23
Mme Maya Dewaide est une ancienne étudiante de l’Ecole Secondaire Supérieure Sri Sathya Sai et de l’Université Sri Sathya Sai. Elle a étudié en 10 ème , 11 ème et 12 ème à l’Ecole Secondaire Supérieure Sri Sathya Sai à Prasanthi Nilayam et elle a obtenu son diplôme en 1998 en remportant un prix national pour ses études commerciales. Elle a ensuite obtenu sa licence d’économie, de philosophie et de littérature anglaise à l’Université Sri Sathya Sai, au campus d’Anantapur où elle fut la capitaine du campus, en 2001. Maya habite maintenant à Anvers, en Belgique, et elle travaille dans le commerce du diamant et des bijoux en tant que directrice des opérations d’une entreprise de pointe. Dans ce rôle, elle supervise la logistique et les aspects des affaires qui sont liés aux assurances. En dehors de son travail, elle aide à coordonner le centre Sai fondé par son père, conformément aux instructions de Bhagavan. Maya Dewaide est la fille de Jean-Pierre Dewaide, professeur à l’Ecole Secondaire Supérieure Sri Sathya Sai. Voici quelques extraits d’une interview qu’elle a accordée à Karuna Munshi, de Radio Sai, en janvier 2015. DES FONDATIONS SPIRITUELLES Karuna Munshi (KM) : Sairam, Maya, et bienvenue à Radio Sai ! Comment êtes-vous venue à Baba ? LE DIAMAN T DE SAI À ANVERS

partage-pdf.webnode.fr · Web viewElle a ensuite obtenu sa licence d’économie, de philosophie et de littérature anglaise à l’Université Sri Sathya Sai, au campus d’Anantapur

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Mme Maya Dewaide est une ancienne étudiante de l’Ecole Secondaire Supérieure Sri Sathya Sai et de l’Université Sri Sathya Sai.

Elle a étudié en 10ème, 11ème et 12ème à l’Ecole Secondaire Supérieure Sri Sathya Sai à Prasanthi Nilayam et elle a obtenu son diplôme en 1998 en remportant un prix national pour ses études commerciales. Elle

a ensuite obtenu sa licence d’économie, de philosophie et de littérature anglaise à l’Université Sri Sathya Sai, au campus d’Anantapur où elle fut la capitaine du campus, en 2001.

Maya habite maintenant à Anvers, en Belgique, et elle travaille dans le commerce du diamant et des bijoux en tant que directrice des opérations d’une entreprise de pointe. Dans ce rôle, elle supervise la

logistique et les aspects des affaires qui sont liés aux assurances. En dehors de son travail, elle aide à coordonner le centre Sai fondé par son père, conformément aux instructions de Bhagavan.

Maya Dewaide est la fille de Jean-Pierre Dewaide, professeur à l’Ecole Secondaire Supérieure Sri Sathya Sai.

Voici quelques extraits d’une interview qu’elle a accordée à Karuna Munshi, de Radio Sai, en janvier 2015.

DES FONDATIONS SPIRITUELLES

Karuna Munshi (KM) : Sairam, Maya, et bienvenue à Radio Sai ! Comment êtes-vous venue à Baba ?

Maya Dewaide (MD) : Sairam ! Mon père a toujours été spirituellement réaliste, les pieds solidement plantés. Il lisait le Mahabharata même en travaillant sur un navire. Il pratiquait le yoga des années avant ma naissance. Swami est apparu dans nos vies dans les années 70 et depuis, Il est entré dans celles de tous nos amis et des membres de notre famille et de tous ceux qui sont entrés en contact avec nous.

KM : Votre père est belge et il porte un nom indien – M. J-P Ramananda ?

LE DIAMANT DE

SAI À ANVE

RS

MD : Il s’appelle Jean-Pierre. Ramananda lui a été donné comme nom spirituel. C’était dans les années 70, quand il a lu le livre sur Swami écrit par le Dr Hislop. Il a instantanément ressenti une immense vague d’amour. Après avoir lu ce livre, il a été attiré par le kriya yoga et il a été initié. Depuis, de nombreuses personnes se sont senties attirées par Papa et venaient le trouver pour discuter de la vie. C’était toute une bande qui convergeait avec un désir sérieux d’avancer vers Dieu. Ces pensées et ces expériences ont pris la forme d’une lettre qui a été envoyée à l’Association de Kriya Yoga des Etats-Unis. Une fois la lettre postée, Papa a senti que quelque chose d’imminent allait se passer et une semaine plus tard, nous chantions des bhajans. C’était comme si Swami avait immédiatement repris les rênes après l’expression de ce vœu sérieux. Et depuis lors, Swami fait partie intégrante de nos vies.

C’était vers le milieu des années 80 et j’avais à peu près 6 ans.

LA RENCONTRE AVEC LE MAÎTRE SPIRITUEL

KM : Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Swami ? MD : Mon premier voyage chez Swami a eu lieu en 1986-87, après que mon père ait reçu un appel intérieur de visiter Puttaparthi. Malheureusement, les ressources pour effectuer le voyage nous manquaient, étant donné que nous venions justement d’acheter une maison que nous utilisions au service de la spiritualité. Mon père a alors dit à Swami qu’il voulait visiter Puttaparthi et venir Le voir, mais qu’il n’avait pas d’argent. Et chose intéressante, quelques jours plus tard, mon père a reçu un coup de téléphone d’une compagnie d’assurances et on nous a dit qu’un représentant passerait nous rendre visite. Et après que cette personne soit entrée, ce jour-là, elle s’est assise au coin d’une table, elle a demandé à mon père de signer un document, puis elle est repartie. Elle a descendu les marches et par pure curiosité, tout cela semblait si aléatoire que nous avons regardé où se trouvait la personne depuis le premier étage et elle avait complètement disparu. Nous avons alors tenté de la suivre dans la rue, mais il n’y avait plus aucune trace d’elle. Une fois rentrés à la maison, nous avons bien réalisé que le document concernait le règlement d’une ancienne déclaration de sinistre suite à un accident survenu environ 30 ans auparavant !

La compagnie d’assurances avait constaté qu’elle devait encore nous rembourser cette somme ! C’était particulièrement choquant, puisque nous n’avions encore jamais entendu parler d’une compagnie d’assurances qui vérifie des dossiers vieux d’une trentaine d’années afin de régler des réclamations en souffrance ! Quoi qu’il en soit, nous étions heureux d’avoir reçu cette somme – juste assez pour que mon père achète des billets pour le voyage jusqu’à Puttaparthi.

Et donc, c’est cette visite à Puttaparthi qui fut l’occasion de ma première rencontre sur le plan physique avec Swami. Ce qui ressort clairement dans ma mémoire à propos du voyage, c’est l’entrevue de groupe que nous avons eue avec Swami. Au cours de l’entrevue, nous avons évoqué avec Swami la question d’un groupe et Il a répondu : ‘’Non, un centre !’’ Et Il l’a dit à trois reprises. Et au cours de la même entrevue, Swami a matérialisé un lingam, bien qu’en ce temps-là, la puja et le rituel associé à la vénération d’un lingam ne nous étaient pas familiers. S’étant rendu compte de notre embarras, Swami a dit : ‘’Vous versez simplement de l’eau dessus et vous la donnez à tous ceux qui veulent obtenir une guérison.’’ Et c’est ainsi que le lingam est arrivé au centre Sai.

L’EXPRESSION DE L’AMOUR PAR L’ENTREMISE DU SEVA (SERVICE DÉSINTÉRESSÉ)

KM : Parlez-nous du centre Sai1. Je comprends que vous vous rencontrez tous les jours, sept jours sur sept !

1 Des renseignements complémentaires peuvent être obtenus sur leur site internet à l’adresse http://www.sathyasaibababrotherhood.org. (Les bhajans méritent certainement une écoute et peuvent être téléchargés.)A noter que, surréalisme à la belge, ce centre Sai ne fait pas (ou plus ?) partie de l’Organisation Sri Sathya Sai de Belgique qui possède un autre centre à Anvers. La question étant semble-t-il ‘’sensible’’, voici aussi l’adresse du site Internet de l’Organisation Sri Sathya Sai de Belgique : http://sathyasai.be, NDT.

MD : Il n’y a pas de meilleur moyen d’exprimer notre amour pour Lui que par l’entremise du seva. Celui-ci vous aide à voir Dieu dans l’autre personne et à être toujours occupé, sans être troublé par vos propres problèmes. Notre centre Sai est très actif. Nous y organisons des classes Bal Vikas. Nous visitons aussi des homes pour personnes âgées et nous accompagnons les pensionnaires au marché ou au zoo. Nous traduisons de la littérature intéressante, et spécialement à partir du sanscrit. Quasiment tous les fidèles se réunissent chaque soir. Nous analysons la pensée du jour affichée sur le site de Radio Sai et chacun de nous partage son interprétation à partir de sa perspective et de son expérience individuelle. Il est intéressant de voir combien la pensée du jour recèle un sens différent pour chacun – qu’elle ou il soit ménagère, professeur ou informaticien. Nous parlons également des bonnes expériences que chacun pourrait avoir eues et nous échangeons des points de vue pratiques sur des sujets d’intérêt mutuel, tels que la santé, l’éducation…Donc, c’est un genre de satsang. Nous commençons toujours par le Hanuman Chalisa ou le Ganesh Veda ou le Medha Suktam avant d’analyser la pensée du jour.

KM : Et vous êtes tous belges ? Je veux dire, pas des Indiens qui habitent en Belgique ?

MD : La plupart d’entre nous sommes blancs.

KM : Et tout le monde connaît le Vedam et le Hanuman Chalisa ?

MD : Oui !

KM : C’est réellement admirable ! Ainsi votre vie sociale après vos heures de travail est totalement spirituelle !

MD : Oui. C’est aussi notre bonne fortune, parce qu’il est important de préserver un équilibre. Après avoir travaillé pendant toute la journée, durant le satsang, il est très précieux d’apprendre comment les autres fidèles ont mis en pratique le message de Swami. Cela nous donne le sentiment d’être chez nous et ces conversations nous servent de nourriture spirituelle, en quelque sorte, que nous consommons pour rester inspirés.

TRANSFORMÉE EN UNE ÉTUDIANTE SAI

KM : Il est agréable d’apprendre comment tout ce que vous avez appris ici en tant qu’étudiante joue maintenant si bien dans votre vie et que vous êtes capable de suivre votre voie. Mais si nous pouvons revenir en arrière ici, Maya, comment êtes-vous d’abord devenue une étudiante Sai ? Vous êtes entrée ici en 10ème année, n’est-ce pas ?2

MD : Oui.2 Ce qui équivaut à la 4ème année du cycle secondaire en Belgique, NDT.

KM : Donc, vous étiez déjà une adolescente et vous aviez été au lycée en Belgique. Cela a dû être une fameuse transition !

MD : Effectivement ! Ici, il faut que je reparle de mon père. Il avait constaté que la moralité déclinait dans l’éducation occidentale et il voulait que je reçoive une éducation saine comme point de départ pour la vie. C’est pourquoi, en 1992, il m’a demandé comme cela si j’aimerais aller à l’école de Swami. J’ai été un peu abasourdie et j’ai répondu que je ne souhaitais pas quitter mes amis en Belgique. Je n’étais pas vraiment ouverte à cette idée, à ce moment-là.

Cette année-là, au mois d’août, j’ai pour la première fois visité Puttaparthi avec mes parents et j’ai réellement apprécié l’ambiance différente, ici. Il semblait qu’un nouveau monde s’ouvrait pour moi. Mais il restait à me convaincre que je pourrais faire mes études ici et pendant le vol du retour, j’étais plutôt sûre que je ne pourrais pas aller à l’école de Swami. Mais une fois rentrée en Belgique et après avoir entamé l’année scolaire là-bas, j’ai pu constater et sentir la différence d’atmosphère.

KM : Avez-vous fait l’expérience d’une évolution intérieure à partir de ce que vous avez vu autour de vous ?

MD : J’ai constaté le manque de respect à l’égard des professeurs – les instruments de la connaissance. J’ai aussi vu la différence d’attitude des professeurs à l’égard des élèves. C’était comme si un voile avait été enlevé et que tout devenait clair pour moi. Et puis, graduellement, le sentiment de pouvoir rejoindre l’école de Swami a germé et s’est mis à grandir. Ce fut toute une assimilation, car au départ, c’était mon mental qui voulait partir et il a fallu un petit moment avant que mon cœur ne soit prêt et qu’il ne s’ouvre complètement à l’idée.

Au cours de l’un des voyages que mon père a fait jusqu’à Whitefield, il a interrogé Swami au sujet de l’école : ‘’Oui, oui, asseyez-vous’’, a-t-il dit à mon père qui s’asseyait. Après le darshan, mon père m’a appelée et m’a dit : ‘’Maya, voici ce qui s’est passé. Qu’en est-il de l’école ?’’ J’ai dit : ‘’Je me sens bien, je suis heureuse ici, je suis heureuse partout’’, une réponse un peu évasive. Mon père a alors compris pourquoi Swami lui avait dit d’attendre et de s’asseoir. Mais le désir de m’inscrire à l’école de Swami est devenu fort en 1995. Je ne pouvais plus attendre d’absorber l’Esprit de Swami avec les autres étudiantes et d’apprendre à travailler avec Lui pour le restant de ma vie.

KM : Et donc, vous étiez personnellement prête à ce moment-là et vous n’aviez plus besoin qu’on vous pousse. C’est si important ! Il y a des parents qui menacent leurs enfants et qui leur disent : ‘’Si tu ne te conduis pas comme il faut et si tu ne m’écoutes pas, je vais t’envoyer à l’école de Baba !’’ Ce n’est pas une prison où l’on punit son enfant. C’est seulement si les enfants sont prêts et s’ils en perçoivent la valeur qu’ils intégreront ce système et qu’ils découvriront ce qu’il a à offrir et qu’aucun autre

endroit dans tout l’univers ne peut offrir. Aucune somme d’argent ne peut vous offrir ce qu’offre l’éducation Sathya Sai.

MD : Exactement. Et puis, il y a aussi toutes les histoires pratiques dont il a fallu s’occuper avant. Swami insiste pour que le passeport, le visa et tous les autres documents soient en ordre et tout cela prend du temps. Au bout de trois ou quatre entrevues, Il a fini par dire : ‘’Oui, tu peux t’inscrire’’ et plus tard, Il s’est adressé directement à Munni Aunty : ‘’C’est d’accord pour qu’elle s’inscrive.’’ Alors, tout s’est arrangé tellement vite que les choses ont semblé se mettre en place d’un coup de baguette magique. Brusquement, toutes les portes se sont ouvertes et ce fut une expérience bouleversante.

Le lendemain, Swami a dit : ‘’Tu vas simplement à l’école.’’ On m’a demandé de passer un petit examen d’entrée et Munni Aunty a dit : ‘’Demain, c’est jeudi. C’est un bon jour. Tu viens directement après le darshan tout près de la statue de Krishna dans le mandir.’’ Quand les élèves de l’école sont arrivés, j’ai rejoint ma file et je suis allée à l’école. C’était une expérience des plus curieuses. A un moment donné, j’étais assise dans les rangs du darshan et l’instant d’après, j’avais rejoint les élèves et je marchais vers mon nouvel avenir.

KM : Quel est votre tout premier souvenir après avoir rejoint l’école ?

MD : Je me souviens que Priyam, ma camarade de classe, m’a demandé si je voulais aller dans le hall de prière. J’ai spontanément accepté et quand nous sommes entrées dans le hall, j’ai tout de suite éprouvé le sentiment d’être chez moi. C’était surprenant comment inopinément, plus de mille

frères et sœurs Sai faisaient maintenant partie de ma vie. Ensuite, il y a eu la période d’adaptation, bien entendu. Il faut s’accoutumer à la nourriture, à la routine, et même à la manière de penser, très différentes par rapport aux écoles conventionnelles.

KM : Et comment cela s’est-il passé ?

MD : J’ai simplement dû suivre le courant sans m’accrocher à mes propres idées.

KM : Et qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

MD : Le plus difficile ? Eh bien, le plus difficile est aussi devenu une de mes meilleures expériences et ce fut en fait d’apprendre le sanscrit.

KM : Et vous ne connaissiez pas un mot de sanscrit écrit ou parlé. C’était totalement nouveau !

MD : Oui, et j’ai dû affronter l’examen de la commission qui est un examen national, comme vous le savez.

KM : Oui, le questionnaire de cet examen émane de l’extérieur. Dans toute l’Inde, des enfants passent cet examen.

MD : Et vous ne paraphez même pas votre feuille de réponse, vous écrivez juste un numéro. Swami nous a enseigné cette belle leçon que Dieu est omniprésent et qu’Il opère via Ses instruments. Mme Shashi était notre professeur de sanscrit et comme elle était au courant de ma situation difficile, elle a dit : ‘’Tu sais quoi ? Apprends juste un seul essai – le Paropakaraya – et un peu de grammaire.’’ Mais même si elle donnait l’impression que c’était facile, il m’a fallu presqu’un an pour apprendre seulement cela ! Pour moi, le sanscrit ressemblait à du chinois pour vous ! Aussi, mes résultats qui ont précédé l’examen final étaient, sans honte, 30/100. Une fois, j’ai même obtenu une cote de 13/100. C’était un combat. J’ai même essayé de demander à mes camarades de classe de lire l’essai à voix haute pour l’enregistrer et tenter de le mémoriser.

Juste avant de passer l’examen de la commission, Swami nous a appelées pour le darshan et Il a béni nos badges ou nos cartes d’identité. Notre classe était bien alignée pour le darshan et je me souviens que Jagriti, ma camarade de classe, était assise à côté de moi. Beaucoup d’entre nous avaient des lettres ou des stylos.

Swami est arrivé. Il a pris nos lettres et Il a béni nos stylos. A ce moment-là, je me suis légèrement relevée et j’ai dit : ‘’Swami, sanscrit ?’’ Il m’a regardée et Il a dit : ‘’Très, très heureux !’’, et Il a continué son chemin. Je me suis rassise tout en songeant : ‘’Pourquoi diable Swami est-Il heureux, alors que je me débats ici sans arriver nulle part avec ma connaissance de cette langue ?’’

KM : Alors, comment avez-vous passé ce test ?

MD : C’était une période de fête à l’époque, ce qui n’aidait pas, et je pouvais encore moins me concentrer sur mes études. Je me rappelle que

Munni Aunty et tous les professeurs de l’école, Mme Shashi, tout le monde, m’a beaucoup soutenue. Même ma famille et mes amis de notre centre Sai en Belgique ont dit : ‘’Allez, Maya !’’

Je me souviens être entrée dans le hall de prière et avoir dit : ‘’Swami, ceci n’est pas un examen de sanscrit. Si c’est quoi que ce soit, ce n’est qu’un test que je passe avec Toi.’’ Et donc, je me suis levée tôt le jour de l’examen vers 3h00 et j’ai revu mes leçons. Généralement, les examens étaient organisés dans la section des garçons, mais ce jour-là, il y avait tellement d’examens qui avaient été programmés qu’on nous a attribué le hall de prière et je me réjouissais que notre classe pouvait passer l’examen dans le hall de prière et avant de regarder le questionnaire, j’ai vu Munni Aunty qui passait par la porte et qui a levé le pouce en direction du ciel !

Puis en regardant le questionnaire, j’ai été sidérée par le fait que la question portait sur le Paropakaraya, l’essai que j’avais appris par cœur ! Ceci montrait simplement que même un an avant l’examen, Swami avait utilisé son instrument, la professeur de sanscrit, pour m’aider.

Je suis sortie de la salle d’examen réellement heureuse et comme Swami l’a dit, j’ai réussi, avec une cote de 51 %.

KM : Quel soulagement cela a dû être pour tout le monde ! Imaginez ! Apprendre une toute nouvelle langue ! Ce n’est pas une langue facile à apprendre depuis zéro en un an et d’obtenir 51 % !

MD : Plus tard, à Anantapur, on m’a parlé d’une étudiante qui avait de sérieux problèmes avec les matières scientifiques et durant une entrevue avec Swami qu’elle a eue avec sa mère, Il lui a dit : ‘’Ne sois pas ainsi ! Allez ! Je connais une fille qui s’appelle Maya et qui devait passer l’examen de sanscrit et ce n’est qu’à cause de sa foi qu’elle a réussi !’’

KM : Que retirez-vous surtout de cette expérience ?

MD : Je chéris l’expérience, puisqu’elle réitère la relation ou l’équation que chacun de nous partage avec Bhagavan. Rien d’autre n’a de l’importance. Quels que soient les obstacles ou les défis qui nous entourent, rien n’est plus

important que notre relation avec Bhagavan. Notre confiance en Lui doit être absolue.

KM : C’est une grande leçon pour tous les étudiants qui écoutent cette interview. Nous avons tous une matière où nous ne sommes peut-être pas très bons ou que nous redoutons. Si nous avons foi en Swami et si nous continuons à étudier, en fin de compte, notre effort et Sa grâce se conjugueront et tout comme pour l’exemple qui vient d’être cité, nous passerons tous !

MD : En fait, c’est l’un de mes souvenirs les plus heureux de mes années scolaires. Qu’est-ce qui pourrait être plus heureux que de pouvoir traverser une bataille avec l’aide de Swami ? Ensuite, il y avait bien sûr d’autres choses, comme notre enthousiasme, quand Swami nous appelait pour le darshan, un programme spécial ou un film et quand Il nous faisait parvenir des fruits. Même pour le sport, Swami nous envoyait des tablettes de vitamines pour booster notre énergie.

Son amour maternel était immense. Il nous demandait : ‘’Qu’avez-vous eu au petit-déjeuner ? Était-ce suffisant ?’’ Swami était toujours pris par tant de choses – l’organisation d’événements, de programmes, des initiatives diverses… Mais Il prenait toujours le temps de s’occuper et de veiller sur chacune d’entre nous. Je me souviens aussi que pendant ma 10ème, Swami nous avait attribué une chambre à mon père et moi à l’intérieur de l’ashram et qu’Il avait donné comme instruction à M. Chiranjeevi Rao de nous attribuer un appartement au troisième étage et non pas au quatrième, car ce serait alors plus facile pour nous pour transporter tous les instruments de musique à l’école – le synthétiseur et tout le reste. C’est un autre exemple de la manière dont l’amour de Swami est pratique et tient compte de tous les détails. Vous ne pouvez simplement pas l’évaluer sur une échelle humaine. Il est juste absolu !

INTÉGRER DES APTITUDES ET DES COMPÉTENCES POUR LA VIE,

À L’UNIVERSITÉ

KM : Comment fut l’expérience d’Anantapur ?

MD : On ne pourra jamais en dire suffisamment sur tous les professeurs de l’école et de l’université. Comment ils sont là en tant qu’instruments de Swami qui traduisent Son amour pour vous par l’entremise de la matière enseignée, du réconfort et du conseil – ils sont là pour vous 24 heures/24 et inconditionnellement.

J’ai acquis de précieuses compétences et aptitudes de vie et des valeurs – par exemple via l’opportunité du Grama Seva (des activités de service social dans les villages des alentours). Juste avant de partir pour ce rituel annuel, Swami appelait les professeurs et les étudiants et Il nous remettait en tête l’attitude que nous devions avoir en faisant du seva. Je me souviens bien de Ses paroles : ‘’Vous le faites de la divinité vers la divinité et non pas d’un individu pour un autre individu. Ceci devient alors du service personnel. Souvenez-vous que c’est servir le divin dans une autre personne.’’ Il nous donnait des directives pratiques comme : ‘’N’oubliez personne ! Vérifiez chaque famille – combien de personnes habitent ici ? Y a-t-il encore quelqu’un au champ ? Vous allez là pour donner, aussi vous y allez avec une attitude de don !’’ Swami faisait attention à tous les détails.

Un souvenir spécial qui m’est cher, c’est la manière dont les professeurs et les étudiantes chantaient des bhajans tard le soir en préparant les colis de nourriture que nos frères pourraient distribuer le lendemain matin. Il n’y a rien de meilleur que l’enthousiasme de la jeunesse canalisé dans une activité positive plutôt que de ‘’tuer le temps’’. Avec Son concept du Grama Seva, Swami donne à chaque individu un sentiment puissant du but de la vie.

KM : Le Grama Seva, c’est le service altruiste et désintéressé aux villages et Swami l’a introduit comme une partie intégrante de l’éducation Sai. Chaque année, pendant la fête de Navaratri, les étudiants visitent les villages et voient par eux-mêmes ce qu’est réellement l’Inde rurale et ils expérimentent la joie de servir de manière désintéressée.

MD : C’est vrai ! Si des gens voyaient la photo de Swami que l’on offre avec une belle pensée et aussi un calendrier derrière, ils disaient : ‘’Swami se souvient réellement de moi ? Il était ici, avec nous, il y a de nombreuses années et Il se souvient encore de nous et nous envoie du prasad !’’ C’était tellement touchant de voir leur joie pure et leur gratitude !

PARTIR DANS LE ‘’MONDE RÉEL’’

KM : Maya, vous avez vécu six années merveilleuses en tant qu’étudiante de l’école secondaire supérieure et puis plus tard de l’Université Sai, à Ses Pieds de Lotus. A quoi a ressemblé votre vie après Prasanthi Nilayam et Anantapur ? Il y a dû y avoir une formidable réadaptation en Belgique, pour vous installer et pour avancer dans le monde extérieur qui peut réellement être un monde de coups durs…

MD : Eh bien, je crois que la chose la plus difficile à gérer dans le monde extérieur, c’est notre propre ego ! Il est très important de tacler cet ego et de le gérer sur une base quotidienne.

KM : Bien dit ! C’est réellement LA question, partout – pas simplement dans le monde extérieur, mais aussi dans notre monde intérieur.

MD : C’est vrai. Mais ici, à Puttaparthi, vous avez beaucoup de confort spirituel. Vous avez des frères et des sœurs Sai tout autour de vous qui sont tous branchés sur la même longueur d’onde. Les valeurs intrinsèques de la vie sont partout visibles à Puttaparthi. A l’inverse, lorsque vous mettez le pied dans le monde extérieur, vous avez simplement tendance à être entraîné par le courant dans cette foire d’empoigne dans laquelle tout le monde est pris. Quelque part, nous perdons notre discernement par rapport à l’importance de la vie, par rapport au tableau plus vaste. C’est une expérience différente où l’ego joue un rôle dominant et où il fait obstacle à la guidance de Swami. Ce qui me procure de la joie, c’est le centre Sai. Chaque fois que vous rentrez au bercail, vous éprouvez ce serrement familier dans votre ventre et une voix familière vous dit : ‘’Allez, c’est ici que tu es censée être.’’

KM : Pour rester concentrée sur votre objectif principal ?

La fanfare des étudiantes d’Anantapur en marche lors d’une fête célébrée à l’ashram de Prasanthi Nilayam

MD : Tous les jours, c’est une bataille qui se livre ! La philosophie ‘’Swami est Celui qui opère’’ est parfois tout ce dont vous disposez pour contrer les forces du monde extérieur. Permettez-moi de partager avec vous un incident. Il y avait ce client qui n’était pas content que sa marchandise soit restée bloquée en Inde à cause d’une erreur que nous avions commise en cours de procédure. Sachant que son problème était véridique, je me suis dépêchée de me rendre au ministère concerné en Belgique afin de leur demander d’effectuer la correction appropriée sur le document concerné.

J’ai dit : ‘’Monsieur, puis-je vous demander d’effectuer les corrections afin que la marchandise puisse passer, je vous prie ?’’ Il m’a regardée et il a repoussé les documents en disant qu’il ne pouvait pas m’aider. A ce moment-là, je me suis un peu éloignée et j’ai dit une petite prière : ‘’Swami, nous voulons réellement aider cette personne. Comment devons-nous procéder ?’’ Je me suis aussi souvenue des paroles de mon père de réciter le Gayatri mantra chaque jour, lorsque nous quittions la maison. Il disait : ‘’Le Gayatri mantra t’aide à te connecter à la force positive. Il te donne la lumière et il accueille l’intuition pour t’aider à penser clairement.’’ Alors, à ce moment-là au ministère, j’ai aussi psalmodié le Gayatri mantra avant de retourner auprès de la personne et de solliciter à nouveau son assistance. Et cette fois-ci, elle s’est montrée vraiment affable ! Je n’avais aucunement changé d’approche, je lui ai juste posé la

même question, mais cette fois, sa réponse fut étonnamment positive : elle a immédiatement pris le document, elle a effectué la correction, elle a mis un cachet et elle me l’a rendu !

KM : Psalmodier le Gayatri mantra a fait toute la différence !

MD : Oui et il n’y a même pas eu un gros laps de temps entre la première et la deuxième fois que je me suis adressée au fonctionnaire, c’est pourquoi le pouvoir du mantra était tellement manifeste. Cela prouve simplement que, quand vous voulez faire quelque chose – même avec les meilleures intentions, mais avec un sentiment égoïste et celui d’être l’auteur de l’action – parfois, vous ne pouvez pas obtenir la même réussite que si vous invitez Swami à prendre les rênes. A ce moment-là, Il fait tout le travail pour vous. Cet incident était une illustration parfaite de ce phénomène.

KM : Vous travaillez dans le commerce du diamant. Je pense qu’Anvers est le plus grand centre de négoce de diamants au monde et tout le monde entend dire que le commerce des diamants baigne dans le sang et vous, vous êtes en plein dedans ! Ces diamants sont-ils colorés par le sang ou proviennent-ils d’un commerce équitable ? Quelle est la nature de cette expérience pour vous ? En tant qu’étudiante Sai, comment ceci joue-t-il pour vous ?

MD : Eh bien, nous sommes en relation étroite avec le ministère belge et aussi avec le bureau central de l’industrie en Belgique. Nous respectons toutes les réglementations et toutes les normes éthiques en vigueur, comme l’emploi du processus de Kimberley. Nous avons encore une

équipe d’experts qui fait passer des contrôles stricts aux diamants. Toutes ces procédures nous aident à empêcher le commerce des diamants du sang dans la mesure du possible. C’est comme installer chez vous un système d’alarme. Vous pouvez faire beaucoup de choses, mais vous ne pourrez jamais empêcher que l’on vous cambriole en étant sûr et certain à 100 %. Mais vous pouvez mettre des bâtons dans les roues du cambrioleur potentiel et rendre compliquée son intrusion. C’est ainsi que nous travaillons ensemble de manière proactive à cette échelle. Nous respectons les meilleurs usages et nous restons fidèles à l’égard de notre devoir.

KM : Comment gardez-vous personnellement le cap en restant fidèle à votre devoir ?

MD : Quoi que ce soit qui nous occupe, et même notre job, pour vous, pour moi et pour tous ceux qui nous écoutent, ce qui importe, c’est de demander la guidance de Swami dans notre travail. Et au moment approprié, Il nous donnera la bonne impulsion, le petit coup de coude pour avancer dans la bonne direction. Nous ne sommes que Ses instruments et en jouant notre rôle, nous visons à accomplir notre devoir au meilleur de nos capacités.

INVOQUER LE SOUTIEN DE SWAMI COMME MODE DE VIE

KM : Maya, en fait, vous avez été engagée dans cette industrie à un poste de débutante et vous avez grimpé les marches très rapidement. Pouvez-vous nous en parler ?

MD : Eh bien, ma principale intention après mes études ici à Puttaparthi, c’était de pouvoir rester autant que possible dans l’ambiance indienne, parce que c’est là où nous avons été éduquées, mais il y avait cette place de disponible dans cette société là-bas en Belgique et j’ai posé ma candidature. C’était mon tout premier entretien d’embauche et j’ai immédiatement obtenu le poste. L’éducation de Swami est très sincère. Elle n’est pas aliénante. Elle est bienfondée. Aussi, tout ce que nous faisons, nous le faisons dans l’intention de satisfaire Swami et de satisfaire Swami via les autres êtres. Cet apprentissage transparaît, quand des étudiants Sai se présentent à des entretiens d’embauche et cela nous distingue des autres candidats et nous aide à être sélectionnés.

Je me souviens aussi de ces paroles de mon père. ‘’N’oublie pas ! Ton patron, c’est Swami, pas la personne assise dans ton bureau, dans le coin. C’est Swami en lui et Swami est ton patron.’’ Dans cette optique, nous sommes en mesure de rester fidèles à l’éducation reçue ici à Puttaparthi et de mettre en application les connaissances reçues, comme gouvernail moral.

KM : Vous dites que votre père vous a enseigné que votre patron, c’est Swami. Arrive-t-il parfois que vous ne soyez pas du tout d’accord avec votre patron qui est Swami ? Comment le gérez-vous et comment solutionnez-vous le problème ? Qu’en est-il si vous avez une différence d’opinion majeure ?

MD : Bien ! Tout d’abord, celui qui a la charge de l’entreprise a la responsabilité totale de l’entreprise. Donc, vous ne pouvez pas vous opposer à une personne qui a cette responsabilité. Mais si je suis confrontée à une situation litigieuse, je m’ouvre à lui et je dis : ‘’Monsieur, m’accordez-vous la permission de parler librement ?’’ Ainsi, je peux obtenir son attention totale et sa compréhension. Mais je ne peux pas aller plus loin. Nous pouvons déposer toutes nos cartes sur la table en expliquant notre position et puis prier Swami et Lui laisser ce qui adviendra.

KM : Vous êtes maintenant la n° 2 dans le secteur de la logistique et des assurances, mais vous ne socialisez pas, vous ne passez pas vos soirées ni les heures qui suivent le bureau dans des endroits branchés, mais bien en satsang. Comment vos pairs et les autres jeunes gens vous voient-ils ?

MD : Non, pas tout à fait. Pendant les heures de travail, je suis accessible à tout le monde et au cas où il y aurait un problème, les gens n’hésitent pas à venir me trouver ni à s’adresser à moi. Et après le travail, tout le monde retourne dans sa famille. Bien sûr, il y en a qui s’arrêtent au café ou dans d’autres lieux ! Même à moi, on m’a demandé de me joindre à eux, quelques fois, mais je n’ai jamais réellement ressenti le désir d’y aller. Et maintenant, tous mes amis savent que je ne suis pas vraiment partante pour la tournée des pubs ! Mais bien sûr, il y a eu des cas où je les ai rejoints pour participer à une fête ou à ce genre d’occasions.

KM : C’est parfait ! Vous revenez à Puttaparthi, de temps à autre. Vous vous sentez tellement chez vous ici. Pourquoi ? Pourquoi revenez-vous si souvent ?

MD : On peut ressentir partout l’omniprésence de Swami, mais la concentration et le confort spirituel qui existent ici à Puttaparthi sont incomparables et il est bon de revenir encore et toujours à nos racines pour recharger nos batteries et pour prendre part à l’atmosphère positive qui est une expérience quotidienne ici.

KM : Un vrai mode de vie ! N’est-ce pas magnifique ? Dernière question : qui est Bhagavan Sri Sathya Sai Baba pour vous, Maya ?

MD : Il est ce qu’il y a de plus proche, le trésor et l’ami le plus cher ! Bhagavan est notre Dieu, notre Tout. Il n’y a rien de plus profond dans la vie que Bhagavan.

KM : Quel impact le Mahasamadhi a-t-il eu sur vous ?

MD : En réalité, le Mahasamadhi a encore plus intériorisé ma relation avec Bhagavan. Précédemment, nous avions tout le temps la forme physique et l’attention de Swami, mais maintenant, on ressent beaucoup plus Sa Présence. Pour nous tous, il s’agit d’un processus d’intériorisation. Il nous pousse à rechercher et à réaliser Dieu en nous et aussi à rencontrer Dieu par l’entremise de nos relations avec autrui. D’une certaine manière, il nous a enseigné à nous concentrer sur la divinité en autrui plutôt que d’être pris par les défauts que nous avons tendance à percevoir.

KM : Maya, vous êtes vraiment un diamant dans la couronne du système de l’Education Sathya Sai et parler avec vous a été merveilleux ! Voudriez-vous ajouter quelque chose ?

MD : Je remercie tout le monde – mes professeurs, les aînés, tout le monde ici à Puttaparthi – tous ceux qui s’activent à garder ouverte la maison de Swami et à accueillir chacun. C’est incroyable comme des gens comme Shourie Aunty et Asha Aunty continuent la routine et la tradition instaurées par Swami ! C’est également super que les professeurs des écoles et que les étudiants qui reviennent enseigner continuent d’accueillir ceux qui viennent ici !

KM : Merci beaucoup, Maya ! Sairam !

MD : Sairam !

Référence : Heart2Heart / Septembre 2015