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S152 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
Résultats. – Au cours d’un suivi moyen de 8,8 ans (de 1,8 ans
minimum à 10,8 ans maximum), 210 cas incidents de démence ont
été diagnostiqués. Une augmentation d’un écart-type du ratio
lutéine/C+T était associée significativement à une réduction du
risque de démence de 18 % (HR = 0,82, IC95 % 0,69-0,97 P = 0,02)
dans le modèle ajusté. Aucune association significative n’a été
retrouvée avec le ratio zéaxanthine/C+T. De plus, une augmentation
d’un écart-type du ratio β-carotène/C+T était associée à la limite de
la significativité à un risque de démence réduit de 17 % (HR = 0,83;
IC95 % 0,70-1,006 P = 0,057) alors que ratio a-carotène/C+T n’était
pas associé significativement au risque de démence, dans les
modèles les plus complets.
Conclusion. – Parmi les caroténoïdes étudiés, seuls les niveaux
plasmatiques de lutéine plus élevés étaient associés significative-
ment à un moindre risque de démence, en tenant compte de nom-
breux facteurs de confusion potentiels. Ces résultats originaux,
portant sur des concentrations plasmatiques plutôt que des apports
alimentaires déclarés, suggèrent que la lutéine pourrait avoir un rôle
propre dans le ralentissement des processus neurodégénératifs, pro-
bablement via ses propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires.
P194Étude de fonctionnement des commissions de menu en maisons de retraite, et évolution au bout de 8,7 mois de suivi par un réseau de soinsJ. C. Desport1,2,*, A. Massoulard2, L. Gindre-Poulvelarie2, A. Baptiste2,
A. Ferrand2, V. Javerliat2, A. Laffaire2, S. Lorgueilleux2, P. M. Preux3
1Unité de Nutrtion, CHU, Limoges,2Réseau LINUT, Isle,3INSERM UMR 1094, Limoges, France
Introduction et but de l’étude. – Les établissements d’héberge-
ment pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ont des commis-
sions de menus (CM) destinées à encadrer et améliorer le service
alimentation. Un article publié par le réseau institutionnel Limousin
Nutrition (LINUT) en 2009 et basé sur la pratique quotidienne émet-
tait des recommandations de fonctionnement des CM (1). L’objectif
de l’étude était de préciser la situation des CM auxquelles partici-
paient les diététiciennes du réseau LINUT, et de comparer la
situation initiale à la situation finale, dans l’hypothèse d’une amé-
lioration des pratiques.
Matériel et méthodes. – Une grille d’évaluation était élaborée
par le réseau à partir des recommandations de 2009. Elle était rem-
plie avec l’aide des établissements volontaires concernés lors d’une
première intervention en CM (T1), puis de nouveau dans un délai
prévu entre 6 et 12 mois (T2), durant lequel des diététiciennes du
réseau participaient aux CM. Les tests statistiques étaient les tests t
de Student, du Chi² et de Mac Nemar.
Résultats. – 27 EHPAD étaient étudiés (87,7 +/– 26,6 lits,
81,5 % d’établissements publics, 18,5 % privés). 81,5 % fonction-
naient en liaison chaude pour l’alimentation, 11,1 % en liaison
froide et 7,4 % en mixte. La CM existait à T1 depuis 5,2 +/– 5,3 ans,
les réunions avaient lieu tous les 2,4 +/– 1,3 mois et duraient 1,8 +/
– 0,5 heures. Elles comprenaient à T1 9,4 +/– 5,6 personnes. Les
résidents représentaient 29 % des membres des CM, les cuisiniers
16 %, les aides-soignants et hôtelières 14 % les administratifs 11 %.
Les menus étaient rédigés par un cuisinier (88,5 % des cas, une dié-
téticienne (3,8 %), un administratif (3,8 %) ou une autre personne.
Entre T1 et T2 (intervalle 8,7 +/– 3,9 mois), il n’y avait pas de varia-
tion des temps d’activité des personnels des établissements. On
notait une baisse des EHPAD en liaisons chaudes (81,5 % vs
63,0 %, p = 0,025), une augmentation du nombre de résidents parti-
cipant aux CM (2,7 +/– 5,1 vs 5,2 +/– 5,7, p = 0,01), du nombre
total de participants (9,4 +/– 5,6 vs 12,4 +/– 5,4, p = 0,01), des pos-
sibilités de choix par les résidents de menus d’exception (40,7 % des
cas vs 63,0 %, p = 0,03), de la présence de fiches techniques
(29,6 % des cas vs 51,9 %, p = 0,03), de la présence de fiches de
liaisons entre services (33,3 % vs 55,6 %, p = 0,04).
Conclusion. – Il s’agit de la première enquête portant sur le
fonctionnement des CM en EHPAD. Elle montre que les CM sont
des structures implantées récemment, avec une fréquence des réu-
nions et une durée correspondant aux recommandations. La repré-
sentativité des résidents et des personnels est bonne. Les résultats
suggèrent que la présence des diététiciennes du réseau a permis une
amélioration du fonctionnement des CM sur plusieurs points. La
baisse des fonctionnements en liaison chaude correspond à une ten-
dance globale française.
Référencesþ:1. Massoulard A, Desport JC, Baptiste A et al. Propositions de structuration des
commissions de menus en établissements d’hébergement pour personnesâgées dépendantes. Nutr Clin Metabol 2009;23:109-12.
P195Améliorer les recettes ou introduire de la variété : des leviers sensoriels pour améliorer le plaisir alimentaire au cours du repas du sujet âgé ?V. Van Wymelbeke1,*, C. Sulmont-Rossé2, I. Maître3, C. Créma1,
R. Symoneaux3, R. Laghmaoui4, V. Feyen2, F. Durey2, M. Descamps3,
C. Patron3
1Gériatrie, CHU Champmaillot Service de Médecine InterneGériatrie,2Sensorialité, Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation,
UMR1324 INRA, Dijon,3Sensorialité, LUNAM Université, Groupe ESA, UPSP GRAPPE,4Gériatrie, CHU Champmaillot Service de Médecine Gériatrique,
Angers, France
Introduction et but de l’étude. – S’alimenter est un acte indis-
pensable à la vie qui fait intervenir l’ensemble de nos fonctions sen-
sorielles. Au-delà de ces fonctions, nous apprécions, aussi,
davantage un repas lorsque le plat est à notre goût ou lorsqu’il est
présenté avec soin et avec de la variété. Au cours de l’avancée en
âge, pathologies et dépendance constituent des facteurs de dénutri-
tion importants (HAS 2007) et augmentent le risque de placement
en institution. En collectivité, le libre choix disparait ce qui peut
réduire sensiblement le plaisir des repas. L’objectif du travail était
d’identifier des leviers pour lutter contre la problématique nutrition-
nelle du sujet âgé par une voie de retour au plaisir à manger pour
améliorer la prise alimentaire. Nous avons joué sur deux leviers en
régime normal, levier intrinsèque (LI) (amélioration de la qualité
organoleptique du repas proposé aux seniors) ou levier extrinsèque(LE) (enrichissement de l’environnement sensoriel du repas, en pro-
posant des condiments et deux légumes au lieu d’un seul).
Matériel et méthodes. – Quatre repas expérimentaux (un repas
standard contre trois repas expérimentaux : LI, LE et LI×LE) ont été
menés en Établissement d’Hébergement pour Personnes Agées