1

Click here to load reader

CIMcimpp.fr/wp-content/uploads/2017/04/CIMPP_Hist-Bull.pdf · à Paris, où Émile Genon a ouvert dès 1929 un atelier de réparation, au 92 bis, avenue Gambetta. La reprise par Vieillard,

  • Upload
    vuliem

  • View
    213

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: CIMcimpp.fr/wp-content/uploads/2017/04/CIMPP_Hist-Bull.pdf · à Paris, où Émile Genon a ouvert dès 1929 un atelier de réparation, au 92 bis, avenue Gambetta. La reprise par Vieillard,

CIM.PP

L’histoire de BULL

La société s'est successivement appelée « Bull AG » puis « H.W. Egli Bull » et « Compagnie des Machines Bull », avant d'être associée aux entreprises avec qui elle fusionne après l'Affaire Bull de 1963.

Début du XXe siècle Un inventeur norvégien, des fondateurs suisses et belges

Ingénieur à la société d'assurance norvégienne Storebrand, Fredrik Rosing Bull (1882—1925) dépose le 31 juillet 1921 un brevet de « trieuse-enregistreuse-additionneuse combinée à cartes perforées ».

Le conseil d'administration adopte immédiatement la machine. L'année suivante, Henrik Hartzner, chef des statistiques de l'assureur danoise Hafnia, en commande une, après un article d'une revue d'assurance.

Quand Fredrik Rosing Bull meurt à 43 ans en 1925, une demi-douzaine d'exemplaires ont été vendus à des entreprises, qui n'ont plus à louer au monopole IBM.

Son bras droit Reidnar Knuzen (1888—1983) se consacre au perfectionnement des machines (trieuse horizontale en 1929, imprimante numérique à roues en 1930).

Le docteur Emile Marchand, directeur des statistiques de Rentenanstalt, société d'assurance-vie, lui achète une tabulatrice et une trieuse en 1926.

Pour construire une machine à cartes perforées, il fait appel à la société suisse H.W.Egli (calculatrices et ses machines comptables « Madas » et « Millionnaire »). Son directeur Oscar Bannwart prend conseil auprès d'Émile Genon, un belge qui vendait en Italie des machines à calculer Elliott-Fischer et Underwood propriétaire depuis 1927 des droits relatifs aux brevets Bull pour dix pays d'Europe, qui les revend à Oscar Bannwart. Une première machine est livrée aux laboratoires Sandoz en décembre 1929. La fabrication est transférée en mars 1931 à Paris, où Émile Genon a ouvert dès 1929 un atelier de réparation, au 92 bis, avenue Gambetta.

La reprise par Vieillard, Doury et les Callies

En juillet 1931, Georges Vieillard et Elie Doury forment avec Émile Genon le projet d’un « syndicat des utilisants » des machines Bull, qui rachète cinq mois après la moitié des parts, au nez et à la barbe du géant américain Remington Rand. L'effectif triple en deux ans, avec 150 personnes.

En 1934, le premier bénéfice d'exploitation apparaît (800 000 francs). Bull devient l'année suivante le principal concurrent d'IBM en France, avec 15 % du marché. Pour obtenir « une paix tacite » des brevets avec IBM et « développer » Bull au niveau international, Émile Genon lui vend la majorité de la société de commercialisation, sans autorisation du conseil d'administration. Il est évincé par Georges Vieillard et les Callies, famille propriétaire des Papeteries Aussedat, qui fournit Bull en cartes mécanographiques. La croissance ralentit, avec 248 salariés en 1939 contre 216 trois ans auparavant.

Sous l'Occupation Allemande (1940-1944), Bull est le principal fournisseur en mécanographie du Service national des statistiques fondé par René Carmille. Celui-ci constitua le fichier du débarquement en Afrique du nord. Un interminable procès l'oppose à IBM quant à l'invention de la carte perforée à 80 colonnes. La croissance ne décolle qu'après-guerre (2.200 salariés en 1952 et 15.600 en 1964).