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MAGAZINE D’INFORMATION DES HABITANTS DU PARC NATUREL RÉGIONAL DES CAUSSES DU QUERCY 2 e semestre 2008 Pérenniser un projet de territoire vivant Protéger et mettre en valeur… Informer et sensibiliser… Améliorer et renforcer…

Parc Naturel Régional des Causses du Quercy - …« Un Parc naturel régional est un territoire rural habité, reconnu au niveau national pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère

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MAGAZINE D’INFORMATION DES HABITANTS DU PARC NATUREL RÉGIONAL DES CAUSSES DU QUERCY2 e s e m e s t r e 2 0 0 8

Pérenniser un projet de territoire vivant

Protéger et mettre en valeur…Informer et sensibiliser…Améliorer et renforcer…

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RenforcerLe tourisme en version originaleL’artisanat, notre première entreprise

AméliorerDans une dynamique de projets Quand l’habitat se conçoit autrement

Informer, sensibiliser…Apprendre à mieux vivre son territoireLa culture partout et pour tous

Protéger et mettre en valeurLe petit patrimoine, un héritage précieuxPour un environnement d’exceptionQuand le passé s’entretient et se visite

LE PARC EN PRATIQUE

ORGANIGRAMME DE L’ÉQUIPE TECHNIQUE DU PARC

DOSSIER : LA NOUVELLE CHARTE

P.10

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Le magazine est édité par le Parc naturel régional des Causses du Quercy – BP 10 – 46240 Labastide-Murat – Tél. : 0 565 242 050 – Directeurs de la publication : Serge Juskiewenski, Pascal Dubreuil. Comité de rédaction : Nils Brunet, Isabelle de Bontin, Reynald Deschamps, Pascal Dubreuil, Jean-François Hessel, Serge Juskiewenski, Chantal Méjecaze, Jacques Mercadier, Jacques Ravaud, Maxime Verdier. Conception/Réalisation : Lexies : 1 place de Navarre – 31500 Toulouse – Tél. : 0 561 203 637 – [email protected] . Photos : Parc naturel régional des Causses du Quercy – Antoine Bachelet (www.abc-photoline.com) – Jean-Luc Coulier – J.F. Fabriol (CDS 46) – Matthieu Duperex. Impression sur papier recyclé, Imprimerie Ménard Labège. Tirage : 15 000 exemplaires. ISSN : en cours.

« Pérenniser un projet de territoire vivant » Entretien avec Serge Juskiewenski, Président du Parc naturel régional

« Nous pouvons avancer dans la continuité de la première Charte »Jean Lafon, Maire d’AssierLe point de vue de…

« Le Parc doit continuer à être un moteur pour notre cadre de vie »

Jacques Pouget, Conseiller général du canton de Lalbenque, Maire de Lalbenque et Président de la Communauté de communes du Pays de Lalbenque.

« Mettre l’accent sur le développement durable »

Jean-Pierre Sabrazat, Maire de Caniac-du-Causse, Président de la Communauté de communes du Causse de Labastide-Murat

COMMENT FONCTIONNE NOTRE PARCLA CHARTE DU PARC

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« Un Parc naturel régional est un territoire rural habité, reconnu au niveau national pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère mais fragile aussi, qui s’organise autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation du patrimoine ».

Les Causses du Quercy ont obtenu cette reconnaissance fin 1999 par décret de Monsieur le Premier ministre, devenant ainsi le trente sixième Parc naturel régional. Comme il est de règle, il doit, au terme d’une première période de dix ans, solliciter à nouveau ce statut, important pour le territoire mais aussi pour notre Département et notre région. Quarante-cinq Parc naturels régionaux sont actuellement reconnus en France métropolitaine et d’Outre mer. Trois d’entre eux appartiennent, en tout ou partie, à Midi-Pyrénées où deux autres territoires sont engagés dans l’espoir d’obtenir cette rare reconnaissance.

Cette édition de « Notre Parc » marque le début d’une nouvelle étape. La période qui va se terminer a été celle de l’apprentissage et de l’expérimentation. L’analyse et l’évaluation des actions qui ont pu être menées à bien comme de celles qui, pour diverses raisons, n’ont pu être qu’ébauchées, doivent permettre de se projeter dans l’avenir à partir de constats précis et d’une approche argumentée des réalités actuelles.

L’élaboration d’une nouvelle Charte est au cœur de la procédure de renouvellement. Elle doit être œuvre collective et se fonder sur une large concertation des forces vives du territoire et de ses habitants. Elle doit aussi intégrer les actions conduites et prévues du Conseil Général et du Conseil Régional d’autant que le territoire du Parc est aussi, pour l’essentiel, celui d’un « Pays ». C’est avec eux qu’il convient de définir une politique innovante d’aménagement et de développement économique, social et culturel du territoire.

Chacun s’accorde à reconnaître, aujourd’hui, qu’il est plus que jamais nécessaire de concevoir, pour tous les secteurs d’activités comme pour la vie quotidienne des citoyennes et citoyens, un développement global et durable. C’est sur cette voie que s’est engagé le territoire, il y plus de dix ans, dans une période où ces nouveaux concepts étaient encore flous. Plusieurs démarches initiées ici ont d’ailleurs été reprises sur une plus vaste échelle. Dans un contexte qui, bien sûr, évolue sans cesse et quelle que soit la difficulté de l’heure, il est important de garder le même cap.

Tout en assumant les missions de protection, de gestion et de valorisation du patrimoine culturel et paysager reconnu par l’État, il faut renforcer l’accompagnement au quotidien de nos communes et communautés de communes, soutenir autant que faire se peut une agriculture et un élevage en crise, répondre du mieux possible à un renouveau démographique qui détermine de nouvelles attentes, et tirer le meilleur profit économique de la reconnaissance toute particulière et de l’image de marque dont bénéficie le territoire.

Chacune et chacun doit pouvoir participer et adhérer au credo qualificatif des Parcs naturels régionaux : « Une autre vie s’invente ici ».

Éditorial

« Nous pouvons avancer dans la continuité de la première Charte »

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« Pérenniser un projet de territoire vivant »

Notre Parc : Monsieur le Président, le Parc en est aujourd’hui à l’élaboration de sa deuxième Charte… Dans quel esprit se situera-t-elle ?Serge Juskiewenski : « Il faut d’abord se sou-venir que le Parc naturel régional a été créé en réponse aux souhaits des élus et des forces vives du territoire et par leur volonté. Si ce projet a bénéficié du soutien attentif du Conseil Régio-nal et d’un accompagnement des plus construc-tifs du Conseil Général, ce fut, dès le départ, une initiative locale ancrée dans le territoire.

C’est dans le même esprit et de façon très concrète que nous devons aborder la procédure de révision de la Charte et engager une large concertation avec tous les acteurs du territoire,

les élus bien sûr, mais tout le tissu socioprofes-sionnel, les multiples associations et l’ensemble de la population.

Prévue par les règles nationales qui régis-sent les Parcs naturels régionaux, cette révision de la Charte doit être réalisée selon un canevas précis. Mais elle offre l’occasion de procéder à une analyse critique, une évaluation, et d’élabo-rer un projet de territoire pour douze ans à partir de réalités d’aujourd’hui ».

Notre Parc : La nouvelle Charte sera sans doute l’occasion de consolider des acquis… De par votre expérience à la tête du Parc naturel régional, qu’est-ce qui vous semble le légitimer

au premier chef auprès de ses adhérents et partenaires ?S. J. : « Si le territoire a pu obtenir son classement en Parc naturel régional, il le doit avant tout à la qualité de ses divers patrimoines, ceux qui tien-nent à la nature et ceux qui résultent du travail des hommes.Le projet à venir doit intégrer toutes ces dimensions, environnementales bien sûr mais aussi sociales, culturelles et économiques.

Au cours de la période qui s’achève, grâce aux procédures contractuelles mises en place par le Conseil Régional et le Conseil Général avec l’appui de l’État et de la Communauté européenne, ce ne sont pas moins de 738 actions qui ont pu être conduites grâce à 36,5 millions d’euros d’aides extérieures, pour un coût total de 81,7 millions d’euros d’investissement. C’est dire que l’enjeu est important et je suis sûr que l’ensemble des communes et

des communautés de communes du territoire en a clairement conscience ».

Notre Parc : Le Parc naturel régional est, a priori, un espace protégé… Est-ce à dire que la priorité devait être la préservation de l’envi-ronnement et du patrimoine ?S. J. : « Bien sûr, la vocation première d’un Parc naturel régional est d’œuvrer à la préservation de l’environnement comme à la sauvegarde des di-vers patrimoines et de les valoriser. Mais, son rôle est aussi d’aider les communes et communautés de communes, par la conduite de politiques contractuelles, et de les accompagner en tant que de besoins sur le plan technique et adminis-

DOSSIER

Le Parc naturel régional des Causses du Quercy est né de la volonté d’élus lotois. Ils souhaitaient en faire un levier d’aménagement du territoire. Une décennie après sa création, son Président, Serge Juskiewenski, et plusieurs élus de collectivités locales adhérentes, dressent un état des lieux de l’action entreprise. Il s’agit aussi d’en tirer des enseignements, autant sur le projet que sur la méthode, qui viendront nourrir la réflexion sur la 2e Charte du Parc naturel régional.

« La vocation première d’un Parc naturel régional est d’œuvrer à la préservation de l’environnement… »

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tratif. Il est enfin de soutenir les forces vives du territoire grâce à des partenariats tel que celui que nous avons établi avec la Chambre de métiers et de l’artisanat qui a porté des fruits prometteurs dans un secteur d’activités très important pour le territoire. Cela vaut aussi pour la Chambre d’agriculture et les différentes structures agricoles, car ce domaine est vital pour notre territoire et garant de sa conservation comme de son avenir. Cela vaut encore pour la Chambre de commerce et d’industrie et pour tous les organismes qui œuvrent dans le cadre de l’économie touristique, atout d’importance majeure qui doit apporter de la valeur-ajoutée.

Enfin, à l’évidence, le programme d’amé-nagement du territoire que nous allons élaborer doit parfaitement s’insérer dans les actions conduites par le Conseil Général et le Conseil Régional ».

Notre Parc : L’obtention du label « Parc naturel régional » n’en demande pas moins de « remet-tre l’ouvrage sur le métier ».S. J. : « C’est certain. Le label n’est pas automati-quement réattribué. Nous serons jugés sur ce qui a pu être fait et sur ce que nous pourrons propo-ser, tous ensemble, de faire. Mais, je suis sûr que le territoire tient à cette reconnaissance et que, en prenant largement en compte l’analyse de l’action menée dans les années écoulées, les nouvelles tendances qui se dessinent et les multiples avis des acteurs, nous pourrons présenter, au-delà d’un argumentaire technique précis, un projet digne de cette belle et profitable qualification ».

« … comme à la sauvegarde des divers patrimoines et de les valoriser ».

2008

• Lancement de l’élaboration de la 2e Charte du Parc naturel régional des Causses du Quercy, applicable à partir de 2011, pour une durée de 12 ans.• La France compte 45 PNR regroupés au sein de la Fédération des parcs naturels régionaux de France.

2003• Parution de la loi relative à l’urbanisme, l’habi-tat et la construction, qui permet que tout Parc assure, sur son territoire, l’animation des politi-ques du Pays relevant des missions du Parc.

1999• Création du Parc des Causses du Quercy et signature de la 1ere Charte.• La loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire reconnaît les Parcs naturels régionaux comme outils d’aménagement du territoire.

QUELQUES DATES CLÉS

La Dépêche du 25 septembre 2008

La Dépêche du 10 octobre 1999

Le Monde du 23 octobre 1999

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Jean Lafon, premier magistrat de la commune d’Assier « a eu la chance », dit-il, d’être l’un des membres précurseurs du Parc naturel régional des Causses du Quercy.

L’adhésion a très vite trouvé sa raison d’être. « L’équipe du Parc a fait un travail formidable et important pour nos communes sur le montage des dossiers, ce qui nous a permis de contractualiser des projets dans le cadre du Contrat de plan État-Région, mais aussi de faire émerger de nombreux investissements sur le territoire ». Accompagnement pour la connaissance et la gestion environnementale et paysagère, la gestion de l’eau… Soutien pour la réalisation d’équipements nouveaux, publics ou privés, fonctionnels et en même temps respectueux de la qualité patrimoniale… Autant d’inter-ventions concrètes dont le Maire de la commune d’Assier se réjouit. En outre, le Parc a apporté aux élus locaux une méthode de travail. Plus globalement, souligne Jean Lafon : « C’est un élément fédérateur très fort. Incontestablement, il a été et doit rester un moteur pour notre cadre de vie ».

La nouvelle Charte sera l’occasion de consolider cet acquis. Elle devra toutefois relever de nouveaux enjeux. Le Maire d’Assier est particulièrement attentif aux nouvelles réglementations européennes et nationales sur la gestion environnementale, à l’intégration des technologies de communication, à la nécessité de développer l’activité économique : « Le désenclavement permis par l’autoroute, la proximité au Pays de Figeac et à la Mecanic Valley offrent des opportunités auxquelles il faut réfléchir pour notre tissu d’entreprises ».

Pour lui, la nouvelle Charte sera l’occasion d’interroger le périmètre du Parc : « De nouvelles communes frappent à sa porte. La question est de savoir si l’extension du territoire sera plus avantageuse que source de difficultés de gestion, de valorisation. Le fait que le Parc se situe sur un seul département paraît un avantage certain ». En tout état de cause, il plaide pour que « l’on reste sur une seule région administrative ».

« Le Parc doit continuer à être un moteur pour notre cadre de vie »

Jean Lafon Maire d’Assier

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« Le Parc naturel régional est un label qui est porteur pour notre territoire… Nous avons la chance d’appartenir à un territoire protégé, organisé et structuré pour mutualiser ses moyens » indique Jacques Pouget, Maire de Lalbenque, Président de la Communauté de communes du Pays de Lalbenque et Conseiller général du canton. C’est ce qui explique que, plutôt située dans l’orbite du bassin de vie du Pays de Cahors, la commune ait préféré opter pour le Parc naturel régional.

Cette option lui a procuré des avantages concrets, au premier rang desquels : « une étude approfondie de notre territoire, de sa faune, de sa flore, qui nous permet de nous situer et d’être pertinents sur la protection de l’environnement et du patrimoine en relation avec les activités humaines ». Vu de Lalbenque, les bases sont posées pour pouvoir réfléchir, aujourd’hui, « à de nouvelles structures permettant, notamment, de développer le pastoralisme autour de l’élevage caprin et de la marque Agneau du Quercy, ou encore de valoriser la ressource truffière ».

À l’heure d’une deuxième Charte, Jacques Pouget mesure combien la première

était bénéfique, pour l’élu local, en termes de méthode d’adaptation de projets au territoire. Un autre acquis qui l’incite à penser que : « nous avons peut-être fait le plus difficile… Je crois que nous pouvons vraiment avancer dans la continuité de la première Charte ».

Avec la conscience de nouveaux enjeux, en particulier celui d’une mutation démographique liée à l’arrivée croissante de nouveaux habitants au mode de vie urbain. D’où, pour lui, la priorité à donner à la question de l’occupation de l’espace… C’est-à-dire, maîtrise urbaine, qualité de l’architecture, mais aussi organisation durable des activités – agriculture, services de loisirs notamment – sans oublier les besoins nouveaux en équipements publics tels que crèches, lieux de soins pour les personnes âgées. Rappelant qu’une réflexion est en cours, au Département du Lot, concernant l’étude des dimensions souhaitables pour les regroupements intercommunaux, en lien avec le Parc, les communautés constituées, les communes, Jacques Pouget pense que la question du périmètre est importante pour l’avenir du Parc naturel régional.

« Nous pouvons avancer dans la continuité de la première Charte »

Jacques PougetConseiller général du canton de Lalbenque, Maire de Lalbenque et Président de la Communauté de communes du Pays de Lalbenque.

• La LOADDT autorise la superposition entre Parc et Pays sur un même territoire et admet les PNR à bénéficier des mesures territoriales prévues dans les contrats de plan État/Région.

1993• L’article 2 de la loi « paysages » donne une base législative aux PNR. Leur mission est préci-sée comme suit : « concourent à la politique de protection de l’environnement, d’aménagement du territoire, de développement économique et social et d’éducation et de formation du public… et constituent un cadre privilégié des actions menées par les collectivités publiques en faveur de la préservation des paysages et du patrimoine naturel et culturel… ».• Les documents d’urbanisme locaux devront être compatibles avec les chartes des Parcs.

1988• Un décret met en conformité la politique des PNR avec la décentralisation (1982) : il réaffirme l’objectif premier des Parcs (pro-tection et gestion du patrimoine), leur rôle de développement économique et social, leur objectif d’expérimentation, d’exemplarité et de recherche.

1975• Transfert du principe de création d’un Parc aux Régions (création, proposition, élaboration de la Charte, financement). L’agrément de la Charte et le classement en PNR restent du ressort de l’État.

1971• Les Parcs naturels régionaux sont placés sous la tutelle du ministère de l’Environnement qui vient de se créer. Ils sont considérés comme des « outils d’aménagement fin du territoire ».

1967• Création des Parcs naturels régionaux comme « territoire de tout ou partie d’une ou de plu-sieurs communes lorsqu’il présente un intérêt particulier par la qualité de son patrimoine na-turel et culturel, pour la détente, le repos des hommes et le tourisme, qu’il importe de protéger et d’organiser ».

(* Source : Fédération des Parcs naturels régionaux de France/Parc naturel régional des Causses du Quercy).

La Semaine du Lot du 30 septembre 1999

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« Les dossiers de demande de subventions communaux sont fréquemment abondés grâce aux fonds qui transitent par le Parc naturel régional. C’est très intéressant pour une petite commune comme celle de Caniac-du-Causse », remarque Jean-Pierre Sabrazat. Il se félicité également de l’accompagnement et de l’aide financière reçus pour l’entretien du petit patrimoine, les sentiers de randonnée ou encore l’appui technique pour la mise en ouvre du Service public d’assainissement non collectif (SPANC). Le Parc mène également des études sur le réseau hydrologique souterrain pour le compte des syndicats AEP en vue de la définition des périmètres de captage. Attentif à la protection de l’environnement,

Jean-Pierre Sabrazat s’avoue plus particulièrement satisfait de la sensibilisation menée par le Parc en ce domaine, à l’attention de l’ensemble de la population mais plus particulièrement, du monde agricole. Pour celui-ci, essentiel à la vie de la commune, il n’était pas simple d’entrer dans cette dynamique. Les aides attribuées dans le cadre de Life Nature et Natura 2000 pour réhabiliter

les milieux naturels ont eu, rappelle-t-il, « des retombées très concrètes : réouverture et pose de clôtures ont permis de revaloriser des parcelles abandonnées ». Un vrai « coup de pouce », note encore le premier magistrat de Caniac-du-Causse. Jean-Pierre Sabrazat était au nombre des acteurs qui ont participé à la préfiguration du Parc. Et il a toutes les raisons de souhaiter que la prochaine Charte « pérennise toutes les actions qui ont été entreprises ».

Renforcer le travail de sensibilisation à la protection de la ressource en eau, à la bonne pratique en matière de déchets, aux économies d’énergie est, pour lui, un enjeu clé pour l’avenir. La maîtrise de l’urbanisation d’un habitat de qualité aussi, au vu d’une augmentation de la population, sur sa commune, de l’ordre de 25 % en dix ans. De même, espère-t-il que, si de nouvelles communes ou territoires rejoignent le Parc naturel régional, ils présenteront des traits d’identité communs, tels qu’appartenance au paysage des Causses, profil économique voisin de celui des adhérents actuels. Pour le Maire de Caniac, il ne serait pas forcément opportun de déborder les limites du département.

« Mettre l’accent sur le développement durable »

Jean-Pierre Sabrazat Maire de Caniac-du-Causse, Président de la Communauté de communes du Causse de Labastide-Murat

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C’est sur le site du musée de plein air de Cuzals à Sauliac-sur-Célé, que se déroulent les samedi 11 et dimanche 12 octobre, les Rencontres du Parc. Le

lieu est nationalement connu pour la manière dont il illustre l’idée « d’éco-musée », c’est-à-dire la préservation d’un patrimoine vivant – celui du mon-de des campagnes, aussi bien à travers des lieux, des objets techniques, que des modes de vie qui s’y rattachent et qui évoluent. Sa démarche, de la même manière que celle du Parc naturel ré-gional des Causses du Quercy, s’appuie sur un rigoureux travail d’observation de terrain, à partir duquel se concrétise un projet de développement culturel de haut niveau associant : réflexion, production culturelle, animation, infor-mation. C’est un centre d’intérêt aussi bien pour les chercheurs que pour le plus large public.

Réflexion, découverte des lieux et animations sont précisément au pro-gramme de ces Rencontres du Parc. La population est ainsi invitée à participer à six forums-débats (samedi après-midi et dimanche matin), autour de thèmes-clés pour l’élaboration de sa deuxième Charte : l’habitat, le défi énergétique, les enjeux de l’eau, l’activité agricole, le paysage, le lien social et l’accueil de nouvelles populations.

En parallèle, chacun peut profiter de nombreuses animations : projection de films, spectacles de conte, de musique et de théâtre, parcours découverte de la nature ou du musée, expositions photo-graphiques, sans oublier un programme spécialement dédié aux enfants (jeux,

ateliers découverte). Ces animations permettront aussi de faire connaissance avec un véritable vivier d’associations qui œuvrent, fréquemment, en parte-nariat avec le Parc naturel régional.

Les partenaires institutionnels et professionnels tels que la Région Midi-Pyrénées, le CAUE, du Lot, les réseaux touristiques du département, les comi-tés consultatifs du Parc, sont présents sur des espaces d’information.

La convivialité n’est pas oubliée. Apéritif musical, soirée dansante, bu-vettes et restauration sur place aux bons goûts des producteurs du pays ponctuent également ces deux jour-nées. L’accès aux Rencontres du Parc est gratuit, sauf la restauration.

LA FêTE DES HAbITANTS DE NOTRE PARC

La Charte d’un Parc naturel régional est le contrat qui concrétise le projet de protection et de développement éla-boré par le territoire lui-même. C’est le texte fondateur, le document de référence.

La Charte fixe les objectifs à atteindre, les orientations de protection, de mise en valeur et de développement du Parc, ainsi que les mesures qui lui permettent de les mettre en œuvre.Elle permet d’assurer la cohérence et la coordination des actions menés sur le territoire du Parc par les diverses collec-tivités publiques.

La Charte ne s’écrit pas en un jour. Elle est le résultat d’un processus de concertation avec la population, les signataires de la charte et les acteurs locaux (associations, organismes

socioprofessionnels…). Elle s’appuie sur un diagnostic de l’évo-lution du territoire, sur l’évaluation de la mise en œuvre de la charte précédente et sur les contributions de l’ensemble des personnes impliquées de près ou de loin dans le projet.

La Charte engage les collectivités du territoire (communes, communautés de communes, Département, Région) qui l’ont adoptée, ainsi que l’État qui l’approuve par décret. Elle est également opposable aux documents d’urbanisme : ainsi les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) doivent être compatibles avec ses orientations et ses mesures.

En revanche, la Charte ne crée pas de réglementation nou-velle ou spécifique, et dans un Parc naturel régional c’est la règle générale qui s’applique à tout un chacun, comme partout ailleurs en France.

LA CHARTE DU PARC

COMMENT FONCTIONNE NOTRE PARC

Le Parc est géré opérationnellement par un Syndicat mixte d’aménagement et de gestion, constitué par les collectivités territoriales adhérentes : 97 communes du Lot, 6 commu-nautés de communes, le Conseil Général du Lot, le Conseil Régional de Midi-Pyrénées.

Ce syndicat désigne un Comité syndical, à l’image d’un conseil municipal pour une commune. Il se compose de 44 délégués titulaires qui se répartissent ainsi : 16 représen-tants des communes, 10 des communautés de communes, 9 représentants du Département du Lot et 9 de la Région Midi-Pyrénées. Au sein du Comité est élu un Bureau syndical (26 membres dont le Président et huit vice-présidents) qui traite les dossiers courants et veille au bon fonctionnement du SYndicat mixte

Quatre Commissions consultatives proposent des actions et

évaluent leur réalisation par le Parc dans les domaines de :> L’environnement, l’habitat, l’urbanisme.> Les activités économiques et les services à la population.> Le tourisme.> La culture, le patrimoine et l’éducation au territoire.

Trois Comités garants de la démocratie participative (per-sonnalités extérieures) conseillent le Parc : Comité économi-que et social ; Comité scientifique et prospective ; Comité de la vie associative.

Le Syndicat mixte dispose d’un budget propre dont les recettes proviennent des cotisations des collectivités locales adhérentes et d’une dotation de l’État. Ce budget finance le fonctionnement technique du Parc. Des subventions pour les projets qu’il mène lui sont également attribuées par l’Europe, l’État, la Région, le Département, l’Agence de l’Eau.

ProchainS rendez-vouS

11 et 12 octobre 2008 Les Rencontres du Parc à Sauliac-sur-Célé au Musée départemental de Cuzals (lancement officiel de la révision de la Charte du Parc auprès de la population locale).

Octobre – novembre 2008 Réunions locales d’information et d’échanges.

Janvier 2009 Travail sur un avant-projet de Charte 2011-2022.

Novembre 2009 Rédaction du projet de Charte.

De février à mai 2010 Enquête publique.

Fin 2010 – début 2011 Décret de classement.

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Développant une forme d’écotourisme (tourisme écologiquement responsable), le savoir-faire du Parc naturel régional des Causses du Quercy repose à la fois sur un principe de mutualisation des moyens et sur le soutien de longue durée aux porteurs de projet. Ainsi, depuis 2000, une convention unit le Comité départemental du tourisme et le Parc naturel régional, qui définit des actions communes et permet de partager le coût d’un technicien « Tourisme » dédié au territoire. Ce partenariat original est une garantie d’efficacité sur le terrain et favorise une meilleure collaboration entre les organismes.

Le Parc préfère ainsi travailler de façon concertée avec les Offices du tourisme plutôt que d’avoir sa propre structure de promotion. Le maillage des Offices permet en effet une bonne diffusion de l’information sur le Parc et une animation qui « colle » davantage au territoire.

La labellisation, une logique « qualité »Chaque Parc naturel régional peut choisir

de mettre en œuvre sa marque sur des produits, des savoir-faire… Les instances du Parc des Causses du Quercy ont décidé, pour leur part, de se concentrer sur la marque « Accueil du Parc naturel régional » accordée aux hébergements et

aux prestations touristiques. Elle repose sur des valeurs de protection de la nature, d’attachement au territoire et d’accueil individualisé des visiteurs.

Les gîtes Panda en bé-néficient. Le label gîte Panda est développé par WWF, la première organisation mondiale de protection de la nature, et par la Fédération nationale des Parcs naturels régionaux.

Depuis 2003, 9 pro-priétaires de gîtes et chambres d’hôtes ont été labellisés sur

notre territoire. Considérant qu’ils constituent un relais d’information de premier ordre, le Parc naturel régional a réalisé à leur attention un sen-tier de découverte adapté aux hôtes de passage et a mis à leur disposition une malle pédagogique. Un télescope est même confié à certains des gîtes qui en font la demande, et les propriétaires ont été formés à l’observation du plus beau ciel étoilé de France métropolitaine – le fameux « triangle noir » du Quercy. Trois ou quatre fois par an, des séances de formation concernant les patrimoines du Parc sont, en effet, ainsi organisées.

Autres bénéficiaires de la marque « Accueil du Parc naturel régional », les Hôtels au naturel – il y en a 3 sur notre territoire et 21 au total en France –, qui se sont engagés dans une stratégie d’équipement et de gestion soucieuse de l’em-preinte écologique laissée par l’activité d’héberge-ment. Par leur qualité d’accueil, notamment des familles, ils constituent aussi des ambassadeurs efficaces des atouts et richesses du Parc naturel régional.

Du côté des prestataires de l’animation touristique, le Parc a aussi développé un pro-gramme d’amélioration de l’accueil des familles, avec l’adaptation des tarifs et l’individualisation de l’accueil des enfants. 11 sites touristiques appartiennent aujourd’hui à ce réseau « Accueil des enfants et des familles ».

Le tourisme en version originale

Le Parc naturel régional des Causses du Quercy fait désormais partie des territoires agréés par la Charte européenne du tourisme durable. Cette labellisation est la reconnaissance des actions menées, depuis près d’une décennie, en matière de tourisme respectueux des équilibres économiques, sociaux, culturels et environnemen-taux du territoire.

Depuis sa création, le Parc naturel régional est en effet intervenu à différents niveaux dans ce secteur, en collaboration étroite avec le Comité départemental du tourisme du Lot. L’accompa-gnement d’un réseau de professionnels solidaires s’est concrétisée par l’établissement d’une charte qualité sur l’ensemble des Offices de tourisme présents sur le territoire. Fidèle aussi à sa dyna-mique de soutien aux initiatives locales, le Parc naturel régional a également fourni et continue de fournir un appui technique aux porteurs de projets touristiques. Avec son appui logistique (aménagements, matériel, documents de promo-tion), 9 « gîtes Panda » et 3 « Hôtels au naturel » bénéficient sur le territoire de la marque « Accueil du Parc naturel régional ».

Le Parc s’est également impliqué dans la valorisation de ressources qui font son identité : l’aménagement, l’entretien et la création de sentiers de randonnée, partenariat avec le Pays Bourian pour conserver et mettre en valeur le patrimoine archéologique et paléontologique. C’est encore sur son impulsion que plusieurs animations – fête de la randonnée, sorties nature – ont été réalisées. Grâce à l’édition de supports valorisant l’offre d’animations, le lancement d’une marque « Accueil du Parc naturel régional », sa candidature à la Charte européenne du tourisme durable, tout le travail effectué en faveur de l’accueil des enfants et des familles… le Parc va mettre davantage l’accent sur la promotion de son territoire et de ses activités touristiques.

La marque « Accueil du Parc naturel régional », un vecteur d’identité

Renforcer

Le tourisme représente une des principales ressources économiques de notre territoire. Il englobe toutes les formes de tourisme qui respectent, préservent et mettent durablement en valeur les ressources patrimoniales naturelles, culturelles et sociales.

Un dimanche à Limogne-en-Quercy.

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Labellisés par le WWF et le Parc naturel régional parmi des Gîtes de France, les Gîtes Panda se situent dans un environ-nement naturel remarquable. Leurs propriétaires s’engagent à accueillir leurs hôtes en partageant avec eux leur connais-sance du territoire. Isabelle et Yves Poutine se sont installés en 2005. Ils ont ouvert des chambres et tables d’hôtes, dans la commune d’Espa-gnac Sainte-Eulalie, à proximité du GR 651, une variante du che-min de Saint-Jacques-de-Compostelle.

« Notre démarche était totalement en accord avec celle du Parc et nous souhai-tions nous impliquer en faveur de l’environnement », raconte Isabelle. Ici dans cette ravissante ferme quercynoise du XIXe siècle, elle a aménagé trois chambres d’hôtes et installé une pièce de séjour où convivialité et charme vont de pair. Son gigantesque potager lui permet de servir, toute l’année, des produits de saison. Il en est de même avec poulets et lapins élevés en pleine nature. « Nous avons également remis le four à pain en marche et réhabilité une vieille citerne pour en faire un récupérateur d’eau de pluie ».

En termes d’activité, explique Isabelle « le Parc nous a apporté son concours pour l’élaboration d’un circuit pédestre d’une durée de 3 h 30 qui débute et se termine au gîte ». Éga-lement mise à disposition par le Parc, une malle pédagogique contenant toutes les informations et les instruments néces-saires à l’exploration des environs (itinéraires de randonnées, guides pratiques, jumelles, jeux de société autour de la faune et de la flore et quelques ouvrages régionaux présentant les particularités locales).

« Sans oublier, ajoute Isabelle, le télescope, un outil pré-cieux pour l’observation de notre ciel nocturne considéré com-me l’un des plus purs de France ». Convivialité, authenticité, qualité de l’accueil… Randonnée, activités nautiques avec la proximité du Célé… Tous les ingrédients d’un séjour réussi.

ISAbELLE POUTINE« créer un havre de nature »

VERS UN TOURISME DURAbLE

En 2003, le Parc naturel régional s’engageait dans un Schéma territorial de la randonnée dans le but de promou-voir un tourisme de découverte des patrimoines sur tout le territoire. Les actions menées dans le cadre d’un par-tenariat avec le Comité départemental de la randonnée pédestre et le Comité départemental du tourisme ont ap-porté une cohérence et une lisibilité au maillage des circuits pédestres. En effet, un premier état des lieux de l’existant – en 2002 – avait permis de recenser une multitude d’itinéraires, dont à peine 16 % respec-taient les nor-mes de balisage de la Fédération française de randonnée pédestre. Ame-nant les collec-tivités locales à se doter d’une compétence « randonnée », le Parc a accompagné l’aménagement, l’entretien

et la valorisation de 38 circuits. Ce fut l’occasion de réaliser un topoguide recensant les boucles de randonnée, avec un bon équilibre des niveaux de difficul-té. Diffusé dans le réseau des Offices du tourisme (au prix de 6 €), cet ouvrage propose une présentation pédagogique des paysages et du patrimoine du Parc. Les rééditions à 3 000 exemplaires se suivent, témoignant de son succès.

Quant au VTT, le territoire bénéficiera bientôt de circuits aména-gés selon la même logique. Le Comité départemental du cyclotourisme, le Comité départemental du tourisme, les communautés de communes et le Parc naturel régional des Causses du Quercy sont partenaires sur ce projet. Il donnera lieu, en 2009, à la création d’une quin-zaine de circuits, les parcours familiaux étant privilégiés. Ces itinéraires fourni-ront aux amateurs une grande variété de parcours « doux » sur le territoire. Pour les touristes, il s’agit d’un séjour « tout en parcours ». C’est la découverte de l’inattendu pour les habitants…

2,3 millions de nuitées touristiques.8 offices du tourisme et 6 points d’information.9 gîtes Panda – 3 Hôtels au naturel.11 sites engagés dans l’accueil touristique des enfants et des familles.138 monuments historiques inscrits ou classés.38 circuits de randonnée pédestre.

La Charte européenne du tourisme durable s’inscrit dans les priorités mondiales et européennes adoptées lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992.

Le label est géré par la Fédération Europarc et a été décerné à ce jour à 58 Parcs naturels répartis dans 7 pays d’Europe.

En 2006, la volonté d’aller plus loin dans la qualité d’ac-cueil a incité notre Parc à en-visager sa candidature. Après une phase de diagnostic, puis une concertation avec les ac-teurs et les professionnels du tourisme, l’agrément vient de

lui être accordé pour la pé-riode 2008-2012.

Le Parc naturel régional s’est proposé de travailler sur trois axes principaux : une information touristique qui mette en valeur le patrimoine et l’environnement, la valori-sation des sites, le renforce-ment des partenariats exis-tants dans le cadre d’un projet de territoire éco-solidaire. Il s’agit, dans ce dernier cas, de conseiller et d’accompagner tous les porteurs de projets et les entreprises touristiques qui souhaitent mener des actions dans une logique de développement durable.

Randonnée dans la vallée duCélé.

Malle pédagogique des gîtes Panda.La randonnée à la rencontre du territoire

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L’artisanat notre première entreprise Renforcer

Aujourd’hui, 786 entreprises artisanales exercent leur activité sur le périmètre du Parc naturel régional des Causses du Quercy. 115 d’entre elles seulement sont implantées sur Gramat, la seule commune du Parc de plus de 2000 habitants ; c’est dire combien cette activité irrigue véritablement notre territoire. Elle est aussi importante pour son rôle dans la formation des jeunes avec plus de 60 apprentis dans ce secteur.

Le Parc naturel régional se devait naturellement d’accompagner ce dynamisme. En 2007, ce ne sont pas moins de 69 porteurs de projets qui ont été conseillés et accompagnés pour les aider à structurer leur activité. Mise en place en 2000, cette « cellule artisanat », issue d’un partenariat avec la Chambre de métiers du Lot (voir encadré), tient le rôle de mise en réseau, d’aiguillage

et de soutien aux professionnels. Il s’agit de favoriser la création autant que la transmission-reprise d’entreprises. Ce partenariat s’est renforcé depuis, avec la mise en place du dispositif « Lot initiative artisanat ». Une opération originale qui permet, notamment sur le périmètre du Parc, l’obtention de prêts à taux zéro bonifiés pour tout entrepreneur repreneur (voir ci-dessous). Avec des résultats encourageants, puisqu’on constate non seulement une augmentation du nombre d’entreprises mais aussi une diminution de l’âge de leurs dirigeants.

Conformément à sa mission, le Parc naturel régional encourage aussi les professionnels à conjuguer activité et respect de l’environnement. Ainsi, un guide à destination des Très petites entreprises (TPE) de l’agroalimentaire est paru, les incitant à améliorer leur démarche en matière d’environnement. Parallèlement, toute entreprise artisanale située sur le territoire peut bénéficier de conseils dans ce domaine.

L’artisanat revêt une importance économique majeure pour notre territoire. Très diversifié, ce secteur conjugue dimension humaine, relation de proximité et maintien des savoir-faire locaux et de tradition. Il témoigne aussi d’une capacité à s’adapter et créer des emplois.

Un outil au service de l’initiative éco-locale

Il est normal qu’un Parc naturel régional s’investisse en faveur du dé-veloppement économique. La convention signée avec la Chambre de métiers du Lot a permis d’individua-liser et de professionnaliser l’action de proximité aux côtés des entrepreneurs. La mise à disposition perma-nente, sur le territoire des Causses du Quercy, d’une personne compétente en fait l’interlocuteur unique des porteurs de projets au

niveau de l’artisanat. Bénéficier en proximité d’un conseil personnalisé, d’une orientation vers les bons interlocuteurs, disposer d’une aide pour l’élaboration de son étude de marché et pour ses prévisions financières… Autant d’atouts pour les entrepreneurs, qui ne sont pas forcément expé-rimentés dans l’ingénierie de la création ou de la reprise d’activité.

« Service Artisanat » : aiguillage et soutien pour l’initiative économique

Le service Artisanat du Parc naturel régional facilite, notamment dans le cadre d’une démarche de création ou de reprise d’entreprise, l’identi-fication et l’accès aux personnes compétentes pour tel ou tel aspect du dossier. À la disposition des porteurs de projets, ce poste délocalisé de la

Chambre de métiers et cofinancé par le Parc, bé-néficie de l’expertise de l’établissement consulaire : statistiques Insee, méthodologies financières et montage de dossier. Les artisans en difficulté ou en quête de développement y trouvent aussi des conseils économiques et juridiques adaptés.

La plateforme « Lot initiative artisanat »L’aide à la reprise d’entreprises artisanales est

un élément majeur du développement économi-que durable, puisqu’elle enraye le processus de désertification économique et entretient le tissu local des savoir-faire et de l’emploi. Depuis 2005, les repreneurs d’entreprise artisanale peuvent bénéficier de la plateforme « Lot initiative arti-sanat ». Les partenaires financiers leur octroient alors 10 % de prêt à taux zéro (=10% du montant total du projet) qui s’ajoutent aux 20 % de prêt à taux zéro de la Plateforme. Les prêts sont pla-fonnés à 39 000 € pour le Parc naturel régional, territoire profondément rural, contre 26 000 € dans une autre zone géographique.

Concrètement, le porteur de projet est suivi pas à pas dans sa démarche. Les réglementations encadrant sa future activité lui sont présentées, les formes juridiques de création passées en revue. L’analyse débouche ensuite sur un stage de préparation à l’installation qui se tient à Cahors. Étude de marché et prévisionnel financier suivent. S’agissant d’une reprise, cette dernière étape peut s’avérer plus longue. Les entreprises à céder qui s’inscrivent dans ce système font, en effet, l’objet d’un diagnostic approfondi (financier, surface des

locaux, respect des normes d’hygiène et de sécu-rité). Sur la base de ce diagnostic, une évaluation commerciale est faite par la Chambre de métiers, avant l’entrée dans le catalogue des cessions d’en-treprises. Après acquisition, les reprises effectuées font l’objet d’un suivi tous les quatre mois. Pour certaines, la signature d’une convention spécifique avec la Plateforme prévoit un bilan global au bout de 18 mois.

Le dispositif a soutenu 25 projets de reprise depuis juillet 2005 dans le Parc naturel régional. Les reprises bien gérées se traduisent souvent par de nouvelles embauches.

Fabrication du foie gras.

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UN SERVICE DE PROxIMITÉ

Signée pour la première fois en 2000, la Conven-tion de partenariat entre la Chambre de métiers et de l’artisanat du Lot et le Parc naturel régional des Caus-ses du Quercy a été recon-duite, depuis, chaque année. Son objectif est la mise en œuvre d’un programme ter-ritorial d’actions visant au développement de l’activité artisanale sur le Parc naturel régional, conformément à sa Charte.

Les programmes d’ac-tions de la dernière conven-tion 2007-2009 concrétisent les axes suivants :• assurer le renouvellement du secteur des métiers par la création et la transmis-sion-reprise d’entreprise ;

• soutenir l’emploi et l’évo-lution des compétences ;• accompagner les démar-ches favorables à l’environ-nement.

Différentes actions sont donc menées sur le territoire du Parc par l’agent de déve-loppement économique de la Chambre de métiers. Ac-cueil et conseil auprès des porteurs de projet, diagnos-tics des entreprises à céder, accompagnement des cé-dants, suivis des entreprises reprises, accompagnement des entreprises existantes…

Les actions spécifiques menées par le Parc (éco-construction, tourisme durable, emploi) associent aussi la Chambre de métiers et de l’artisanat.

Début 2007, le territoire comptait 734 entreprises artisanales : 136 dans l’alimentation ; 327 dans le bâtiment ; 147 dans la fabrication ; 124 dans les services. Aujourd’hui, elles sont au nombre de 786.297 entreprises pour 10 000 habitants, soit la plus forte densité du Lot. 100 nouvelles entreprises depuis 2000.401 981 € de prêts à taux zéro y ont été accordés.

nterview

Pourquoi la Chambre de métiers et de l’artisanat du Lot s’est-elle liée, par conven-tion, au Parc naturel régional des Causses du Quercy ?« Compte tenu des tendances macroéco-nomiques et de la démographie de notre Département, notre axe de travail est très simple : il faut réussir le développement économique en maintenant le nombre d’entreprises et en s’assurant que le tissu de l’entreprenariat reste vivant et dyna-mique sur notre territoire. Sur ce point, comme sur bien d’autres d’ailleurs, je fais complètement mienne la volonté du Parc de se donner toutes les conditions d’une économie « durable ».

Le territoire des Causses du Quercy est un secteur protégé où la densité de peu-plement est faible. Nous devons le sau-vegarder et il me semble que la meilleure politique n’est pas d’empêcher l’initiative mais, au contraire, d’y agir pour le dévelop-pement – le développement économique au premier chef.

D’où le pragmatisme de notre action conjointe : quand sur un projet, on vous accorde un doublement du prêt à taux zéro, vous êtes incité à aller de l’avant. Quand on vous accompagne et qu’on étudie, point par point, votre prise de risques, vous êtes plus se-rein dans votre investis-sement pour une reprise d’entreprise. Depuis la première convention que nous avons signée avec le Parc naturel régional, en 2000, notre objectif a été maintenu : renouveler les filières économiques de l’artisanat, protéger le sec-teur et le dynamiser ».

Quels sont les moyens mis en œuvre pour mener cette politique ?« Outre les moyens financiers alloués, qui sont importants, je soulignerai, avant toute chose, la proximité et la réactivité. Car ce sont deux qualités essentielles à la bonne tenue de notre objectif. Le Parc naturel ré-gional est la première unité territoriale où

nous avons expérimenté la “délocalisation” de nos services en la personne d’une char-gée de mission à temps plein. À présent, nous avons étendu cet excellent principe à tout le département, c’est-à-dire aux trois autres Pays lotois, sans compter Cahors. Nous avons « maillé » le territoire ».

Comment voyez-vous l’avenir ?« Notre ambition aujourd’hui est de

soutenir 400 créations d’entreprise en 5 ans.

Nous ne sommes pas encore à mi-parcours et nous avons déjà 200 entreprises de plus. Le challenge de la décennie reste la transmission-reprise. Parmi les cartes à jouer du point de vue du développement de l’activité “durable” – nous y travaillons en

ce moment même avec le Parc – il y a la convergence des intérêts écologique et économique, à travers le soutien à l’éco-construction et la sensibilisation des filières du bâtiment.

Chaque métier pourra individuellement trouver des avantages dans l’adoption d’une démarche de maîtrise de l’énergie et de construction verte ».

Serge Crabié, Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Lot« Priorité à la proximité et à la réactivité »

Métiers de l’artisanat.

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Le Parc naturel régional n’est en aucun cas un financeur direct et n’assure guère de maîtrise d’ouvrage.

Sa mission est d’être un interlocuteur de proximité auprès des collectivités locales et, plus généralement, des porteurs de projets. Elle est ensuite celle d’un intermédiaire voire d’un médiateur auprès des financeurs potentiels. Le Parc naturel régional doit aussi assurer une cohérence territoriale. C’est ainsi, par exemple, qu’en accord avec les communautés de commu-nes, il a conduit, il y a quelques années une étude sur l’implantation et le développement des zones d’activités dites de « troisième niveau » (celles de premier et de second niveau étant directement programmées et soutenues par le Conseil Général voire le Conseil Régional).

Dans le territoire rural des Causses du Quercy, cinq zones ont été retenues et pro-grammées, qui sont en voie d’installation ou de développement, à Rignac-Gramat, Livernon-As-sier, Labastide Murat-Montfaucon, Limogne-en-Quercy et Lalbenque.

Le Parc a, parallèlement, obtenu le bénéfice de Programmes européens en répondant à des appels d’offre communautaires. Certains ont été spécifiquement centrés sur des problèmes envi-ronnementaux tel, par exemple, le programme Life Nature qui a permis, avec l’aide des agricul-teurs, la reconquête de « pelouses sèches ».

D’autres ont un champ d’action plus large. C’est ainsi, qu’en association avec le Pays Bourian, le territoire a pu bénéficier d’un Pro-gramme d’intérêt communautaire Leader +. Ce programme, qui vient de se terminer, a permis de soutenir directement de nombreux et divers projets publics ou privés sur le terrritoire. Dans la même configuration, une candidature a été déposée pour un nouveau programme Leader qui est, en principe, adopté.

Enfin, et toujours en association avec le Pays Bourian, le Parc a été retenu, après sélection de multiples candidatures, en tant que Pôle d’Ex-cellence Rural sur le thème de la « mise en valeur des ressources archéologiques et préhistoriques », valeurs sûres dont le territoire peut, à juste titre, s’enorgueillir et dont il doit tirer bénéfice.

Les partenariats avec le Comité départe-mental du tourisme ou la Chambre de métiers et de l’artisanat, évoqué par ailleurs, ressortent d’une même conception de planification et de solidarité territoriale.

Dans les temps difficiles que nous traver-sons, il est plus important que jamais d’unir les efforts des uns et des autres, dans un esprit de terroir, pour que ce territoire profondément rural puisse continuer à bénéficier des soutiens qui sont nécessaires non seulement à sa conservation et à sa protection mais aussi à son juste dévelop-pement.

Dans une dynamique de projets

Le territoire du Parc naturel régional a béné-ficié, dès sa préfiguration, de politiques contrac-tuelles. Après les « Contrats de terroir », initiés par le Conseil Régional et le Conseil Général, se sont mis en place des « Pays ».

Pour l’essentiel de son territoire, le Parc naturel régional est aussi un « Pays ». Ces deux structures, ici confondues, lui ont alors permis de bénéficier d’un Contrat particulier, déclinaison locale du Contrat de plan État-Région.

Un projet de nouvelle génération est en cours d’élaboration dans le cadre de l’actuel Contrat de projet État-Région. Pour chaque période contractuelle, les services du Parc naturel régional, après large concertation, établissent un programme pluri-annuel.

De nombreux projets communaux, inter-communaux, économiques ou associatifs sont ainsi « territorialisés » et peuvent bénéficier du soutien financier le plus souvent déterminant de l’État (et, par lui, de la Communauté Européen-ne), du Conseil Régional et du Conseil Général. Aux côtés des porteurs de projets, le Parc naturel régional contribue à l’élaboration des projets et consulte les financeurs potentiels dans la logique de la programmation.

De très nombreux domaines sont concer-nés, qui vont de l’habitat à la santé, de l’écono-mie touristique au commerce et à l’artisanat, de la culture au sport, des technologies de l’infor-mation et de la communication à la prise en charge de l’enfance. Et, bien sûr, les actions en faveur de la protection de l’environnement ou de l’économie agricole qui lui est intimement liées, s’inscrivent aussi dans ce cadre.

Un service dédié aux collectivités

Améliorer

L’aménagement du territoire par la poursuite de politiques contractuelles…

La bibliothèque de Labastide-Murat.

Maison de la Communauté de communes de Labastide-Murat.

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Un service dédié aux collectivités

« Notre installation dans le Lot est un peu le fruit du hasard, et beaucoup le fait d’un coup de cœur. Nous étions à la recher-che d’un endroit qui nous offre une authentique qualité de vie. Un jour, nous voyons un joli pi-geonnier à Cambes ; la maison était à vendre : nous avons franchi le pas sans projet professionnel vraiment défini. Sébas-tien, mon mari, s’est dé-couvert une passion pour les vieilles pierres et s’est reconverti dans la réhabilitation du patrimoine. Et moi, de touriste d’origine norvégienne, je fais à présent la promotion du territoire ! Je suis conseillère “séjour” à l’Office du tourisme de Figeac.Je vois le Parc naturel régional au quotidien, sous deux as-pects complémentaires : il protège l’environnement dans lequel on vit, mais il dynamise aussi ce territoire. En fait, j’ai du mal à croire que la tendance pourrait s’inverser. No-tre commune “explose”. Beaucoup de jeunes viennent s’y installer. Il y a la proximité de la ville de Figeac, la zone d’activité Quercypôle qui se déploie, avec une pépinière d’entreprises et la création d’emplois.Livernon et Assier se développent bien et jouissent d’une vie associative très dynamique. Le Parc, c’est enfin toutes ces personnes que l’on rencontre, qui sont pleines de res-sources, d’idées et d’énergie.On sent qu’il y a un territoire qui bouge. L’école était petite quand nous sommes arrivés : elle a dû refuser du monde en maternelle cette année ! La commune change à toute allure. Cela crée des opportunités mais suscite aussi des in-quiétudes chez certains. La première réunion publique sur le PLU va d’ailleurs se tenir bientôt et nous sommes impa-tients d’y assister. C’est important d’intégrer la population dans ce renouveau ».

HANNE SUND bON« un territoire qui bouge »

Un centre de soins à Thégra Dans le cadre du Contrat particulier 2002-2007.

257 opérations représentant 43,6 M € d’investissement grâce à 18,4 M € d’aides extérieures.Dans le cadre du Programme Leader + et concernant le seul territoire du Parc.119 actions d’un coût total de 3,563 M € grâce à 840 000 € d’aides extérieures.Dans le cadre du Pôle d’excellence rural (en cours).8 opérations représentant un investissement de 1,7 M€ grâce à 1,250 M € d’aides.

L’aménagement d’une clairière d’acti-vités intercommunale à Livernon

Parce que le développement éco-nomique est aussi une priorité pour le dynamisme du territoire, le Parc met tout en œuvre pour accompagner l’implanta-tion et le maintien des entreprises. C’est en 2003, à l’initiative de la Communauté de communes de la Vallée et du Causse que le projet de la clairière d’activités in-tercommunale de Livernon a été engagé. Le site choisi est à l’intersection de la route reliant Livernon à Assier et de l’axe reliant l’autoroute A20 à Figeac (D802)

et couvre une surface de 5 hectares. La Communauté de communes a réalisé deux tranches d’aménagement, l’une en 2003-2004, la seconde en 2006. Le coût total des travaux s’élève à 600 000 €, avec plus de 70 % d’aides publiques. 8 entre-prises sont installées et 1 déchèterie sera prochainement réalisée. 5 lots sont encore

disponibles (correspondant à la deuxième tranche des aménagements). Des amé-nagements paysagers qualitatifs ont été réalisés, comprenant des plantations, le maintien d’importantes zones arborées, la reconstruction de murets aux entrées des parcelles. Par ailleurs, un « guide paysager à l’usage des entreprises » a été conçu par les services du Parc, fournissant un conseil paysager aux chefs d’entreprises s’instal-lant sur la zone. Comme pour le centre de soins de Thégra, le Parc a défendu

auprès de l’État, du Conseil Régional et du Conseil Général l’intérêt d’un tel amé-nagement, en s’appuyant sur le « Schéma des zones d’activités du Parc », réalisé en 1999, dont l’objectif était de définir les enjeux en matière de développement économique et d’aménagement de zones d’activités sur son territoire.

Le Parc naturel régional, dont l’une des missions est de contribuer au développement économique et social du territoire, a défini en 2002 les principa-les orientations en matière de politique sociale. L’avenir des professionnels de santé sur le territoire est ressorti parmi les préoccupations principales. Ainsi, tout naturellement, le Parc a-t-il accompagné la Communauté de communes du Pays de Padirac lors de l’élaboration du projet de création d’un centre de soins à Thégra.

C’est dans une école publique désaffectée, mise à la disposition par la commune de Thégra, qu’il a été décidé de lancer le projet. Une étude de faisabilité a alors été réalisée par la Communauté de communes et le Parc. Il est apparu, en effet, qu’une seule commune du territoire communautaire disposait d’un médecin qui, en outre, est en fin de carrière.

Le projet a ensuite été soumis aux

instances du Parc naturel régional et aux différents financeurs. 50 % d’aides publi-ques ont pu être mobilisés et le centre a ouvert ses portes en 2006.

Il héberge, au rez-de-chaussée et au premier étage un cabinet médical ainsi qu’un local pour une infirmière.

De 2002 à 2007, le Parc a contri-bué à la création de deux autres cabinets médicaux, à Assier et Tour-de-Faure.

Entreprises de la Clairière d’activités de Livernon.

Le centre de soins de Thégra.

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La « morphologie » de notre habitat traditionnel est reconnue comme étant de grande qualité. L’architecture est belle et contribue grandement à l’attractivité du territoire. La préservation de cet habitat est au tout premier plan des missions assumées par le Parc naturel régional. Ce dernier apporte, en partenariat avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) du Lot, un appui aux particuliers sur les projets de construction et de réhabilitation de l’habitat. L’intérêt étant que chacun mène une réflexion en amont de la construction, sur la nature de

l’habitat, son implantation et ses caractéristiques. À travers l’opération « Nouveaux hameaux, nouveaux quartiers », le Parc naturel régional s’efforce aussi de sensibiliser les collec-tivités à une bonne articulation entre habitat traditionnel et habitat contemporain.

Concilier sauvegarde du paysage et croissance démographique

Mais la mission du Parc naturel régional va bien au-delà du conseil ponctuel sur l’habitat individuel. Le lien

social, le cadre de vie au quotidien et le paysage peuvent être fortement affectés par une croissance non maîtrisée de l’urbanisation. Or, la croissance démographique est bien là : le Parc naturel régional capte plus d’un quart des migrations sur le département. La demande en logement ancien a renforcé la hausse des coûts de l’immobilier. Le marché du locatif ne suffit pas à ab-sorber la demande. La pression foncière est forte. Pour maîtriser cette tension sur l’organisation du territoire et être en conformité avec les normes en vigueur, il est indispensable de se doter d’instruments adaptés.

Compte tenu de la petite taille des communes et des dispositions complexes régissant la maîtrise urbaine, le Parc naturel régional épaule les collectivités dans la réalisation de leurs documents d’urbanisme. Ces derniers doivent d’ailleurs être compatibles avec les orientations et les dispositions prévues dans sa Charte. L’assistance technique du Parc est constante, du choix de l’outil – carte communale ou, plus volontariste, du Plan local d’urbanisme (PLU) – à l’écriture du cahier des charges en passant par le diagnostic environ-nemental.

Quand l’ habitat se conçoit autrement

Le Parc naturel régional des Causses du Quercy représente 15 % de la population du département et près du tiers de la surface du Lot.

En quinze ans, notre territoire a accueilli 27 % des nouveaux arrivants du département. Bénéfique pour la vie du territoire, cet apport de population n’en demande pas moins une organisation de l’urbanisation compatible avec la qualité paysagère. Le Parc naturel régional

s’est donc naturellement affirmé comme parte-naire des communes pour l’élaboration de leurs documents d’urbanisme.

Actuellement 14 Plans locaux d’urbanisme (PLU) sont en cours de révision ou d’élabora-tion et 21 Cartes communales en cours de réa-lisation. Il se soucie également de la qualité des constructions, en permettant aux particuliers de bénéficier de conseils gratuits en matière d’architecture et d’énergie.

C’est également dans cette optique qu’il a lancé l’opération « Habiter les Causses du

Quercy… Nouveaux hameaux, nouveaux quar-tiers ». Cette consultation a réuni six équipes d’architectes et d’urbanistes qui ont travaillé en parallèle sur des thématiques différentes et ont illustré leurs propos sur des terrains destinés à être urbanisés.

Les résultats de cette consultation seront traduits, au cours de l’année prochaine, sous la forme d’un guide proposant aux maires les démarches à adopter, depuis l’idée de création d’un nouveau hameau ou d’un nouveau quar-tier jusqu’à sa réalisation concrète.

Pour un habitat d’avenir entre « Nouveaux hameaux et nouveaux quartiers»

La qualité des paysages révèle la bonne gestion des ressources naturelles et des activités humaines du territoire. Cadre de vie des habitants, actuels et futurs, ils sont aussi un facteur majeur de l’attrait de notre Parc.

Améliorer

Seulement 20 % des communes du Parc ont plus de 250 habitants. Plus de 500 demandes de permis de construire ou autorisations sont déposées tous les ans.Aujourd’hui :• 18 communes ont un POS ou un PLU approuvé.• 18 communes ont un PLU en cours.• 20 communes ont une Carte communale approuvée.• 21 communes ont une Carte communale en cours ou en projet.• 20 communes sont encore sans document d’urbanisme.

La commune de Saint-Géry.

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nterview

Quels sont les enjeux clés sur votre territoire communal ?

« Beauregard est au sud du territoire des Causses du Quercy. Il y a actuellement 250 habitants et notre commune – 1 490 ha – est appelée à croître sensible-ment. Limogne-en-Quercy se trouve à 7 km au nord. Les enfants y vont à l’école. En matière de services, nous n’avons qu’une boulangerie, à laquelle nous te-nons beaucoup. Outre les agriculteurs, des artisans et des artistes vivent ici.

Il m’a semblé fondamental et nécessaire d’avoir une démarche responsable et mesurée sur les condi-tions de la croissance démographique à venir, en par-ticulier sur les constructions nouvelles et les choix d’implantation. Nous autres, élus de petites commu-

nes au patrimoine riche, considérons que les maçons, constructeurs et architectes doivent avoir un cadre d’exercice de leur savoir-faire respectueux de notre qualité de vie rurale. Je ne veux pas qu’il pousse n’im-porte quoi sur la commune. C’est le sens du PLU dont nous nous sommes dotés ».

À quoi sert un document d’urbanisme comme le PLU pour un village ?

« Deux ans de travail, de négociation et de débat public ont permis de donner naissance à ce document mesuré, qui trace l’avenir de l’habitat sur notre com-mune pour les vingt ans qui viennent. Ce n’est pas rien ! Il nous faut maîtriser la croissance et maintenir la ruralité. Par exemple, il y a aujourd’hui une dou-zaine d’exploitations agricoles. Dans dix ans, il n’en restera sans doute plus que deux ou trois. C’est un mouvement de fond. Il faut faire avec et préparer la reconfiguration de notre ruralité, sinon le village est mort. Or, je considère que le patrimoine collectif est fait aussi de l’accumulation de biens privés. Avec le PLU, l’extension du bourg et de certains hameaux est précisément définie, mais il y a aussi trois nouveaux hameaux potentiels qui seront créés. L’un d’entre eux, au nord du village, fera l’objet d’une expérimentation de conception architecturale et paysagère ».

Qu’attendez-vous du Parc naturel régional dans ce cadre ?

« J’attends du Parc qu’il suscite une dynamique d’association des propriétaires fonciers et des élus dans un cadre de réflexion commun. Car, s’agissant de l’extension du bourg, la commune peut sans doute se donner elle-même les conditions d’une croissance raisonnée. Mais partir à nu, comme dans le cadre de nouveaux hameaux, on ne sait pas faire ! Le projet de nouveau hameau, dont je précise bien qu’il est expérimental, concerne un terrain d’une su-perficie de 3,16 ha. Le communal, à l’intersection de deux routes, est l’espace pressenti pour articuler les futures constructions. Le Parc a une vocation d’ex-périmentation et nous, élus de petites communes, comptons bien la voir à l’œuvre ».

Jacques Mercadier, Maire de Beauregard« Se donner les conditions d’une croissance raisonnée »

L’habitat à Cabrerets et Livernon.

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Le Parc naturel régional a la volonté d’engager les jeunes sur le chemin de la citoyenneté à travers l’étude et la compréhension par les enfants de leur environnement quotidien : les mettre en relation avec d’autres habitants, avec des élus, les intéresser à leur environnement… donner un sens aux choses qui les entourent. C’est aussi permettre l’acquisition des principes de base de l’écologie, la connais-sance de quelques espèces et, bien sûr, induire un climat propice à l’éduca-tion et à l’écocitoyenneté. Les classes découverte, mises en place en 2001, contribuent à donner du sens aux apprentissages en favorisant le contact direct avec l’environnement naturel ou culturel, avec des acteurs dans leur milieu de travail, avec des initiatives originales… Ces sorties concourent ainsi à enrichir les apprentissages scolaires par le contact avec la réalité. Elles offrent un moment de vie collec-tive et de partage et de pratiques d’activités de pleine nature, d’ateliers à thème…

Apprendre en s’amusantPlusieurs thématiques ont été proposées, depuis leur

création en 2001, en collaboration étroite avec le Réseau d’éducation à l’environnement lotois (REEL). Les pelouses sèches, les mares et lacs, les paysages karstiques et les marais en sont quelques exemples. Sur une, deux ou trois journées selon le sujet abordé, les classes découverte s’adressent à l’ensemble des écoles maternelles et élémentaires et au collège présents sur le territoire. Tout commence en classe par une

demi-journée de présentation du projet par l’animateur. Puis, vie collective, investigation du milieu par des démarches diverses – comme activités de pleine nature, rencontres avec des professionnels comme un agriculteur sur le thème des pe-louses sèches, visites, animation nature – sont au programme des journées sur le terrain. Les enfants travaillent par petits groupes de 15 avec un animateur. De retour en classe, un jour suivant, une journée bilan avec l’animateur et l’ensei-gnant clôt le programme.

Si le Parc naturel régional propose des programmes clés en main, il souhaite également accompagner les ensei-gnants dans l’élaboration technique et logistique des projets en les mettant en relation avec les professionnels adéquats ou en les aidant dans la recherche de financement.

Apprendre à mieux vivre son territoire

Depuis 2001, 2660 élèves de 129 classes (écoles maternelles, élémentaires et collège) ont participé à des classes découverte sur le territoire du Parc. L’« éducation » des publics fait partie des missions du Parc naturel régional.

En invitant à découvrir et à mieux comprendre notre territoire dans ses dimensions environnementale, patrimoniale, économique, sociale et culturelle, l’idée est de sensibiliser à la fois ceux qui y résident tout au long de l’année comme ceux qui viennent y séjourner occasionnellement. Il s’agit aussi de favoriser les

comportements éco-citoyens au quotidien. Instructive par les connaissances qu’elle

apporte sur son histoire, sa géographie, son patrimoine, cette mission est éducative en ce qu’elle permet à chacun de comprendre qu’il peut agir concrètement.

Si les enfants et les adolescents font ici l’objet d’une attention toute particulière, les actions déployées par le Parc naturel régional s’adressent naturellement à tous les publics.

Sorties nature, rendez-vous éco-citoyens, balades buissonnières pour les familles pendant les vacances scolaires, chemins de traverse, veillées, classes découverte… sont quelques-unes des actions initiées par le Parc naturel régional

depuis 2001 à l’attention de ses habitants. Le Parc naturel régional s’est doté également d’outils d’information pour faire connaître le territoire, ses particularités. Purelaine – le journal des enfants à thème : le dernier portant sur les vallées et donnant à découvrir quelques spécificités du territoire, Regards sur le Parc – le bulletin du Comité scientifique et de prospective du Parc, Les Causseries – l’agenda des animations du Parc…

Le Parc naturel régional s’appuie également sur un réseau associatif dont le but est d’aider au développement et à la promotion d’activités pédagogiques liées à l’environnement, à la citoyenneté et au développement durable.

La « classe découverte » ou l’école autrement

Informer, sensibiliser…

Doté d’un patrimoine naturel et culturel exceptionnel, le Parc naturel régional des Causes du Quercy est aussi un territoire très étendu. L’outil éducatif développé par le Parc est conçu pour permettre à chacun d’acquérir une meilleure connaissance de son environnement et d’agir de manière à préserver ce formidable patrimoine. Le travail auprès des jeunes générations est donc particulièrement important.

Classe de découverte sur les pelouses sèches.

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« Lorsqu’une classe sort avec son maître, chaque enfant sait qu’il va faire des découvertes et des ob-servations… c’est en quelque sorte l’école buissonnière. Mais c’est tout simplement pour réussir à leur trans-mettre un message se transformant souvent, pour eux, en une prise de conscience ». Autonomie des enfants, motivation, c’est le maître mot de l’enseigne-ment que donne Jean Pauly, maître d’école d’une classe coopérative de vingt enfants de huit à dix ans, qui regroupe trois niveaux CE2, CM1 et CM2, à Reyrevignes.

Et dans cette école, les activités sur le terrain ne man-quent pas. Que ce soit pour participer aux animations pro-posées par le Parc naturel régional – ainsi la découverte des milieux naturels comme les pelouses sèches et les lacs de Saint-Namphaise – ou pour imaginer de nouveaux program-mes, Jean Pauly et sa classe sont toujours partants.

Les matchs aller-retour« Afin de permettre aux enfants de deux territoires dif-

férents d’approfondir et de partager leur connaissance du concept de Parc et des richesses qui y sont liées, raconte Jean Pauly, nous avons mis sur pied un “voyage échanges ou match aller-retour” avec une classe du village de Thiézac, dans le Parc naturel régional des volcans d’Auvergne ». Un travail préalable sur plusieurs mois a été effectué par les enfants des deux classes sur le thème choisi, en l’occurrence la géologie. « Après un séjour de quatre jours dans le Parc des volcans d’Auvergne, avec logement dans un gîte, rencontres, découverte géologique des volcans, randonnée et animations, ce fut à notre tour de les recevoir à Reyrevignes. Présentation de notre Parc, randonnée, animation nature, veillées… Le tout préparé et présenté par les enfants eux-mêmes ».

La cabane de Puy-BlancDans le cadre d’une réflexion sur une approche respec-

tueuse du milieu naturel, les élèves de Jean Pauly ont parti-cipé à la construction d’un poste d’observation de la faune au-dessus des étangs sur le site des anciennes carrières de Puy-Blanc. « Quatre jours de chantier ».

Des expériences inoubliables retracées dans le bimen-suel, Riboulding, entièrement réalisé, géré et édité par les élèves de Jean Pauly.

JEAN PAULy « Leur donner L’envie de venir à L’écoLe »

Quand Veillées riment avec découverte et convivialité

Lorsque l’on est curieux d’en savoir plus sur notre Parc, son histoire, ses richesses et ses secrets, les veillées, le temps d’une soirée, sont une manière conviviale d’échanger. Elles se déroulent généralement un soir de semaine, durant la période de novembre à mars, et se terminent toujours autour du verre de l’amitié. Animées par des associations, des artistes, des membres du Comité scientifique et de prospective du Parc, les veillées traitent de sujets en lien avec

la mémoire du territoire, les richesses patrimoniales, la gestion de son espace. Après une présentation du propos par l’animateur, libre cours est donné à l’échange et aux témoignages. Le Parc est toujours représenté lors de ces soirées, qui sont aussi l’occasion d’évoquer son actualité, ses projets.

Depuis leur création, en 2003, y ont été abordés de nombreux thèmes. « La mémoire musicale en Quercy ». « Les jouets et jeux traditionnels de nos campagnes » avec une animatrice qui, outre la présentation d’un certain nombre de jouets traditionnels réalisés avec des éléments naturels comme la paille, a proposé aux participants la possibilité d’en créer eux-mêmes. « Le monde souterrain ». « La fabrication du pastis » (dessert traditionnel lotois)

animée par une habitante de Limogne-en-Quercy qui a accepté de dévoiler ses secrets. « Les constructions en pierre sèche ». « Les coutumes locales et règles de bon usage » (usages juridiques anciens dans le Parc). Une exposition et des échanges sur « les métiers d’autrefois ». « Les oiseaux des Causses du Quercy ». « Les grottes ornées ». « La gestion de la forêt ».

Une nouvelle saison à ne pas manquer !Quatre sujets sont d’ores et déjà

arrêtés pour les veillées de la saison 2008-2009. « La piété populaire du Quercy », « Les contes autour du Drach », « Les eaux de vie et boissons locales », « Les marchés aux truf-fes d’autrefois et les récoltes variées d’aujourd’hui ».

129 classes maternelles, élémentaires, collège et centres de loisirs ont bénéficié de journées découvertes soit 2660 élèves depuis 2001.

La veillée sur les jeux et jouets traditionnels de nos campagnes.

« Fabrication du Pastis » à Nadillac.

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Mieux qu’un simple appui ponctuel, le Parc naturel régional soutient des projets qui veulent s’inscrire dans une logique d’offre tout au long de l’année.

C’est pourquoi, la professionnalisation des acteurs culturels associatifs est d’une grande importance : des journées de formation, des rencontres avec des opérateurs culturels sont donc organisées, en partenariat avec l’ADDA du Lot (Association départementale pour le développement des arts).

Dans ce cadre volontariste, la convention signée avec la Région permet un soutien financier couvrant environ 25 % des charges aux porteurs de projets. La diffusion large, le hors saison, l’attention portée au jeune public sont identifiés comme prioritaires. Depuis le second semestre 2006, ce sont 25 opérations qui ont trouvé auprès du Parc un soutien matérialisé par 123 000 € de subventions.

Des actions conçues dans la duréeParmi les axes de valorisation d’une offre culturelle

régulière, figure en bonne place le cinéma itinérant. Cette activité interesse les écoles, anime les lieux de plein air dans les communes.

Elle est aussi l’occasion d’organiser des débats sur des thèmes en lien avec le territoire du Parc naturel régional.

Les ateliers de pratique musicale (portés par l’association Reissa), à Assier, sont un autre exemple de cette dynamique culturelle. Leur lancement est récent mais prometteur.

Certes, l’action du Parc n’est pas toujours « visible » en elle-même, puisqu’il n’endosse pas la maîtrise d’ouvrage des projets du territoire. Mais elle est constante et réfléchie.

La culture partout et pour tous

Depuis 2005, 4 000 personnes ont assisté à 47 représentations de spectacles de théâtre, conte, danse, cirque dans 26 communes différentes, organisées notamment dans le cadre de « Parc en scènes ». Cette programmation concrétise l’action déployée par le Parc naturel régional pour permettre l’accès à la culture partout et pour tous.

Deux leviers ont été activés. D’une part, celui de la réalisation d’équipements publics à vocation culturelle permettant un bon maillage du territoire : le Parc naturel régional a ainsi

soutenu l’investissement réalisé par plusieurs communes et communautés de communes. D’autre part, le développement d’une offre artistique et culturelle itinérante : cinéma, mais aussi spectacle vivant, expositions… Ici, c’est notamment le vivier d’associations présentes sur le territoire qui a été accompagné et formé, valorisé et incité à se mettre en réseau.

Cette dynamique a été renforcée, en 2007, par la signature entre le Parc naturel régional et la Région Midi-Pyrénées, d’une convention de développement culturel, assortie de financements spécifiques. Sur une durée de trois ans, cette

convention vise à concrétiser des actions liées à : la connaissance, la préservation et la valorisation des patrimoines culturels ; l’accueil, la diffusion et le soutien à une offre artistique et culturelle de qualité ; la sensibilisation et la transmission (éducation au patrimoine, éducation artistique, médiation).

Complémentaire de la démarche de mise en valeur de la ressource touristique engagée par ailleurs, cette implication en faveur de la culture au quotidien s’adresse autant aux habitants de longue date, qu’aux nouveaux arrivants ou aux visiteurs.

Des projets diversifiés

Informer, sensibiliser…

Les services culturels sont un facteur d’attraction et de sédentarisation des habitants. Par ailleurs, l’offre culturelle est importante dans la promotion du territoire.

Depuis 2005, 47 représentations de théâtre, de conte, de danse… se sont tenues, qui ont attiré 4 000 spectateurs.123 000 € de subventions versées à 25 opérations culturelles depuis 2006.

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La commune de Sou-lomès souhaitait se doter d’un équipement de type salle des fêtes avec une dimension culturelle. De son côté, une association cherchait un lieu central pour développer son projet autour des musiques tradi-tionnelles, de l’oralité et des arts populaires du Quercy. Sous la houlette du Parc, la rencontre de ces deux projets a permis de donner une plus ample dimension à la Grange du Causse, grâce aux financements obtenus dans le cadre du contrat particulier.

Aux côtés de l’équipe-ment, prenait donc naissan-ce l’association La Granja.

Son objet : l’étude et la re-cherche du patrimoine oral musical et des traditions populaires. C’est-à-dire, non seulement la conservation, l’archivage sonore, l’ouver-ture à la recherche, mais aussi la valorisation de la diffusion et la formation de musiciens et d’opérateurs culturels.

La commune de Soulo-mès a convenu d’accueillir l’association dans la Grange du Causse. En cette phase de mise en place, où le temps est nécessaire pour construire une structure cohérente et pérenne, le soutien du Parc naturel régional a été reconnu par tous comme fondamental.

Quand la scène vient au public

Comment développer la diffusion culturelle dans des communes où la programmation artistique régulière est rare ? Comment, simultanément, soutenir une offre professionnelle de qualité ? Le Parc s’est penché très tôt sur ces questions.

L’expérience débute en 2002-2003, par le soutien à une compagnie théâtrale itinérante, parcourant les Causses en roulotte tirée par des chevaux. Mais cette démarche initiale s’est rapidement élargie à tous les arts vivants et a été baptisée « Parc en Scènes ».

Des compagnies professionnelles du terri-toire ou du département donnent ainsi une dou-zaine de représentations, de novembre à mai, de plusieurs spectacles différents. La proposi-tion est faite aux Communes, aux comités des fêtes et aux associations d’accueillir ces représentations – théâtre, danse, cirque, conte – avec un système de forfait avantageux. Le Parc naturel régional prend 60 % des coûts à sa charge. Ce dispositif d’incitation demande aussi une certaine autonomie aux compagnies, car il faut « habiller » et aménager des espa-ces et des équipements qui ne sont pas initialement conçus à cet effet. Mais le succès s’ancre dans la continuité.

Pour la période estivale, les animations « Chemins de traverse » se sont inscrites dans le prolongement des rendez-vous de « Parc en Scènes » : lectures et parcours chorégraphiés lors de la Fête de la randonnée, interventions musicales au marais de Bonnefont et aux Phosphatières du Cloup d’Aural, contes et chansons au bord des lacs de Saint-Namphaise…

nterview

Pouvez-vous nous présenter votre association ?

« L’ARCA – qui signifie Association pour la renaissance du château d’Assier – est née pour l’organisation du festival d’Assier, en 1986. Consacré aux expressions contem-poraines de la musique, du théâtre et de la danse, ce festival a eu une ampleur natio-nale jusqu’en 2003 puis s’est quelque peu épuisé, à la recherche d’un nouveau souffle. En 2006, la programmation a pris un tour nouveau, avec une volonté d’animation du village tout au long de l’année, en plus de la période du festival. Aujourd’hui à raison de la préparation d’un événement par mois environ, des échanges se nouent entre des artistes inscrits en résidence, les habitants et le milieu scolaire ».

En quoi le Parc naturel régional des Causses du Quercy vous apporte-t-il un soutien ?

« Nous avons obtenu l’aide de la Région dans le cadre de la convention culturelle du Parc, après avoir répondu à leur appel à pro-jets sur la culture et l’animation. Ce qui a motivé le soutien du Parc, pour moi, réside dans la pérennité de notre projet ou plutôt dans le fait que celui-ci s’inscrive dans la mise en œuvre d’une animation culturelle à long terme, avec un travail de fond sur le territoire.

C’est ainsi que nous donnons une part d’itinérance à nos spectacles et manifes-tations. Durant, les résidences, certains ar-tistes sont très sensibles à cette dimension

et savent nous surprendre. Il y a quatre résidences d’artistes par an. Deux de nos spectacles sont programmés dans le cadre de Parc en scènes.

Enfin, nous maintenons un contact ré-gulier avec le Parc, dès le lancement de chaque nouvelle programmation. Ils nous accompagnent et nous sollicitent ».

Qu’est-ce qui donne à un jeune homme de 24 ans l’envie de s’investir ainsi dans le développement culturel local ?

« Je suis né dans cette région. C’est un village que je découvre depuis quelques an-nées, très vivant et doté d’une bonne dy-namique associative. Sur les 700 habitants que compte Assier, il y a ici 120 gamins

inscrits à l’école, ce n’est pas rien !

À la fin de mes études à Toulouse, j’avais envie de revenir “au pays” et de travailler sur le causse.

Le festival d’Assier, ce sont pour moi beaucoup d’excellents souvenirs, des rencontres qui m’ont marqué durablement. J’ai très envie de le défendre. Sans oublier, que ce pays est beau. Ce qui ne gâche rien ».

Florian Nastorg, de l’association ARCA« Nous donnons une part d’itinérance à nos spectacles »

TRADITIONS POPULAIRES À L’HONNEUR

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Le petit patrimoine un héritage précieux

Notre territoire a la chance d’être doté d’un patrimoine rural exceptionnel. C’est pourquoi depuis sa création, le Parc mène un important programme de restauration du petit patrimoine bâti communal.

Conserver une continuité historique sur le territoire, lier le passé, le présent et le futur grâce à la restauration des éléments du petit patrimoine bâti, tels sont les objectifs des actions réalisées ces dernières années.

Le Parc naturel régional des Causses du Quercy aide les communes à obtenir des financements et les accompagne technique-ment pour restaurer et mettre en valeur des murets, des puits, des fontaines… Il s’agit de développer une dynamique de restauration, de réhabilitation, dans le respect des traditions architecturales quercynoises.

Chaque projet fait l’objet d’une étude-diagnostic qui permet d’émettre des recom-mandations et les prescriptions nécessaires aux travaux de restauration.

Les travaux sont réalisés par l’équipe d’agents d’entretien de l’espace rural du Parc naturel régional.

Témoignage du passé, le patrimoine communal est une richesse à sauvegarder. Murets en pierre sèche, lavoirs, puits, fontaines… sont quelques-uns des édifices qui contribuent à la spécificité des paysages du Parc naturel régional des Causses du Quercy. Ils sont le reflet des organisations sociales qui se sont succédées au cours des siècles. Les préserver constitue un enjeu important.

Une trame paysagère marquée par l’homme

L’architecture en pierre sèche est une composante essentielle des Causses du Quercy. En témoignent les milliers de kilomètres de murets qui constituent la trame paysagère et identitaire de notre territoire, véritable « bocage lithique ». Or, les changements d’usage, la désaffection de la plupart des bâtis ruraux, les effondrements de murets montrent combien ces éléments patrimoniaux sont fragiles.

Dès sa création, le Parc naturel régional s’est doté d’une équipe d’agents d’entretien de l’espace rural (c’est l’un des rares Parcs en France à bénéficier d’une équipe de terrain) pour la restauration d’éléments communaux remarquables.

Restaurer, réhabiliter, entretenirDepuis 1999, 240 éléments ont été

restaurés : lavoirs, puits, murets… ainsi que plus de 200 km de sentiers de randonnée… Retiennent principalement l’attention, les

constructions liées à l’activité pastorale ou celles relatives au captage de l’eau ou à ses usages. Les « travail à bœufs », les lavoirs « papillon » ne sont plus utilisés. Ils illustrent à présent l’histoire des Causses du Quercy. Héritage précieux, il faut les restaurer et les entretenir. Le Parc naturel régional fait bénéficier les communes de financements européens, de l’aide de la Région ou de l’État, de sorte que la participation financière des municipalités concernées ne représente que de 20 à 35 % des sommes engagées pour la restauration de leur petit patrimoine bâti.

Sur l’appel à projets du Parc naturel régional qui leur est transmis, les Communes intéressées font valoir le caractère structurant ou remarquable du petit patrimoine qu’elles aimeraient voir restaurer. Il peut s’agir des murets d’un couderc, d’une fontaine ou d’un lavoir à l’entrée de village… Un technicien du Parc réalise alors un diagnostic, puis élabore le plan de

Protéger et mettre en valeur

Fontaine de la Bécade à Caniac-du-Causse.

Une caselle à Espagnac Sainte-Eulalie.

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travaux des éléments retenus. Le chantier peut, par la suite, démarrer.

Un programme d’actions spécifique a concerné la restauration paysagère et écologique des mares communales du Quercy. Plus de 100 lacs de Saint-Namphaise ont été ainsi curés voire étanchéifiés. D’intérêt écologique et paysager majeur pour le causse, leur réhabilitation complète la restauration des pelouses sèches à l’usage de l’élevage ovin. En effet, ces points d’eau servent à la fois pour l’abreuvement éventuel des troupeaux, mais aussi pour toute la faune sauvage.

Les techniques de construction en pierre sèche à la portée de chacun

Les animations « Restaurons nos murets », s’adressent aux particuliers. Ces opérations d’initiation à la construction en pierre sèche ont eu un franc succès, rassemblant de nombreuses personnes. Au cours des périodes estivales de 2004 à 2008, 87 animations se sont déroulées sur 20 communes.

Échange à la fois social et technique, l’apprentissage, par le plus grand nombre, des techniques de base de notre architecture vernaculaire est essentiel à la préservation collective et à la transmission du patrimoine des Causses du Quercy.

« La vallée du Célé est plus confidentielle que celle du Lot. Le paysage y est sauvage mais en même temps très amé-nagé et doux. Venant d’Argenteuil, dans la banlieue pari-sienne, cette terre d’accueil a comblé nos attentes d’une villégiature sereine pendant les vacances. C’est ici un pays où l’on peut à la fois se ressourcer et s’investir. De sorte que depuis la fin des années 1980, le besoin de revenir, de se poser, de découvrir aussi, s’est toujours renouvelé, sans ennui ni redites.La maison que nous occupons l’été, mais aussi durant les courtes périodes de vacances, est un bâti traditionnel rural de belle dimension. Elle est frustre dans son équipement mais très robuste dans ses matériaux. Nous l’aimons peu-plée d’amis. La sérénité du cadre, la beauté des paysages, un voisinage qui respecte l’intimité, le loisir d’emprunter l’un des multiples chemins vicinaux… Tout préside à la détente.Il y a une vraie qualité de vie qui se dégage de ce territoire. La bonne chère, la ruralité, le patrimoine sont, bien sûr, des éléments-clés du bien vivre. Mais il nous semble que la plus forte identité du territoire des Causses du Quercy tient à ce que le paysage y porte toujours la marque de l’homme : apparemment des plus sauvages, il est façonné, habité, par-couru par l’homme, ne serait-ce que par le moindre muret. C’est vraiment unique ».

MARIE-FRANçOISE ET GILLES« une viLLégiature dans Le Parc »

+ 200 km de sentiers réhabilités.

+ 240 petits édifices communaux restaurés.

Plus de 100 lacs de Saint-Namphaise remis en état.

87 animations « Restaurons nos murets » réparties sur 20 communes = 2 100 participants pour 1 660 mètres de murets bâtis.

Ces mares portent le nom d’un officier de Charlemagne qui serait à l’origine de leur création. D’après la légende, tou-ché par la foi, il aurait abandonné la guerre pour mener une vie d’ermite sur les Causses où il aurait creusé ces fameuses mares. De forme généralement rectangulaire, elles sont ali-mentées par les pluies.

LA LÉGENDE DES LACS DE SAINT-NAMPHAISE

MARIE-FRANçOISE ET GILLES« une viLLégiature dans Le Parc »

Animation « Restaurons les murets » à Lentillac-du-Causse.

Ci-contre, la halle de Thémines.

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La spécificité du territoire du Parc naturel régional des Causses du Quercy se traduit par la prépondérance des eaux souterraines et ce pour une raison essentiellement géologique. Le milieu karstique laisse en effet peu d’eau en surface mais constitue un véritable réservoir en sous-sol, lequel alimente près de 80 % de la population du Lot en eau potable… Pour la plupart, les captages sont effectués sur des résurgences de rivières souterraines. Toutefois, en zone cal-caire, les eaux circulent de 100 à 1 000 fois plus vite que dans les régions de nappes phréatiques. En cas de pollution éven-

tuelle, les points de captage d’eau potable sont donc beaucoup plus exposés. D’où l’importance d’une bonne connaissance du réseau souterrain.

D’où vient l’eau des sources qui sont captées pour l’eau

potable ? Comment sont-elles alimentées ? Autant de ques-tions qui appellent une meilleure connaissance géologique et hydrogéologique du territoire pour protéger nos ressources en eau et définir l’impact éventuel de certaines activités sur la qualité de l’eau.

Connaître c’est prévoirCette qualité de l’eau s’est altérée durant les vingt

dernières années : ce mouvement n’est pas irréversible, mais implique une vigilance constante. Car notre territoire se re-peuple et on constate des effets de concentration de certaines activités. Or on sait que, de façon générale, les ressources en eau sont amenées à diminuer. Pour connaître les risques d’altération de la qualité de l’eau, il faut à la fois identifier les réseaux souterrains et protéger les zones de captage.

Pour un environnement d’exception

Le Parc naturel régional intervient pour le compte des syndicats des eaux afin d’identifier les liaisons souterraines. Grâce à des « traçages », on mesure mieux les distances parcourues et la vitesse de circulation des eaux. Cette étude des réseaux souterrains est menée sur l’ensemble du causse de Gramat.

Par ailleurs, le captage de l’eau potable doit avoir un périmètre de protection. L’hydrogéologue nommé par la Préfecture en définit le tracé. Il s’agit ainsi de limiter les risques pour la ressource en eau, d’éviter les infiltrations chroniques ou accidentelles… La démarche du Parc est – ici comme ailleurs – des plus pragmatiques et s’associe aux outils d’aménagement. Plutôt que d’empiler des restrictions ou tout laisser faire sur un territoire où l’on vit et qu’on se partage, on améliore la base de connaissances qui permet-tent un meilleur suivi des ressources en eau. Aujourd’hui, on sait mieux comment réagit le sol en termes de vulnérabilité des sources.

Le Parc naturel régional a été de ce point de vue pilote, puisqu’une nouvelle métho-dologie (aujourd’hui agréée par le ministère de l’Envi-ronnement) de constitution des cartes de vulnérabilité a été mise au point sur son territoire, à l’occasion d’un partenariat avec l’Univer-sité Pierre et Marie Curie (Paris VI) et l’Agence de l’eau Adour Garonne. La docu-mentation qui est issue de ces travaux permet déjà de mieux connaître le causse et donc, de mieux protéger « l’eau du robinet ».

Mesure et captage du suivi des eaux à la Pescalerie, ci-dessous, rivière souterraine de Padirac.

900 hectares de pelouses sèches restaurés… 500 hectares de bois-taillis rénovés… Participation à la mise en place et à l’animation du réseau de sites Natura 2 000. Plus de 100 lacs de Saint-Namphaise réhabilités… Quelques 50 km de rivières nettoyés…

Vocation première d’un Parc naturel régio-nal, la protection de l’environnement naturel et paysager a donné l’occasion au Parc d’impulser

et d’accompagner de nombreuses actions dans ce domaine, visant aussi bien à protéger la nature, mieux gérer les équilibres écologiques des milieux et des ressources naturelles – faune, flore, écosys-tèmes terrestres, agriculture, sous-sol –, mais aussi à prévenir et traiter les risques de pollution pour l’eau. Mais une attention particulière devait être simultanément portée au maintien de l’activité sur le territoire. Ainsi, 60 contrats d’aide ont été signés avec les agriculteurs, portant sur une surface de près de 4 000 hectares, reconnaissant

ainsi les pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité des Causses. Les actions conduites dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat participent également de cette dynamique. L’accompagnement des collectivités dans l’éla-boration de documents opérationnels d’urba-nisme adaptés aux réglementations récentes sur le développement durable sont aujourd’hui un enjeu clé. L’accueil de nouvelles populations sera d’autant mieux assuré qu’il ne se traduira pas par un « mitage » du territoire et de son paysage.

Les Causses, « château d’eau » du département

La protection de l’environnement est un axe fort du Parc naturel régional des Causses du Quercy depuis sa création. L’objectif est de conjuguer préservation des ressources et maintien de l’activité agricole.

Protéger et mettre en valeur

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nterview

Pourquoi les Causses du Quercy vous ont-ils servi de terrain d’étude ?

« L’hydrogéologie karstique consiste en l’étude des eaux souterraines dans des milieux calcaires fractu-rés ou fissurés, c’est-à-dire où existent des conduits noyés et des écoulements souterrains. De fait, les milieux karstiques favori-sent des vitesses de circulation et des volumes d’eau sans commune mesure avec les milieux dits poreux (comme les plaines alluviales, par exemple). Au point d’ailleurs d’instituer l’hydro-géologie karstique en discipline à part entière. Terrain d’étude remarquable, le causse de Gramat a été, pour notre laboratoire de recherche, l’occasion d’en perfection-ner les outils de connaissance.

Durant les deux dernières années universitaires, nous avons en effet pu mettre au point une nouvelle méthode de cartographie des propriétés du milieu karstique, notamment sa vulnérabilité intrinsèque,

c’est-à-dire la façon dont le sol réagit localement aux infiltrations, et par conséquent la sensibilité plus ou moins grande qu’il présente face aux dangers de pollution ».

Comment l’université de Paris VI a-t-elle travaillé avec le Parc ?

« Une convention de recherche a été signée entre le Parc, l’Agence de l’Eau et l’Université, de manière à financer deux stages universitaires. Nos étudiants ont bénéficié d’un très bon accueil et d’une logistique leur permettant toutes les “acquisitions” de terrain utiles à notre programme.

Un appui documentaire aussi, puisqu’il nous a fallu synthétiser, dans un système d’information géogra-phique, des informations disparates : données mor-phologiques, variabilité des débits, tracés, vitesses de circulation, etc. Nous avons trouvé auprès du Parc un partenaire motivé ».

Q u e l e s t l’apport majeur de ce travail de partenariat ?

« En situant avec précision les zones sensibles du causse, plus vulnérables à l’activité humaine et à son empreinte écologique, vous évitez de “geler” tout l’espace kars-tique. Le Parc avait tout intérêt à disposer d’une telle cartographie.

Une fois croisée avec une carte des activités (zones d’habitat, fermes, entreprises, etc.), cette base d’in-formations devient en effet un outil d’aménagement raisonné du territoire. En l’état, notre méthode est prescrite aux hydrogéologues agréés par la D.D.A.S.S. pour définir les périmètres de protection que nécessi-tent les captages d’eau potable. Mais c’est l’ensemble du bassin d’alimentation en eau qui s’avère mieux connu.

Une carte des périmètres de protection devrait logiquement s’ensuivre ».

Valérie Plagnes, maître de conférence à Paris VI« Nous avons trouvé auprès du Parc un partenaire motivé »

La gestion des rivières recouvre de forts enjeux. Celui de l’attractivité du territoire (activités aquatiques telles que pêche, canoë et baignades) et celui quotidien de la protection de la ressource en eau et de la maîtrise des crues. S’agissant du cours du Célé, cette gestion s’intègre surtout dans un site naturel exceptionnel, avec des habitats et des espèces d’intérêt communautaire (menacés de disparition, vulnérables, rares ou uniques en Europe).

Dans le cadre du Contrat de rivière Célé, signé le 29 janvier 2000, les Communautés de communes Lot/Célé et Vallée et Causse s’étaient engagées à restaurer puis à en-tretenir le Célé et ses berges. Elles ont confié au Parc naturel régional des Causses du Quercy l’élaboration du dossier tech-nique et du suivi de l’ensemble des travaux d’intervention pour la réhabilitation du lit mineur et des berges du Célé.

Débroussaillage sélectif, abattage, enlèvement d’embâ-cles, plantations… Au total, 96 km de berges ont été restau-rés. Le gros œuvre réalisé, il s’agit à présent de les entretenir régulièrement. C’est pourquoi un plan de gestion d’entretien des berges du Célé a été mis en place pour cinq ans par le nouveau Syndicat mixte de gestion de la Rance et du Célé.

Le Célé, objet de toutes les attentions

Le Célé

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Les pelouses sèches sont un patrimoine paysager des causses, que le recul de l’activité agricole menace particulièrement. Les éleveurs parlent plutôt de « parcours » pour évoquer cette succession d’ensembles pâturés à la végétation herbacée rase qui – à défaut d’utilisation – se transforme par endroits en lande, puis en bois. Ces prairies maigres naturelles ne sont utili-sées que pour le pâturage ovin, mais se prêtent bien sûr à d’autres usages, comme la chasse et la randonnée. Or, ces zones sont de moins en moins investies, de sorte que le taillis et la lande gagnent du terrain et ferment le paysage.

Un soutien concret aux éleveursL’objectif de la restauration des pelouses

sèches est double : à la fois environnemental et d’aide à la pratique de l’élevage ovin. Pour éviter la situation d’abandon, le Parc a enchaîné plusieurs programmes d’action. Le programme européen Life Nature a pour sa part permis de cibler préférentiellement des sites recensés Natura 2000, avec des zones riches en pelouses. Quelque 900 ha ont ainsi été restaurés, avec et pour les agriculteurs. Ces derniers ont signé un engagement d’exploitation d’une durée mini-male de cinq ans, pour qu’il y ait une assurance que la « pression » de pâturage soit suffisante au maintien des pelouses.

L’ADASEA (Association départementale pour l’aménagement des structures des exploita-tions agricoles) a identifié les « demandants » au titre de ce projet. Pour chaque éleveur, il s’agissait de définir un itinéraire technique cohérent pour le pâturage, au regard de ses besoins effectifs. Les saisons propices au pâturage ont été définies aussi dans un souci de sauvegarde des milieux naturels. Les travaux ont été élaborés suivant un cahier des charges adapté à chaque acteur. 31 éleveurs ont souscrit à cette démarche entre 2000 et 2003.

Ces actions se sont poursuivies sur les sites « Natura 2000 » du Parc. 60 contrats ont été si-gnés, qui concernent 4 000 ha pour un budget de 2,2 M€ sur cinq ans. À Calès, une quinzaine de propriétaires fonciers se sont même regroupés en Association foncière pastorale afin de permettre à un éleveur de brebis de reconstituer des parcours sur quelque 60 ha.

Une autre opération exemplaire a été me-née à Caniac-du-Causse, avec la création d’une

association d’éleveurs pour l’aménagement et la restauration de 200 ha de terrains communaux. Passages canadiens qui évitent le cloisonnement, portillons à ressort pour les randonneurs et les chasseurs : les équipements spécifiques ont pris en compte les différents usages de cet espace communal.

Rouvrir le paysage par l’activité pastorale

« Les Causses du Quercy, ça n’est pas que des gens qui portent le chapeau et qui fument la pipe en regardant rêveusement le paysage ! Je crois que le Parc naturel régional se méfie à juste titre de cette imagerie d’Épinal. Notre monde paysan est attaché à certaines traditions, mais est aussi demandeur de mo-dernité. Sur ce point, j’ai la conviction que nous avons un intérêt collectif et partagé, pour faire gagner le territoire ensemble, dans le respect des prérogatives et des missions propres à chacun.

Il faut dissiper le malentendu selon lequel un Parc naturel régional est une ins-titution porteuse d’obligations et de réglementations nouvelles qui entravent l’activité économique.

Ce territoire, dont nous sommes si fiers et que nous souhaitons tous protéger aujourd’hui, n’est pas né de rien : il est aussi le fruit de générations d’éleveurs qui l’ont entretenu grâce à l’activité pastorale. Cela ne nous est pas contesté, comme en témoigne l’action du Parc au niveau des pelouses sèches. Mais je pense qu’il serait intéressant d’aller plus loin. Ainsi, la “griffe” du Parc naturel pourrait s’associer à la promotion de nos produits, qui pour certains sont déjà de vrais emblèmes. L’agneau fermier du Quercy, le Rocamadour, le safran et la truffe noire… Et j’en oublie ! Le succès de nos produits ne se dément pas. Au dernier Salon de l’agriculture, le stand du Lot a d’ailleurs eu une audience révélatrice. Le consommateur heureux ouvre ses yeux et ses oreilles. Il faut associer à l’amour de ce territoire cette séduction, faire un travail d’identification, et rappeler aux amateurs de produits de qualité d’où vient ce qu’ils consomment. On leur vend le rêve en même temps que le goût. Et là, le Parc naturel régional peut nous aider ».

FRANCIS ALAyRAC« La griFFe du Parc, associée à La ProMotion de nos Produits »

Culture en fond de vallée à Saint-Géry.

Restauration d’une pelouse sèche.

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60 ha d’un seul tenant revalorisés pour l’activité pastorale : comment cela a-t-il été rendu possible ?

« Le périmètre de ce projet touchait tout de même une quinzaine de proprié-taires fonciers différents. Il fallait évidem-ment leur accord : le projet s’est donc mis en marche, en contactant chacun et en argumentant. Les propriétaires ont ac-cepté et se sont constitués en Associa-tion foncière pastorale (AFP) pour faciliter la forme contractuelle de cet accord de jouissance. Concrètement, le débrous-saillage nécessitait un travail énorme, et grâce à Nature 2000, l’État et l’Europe ont accordé pas mal de crédits. La superficie totale a été recoupée en 6 enclos qui vont de 5 ha à 11,5 ha pour le plus grand. On a bien sûr épousé le relief, tenu compte des combes, des accidents, de certains rideaux d’arbres, des bocages… ».

Quel sont les avantages partagés de cette formule ?

« En fait, je deviens un peu, par l’usage que j’en fais, le technicien en paysage de l’AFP. Leurs terres sont débroussaillées et entretenues, ce qui limite considérable-ment le risque d’incendie, mais a aussi des avantages pour la chasse. Le retour des pe-louses sèches se traduit par une activité fa-cilitée pour les chasseurs, puisque c’en est fini des landes et bosquets impénétrables.

En mettant en service ce parcours, cette année, je me suis rendu compte pour ma

part d’une modification de mes méthodes de travail. L’élevage des bêtes est beaucoup plus extensif et sur le long terme ».

Quels sont les enseignements d’une ex-périence de ce type ?

« Maintenant, on aurait du mal à re-venir en arrière : quand je vois mes brebis qui ont suffisamment de parcours et qui entretiennent le paysage, quand je vois la sérénité que je gagne à pratiquer des mé-thodes extensives tout en ayant un niveau de production satisfaisant, je me dis que ce n’est pas idiot du tout. Tout le monde y gagne.

Peut-être y a-t-il un retour en sages-se. Depuis les années 1960, la baisse du nombre d’exploitations agricoles se tra-duisait par le credo de l’augmentation de la production. Au fil des années, il a bien fallu constater que de nombreuses terres étaient abandonnées. Or, l’entretien pas-toral, s’il est une solution, a un coût initial. Le projet du Parc a permis de répondre à ce problème financier.

Du côté des habitants comme de celui des institutions, il y a la compréhension que s’il n’y avait plus d’activité comme la nôtre, ce territoire deviendrait un “no man’s land” ».

Arnaud Andral, éleveur de brebis à Calès« On aurait du mal à revenir en arrière »

nterview

Partout en France, le SPANC (Service public d’assainissement non collectif ) est un service public, industriel et commercial dont les charges sont financées par une redevance annuelle obligatoire, acquittée par les particuliers. Jusqu’en 2005, le contrôle de l’assainis-sement autonome sur les installations neuves relevait uniquement d’une assistance technique et opérationnel-le que le Parc naturel régional proposait aux communes rurales.

Depuis janvier 2006, avec l’obligation nationale pour chaque commune de se doter d’un SPANC et de veiller au bon fonctionnement des installations déjà existantes, comme des plus récentes, la majorité des municipalités a souhaité maintenir sa relation avec le Parc naturel régional dans l’exercice de cette compé-tence. Trois techniciens de terrain ont ainsi en charge de contrôler et conseiller plus de 7 000 installations sur 57 communes (dont 2 hors Parc) dont environ 40 % de résidences secondaires.

L’assainissement, une compétence déléguée

13 % du territoire du Parc naturel régional est en zone Natura 2000.

96 Km de berges du Célé restaurés.

18 Km de berges de l’Alzou entretenus.

900 ha de pelouses sèches restaurés.

100 % des communes du Parc sont membres d’un SPANC, que ce soit celui du Parc naturel régional, de leur communauté de communes ou de leur propre commune.

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L’ensemble paléontologique et archéolo-gique, mis en réseau dans le cadre de ce Pôle, retrace l’histoire de l’occupation aussi bien animale qu’humaine des Causses du Quercy et de la Bouriane. Il regroupe des sites d’intérêt scientifique et culturel majeurs, mais dont l’exis-tence est parfois encore trop confidentielle.

Vers la démocratisation du savoir préhistorique

La grotte ornée du Pech-Merle accueille 70 000 visiteurs chaque année… tandis que 400, seulement, se rendent à l’archéosite des Fieux à Miers. Pour ne prendre que ces deux exemples, la mise en valeur du réseau paléontologique et préhistorique repose sur l’har-monisation des initiatives de développement.

Sur l’archéosite des Fieux, où, pour lors, sont protégés différents niveaux de fouilles témoignant d’une présence humaine supérieure à 100 000 ans, l’installation de panneaux d’interprétation et le succès des animations de groupe sont déjà un signe de « démocratisation » du savoir préhistorique. La mise en avant des fouilles et la réalisation de moulages renforceront la lisibilité de ce patri-moine auprès du grand public. À Pech-Merle, c’est un projet de restructuration du Musée

qui se dessine. Déjà titulaire du label Musée de France, l’établissement souhaite s’orienter sur une programmation de véritable centre culturel de la préhistoire et constituer à lui seul un motif de visite, par-delà la grotte.

Outre le soutien financier provenant de la dotation du Pôle d’excellence rurale, l’action de promotion bénéficiera assurément des autres outils du Parc, tels que la signalétique, la dyna-mique touristique engagée avec l’adhésion à la Charte européenne du tourisme durable et l’édition de divers supports pédagogiques.

Quand le passé s’entretient et se visite

Conserver une continuité historique sur le territoire, lier le passé, le présent et le futur sont deux objectifs poursuivis par le Parc naturel régional des Causses du Quercy dans le domaine de l’archéologie et, notamment, de la paléontologie. Aux côtés de la grotte ornée du Pech-Merle, figurent d’autres lieux remarquables comme l’archéosite des Fieux, sur la commune de Miers, ou les Phosphatières du Cloup d’Aural, près de Bach.À travers ses Pôles d’excellence rurale (PER), mis en place en 2006, l’État a voulu susciter et soutenir des projets innovants, qui s’inscrivent dans la promotion des richesses naturelles, culturelles et touristiques.

Le Parc naturel régional des Causses du Quercy et le Pays Bourian, déjà associés dans le cadre d’autres opérations, ont ainsi eu l’occasion de mettre en valeur ce qui représente une très grande richesse de leur territoire respectif : le patrimoine archéologique et paléontologique.

La restructuration du musée de préhistoire du Pech-Merle, à Cabrerets, la poursuite de l’aménagement des Phosphatières du Cloup d’Aural et la préservation et la réalisation d’aménagements du site paléontologique de la Plage aux Ptérosaures de Crayssac, d’intérêt scientifique majeur, sont quelques-unes des opérations inscrites dans ce PER.

Sont également prévues des études préalables à la création d’un Centre départemental de conservation du patrimoine, la restructuration de l’accueil des grottes de Cougnac, la protection des sites préhistoriques du Piage et des Fieux. Enfin, ces différents sites seront mis en réseau, à la fois dans une perspective touristique et économique.

Un territoire qui aspire à l’excellence

Protéger et mettre en valeur

Le Parc naturel régional des Causses du Quercy recèle des paysages façonnés par un lien millénaire et permanent entre la pierre et l’eau. L’Homme a su s’adapter à ces éléments et a ainsi marqué de son empreinte le territoire depuis des millénaires.

DANS LE CADRE DU PER1,7 M E dotent ce Pôle d’excellence rurale.Sites actuellement en cours d’aménagement ou envisagés dans le cadre du Pôle d’excellence rurale.• Dans le Parc naturel régionalLe centre départemental de conservation du patrimoine à Sauliac-sur-Célé.Le musée du Pech-Merle à Cabrerets.L’archéosite des Fieux à Miers.Les Phosphatières du Cloup d’Aural à Bach.• Dans le Pays BourianLa plage aux Ptérosaures à Crayssac.Les grottes de Cougnac à Payrignac.Le site préhistorique du Piage à Fajoles.

Dolmen

Dents de cochon

Archéosite des Fieux à Miers

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Les « Phosphatières du Quercy » ne sont pas des lieux ordinaires. Comblés par des argiles riches en phosphate, ces anciens gouffres ont tout d’abord contribué à la fossilisation des faunes du passé, depuis 40 mil-lions d’années, pour ensuite tenir lieu d’habitat, de la préhistoire jusqu’à la fin du XIXe siècle, période où elles furent le témoin de la fièvre de l’extraction des phosphates. Puis abandonnées, elles sont devenues, dans les années 1920, un « laboratoire naturel de l’évolution », selon l’expression choisie des chercheurs du CNRS.

Les fouilles menées depuis 40 ans ont permis de répertorier plus de 130 gisements fossilifères. Ceux-ci relatent l’évolution de quelque 6 familles de végétaux et 500 espèces de mammifères sur une durée exceptionnelle de 54 à 18 millions d’années avant notre ère.

De quoi être surprisAu Cloup d’Aural, à côté

du village de Bach, le public peut agréablement se familiariser avec un extraordinaire phénomène géologique, très présent sur les territoires karstiques du Parc naturel régional. En outre, les Phosphatières sont de grands « gise-ments » de fossiles animaux.

Des visites y sont organisées selon quatre thématiques didactiques : le chemin du phosphate, le sentier du temps, le climat et les animaux du passé. Deux autres espaces paléontologiques et « fouilles » ont aussi été aménagés.

La botanique (traitée sous l’aspect de l’évolution) et l’eau en pays calcaire sont les thèmes associés aux prochains espaces en cours de réalisation pour une

ouverture prévue en 2009. L’association des Phosphatières du Quercy, créée en 1992, qui gère le site, nourrit de nombreux échanges avec le Parc naturel régional. Ses membres interviennent notamment dans le cadre de la formation des propriétaires de gîtes Panda. Ils parti-cipent aussi aux randonnées à dominante géologique ouvertes à tous. Dans le cadre de la collection « Découvrir » éditée par le Parc, un ouvrage grand public consacré aux Phosphatières est en cours de préparation.

Quel est le rôle de l’association des Phosphatières du Quercy ?« Notre association est le produit de la rencontre de paléontologues et de spé-léologues. Les uns mus par une logique de protection des sites, les autres davan-tage portés sur la sensibilisation et la découverte. Nous gérons ce site, qui est propriété de la commune de Bach depuis 1992.

Il faut savoir qu’aujourd’hui encore, les Phosphatières sont un patrimoine très méconnu, même au niveau local. Nous voulons en faire mesurer la richesse au grand public ».

Comment concilier accueil du public et volonté de protection ?« Bien sûr, le tourisme n’est pas tout : les activités de recherche, la coordina-tion scientifique, l’organisation des fouilles se portent sur le sud des Causses du Quercy, de la vallée du Célé à celle de l’Aveyron, parfois avec un caractère d’urgence.

Les gisements sont en danger : menacés entre autres de pillage. Heureuse-ment, le site de Bach est doublement protégé : par l’exploitation touristique maî-trisée que nous en faisons et par son inscription aux Monuments historiques au titre de l’activité minière du XIXe siècle ».

Qu’attendez-vous des actions dé-veloppées grâce au Pôle d’excel-lence rurale ?« Son action est déjà sensible. Au niveau des Phosphatières de Bach, la dotation du Pôle d’excellence rurale a permis de réaliser un grand bâtiment d’accueil des groupes scolaires, qui héberge aussi une exposition saisonnière. Plus largement, le Pôle d’excellence rurale est un ensemble de sites reliés à l’initiative du Parc naturel régional et du Pays Bourian. Il a une dimension archéologique, avec les sites de Pech-Merle, des Fieux et de Piage par exemple, mais aussi une vo-cation paléontologique (les Phosphatières, la plage aux Ptérosaures à Crayssac).

Les actions engagées par ce réseau ont deux orientations : le tourisme et la pédagogie. Mais la réalisation d’équipements clés est prévue pour faire rayonner davantage notre patrimoine comme, par exemple, la création d’un centre dépar-temental de conservation du patrimoine, sur le site de Cuzals à Sauliac-sur-Célé. Ce centre n’aura pas exclusivement vocation à conserver des spécimens. Il sera mis à disposition des chercheurs, lesquels viennent du monde entier dans notre région ».

nterviewThierry Pélissié, responsable du site des Phosphatières« Priorité au tourisme et à la pédagogie »

DANS LE CADRE DU PER

100 000 années d’occupation humaine.

70 000 visiteurs par an à la grotte ornée de Pech-Merle.

1,7 M E au profit d’opérations d’investissement dans le cadre du PER.

40 millions d’années de biodiversité

Les Phosphatières du Cloup d’Aural

Cloup d’Aural

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LE PARC EN PRATIQUEParc naturel régional des Causses du Quercy11 rue Traversière – B.P.10 – 46240 Labastide-MuratTél. : 05 65 24 20 50 – Fax : 05 65 24 20 59Courriel : [email protected] Internet : www.parc-causses-du-quercy.orgHoraires d’ouverture au public : du lundi au jeudide 8 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 18 h (17 h pour le vendredi).Fermeture annuelle entre Noël et le Jour de l’An.

SERVICES ET PERmanEnCES PouR LES haBITanTS (dans le cadre de partenariat avec d’autres organismes)

PaRTEnaRIaT aVEC LE ConSEIL d’aRChITECTuRE, d’uRBanISmE ET dEL’EnVIRonnEmEnT (CauE) du LoT.

> Vous avez un projet de construction ou de restaura-tion dans une commune du Parc ? Un architecte du CAUE, présent dans nos locaux, vous conseillera gratuitement.> Vous souhaitez acheter, construire, rénover, aménager un terrain ou une habitation, il répondra à toutes vos ques-tions et vous orientera dans vos démarches, sans obligation de votre part.uniquement sur rendez-vous en téléphonant au 05 65 24 20 50.• Tous les 2e mardi du mois (toute la journée) à Labastide-Murat.• Tous les 4e mardi du mois, le matin à Labastide-Murat et l’après-midi à la Maison com-munautaire du Pays de Lalben-que (où le Parc naturel régional dispose désormais d’un bureau).*Pour que cet entetien soit le plus efficace, pensez à apporter un extrait de plan cadastral, des photos du terrain ou des bâtiments existants, des cro-quis sommaires que vous aurez réalisés vous-mêmes…

auTRES SERVICES

PaRTEnaRIaT aVEC L’aSSoCIaTIon QuERCy ÉnERgIES

> Vous désirez obtenir des conseils en matière d’écono-mie d’énergie ou pour l’utilisa-tion d’énergies renouvelables ? Une conseillère de Quercy Énergies est à votre disposi-tion.uniquement sur rendez-vous en téléphonant au 05 65 24 20 50.• Tous les 3e jeudi du mois (après-midi) à la Maison com-munautaire du Pays de Lalbenque.• Tous les 4e jeudi du mois (après-midi) à Labastide-Murat.

un aPPuI aux PoRTEuRS dE PRojETS

Le Parc naturel régional des Causses du Quercy soutient aussi les porteurs de projets dans les domaines culturels, touristiques… en les aidant à bénéficier notamment de fi-nancements. > Si certains critè-res sont remplis, ces personnes peuvent déposer un dossier de candidature (que le Parc aide à constituer) et ainsi obtenir des financements par le biais de programmes européens, de contrats, conventions signés par le Parc naturel régional, par exemple avec la Région Midi-Pyrénées.> Un appui technique sur la réalisation du projet peut éga-lement être apporté par le Parc naturel régional, toujours en conformité avec les principes contenus dans sa Charte.

PaRTEnaRIaT aVEC La ChamBRE dE mÉTIERS ET dE L’aRTISanaT du LoT

Depuis cinq ans, le Parc naturel régional accueille, dans ses locaux, une chargée de mission de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Lot afin d’offrir aux artisans un double service de proximité :- une aide à la transmission-reprise et à la création d’entre-prises ;- un conseil et un accompagne-ment de projet.> Les entreprises susceptibles d’être cédées sont identifiées et un catalogue les regroupant est régulièrement mis à jour.> Si vous reprenez une entre-prise sur le territoire du Parc, vous bénéficierez d’un suivi gratuit de 18 mois…> Si vous voulez créer votre société, prenez rendez-vous avec notre chargée de mission « Artisanat ». Vous bénéficie-rez gratuitement d’une aide juridique et technique (pour élaborer un plan prévisionnel, obtenir des indications sur le marché que vous ciblez…), d’un appui dans vos recherches de financements… et d’un suivi pendant deux ans.

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* Personnel non salarié du Parc naturel régional des Causses du Quercy affecté à temps complet ou partiel au territoire du Parc naturel régional, via une convention de partenariat rémunérée.

DirecteurPascal Dubreuil

Pôle développement

durable et services au public

Mission artisanat(convention CMA)Caroline Salvin*

ResponsableJean-François Hessel

Chargé de mission politiques territoriales

ORGANIGRAMME DE L’ÉQUIPE TECHNIQUE DU PARC

Pôle Eau et Service

Assainissement non collectif (SPANC)

Techniciens assainissementAurélie Bargues

Cédric DupréMagalie Lafargue

SecrétairesMarie-Pierre Pablo

Marie-Agnès MomboisseAnnick Balbarie

ResponsableJoël Trémoulet

Chargé de mission eau assainissement

Pôle Culture, éducation au territoire et vie

associative

Chargée de mission éducation au territoire

et au dévpt durablePatricia Monniaux

ResponsableNils Brunet

Chargé de mission développement culturel

et patrimoine

Pôle Tourisme durable et activités de pleine

nature

Mission Tourisme(Convention CDT)

Marie-Cécile Kuylle*

Chargée de mission Charte européenne du

tourisme durableLucie Brousse

ResponsablePierrick Navizet

Chargé de mission randonnée et activités de

pleine nature

Pôle Environnement et aménagement de

l’espace

Chargé de mission patrimoine naturel

Marc Esslinger

Chargée de mission Natura 2000

Amandine Bonnelles

Technicien rivières et travaux

Vincent Lagarrigue

Agents d’entretien de l’espace rural Sylvain Lapotre(Chef de chantier)

J.J. FaureJ. Andissac

ResponsableAgathe Kühnel

Chargée de mission environnement

et aménagement

Secrétariat/accueilGéraldine Da Silva

Jackie GajanEliane Mazet

Gestion financière et administrativeCathie Balmette

CommunicationIsabelle de Bontin

SIG - InformatiqueChristelle Buisson

Agent d’entretienClaude Lallemant

LE PARC EN PRATIQUE

Révision de la CharteAnna Crépin

Chargée de mission Habitat-urbanisme

Anne Eusebe

Mission Conseil Architectural

(convention CAUE)Valérie Courtin*

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L’Ouysse

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Lacave

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Padirac

AlvignacThégra

Lavergne

Rignac

Bio

Mayrinhac-Lentour

Rocamadour

Couzou

Thémines

Issendolus

Flaujac-gare

Théminettes

Saint-Simon

Sonac

Reilhac

Le Bastit

Carlucet

Lunegarde

Issepts

Cales

Ginouillac

Séniergues

MontfauconVaillac

Beaumat

Durbans

Assier

Fontanes-du-Causse

Quissac

Soulomès

Caniac-du-Causse

Espédaillac

Reyrevignes

CambesCorn

Cras

Nadillac

Valroufie

Cours

Saint-Martin-de-Vers

Sabadel-Lauzès

Lentillac-du-Causse

Vers

BlarsSaint-

Sulpice

Espagnac-Sainte-Eulalie

Boussac

Saint-Martin-Labouval

Saint-Chels

Cabrerets

Brengues

Marcilhac-sur-Célé GréalouOrniac

Sauliac-sur-Célé

BouzièsLarnagolTour-de-

Faur

Aujols

Berganty

Calvignac

Esclauzels

Saint-Cir-Lapopie

CrégolsCenevières

Saint-Jean-de-Laur

Lugagnac

Puyjourdes

Laburgade

Saillac

Bach

Cieurac

Cremps

Concots

Belmont-Sainte-Foi

Belfort-du-Quercy

VaraireEscamps

Beauregard

Promilhanes

Vaylats

Vidaillac

Laramière

Grèzes

Saint-Sauveur-la-vallée

Saint-Cernin

Sénaillac-Lauzès

LALBENQUE

LAUZÈS

LIVERNON

SAINT-GÉRY

LABASTIDE-MURAT

GRAMAT

Sites d’intérêt écologique exceptionnelVallée du Célé de Sauliac à Conduché.Vallée de la Sagne.Basse vallée du Vers.Vallée de la Rauze.Partie inférieure de la moyennevallée du Lot.Secteur de Gaïfié et vallons de Lantouÿ et de l’Oule.Grotte du Font d’Erbies.Pelouses et pré-bois de Pech Olié.Lac de Bannac.Pelouses de Lalbenque.Serres de Belfort-du-Quercy.

1213141516

17

1819

202122

Gouffre et rivière souterraine de Padirac.Les marais de Mayrinhac-Lentour.Prairie Grande.Vallées de l’Ouysse et de l’Alzou.Vieux chênes de Pannonie.Vieux chênes de Cantegrel.Combe de la Coulière, Croze Haute et Pech Piélat.Causse de Lunegarde et du Bastit.Braunhie.Puy Blanc.Vallée du Célé à Saint-Sulpice.

1

234567

89

1011

LIMOGNE-EN-QUERCY

FIGEAC

PUY-L’ÉVÊQUE

LACAPELLE-MARIVAL

CAHORS

GOURDON

SOUILLAC

vers MONTAUBAN,TOULOUSE

Communes

Cours d’eau principaux

Parc naturel régional des Causses du Quercy

Département du Lot

D807

D802

D840

D67

7

D653

D653

D653

N12

2

D673 D3

2

D41

D19

D19

D19

D662

D911D8

20

A2

0

D911

FIGEAC

PUY-L’ÉVÊQUE

LACAPELLE-MARIVAL

CAHORS

GOURDON

SOUILLAC

vers MONTAUBAN,TOULOUSE

SAINT-CÉRÉ