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Dossier élèves. Partie 2 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? Le cycle se déroule de la manière suivante. L’économie est initialement en dépression. Une partie importante du capital antérieur a été déclassée et la forte pression concurrentielle sur des marchés étroits oblige les entreprises à innover pour survivre. Dans une première phase, les innovations fleurissent, financées notamment par le crédit bancaire. Dans ce contexte de renouvellement des technologies et des marchés ; la rentabilité de l’investissement se redresse en raison des rentes monopolistiques, ce qui provoque une vague d’investissements. La demande globale connaît une expansion par le multiplicateur, par l’équipement des agents avec les produits nouveaux, qui nourrit à son tour l’investissement. Par voie de conséquence, l’innovation fait sentir ses effets bénéfiques en alimentant la croissance économique. Parallèlement, les anciennes activités déclinent puis sombrent dans la faillite car elles ne sont pas compétitives ou elles sont dépassées, ce qui peut contribuer à une contraction de l’activité. Au demeurant, tant qu’avec les nouvelles firmes, les quantités produites augmentent plus que ne diminue la production des entreprises anciennes ; l’économie est en croissance. Toutefois, peu à peu, les marchés saturent : la plupart des agents sont équipés en biens nouveaux et les innovateurs ont été rejoints par les imitateurs sur leurs marchés jusque là monopolistiques, d’où une élévation de la concurrence entre les entrepreneu rs ; ce qui provoque une baisse des prix, des profits et de la rentabilité de la production. Moindre demande, moindre marge provoquent une réduction de l’investissement et donc de l’activité. L’économie passe de la crise à la récession puis à la dépression jusqu’à de nouvelles vagues d’innovations. Dans cette seconde phase, la grappe d’innovations a un impact déstabilisant sur les structures économiques : c’est le moment paroxystique de la destruction créatrice, qui associe à la fois des faillites de firmes, la chute du cours des actions et le chômage. Au total, le caractère cyclique de l’innovation explique le caractère cyclique de la croissance et la destruction créatrice montre que l’évolution économique du capitalisme n’est pas seulement un phénomène quantitatif mais également un phénomène qualitatif de transformation de l’économie, de ses structures, de la demande. Partie 2 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? 1 Les faits : A Ecart entre croissance constatée et potentielle B Les fluctuations. 2 Les causes et les conséquences : A –Choc de la demande et Choc de l’offre. B De la crise monétaire à la crise économique. C Les conséquences. 3 Les solutions et leurs limites: A Les politiques conjoncturelles. B Les politiques structurelles. Mini essentiel. 1- La croissance économique n’est pas régulière. A une période d’expansion succède une période de récession voire même de dépression comme lors de la crise de 1929. Ces fluctuations semblent être une caractéristique fondamentale de la croissance économique. 2. Les cycles économiques ont été observés par les économistes depuis le XIX° siècle. Depuis les 20 dernières années, les crises se sont succédées et, en 2008, les Etats Unis et sur tout la zone euro sont entrés en récession à cause de la crise des «subprimes». Les crises financières, bancaires, économiques, et la crise de la dette souveraine en Europe menacent de plonger le monde dans la dépression. On peut donc s’interroger sur les causes des variations du rythme de la c roissance. Certains mettent en avant le rôle des chocs, c’est –à dire des modifications imprévues, positives ou négatives qui s’exercent sur la demande. Quel est l’impact de la croissance des pays émergents sur la hausse des exportations des pays développés? Quel est l’impact de la hausse des prix du pétrole sur la demande globale ?... 3. D’autres mettent l’accent sur le rôle des chocs d’offre. Quels sont les effets des innovations sur la hausse ou la baisse de la croissance ? Une baisse des coûts salariaux unitaires peut elle provoquer un choc de compétitivité et augmenter la croissance potentielle d’un pays ? Une hausse des coûts énergétiques peut elle compromettre, temporairement ou durablement, la croissance ? 4. D’autres, enfin, souligne le rôle des cycles du crédit dans une économie qui s’est largement financiarisée. L’expansion du crédit bancaire et des liquidités est elle favorable à la croissance? Ne risque - telle pas de provoquer une hausse excessive des prix et des bulles financières et immobilières ? A

Partie 2 cycle - Académie de Montpellier...Durant la seconde phase, qui est celle de la dépression, l‘offre devient supérieure à la demande d‘où une baisse des indicateurs

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Page 1: Partie 2 cycle - Académie de Montpellier...Durant la seconde phase, qui est celle de la dépression, l‘offre devient supérieure à la demande d‘où une baisse des indicateurs

Dossier élèves. Partie 2 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?

Le cycle se déroule de la manière suivante. L’économie est initialement en dépression. Une partie

importante du capital antérieur a été déclassée et la forte pression concurrentielle sur des marchés étroits oblige les entreprises à innover pour survivre. Dans une première phase, les innovations fleurissent, financées notamment par le crédit bancaire. Dans ce contexte de renouvellement des technologies et des marchés ; la rentabilité de l’investissement se redresse en raison des rentes monopolistiques, ce qui provoque une vague d’investissements. La demande globale connaît une expansion par le multiplicateur, par l’équipement des agents avec les produits nouveaux, qui nourrit à son tour l’investissement. Par voie de conséquence, l’innovation fait sentir ses effets bénéfiques en alimentant la croissance économique. Parallèlement, les anciennes activités déclinent puis sombrent dans la faillite car elles ne sont pas compétitives ou elles sont dépassées, ce qui peut contribuer à une contraction de l’activité. Au demeurant, tant qu’avec les nouvelles firmes, les quantités produites augmentent plus que ne diminue la production des entreprises anciennes ; l’économie est en croissance. Toutefois, peu à peu, les marchés saturent : la plupart des agents sont équipés en biens nouveaux et les innovateurs ont été rejoints par les imitateurs sur leurs marchés jusque là monopolistiques, d’où une élévation de la concurrence entre les entrepreneurs ; ce qui provoque une baisse des prix, des profits et de la rentabilité de la production. Moindre demande, moindre marge provoquent une réduction de l’investissement et donc de l’activité. L’économie passe de la crise à la récession puis à la dépression jusqu’à de nouvelles vagues d’innovations. Dans cette seconde phase, la grappe d’innovations a un impact déstabilisant sur les structures économiques : c’est le moment paroxystique de la destruction créatrice, qui associe à la fois des faillites de firmes, la chute du cours des actions et le chômage. Au total, le caractère cyclique de l’innovation explique le caractère cyclique de la croissance et la destruction créatrice montre que l’évolution économique du capitalisme n’est pas seulement un phénomène quantitatif mais également un phénomène qualitatif de transformation de l’économie, de ses structures, de la demande.

Partie 2 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? 1 – Les faits :

A – Ecart entre croissance constatée et potentielle B – Les fluctuations. 2 – Les causes et les conséquences : A –Choc de la demande et Choc de l’offre. B – De la crise monétaire à la crise économique. C – Les conséquences. 3 – Les solutions et leurs limites:

A –Les politiques conjoncturelles. B – Les politiques structurelles.

Mini essentiel.

1- La croissance économique n’est pas régulière. A une période d’expansion succède une période de récession voire même de dépression comme lors de la crise de 1929. Ces fluctuations semblent être une caractéristique fondamentale de la croissance économique. 2. Les cycles économiques ont été observés par les économistes depuis le XIX° siècle. Depuis les 20 dernières années, les crises se sont succédées et, en 2008, les Etats Unis et sur tout la zone euro sont entrés en récession à cause de la crise des «subprimes». Les crises financières, bancaires, économiques, et la crise de la dette souveraine en Europe menacent de plonger le monde dans la dépression. On peut donc s’interroger sur les causes des variations du rythme de la croissance. Certains mettent en avant le rôle des chocs, c’est –à dire des modifications imprévues, positives ou négatives qui s’exercent sur la demande. Quel est l’impact de la croissance des pays émergents sur la hausse des exportations des pays développés? Quel est l’impact de la hausse des prix du pétrole sur la demande globale ?... 3. D’autres mettent l’accent sur le rôle des chocs d’offre. Quels sont les effets des innovations sur la hausse ou la baisse de la croissance ? Une baisse des coûts salariaux unitaires peut elle provoquer un choc de compétitivité et augmenter la croissance potentielle d’un pays ? Une hausse des coûts énergétiques peut elle compromettre, temporairement ou durablement, la croissance ? 4. D’autres, enfin, souligne le rôle des cycles du crédit dans une économie qui s’est largement financiarisée. L’expansion du crédit bancaire et des liquidités est elle favorable à la croissance? Ne risque -telle pas de provoquer une hausse excessive des prix et des bulles financières et immobilières ? A

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contrario, un rationnement du crédit ne conduit-il pas à une baisse excessive de la production qui engendre chômage, baisse des salaires réels et déflation ? 5. Après avoir mis en évidence les fluctuations et les crises, nous essaierons de les expliquer puis nous nous interrogerons sur les politiques économiques de lutte contre l’instabilité et sur leur efficacité, notamment dans la zone euro ? Fiche : Les cycles.

Panorama des théories. La théorie traditionnelle des cycles. La croissance est ponctuée de cycles. On en différencie trois principales sortes :

- Les cycles longs ou Kondratiev, - Les cycles moyens ou d’affaires de C Juglar. - Les cycles mineurs ou Kitchin.

Schumpeter pose que les cycles s’emboîtent. Ainsi, les cycles longs de Kondratiev durent de 50 à 60 ans.

Ils sont provoqués par des innovations majeures. Au sein des cycles longs s’intègrent des cycles moyens ou d’affaires qui durent de 6 à 10 ans. Durant la première phase, c’est l’expansion. La demande est alors forte. Tous les indicateurs de croissance sont en augmentation : les prix, la production, l’emploi, les profits, l’investissement. Puis vient le premier retournement : la crise. La crise est liée à la surchauffe de l’économie : « la cause de la dépression, c’est la prospérité » écrit Juglar. De fait, la crise résulte de la surchauffe de l’économie. Durant la seconde phase, qui est celle de la dépression, l’offre devient supérieure à la demande d’où une baisse des indicateurs de croissance : baisse des prix, de la production, de l’emploi. La dépression permet alors grâce à la diminution des prix et des salaires, d’assainir l’économie ; ce qui permet la reprise. La tendance s’inverse ; démarre un nouveau cycle. Par conséquent, l’économie est toujours en déséquilibre. Quand la demande est supérieure à l’offre, les prix s’accroissent ; la production s’élève. Mais au lieu de parvenir à une situation d’équilibre, la hausse des prix permettant d’augmenter l’offre et de réduire la demande ; l’économie se trouve alors dans la situation opposée. L’offre devient supérieure à la demande, ce qui engendre une baisse des prix, une baisse de la production. En d’autres termes, l’économie passe d’un déséquilibre à un autre, qui s’explique par une tendance au surajustement. Au sein des cycles Juglar, se trouvent des cycles Kitchin de 42 mois liés aux variations de stocks. Hausse des stocks en période d’expansion, baisse en période de récession. Ils sont bien vérifiés aux EU mais c’est moins clair en Europe. Pour Keynes, c’est l’insuffisance de la demande anticipée qui explique la dépression. Sans l’intervention

de l’Etat, la reprise ne peut avoir lieu car les mécanismes de marché sont inefficaces. Pour les keynésiens, lorsque la croissance de la production augmente, l’investissement s’élève fortement,

ce qui accentue l’expansion mais la croissance de la production diminue (ce qui ne veut pas dire que la production baisse) d’où une diminution de l’investissement, qui fait rentrer en récession. L’investissement est de ce fait une variable instable. Si on prend l’image du fourneau d’Aftalion (1909), tant que la pièce est froide, on charge le fourneau de combustibles puis la pièce devient trop chaude, on n’ajoute plus de combustible jusqu’à ce qu’elle soit froide. Autrement dit, l’instabilité de l’invest issement créé des oscillations, qui expliquent les cycles. L’Etat doit par suite intervenir pour mener des politiques conjoncturelles contra-cycliques pour lisser les fluctuations. Pour Fisher (1933), l’endettement explique le cycle. Dans la phase de croissance, les profits anticipés sont supérieurs au taux d’intérêt ; les firmes sont donc incitées à s’endetter (effet de levier), d’où un surendettement. De là, les impératifs de remboursement commencent à poser soucis. Les anticipations deviennent ainsi pessimistes ; la dépression s’installe et prend fin quand une partie de la dette sera éliminée. Autre analyse : les bulles spéculatives. Elles gonflent de façon excessive en phase de croissance. Leur

éclatement crée de la récession. … Tous les cycles se caractérisent par une hausse des prix et de la production en phase de croissance et une baisse des prix et de la production en phase de dépression. Toutes ces analyses considèrent que les cycles sont des déviations temporaires qui n’affectent pas le trend de la croissance, indésirables. Toutes ces affirmations sont rejetées par la nouvelle théorie classique. Elle explique que les cycles

sont liés à des réactions face à un choc exogène, à des anticipations biaisées liées à un effet de surprise. Concrètement, pour Lucas, le cycle s’explique par un effet de surprise qui provoque de mauvaises anticipations. Par exemple, les agents économiques voient les prix s’accroître. Ils ne perçoivent pas que c’est lié à une politique de création monétaire de la BC. Ils pensent que c’est lié à une hausse de la demande qui les concerne: hausse de la demande de ce produit, hausse de la demande de travail. Ils augmentent leur offre d’où une expansion. Puis ils s’aperçoivent que c’est une erreur et ils réajustent leurs comportements. Le phénomène joue aussi à l’inverse: quand la diminution de la quantité de monnaie leur fait croire par une baisse des prix à une baisse de la demande. Les économistes du cycle réel estiment

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que les chocs proviennent de l’offre. Il s’agit de chocs exogènes qui peuvent provenir d’un accident climatique, qui perturbe la production agricole, d’une hausse des prix importés… ou de chocs liés au progrès technique et à la productivité. Ce sont ces derniers qui ont le plus d’impacts car ils changent la fonction de production, le trend de croissance. L’irrégularité du PT explique l’irrégularité de la croissance. Le PT engendre une hausse de la productivité, qui incite les firmes à élever leur demande de travail, ce qui provoque une faible hausse du salaire et une hausse des heures travaillées ; les salariés rationnels, préférant travailler plus maintenant pour avoir plus de loisirs plus tard (ils arbitrent entre travail et loisirs). En fin de compte, la productivité, l’emploi, l’évolution des salaires sont pro-cycliques et les variations de l’emploi sont plus fortes que celles du salaire. Ils considèrent ainsi que le niveau de l’emploi est toujours à l’équilibre et que le chômage est volontaire. Ils ne veulent pas de politiques conjoncturelles inefficaces, dangereuses car les fluctuations sont souhaitables. Elles favorisent le PT donc la croissance sur la longue période. L’économie est toujours en équilibre de plein emploi. Les nouveaux économistes keynésiens estiment que les cycles ne sont pas des cycles d’équilibre,

qu’ils reflètent des rigidités des prix, les imperfections du marché comme l’asymétrie de l’information. (voir théories du chômage- hystérésis-salaire d’efficience). Les fluctuations s’atténuent à partir des années 50 du fait de la mise en place et du développement de l’Etat providence, de la mise en place de politiques conjoncturelles de stabilisation d’inspiration keynésienne.

Comment expliquer les cycles économiques ? D’autres explications…. - Une explication par les mécanismes de marché.

Mécanisme régulateur Phase de croissance Phase de récession Retournement

la flexibilité du taux d’intérêt.

I en hausse de la demande de monnaie. des taux d’intérêt.

chute des I de la demande de monnaie. des taux d’intérêt.

La baisse des taux d’intérêt rend l’investissement plus rentable. D’où la croissance.

la flexibilité des salaires. plein emploisalaires. Chômage concurrence entre les travailleurs, des salaires.

La baisse des salaires accroît les incitations à embaucher d’où une croissance.

la flexibilité des coûts de production.

Niveau d’activité élevé création de nouvelles entreprises, des coûts de production.

Elimination des firmes les moins rentables au profit des plus dynamiques des coûts de production.

La baisse des coûts de production permet la croissance.

progrès de la productivité, progrès de l’innovation.

Hausse des capacités de productionralentissement des gains de productivité.

Nécessité d’être productifs recherche des gains de productivité et innovations.

Les gains de productivité permettent d’améliorer l’efficacité productive hausse des perspectives de rentabilité Icroissance.

- Le rôle des banques : le cycle de crédit. La santé de l’économie et de ses banques sont liées.

Ainsi, la rentabilité des banques profite des périodes de forte croissance. Quand les ménages consomment, les firmes font des profits, les investisseurs achètent des actions, les cours boursiers montent. Il y a peu de prêts douteux ; les banques font alors peu de provisions qui viennent manger leurs résultats. Elles sont prêtes à prendre plus de risques, à financer de nouveaux projets. A l’inverse, en période de ralentissement, la rentabilité diminue car il y a plus de défaillances d’emprunteurs et il y a moins de transactions financières. Les banques sont alors plus regardantes quand elles octroient des crédits et demandent des taux d’intérêt plus élevés, ce qui contribue à ralentir l’économie. De là, les autorités monétaires doivent trouver les meilleures solutions pour éviter que les activités des banques viennent amplifier les cycles économiques.

- Le rôle de l’investissement. Un nouvel investissement engendre la création de nouveaux revenus

donc une nouvelle consommation, qui stimule l’investissement, ce qui dope la croissance. Mais quand les équipements nouveaux deviennent opérationnels, l’investissement va ralentir si bien qu’il y aura moins de revenus distribués donc la consommation va ralentir, ce qui freine l’investissement.

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D’où la récession. Quand les équipements deviennent insuffisants, une nouvelle vague d’investissements se déclenche.

- Des chocs peuvent affecter la croissance. Des chocs exogènes affectent l’économie entraînant

soit la croissance, soit la récession. Il existe deux types de chocs. Le choc de la demande et le choc de l’offre. Ainsi, une hausse des prix impacte négativement le pouvoir d’achat donc la consommation, ce qui pèse sur l’activité économique (choc de demande négatif). Le choc d’offre influence les coûts de production soit en les baissant, soit en les augmentant.

- La demande a un rôle essentiel. En effet, les conditions de l’offre sont déterminées par les

caractéristiques structurelles de l’économie, et déterminent la croissance potentielle. La demande dépend des évolutions conjoncturelles, des fluctuations, des crises. Ainsi, quelle que soit la nature du choc, il passe par la demande.

- Les structures du capitalisme, de l’économie mondiale peuvent-être facteurs de crise. La déréglementation sur les marchés financiers par exemple, la mondialisation …

Petit panorama des crises depuis la fin du XVIII siècle :

Dates crises mécanismes

XVIII siècle crises agricoles

Un choc exogène comme une mauvaise récolte engendre une sous-production agricole et une forte hausse des prix. La spéculation donc dans notre exemple, le stockage du blé dans l’attente de la hausse des prix, la faiblesse des moyens de transports aggrave la crise. La baisse du pouvoir d’achat se répercute dans les secteurs artisanaux et industriels.

première moitié du XIX

siècle

crises mixtes Si la crise naît dans le secteur agricole, elle a des conséquences plus marquées sur le secteur industriel, qui s’est développé.

Deuxième moitié du XIX

siècle

crises de surproduction

industrielle

La crise naît dans le secteur industriel souvent dans des secteurs exigeant de lourds investissements comme les chemins de fer. Les facilités de crédit et la hausse des valeurs mobilières provoquent un surinvestissement. L’effondrement des valeurs mobilières provoquent le retournement du cycle.

1929-1939 crise de 1929 : crise de

surproduction industrielle et

crise structurelle.

L’ampleur de la crise, sa brutalité et sa durée ont marqué les contemporains. Elle débute par le jeudi noir aux EU : le krach boursier. Elle se propage dans le monde entier par les flux de capitaux et le commerce international. La crise est en outre structurelle si bien qu’elle implique une transformation du système capitaliste et l’instauration d’un Etat providence pour renouer avec la croissance.

1973-1974 et 1979-1980

crises pétrolières

Les fortes hausses du prix du pétrole engendrent une accélération de l’inflation, un net ralentissement de la croissance, une montée du chômage. C’est la stagflation. S’ouvre une période de croissance plus faible que celle des 30 glorieuses dans les pays développés.

A partir des années 80.

crises financières et

crises systémiques ?

A partir des 80s, la libéralisation financière, la constitution d’un marché financier mondial s’accompagnent d’une série de crises financières récurrentes dont la dernière est celle des subprimes de 2008-2009. Ces crises posent la question de la régulation financière.

La conjoncture en France depuis les années 50: quelques repères historiques.

1951-1952 Forte hausse du prix des matières premières (guerre de Corée).

1958-1968 Inflation due à la croissance et au début de la guerre d’Algérie qui a provoqué une hausse des dépenses publiques.

1973-1974 et 1979-1980

Premier et second chocs pétroliers. Coexistence du chômage et de l’inflation : stagflation.

A partir de 1983

Politique de désinflation compétitive pour ralentir la hausse des prix et développer ainsi la compétitivité prix.

1992-1993 La France maintient des taux d’intérêt élevés afin d’attirer des capitaux étrangers, pour éviter le décrochage par rapport au DMark (franc fort- jeu de mots Francfort) dans le système monétaire européen. Les taux d’intérêt en France sont alors plus élevés qu’en

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Allemagne car ils intègrent une prime de risque. On fait moins confiance au franc qu’au DM. Attaque massive contre le franc car les marchés jugent que cette politique ne répond pas aux besoins de l’économie française ; les marges de fluctuations du SME sont élargies. -1% de croissance en 1993 (Premier ministre- E Balladur).

2000-2001 Eclatement de la bulle internet, chute de la valeur boursière des actions des entreprises internet.

2008-2009 Crise des subprimes. Crise américaine bancaire provoquée par des crédits immobiliers accordés à des ménages américains à risques (NINJA) et par la titrisation, qui s’est propagée au monde entier…

De crise bancaire et boursière à la crise économique et sociale. (crise de 2008-2009).

Une explication du cycle par excès de crédit et surinvestissement.

Crise bancaire et boursière 2008-2009

Faillites bancaires : baisse de l’offre de crédit.

Baisse du prix des actifs mobiliers et immobiliers entraînant un effet de richesse négatif.

Difficultés des firmes à obtenir des capitaux pour investir.

Hausse de l’épargne des ménages pour reconstituer leur patrimoine : moins de consommation…

Crise économique et sociale : baisse de la production, chômage.

Politiques économiques de sauvetage des banques et de relance.

Crises des dettes publiques dans la zone euro.

Politiques

d’austérité.

Très forte

récession.

Baisse des taux d’intérêt, facilités de crédit.

Expansion : forte croissance soutenue par la demande, hausse des prix et revenus.

Euphorie et spéculation : à la hausse sur le prix des biens et des actifs, prises de risques excessifs par les firmes et les banques.

Accumulation du capital, surinvestissement, difficultés à vendre.

Retournement du

cycle : crise.

Eclatement des bulles, hausse

des taux d’intérêt, restrictions de crédits : crédit crunch.

Dépression,

récession

Ventes des valeurs mobilières, baisse des prix, faillites, chômage, désendettement.

Reprise quand la baisse des prix permet un relèvement de la demande.

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Insuffisance de la demande anticipée ou effective cause fondamentale des dépressions chez JM Keynes.

La demande anticipée détermine le niveau de production et de l’emploi. Les politiques monétaire et budgétaire permettent de réduire le chômage chez Keynes.

Policy mix.

Les politiques conjoncturelles keynésiennes : succès et échec.

Idée générale. explications.

Les politiques de lutte contre les fluctuations économiques. Les politiques de stop and go.

Les politiques conjoncturelles préconisées par JM Keynes visent à réguler l’activité économique sur le court terme en agissant sur la demande. L’Etat doit alors intervenir pour agir sur la demande globale, par une politique monétaire expansionniste de baisse des taux d’intérêt, qui va stimuler l’investissement et contrer l’effet d’éviction provoqué par la hausse des emprunts publics liée à l’accroissement des dépenses budgétaires. Après la seconde guerre mondiale et jusqu’aux chocs pétroliers, ces politiques contra-cycliques sont utilisées avec succès dans les pays développés. Il y a au cours de cette période une relation décroissante entre inflation et chômage (courbe de Phillips) : quand l’inflation progresse, le chômage diminue et vice versa….Les pouvoirs publics arbitrent entre chômage et inflation. Ainsi, une politique de relance provoque une hausse de la demande de travail émanant des firmes, d’où une hausse plus importante des salaires que la productivité, ce qui engendre de l’inflation (inflation par les coûts) mais réduit le chômage. Inversement, une politique d’austérité réduit l’inflation mais accroît le chômage.

Les effets attendus des politiques de relance.

La politique budgétaire agit sur les stabilisateurs automatiques. Ainsi, les dépenses

publiques (Etat et sécurité sociale, collectivités territoriales) s’élèvent alors que les recettes fiscales et sociales baissent en période de récession. Elle passe également par une politique discrétionnaire. Les pouvoirs publics décident d’accroître les dépenses

publiques pour soutenir l’activité, de baisser les impôts…. De là, se crée un déficit lié d’une part à la conjoncture et d’autre part à l’impulsion budgétaire : le déficit primaire (déficit public hors intérêt de la dette) se creuse. Parallèlement, la BC baisse les taux d’intérêt directeurs qui se répercute sur les taux appliqués par les banques de second rang, pour stimuler l’investissement. Cette baisse des taux d’intérêt fait fuir les capitaux d’où une dépréciation du taux de change, qui accroît le coût des importations et baisse le coût des exportations qui deviennent plus compétitives, ce qui détériore au départ le solde extérieur avant de l’améliorer si les consommateurs sont sensibles aux prix et si on produit des biens substituables aux produits importés. La demande redémarre, la reprise est là….

Demande anticipée Niveau de production

Niveau de l’emploi

chômage Population active

Politique monétaire du taux d’intérêt

de l’investissement privé

Politique budgétaire de l’investissement public

de la demande

anticipée

niveau de

production

niveau de

l’emploi

niveau de

chômage.

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Les dangers de la déflation. La baisse des prix accroît les taux d’intérêts réels d’où des difficultés à rembourser les dettes, qu’elles

soient publiques ou privées. Par suite, les marges des firmes baissent d’où une baisse des salaires et de l’investissement. La consommation et la production vont alors chuter. Et, comme les ménages et les firmes anticipent une nouvelle baisse des prix, ils reportent leurs achats et investissements, ce qui déprime encore plus la demande et donc la croissance…..

Les conséquences négatives des crises financières :

Elles pèsent sur le stock et le flux de capital. En raison des fermetures et faillites

d’entreprises, du capital est détruit et déprécié. Le rationnement de crédit freine l’investissement. Le capital est moins renouvelé et son obsolescence s’élève…ce qui pèse sur la compétitivité des firmes.

Elles engendrent un découragement des chômeurs de longue durée, une perte du capital humain, une hausse des emplois précaires…

Elles réduisent les dépenses de RD ce qui freine la compétitivité des firmes.

La crise élève le chômage conjoncturel….

Les politiques keynésiennes contestées

Les politiques keynésiennes se sont montrées inefficaces face aux chocs pétroliers qui sont des chocs d’offre. Car….

Les économies sont de plus en plus imbriquées donc les politiques de relance pour être efficaces, doivent être coordonnées. Si

les pays partenaires mènent des politiques d’austérité, la relance dégrade la compétitivité prix des firmes

domestiques.

Pour Friedman, la

relation de Phillips est vérifiée à court terme mais disparait à long terme car les agents font des anticipations adaptatives. La relance stimule la hausse des salaires nominaux donc l’offre de travail s’élève mais les salariés s’aperçoivent que l’inflation s’accroît et que le salaire réel ne bouge pas ; l’offre de travail revient à son

niveau précédent.

Pour Barro,

toute politique de relance financée par l’endettement, est inefficace car les agents anticipent une hausse des impôts future et préfèrent épargner plutôt que consommer ou investir.

Les chocs pétroliers engendrent une forte inflation, qui amène une politique d’austérité donc une hausse du chômage sans baisse de l’inflation. Le choc pétrolier provoque une hausse du chômage, d’où une politique de relance, qui provoque de l’inflation mais pas de baisse du chômage.

Les économistes libéraux préconisent l’abandon des politiques discrétionnaires, la mise en place de politiques transparentes avec un objectif affiché d’inflation, de politiques de l’offre pour rétablir la rentabilité des firmes qui stimuleront l’investissement, de réduction de la place de l’Etat dans l’économie, des politiques de monnaie forte ou de désinflation compétitive (menée en 1983 en France après l’échec de la relance

Mauroy)….

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1 – Les faits :

A – Ecart entre croissance constatée et croissance potentielle. Qu’est-ce que la croissance potentielle ?

La croissance économique effective (ou constatée ou réelle) résulte de la hausse couplée de ces facteurs d’offre et de la demande globale, c’est-à-dire de l’ensemble des achats de biens et services effectués auprès des producteurs d’un pays, soit de la demande intérieure (consommation et investissement) et de la demande extérieure (X – M). La croissance effective constatée au cours d’une année peut ne pas être égale à la croissance potentielle : elle peut lui être inférieure ou supérieure. L’écart entre croissance effective et potentielle est l’output gap. Il permet d’identifier la phase du cycle dans lequel l’économie se trouve.

Questions : Donnez une définition de la croissance potentielle et montrez l’intérêt de mesurer la croissance potentielle ? Quels sont les déterminants de la croissance, à CT et LT ? Réponses: - Mesurer la croissance potentielle permet de mesurer la croissance de long terme et donc déterminera le taux de croissance résultant des capacités réelles de l’économie (quantité de travail et

de capital disponible, Progrès technique) indépendamment des variations conjoncturelles de l’activité. - A court terme, la croissance est déterminée par la demande : celle des ménages (consommation elle-même dépendante du revenu), celle des entreprises françaises (consommation intermédiaire et investissement) et étrangère (exportation), et celle des administrations publiques. Cela représente des débouchés pour les entreprises qui doivent alors ajuster leur niveau de production pour satisfaire les agents économiques. A long terme, la croissance est déterminée par les facteurs d’offre : population en âge de travailler, productivité du travail, stock de capital et Progrès technique. La croissance économique potentielle est le taux de croissance de la production potentielle, c’est à- dire de la croissance maximale de la production sans accélération de l’inflation.

Qu’est-ce qui détermine la croissance potentielle ?

Complétez le schéma suivant :

Qu’est-ce que la croissance potentielle ?

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La croissance potentielle dépend :

- de la quantité de travail disponible, ce qui est une donnée indépendante de variables conjoncturelles ; elle dépend également de la productivité du travail, qui dépend de la répartit ion des taches dans l’entreprise,

- du stock de capital utilisé, de l’importance du progrès technique. Ces facteurs ne dépendent pas de variations conjoncturelles, mais relèvent du fonctionnement de l’entreprise et de l’économie dans son ensemble (rôle de l’innovation dans les Techniques, mais aussi dans la façon d’organiser le travail…).

Schéma de synthèse sur les différences entre croissance constatée et croissance potentielle:

Les relations entre croissance effective et potentielle : Les écarts entre la croissance potentielle et

effective. L’output positif et négatif.

DOC: Croissance potentielle et cycle économique.

Réponses :

Evolution de la qualité des facteurs de production.

Stock de capital utilisé Evolution de la quantité de

main d’œuvre disponible.

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1. Si la production effectivement réalisée est supérieure à la production potentielle, cela signifie que les

entreprises ont du acheter des matières premières en quantité plus importante (pression sur la demande) et qu’il a fallu rémunérer les salariés en heures supplémentaires ou embaucher plus de salariés, ce qui à court terme se traduit par une augmentation de l’inflation (hausse cumulative des prix) et par une augmentation de la demande (de matières premières, de biens de consommation…). 2. Un écart de production peut être positif à court ou moyen terme sans générer d’inflation, si au départ il y a un déficit de production, ce qui signifie que toutes les capacités de production ne sont pas utilisées : la croissance effective ne fait alors que « rattraper » le niveau potentiel de l’activité. 3. Les phases où la croissance effective est supérieure à la croissance potentielle correspondent à une période d’expansion (sur le graphique, il s’agit des phases signalées en vert) : c’est une situation de surchauffe de l’économie. En revanche, quand la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle, l’économie se trouve en situation de récession et le chômage augmente. (sur le graphique, ce sont les phases signalées en jaune).

La croissance effective (observée) dépend alors à la fois des facteurs structurels : la croissance potentielle c'est-à-dire la croissance maximale pouvant être atteinte sans pression inflationniste et

de facteurs conjoncturels (les cycles économiques).

Mais, des perturbations conjoncturelles peuvent affecter la croissance potentielle.

Les effets de la crise sur la croissance potentielle (récession 2008)

La crise ou les fluctuations conjoncturelles peuvent affecter la croissance potentielle.

Réponses :

-1992-1998 : écart de production négatif ; 1998-2002 : écart de production positif ; 2002-2007 : pas d’écart ; 2008-2014 (prévision) : écart négatif. - La crise de 2008 se traduit par une baisse de l’activité de production et donc par un écart de production

négatif : la production effective devient inférieure à la croissance potentielle, car toutes les capacités de production ne sont pas utilisées, faute de débouchés suffisants. - Le PIB effectif pourrait retrouver le niveau du PIB potentiel, si la croissance effective devenait supérieure

à la croissance potentielle. On peut ici attirer l’attention sur la différence entre PIB potentiel et croissance potentielle.

B– Les fluctuations. L’observation du taux de croissance économique permet de constater des fluctuations

économiques, qui désignent des périodes d’alternance d’expansion et de ralentissement de la croissance économique.

L’analyse des fluctuations économiques repose sur l’analyse des écarts pouvant exister entre la croissance effective, qui est la croissance constatée d’un pays et sa croissance potentielle. L’écart out put gap entre le taux de croissance effectif et le taux de croissance potentielle permet d’identifier la phase du cycle dans laquelle l’économie se trouve. Une croissance effective supérieure à la croissance potentielle correspond à une phase d’expansion où existent des tensions inflationnistes : c’est la surchauffe. En revanche, quand la croissance potentielle est supérieure à la croissance effective, l’économie est en situation de récession et le chômage augmente. De là, les pouvoirs publics peuvent mettre en œuvre des politiques contra cycliques pour lisser les fluctuations de l’économie. Mais, ces politiques n’ont que des

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effets à court terme et ne permettent pas d’augmenter la croissance potentielle d’un pays, qui peut-être stimulée par des politiques structurelles.

Quelles sont ces fluctuations ?

DOC : Les fluctuations de la croissance économique depuis la seconde guerre mondiale.

1) En vous aidant du document 1, en quoi peut-on dire que la croissance économique est variable et fluctuante ? Illustrez avec l’exemple de la France.

DOC : Evolution du PIB en volume en France (1960,2009) :

Réponses : 1) En vous aidant du document 1, en quoi peut-on dire que la croissance économique est variable et fluctuante ? Illustrez avec l’exemple de la France. On observe que la croissance économique n’est pas linéaire, continue. Elle fluctue dans le temps, et les économies sont donc marquées par des périodes d’expansion, c’est-à-dire d’accélération du rythme de

croissance, et de récession voire de dépression, c’est-à-dire des périodes de ralentissement de la croissance voire de croissance négative (diminution de la production). On peut observer ces fluctuations économiques dans le cas de la France, dans les deux documents :

- Le doc. 1 nous indique que la France est marquée par une forte croissance économique pendant les 30 Glorieuses, puis par une période ralentissement de la croissance à partir des années 70 (chocs pétroliers), puis période d’expansion entre 1997 et 2000, et de récession suite à la crise mondiale.

- Le doc. 2 nous permet de visualiser graphiquement ces périodes. Déf des fluctuations économiques: ensemble des mouvements de baisse et de hausse de l’activité

économique, c’est-à dire des variations du taux de croissance économique.

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Si à moyen terme, l’économie est caractérisée par une tendance de croissance, à court terme, certaines fluctuations sont qualifiées de « cycliques » et peuvent s’articuler à des fluctuations plus longues. - 1960-1972 : 200 / 100 = 2. 1972-2002 : 400 / 200 = 2

Entre 1960 et 1972, le PIB en volume a été multiplié par 2 ; entre 1972 et 2002, le PIB en volume a été multiplié par 2. Ainsi, le PIB connait le même accroissement au cours de ces deux périodes ; il faut remarquer cependant que la première période représente 12 années et la seconde 30 années : la croissance est donc presque 3 fois plus forte dans la première période que dans la seconde. - En 1975, 1993 et 2009, le PIB en volume diminue par rapport à l’année précédente. = récession. Depuis

1960 (et même depuis 1945), ce sont les trois seules années où ce phénomène se produit. - Entre 1960 et 2008, le PIB a été multiplié par 4,5, mais cette croissance de long terme est composée de

périodes différentes : – Entre 1960 et 1973 : croissance forte, le PIB augmente de 6 % en moyenne par an environ, avec de faibles variations conjoncturelles, et sans crises. – En revanche, depuis 1973, la croissance alterne des phases de ralentissement (voire de récession à trois reprises: 1973, 1993, 2009) et de reprise (par exemple : 1998-1989, 1997-2000) mais la tendance globale est plutôt une croissance « molle » (environ 2 %). _ La croissance économique est donc cyclique. DOC : Qu’est-ce qu’un cycle ?

Réponses aux questions. 1) Les phases d’expansion puis de récession reviennent sans cesse, mais pas de façon strictement régulière dans le temps ni d’une durée semblable à chaque fois, au contraire d’une fonction «périodique ». 2) Par exemple : expansion en 1986-1989, crise en 1990, récession en 1991-1993, expansion en 1994-

2000. Définition de la crise économique : moment de retournement de la tendance de l’activité économique

qui met fin à l’expansion pour déboucher sur une récession. Elle désigne donc le point de retournement à la baisse de l'activité économique. NB : cela est la définition au sens strict. Au sens large, la crise désigne l'ensemble de la période au cours

de laquelle l'activité est déprimée. Cf. aujourd’hui on parle de la crise économique initiée en 2008-2009, on utilise donc le terme « crise » au sens large. La crise dans son sens large se termine alors grâce à la reprise ; en effet, pour désigner le moment de retournement de la tendance de l’activité économique qui met fin à la récession ou la dépression pour déboucher sur une phase d’expansion, on parle de reprise.

La crise se traduit par un ralentissement de la production et une montée du chômage (situation dans laquelle l’offre de travail dépasse la demande de travail et le taux de chômage indique la part des chômeurs dans la population active). Les économistes ont distingué différents cycles. Document n°2 page 46.

- On distingue le cycle long dit Kondratieff, qui dure environ un demi siècle, le cycle court Juglar qui dure une dizaine d’années et le cycle mineur Kitchin, qui dure une quarantaine de mois.

- L’existence de cycles économiques peut-être discutée car le cycle est effectivement mis en évidence par un travail statistique, qui peut-être délicat à mener si bien que certains travaux comme ceux de Kondratieff sont discutables. Par exemple, certains économistes ont évoqué la disparition des cycles durant les trente glorieuses et aujourd’hui, les cycles sont plus lissés en Europe qu’aux EU.

- On évoque désormais plus les fluctuations que les cycles économiques car le rythme des fluctuations n’est pas pré déterminé, ni suffisamment régulier pour que l’on parle de cycle.

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Bilan : - La croissance économique a donc un caractère cyclique. En effet, l’activité économique se

caractérise par des mouvements de baisse et de hausse au cours du temps ; on parle alors de fluctuations économiques. Ces mouvements sont plus ou moins prononcés. Les phases d’un cycle sont les suivantes : une phase d’expansion, qui désigne un phénomène d’accélération conjoncturelle du rythme de croissance économique ; la crise, qui désigne le moment de retournement de situation qui met fin à l’expansion et débouche sur une récession, voire une dépression ; cette phase de récession (ou dépression) prend fin avec la reprise qui débouche sur une nouvelle phase d’expansion

-La croissance est irrégulière :

La croissance est un processus auto entretenu (théorie de la croissance endogène) mais non harmonieux c'est-à-dire fluctuant (processus de destruction créatrice). Les fluctuations de la croissance effective.

La croissance effective est donc irrégulière. A des périodes de croissance soutenue (expansions) succèdent des périodes de crise économique, c’est-à-dire de forts ralentissements, voire de recul de l’activité productive pendant une période plus ou moins longue (récessions ou dépressions). Au sens strict, le terme de « crise » correspond au retournement à la baisse de l’activité économique dans un pays. Au sens large, la « crise » englobe aussi la période de récession ou de dépression, la crise

se termine alors par la reprise. Le terme de « récession » peut aussi avoir deux significations. La récession survient lorsque la croissance économique devient inférieure à la tendance de croissance de longue période. Mais ce terme peut aussi signifier une croissance économique négative pendant au moins six mois consécutifs. Lorsque la baisse de la production se prolonge, par exemple sur plusieurs années, on assiste à un phénomène de dépression économique. Les fluctuations peuvent prendre un caractère régulier et périodique. Les fluctuations économiques désignent des mouvements de hausse ou de baisse de l’activité économique, mouvements qui peuvent être repérés à partir d’indicateurs concernant la production, l’emploi, les prix, les stocks… La notion de cycle économique est employée dans l’hypothèse où l’on

admet la régularité et de périodicité de ces fluctuations (ce qui fait l’objet de débats parmi les économistes).

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Quelles sont les sources de cette instabilité ? 2 – Les causes :

Les fluctuations économiques sont la résultante de chocs (évènement entraînant une perturbation de

l’activité économique) qui peuvent être des chocs d’offre ou de chocs de demande ou qui peuvent être le résultat du cycle du crédit.

A –Des chocs d’offre et de demande :

DOC: Des chocs sur l’offre et la demande

Des chocs tendent en permanence à éloigner la production effective de la production potentielle, induisant des fluctuations économiques. On appelle choc d’offre toute perturbation positive ou négative qui affecte le lien entre capacité de production et prix, par exemple un choc sur le prix des inputs (ex. : choc pétrolier)

qui affecte le prix de vente à quantité donnée, ou un choc sur la fonction de production (ex : choc de productivité) qui affecte la quantité produite à prix donné [...]. [Un] choc d’offre [est donc] un évènement qui déplace la courbe d’offre globale à court terme, telle une variation du prix des produits de base, des salaires nominaux ou de la productivité. Un choc d’offre négatif augmente les coûts de production et réduit la quantité que les producteurs sont disposés à offrir pour tout niveau général des prix donné, entraînant un déplacement vers la gauche de la courbe d’offre. En revanche, un choc positif réduit les coûts de production et augmente la quantité offerte pour tout niveau général des prix donné, entraînant un déplacement vers la droite de la courbe d’offre globale à court terme. Les Etats-Unis ont connu un choc d’offre positif entre 1995 et 2000, au moment où la généralisation de l’usage d’Internet et d’autres technologies de l’information entraîna une forte croissance de la productivité. [...]. [...] de même, on appelle choc de demande toute perturbation positive ou négative du lien entre demande et prix. [...] [C’est] un évènement qui déplace la courbe de demande globale, tel que la modification des anticipations ou de la richesse ou l’utilisation de la politique budgétaire ou monétaire. La crise de 1929 fut un choc de demande négatif et la dépression prit fin grâce à un choc de demande positif – l’énorme augmentation des dépenses de l’Etat au cours de la Seconde Guerre mondiale. En 2008, l’économie américaine connut un autre choc de demande négatif important au moment où le marché immobilier passa de la hausse à la baisse, amenant les consommateurs et les firmes à réduire leurs dépenses. [...]

Questions : 1) Rappelez ce que l’on entend par demande globale. 2) Qu’entend-on par choc d’offre ? Et

choc de demande ? Illustrez par des exemples. 3) A quel choc l’ouverture de la Chine au commerce international correspond-elle ? 4) En quoi les chocs d’offre et de demande expliquent-ils les fluctuations économiques ? Réponses : 1) Rappelez ce que l’on entend par demande globale.

La demande globale est constituée de la consommation (conso finale et CI) et de l’investissement. 2) Qu’entend-on par choc d’offre ? Et choc de demande ? Illustrez par des exemples. Définition de Choc d’offre : évènement positif ou négatif qui a une incidence sur l’offre à la hausse ou à la baisse à un niveau de prix donné. Ex. choc d’offre positif : une innovation de procédé améliore la productivité globale des facteurs et donc

réduit les coûts de production. Cela engendre un déplacement de la courbe d’offre vers la droite : à chaque niveau de prix donné, les offreurs sont prêts à céder plus de quantités qu’avant le choc. Ex. choc d’offre négatif : l’augmentation du prix des matières premières entraîne une hausse des coûts

de production et donc un déplacement de la courbe d’offre vers la gauche : à chaque niveau de prix, les offreurs cèdent des quantités moindres qu’avant le choc. Définition du Choc de demande : évènement positif ou négatif qui a une incidence sur la demande à la

hausse ou à la baisse à un niveau de prix donné. Ex. choc de demande positif : une baisse des taux i engendre un accroissement de la D (investissement, C°finale) et donc un déplacement de la courbe de demande vers la droite : à chaque niveau de prix donné, la demande est plus forte qu’avant le choc. Ex. choc de demande négatif : la diminution des prestations sociales versées par l’Etat réduit globalement le pouvoir d’achat des ménages et contracte donc la demande dont la courbe se déplace alors vers la gauche : à chaque niveau de prix donné, la demande est inférieure à ce qu’elle était avant le choc. 3) A quel choc l’ouverture de la Chine au commerce international correspond-elle ?

L’ouverture de la Chine au commerce international correspond à la fois à un choc négatif sur l’offre (perte de part de marché d’où production en baisse. Pour chaque niveau de prix, la quantité offerte sera donc inférieure, et un choc positif sur la demande : accroissement de la demande globale avec les X° d’où hausse de la demande à chaque niveau de prix. 4) En quoi les chocs d’offre et de demande expliquent-ils les fluctuations économiques ?

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Les chocs d’offre et de demande affectent l’offre et la demande à la hausse ou à la baisse et donc les prix des biens, services, travail et capitaux. Ces chocs suscitent des réactions et ajustements des agents économiques et créent donc des fluctuations économiques : par ex, la hausse du prix du pétrole génère une hausse des coûts de production (choc d’offre) de nombreux produits et donc une baisse de la production s’accompagnant d’une hausse des prix ; en même temps, elle génère une baisse de la demande des produits incorporant du pétrole. De fait, cela génère un ralentissement de l’activité économique.

Exemple d’un choc d’offre négatif : le choc pétrolier. Exemple d’un choc de demande positif avec la hausse des exportations.

Hausse des prix du pétrole Hausse du prix des

consommations intermédiaires Choc d’offre négatif

Baisse de la croissance Hausse de l’inflation (inflation

importée)

Hausse des salaires (si

indexation sur le rythme de

l’inflation)

Hausse du coût du travail

Baisse de la demande de travail

Hausse du chômage

Hausse des exportations Choc de demande positif Hausse de la croissance

économique

Position attentiste des

entreprises et hausse du taux

d’utilisation des capacités de

production

Puis hausse de l’investissement

(investissement de capacité)

Hausse de la demande

Hausse de la PRODUCTION Hausse des emplois Baisse du chômage

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Bilan. B –De la crise monétaire à la crise économique. L’irrégularité de la croissance peut provenir des cycles de crédit. En période d’optimisme

économique, les agents s’endettent ce qui contribue à l’augmentation de l’investissement et de la consommation. Une phase d’expansion s’ouvre alors ce qui renforce l’optimisme général. Des prêts sont accordés dans des proportions de plus en plus importantes et notamment à des agents de moins en moins solvables : la croissance est ainsi soutenue par l’endettement.

Lorsque les créanciers prennent conscience des risques qu’ils encourent et que les anticipations de croissance sont moins optimistes : il y a un retournement des anticipations, l’offre de crédit diminue. Les entreprises qui comptaient sur la possibilité d’avoir facilement accès à des crédits et qui prévoyaient de s’endetter à nouveau pour faire face aux échéances à venir, se retrouvent en difficulté et une phase de récession se met en place. Les entreprises et les ménages vendent leurs actifs pour pouvoir rembourser leurs crédits, ce qui conduit à une baisse des prix et augmente le poids réel de leurs dettes. Un mécanisme de déflation par la dette (I Fischer) se met en place. Ce mécanisme a d’ailleurs fonctionné pendant les

années 30 et aggravé la dépression. C’est pourquoi I Fischer considère que l’intervention de l’Etat est nécessaire pour éviter le cercle vicieux de la déflation et l’approfondissement de la crise.

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Questions : Quelles relation peut-on établir entre la croissance du PIB et celle des crédits accordés par

les banques ? En quoi les conditions de crédits sont –elles un élément déterminant des fluctuations économiques ? Réponses : -Quand le PIB augmente, les crédits accordés par les banques augmentent également, car les conditions de rentabilité sont plus fortes et parce qu’elles sont prêtes à prendre plus de risques, leurs clients étant plus solvables en période d’expansion. Le niveau de l’investissement dépend des estimations des prêteurs

et des emprunteurs sur les risques encourus par un financement externe de l’investissement ; une phase de croissance économique se traduit par une sous-estimation des risques et un développement du financement externe. -Les conditions d’octroi du crédit sont un élément déterminant des fluctuations économiques ; d’une part, les crédits alimentent la demande globale, c’est-à-dire la demande des ménages et des entreprises (investissement, conso) lors de phases d’expansion ; d’autre part, en finançant l’investissement, ils permettent la diffusion du progrès technique et donc l’accroissement de la productivité des facteurs. En effet, en phase de croissance, les agents font des anticipations optimistes qui favorisent l’octroi de crédits. A l’inverse, quand la croissance ralentit, les banques rationnent l’offre de crédit (et hausse des taux d’intérêt), qui est alors réservé aux entreprises les plus rentables ; cela contribue ainsi à éliminer certaines entreprises du marché, à accroitre le chômage et à alimenter la récession. Cela accroît les risques d’insolvabilité des entreprises et ménages. En outre, les agents économiques vont souhaiter vendre une partie de leurs actifs (immobilier, titres...) ; or bon nombre d’actifs ne sont liquides que dans la mesure où il n’y a pas trop de vendeurs : lorsque le besoin de liquidité s’accroît, le prix des actifs s’effondre et l’économie entre dans une spirale déflationniste. Ainsi, outre les chocs d’offre et de demande, les fluctuations économiques sont dues au cycle du crédit : l’expansion est soutenue par l’octroi massif de financement, et la récession est aggravée par la restriction du crédit par les banques. De la crise financière à la crise économique : l’exemple des subprimes. Le déroulement et l’explication de la crise. La crise des subprimes éclate au premier semestre

2007 parce qu’arrivent à échéance des crédits consentis dans les années précédentes. L’enchaînement devient inexorable, les défauts de paiement se multiplient : plus 10 points en un an (15% à 25% entre 2007 et 2008), ce qui conduit à une multiplication des saisies, donc des ventes de maisons avec pour conséquence ultime, la chute du prix des maisons. Or, la hausse perpétuelle du marché immobilier américain constituait une condition sine qua none à la survie du système. Les agences de notation revoient leurs notes : c’est le début de la crise de titrisation, qui va déclencher la crise financière et bancaire : l’enchaînement est alors infernal et procède d’un effet de domino. La crise bancaire provient de la dissémination artificielle du risque de défaut. Cette crise s’est rapidement transformée en crise interbancaire. Car les banques ne vont plus se prêter entre elles par manque de confiance si bien que le mécanisme de compensation journalier ne se fait pas. Le raisonnement des banquiers est alors le suivant : si je prête à la banque concurrente et que son bilan est gangrené d’actifs pourris, elle ne pourra pas me rembourser. Personne ne sachant vraiment qui détient de tels actifs pourris, plus personne ne prête. C’est ce qui se passe à l’été 2007 et à l’automne 2008. La crise boursière vient de la panique résultant de la faillite de LEHMANN and Brothers. Elle permet de mettre en évidence que le prix du marché et la valeur fondamentale des actifs diffère profondément : le prix du marché résulte de la confrontation de l’offre et de la demande et donc de la croyance des acteurs alors que la valeur fondamentale est évaluée sur la base des anticipations des dividendes pondérées par les intérêts réels. Comment expliquer une telle panique boursière ? Le marché boursier fonctionne suivant les mêmes lois que celle du marché des biens et services ordinaires. Or, la demande d’actions est fonction d’anticipations tandis que la valeur fondamentale est fonction des dividendes anticipés. La valeur fondamentale et la valeur du marché sont donc souvent déconnectées. Ainsi, quand l’économie se trouve dans une bulle spéculative, quand le prix ne peut plus être justifié par la valeur fondamentale, cela apparaît au grand jour et la croyance collective va s’effondrer suite à un évènement comme la faillite d’une banque. Au total, partant du système immobilier américain, la crise est devenue bancaire puis interbancaire puis financière. Quelles ont été les conséquences sur l’économie réelle ?

Quelles sont les conséquences pour l’économie réelle ? Le retour au réel est brutal car la crise

financière s’est rapidement muée en récession économique. Les trois principaux canaux de

transmission de la crise sont les suivants :

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-l’appauvrissement réel des ménages provenant de l’effondrement immobilier et boursier, le canal du crédit, la crise de défiance. Tout d’abord, l’appauvrissement réel ou l’effet de richesse. Galbraith, rapportant une anecdote lors du krach boursier de 1929, les hôteliers demandaient si c’était une chambre pour dormir ou sauter. Pourquoi de tels comportements? Pour les comprendre, il faut définir l’effet de richesse. Quand le prix de certains actifs immobiliers, actions…. Monte, leurs propriétaires voient leur patrimoine augmenter d’où une hausse de la consommation. Inversement, en cas de baisse des prix des actifs, l’effet de richesse est négatif et les agents concernés, réduisent leur consommation. L’effet de richesse joue inégalement selon les pays du fait de la structure différent du patrimoine. Ainsi, suite à l’effondrement boursier de 2008-2009, les ménages français se sont relativement moins appauvris que leurs homologues italiens et allemands. Les ménages américains sont plus dépendants de cet effet de richesse parce que plus de la moitié des ménages détiennent des actions et que leur consommation se fait à crédit. -Le crédit crunch :

-La crise de défiance. La plupart des grandes fonctions macroéconomiques comme la consommation, l’investissement déterminent la croissance économique et sont fonction de la confiance des agents économiques. De là, toute dégradation du climat des affaires peut avoir des conséquences sur les comportements réels : report d’achat et d’investissement. L’impact sur la production de ces trois problèmes est immédiat. Les ménages appauvris consomment moins ; les rares qui ne sont pas affectés par les pertes de richesse, sont méfiants et reportent les achats de biens durables comme les voitures. Les agents économiques épargnés par la défiance et l’appauvrissement du patrimoine, ne trouvent plus que des crédits onéreux pour financer des projets du fait du crédit crunch. Et le ralentissement de l’activité engendre une baisse du taux d’utilisation des capacités, une baisse de la productivité, une baisse de la production d’où des suppressions d’emplois et par là même

Dans un contexte de crise (financière, bancaire), les acteurs économiques qui souhaitent placer leur épargne, préfèrent des placements sûrs tels que les obligations, se méfient de titres plus risqués comme les actions dont les cours s’effondrent du fait d’une

offre supérieure à la demande.

Les taux d’intérêt augmentent d’autant plus que les banques se méfient : elles se prêtent moins et octroient moins de prêts aux ménages, aux entreprises.

Ménages : hausse des taux d’intérêt déprime la consommation, engendre une hausse de l’épargne de

précaution.

Entreprises : hausse des taux d’intérêt qui déprime l’investissement, ce qui nuit à la compétitivité prix et hors prix des firmes et à terme au niveau futur des profits, qui permettent

de s’autofinancer, de rémunérer les actionnaires….

Demande globale qui ralentit.

Ralentissement de la production

Baisse des emplois créés, licenciements,

non reconduction des CDD, intérim.

Hausse du chômage

Baisse de la demande

effective……….

Fonds de pension qui font fructifier l’épargne des ménages pour leur retraite

et qui exigent des taux de rentabilité très élevés.

Les firmes doivent alors proposer des obligations offrant un fort taux d’intérêt pour attirer les prêteurs, émettent des actions à un prix plus faible. De là, le coût de financement des investissements augmente et les entreprises ont peu de ressources pour investir.

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la montée du chômage. Or, le recul de l’activité économique impacte les revenus et par là-même la demande globale (ménages et entreprises). Cela suscite une baisse des prix et donc de la rentabilité des entreprises, qui ne surcroît développent des anticipations pessimistes. En découle alors une hausse du chômage, menant à un chômage de masse dans le cas de récession et de déflation durables. Schéma bilan : de la crise financière à la crise économique, l’exemple des subprimes.

Conclusion : complétez le texte suivant :

Les fluctuations économiques ont donc différentes sources. D’une part, elles peuvent provenir de chocs de l’……….. (c’est-à-dire d’évènements positifs ou négatifs, qui ont une incidence sur l’offre à un niveau de prix donné) ou de …………de la ……….. (c’est-à-dire d’évènements positifs ou négatifs, qui ont une incidence sur la demande à un niveau de prix donné). Ces évènements génèrent en effet des fluctuations dans l’activité économique puisqu’ils impactent les quantités offertes ou demandées à un prix donné sur un ou plusieurs marchés. Dès lors, cela engendre des mouvements au niveau de la production et donc de la…………….. …………….

Montée des cours boursiers

Montée de l’endettement des ménages

Politique monétaire expansionniste

Gonflement du crédit et

formation de bulles

spéculatives, croissance

excessive des prix de

l’immobilier, des actions au

regard de leur valeur

fondamentale

Crise boursière et

retournement des prix de

l’immobilier, défaut de remboursement des ménages

Détérioration de la qualité des

prêts, risque de restriction du

crédit et resserrement des conditions d’octroi de prêts

Crise économique, contagion

à l’économie réelle,

insolvabilité des ménages,

chute de la consommation,

freinage de l’investissement,

diminution de la valeur des

patrimoines.

Récession

Chômage

Contraction du commerce international

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D’autre part, elles peuvent provenir du cycle du ……….En effet, les banques ont tendance à soutenir la croissance en période d’expansion en accordant facilement des ………… ; et, à l’inverse, à aggraver les ………..en rétractant fortement l’offre de crédits dans de tels contextes économiques. On constate d’ailleurs une corrélation entre l’évolution du ….. et celle des ……. accordés par les banques. La crise financière de 2007 a, à ce propos, généré une crise …….. suite à une contraction de l’offre de crédits et une dépréciation des actifs détenus par les agents économiques. L’instabilité de la croissance s’explique donc à la fois par des chocs sur l’offre ou sur la ……et par le cycle du crédit, éléments qui suscitent

des fluctuations dans l’activité économique. Lorsqu’une phase de récession est enclenchée, un certain nombre de mécanismes sont susceptibles de s’enchaîner, rendant la sortie de récession difficile. On constate en effet que un choc sur l’offre, sur la demande ou une contraction des financements peut générer un ralentissement voire une ……………..de l’activité économique. Dès lors, cela entraîne une diminution des ………, puisque ces derniers sont issus de la valeur ajoutée réalisée par les producteurs. Cette baisse des revenus a pour conséquence une diminution de la demande globale (investissement et consommation), laquelle suscite une contraction de la production et une ………. des prix. Ce mécanisme

a tendance à s’auto-entretenir, la dépression et la déflation s’alimentant mutuellement, et à générer un accroissement du ………...

C – La crise économique et ses conséquences.

La crise économique n’est pas sans conséquences, qui peuvent s’avérer dramatiques économiquement et socialement.

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3 – Les solutions et leurs limites : A –Les politiques conjoncturelles atténuent les fluctuations économiques mais

Rappel de première : les trois fonctions de l’Etat selon Musgrave. Les politiques conjoncturelles pour

lutter contre des déséquilibres.

L’Etat a selon Musgrave trois fonctions économiques : redistribution, allocation donc l’offre de services collectifs, le financement des activités qui génèrent des externalités positives comme la santé, l’éducation, la recherche... et la stabilisation de la conjoncture économique. La politique économique est une action consciente de la puissance publique se traduisant par une définition d’objectifs

économiques et sociaux et la mise en œuvre de moyens nécessaires pour les atteindre. On distingue traditionnellement les politiques conjoncturelles et les politiques structurelles. La politique conjoncturelle : Elle se préoccupe du court terme et vise à rétablir les grands équilibres : le carré magique.

Historique : France.

Dans les années 1960, l’économie française connait une forte croissance (Les Trente glorieuses selon Jean Fourastié) qui s’accompagne d’un faible taux de chômage, d’une inflation «rampante» qui n’empêche pas le commerce extérieur d’être à l’équilibre. Dans les années 1970, à la suite des deux chocs pétroliers, la croissance ralentit et le taux de chômage débute sa longue ascension parallèlement à l’inflation. Cette «stagflation» contredit temporairement la courbe de Phillips qui établissait une corrélation inverse entre inflation et chômage. Dans les années 1980, dans un contexte de libéralisation et de mondialisation des économies, les politiques de désinflation compétitive, en ralentissant la croissance et en accélérant la montée du chômage, provoquent une baisse du taux d’inflation qui ne bénéficie pas encore au commerce extérieur. Dans les années 1990, les «Vingt piteuses» (Nicolas Baverez) se confirment. La croissance s’affaiblit davantage ce qui conforte un chômage de masse, à la fois conjoncturel et structurel. L’inflation reste à un niveau très bas et le commerce extérieur dégage un excédent important.

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Au cours des années 2000, la succession des crises financières et les politiques de lutte contre le surendettement de l’Etat affaiblissent encore la croissance. Le chômage repart à la hausse à la fin des années 2000 ce qui maintient l’inflation à un niveau bas mais insuffisant pour empêcher le commerce extérieur de devenir déficitaire.

Historique : Elle s’est épanouie dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, sous l’impulsion de la révolution keynésienne et a connu son apogée pendant les 30s. Si le carré magique donne l’impression que les quatre variables sont au même niveau, pour les décideurs publics, une hiérarchie des objectifs s’est installée. La politique de stop and go illustre ce phénomène. A une politique privilégiant la

lutte contre le chômage au prix de l’inflation : go ; succèdent des politiques d’austérité qui freinent l’inflation au prix d’un chômage plus fort. Ce conflit entre inflation et chômage est illustré par la Courbe de Phillips.

Le carré magique est de ce fait difficile à réaliser. Les pouvoirs doivent alors faire des choix. Mais, quels sont les instruments d’intervention ?

Objectifs des politiques conjoncturelles

Le carré magique : taux de croissance du PIB, taux d’inflation, balance commerciale, taux de chômage. Plus on s’éloigne du centre du carré, meilleure est la situation.

Les déformations du carré magique Les taux de croissance n’ont pas encore retrouvé leur niveau des trente glorieuses. De plus, l’activité est devenue de plus en plus cyclique. Ce ralentissement de la croissance s’est accompagné d’une progression du chômage, qui devient endémique (hystérésis). Parallèlement, on est passé d’une forte inflation à la stagflation, à un retour de la courbe de Phillips.

Politique keynésienne/ Politique libérale

On oppose ces deux politiques qui n’affichent pas le même objectif prioritaire : lutte contre l’inflation pour les libéraux et lutte contre le chômage pour les keynésiens.

Les politiques libérales.

Pour les économistes libéraux, classiques et néoclassiques, le marché devrait rétablir rapidement les déséquilibres apparus à la suite d’un choc. En cas de choc négatif, le ralentissement provoque du chômage. L’offre de travail devenant supérieure à la demande de travail des entreprises, le salaire réel va diminuer ce qui va diminuer le coût salarial et inciter les entrepreneurs à embaucher jusqu’à retrouver le plein-emploi. La flexibilité des salaires rend donc le chômage temporaire. En cas de choc positif, la forte croissance engendre de l’inflation. La hausse des prix diminue le pouvoir d’achat des ménages ce qui diminue leur consommation alors que les entrepreneurs sont incités à investir pour offrir plus. L’offre de biens devient supérieure à la demande et les prix baissent. Le marché, grâce à la flexibilité des prix, rétablit ainsi automatiquement l’équilibre. En conséquence, l’Etat n’a pas à intervenir dans l’économie pour corriger les déséquilibres observés. L’Etat doit se contenter de ses tâches «régaliennes», celles de l’Etat-Gendarme: l’Armée, la Police, la Justice et, éventuellement, les infrastructures non rentables qui dégagent des externalités positives.

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Les politiques de stop and go : Keynésiens.

John Maynard Keynes a démontré qu’il peut très bien y avoir équilibre sur le marché des biens et persistance du chômage car le niveau de la production d’équilibre (offre de biens) peut être insuffisant pour employer tous ceux qui recherchent un travail. Face à cet équilibre de sous-emploi, le marché ne peut rien faire. Seul l’Etat, en relançant la demande, peut obtenir un niveau de production de plein-emploi. En cas de déséquilibre économique, le marché n’est donc pas capable de rétablir rapidement la situation. Les agents économiques qui réagissent aux variations des prix prennent des décisions rationnelles au niveau microéconomique qui ont des effets pervers au niveau macroéconomique. Ainsi, en période de récession, le recul de l’activité économique engendre chômage de masse et baisse du pouvoir d’achat des ménages. Logiquement les ménages vont accroitre leur épargne de précaution pour faire face aux incertitudes de la conjoncture. Ce faisant, ils ralentissent leur consommation, ce qui accroit la baisse de la production et de l’emploi. Parallèlement, les entreprises anticipent le recul de l’activité, stoppent leur projet d’investissement et se séparent d’une partie de leurs salariés ce qui accroît la crise. La mévente des produits et l’importance du chômage favorisent la baisse des prix et des salaires réels. L’économie entre en déflation. Les tensions sociales et politiques augmentent et remettent en cause le «laissez-faire». La lenteur de l’ajustement de l’économie par la déflation a été soulignée par J.M. Keynes qui déclarait en 1931 : « A long terme, nous sommes tous morts ». Face à la paralysie des entreprises et des ménages qui, tétanisés par la peur de l'avenir, ne veulent ou ne peuvent plus investir et consommer, seul l'Etat dispose de la capacité d'emprunter et de dépenser. Il va donc adopter un plan de relance qui consiste à accroître les dépenses publiques afin d’accroître la demande et la production.

Principaux objectifs Principaux moyens Risques

Politique de relance

Stimulation de la croissance

Augmentation des revenus Inflation

Déficit Budgétaire déséquilibre extérieur

Pol Mo: baisse du Ti Surchauffe de l'économie

Politique de rigueur

Lutte contre l'inflation Modération des revenus Ralentissement de la croissance Rétablissement des

équilibres extérieurs

Limitation du déficit ext.

Pol Mo: hausse du Ti Hausse du chômage

Les instruments :

Politiques conjoncturelles

Politique budgétaire Politique monétaire Politique de change

Dépenses, recettes, solde, budgétaires

Masse monétaire Taux de change, contrôle de change/ liberté de capitaux.

Régulation de la conjoncture

Taux d’intérêt

Croissance Stabilité des prix Plein emploi Taux de change

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La politique monétaire. La politique du taux de change. En pratiquant une politique dite de monnaie forte (ou faible) un pays va pouvoir stimuler ses exportations mais tout va dépendre du degré de spécialisation du pays et donc l'élasticité de la demande par rapport au prix qu'il s'agisse des biens importés ou exportés. Dans un système de taux de change fixe on parlera de réévaluation de dévaluation de la monnaie celle-ci est décidée par le gouvernement. Dans un système de taux de change flottant (ou flexibles) la valeur de la monnaie varie en fonction de l'offre et de la demande de monnaie. Si l'offre est supérieure à la demande, la monnaie nationale perd de sa valeur si une dépréciation. Dans le cas inverse on parlera d'une appréciation de la monnaie. La politique budgétaire.

Budget : ensemble des recettes et des dépenses de l'État. Doit être en équilibre dans l'orthodoxie libérale.

Recettes : les impôts (directes ou indirectes)- Impôts directs : Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) - Impôt sur les sociétés, sur la VA. - Impôts locaux (taxe d'habitation+ taxe foncière). Impôts indirects : - taxes sur les alcools, cigarettes- cotisation et charges sociales. Dépenses : tout ce que l'État verse aux agents économiques ou de dépenses pour son propre compte. Il s'agit d'organiser les dépenses et recettes. En tant qu'État gendarme les dépenses sont limitées. Avec la montée de l'Etat-providence les recettes deviennent inférieures aux dépenses. La théorie keynésienne

préconise l'utilisation d'un déficit pour relancer l'activité économique et inversement pour le ralentir. C'est

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une révolution car jusque là l’Etat chercher un équilibre entre dépenses et recettes. Keynes va bousculer cet a priori et expliquer que la supériorité des dépenses face aux recettes de manière provisoire est avantageuse car une fois la croissance retrouvée on arrivera à rétablir l'équilibre budgétaire. L'Etat va emprunter de l'argent en émettant des bons du trésor, la croissance va entraîner la hausse des recettes supérieures à ce que l'on a emprunté avec un risque d’effet d'éviction et d’effet boule de neige.

Mais on peut aussi décider d’augmenter les impôts. Via la TVA ce qui toucherait la consommation, ou via l’IRPP ce qui correspond à une augmentation générale des impôts.

Schéma sur les effets de la TVA sociale.

La politique budgétaire agit sur le solde budgétaire. Le solde budgétaire est influencé par la conjoncture de manière mécanique. Ainsi en phase d'expansion les recettes fiscales sont

mécaniquement en hausse et les dépenses de crise seront en baisse du fait de la diminution du chômage. Il apparaît ce que l'on appelle «la cagnotte budgétaire ». En période de crise les rentrées fiscales vont faiblir et les dépenses liées à la crise vont augmenter. Il apparaît un déficit budgétaire involontaire, « déficits non voulus » ou « déficits subits ». Ce solde est fonction de la conjoncture. Le solde budgétaire doit aussi être le résultat de décision volontariste des gouvernements pour influencer la conjoncture

(décision de baisser l'impôt, d'accroître les dépenses publiques). Ce solde influencé par l'action du gouvernement y dit « solde discrétionnaire».

Solde conjoncturel + solde discrétionnaire = solde primaire. Solde primaire + charges de la dette = solde observé

Lors que le solde se dégrade il y a deux possibilités : soit l’Etat laisse filer le déficit pour éviter l'ampleur de la crise. Mais cela va conduire à un gonflement des dépenses publiques : c’est une politique contracyclique. Soit les autorités refusent de laisser filer le déficit et essaient de retrouver l'équilibre au

risque de l'aggraver la récession. La justification de ces politiques et d'éviter l'effet d'éviction des taux d'intérêt. On parle alors de politique pro-cyclique.

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Politiques de rigueur.

Mais les politiques conjoncturelles sont contraintes.

La contrainte extérieure ne condamne pas toute politique de relance. Cette dernière peut être très efficace à certaines conditions. Les plans de relance doivent être coordonnés et simultanés. En effet, si chaque pays du G20 décide d’accroître son déficit budgétaire, l’augmentation des importations, qui va en résulter,

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va se traduire par une augmentation des exportations pour tout le monde car ces pays commercent essentiellement entre eux. La croissance va donc être relancée dans tous les pays en même temps. Le multiplicateur est donc plus important à condition que tous les pays jouent le jeu. En 2008-2009, les plans de relance , américain, européen, japonais, chinois ont permis d’éviter une crise égale à celle de 1929 et une relance rapide de la production. Les objectifs de la relance doivent être ciblés. Une relance de l’investissement public doit être privilégiée lorsque les consommateurs, anticipant des hausses d’impôt ou une aggravation de la crise, préfèrent accroître leur épargne de précaution au lieu de consommer davantage. L’investissement public agit à la fois sur l’offre (externalités positives) et sur la demande (multiplicateur). Son effet multiplicateur est plus important car il rend l’économie plus efficace. Au contraire, s’il s’agit d’un choc de demande passager, la relance par la consommation sera plus efficace. D’une part, la hausse des prestations aux ménages ayant une forte propension à consommer, aura des effets immédiats sur la croissance de la demande alors que les investissements sont plus longs à mettre en place. D’autre part, la croissance de la consommation aura moins d’effets sur les importations que les investissements car une partie de la consommation porte sur des services produits sur place. Enfin, la relance de la consommation, si elle est durable, incitera les entreprises à investir pour y répondre. La politique budgétaire de relance doit être accompagnée d’une politique monétaire expansionniste. D’une part, l’injection de liquidités par les banques centrales va mettre fin à la crise des liquidités des banques et au rationnement du crédit («credit crunch»). D’autre part, la baisse des taux d’intérêt directeurs des banques centrales va avoir une influence sur la baisse du taux d’intérêt à long terme des marchés financiers ce qui va permettre aux entreprises et aux Etats de se financer à moindre coût. Ainsi, à partir de la crise de 2008-2009, les banques centrales ont accompagné la relance en augmentant les liquidités disponibles dans l’économie.

Les Etats ne doivent pas être trop endettés pour pratiquer la relance. Dans l’idéal, les Etats devraient avoir des budgets équilibrés, voire excédentaires, dans la phase haute du cycle pour pouvoir pratiquer des déficits budgétaires importants lorsque la récession survient. Ainsi, les pays européens, qui étaient déjà endettés, n’ont pu mener en 2008-2009 des plans suffisamment ambitieux. Malgré l’annonce d’un plan équivalent à 1,5% du PIB européen, la réalité est plus proche de 0,7 et 0,6 % du PIB. Le FMI préconisait au moins 2% et les plans américains, japonais, chinois avoisineront les 4% de son PIB. DOC : Les contraintes induites par l’Union économique et monétaire et la mondialisation

1° : Quelles contraintes l’Union économique et monétaire entraîne-t-elle pour les politiques de relance ? 2° : Expliquez le passage souligné 3° : Que peut-on conclure de ce schéma ? Réponses : 1) Quelles contraintes l’Union économique et monétaire entraîne-t-elle pour les politiques de relance ?

Deux des outils traditionnels des politiques de relance sont inutilisables pour chacun des États membres de l’UEM : la politique de change (puisqu’un gouvernement ne peut plus manipuler le taux de change de sa monnaie dans l’espoir d’accroître les parts de marché de ses entreprises tant sur les marchés extérieurs que sur le marché Domestique) et la politique monétaire (puisque c’est désormais la BCE qui en décide pour l’ensemble de l’UEM sachant que son objectif prioritaire est de limiter la hausse du

niveau général des prix dans la zone (différence avec FED). Les chefs d’État ou de gouvernement peuvent

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bien sûr encore utiliser la politique budgétaire mais ils doivent respecter les critères de convergence budgétaires qui ont été initialement inscrits dans le traité de Maastricht de 1992 puis pérennisés dans le Pacte de stabilité et de croissance de 1997, étant entendu de surcroît que la signature, en mars 2012, du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l'Union économique et monétaire va considérablement renforcer, à terme, la discipline budgétaire au sein de l’UEM. Et ce n’est pas dans le cadre du budget de l’UE en tant que tel que des politiques budgétaires destinées à relancer la croissance économique et à faire baisser le taux de chômage pourront être menées à bien (sa taille est en effet beaucoup plus faible que celle du budget de l’État fédéral états-unien). 2) Expliquez le passage souligné. Une politique de relance peut être efficace en économie fermée. Mais dans le cadre d’une économie ouverte, qui échange donc avec le reste du monde, une telle politique peut avoir un effet contre productif. En effet, en accroissant le pouvoir d’achat des ménages (politique budgétaire) et en rendant le crédit peu cher, le gouvernement accroît la demande globale. Cependant, dans un contexte d’économie ouverte, cette politique va être confrontée à la contrainte extérieure : la demande peut se porter sur les produits

étrangers, ce qui aura pour effet d’exporter la relance, d’autant qu’une stimulation de la demande génère des tensions inflationnistes (surplus de demande _ hausse des prix), ce qui incitera les agents éco à acheter étranger. En outre, ces tensions inflationnistes dégradent la compétitivité-prix du pays concerné qui devrait donc voir ses X° diminuer. Des effets très négatifs s’ensuivront : déficit des échanges extérieurs, ralentissement de la croissance économique, hausse du taux de chômage, etc. C’est ce qui s‘est passé en France dans la première moitié des années 1980 3) Que peut-on conclure de ce schéma ?

Les contraintes induites par l’UEM et par la mondialisation rendent donc la gestion des fluctuations économiques parfois difficiles. Ce document est issu du rapport Stiglitz dont l’objet est d’identifier les causes de la crise de 2007-2009 et les réformes à envisager pour en sortir et éviter des crises similaires à l’avenir. Cet endettement croissant de l’Etat a plusieurs inconvénients : l’effet d’éviction. En empruntant de

fortes sommes, l’Etat augmente la demande de capitaux sur le marché ce qui, pour une offre d’épargne inchangée, va provoquer une hausse du taux d’intérêt à long terme qui va pénaliser les entrepr ises privées qui veulent emprunter pour investir. Les libéraux parlent d’un effet d’éviction car l’Etat prend la place des entreprises privées sur le marché des capitaux. Et, l’effet boule de neige. En augmentant son

endettement et en provoquant une hausse du taux d’intérêt, l’Etat, la Sécurité sociale, les collectivités territoriales augmentent leur service de la dette, c’est –à-dire la charge de la dette (intérêts) et l’amortissement des sommes prêtées (une partie du capital emprunté) qu’il doit verser chaque année à ses créanciers. L’Etat entre alors dans un «cercle vicieux»: le déficit engendre des dépenses qui creusent le déficit. On parle d’effet boule de neige. Troisième effet : le théorème d'équivalence de Ricardo-Barro. Ce théorème a été énoncé en premier lieu par David Ricardo, économiste classique du XIX siècle, puis repris par Robert Barro en 1974. Selon ce théorème, il y aurait, sous certaines conditions, équivalence entre l'augmentation de la dette publique aujourd'hui et l'augmentation des impôts requise demain pour le remboursement de cette dette et le paiement des intérêts. Si les agents économiques se comportent de manière rationnelle, une politique de relance (distributions de revenus financée par la dette publique) ne les poussera pas à consommer, mais plutôt à épargner, en prévision de hausses d’impôts futures. Enfin, Il pèse sur l’investissement public : l’augmentation de la charge de la dette due à l’endettement croissant oblige l’Etat, au sens large, à consacrer une part croissante des ses ressources fiscales au paiement des intérêts au détriment des investissements publics qui sont pourtant indispensables à la croissance de la production à long terme.

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Les politiques budgétaires restent définies au niveau national mais elles sont encadrées par le «pacte de stabilité et de croissance» adopté en 1997 au sommet européen d’Amsterdam. Le PSC concerne avant tout la zone euro. L’objectif est de soutenir la politique de stabilité des prix de la BCE et d'éviter les effets de débordement négatifs d’une politique budgétaire trop déficitaire d'un État sur ses partenaires. En effet, avec la mise en place de l’Euro, les Etats peuvent être tentés: de mener des politiques de déficit budgéta ire important pour soutenir la croissance économique du pays sans subir la contrainte extérieure puisqu’ils n’ont pas à défendre le cours de leur monnaie. En effet, les pays européens de la zone euro ne sont plus contraints d'équilibrer leurs échanges entre eux car une seule monnaie sert aux échanges. Les Etats européens sont donc globalement moins tributaires de l'équilibre de leur balance des paiements. Ils seront donc en principe beaucoup plus libres pour mener la politique économique qu'ils souhaitent. De s’endetter davantage car la création d’un marché de capitaux unifié dans la zone euro a tendance à diminuer les taux d’intérêt et donc la charge de la dette de l’Etat. En effet, la zone euro, par les avantages qu'elles présentent au niveau des coûts, des performances économiques, doit devenir une zone d'attractivité pour les capitaux internationaux. Cela aura pour effet de contribuer à la baisse des taux d'intérêt, ce qui devrait stimuler l'activité et là encore faciliter la mise en œuvre de politiques budgétaires ambitieuses, rendues possibles par la présence de capitaux bon marché. On risque donc d’avoir un comportement de type «passager clandestin». Les Etats dépensiers risquent de se reposer sur les Etats vertueux pour mener leur politique expansionniste sans contrainte. Le PSC va donc poser des règles strictes en matière de gestion des finances publiques pour des pays partageant la même monnaie. Il impose aux États l'équilibre budgétaire comme norme et leur interdit d'avoir un déficit public supérieur à 3 % du PIB, sauf circonstances exceptionnelles. Pour les Etats déjà endettés, cela signifie un excédent du budget primaire, c'est-à-dire que les recettes publiques doivent être supérieures aux dépenses publiques avant le paiement des intérêts de la dette. De plus, le ratio entre la dette publique et le PIB ne doit pas dépasser 60 %. Ces contraintes sont assorties d'un mécanisme de surveillance multilatérale. Chaque année, chaque État présente son programme de stabilité au contrôle collectif, c'est à dire à la Commission et au Conseil des ministres. Ce programme indique le budget de l'année courante et les prévisions en matière de finances publiques pour les trois années à venir. Les programmes de stabilité sont donc actualisés annuellement. Si la règle n'est pas respectée, un système d'alerte rapide signale les risques de dérapage. Lorsque cela ne suffit pas, un mécanisme de sanctions est déclenché. Elles peuvent aller jusqu'à une amende infligée aux pays contrevenants (de 0,2 à 0,5% de leur PIB). Les grands pays n’ont pas été capables de respecter le PSC. La plupart des pays membres (notamment l'Allemagne, la France et l'Italie) sont entrés dans l'Union monétaire avec des dettes publiques déjà élevées et des déficits très proches de la limite des 3 % du PIB, de sorte que le premier ralentissement de l'activité affectant la zone, en 2001, les a mis en infraction, les contraignant alors, pour ne pas aggraver leur cas, à des politiques pro-cycliques, contraires aux exigences de la stabilisation conjoncturelle. La crise de 2008-2009 a accentué ce non respect du pacte. On peut donc faire plusieurs critiques à l’UE en matière de politique économique: Les politiques budgétaires restent nationales et ne sont pas coordonnées. C’est contradictoire avec la création d’une monnaie unique commune à tous les Etats de la zone euro. Le PSC n’a pas su harmoniser les politiques

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budgétaires et elle n’a pas été respectée. En conséquence, les pays sont tentés d’adopter des stratégies de «chacun pour soi» et de se faire concurrence en matière d’impôts et de charges sociales (le «dumping fiscal»). Les politiques monétaires et les politiques budgétaires ne sont pas coordonnées. En d’autres termes, le «policy mix» est impossible puisque la BCE et les gouvernements ne mettent pas au point ensemble le même type de politique. Le «policy-mix» est défini comme l’orientation conjointe des politiques monétaire et budgétaire, à un moment donné du cycle économique. Le policy-mix est par exemple «contra-cyclique» lorsqu’en phase haute et ascendante du cycle, son orientation est plutôt restrictive pour éviter une surchauffe, ou lorsqu’en phase basse et descendante, elle est accommodante afin d’éviter l’effet récessif du retournement. Politiques monétaires et budgétaires ne vont pas toujours dans le même sens dans la zone euro. Depuis 1999, alors que la politique monétaire a été contra-cyclique aussi bien en zone euro qu’aux États-Unis, (la FED se serait révélée plus réactive que la BCE), l’orientation de la politique budgétaire de la zone euro apparaît largement pro-cyclique entre 1999 et 2006. La dégradation des finances publiques en 2000 et 2001, lors de la phase haute du cycle, a privé les pays de la zone euro des marges de manœuvre nécessaires pour stabiliser l’activité lorsque la conjoncture s’est retournée. Pendant la même période, les Etats-Unis menaient une politique budgétaire et une politique monétaire contra-cyclique autorisant une croissance plus rapide. Les pays de la zone euro se sont privés de l’arme de la dévaluation. N’ayant pas de politique de change, ils ne peuvent rétablir un déséquilibre de leur balance courante par une dépréciation de la monnaie. A la différence des vrais Etats fédéraux, l'Union européenne dispose d'un budget commun ridiculement faible, même si on le compare à des pays très décentralisés comme le Canada ou la Suisse, où les provinces et les cantons ont de très larges compétences. Il est égal à 1,1% du PIB de l’UE. Le budget européen est doublement limité : D’une part, l'Union est tenue de l'équilibrer, (elle ne peut s'endetter pour financer un déficit) et elle ne dispose pas du droit de lever l'impôt. Ses ressources viennent pour plus des trois quarts de contributions des Etats membres, proportionnelles à la richesse de chacun. Les institutions européennes ont surtout pour rôle de faire fonctionner le marché unique, de définir des règles, ce qui ne coûte rien. D’autre part, les dépenses sont concentrées sur trois postes : les «fonds structurels», c’est -à-dire l'aide aux régions en retard (cohésion et compétitivité), soit 45% du budget, la politique agricole commune (42% du budget total) et, dans une moindre mesure, l'aide au développement (6%). La crise de la zone euro, qui a débuté en 2010, était donc prévisible. Depuis un certain nombre d'années les pays de la zone euro vivent globalement au dessus de leurs moyens comme le montre la croissance de l’endettement public dû au sauvetage des banques et aux plans de relance. Les Etats pour financer leurs déficits publics ont emprunté massivement sur les marchés financiers en émettant des titres de la «dette souveraine » (bons du trésor, obligations d'Etat...). En Décembre 2009, le nouveau gouvernement grec révèle alors un déficit public beaucoup plus important qu’annoncé jusque là (les statistiques officielles étaient fausses). Les agences de notations dégradent la note accordée aux titres de la dette publique émis par l’Etat Grec. Par effet de contagion, les prêteurs commencent à douter de la capacité de certains Etats à rembourser ces emprunts. Ils demandent des taux d'intérêt de plus en plus élevés aux pays les plus endettés pour accepter de leur prêter des capitaux. Les taux d’intérêt de la dette souveraine des pays de la zone euro vont diverger. Les pays européens du Nord L’Allemagne, les Pays -Bas, La France...) considérés comme solvables vont conserver des taux d’intérêts à long terme très bas. Les pays européens du Sud (La Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie...), qui ont des endettements élevés et une faible capacité à rembourser (compétitivité faible) voient les taux augmenter rapidement. Cette différence de taux d’intérêt appelée «Spreads » n’est que le reflet des écarts de confiance qu’ont les prêteurs sur la situation économique de chaque pays. Or, plus le taux d'intérêt est élevé et plus l'Etat augmente la charge de la dette et le «service de la dette», ce qui revient à creuser davantage son déficit et à diminuer sa solvabilité à long terme. En effet, pour un taux d’intérêts de 2% à 10 ans, l’emprunt de 10 milliards d’€ va coûter la première année 200 millions d’€. Si le taux passe à 10%, l’Etat doit, en plus du remboursement d’une fraction de la dette («amortissement de la dette »), verser 1 milliard d’€ la première année. Les plans de relance butent donc sur une contrainte financière. Ils ne sont possibles que lorsque les Etats ont la confiance des marchés financiers qui vont leur fournir les capitaux nécessaires au financement du déficit public. Si cette confiance est entamée, ils vont voir les taux d’intérêt demandés augmenter brutalement ce qui va entraîner une crise de solvabilité de certains Etats souverains et la quasi faillite de ces Etats.

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En conséquence, les politiques d’austérité se sont étendues à l’ensemble des pays de l’Union. Elles ont pour objectif de ramener les budgets publics à l’équilibre à l’horizon de 2017 et d’arrêter la hausse de l’endettement afin de redonner confiance aux marchés financiers. Pour cela, les Etats ont : Réduit leurs dépenses publiques (baisse du nombre de fonctionnaire, baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires, réduction des investissements publics, réforme des retraites...); augmenter leurs recettes fiscales (hausse de la TVA, hausse des taux d’imposition sur les revenus et la fortune, taxe sur les transactions financières...) et leurs recettes non fiscales (vente d’une partie du patrimoine public et privation des entreprises publiques). Ces politiques d’austérité coordonnées aggravent temporairement la situation. Ces mesures n'ont redonné qu’une confiance limitée aux marchés d'une part parce que le fonds de stabilité, si il est mis en œuvre, va aggraver la dette publique, et, d'autre part, parce que les plans d'austérité vont multiplier la récession en freinant les exportations de chaque pays membres. L’austérité provoque une baisse du pouvoir d’achat : le revenu annuel de chaque habitant était en moyenne de 26 500 euros en 2007, selon la Commission européenne. Cette année, il ne devrait plus être que de 25 700 euros (en euros constants de 2005), soit une perte de pouvoir d'achat de 3 % (contre 0,6 % pour les Américains).Cette baisse n'est " que " de 1,6 % en France, mais elle atteint 20 % en Irlande et 18 % en Grèce. Une baisse de la demande intérieure. Elle devrait être inférieure cette année (en euros constants de 2005) de 226 milliards d'euros par rapport à ce qu'elle était en 2008, soit une baisse de 2,7 %. Certes, cette demande a un peu progressé en Allemagne (+ 3,6 %) et en France (+ 1,1 %), mais elle a diminué dans le même temps de 4,9 % en Italie et de 14,8 % dans l'ensemble Espagne-Grèce-Portugal-Irlande. Et la tendance globale est de nouveau à la baisse. Une hausse du chômage : il manquera 3,9 millions d'emplois en 2012 dans les pays de la zone euro pour retrouver le niveau de 2008. Sans parler du niveau qui aurait été atteint si on avait continué à créer 1,8 million d'emplois par an, comme avant la crise : à ce compte-là, ce sont 11 millions d'emplois qui manqueraient cette année ! Pas étonnant dans ces conditions qu'on dénombre aussi 5,6 millions de chômeurs de plus qu'en 2007 dans la zone euro et 2,3 millions de plus qu'aux pires moments des années 1990, pourtant déjà marquées par une stagnation prolongée de l'économie européenne.

Crise de confiance Nouveau plan d’austérité.

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Conclusion :

Si la crise économique en cours est mondiale par ses causes et ses ramifications, les ripostes ont été décidées et menées au niveau national. On ne s’est guère intéressé aux externalités ni aux retombées planétaires de ces décisions non coordonnées. Relever le défi de la crise, c’est concevoir le cadre et la feuille de route d’une réaction mondiale coordonnée, qui tienne compte des contraintes différentes auxquelles chaque pays est confronté [...]. La coordination est essentielle au succès des diverses initiatives des Etats face à la crise, car l’impact de la politique de chacun dépendra des mesures prises par les autres. Les gouvernements nationaux doivent comprendre qu’ils seront plus efficaces pour protéger leurs citoyens s’ils coordonnent leurs efforts au niveau international. La non-coordination des politiques risque d’aggraver les déséquilibres mondiaux [...] [et] donc de compromettre le retour à une croissance forte et durable. [...] Pour opposer à la crise une riposte mondiale « équilibrée », il faut [...] coordonner les plans de relance nationaux [...]. J.- E. Stiglitz, Le Rapport Stiglitz, Pour une vraie réforme du système monétaire et financier international après la crise mondiale, Babel, 2010.

B – Les politiques structurelles. La politique structurelle désigne l’ensemble des interventions des pouvoirs publics destinées à agir sur les structures économiques, politiques, juridiques afin d’améliorer l’efficacité de l’appareil productif sur le long terme et donc les performances macroéconomiques. Le niveau d’intervention des politiques

structurelles s’est élargi depuis 30 ans. Longtemps sectoriel ou national, il devient européen voire mondial. Le champ d’action de la politique structurelle est vaste : sur le plan géographique : elles concernent la politique agricole ou la politique d’aménagement du territoire. Sur le plan économique : elle touche

principalement la politique industrielle. Elle cherche à améliorer la spécialisation de l’appareil productif par des interventions ciblées comme la R§D. Sur le plan social : elle tente de préserver la cohésion sociale grâce à la politique de l’emploi et à la politique sociale. En quoi les politiques structurelles ont-elles un impact sur la croissance potentielle future ?

Les politiques structurelles définissent des objectifs de moyen ou long terme. Elles consistent en la mise en œuvre d’actions qui modifient les structures économiques : compétitivité industrielle, état de la recherche source d’innovation et de compétitivité, qualité de l’éducation, etc. Elles agissent donc sur des déterminants fondamentaux de la croissance potentielle comme le niveau et la qualité de l’éducation, les performances en matière de recherche, la compétitivité de l’industrie, etc, autant d’éléments qui contribuent à créer la croissance de demain (ou pas en l’absence de politique cohérente), en améliorant la productivité des facteurs de production. En agissant sur l’avenir d’éléments source de croissance, ces politiques ont donc un impact sur le potentiel de croissance d’une économie. Si les politiques conjoncturelles peuvent permettre d’agir à court terme sur la demande source d’éventuelle croissance, les politiques structurelles peuvent avoir un impact plus fort et durable puisqu’elles sont en mesure de développer des structures de long terme source de croissance. Les instruments :

Politiques structurelles s’appuient sur des objectifs intermédiaires :

Approfondissement de l’intégration européenne en favorisant la mobilité des facteurs de production, la hausse des échanges, uniformisation des règles.

Renforcement du processus de marché. Ce qui suppose la hausse de leur taille et l’intensité des

mécanismes concurrentiels.

Amélioration de la compétitivité internationale.

Objectif final : améliorer le bien-être collectif, càd une croissance plus forte et durable, des prix modérés, des produits plus diversifiés de meilleure qualité, des emplois plus nombreux et plus qualifiés. Exemples : Processus du marché unique, la stratégie de Lisbonne.

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