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ORGANISATION DE COORDINATION ET DE COOPERATION d3 nf+p Acw?
POUR LA LUTTE CONTRE LES GRANDES ENDEMIES
.
.
. . *
_. .
RECHERCHES SUR RECHERCHES SUR LIS LIS
HENINUTES ET LES HENINUTES ET LES
SCHISTOSOMIASES SCHISTOSOMIASES
tel. 72.39.69 tel. 72.39.69
t&lppst n04, CQXWlQA 1984
Essai de lutte par chimiothérapie
contre Schistosoma haematobium en
zone irriguée sahélienne. II. Taux
de présentation aux examens et aux
traitements.
Ce travail a reçu l’aide financière du Programme
spécial de recherche et de formation concernant les
B.SELLIN, parasitologiste de Z'ORSTOM
E.SlPlONKOVICH, technicien de 1'ORSTOM
E.SELLIN, technicienne CERMES
J.L.REY, méds&z biologiste
F.MOUCHET, para sitoZogiste de ZrORSTOkf
-l-
Résumé
Au cours d'un essai de lutte contre la schistosomose
urinaire par chimiothérapie, une étude sur les taux de pré-
sentation aux examens d'urines et aux traitements a été effec-
tuée.
Lors du contrôle initdal seulement 57,47% des personnes
recensées se sont présentés. Il a fallu cinq passages de lié-
quipè soignante pour atteindre un taux de présentation global
de 80,51%.
Une certaine lassitude a été constatée au fur et à mesu-
re des contrôles ainsi un an après traitement le taux de pré-
sentation n'était plus que de 18,72%. Ce n'est qu'à un con-
trôle postérieur effectué en saison d'activités agricoles
réduites avec convocation écrite et perspective pour les vil-
lageois de recevoir immédiatement le traitement,qu'un taux de
présentation voisin de celui du contrôle initial a été obtenu.
Lorsque le traitement est différé, 22,33% des personnes
positives ne se sont pas présentées pour recevoir le médica-
ment.
Ces différentes remarques permettent de mettre en évidence
que dans le cas d'une action de grande envergure, il ne faut
envisager qu'un contrôle annuel en saison d'activités agrico-
les réduites avec examen et traitement immédiats. Malgré cela
l'action de la chimiothérapie restera probablement limitée par
l'absentéisme, il est donc raisonnable de prévoir des actions
soit contre les hôtes intermédiaires soit contre les stades
infectants.
Summary
In the course of an urinary schistosomiasis tria1 by che-
motherapy a study was carried out on presentation rates to uri-
ne examinations and treatments.
On initial control only 57.47% of people recorded in census
was present. Five passages of the team were necessary to obtain
a global rate of 80.51%.
A certain weariness was observed as one goes along controls,
-2-
” c
. SO one year after treatment the presentation rate reached
18.72%. It was only, on a later control carried out in low
agricultural activity season, with writed convocation and
vista for people to receive immediate treatment that a rate
near initial one was obtained.
On delayed treatment, 22.33% of positive people was
not present to receive medication.
These different remarks show that in large scale action,
we must envisage one yearly control in low agricultural acti-
vity season with immediate urine examination and treatment.
In spite of this, chemotherapic action probably Will stay
limited by absenteeism. Then it is reasonable to think of
acting upon intermediate hosts or infectant stages.
-3-
1. Introduction
A l'heure actuelle la chimiothérapie est la métho-
de de lutte contre les' schistosomoses qui a fait lie plus de pro-
grès.
Les nouvelles molécules employées ont une efficaci-
té excellente et leurs effets secondaires sont très réduits. De
plus leur utilisation en dose unique facilite énormément l'orga-
nisation des traitements de masse.
L'objectif de notre étude était d'évaluer l'inté-
rêt de la chimiothérapie employée seule. En effet on peut suppo-
ser qu'un traitement efficace intéressant idéalement toute la
population atteinte peut rompre la transmission.
Malheureusement nous avons constaté dans les précé-
dentes études (Sellin a& &..,1983) qu'il n'ékait guère possible
de toucher toute la population.
Nous avons évaluer dans la présente étude le taux
de présentation que l'on peut obtenir lors d'un essai de traite-
ment de masse mené dans une structure caractérisée par une zone
rurale organisée autour d'un périmètre rizicole irrigué.
La présentation de la zone a été réalisée dans une
précédente note (Sellin ek a+!-.,1984).
2. Méthodologie
Un recensement famille par famille a été effectué
dans un premier temps suivant la technique exposée par Sellin
et d.. (1979).
Les familles ont ensuite été convoquées pour subir
l'examen d'urine initial afin de mettre en évidence les person-
nes atteintes de schistosomose urinaire. Cette convocation a été
faite oralement par l'intermédiaire du chef de village. Aucun
traitement n'a été effectué lors de cet examen initial.
Les prélèvements ont été ramenés au laboratoire
pour examen.
La liste des personnes atteintes a été dressée et
,
-4-
'Ces dernières ont bté convoquçes une deuxisme fois pour le trai-
_ tement. Après tirage au sort,la moitié d'entre elles a re-
çu de l'oltipraz (dose unique à raison de 30 mg/kg) et l'au-
tre moitié une dose unique de mdtrifonate à raison de lOmg/kg.
Cette partie des personnes traitées par le métrifonate a été
retraitée 6 mois plus tard par le praziquantel (dose unique
à raison de 3Omg/kg),en raison des mauvais résultats obtenus
avec le métrifonate.
Quatre contrôles ont été effectués: 3 mois,6 mois,
1 an et 1 an et demi après le premier traitement. Le contrôle
trois mois après le premier traitement n'a concerné que les
enfants *âges de 5 à 14 ans. Lors des trois premiers contrôles
les convocations ont été orales par l'intermédiaire du chef . de village et l'examen des prélèvements a été effectué au labo-
ratoire. Jl n'a pas été donné de traitement 3 mois et 1 an après
le premier traitement et il a été précisé aux villageois qu'il
ne s'agissait que d'un contrôle destiné à vérifier l'évolution
de la maladie. Mais 6 mois après le premier traitement.,une do-
se unique de praziquantel a été donnée aux personnes déjà traitées
par le métrifonate.
Par contre 1 an et demi après le premier traite-
ment,il a été remis à chaque .chef de famille une convocation
écrite comprenant en particulier la liste des persomesrecensées
dans la famille. L'examen d'urine a été fait sur place et si be-
soin btait,un traitement a été donné immédiatement.
Les données recueillies sur kterrain et au labora-
toire ont 6tB traitées par microordinateur.
3. Resultats
3.1. Taux de présentation global
Parmi les 7283 personnes recensées,5864 soit 80,51%
ont été examinées au moisune fois.
Le taux de présentation est supérieur chez les
femmes (84,40 % contre 76,35 % chez les hommes) et peut atteindre
un maximum de 90 % dans certains viilage::(fig.2)
La &Partition de ce dernier en fonction des tran-
ches d'âge est portée sur la figure 1.
Seulement 4,99% de la population se sont présen-
-5-
.
tés régulièrement à tous les contrôles, parmi lesquels
6,04% des enfants de 5 à 14 ans et 3,42% des adultes.
3.2. Taux de présentation suivant les villages
Le taux de présentation en fonction des villages est
représenté sur la figure 2.
3.3. Taux de présentation aux différents contrôles
Les taux de présentation aux différents contrôles sont
portés au tableau 1.
3.4. Taux de présentation au traitement (cas du traitement
différé).
Parmi les personnes présentant des oeufs dans les urines
77,67% se sont présentés pour recevoir le traitement dont 79,64%
pour les hommes et 76,08% pour les femmes.
Sur la figure 3 représentant le pourcentage de présenta-
tion en fonction des tranches d'âge, on note toujours le creux
entre 10 et 40 ans.
4. Discussion
Un des faits les plus importants à noter est le taux
de présentation relativement faible (57,47%) à l'examen initial.
On peut estimer qu'à peu près une personne sur deux ne s'est pas
présentée au dépistage. Cependant parmi celles-ci, un bon nombre
est venu aux contrôles suivants permettant d'obtenir un taux de
présentation global de 80,51%. Mais ce chiffre n'a été obtenu
qu'après 5 passages en l'espace d'un an et demi. Cette fréquence
des passages est difficilement concevable dans un programme de
lutte de grande envergure si l'on veut maintenir le coût du pro-
jet à un niveau peu élevé.
Il s'est installé une certaine lassitude au fur et à
mesure des contrôles. Un an après traitement, le taux de présenta-
tion n'a plus été que de 18,72%. Deux facteurs sont probablement
entrés en jeu: d'une part, les contrôles ont été effectués au
moment des activités agricoles et d'autre part l'absence d'action
curative a du apporter un certain découragement. Ce n'est qu'un
an et demi après le premier traitement que le taux de présen-
tation est devenu voisin de celui de l'examen initial, ce con-
trôle ayant été fait en saison d'activités agricoles réduites,
;
-6-
avec convocation écrite et perspective pour les villageois
de recevoir immédiatement le traitement.
En définitive, seul 4,99% de la population a pu
être suivis régulièrement, ce qui est particulièrement faible.
ILest alors probable que l'étude de l'évolution de la maladie
dans les mois qui ont suivi le traitement perd un peu de sa va-
leur. Cependant le taux, de présentation obtenu chez les enfants, (50,18X)
3 mois après traitement, a permis de donner une idée de l'effi-
cacité dea , médicaments employés. Ce taux n'a été obtenu qu'a-
près un gros effort de l'équipe de contrôle, les enfants ne se
présentant pas spontanément.
Le pouucentage de présentation a toujours été supé-
. rieur chez les femmes et on note sur la figure 1 qu'il s'est
maintenu jusqu'à l'âge de 40 ans. La situation est très différente
chez les hommes. Avant 10 ans, la présentation est maximale, les
petits garçons étant amenés par leurs parents. Chez les hommes
plus âgés, la présentation chute énormément et atteint même
le niveau très bas de 29,81% au contrôle initial dans la tranche
d'âge 20-29 ans.Ceci montre que les hommes de cet âge n'accor-
dent probablement qu'une importance très relative à l'action
menée contre la schistosomose urinaire.
Le faible taux de présentation observé dans la
tranche d'âge O-4 ans est du à une sous-estimation, car cer-
tains nourissons n'ont pas été pris en compte par l'équjpe
soignante bien que présents, en raison du fait qu'il était
difficile de les faire uriner. A présent, une technique de
recueil des urines par"poche à urines" a été essayée (Pérel &
c&.,1984 ) pour éviter ce problème.
En ce qui concerne la présentation au traite-
ment lorsque celui-ci est différé, elle n'est que de 77,67%,
ceci montre que près d'un quart des gens émettant des oeufs
dans leurs urines lors du contrôle initial n'a pas été soigné.
Si la technique consistant à ramener les prélèvements au
laboratoire pour examen est plus confortable pour l'équipe soi-
gnante, elle nuit par contre au rendement du traitement de
masse. Ellea d'ailleurs été abondonnée dans cette étude.
l I
c
-7-
Ces différentes remarques permettent de mettre
en évidence que dans le cas d'une action de plus grande enver-
w-e, il ne faut envisager qu'un contrôle annuel en saison
d'activités agricoles réduites avec examen et traitement immé-
diats, l'efficacité du médicament ayant été précédemment appré-
ciée dans une école par exemple.
5 Conclusion
Les observations faites au cours de cet essai de
lutte sur la présentation des populations humaines aux examens
d'urine et au traitement montrent que l'action de la chimiothé-
rapie peut être limitée par l'absentéisme. Ce dernier peut être
diminué dans certaines proportions en améliorant les techniques
de convocation (convocation écrite), en choisissant le moment
le plus propice (activités agricoles réduites), en évitant le
découragement ( prévoir si possible une action thérapeutique
lors des passages de l'équipe soignante).
Ici apparait tout l'intérêt des campagnes de sensibi-
lisation.
Pour l'instant il semble qu'il soit difficile ou
même impossible d'atteindre un taux de présentation de 100%.
Le risque de recontamination des mollusques hôtes intermédi-
aires subsistera probablement toujours. Il est donc raisonna-
ble d'envisager dans un projet de lutte, une action contre
les hôtes intermédiaires ou les stades infestants.
-8-
Bibliographie
. ,
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. * c . ’ . ; :b T
l 1 - ,
w . .
.
.
EXAMEN INITIAL CONTROLE 3 MOIS CONTROLE 6 MOIS CONTROLE 1 AN CONTROLE l,Kl AN avant trailement après traitement après traitement après traitement après traitement
- convocation orale - convocation orale - convocation orale - convocation orale - convocation écrite - examen différé - examen différé - examen différé - examen différé - examen immédiat - traitement différé - pas de traitement - pas de traitement - pas de traitement - traitement immédia,
lopulation totale enfants compris)
HOMMES
57‘47% 28,70% 18,72% 54 > '7 1%
51,96% 23,40% 18,49% 53,93%
FEMMES 62,63% 30 cf 5% # 18.94% 55,45%
infants de 5 à 14 lns
55,'70% 50,18X 39,80%
GARCONS 47.67% 48,73% 36,63% 28.88% 61.33%
FILLES 62,91% 51,52% 43,19% 27,66% 69,91%
%
100
50
0
0-a IjOMMES -' Tarn de présentation à l'examen initiut
c q HOMMES - Taux de présentation global
&- -4 FEMMES - Tarn de présentation à ltexumen inktiul
A- - - 4 FEMMES - Taux de prdsentution global
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