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Information médicale à l’attention des médecins généralistes Nos nouveaux médecins News Focus Sclérose en plaques : un centre d’excellence ! Dossier ORL et chirurgie maxillo-faciale Mai 2017

ORL et chirurgie maxillo-faciale - CHR Citadelle€¦ · Edito Éditeur responsable : Dr Jean Louis Pepin Gestion du projet et réalisation graphique : PYM > Coordination rédactionnelle

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I n f o r m a t i o n m é d i c a l e à l ’ a t t e n t i o n d e s m é d e c i n s g é n é r a l i s t e s

Nos nouveaux médecins

News

Focus

Sclérose en plaques :

un centre d’excellence !

Dossier

ORL et chirurgie maxillo-faciale

Mai 2017

Page 2: ORL et chirurgie maxillo-faciale - CHR Citadelle€¦ · Edito Éditeur responsable : Dr Jean Louis Pepin Gestion du projet et réalisation graphique : PYM > Coordination rédactionnelle

Nouveaux médecins

Nos nouveaux médecins

Le CHR rassemble, sur ses différents sites,

une multitude de professionnels de la santé dont

les expertises se conjuguent pour servir au mieux

les intérêts des patients.

Nous vous présentons ici les derniers médecins arrivés

au sein de notre communauté. Bienvenue à eux !au seinau sein

ites,

e la santé dont

r servir au mieux

s derniers médecins arrivés

auté. Bienvenue à eux !

Dr Nathan EVRARD

Site : Sainte-Rosalie

Spécialisation : Infectiologie

Dr Emilie PIRESites : Citadelle Sainte-Rosalie Château RougeSpécialisation : Chirurgie de la main

Dr Jessica PIRSON

Site : Citadelle

Spécialisation : Pneumologie

Dr Eliane SALIBA

Sites : Citadelle

Sainte-Rosalie

Spécialisation : Gynécologie

Dr Linda TEBACHESites : Citadelle

Sainte-RosalieSpécialisation : Gynécologie

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www.chrcitadelle.be

Edito

Éditeur responsable : Dr Jean Louis Pepin

Gestion du projet et réalisation graphique : PYM

> Coordination rédactionnelle : Hugo Klinkenberg > Équipe de rédaction : Jenifer Devresse, Hugo Klinkenberg, Luc Ruidant

Comité de rédaction : Nicolas Berg, Laurent Collignon, Christian Gillard,

Frederic Goffin, Eric Lecoq, Jean-Michel Leva, Jean-Paul Misson, Jean Louis Pepin,

Jean-Marc Senterre, Xavier Warling

Coordination au CHR : Service Communication

Crédit photos : Aurélie Bastin, Shutterstock

Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à la réalisation de ce numéro !

CHR Liège - Boulevard du 12e de Ligne, 1 - B-4000 Liège

Tél. 04 321 61 11

Sommaire

2

4

8

9 Le goût d’innover au service de l’ORL

12 Tout vertige n’est pas un Ménière

14 Troubles auditifs : au-delà du dépistage néonatal

16 Sinusites chroniques : tout ne s’opère pas !

18 Traumatismes du nez et de la face :

un timing serré

20 Rhinoplastie : une constante évolution

22 La chirurgie endoscopique de l’oreille,

inédite en Belgique

24 Chirurgie pédiatrique :

les pathologies laryngées

News

Focus

Dossier

ORL et chirurgie maxillo-faciale

Sclérose en plaques : un centre d’excellence !

1

Information médicale à l’attention des médecins généralistes Mai 2017

Chères Consœurs,

Chers Confrères,

Ce nouveau numéro du Citadoc vous informe des nouveautés

développées ces derniers mois au CHR de Liège dans les

domaines de la médecine prénatale et de la médecine nucléaire.

Le CHR se renouvelle également au niveau de son accessibilité

avec un changement de préfixe téléphonique générique. Par

ailleurs, vous découvrirez que le CHR de Liège est en phase

avec les nouveaux modes de prise en charge des patients :

développement d’une application de télémédecine dans le

cadre de l’insuffisance cardiaque, ouverture d’un hôpital de

jour psychiatrique ainsi que d’un centre de jour neurologique

- le MS center - destiné à la prise en charge multidisciplinaire

et aux traitements immunomodulateurs dans la sclérose en

plaques.

Notre dossier central est consacré aux pathologies ORL prises

en charge par le service du Dr Machiels et de ses collaborateurs.

Vous constaterez que l’éventail des prises en charge spécifiques

est large et digne d’un centre régional hyperspécialisé de

référence. Le CHR de Liège s’inscrit donc dans une volonté

continue d’offrir aux médecins généralistes et à leurs patients

une gamme complète de services médicaux de haute

technologie tout en conservant une proximité avec la société

en perpétuel renouvellement qui nous entoure.

Bonne lecture,

Dr J. L. Pepin, Directeur médical

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2

News

News

Un test prénatal Non-Invasif des trisomies 21, 18 et 13Au laboratoire du CHR Liège, un

nouveau type de test permet

d’évaluer le risque de trisomies

21, 18 et 13 : le Test Prénatal Non-

Invasif (NIPT). Très précis, le NIPT

analyse l’ADN du fœtus dans un

échantillon de sang de la maman, en

un seul prélèvement. Résultat : plus

de 99 % de détection avec un taux

de faux positif inférieur à 0,1 %, le

tout en à peine trois semaines. Le test

peut être réalisé dès la 10e semaine

d’aménorrhée, chez les femmes de

tout âge et de toute catégorie de

risques. À l’heure actuelle, son coût

(290 €) demeure encore entièrement

à la charge de la patiente.

Infos et rendez-vous : 04 321 67 67

www.chrcitadelle.be/nipt

92 % de satisfaction à l’Unité de Grossesse à Haut Risque ! Le CHR Liège s'est vu remettre un

diplôme pour les remarquables

résultats obtenus en matière de

satisfaction des patientes au sein

de son Unité de Grossesse à Haut

Risque (MIC). Une belle reconnais-

sance pour cette unité qui obtient

une note moyenne de 92 % au

terme d’une enquête menée auprès

de 123 de ses patientes et dont les

résultats ont été comparés à 3 autres

unités similaires d’autres hôpitaux.

Les patientes interrogées ont no-

tamment mis en avant l'humanité

des équipes (courtoisie, délicatesse,

discrétion, écoute), la qualité des

soins, l'accompagnement émotion-

nel et psychologique, ainsi que le

trajet patient.

Télémédecine : une nouvelle approche de l’insuffisance cardiaqueLe défi : améliorer la prise en charge

de l’insuffisance cardiaque (IC), une

maladie grave, chronique et évo-

lutive qui touche plus de 200 000

belges. Le CHR de Liège vient de

lancer un projet pilote de télémo-

nitoring, en partenariat avec le CHU

de Liège et IPA Assistance, et en col-

laboration étroite avec les cercles

liégeois de médecine générale. Pour

la 1re phase, vingt patients vont être

impliqués activement dans leur pro-

cessus de soins pendant six mois.

Chaque jour, ils mesurent leurs para-

mètres, à domicile : pression arté-

rielle, rythme cardiaque, saturation

en oxygène, nombre de pas quo-

tidiens et poids. Transmis via une

application mobile, les paramètres

sont ensuite vérifiés par une équipe

d’IPA Assistance. En cas d’anomalie

confirmée, le médecin généraliste

est prévenu ainsi que l’équipe hos-

pitalière. L’objectif de cette surveil-

lance rapprochée ? Anticiper une

déstabilisation du patient et adapter

rapidement ses traitements pour

éviter l’hospitalisation et réduire le

risque d’aggravation de la maladie.

Infos et contact : Centre de

l’insuffisance cardiaque du

CHR Liège– 04 321 67 09

Mme Laurence GREDAY,

Dr Maria MELISSOPOULOU,

Dr Pierre TROISFONTAINES

Plus d’infos :

www.chrcitadelle.be/Etude-TeleIPA

04 321… Un préfixe unique pour le CHR Liège

Tous les numéros de téléphone du CHR Liège

adoptent un préfixe unique : le 321, précédé du

préfixe local 04. Les extensions restent inchangées.

Dans ce mouvement, le numéro général de

l’hôpital devient le 04 321 61 11. Les anciens

numéros restent actifs jusqu’au 30 juin 2017.

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3

Médecine du voyage : un opérateur unique

Changement de taille dans le pay-

sage "infos-conseils-vaccination du

voyageur" en région liégeoise : le

CHU, la Province et le CHR Liège

unissent leurs forces et lancent un

réseau unique, "La santé du voya-

geur" ! Les trois partenaires se sont

associés pour donner le jour à un

service intégré, efficace et totale-

ment inédit en province de Liège.

Véritable plaque tournante de la mé-

decine du voyage, "La santé du voya-

geur" articule ses missions autour de

deux axes préventifs essentiels : les

conseils et la vaccination. Qu’il soit

question d’un déplacement profes-

sionnel, d’un voyage scolaire, d’un

retour dans la famille, de vacances

aventureuses ou en all in, "La santé

du voyageur" devient le complice

incontournable des professionnels

de la santé et de tous les voyageurs

de la région.

Tous les renseignements utiles sont

accessibles au départ d'un numéro

de téléphone unique (04 344 79 54)

et d'un site internet commun

(www.lasanteduvoyageur.be).

Valdor : élargissement des horaires en médecine nucléaire

Dans le cadre de l'amélioration

continue de ses prestations, et

afin de pouvoir satisfaire tous les

patients, le Service de Médecine

nucléaire du CHR élargit ses plages

de rendez-vous. Les scintigraphies

de reflux gastro-œsophagien se pra-

tiquant à jeun, il est plus confortable

pour le jeune patient de les réaliser

en matinée. Ainsi, des plages de

"reflux gastro-œsophagien" sont-

elles désormais ouvertes sur le site

du Valdor dès 8h15 (lundi, mercredi

et jeudi).

Prise de rendez-vous :

04 321 68 72

Ouverture d’un hôpital de jour psychiatrique Un hôpital de jour psychiatrique

pouvant accueillir jusqu’à 14 pa-

tients simultanément vient d’ouvrir

ses portes au CHR Liège. Spécifique-

ment dédié à des adultes souffrant

dans leur vie quotidienne de difficul-

tés liées à des troubles psychiques

tels que les troubles de l’humeur

ou de l’adaptation, les névroses, les

psychoses, les états dépressifs ou

encore les dépendances diverses, le

centre peut intervenir à titre préven-

tif, en tant que postcure ou comme

tremplin entre deux structures. En

parallèle de son approche thérapeu-

tique, il propose un soutien socio-

administratif et des activités de loi-

sirs. Sa philosophie ? Permettre aux

personnes adressées par des insti-

tutions psychosociales ou par des

médecins extérieurs de bénéficier

de soins au quotidien sans rompre

avec leur milieu familial et/ou so-

cial. L’objectif consiste également à

prévenir les rechutes et à éviter les

hospitalisations de longue durée.

Les avantages de cette structure de

soins ambulatoires sont multiples :

humanisation des soins, réduction

de la durée d’hospitalisation et meil-

leure utilisation des moyens.

Horaire : L’HJ est accessible tous les

jours ouvrables, de 8h30 à 16h30.

Contacts :

04 321 73 32 ou 04 321 68 56 –

[email protected]

eurs de bénéficier

tidien sans rompre

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de longue durée.

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des moyens.

accessible tous les

de 8h30 à 16h30.

04 321 68 56 –

lle.be

Le CHR acquiert une caméra à semi-conducteurs

Avec pas moins de 2000 exa-

mens réalisés chaque année, la

médecine nucléaire du CHR Liège

possédait déjà une solide exper-

tise en cardiologie nucléaire. Un

pas supplémentaire vient d’être

franchi avec l’acquisition d’une

caméra de nouvelle génération,

à détecteurs CZT (Cadmium Zinc

Tellurure). Basée sur le principe

des semi-conducteurs, elle est

dédiée exclusivement à la réa-

lisation de scintigraphies myo-

cardiques. En jeu principalement,

la radioprotection des patients

du CHR (et de son personnel),

grâce à l’injection d’une dose de

radio-traceur 4 à 5 fois inférieure à

la dose injectée pour un examen

sur gamma caméra standard.

Mais aussi une qualité d’image

nettement meilleure, les semi-

conducteurs ayant un pouvoir de

détection environ 7 fois supérieur

aux caméras standards utilisées

en médecine nucléaire depuis

30 ans.

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Il s’agit d’une première en Belgique : le CHR Liège vient d’ouvrir un "MS Center",

un centre qui offre une prise en charge multidisciplinaire et globale de la sclérose

en plaques (SEP), depuis le diagnostic jusqu’au suivi sur le long terme. L’objectif est

clairement affiché : rassembler les compétences des meilleurs spécialistes médicaux

et paramédicaux de la maladie en un seul et même lieu pour apporter une prise

en charge optimale.

Focus

Sclérose en plaques : un centre d’excellence !

Considérée comme une pathologie inflammatoire

chronique, la sclérose en plaques est une maladie au-

to-immune dans laquelle, pour des raisons encore non

connues avec certitude, le système immunitaire du

patient attaque la gaine de myéline, cette membrane

biologique qui entoure les axones (fibres nerveuses)

pour les protéger dans le système nerveux central. La

conduction de l’influx nerveux est alors ralentie, voire

complètement empêchée.

Provoquant des "plaques" d’inflammation dans le

cerveau et la moelle épinière, cette maladie peut se

manifester par divers symptômes (troubles sensitifs,

visuels, de l’équilibre, moteurs, urologiques ou encore

cognitifs). Plus fréquente chez les femmes que chez

les hommes et se déclarant le plus souvent entre 20 et

40 ans, elle touche quelque 2,5 millions de personnes

dans le monde et environ 12 000 en Belgique.

A ce jour, la sclérose en plaques n’est pas encore gué-

rissable. Toutefois, différentes options thérapeutiques

peuvent être envisagées, dont plusieurs sont encore

à l’étude. Les traitements immuno-modulateurs visent

notamment à diminuer le taux annuel de poussées et, si

possible, à réduire le handicap sur le long terme. Il existe

par ailleurs des traitements spécifiques à certains symp-

tômes. Ces derniers peuvent être très différents d'une

personne à l'autre. Ils peuvent également varier chez

la même personne en fonction de l'évolution de la

maladie.

Un souhait exaucé !

Afin de faciliter la vie de ses patients atteints de sclé-

rose en plaques (SEP), le Pr Valérie Delvaux, neurologue

depuis une vingtaine d’années au sein du Service de

Neurologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de

Liège, souhaitait créer un MS center (MS pour "Multiple

Sclerosis", le nom anglais de la sclérose en plaques). Les

avantages d’une telle structure sont multiples et visent

notamment à pouvoir détecter la maladie précoce-

ment, à l’identifier avec grande précision et à apporter

4

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une prise en charge du meilleur niveau s’appuyant sur

la plus large gamme possible de traitements connus ou

en cours de développement.

Pour diverses raisons, Valérie Delvaux ne pouvait réali-

ser son souhait sur le site du CHU qu’elle avait rejoint en

2008 pour se spécialiser dans la prise en charge des pa-

tients atteints de SEP. « L’idée d’implanter un MS Center à

la Citadelle a germé il y a un an d’ici à la suite de discussions

que j’ai eues avec le directeur médical du CHR, le Dr Jean

Louis Pepin, lui aussi neurologue, et avec la collaboration

de mon chef de service neurologie, le Pr Alain Maertens De

Noordhout », raconte le Pr Delvaux. « Sachant que nous

disposons de l’expérience de centres SEP extérieurs comme

ceux de l’hôpital Pitié Salpêtrière à Paris et de l’université

canadienne McGill avec lesquels nous collaborons, Jean

Louis Pepin a décidé de débloquer les moyens financiers

nécessaires pour développer un pôle de compétences pour

la SEP. Le but était de rassembler dans un même lieu toutes

les compétences humaines et intellectuelles, dans un esprit

de partenariat et de complémentarité avec le CHU ».

Exemple concret du rapprochement entre le CHR et

le CHU, la création du MS Center cadre par ailleurs

parfaitement avec le concept de "bassins de soins"

voulu par les responsables politiques.

5

Etre neurologue ou neuropsychiatre.

Faire état d’au moins deux publications concernant la SEP dans une

revue internationale, soumise à peer-review (auteur ou co-auteur) datant

de moins de cinq ans et/ou participer en tant qu’investigateur à une

activité de recherche clinique académique et/ou des essais cliniques de

phase II ou III au cours des cinq dernières années et/ou être membre

actif du Groupe Belge d’Etude de la SEP.

Consacrer 50 % de ses activités à la SEP et au moins trois demi-journées

par semaine à des consultations principalement dédiées à la SEP.

Posséder une certification EDSS (Expanded Disability Status Scale),

obtenue via le passage du test électronique disponible sur

https://www.neurostatus.net/.

L’obtention du statut de MS expert est importante parce qu’elle permet

de prescrire des traitements de seconde ligne.

MS expert : les critères de reconnaissancePour être considéré comme médecin expert dans la prise en charge

de la SEP, l’INAMI a retenu les critères suivants :

Pr Valérie Delvaux, neurologue au sein du Service de Neurologie du CHU

et Chef de clinique au CHR, responsable du MS Center

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Une équipe et une prise en charge très complètesAu MS Center, les patients pourront rencontrer tous les spécialistes

dans l’un des bureaux de consultation, au sein d’un même espace.

L’équipe, très complète, est ainsi constituée :

les neurologues et l’infirmier

spécialisés en SEP qui sont les

principaux interlocuteurs du patient

dans le suivi à long terme de sa

maladie.

la médecin physique et trois

kinésithérapeutes qui évaluent

régulièrement ses capacités motrices

et mettent en place des programmes

personnalisés de revalidation.

la neuro-ophtalmologue qui est là

pour détecter et traiter les éventuels

troubles de la vue que la SEP peut

engendrer.

deux neuro-radiologues qui

réalisent et analysent les examens

d’imagerie médicale auxquels le

patient SEP doit régulièrement se

soumettre.

l’urologue qui gère d’éventuels

troubles urinaires.

le psychiatre qui aide le patient

à accepter la maladie et à en gérer

les conséquences sur son quotidien.

le neuro-psychologue spécialisé

dans les symptômes cognitifs

qui peut proposer des séances de

revalidation cognitive.

l’assistante sociale qui aide

le patient dans ses démarches

administratives éventuelles.

Contact téléphonique pour le MS Center :

Philippe Calay : 04 321 56 69

Secrétariat : 04 321 66 07 ou 04 321 69 19

Sclérose en plaques :

un centre d’excellence !

Focus

6

Critères de reconnaissance

S’identifier comme MS Center suppose de pouvoir

afficher un certain nombre de compétences et

qualifications. Professeur de neurologie à la faculté

de médecine de l’Université d’Ottawa et directeur de

l’unité de recherche sur la sclérose en plaques à l’Hôpital

d’Ottawa, Mark Freedman a justement fait de ces

critères le centre de son exposé lors de sa venue au CHR

Liège, le 19 décembre 2016, pour la pré-inauguration

du MS Center. « Le professeur Freedman est une référence

internationale en matière de SEP, avec notamment une

expérience de plus de 25 ans dans la prise en charge des

patients atteints de cette maladie neurologique chronique,

auto-immune », précise Valérie Delvaux.

« Il se fait que nous remplissons tous les critères abordés,

à savoir minimum 3 médecins neurologues certifiés

MS expert et un infirmier certifié MSCN (Multiple

Sclerosis Certified Nurse), une patientèle d’au moins

400 personnes, des études cliniques de phase II et III,

des publications scientifiques en lien direct avec la SEP,

une éducation thérapeutique vers les patients, une

équipe multidisciplinaire, ainsi que des collaborations

internationales avec des centres spécialisés dans la SEP.

En ce qui concerne la certification pour les médecins, il

s’agit de la GCP, à savoir la Good Clinical Practice, dont je

dispose ».

Un seul et même lieu

Du diagnostic à la mise en œuvre des différents

traitements de crise ou de fond, en passant par les

évaluations et le suivi, tout se déroule donc désormais

au même endroit. Sur le plan architectural, le MS Center

a été pensé et conçu pour accueillir les patients dans

les meilleures conditions, sur un plateau de près de

300 m exclusivement dédié.

« Nous avons choisi un lieu facilement accessible aux

personnes à mobilité réduite, muni de rampes et de portes

bien larges, situé juste à côté des ascenseurs, » explique

le Pr Delvaux. « Des marquages au sol dans les couloirs

nous permettent d’évaluer les capacités de marche de

nos patients (voir encadré, page de droite). Nous avons

également une salle de rééducation, ainsi qu’un hôpital

de jour pour les traitements en ambulatoire, ce qui est très

confortable pour les horaires et pour la surveillance des

patients ».

Au top des traitements

A ce jour, l’INAMI n’a toujours pas arrêté les règles

permettant de déterminer le conventionnement

ou non de ce genre de centre. Toutefois, grâce à

l’infrastructure qui vient d’être créée, et notamment

grâce à son hôpital de jour, le MS Center rencontre

l’ensemble des conditions lui permettant de proposer

tout l’arsenal thérapeutique actuellement disponible

Le Pr Valérie Delvaux et le Pr Mark Freedman entourés de quelques membres de l'équipe du MS Center lors de la pré-inauguration du centre.

Page 9: ORL et chirurgie maxillo-faciale - CHR Citadelle€¦ · Edito Éditeur responsable : Dr Jean Louis Pepin Gestion du projet et réalisation graphique : PYM > Coordination rédactionnelle

pour traiter la SEP. Un arsenal d’autant plus large que

cette pathologie peut se manifester par de multiples

troubles (cognitifs, visuels, sensitifs, locomoteurs,

urologiques, etc.).

A ce stade, il n’existe malheureusement pas de

traitement curatif connu pour contrer cette maladie

7

Description de la clinimétrie d’un patient atteint de SEP

La clinimétrie est une approche dynamique et

longitudinale s’appuyant sur des évaluations

répétées. Au travers de divers tests, cette dé-

marche clinique permet d’évaluer la sévérité

et l’évolution des symptômes d’une maladie,

l’impact de celle-ci sur le fonctionnement

au quotidien et la progression des différents

signes en fonction des interventions théra-

peutiques.

« La clinimétrie permet d’objectiver l’état du

patient, d’établir des comparaisons dans le

temps, de voir si cet état s’améliore ou se dégrade,

et donc de pouvoir soit rassurer le patient, soit

insister sur la nécessité de renforcer certains

soins », précise le Pr Delvaux.

La clinimétrie de la SEP comprend

diverses évaluations :

Evaluation motrice :

25 FWT (Foot Walk Test), 100 mètres,

500 mètres

Evaluation de l’anxiété et de la fatigue :

HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale) et

MFIS (Modified Fatigue Impact Scale)

Evaluation visuelle :

LCVAS (Low Check Visual Acuity Scale)

Evaluation cognitive :

SDMT (Symbol Digit Modalities Test)

dont les formes et les rythmes d’évolution sont

variables. « Certains traitements sont efficaces pour freiner

la maladie, souligne le Pr Delvaux, « mais ils ne peuvent

être prescrits que par un neurologue MS expert et ne sont

délivrés que par une pharmacie hospitalière ».

La certification GCP et le fait de pouvoir se prévaloir

d’un quota important, entre autres, est aussi de nature

à encourager les firmes pharmaceutiques à choisir le

nouveau centre pour participer à des études cliniques.

« Cela nous donne accès à des traitements de dernière

génération, que l’on doit administrer moins fréquemment,

qui ont moins de toxicité, une meilleure tolérance et une

efficacité souvent augmentée, » se réjouit le Pr Valérie

Delvaux. « Nous pouvons les proposer à certains patients

environ un an avant qu’ils ne soient sur le marché. »

Une approche globale

La neurologue liégeoise insiste enfin sur l’importance

de pouvoir compter sur une équipe multidisciplinaire

réunissant des personnes qualifiées et certifiées pour

gérer en aigu et en chronique les patients atteints de

SEP. « C’est incontournable si on veut pouvoir faire face

à la diversité des symptômes et appréhender chaque

patient dans sa globalité. Le but, c’est de pouvoir poser

des diagnostics précis, d’offrir les meilleures options

thérapeutiques disponibles en Belgique, ou en cours

de développement, comme c’est par exemple le cas de

certains interférons, de divers anticorps monoclonaux

ou du Sativex. Ceci tout en améliorant la prise en charge

de nos patients et en apportant le meilleur encadrement

possible pour améliorer leur qualité de vie ».

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ORL et chirurgie maxillo-faciale

Dossier

8

Le goût d’innover au service de l’ORL . . . . . . . . . 9

Tout vertige n’est pas un Ménière . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Dr Anne Dehan et Dr Isabelle Bodson

Troubles auditifs : au-delà du dépistage néonatal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Dr Pascale Eymael et Dr Anne-Aymone Duchesne

Sinusites chroniques : tout ne s’opère pas !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Dr Sandrine Machiels et Dr Nicolas Mardyla

Traumatismes du nez et de la face : un timing serré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Dr Elisabeth Leruth et Dr Alain Wilmont

Rhinoplastie : une constante évolution 20 Dr Yves Goffart

La chirurgie endoscopique de l’oreille, inédite en Belgique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Dr Sandrine Machiels et Dr Nicolas Mardyla

Chirurgie pédiatrique :

les pathologies laryngées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Dr Yves Goffart et Dr Alexandra Roberti

Dossier réalisé en collaboration avec les médecins

du Service ORL et chirurgie maxillo-faciale.

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9

À sa création, le Service ORL du CHR Liège comptait

seulement deux personnes. Aujourd’hui, il réunit une

équipe dynamique de 20 médecins ORL et compte

parmi ses rangs un chirurgien maxillo-facial. L’origine

de cette particularité ? Une volonté de rendre les dis-

ciplines complémentaires plutôt que concurrentes, qui

ont poussé l’ORL à fusionner avec la chirurgie maxillo-

faciale. Devenu dès lors le "Service ORL - Chirurgie Cer-

vico Maxillo-faciale", il assume également la formation

de quatre médecins en voie de spécialisation.

Le Dr Sandrine Machiels, à la tête du service depuis

maintenant quatre ans, salue l’héritage particulier de

son prédécesseur : « En un mot ? La curiosité ! C’est cet

esprit curieux qui a mené le Dr Jacques Daele à innover

perpétuellement, à devenir un chirurgien précurseur dans

de nombreux domaines… Notamment, il a été un des pre-

miers ORL à opérer les sinus par voie endoscopique ».

En 30 ans d’existence, le Service ORL du CHR Liège a connu un essor remarquable

sous l’impulsion d’une personnalité marquante : le Dr Jacques Daele.

En précurseur passionné, il a dirigé le service jusqu’en 2013 pour lui donner les traits

qu’on lui connait aujourd’hui : un grand centre de référence régional hyperspécialisé,

à la pointe de la technologie, qui réalise plus de 35 000 consultations et

3 500 interventions par an dans tous les domaines de sa spécialité.

Le goût d’innover au service de l’ORL

Une expertise reconnue30 ans d’expérience ont permis d’asseoir l’expertise du Service

ORL - Chirurgie Maxillo-faciale dans de nombreux domaines :

Chirurgie de la surdité

Otoneurochirurgie

Otoneurologie

Chirurgie correctrice du nez et des oreilles

Chirurgie endoscopique endosinusienne

Chirurgie de l'étage antérieur de la base du crâne

Chirurgie du ronflement et des apnées

Troubles de l'odorat et du goût

Chirurgie et traitements conservateurs des cancers de la cavité orale,

du pharynx et du larynx

TORS : chirurgie robotique transorale des tumeurs oropharyngées

Phonochirurgie

Chirurgie des glandes salivaires (glande parotide, glande sous-maxillaire)

Chirurgie des tumeurs du cou

Microchirurgie laser pour tumeurs précoces du larynx et du pharynx,

Chirurgie des tumeurs cutanées de la face et du cou

Chirurgie traumatologique de la face et du cou

Stomatologie

Le Robot Da Vinci dernière génération

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Dossier

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

Dès ses débuts, l'équipe s'est entourée de collabora-

teurs issus de diverses disciplines, avec des qualifica-

tions contrastées, pour bâtir progressivement un ser-

vice complet. Le goût d’innover se marque jour après

jour dans l’évolution du service et l’hyperspécialisation

de son équipe, en première ligne des avancées techno-

logiques les plus récentes. L’équipement de pointe et

les compétences acquises lui permettent de traiter au-

jourd’hui toutes les pathologies ORL aussi bien que les

pathologies connexes, par exemple pour ce qui relève

de la chirurgie des voies lacrymales. Véritable pionnier

dans la région, le Service ORL du CHR a été le tout pre-

mier à travailler avec un robot chirurgical, à pratiquer la

chirurgie endoscopique de la base de crâne et, à pré-

sent, la chirurgie endoscopique de l’oreille.

3 blocs pour un plateau technologique complet

Grâce à un plateau technologique complet de

premier ordre, installé dans trois blocs opératoires, le

Service ORL peut réaliser tout type d’intervention

chirurgicale. Les opérations les plus compliquées sont

hébergées au gros bloc de la Citadelle, qui bénéficie

d’un service de réanimation. Toutes les spécialités y sont

assurées grâce à un matériel de pointe, comprenant

notamment le robot chirurgical Da Vinci nouvelle

génération, un laser CO², une navigation, des colonnes

endoscopiques et très prochainement une caméra 3D,

une radiofréquence, un bistouri pour fusion tissulaire,

un bistouri ultrasonique et un neurostimulateur.

10

Chirurgien maxillo-facial, le Dr Alain

Wilmont campe une des spécificités

majeures de l’ORL au CHR. Parmi

d’autres atouts, cette compétence

permet de traiter les affections

oncologiques cutanées en un seul

temps : trois heures suffisent pour

réaliser l’exérèse et la reconstruction

des épithéliomas et mélanomes de la

face et du cou.

Chaque consultation pour une patho-

logie de la sphère ORL est aussi une

occasion de réaliser un examen clinique

des téguments de la face et du cou. Le

constat d’irrégularités ou de dyschro-

mies de la surface cutanée sonnent

comme des signaux d’alerte : les épi-

théliomas spinocellulaires et les méla-

nomes, de même que les carcinomes

sébacés et de Merkel, plus rares, ont

un potentiel métastatique ; les épithé-

liomas basocellulaires présentent une

agressivité locale souvent insidieuse.

Il conviendra donc de les traiter avec

rigueur. Le spécialiste doit alors réaliser

d’emblée une exérèse complète avec

analyse extemporanée des marges de

résection avant toute fermeture.

Pour réduire au maximum la rançon

cicatricielle, l’idéal est de pratiquer une

reconstruction adaptée au cours de la

même séance. Une kinésithérapie de

type LPG (massage mécanique de la

peau) en post-opératoire permet de

parfaire ensuite le résultat. Le bloc opé-

ratoire de polyclinique (avec zone de

repos pour le patient) permet au Service

ORL – Chirurgie Cervico Maxillo-faciale

de privilégier cette approche idéale en

un temps. Une garantie pour le patient

de bénéficier d’un traitement optimal

pour son affection oncologique cuta-

née, en évitant à la fois la lourdeur de

l’hospitalisation de jour et les inconvé-

nients de la reconstruction différée.

Oncologie : privilégier la reconstruction immédiate

Plis cutanésnaturels

Exérèse

lésion confiée au laboratoire

tracé de la plastie

Approximation

Incidence :

Epithélioma baso- et spinocellulaire :

augmentation 5% par an

Mélanome :

taux doublé tous les 5 ans

+ 4 mois (9 séances LPG)

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11

Le bloc de policlinique accueille toutes les opérations

réalisables en anesthésie locale, tandis que le bloc de

Sainte-Rosalie est dédié à la chirurgie pédiatrique

hospitalière de jour, même si on y réalise d’autres types

d’interventions ambulatoires.

L’esprit d’équipe n’est pas un vain mot

C’est un fait, la pluridisciplinarité est à la mode.

Cependant, travailler en équipe est un désir qui anime

le Service ORL depuis ses débuts au sein de la Citadelle,

« Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de notre discipline,

précise le Dr Sandrine Machiels, c’est ce qui nous permet

de progresser, d’être meilleurs, plus performants. Au sein

même de notre service, nous n’hésitons pas à renvoyer nos

patients vers le plus compétent d’entre nous en fonction

des pathologies ».

Très concrètement, les interventions chirurgicales

sont souvent menées collectivement, au bénéfice des

chirurgiens autant que des patients. « Pour la chirurgie

des cancers ORL par exemple, on opère à plusieurs

chirurgiens, explique le Dr Sandrine Machiels. Ces

équipes se forment aussi pour les interventions longues,

ce qui nous permet de multiplier nos expertises et de

travailler dans de meilleures conditions, en nous relayant

par exemple. Du coup, le temps des interventions est réduit

et la qualité chirurgicale augmentée ! Au sein du service,

nos ORL pédiatriques ont également développé d’étroites

relations entre elles mais également avec les pédiatres

pour le bien de nos petits patients ».

Leur défi pour l’avenir ? Développer une chirurgie la

plus micro-invasive possible, avec une série de projets

phares : le robot, la chirurgie endoscopique de la

base de crâne, la chirurgie endoscopique de l’oreille,

les rhinoplasties fonctionnelles et les protocoles

avancés de radio et chimiothérapie pour le traitement

conservateur des cancers ORL.

Au sein même des murs de l’hôpital, l’équipe ORL est

reconnue comme précurseur d’un mouvement fait

de collaborations et de pluridisciplinarité. Une énergie

pleine de promesses pour l’avenir de l’ORL au CHR ...

En pratique

Contacter l’ORL

Le Service ORL –

Chirurgie Cervico

Maxillo-faciale assure

des consultations

complètes de

polyclinique sur

l’ensemble des

trois sites du CHR :

Citadelle, Château

Rouge et Sainte-Rosalie.

En fonction du domicile

et de la demande du

patient, la prise de

rendez-vous centralisée

l’orientera vers le site le

plus approprié.

Rendez-vous :

04 321 61 50

ou via le site

www.chrcitadelle.be

Secrétariat :

04 321 79 52

Chaque collaboration

fait naître une nouvelle compétence

L’esprit d’ouverture qui caractérise l’équipe ORL

depuis ses premiers pas à la Citadelle l’a menée

à initier de multiples collaborations internes et

externes… Autant de spécialités qui ont vu le

jour et se sont développées au service d’une

qualité de soins en constante évolution.

Avec l’ophtalmologie, l'équipe ORL gère la

pathologie des voies lacrymales et la pathologie

de l’orbite, pour l’exploration autant que pour la

prise en charge chirurgicale.

Avec la neurochirurgie, elle a pu développer la

prise en charge chirurgicale par voie endoscopique

des pathologies de la base de crâne.

Avec l’oncologie médicale et la radiothérapie,

elle assume la prise en charge des cancers de la

tête et du cou.

Avec la chirurgie plastique, elle participe à la

reconstruction chirurgicale des cancers ORL.

Avec la dentisterie, le chirurgien maxillo-facial

collabore à la prise en charge des pathologies

dentaires et des implants.

Avec le Pr Lefebvre du Service ORL du CHU

de Liège, le Service ORL du CHR Liège forme

conjointement les futurs médecins, étudiants

universitaires et post-universitaires.

Avec le Centre du sommeil, l'équipe ORL

assure la prise en charge des patients ronfleurs

et apnéiques. La technique d’exploration Sleep

endoscopy ou endoscopie sous sommeil induit

leur permet d’étudier de manière dynamique les

différentes structures de VADS (voies aérodigestives

supérieures) potentiellement génératrices d’un

ronflement ou des sites obstructeurs pour les

apnées du sommeil en permettant de mieux

orienter la prise en charge thérapeutique.

L’examen (fibroscopie ORL) est réalisé sous une

brève anesthésie générale, sans intubation,

lors d’un sommeil proche du sommeil naturel

en hôpital de jour. Relativement récent dans le

bilan d’une ronchopathie ou apnée du sommeil,

Sleep endoscopy fournit des renseignements

précieux, particulièrement chez les patients qui

ne supportent pas la ventilation avec pression

positive, chez les patients susceptibles de

bénéficier d’une orthèse d’avancée mandibulaire

et avant un acte chirurgical censé traiter le

ronflement ou l'apnée du sommeil.

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Dossier

Tout vertige n’est pas un Ménière

Souvent assimilés à tort à la maladie de Ménière, les vertiges amènent de nombreux

patients en consultation ORL. Mal diagnostiqués pour certains, ils suivent

un traitement inutile… Un constat qui invite à refaire le point sur les étiologies

principales des vertiges d’origine périphérique.

12

Deux grands types de causes sont à l’origine de ver-

tiges. La priorité pour le médecin : exclure les causes

centrales, les plus graves, qui réclament la plupart

du temps une prise en charge d’urgence ! Les autres

causes sont dites périphériques et affectent l’oreille

interne ou le nerf vestibulaire. Pour ne pas manquer

d’emblée le diagnostic, l’examen clinique vestibulaire

doit se coupler à un examen neurologique, soit un exa-

men des nerfs crâniens et des épreuves cérébelleuses.

La plupart du temps, l’anamnèse évoque déjà

l’étiologie sous-jacente du vertige. À l’examen clinique,

le syndrome vestibulaire périphérique se révèle

"harmonieux" : il associe vertige, nystagmus (diminué

à la fixation), ataxie vestibulaire (déviation posturale

latéralisée) et signes neurovégétatifs. On distingue

habituellement les différentes formes de vertiges

en deux catégories, selon que le patient se plaigne

également de troubles auditifs ou non.

Les vertiges sans signes auditifs associés

Le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB)

De loin le plus fréquent des vertiges, le VPPB est secon-

daire à la migration d’otolithes dans un des trois canaux

semi-circulaires : le canal postérieur, le plus souvent

atteint ; le canal horizontal ; ou plus rarement le canal

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

antérieur. Classiquement, ce vertige se déclenche aux

changements de position de la tête dans le plan verti-

cal ou horizontal, en fonction du canal touché, et dure

en général moins d’une minute. Les premiers jours,

la symptomatologie est très floride, puis l’intensité

des vertiges diminue progressivement en quelques

semaines. Dans 90 % des cas, l’ORL ou le kinésithéra-

peute vestibulaire pourra libérer le vertige grâce aux

manœuvres d’Epley, de Semont ou de Lempert.

Diagnostic : Les manœuvres de Hallpike identifieront

un nystagmus positionnel apparaissant avec un temps

de latence, épuisable, s’inversant au changement de

position, et reproductible. Le nystagmus aura un aspect

rotatoire s’il s’agit du canal vertical, ou horizontal pur si

l’atteinte concerne le canal horizontal.

Tous les vertiges positionnels ne sont pas

périphériques. Une symptomatologie atypique

ou n’évoluant pas vers la guérison doit évoquer

une origine centrale.

La névrite vestibulaire

D’origine virale ou vasculaire, la névrite vestibulaire

est une perte brutale (totale ou partielle) de la fonc-

tion vestibulaire qui se manifeste comme un vertige

violent permanent. Elle laisse habituellement le patient

alité pendant plusieurs jours. Le patient guérira plus ou

moins lentement en fonction de son âge et de son état

général. Une prise en charge en rééducation vestibu-

laire contribuera à compenser sa parésie vestibulaire.

L’atteinte totale des nerfs vestibulaires inférieur et

supérieur décrit une symptomatologie harmonieuse

avec un nystagmus spontané horizonto-rotatoire

battant du côté sain, associé à une déviation posturale

du côté atteint. En cas d’atteinte d’un seul des deux

nerfs, la symptomatologie sera moins importante et

donc l’examen clinique moins typique.

Diagnostic : examen clinique, VHIT, VNG et PEO.

L’audiométrie permettra d’exclure une atteinte auditive,

tandis qu’une IRM cérébrale centrée sur les conduits

auditifs internes et la fosse postérieure permettra

d’exclure une pathologie organique.

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13

Le dysfonctionnement otolithique

Une sensation de flottement, de sol mou, d’inversion

du paysage… Ces symptômes peuvent évoquer un

problème otolithique, auquel cas la rééducation vesti-

bulaire orientée améliorera les symptômes du patient.

Diagnostic : examen clinique, PEO et VVS.

Les vertiges avec signes auditifs associés

Les troubles pressionnels de l’oreille interne

(hydrops)

Probablement secondaires à des troubles ioniques de

l’endolymphe, les hydrops se manifestent en général

par des crises de vertiges de plusieurs heures, sans

que l’on puisse identifier de facteur déclenchant. De

fréquence variable, les crises s’accompagnent souvent

de signes auditifs : sensation de pression, d’oreille

bouchée, d’acouphène de tonalité grave. Le patient est

souvent capable de désigner l’oreille malade.

C’est parmi les hydrops que l’on retrouve la fameuse

maladie de Ménière. La pathologie ne se signale pas

simplement par un vertige ; elle y associe l’acouphène

et une perte d’audition évolutive. En fonction de la

fréquence des crises, on peut soigner un Ménière par

un traitement de fond, comme la Betahistine et les

diurétiques.

Diagnostic : examen clinique vestibulaire, VHIT et VNG,

qui peuvent paraitre normaux en dehors d’une crise.

L’audiogramme retrouvera souvent une perte auditive

touchant les fréquences graves.

Autres pathologies associant vertiges et signes

auditifs

Les pathologies infectieuses ou inflammatoires :

otites, labyrinthites et cholestéatomes peuvent

provoquer une atteinte cochléo-vestibulaire.

Diagnostic : anamnèse, examen otologique et

imagerie.

Les pathologies traumatiques du rocher, compre-

nant les fractures translabyrinthiques et les fistules

périlymphatiques.

Diagnostic : VNG et PEO.

La déhiscence du canal semi-circulaire antérieur,

dont la symptomatologie est proche de celle de la

fistule endolymphatique.

Diagnostic : scanner des rochers en coupe fine.

Le neurinome vestibulaire, à l’expression clinique

variable : acouphène unilatéral, VPPB ou atteinte

auditive unilatérale. Toute symptomatologie auditive

unilatérale réclame une exploration approfondie.

Diagnostic : IRM centrée sur les conduits auditifs

internes avec injection de Gadolinium.

Les atteintes auto-immunes, isolées ou syndro-

miques.

Les causes toxiques liées aux aminosides, aux pla-

tines, etc.

Les malformations et atteintes génétiques.

La plupart du temps, les vertiges peuvent être

diagnostiqués clairement sur base d’une anamnèse,

d’un examen clinique vestibulaire et neurologique,

des différentes explorations fonctionnelles et d’une

imagerie. Seul un diagnostic clair permettra d’orienter

le patient vers une prise en charge thérapeutique

appropriée. Cependant, l’équilibre, la stabilité

dépendent également des entrées visuelles et

proprioceptives. C’est la raison pour laquelle l’ORL doit

travailler en étroite collaboration avec les médecins

traitants, les neurologues, les neuro-ophtalmologues

et les kinésithérapeutes vestibulaires.

Vertiges : les différentes explorations fonctionnelles

Le Service ORL du CHR Liège propose des

consultations spécialisées dans la prise en charge

des vertiges, et assure notamment une prise en

charge de rééducation vestibulaire des patients.

Le service s’est spécialement équipé pour réaliser

toute la panoplie d’examens complémentaires

appropriés, y compris les plus récents :

La VNG ou Video-

nystagmographie

comporte diverses

épreuves d’exploration

du canal horizontal

ainsi que de l’oculo-

motricité. Le résultat

permet de mettre en

évidence un déficit

vestibulaire aigu ou

compensé, ou des

signes de centralité.

La VVS ou Verticale

visuelle subjective

peut orienter le clini-

cien vers une atteinte

otolithique utriculaire.

Le VHIT ou Video-

head impulse test

révèle les déficits des

différents canaux

vestibulaires de façon

indépendante.

Les PEO ou potentiels

évoqués otolithiques

(sacculaires)

La plate-forme de

posturographie

permet d’investiguer

les différentes entrées

visuelles, vestibulaires

et proprioceptives, et

d’adapter la rééduca-

tion vestibulaire du

patient. En haut : examen VNG - En bas : examen VHIT

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Dossier

Systématisé en 2007, le dépistage néonatal de la surdité se pratiquait déjà depuis

longtemps au CHR Liège. Mais au-delà de la maternité, les enfants à risques doivent

être suivis régulièrement en ORL. Centre de référence en la matière, le Service ORL

du CHR propose un suivi et des bilans diagnostics complets adaptés à chaque âge

dès la naissance. Chaque semaine, il accueille des nourrissons issus des maternités

des quatre coins de la région.

Troubles auditifs : au-delà du dépistage néonatal

14

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

Un enfant sur mille est atteint de surdité sévère à

profonde bilatérale. Un chiffre qui s’élève à trois pour

mille si l’on y inclut les surdités légères et unilatérales.

Or, en ne dépistant que les nouveaux-nés à risques, on

ne détecte que 50 % des surdités néonatales. Le constat

plaide bien entendu en faveur d’un dépistage universel,

raison pour laquelle il est devenu systématique en

Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2007. L’objectif ?

Dépister dès la naissance, établir les diagnostics de

surdité avant trois mois et prendre le bébé en charge

avant ses 6 mois. Une mesure d’autant plus sensée que

les appareillages et les implants cochléaires peuvent

s’envisager dès le plus jeune âge.

Dépistage à la maternité :OEAA, rapide et indolore

En pratique, les nouveaux-nés sont testés dans

la chambre, par la technique des oto-émissions

acoustiques automatisées (OEAA). Les oto-émissions

acoustiques sont des vibrations émises par la cochlée

et recueillies au niveau du conduit auditif externe par

un microphone intégré à une sonde auriculaire. Leur

présence (PASS) témoigne du bon fonctionnement de

l’oreille interne et leur absence (REFER), d’une altération

auditive de plus de 30 dB de perte moyenne.

Surdité : les facteurs de risque Infection congénitale (CMV, Toxoplasmose, Herpès, Rubéole, Syphilis)

Antécédents familiaux de surdité héréditaire

Consanguinité

Malformation de la tête et du cou (syndrome malformatif )

Intoxications diverses chez la mère pendant la grossesse (alcool, drogues)

Age gestationnel < 36 semaines et /ou poids de naissance < 1500 grammes

Hyperbilirubinémie

Séjour en soins intensifs néonataux > 5 jours

Ventilation assistée > 24 heures

Médication ototoxique chez le nouveau-né

Maladie neurologique ou endocrinienne en période périnatale

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15

Au CHR Liège, c’est l’équipe des techniciennes en

audiologie du Service ORL qui s’occupe de tester les

nourrissons. Les « testeuses » agissent pendant le som-

meil du nouveau-né, idéalement au deuxième jour de

vie. En cas de REFER, elles peuvent reconduire le test le

lendemain. Pas d’inquiétude : la procédure est rapide et

totalement indolore pour le bébé ! Souvent plus courte

qu’auparavant, la durée de séjour en maternité ne per-

met pas toujours de finaliser le testing. Dans ce cas, les

parents sont invités à se présenter en polyclinique ORL

pour compléter l’exploration rapidement après leur

sortie. Et lorsque le test donne un résultat insatisfaisant

(double REFER), les parents sont conviés à une consul-

tation ORL pédiatrique pour approfondir les examens

et passer à l’étape diagnostique.

Suivi des bébés à risques

Comme les doubles REFER, les nouveaux-nés porteurs

de facteurs de risque (voir en bas de la page 14) sont

directement soumis à des potentiels évoqués auditifs

(PEA) et revus par un ORL pédiatrique. Les potentiels

évoqués auditifs enregistrent les réponses cochléaires

et du tronc cérébral à une stimulation sonore sur 2000-

4000 Hz. L’interprétation sans erreur des réponses n’est

possible que si l’enfant dort, et doit donc idéalement

être réalisée en sommeil physiologique avant l’âge de

3 mois.

Une audiométrique comportementale viendra

ensuite systématiquement compléter la mise au point.

Au cours de celle-ci, l’ORL et la testeuse travaillent

en étroite collaboration, en cabine insonorisée,

pour observer les réactions de l’enfant à différentes

stimulations sonores calibrées.

Si un diagnostic de surdité sévère définitive se confirme,

l’enfant sera rapidement orienté vers un centre de

réadaptation fonctionnelle spécialisé et pris en charge

par une équipe multidisciplinaire.

Une équipe chevronnée

Le Service ORL du CHR Liège bénéficie d’une équipe

expérimentée, rompue depuis de nombreuses années

à la réalisation des différents tests. Réunissant des ORL

pédiatriques, des audiologistes et des logopèdes,

l’équipe n’a pas attendu la systématisation du dépistage

de la surdité pour tester les nouveaux-nés à risques…

C’est la raison pour laquelle d’autres maternités qui

ne réalisent pas l’étape diagnostique, comme celles

de CHBA ou de Malmedy par exemple, leur réfèrent

chaque semaine plusieurs nourrissons pour mener à

bien les explorations de l’audition.

Le médecin traitant est un allié précieux

Le dépistage néonatal ne suffit pas toujours : la surdité

peut survenir plus tard, en dépit d’un dépistage normal

à la naissance. Les troubles auditifs peuvent apparaître

de manière différée notamment en cas de virage CMV

au cours de la grossesse ou dans certaines affections

génétiques. Consciente de ce risque, l’équipe ORL du

CHR Liège organise l’envoi systématique de courriers

de rappel pour le suivi régulier des enfants à risques.

Malheureusement, malgré cette précaution, certains

enfants échappent encore aux contrôles. C’est ici

qu’intervient le médecin traitant. Souvent aux premières

loges, il joue un rôle primordial pour suspecter un

trouble auditif face à certains questionnements des

parents : « mon enfant est dans sa bulle » ; « il augmente

le volume de la télé » ; « il semble gêné par les bruits

forts », etc.

Les deux dernières années ont vu s’agrandir

l’équipe d’ORL pédiatrique du CHR Liège. Cet atout

lui permet désormais d’assurer quotidiennement

des consultations spécifiques, et de réaliser les

dépistages des nouveaux-nés à la maternité 6 jours

sur 7. Une chance aussi de pouvoir se rendre disponible

rapidement lorsque les parents sont inquiets des

résultats du dépistage de leur nourrisson.

ORGANISATION DU DÉPISTAGE

Présence de FR

Étape diagnostique

Pas de FR

OEAA

Liste des nouveaux-nés

Identification des facteurs de risques (FR)

PASS X2

Normo-entendant

OEAA (2e test)

Normo-entendant Rendez-vous en ORL pour étape

diagnostique

OKPASOK

Suivi régulier Orientation vers un centre de

prise en charge de la surdité

OKPASOK

Au-delà du dépistage

néonatal systématique de

la surdité, le Service ORL

du CHR Liège réalise des

bilans auditifs complets

dès la naissance, adaptés

à chaque âge durant la

petite enfance. Le bilan

associe les tests objectifs

(PEA, OEA) et les tests

subjectifs (audiométrie

comportementale).

L’ensemble de ces tests est

réalisé de concert avec les

audiologistes du service.

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Dossier

Près d’une personne sur cinq souffre de sinusite chronique. Il faut pourtant se méfier du

sempiternel « Docteur, j’ai une sinusite… » : il s’agit souvent d’un simple rhume.

Et si la sinusite est un motif commun de consultation, les erreurs de diagnostic demeurent

fréquentes. Or tout ne s’opère pas. Comment identifier les différentes formes de la maladie,

dont certaines moins connues comme la polypose nasosinusienne ?

Sinusites chroniques : tout ne s’opère pas !

16

La balle fongique ou aspergillome

L’étiologie de l’aspergillome est généralement une

issue de matériel d’obturation canalaire dentaire, étant

donné que le siège de prédilection des truffes fongiques

est le sinus maxillaire (89 % des cas). Cependant, toutes

les autres cavités sinusiennes peuvent être concernées,

surtout le sphénoïde. D’autres facteurs interviennent

probablement aussi, tels que les facteurs climatiques,

environnementaux, anatomiques et physiologiques.

Fig. 4, 5 et 6

Les traitements antifongiques sont inutiles ; ce type

de sinusite nécessite une chirurgie endoscopique de

drainage avec le retrait de la truffe mycotique.

Les sinusites diffuses réclament un bilan complet

Maladies inflammatoires sévères de la muqueuse

respiratoire, les sinusites diffuses nécessitent la

plupart du temps une anamnèse complète et un bilan

biologique. Notamment pour mettre en évidence les

facteurs irritants environnementaux liés aux allergies, à

certains types de professions, etc.

Le bilan révèle des sinusites chroniques avec ou sans

polypes :

La polypose nasosinusienne peut être primitive

ou secondaire à la mucoviscidose, aux dyskinésies

ciliaires, à un déficit immunitaire, à des facteurs

environnementaux professionnels, etc.

La maladie de Widal résulte de l’association d’une

polypose nasosinusienne, d’un asthme et d’une

intolérance à l’aspirine, aux AINS et aux sulfites.

La polypose nasosinusienne primitive en recrudescence

Moins connue, la polypose nasosinusienne atteint

tout de même aujourd’hui 4 % de la population en

Europe. Parmi les rhinosinusites diffuses, cette maladie

En Europe, les rhinosinusites chroniques touchent,

selon les pays, de 7 à 27 % de la population, avec une

moyenne de 11 %. Une sinusite est dite "chronique"

lorsque les plaintes persistent plus de trois mois.

Pourtant, malgré le caractère très commun de la

pathologie, l’origine de la sinusite n’est pas toujours

correctement identifiée. Le nombre d’erreurs de

diagnostic, et donc de traitements inadéquats, souligne

l’importance de réaliser des bilans corrects.

Lorsqu’un patient se plaint de sinusite chronique, la

première question à se poser est celle de sa localisation.

S’agit-il d’une sinusite localisée avec une atteinte

des sinus antérieurs ou postérieurs et une étiologie

focale souvent identifiée ? Ou bien s’agit-il d’une

sinusite diffuse avec une pathologie intrinsèque de la

muqueuse respiratoire ?

Les sinusites localisées en images : comment les soigner ?

Localisée, une sinusite chronique peut être d’origine

dentaire, liée à une obstruction de l’ostium de drainage

du sinus ou encore à un aspergillome. À la vue des

scanners, on ne peut guère s’y tromper. Chaque cas

appellera un traitement différent, d’où l’importance de

les identifier précisément.

L’osbruction de l’ostium de drainage du sinus

appelle généralement une solution chirurgicale.

Fig. 1

La sinusite d’origine dentaire ou liée à une compli-

cation d’une chirurgie implantaire ou pré-implantaire

de type sinus lift passe très souvent inaperçue.

Fig. 2 et 3

Une sinusite d’origine dentaire se traite principalement

par antibiothérapie (Amoycilline / acide clavulanique,

Céfuroxime ou Clindamycine), suivie d’une chirurgie

endoscopique de drainage en cas d’échec. En revanche,

si la sinusite est provoquée par un corps étranger den-

taire ou l’infection d’un implant, la seule solution théra-

peutique sera la chirurgie endoscopique de drainage

et le retrait du corps étranger, ou parfois de l’implant.

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

Fig. 2Infection consécutive à la pose

d’un implant dentaire

Fig. 3Expulsion d’une racine dentaire

dans le sinus maxillaire

après extraction

Fig. 1Sinusite maxillaire

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17

chronique se distingue par l'apparition de polypes

bilatéraux dans les cavités nasales, issus aussi bien

du massif ethmoïdal antérieur que postérieur. Elle se

manifeste à travers quelques symptômes tels qu’une

obstruction nasale, une rhinorrhée chronique, une

pesanteur ou des douleurs du visage et des troubles

de l’odorat et du goût.

Quels bilans ?

C’est principalement l’examen clinique qui permet-

tra de diagnostiquer une polypose nasosinusienne :

l’endoscopie nasale révé-

lera des polypes plus ou

moins volumineux.

Les scanners des sinus doivent être effectués en coupes

axiales et coronales, voire sagittales, sans injection de

produit de contraste. Cet examen doit cependant être

réalisé en respectant deux conditions particulières, à

savoir un délai d’un mois :

après une cure de corticoïdes per os. En effet,

les corticoïdes administrés par voie générale vont

diminuer, parfois de manière importante, l'œdème

muqueux et, par conséquent, minimiser les images

radiologiques.

après une poussée de surinfection. Une pous-

sée de surinfection augmente toujours la réaction

inflammatoire, l'œdème muqueux et, par consé-

quent, majore les images radiologiques.

Par ailleurs, 55 % des patients atteints de polypose

nasosinussienne présentent un asthme ou une hyper-

réactivité bronchique, d’où l’importance d’effectuer

systématiquement un bilan pneumologique.

Fig. 7

La physiopathologie de la polypose nasosinusienne,

comme de l'ensemble des rhinosinusites diffuses,

reste encore méconnue. De nombreuses hypothèses

physiopathologiques ont été développées depuis une

vingtaine d'années sans succès. Néanmoins, la réaction

inflammatoire conduisant à la formation de polypes

repose sur une cascade de médiateurs de mieux en

mieux identifiés.

Une pathologie multifactorielle

Sans être une étiologie reconnue, l’allergie constitue

un facteur aggravant de la polypose nasosinusienne.

La prévalence de tests allergiques positifs (cutanés ou

sanguins) a été notée comme supérieure à celle d'une

population témoin. Notamment, l’allergie IgE-dépen-

dante pourrait bien participer au développement ou

au maintien de l'éosinophilie tissulaire dans la polypose

nasosinusienne. Certains auteurs développent actuel-

lement l’idée d'une allergie localisée dans les cavités

nasosinusiennes, sans manifestation systémique, mais

induisant une production locale d'IgE élevée dans le

tissu polypeux. Par ailleurs, l'hyperéosinophilie semble

constituer un marqueur biologique de la sévérité cli-

nique de la polypose.

Parmi d’autres, l’hypothèse bactérienne met en évi-

dence une réaction possible contre le staphylocoque

doré. On peut en effet le retrouver dans les sécrétions

nasales, mais également dans les cellules épithéliales.

Le Staphylocoque doré pourrait agir comme superan-

tigène, induisant localement la formation d’IgE et une

inflammation à prédominance éosinophilique.

Traitement médical

La polypose nasosinusienne peut se traiter en première

intention par :

Corticothérapie locale

Corticothérapie générale

Lavage de nez, qui améliore la clairance mucociliaire

Antibiothérapie : soit dans le cadre du traitement

d’une poussée de surinfection (Amoycilline / acide

clavulanique, Céfuroxime) ; soit dans le cadre

d’une double fonction comprenant une action

antibiotique sur le S. aureus et une action anti-

inflammatoire : cure de Macrolides (par exemple :

Clarithromycine 250 mg/j durant 8 semaines).

Traitement chirurgical

Chez certains patients, la polypose nasosinusienne

peut se traiter par une chirurgie endoscopique des

sinus. La chirurgie est particulièrement indiquée dans

trois cas :

lorsque le patient présente des symptômes altérant

sa qualité de vie ;

lorsque le traitement par corticoïdes locaux ne

donne pas suffisamment de résultats ;

lorsque le nombre de cures de corticoïdes est trop

élevé (plus de 3 cures/an), ou lors de l'apparition de

complications liées à l’usage de corticoïdes, ou en

cas de contre-indications à la corticothérapie orale.

Fig. 8

Le mode d'action de la chirurgie sur la polypose

nasosinusienne est également discuté. Certains

expliquent l'efficacité de la chirurgie par une ouverture

des cavités sinusiennes, permettant un meilleur

accès de la corticothérapie locale à la muqueuse

pathologique. D'autres envisagent que l'action

chirurgicale soit liée à une forte diminution de la

surface osseuse sinusienne (par résection des cloisons

ethmoïdales), diminuant ainsi la surface d'implantation

de la muqueuse nasale malade.

Fig. 5Sinusite mycotique du sinus maxillaire

Fig. 6Sinusite mycotique du sphénoïde

Fig. 7Polypose nasosinusienne

Fig. 8Chirurgie endoscopique des sinus

Fig. 4L’imagerie est très évocatrice

lorsqu’elle révèle un aspect de

corps étranger pseudométallique

dans le sinus

Polypes de grade 3 au niveau

du méat moyen gauche

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Dossier

Traumatismes du nez et de la face : un timing serré

Une chute, un accident de voiture, une agression… Les traumatismes du nez et

de la face sont légion en consultation, aux urgences ou en ORL. Il faut agir vite :

quelques jours suffisent pour que s’entame la consolidation osseuse, drainant son lot de

séquelles et de complications. Or, de nombreuses fractures osseuses ou cartilagineuses

passent inaperçues, surtout chez les petits enfants. La sensibilisation et la détection

précoce de ces fractures reposent souvent sur les épaules des médecins généralistes.

18

Très fréquents, les traumatismes de la pyramide nasale

représentent environ 25 % des traumatismes de la

face. Selon certaines études, les atteintes cérébrales

associées ne sont pas rares : il s’agit de ne pas les

négliger. Et lorsque les fractures ne sont pas détectées

à temps, en particulier dans la petite enfance, elles

peuvent entrainer des déficits fonctionnels et

esthétiques ultérieurs, au terme de la croissance du

massif facial.

Les radios, parfois trompeuses

Aux urgences, on privilégie généralement les

radiographies standards, face et profil, pour

diagnostiquer une fracture du nez. Pourtant, environ

10 % de ces radiographies sont des faux-négatifs. Le

scanner de la face ne semble pas plus précis. Voilà

pourquoi l’examen clinique demeure le gold standard

et prime sur les examens complémentaires. Une

sensibilité à la palpation, un gonflement, une épistaxis

et/ou une déviation-déformation de la pyramide nasale

signalent la pathologie mieux que certaines radios.

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

Idéalement, le contrôle clinique doit être réalisé dans

les cinq jours qui suivent le traumatisme. Ce délai

relativement court permet de prendre en charge les

patients chirurgicalement – si nécessaire – endéans

les sept à dix jours, … soit avant le début de la

consolidation osseuse.

L’examen clinique ORL comprendra une rhinoscopie

antérieure, la palpation du massif facial, une fibroscopie

endonasale et souvent, à titre médico-légal, une

rhinomanométrie ou une rhinométrie acoustique pour

mesurer la perméabilité nasale.

Traumatismes du nez : cas d’urgence chirurgicale

Certaines fractures appellent une prise en charge

chirurgicale rapide.

Les lésions cutanées ou muqueuses, soit les

fractures ouvertes, devraient être prises en charge

immédiatement. Il s’agit de préserver autant que

possible la continuité muqueuse afin d’optimiser la

cicatrisation.

Une suspicion

de fracture ?

Mieux vaut

référer le patient

au plus vite

en consultation

d’ORL.

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19

Les hématomes de cloison doivent être drainés

dans les cinq à sept jours, sous peine de complications

fonctionnelles et/ou esthétiques.

Les déplacements fracturaires doivent être

repositionnés dans la semaine qui suit le traumatisme,

tant que les fragments osseux restent mobiles.

Autrement, une ostéotomie s’impose.

Même avec une prise en

charge rapide et adéquate, ces

chirurgies n’atteignent que

50 à 85 % de réussite. Raison

pour laquelle les demandes de

révision chirurgicale demeurent

fréquentes, en fonction de

la sévérité du traumatisme

initial. Une prise en charge

maximale, c’est-à-dire sous

anesthésie générale avec abord osseux mais également

cartilagineux, permet de diminuer le taux de révision

des interventions. Parmi les révisions courantes, la prise

en charge des bosses post-traumatiques (modification

de hauteur du dorsum) devra toutefois attendre la fin

de la cicatrisation du massif facial.

Enfants et nouveaux-nés :

des cas particuliers ?

Chez les enfants, il arrive également que les fractures

du nez soient redevables d’une chirurgie. La plupart

du temps sans difficulté majeure : l’abord de la cloison

cartilagineuse et de la portion osseuse de la pyramide

nasale s’envisagent aisément. En revanche, mieux vaut

éviter les gestes à visée esthétique pure, telles que les

modifications de la pointe.

Cas plus particuliers de prise en charge, les trauma-

tismes néonataux sont plus fréquents qu’on ne le

pense. Les dislocations septales par exemple repré-

sentent jusqu’à 3 % des accouchements par voie basse.

L’inexpérience de l’obstétricien, la durée de l’expulsion,

une présentation occipitale, une mère primipare, une

importante circonférence céphalique et/ou un poids

de naissance supérieur à la normale constituent autant

de facteurs de risque de cette pathologie.

C’est l’examen clinique qui confirmera la déviation

septale avec une asymétrie narinaire associée. Quant

à la prise en charge, elle se limitera à une réduction

de la luxation, généralement par voie externe, et une

contention à l’aide de stéristrips pendant quelques

jours à quelque semaines. Les nouveaux-nés bénéfi-

cient en effet d’une plasticité cartilagineuse majeure

grâce aux oestrogènes maternels.

Autres traumatismes de la face : orbites et mandibule

Si le nez, de par sa position centrale au sein du massif

osseux de la face, est un endroit privilégié de réception

de multiples vecteurs traumatisants, il en est de même

des pommettes, des arcades sourcilières ainsi que de la

région mentonnière. Au vu de leur position avancée, ils

se retrouvent également aux premières loges…

Bien sûr, les déformations, les asymétries et les douleurs

doivent attirer l’attention du praticien, mais également

quelques signes cliniques plus discrets : de petits

troubles d’articulé dentaire, petits saignements à

hauteur des papilles gingivales entre deux dents,

hypoesthésie au niveau des aires cutanées des nerfs V1,

V2 et V3 (nerf dentaire inférieur et sa branche terminale

labio-mentonnière), toute rhinorrhée sanglante ou

à liquide clair (LCR) ainsi que des algies temporo-

mandibulaires et des troubles visuels divers (dont la

diploplie et la chute d’acuité visuelle), sont à prendre

en considération.

Ces différents symptômes sont des signes indirects

de fracture d’un ou plusieurs étages du massif osseux

facial. En terme d’examen radiologique, le scanner

demeure le gold standard, en insistant sur la nécessité de

reconstruction dans le plan coronal et de reconstruction

3D à partir des acquisitions axiales. Comme pour les

fractures de la pyramide nasale, le timing est assez serré :

le patient doit idéalement être pris en charge dans les

trois à quatre jours suivant le traumatisme.

Deux types d’interventions permettent de traiter les

fractures de la face. Le traitement fonctionnel des

fractures mandibulaires non ou faiblement déplacées,

qui consiste en l’utilisation d’arcs de Dautrey et

d’élastiques de manière à réduire la fracture et à la

contenir tout en assurant la réhabilitation de la fonction.

Les traitements « sanglants » sont quant à eux réalisés

par voie vestibulaire endobuccale ou par abord cutané

inscrit dans un tracé de type lifting ou plastie cutanée

palpébrale. Par ces voies, le praticien pourra réaliser

les manœuvres de réduction et d’ostéosynthèse par

miniplaques vissées – matériel qui, sauf rare exception,

ne devra bénéficier d’aucune dépose.

Les traumatismes de la face sont extrêmement

fréquents. Or la consultation en médecine générale

peut, sans matériel spécifique, déjà poser un diagnostic

relativement précis et permettre de ne pas passer à

côté d'une urgence chirurgicale, qu’il s’agisse d’une

fracture ouverte, d’un hématome de cloison, d’un gros

déplacement fracturaire ou d’une anomalie occulo-

motrice.

Le terme de la

première consultation

à 3-4 jours étant

parfois difficilement

conciliable avec

un planning de

consultation, le Service

ORL – Chirurgie

maxillo-faciale vous

invite à contacter

directement le

secrétariat au

04 321 79 52 de

façon à planifier cette

consultation dans les

délais souhaitables.

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Dossier

Rhinoplastie : une constante évolution

Objet d’une demande toujours croissante, la chirurgie du nez devient fréquente,

voire tend à se banaliser. La rhinoseptoplastie a toujours occupé une place majeure

au CHR Liège, grâce à un Service ORL très actif y compris dans l’enseignement des

techniques. Aujourd’hui, le service enregistre chaque année plusieurs centaines

d’interventions au compteur, avec des résultats régulièrement évalués et publiés

jusque dans la littérature anglo-saxonne.

20

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

structures nasales. En effet, les techniques utilisables

sont liées à l’anatomie propre de chaque patient,

auquel il s’agira d’expliquer soigneusement les limites

de l’intervention.

L’évolution de la société et de la perception

de la chirurgie ont contribué à banaliser cette

intervention, elle n’en demeure pas moins

un acte important pour le patient et nécessite

une planification détaillée.

L’abord chirurgical

Les techniques de rhinoplasties endonasales sont

utilisées pour les modifications simples. Lorsque

des modifications sont nécessaires au niveau de la

pointe, un abord transcolummellaire ou rhinoplastie

ouverte permet une visualisation parfaite et une

correction optimale de la pointe au prix d’une incision

cutanée au niveau de la columelle dont la cicatrice est

habituellement invisible.

Chirurgie de l’axe nasal

Les nez déviés constituent l’une des demandes les

plus fréquentes de correction chirurgicale. La pyramide

nasale repose sur l’axe septal dont le développement

médian est volontiers contrarié par des divergences

entre les vitesses de croissance des différents éléments

de la face. C’est ainsi que chez les individus caucasiens

les rhinoseptoplasties fonctionnelles,

corrigeant les problèmes obstructifs au

niveau du septum nasal, de la pyramide

et de la valve, non améliorables par

une seule septoplastie.

les rhinoplasties reconstructrices,

nécessitant souvent des apports

tissulaires cartilagineux, pour réparer

des altérations traumatiques,

malformatives ou iatrogènes.

les rhinoplasties esthétiques,

généralement de réduction d’une

bosse ou d’une correction de la pointe.

Les chirurgies qui revêtent un aspect

fonctionnel ou dans un contexte

post-traumatique font l’objet d’un

remboursement complet par

l’assurance maladie.

La rhinoseptoplastie a pour but d’harmoniser la mor-

phologie faciale dans son contexte facial, tout en

préservant ou en restaurant la fonction nasale : venti-

lation, réchauffement, filtration, humidification de l’air.

La chirurgie nasale peut être envisagée dès que la

croissance nasale est terminée, soit 16 ans chez la fille,

18 ans chez le garçon. Les indications chirurgicales

de la rhinoseptoplastie sont à discuter en fonction

de l’harmonie du visage et de la morphologie des

On distingue différents types de rhinoplasties :

Fig. 3 - Réduction du dorsum Fig. 4 - Augmentation du dorsum par cartilage de conque et fascia temporalis ; rhinoplastie secondaire

Fig. 5 - Stabilisation de la valve nasale

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21

on retrouvera, à des degrés divers, une

déviation du septum nasal chez plus de

la moitié des individus. Cette déforma-

tion du septum peut se limiter à la seule

cloison, mais peut aussi, si elle est plus

importante, entraîner une déviation de la

pyramide nasale avec une asymétrie de

développement des os propres Fig. 1.

On ne sera donc pas étonné de retrou-

ver chez nombre de patients au nez

dévié une asymétrie notable non seulement des os

propres mais aussi de la face toute entière Fig. 2.

Il faut noter que cette divergence de vitesse de crois-

sance entre les différents constituants de la face est

rencontrée avec une bien moindre fréquence dans

d’autres ethnies, asiatique ou africaine.

La correction chirurgicale du septum représente

l’élément cardinal de la chirurgie pour repositionner

sur la ligne médiane les structures nasales. Les

ostéotomies permettront de symétriser les os propres

et les médialiser.

Chirurgie du dorsum nasal

La réduction d’une bosse ostéocartilagineuse consti-

tue l’un des gestes les plus fréquents de la rhinoplastie

Fig. 3. On évitera les résections trop importantes,

ou le rapprochement excessif des os propres après la

réalisation d’ostéotomies latérales pour éviter l’aspect

d’un nez opéré ("surgical look"). L’augmentation du

dorsum est réalisée fréquemment dans les nez trau-

matiques ou ethniques. Lorsqu’il est disponible en

quantité, le septum nasal est le matériau de choix.

Lorsqu’une quantité plus importante est nécessaire,

le cartilage de la conque est utilisé voire le cartilage

costal Fig. 4. Le fascia temporalis est également utilisé

pour la prévention des irrégularités secondaires chez

les patients à la peau fine.

Chirurgie de la valve nasale

Éléments les plus étroits de toutes les voies aériennes,

les narines et la valve nasale constituent un élément

résistif majeur. L’apposition de greffes cartilagineuses

au niveau du cartilage alaire permet de soutenir la

valve Fig. 5. La rigidité des greffes utilisées sera

fonction de l’épaisseur cutanée afin que la greffe ne

soit pas visible. Au niveau du tiers moyen, la mise en

place de greffons d’élargissement ("spreader graft") sous

les cartilages triangulaires permettent d’harmoniser un

tiers moyen trop étroit ou asymétrique, et d’améliorer

la stabilité respiratoire de la valve nasale Fig. 6.

Chirurgie de la pointe

Les pointes larges, carrées sont corrigées par une

plastie des cartilages alaires Fig. 7. Les techniques

utilisées actuellement tendent à être conservatrices,

les résections chirurgicales importantes déterminant

à terme des phénomènes de rétraction notables. Les

pointes ptosées sont corrigées soit par une plastie des

cartilages alaires, soit par une fixation de la pointe au

septum nasal.

Chirurgie des ailes narinaires

Complément fréquent des interventions, ce type

de chirurgie permet de réduire la largeur des ailes

lorsqu’il existe un excès soit du seuil narinaire, soit

de l’aile narinaire proprement dite. La cicatrice est

dissimulée dans le pli narinaire. On notera que, d’une

façon générale, plusieurs de ces techniques doivent

être combinées lors de l’intervention pour obtenir le

résultat le plus harmonieux et naturel possible Fig. 8.

Suites opératoires

Un tamponnement nasal est laissé en place pendant

24 à 48 heures. Elément redouté par les patients

qui sont terrifiés par des descriptions homériques

sur internet. On limitera cet inconfort par l’usage

d’un tamponnement léger dont l’ablation n’est

pas traumatisante. Les hématomes s’estompent

habituellement après huit à dix jours.

Fig. 8 - Combinaison de techniques : correction de l’axe, réduction du dorsum, plastie de la pointe et réduction narinaire.

Fig. 2 - Déviation nasale, asymétrie faciale

Fig. 7 - Plastie de la pointeFig. 6 - Elargissement du tiers moyen par spreader grafts

Fig. 1 - Nez dévié : clichés pré- et post-opératoires

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Dossier

La chirurgie endoscopique de l’oreille, inédite en Belgique

C'est une première en Belgique ! Dans sa volonté de développer la chirurgie micro-

invasive, le Service ORL du CHR de la Citadelle recourt désormais à une nouvelle

technique dans le traitement de la pathologie tympano-ossiculaire : la chirurgie

endoscopique de l’oreille. Alors que son usage est encore controversé ailleurs, cette

approche fait largement ses preuves après deux ans d’expérience au sein du service.

22

L’idée a vu le jour en 2015, lors du premier congrès

international de chirurgie endoscopique de l’oreille,

à Dubaï. L’utilisation de l’endoscope dans la chirurgie

de l’oreille moyenne était déjà décrite depuis les

années 1990, dans le sillage du Dr Tarabichi, chirurgien

ORL originaire du Moyen-Orient. Toujours est-il que

les présentations et les rencontres suscitées lors du

congrès de Dubaï ont fait germer le projet dans le chef

des Drs Sandrine Machiels et Nicolas Mardyla, tous

deux chirurgiens ORL au CHR Liège.

Leur challenge ? Mettre en œuvre une procédure

chirurgicale micro-invasive susceptible d’améliorer

la morbidité post-opératoire chez leurs patients et

qui permette d’opérer avec un meilleur contrôle

visuel. Déjà coutumiers de la chirurgie de l’oreille

au microscope, la seule difficulté était de parvenir à

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

manier dans l’oreille un endoscope via un conduit

auditif externe de petit calibre. En effet, les instruments

utilisés pour l’endoscopie sont identiques à ceux des

procédures au microscope. La colonne endoscopique

de la chirurgie des sinus avec sa caméra, son écran HD

et sa lumière froide LED était parfaitement adaptée à

l’endoscopie de l’oreille. Si bien que dès la réception

des optiques adaptées à l’oreille, tout était en place

pour concrétiser ce nouveau projet.

Initialement, dans la chirurgie de l’oreille, l’endoscope

était considéré comme un simple complément au

microscope. Son rôle se voyait limité au contrôle

de certains angles moins bien visualisés au

microscope, comme par exemple pour le contrôle

du rétrotympanum, petite niche située en arrière de

l’étrier, dans la chirurgie du cholestéatome.

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Une qualité d’image inégalée

Deux années d’expérience au Service ORL confirment

que la chirurgie endoscopique de l’oreille parvient aux

mêmes résultats anatomiques et fonctionnels que celle

au microscope. Par ailleurs, les techniques chirurgicales

de reconstructions tympaniques et de revalidations

ossiculaires sont identiques dans les deux cas.

En revanche, l’endoscope améliore considérablement

l’expérience du chirurgien. D’abord parce qu’il offre

une visualisation nettement supérieure des différentes

cavités de l’oreille moyenne pendant l’intervention,

par rapport à la vision microscopique qui demeure

tubulaire. Cette excellente vue du champ opératoire

est également liée aux progrès techniques des

caméras, des écrans et des lumières froides. Autres

avantages pour le praticien : l’endoscope facilite l’accès

aux différents compartiments de l’oreille moyenne et le

temps chirurgical diminue puisqu’il n’y a plus d’incision

du plan cutané et donc plus de sutures. La prise de

greffes pour la fermeture des perforations tympaniques

ou le renforcement du tympan ou du cadre osseux se

prélèvent par des voies dissimulées.

Dépasser les limites de la technique

Au départ, la technique endoscopique présentait un

inconvénient : devoir opérer à une seule main, l’autre

main tenant l’endoscope. Ce qui n’a pas freiné pour

autant les chirurgiens du Service ORL, amateurs de

travail collectif. Ils ont alors adapté la technique de la

chirurgie de la base du crâne à l’oreille pour intervenir

à trois ou quatre mains. Cependant, leur expérience

en chirurgie des sinus et de la base du crâne leur a

permis de maitriser très rapidement cette nouvelle

technique. Aujourd’hui, ils pratiquent même en solo les

interventions les plus simples, grâce à l’évolution des

instruments chirurgicaux.

Grâce à cette nouvelle approche micro-invasive, le

Service ORL peut désormais prendre en charge toute

la pathologie de l’oreille moyenne en hôpital de

jour :

les myringoplasties et tympanoplasties pour la

prise en charge des perforations ou rétractions tym-

paniques.

Les ossiculoplasties sont aisément opérées par

endoscopie en cas d’atteinte ossiculaire.

Les cholestéatomes limités à l’oreille moyenne sans

atteinte de la mastoïde sont également opérés à

l’endoscope.

L’atteinte de la mastoïde représente la limite de cette

technique.

Aujourd’hui, 90 % des procédures chirurgicales en

otologie sont réalisées par voie endoscopique au CHR

Liège. Une fierté pour l’établissement hospitalier, qui

se hisse au rang de centre de référence belge dans

cette nouvelle technique. Et une aubaine pour ses

patients…

Qui dit micro-chirurgie dit micro-problèmes. Alors que la chirurgie endoscopique réalise

les mêmes performances que la technique du microscope, elle signifie un réel progrès

pour les patients du CHR Liège.

Toutes les chirurgies de l’oreille

moyenne se limitent désormais à

une hospitalisation de jour.

La chirurgie endoscopique de l’oreille

est presque indolore : un plus, surtout

pour les enfants.

Micro-chirurgie signifie micro-

complications. Notamment, plus de

déformations du pavillon de l’oreille

liées aux incisions rétro-auriculaires.

L’absence de sutures facilite

la période post-opératoire.

Les soins sont quasi nuls hormis

l’application de gouttes antibiotiques

dans l’oreille.

La durée d’incapacité est réduite :

les enfants peuvent retourner

rapidement à l’école et les adultes

reprendre plus vite leurs activités

professionnelles.

A la clé, une foule d’avantages pour les patients

Vue de la chaîne ossiculaire dans l'oreille moyenne : lyse de l'enclume

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Dossier

Chirurgie pédiatrique : les pathologies laryngées

Depuis plus de 25 ans, le Service ORL du CHR Liège a développé une expertise

particulière dans le domaine des pathologies laryngées de l’enfant, grâce à ses équipes

pédiatriques et ORL. Moins fréquentes que chez l’adulte, elles requièrent une équipe

chirurgicale expérimentée, des anesthésistes pédiatriques, un staff infirmier aguerri

et un plateau technique étoffé (fibroscopie, broncho- et laryngoscopie, laser, jet

ventilation, etc.). Retour sur les principales maladies qui affectent le larynx chez

les petits enfants.

24

La laryngomalacie

La laryngomalacie est l’anomalie laryngée la plus

fréquente chez le nouveau-né. Lors des premières

semaines de vie, le stridor qui la révèle tend à s’aggraver.

Il s’accompagne de tirage, de dyspnée et pour les cas

les plus graves, d’épisodes de détresse respiratoire et

de suffocation lors des tétées. Idiopathique, liée à une

flaccidité excessive des structures de l’étage supra-

glottique, elle connait dans la majorité des cas une

évolution spontanément favorable. Le bilan comporte

un examen nasofibroscopique, une polysomnographie

et la recherche d’un RGO. Dans les cas plus sévères où

la dyspnée, le tirage menacent et épuisent l’enfant,

on envisagera une microchirurgie consistant en une

section des replis ary-épiglottiques à l’aide du laser CO2

ou en une pexie de l’épiglotte.

L’angiome sous-glottique

Deuxième cause de stridor, l’angiome sous-glottique

est la première cause de dyspnée du nourrisson.

Toux, stridor ou cornage (plus rauque) après quelques

semaines de vie en sont les principaux signes.

L’examen nasofibroscopique retrouve une masse

sous-glottique dépressible sous une muqueuse

ORL et chirurgie

maxillo-faciale

normale. Il s’accompagne fréquemment d’angiomes

cutanés cervico-faciaux. Dès 2004, plusieurs enfants

furent traités au CHR avec une efficacité remarquable

par bêtabloquant, avant que cette indication ne soit

largement admise comme traitement de première

intention. Rarement, cette pathologie peut nécessiter

un traitement laser.

Les sténoses laryngotrachéales Dans leur majorité, les sténoses laryngotrachéales

sont acquises et résultent d’une intubation prolongée

ou traumatique. Fort heureusement, l’amélioration

du nursing et du matériel en néonatalogie et

en réanimation pédiatrique a fait reculer cette

pathologie redoutable. La symptomatologie s’installe

dès l’extubation ou progressivement lorsque la

fibrose rétrécit la filière. Plus rarement, les sténoses

laryngotrachéales sont congénitales et peuvent

toucher l’étage glottique ou l’étage sous-glottique.

Au-delà du traitement médical (antibiothérapie,

corticothérapie, RGO), la chirurgie endoscopique est

primordiale, avec une section radiaire de la sténose au

laser et l’application d’un antimitotique (mitomycine).

Dans les cas récidivants, les chirurgies d’élargissement

laryngotrachéal par greffe de cartilage costal ou de

Laryngomalacie -

section des replis

ary-épiglottiques

au laser CO2.

Plastie d’élargissement

laryngo-trachéale par

greffon costal, pour un

traitement en un temps

sans trachéotomie.

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résection anastomose permettent une réparation

immédiate sans trachéotomie. Ce geste s’avère en

effet très lourd en termes de nursing et de morbidité.

La trachéotomie sera cependant inévitable dans

les sténoses les plus graves qui ne peuvent être

reconstruites en un seul temps, ou qui récidivent et

nécessitent le maintien d’un calibrage endoluminal

de longue durée. Outre l’aspect émotionnel, la

trachéotomie entraîne une morbidité notable :

décanulation, troubles de déglutition, modifications

du schéma corporel, difficultés de développement du

langage.

La papillomatose laryngée La papillomatose laryngée est liée à une infection

par le HPV6 ou HPV11, par contamination lors de

l’accouchement ou in utero. Au premier plan, on

retrouve la dysphonie ainsi que le stridor et la dyspnée.

Le traitement consiste en l’exérèse conservatrice des

lésions au laser CO, et devra être souvent répété

au vu du caractère extrêmement récidivant de la

pathologie. Des antiviraux (Cidofovir) en injection

locale permettent de réduire la fréquence des

séances jusqu’à la stabilisation de l’affection. On utilise

communément des traitements adjuvants (IFN alpha,

I3C, vaccin quadrivalent HPV). Si l’affection est bénigne,

elle n’en représente pas moins un défi thérapeutique

par son caractère récidivant et son atteinte parfois

extensive des voies respiratoires trachéobronchiques.

Les nodules Rencontrés chez l’enfant à partir de 5 ou 6 ans,

les nodules compliquent un malmenage vocal

qui entraine un microtraumatisme répété des

cordes vocales. Le timbre vocal est soufflé, éraillé.

Les nodules apparaissent principalement chez les

garçons « toniques », qui crient régulièrement (sports,

mouvements de jeunesse, etc.). Le traitement repose

sur la modération vocale, éventuellement la prise en

charge orthophonique.

Les palmures laryngées

Rares, les palmures laryngées sont révélées par une

dysphonie dès la naissance. Le traitement chirurgical

est simple par une section endoscopique. Les palmures

étendues et sévères, s’accompagnant d’atrésie

laryngée, peuvent parfois être évoquées devant un

hydramnios prénatal.

Les kystes laryngés

Les kystes laryngés congénitaux sont symptomatiques

dès les premiers jours de vie sous la forme d’une

dyspnée avec stridor et dysphonie (cri rauque, couvert,

voire absent). On observe parfois aussi des troubles de

la déglutition, des accès de cyanose, de bradycardie.

Le traitement est toujours chirurgical, par voie

endoscopique, avec l’excision ou la marsupialisation

du kyste à l’aide du laser CO₂. Les kystes récidivent

fréquemment ; le traitement chirurgical externe est

réservé aux formes extensives.

Les paralysies laryngées

Le champ étiologique des paralysies laryngées est

très vaste. Les plus fréquentes sont idiopathiques et

reposent sur un diagnostic d’exclusion. Elles peuvent

avoir une origine neurologique par atteinte néona-

tale (anoxie cérébrale, hypotonie néonatale bénigne,

tumeurs cérébrales) ou par atteinte secondaire (Arnold

Chiari, myélo-méningocèle, hydrocéphalie). On ren-

contre parfois un traumatisme obstétrical, entraînant

une paralysie laryngée souvent régressive. Beaucoup

de paralysies récupèrent spontanément ou voient leur

tolérance respiratoire s’améliorer avec la maturation

neurologique. Si bien qu’une chirurgie ne s’envisagera

qu’après une période de surveillance prolongée : tech-

niques de médialisation cordale, élargissement glot-

tique (aryténoidopexie, arytenoidectomie, cordoto-

mie), ré-innervation laryngée ou encore trachéotomie.

Les corps étrangers

Les corps étrangers sont loin d’être exceptionnels. Une

toux spasmodique associée à une dyspnée, suivie de

fièvre et de surinfections signalent le syndrome de

pénétration. Seule une proportion limitée des corps

étrangers est opaque, d’où l’intérêt de rechercher

des signes radiographiques indirects (emphysème,

atélectasie, abcès, etc.). Cependant, le renforcement

des consignes de prudence et l’établissement de

normes de sécurité pour les jouets marquent un

progrès notable en terme de santé publique.

Papillomatose

laryngée.

Nodules vocaux.

Palmure laryngée.

Corps étranger laryngé.

Enfant en détresse

respiratoire, aphone,

transféré d’une autre

institution liégeoise au

CHR Liège. Ecorce de

pistache enclavée dans

le larynx, retirée sous jet

ventilation.

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