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Troisième jour : Paestum, le Vésuve Poseidonia - Paestum Une ancienne cité grecque Fondation de Poseidonia Poseidonia a été fondée au VI ème s av JC par des Grecs de Sybaris (cité grecque située «dans le creux de la botte» de l’Italie). À cette époque, de nombreuses cités de Sicile et du sud de l’Italie avaient été fondées par des Grecs venus chercher des terres à cultiver et des lieux propices au commerce. Ainsi, appelait-on le sud de l’Italie la Grande Grèce. (NB : Marseille, à l’origine, est une cité fondée par des Grecs de Phocée, d’où le nom qu’on lui donne encore : la cité phocéenne ; il fut de même pour Cumes et pour Naples) La cité connaît son apogée aux VI ème et V ème s av JC. C’est de cette époque de datent les trois grands temples de style dorique : deux temples dédiés à Héra (appelés, dans un premiers temps par les archéologues, basilique et temple de Neptune) et un temple dédié à Athéna (appelé dans un premier temps temple de Cérès). De Poseidonia à Paestum La cité passe ensuite aux mains des Lucaniens, vers 400 av JC. C’était un peuple habitant le sud de l’Italie, parlant la langue osque (langue indo-européenne écrite avec des caractères grecs). En 273 av JC, elle devient une colonie romaine et prend le nom de Paestum. Déclin de Paestum Au I er s av JC, Auguste décide de prolonger la Via Appia, pour relier Rome à Brindisi (Brindes), privilégiant ainsi la façade adriatique de l’Italie. Le tracé ne passe donc pas par Paestum qui voit alors son activité économique décliner. La ville est moins bien entretenue, le fleuve Salso n’est plus endigué et un marécage apparaît, attirant de nombreux moustiques qui amènent la malaria. L’insalubrité et le manque de travail dû à l’isolement de la ville conduisent ses habitants à quitter le site. Lentement, la végétation s’empare du lieu, recouvre la ville et les temples. Et c’est ce qui la préservera. Redécouverte de Paestum C’est à la Renaissance, lors de la traduction de textes classiques, que l’on redécouvre la mention de Paestum, où, selon Virgile, les roses fleurissent deux fois par an ( biferique rosaria Paesti : «les roseraies de Paestum qui fleurissent deux fois l’an»). La cité sera découverte au XVIII ème s, lors de la construction d’une route. Aujourd’hui La majesté des trois temples doriques qui se dressent sur le site émerveille les visiteurs. Et l’on continue de faire des découvertes occasionnelles, surtout au moment des labours. C’est ainsi qu’en 1968, on découvrit la fameuse tombe du plongeur.

Paestum, le Vésuve Poseidonia - Paestum Une … · • héros sur une tortue ... (un indice : il se tue en s’empalant sur son épée) NB: Ajax est un héros grec qui fit partie

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Troisième jour : Paestum, le Vésuve

Poseidonia - PaestumUne ancienne cité grecque

Fondation de Poseidonia

Poseidonia a été fondée au VIème s av JC par des Grecs de Sybaris (cité grecque située «dans le creux de la botte» de l’Italie). À cette époque, de nombreuses cités de Sicile et du sud de l’Italie avaient été fondées par des Grecs venus chercher des terres à cultiver et des lieux propices au commerce. Ainsi, appelait-on le sud de l’Italie la Grande Grèce.(NB : Marseille, à l’origine, est une cité fondée par des Grecs de Phocée, d’où le nom qu’on lui donne encore : la cité phocéenne ; il fut de même pour Cumes et pour Naples)

La cité connaît son apogée aux VIème et Vème s av JC. C’est de cette époque de datent les trois grands temples de style dorique : deux temples dédiés à Héra (appelés, dans un premiers temps par les archéologues, basilique et temple de Neptune) et un temple dédié à Athéna (appelé dans un premier temps temple de Cérès).

De Poseidonia à Paestum

La cité passe ensuite aux mains des Lucaniens, vers 400 av JC. C’était un peuple habitant le sud de l’Italie, parlant la langue osque (langue indo-européenne écrite avec des caractères grecs).

En 273 av JC, elle devient une colonie romaine et prend le nom de Paestum.

Déclin de Paestum

Au Ier s av JC, Auguste décide de prolonger la Via Appia, pour relier Rome à Brindisi (Brindes), privilégiant ainsi la façade adriatique de l’Italie. Le tracé ne passe donc pas par Paestum qui voit alors son activité économique décliner.

La ville est moins bien entretenue, le fleuve Salso n’est plus endigué et un marécage apparaît, attirant de nombreux moustiques qui amènent la malaria. L’insalubrité et le manque de travail dû à l’isolement de la ville conduisent ses habitants à quitter le site.

Lentement, la végétation s’empare du lieu, recouvre la ville et les temples. Et c’est ce qui la préservera.

Redécouverte de Paestum

C’est à la Renaissance, lors de la traduction de textes classiques, que l’on redécouvre la mention de Paestum, où, selon Virgile, les roses fleurissent deux fois par an (biferique rosaria Paesti : «les roseraies de Paestum qui fleurissent deux fois l’an»).

La cité sera découverte au XVIIIème s, lors de la construction d’une route.

Aujourd’huiLa majesté des trois temples doriques qui se dressent sur le site

émerveille les visiteurs. Et l’on continue de faire des découvertes occasionnelles, surtout au moment des labours. C’est ainsi qu’en 1968, on découvrit la fameuse tombe du plongeur.

Musée de Paestum

Ce musée est composé de trois parties qui regroupent des éléments d’époques et de lieux différents : préhistoire et protohistoire, sanctuaire d’Héra ( = Heraïon, qui se situait à 9 km de Paestum, fondé par des Grecs, avant Poseidonia), Paestum proprement dit.

Quelques repères : voici quelques éléments que je vous propose de rechercher et d’observer plus attentivement dans ce musée.

1) Métopes d’un thesauros reconstitué du sanctauaire d’Héra (milieu VIèmes. av J.C) (thesauros = petit temple édifié dans un sanctuaire où sont gardés les objets offerts aux dieux)

• héros sur une tortue

• satyres en fuite (leur fuite de dos n’a aucun équivalent de représentation dans l’histoire antique).

• suicide d’Ajax (un indice : il se tue en s’empalant sur son épée) NB: Ajax est un héros grec qui fit partie de l’expédition contre Troie

• supplice de Sisyphe (encouragé néanmoins, ici, par un démon ailé !)NB : Sisyphe, après avoir plusieurs fois trompé les dieux, fut condamné à rouler indéfiniment un rocher au sommet d’une montagne de laquelle il redescendait avant d’avoir atteint le sommet)

• Héraklès et les Cercopes NB : Cet épisode mineur et peu connu de nos jours de la vie d’Héraklès mérite pourtant d’être raconté pour le comique de l’histoire ! Les Cercopes étaient deux nains ressemblant à des singes. Leur mères leur avait dit de se méfier d’un certain Mélampygos («fesses noires»). Héraklès les surprit alors qu’ils essayaient de lui voler son armure et les attacha à une perche qu’il mit sur son épaule. C’est en voyant son derrière couvert de poils noirs qu’ils comprirent l’avertissement de leur mère. Cela fit tellement rire Héraklès qu’il les libéra !

2) Métopes du grand temple d’Héra du sanctauaire d’Héra (milieu VIèmes. av J.C)

• deux danseuses (appréciez l’élégance de la sculpture et la grâce du mouvement des jeunes femmes)

3) Les tombes de Paestum

- La Tombe du plongeur (vers 480 av J.C : il s’agit donc d’une peinture grecque, la seule que nous connaissions de l’époque classique)

Pour les Grecs, la peinture était le plus noble des arts : on trouvait des fresques dans les sanctuaires, les édifices publics et les palais. Mais elles ont toutes disparu : on les connaît seulement par les copies latines et la tradition littéraire)

• 4 dalles verticales représentent un banquet funèbre ( = symposium en grec)• 1 dalle horizontale représente un plongeur (d’où le nom donné à cette tombe)

Cette scène, très inhabituelle, serait peut-être une allégorie de la mort, du passage dans l’au-delà, avec les colonnes, élément structuré qui représenterait la vie, le connu, et l’élément acquatique qui représenterait le fleuve Okéanos qui conduit au monde souterrain des morts.

- Les tombes lucaniennes (elles datent d’un siècle plus tard)

Vous trouverez des peintures de tombes d’hommes et de tombes de femmes. Les tombes avec peintures étaient réservées à une élite (80 tombes peintes sur plus d’un millier retrouvées).

Les motifs sont récurrents. Recherchez-en quelques-uns :

Tombes masculines :

• Le Retour du guerrier victorieux, à cheval, portant la cuirasse à triple disque.NB : Il représenterait le défunt.

• La femme qui l’accueille et lui tend des objets pour la libation (offrande d’une boisson à un dieu) pour qu’il se purifie après le combat.

• Les jeux funèbres (courses de chars, pugillats-noter le sang qui coule pour marquer la violence de la lutte-, duels en armes).

NB : Ces jeux funèbres sont célébrés en l’honneur du défunt et permettent également à l’assistance de «rester dans une dynamique de vie» alors qu’ils ont perdu quelqu’un d’important pour l’équilibre de la cité.

Tombes féminines :

• La prothesis (= le corps de la défunte est déposé sur un lit de parade, parfois surmonté d’un baldaquin).

• La déploration funèbre ( = planctus) : des femmes et des enfants de la famille pleurent la défunte.

NB : Il s’agissait d’un rituel avec des gestes bien codifiés, rythmés par un flûtiste.

• Le cortège funèbre : ouvert par un flûtiste, le cortège conduit la défunte à son lieu de déposition. Les participant portent des grenades (fruits symbole de résurrection), de la nourriture, des vases à parfum et parfois un taureau à sacrifier.

• Défunte qui monte dans une barque conduite par un monstre (évocation de Charon ?)

• Scènes de chasse

Vous pouvez coller ici une illustration de ce que vous avez vu (tombe du plongeur ou autre) :

Le Vésuve (hier et aujourd’hui)

Le Vésuve (Vesuvius mons)

Le mont Vésuve est un volcan italien d'une hauteur de 1 281m, bordant l’est de la ville de Naples et est l’origine de la destruction des villes de Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies, ensevelies le 24 août 79 sous une pluie de cendres et de boue qui les a ainsi conservées jusqu'à nos jours dans leur état antique. Il est entré en éruption de nombreuses autres fois au cours des derniers millénaires et c'est l'un des volcans les plus dangereux du monde en raison de sa tendance explosive et surtout de la population importante qui vit autour de ce volcan constitué de 2 cratères.

Sa dernière éruption date de 1994 depuis le volcan demeure endormit mais reste l’un des volcans des plus dangereux du monde.

Victoria Goetz et Elodie Ailaud

L’éruption du Vésuve en 79 ap J.C.

Le 24 août 79, destruction de Pompéi et de la cité d’Herculanum, rapportée par Pline le Jeune :

« Déjà la cendre tombait, mais peu serréeencore. Je me retourne : une épaisse fuméenoire nous menaçait par-derrière ; elle nouspoursuivait en se répandant sur le sol commeun torrent. »

Pline le jeune, Lettres, Livre VI.

Les produits volcaniques

Étymologie :

Rappelez l’étymologie des mots suivants :

– volcan : ........................................................................................................

– magma : ......................................................................................................

On appelle « produit volcanique » tout produit de lave expulsé par le volcan lors d’une

éruption. Il s’agit de lave liquide qui, au contact de l’air plus froid se solidifie.

On distingue :

– les cendres : moins de deux mm ;

– les scories : de 2mm à 6,4cm (ce sont les pierres ponces) ;

– les lapilli : scories de la taille d’un pois ;

– les bombes : scories de la taille d’un œuf ;

– les blocs : au-delà de 64 mm ;

– la lave : magma en général dégazé qui s’écoule ou est projeté à l’air libre.

Collez ci-dessous un petit (!) échantillon de votre choix ramassé lors de l’excursion au volcan et collez une représentation de la vue depuis le sommet du Vésuve (dessin, carte postale, photo).

L'étendue de l'éruption le 24 Août 79

Mort de Pline l’Ancienracontée par son neveu, Pline le Jeune

[6,16] XVI. – Pline à Tacite.

Vous me demandez des détails sur la mort de mon oncle. afin d’en transmettre plus fidèlement le récit à la postérité.

(...)Pline l'Ancien était à Misène où il commandait sa flotte.Quand a lieu l’éruption, il décide d'aller voir de plus près ce phénomène ; mais il reçoit des messages de détresse de la femme d’un ami.Il prépare ses vaisseaux et part leur porter secours. Mais il doit renoncer et sa flotte se réfugie chez un ami, à Stabies.Dans la nuit, la situation devient dramatique.

Cependant la cour par où l’on entrait dans l’appartement (de Pline) commençait à s’encombrer tellement de cendres et de pierres, que, s’il y fût resté plus longtemps, il lui eût été impossible de sortir. On l’éveille. Il sort, et va rejoindre Pomponianus et les autres qui avaient veillé. Ils tiennent conseil, et délibèrent s’ils se renfermeront dans la maison, ou s'ils erreront dans la campagne : car les maisons étaient tellement ébranlées par les effroyables tremblements de terre qui se succédaient, qu’elles semblaient arrachées de leurs fondements, poussées dans tous les sens, puis ramenées à leur place. D’un autre côté, on avait à craindre, hors de la ville, la chute des pierres, quoiqu’elles fussent légères et minées par le feu. De ces périls, on choisit le dernier. Chez mon oncle, la raison la plus forte prévalut sur la plus faible ; chez ceux qui l'entouraient, une crainte l’emporta sur une autre. Ils attachent donc avec des toiles des oreillers sur leurs têtes : c’était une sorte d’abri contre les pierres qui tombaient. Le jour recommençait ailleurs ; mais autour d'eux régnait toujours la nuit la plus sombre et la plus épaisse, sillonnée cependant par des lueurs et des feux de toute espèce. On voulut s’approcher du rivage pour examiner si la mer permettait quelque tentative ; mais on la trouva toujours orageuse et contraire. Là mon oncle se coucha sur un drap étendu, demanda de l’eau froide, et en but deux fois. Bientôt des flammes et une odeur de soufre qui en annonçait l’approche, mirent tout le monde en fuite, et forcèrent mon oncle à se lever. Il se lève appuyé sur deux jeunes esclaves, et au même instant il tombe mort. J’imagine que cette épaisse vapeur arrêta sa respiration et le suffoqua. Il avait naturellement la poitrine faible, étroite et souvent haletante. Lorsque la lumière reparut (trois jours après le dernier qui avait lui pour mon oncle), on retrouva son corps entier, sans blessure. Rien n’était changé dans l'état de son vêtement, et son attitude était celle du sommeil plutôt que de la mort. .

[6,16] XVI. C- PLINIUS TACITO SUO S-

(1) Petis ut tibi auunculi mei exitum scribam, quo uerius tradere posteris possis.

(...)

(14) Sed area ex qua diaeta adibatur ita iam cinere mixtisque pumicibus oppleta surrexerat, ut si longior in cubiculo mora, exitus negaretur. Excitatus procedit, seque Pomponiano ceterisque qui peruigilauerant reddit. (15) In commune consultant, intra tecta subsistant an in aperto uagentur. Nam crebris uastisque tremoribus tecta nutabant, et quasi emota sedibus suis nunc huc nunc illuc abire aut referri uidebantur. (16) Sub dio rursus quamquam leuium exesorumque pumicum casus metuebatur, quod tamen periculorum collatio elegit; et apud illum quidem ratio rationem, apud alios timorem timor uicit. Ceruicalia capitibus imposita linteis constringunt; id munimentum aduersus incidentia fuit. (17) Iam dies alibi, illic nox omnibus noctibus nigrior densiorque; quam tamen faces multae uariaque lumina soluebant. Placuit egredi in litus, et ex proximo adspicere, ecquid iam mare admitteret; quod adhuc uastum et aduersum permanebat. (18) Ibi super abiectum linteum recubans semel atque iterum frigidam aquam poposcit hausitque. Deinde flammae flammarumque praenuntius odor sulpuris alios in fugam uertunt, excitant illum. (19) Innitens seruolis duobus assurrexit et statim concidit, ut ego colligo, crassiore caligine spiritu obstructo, clausoque stomacho qui illi natura inualidus et angustus et frequenter aestuans erat. (20) Ubi dies redditus - is ab eo quem nouissime uiderat tertius -, corpus inuentum integrum illaesum opertumque ut fuerat indutus: habitus corporis quiescenti quam defuncto similior.

Et du côté de Pline le Jeune, resté au cap Misène, avec sa mère

[6,20] XX. - Pline à Tacite.

La lettre où je vous ai donné les détails que vous me demandiez sur la mort de mon oncle, vous a inspiré, me dites-vous, le désir de connaître les alarmes et les dangers même auxquels je fus exposé à Misène où j'étais resté; car c’est là que j'avais interrompu mon récit. Quoique ce souvenir me saisisse d'horreur, J'obéirai ---. (...)

(Alors que les secousses se font violentes, Pline et sa mère, accompagnés de leurs gens ont quitté le ville.)

Dès que nous sommes hors de la ville, nous nous arrêtons ; et là, nouveaux phénomènes, nouvelles frayeurs. Les voitures que nous avions emmenées avec nous, étaient, quoiqu’en pleine campagne, entraînées dans tous les sens, et l'on ne pouvait, même avec des pierres, les maintenir à leur place. La mer semblait refoulée sur elle-même, et comme chassée du rivage par l'ébranlement de la terre. Ce qu’il y a de certain, c’est que le rivage était agrandi, et que beaucoup de poissons étaient restés à sec sur le sable. De l’autre côté, une nuée noire et horrible, déchirée par des tourbillons de feu, laissait échapper de ses flancs entr'ouverts de longues traînées de flammes, semblables à d'énormes éclairs. (...)

(Ils continuent leur fuite.)

Presque aussitôt après la nue s'abaisse sur la terre et couvre les flots. Elle dérobait à nos yeux l’île de Caprée, qu’elle enveloppait, et nous cachait la vue du promontoire de Misène. Ma mère me conjure, me presse, m’ordonne de me sauver, de quelque manière que ce soit. Elle me dit que la fuite est facile à mon âge ; que pour elle, affaiblie et appesantie par les années, elle mourrait contente, si elle n’était pas cause de ma mort. Je lui déclare qu’il n’y a de salut pour moi qu’avec elle. Je lui prends la main, je la force à doubler le pas. Elle m’obéit à regret, et s’accuse de ralentir ma marche.

La cendre commençait à tomber sur nous, quoiqu’en petite quantité. Je tourne la tête, et j’aperçois derrière nous une épaisse fumée qui nous suivait en se répandant sur la terre comme un torrent. Pendant que nous voyons encore, quittons le grand chemin, dis-je à ma mère, de peur d’être écrasés dans les ténèbres par la foule qui se presse sur nos pas.

À peine nous étions-nous arrêtés, que les ténèbres s’épaissirent encore. Ce n’était pas seulement une nuit sombre et chargée de nuages, mais l’obscurité d’une chambre où toutes les lumières seraient éteintes. On n'entendait que les gémissements des femmes, les plaintes des enfants, les cris des hommes. L’un appelait son père, l'autre son fils, l'autre sa femme ; ils ne se reconnaissaient qu'à la voix. Celui-ci s'alarmait pour lui-même, celui-là pour les siens. On en vit à qui la crainte de la mort faisait invoquer la mort même. Ici on levait les mains au ciel ; là on se persuadait qu'il n'y avait plus de dieux, et que cette nuit était la dernière, l'éternelle nuit qui devait ensevelir le monde. Plusieurs ajoutaient aux dangers réels des craintes imaginaires et chimériques. Quelques-uns disaient qu'à Misène tel édifice s'était écroulé, que tel autre était en feu : bruits mensongers qui étaient accueillis comme des vérités.

Il parut une lueur qui nous annonçait, non le retour de la lumière, mais l'approche du feu qui nous menaçait. Il s'arrêta pourtant loin de nous. L'obscurité revint. La pluie de cendres recommença plus forte et plus épaisse. Nous nous levions de temps en temps pour secouer cette masse qui nous eût engloutis et étouffés sous son poids. Je pourrais me vanter qu'au milieu de si affreux dangers, il ne m'échappa ni une plainte ni une parole qui annonçât de la faiblesse ; mais j'étais soutenu par cette pensée déplorable et consolante à la fois, que tout l'univers périssait avec moi. Enfin cette noire vapeur se dissipa, comme une fumée ou comme un nuage. Bientôt après nous revîmes le jour et même le soleil, mais aussi blafard qu'il apparait dans une éclipse. Tout se montrait changé à nos yeux troublés encore. Des monceaux de cendres couvraient tous les objets, comme d'un manteau de neige.

Un petit jeu pour remuer vos méninges !

Définitions horizontales :

2. Tu gravis mes pentes, et mes colères étaient terribles.4. On retrouve mon nom dans plusieurs mots français comme volcan, vulcanologue… Je suis un dieu mal aimé.7. Je suis un mot explosif et je descends du verbe latin erumpo qui signifie « sortir violemment de, jaillir. »9. Je désigne à la fois un récipient qu’utilisaient les Grecs pour mélanger le vin avec du miel et de l’eau, et une partie d’un volcan.

Définitions verticales :

1. J’ai subi le même sort que Pompéi et tu vas hanter mes ruelles au cours de ton voyage.3. Elle a trompé son mari bossu avec Mars… Son nom latin était pourtant si pur … (mais je me suis bien vengé !)5. C’est le nom grec de la déesse de la beauté.6. C’est mon nom grec, à moi, le dieu forgeron, fils de Zeus et d’Héra.8. Mes couleurs flamboyantes continuent d’attirer les foules. Je fascine en même temps que j’effraie. Plus j’avance, plus je deviens dure et sombre.

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