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D OSSIER © Yvann K - Fotolia.com La transition énergétique recouvre des enjeux multiples, tant sociaux qu’économiques Par Philippe Plisson, député membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. N’oublions pas l’éclairage dans la transition énergétique ! Par Jean-Michel Trouïs, président du Syndicat de l’éclairage, directeur général d’ERCO Lumière France Maghreb Afrique. “La lumière de demain sera connectée” Interview de Benjamin Azoulay, directeur général de Philips Lighting France. 2081 communes ont divisé par 2 leur consommation électrique Interview de Bruno Lechevin, président de l’ADEME, Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie. “Bien éclairer, c’est mieux travailler” Interview de Lionel Witkowski, président de la commission éclairage intérieur du Syndicat de l’éclairage, PDG de Trilux France. “L’éclairage au service de l’homme” Interview de Jean-Marc Vogel, vice-président du Syndicat de l’éclairage, Président d’OSRAM France. Charte de l’Eclairage durable : accompagner les collectivités vers le progrès Interview d’Arnaud Greth, président de Noé Conservation. “Optimiser pour mieux économiser” Interview d’Alain Chardigny, président de la commission éclairage extérieur du Syndicat de l’éclairage, PDG de Selux. “Le candélabre, Origine France Garantie” Interview de Christian Beuvignon, vice-président de la commission éclairage extérieur du Syndicat de l’éclairage, directeur marketing et commercial de Valmont France. Réduire la facture énergétique des collectivités Interview de Guy Geoffroy, député-maire de Combs- la-Ville, président de l’association des “Écomaires”. Sécurlite : PME d’aventure humaine Reportage dans une usine de fabrication de luminaires. 40 41 42 44 45 47 49 51 51 53 55 SOMMAIRE JUIN-JUILLET 2014 |LE COURRIER DU PARLEMENT | 39 L’éclairage, enjeu majeur de la transition én ergétique

Par Philippe Plisson, député membre · Les luminaires LED Sécurlite sont le fruit d’un travail d’équipe et de la passion d’hommes et de femmes pour l’innovation et la

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DOSSIER

© Yvann K - Fotolia.com

La transition énergétique recouvredes enjeux multiples, tant sociauxqu’économiquesPar Philippe Plisson, député membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire.

N’oublions pas l’éclairage dans latransition énergétique !Par Jean-Michel Trouïs, président du Syndicat de l’éclairage, directeur général d’ERCO LumièreFrance Maghreb Afrique.

“La lumière de demain sera connectée”Interview de Benjamin Azoulay, directeur général dePhilips Lighting France.

2081 communes ont divisé par 2leur consommation électriqueInterview de Bruno Lechevin, président de l’ADEME,Agence de l'Environnement et de la Maîtrise del'Energie.

“Bien éclairer, c’est mieux travailler” Interview de Lionel Witkowski, président de la commission éclairage intérieur du Syndicat de l’éclairage, PDG de Trilux France.

“L’éclairage au service del’homme”Interview de Jean-Marc Vogel, vice-président duSyndicat de l’éclairage, Président d’OSRAM France.

Charte de l’Eclairage durable :accompagner les collectivitésvers le progrèsInterview d’Arnaud Greth, président de NoéConservation.

“Optimiser pour mieux économiser”Interview d’Alain Chardigny, président de la commission éclairage extérieur du Syndicat de l’éclairage, PDG de Selux.

“Le candélabre, Origine FranceGarantie”Interview de Christian Beuvignon, vice-président dela commission éclairage extérieur du Syndicat del’éclairage, directeur marketing et commercial deValmont France.

Réduire la facture énergétiquedes collectivitésInterview de Guy Geoffroy, député-maire de Combs-la-Ville, président de l’association des “Écomaires”.

Sécurlite : PME d’aventurehumaineReportage dans une usine de fabrication de luminaires.

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SOMMAIRE

JUIN-JUILLET 2014 | LE COURRIER DU PARLEMENT | 39

L’éclairage, enjeu majeurde la transition én ergétique

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JUIN-JUILLET 2014 | LE COURRIER DU PARLEMENT | 4140 | LE COURRIER DU PARLEMENT | JUIN-JUILLET 2014

DOSSIER | L'éclairage, enjeu majeur de la transition énergétique DOSSIER | L'éclairage, enjeu majeur de la transition énergétique

Philippe PlissonDéputé membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Dans cette logique, le projet de loi de la transition énergétique qui arrivera bientôtau parlement portera un des enjeux majeurs posé par le Président de laRépublique au début de son quinquennat, celui de la transition écologique.

Simplification et sécurisation des procédures administratives et création de méca-nismes de soutien pour l’ensemble du secteur énergétique, modification du dispositifde mise à l’arrêt et du démantèlement des infrastructures nucléaires, révision de la ges-tion durable des matières et déchets radioactifs, refonte de la fiscalité, réorganisationde la gouvernance nationale et territoriale sur les compétences énergétiques, réorien-tation des infrastructures et des moyens de transports, encouragement à la reconver-sion et soutien aux nouvelles filières appelées à se développer, transposition dediverses directives, notamment, dans le domaine de l’efficacité énergétique ! Le chan-tier est vaste et pose clairement les bases d’un autre modèle de développement.

Le secteur qui est mis en lumière (si j’ose dire) dans ce numéro et qui n’est pas desmoindres est celui de l’éclairage : 9 millions de lampadaires et projecteurs qui repré-sentent une consommation d’environ 2,25 gigawatts. Il faudra donc sans doute, et celaa déjà commencé, réduire sensiblement leur nombre et leur amplitude de fonctionne-ment journalier, mais aussi améliorer leur performance par l’utilisation de nouvellestechnologies, de système de gestion de présence, etc. avec là comme ailleurs, uneligne de conduite et des objectifs : économie, rationalisation, efficacité et innovation n

La transition énergétiquerecouvre des enjeux multiples,tant sociaux qu’économiques

Jean-Michel TrouïsPrésident du Syndicat de l’éclairage,Directeur général d’ERCO Lumière FranceMaghreb Afrique.

L’industrie de l’éclairage a connu une profonde mutation et une accélération de son his-toire ces dernières décennies : après la lampe à incandescence, véritable cristallisation dela révolution industrielle au XIXème siècle, nous connaissons aujourd’hui une deuxième

révolution avec le développement massif de nouvelles sources lumineuses, les LED. Durée de vie,performance énergétique et qualité de diffusion font de ces minuscules composants électro-niques la source lumineuse d’aujourd’hui et, a fortiori, de demain.

Le secteur de l’éclairage embrasse véritablement son temps. Accompagnant les nouveaux défis,économiques comme écologiques, notre industrie a compris la nécessité de concilier industrie etenvironnement. L’efficacité énergétique peut être source d’innovation et de création d’activité.Le secteur de l’éclairage en est l’illustration même !

Forts des 7 000 emplois que nous représentons, des plus de 50 sites industriels implantés enFrance et de toute l’énergie des acteurs de la filière, nous témoignons ici afin que la transitionénergétique de notre pays n’oublie pas l’éclairage qui doit contribuer à cet élan national.

Il est donc essentiel que la loi sur la transition énergétique aboutisse à un texte qui saisisse lesopportunités qu’offrent les nouvelles technologies de l’éclairage.

Le projet de texte ne s’intéresse pas à la rénovation des bâtiments non résidentiels (bureaux,écoles, hôpitaux…) alors que c’est un gisement considérable d’économies d’énergie qui repré-sente 65 % de la consommation totale d’électricité pour l’éclairage en France.

Le texte ne prévoit pas le développement d’une transparence accrue dans les achats profession-nels, et notamment publics. En effet, l’acheteur public doit pouvoir savoir précisément ce qu’ilachète : la nature des produits, leur origine réelle, leurs performances associées, notammenténergétiques, mais aussi de santé, de respect de l’environnement et de recyclage.

La loi sur la transition énergétique sera une chance pour notre pays si, ensemble, nous y travaillonsavec lucidité et pragmatisme. Privilégions le bon sens pour nos territoires, privilégions une poli-tique d’efficacité énergétique dans laquelle l’énergie la moins coûteuse est celle qui est consom-mée le plus intelligemment.

Nos métiers, nos produits, sont peu connus : nous fabriquons ces équipements invisibles qui ren-dent les choses et les espaces visibles ; ils répondent aux besoins essentiels de l’Homme.

Nous espérons que ce dossier vous informera utilement sur notre industrie, ses enjeux et sa placedans la transition énergétique n

N’oublions pas l’éclairage dansla transition énergétique !

©JBV news

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“La lumière de demain sera connectée”

ENTRETIEN | En plus des immenses économies d’énergie qu’elle engendre, la LED instaureune petite révolution dans nos modes de consommation d’énergie. Varier l’éclairaged’une ville en fonction des conditions météo ou moduler la luminosité de son logementdepuis son Smartphone : voici en creux les prochaines avancées qui débarquerontdemain dans votre quotidien.

Les LEDs semblent être la solution en ma-tière d’éclairage de demain. Que signifiecette rupture technologique ?

L’éclairage est un enjeu considérable : ilreprésente près de 15 % de la consomma-tion électrique de la France - environ 35 %pour les bâtiments et entre 30 et 60 % dansles villes. Depuis quelques années, la LED abouleversé la filière. Inventée en 1927, elleest le petit éclairage que nous avions surl’affichage de nos calculatrices d’écoliers. De-puis, cette technologie a énormément évo-lué. Alors qu’autrefois elle n’existait qu’en troiscouleurs (rouge, vert, bleu), les industrielsparviennent désormais à produire du blanc.Cette petite révolution permet, à quantitéde lumière égale, de réduire la consomma-tion jusqu’à 80 %. De plus, ce matériel s’ins-crit dans l’économie circulaire : il a une du-rée de vie pouvant atteindre quinze ans etréduit donc considérablement la quantitéd’objets à recycler. Même si la LED peut pa-raitre assez chère à l’achat, elle bénéficie d’untaux de pénétration très important chez lesprofessionnels, en raison des économiesqu’elle suscite. Sans compter que les tarifssont de moins en moins élevés.

L’arrivée de la LED fait considérablementévoluer les métiers dans le secteur de l’é-clairage. Un esprit start-up est-il en trainde se développer chez les fabricants ?

La LED a considérablement changé lepaysage de l’éclairage en France. Elle a im-pulsé des taux de croissance de 30 et 40 %par an. Les multinationales et grosses en-

treprises, qui étaient les acteurs historiquesde l’éclairage, se sont convertis à la LED etbénéficient aujourd’hui d’excellents chiffres.En parallèle, une cinquantaine de start-upse sont crées en l’espace de cinq ans. Cetteinnovation a clairement soutenu une filièrequi sans cela serait en décroissance.

D’autres révolutions arrivent, commecelle de la lumière connectée, qui offre despossibilités immenses. Par exemple, avec HUE,il est possible de créer chez soi sa propre am-biance lumineuse avec son Smartphone.

Comment la LED façonnera t - elle l’éclai-rage de demain ?

La plus belle des lumières est celle qui nousparvient du soleil. C’est donc vers la recons-titution de cette luminosité naturelle que leschercheurs travaillent. Je pense que l’éclai-rage de demain sera diffus et intégré dansles murs, les plafonds, l’immobilier, le sol. LaLED, qui est connectable à Internet, s’inté-grera de la façon la plus homogène possibleà son environnement. Elle modulera la quan-tité de lumière, en fonction par exemple desconditions météo.

Est-ce bien cela l’éclairage intelligent etconnecté ?

Avec la lumière connectée, chaque pointlumineux aura une adresse Internet. L’éclai-rage vivra au rythme du bâtiment, en fonc-tion de la programmation qui sera faite parl’homme. Aujourd’hui, on peut faire varierl’éclairage de la ville en fonction des condi-tions météo. À domicile, la lumière connec-tée permet de faire communiquer lesampoules en Li-fi et de configurer avec sonSmartphone une ambiance lumineuse n

Propos recueillis par Colombe Dabas

© Philips

Benjamin AzoulayDirecteur général de Philips Lighting France

42 | LE COURRIER DU PARLEMENT | JUIN-JUILLET 2014

“On peut faire varierl’éclairage des villes selon

la météo.”

DOSSIER | L'éclairage, enjeu majeur de la transition énergétique

À Utrecht, aux Pays-Bas, la nouvelle gare de Lunetten estéquipée de luminaires à technologie LED Sécurlite,entièrement éco-conçus et fabriqués en France.

Très résistants, nécessitant très peu de maintenance, lesluminaires LED Sécurlite adaptent en douceur leur lumièreselon le besoin et le moment de la journée a�n de réduire laconsommation d’énergie. Ils sont équipés d’une électroniquedéconnectable et réparable permettant l’évolution future desproduits sans remplacement.

Les luminaires LED Sécurlite sont le fruit d’un travaild’équipe et de la passion d’hommes et de femmes pourl’innovation et la qualité dans le respect du monde qui nousentoure.

Dans les logements collectifs, dans les bâtiments et lesespaces publics, faisons le choix de la lumière durable.

Lumière durable

www.securlite.com

2 2 10:51

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DOSSIER | L'éclairage, enjeu majeur de la transition énergétique

JUIN-JUILLET 2014 | LE COURRIER DU PARLEMENT | 45

“Bien éclairer, c’est mieux travailler”

ENTRETIEN | “La rénovation des bâtiments non résidentiels, un enjeu de taille pour satisfaire les obligations règlementaires, d’efficacité énergétique mais aussi la santé etle confort des usagers”.

Dans sa feuille de route, Ségolène Royala annoncé son souhait “d’accélérer la ré-novation des bâtiments publics, tertiaireset industriels”. Quel est l’enjeu pour lesecteur de l’éclairage ?

À plusieurs titres, cette nouvelle est inté-ressante et importante. Compte tenu du vieil-lissement du parc existant, l’éclairage peutreprésenter aujourd’hui jusqu’à 65 % de laconsommation électrique d’un bâtiment ter-tiaire. Le potentiel d’économie lors de la ré-novation est donc énorme. Nous avons lesmoyens de le réaliser. En effet, l’installationdes technologies déjà matures, permettrait deréduire par quatre la consommation d’éclai-rage.

De nombreuses mesures ont déjà été pri-ses dans les bâtiments neufs, afin de mettreen relation l’énergie avec la puissance et ladurée de mise en service des appareils. Ilfaudrait étendre cette norme à tous les bâti-ments, de manière à être en accord avec lesdirectives européennes en matière d’effica-cité énergétique. Ségolène Royal semble allerdans ce sens et donne, de ce fait, beaucoupd’espoir à notre filière.

Quels sont les bénéfices de la rénovationpour les travailleurs ?

Aujourd’hui, à travers les initiatives mon-diales comme Kyoto et les directives euro-péennes, beaucoup de sujets sont traitéssous le seul prisme de la performance éner-gétique. L’éclairage n’y échappe pas. Maisl’éclairage, c’est aussi un vecteur d’ambiancenécessaire au bien-être et à la communi-cation. Dans les bureaux, la lumière naturelleest souvent remplacée par l’artificielle, qui

doit présenter un certain nombre de carac-téristiques définies par une norme. Pourêtre satisfaisant, l’éclairage doit : être éva-lué, uniformisé, non éblouissant et avec unbon rendu des couleurs. L’activité, le niveaude vigilance et de bien-être, va dépendrede la teinte et de l’évolution de la luminositéau cours de la journée. Tous ces critères sontimportants, parce qu’il est prouvé qu’un bonéclairage est corrélé à une meilleure acuitévisuelle et donc des conditions de travailoptimales.

Il est possible, avec des systèmes decommande particuliers, de réaliser des cy-cles permettant de rendre à la lumière unaspect plus naturel. Des études montrentd’ailleurs que la qualité de production estaussi liée à celle de l’éclairage. Mais passeulement. La luminosité a clairement unimpact sur la santé, que les scientifiquesétudient de plus en plus.

Quid des bénéfices pour les exploitants ?

Remplacer le matériel vieillissant per-mettrait immédiatement de diviser parquatre la facture d’électricité. En effet, lesproduits modernes ont une durée de vie de50 000 heures, contrairement aux anciensqui fonctionnent entre 1 000 et 15 000 heu-res. Sur les appareils modernes, il n’y a pasde remplacement d’ampoules à effectuer,juste du nettoyage. De plus, la majorité desappareils de technologie récente est pré-disposée à une gestion de la luminosité enfonction du taux d’occupation. Tout ensachant que nous mettons un point d’hon-neur à ce que les usagers gardent une li-berté de commande : les systèmes d’éclai-rage ne doivent pas être uniquement géréspar des centrales, le cœur du dispositif res-tant l’humain.

Toutes ces exigences ne sont-elles pasdéjà incluses dans la réglementation ?

Le code du travail prescrit un certain ni-veau d’éclairement dans les lieux de travailet pour certains bâtiments afin de protégerles salariés. Pourtant, cette réglementationn’est toujours pas respectée. Il serait inté-ressant de faire évoluer les textes relatifs àla rénovation et notamment en matière deperformance énergétique pour qu’ils pren-nent en compte la notion d’usage et de du-rée d’utilisation : avec la détection de présenceet l’asservissement à la lumière du jour n

Propos recueillis par Colombe Dabas

© TRILUX France

Lionel WitkowskiPrésident de la commission éclairage intérieur du Syndicat de l’éclairage, PDG de Trilux France

2081 communes ont divisé par 2leur consommation électrique

ENTRETIEN | L’ADEME accompagne les collectivités dans l’optimisation de leur investis-sement et la réduction de leur facture énergétique. Avec des conséquences positivesdirectes sur la population, tant en termes économiques que de confort.

L’ADEME a produit un rapport sur les chif-fres du bâtiment en 2013, dans lequel elleaffirme que la consommation d’énergiedans les bâtiments tertiaires est un en-jeu certain de la transition énergétique.Pourquoi la consommation pour l’éclai-rage n’est-elle pas traitée ?

Dans ce rapport, nous avons souhaitéeffectuer une approche globale. L’ADEMEs’est surtout focalisée sur les usages dont laconsommation augmente, comme la bureau-tique. Mais tout ce qui peut favoriser les éco-nomies n’est pas à négliger, et l’éclairage enfait partie. En ce sens, l’ADEME procure desconseils, fait des accompagnements tech-niques par le biais de sa direction régionaleou de ses Espaces info énergies pour sou-tenir les collectivités dans l’optimisation deleur investissement et la réduction de leurfacture énergétique. De manière générale,nous préconisons d’investir dans des équi-pements plus performants, d’adapter l’éclai-rage au besoin réel, d’optimiser la régulationet le pilotage des installations.

La consommation des collectivités loca-les représente 7TWh pour l’éclairage in-térieur. Avez-vous des conseils à donneraux collectivités pour réaliser des écono-mies d’énergies ?

Nous croyons qu’il faut avant tout fa-voriser l’éclairage naturel, en sollicitant aumieux les espaces naturellement lumineux,qui sont meilleurs pour la santé et le confortdans les lieux de travail. Des techniques sim-ples existent : créer des puits de lumière, pri-vilégier les couleurs claires dans la peinturedes murs et l’aménagement des pièces, dé-finir l’emplacement des postes de travail en

fonction de la lumière naturelle, éviter lessalles de réunion dépourvues de fenêtre. Ence qui concerne l’équipement : remplacer lesampoules par des ampoules basse consom-mation de classe A, utiliser des LED de qualitéqui ont une durée de vie supérieure, rempla-cer les tubes fluorescents T8 par des T5, ins-taller des détecteurs de présence dans lesespaces occupés par intermittence et desdétecteur de lumière du jour pour n’allumerque quand il le faut. À ce titre, dans le cadredu programme d’investissements d’avenirqui lui a été confié, l’ADEME soutient le pro-jet SmartLight (éclairage intelligent à hauteefficacité énergétique), qui développe desluminaires plug and play qui intègrent auto-matiquement la détection de présence, lavariation en fonction de la lumière ambiante.Ce procédé est aujourd’hui en développe-ment et en démonstration en Rhône-Alpes.

Les luminaires avec des détections deprésence et de lumière du jour permettentdes retours sur investissement de l’ordre de

deux ans et demi. Un plan national d’actionspour les achats publics durables, qui pren-dra en compte un certain nombre de pro-blématiques environnementales et sociales,a été révisé et devrait voir le jour prochai-nement.

Vous avez entrepris une opération de sou-tien au financement de la rénovation del’éclairage public pour les petites com-munes. L’ADEME va-t-elle poursuivre cedispositif ?

La dotation exceptionnelle ne sera hélaspas renouvelée, pour des raisons de réduc-tions budgétaires. Pourtant, le bilan est trèspositif : 2081 communes ont divisé par deuxleur consommation, grâce au soutien del’ADEME. Dans les communes ambitieuses,la consommation a été divisée par trois ouquatre. C’est une économie significative, quibénéficie aux concitoyens sans avoir d’ef-fets régressifs sur la qualité de l’éclairage, letout ayant un effet positif sur les administrés :tant d’un point de vue de confort qu’éco-nomique. Dans la mesure où l’objectif a lar-gement été atteint, ce dispositif innovant etstimulant peut désormais se développer sansaide n

Propos recueillis par Colombe Dabas

© Olivier Roller

Bruno LechevinPrésident de l’ADEME, Agence de l'Environnementet de la Maîtrise de l'Energie.

44 | LE COURRIER DU PARLEMENT | JUIN-JUILLET 2014

DOSSIER | L'éclairage, enjeu majeur de la transition énergétique

“Le projet d'éclairage intelligent SmartLight

se développe en Rhône-Alpes.”

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DOSSIER | L'éclairage, enjeu majeur de la transition énergétique

JUIN-JUILLET 2014 | LE COURRIER DU PARLEMENT | 47

“L’éclairage au service de l’homme”

ENTRETIEN | Les nouveaux systèmes de gestion d’éclairage permettent, grâce à leurconnexion optimale, d’obtenir jusqu’à 80% d’économie d’énergie.

Le récent arrêté dont les maires ont lacharge d’application interdit d’éclairer lanuit pour rien. L’éclairage intelligent est-ce seulement éteindre la lumière quandil n’y a personne ?

L’arrêté dispose que l’éclairage intérieurdes bâtiments non résidentiels (bureaux parexemple) soit éteint une heure après la finde leur occupation et celui des vitrines desmagasins et des façades de bâtiments au plustard une heure après fermeture. Son objec-tif est bien sûr compréhensible dans une vo-lonté d’économies d’énergie. Néanmoins,nous pensons, industriels de l’éclairage, qu’ilest surtout nécessaire de traiter la partieémergée de l’iceberg. En effet, 90 % de laconsommation d’énergie pour l’éclairage estfaite en journée et non la nuit. L’éclairage lejour est donc le véritable gisement d’éco-nomies d’énergie puisque l’éclairage peut êtremodulé en fonction de la lumière du soleil etde la présence. Au-delà d’une question d’“allumer/éteindre”, nous devrions nous pen-cher sur la question de l’efficience des pro-duits. La rénovation des systèmes d’éclai-rage me paraît une meilleure solution pourfaire des économies que l’extinction brutale.Nous comprenons par conséquent pour-quoi les résultats du premier bilan d’appli-cation de cet arrêté ont été si mitigés …

Concrètement, comment utiliser la lumiè-re du jour pour baisser sa facture ?

La consommation d’énergie des bâti-ments tertiaires publics et privés représenteà elle seule 37 % de la consommation, soitdeux fois plus que celle des logements.Dans la plupart des lieux, la lumière naturellen’est pas suffisante pour le confort et doitêtre complétée par de l’éclairage artificiel.

Ce type de dispositif est très facile à réaliser,notamment par des logiciels, accompagnésou reliés à des détecteurs de luminosité oude présence. Grâce à des systèmes efficaces,la facture peut aisément être divisée par deux.

En quoi les offres de votre filière sont-ellespertinentes dans le domaine de la ges-tion ?

Nous proposons essentiellement desappareillages intelligents et connexes à lagestion d’énergie, dont les évolutions récen-tes sont remarquables : éclairer, c’est deve-nu plus qu’allumer et éteindre. La gestion del’éclairage ne se résume donc pas à l’utilisa-tion de détecteurs de mouvement, loin delà. Il s’agit de la connexion optimale entre lesinterfaces utilisateurs, les unités de com-mande, les détecteurs de mouvement et dela lumière du jour qui vont permettre la gra-dation et la modulation du flux et de la puis-sance utilisée. Cette interaction optimalepermet d’obtenir des résultats allant jusqu’à80 % d’économie d’énergie. Les nouvelles

réglementations, comme la RT 2012 qui vi-sent à réduire les dépenses énergétiques, im-posent la mise en place de solutions d’éclai-rage de haute efficacité dans les bâtimentsneufs. Des systèmes de gestion adaptés per-mettent même de respecter plus facilementdes labels plus stricts, tels que le bâtimentpassif et le bâtiment à énergie positive.

Les produits intelligents remplaceraient-ils l’homme ?

L’intelligence des produits est au servicede l’homme. Les solutions de gestion del’éclairage peuvent créer une harmonie par-faite entre confort et économie d’énergie.Savez-vous qu’un homme de 30 ans a be-soin de 30 % de lumière supplémentaire pouravoir la même acuité visuelle qu’à 20 ans ?Par ailleurs, les vertus médicales de l’éclai-rage commencent à être reconnues : uneétude a récemment montré qu’en augmen-tant l’intensité de la lumière dans les locaux,les conditions d’activités et de sommeil desrésidents des Établissement d’Héberge-ment pour Personnes Âgées Dépendantesétaient améliorées. Il a même été révéléqu’avec davantage de lumière, on limite laprogression de la maladie d’Alzheimer. Maisil est important de rappeler que l’homme neperd pas la maîtrise, il ne fait pas face à unsystème totalement automatisé. Au con-traire, l’éclairage intelligent doit être pilotépar l’homme ; il garde ainsi sa maîtrise n

Propos recueillis par Colombe Dabas

© Osram

Jean-Marc VogelVice-président du Syndicat de l’éclairage,Président d’OSRAM France

Vous qualifiez votre entreprise de “fa-brique de lumière”. Quel est le sens decette formule ?ERCO est un spécialiste de l’éclairage archi-tectural. Nous sommes des industriels qui, bienau-delà de commercialiser des appareils, con-cevons et vendons de la lumière. Ce postulatcaractérise notre travail depuis longtemps et

donne son sens à cette appellation de “fabrique de lumière”. Tousnos produits sont d’abord conçus dans une optique de performance,qu’elle soit énergétique ou qu’elle porte sur la qualité de la lumièreet son ergonomie.

Pouvez-vous nous présenter votre société ?Il s’agit d’une entreprise ouverte sur le monde et largement présenteà l’échelon international. Implantée sur tous les continents, elle estactive sur tous les principaux marchés. ERCO Lumières, dont le siègeest à Paris, couvre plus spécifiquement la France, le Maghreb etl’Afrique. Notre présence sur ces deux dernières zones est gérée de-puis notre structure basée à Casablanca, au Maroc. Cette large cou-verture géographique nous permet d’accompagner les réalisationsinternationales en offrant un lien, une cohérence et un même ser-vice aux différents acteurs d’un projet qui peuvent se trouver dansdifférents pays.

Vous défendez une dimension très spécifique de l’éclai-rage. Quels liens entretenez-vous avec l’architecture ?Dans sa relation avec l’architecture, le rôle de la lumière est de ren-dre les espaces et les bâtiments visibles et de les mettre en valeur,tout en structurant le regard que nous portons sur eux. Il convientdonc qu’elle soit extrêmement précise et parfaitement maîtrisée. Àce titre, nous la qualifions souvent de quatrième dimension de l’ar-chitecture. Nos produits sont donc très présents dans toutes lesréalisations où la qualité architecturale et la recherche d’un éclai-rage performant et précis sont des composantes fortes.

Quelle vision avez-vous des nouvelles sources d’éclairageet notamment de la LED ?La LED est un minuscule composant électronique d’éclairage dontles caractéristiques dépassent, aujourd’hui, toutes les autres sourcesde lumière, qu’il s’agisse de durée de vie ou d’efficacité énergétique.Par ailleurs, elle satisfait aux autres critères tels que le rendu descouleurs et le retraitement des produits en fin de vie.Le niveau de maturité atteint par cette technologie et ses perfor-mances permettent aux appareils à LEDs d’être désormais utilisésdans les secteurs les plus exigeants, à l’image des musées. Ces lieuxd’exposition réunissent les plus grandes contraintes et exigencesrelatives à l’éclairage. Le musée du Louvre à Lens, dont nous avonsentièrement équipé les espaces muséographiques, en est un parfaitexemple.En tant que fabricant d’appareils d’éclairage, notre véritable voca-tion est d’apporter une valeur ajoutée à la technologie LED en dé-veloppant des systèmes optiques spécifiques pour parvenir à con-trôler et optimiser les performances de ces nouvelles sources de lu-mière. Nous sommes très exigeants sur la qualité de nos approvi-sionnements, au point d’avoir créé des équipes dédiées pour in-tégrer les meilleures LEDs dans nos appareils. La qualité pouvantextrêmement varier sur ce type de produits, il est primordial que l’uti-lisateur soit très vigilant. Nous sommes donc convaincus que la pénétration des LEDs dansle domaine de l’éclairage se fera encore plus vite que ne le prédisentles estimations actuelles. Nul doute qu’à terme, un marché del’éclairage 100% LEDs est sérieusement envisageable.

Contact :ERCO Lumières6 ter, rue des Saints-Pères - 75007 ParisTél. : 01 44 77 84 72- E-mail : [email protected]

: la lumière architecturale 100% LEDs

Un entretien avec Isabelle Forcari, Responsable technique d’ERCO Lumières

Présent à l’international sur tous les continents, ERCO Lumières est un spécialiste del’éclairage mondialement reconnu. Sa vocation : créer une lumière précise qui permettede révéler et d’animer les espaces qu’elle illumine.

© Erco

© JBV News

© Erco

Publi-rédactionnel

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DOSSIER | L'éclairage, enjeu majeur de la transition énergétique

JUIN-JUILLET 2014 | LE COURRIER DU PARLEMENT | 49

Charte de l’Eclairage durable : accompagner les collectivités vers le progrès

ENTRETIEN | Soutenu par le ministère de l’Ecologie, Noé Conservation affiche trois ambi-tions : provoquer une émulation des grandes villes, suivre de façon qualitative et quanti-tative l’avancée des actions menées et contribuer aux bilans d’engagements annuels.

Votre association a publié une “Charte del’Eclairage durable” et un guide qui la com-plète, pouvez-vous nous les présenter ?

Il est essentiel de rappeler que les nui-sances lumineuses sont une forme de pol-lution importante et un enjeu environnemen-tal majeur, trop souvent oublié ! Pour cetteraison en 2013, Noé a lancé la Charte del’Eclairage durable. Cet outil de référencepropose un ensemble de bonnes pratiquespour mettre en place un éclairage public quiréponde aux attentes des habitants liés àl’environnement nocturne et au développe-ment durable, et soit économiquement bé-néfique par les économies d’électricité quecela engendre. L’objectif est de proposerune méthodologie concrète pour mettre enplace 10 engagements, selon 3 axes : mieuxcomprendre la biodiversité nocturne et iden-tifier les acteurs concernés, adapter l’éclai-rage à l’environnement local, en prenant encompte le cycle de vie des installations etenfin sensibiliser et impliquer les habitants.

Pour concevoir la Charte et répondreau mieux aux besoins des communes, Noés’est entouré d’un Comité d’experts : Syn-dicat de l’éclairage, Association des Concep-teurs lumières et Eclairagistes (ACE), Aubri-lam, Bouygues Energies & Services, Muséumnational d’Histoire naturelle, l’associationdes Eco Maires et le Ministère de l’Ecologie.La Charte a reçu la reconnaissance du Mi-nistère de l’Ecologie dans le cadre de l’en-gagement de Noé pour la mise en œuvre dela Stratégie Nationale pour la Biodiversité.

Comment les maires, à qui vous vous êtesadressés, s’engagent-ils pour préserver

la biodiversité par la rénovation de leuréclairage public ?

Rappelons tout d’abord qu’en plus desautres considérations (bien-être des citoyens,sécurité, économies d’électricité, dévelop-pement durable en général), la prise en comptede la biodiversité dans les démarches de ré-novation de l’éclairage public est essentielleau regard des principaux enjeux des agenda21 et répond à une attente des citoyens. Lesmaires de France en sont aujourd’hui cons-cients.

À Valenciennes, le maire Laurent De-gallaix a ainsi signé la Charte de l’EclairageDurable en 2013. La première étape futl’inauguration de la mise en lumière du parcprincipal de la ville, prenant en compte sabiodiversité. La signature de la Charte del’Eclairage durable a permis à Valenciennesde bénéficier d’une forte valorisation et ca-

pitalisation des actions menées et des outilsd’accompagnement proposés par Noé : syn-thèse annuelle des connaissances et tech-niques, contribution au bilan des actionsmunicipales, etc.

Ne regrettez-vous pas que la questionde la rénovation de l’éclairage public nesoit pas présente dans le projet de loi surla transition énergétique ?

Nous le regrettons en effet. Ce projet deloi n’a pas prévu d’aborder explicitement laquestion de la rénovation de l’éclairage pu-blic pour contribuer aux objectifs en ma-tière de réduction des émissions de gaz àeffet de serre et d’efficacité énergétique.C’est regrettable. Les collectivités peuventnéanmoins s’appuyer sur les Plans ClimatEnergie Territoriaux pour définir des actionsconcrètes sur leurs territoires (SRCAE).

Finalement, la rénovation d’un éclairagepublic est un enjeu essentiel pour les col-lectivités qui vont être amenées à s’empa-rer du sujet pour répondre, a minima, auxobligations réglementaires. Un bon éclairagepublic, durable, permet non seulement de ré-duire la pollution lumineuse liée à un maté-riel vieillissant (et donc de préserver la bio-diversité) mais aussi de baisser la factured’électricité des communes et, donc, leurconsommation d’énergie n

Propos recueillis par Colombe Dabas

Arnaud GrethPrésident de Noé Conservation

Une qualité d’éclairage sans équivalent, alliée à une transparence discrète

Design : Hartmut S. Engel

LATERALO PLUS LED

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La question de l’éclairage public est ré-gulièrement au centre des préoccupationsdes collectivités. Qu’en pensent les Fran-çais ?

Si cette question soulève des débatspassionnés, c’est parce qu’elle concerne lequotidien des gens. En effet, le sentiment etla réalité de la sécurité, notamment dans leszones urbaines et périurbaines, sont très for-tement liés à l’éclairage public. En témoigneune enquête d’Harris Interactive pour Spie :si 90 % des Français jugent que l’éclairageest un enjeu central de sécurité, un tiers deshabitants des villes moyennes n’en sont passatisfaits. Aujourd’hui, notre parc d’éclairagepublic est vieux d’en moyenne 30 ans etsouffre d’une efficacité énergétique catas-trophique. Pour preuve : à efficacité égale,les luminaires anciens consomment trois foisplus que les modernes, et une rénovation gé-nérale permettrait de diviser par deux leurconsommation d’électricité. C’est un argu-ment majeur pour la population, soucieusede vivre dans un cadre respectueux de la

planète. Cette rénovation permettrait ausside diminuer considérablement les nuisanceslumineuses.

Comment améliorer la gestion de l’éclai-rage public ?

Dans la mesure où l’éclairage est néces-saire, je crois qu’il faut mettre le curseur sur

l’optimisation de la gestion. Avant d’étein-dre la lumière comme certaines collectivi-tés le font, de multiples sources d’écono-mies d’énergie sont réalisables.

Par exemple : la gradation partielle del’éclairage entre 23 h et 5 h permet une baissede la consommation de 60 %. Des systèmesde détection de présence sont aussi trèsefficaces.

Plus globalement, la réponse doit êtreadaptée aux besoins et aux usages de lapopulation, c’est pourquoi les fabricants deluminaires proposent des études d’éclai-rage pour optimiser les installations et doncles coûts énergétiques. A elle seule, une étudebien faite peut permettre d’économiser 50 % n

Propos recueillis par Colombe Dabas

“Optimiser pour mieux économiser”

Vous êtes, au Syndicat de l’éclairage, re-présentant des fabricants de candélabresen France. Pouvez-vous nous présentercette fabrication ?

C’est un vieux mot utilisé dans la languefrançaise depuis plus de 300 ans. Les candé-labres sont les supports verticaux qui permet-tent de fixer des luminaires ou des appareilsd’éclairage public, qui représentent aujour-d’hui un marché d’environ 160 millions d’eu-ros dans le pays.

Les candélabres ont la spécificité d’êtredes produits d’ “Origine France Garantie”.Quels sont les avantages pour un ache-teur public ?

Les fabricants de candélabres, membresdu Syndicat de l’éclairage, bénéficient del’Origine France garantie. C’est un avantagemajeur : 92 % de la population considèrequ’un produit fabriqué en France est syno-nyme de qualité, selon une récente enquêteIfop. Par ailleurs, produire français permet

de préserver notre industrie, tout en limi-tant l’empreinte carbone engendrée par letransport. Nos produits sont conformes àtoutes les normes et fabriqués dans des con-ditions respectueuses des travailleurs. Sa-chant que 54 % des investissements con-sacrés à l’éclairage proviennent des impôtslocaux, il serait quand même dommage que

cet argent serve à un pays tiers. D’autres payshors de l’Europe, produisent également descandélabres à des couts inférieurs, en raisonde la main d’œuvre. Pour pallier, les fabricantsfrançais investissent dans la robotisation desusines, de façon à mettre en avant ces techni-ques automatisées.

À l’heure de la ville et de l’éclairage intel-ligents, les candélabres occupent une pla-ce grandissante. Quels rôles ont-ils ?

Aujourd’hui, le candélabre est considérécomme du mobilier urbain qui doit s’intégrerharmonieusement dans la ville et être mul-tifonction. Il a pour vocation de devenir unservice : servir d’antennes-relais ou de bornede recharge pour voitures électriques n

Propos recueillis par Colombe Dabas

“Le candélabre, Origine France Garantie”

©Sovann Kim

Alain ChardignyPrésident de la commission éclairage extérieur du Syndicat de l’éclairage, PDG de Selux

Christian Beuvignon Vice-président de la commission éclairageextérieur du Syndicat de l’éclairage, Directeur marketing et commercial de Valmont France

www.osram.fr

Ce sont 730 personnes qui oeuvrent pour vous donner le meilleur de la lumière

Une lumière brillante, qualitative et économique,

fabriquée dans l’usine de Molsheim, en Alsace.

Light is OSRAM

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Réduire la facture énergétiquedes collectivités

ENTRETIEN | Le président des Eco maires, Guy Geoffroy, encourage la rénovation duparc d’éclairage des collectivités, afin d’optimiser leur budget énergétique et de créerun environnement plus respectueux de la planète.

Quel est l’engagement de votre associa-tion, les Eco maires, en matière d’éclairage ?

Notre association, qui constitue le pre-mier réseau de territoires durables, travaillesur l’optimisation de la dépense publique enmatière d’énergie. La question de l’éclai-rage public y est centrale, puisque cettecharge représente près de 50 % de la fac-ture énergétique d’une ville.

Eco maires accompagne les mairiesdans leurs démarches pour créer un parcmoins énergivore et donc plus économique.Nous avons plusieurs solutions. Par exem-ple, l’élu peut décider de remplacer sonéclairage traditionnel par des LED ou desampoules basse consommation. Par ail-leurs, actuellement il est possible d’évaluerles besoins en éclairage via des systèmesde minuteries sensibles au passage humain,pour éviter la sur-illumination. Les nou-veaux matériels contiennent notammentdes dispositifs pour réduire l’intensité pen-dant la nuit, en fonction de l’horaire donnée: le tout sans altérer la luminosité néces-saire au travail des agents et à la préserva-tion du sentiment de sécurité des habitants.

Vous avez récemment rénové le parc d’é-clairage public dans votre ville, Combs-la-Ville. Quelles ont été les motivationsde cet investissement ?

Le dispositif d’éclairage arrivait à termeet nécessitait d’être renouvelé. Nous avonspris la décision de changer, sur une périodede huit ans, tout le parc constitué de postesLux, pour des installations plus respectueusesde l’environnement. Les luminaires mis enplace il y a une trentaine d’années se sou-

ciaient peu de la pollution lumineuse, à la-quelle nous n’étions pas sensibilisés à l’épo-que. La nuit, le ciel était aussi bien éclairé quele sol.

Aujourd’hui, dans notre commune com-me dans beaucoup d’autres, nous faisons toutpour que les lampadaires soient bien orien-tés et disposent de lampes LED, dont la con-sommation d’énergie est moins importante.L’ensemble s’inscrit dans un souci de déve-loppement durable, d’économie d’énergieet également de lutte contre tous les gas-pillages et la pollution lumineuse.

Malgré le bénéfice de l’économie d’éner-gie, le montant de l’investissement n’a-t-il pas été un frein à votre prise de décision ?

Un parc d’éclairage doit être rénové tousles trente ans. A Combs-la-Ville, l’équipe mu-nicipale a délibérément fait le choix des ma-tériels et des concepts les plus actuels, mê-

me s’ils étaient un peu plus chers. Pourquoi ?Parce que nous savions que dès la premièreannée, les objectifs de réduction de dépenseset d’inconvénients collatéraux, comme lapollution lumineuse, seraient massivementatteints.

Quelles ont été les réactions des habitantsde votre commune ? Ont-ils été satisfaitsde la rénovation de l’éclairage public ?

Très régulièrement, le mensuel de notreCommune fait le point sur les travaux visi-bles et invisibles. Jusqu’ici, aucun habitantne s’est plaint des nouvelles dispositions, bienau contraire. Les diminutions d’énergiesque nous avons mises en place se font pen-dant une partie de la nuit dans des zonespeu sensibles, avec un nombre de cambrio-lages pratiquement inexistant. Malheureu-sement, dans notre pays, la majeure partiedes vols s’effectue en plein jour et non lanuit. Le risque au niveau de la sécurité desbiens et des personnes est négligeable etn’a été soulevé par personne. La lumière pro-duite correspond toujours au même besoinde la population et est en phase avec lesambitions de baisse des dépenses et d’op-timisation énergétique n

Propos recueillis par Colombe Dabas

© DR

Guy GeoffroyDéputé-maire de Combs-la-Ville et président de l’association des “Écomaires”

Menton, Jardins du Bastion © Deladerrière

Montpellier, Hôtel de Ville © Thomazo

Chatenay Malabry , Centre Urbain © Renault

Tain l’Hermitage, Place du Taurobole © Pichon

Concepteur et Fabricant Français depuis 1971

“Être en phase avec l’optimisation

énergétique.”

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Remplacez vos sphères à Vapeur de Mercure par des Plurio LED bien plus efficientes et respectueuses de l’environnement !

Jusqu’à 80% d’économie d’énergie soit 52 /an*

47kg équivalent CO2/an

Vapeur de Mercure 125W Sphère Vapeur de Mercure 125W Efficacité lumineuse du luminaire: 12lm/W Puissance totale: 140W Lumière perdue vers le ciel: 46%

Remplacement 1 pour 1LED 42W

PLURIO O LED 18L70 BP 740 CL2 R/S Efficacité lumineuse du luminaire: 76lm/W Puissance totale: 42W Aucune émission de lumière vers le ciel

Rénovation énergetique – ville de Béthoncourt (25)©Jean-Marc Charles

Bannissement des lampes à Vapeur de Mercure (Directive Erp). Protection du ciel nocturne, limitation des nuisances lumineuses (Grenelle 2, Article 73). Respect des normes d’éclairage EN 13 201: Eclairement moyen 10 lux, uniformité > 0.4

Avril 2015

*Calculs effectués sur la base de 4200h d’utilisation par an et 0.11€ du kWh

Rénovation Energétique Durable

Sécurlite : PME d’aventure humaine

Il se tient droit, souriant et accueillant.Laurent Prat sillonne son entreprise,Sécurlite, le sourire aux lèvres, le “bonjour”

chaleureux. À la tête d’une société familialespécialisée dans la fabrication de luminairesantivandalisme depuis vingt ans, rien d’éton-nant à ce que ce dynamique quinquagénaireregorge d’enthousiasme et d’idées. Fabriquésà la Ferté-Bernard dans la Sarthe, ses produits“made in France” foisonnent dans les éta-blissements recevant du public (ERP). Uneaubaine pour cet entrepreneur, qui a su s’im-poser dans ce domaine, à force d’innovationet de volontarisme. Il profite même de cetteposition pour lier métiers et éthique : “jem’attache à ce que notre travail soit conçudans l’intérêt du client, sans chercher la ven-te à tout prix ”, explique-t-il. Laurent Prat apar ailleurs à cœur d’aller un peu plus cha-que jour vers une politique d’économie cir-culaire, en favorisant le recyclage des dé-chets mais aussi en utilisant des matièrespremières dites secondaires. C’est tout na-turellement qu’il a été appelé à représenterle Syndicat de l’éclairage et la Fédération des

industries électriques et électroniques, au nomde la CGPME, à la Conférence Environnemen-tale en septembre 2013. Siégeant à la table-ronde “économie circulaire”, il a ainsi pu té-moigner, en tant que dirigeant, de l’engage-ment des PME en matière de développementdurable, notamment auprès des trois minis-tres présents, Arnaud Montebourg, PhilippeMartin et Benoît Hamon.

Un esprit collectif et solidairepour une entreprise humaine Au-delà de son attachement au respect del’environnement, le Président s’engage éga-lement pour la Responsabilité Sociétale desEntreprises (RSE) dans le domaine social. Trèsattaché à la dimension humaine de sa PME,il accueille depuis 2011 l’association Adapei,qui favorise l’intégration des personneshandicapées en entreprise. Cristelle Veron,responsable d’une équipe de huit personnesau sein de Sécurlite, témoigne pleine d’en-thousiasme : “pour eux, c’est que du bon-heur : ils se sentent intégrés, fiers et surtoutautonomes ! ”. Constat partagé dans le re-gard de l’une d’entre elle, Anita, qui à 45 ansréalise sa première expérience profession-nelle. Si tous les voyants sont aujourd’huiallumés, Sécurlite a pourtant connu des heu-

res plus sombres. Lors sa création il y a 20 ans,la société de négoce et de fabrication de lu-minaires du père de Laurent Prat employaitune dizaine de personnes… jusqu’au fameuxtournant. En 2003, un fournisseur anglais acherché à vendre en direct sur son marché.Réaction immédiate côté français : une cour-se acharnée de neuf mois pour réagir, inno-ver, instaurer du marketing et créer de nou-veaux produits. “A cette époque, nous pou-vions abattre des montagnes. Nous noussommes battus ensemble, pour notre sur-vie et le maintien des emplois : c’était uneformidable aventure humaine”, se souvientavec émotion Laurent Prat. Depuis, ses en-gagements en matière de RSE et d’écono-mie circulaire ne l’empêchent donc pas devoir son entreprise se développer : augmen-tation de l’effectif, des ventes, de la surfacedes locaux, multiplication de la rentabilitépar six depuis 2008. L’art de passer du rougeau vert, somme toute. Avec une croissanceà deux chiffres, l’entreprise voit désormaistoujours plus grand : présente actuellementsur plusieurs marchés européens et asia-tiques, Laurent Prat souhaite s’attaquer dès2015 à l’Outre-Atlantique. Avec toujours pourligne directrice l’humilité et la modestie quile caractérisent n Colombe Dabas

Située dans la Sarthe, l’entreprise de fabrication de luminaires antivandalisme, Sécurlite,détient une position majeure sur le marché français. Engagée dans une démarche deresponsabilité sociétale (RSE), elle s’illustre autant par ses engagements environne-mentaux que sociaux.

©Sécurlite

©Sécurlite

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Le Syndicat de l’éclairage, affilié à la FIEEC, Fédération des industries électriques, électroniques et de communication, est l’organisationprofessionnelle qui regroupe les fabricants de lampes, de matériels d’éclairage pour l’intérieur et pour l’extérieur, luminaires,

candélabres, auxiliaires électriques et électroniques, systèmes de commandes et de gestion de l’éclairage et services associés.Il est composé de 50 entreprises adhérentes et autant d’unités de production en France.

Le Syndicat de l’éclairage est membre fondateur de l’organisation professionnelle au niveau européen, LightingEurope.Le marché français de l’éclairage est estimé à 2,3 milliards d’euros.

Syndicat de l’éclairage – 17, rue de l’Amiral Hamelin – 75783 Paris Cedex 16 - www.syndicat-eclairage.com – @SyndEclairage Contact : Inès de Raguenel, chargée des Affaires publiques – [email protected]

Vous avez récemment converti en LED la salle polyvalentede Bourg-en-Bresse mais aussi de Notre-Dame de Paris.Cette solution d’éclairage est-elle désormais une solution derénovation universelle et rationnelle ?

La LED devient universelle, par sa maturité et son adaptabilité, no-tamment sur les bâtiments anciens comme celui de Notre Dame.La Cathédrale rayonne désormais d’une nouvelle allure, elle qui étaitautrefois dans la pénombre : une mise en avant exceptionnelle dupatrimoine national ! La LED devient également rationnelle grâceaux importantes économies d’énergie qu’elle engendre et qui la ren-dent de plus en plus accessible.

De plus, elle permet un éclairage véritablement polyvalent. Dans lecas de la salle Ekinox de Bourg-en-Bresse notamment, l’ambiancelumineuse autorise une mise en scène qui peut-être adaptée à unévénement sportif, des concerts, etc. Ces solutions amènent desusages multiples et très intéressants pour les collectivités.

En éclairage intérieur comme extérieur, quels sont les bé-néfices économiques et écologiques d’associer des sys-tèmes de gestion à une installation d’éclairage ?

Les bénéfices économiques et écologiques sont immenses : � un meilleur usage de l’éclairage, avec une réduction de la consommation lorsque cela n’est pas nécessaire

� économies sur la facture énergétique ;� rapide retour sur l’investissement.

Certaines villes ont investi depuis de nombreuses années, commepar exemple Pau, qui dès 2008, a rénové l’ensemble de ses sallesde classes avec un système de gestion intégrant détection de pré-sence et asservissement à la lumière naturelle, avec pour résultatjusqu’à 50 % d’économies d’énergie.

En éclairage extérieur, des systèmes intelligents connectés peuventégalement abaisser la lumière à partir d’une certaine heure et la re-monter à une autre. En intégrant dès aujourd’hui des systèmesd’éclairage connectés, nous concrétisons la “smart city” de demain.

Les collectivités font de plus en plus face à des restrictionsbudgétaires. Quelles solutions d’exploitation proposez-vous ?

Nous proposons simplement de rénover l’éclairage, que ce soit pourl’éclairage public ou pour les bâtiments afin de réaliser des écono-mies en exploitation pouvant atteindre 80 %.

Un seul exemple, en éclairage public, plus de 60 % du parc installéutilise des technologies des années 1970. Pour les bâtiment, tels les bâtiments scolaires, nous pouvons faci-lement diviser par 5 la consommation d’énergie, ce fût d’ailleurs lecas dans un collège de la Manche, où nous avons contribué à ré-nover les installations, qui sont désormais bien plus confortablespour les élèves.

Vous êtes perçu comme l’entreprise en éclairage qui in-nove. Quelles sont les innovations de Philips à venir ?

L’apport de l’éclairage est essentiel au quotidien. Deux professeursont récemment démontré qu’une bonne lumière permettait de mul-tiplier par cinq la concentration, le dynamisme et le bien-être.

À ce titre, Philips innove et propose des solutions à plusieurs niveaux.Tout d’abord : la possibilité de consommer moins, grâce à un sys-tème de gestion bien plus précis dans les villes, permettant à la régiede la collectivité de prendre la main sur l’ensemble du parc à toutmoment.

Dans l’avenir, l’éclairage servira également à communiquer de l’in-formation, grâce au LIFI. Il s’agit d’un système de modulation trèsrapide de la lumière qui, via des Smartphones ou tablettes, apportedes solutions de géolocalisation pour l’intérieur du bâtiment.

Contact :Philips France33 rue de Verdun - 92156 SuresnesTél. : 01 57 32 81 95 - E-mail : [email protected]

Gérer l’éclairage à tout moment

Un entretien avec Christophe Bresson, Responsable de la communication de l’activité éclairage de Philips.

Grâce à ses LED, Philips s’engage à la fois pour les économies sur la facture énergétique,la baisse des consommations et un rapide retour sur investissement

Loon-Plage

Notre-Dame De ParisBenoît Ferré, architecte Compagnie européenne d’architecture EUROGIP Concepteur lumière : Armand Zadikian

Publi-rédactionnel

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