QUÉBEC – 21-23 SEPTEMBRE 2005 435

P18Application de la toxicogénomique pour l’élucidation des mécanismes d’action de contaminants environnementaux en toxicologie et épidémiologie

CYR D.G.INRS — Institut Armand-Frappier, Université du Québec, 245, boulevard Hymus, Pointe-Claire, Québec.

Le terme génomique regroupe plusieurs disciplines dont le séquençage, l’analyse de l’expression des gènes auniveau du transcriptôme, la variabilité génétique, la protéomique et le métabolomique. De plus, la vaste quantitéd’informations générées par les « -omiques », a aussi eu comme effet de pousser le développement d’analysecomplexe de ces données, ce qui a amené le développement de la bioinformatique. En toxicologie, le développe-ment d’approches génomiques a permis d’identifier différentes voies de signalisation intracellulaire par lesquellesdifférents contaminants environnementaux parviennent à perturber l’homéostasie cellulaire. Ces perturbations peu-vent mener aux différentes pathologies, tels certains cancers, infertilité, retardement de croissance ou autres mala-dies. En effet, les prémisses de l’analyse des risques sur la santé humaine reposent sur la connaissance des effetsnuisibles les plus précoces possibles et sur la gestion des groupes sensibles. Ainsi, on peut facilement réaliser quela connaissance de la réponse moléculaire suite à une exposition à un toxique et la possibilité d’étudier les effetssur la santé à partir de groupes homogènes basés sur une réponse individuelle, par opposition à une analyse surdes populations hétérogènes, représente un atout majeur pour une meilleure analyse des risques. L’identificationdes mécanismes d’action des contaminants permet d’établir de nouveaux marqueurs qui peuvent être utilisés dansle développement de stratégies épidémiologiques afin de mieux comprendre les impacts des divers contaminantssur la santé humaine. De plus, cette approche permettrait d’utiliser des marqueurs spécifiques hautement sensiblesqui permettraient de faire des liens entre marqueurs d’exposition et de santé.

P19L’analyse des « pathways » en épidémiologie moléculaire

THOMAS D.C.University of Southern California, Los Angeles, CA, États-Unis.

Le domaine de l’épidémiologie moléculaire est en train d’évoluer rapidement, passant d’une analyse des facteurs derisque (environnementaux ou génétiques) un à un ou en combinaisons par paires, à la prise en considération des« pathways » entiers, mais les méthodes d’analyse de ce type sont encore à leur premier balbutiement. Cette confé-rence discutera de quelques approches, incluant des modèles hiérarchiques, l’usage des biomarqueurs et l’incorpo-ration des données fonctionnelles ou prédictives. Le tout sera illustré par des exemples d’études portant sur le cancercolorectal et le métabolisme des amines hétérocycliques, des hydrocarbures polycycliques et d’autres types de can-cérogènes et d’anti-cancérogènes. D’autres développements récents seront présentés : l’usage des haplotypes pourcaractériser tous les polymorphismes dans des gènes à l’étude et la possibilité de faire une recherche des associationssur le génome entier.

P20Exposition maternelle aux solvants et risque de fentes orales

CHEVRIER C. (1), DANANCHE B. (2), BAHUAU M. (3), FRANCANNET C. (4), ROBERT-GNANSIA E. (5),PERRET C. (6), LAMMER E. (7), CORDIER S. (1)(1) Inserm U625, Rennes, France ; (2) Institut Universitaire de Médecine du Travail, Lyon, France ; (3) Service deChirurgie Maxillo-faciale, Hôpital Trousseau, Paris, France ; (4) Service de Génétique, Hôtel-Dieu, Clermont-Ferrand, France ; (5) Institut Européen des Génomutations, Lyon, France ; (6) Inserm U525, Paris, France ;(7) CHORI, Oakland, CA, USA.

Les solvants sont des substances largement répandues dans notre univers contemporain professionnel et domesti-que. Si certains sont connus pour être tératogènes chez l’animal, les effets sur la reproduction humaine sont encoreincertains.Objectifs : Cette étude vise à évaluer l’association entre les expositions professionnelles et domestiques de la mèreaux solvants organiques pendant la grossesse et le risque de fentes orales. Des susceptibilités génétiques aux effetsde l’exposition sont mesurées pour deux polymorphismes impliqués dans différentes phases du métabolisme dessolvants (Cyp2E1*Rsa, GSTM1).Méthodes : Cette étude s’appuie sur une étude cas-témoins réalisée à partir de sept services hospitaliers français(1998-2001). Un total de 240 enfants atteints de fentes orales non syndromiques et 236 témoins appariés sur lesexe, l’âge, le centre et l’origine ethnique maternelle a été inclus. Chaque mère a répondu à un questionnaire stan-dardisé à l’hôpital. Des experts chimistes ont estimé les expositions professionnelles à dix groupes chimiques desolvants. Des prélèvements sanguins ont été collectés chez la majorité des enfants et leurs parents. Les régressionslogistiques sont ajustées sur l’âge et l’origine ethnique maternelle, et le centre de recrutement.Résultats : Les expositions professionnelles en début de grossesse aux solvants oxygénés, chlorés ou pétroliers sontchacune associées à un risque accru de fentes orales. Pour trois groupes de solvants oxygénés, le risque évolue de