46
Tables, modèles et procédures P2 - P3 - PA60 Emmanuel Maros - ASCIG - BBTB - ADK - Décembre 2015

P2 -P3 -PA60 - bbtb.fr · On parle alors de tension pour la pression du gaz dissout dans un liquide . ... 2. Sous l’eau, le corps humain subit la pression ... un compartiment absorbe

Embed Size (px)

Citation preview

Tables, modèles et procéduresP2 - P3 - PA60

Emmanuel Maros - ASCIG - BBTB - ADK - Décembre 2015

● L’air, l’azote● Un peu d’histoire● Saturation et Désaturation● Modèles de décompression● Eléments de calcul des tables● Les facteurs de saturation● La désaturation● Les tables et la table MN90● La courbe de sécurité● Les différents types de plongées● Quelques procédures “utiles”● La déco à l’oxygène● La plongée en altitude

Tables, modèles et procédures

L’air, l’azote

L’air que nous respirons en

surface mais également en

plongée est constitué de :

Les échanges gazeux se font au niveau des poumons. L’air y est en

contact avec le sang:

● absorption d’oxygène,

● rejet de CO2.

● c’est aussi l’endroit où s’effectue lors d’une plongée,

l’absorption d’azote.

Mais l’azote est un gaz non utilisé par l’organisme (gaz transitoire): pendant une plongée,

sous l’effet de la pression, il va donc s’accumuler dans le corps humain. Lors de la

remontée (et après la plongée) l’azote va être évacué...

Un peu d’histoire (1/5)

-322La première cloche de plongée appelée

“Colympha” aurait été utilisée par

Alexandre le Grand.

1670Au XVIIe siècle, VON GUERICKE a inventé une pompe à vide

qui modifiait la pression atmosphérique. Cette expérience

de compressibilité des gaz est reprise par Robert BOYLE qui

enferme dans le récipient une vipère et qu’il décomprime à

l’aide de sa pompe. Il observa alors « qu’elle se débattait

furieusement ; et présentait de remarquables bulles dans les

liquides et diverses parties du corps, telle que l’humeur

aqueuse de l’un de ses yeux… » (ADD)

Un peu d’histoire (2/5)

1676 Edme MARIOTTE intègre la notion de température dans la loi de

compressibilité des gaz de BOYLE :

« A température constante, le volume d'un gaz est inversement

proportionnel à la pression qu'il subit.»

1689 Premières observations des phénomènes liés à la

pression par Edmond Halley qui invente la véritable

“cloche à plongeur”.

Un peu d’histoire (3/5)

1850 L’essort industriel voit le développement du travail sous

pression. Pour la construction de piles de pont aux Etats-Unis, les

travailleurs sous mis sous pression pour évacuer l'eau pour

permettre un travail au sec. On constate chez ces travailleurs

lors de leur retour à la pression atmosphérique qu'ils ont des

douleurs articulaires (“bends”, “mal des caissons”, que l’on

soigne en frictionnant et en ingérant de l’alcool), voire des

accidents cérébraux. Il en est de même pour les mineurs ou les

travailleurs en scaphandre. On fait alors le lien entre la pression,

la durée et la vitesse de remontée.

1854 La recompression soulage la douleur.

1803 William HENRY travaille sur la dissolution des gaz et énonce que :

"A température constante et à saturation, la quantité de gaz

dissoute dans un liquide est proportionnelle à la pression de ce gaz

au dessus de ce liquide."

On parle alors de tension pour la pression du gaz dissout dans un

liquide.

Un peu d’histoire (4/5)

1878 Paul BERT publie son ouvrage “La pression barométrique” dans

lequel il détaille les effets de la variation de pression sur les

individus. Il y détaille :

● Les “maladies des caissons” et “bends”

● Ses recommandations:○ « la décompression brusque occasionne des accidents qui s’expliquent

par le dégagement, tant dans les liquides sanguins qu’au sein des

tissus, de l’azote qui s’y était dissous en excès, à la faveur de la pression

»

○ « ne les laisser descendre qu’une fois par jour dans les tubes »

○ « les décomprimer très lentement et les maintenir un « bon » quart

d’heure à la moitié du chemin »

○ «leur faire respirer de l’oxygène aussitôt après leur retour à l’air libre»

1861 BUCQUOY émet l’hypothèse que le gaz dissous dans le sang repasse en phase

gazeuse lorsque la pression ambiante chute.

Un peu d’histoire (5/5)

1907 La Royal Navy demande à John Scott HALDANE d’établir des

procédures pour la plongée à l’air jusqu’à 62m.

Elles seront reprises dans le monde. Les premières tables françaises

GERS65 puis MN90 en découlent.

1983Les physiciens suisses

Hannes KELLER et

Albert BÜHLMANNenrichissent le modèle Haldanien et introduisent la

notion de plongée en altitude.

1990● Publication des tables MN90

● Elaboration par Bruce WIENKE du modèle commercial RGBM fondé sur les

micro-bulles, à partir du VPM.

1965Publication des travaux de WORKMAN: la notion de M-Values sera reprise partout.

Saturation et désaturation (1/2)

Après un long séjour à l’air libre,

notre corps (poumons, sang, tissus)

est à l’équilibre avec la pression

ambiante.

A la descente, cette pression augmente

(augmentation de la PP des gaz, aussi appelée

Tension): notre corps s’adapte à ce nouvel

équilibre...

A la remontée, la pression diminue (diminution

de la PP des gaz)...

c’est la désaturation !

c’est la saturation !

+++

+

+

+

+

+++

Saturation et désaturation (2/2)

En surface et sous l’eau, le corps humain subit la pression du milieu ambiant.

3.Lors d’une

remontée controlée,

l’azote accumulé dans

l’organisme est libéré

progressivement.

2. Sous l’eau, le corps humain subit la pression atmosphérique et la pression

hydrostatique (il est en sous-saturation). Une partie de l’air inspiré sous l’eau va se diffuser

dans tous les tissus du corps humain et tendre vers l’équilibre des pressions interne et

externe.

1. En surface, le corps humain ne subit

que la pression atmosphérique.

4. Lors d’une remontée

non contrôlée (rapide/sans

respecter les paliers), l’azote

n’a pas le temps d’être évacué

pas les poumons.

Modèles de décompression

Un modèle de décompression est une approche mathématique dont l’objectif est de

quantifier et de décrire les diverses manifestations de l’azote dans la décompression.

Les différents types de modèles de décompression:

● Modèle par perfusion: c’est le modèle Haldanien par excellence. La majorité des

modèles actuels sont construits sur ce modèle. Le modèle Buhlman en est issu. Il

est composé de 16 tissus (12 à l’origine) et intègre la notion de M-Values

(pression max supportée par un tissu).

● Modèle par diffusion: élaboré par Hempleman à partir de 1952. D’après lui, une

approche mono-tissulaire de la décompression donne des résultats satisfaisants:

le cartilage, entouré d’une fine couche de sang.

● Modèle par micro-bulles, ou VPM (Varying Permeability Model) fondé sur les

bulles de gaz. Concept de noyau gazeux servant d’amorce à des micro-bulles

détectables au Doppler.

Eléments de calcul des tables (1/4)

John Scott Haldane a défini le premier modèle de décompression pour les plongeurs

profonds de la Royal Navy en 1907. Il s'appuie sur la loi de Henry et définit un modèle

à base de compartiments pour calculer des coefficients de saturation.

● Le compartiment : Le corps humain est divisé en compartiments regroupant des tissus

saturant et désaturant à la même vitesse. En effet tous les tissus ne sont pas irrigués de

la même façon.

Les tables MN90 s'appuient sur un modèle à 12 compartiments.

● Le gradient : Le gradient est l'écart entre la tension vers laquelle tend le compartiment

et la tension initiale.

Exemple :La tension initiale en azote en surface avant une plongée simple d'un plongeur

correspond à la pression partielle en azote de l'air, le plongeur étant en état de

saturation (loi de Henry).

Ti = Pabs x %N2 = 1 x 0,8 = 0,8 bar

La tension finale vers laquelle tend ce plongeur à 40 mètres correspond à la

pression partielle de l'azote à cette profondeur.

Tf = Pabs x %N2 = 5 x 0,8 = 4 bar

Le gradient est donc de

Gradient = Tf - Ti = 4 - 0,8 = 3,2 bar

Eléments de calcul des tables (2/4)

● La période : La saturation d'un compartiment est dépendante du temps. Elle n'est pas

immédiate. On appelle période le temps nécessaire à un compartiment pour saturer ou

désaturer de la moitié du gradient.

à la fin de la première période, un compartiment absorbe 50% du gradient

à la fin de la deuxième période, un compartiment absorbe 50% des 50% restant soit

25% supplémentaire, donc un total de 50 + 25 = 75%

à la fin de la troisième période, un compartiment absorbe 50% des 25% restant soit

12,5% supplémentaire, donc un total de 75 + 12,5 = 87,5%

ainsi jusqu'à saturation La saturation et la désaturation ne sont ni

immédiates, ni linéaires !Il faut 6 périodes pour

atteindre 100% de saturation/désaturation.

Eléments de calcul des tables (3/4)

On parle de compartiments court pour les compartiments ayant des périodes de quelques

minutes et de compartiments longs pour les périodes les plus longues. Les compartiments

les plus courts correspondent aux tissus les mieux irrigués.

La convention veut que l'on nomme le compartiment avec un C suivi de sa période. Le

compartiment C120 est un compartiment dont la période est de 120 minutes.

Les tables MN90 utilisent 12 compartiments : C5, C7, C10, C15, C20, C30, C40, C50, C60, C80, C100, C120.

Eléments de calcul des tables (4/4)

● Le coefficient de sursaturation critique :

Lors d'une remontée, l'organisme est en état de sur-saturation par rapport

à la pression ambiante qui diminue. Ce rapport permet de déterminer un

coefficient ou seuil à partir duquel on considère qu'un compartiment est en

sur-saturation critique et qu'il y a risque de dégazage anarchique. Ce

coefficient est nommé Sc.

Pour rejoindre la surface, le rapport entre la tension en azote et la pression

doit rester inférieure au coefficient de sursaturation critique.

Pour calculer la tension à une période donnée, on peut utiliser la formule suivante :

T = Ti + (Tf - Ti) x coefficient

ExempleLa tension d'azote d'un plongeur à 40 mètres pour le compartiment de période 15 après

30 minutes est de : Ti = 0,8 bar ; Tf = 5 x 0,8 = 4 bar;

coefficient = 2 périodes écoulés = 75% = 0,75

T = 0,8 + (4 - 0,8) x 0,75 = 3,2 bar

Les facteurs de saturationLa quantité de gaz diffus dans les tissus dépend (entre autres) :

● du type de tissu

Ex: la peau va se charger en gaz beaucoup plus rapidement que les

os.

● de la pression

Plus on descend profond, plus la pression est importante. La pression

ambiante est constituée de la pression atmosphérique à laquelle

s’ajoute la pression hydrostatique qui croît de 1 bar tous les 10

mètres.

Question: pression ambiante à 15 mètres de profondeur ?

● de la durée passée sous pression

Plus on reste exposé longtemps, plus notre corps se charge en gaz (et

plus il va falloir du temps pour l’évacuer).

● de la température Plus il fait froid, plus l’organisme se charge en gaz.

● de l’agitation Plus vous vous agitez (effort lié au courant par exemple), plus

vous allez consommer de l’air et donc vous charger en azote.

La désaturation

Nécessité de disposer de moyens de contrôler sa remontée !

● La désaturation ne doit PAS être brutale.

● La désaturation va être conditionnée par un certain nombre defacteurs dont les principaux sont la durée et la profondeurd’immersion.

Les tablesCe sont des abaques indiquent la profondeur et la durée que vous devez

passer à chaque palier avant de pouvoir refaire surface en sécurité, en

fonction de la plongée que vous avez effectué.

Il en existe des quantités, pour des applications différentes:

Ministère du Travail (MT90), plongée en altitude (Bühlmann , DECO92), autres pays (DCEIM :

Canada, BSAC : Anglaises), mélanges (nitrox, trimix).

Celles qui nous intéressent sont les tables MN90 :

• Etablies en 1990 par la Marine Nationale,

• Par convention, les plus courantes,

• Utilisées pour les examens de formation,

• Les plus vendues en France.

La table MN90 (1/4)

Elaborée pour les militaires : établie sur l’observation de

plongeurs militaires (en moyenne 32ans, 74kg, 1m75) et

reposent sur des résultats statistiques (pas de mesures

physiologiques réelles).

On évite statistiquement les accidents tant que l’on reste dans les limites d’application

(mais pas de risque 0).

En résumé, les tables déterminent les procédures de remontée à suivre pour avoir une décompression adéquate afin d’éviter (statistiquement) les accidents.

Calcul de paliersComment de pas avoir de paliers

Remarque: la consultation des tables fait partie de la planification d’une plongée.

Limites d’application : plongée à l’air, vitesse de remontée (15-17m/mn puis 6m/mn),

profondeur max 60m, pas de plongée en altitude, pas d’effort, max 2 plongées par jour.

La table MN90 (2/4)

La table MN90 (3/4)

La table MN90 (4/4)

La courbe de sécurité (1/2)

C’est la limite au-delà de laquelle tout plongeur devra effectuer des paliers. Elle est variable en

fonction de la durée et de la profondeur.

Donc:

● Plus vous descendez profond, plus vous allez atteindre cette limite rapidement.

● Plus vous souhaitez restez longtemps, moins profond vous pourrez aller.

Ces couples de valeurs sont à connaître par coeur.

La courbe de sécurité (2/2)

La plongée simple (1/3)

La plongée simple est une plongée qui intervient au moins 12h00 après toute autre plongée

effectuée.

Le temps de plongée utilisé pour la lecture des tables est la durée écoulée entre le début

d’immersion et le début de remontée à la vitesse de 15-17m/mn.

La plongée simple (2/3)

Il suffit de lire dans la table MN90 pour la profondeur et le temps de la plongée, la

profondeur et la durée des paliers éventuels. Dans le cas où les valeurs de durée et/ou de

profondeur ne sont pas définies dans le tableau, on prend les valeurs supérieures : on va

toujours dans le sens de la sécurité.

La plongée simple (3/3)

Exercice :1. Quel est le GPS (Groupe de plongée successive) et la DTR (Durée Totale de Remontée)

d'une plongée de 20min à 30m ?

2. Quels sont les paliers et leurs durées pour une plongée de 42min à 27m ?

3. Quelle est la durée max d'une plongée à 34m pour rester dans la courbe de sécurité ?

4. Une équipe démarre sa plongée à 9h10, fait une exploration sur un fond de 31m et

démarre sa remontée à 9h42, quels sont les paliers et les durées ? A quelle heure

sortent-ils ? Quel GPS ?

Solutions :1. GPS = F; DTR = 5min ; Palier de 2min à 3m ;

2. Palier de 25min à 3m ; GPS = K

3. 10min

4. Palier de 22min à 3m ; GPS = K ; DTR = 25min ; Heure de sortie = 10h07

La plongée consécutive (1/2)

La plongée consécutive est une plongée qui intervient moins de 15min après une autre

plongée. La durée de la première plongée vient s'ajouter à la durée de la deuxième plongée

à la profondeur à la profondeur max des 2 plongées pour le calcul de la procédure de

décompression.

Si la profondeur de calcul de la deuxième plongée est différente de la première, la DTR est

calculée à partir du tableau IV des tables MN90 en y ajoutant les temps de palier.

Dans le cas ou la durée ou la profondeur ne sont pas définies dans le tableau, on prend les

valeurs arrondies supérieures. On va toujours dans le sens de la sécurité.

La plongée consécutive (2/2)

Exercice :1. Une équipe démarre sa plongée à 9h10, fait une exploration sur un fond de 31m et entame sa remontée à 9h42,

quels sont les paliers et les durées ?

2. A quelle heure sortent-ils ?

3. Quel est leur GPS ?

4. La même équipe plonge 8min après pour décrocher l'ancre du bateau à 23m pendant 5min. Quelle est la durée

de la plongée à prendre en compte pour la procédure de décompression ?

5. Quels sont les paliers et leurs durées ?

6. Quelle est la DTR ?

7. A quelle heure sortent-ils ?

Solutions :1. 22min à 3m ; DTR = 25min ;

2. Heure de sortie = 9h10 + 0h32 + 0h25 = 10h07;

3. GPS = K ;

4. Durée Totale de la plongée à prendre en compte = 32min + 5min = 37min à 31m

5. 1min à 6m et 29min à 3m

6. DTR = 1min + 29min + 3min (tableau IV) = 33min

7. Heure de sortie = 10h07 + 0h05 + 0h08 + 0h33 = 10h53

La plongée successive (1/6)

La plongée successive est une plongée qui intervient entre 15min (compris) et 12h après

une autre plongée. Dans ce type de plongée, il faut tenir compte de la charge résiduelle

d'azote de la précédente plongée indiquée par le GPS dans les tables MN90, elle majore la

durée de la plongée suivante.

Dans le cas ou la

durée ou la

profondeur ne sont

pas définies dans le

tableau, on prend les

valeurs arrondies

supérieures.

On va toujours dans

le sens de la sécurité.

La plongée successive (2/6)

La plongée successive (3/6)

La plongée successive (4/6)

Exercice :1. Une équipe démarre sa plongée à 9h10, fait une exploration sur un fond de 31m et

démarre sa remontée à 9h42, quels sont les paliers et les durées ?

2. A quelle heure sortent-ils ?

3. Quel est leur GPS ?

4. La même équipe plonge l'après-midi à 14h08 pour une exploration à 19m pendant

42min. Quel est leur taux d'azote résiduel au moment de leur remise à l'eau ?

5. Quels sont les paliers et les durées ?

6. A quelle heure sortent-ils ?Solutions :

1. 22min à 3m ; DTR = 25min ;

2. Heure de sortie = 9h10 + 0h32 + 0h25 = 10h07;

3. GPS = K ;

4. Intervalle surface = 4h01 ; Taux d'azote résiduel = 0.92b

5. Majoration = 13min ; 9min à 3m

6. DTR = 11min ; Heure de sortie = 14h08 + 0h42 + 0h11 = 15h01

La plongée successive (5/6)

Que faire si au cours d’une plongée successive, la profondeur maximale atteinte estsupérieure à celle avec laquelle la majoration a été calculée en surface ?

Première possibilité : recalculer la majoration sous l’eau.

Deuxième possibilité : si le recalcul est trop long ou impossible (ex. tableau des majorations

non disponible sur ses tables immergeables), voici comment procéder :

Conserver la majoration calculée initialement (cela va dans le sens de la sécurité car plus la

plongée est profonde, plus la majoration est réduite) et déterminer les paliers avec la durée

fictive et la profondeur réellement atteinte

La plongée successive (6/6)

Que faire si au cours d’une plongée successive, la profondeur maximale atteinte estinférieure à celle avec laquelle la majoration a été calculée en surface ?

Première possibilité : recalculer la majoration sous l’eau.

Deuxième possibilité : si le recalcul est trop long ou impossible (ex. tableau des majorations

non disponible sur ses tables immergeables), voici comment procéder :

Conserver la majoration calculée initialement et déterminer les paliers avec la durée fictive

et la profondeur prévue initialement (celle-ci est supérieure à la profondeur réellement

atteinte, ce qui va dans le sens de la sécurité).

Quelques procédures “utiles”... (1/4)

En cas de remontée lente :La remontée lente est une plongée simple. La procédure de décompression doit être calculée

à partir du moment de la décision de la remontée. Le temps de la remontée lente est ajoutée

au temps de plongée pour le calcul des paliers.

Quelques procédures “utiles”... (2/4)

En cas de remontée lente (suite)

Exercice :1. Nos plongeurs descendent à 29m durant 10min puis remontent à 15m où ils restent

15min. Quels sont les paliers à effectuer ?

2. Quelle est la DTR ?

3. Quel est le GPS à la sortie ?

Solutions :1. Palier de 4min à 3m

2. DTR = 4min + 2min (tableau IV)

3. GPS = H

Quelques procédures “utiles”... (3/4)

En cas de remontée rapide :En cas de remontée rapide vers la surface, l’azote stocké dans notre

corps reprend sa forme gazeuse et les bulles ainsi formées peuvent

causer des accidents de décompression.

Dans ce cas, si aucune atteinte corporelle ne s’est manifestée, on

redescendra dans les 3mn à mi-profondeur faire un palier de 5mn.

On détermine ensuite alors la

décompression à suivre en prenant

comme durée le temps écoulé entre le

début de la plongée initiale et la fin du

palier de 5mn, et comme profondeur

la profondeur maximale atteinte.

Si la décompression déterminée ne

prévoit aucun palier, on effectue

quand même un palier minimum de

2mn à 3m.

Cette procédure est à savoir par coeur.

Quelques procédures “utiles”... (4/4)

En cas de rupture de palier :

Suite à une rupture de palier, la palanquée doit être redescendue le plus rapidement possible(- de 3mn) à la profondeur du palier interrompu et de le recommencer en totalité.

Le palier à l'oxygène pur

Inhalation d'O2 pur après la plongée

La plongée en altitude (1/2)

En altitude, la baisse de la pression atmosphérique a une incidence sur

les protocoles de décompression. On perd 0,1 bar par 1000m.

Exemple :Une plongée à 2000m d’altitude à pression atm = 0,8 bar

A 32m, la pression absolue est de 4bars.

Ce qui signifie un rapport de 4/0,8 = 5 entre le fond et la surface.

Pour retrouver ce même rapport au niveau de la mer il faudrait être soumis à une

pression de 5bars et donc plonger à 40m

Besoin d’adapter les procédures de décompressionpour éviter les accidents

Modification des rapports de pression entre le fond et la surface

La plongée en altitude (2/2)

Adaptation des tables “classiques” :

Prof. équiv. mer = Prof. lac x (P. atm. mer / P. atm. lac)

● Calcul d’une “profondeur équivalente mer” :

Palier lac = Palier mer x (P. atm. lac / P. atm. mer)

Vitesse lac = Vitesse mer x (P. atm. lac / P. atm. mer)

On peut ensuite lire les paliers correspondant à la profondeur calculée.

● Calcul de la profondeur du palier :

● Calcul de la vitesse de remontée :

Dans notre exemple : Prof. équiv. mer = 32 x (1 / 0,8) = 40m

Une plongée de 14mn à 32m aurait nécessité un palier de 4mn à 3m.

Dans notre exemple : Palier lac = 3 x (0,8 / 1) = 2,4m

Dans notre exemple : Vitesse lac = 15 x (0,8 / 1) = 12m/mn

Pour conclure...

Pour une utilisation optimale des tables… et surtout pour une plongée zen et sécuritaire...

Pendant la plongée :

● pas de profils inversés ou yoyo,

● éviter les efforts importants,

● seconde plongée moins profonde.

A la remontée :

● importance de l'expiration,

● de la vitesse de remontée,

● du respect des paliers.

Après la plongée :

● pas d’effort violent,

● pas d’apnée (6h),

● pas de montée en altitude, ni d’avion (12 à 24h).

● Et toujours surveiller ses binômes et autres personnes à bord !

Des questions ?

Bonnes plongées !