tout, on en utilise quand même une dizaine, ce n’est pas rien. Et on veut qu’ils soient plus que de simples accompagnements : on les met en valeur et on les laisse s’exprimer, sur l’album comme sur scène.

Le mot «folk» aujourd’hui, est un peu utilisé à toutes les sauces. Le cliché songwriter/guitare sèche, ce n’est pas votre truc...

Non, on est assez loin de l’esprit originel du folk, même si on espère en distiller les émotions. C’est pour ça qu’on préfère dire « On fait de la pop déguisée en folk ». Moi, je suis un fan absolu de Giant Sand, qui mélange le rock, la country ou le folk avec un côté très déconstruit et, malgré tout, des belles sonorités. Comme eux, on ne cherche pas forcément un son lisse ou formaté.

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Page 3: One HOrse LandVocalement, One Horse Land est un duo homme/ femme qui peut rappeler Cocoon, Angus & Julia Stone ou Megafaun. Y a-t-il une comparaison que

Vocalement, One Horse Land est un duo homme/femme qui peut rappeler Cocoon, Angus & Julia Stone ou Megafaun. Y a-t-il une comparaison que vous préférez ?

Très honnêtement, non. Megafaun, c’est clairement une de nos influences : j’ai même leur dernier album qui tourne en boucle dans ma voiture. Mais les autres, personnellement, je les écoute très peu. Avec Audrey Coeckelberghs, ce duo vocal s’est formé très naturellement, sans aucune référence ou résultat précis en tête. C’est d’ailleurs comme ça que tout le groupe s’est construit : l’alchimie s’est faite progres-sivement. Et ça se reflète un peu dans nos textes, qui parlent des questions que l’on se pose au fil de la vie, que ce soit côté privé ou artistique.

Question inévitable : pourquoi « One Horse Land » ?

C’est une référence à l’expression anglaise « one-horse-town », un bled paumé, une ville fantomatique, où erre un cheval... On aimait bien ce côté désertique, complète-ment paradoxal quand on vit dans un pays comme le nôtre, à la forte densité de population. Le paradoxe, le second degré... Tout ça nous correspond aussi.

NOTRE AVIS, VITE FAITOne Horse Land – Bored With The Music (@COD&S)Le premier single, Traffic Jam, résume notre sentence : à la fois sautillant et absurde, inspiré et souriant, sans préten-tion et sans retenue, porté par un clip dans lequel le groupe est coincé dans une voiture, en pleine campagne, à cause d’un bête feu rouge. Nous, on dit « feu vert ! »

onehorseland.be

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