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Federal Office for Migration FOM Migration au Mali : Document thématique 2009 La diaspora malienne : un acteur transnational du développement Cee publicaon a été co-financée par l’Union européenne

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Federal Office for Migration FOM

Migration au Mali :Document thématique 2009

La diaspora malienne : un acteur transnational du développement

17 route des Morillons, 1211 Genève 19 SuisseTél : + 41 22 717 91 11 • Télécopie : +41 22 798 61 50

Courrier électronique : [email protected] • Internet : http://www.iom.int

Cette publication a été co-financée par l’Union européenne

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Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas les positions de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les appellations utilisées et la présentation des données dans le rapport n’impliquent pas l’expression d’opinion de la part de l’OIM concernant des faits tels que statut légal, pays, territoire, ville ou zone particulière, ou à propos de leurs autorités, ou de leurs frontières ou confins. Toute omission et erreur reste de la seule responsabilité de l’auteur.

Ce rapport est un document de travail et, par conséquent, il ne se conforme pas nécessairement aux directives de style adoptées par l’OIM.

L’OIM croit fermement que les migrations organisées, s’effectuant dans des conditions décentes, profitent à la fois aux migrants et à la société tout entière. En tant qu’organisme intergouvernemental, l’OIM collabore avec ses partenaires au sein de la communauté internationale afin de résoudre les problèmes pratiques de la migration, de mieux faire comprendre les questions de migration, d’encourager le développement économique et social grâce à la migration, et de promouvoir le respect effectif de la dignité humaine et le bien-être des migrants.

Ce document a été produit avec le soutien financier de l’Union européenne, l’Office fédéral des migrations suisse (ODM) et la Coopération belge au développement. Les opinions exprimées ci-après sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de l’Union européenne, de l’Office fédéral des migrations suisse (ODM) et de la Coopération belge au développement.

Editeur : Organisation internationale pour les migrations 17 route des Morillons 1211 Genève 19 Suisse Tél : + 41 22 717 91 11 Télécopie : +41 22 798 61 50 Courrier électronique : [email protected] Internet : http://www.iom.int

_______________

© 2009 Organisation internationale pour les migrations (OIM)

_______________

Tous droits réservés. Aucun élément du présent ouvrage ne peut être reproduit, archivé ou transmis par quelque moyen que ce soit – électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autres – sans l’autorisation écrite et préalable de l’éditeur.

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La diaspora malienne : un acteur transnational

du développement

Préparé par

Moïse Ballo et Lassana Diombana

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Avant-propos

Grâce au soutien financier de l’Union européenne, l’Office fédéral des migrations suisse (ODM) et la Coopération  belge  au  développement,  l’OIM met  en œuvre  le  projet  «  Migration  en  Afrique  de l’Ouest  et  centrale :  profils  nationaux  pour  le  développement  de  politiques  stratégiques »  dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et centrale (Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, République démocratique du Congo et Sénégal), afin de promouvoir une approche politique de  la migration cohérente et dynamique, en appui à la planification des politiques stratégiques au niveau national et régional. 

 

Les profils migratoires nationaux sont un résultat fondamental de cette recherche et de ce projet de renforcement  des  capacités.  Ils  constitueront  un  outil  politique  utile  pour  suivre  les  tendances migratoires et identifier les domaines nécessitant des développements politiques subséquents. Mais, en  étant  principalement  un  outil  de  suivi,  les  profils  nationaux  fournissent  des  lignes  directrices limitées  au  type  de  politiques  pouvant  être  développées  dans  un  domaine  particulier  (i.e. méthodologies et approches politiques). 

 

La série de documents thématiques traite cet aspect particulier en aidant les responsables politiques et  les  praticiens  à  définir  les  priorités  d’action  et  les  options  politiques  dans  les  domaines particulièrement pertinents dans le contexte politique national. Sous la direction et avec l’appui des groupes de  travail  techniques nationaux et  interministériels  (GTTN) ainsi que des  sous‐groupes de travail thématiques, établis dans chaque pays cible au cours du projet, trois documents thématiques ont été rédigés par des experts locaux pour chacun des pays concernés. Le but de ces documents est d’accroître les capacités de développement de politiques, par l’identification des bonnes pratiques et en évaluant  les perspectives de développement politiques  sur des éléments présentant un  intérêt particulier pour le gouvernement. 

 

 

 Abye Makonnen          Frank Laczko Représentant régional          Chef de la division recherche et publications  Mission à fonctions régionales        Siège de l’OIM Dakar, Sénégal            Genève, Suisse 

  

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Table des matières  

Abréviations  4

Résumé  5

Introduction  7

Partie 1 : Les traits caractéristiques de la diaspora malienne  8

1.1 Historique, zones et acteurs concernés  8

1.2 Effectifs et caractéristiques socio‐économiques  9

Partie 2 : Politiques récentes et programmes en faveur de la diaspora malienne  10

2.1 Orientation politique générale  10

2.2 Le dispositif institutionnel malien de gestion de la migration  11

2.3 Les rapports du Gouvernement du Mali avec sa diaspora  12

Partie 3 : L’apport de la diaspora au développement du Mali  14

3.1 Les actions de développement de la diaspora au Mali  14

3.2 La mobilisation d’autres partenaires au développement par la diaspora  16

3.3 Les types de flux financiers générés par la diaspora malienne  17

3.4 Les mesures visant à fournir des services aux migrants  18

3.5 Les services des migrants visant à encourager les investissements provenant des transferts de fonds 

19

Partie 4 : La coopération régionale et  internationale en matière de gestion de  la migration au Mali 

20

4.1 La libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO  20

4.2 Le programme TOKTEN  20

4.3 Le dispositif CIGEM   21

4.4 Le programme du co‐développement  22

4.5 La coopération avec l’Espagne  23

Partie 5 : Conclusion et recommandations  25

Bibliographie  28

Annexe  30   

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Abréviations AFD  Agence française de développement ANAEM  Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrations ANICT  Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales  ANPE  Agence nationale pour la promotion de l’emploi APD  Aide publique au développement BAD  Banque africaine de développement BCEAO  Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest  CE   Commission européenne CEDAO   Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEEAC  Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale CNRS   Centre national de la recherche scientifique CIGEM  Centre d’Information et de Gestion des Migrations CSRP  Cadre stratégique de Réduction de la Pauvreté DGME  Délégation générale des Maliens de l’extérieur DSRP  Document stratégique de réduction de la pauvreté EMMU    Enquête malienne sur les migrations et l’urbanisation  FMI  Fonds monétaire international FIDA   Fonds international de développement agricole FSP  Fonds de solidarité prioritaire GTTN  Groupe de travail technique national HCME  Haut conseil des Maliens de l’extérieur INSEE  Institut national de la statistique et des études économiques MATCL  Ministère de l’administration territoriale et des collectivites locales MICOMI  Mission interministérielle pour le co‐développement et les migrations internationales   MMEIA  Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine OIM   Organisation internationale pour les migrations ONG  Organisation non gouvernementale OSC   Organisations de la société civile 

PASECA  Programme d’appui au système d’épargne et de crédit autogérés 

PDES  Programme de Développement Economique et Social 

PMN   Profil migratoire national PNUD  Programme des Nations Unies pour le développement PTF   Partenaire technique et financier RGPH    Recensement général de la population et de l’habitat  RMUAO   Réseau migration et urbanisation en Afrique de l’Ouest.   SEDES    Société d’étude de développement économique et social  UDEAO  Union douanière et économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest UEMOA  Union économique monétaire ouest africaine UE  Union européenne VIH  virus de l'immunodéficience humaine  

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Résumé L’analyse des mouvements migratoires maliens constitue un cas d’école. Ce pays est souvent cité en exemple  pour  le  rôle  de  sa  diaspora  dans  le  développement  interne,  notamment  au  travers  des transferts financiers vers les communautés villageoises, mais subit en même temps de plein fouet la pression  occasionnée  par  les  politiques  migratoires  restrictives  des  Etats  membres  de  l’Union Européenne.   De nos nombreuses discussions avec  les partenaires maliens,  il  ressort que  la migration n’a  jamais constitué  un  problème  mais  est  considérée  comme  un  élément  central  de  développement économique du Mali.  Malgré la place centrale qu’occupe la migration dans les débats politiques entre le Mali et des pays européens, on dispose de  très peu d’informations statistiques sur  le phénomène. Les causes de ce manque  de  données  statistiques  fiables  sont  dues  à  l’absence  d’enquêtes  exhaustives  sur  le phénomène au Mali. A cette méconnaissance quantitative des mouvements migratoires  s’ajoutent de  nombreux  présupposés  qui  nuisent  à  une  analyse  sereine  du  phénomène,  en  négligeant  les dimensions  historiques  et  socio‐économiques  des migrations  au  profit  d’une  acception  purement individualiste du phénomène.  Les  flux migratoires maliens  de  nos  jours,  sont  essentiellement  orientés  vers  les  pays  de  la  sous région et non vers  l’Europe. Ainsi, sur une population malienne  résidant à  l’étranger de 4 millions, comme  l’avancent  les  autorités  maliennes,  près  de  2  millions  résideraient  en  Côte  d’Ivoire.  Le nombre de maliens recensé en France, principal pays européen de destination, s’élève à 56 000 en 2005 selon INSEE France, 2005 cité par (Merabet O., Gendreau F., janvier 2007). Sur la base des opérations de régularisation de 1981 en 1996, les estimations des spécialistes situent le nombre d’immigrés maliens en France entre 80 000 et 100 000, dont entre 25 000 et 45 000 en situation irrégulière (Merabet O., Gendreau F., janvier 2007).  Si  l’on  considère maintenant  l’impact économique de  la migration pour  le Mali,  les  transferts des migrants  constituent une manne  financière  significative. En effet,  ces  fonds  sont en grande partie destinés  à  la  région  de  Kayes  où  ils  sont  utilisés  pour  la  réalisation  des  équipements  sociaux  et économiques (infrastructures scolaires, centre de santé, routes). Sachant qu’une partie conséquente des transferts de fonds transite par des circuits  informels,  il est très difficile d’évaluer  leur montant réel, qui était estimé en 2004 à 180 millions d’euros  (FSP co‐développement, Fédération nationale des caisses d’épargne de France, octobre 2004).   L’impact  économique de  la migration peut  être optimisé par des  actions de  co‐développement,  il s’agit d’appuyer les initiatives du migrant afin de valoriser son apport pour le développement de son pays. Le Mali a été un laboratoire avec la mise en place en 2002 du projet co‐développement, financé par la France. L’intérêt du projet co‐développement est qu’il s’appuie sur de nombreux acteurs (élus, associations  communautaires,  représentants  des migrants  etc.)  pour  créer  des  synergies  entre  la zone de départ et le milieu d’accueil.  En  ce  sens,  les  activités  réalisées  avec  cofinancement  sont  structurantes  car  elles  renforcent  les relations entre les  différents acteurs. Le programme co‐développement joue un rôle très intéressant de facilitateur.    L’impact négatif de la migration concerne évidemment la fuite des cerveaux subie par le Mali. Afin de faire face à ce fléau, il faudrait retenir les migrants potentiels qualifiés en leur proposant des postes 

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attractifs et s’assurer que les transferts de compétences internes des non migrants soient supérieurs aux  transferts  financiers et matériels qu’ils auraient effectués en migrant. A  l’heure actuelle,  il est très difficile de remplir ces conditions et seules des  initiatives volontaristes ambitieuses pourraient inverser  la  tendance.  Peut‐être,  l’élargissement  du  projet    TOKTEN  depuis  l’année  2009,  pourrait contribuer à atteindre cet objectif.  Ce  document  thématique  traitera  aussi  la  dimension  politique  de  la  migration,  certes  très importante, mais qui tend aujourd’hui à monopoliser toute  la réflexion. Lors du   « dialogue de haut niveau »  qui  s’est  tenu  au  siège  des Nations Unies  (New  York,  2006),  le Ministre  des Maliens  de l’extérieur et de  l’intégration africaine a réaffirmé avec force,  la relation positive entre migration et développement.   A cette occasion, il a présenté une esquisse de politique migratoire dont les axes principaux seraient la mise en œuvre d’une véritable politique de co‐développement, le renforcement de la coopération décentralisée, la valorisation des acquis économiques, culturels, scientifique de la diaspora pour son  implication  dans  le  développement ;  l’introduction  des  questions migratoires  dans  les  documents orientant les stratégies nationales de développement (DSRP, CSLP).  

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Introduction  Les  transferts de  fonds des migrants au profit de  leurs pays d’origine, ainsi que  leur  impact  sur  le développement, suscitent un  intérêt croissant, comme en témoigne  la multiplication des études et des  colloques  consacrés à  ce  thème au  cours de  ces dernières années. Ces  flux  financiers  sont en effet bien supérieurs à  l’aide publique au développement et  l’on sait que certains pays émergents parviennent à tirer parti de ce transfert d’épargne en faveur de leurs investissements productifs. Au‐delà de cet aspect financier, les diasporas qualifiées résidant dans les pays développés peuvent aussi être à  l’origine de  transferts de compétences, de  savoir‐faire au profit des pays du Sud  comme  le Mali.  Le transfert de fonds des immigrés en vue d’investir dans le secteur productif, au travers des projets viables  de  développement,  doit  faire  l’objet  d’une  stratégie  nationale.  La  diaspora  malienne constitue un atout à mobiliser pour parvenir à une  implication efficiente des migrants de deuxième et troisième générations au développement du pays d’origine de leurs parents. La  rentabilité  du  transfert  de  fonds  des  émigrés  et  l’implication  des  immigrés  de  deuxième  et troisième  génération  demandent  l’existence  d’un  cadre  national  incitatif  en  termes d’investissements productifs. Au Mali,  les politiques économique, fiscale,  juridique doivent  inciter à l’implication  de la diaspora malienne  dans le développement du Mali.  Dans  le cadre de  la politique de  la migration et développement, qui s’appuie sur et participe à une meilleure  gestion  des  flux migratoires,  le  co‐développement  est  une  des modalités  de  l’aide  au développement. Il est défini comme l’aide au développement à laquelle participent les migrants. Il se trouve ainsi à  la croisée des politiques de développement et des politiques migratoires, c’est‐à‐dire au cœur des grands enjeux du XXIe siècle. Le Président de la République et le gouvernement du Mali ont exprimé la volonté d’inscrire parmi les priorités  dans  le  cadre  du  CSRP  et  du  PDES,  de  nouvelles  pratiques  au  moyen  d’actions  et  de dispositifs accompagnant la participation des migrants au développement de leur pays d’origine.  C’est dans  cette perspective que  le présent  rapport  s’attache à  rappeler quels  sont  les  ressources financières en jeu et les dispositifs d’aide existants, à cerner les meilleures pratiques mises en œuvre par  les  partenaires  bi/multilatéraux  de  développement  et  à  proposer  des  mesures  susceptibles d’accroître  les  effets  des  transferts  de  fonds  sur  le  développement  économique  des  pays d’émigration.   

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Partie 1 : Les traits caractéristiques de la diaspora malienne La diaspora malienne est considérée à  la  fois par  le Mali et par  les partenaires au développement comme un potentiel acteur de développement. Elle est importante tant en quantité qu’en qualité. En effet,  elle  est  répartie  sur  les  cinq  continents même  si  la majorité  réside  en Afrique.  Le  nombre d’immigrés maliens est estimé entre 2 500 000 à 3 000 000 (Merabet O., Gendreau F., 2007). Cette diaspora dispose d’un capital social et humain significatif pour contribuer au développement du Mali.  1.1. Historique, zones et acteurs concernés L’émigration africaine en France et en Europe, très  faible durant  la période coloniale, remonte aux lendemains  des  indépendances,  dans  une  période  d’expansion  économique  aux  forts  besoins  de main d’œuvre. Pour  les pays d’origine,  l’émigration devient alors un exutoire naturel aux difficultés économiques. Tandis que pour  les pays d’accueil, elle est une réponse simple à un déficit de main d’œuvre.  Entre  1950  et  1975,  la  France  accueille  100  000  à  200  000  étrangers  par  an,  principalement  en provenance du Maghreb (MATCL, RACE, 2001). En France, la modification de la politique migratoire à partir de 1974, n’a pas  réellement conduit à  la  fermeture des  frontières. Elle a surtout occasionné dès les années 1980, un changement de nature de l’immigration, passée d’une immigration de travail à  une  immigration  majoritairement  familiale,  d’une  immigration  temporaire  à  une  installation durable.  Tableau 1: Répartition des Maliens de l’extérieur par grandes zones géographiques  

Zones géographiques  Effectifs des migrants  % 

Afrique 

Europe 

Amérique 

Asie 

2 419 875 

156 100 

6 000 

101 260 

91,10 

3,7 

0,2 

4,4 

TOTAL  2 683 235  100,00 Source : Missions diplomatiques et consulaires du Mali à l’étranger, année 2001  Tableau 2 : Répartition des migrants maliens de la zone Afrique par grandes régions  

Régions africaines  Effectifs des migrants  % 

Afrique de l’ouest 

Afrique centrale 

Afrique orientale 

Afrique du nord 

Afrique australe 

 

2 156 000 

134 000 

3 000 

121 175 

5 700 

89,10 

5,54 

0,23 

5,01 

0,12 

TOTAL  2 419 875  100 Source : Missions diplomatiques et consulaires du Mali à l’étranger, année 2001 

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Migration au Mali : document thématique 2009       9 

1.2 Effectifs et caractéristiques socio-économiques La  diaspora  malienne  est  estimée  à  4  millions, la  majorité  de  celle‐ci  réside  en  Afrique  et  en particulier  en  Côte‐d’Ivoire  (plus  de  2  millions),  chiffres  souvent  avancés.  Le  recensement administratif  à  caractère  électoral  (RACE),  organisé,  en  2001  par  le Ministère  de  l’administration territoriale et des collectivités locales, a donné le tableau ci‐dessous :  Tableau 3 : Répartition des Maliens de l’extérieur par pays 

Pays  Effectif  %  Pays  Effectif  % 

Côte d’Ivoire  523 231  56,8  Algérie  4 816  0,5 

Soudan  100 000  10,9  Bénin  4 484  0,5 

Sénégal   50 442  5,5  Togo  4 465  0,5 

Niger  50 317  5,5  Libye   3 669  0,4 

Ghana  29 855  3,2  Congo (RD)  2 447  0, 3 

Burkina Faso  21 316  2,3  Autre Afrique  12 551  1,2 

Gabon  18 335  2,0  Arabie Saoudite  26 582  2,9 

Mauritanie  13 431  1,5  Autre Asie  3 610  0,4 

Nigeria  7 760  0,8  France   21 964  2,4 

Congo Brazza.   7 443  0,8  Autre Europe  1 317  0,1 

Guinée  7 067  0,8  Amérique  3 605  0,4 

Cameroun  5 990  0,7  Total  920 388  100,0 Source : RACE, 2001  Dans  ces  conditions,  l’estimation  souvent  avancée  en  2003,  de  4 millions  de Maliens  vivants  à l’étranger  (dont  3,5 millions  en  Afrique  et  2  à  2,5 millions  en  Côte  d’  Ivoire)  correspond  à  une acceptation  de  l’identité malienne  basée  sur  le  sentiment  d’appartenance  communautaire.  Sous réserve  d’investigations  plus  fouillées,  une  estimation  plus  restrictive  conduirait  plutôt  à  nous  en tenir à une population de 2,5 à 3 millions de Maliens vivants à  l’étranger dont 2 à 2,5 millions en Afrique et 1 à 1,2 million en Côte d’ Ivoire (Merabet O., Gendreau F., 2007).  Le  cas  de  la migration  en  France  est  singulier  au Mali.  En  effet,  si  seulement  3%  de  la  diaspora malienne y réside, plus de 100 000 personnes (MATCL, RACE, 2001), le poids et l’impact économique, organisationnel, politique et historique, en  fait  l’un des cas  très particulier. Ceci d’autant plus que l’origine de cette migration est extrêmement localisée dans une région du Mali, celle de Kayes et plus particulièrement  ses zones nord et ouest  (Cercles de Yélimané, Diéma).  Ici  l’émigration est perçue comme une quête de reconnaissance sociale. La France a été le pays de destination des émigrés de cette région car ils ont un réseau social bien développé.  Les  immigrés maliens de  la France ont  joué un rôle de premier plan en matière d’élaboration et de concrétisation des programmes et politiques,  tels que  jumelage, coopération décentralisée ou FSP Co‐développement. Ces formes diverses de gestion de migration et développement sont menées sur le double espace du migrant (pays d’accueil et de départ du migrant).       

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Partie 2 : Politiques récentes et programmes en faveur de la diaspora malienne 2.1 Orientation politique générale Le  Gouvernement  du Mali  a  entrepris  au  travers  du Ministère  des Maliens  de  l’extérieur  et  de l’intégration africaine, une série d’actions pour tendre à la formulation d’une politique migratoire du Mali.                         Lors  du  « dialogue  de  haut  niveau »  qui  s’est  tenu  au  siège  des Nations Unies  (14‐15  septembre 2006),  le Ministre des Maliens de  l’extérieur et de  l’intégration africaine a  tracé  les contours de  la politique  migratoire  du  Mali.  Ce  discours  présente  la  vision  des  autorités  maliennes  sur  la problématique migratoire, synthétisée ci‐après.  La  relation  positive  entre   migration  et  développement  est  réaffirmée  avec    force.  Les migrants constituent une richesse, non seulement pour le pays de départ mais aussi pour le pays d’accueil. L’histoire  des  migrations  internationales  récentes  a  montré  que  des  pays  de  forte  émigration pouvaient  devenir  rapidement  des  pays  d’immigration.  Par  ailleurs,  la  migration  a  construit  les nations européennes et, plus récemment, les Etats‐Unis. Elle est donc une chance pour tous qu’il ne faut pas sous estimer.  Les causes profondes de la migration sont multiples, mais trouvent toutes leur fondement dans des politiques ayant conduit à accentuer la pauvreté des pays africains (politique d’ajustement structurel, subventions  accordées  à  l’agriculture  par  les  pays  de  l’OCDE,  mauvaise  gouvernance  des  Etats africains, etc.). Il faut aussi lutter contre l’exploitation frauduleuse des émigrés (filières clandestines, employeurs  de  travailleurs  irréguliers)  et  contre  les  commissions  trop  élevées  prélevées  par  les institutions financières sur les transferts des migrants.   Sachant que  l’essentiel des  flux migratoires est dirigé vers  l’Afrique,  le cœur du débat   n’est pas  la lutte contre l’émigration irrégulière, qui représente à peine 1 % du total des flux, mais la gestion de l’immigration  de  travail  pour  faire  face  aux  besoins  de  main‐d’œuvre  des  pays  occidentaux. Autrement dit,  le premier objectif d’une politique migratoire devrait être celui de  la promotion de l’émigration régulière.  Pour  ce  faire, plusieurs pistes  sont  à explorer :  la mise en œuvre d’une  véritable politique de  co‐développement,  le  renforcement  de  la  coopération  décentralisée,  la  valorisation  des  acquis économiques,  culturels,  scientifiques de  la diaspora pour  son  implication dans  le développement ; l’introduction des questions migratoires dans  les documents orientant  les  stratégies nationales de développement  (DSRP,  CSLP).  Il  faut  surtout  mettre  en  place  de  grandes  campagnes  de sensibilisation et d’information pour expliquer  le sens réel des migrations. Ces campagnes seraient dirigées vers les pays de départ  mais aussi vers les pays de destination.  Enfin,  il  faut  aussi  réhabiliter  l’immigration  de  travail  en  instaurant  une  véritable  coopération  en matière de gestion partagée et concertée.   Notons enfin  l’existence d’une politique de population  (1991),  révisée en 2004. Ainsi,  la migration devient un objectif de la stratégie nationale de population, et fait l’objet d’actions concrètes :   

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- Recensement des Maliens résidant à l’étranger et réalisation d’étude spécifiques,  - Elaboration et mise en place d’un programme d’assistance à la population migrante, - Organisation de campagnes de sensibilisation sur la migration internationale, - Facilitation de la réinsertion des migrants de retour,  - Création d’un fonds de garantie et d’assistance aux émigrés, - Renforcement du mécanisme facilitant le transfert de fonds des émigrés vers le pays. 

 Le  « Deuxième  programme  prioritaire  d’investissements  en  matière  de  population  (PPIP)  2004‐2008 »  a  confirmé  cette  position.  Près  de  quinze  années  après  la  déclaration  de  politique  de population, on constate malheureusement  que très peu des actions évoquées ont été réalisées.  Enfin, depuis 2007, le Ministère malien de l’économie et des finances a assuré que dans le cadre du  CSLP,    il  avait  été  demandé  à  tous    les ministères,  y  compris  donc  le Ministère  des Maliens  de l’extérieur  et  de  l’intégration  de  rédiger  formellement  leur  politique ministérielle.  Une  politique migratoire formulée devrait donc rapidement voir le jour.  2.2 Le dispositif institutionnel malien de gestion de la migration  La place de la gestion institutionnelle de la migration malienne dans les structures gouvernementales ou  para  gouvernementales  est  significative.  Cette  importance  est  toutefois  à  relativiser  car  le Secrétariat en charge des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine n’est apparu qu’en 2000 avant d’être érigé en Ministère en 2004.   Le Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine  Ce Ministère  a  comme  organisme  technique  la  Délégation  générale  des Maliens    de  l’extérieur (DGME),  créée  par  ordonnance  n°046/P‐RM  du  25  septembre  2000.  Cette  Délégation  a  pour mission « d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière d’administration, d’assistance, de protection et de promotion des Maliens de  l’extérieur et d’assurer  la coordination des missions diplomatiques et consulaires qui concourent à la mise en œuvre de cette politique.   L’ordonnance  n°611/P‐RM  du  07  décembre  2000  fixe  l’organisation  et  les  modalités  de fonctionnement  de  la  DGME.  Elle  comprend  un  bureau  des  statistiques  et  prospectives,  un département  des  affaires  consulaires  et  un  département  de  la  promotion  économique  et  de  la réinsertion des Maliens de l’extérieur.  La création du Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine est un signal fort de la part des autorités maliennes et constitue un modèle pour d’autres pays voisins.  Il  faut néanmoins que  ce  département ministériel  prenne  un  véritable  envol.  Cela  passera  par  une  augmentation substantielle de ses moyens.   La Délégation  générale  des Maliens  de  l’extérieur, malgré  le manque  de moyens  de  tous  ordres, accomplit  un  travail    très  appréciable  en  matière  d’identification  des  Maliens  de  l’extérieur, conformément  à  l’article  13  des  Accords  de  Cotonou.  Il  faut  néanmoins  que  cette  structure  se développe tout en acquérant des moyens supplémentaires.   Le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur (HCME)    Il constitue le second organe chargé spécifiquement de la gestion des Maliens résidant à l’étranger et est représenté dans  la plupart des pays de forte diaspora malienne. Lors du processus de transition 

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démocratique, la conférence nationale a permis la création de ce Haut Conseil en 1991. Le forum de la Diaspora d’octobre 2003 a été l’occasion d’une profonde réforme des statuts de cet organe.  Ainsi, un nouveau Haut Conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) fut créé par la Loi n° 04‐033 / AN‐RM  du  5  avril  2004  qui  dispose  que  « Le  Haut  Conseil  des Maliens  de  l’Extérieur  est  un  organe consultatif à caractère associatif, apolitique,  laïc, non discriminatoire et à but non  lucratif [.. ],il est composé d’Associations, d’Amicales, de Regroupements  d’Associations ou d’Amicales, existant dans les pays de résidence et déclarés auprès des missions diplomatiques et consulaires du Mali ».   Le HCME se  fixe comme objectifs principaux de promouvoir  l’image du pays en appui aux missions consulaires, de porter assistance aux Maliens résidant à  l’étranger, d’inciter  les migrants à orienter leurs  envois  financiers  vers  des  investissements,  promouvoir  les  actions  culturelles  et  sportives, développer des programmes d’information pour les candidats à l’émigration, favoriser la coopération décentralisée.  Le HCME est bien structuré. Son siège est situé à Bamako et il est présent dans 62 pays. Dans chacun de ces pays, le Conseil des Maliens de l’extérieur, dispose d’un bureau composé de 17 membres, soit plus de 1 000 membres actifs de par le monde.  Le HCME est incontestablement un enjeu de pouvoir important. En plus du nombre important de ses membres  actifs,  il  représente  les  Maliens  vivants  à  l’étranger  et  à  ce  titre  son  influence  est considérable. Sachant que le nombre de Maliens émigrés souvent avancé est de 4 millions, il est tout à  fait  possible  que  les  comportements  électoraux  des membres  de  leurs  familles  restés  au  pays soient proches des leurs.  Au poids électoral, s’ajoute la puissance financière de la diaspora. A titre d’exemple, le HCME de Côte d’Ivoire  a  réussi  à  collecter  en  quelques  jours  120  millions  de  FCFA  pour  le  rapatriement  des ressortissants maliens lors de la crise identitaire et politique de 2002 dans ce pays. Le HCME est une initiative intéressante car il exprime la volonté de la société  civile de positiver l’émigration. Ainsi se compose le dispositif institutionnel et administratif pour une meilleure implication de la diaspora au développement du Mali.  2.3 Les rapports du Gouvernement du Mali avec sa diaspora Le  Gouvernement  du  Mali,  à  travers  le  Ministère  des  Maliens  de  l’extérieur  et  de l’intégration  africaine,  s’emploie  à  maintenir  des  liens  forts  avec  sa  diaspora  afin  de l’impliquer  au  mieux  au  développement  du  Mali.  Cela  se  fait  à  travers  le  dispositif institutionnel (MMEIA, HCME) mais aussi d’actions concrètes se traduisant au travers de :   

- Congrès et/ou manifestations de la Diaspora (Forum de la Diaspora en Octobre 2003) ; - Informations/ site web du Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration     - africaine ; - Relation  avec  les  Associations  de  migrants/la  Diaspora  (hautement  qualifié,  migrants  et 

familles, étudiants, jeunes issus de l’immigration et Conseils des Maliens de l’extérieur).  C’est la région de Kayes, zone d’émigration emblématique malienne, qui a servi de région pilote pour le  renforcement  des  liens  entre  le  Mali  et  sa  diaspora.  En  effet,  la  Table  Ronde  pour  le Développement  Durable  de  la  région  de  Kayes,  rencontre  multipartite  qui  s’est  tenue  en  1997 s’inscrivit  dans  cette  optique.  Elle  visait  à  inscrire  un  cadre  d’action  pour  les  partenaires  au 

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développement de  la  région et en particulier pour  le  rôle des migrants dans  le développement du Mali.   Il s’ensuivra en 2000,  la signature d’un accord cadre sur  le co‐développement entre  la France et  le Mali  qui  de  manière  opérationnelle  débouchera  sur  des  dispositifs  franco‐maliens  d’appui  aux actions  de  la  diaspora malienne  avec  les  FSP  (Fonds  de  solidarité  prioritaire)  co‐développement 2003‐2005 et  2006‐2009.  Le dispositif de co‐développement a bénéficié d’un cofinancement de plus 5 millions d’euros  entre 2003 et 2009.  Les  actions  du  co‐développement  ont  la  particularité  de  s’inscrire  dans  un  contexte  de décentralisation  forte au Mali depuis 1999, où  les  collectivités  territoriales ont  fait  leur apparition tant  et  si  bien  que  les  migrants  interviennent  dans  près  d’1/3  des  projets  communaux,  ce  qui représente 31% des projets qu’ils ont soutenu sur  la période 2000 – 2004  (FSP co‐développement, fédérations des caisses d’épargne de France, Bamako, 2004).  A Kayes, dans deux communes sur trois, les migrants ont participé au moins une fois au financement de projets réalisés sous maîtrise d’ouvrage communale, et dans 30% des communes rencontrées, les émigrés sont  intervenus pour apporter  la quote‐part des bénéficiaires de  l’ANICT (Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales).  La nécessité de devoir intervenir à cette échelle a encouragé l’apparition d’associations communales de  ressortissants. Ces  fédérations  regroupent  les associations villageoises d’une même  commune ; elles reposent sur le besoin de donner aux élus un interlocuteur unique capable de parler au nom de tous  les  ressortissants de  la  commune  installés  en  France. Ces  structures  se multiplient  à  l’heure actuelle : dans 13 des 21 communes enquêtées au Mali (62 % des cas), une association communale de ressortissants a été créée en France.      Les  immigrés maliens, ambassadeurs et acteurs de développement du Mali, s’impliquent davantage au  travers  des  plans  communaux  de  décentralisation  (1999),  pour  un  réel  développement  locale d’autant plus que les nouvelles municipalités sont en cours de fonds conséquents.  

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Partie 3 : L’apport de la diaspora au développement du Mali Les ONG de la diaspora malienne occupent une place de premier plan dans le dispositif de gestion de la migration.  A début des années 60,  leur mode d’organisation était calqué sur celui de  la société  traditionnelle malienne, permettant ainsi de maintenir une cohésion forte entre les migrants et les populations du milieu d’origine. Progressivement, le processus d’intégration au mode de vie français, notamment la forte  participation  aux mouvements  syndicaux,  va  conduire  à  une  émancipation  des  jeunes  de  la tutelle traditionnelle.   Aujourd’hui, la participation de nombre de  Maliens aux mouvements des sans‐papiers organisés par l’ONG  CIMADE  France  et  certains  collectifs  de  sans  papiers  en  France,  2007‐2008,  ne manquera certainement  pas  de  renforcer  une  culture  syndicale  générant  quelques  frictions  avec  les  aînés. Néanmoins, ce changement dans  les rapports sociaux ne doit pas être compris comme un abandon progressif des relations avec les communautés villageoises. On constate d’ailleurs que les actions de développement réalisées par ces associations ne faiblissent pas avec  le temps.  Il existe aujourd’hui environ 400 associations de migrants à l’échelle villageoise. Elles se concentrent maintenant sur des actions de développement en direction de leur région d’origine, principalement dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’hydraulique.   3.1 Les actions de développement de la diaspora au Mali Une étude (FSP‐co‐développement, 2004) réalisée dans le cadre du dispositif du co‐développement a pu mieux cerner les actions des migrants au niveau collectif. Les volumes financiers investis dans les projets  sont  colossaux  (annuellement  environ  3,6  milliards  de  FCFA,  soit  5,4  millions  d’€  sur l’ensemble de la région de Kayes).   L’étude a concerné 42 associations en France regroupant 11 000 adhérents et sur 31 villages et 22 communes au Mali, soit près de 135 000 habitants et près de 250 réalisations recensées.  Depuis 10 ans, on peut évaluer  la contribution moyenne annuelle des 400 associations de migrants recensées en France pour la mise en place de projets collectifs à environ 3,6 milliards de FCFA pour la région de Kayes.               

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 Graphique 1 : Evolution des investissements des migrants entre 1970 et 2004                Source : Rapport, FSP‐co‐développement, 2004  Jusqu’au  milieu  des  années  90,  les  actions  menées  par  les  migrants  croissent  à  un  rythme exponentiel. Ce mouvement s’accompagne d’un « boom » associatif. A partir de 1995, les montants investis par les migrants stagnent, tandis que le nombre de projets continue d’augmenter.  Le  décalage  croissant,  ces  dix  dernières  années,  entre  nombre  de  projets  réalisés  et  volume  des montants  investis s’explique par  la conjugaison de deux facteurs : d’une part,  la diminution du coût moyen  des  projets  du  fait  de  l’évolution  des  secteurs  d’intervention  des migrants,  d’autre  part l’augmentation du nombre de projets réalisés en cofinancement avec des partenaires extérieurs.   Graphique 2 : Evolution des secteurs d’intervention 

          

Source : Rapport, FSP‐co‐développement, 2004  En  nombre  de  projets  réalisés,  le  secteur  de  l’éducation,  est  actuellement  le  premier  secteur d’intervention. Cette forte croissance de construction de salles de classe, témoigne de la volonté des migrants de  rompre avec  le système de « migration analphabète » mais aussi de  la  forte demande émanant  du  terrain  (les  écoles  constituent  le  second  investissement  des  communes  après  les mairies).  Ceci  est  un  des  facteurs  de  la  diminution  du  coût moyen  des  projets  ces  dix  dernières années.     

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  Graphique 3 : Evolution des volumes investis par secteur 

              

En  montant,  l’augmentation  importante  des  investissements  dans  le  domaine  de l’approvisionnement en eau potable (AEP), alors que le nombre de réalisations est en baisse, est lié à l’émergence de projets d’adduction d’eau très coûteux, venant progressivement remplacer les puits et  les  forages, et à  l’augmentation des cofinancements pour des programmes nationaux ou autres Co‐financeurs.   3.2 La mobilisation d’autres partenaires au développement par la diaspora  Graphique 4 : Evolution de la part des projets cofinancés 

              

 Source : Rapport, FSP‐co‐développement, 2004  Ces dix dernières années,  les migrants ont mobilisé des partenaires extérieurs  (ONG, coopérations décentralisées, programmes bi et multilatéraux…) dans près  de  la moitié de  leur projet. Dans le même temps, la part des projets auxquels ils apportent un  cofinancement  minoritaire augmente régulièrement pour atteindre 32  % ces cinq dernières années.  

Source : Rapport, FSP‐co‐développement, 2004 

0

200

400

600

800

1000

1200

avant 75 1975-84 1985-94 1995-2004

en m

illio

ns d

e FC

FA 2

004

agriculture

éducation

hydraulique

mosquée

santé

88%77%

70%

50% 49%

32%

6%10%

18%25%

19%25%

13%

13%6%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

avant 80 80 - 89 90 - 94 95 - 99 00 - 04

financement migrants à 100%

part des projets en cofinancementmajoritairespart des projets en cofinancementminoritaires

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Migration au Mali : document thématique 2009       17 

Actuellement,  un  village  sur  deux  entretient  un  partenariat  de  long  terme  avec  une  structure  du nord, que ce soit avec un jumelage (1/4 des associations enquêtées), une ONG professionnelle (1/3 des partenariats) ou une association.   L’initiative  des  projets  est  progressivement  transférée  localement.  En  effet, depuis  les  années  90, plus de 50 % des projets sont initiés depuis le Mali, soit par les responsables associatifs ou villageois, soit, à partir de 1999, par les élus, qui jouent un rôle fort en tant qu’initiateurs de projets (27 % des cas).  On assiste ainsi à une véritable  inversion de  la dynamique engagée par  les migrants en France dans les  années  1970,  la  plus  grande  partie  du  pouvoir  décisionnel  sur  la  réalisation  et  la  gestion  des projets étant transférée aux acteurs locaux.   De plus en plus,  les migrants  s’orientent vers de nouveaux  rôles : celui d’un acteur  relais vers des partenaires du nord, et donc capables d’apporter des contributions  financières pour  faire  face aux besoins des communautés.  3.3 Les types de flux financiers générés par la diaspora malienne  L’apport  financier  estimé  de  la  diaspora  (Rapport  BAD,  2007)  est  globalement  de  456  millions d’euros, dont 65 % du transfert des fonds de France vers le Mali (295 millions d’euros et 84 millions d’euros  des pays africains vers le Mali, soit 11 % du PIB malien (4,08 millions d’euros) et près de 80 % de l’Aide publique au développement (APD).  A ceci, il convient de prendre également en compte les apports sociaux, culturels et de compétences. La région de Kayes, principale zone de migration – plus de 80 % des migrants maliens en France – est aussi la principale destination du transfert des fonds et de la réalisation des projets de ses acteurs.   Les  remises  de  fonds  des migrants  sont  de  deux  types  d’utilisation :  individuelle  et  collective.  La remise moyenne par migrant est de 160 €/ mois et plus de 75 % de  ces  fonds  sont destinés à  la consommation familiale.  Parmi  les  types  de  flux  enregistrés,  on  compte  les  flux  officiels  par  le  biais  des  banques  et  des transferts  informels, bien que  le montant exact soit  inconnu. Les données sont enregistrées en tant que partie de  la balance  des paiements  sous  la dénomination  « transferts  du  travailleur », qui  se conforment  aux directives de  la 5ème édition du Manuel de  la balance des paiements pour  le  FMI (MBP5). Les transferts bancaires, les chèques de voyage et les devises étrangères sont inclus dans le compte (la méthodologie et les définitions utilisées sont tirées du MBP5).  Les données enregistrées concernent essentiellement le transfert de fonds de la France vers le Mali, ce qui représente sans nul doute  le type de transfert  le plus facile à évaluer en raison de  la bonne organisation de la communauté malienne en France. 

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Migration au Mali : document thématique 2009       18 

 Tableau 4 : Types de transferts de fonds de migrants, 2004 

Pays / Région  Type de flux de fonds  Millions de dollars 

France  Officiels  110 

Etats‐Unis 

Afrique Centrale / Asie

Informels  130 

Total estimé   Formel / informel  240 Source : OIM, 2006    Tableau 5: Commission prélevée par les institutions financières les plus couramment utilisées  

  Banque malienne  Western Union  Service postal  Opération informelle 

Commission prélevée  sur  un montant  de  300 euros 

 

8 – 10 euros 

  

4 ‐18 % 

 

15 ‐ 20 % 

 

3 – 10 % 

Source : OIM, 2006  Les  services  informels  fournis  par  des  commerçants  sont  les  plus  répandus, mais  de  nombreux problèmes de  sécurité  se posent  lors de  la distribution dans  les  zones  rurales. En conséquence,  la distribution est essentiellement   concentrée dans  les zones urbaines et  les services de distribution des  fonds  transférés  dans  les  zones  situés  en  dehors  des  centres  urbains  sont  essentiellement effectués à travers les familles (réseaux sociaux).  3.4 Les mesures visant à fournir des services aux migrants L’assistance est fournie par  les consulats et  leurs services sociaux en plus du Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine. De même, le Ministère des Finances, en partenariat avec le Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, intervient à travers diverses actions dans la valorisation des fonds des migrants, notamment au travers d’un programme, certes modeste, mais dont l’efficacité est aujourd’hui connu et reconnu par tous, le FSP Co‐développement Mali dont la 2ème phase vient de prendre fin le 15 mars 2009, tandis que la 1ère phase s’est déroulée de 2003 à 2005. Le concept est non seulement repris ailleurs mais aussi appuyé par d’autre partenaire comme l’UE dans le cadre du CIGEM.   Cette  valorisation  passe  par les  études  notamment  celle  de  2005    « Transfert  des  fonds  des migrants »  avec  la  Caisse  d’Epargne  française,  la  pratique  en  articulant  avec  les  politiques  de développement  local  du  pays,  à  ce  titre  le  FSP  Co‐développement Mali  est  exemplaire  par  son appropriation par  les maires dans  le cadre de  la décentralisation, et enfin par des actions connexes visant  à  promouvoir  le  transfert  de  fonds  des migrants  dans  la micro  finance,  par  exemple  avec l’institution PASECA sur Kayes et la tenue d’un évènement majeur à Kayes, le Forum Economique de Kayes qui vise à attirer  les  financements notamment des migrants  sur des activités permettant de structurer les filières. 

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Migration au Mali : document thématique 2009       19 

3.5 Les services des migrants visant à encourager les investissements provenant des transferts de fonds Dans le cadre du Co‐développement, un fonds d'investissement pour le développement local est  opérationnel  depuis  2003. Avec  les  subventions  de  ce  fonds,  l’acteur  de  la migration (migrant, association) apporte sa quotte part qui représente de 30 % du montant global et les 70 % restants sont accordés par le fonds d’investissement pour le développement local. Pour  ce  faire,  les  services  suivants  peuvent  être mobilisés,  afin  que  les migrants  soient encouragés pour utiliser une partie de leurs fonds, aux fins d'investissements, à savoir :

- Fonds de contrepartie pour les projets de développement locaux ; - Fonds de contrepartie pour le logement ; - Partenariats avec des agences de développement locales/ nationales/ internationales ; - Incitations au crédit ; - Primes d’expansion commerciale. 

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Migration au Mali : document thématique 2009       20 

Partie 4 : La coopération régionale et internationale en matière de gestion de la migration au Mali   4.1 La libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO Le processus d’intégration  régionale en Afrique de  l’Ouest est  timidement engagé depuis  le début des  années  1970.  La Communauté  économique de  l’Afrique de  l’Ouest  (CEAO)  est  créée  en 1972 pour remplacer l’Union douanière et économique de l’Afrique de l’Ouest (UDEAO). Le traité créant la Communauté économique des Etats d’Afrique de  l’Ouest  (CEDEAO)  a été  signé  à  Lagos  le 28 mai 1975. La CEDEAO peut être  décomposée en deux groupes de pays : les huit pays membres de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA) formant une union économique et douanière et les sept pays non membres de l’UEMOA.   Lors des  journées de  consultation,  le Mali a montré, à de multiples  reprises,  sa volonté d’être un acteur important de l’UEMOA et de la CEDEAO. Qu’en est‐il dans les faits ? Nous avons vu que le Mali connaît  une  forte  émigration  en  partie  orientée  vers  les  pays  de  la  sous‐région  (Côte  d’Ivoire, Sénégal, Niger, Ghana, Burkina  Faso, Mauritanie),  il  serait donc  logique que  cette  implication  soit réelle.  Les  ressortissants maliens  résidant  dans  la  sous‐région  ont  néanmoins  connu  plusieurs  épisodes douloureux    avec  les  ressortissants  des  pays  d’accueil.  Le  HCME  a  signalé  de  nombreux  cas  de violation du principe de la libre circulation, surtout à l’occasion des conflits avec le  Burkina Faso en 1974 et 1985 qui ont entraîné la fermeture des frontières, le conflit entre le nord et le sud de la Côte d’Ivoire  a  rendu  difficile  la  libre  circulation  des  personnes  et  des  biens  entre  les  deux  pays  (des pêcheurs maliens ont été renvoyés des eaux de pêche de Ayamé et de Kossou en 1998,etc.).  Malgré cela, on observe une application effective de la plupart des textes de la CEDEAO  aussi bien à l’aéroport  que  dans  les  gares  avec  la mise  en  place  d’un  guichet  spécial  pour  les  citoyens  de  la communauté avec une dispense complète de visa d’entrée (la seule obligation est la détention d’une carte nationale d’identité).   Entre autres actions prises pour se conformer aux textes de  la CEDEAO, on peut citer également  la carte de résident qui remplace la carte de séjour de 5 ans. Notons aussi que la loi 04‐058/AN/RM du 25 novembre 2004  relative aux conditions d’entrée, de séjour et d’établissement des étrangers au Mali, a permis de combler  les vides  juridiques sur  la gestion des migrants (aussi bien de  la CEDEAO que des étrangers qui ne sont pas ressortissant de l’espace CEDEAO).  

4.2 Le programme TOKTEN Le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à travers le TOKTEN, œuvre sur la stratégie à définir pour que le Mali tire bénéfice de la fuite des cerveaux. Ce programme de transfert des compétences de  la diaspora malienne en vue du développement du pays, a débuté en octobre 1998 au Mali, avec sa mise en œuvre par le rectorat du Mali dans sa phase initiale.  En effet, venant d’être créée  (1996),  l’Université du Mali avait des besoins pressants d’enseignants pouvant assurer la formation de milliers d’étudiants accueillis par cette jeune université. Ainsi, grâce 

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Migration au Mali : document thématique 2009       21 

au programme TOKTEN,   plus de 444 missions d’enseignement ont été effectuées par  les expatriés maliens (chercheurs enseignants) sur la base du répertoire établi par le programme TOKTEN du Mali, (rapport du comité de pilotage du programme TOKTEN, juillet 2009).       Ce programme est financé par le PNUD, la France, avec une contre partie financière  de l’Etat du Mali aussi. Dans ses phases  initiales (1999‐2003 ; 2004‐2007),  le TOKTEN mit  l’accent, à juste titre, sur  le renforcement  du  niveau  de  l’enseignement  supérieur  au Mali  et  des  capacités  des  collectivités locales décentralisées et des administrations déconcentrées.   La  France  et  le  PNUD  ont  signé  en  avril  2004  une  convention  en  vue  de  faire  du  TOKTEN  un programme commun de coopération pour  le développement du Mali. Et cela, d’autant plus que  la France intervient aussi dans ce sens à travers le dispositif du co‐développement. Ce programme initié en 1998 par  la France avec  le Mali appuie dans  les actions de développement des migrants et de l’Etat  malien  à  Kayes.  Du  coup,  les  activités  du  programme  s’étendent  à  d’autres  volets  de développement au Mali.   Dans cette perspective, le 12 février 2009, le représentant résident du PNUD, le chef de la Délégation de la Commission de l’Union européenne et le Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine  ont  signé  une  convention  tripartite  visant  à  élargir  les  domaines  d’intervention  du programme TOKTEN au Mali. A travers cette signature de convention tripartite,  le TOKTEN couvrira en plus du volet de l’éducation, les domaines de la santé, de l’agriculture et du secteur des PME/PMI.  4.3 Le dispositif CIGEM Le  Centre  d’information  et  de  gestion  des  migrations  (CIGEM),  à  travers  son  service  d’appuis opérationnels, vise à entreprendre aussi des actions de valorisation du capital humain, technique et financier de la diaspora. Pour ce faire, le CIGEM œuvre à :  

- Elargir  les  actions  de  Co‐développement  déjà  existant  aux  principales  zones  d’émigration, avec une priorité apportée aux actions d’investissements productifs générateurs d’emplois ;  

- Renforcer  le  programme  TOKTEN  actuel qui  intervient dans  le  secteur de  l’’enseignement supérieur,  en  permettant  d’augmenter  le  nombre  de missions  d’experts  et  de  l’ouvrir  à toutes les diasporas en Europe ; 

- Créer et accueillir en son sein une nouvelle composante de type TOKTEN valorisant d’autres compétences de la diaspora (ingénieurs, médecins, chefs d’entreprise, etc.) ; 

- Appuyer le gouvernement du Mali et les pays d’accueil, au sujet des transferts de fonds, par des activités de  recherche et de  formulation de  recommandations, et de  renforcer ainsi  la capacité  institutionnelle  en  la matière.  En  effet,  les  activités prévues  consisteront dans  le monitoring des  transferts de  fonds entre  les pays d’accueil et  le Mali, et dans  l’analyse de mesures pour réduire  les coûts de transaction et pour augmenter  l’impact de ces transferts sur le développement du Mali, y compris la création d’instruments financiers appropriés. 

 Dans  la  même  perspective,  le  CIGEM  assure  le  renforcement  des  organismes  de  tutelle  tels  le MMEIA,  la  DGME,  ANPE,  HCME,  organismes  œuvrant  pour  l’implication  de  la  diaspora  dans  le développement du Mali.   Par ailleurs, concernant la mise en œuvre du projet de co‐développement du CIGEM, il est prévu un certain nombre d’activités, à savoir :  l’information et  la mobilisation des associations de  la diaspora en  Europe,  sur  les  outils  et  les  procédures  de  l’UE,  pour  le  cofinancement  des  projets  de développement  local dans  les zones d’émigration et des projets de jeunes  issus de  l’immigration en 

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Migration au Mali : document thématique 2009       22 

Europe.  La  mise  en  place  d’une  cellule  relais  en  Espagne  qui  sera  chargée  de  l’accueil,  de l’information,  du  conseil  et  de  l’orientation  des  associations  de  la  diaspora  en  Europe  vers  des partenaires, aux fins de développement.  4.4 Le programme du co-développement Le programme du co‐développement vient en appui aux actions de développement social amorcées depuis  les années 60 par  les associations de migrants,  les ONG (GRDR) et  les collectivités françaises (Montreuil) au profit des zones (Kayes) d’origine des immigrés maliens de France. Ce programme vise à favoriser le développement local comme alternative à l’émigration.   Ce dispositif prend une dimension inter étatique, de coopération bilatérale entre le Mali et la France à partir de 1997, notamment avec  l’organisation par  l’Etat malien de  la Table Ronde de Kayes en 1997, qui  invite de nombreux  leaders associatifs migrants à participer, permettant  la définition des grands axes de développement de la première région d’émigration internationale du Mali : la région de Kayes.  Puis  en  1998,  la  mission  interministérielle  pour  le  Co‐développement  et  les  Migrations Internationales  (MICOMI) créée par  le gouvernement  français  retient  le Mali comme  l’un des  trois pays test de la politique publique française de Co‐développement.  En  mai  1998,  est  créé,  le  Comité  franco‐malien  sur  les  migrations.  Il  comporte  trois  comités techniques :  

- Le Comité technique sur la circulation des personnes, basé à Bamako ; 

- Le Comité technique sur l’intégration, basé à Paris ; 

- Le Comité technique sur le co‐développement, basé à Bamako. 

 Le  Comité  franco‐malien  sur  les  migrations  se  réunit  annuellement.  Ses  activités  ont  abouti  à l’élaboration puis à la signature d’une convention de co‐développement entre la France et le Mali, le 21 décembre 2000.  La phase opérationnelle de cette nouvelle politique débute en février 2002, avec  la signature de  la Convention de Financement du Fonds de Solidarité Prioritaire  (FSP) Co‐développement Mali  (2003‐2005), pour un montant de 2.6 millions € (1,7 milliards FCFA), puis, en mars 2006, avec  la signature d’une deuxième Convention de Financement du FSP Co‐développement Mali  (2006‐2009), pour un montant de 2,5 millions € (1.64 milliards de FCFA).   Ce dispositif (FSP) a pour objectifs : 

- D’appuyer les dynamiques associatives en date de la fin des années 60, et qui ont connu leur essor au début des années 80 avec  la formalisation des associations de migrants en France (on  compte  aujourd’hui  environ  400  associations  de  ressortissants maliens  en  France  qui investissent souvent plusieurs milliards de FCFA dans les infrastructures villageoises) ; 

- De faciliter la mobilisation des transferts financiers des migrants vers le système productif ; 

- De renforcer le lien entre les jeunes issus de l’immigration et leur pays d’origine. 

 Le fonds de solidarité prioritaire s’articule autour de trois composantes :  

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Migration au Mali : document thématique 2009       23 

- Développement  local : hydraulique  villageoise,  santé,  éducation,  aménagement de  surface pour l’agriculture ; 

- Entreprise : migrants de  retour volontaire porteurs de projets ; migrants réinstallés voulant bénéficier  d’une  formation, migrants  souhaitant  appuyer  la  création  d’une  entreprise  au Mali ;  

- Appui à la réinsertion par l’économique piloté par l’Agence nationale de l’accueil des émigrés et des migrations (ANAEM). 

 La mobilisation des acteurs de l’entre deux se fait plus en plus réelle pour faire de diaspora malienne un  véritable  acteur  de  développement  du  pays.  Certains  pays  occidentaux,    tels  la  France  et  le royaume  d’Espagne,  réalisent  des  programmes  et  politiques  concrètes  avec  le  Mali  pour  son développement,  à  travers  sa  diaspora.  Des  initiatives  et  actions  en  cours,  d’importants enseignements peuvent faire l’objet d’attention particulière.   4.5 La coopération avec l’Espagne  Le Royaume  d’Espagne  initie  avec  le Mali,  en matière  de  gestion  de  la migration,  la  politique  de migration circulaire dont  les premiers  jalons sont en train d’être mis en place.  Il s’agit d’établir une gestion concertée de la migration  La République du Mali  et  le Royaume d’Espagne ont  conclu  le  23  avril  2007, un  accord  cadre de gestion  sur  l’immigration. En  effet, pour  la République du Mali  et  le Royaume d’Espagne,  les  flux migratoires constituent  l’un des principaux défis auxquels sont confrontés  les deux pays à  l’amorce du XXI siècle.   C’est ainsi que les deux Etats prônent les migrations ordonnées qui représentent un facteur puissant d’enrichissement mutuel et de rapprochement des sociétés espagnoles et maliennes. Ainsi, les deux Etats sont déterminés à faire face à la migration irrégulière, sous toutes ses formes, dans le respect strict des droits de l’homme et de la dignité personnelle des émigrants.  Cet  accord  cadre  de  coopération  sur  l’immigration  entre  la  République  du Mali  et  le  Royaume d’Espagne,  détermine  les  conditions  de  l’admission  des  travailleurs,  du  retour  volontaire  des personnes, de la lutte contre l’immigration irrégulière, du suivi et application  dudit accord.  En ce qui concerne  l’admission des travailleurs,  il faut savoir qu’elle s’inscrit dans  la politique de  la migration  circulaire  initiée  par  l’Espagne  avec  le  Mali.  En  effet,  le  pays  d’accueil  contractant encourage l’emploi légal et facilite la mise en liaison entre les entrepreneurs, l’emploi des immigrés selon les besoins du marché national.  Les employeurs, employés et entreprises  sont orientés vers  les  structures adéquates en vue de  la promotion de la migration circulaire.  Toutefois, l’emploi légal dans chacun des deux pays contractants, doit se faire suivant les procédures et législation en vigueur dans le pays d’accueil.  L’Espagne peut recourir à nombre de Maliens pour le travail légal en fonction du contingent annuel de travailleurs étrangers demandés en Espagne. Il convient aussi de noter que les deux pays facilitent la migration de dirigeants, d’artistes, d’étudiants, de chercheurs, d’intellectuels, d’hommes d’affaire, et cela pour dynamiser les relations socio‐économiques entre les deux pays contractants.   

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Pour ce qui concerne le retour volontaire, les deux pays mettent en valeur les programmes d’aide au retour volontaire ou assisté. Ce dispositif  est axé sur les éléments suivants :  

- Elaboration  des  plans  de  formation  spécifiques  dans  les  domaines  jugés  appropriés  et d’intérêt économique pour le migrant de retour ; 

- Assistance sanitaire aux ressortissants de retour volontaire ; 

- Mise  en œuvre  des  projets  de  développement  économique  et  social  pour  le migrant  de retour volontaire ; 

- Communication  sur  les  programmes  d’aide  au  retour  volontaire  et  assistance  aux organisations tiers qui s’occupent de  la mise en œuvre de ce dispositif. 

 

Sur  le  plan  politique,  l’Espagne  soutient  la  mise  en  œuvre  de  politiques  publiques  migratoires coordonnées pour une gestion ordonnée et  coopérative des  flux migratoires.  Les axes majeurs de cette assistance portent sur : 

 

- La gestion intégrale de la migration (politique, administrative, juridique) ; 

- Les services d’information et d’orientation sur les voies légales de la migration ; 

- Les centres d’études sur les questions migratoires ; 

- La facilitation du transfert de fonds de la diaspora, orientés vers le secteur productif ; 

- La mise  en  relation  entre  la  diaspora malienne  d’Espagne  avec  les  siens  restés  au  pays d’origine ; 

- Faire des immigrés de véritables acteurs de développement du pays d’origine. 

 Pour ce qui est de la lutte contre l’immigration irrégulière et le trafic des personnes, les deux Etats, suivant leurs possibilités, s’engagent à se porter assistance mutuelle sur :  

- L’échange    mutuel  d’informations  entre  les  autorités  compétentes  sur  la  traite  des personnes, les réseaux de trafic de personnes ; 

- La coopération pour le renforcement des contrôles aux frontières ; 

- Le  soutien  technique mutuel  visant  à  garantir  la  sécurité  de  leurs  documents  nationaux d’identité ; 

- La réalisation de campagnes de sensibilisation sur  les risques de  l’immigration  irrégulière et le trafic des personnes 

- Le  retour de  toute personne en  situation d’irrégularité   dans  le pays d’accueil,  suivant  les conditions prévues par l’article 11 du comité bilatéral. 

 Pour suivre la mise en œuvre de cet accord cadre entre le Mali et l’Espagne, un comité bilatéral a été initié et se réunit une fois par an, dans l’un ou l’autre pays. 

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Partie 5 : Conclusion et recommandations Le Mali, avec près d’un tiers de sa population à l’étranger, dispose sans doute d’un autre partenaire au développement. En effet, vu le nombre significatif des Maliens de l’extérieur, leur savoir faire et la capacité de mobilisation de fonds vers  le pays dont  ils font preuve,  il est plus que  jamais  important d’intensifier des actions pour une plus grande implication de la diaspora au développement du Mali.  Bien  que  nombres  de  cadres,  de    programmes,  projets  existent  en  faveur  de  cette  diaspora,  les mesures incitatives quant à l’allègement des coûts de transfert de fonds des migrants dans les pays d’accueil, demeurent dérisoires.   S’agissant  du  pays  d’accueil,  l’investissement  des migrants  dans  le  secteur  productif  demeure  le nouveau paradigme. Le Mali enregistre par an plus de 120 milliards FCFA de transferts de fonds des migrants.  Cette  somme  plus  importante  que  l’aide  publique  au  développement  n’est  hélas  pas orientée, vers les secteurs productifs, créateurs de richesses et d’emplois.   La diaspora malienne est bien un acteur transnational pour  le développement du Mali. Toutefois,  il est urgent que  les acteurs nationaux et  internationaux s’investissent davantage pour faire émerger les potentialités de cette diaspora (matérielle,  immatérielle) en vue du développement harmonieux du Mali, seul gage pour contenir les formes irrégulières de la migration contemporaine.  Recommandations  Reconnaître les associations de migrants comme de véritables acteurs de développement :  Le  Co‐développement  s’appuie  sur  les  transferts  sociaux,  culturels  et  financiers  des migrants.  Les transferts financiers sont évalués à 40 milliards de FCFA pour  la région de Kayes, essentiellement à destination des familles pour des produits de première nécessité, mais également pour des projets de développement.  Les 400  associations de  ressortissants maliens  en  France ont  réalisé plusieurs centaines  de  projets  dans  les  domaines  sociaux  et  économiques,  avec  des  investissements  de plusieurs milliards  de  FCFA,  pour  les  adductions  d’eau  potable  par  exemple.  Les  associations  de migrants  interviennent  à  divers  niveaux :  l’identification,  la mise  en œuvre,  la  gestion  et  enfin  le renouvellement des installations.  Le FSP Co‐développement Mali en s’attachant à mieux connaître et à mieux diffuser ces  initiatives devrait faciliter une meilleure reconnaissance des migrants comme acteurs de développement. Pour cela, un plan de communication devrait être  mis en place, dont les objectifs seront :  

- Informer sur les missions et les outils du FSP Co‐développement Mali ; - Promouvoir les actions en partenariat avec les migrants ; - Valoriser l’image de la diaspora malienne en France. 

 Le  plan  de  communication  en  France  et  au Mali,  devrait  être  basé  sur  des  exemples  de  bonnes pratiques  au Mali  et  s’appuyant  sur  les  organisations  issues  de  l’immigration  en  France.  Ce  plan décrirait les outils du FSP Co‐développement Mali et les structures impliquées en France et au Mali. Il pourrait comprendre divers outils : plaquette,  livret d’information, site  Internet, participation des médias au Mali et en France : presse, radios, télévision. 

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 Des outils pour mieux articuler les initiatives des migrants avec les missions des nouvelles communes :  A  travers  leurs associations,  les migrants  sont des acteurs  incontournables du développement des zones  d’origine,  en  particulier  la  région  de  Kayes.  Ils  initient,  financent,  entretiennent  des infrastructures  sociales  (écoles, centres de  santé, adductions d’eau). La pérennité et  l’efficacité de ces  actions  nécessitent  une  clarification  de  la  place  des  migrants  dans  le  nouveau  cadre  de développement  imprimé  par  les  communes  et  la  décentralisation.  Les migrants  sont  des  acteurs spécifiques. Ils sont à la fois « loin du village », mais ils « appartiennent au village ». Ils sont à la fois « bailleurs de fonds » et « bénéficiaires » à travers leur famille.  Le  FSP  Co‐développement  Mali  devrait  apporter  un  cadre  méthodologique  à  l’intervention  des migrants dans le développement local. Ce cadre définirait leur rôle au côté des associations locales, des  communes,  et  des  autres  partenaires  du  développement  et  proposera  des méthodes  et  des outils allant de la faisabilité technique jusqu’à la valorisation de leurs projets en France. Ce serait un résultat  fondamental  du  programme,  car  ces  outils  pourraient  être  utilisés  au  delà  du  FSP  Co‐développement Mali.  Dans  le cadre du FSP Co‐développement Mali, des modèles de protocoles serraient t élaborés pour les différentes thématiques d’intervention (hydraulique, santé, éducation…) Ces protocoles d’accord entre  les  différents  acteurs  (Association  de  migrants,  association  locale,  Commune,  services techniques,  autres  partenaires)  définiraient  le  rôle  de  chacun  dans  la mise  en œuvre  des  projets et/ou la gestion des infrastructures.  Sur des aspects plus techniques, des outils de méthodologie de projet et de vulgarisation technique serraient mis à disposition des associations de migrants et de  leurs partenaires, dans  les différents domaines d’intervention.  A la lumière des projets financés dans le cadre du FSP Co‐développement Mali, ces outils chercheront à mettre en évidence les spécificités de l’action en partenariat avec les migrants que ce soit pour ses atouts que pour ses dangers.  La capitalisation au service d’une ambition nationale :   Le  programme  de  Co‐développement  est  un  programme  pilote  qui  comporte  un  grand  nombre d’outils  facilitant  une  meilleure  implication  des  migrants  dans  le  développement  de  leur  pays d’origine. Au terme des trois années de mise en œuvre du dispositif, il serait nécessaire d’évaluer les outils les mieux adaptés et les pistes de travail les plus concluantes.   Dans  le même sens, un travail de capitalisation sur  les projets antérieurs au FSP Co‐développement Mali,  type Programme Développement Local Migration, pourrait compléter de manière exhaustive cet état des lieux.  Même si les financements mis en œuvre pour chaque outil sont modestes, ils devraient permettre de faire  la preuve de  l’efficacité de  l’option choisie par  les deux Etats, et déboucher à  l’avenir sur des dispositifs de plus grande ampleur. Seul ce véritable  travail de capitalisation permettrait de définir clairement ce concept, afin qu’il ne soit plus manipulé à des fins politiques. Ce  travail  engagé  au Mali devrait permettre de donner  au Co‐développement une  vraie  ambition nationale et de placer cette stratégie aux niveaux des enjeux nationaux de développement. 

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 L’extension du dispositif de co‐développement à d’autres pays d’immigration malienne  Le Co‐développement est considéré comme une démarche franco‐malienne. Cependant, les Maliens émigrent  dans  de  nombreux  pays,  en  Afrique  et  sur  les  4  autres  continents.  Ainsi,  l’une  des perspectives  majeure  du  programme  de  Co‐développement  serait  d’associer  l’ensemble  de  la diaspora malienne.  Cet  élargissement  stratégique  devrait  être  accompagné  d’une  implication  progressive  des  Etats abritant une importante communauté malienne et des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux concernés.  Cette  implication  pourrait  se  concrétiser  dans  un  premier  temps  par  la  diffusion  de l’expérience malienne dans le domaine du co‐développement.   Dans ce sens, le Forum de la diaspora malienne ayant eu lieu à Bamako du 13 au 17 octobre 2003 a permis de mobiliser largement les partenaires internationaux. On pourrait citer par exemple l’Union Européenne qui a lancé en 2003 un premier appel à proposition sur le thème « Coopération avec les pays  tiers dans  le domaine de  la migration » et  financé  le Centre d’Information et de Gestion des Migrations (CIGEM) au Mali, en 2007 et pour lesquels le Mali et sa diaspora en France constituent un cas exemplaire. 

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Bibliographie Banque africaine de développement (BAD) 

2007  Les  transferts de  fonds des migrants, un enjeu de développement, Tunis,  septembre, 2007, 87 p. 

Bathily, H. 

2003  Migration  de main  d’œuvre  et  de  développement  en  Afrique  de  l’Ouest,  RAF/02/M 59/NET, étude nationale  sur le Co‐développement. 

Cissé, P. 

2004  Etude Nationale sur la Législation des Migrants : Cas du Mali, Projet OIT‐UE. 

Diarra, A. 

2009  Gestion de la migration : Le Profil migratoire va aider à la connaissance du phénomène migratoire et à la prise de décisions, Essor, n°16450. 

Daum, C.  

1998 a  Les associations de maliens en France : Migration, développement et citoyenneté, Paris : Karthala, 253 p. 

1998 b  Migrations et Solidarités Nord‐Sud, In Hommes et Migrations, juillet‐août 1998, n°1214, p. 5‐72.  

1993  Quand les immigrés du Sahel construisent leur pays, Paris : L’Harmattan et Panos, 207p. 

FSP co‐développement et Fédération des caisses d’épargne de France 

2004   Etude  sur  la  valorisation  de  l’épargne  des  migrants  maliens  de  France  en  France, Bamako. 

FSP co‐développement 

2004  Pratiques associatives des migrants pour  le développement de  leur pays d’origine :  le cas des migrants maliens de France originaires de la région de Kayes. 

Guenon, C. 

1986  Afrique,  les petits projets de développement sont‐ils efficaces ? Paris,  l’Harmattan, 230 p. 

Le Damier 

2005  Fonds de solidarité prioritaire, co‐développement Mali, évaluation finale, Bamako. 

Ma‐Mung, E. 

1996  Mobilités  et  investissements  des  émigrés :  Maroc,  Tunisie,  Turquie,  Sénégal,  Paris, L’Harmattan, 263p. 

 

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Migration au Mali : document thématique 2009       29 

Merabet, O. et Gendreau, F. 

2007  Les questions migratoires au Mali, valeurs, sens et contresens.. 

Ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales 

2001  Recensement administratif à caractère électoral au Mali, Bamako (MATCL‐RACE). 

Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine 

2007  Avant‐projet de Document Cadre de Politique Nationale en matière de Migration, 2006‐2007. 

Organisation internationale pour les migrations (OIM) 

2006 a  Manuel de formation de cours : Eléments essentiels de gestion des migrations. 

2006 b  Recueil  des  politiques  et  pratiques  des  pays  les moins  avancés  dans  le  domaine  des transferts de fonds. 

Quiminal, C. 

1991  Gens d’ici, gens d’ailleurs, Paris : Bourgois Christian, 222 p. 

de Sardan, JP. 

2001  Anthropologie et développement : Essai en socio anthropologie du changement social, Paris : Karthala, 221 p. 

Zeller, B. 

1999  Les  migrants  du  bassin  du  fleuve  Sénégal,  des  acteurs  du  développement    et  de l’intégration à  l’atelier  régional d’Alsace, préparatoire aux  rencontres nationales de  la coopération décentralisée. Montreuil : GRDR, 7p. 

 

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ANNEXE Définition des concepts   Pour la définition des concepts liés à migration et développement, nous avons utilisé le Glossaire de la migration, Droit international des migrations, 2006.       Diaspora : « Etat de dispersion d’un peuple ou d’un groupe ethnique à travers  le monde. La notion de la diaspora est fréquemment utilisée dans le but de revendiquer une identité commune malgré la dispersion du groupe ».   Migration :  « le  mouvement  d’une  ou  de  plusieurs  personnes  d’un  endroit  vers  un  autre  et  le franchissement  des  frontières  administratives  et  politiques  dans  l’intention  de  s’installer temporairement  ou  définitivement,  dans  un  endroit  différent  de  leur  lieu  d’origine.  De  ce mouvement, on distingue le pays de départ, d’arrivée et même de transit ».  Migrant : « ce  terme s’applique donc aux personnes se déplaçant vers un autre pays ou une autre région  aux  fins d’améliorer  leurs  conditions matérielles  et  sociales,  leurs perspectives d’avenir ou celles de leur famille ».  Développement : « l’ensemble  des  processus  sociaux  induits  par  des  opérations  volontaristes  de transformation d’un milieu social, entreprises par  le biais d’institutions ou d’acteurs extérieurs à ce milieu mais cherchant à mobiliser ce milieu, et  reposant sur une  tentative de greffe de  ressources et/ou techniques et/ou savoirs ». 

 

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Federal Office for Migration FOM

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La diaspora malienne : un acteur transnational du développement

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