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Édito Vous avez dit « Agriculture familiale » ? L’année 2014 a été déclarée « année de l’agriculture familiale » par l’ONU. De part le monde, ce modèle d’agriculture existe avec une diversité considérable. Entre l’agriculteur américain qui cultive 500 hectares seul, à l’aide de la technologie, des semences OGM, de matériel surpuissant... et son voisin mexi- cain qui pratique sur quelques hectares, une agriculture plus vivrière qu’exportatrice, rien de commun ! Rien de commun, en Gironde, entre les exploitations « familiales » qui exploitent des centaines d’hectares de vigne, mobilisant des capitaux indécents, et les familles de vignerons qui cultivent et mettent en valeur leur petit vignoble. Pourtant ils relèvent tous de la même dénomination « agricul- ture familiale ». Comme l’agriculteur américain concurrence directement et violemment son « collègue » mexicain avec les accords de libre échange de ALENA*, le viticulteur girondin, avec ses centaines d’hectares, s’accapare progressivement les petites structures tenues par ses voisins, ainsi que bien souvent toutes les aides financières. C’est là qu’intervient le concept d’agriculture paysanne, lié à celui de production familiale. Depuis plusieurs années, nous présentons des exemples d’agriculture paysanne qui permettent l’installation de jeunes professionnels dont le projet de vie s’identifie entièrement à l’agriculture familiale. Exister sur un territoire, le faire vivre par des productions agricoles, cela dans un cadre familial. Ce projet ne peut se pérenniser qu’à travers des pratiques paysannes et artisanales. Ce n’est pas nier les progrès que de rester sur des structures de petite ou moyenne taille. Elles ont l’avantage d’être plus faci- lement transmissibles car elles mobilisent beaucoup moins de capitaux et sont dans une dimension de partage du territoire comme des aides. De plus, les pratiques paysannes perpétuent des savoirs-faire qui favorisent des productions agricoles di- versifiées et de grande qualité. Plutôt que des exploitations gigantesques avec des machines surpuissantes, les femmes et les hommes qui font le choix du métier de paysan pour cultiver les campagnes et les dynamiser, c’est cela le véritable progrès. Marie-Claude Leroy Membre de l’AGAP * Accord de libre échange Canada, Etats-Unis, Mexique Les rencontres de l’été Viticulture, élevage de poules, ostréiculture Agriculture paysanne Bulletin AGAP Association Girondine pour l’Agriculture Paysanne N°17 | juillet - août - septembre 2014 Pas de bonne bouffe sans paysans ! ENVIE PAYSANS D E

Pas de bonne bouffe sans paysans ! Bulletin Agriculture ... · cultive 500 hectares seul, à l’aide de la technologie, des semences OGM, ... de s’installer, une bonne connaissance

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Édito Vous avez dit « Agriculture familiale » ?

L’année 2014 a été déclarée « année de l’agriculture familiale » par l’ONU.De part le monde, ce modèle d’agriculture existe avec une diversité considérable. Entre l’agriculteur américain qui cultive 500 hectares seul, à l’aide de la technologie, des semences OGM, de matériel surpuissant... et son voisin mexi-cain qui pratique sur quelques hectares, une agriculture plus vivrière qu’exportatrice, rien de commun ! Rien de commun, en Gironde, entre les exploitations « familiales » qui exploitent des centaines d’hectares de vigne, mobilisant des capitaux indécents, et les familles de vignerons qui cultivent et mettent en valeur leur petit vignoble. Pourtant ils relèvent tous de la même dénomination « agricul-ture familiale ».Comme l’agriculteur américain concurrence directement et violemment son « collègue » mexicain avec les accords de libre échange de ALENA*, le viticulteur girondin, avec ses centaines d’hectares, s’accapare progressivement les petites structures tenues par ses voisins, ainsi que bien souvent toutes les aides financières.

C’est là qu’intervient le concept d’agriculture paysanne, lié à celui de production familiale.Depuis plusieurs années, nous présentons des exemples d’agriculture paysanne qui permettent l’installation de jeunes professionnels dont le projet de vie s’identifie entièrement à l’agriculture familiale. Exister sur un territoire, le faire vivre par des productions agricoles, cela dans un cadre familial. Ce projet ne peut se pérenniser qu’à travers des pratiques paysannes et artisanales.Ce n’est pas nier les progrès que de rester sur des structures de petite ou moyenne taille. Elles ont l’avantage d’être plus faci-lement transmissibles car elles mobilisent beaucoup moins de capitaux et sont dans une dimension de partage du territoire comme des aides. De plus, les pratiques paysannes perpétuent des savoirs-faire qui favorisent des productions agricoles di-versifiées et de grande qualité. Plutôt que des exploitations gigantesques avec des machines surpuissantes, les femmes et les hommes qui font le choix du métier de paysan pour cultiver les campagnes et les dynamiser, c’est cela le véritable progrès.

Marie-Claude LeroyMembre de l’AGAP

* Accord de libre échange Canada, Etats-Unis, Mexique

Les rencontres de l’été

Viticulture, élevage de poules, ostréiculture

Agriculturepaysanne

Bulletin

AGAP Association Girondinepour l’Agriculture Paysanne

N°17 | juillet - août - septembre 2014

Pas de bonne bouffe sans paysans !

ENVIEPAYSANS

DE

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➤ DES PAYSANS PLUS AUTONOMES qui produisent de la valeur ajoutée sur des surfaces raisonnables pour laisser de la place à d’autres paysans.

➤ DES PAYSANS FIERS DE LA QUALITÉ DE LEURS PRODUITS et du lien développé avec les consommateurs et les autres acteurs du monde rural.

➤ DES PAYSANS QUI INNOVENT pour préserver la nature et transmettre leurs fermes aux générations futures.

La NATURE est le principal capital des paysans : il est essentiel de travailler avec elle et non contre ellel Maintenir la fertilité des sols sur le long terme.l Privilégier la biodiversité domestique et la mixité des productions. l Préserver les ressources naturelles et les partager de manière équitable.

Développer l’autonomie des fermesl Rester maître des décisions à prendre sur sa ferme. l Limiter les achats en semences et en aliments pour animaux, préférer les produire soi-même et valoriser les ressources locales. l Limiter sa dépendance aux énergies fossiles dont les prix ne font qu’augmenter. l Maîtriser son endettement et sa dépendance aux aides.

Permettre aux paysansde transmettre leurs fermes aux nouvelles générationsl Limiter les agrandissements et les investisse-ments qui seraient trop lourds pour que la ferme soit reprise. l Sécuriser son foncier. l Intégrer sontemps de travail dans le calcul de son coût deproduction pour assurer la viabilité de la ferme et ne pas décourager des volontés d’installation.l Rendre la ferme agréable à vivre et s’inscrire dans un réseau de solidarités.

Le paysan est un acteur local dynamique�l Entrer dans un réseau local de partage agricole. l Ouvrir sa fermerégulièrement au public. l S’investir dans la vie citoyenne.

Répartir équitablementles volumes de productionl Dégager un revenu suffisant sur une surface et des tailles d’ateliers raison-nables pour permettre à d’autres paysans de travailler. l Mieux valoriser ses produits. l Améliorer sa marge nette par unité produite en limitant la capitalisa-tion, en réduisant les intrants, etc.

Développer la qualité et le goût des productions agricolesl Produire de façon transparente pour le consommateur. l Respecter les cycles naturels et le bien-être animal. l Apprécier sa propre production pour mieux la vendre. l Choisir un label qui nous correspond.

Confédération Paysanne de Gironde

UNION EUROPÉENNEFONDS EUROPÉEN AGRICOLE

POUR LE DÉVELOPPEMENT RURAL

L’Agriculture Paysanne doit permettre à un maximum de paysans répartissur tout le territoire de vivre décemment de leur métier en produisant sur

une exploitation à taille humaine une alimentation saine et de qualitésans remettre en cause les ressources naturelles de demain.

Elle doit participer avec les citoyens à rendre le milieu rural vivant dans un cadre de vie apprécié par tous.

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Viticulture : installation,transmission, conversionà l’agriculture biologique

Franceline et Xavier Labuzan-Coutant sont installés depuis 2012, en élevage de volailles, à Noaillac, près de La Réole. Ils produisent des poulets de chair et des œufs, en agriculture biologique, qu’ils vendent à la ferme, en AMAP,sur les marchés, et à quelques fromageries ou restaurateurs.

Le 29 juillet 2014, au Château Bessan (Tabanac), chez Mathieu Verdier, la discussion commence dans la salle de dégustation. Mathieu aborde

la question de la commercialisation. Aujourd’hui, savoir vendre son vin est une part essentielle du métier. Pour lui, il est quasiment

indispensable de se passer des négociants : vente au château bien sûret autres circuits de commercialisation à trouver et sécuriser !

Mathieu est en cours d’installation ; il re-prend le château acheté par ses parents en 1986, le projet de toute leur vie. Il doit gérer les problèmes de transmission avec le reste de la fratrie et la conversion à l’agriculture biologique. La visite du château permet de jeter un œil au matériel... Pour faire court, en bio, « on n’a pas plus de perte qu’en conven-tionnel, mais beaucoup plus de travail ! » Cette année, la maîtrise de l’herbe est un point clé, avec l’alternance pluie/soleil... La menace du mildiou est pesante, il faut trai-ter, être très réactif pour protéger les vignes... Mathieu a fait le choix de s’équiper en maté-riel pour être en capacité de réagir vite et bien.

Et la transmission, comment ça se passe ?Trois personnes travaillent sur l’exploitation : Mathieu et ses parents. Sa mère se charge de tout l’aspect administratif et lui s’occupe des vignes. Cependant, au sein de la famille, la question de la transmission est toujours en cours de discussion.

Comment conserver l’intégrité de la pro-priété tout en indemnisant ceux qui n’en vivent pas ?La réponse doit bien sûr tenir compte des choix de Mathieu en terme de conduite d’exploita-tion... De plus en plus, il se dit qu’il va devoir se séparer de certaines parcelles : replanter les plus beaux terroirs, travailler au maximum sur la qualité...

Pour Mathieu, certaines maladies

graves dans le milieu viticole sont

clairement liées aux traitements

utilisés massivement sur les exploi-

tations. C’est la raison pour laquelle

il a souhaité convertir le Château

Bessan en Agriculture Biologique.

Avant de prendre sa décision, il s’est

formé avec Agrobio Gironde.

C’était il y a trois ans. Il ne regrette

pas, même si, depuis trois ans, en

terme de conditions climatiques, en

bio, c’est très dur !

Franceline nous fait visiter l’élevage. Ayant des parents viticulteurs, elle avait, avant de s’installer, une bonne connaissance des réalités du monde agricole. Elle a d’ailleurs pu compter sur le soutien de ses parents pour les premiers travaux à la ferme. Un atout pour s’installer bien sûr ; mais pour elle, le fait d’avoir connu « un autre milieu professionnel » en est un autre. Lors du montage de leur projet, et dans la conduite de leur exploitation aujourd’hui,

Franceline et Xavier mobilisent l’ensemble de leurs compétences. Franceline a pris en charge le montage des dossiers, notam-ment le dossier d’agrément auprès des ser-vices vétérinaires. Aujourd’hui, elle travaille particulièrement sur les questions de com-mercialisation.Quant à Xavier, son don pour la soudure et l’ingéniosité de ses installations susciteront l’admiration des participants tout le long de la visite...

Avant leur installation, Franceline s’est formée à la Maison Familiale Rurale de Beauséjour et a fait différents stages. Elle a ensuite choisi de s’installer avec la DJA (Dotation Jeune Agriculteur). Ce choix lui a imposé de dimensionner son projet de telle sorte qu’aujourd’hui, la taille de son exploi-tation est déjà celle qu’elle avait envisagé comme projet à long terme. Les pondeuses sont réparties en deux lots, pour assurer les périodes de vide sanitaire, tout en conser-vant une production toute l’année. Mille pondeuses, cela correspond à une production de 800 à 900 œufs par jour...

Depuis le départ, la charge de travail est importante, tout était à faire sur la ferme

achetée par le couple. Franceline et Xavier ont pris chaque étape avec pragmatisme,

adaptant leur projet de départ à la réalité du terrain, du budget... À partir de l’année

prochaine, ils pourront commencer à dégager des revenus, tout en ayant sécurisé leur

activité par une taille d’exploitation adaptée.

Élevage de poules pondeuses etvolailles de chair en vente directe

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Association Girondine pour l’Agriculture Paysanne :8 rue de la Course 33 000 Bordeaux - Tél. : 05 56 52 26 79 - Email : [email protected] - www.agap33.org

Bulletin d’adhésion à l’AGAPNom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Production / Projet : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Montant de l’adhésion : 10€ Adhésion de soutien : montant libre (chèque à l’ordre de l’AGAP)

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Agriculture

Vous souhaitez soutenir l’Agriculture Paysanne, accompagner ou partager votre expérienceavec un réseau de paysans et candidats à l’installation ?

Mardi 10 juin 2014, nous avons rencontré Agnès et Hervé Pontet, installés depuis 28 ans à Lège Cap Ferret, sur le petit port des Jacquets. Ils pratiquent une ostréiculture traditionnelle, c’est à dire qu’ils travaillent uniquement des huîtres nées en mer. Ils bannissent les huîtres triploïdes (huîtres manipulées génétiquement).*

Les huîtres triploïdes sont controversées... A l’heure actuelle, il n’y a pas d’études sérieuses sur les impacts de leur utilisation et de leur introduction dans le milieu naturel. Mais pour Hervé, après 28 ans de métier, ses observations et discussions avec ses collègues, il n’y a pas de doute : « elles perturbent bel et bien l’équilibre déjà fragilisé des huîtres du Bassin. Depuis 4-5 ans, une mortalité importante et des niveaux de pontes faibles sont observés ».Il faut ajouter ici la pollution du Bassin... Des algues de type « algues vertes » sont apparues et ont disparu sans explication, d’autres algues se développent aujourd’hui ; la biodiversité décroit de façon notable.

Malgré les difficultés, l’intérêt des porteurs de projet pour le métier d’ostréiculteur est solide ; et des jeunes s’installent. La formation CAP ostréicole, après avoir été fermée

pendant quelques temps, a repris cette année. Pour Hervé, Il y a de la place pour de nouvelles installations à un coût accessible. Il y a des cabanes et des parcs abandonnés qui de-mandent à revivre, après une remise en état. Il faut aussi, nous dit-il, réfléchir à la commercialisation des produits, à diversifier : pourquoi ne pas faire d’autres fruits de mer ? par exemple, de la palourde...

* Agnès et Hervé sont membres de l’association des Ostréiculteurs traditionnels.

Agnès et Hervé commercialisent leurs huîtres eux-mêmes, en AMAP, sur les marchés.Depuis peu, ils font de la dégustation sur place devant leur cabane. Pour eux, il est indispensable que les cabanes (qui appartiennent au domaine maritime) restent l’outil de travail des ostréiculteurs et ne se perdent pas dans des opérations immobilières.

Élevage ostréicole traditionnelsur le Bassin d’Arcachon

Calendrier des rencontres

Samedi 18 octobre, 10h-12h

Visite de ferme : bovin viande, élevage extensif de plein air intégral

Anglade - à 10km de Blaye

Jeudi 6 novembre, 10h30

Réunion d’échange Apiculture - Bordeaux, 8 rue de la Course

Lundi 24 novembre, 19h

Café installation Retours d’expériences, après installation

en maraîchage - Bordeaux, 8 rue de la Course

Mardi 9 décembre, 19hCafé installation : Le parcours installation, les nouveautés de 2015

Bordeaux, 8 rue de la Course