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Pas d’os pour les Galgos D’os, il n’en avait que sous la peau Créature bizarre et dégingandée Il tournait sur lui-même sans fin De sa queue assouvirait-il sa faim. Perpétuel, courait sous sa peau un frisson, De sous lequel les côtes perçaient Rangées en barreaux comme une prison Celle de sa vie, Être enchainé, reclus. Pourtant il venait d’un pays ensoleillé Le pays des ‘Ombres’ des Hommes, Ceux-là fiers, ombrageux…olé ! Où l’on tue les taureaux, en jouant ! Ce pays où l’animal n’a pas de nom Sinon celui du jeu dont il est l’enjeu Courses empoussiérées en des arènes, Hurlantes, où se joue leur vie, leur mort On ne donnait pas cher de ma peau Après mes nombreuses victoires Une défaite, et fini la vie au chaud Mon sort, au mieux : être pendu ! Mais des amis sont venus M’arracher aux pires supplices Tremblant, affolé, les yeux en supplique Je les ai suivis, vers l’inconnu J’étais un galgo, un chien promis A une mort des plus atroce Et voilà, j’ai trouvé des amis Désormais, je roulerais carosse De gueux, je suis devenu prince Choyé de toute la maisonnée, M’offrant amour et bonté Une belle retraite et ….la confiance !

Pas d'os pour les galgos

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Page 1: Pas d'os pour les galgos

Pas d’os pour les Galgos

D’os, il n’en avait que sous la peauCréature bizarre et dégingandéeIl tournait sur lui-même sans finDe sa queue assouvirait-il sa faim.

Perpétuel, courait sous sa peau un frisson,De sous lequel les côtes perçaientRangées en barreaux comme une prisonCelle de sa vie, Être enchainé, reclus.

Pourtant il venait d’un pays ensoleilléLe pays des ‘Ombres’ des Hommes,Ceux-là fiers, ombrageux…olé !Où l’on tue les taureaux, en jouant !

Ce pays où l’animal n’a pas de nomSinon celui du jeu dont il est l’enjeuCourses empoussiérées en des arènes,Hurlantes, où se joue leur vie, leur mort

On ne donnait pas cher de ma peauAprès mes nombreuses victoiresUne défaite, et fini la vie au chaudMon sort, au mieux : être pendu !

Mais des amis sont venusM’arracher aux pires supplicesTremblant, affolé, les yeux en suppliqueJe les ai suivis, vers l’inconnu

J’étais un galgo, un chien promisA une mort des plus atroceEt voilà, j’ai trouvé des amisDésormais, je roulerais carosse 

De gueux, je suis devenu princeChoyé de toute la maisonnée,M’offrant amour et bontéUne belle retraite et

….la confiance !