PARCOURS D’ÉCRITURE AU MUSÉE UNTERLINDEN · description, narration, fiction, bande dessinée, calligramme, etc. En déambulant dans les salles d’exposition du Musée Unterlinden,

PARCOURS D’ÉCRITURE AU MUSÉE UNTERLINDEN

DOSSIER DE PRÉPARATIONÀ LA VISITE EN AUTONOMIE

NIVEAU : Second Degré

Printemps de l’écriture 2018 - « Chut ! »Dossier de préparation à la visite en autonomie au Musée Unterlinden 2

Sommaire

Pour commencer

Les sujets du Printemps de l’écriture

Le parcours au Musée Unterlinden

Henri LEBERT, Couvent des Unterlinden, 1838

Otto DIX, Annonciation, 1950

Vera PAGAVA, Après la Cène ou La Cène, 1950

Karl-Jean LONGUET, Le Grand Couple, 1952

Jacqueline DE LA BAUME - DÜRRBACH, Guernica (d’après Picasso), 1976

Réservations / Informations pratiques

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Pour commencer ...

Dans le cadre du concours du Printemps de l’écriture 2017-2018, dont le thème est « Chut ! », le Service des publics du Musée Unterlinden vous propose de découvrir le contenu pédagogique de ce dossier.

Aller à la rencontre de l’œuvre d’art, quelle qu’en soit sa période, apparaît comme une priorité de l’offre pédagogique menée par le Service des publics du Musée Unterlinden. Ce dossier consti-tue un support pédagogique que l’on vous souhaite utile dans la préparation de votre visite en autonomie au sein du musée.

Au contact des œuvres retenues par notre service, il vous est proposé d’entamer un travail d’écriture avec vos élèves, reposant sur différentes entrées possibles ; le ressenti face à l’œuvre, le souvenir que peut susciter la vue d’une peinture ou d’une sculpture, ou bien encore le lien que peut établir l’élève entre le titre de l’œuvre et son contenu iconographique, son sujet. Ces différentes approches permettront à l’élève de s’intéresser à la fois au contenu de l’œuvre, à sa facture et sa matérialité, mais aussi à sa dose d’émotions qu’elle contient et qu’elle peut pro-voquer chez le spectateur. Dès lors, il est possible d’envisager toutes formes d’écriture ; poème, description, narration, fiction, bande dessinée, calligramme, etc.

En déambulant dans les salles d’exposition du Musée Unterlinden, il reviendra aux élèves de s’imprégner le plus possible des œuvres rencontrées, en les observant le plus attentivement, en tournant autour d’elles lorsque cela est possible, pour amorcer leur axe de pensée qui les guide-ra vers l’une ou l’autre forme d’écriture. Il ne convient point de viser une écriture finalisée lors de cette première rencontre, mais bel et bien de déclencher cette dernière à travers des croquis de l’œuvre, des photographies, des notes d’observation ; se fabriquer une banque de données pour encourager l’écriture, tel pourrait être l’objectif de cette rencontre organisée avec l’œuvre d’art.

Le parcours, articulé autour de cinq œuvres, propose des pistes d’écriture en lien avec les sujets d’écriture créative, en bande dessinée et documentaire. Aux enseignants de porter leur atten-tion sur la ou les pistes qu’il leur semble intéressant de conduire au sein de leurs classes.Des entrées plastiques sont également proposées pour certaines œuvres, afin de varier les plai-sirs et de construire une écriture qui pourrait s’appuyer sur la création plastique de l’élève. Cette approche différente peut convenir à certains élèves pour lesquels la rencontre avec l’œuvre d’art peut demander plus de temps et se montrer ainsi vecteur d’imagination et de créativité.

Lors de votre venue au Musée Unterlinden dans le cadre de la découverte de ce parcours « Chut ! », il vous est conseillé de scinder la classe en plusieurs groupes, afin de faciliter la rencontre avec l’œuvre pour les élèves. Ce mode de visite n’est rendu possible qu’en présence de plusieurs accompagnateurs, chacun d’entre eux prenant en charge un groupe d’élèves pour les guider dans le musée et aller à la rencontre de chacune des œuvres du parcours proposé.

Si le nombre restreint d’accompagnateurs ne pouvait permettre ce mode de visite, il est obliga-toire de viser deux à trois objets d‘étude du parcours sélectionnés au préalable, et d’y conduire l’ensemble du groupe pour une rencontre collective avec l’œuvre.


Les sujets du Printemps de l’écriture

SUJET 1 ; Écriture créative

« Chut ! »Rédigez un texte qui commence et/ou se termine par « Chut ! ».

SUJET 2 ; Écriture documentaire

« Chut ! »Donnez la parole à ceux qui ne l’ont pas, que l’on n’entend pas ou qui se taisent.

SUJET 3 ; Écriture en bande dessinée

« Chut ! »Réalisez une bande dessinée à partir de cette thématique.

SUJET 4 ; Écriture en langues et cultures de l’Antiquité

Vous traiterez au choix l’un des sujets suivants :

A. Imaginez que vous soyez caché dans le cheval de Troie, aux côtés d’Ulysse et de ses compa-gnons. Chut ! Pas un bruit !….

B. Racontez ce que vous avez pu voir et entendre en assistant aux rites des mystères d’Eleusis….

C. Imiter les historiens comme Hérodote, Tacite ou Suétone et faire le récit d’une conjuration ou d’un complot….

D. Devenez la déesse Lara, déesse du silence, et prononcez devant l’assemblée des dieux un éloge du silence…..

E. Soyez un héros ou une héroïne de tragédie et composez une tirade dans laquelle vous livrez un pesant secret à votre confident(e)….



Avant d’aller plus loin

«Henri LEBERT est installé à Colmar depuis huit ans lorsqu’il peint cette toile. A la différence de Schacre et d’Atthalin, qui ont pris le parti de représenter le couvent dans son état délabré, LE-BERT préfère évoquer la vie passée du lieu. Il ressuscite un groupe de soeurs qui semblent pro-fiter d’un moment de récréation pour se promener dans le préau aux pelouses bien entretenues et aux bosquets de roses blanches en fleur. En se plaçant à l’étage de la galerie nord, le peintre a choisi un angle de vue légèrement plongeant qui lui permet de représenter les ailes est, sud et ouest, ainsi que le flanc nord de la chapelle. Sur le toit de cette dernière, LEBERT a reconstituté le clocheton, démoli lors de la Révolution, en s’inspirant de celui des catherinettes, encore en place. Pour souligner la beauté du cloître, il se sert de la galerie occidentale, qui, avec son lava-bo, présente le plus d’intérêt. La scène se situe la nuit, ce qui met l’aile ouest dans l’ombre. Une petite lampe dispersant une lumière orangée permet de suggérer le remplage du lavabo. Ce n’est pas un simple artfifice pictural car, d’après l’obituaire, une des soeurs avait financé l’entretien d’une lampe allumée dans le cloître en souvenir des soeurs défuntes.La présence dans ce cadre architectural très imposant de nonnes à l’esprit fragile et délicat évoque ce monde clos qui les protège du monde extérieur et de ses turpitudes et qui, en même temps, les écrase, les étouffe. Du reste, cet écrin de pierre n’a pu les protéger de la Révolution, que semble annoncer le ciel chargé et sombre. »

B. Gatineau, Les dominicaines d’Unterlinden, Éd. d’arts Somogy, Paris, 2001, p 22.

Henri LEBERT, Couvent des Unterlinden, 1838Huile sur toile, 46,5 x 61 cm


Pistes plastiques

A partir d’une reproduction de l’œuvre, retrouvez le point de fuite ayant servi à construire le tracé du cloître. Puis, découpez les multiples personnages présents sur la reproduction de l’oeuvre. Sur une nouvelle feuille A3 blanche, retracez un espace autre qu’un couvent dans lequel vous inscrirez les personnages présents pour donner à voir une nouvelle scène.Dans quel type d’espace installeriez-vous ces religieuses ? Quel sens prendra la composition ?Vous pouvez vous inspirer des nombreux artistes ayant travaillé la notion du détournement.

Pistes d’écritures

SUJET 1 : ÉCRITURE CRÉATIVE

Par un jeu de dialogues, imaginez ce que peuvent se raconter ces religieuses, généralement plongées dans le silence et volontairement coupées du monde extérieur. Imaginez que ce temps de parole soit limité, et que la mère supérieure ne tardera pas à leur dire « chut » de telle sorte à regagner le silence. Quel usage feront-elles de ce court temps d’échange oral, quel sera/seront leur(s) sujet(s) de conversation ? Vite, le temps leur est compté, une plongée dans un silence de cathédrale ne saurait tarder.

SUJET 2 : ÉCRITURE DOCUMENTAIRE

Rédigez la lettre que pourrait adresser une de ces religieuses à l’un des membres de sa famille, dans laquelle elle décrit la vie qu’elle mène au sein de ce couvent. Vous pouvez prendre appui sur l’architecture du Musée Unterlinden pour étayer votre écrit en imaginant que la religieuse soit tombée sous le charme de la beauté du lieu, qu’elle côtoie depuis des années ou qu’elle vient de découvrir suite à une arrivée récente au sein de la communauté. Un lieu de calme, de sérénité, ou le silence tient toute sa place et offre la possibilité d’une réelle réflexion sur la vie et sur soi-même.

SUJET 3 : ÉCRITURE EN BANDE DESSINÉE

Donnez la parole aux religieuses présentes sur l’oeuvre à travers une bande dessinée qui racon-tera comment et pourquoi ces religieuses se sont réunies au centre du cloître. Quel événement les a amenées à se concentrer en ce lieu ? Pourquoi l’une d’entres elle est-elle restée à l’écart ? Et pourquoi l’une d’entre elles reste-t-elle dans les coursives, sous un arc voûté éclairé d’une lumière rougeâtre ?Votre bande dessinée fera la lumière sur tous ces mystères.



Otto DIX, Annonciation, 1950Technique mixte sur toile, 112 x 122 cm


« Vers la fin de sa carrière, Otto DIX prend ses distances avec les sujets religieux et se consacre de nouveau de manière plus intensive au portrait et particulièrement aux portraits d’enfants. Le cas exceptionnel que constituent les deux Annonciations de 1950 lui permet de traiter si-multanément ces deux genres. En replaçant la scène du Nouveau Testament dans un contexte contemporain, renouant ainsi avec la tradition médiévale à laquelle obéit également GRÜN-EWALD, DIX représente la Vierge sous les traits d’une fillette vêtue à la mode des années 1950. Plus encore, il fait littéralement sien le schéma établi dans le Retable d’Issenheim. Le décor, d’abord, fait référence, avec le carrelage en damier et la chaise à haut dossier recouverte de brocart, à la richesse de l’intérieur dans lequel se situe la scène du panneau de Colmar. De plus, le malaise de la Vierge face au geste de l’ange Gabriel – ici fusionné avec le Saint-Esprit – lui annonçant sa grossesse prochaine est, comme chez GRÜNEWALD, particulièrement saisissant. Le mouvement de recul, avec les épaules relevées, les yeux en coin et les joues rougissantes, la nervosité des mains, traduisent une attitude de défense face à une véritable agression. Cette impression est d’autant plus frappante chez DIX, à la fois par l’emploi d’un cadrage resserré et par le fait que l’artiste insiste sur l’extrême jeunesse de la Vierge, fidèle sur ce point à la tradition biblique. Pour cela, l’artiste choisit pour modèle une jeune fille de son voisinage, Urte, dont les parents, fuyant la RDA, se sont installés à Hemmenhofen, et qu’il peindra encore à trois reprises au cours de la même année. »

A. Briau, Catalogue d’exposition Otto Dix - le Retable d’Issenheim, Éd. Hazan, Paris, 2016, p 234.


Pistes plastiques

A partir d’une reproduction de l’œuvre, faites un agrandissement du visage de la jeune fille, et intervenez plastiquement sur la reproduction pour accentuer les traits du visage qui témoignent de l’étonnement et du caractère effrayé de la demoiselle. Vous pouvez user de différents matériaux et outils pour donner à voir la lecture que vous faites du visage marqué de la jeune fille et du sentiment qui la gagne à cet instant précis.



Rédigez la page de ce jour très particulier du journal intime que pouvait tenir la jeune fille. Qu’y avait-elle inscrit ? De quelle manière a-t-elle évoqué l’événement auquel elle a pris part durant sa journée ?Vous donnerez à votre écrit un caractère sacré, précieux, de par la forme et la matérialité du papier sur lequel prendra place votre écrit. Une page d’une telle préciosité se doit de demeurer parmi les archives soigneusement conservées des hautes autorités religieuses, qui en appré-cient la valeur à juste mesure et qui en connaissent la fragilité lorsque pareil document a tra-versé les siècles.


Quelque temps avant de s’en aller à la rencontre de la jeune fille, l’ange Gabriel reprit connais-sance une dernière fois de la lettre de mission qui lui avait été confiée.Vous rédigerez cette lettre de mission, en prenant soin d’y porter toutes les mentions de bien-veillance et de douceur qu’il est demandé à l’ange Gabriel de respecter au contact de la jeune fille. Quels mots lui sont conseillés dans son approche ? Quelle posture ? Quelle attitude lui faut-il adopter pour rassurer la jeune fille et obtenir toute son écoute ?Ce document, de part son statut, devra prendre une forme officielle.


Dans une bande dessinée, vous placerez cette image au centre de votre story board, pour y ra-conter les instants qui ont précédé et suivi ce temps de l’annonciation faite par l’ange Gabriel à la jeune fille. Vous insisterez sur la gestuelle et les traits expressifs des personnages permettant de capter toute l’intensité de chacun des moments en adéquation avec les mots prononcés, le ressenti de ces derniers et l’émotion qui est la leur aux différents stades de l’histoire. Vous réfléchirez aux différentes manières d’intégrer du texte dans une bande dessinée.



Vera PAGAVA, Après la Cène ou La Cène, 1950Huile sur toile de jute, 89 x 130 cm


« Le tableau Après la Cène a été présenté pour la première fois à la galerie Jeanne-Bucher en 1951 et fait partie d’un cycle que l’artiste a consacré aux sujets religieux et aux natures mortes. Dans un style très dépouillé qui annonce son passage à l’abstraction à la fin des années 1950, le tableau témoigne de l’intérêt de Vera PAGAVA pour l’espace et la lumière qui domine tout son œuvre. La perspective et la profondeur sont signifiées par des diagonales, le rétrécissement des formes et les ombres projetées. Sur un fond divisé en trois aplats de couleur noire, brune et ocre, l’artiste figure les restes d’un repas aux « allures de symboles » disposés sur une table. Le caractère sacré de la scène est suggéré par la division trinitaire de l’espace, la présence du vin et du pain partagés et l’auréole de lumière solaire qui relie en un cercle les éléments. Si les objets sont tous identifiables, la sobriété de la composition, la justesse des tons et l’importance du vide transfigurent la représentation tout en laissant un sentiment d’abandon. Le haut degré d’exigence de sa peinture est une caractéristique de l’ensemble de son œuvre. Figurative à ses débuts, la peinture de Vera PAGAVA évolue et prend un chemin plus personnel qui l’amène vers une abstraction vécue comme une nécessité dans sa « recherche absolue de la transposition picturale de la lumière ». Évoquant son parcours, l’artiste disait : « Je pense que j’ai toujours été abstraite, même quand je peignais des batailles ou des natures mortes. »En 1966, Vera PAGAVA représente la France à la Biennale de Venise où une salle est consacrée à ses aquarelles. »

F. Goerig-Hergott, La collection d’Art moderne, Musée Unterlinden, Éd. Artlys, Paris, 2015, p 166.


Pistes plastiques

A partir d’une reproduction de l’œuvre, décalquez les différents éléments présents sur l’oeuvre. Puis, sur une feuille nouvelle, replacez la table à pareil endroit, avant de dresser graphiquement cette dernière comme si l’on se tenait à l’instant où allait démarrer un dîner. Quelle serait la place de chaque objet ? Aurait-on ce même esprit de chaos dont témoigne l’oeuvre de Vera PAGAVA ? Vous pouvez imaginer de nouveaux objets non présents sur l’oeuvre de l’artiste, auparavant pré-sents sur la table, mais peut-être tombés à terre au cours du repas ou emportés pas les convives ayant quitté la table.



Par un jeu de dialogues, imaginez les échanges verbaux des deux serviteurs chargés de déba-rasser la table après un festin visiblement animé et arrosé. L’un d’entre eux ne supporte plus de devoir constamment ramasser et nettoyer les débâcles de la noblesse, et en fait part allè-grement à son compagnon de tâche ménagère. L’autre, bien que partageant son avis, prie son camarade de baisser le ton afin de ne pas se faire entendre dans ces élans revendicateurs, en ponctuant régulièrement la conversation de « chut » plus ou moins prononcés.Faites-nous vivre ce moment, entre cris de coeur et silences de raison.


Rédigez l’article qui s’apprête à paraître dans l’une des revues people à la mode. Le paparazzi qui a réussi à capter cette image au moment où les convives quittaient la table, se doit d’accom-pagner son cliché d’un texte relatant tout ce qu’il a vu lorsqu’il cherchait à capturer la meilleure photographie.Qu’a-t-il vu ? Quelles personnes partageaient ce repas arrosé ? Quels petits secrets va-t-il nous dévoiler quand bien même sa photographie ne les montre pas ?Mettez en forme cet article pour vous donner la chance de le voir paraître la semaine prochaine. N’oubliez pas d’y joindre la photographie, après tout, on achète ces magazines pour voir les mots en images, non ?


Dans une bande dessinée organisée, montrez les convives lever leur verre après qu’un des membres de la tablée ait demandé le silence pour faire une annonce. Quelle nouvelle apporte-t-il aux convives ? De quel ordre est-elle pour amener tout un chacun à opérer le silence pour ne pas en rater une miette ?Votre bande dessinée racontera la fête qui s’en est suivie, jusqu’au moment où la table sera lais-sée à l’abandon telle que le montre l’image de l’oeuvre de Vera PAGAVA qui clôturera votre bande dessinée.



Karl-Jean LONGUET, Le Grand Couple, 1952Plâtre original patiné, 167 x 44 x 41 cm


« Élève de Jean Boucher à l’École nationale des beaux-arts à Paris, formé dans la tradition de RODIN, MAILLOL et DESPIAU, Karl-Jean LONGUET participe dès les années 1930 aux salons pa-risiens et aux expositions de groupe. Sa visite de l’atelier de Constantin BRANCUSI dans l’im-médiat après-guerre marque un tournant décisif dans son parcours. S’éloignant de la tradition classique, il développe alors un langage original et personnel aux formes simplifiées. Le sujet humain demeure sa source d’inspiration, mais le sculpteur le synthétise toujours plus à la fin des années 1940, intégrant les formes élémentaires d’un corps dans des volumes simples et monumentaux. Salué comme un artiste « en quête d’une épuration toujours plus stylisée » au troisième Salon de la jeune sculpture (1951), LONGUET est considéré comme l’un des maîtres de la sculpture de son temps, capable de dépasser le conflit abstraction- figuration qui anime la scène parisienne de l’après-guerre. Son travail de recherche se radicalise dans Le Grand Couple, original en plâtre de 1952, où la figure fusionnelle des êtres est suggérée par le volume unique et plein, et l’essence même de leurs émotions par une forme effilée, en équilibre, caressée par la lumière. »

F. Goerig-Hergott, La collection d’Art moderne,Musée Unterlinden, Éd. Artlys, Paris, 2015, p 148.


Pistes plastiques

En usant de pâte à modeler ou de plastiline, modelez chaque personnage présent dans cette oeuvre séparément. Puis, imaginez différentes mises en scènes à partir de ces deux personnages et fixez vos diffé-rentes propositions en utilisant l’appareil photographique.



Par un jeu de dialogues, imaginez quelle pouvait être la conversation entre ces deux person-nages avant qu’ils n’en viennent à se prendre dans les bras l’un de l’autre.Etaient-ils en train de se disputer ? Ne s’étaient-ils pas vus depuis longtemps ? Quel lien de pa-renté les rapproche ?Les dialogues peuvent laisser place à des pensées lorsque le silence a pris le pas sur toute forme d’échange oral.


Rédigez la lettre qu’aurait pu laisser une personne, dans laquelle elle parle de la sculpture de Karl-Jean LONGUET qu’elle a vue de ses propres yeux, et qu’elle aimerait faire découvrir par ses mots au destinataire de la lettre. Qu’y a-t-elle inscrit pour permettre au lecteur de s’imaginer l’œuvre ? Qu’en a-t-elle dit des émotions que l’œuvre a su susciter en elle et qu’elle aimerait partager à travers son courrier ? Cette sculpture lui rappelerait-elle la personne à qui la lettre est destinée ?La lettre donnera-t-elle envie au lecteur de partir à la découverte de l’œuvre pour la voir en vrai, et ainsi placer des images sur des mots ?


Durant tout le temps d’ouverture du musée, ces deux personnages n’ont d’autre choix que de jouer les amoureux en s’entrelaçant et en restant plongés dans le silence. Les visiteurs tournent autour d’eux à longueur de journée, et tous deux n’ont qu’une hâte, que le musée ferme ses portes pour pouvoir adopter une autre posture et rompre le silence auquel ils sont tenus.Montrez tout cela en bande dessinée en usant de l’image de l’oeuvre comme première vignette de votre planche.



Jacqueline DE LA BAUME, Guernica (d’après Picasso), 1976Tapisserie en basse-lisse, 331 x 698 cm


« Se consacrant entièrement à la tapisserie, Jacqueline DÜRRBACH prend contact avec les maîtres de la peinture contemporaine parmi lesquels figurent GLEIZES, HERBIN, LEGER, VILLON et, par l’intermédiaire de leurs veuves, DELAUNAY et VAN DOESBURG.Jacqueline DÜRRBACH expose ses premières tapisseries chez Colette ALLENDY à Paris en 1950, puis en 1951 au Musée de l’Annonciade à Saint-Tropez où, en compagnie de Paul Eluard, Picas-so, toujours à l’affût de nouveaux supports, remarque son travail.Entre 1954 et 1984, quarante-sept tapisseries seront réalisées dans l’atelier de Jacqueline DÜ-RRBACH, dont vingt-sept inspirées des œuvres de Picasso. Séduit par la capacité de Jacqueline à reproduire une œuvre sans la copier, Picasso suggère au collectionneur Nelson A. ROCKFEL-LER de lui passer commande d’une tapisserie d’après son chef-d’œuvre Guernica (1937). Ainsi, le 14 avril 1955, Nelson ROCKFELLER signe le contrat avec l’atelier DÜRRBACH, stipulant que l’œuvre doit être exécutée dans des dimensions proches de l’originale et sous la supervision de Picasso. Afin de répondre à la commande, les dimensions de l’œuvre originale Guernica (349 x 776 cm) sont adaptées au métier à tisser de basse-lisse de 3,20 m acquis par l’atelier DÜRR-BACH pour l’occasion.Acquis en 1955 par Nelson Rockfeller, ce premier exemplaire de la tapisserie Guernica est dépo-sé à l’ONU à New York où il est exposé dans la salle du Conseil de sécurité depuis 1985. Exécutée durant l’année 1976 à Saint-Rémy-de-Provence, la deuxième version de la tapisserie Guernica est conservée au Musée Unterlinden. Jacqueline DÜRRBACH a tissé un troisième exemplaire de Guernica en 1983 ; il est présenté depuis son acquisition en 1996 par le musée d’Art moderne de Gunma à Takasaki au Japon.. »

F. Goerig-Hergott, Le guide des collections, Musée Unterlinden, Éd. Artlys, Paris, 2015, p 234.


Pistes plastiques

En s’appuyant sur les événements tragiques qu’ont connus divers pays ces dernières années, réalisez un projet de fresque en souvenir des victimes de l’attentat ou des émeutes ou de la guerre civile de votre choix.Les éléments à représenter, la couleur à apporter à votre travail, le format, le style graphique, etc. Il vous faudra réfléchir à tout cela pour donner de la force au travail.Vous pouvez vous appuyer sur les reportages et témoignages qui ont suivi les événements, ainsi que sur la quantité d’articles rédigés à ce sujet.



Racontez les moments vécus par un survivant de l’un des événements tragiques dont ont été victimes de nombreux pays ces dernières années ; de son quotidien avant l’événement jusqu’au bout du cauchemar …Vous insisterez sur le temps de silence qu’a du tenir ce survivant durant l’événement pour ne pas attirer l’attention des protagonistes.Aidez-vous des nombreux reportages et articles qui ont été produits suite aux événements.


Rédigez la lettre d’un rescapé du bombardement de la ville de Gernika en 1937, en insistant sur l’instant où tous les habitants avaient les yeux rivés au ciel, pour observer et guetter le survol des forces aériennes prêtes à bombarder la ville.Votre lettre mettra l’accent sur le grand silence qui régnait durant ce temps d’observation des forces aériennes approchant, quand tout d’un coup le chaos prit place au moments des bom-bardements.


Imaginez ce qu’a pu ressentir une victime d’un récent événement tragique, et racontez en images sous forme d’une bande dessinée, un des moments vécus par votre personnage.Le style graphique, l’ambiance colorée, les monuments connus permettant de resituer la scène, sont autant d’éléments qui doivent être réfléchis pour traduire au plus juste ce qui a pu être vécu lors de ces événements.Vous userez de toutes les formes d’inscription de texte au sein d’une bande dessinée : car-touche, bulle d’expression, onomatopée, bulle de pensée, etc.


Réservations / Informations pratiques

Réservations

Pour toute venue au Musée Unterlinden, il est indispensable d’effectuer une réservation au pré-alable, en contactant le Service réservations :

- soit par le formulaire en ligne prévu à cet effet,- soit par téléphone au 03 89 20 22 79,- soit par courriel à [email protected].

Toute visite en groupe organisée dans le cadre du Printemps de l’écriture ne peut se faire qu’en autonomie (visite libre).

Il vous est également donné la possibilité de contacter Corinne SIGRIST, bibliothécaire du Mu-sée Unterlinden, pour toute demande de documentation en lien avec l’œuvre étudiée :

- soit par téléphone au 03 89 20 22 76,- soit par courriel à [email protected].

Informations pratiques

Adresse ; Musée Unterlinden Place Unterlinden 68000 COLMAR

Horaires d’ouverture du Musée Unterlinden :

- lundi ; 10h – 18h- mardi ; jour de fermeture- mercredi ; 10h – 18h- jeudi ; 10h – 20h- vendredi ; 10h – 18h- samedi ; 10h – 18h- dimanche ; 10h – 18h

Coordonnées

Service des publics :

Suéva LENÔTRE – 03 89 20 24 21 – [email protected] - Responsable du service des publics

Xavier GASCHY – 03 89 20 22 73 – [email protected] - Enseignant-relais


Dossier réalisé par Xavier GASCHYEnseignant-relaisService des publics du Musée UnterlindenContact : [email protected]

A l’occasion du Printemps de l’écriture 2018 : « Chut ! »

Crédits photographiques :

© Musée Unterlinden, Colmar

Documents

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