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Le journal de l’association Sauvegarde 56 Association solidaire - Entreprendre autrement N° 60 - Juin 2016 Sauvegarde PARENTALITÉS ACCOMPAGNÉES ET QUELQUES éVÈNEMENTS 2015 NUMÉRO SPÉCIAL

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Le journal de l’associationSauvegarde 56

Association solidaire - Entreprendre autrement

N° 60 - Juin 2016

Sauvegarde

PARENTALITÉSACCOMPAGNÉESET quElquEs évÈnEmEnTs 2015

NUMÉRO SPÉCIAL

• Sauvegarde 56. Chantier d’insertion à Kerfléau – Le Télégramme 31/07/2015• Lorient. Arrivés de Calais, 11 migrants accueillis – Le Télégramme 21/12/2015• Kerfréhour. La maison de quartier repeinte – Le Télégramme 29/12/2015• Lorient. Un groupe de 16 réfugiés hébergé à l’auberge de jeunesse – Le Télégramme 07/01/2016• Des migrants accueillis en Bretagne – Ouest-France 07/01/2016• Du Darfour à Lorient, la longue route d’Adam – Ouest-France 07/01/2016• Ria d’Etel. Le baccharis contenu au Brennec – Ouest France 21/01/2016• 50 détenus condamnés à s’en sortir – Ouest-France 27/01/2016• Violences conjugales. Un fléau du quotidien – Le Télégramme 05/03/2016• Ici, c’est comme notre deuxième maison – Ouest-France 11/03/2016

On en parle dans la presse

Vous pouvez retrouver ces articles, sur le site de l’association (www.sauvegarde56.org),rubrique « Bibliothèque –Articles de presse ».

Sommaire

3 EdITO

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lA vIE AssOCIATIvE

EvÈnEmEnTs 2015

le buffet de l’Assemblée Générale

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évÈnEmEnTs 2015

«mieux comprendre le handicap psychique»

le sAAmOA a 20 ans et quelques mois

17 octobre : Journée mondiale du refus de la misère

Portraits d’ici et d’ailleurs

une idée, une toile, une œuvre partagée

les « repas partagés » du jeudi

les courses d’automne de la sauvegarde 56

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lA vIE AssOCIATIvE

DossierParentalités Accompagnées

6 Guide de premières nécessités

Edito Alain YVEN, Président de la Sauvegarde 56.

Alain YVEN

Une assemblée générale « dite » ordinaire

notre assemblée générale du 2 juin 2016 n’ad’ordinaire que sa qualification juridique. Elleconstitue, en réalité, une étape essentielledans l’évolution de la sauvegarde 56.

Comme je l’avais indiqué l’an dernier, il nousfallait mettre à profit la chance qui était lanôtre de connaître une situation économiquesaine. Cet état de fait nous permet en effet demaîtriser quelque peu notre avenir et de réflé-chir, dans une relative sérénité, aux adapta-tions indispensables.

les résultats financiers de 2015 confirment,voire améliorent, encore cette situation. les ré-sultats positifs de récents appels d’offres, em-portés de haute lutte face à de valeureuxconcurrents (on ne peut que les appeler ainsipuisque le système veut que l’on soit enconcurrence) pourraient nous inciter à l’auto-satisfaction et à un certain immobilisme. Ceserait une erreur fatale.

Car que d’efforts pour en arriver là ! des ef-forts normaux certes, que toute associationdestinataire de fonds publics doit s’imposer,mais aussi des efforts que je pourrais qualifierde « limites » si l’on arrivait à toucher à la qua-lité de service ou encore à mettre nos profes-sionnels en tension excessive.

En outre, on le sait, les satisfactions d’un jourpeuvent faire rapidement face aux désillusionsdu lendemain si l’on n’y prend garde.

Aussi :

• les modifications statutaires soumises àl’approbation de l’assemblée générale quivisent à rendre notre organisation pluspragmatique,

• l’acquisition d’un nouvel immeuble rue duCapitaine Jude à vannes dont l’objectifconsiste à mieux mutualiser les moyens misà notre disposition,

• les initiatives prises en matière de partena-riat dans un souci de diversification de nosactivités et de consolidation de notre ingé-nierie.

Tout concourt à la recherche de l’efficience.

l’ouverture des discussions pour un rappro-chement avec nos amis de la sauvegarde 29représente probablement l’élément le plus« spectaculaire » de notre réflexion. Cependant,les actions menées ou à mener, au quotidien,à l’intérieur de nos dispositifs, au plus près duterrain, demeurent prioritaires.

Aux différentes époques de son histoire, lasauvegarde 56 a su s’adapter à l’évolution deson environnement.

Cet environnement évolue vite aujourd’hui, lestemps qui s’annoncent seront porteurs,comme l’écrivait malraux « de nuages de pous-sières ennemies ».

A la fin de cet édito, j’ai une pensée pour GillesOriot qui nous a quitté cette année. Je ne vousai jamais appelé Gilles, comme le veut la tra-dition à la sauvegarde mais, toujours « mon-sieur Oriot ». vous m’en faisiez gentiment laremarque mais vous avez bien compris qu’il nes’agissait pas de ma part de distance maistout simplement de respect. merci à vous mon-sieur Oriot.

Alain YVENPrésident de la Sauvegarde 56

Le SAJ, c’est quoi au juste ? le service d’Accueil de Jour est un service départementalcomposé de deux antennes territoriales sur lorient etvannes (capacité d’accueil en équivalent temps plein de15 jeunes sur lorient et 6 jeunes sur vannes) habilité etfinancé par le Conseil départemental du morbihan. Il ac-cueille des jeunes âgés de 13 à 21 ans, relevant d’unemesure de protection de l’enfance et en situation de dé-crochage scolaire ou éloignés des organismes de forma-tion. l’équipe pluridisciplinaire propose des activitésindividuelles ou collectives, pédagogiques, techniques,psychopédagogiques et de soutien psychologique en par-tenariat avec les établissements scolaires et les serviceséducatifs habilités au titre de la mesure exercée. Elle pro-pose au public accueilli un panel de supports éducatifs :des ateliers techniques (bois, fer, mécanique, cuisine, pâ-tisserie, jardin) ; des ateliers pédagogiques et scolaires(classe, anglais, sport, jeux de société, kultur club) ; unmodule environnement social et professionnel (monde del’entreprise, vis ta ville, prévention santé environnement,stages, accompagnement projet, paroles de sAJ) et unmodule création (pop’art, percussion, création en carton,sculpture sur béton cellulaire).

Le SAJ c’est aussi : • le sport : surf, boxe, boxe thaï, tir à l’arc et tir sportif de

précision, course à pied, un baptême de plongée et unbaptême de l’air.

• les petits reporters et la création d’un site internet pré-sentant le sAJ (bientôt disponible).

• Chantier d’été avec contrepartie : rafraichissement dela peinture de locaux, fabrication de chaise en bois etde barbecue.

• des journées portes ouvertes.• Chantier d’aménagement des locaux : rénovation d’une

salle, aménagement du coin pause incluant la fabrica-tion du mobilier.

• Kultur club : après plusieurs années d’éducation àl’image à travers l’opération « des cinés la vie », cetteannée, nous nous sommes orientés dans un premiertemps sur trois spectacles du Grand Théâtre avec le dé-cryptage de plusieurs types de spectacles différents.

dans un second temps, l’objectif est de passer du sta-tut de spectateur à celui d’acteur en se mettant enscène, notamment lors d’un spectacle de percussions.

• Paroles de sAJ : temps convivial d’échange avec l’en-semble des jeunes sur la vie du sAJ, ses projets…

• une sortie de fin d’année…• des projets et des envies sur l’année.

L’équipe du SAJLe support cuisine c’est :

loin de top chef, master chef et autres shows culi-naires à grands succès, au sAJ, la cuisine est dévelop-pée comme un atelier technique et éducatif ou chacunmet la main à la pâte. deux jours par semaine, sixjeunes cuisinent afin d’apprendre les bases mais aussipour gagner en autonomie, découvrir les règles d’hy-giène et de diététique et surtout se faire plaisir en maî-trisant toutes les étapes, du menu à la dégustation. lepartage du repas constitue un temps éducatif trèsriche. les commentaires et appréciations des diffé-rents plats ne manquent pas, dans le respect desgoûts de chacun. les achats sont réalisés en produitsfrais, si possible auprès de producteurs locaux. nousapprenons beaucoup auprès des maraîchers, bou-chers et autres professionnels des halles de merville. que mangeons-nous vraiment ? Cette question cen-trale nous oblige à décoder les étiquettes et habitudesde chacun. nous y travaillons toutes les semaines àtravers divers temps : cuisine, pâtisserie, jardin et pa-roles de sAJ. nous y parlons budget, économie, écolo-gie, santé, plaisir, diversification, apprentissage,pratique, art de vivre, technicité, métiers, qualités,compétences, tris, quantité, hygiène, règles, sécurité,normes, production, spécialisation, consommation, re-cyclage, agroalimentaire, biologie, grande surface,marché, saisonnalité, agriculture, jardin, santé, vita-mine, goût, poids, vocabulaire, recettes, partage…bref, ce n’est pas seulement un atelier !

Mélanie, Frédérique et les jeunes de l’atelier cuisine.

Le buffet de l’Assemblée Généraleun temps fort au SAJ

Cette année, comme l’an passé, le service d’Accueil de jour (sAJ) a mis son énergie etson enthousiasme à préparer et servir différentes petites douceurs afin d’agrémenterl’Assemblée Générale de la sauvegarde 56. une belle occasion de venir présenter le sa-voir-faire de ce service.La

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Le buffet de l’Assemblée Générale

lors de l’Assemblée Générale de la sauvegarde 56, lesjeunes de l’atelier cuisine et pâtisserie, tentent de mettreles petits plats dans les grands pour agrémenter ce mo-ment fort de la vie associative.

En lien avec le dispositif 3d qui réalise les mises enbouche salées du buffet, les douceurs sucrées, la miseen place du buffet ainsi que le service sont assurés parnos soins.

la possibilité de réaliser le buffet de l’assemblée généralec’est l’occasion d’associer les jeunes et leurs familles àla vie de l’Association. C’est avant tout une belle oppor-tunité de valoriser les réalisations et les compétences desjeunes. Cela se traduit par un travail concret à travers lasélection, l’expérimentation des recettes, l’organisationsur deux jours pour la production. le service le jour J demande des prises d’initiatives et deparoles, d’aller vers le public, d’apprendre les gestes duservice, de se confronter à l’échange et aux règles de vieen société. C’est bien souvent la première assemblée gé-nérale pour ces jeunes.

Ce temps fort ne les laisse pas indifférents : « c’était génial de faire ça ensemble et les gens étaientcontents. Cela m’a permis d’expliquer ce que nous avonsfait en pâtisserie et j’ai dit qu’on avait été cueillir lesfraises le matin et que j’avais découvert qu’il y en avaitplusieurs sortes. » suzanna ;

« la préparation et le buffet étaient des expériences inté-ressante pour le travail après. J’avais connu ça un peu enstage en boulangerie. C’est sympa d’avoir des responsa-bilités, ça donne confiance en soi. » nathan.

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Guide des premières nécessités

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Paru en novembre, le guide des premières nécessités émane d’unriche et long travail entre l’antenne sIAO du territoire de lorient et lasnCF.

l’histoire de cette collaboration atypique commence en septembre2014… la snCF Bretagne (le service d’engagement sociétal) nouscontacte et nous explique que, comme dans beaucoup de gares, despersonnes en errance gravitent autour de la gare de lorient.

la grande précarité de certaines personnes inquiète les agents, laclientèle, les commerçants. la gare snCF devient le théâtre descènes de grandes souffrances, de désarroi et parfois de violence.des scènes qui peuvent choquer, agacer, effrayer, insécuriser.

Au-delà de l’image et de l’aspect commercial… la snCF cherche desleviers, des solutions, pour aider les agents à avoir la bonne postureet orienter vers les bons dispositifs de la ville.

Réceptifs aux difficultés et à la demande, nous nous sommes alorsengagés dans un travail de collaboration avec cette institution trèséloignée de notre champ professionnel. Trois axes d’actions à menerensemble et à partager en termes de moyens :

1 - La formation des agents :Pour la première fois, la snCF a ouvert ses portes au secteur socialpour une sensibilisation sur le public précaire et nos actions, auprèsdes agents de gare. nous sommes intervenus avec le CCAs (CentreCommunal d’Action sociale) de lorient et le PImms (Point Information médiation multi-services) lors d’une formationpour présenter nos missions, notre cadre et nos limites d’interventions. Il s’agissait aussi d’apporter des éclairagessur différents sujets : l’errance, les troubles de comportements, le droit des usagers, les modes de prise en charge,les interventions et réponses possibles.

2 - Des visites :Il était nécessaire, pour mieux s’approprier la fonction de l’autre, de visualiser et de repérer géographiquement certainsdispositifs. Ainsi, pour une meilleure connaissance, des visites de l’accueil de jour du CCAs et de l’hébergement d’ur-gence de la sauvegarde ont été organisées en direction des professionnels de la snCF.

3 - Le Guide, le PlanTrès vite est apparu la nécessité de créer des outils pour recenser l’ensemble des dispositifs répondant aux prestationsde premières nécessités : où dormir, se laver, s’habiller, se nourrir, se soigner, se poser... nous avons choisi de réaliserun guide et un plan, financés par la snCF, pour les agents mais aussi pour l’ensemble des acteurs de la ville.

Ces supports ont été conçus avec l’ensemble des partenaires, en les associant au projet. Il a fallu répertorier, classer,montrer, valider… mettre en page et imprimer.

A partir de la volonté initiale de la snCF d’aider ses agents à avoir une posture adaptée, ce guide et ce plan dépassentl’objectif premier et deviennent des outils partagés avec l’ensemble des acteurs du territoire.

si vous souhaitez obtenir des guides et des plans, n’hésitez pas à nous les réclamer au sIAO, 33 cours de Chazelles(rdc) - Tel : 02.97.64.45.77.

L’équipe du SIAO

Territoire de Lorient

DoSSier• la famille connaît des transformations sociales et culturelles.• Ces changements impactent les fonctions parentales.• quelles conséquences pour les professionnels du travail social ?

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PArentALitéS AccomPAGnéeS

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Dans le secteur de l'action sociale, la parentalité peuts'appréhender autour de trois axes qui, au quotidien, senourrissent et interagissent entre eux. La parentalité : unstatut (juridique), une fonction (socio-éducative), un vécu(personnel). Ce triptyque anthropologique articulant loi-groupe-indi-vidu structure la pratique des professionnels et nous per-met, à l'issue de la journée associative du 16 octobre2015, de rappeler un certain nombre de principes d'in-tervention notamment dans le secteur de protection del'enfance.

Le principe de non substitution.

Référée à des systèmes de parenté et de filiation, enca-drée au civil par des dispositions légales, la parentalitérenvoie à des prérogatives et des obligations qui en fixentses contours et son champ de compétences. une légiti-mité instituée pour celui qui en est investi, qui en détientl'exercice et qui délimite d'emblée et d'au-tant le champ d'intervention des profes-sionnels. une parentalité réglementée etprescrite, potentiellement sous surveil-lance et susceptible de rendre descomptes ; en face l’impérieuse nécessitépour les professionnels (eux-mêmes réfé-rés à la loi) de respecter cette autoritéstatutaire. En protection de l'enfance, l'autorité pa-rentale est le premier lieu de rencontreentre les parents et les professionnels.

Cette composante juridique de la parentalité, faisant duparent un interlocuteur de droit, obligent les profession-nels à un travail de clarification permanente des respon-sabilités, des rôles et des fonctions de l'ensemble desacteurs qui gravitent autour de l’enfant.

C’est sur la base de cette distinction des responsabilitésdifférenciées, non-partagées, non-substituées, que peuts'entrevoir et s'élaborer une co-éducation centrée sur l’in-térêt de l’enfant ; condition préalable à une contractuali-sation possible de l’intervention.

la co-éducation (qui n’est pas et ne peut être une co-parentalité en protection de l’enfance), en subsidiaritéd’une parentalité, certes faillible, mais établie de droit. Ensubsidiarité, « qui s’ajoute à l’élément principal pour lerenforcer ».

l’intérêt de l’enfant et son développement deviennent lelieu d’unification, l’en-commun parents-intervenants. Cetengagement partagé, en co-éducation met conjointementles parents et les intervenants au travail, à la recherchede postures éducatives adaptées à l’enfant au fur et àmesure de sa progression vers l’autonomie. des posturescentrées sur les fonctions d’étayage :• Repérantes, reliant l’enfant à son environnement ex-

terne et la réalité sociale.• sécurisantes, protégeant l’enfant de l’environnement

par un niveau de présence suffisant et adapté, en ap-portant des soins nécessaires et justifiés.

• Contenantes, limitant l'envahissement potentiel des an-goisses et le recours à des mécanismes de défensesnon socialisés.

• stimulantes, développant des apprentissages en rap-port avec les besoins instrumentaux, évolutifs, cogni-tifs, psychomoteurs, langagiers.

• socialisantes, favorisant le développement des capaci-tés d'adaptation relationnelle.

Le principe de reconnaissance des valeurset des compétences.

la parentalité peut aussi se définir dans etpar ses composantes sociales, éducativeset fonctionnelles. la parentalité recouvre un ensemble degestes parentaux, de comportements édu-catifs encadrés, suggérés, motivés, par desvaleurs normatives, par des représentations

d’attendus sociaux, culturels, moraux, religieux plus oumoins explicites, plus ou moins incorporés par les pa-rents. Ainsi l'offre parentale et éducative peut varier d'une fa-mille à une autre, voire au sein d'une même famille. Cequi est culturellement et socialement établi et acquis icidans cette famille est fondamentalement inconcevable,impensable, dans cette autre famille. Au sein même dece couple parental, les valeurs divergent.

En protection de l'enfance, accompagner la parentalité,suppose la curiosité d’un ethnologue. Pour les profession-nels, il y a toujours à apprendre de la famille. Il y a tou-jours une structure familiale, porteuse de valeurs, mêmesi ce ne sont pas celles que l'on connaît.

l’accompagnement à la parentalité en protection de l’en-fance implique de la part des intervenants un décodage

Parentalités Accompagnées education Partagée

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depuis son émergence dans les années 80, le concept de parentalité n'a cessé d'évoluer.les configurations familiales et les modèles parentaux se sont diversifiés, complexifiantson approche. Aujourd'hui l'exercice de la parentalité se conjugue au pluriel.

DoSSier : PArentALitéS AccomPAGnéeS

La parentalité, un ensemble degestes éducatifs

centré sur la fonctiond’étayage

empathique des enjeux socioculturels qui habitent lesmembres de la famille, une lecture pertinente de son or-ganisation systémique, un repérage des ressources mo-bilisables et agissantes auprès de l'enfant, une vigilancequant aux éléments équivoques (contre-valeurs) et patho-gènes qui peuvent y faire leur nid.

En protection de l'enfance, il s'agit bien de "rejoindre" lesparents, de les "reconnaître" dans leur système de valeurset leurs compétences. la clarification des rôles, des fonc-tions au sein de la famille - leur reconnaissance et leurvalorisation par les intervenants - partici-pent à générer chez les parents une bien-veillance narcissique utile à laréhabilitation d’une parentalité affaiblie,fragilisée. C'est dans et par une qualitépartagée de la relation que peuvent adve-nir les premières transformations atten-dues des postures parentales. l’enfantest toujours attentif et reconnaissant lui-même, de cette valorisation des compé-tences parentales par des tiers.

Ce principe de reconnaissance empathique et de valori-sation des actes parentaux est rendu possible sous ré-serve que soit préservé l'intérêt supérieur de l'enfant.dans le huis clos familial, la parentalité fabrique de l'ap-partenance mais aussi de la dissonance, de l'espéranceet de la négligence, de l'idéalisation et parfois du renon-cement. dans la parentalité il y a le sourire mais aussil’anxiété, la fusion et l’abandon, la fraternité et la rivalité,la compassion et la jalousie. Il y la main qui apaise, par-fois celle qui gifle, qui blesse. Il y a structurellement dutrouble indicible dans la parentalité, une ambivalencedans l’acte d’éduquer.

En protection de l’enfance un principe de prudence pré-side à toute intervention : celui de non-complicité, de noncomplaisance. mais le quotidien transcende souvent laparentalité…

Le principe de prise en compte des processus psychiquesà l'œuvre dans l'exercice de la fonction parentale.

la bonne intention du parent peut vite être trahie par lesréminiscences d’un passé malmené, prise à défaut parune émotion «mal placée». la parentalité, un roman fami-lial chaque jour hérité, réveillé, souvent répété.

Certes la parentalité est un processus d’adaptation per-manent. l’enfant grandissant l’apprentissage parental estmis à l’épreuve chaque jour. Et chaque jour encore au furet à mesure de sa progression vers l’autonomie l’enfantconfronte son parent à sa propre dramaturgie familiale.

la parentalité, au quotidien c'est d'abord une émotion,

une affection, un attachement, un sentiment, les rires auxéclats, le bonheur des goûters partagés, les parfums d’unplat préféré. Et puis les ennuis des dimanches après-midiet le petit truc qui empêche de dormir la nuit, ce qu’ondira demain -c’est promis, ça ne peut plus durer commeça-, mais qu’on n’osera pas une fois de plus. la peur dene pas réussir, la crainte du regard des autres, la hontequi guette.

la parentalité c’est parfois la douleur de la maladie, lasouffrance durable d'un accident de vie, parfois le lieu

d’un traumatisme en sursis. la parentalité,c’est pudique, ça se cache pour pleurer. Il ya dans nos parentalités un intime inavoua-ble qui rôde.

la parentalité abîmée, un long processusde maturation psychique qu’il s’agit parfoisde soutenir et d’accompagner en protectionde l’enfance. Il y a dans la parentalité ledoux, le sucré, des souvenirs nostalgiques,« A la recherche du temps perdu », et puis ily a le dur, le glacial et l’austérité des « so-

nates d'automnes » : « On ne cesse donc jamais d'êtremère et fille » réplique liv ullmann à sa mère, dans le filmde Bergman.

la parentalité, un état, une dynamique, un processus, aucroisement des savoirs, aux croisements des pratiquespluridisciplinaires.

dès lors un accompagnement centré sur le cadrage sym-bolique de l'intervention, sur la reconnaissance des sys-tèmes de valeurs, sur la dimension introspective desprocessus psychiques plutôt que sur la prescription descomportements.

Jean-Guy HemonoDirecteur Général

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9« On ne cesse

donc jamais d’êtremère et fille » Liv Ullmann

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la journée associative de la sauvegarde 56 a eu lieu le16 octobre 2015 au Palais des Arts de vannes.

Pourquoi une journée associative ?Cette journée rassemble les salariés des différents ser-vices sur le morbihan ainsi que les administrateurs, bé-névoles et adhérents.

une particularité cette année. une journée de réflexions,de mises en commun des savoirs, de questionnement surles différentes pratiques des services. C’est aussi un mo-ment de convivialité.

le projet associatif de la sauvegarde met un accent par-ticulier sur l’accompagnement de chacun, enfant, adulteou famille. la personne humaine est au cœur de l’inter-vention afin de retrouver pleinement confiance dans saplace et sa responsabilité, dans le respect de son histoire.

Comme nous le rappelle Alain Yven, Président de l’Asso-ciation, il fallait donner un sens à cette journée. le thèmeretenu sera « Parentalités accompagnées ».

Pourquoi ce thème ?Ce sujet traverse de nombreux services du Pôle Protectionde l’Enfance comme du Pôle Adultes, "cet enfant a aussiun père, une mère, une famille…".

Il fallait ensuite donner à cette journée de la matière à ré-flexion, choisir les conférenciers. Plusieurs conférenciersétaient connus des salariés pour avoir déjà accompagnésdes formations et notre choix s’est porté sur :• Catherine sellenet, Professeur des universités en

sciences de l’éducation, chercheur au CREn, psycho-logue clinicienne et sociologue.

• Jean-Claude quentel, Psychologue clinicien, spécialistede l’enfant, professeur des sciences du langage à l’uni-versité de Rennes 2.

• « un fil rouge » nous accompagnera toute la journée enla personne de daniel Coum, Psychologue clinicien, di-recteur de l’Association « Parentel » à Brest, compo-sante recherches en psychopathologie clinique del’université de Brest. son intervention fut très impor-tante tant dans la synthèse des débats que dans le dé-roulement de la journée.

Comment fut organisée cette journée ?

notre journée s'est organisée sur deux modes d’interven-tions différentes le matin et l'après-midi.le matin Catherine sellenet et Jean Claude quentel ontexposés leurs réflexions sur la parentalité. une place étaitréservée aux débats entre l’intervention des deux confé-renciers.

l'après-midi était réservée à l'intervention de profession-nels. nous avions décidés de faire intervenir trois témoi-gnages, deux en interne de la sauvegarde et un autre del'association "Enjeux d'enfants", partenaire privilégié duPôle protection de l’Enfance.

C'est daniel Coum, notre « fil rouge » qui à introduit cettejournée.

« Car de quoi s’agit-il lorsque nous parlons, en tant quetravailleurs sociaux, d’accompagner la parentalité ? »

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« la tenue de cette journée oblige à élever le travail avecles parents à la hauteur d’un enjeu supérieur dans le tra-vail social en général et en protection de l’enfance en par-ticulier. Pas de prise en charge d’enfant sans prise encompte des liens qui unissent celui-ci à ses parents, doncsans prise en compte de ses parents. mais selon quellesmodalités d’intervention ?

le fait est que les manières d’être parent, de faire familleet d’éduquer les enfants ont changé. les familles d’au-jourd’hui ne sont pas celles d’hier, loin s’en faut. Cette«mutation» impacte le travail social dans le sens où la mis-sion – la protection de l’enfance – ne peut plus s’exercerde la même manière. si la famille change, les pratiquessociales à son endroit également. la quête de repères quianime les parents devient dès lors partagée avec les pro-fessionnels qui s’interrogent : quel impact sur les pra-tiques professionnelles que nous mettons en œuvre ?quels nouveaux besoins sociaux ? Et quelle commandepolitique, institutionnelle ? A quoi tenons-nous ?».

Apports théoriques de Catherine Sellenet

Catherine sellenet, en sa triple qualité de sociologue, psy-chologue et juriste nous a proposé une lecture historiqueet critique de la notion de parentalité. son usage s’est dé-ployé dans la deuxième partie du XXème siècle pour de-venir un signifiant communément utilisé, y compris parles parents. Pour autant, il vient dire quelque chose de lamutation qui traverse la famille c'est-à-dire ses usagesconjugaux et filiaux ainsi que les manières d’éduquer lesenfants.

La famille est devenue «incertaine»C. Sellenet

La famille est devenue «incertaine» (raréfaction et dimi-nution de la durée du mariage, tendance à l’indifféren-ciation de la répartition des rôles parentaux,diversification des modèles éducatifs) si on la compareà sa forme traditionnelle qui, elle, tend à s’estomper.

Ce sont peut-être les pouvoirs publics qui s’en inquiètentle plus, qui se saisissent du terme «parentalité» faisantjouer, dans un concerto baroque, élus, psychologues, so-ciologues, travailleurs sociaux, universitaires, etc, chacuntirant à lui le sens du mot lui ôtant de facto sa valeur deconcept. le champ clinique des stratégies d’interventionauprès des familles s’en trouve grandement obscurci dufait de l’incertitude tant de l’objet – qu’aide-t-on ? – quede l'objectif ? – que vise-t-on ?

"Aussi les modes opératoires se caractérisent-ils non pastant par leur indéfinition que par le manque de lisibilitédu positionnement dans un paysage quelque peu hétéro-clite : faut-il éduquer les parents pour qu’ils assumentleurs rôles, les soutenir, les contrôler, les punir ? Faut-illes diriger, les guider, les impliquer, les contraindre, lesécouter, les suivre ? Faut-il imposer une aide, la proposer,la suggérer, attendre la demande ?

que vise l’intervention ainsi proposée ou imposée : unenormalisation des pratiques ? l’émancipation des pa-rents ? le développement de l’empowerment... ? l’inter-vention vise-t-ellel’enfant et son dé-veloppement, oula famille ?"

l’échange avec lasalle montre quela parentalité estun sujet que lessalariés vivent auquotidien.

le constat est l’évolution de la famille contemporaine.

Apports théoriques de Jean-Claude Quentel

Jean-Claude quentel quant à lui nous propose uneconstruction théorique, référée à la théorie de la média-tion (élaborée à Rennes par J. Gagnepain) permettantd’élever la notion de parentalité au statut de concept.

de quoi s’agit-il ? «l’être parent» est une fonction anthro-pologique – c'est-à-dire qu’elle est nécessaire au déve-loppement de l’adulte en devenir qu’est le petit enfant.

le caractère d’universalité de la fonction n’implique nul-lement une homogénéité de ses formes d’apparition so-ciale, tout au contraire : chaque société, chaque culture,chaque communauté va interpréter la fonction à sa ma-nière, lui donnant sa forme, son style et ses usages par-ticuliers.

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la nécessité de «l’être parent» comme fonction tient àl’immaturité de l’enfant. Celui-ci ne peut être considérécomme une «personne» déjà formée. Il relève d’une priseen charge spécifique qui justifie son «adoption» culturelle,le parent étant celui qui inscrit l’enfant dans son histoireet, ce faisant, répond de lui le temps de son enfance.l’adolescence constitue en cela un cap importantd’émancipation du sujet.

C’est donc, à ce niveau-là d’analyse, de responsabilitéqu’il s’agit. Pour autant l’investissement affectif dont l’en-fant est l’objet n’est pas étranger à la fonction parentale.Il se mesure le plus souvent sous sa forme douloureusedu sentiment de culpabilité auquel les parents sont ren-voyés du fait de l’écart qui existe entre l’enfant qu’ils rê-vent d’avoir – et qui ferait d’eux des parents idéaux – etl’enfant qu’ils ont… Pour autant le rapport désirant à l’en-fant ne caractérise pas la parentalité, l’enfant n’étantqu’un objet de désir parmi d’autres.

s’ensuivent quelques incidences quant à la question dutravail avec les parents.

Ceux-ci, du fait même des limites de leur statut, ne peu-vent que déléguer, pour une part, l’éducation de leur en-fant.

La parentalité... un conceptJC Quentel

Les professionnels s’impliquent là où l’enfant leur estconfié, temporairement, dans le cadre d’une mission quidessaisit les parents sans pour autant les remplacer,mais qui les oblige à un dialogue permanent, ne serait-ce que pour leur rendre des comptes quant à ce qu’ilsfont avec leur enfant.

Daniel COUM nous donne quelques repères :

des apports théoriques, des présentations cliniques etdes élaborations réalisées sur le vif, il ressort quelquesclefs de compréhension ou «outils conceptuels» de natureà faire repère pour les professionnels de la protection del’enfance et donner sens à une mission générale, décli-née en métiers et en services.

1. Une modalité d’interventionSe rendre supportable à l'autre

le travail avec les parents se dessine sur le mode de larencontre, de l’alliance et de l’établissement d’une cer-taine confiance. nous avons pu l’énoncer, dans sa formela plus modeste possible, comme un projet de «se rendresupportable à l’autre», y compris, malgré ou grâce à, dansles situations de contrainte judiciaire.

La parentalité un lieu de rencontreD. Coum

Cette rencontre avec le parent préside à la mise en œuvred’un échange, d’une interlocution, d’une coopération donton perçoit que la survalorisation du langage dont elle estl’occasion peut nous conduire à oublier la diversité des

modalités de l’alliance. Il y a «parler avec…», mais égale-ment «faire avec…», «vivre avec…», etc, où l’on identifieque c’est le «avec» qui compte autant que le prétexte,média ou occasion à la rencontre.

de cette rencontre parent/professionnel, l’on peut direque sa richesse tient à sa double valence : elle est à lafois moyen et objectif de l’intervention. En tant quemoyen, la rencontre avec le parent est préalable à l’inter-vention. Elle en est même la condition, sauf à considérerle parent comme «objet» sur lequel l’on agit. En tant qu’ob-jectif, elle se suffit parfois à elle-même. l’entrée dans ladynamique de la famille, les situations de co-éducationde l’enfant, la participation du professionnel à la mise enœuvre de la fonction parentale avec le parent, modifientla donne familiale en introduisant du changement dansles modalités relationnelles autour de l’enfant. la rencon-tre est, à ce titre, un opérateur de changement. Y parvenirconstitue en soi un succès dont les effets se mesurent àla pacification des liens – conjugaux et parentaux – et ladiminution voire la cessation des symptômes de l’enfant.

Reste à accompagner la fin de l’intervention, le retrait duprofessionnel en anticipant les effets sur la dynamiquefamiliale.

2. Un modèle théorique le principe de la triangulation du rapport à l’enfant sedessine comme outil conceptuel essentiel au repérage dupositionnement adulte et parental nécessaire. En effet, l’immaturité qui caractérise la position enfantineexige de l’adulte qu’il devienne parent, c'est-à-dire respon-sable de… «Tout enfant s’adopte» avons-nous dit et cet en-gagement initial et inconditionnel constitue le parent entant qu’il inscrit l’enfant dans une histoire singulière maisen fait également l’héritier d’un récit qui s’écrit sur plu-sieurs générations dont le parent est le passeur.

mais dès lors, une exigence nait : cet investissement doitrépondre à certaines conditions, que les pathologies fa-miliales mettent en évidence, qui se déploient entre in-suffisance (carence, délaissement, abandon) et excès(abus, effractions, aliénations) d’investissement. Aussi le«partage de l’enfant» (ou co-parentalité, ou co-éducation,etc) s’avère être le dispositif social apte à contenir, pré-venir et corriger les risques d’altération du rapport à l’en-fant.

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si la conjugalité parentale hétérosexuelle en fait figuretraditionnelle elle n’exclut pas d’autres modalités d’orga-nisation du lien familial autour de l’enfant. l’immiscion dutravailleur social dans la dynamique familiale (en milieuouvert ou résidentiel), la participation de l’assistante fa-miliale à la prise en charge de l’enfant, etc, sont des mo-dalités autres, socialement construites, de partagerl’enfant, de trianguler le rapport à l’enfant, bref d’instillerdu tiers dans le trio œdipien.

C’est donc « à plusieurs » que l’éducation d’un enfant semet en œuvre.

Ce travail «à plusieurs» constitue un outil d’interventionprécieux dans un contexte social où le dogme ne dict eplus ni savoir ni savoir-faire en matière d’éducation et oùl’élaboration à plusieurs préside, comme condition sinequa non, à la qualité de l’intervention à plusieurs.

3. Un principe éthiquela rencontre comme mode opératoire et la triangulationcomme repère théorique renvoient à une certaine concep-tion de l’humain qui guide pratique et théorie. s’il est question ici de prendre en compte la vulnérabilitéde personnes en grandes difficultés économiques, so-ciales et psychiques, il s’agit également de prendre acteque cette vulnérabilité est pour une part circonstancielle– donc traitable, soignable, résorbable – mais tout autantstructurelle. la vulnérabilité est la condition du sujet etl’on ne saurait l’oublier sauf à devoir y opposer l’idéal d’unsujet complet, sans faille et tout puissant.

Or c’est tout le contraire dont l’enfant a besoin. En effet,celui-ci se construit là-où le parent renonce à exercer toutpouvoir pour lui et, dès lors, consent à s’appuyer sur l’au-tre, c'est-à-dire à faire lien social pour partager l’éducationde l’enfant.

dans ce sens, le recours à la notion de «compétence pa-rentale» s’avère ambigu. En effet, nous l’entendons icicomme la capacité du parent à reconnaitre la limite deses compétences et, en conséquence, à consentir qued’autres s’en mêlent.

Ce renversement de valeur suppose un pas-de-côté de lapart de l’intervenant social dans le sens où il devra lui-même faire exemple du consentement à ne pas tout pou-voir pour l’autre… l’acception de sa propre vulnérabilitécomme un fait de structure – pour autant qu’elle a le droitde citer voire même d’être travaillée comme dans les su-pervisions par ex. – élève celle-ci à la dignité de maitre-mot de la condition humaine donc de ce que nous avonsen commun à partir de quoi la rencontre avec l’autre, toutautre, est possible. L’après midi pris une autre forme d’intervention.

nous avions décidés de faire intervenir trois témoignages,deux seraient internes à la sauvegarde et un autre seraitexterne, celui de l’association Enjeux d’Enfants qui inter-vient dans le milieu carcéral et avec laquelle le Pôle pro-tection de l’Enfance est en relation étroite. les modesd’intervention furent aussi très différents.

les deux représentants d’Enjeux d’Enfants ont présentél’action de l’association qui propose, selon ses statuts,«d’aider, par tous les moyens appropriés, à la relationentre : • l’enfant et son parent détenu ou tout autre tiers incar-céré avec lequel il a entretenu des liens affectifs etéducatifs, susceptible de pouvoir bénéficier d'un droitde visite,

«Cette association a aussi pour but de promouvoir toutesles actions visant à informer, former, sensibiliser à pro-pos des incidences de l'incarcération sur la famille».

Ainsi, Enjeux d’enfants met en place : • des accompagnements individuels (entretiens de sou-

tien et d'orientation, des accompagnements en par-loirs, en uvF et occasionnellement sur des temps depermissions et à l'extérieur au moment de la sortie),

• des actions collectives en détention,• des actions de sensibilisation du public.

l’équipe d’Enjeux d’Enfants Grand Ouest intervient depuis1992 auprès de ces enfants et ces parents que la prisonsépare.« Accompagner, soutenir l’enfant et son parent détenu, fa-voriser les conditions d’accueil des enfants dans les éta-blissements pénitentiaires, militer pour que soit mieuxconsidérés les effets désocialisant de l’incarcération surla famille sont les bases de notre action au quotidien.nous voulons contribuer au respect du droit de ces en-fants à « maintenir des relations personnelles avec le pa-rent dont ils vivent séparés » (1) et à envisager leur avenircommun au-delà des barreaux ».

la Présidente d’Enjeux d’Enfants.

(1) Article 9 des droits de l’Enfant

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enjeux d’enfants

Enjeux d’Enfants

« suite à la séparation de ses pa-rents, Grumaud PERAsTInE-mERAn-dRuX a montré à l’école quelquestendances à l’agglutinement. Inter-pelé, le Juge des Enfants a mandatéle satellite démo. Oune superéduca-tor a ainsi fait connaissance avec laplanète Rouge de monsieur PERAsTInE et la planèteJaune de madame mERAndRuX… et avec ses collègues,ils ont décidé de leur proposer un « Pousse-toi de là où tun’es pas », autrement appelé « un travail parental ». Pour

cela, une co-intervention Oune super-éducator/spi-cologue était mise enplace.

C’est donc en couleur que l’équiped’AEmO de vannes a présenté saconceptualisation de cette proposition

de travail faite aux familles : de la dé-couverte individuelle des planètesparentales, en contant les méca-nismes de leur attraction, de leur ré-pulsion, à la réunion des parents surle satellite,où les cou-leurs se

confrontent pour finalements’harmoniser, jusqu’à la trans-mission de cette histoire revisi-tée, et non remâchée, faite àGrumaud.

En conclusion, nous observions que la situa-tion de Grumaud s’orangeait beaucoup… et lavie fût plus belle ! «

Le service d’Aemo

le service d’AEmO (service d’Action Educative en milieu Ouvert) de vannes nous proposaune réflexion sur la méthodologie d’intervention en AEmO sur un mode humoristique li-brement inspiré des fameux « shadoks » dont voici un extrait :

vous pouvez retrouver l’intégralité de l’intervention du service d’AEmOsur le site internet de l’association sauvegarde56.org, à la rubrique « bibliothèque ».

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Le service d’accueil mère-enfant

Le Service d’accueil mère-enfant de Lorient est un ser-vice conventionné par le Conseil départemental pourun accueil de 15 places, mères et enfants, quis’adresse à des femmes isolées, enceintes ou accom-pagnées de leurs enfants de moins de trois ans,confrontées à des difficultés en matière de santé oude sécurité et qui nécessitent un accompagnementsocio-éducatif, un soutien matériel et psychologique.l’objectif du service est d’offrir des conditions d’héber-gement sécurisantes afin de permettre aux mères deremplir leur rôle auprès de leurs enfants tout en lesamenant à devenir autonomes dans les actes de la viequotidienne. Il s’agit de se joindre aux parents pour faire un par-cours en commun vers leur parentalité en tenantcompte de leur culture, leurs valeurs, leurs choix édu-catifs.

Pour atteindre ces objectifs une équipe pluridiscipli-naire a été constituée. Elle se compose d’une éduca-trice jeunes enfants, de travailleurs sociaux (dont uneC.E.s.F dédiée au service), d’une puéricultrice (mise àdisposition par la PmI), d’une assistante maternelle.d’autre part, une sage-femme PmI particulièrementsensibilisée à notre public est mise à notre dispositionpar la PmI dès que nous hébergeons une femme en-ceinte.

« A Petits Pas » est un espace d’accompagnement dela parentalité aménagé comme un appartement fami-lial proche du safran. C’est un outil complémentaire àl’accompagnement individuel qui permet à l’équiped’observer, de soutenir le lien parent - enfant(s). Il fa-vorise une relation de proximité relationnelle plus dé-tendue, de jeux, de partage et de plaisir. Il permetd’intervenir concrètement afin de favoriser la relation,la stimuler et la soutenir.

Les objectifs de ce lieu sont de :- favoriser la relation en créant un lien paisible entre

le parent et son ou ses enfants,- faire émerger ou développer les potentialités de

chaque parent, les valoriser,- partager des expériences et des savoir-faire entre pa-

rents,

- apporter des connaissances sur les besoins etrythmes de l’enfant,

- accompagner le parent à être acteur du bien-être phy-sique et psychologique de son enfant (prévenir lesactes de maltraitance),

- offrir à l’enfant un espace sécurisant, bienveillant, oùil pourra s’épanouir, faire des apprentissages, vivresa vie de petit enfant, où il pourra être regardé dif-féremment par son ou ses parents,

- contribuer à la socialisation des enfants.

Pour la majorité des parents accueillis, les blessuresvécues dans leur passé n’ont pas pu être élaboréesmentalement et restent prégnantes, ce qui peut les en-traver dans l’établissement des relations avec leurs en-fants. quelques-uns ne savent pas effectuer certainsgestes éducatifs parce qu’ils ne les ont pas appris,qu’ils n’ont pas eu de « modèles ». d’autres les ont ap-pris mais de façon rudimentaire. Ils ne sont parfois pasdisponibles pour écouter la souffrance de l’enfant, éta-blir des rythmes, des habitudes de vie afin de lui ga-rantir un certain équilibre. d’autres parents sontdépassés, ils ont du mal à se faire obéir, à mettre deslimites, à organiser le quotidien. Ils sont envahis pard’autres problèmes (de logement, conjugaux, desanté…) qui ne leurs permettent pas de se « poser ».

lors de cette journée, l’équipe d’ « A petits pas » achoisi de montrer ses modes d’intervention à traversles diverses activités par des séquences filmées.

Conclusion de fond en lien avec l'activité de l'association.

Cette journée fut d’une grande richesse et a permis deconfirmer nos engagements

Après l’exposé de la synthèse de cette journée par danielCoum, gageons que les salariés sont repartis de cettesalle avec leurs doutes, leurs questions sur leurs pra-tiques quotidiennes, mais, espérons, une panoplie encoreplus riche de leurs pratiques quotidiennes.selon quelques sondages réalisés auprès des salariés dela sauvegarde, la journée fut d’une grande richesse.

Geneviève RALLEVice-Présidente

de la Sauvegarde 56

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Cette soirée a débuté par la présentation, par le réalisa-teur, du film « changer les regards » du GEm de vannesHorizons, avec la projection de la 1ère partie du documen-taire intitulé « Isolement et citoyenneté, démocratie etsanté mentale », suivi d’une exposition rassemblant unecinquantaine d’œuvres (dessins, peintures, photos …) réa-lisées par des personnes en situation de fragilité psy-chique.

Avant la visite de l’exposition, un tour de table a permis àchaque artiste de présenter son travail, sa démarche.C’était l’occasion de préciser l’utilité et le bienfait des es-paces de création que chaque personne s’est approprié.Cette manifestation a été fort appréciée des adhérentspar la rencontre et l’échange avec le public de la commis-sion Intercommunale.

la CIAPH (Commission Intercommunale d’Accessibilitépour les Personnes Handicapées), est composée de re-présentants de l’assemblée délibérante, des communesde lorient Agglomération, d’associations d’usagers etd’associations représentants des personnes handica-pées.

le GEm l’Escale est représenté au sein de cette instancedepuis 2014 par deux représentants.

ses missions :• dresser le constat de l’état d’accessibilité du cadre bâti

existant, de la voirie et des espaces publics, des trans-ports, des interfaces entre ces différents maillons dela chaîne du déplacement,

• Organiser un système de recensement de l’offre de lo-gements accessibles,

• Faire toutes propositions utiles de nature à améliorerla mise en accessibilité de l’existant,

• Etablir un rapport annuel d’état d’avancement des ac-tions présenté en conseil communautaire, transmis aupréfet.

Comité de rédaction du journal de l’Escale

«mieux comprendre le handicap psychique»

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le mardi 6 octobre, à l’occasion de la Commission Intercommunale d’Accessibilité, lorientAgglomération, en partenariat avec les GEm (Groupes d’Entraide mutuelle) de lorient etde vannes, a souhaité mettre en avant le handicap psychique.

dans le contexte de l’époque, le directeur Général de l’as-sociation demande aux équipes éducatives de réfléchir àla création d’une structure nouvelle qui pourrait répondreà la prise en charge d’adolescents en difficulté. Après plu-sieurs mois de rencontres et de discussions animées, lesAAmOA (service d’Accueil d’Adolescents et de milieu Ou-vert Adapté) ouvrait au début de l’année 1995.

vingt ans ont passé et le service est toujours situé dansles mêmes locaux à lanester. l’équipe « historique » com-posée de 5 éducateurs spécialisés, d’une secrétaire etd’un directeur-adjoint s’est transformée au fil du tempset des métiers sont venusl’enrichir : TIsF, assistantsocial, psychologue et chefde service. Aujourd’hui elleest composée de sept tra-vailleurs sociaux, d’une TIsF, d’un psychologue, de deuxsecrétaires, de deux agents techniques, d’une chef deservice, d’un directeur, le tout pour onze ETP.

martine, Yves, Thérèse, Cécile, michel, Patrick, solène,Eric, marie-Eve, Jean-marie, vanessa, Eric, Patrice, Isa-belle, Catherine, sabrina, Christine, Jean-louis, Karine,léopold, Gérard, Jean-Guy, marinette, stéphanie, Ber-nard, lydie, nathalie, Abderrahim, Renée, Régine… et denombreux stagiaires. Chacun de sa place, a assuré, etcontinue d’assurer l’accueil, l’accompagnement des ado-lescents et de leur famille confrontés à des situations decrises majeures.

spécialisé dans la prise en charge des jeunes de 14 à 18ans et des jeunes majeurs de 18 à 21 ans, le sAAmOA aété habilité pour deux types de mesures éducatives :- les suivis à domicile : AEmO Renforcées : 45 mesures - les placements individuels : Hébergement diversifié :

16 mesures.

depuis 1995, le service a épaulé mille deux cent cinqadolescents. Ces prises en charge, qui peuvent s’exercersoit en milieu ouvert, soit dans le cadre d’un placement,se répartissent ainsi :

• 909 mesures de milieu ouvert concernant 457 jeuneshommes et 452 jeunes femmes ;

• 296 mesures de placement pour 149 garçons et 147filles.

Bien sûr, derrière chaque mesure il y a un nom, un visage,une histoire. Impossible de tous les nommer mais chacuna laissé une empreinte, des souvenirs.

20 ans, c’est le cycle de vie d’un jeune adulte… Au coursde ces vingt années le service a connu, à l’instar desjeunes et des familles, des turbulences, il a traversé des

situations difficiles et parfoisdouloureuses mais a égalementvécu de belles évolutions, di-verses formes de réussite, etpeut témoigner d’amélioration

de relations familiales et d’épanouissement individuel.les adolescents rencontrés en 1995 ont eu des enfants,devenus aujourd’hui, des adolescents...

les éducateurs ont eu à gérer de nombreuses crises fa-miliales conséquentes, ce que les adolescents savent trèsbien mettre en place, mais assez rares ont été celles quiont réellement développé de la violence physique.

durant ces vingt ans, les lois relatives à la protection del’enfance ont évolué, 2 janvier 2002, 5 mars 2007, pourne citer qu’elles. le contexte économique et social s’estlui aussi transformé (l’euro, les 35 h…). les contrainteséconomiques entravent de plus en plus les familles et lesservices d’action sociale. Cependant, les prises en chargedes adolescents nous maintiennent en éveil depuis toutce temps et nous voulons continuer à faire bénéficier lesadolescents et leur famille, du soutien du service dusAAmOA en conjuguant convenablement contrainte exté-rieure et projet pour les jeunes et leur famille. Pour vingtans encore…

Pour l’équipe,Michel BLANFUNE, Educateur spécialisé

Christine DE RAEVE, Chef de service

Le SAAmoA a 20 ans et quelques mois

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En 1993, l’internat éducatif de Kerpont connait des difficultés croissantes de prise encharge des jeunes qui lui sont confiés. dans le même temps, le service des Réseaux d’Ac-cueil qui proposait des possibilités de séjours pour des jeunes en grande difficulté, chezdes personnes bénévoles, voyait son fonctionnement mis à mal par la modification deson financement (passage d’un budget global à un budget au « prix de journée »).

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A l'occasion de lajournée mondiale durefus de la misère,nous nous sommesréunis sur vannes lesamedi 17 octobre2015 autour d’unesoupe géante.

le matin, certainespersonnes se sontentraînées pour lamusique et leschants. un groupe deparole a échangé surle caillou que l’onpouvait avoir dans sachaussure et la pierre

précieuse qui nous aide à avancer. Il y avait beaucoupd’écoute de la part du groupe. Certains ont relancé lespropos des autres. « si j’avais eu la chance d’avoir deséchanges comme ceux-là plus tôt, j’aurais gagné dutemps. »

l’après-midi, certains d’entre nous ont joué une représen-tation du conte "la soupe aux cailloux", appris le matinmême. d’autres, étaient à la pluche des légumes pour lacréation d’une soupe géante. « Cela faisait longtemps,presque deux ans que je n’avais pas épluché un légume.J’ai l’impression d’aller mieux. J’ai toujours adoré cuisiner,je recevais beaucoup. depuis cette journée, je me suis re-mise à cuisiner des légumes ! ».

monsieur Caillou, la marionnette, nous a invités symboli-quement, à nous approcher de la marmite. nous avonsjeté au feu le caillou dans notre chaussure et ajouté lapierre précieuse à la soupe ! « Cela nous a libérés ! lasymbolique est très forte ! » . Certaines personnes ont pus’exprimer devant l’assemblée pour dire ce que la misèrereprésentait à leurs yeux. « Cette mobilisation nous faitoublier nos soucis pendant une journée. »

C’était une journée très enrichissante ! une belle journéede partage autour de la musique faite de convivialité au-tour d’une soupe. Il y avait de la gaieté et c’était biend’avoir une pensée pour ceux qui vivent dans la misère.nous avons découvert une mobilisation importante desgens et de la bonne humeur.

Christelle, Christine, Fabienne Rachel, Alain, Eric, Gérard, Jean-Christophe, Laurent et Patrick.

17 octobre :Journée mondiale du refus de la misère

Je reviens vous livrer en quelques lignes comment l’idéed’exposition d’arts temporaires à la direction générale. (CfJournal de l’Association n°59) s’est peu à peu façonnée.

Au mois de septembre, surfant sur l’énergie accumuléedurant l’été, un groupe s’est constitué. Il est composé deprofessionnels, d’usagers, d’une sympathisante de l’as-sociation et de la vice-présidente, Geneviève Rallé, envi-ron une dizaine de personnes au total.

lors de cette première rencontre, nous avons déterminéla temporalité des expositions, 3 par an, soit une par tri-mestre hors période d’été. nous avons croisé nos at-tentes, nos points de vue et retenu un thème pour unepremière édition : « Portraits d’ici et d’ailleurs ». nousavons partagé des idées pour valoriser, au-delà du tempsdes expositions, les œuvres, sans rien décider encore.

Au début du mois de novembre, le soleil était encore gé-néreux malgré le passage à l’heure d’hiver. nous avonschoisi des œuvres glanées de-ci-de-là, ou crées particu-lièrement à l’occasion de l’exposition. Environ 25 œuvresont retenu notre regard, ont touché nos sensibilités sin-gulières. nous aimerions qu’elles vous atteignent, voussurprennent, vous émeuvent...

Puis nous nous sommes donnés rendez-vous le 16 dé-

cembre pour suspendre les tableaux aux cimaises instal-lées à cet effet dans la salle de réunion et dans les cou-loirs.

Enfin, le 14 janvier 2016, c’est à l’occasion de la cérémo-nie des vœux de l’association que nous avons eu le plaisirde procéder au vernissage officiel de l’exposition.

Cette première exposition a été comme une fenêtre ou-verte pour laisser passer la lumière. L’art comme une ré-ponse à l’obscurité ?

une seconde exposition intitulée « la nature s’éveille » apris la suite et est actuellement visible à la direction gé-nérale.

Christine De Raeve, Pour le groupe de travail artistique.

« Portraits d’iciet d’ailleurs »

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Présentation du projetnous avons participé sur un week-end à une activité pein-ture en présence d’un peintre Bertrand de Riguidel, àl’ulm. nous l’avions rencontré auparavant sur une réu-nion de jeunes où il nous a présenté ses projets pour leweek-end et nous nos envies.

Déroulement du week-endnous avons vu Bertrand arriver avec pleins de matériel :peintures, toiles de différentes tailles… Il nous a laissélibre choix pour la première œuvre. Pour ceux quin’avaient pas d’inspiration quant à leur projet créatif, Ber-trand nous a mis à disposition des livres contenant destoiles de peintres reconnus tel que Basquiat.

une fois l’inspiration trouvée, nous avons pu commencernos toiles à l’aide de différentes techniques : collage, mé-lange de couleurs, dessins, peintures abstraites commefiguratives. Certains ont choisis de réaliser des animaux,un masque africain ou des mangas par exemple.

le deuxième jour, Bertrand nous a proposé de réaliserune œuvre collective dont le thème était la nature floraleet le projet.

les supports utilisés sont plusieurs toiles de petites taillesdont le but est de ne former qu’une seule œuvre avec uneunité. nous avons choisis en groupe la couleur bleue pourfaire le fond. Finalement nous nous sommes renducompte que ça représentait plutôt la nature sous marine(mur de corail).

Chacun rajoutait son empreinte et sa créativité sur l’œu-vre.

Une ouverture d’espritCe weekend nous a permis d’ouvrir notre esprit, notrecréativité et de développer notre imagination. Il nous aapporté du bien être, du savoir faire artistique (différentestechniques). Puis nous avons trouvé ce moment intéres-sant et nous avons pris du plaisir à le faire car nousn’avons pas tous l’opportunité de participer à ce genred’activité en présence d’un peintre.

de plus, nous avons apprécié exposer nos œuvres au seinde l’ulm.

quelques temps après nous avons fait un vernissage.nous avons conviés les professionnels de la sauvegardeet les personnes de notre entourage (famille, amis).

Prolongement du projetsi nous devions refaire ce weekend, plusieurs idées noussont venus à l’esprit. nous aimerions faire une œuvremais sur des supports autres que de la toile, puis égale-ment avoir le choix dans le thème collectif. nous aime-rions le faire dans un autre lieu comme un atelier depeintre ou à l’extérieur. nous aimerions également quece projet puisse durer plusieurs jours.

Ludovic, Najim, Aurélien, Steven, Gwenolé

Une idée, une toile, une œuvre partagée

Chaque semaine, des résidents en appartements duCHRS Robelin se retrouvent pour cuisiner et partager unrepas convivial.

le jeudi midi, ça s’active en cuisine dans les locaux duservice insertion, rue Jules legrand. Il suffit de consulterl’ardoise accrochée au mur de la salle commune pour voirqu’aujourd’hui, c’est « un p’tit tour en Asie » que proposevincent, résident du semi-collectif.

Encadrée par Barbara, TIsF (technicienne d’Interventionsociale et Familiale) de l’équipe, l’activité prend de l’am-

pleur depuis l’été2015. d’abordmensuelle, elleest désormaishebdomadaire :« au début, c’étaitdifficile de mobili-ser les résidentsen appartements,surtout ceux dis-persés sur la ville,mais là, ils s’approprient vraiment l’activité, initiant et réa-lisant eux-mêmes leurs recettes, ensemble. Chaque se-maine, c’est presque devenu un rituel. »

En effet, l’équipe a réfléchi, notamment lors des séancesd’analyse des pratiques, à une manière de recréer du col-lectif dans ce service qui fonctionne uniquement en « dif-fus » depuis la fermeture du collectif d’insertion, rueRobelin. Il s’agit de favoriser la création de lien entre lespersonnes accueillies et de valoriser leurs compétences,

leurs savoir-faire,leur identité…dans le respect etdans le partage.

Au travers de cesupport universelqu’est l’alimenta-tion, c’est unemultitude d’as-

pects qui sont travaillés, dont le renforcement de l’estimede soi et de la confiance. Pour rappel, le service accueilleet accompagne 62 hommes en situation de précarité eten rupture, dont les parcours de vie sont souvent bienchargés.

Pour Jean-louis, le doyen, 66 ans, « la finalité, c’est d’êtreensemble, peu importe les capacités des uns et des au-tres ». Il évoque également le plaisir généré par les di-verses étapes de l’activité « c’est satisfaisant de faire ungâteau qui sera partagé » et aussi « rien que de faire lescourses c’est rigolo ». Antoine, 19 ans, est quant à lui pluspragmatique : « l’intérêt c’est de manger, car on mangebien et pas cher ».

En effet, une participation financière de 2 €uros par per-sonne est requise ainsi que leur inscription jusqu’à laveille au soir. Cela permet de responsabiliser les per-sonnes accueillies au travers de la notion d’engagementet de montrer que l’on peut consommer bon de manièreéconomique. C’est aussi l’occasion pour certains rési-dents de se réapproprier des habitudes de vie quoti-dienne et certaines règles d’hygiène, de savoir-être,lorsque l’isolement et la rue ont progressivement rendueslointaines certaines de ces notions.

Les « repas partagés » du jeudi

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« D’où est venue cette idée de repaspartagés ? »« En fait, avec cet atelier, on a simple-ment répondu à des envies qui ontété formulées par certains résidents.Beaucoup aimeraient bien cuisiner,mais ne savent pas, ou ne sont pasmotivés, seuls dans leur logement.Pour d’autres, c’est lié à des besoinsqu’on a repérés en équipe, notam-ment sur ce qui a trait au lien social,au vivre-ensemble, ou simplement aufait de sortir de chez soi »

« Quel est ton rôle lors de cette acti-vité? »« l’idée de départ émane toujoursd’un résident et mon rôle est de lesoutenir dans son projet. J’aide à l’or-ganisation, au budget, aux coursesen fonction des capacités de la per-sonne. Pendant la cuisine, j’inter-viens lorsque c’est nécessaire etj’encadre, mais l’activité est vraiment

portée par les résidents. Je suis ga-rante du bon déroulement et je com-munique beaucoup, c’est important.»

« Tu peux donner un exempleconcret ? »« Par exemple, les courses sont unmoment important car les personnesse rendent compte qu’à plusieurs leschoses sont possibles. En s’organi-sant un peu, en s’écoutant et en par-tageant les tâches, on peut réaliserun objectif commun. Pour quelques-uns, c’est un retour à certaines réali-tés sociales et j’aborde le repéragedans l’environnement, le budget, lasanté… c’est un moment qui est vécucomme hors association mais qui esten réalité un grand outil de travail. »

Echange avec Samuel et Vincent, ré-sidents en appartement« les repas du jeudi, ça permet dediscuter entre nous et avec l’équipe

éducative, ça créé du lien. On peutmanger correctement à bas prixd’abord et pour ceux qui s’investis-sent plus, ça permet de participer àun « ensemble ». On peut rencontrerdes gens… c’est un moment qui offrela possibilité de parler, de s’exprimeret d’amorcer un lien ; en fait c’est unmoteur, une impulsion de départ. Çacréé un mouvement qui donne envied’organiser de nouvelles chosescomme des sorties et après un par-cours à la rue, ça fait du bien. C’estun moment convivial, il y a de labonne humeur et on peut parler detout. maintenant avec quelques gars, onse voit dehors, on va boire un café, onfait un repas…, c’est aussi ça l’inté-rêt».

L’équipe d’insertion Robelin

A l’aune des automnes précédents,cette année a de nouveau été l’occa-sion, pour certains d’entre nous, denous aligner au départ de courses or-ganisées, sous la bannière du comitéd’entreprise.

mais à l’opposé des années passées,le 13 septembre c’est la pluie quinous accompagne tout au long duparcours d’Auray-vannes. sylvianemillet, Gilles libeau, sébastien du-chêne, Frédéric le Coz et Jean Pierrele duff composeront notre petiteéquipe pour le semi marathon. sipour deux d’entre nous ce temps hu-mide les emporte dans des sphèresinsoupçonnées au point de transcen-der leur effort pour réaliser une mer-veilleuse course, pour les troisautres, les muscles refroidis dansl’attente du départ, les chaussettesdétrempées avant le premier pas… lacourse s’avère plus laborieuse. maismalgré le fameux « si j’aurai su j’aurai

pas venu » du petit Gibus au départ,tout les cinq, sans exception, nousfranchissons la ligne d’arrivée avecsatisfaction. (sébastien et Frédéricsont restés à l’abri).

quant à Jean michel Fablet qui a pris,pour la première fois le départ des10 kms au moustoir, c’est avec joiequ’il se découvre des compétencesde coureur à pied qu’il ne soupçon-nait pas. Très grande satisfactiondonc pour le « petit nouveau » de labande !

Puis le 18 octobre c’est le marathonde vannes où Gilles et Jean Pierre re-mettent cela, en relais, mais cettefois sous un soleil quasi printanier.une course « duo de l’hermine » bienagréable sur les berges du Golfe etdans la ville de vannes où, commed’habitude, le temps de course n’estpas notre déterminant commun.nous ne pouvons, une fois de plus,qu’encourager toute initiative pour yparticiper l’an prochain pour, à l’ins-tar de Jean michel, découvrir un plai-sir insoupçonné.

Les courses d’automne de la Sauvegarde 56

interview de Barbara, tiSF

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