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Ouest terne spaghetti [avec des profiTROLLS dedans] (1) Lorsque Vlambeyer eut 5 ans, la Boule commença à perdre de sa luminosité. Tous les cycles se terminent ainsi : la Boule voit sa puissance décroître, il faut alors la remplacer afin que la lumière resplendisse à nouveau sur les plaines, les montagnes et les océans. L'enjeu est alors qu'une comète soit à nouveau prise par l'attraction terrestre. La prochaine pourrait bien être celle surnommée l'araignée par les observateurs avertis du haut de leur pyramide. La question qui se posait à chaque fin de cycle était : comment faire... Un cycle durant près de trente générations, on oubliait vite l'idée lumineuse d'avant. Donc dès que la lumière commençait à décroître dangereusement on faisait appel à tout ce que le continent pouvait compter de docteurs, de scientifiques, de prêtres (au cas où on ne trouve vraiment aucune solution) et d'éleveurs de lucioles (toujours au cas où). Pendant que ces aréopages de sommités en leur domaine se rendaient en procession à la capitale, l'ombre les croisait sur la routes et s'étendait peu à peu jusqu'aux confins les plus reculés. Les vallées encaissées des Monts Alapache étaient les plus rapidement plongées dans une semi-obscurité permanente. Le fond des vallées étant définitivement plongé dans la nuit. La Nature étant bien faite, même une telle situation a un intérêt écologique. En effet, à l'instar des pannes d'éoliennes ayant plongé la Folicarnie dans le noir il y avait quelques années et qui avaient causé une forte augmentation des naissances chez les pingouins, cette absence de lumière entraînait une forte augmentation des naissances chez les Dragons de Glace, hôtes privilégiés des vallées.

Ouest terne spaghetti

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Ouest terne spaghetti [avec des profiTROLLS dedans] (1)

Lorsque Vlambeyer eut 5 ans, la Boule commença à perdre de sa luminosité.

Tous les cycles se terminent ainsi : la Boule voit sa puissance décroître, il faut alors la remplacer afin que la lumière resplendisse à nouveau sur les plaines, les montagnes et les océans. L'enjeu est alors qu'une comète soit à nouveau prise par l'attraction terrestre. La prochaine pourrait bien être celle surnommée l'araignée par les observateurs avertis du haut de leur pyramide.

La question qui se posait à chaque fin de cycle était : comment faire... Un cycle durant près de trente générations, on oubliait vite l'idée lumineuse d'avant. Donc dès que la lumière commençait à décroître dangereusement on faisait appel à tout ce que le continent pouvait compter de docteurs, de scientifiques, de prêtres (au cas où on ne trouve vraiment aucune solution) et d'éleveurs de lucioles (toujours au cas où).

Pendant que ces aréopages de sommités en leur domaine se rendaient en procession à la capitale, l'ombre les croisait sur la routes et s'étendait peu à peu jusqu'aux confins les plus reculés. Les vallées encaissées des Monts Alapache étaient les plus rapidement plongées dans une semi-obscurité permanente. Le fond des vallées étant définitivement plongé dans la nuit.

La Nature étant bien faite, même une telle situation a un intérêt écologique. En effet, à l'instar des pannes d'éoliennes ayant plongé la Folicarnie dans le noir il y avait quelques années et qui avaient causé une forte augmentation des naissances chez les pingouins, cette absence de lumière entraînait une forte augmentation des naissances chez les Dragons de Glace, hôtes privilégiés des vallées.

Cette période était très attendue par la tribu de Vlambeyer car elle était synonyme de faste et de bombance. En effet la parade nuptiale des bestiaux était assez violente. Entre les mâles faisant les fiers et labourant le sol en se chicanant (forcément, 1 tonne de bidoche qui fait l'imbécile en voletant à quelques centimètres du sol...) et les femelles essayant d'éviter ces gros lourdauds : le paysage morflait. Et dans le capharnaüm ainsi provoqué apparaissaient les véritables richesses de ces paysages montagneux : des rubis, gros comme des poings de Géant et qui étaient remontés à la surface par le travail (bien involontaire) de labour des Dragons. C'étaient ces pierres qui faisaient vivre pendant tout un cycle la tribu de Vlambeyer.

Le fait que les prêtres soient appelés à la Capitale rendait aussi la vie de la tribu plus facile. Un des indices de cette tranquillité d'esprit était la reprise au grand jour de l'activité du brasseur Al Zaillemeur.

Malheureusement les voisins du dessus aussi...

Ouest terne spaghetti [avec des profiTROLLS dedans] (2)

Au-dessus (comprenez, un petit peu plus haut dans la montagne) c'était chez les trolls.

« Groumpf !

- Bien dormi ?

- Non, il y a eu un sacré baroufle tout la nuit...

- Ben bien sûr c'est bientôt Pakhes !

- Pakhes ?! C'est bien quand on va chercher les oeufs au fond de la vallée, ça non ?

- Tu sais que des fois t'es vraiment cloche... oublier Pakhes...

Deedyié regarda son épouse, l'esprit un peu embrumé, l'air piteux...

« C'est à cause d' Al Zaillemeur. Il est passé hier à l'auberge livrer une cargaison de bière. La première de cette fin de cycle. La « fin du monde » qu'il l'a appelé. Mais elle a un goût d'antigel.

- t'avais qu'à pas la goûter avec autant d'application ! Tout le monde m'a parlé de ce Nicolas qui l'accompagnait et qui n'avait pas son pareil pour forcer à la consommation ! Tu es beaucoup trop influençable ! - Bon, ça va hein ! J'y vais !

Il écarta le rideau en peaux de lapins et sortit de la case.

Sur la place centrale, le reste de la tribu était rassemblé. Le reste de sa nouvelle tribu en fait. Et encore est-ce qu'il allait y rester ? Sa survie dépendait-elle vraiment d'une vie tribale ? Franchement il en doutait, mais bon tant qu'il était encore là, autant faire semblant de respecter un minimum les us et coutumes du cru.

Il s'approcha donc et fut reçu par des « PAKHES ! PAKHES ! » beuglés par des trolls dans un état proche du sien, mais qui y mettaient tout leur coeur.

« Ohlà les gars ! C'est sûr ? C'est aujourd'hui ?

- t'as pas entendu le bazar en bas toute la nuit ? Ça y est elles ont pondu !

Le troll tendit à Deedyié une longue vue. Il la saisit et la braqua vers le fond de la vallée.

« Mais c'est tout flou !

- oh ! Oh ! Oh ! Toi t'as abusé de la bière hier soir !

« ah oui merde, l'antigel... » se dit-il. Il régla donc la focale vers le fond de la vallée. Des dragons mâles continuaient à faire des concours aux règles plus qu'obscures mais qui semblaient concerner la taille d'une partie de leur anatomie. Pendant ce temps les femelles pondaient (j'eus pu ajouter « en tricotant », mais bon on va pas continuer indéfiniment à nous gausser).

L'une d'entre elles se leva, laissant apparaître un oeuf, cristallin.

Deedyié suivit rapidement la femelle avec l'appareil du troll, mais sa vue buta à mi-chemin sur un amas de grosses crottes brunes autour desquelles dansaient des petites mouches multicolores.

« ? »

Il régla à nouveau la focale et découvrit un village d'humains.

« Euh... Y aurait pas un problème là ?

- Quoi ? Passe ! »

La longue vue lui fut arrachée des pattes.

« Ah ! Ça ? Brrroooohhhh c'est pas un problème ! Au contraire même ! »

Deedyié vit la bouche de son interlocuteur se déformer jusqu'à devenir ce qui pourrait correspondre à un sourire chez les humains mais avec beaucoup plus de canines... en fait avec que des canines...

Ouest terne spaghetti [avec des profiTROLLS dedans] (3)

Le cochon avait réveillé le village par ses grouiks incessants.

Les enfants étaient déjà tous dehors, à courir autour des maisons. Habillés de leurs plus beaux habits. Ceux qui brillent de mille feux. Multicolores. Un vrai feu d'artifices.

Vlambeyer avait bien interrogé sa maman sur le pourquoi des habits de fête.

« Mais parce que c'est Paqq mon choupinet...

- Paqq ?

- Oui aujourd'hui les hommes vont descendre dans la vallée récupérer les rubis. Et comme la nuit est toujours là, vos habits les guideront pour le retour. »

Vlambeyer se tut. Il se rappelait bien qu'un grand lui avait raconté que les hommes emmenaient avec eux, déguisés comme des arbres de Nowël, et les faisaient courir vers les Dragons, et que... Brrrr... Rien que d'y penser son sang se glaçait...

« Et arrête d'écouter les bêtises de grands ! Allez ! File ! Va jouer avec les autres ! »

Les hommes sortaient de l'auberge. Ils entouraient le brasseur.

« Alors Al ? Les affaires ont été bonnes depuis le départ des prêtres ?

- Un peu mon neveu ! J'ai même réussi à refourguer la première fournée (celle d'après le nettoyage des cuves) aux trolls !

- Les Trolls ?!

- Hé calmez-vous les gars ! Nicolas était avec moi et ils ont voulu faire un concours. Je pense pas qu'ils vont s'en remettre de si tôt !

- Bon, les gars de toute façon les trolls on s'en fout... En route !

Les trompes commencèrent à sonner à tout-va. Le portail « vers-le-bas » fut ouvert. La troupe se mit en branle vers le fond de la vallée.

Lorsque la pénombre eut englouti les hommes, les femmes essuyèrent leurs larmes, repartirent à leurs tâches. Les enfants recommencèrent à courir en criant de plus belle : le départ des hommes avait fait souffler un vent d'aventure qu'il fallait absolument préserver le plus longtemps possible. Et pour ça, crier en courant et en fendant l'air avec des bâtons semblait être la meilleure solution.

~#~#~

« Allez les trolls ! Les humains commencent à descendre ! Il faut qu'on y va : les Dragons vont être occupés !

- Aaaaalllléééééééééééé !

Les tambours commencèrent à subir les coups ! Ils sonnèrent fort mais juste.

Ouest terne spaghetti [avec des profiTROLLS dedans] (4)

Les trolls arrivèrent rapidement devant le village. Il avait été convenu qu’il serait plus rapide

de le raser que de le contourner.

Les trolls étaient plus qu’énervés ! Non seulement ils avaient mal au crâne (si jamais ils

chopaient Al Zaillemeur, il aurait du mal à recompter ses abattis) mais en plus ils avaient eu

droit à tout « Anri Desse » « chanté » par les enfants du village ! Rien que pour ça, le village

allait morfler.

« bon les gars ! on répète depuis le début ! on n’a que très peu de temps pour nous amuser

avec ce village ! on a du boulot en bas qui nous attend ! alors voilà comment on fait :

1- on entre

2- Oreille Sale prend la tête d’un groupe et se charge des bonnes femmes tandis que Deedyié

s’occupe des mômes !

3- on sort de l’autre côté et on continue à descendre »

Le chef s’arrêta là. 3 ordres à la suite c’était la limite autorisée. Après il y avait des risques.

De surchauffe.

Les trolls se jetèrent donc à l’assaut du village ! Les gamins furent les premiers à les voir et

commencèrent à courir en tous sens, en criant (ce qui ne fit que renforcer le mal de crâne des

assaillants).

« bordel mais assommez les ! qu’on ne les entende plus ! »

Deedyié fut écouté et bientôt tous les petits hobbits hurlant eurent leur bosse. Vlambeyer en

arborait une si grosse au sommet de son crâne qu’on eût pu craindre pour son avenir… (mais

bon c’est le héros, alors rassurez-vous quand même).

En entendant leurs enfants crier, les femmes du village se regroupèrent autour de Madone

Nah. L’union faisant la force, elles repoussèrent la première vague de trolls envoyée par

Oreille Sale, mais à la deuxième elles furent débordées et furent elles aussi assommées. En

effet, les Trolls avaient reçu l'enseignement d'un maître panda.

Oreille Sale devant ce succès, eut l'autorisation d'emporter une prisonnière. Les autres avaient eu pitié, il était tellement bourrin et peu connaisseur de la chose féminine qu'il était toujours seul. Assez bêtement, il choisit d'emporter avec lui Madone Nah. Il l'avait repéré car les autres femmes du village semblaient lui faire confiance dans la conduite des opérations. Tous les autres trolls en auraient choisi une autre, mais bon puisqu'il la voulait autant qu'il l'emmène, surtout qu'à bien y réfléchir cela risquait de mettre du piment dans la vie du troll et du village.

Tout cela occupa tellement l’ensemble les protagonistes, que l’envol du Dragon depuis le

fond de la vallée passa quasiment inaperçu, tout comme le fait qu’il disparut tout en haut en

haut en haut en haut du ciel, là où le regard ne peut plus porter.

« Allez les Trolls, on continue à descendre ! on a assez perdu de temps ! »

Deedyié regarda autour de lui. Le village était en ruines. Il s’assit et se dit que sa nouvelle

tribu était sympa mais un peu rustre tout de même. Il déserta donc, à nouveau.

Ouest terne spaghetti [avec des profiTROLLS dedans] (-1)

A l'appel du Grand Lait-Nine, ils étaient donc tous venus au Palais.

Source image (euh en fait, non)

L'heure était grave, l'absence de lumière allait bientôt rendre toute vie franchement désagréable, voire difficilement supportable, à moins d'une évolution rapide soit de l'appareil oculaire des gens vers un système nyctalope (proposition qui remportait l'adhésion du plus grand nombre, surtout au vu de la seconde) soit de l'appareil auditif avec agrandissement des organes et transformation permettant de réceptionner les ultra-sons (je ne vous cache pas que seule l'Association des Porteurs de Grandes Oreilles trouvait intéressante cette idée, au nom d'une plus grande égalité entre les êtres humains).

On en était là des suppositions lorsque le Grand Lait-Nine décida de faire appel à tous les spécialistes en tout et rien que pouvait compter la Province. Les idées de ses scientifiques (modifications du système auditif, ou visuel, voire les deux) ne lui convenaient pas plus que ça, surtout qu'à la question : « et dans combien de temps ce sera possible ? »

les réponses divergeaient d'un :

« seul quetzacoatl pourrait le dire, puisque l'évolution n'existe pas et que seul lui fait avancer le schmilblick » (là, Le Grand Lait-Nine regardait son interlocuteur comme s'il était le dernier des mohicans et qu'il lui parlait en inca)

à un

« une à deux générations

blanc du Grand Lait-Nine

- Enfin, bien entendu, si cette loi bio-éthique-machin pouvait être amendée, que mes assistants soient autorisés à prélever dans les orphelinats quelques enfants de toute façon perdus, nous pourrions envisager un série de clonage et d'expérimentations qui pourraient nous faire gagner un temps précieux...

nouveau blanc, mais tirant plus sur le rouge carmillon au niveau du visage du bien-aimé chef de la nation : « dites donc faudrait pas voir à pousser le bouchon un peu loin tout de même ! »

et entre ces deux réponses, il était bien incapable de se faire une idée. Aussi décida t'il de ne pas s'enfermer sur ces deux idées « lumineuses » (oui il savait être facétieux, et sa cour savait reconnaître ses bons mots au sourire crispé qu'arborait ses plus fidèles conseillers quand il en disait un).

Des messagers partirent donc dans les quatre directions avec pour mission de ramener au Palais tout ce qui se présenterait sur leur route et pourrait revendiquer une quelconque spécialité ayant un rapport avec ce qu'il se passait (à savoir l'extinction du soleil pour celles et ceux qui n'auraient pas suivi et compris que ce billet était le premier chapitre de « Vlambeyer : le retour de la vengeance ») .

Le messager de l'Est croisa rapidement la route d'un homme qui criait à qui voulait (ou non) l'entendre que la fin du Monde était là. Il s'approcha de lui et lui demanda ce qu'il savait sur la fin du Monde. L'homme lui répondit qu'il étudiait depuis de nombreuses années l'épisode que son grand-père lui avait raconté et que lui avait raconté son propre grand-père, sur le jour où avait disparu la lumière. Étonné que cet homme évoque un précédent, il lui demanda de bien vouloir se rendre au Palais pour informer là-bas de ses connaissances. Ensuite, il ne croisa plus grand monde là-bas d'intéressant jusqu'à tomber sur un village perdu dans les montagnes. Le prêtre de cette riante bourgade, petite cité de caractère, vouait un culte aux dragons. Quand le messager lui indiqua que le Grand Lait-Nine souhaitait le voir au Palais au même titre que l'ensemble des hommes de science ou de foi, il déclina. Il prétexta que cette période d'obscurité était une bénédiction pour sa tribu, et que donc il se devait de rester. Le messager se fit plus pressant (on parle à mots couverts de menaces d'éviscération et de versage de vinaigre sur les plaies, mais je me refuse à croire à de telles déclarations), tellement pressant (un témoignage parle de menace d'énucléation, mais ce témoignage est à prendre avec des pincettes, son auteur est un ivrogne reconnu) que le prêtre finit par accepter de mauvaise grâce. Il partit non sans donner ses derniers conseils :

« fèsez pas les cons pendant mon absence et toi …..... n'en profite pas pour rouvrir ta brasserie ! Et surtout, surtout, évitez les trolls, ils vont revenir maintenant que l'obscurité est là ».

Le messager de l'Ouest arriva à la mer rapidement. Sur sa route il n'avait croisé que quelques spécialistes de la lutte contre l'obscurité (un éleveur de lucioles, qui avait mis au point un système de gavage assez perfectionné et qui permettait d'obtenir en quelques semaines des lucioles de la taille d'une montgolfière, un ancien pétomane reconvertit dans le brulage de gaz de dépôts de déchets et qui appelait à une reprise massive de la consommation afin de relancer son activité, etc...). En butant sur la mer, il se rendit compte qu'il ne pouvait pas aller beaucoup plus loin. II admira le paysage. Regarda ses pieds. Inspira bien fort. « Pourvu que les autres ne reviennent pas bredouilles aussi... ».

Celui du Sud la sentait bien son expédition. La route du Sud, de tout temps avait été celle des vacances. Mais bon, il était bien conscient que de sa mission et

surtout de la façon dont il l'accomplirait, dépendait peut-être l'avenir de l'humanité... Autant dire qu'il partait avec la pression. Surtout qu'en y regardant de plus près les trois autres branquignoles choisis, pour autant qu'ils furent de sympathiques collègues pour jouer aux cartes en temps de paix, ne semblaient pas être de véritables foudres de guerre. Non.. Il voyait bien que l'avenir du Monde reposait sur ses épaules. Hé bien tant pis, il le sauverait le monde. Il était sûr de rencontrer sur sa route de nobles chevaliers aux armures étranges et lisant les livres à l'envers (mais nul n'est parfait, hein ?), de gentes dames courageuses et prêtes à s'engager elles aussi, et d'autres (allez savoir)

Pour explorer le grand ch'Nord, il fut décidé d'y envoyer le plus gringalet de la garde. En effet, l'heure était grave. On y signalait des bandes d'Orques qui commençaient à profiter de l'obscurité pour commettre rapines et forfaits divers (on pensa même à le faire partir sur un vieux biclou rouillé afin d'économiser un cheval). On allait pas commencer à perdre bêtement des hommes valeureux. On en aurait peut-être besoin. Plus tard. Quand la situation serait devenue complètement désespérée et que l'ensemble des créatures de la nuit s'agiterait. Mais c'était sans compter sur l'hospitalité légendaire des habitants. Arrivant dans la première grande ville rencontrée, il goûta des breuvages qui lui firent comprendre que sa vie était là. Tant pis pour la mission. Même fumer lui parut moins important tant il se sentit bien.

Ouest terne spaghetti [avec des profiTROLLS dedans] (fin temporaire)

Honnêtement je savais plus comment continuer ma saga sur l'enfance de Vlambeyer... Vous auriez pu en bouffer pendant des années, ou pas... Là ce sera « pas », pendant quelques temps tout du moins... J'ai pas le temps, mon imagination s'est un peu bridée...

Alors je remercie Marie-Georges ! Grâce à elle, j'ai pu faire écrire un des moments forts que j'imaginais pour cette série : la rencontre de Madone Nah et Vlambeyer.

Après son enlèvement, Madone Nah aura fait vivre l'enfer à Oreille Sale. Mais sera restée au village des trolls tout de même car son GPS (« Gros Plan pour Savoir où t'es » à ne pas confondre avec le « Gros Plan qui Saoûle mais donne mal à la tête ») intégré à son I-faune est tout cassé. Et là, de son retour d'une grande bataille contre les forces du mal, Vlambeyer tombe sur le village, et reconnaît Madone Nah. Il n'aura pas trop de mal, c'est la moins poilue de l'assemblée.

Alors voilà ce que cela aurait pu donner :

Vlambeyer à La Plage par Gaël Detoutderien

Un oiseau survola Village Des Trolls avant de venir tournoyer au-dessus de la tête de

Vlambeyer. Celui-ci sourit, sans trop savoir pourquoi, à une vieille dame qu'il croisait. Il

traversa le zoo, et bizarrement sourit au lion qui le regardait d'un oeil morne. Plus vite qu'il ne

l'aurait pensé, il se retrouva devant la porte.

Il frappa énergiquement. Des pas se firent entendre, et une fabuleuse voix chanta:

- Qui est là?

- C'est Vlambeyer! Répondit celui-ci.

- Je ne connais aucun Vlambeyer! Dit la voix.

Il y eut un silence.

- C'est toi, Madone Nah !? Fit Vlambeyer.

La porte s'ouvrit soudain:

- Mais oui c'est moi, mon Vlambeyer! Je t'ai bien eu.

Il allait protester, mais elle ne lui en laissa pas le temps:

- Entre, dit-elle.

Arrivé au salon, Vlambeyer s'assit dans un fauteuil et soupira. Il leva la tête vers Madone Nah

!, et lui sourit.

- Tu vas bien?

- Embrasse-moi immédiatement. Ordonna-t-elle.

Vlambeyer, prit au dépourvu, voulut comprendre, mais son amie ne lui en laissa pas le temps

puisqu'elle se jeta sur lui et l'embrassa langoureusement. Lorsqu'elle se redressa, Vlambeyer

vit ses yeux qui brillaient. Alors, sans mot dire, il se pencha vers elle, et à son tour, posa ses

lèvres sur les siennes. Pour la seconde fois de leur histoire, donc, ils s'embrassèrent.

Plusieurs minutes s'écoulèrent. Puis Madone Nah ! poussa un soupir qui résonna dans la pièce

comme une brise sur l'océan. Vlambeyer en profita pour articuler, le coeur battant:

- Je t'aime.

Son amie le regarda.

- C'est vrai?

- Nous nous connaissons depuis tant d'années... tu as tellement changé, depuis... et puis non,

tu n'as pas tellement changé. Et tu es la seule personne que j'aie jamais aimée.

- Il en est de même pour moi, mon chéri, déclara Madone Nah !. Personne ne pourra

remplacer ton si petit sourire. Tu es unique, grâce à plein de petites choses. Personne n'a ta

démarche, Personne n'a tes cheveux. Personne n'imite aussi bien que toi le cri du Troll.

Personne ne connait l'histoire de Village Des Trolls aussi bien que toi. Personne à part toi ne

m'a jamais dit que j'étais belle. Bref, personne à part toi ne mérite d'être dans mon coeur.

- Tu sais... j'ai aimé, tout à l'heure, lorsque nous nous sommes embrassés.

Il n'en fallut pas plus à Madone Nah ! pour saisir le bras de Vlambeyer et lui offrir de nouveau

un baiser enflammé. Les deux êtres eurent cette fois l'impression d'être emportés dans une

tempête. Sur un océan rouge sang. Leurs souffles s'échouaient invariablement dans les

hurlements du vent, et les gifles des vagues leur faisaient fermer les yeux. C'était beau, c'était

puissant, comme un tableau de Dali, ou comme ''Dancing With Madone Nah !'' de Arthur H.

Tout rugissait autour d'eux, ils étaient enfermés dans une parenthèse qui les épargnait des

griffes du cyclone, des griffes signant leur passage d'une trace de salive blanche et éphémère...

tout tournait, des vertiges les prenaient, Vlambeyer ferma les yeux et eut l'impression de

danser en haut d'un sapin. Et soudain tout s'arrêta.

- Je voudrais t'épouser, dit Vlambeyer.

Madone Nah ! tressaillit.

- Pardon?

- Je t'aime. Je veux t'épouser. Veux-tu être ma femme, Madone Nah !?...

Leurs lèvres tremblaient.

- Oui! Murmura-t-elle.

Ils restèrent ainsi toute la nuit à se regarder dans le blanc des yeux. Parfois, ils s'embrassaient.

Parfois, ils parlaient.

- Ne me quitte jamais, disait Vlambeyer.

- Je ne te quitterai jamais. Tu es bien trop insignifiant pour que je te quitte, répondait Madone

Nah !. Tu es l'opposé de la bêtise, de la brutalité... tu vaux bien plus que ce rustre de Oreille

Sale. Je ne sais pas comment j'ai fait pour lui trouver du charme.

Et ils s'embrassaient. Puis ils s'embrassaient une nouvelle fois.

Puis ils se promirent de s'aimer éternellement, et l'éternité commença pour eux.

Sur un pas de danse !

Après le truc affreux, c'est que je crois me rappeler que Madone Nah était la mère de Vlambeyer... bon tant pis... Je reprendrais ça à tête reposée... Bon je viens de relire, apparemment, c'est bon, c'est pas sa mère