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DOSSIER La montagne au féminin PORTRAIT Joana Comas ENVIRONNEMENT La fonte des pergélisols alpins N o 4 – 87 e année Juillet-août 201 1 Club Alpin Suisse CAS Club Alpino Svizzero Schweizer Alpen-Club Club Alpin Svizzer Journal de la section des Diablerets Section lausannoise du Club Alpin Suisse et sous-sections de Château-d’Œx, Morges, Payerne et Vallorbe. Passion Montagne

Passion Montagne N°4

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Ce magazine offre une plate-forme d’information dynamique et complète fournissant des informations en lien avec la montagne et ses activités. Il est en outre le canal d’information officiel du club avec ses membres et touche directement plus de 4000 membres passionnés de montagne

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Page 1: Passion Montagne N°4

Dossier

La montagne au fémininPortrait

Joana Comasenvironnement

La fonte des pergélisols alpins

No

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Club Alpin Suisse CAS Club Alpino Svizzero

Schweizer Alpen-Club Club Alpin Svizzer

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Bibliothèque Ouverte le vendredi de 20h à 21h15

Président de la section Luc Anex, tél. 021 881 28 09 e-mail : [email protected]

Secrétaire général Gérard Chessex, tél. 021 320 70 79 e-mail : [email protected]

Secrétariat de la section Ouvert de 8h à 12h Eliane RyserTél. 021 320 70 70 – Fax 021 320 70 74 e-mail : [email protected]

Rédactione-mail : [email protected]

Postfinance Compte postal: 10-1645-3 IBAN CH38 0900 0000 1000 1645 3 Gestion des membres, changements d’adresse 8h à 12h / 13h30 à 17h30 Sarah Bersier Tél. 021 635 53 27 – Fax 021 635 35 24e-mail : [email protected]

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Tirage4000 exemplaires Impression Courvoisier - Attinger Photo de couverture©Raphaël De Lazzari

Délai rédactionnel No 58 août 2011

Passion Montagne Le CAS, champion de l’égalité?

2011: le droit de vote des Suissesses sur le plan fédéral a 40 ans, le principe de l’égalité entre les sexes a été inscrit dans la Constitution fédérale il y a 30 ans, la Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes fête ses 15 ans… Quant au Club alpin, fondé en 1863, il est resté fermé aux femmes jusqu’en 1980. Autant d’éléments qui paraissent déjà désuets voire poussiéreux mais ne sont finalement pas si anciens que ça!

Qu’en est-il de la situation actuelle?D’après les statistiques suisses, les femmes représentaient fin 2009 50,8% de la population des résidents permanents en Suisse, conséquence primaire des différences d’espérance de vie. Selon plusieurs études récentes, elles sont cependant sous-représentées dans les directions d’entreprises (4% environ) et les conseils d’administration (8% environ).

D’après les informations figurant sur le site internet de l’Association des guides de montagne de Suisse, l’association réunit environ 1500 guides, dont 25 femmes, soit un taux record de 1,6% de représentantes de la gent féminine! A lire le rapport d’activité 2010 du CAS, les femmes représentent 34% des membres du CAS mais moins de 18% des présidents de section. Pour ce qui est de notre section, son comité a été assez féminin; il est désormais composé exclusivement de représentants de la gent masculine! En définitive, quelle conclusion tirer des statistiques? Le CAS est le reflet de la société, en plutôt mieux! En à peine plus de 30 ans, il a bien évolué. Du coup, à l’heure où les femmes saoudiennes n’ont pas même le droit de conduire un véhicule automobile, à titre personnel, je suis bien contente d’être membre d’un club qui me donne l’occasion de tracer mes virages dans la poudreuse sans faire l’objet de discriminations!

Aline Bonard, membre de la section

sommaire numéro 4 2011 �Magazine Actu � 4�Dossier La montagne au féminin 6 Portrait�Joana Comas� 13�Cabanes�La cabane du Trient� 14�Test matériel Le GridLock Screwgate 16

��Environnement La fonte des pergélisols alpins� 17�Portfolio�Raphaël Lazzari� 18�La vie du club Sommaire détaillé� 21�

Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 3

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Deux vieux bouquetins mâles se prélassant au soleil. ©Raphaël De Lazzari e-mail: [email protected] - internet: http://www.passionphoto.ch

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eXPo – L’exposition «Acrobaties photo-graphiques» présentée au Musée suisse alpin depuis septembre 2010 va fermer ses

portes en octobre prochain. Ceux qui ne l’ont pas encore vue peuvent donc planifier une visite pour découvrir les travaux de Jules Beck. Ce photographe qui a grandi à Bienne puis vécu à Berne, Vevey et Strasbourg est le premier Suisse à avoir pris des images de haute mon-tagne. L’œuvre de ce précurseur, riche de 1200 clichés, est présentée pour la première fois dans une exposition qui mérite largement le détour. Les photos enthousiasment par leur beauté et montrent à quel point l’univers de la montagne a changé depuis les années 1860, date des premiers tirages de Beck. L’artiste a parcouru les Alpes pendant vingt-quatre ans, à raison de plusieurs excursions chaque année. Le contexte technique de l’époque ne lui permettait pas de ramener plus d’une douzaine de clichés par sortie, ce qui fait de chacune de ses images une œuvre d’exception. http://www.alpinesmuseum.ch

Les débuts de la photographie en haute montagne exposés à Berne

FestivaL – Le village de Rossinière, situé dans le Pays-d’Enhaut, va accueillir du 17 juillet au 19 septembre prochain le festival de photo Alt.+1000. La manifes-tation, qui se déroule pour la quatrième année consécutive, a cherché pour cette édition à créer des synergies internationales. Alt.+1000 collabore en ce sens avec le Royal College of Art de Londres, l’une des écoles d’art les plus renommées du monde. Les étudiants du département de photographie ont été invités à créer un travail sur le pay-sage alpin d’une nature préservée. Ce concept cher aux Anglais depuis le XIXe siècle sera ainsi interprété par de jeunes créateurs qui vivent au centre d’une métropole. D’autres artistes de réputation internationale viendront également présenter leurs œuvres. Dix expositions réunissant 40 artistes auront lieu dans différents sites du village de Rossinière. Des rencontres avec des auteurs, des tables rondes, des visites guidées ainsi que des activités pédagogiques accompagneront le pro-gramme. «Alt.+1000» est également un livre, publié par 5 Continents, qui recueille les travaux présentés lors du festival.www.plus1000.ch

alt.+1000, quand l’art rejoint les cimes

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4 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

Livre – Les édition du CAS viennent de sortir un nou-veau guide intitulé:

Alpes et Préalpes vaudoises. Cet ouvrage, de 544 pages, présente une région chère aux Romands, particulière-ment ceux de la région lau-sannoise. Le guide décrit plus de 1000 itinéraires et com-porte 58 croquis, 37 photos noir/blanc et 16 couleur, agrémenté de nombreuses notes biographiques et histo-riques. On y découvre des topos d’escalades rocheuses «modernes» et réputées, comme celles du Miroir de l’Argentine, du Dar, du Sanetsch et bien d’autres. Les «hauts sommets», comme le Grand Muveran ou encore les Diablerets, qui constituent des courses d’ampleur et de difficulté semblables à celles des 4000 des Alpes, sont également décrits. Le guide n’a pas oublié les amateurs de sensa-tions fortes, et les cascades de glace, voie de dry tooling et via ferrata font partie de l’ouvrage. La majorité des iti-néraires est cependant constituée de petites courses à la journée. Ce guide est le résultat d’un travail basé sur le précédent livre de Maurice Brandt édité en 1985.http://www.sac-verlag.ch

nouveau guide d’alpinisme pour les alpes vaudoises

Page 5: Passion Montagne N°4

en brefsonam sherpa à l’honneurJean-Michel Asselin consacre un livre, édité chez Glénat, au sherpa qui a créé la plus grosse agence de trekking du Népal, qui détient une compagnie d’aviation, qui emploie près de 2000 personnes et qui a surtout favorisé l’essor de son peuple, en créant un sys-tème de protection sociale pour les porteurs et une fondation qui aide les veuves de sherpas.

riccardo Cassin, chef de cordée

Gérin propose la première traduc-tion française de «Capocordata», l’autobiographie de Riccardo

Cassin. Considéré par tous comme le fondateur de l’alpi-nisme moderne, il est le maître des Terray et autres Demaison. Cassin est notamment l’auteur de la première de l’Impossible dans la nord de la Cima Ouest de Lavaredo dans les Dolomites, et de la nord de l’éperon Walker aux Grandes Jorasses.

ueli steck détrôné sur l’eigerLe guide suisse Daniel Arnold a réussi l’exploit de gravir la fameuse voie Heckmair sur la face nord de l’Eiger en 2 heures et 28 minutes. Soit près de 20 minutes de mieux que le précédent record établi par Ueli Steck en 2008. Contrairement à Steck qui a réalisé un solo intégral, Arnold a recouru à deux reprises à des cordes fixes.

CyCLosPortive – Une nouvelle épreuve cyclosportive est proposée aux ama-teurs de grands cols alpins, la fameuse Haute Route entre Genève et Nice. Organisée par la start-up OC Thirdpole, qui a récemment repris le Marathon de Genève, l’épreuve se déroule en sept étapes entre le 21 et le 27 août. Elle représente 730 km, 15 cols et 17 000 mètres de dénivelé positif. Colombière, Aravis, Cormet de Roselend, Galibier ou encore Izoard sont au programme de cette virée exceptionnelle. Cinq cents amateurs sont attendus pour cette première. Le trailer népalais Dawa Sherpa, vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc en 2003, est déjà inscrit et a hâte de découvrir la montagne en deux-roues. «La Haute Route promet d’être une très belle expérience humaine, enrichissante, difficile, avec un plaisir intense dans un décor grandiose. Cette course va permettre à des sportifs venus de tous horizons de partager des moments uniques.»http://www.hauteroute.org

séCurité – Cabanes et refuge valaisan sont équipés de défibrillateurs depuis le début de la saison. L’action largement soutenue par l’Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS) est financée par la Loterie romande qui a payé les 135 000 francs nécessaires à l’acquisition des 68 appa-reils. Le projet a été initié par Elisabeth Dayer, présidente de l’Association des gardiens de cabanes. Les refuges de

montagne regroupent en effet, à certaines périodes de l’année,

un nombre important de randonneurs dont une partie du 3e, voire du 4e âge. Ces derniers ont de

plus en plus accès à ces sites et peuvent passer aisément d’une altitude de 400m à plus de 2500m le même jour, ce qui peut, dans certains cas, favoriser les risques d’infarctus. L’OCVS rappelle que même avec des secours engagés rapi-dement, il faut toujours 10 à 15 minutes pour faire intervenir un médecin en montagne, période qui prétérite les chances de survie en cas d’accident car-diaque. La mise en œuvre de manœuvres de réanimation et l’utilisation de défi-brillateur constituent les meilleures mesures pour sauver des vies. La for-mation doit rester le pilier de la préven-tion, selon Jean-Pierre Deslarzes, direc-teur médical de l’OCVS.

Des défibrillateurs sauvent des vies en montagne

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Marc Turner, Jean-François Alcan et Rémi Duchemin, fondateurs de cette nouvelle cyclosportive.

La Haute route, mais à vélo

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6 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

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Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 7

Un peu plus de trente ans après l’ouverture de la section Diablerets aux femmes, Passion Montagne a voulu savoir si elles ont réussi à se tailler une place aux sommets. syLvie uLmann

Les femmes seraient-elles en train de

devenir des alpinistes comme les

autres? A en croire celles que nous

avons interviewées à la section Diablerets

du CAS, on en est presque là! Il est loin, ce

1er janvier 1980, date des noces à Lausanne

de monsieur CAS et de mademoiselle CSFA

(Club suisse des femmes alpinistes). A

l’époque, les hommes considéraient qu’ou-

vrir les portes du Club aux femmes était

«un mal nécessaire» (lire l’encadré). Mais

aujourd’hui, 35% des membres de la section

sont des femmes. Celle-ci compte par ail-

leurs une septantaine de cheffes de course

pour 90 hommes occupant cette même fonc-

tion. Et au stamm du vendredi soir, il n’est

pas rare que la mixité avoisine les 50%.

«Parmi les nouveaux inscrits, il y a beau-

coup de jeunes et un bon mélange, mais plus

on monte dans les âges, moins les femmes

sont nombreuses», relève Annelore Kleijer,

arrivée au CAS en 2003.

Une question de générationPour Hélène Isoz, trentenaire et membre du

CAS depuis trois ans, «la démocratisation de

sports comme l’escalade, ces dernières

années, contribue certainement à l’augmen-

tation du nombre de femmes dans les rangs

du Club. De plus en plus de jeunes s’y mettent

et, du coup, toujours davantage de filles.»

Ce qui les pousse à s’inscrire? Leur passion

pour la montagne et l’envie de la partager

avec d’autres. Genevoise d’origine, Stéphanie

Negri, la trentaine, ne comptait aucun féru

d’alpinisme dans son entourage en s’instal-

lant à Lausanne. Un premier cours de grimpe

en 2004 lui permet de faire des connais-

sances. Elle enchaîne ensuite avec le cours

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8 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

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d’alpinisme, puis des courses qu’elle prépare

les vendredis soir. «Mieux vaut venir réguliè-

rement au stamm si l’on veut mettre toutes

les chances de son côté pour participer à une

course. Déjà, il faut s’inscrire tout de suite,

dès que la course est affichée. Et si l’on se

retrouve sur liste d’attente, on a davantage

de chances d’être sélectionné-e en cas de

désistement si le chef nous connaît.»

Participer au stamm fait donc partie des

incontournables des clubistes actifs. Un

détail qui peut être incompatible avec la vie

de couple ou de famille. Flavie Ricord, qui a

suivi la formation de cheffe de course hiver

et participe activement à la vie du Club

depuis 2005, se souvient de ses premières

années: «J’étais tout le temps en montagne,

je n’avais plus de vie sociale en dehors de

ça.» L’alpinisme est une passion aussi dévo-

rante que chronophage. Voilà qui explique-

rait que nombre de mères lèvent le pied,

voire jettent l’éponge à l’arrivée des enfants.

Et si quelques couples ont trouvé une solu-

tion, comme le précise Flavie Ricord, «en se

partageant les tâches et en alternant garde

des enfants et courses en montagne», il faut

reconnaître qu’ils ne se voient pas beaucoup.

Bref: aujourd’hui, alpiniste s’écrit aussi au

féminin, même si certaines entendent

encore quelques anciens grincer des dents

au moment de leur (récent) accueil au Club.

«Au contraire, je crois qu’ils sont contents

de voir de nouvelles têtes et apprécient l’ar-

rivée de jeunes femmes à qui ils peuvent

transmettre leur savoir», relève Flavie

Ricord. «Le côté «vieux montagnard», c’est

fini depuis longtemps», confirme Hélène

Isoz. «Non seulement le stamm du vendredi

est très mixte, mais je n’ai jamais remarqué

de différence de traitement pendant les

courses. Des filles ont d’ailleurs un physique

tout aussi bon, si ce n’est meilleur, que cer-

tains hommes. Elles sont vraiment très per-

formantes; elles en veulent et ont le goût de

l’effort.» Elle ne s’est donc «jamais sentie

mise à l’écart pendant une course parce que

femme. S’il y a des remarques, c’est plutôt

quand quelqu’un s’est surestimé et n’a pas le

niveau pour suivre, quel que soit son sexe.»

N’empêche: comme dans le monde profes-

sionnel, il faut se faire une place: «Etre un

homme ou une femme ne change rien», sou-

ligne Flavie Ricord. Et de regretter pour sa

part que certains chefs soient trop motivés

par la seule perspective de réaliser une per-

formance. Si Stéphanie Negri a parfois eu le

sentiment de devoir en faire davantage

Page 9: Passion Montagne N°4

au temPs De L’union Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au jour de leurs noces à Lausanne, le 1er janvier 1980, le CAS et le CSFA ne sont pas tout jeunes: 117 ans pour lui, 61 ans pour elle! Le très viril Club Alpin avait refusé cette alliance une première fois en 1917. A la suite de ce «râteau», les femmes se sont constituées en «société alpine de dames», un Club alpin féminin, en somme. C’était le 20 mai 1918.Plus que d’un mariage d’amour, il s’agit davantage d’une union de raison. En 1978, le CAS a donné le feu vert à la mixité dans ses rangs au niveau suisse. Dès lors, la question agite les esprits et occupe les réunions de la section Diablerets. Certains s’inquiètent de savoir «où placer toutes ces dames si la mixité est acceptée, car la salle sera trop petite». D’autres relèvent qu’une ambiguïté existe dès l’OJ et qu’il est dommage que «le CAS abandonne les femmes à 22 ans. Pour avancer, il faut accepter de perdre quelque chose.» D’autres encore proposent de faire entrer les hommes au CSFA tandis que des anciens accusent ce «mariage» de n’être qu’un effet de mode dû à la «dépravation des mœurs» qui signera «la mort du CAS».

En savoir plus: «Le Club Suisse des Femmes Alpinistes – C.S.F.A. – Lausanne. Son histoire de 1918 à 1980», par Anne-Lise Dufey.

http://www.cas-diablerets.ch/pdfs/archives_histoire_CSFA.pdf

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qu’un homme pour se tailler

une place, notamment en

cherchant à participer à des

courses de haut niveau, elle

abonde dans le sens de sa

camarade sur ce chapitre: «A

Lausanne, certains sont connus

pour imposer leur rythme et ne

viennent que pour se faire plai-

sir, sans trop se soucier de qui les accom-

pagne.» Et d’ajouter que «la gestion du

groupe serait peut-être une matière à déve-

lopper pendant la formation des chefs. Un

peu de psychologie ne ferait pas de mal...

Ils ne se rendent parfois pas compte qu’ils

mettent trop de pression sur les partici-

pants, ce qui peut tout simplement en para-

lyser certains. Les filles ont moins tendance

à faire cela et sont plus à l’écoute.» Des

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idées que Stéphanie Negri aura sans doute

l’occasion de mettre en pratique, car elle

devrait suivre la formation de cheffe de

course durant l’hiver 2012.

Par contre, elle s’inquiète de voir nombre de

gens jeter l’éponge après quelques courses.

«Sur les 80 ou 90 participants au cours de

base que j’ai suivi, il n’en reste peut-être

qu’une dizaine. C’est une perte énorme.» Les

raisons de ces départs sont multiples: cer-

tains ont fondé une famille, d’autres se sont

rendu compte que l’alpinisme n’était pas leur

tasse de thé ou ont constaté qu’ils n’avaient

pas le niveau nécessaire.

Stéphanie Negri s’investit également dans la

vie du Club: elle met sur pied certaines soi-

rées extra-muros, notamment en août.

Journée des gardiens, journée des cabanes,

repas des chefs de courses... Toute une

organisation qui demande du temps. Une

denrée qui se fait de plus en plus rare, sur-

tout chez les jeunes. Un problème sur lequel

achoppe d’ailleurs le bénévolat à tous les

niveaux. «Les gens ont de moins en moins

envie de s’impliquer», relève-t-elle. Pour

elle, cela allait de soi: «J’ai pu profiter des

formations et de l’expérience des autres, il

me semblait normal de m’engager à mon

tour. C’est une manière de montrer ma

reconnaissance.» Annelore Kleijer se

demande aussi comment faire pour mettre

les nouveaux venus à l’aise et leur donner

envie de participer à la vie du Club, au lieu

de se contenter de profiter des cours et des

formations proposés. Ingénieure en environ-

nement, elle fait partie de la commission qui

recouvre son domaine. Elle y est la moins

âgée...

La situation pourrait évoluer si davantage

de jeunes souhaitaient s’impliquer davan-

tage, si l’accueil des nouveaux membres

était un peu plus convivial. Originaire de

France, Flavie Ricord a frappé à la porte du

CAS en arrivant en Suisse. «Je ne connais-

sais personne avec qui partager ma passion

de la montagne. Entrer au Club m’a semblé

une bonne occasion pour découvrir le ter-

rain », se rappelle-t-elle. Elle s’est donc ren-

due au stamm un vendredi soir... et en est

repartie très vite, intimidée par cette

immense salle «où tout le monde vous

regarde entrer». Ce n’est que quelques mois

plus tard, suite à une rencontre dans son

cadre professionnel, qu’elle revient accom-

pagnée et s’inscrit. Pour de bon, cette fois.

«J’ai été bien accueillie dès le moment où

quelqu’un était là pour me présenter. Du

coup, accueillir les nouvelles recrues lui

tient à cœur et elle tend à les orienter plutôt

vers le bar, «car il est plus facile et plus

convivial d’expliquer comment fonctionnent

les inscriptions et de présenter les nouveaux

aux chefs de course autour d’un verre».

A ce chapitre, justement, Stéphanie Negri

considère que la procédure d’inscription aux

courses a de bonnes chances de décourager

les nouveaux venus, hommes et femmes

confondus. «C’est dommage. J’ai vécu à

Neuchâtel et fais encore partie de la section

locale du CAS. Pour participer, c’est facile, il

suffit de s’inscrire sur internet!*»

Rien à voir avec le fonctionnement actuel de

la section Diablerets, donc: «L’ouverture des

inscriptions dépend beaucoup de l’humeur

du chef de course, qui affiche sa liste quand

il en a envie. Il suffit que trois personnes

devant nous inscrivent plusieurs connais-

sances et on se retrouve sur la liste d’at-

tente. Au moment de choisir qui va l’accom-

pagner, le chef de course va privilégier des

gens qu’il connaît et dont il pense qu’ils ont

le niveau requis. C’est peut-être logique,

mais c’est surtout décourageant quand on a

envie de se lancer.»

Pour sa part, plus que de l’intégration des

femmes qui lui paraît acquise, c’est de celle

des jeunes qu’Annelore Kleijer se soucie.

«Le CAS existe depuis longtemps et les acti-

vités qu’il propose aussi. Nous essayons

d’organiser des soirées d’un genre nouveau

pour attirer les familles, par exemple.»

* Système à l’étude pour la section

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Page 12: Passion Montagne N°4

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Page 13: Passion Montagne N°4

A Majorque, la neige tombe exceptionnellement. Joana Comas se souvient avec précision de la sensation de l’or blanc sur ses mains lorsque, petite fille, elle découvre ces

cristaux blancs si rares sur son île. Enfant de la mer, la jeune femme de 29 ans n’aurait jamais imaginé qu’un jour elle franchi-rait la ligne d’arrivée de la petite Patrouille des glaciers seule-ment neuf ans après avoir chaussé les skis pour la première fois de sa vie. Elle et ses coéquipières s’étaient donné pour objectif d’arriver au bout de l’aventure en huit heures. Pari relevé puisqu’elles l’ont réalisé en 7 heures et 51 minutes sous les

encouragements des supporteurs et de leurs cloches. «Une aventure extraordinaire et remplie d’émotions», confie-t-elle les yeux brillants avec son bel accent chantant.Joana Comes a toujours aimé se lancer des défis. «Je pratique le sport de l’endroit où je me trouve», explique-t-elle. Après avoir con-sacré ses dix-huit premières années à la voile, jusqu’à rejoindre l’équipe nationale espagnole, la jeune femme quitte son île natale de Majorque afin de poursuivre ses études d’ingénieure en génie industriel à Barcelone. C’est en accompagnant ses amis étudiants pour trois jours de ski dans la Principauté d’Andorre que Joana Comas découvre les joies de la glisse. Elle renouvelle l’expérience trois ans de suite et apprend à skier en déva-lant les pistes noires avec ses amis. Après une saison au Canada où elle peaufine sa tech-nique, ses études la dirigent vers Lausanne où elle pose ses valises en 2005. «Je ne parlais pas le français et ne connaissais rien à la Suisse», se souvient-elle. La jeune femme y rencontre Mark, son compagnon anglais. Ensemble, ils arpentent les Alpes à pied des Rochers-de-Naye à Champéry.

Apprendre à devenir plus indépendantLe couple chausse pour la première fois les skis de randonnée en hiver 2007. Le plaisir est immédiat. «La montagne te rend moins matérialiste, elle te permet d’apprécier des choses simples comme manger, boire ou être au chaud. C’est une expérience tellement belle à partager avec son partenaire», note Joana Comas. Toutes leurs courses sont organisées par un de leurs amis basque. La jeune femme suit, prend de l’assurance et aligne les dénivelés mais reconnaît ne jamais se rappeler du nom des montagnes qu’elle gravit. Jusqu’à cette fameuse sortie à la Pointe Ronde où elle risque l’accident faute d’avoir étudié le terrain. C’est le déclic. Elle et Mark se rendent compte que s’ils veulent sortir en toute sécurité et progresser, ils doi-vent se former davantage. Ils s’inscrivent à la section des Diablerets en début d’année et suivent le cours de sécurité glacier avant de réaliser leur premier 4000 au sommet de l’Allalinhorn. «Ce que j’apprécie le plus au Club alpin? Cette volonté de donner de son temps et de transmettre son savoir à des personnes qui souhaitent apprendre», confie la jeune femme qui se réjouit de s’initier aussi à l’alpinisme d’été.

Joana Comas, jamais à court

de défisFraîchement inscrite à la section des Diablerets, cette sportive originaire d’Espagne a adopté la montagne après la mer. reBeCCa mosimannu

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Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 13

QUE VOUS SOYEZ RANDONNEUR, NAVIGATEUR, TOURISTE, PASSIONNÉPAR LA NATURE, GOURMAND, HÉDONISTE OU... SIMPLEMENT CURIEUX,ALORS LE GUIDE DU LÉMAN EST FAIT POUR VOUS !

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DÉDIÉESAU LÉMAN!

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Page 14: Passion Montagne N°4

La cabanedu Trient

Dans le massif du Mont-Blanc, situé sur la Haute Route entre Chamonix et Zermatt, un itinéraire légendaire et mythique. DanieL raPin

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Un peu d’histoire: la vogue tou-jours croissante de l’alpinisme ne devait pas tarder à rendre trop

petite la cabane Julien Dupuis (nom de la première cabane du Trient inaugurée en 1906) malgré un agrandissement effectué en 1915. Une commission de construction fut nommée qui chercha un endroit plus favorable, mieux à l’abri des rafales de vent que ne l’est l’éperon rocheux sur lequel est bâtie la cabane Julien Dupuis. La plus grande difficulté, pour la construction d’une cabane de haute montagne, est celle du transport des matériaux. Le matériel monté pour la construction a été de 40 000kg, et pour le mobilier et les accessoires, de 10 000kg. A dos de mulet, cela représente environ huit cents voyages et pour une dizaine de mulets, quatre-vingts jours de transport… Du glacier, un câble de 1300 mètres mu par un moteur à huile lourde tira la luge au travers du glacier. Ce câble se rompit et l’entrepreneur s’empressa d’en com-mander cette fois un neuf, de 1300 mètres. La fabrique crut à un oubli de virgule dans la commande, n’ayant pas l’habitude de livrer pareille longueur, et en envoya 13 mètres! ©

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La cabane Julien Dupuis.

La cabane du Trient aujourd’hui.

14 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

Page 15: Passion Montagne N°4

Altitude: 3170m

Situation: Partie suisse du massif du Mont-Blanc. Coordonnées 569.400/94.300 Carte nationale 1 : 25 000 feuille 1345 Orsières. Carte nationale 1 : 50 000 feuille 282 Martigny.

Dortoirs: 128 places.

Gardiens: Mélanie Chollet et Olivier Genet.

Tél. cabane: 027 783 14 38

Ouverture: De mi-mars à mi-mai et de mi-juin à mi-septembre.

Accès été: De Champex par le val d’Arpette (5h30, corde, crampons). De Champex avec le télésiège de la Breya (3h30). D’Orsières par la Combe d’Orny (6h). De Praz de Fort par le Plan Bagnet (6h).

Accès hiver: Suivre le parcours de la Haute Route.

Traversées: Saleinaz par le col des Plines ou la fenêtre de Saleinaz. Refuge Albert Ier par le col du Tour. Refuge d’Argentière par la fenêtre de Saleinaz et le col du Chardonnet.

Courses: Rocher ou mixte: Aiguille et Pointe d’Orny, Aiguilles du Tour, Aiguille Purtscheller, Chardonnet, Grande Fourche, Aiguille d’Argentière, Aiguilles Dorées, Portalet et son clocher.

Escalade: Ecole d’escalade équipée.

En un coup d’œil

Enfin, l’entrepreneur sut se débrouiller, tant et si bien que, malgré le mauvais temps, l’inauguration put être fixée en septembre 1934.

Deux agrandissements successifsLa cabane contenant cent couchettes et approximativement cinquante places dans le réfectoire, il a fallu réaliser un agrandissement à l’arrière du bâtiment existant, une transformation sans mod-ification des proportions. Les travaux, terminés dans un délai assez court, n’ont pas trop perturbé l’activité de la cabane et l’inauguration eut lieu en septembre 1975. Le deuxième agrandissement, réalisé en 2006, consista à ajouter une annexe à la cabane pour y abriter un nouveau réfectoire, des locaux techniques, des citernes d’eau et des toilettes sèches respectant les normes de protection de l’environnement.

La montéeDe la station supérieure de la Breya, très haut au-dessus de la Combe d’Orny, une vue imprenable permet d’admirer le Grand Combin, de l’autre côté du val de Bagnes. Avant d’arriver à la cabane d’Orny, le glacier en contre-bas semble fondre à vitesse grand V, hélas! Le paysage, vers la cabane du Trient, change du tout au tout. C’est le domaine des neiges éternelles... Un nouveau chemin alpin existe depuis peu permettant d’éviter le passage sur le glacier. La cabane du Trient est l’une

des premières cabanes de la Haute Route Chamonix-Zermatt. Elle est située dans un cadre exceptionnel, dominant le glacier du Trient, face à l’Aiguille du Tour et aux Aiguilles Dorées, dans un secteur glaciaire parmi les plus beaux du massif du Mont-Blanc.

La cabane refaite et agrandie est con-fortable et bien organisée. Cuisine impeccable, accueil sympathique, vue magnifique, on n’en demande pas plus. La gardienne Mélanie et le gardien et guide de montagne Olivier se réjouis-sent de vous accueillir.

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2006, construction de l’annexe. L’intérieur de l’annexe.

Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 15

Page 16: Passion Montagne N°4

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ieL Le Black Diamond

GridLock Screwgate

Ce mousqueton fait partie de la classe des mousquetons en forme de poire avec un système de blo-

cage évitant les sollicitations transver-sales du mousqueton. Ces mousquetons sont particulièrement utiles pour l’assu-rage. En effet, la sécurité se trouve aug-mentée puisque les mousquetons sont beaucoup moins résistants en traction sur le doigt. Ils sont aussi très utiles combinés avec des systèmes d’assurage autobloquants puisque cela va aider à ce que le système soit dans la meilleure position possible. Dans cette classe de mousqueton, le GridLock innove de deux façons: d’abord par une forme de double poire qui permet de bloquer un pontet ou un anneau de corde assez gros, ensuite parce que le système de blocage est incorporé au doigt du mousqueton. Ainsi une fois vissé le mousqueton, le pontet ne peut plus sortir de la poire du bas. L’inconvénient de ce système inno-vant est que les premières fois on a un peu de mal à placer rapidement le sys-tème sur le pontet. En regardant une vidéo sur YouTube, je me suis rendu compte que l’on pouvait clipper le sys-tème et que cela permettait d’aller un peu plus vite. L’autre inconvénient (un peu plus important à mes yeux) est le manque de polyvalence du mousqueton. Il semble idéal pour l’assurage en couenne (en plus il est particulièrement esthétique) mais peu adapté à une utili-sation en montagne. Un mousqueton a plein d’autres fonctions que la tenue d’un système d’assurage. ©

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PAR MAThIEu COSSuTTA, membre de la section

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uSécurité à l’assurage en particulier associé avec un système autobloquant uEsthétique

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D’inFoRMATionS u http://www.blackdiamondequipment.com/fr-ch/shop/climb/ carabiners/gridlock-screwgate-carabineru www.youtube.com/watch?v=vHpJvQZr9LEu Prix en Suisse: CHF 29.90

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16 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

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tLa fonte des pergélisols alpinsDepuis la fin du Petit Age glaciaire, vers 1850, le climat se réchauffe. Et depuis quelque trente ans, ce réchauffement s’accélère. Dans les Alpes, il est surtout concrétisé par la fonte des glaciers. miCHeL DysLi

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Les pergélisols (ou permafrost) sont des sols gelés en permanence à l’exception de leur couche supé-

rieure qui fond en été, couche dénommée couche active, dont l’épaisseur peut être de plusieurs mètres. On les rencontre surtout dans les régions arctiques du monde, mais aussi dans les Alpes où ils sont fréquents au-dessus de la limite des forêts et concernent surtout les éboulis, les moraines et les parois rocheuses (voir leur carte sur le site web http://umwelt-zustand.admin.ch/?reset_session&initialState=permafrost&lang=fr#). Dans les terrains meubles, les pergélisols étant constitués d’un volume important de glace, soumis à la gravité, ils se com-portent un peu comme un glacier et fluent vers l’aval; on les appelle ainsi glaciers rocheux.Le réchauffement du climat conduit à la fonte progressive de la glace contenue dans les pergélisols. Selon leur type, cette fonte peut prendre diverses formes dont les principales sont:uDans la couche active des glaciers rocheux, la fonte de la glace, qui est généralement sous forme de lentilles, augmente leur vitesse de fluage et peut conduire à la formation de laves torren-tielles aux conséquences dévastatrices. uDans les fissures des massifs rocheux, la fonte de la glace qui les a

remplies en hiver et qui fait office de colle conduit, en été, à des chutes de pierres ou à des éboulements pouvant être impor-tants. En hiver, le regel de cette eau dans la roche fissurée exerce des pressions disruptives qui augmentent le degré de fis-suration de la roche. Les géologues appellent ce phénomène la gélifraction. Elle n’est pas propre au réchauffement du climat, mais ce dernier a accentué son importance. uLe retrait des glaciers dans les zones où la température moyenne annuelle est supérieure à 0 °C provoque un lent réchauffement de la masse, généralement rocheuse, qui était en contact avec le glacier, de même que l’annulation de la pression latérale exercée par ce dernier. Ces deux phénomènes con-jugués sont la cause d’éboulements très importants.Il y a aussi des fontes de pergélisols qui n’ont rien à voir avec le réchauffement du climat comme celle produite, sous des refuges de montagne, par leur chauffage trop poussé!

Un superbe glacier rocheux sous le mont Emilius (Val d’Aoste) dont les vitesses de déplacement vers l’aval ont très probablement augmenté depuis quelques décennies. En Suisse, cette augmentation des vitesses a été constatée depuis environ 1990.

Laves torrentielles à La Fouly (VS) qui sont éventuellement le résultat de la fonte brutale du pergélisol sous le glacier du Dolent (juillet 1990).

Eboulement au pied du contre-fort est de l’Eiger. Depuis 1860, la surface du glacier s’est abaissée d’environ 200 mètres. En raison de la dimi-nution de la pression exercée par le glacier et de l’approfon-dissement de la couche active, une grosse masse de rochers de deux millions de mètres cubes est devenue instable et s’est écroulée en partie.

Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 17

Page 18: Passion Montagne N°4

La Dôle.

Depuis toujours, la Nature me touche.C’est au cœur du Valais, mon pays d’origine, que je nourris pendant des années un amour

particulier pour la montagne. L’idée d’immortaliser Dame Nature en la photographiant ne me vient que bien plus tard, à 25 ans, lorsque j’achète mon premier appareil photo reflex. A partir de ce moment, j’expérimente, au gré de magnifiques balades en Suisse et de voyages à l’étranger, l’univers fascinant de la photographie.Après plusieurs expositions, toujours liées au thème de la nature, j’ai ressenti l’envie d’élargir mon horizon photographique, et d’explorer d’autres domaines, tels que le portrait, la photo studio… Je reviens cependant régulièrement à mes premières amours, le domaine de la montagne, qui me permet de combiner à merveille mes

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passions de photographie, de randonnée, d’escalade et d’alpinisme.Attiré par ces grands espaces sauvages, tant par l’envie de découverte et d’aventure que par leur beauté brute, je profite de mon temps libre pour parcourir de nouveaux horizons et capter les harmonies, les teintes, la magie d’un instant, les ambiances si riches et variées que notre Terre nous offre. Tantôt au grand-angle, pour saisir toutes les saveurs disponibles, et tantôt au téléobjectif, pour épurer une sensation particulière. Tantôt à grande distance, pour laisser respirer la Terre sacrée, et tantôt à quelques millimètres, pour découvrir un nouveau monde.

Raphaël De Lazzari – [email protected]://www.passionphoto.ch

Les Dolomites (iT).

Envoyez-nous vos plus belles images (300 dpi minimum) par e-mail [email protected], sur clé USB ou sur CD.

18 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

Page 19: Passion Montagne N°4

Région de Fontaine (FR).

Le Moléson.

Combat de bouquetins.

Arête du Breithorn. Zanskar (inde).

Parc du Grand Paradis (iT).

Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 19

Page 20: Passion Montagne N°4

Yosemite LausanneBd de Grancy 121006 Lausanne

Yosemite ZermattBahnhofstrasse 203920 Zermatt

Yosemite VeveyRue du Torrent 51800 Vevey

s’équiper montagne.à Lausanne,Zermattet Vevey.

ENVIE D’ESCALADE?

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Page 21: Passion Montagne N°4

La vie Du CLuB

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Sommaire

Yosemite LausanneBd de Grancy 121006 Lausanne

Yosemite ZermattBahnhofstrasse 203920 Zermatt

Yosemite VeveyRue du Torrent 51800 Vevey

s’équiper montagne.à Lausanne,Zermattet Vevey.

ENVIE D’ESCALADE?

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Mémento Août 2011 22Communications du comité 23 La parole aux lecteurs 23Décès 23Nouveaux membres 24Les sous-sections Morges 24RapportsAiguilles de Baulmes 25Réserve naturelle du Vanil Noir 25Arolla-Zermatt 26Col des Etroits - Chasseron 28Malatraix - Pointe à l’Aiguille 29Haute Route 2011 30Via de la Tière, Champéry 32Pointe nord de la Terrasse 34

Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 21

La dernière sortie au printemps!

Page 22: Passion Montagne N°4

La vie Du CLuBMémento

mercredi 17 août Dès 16h30: soirée extra-muros (voir encadré ci-dessous).

mercredi 31 août uA 20h: soirée récréative et culturelle (voir encadré ci-contre).

invitation à La soirée eXtra-muros au reFuGe De PriLLy

Que vous soyez nouveaux membres, clubistes actifs ou passifs, nous vous proposons de partager une grillade au

REfuGE DE PRILLy, LE MERCREDI 17 AOûT 2011 DèS 16h30

Au menu: grillades, salades et desserts. L’apéro est offert par le club.

Musique et jeux pour petits et grands seront organi-sés et mis à disposition.

Une participation financière de CHF 20.– par adulte, CHF 10.– pour ados de 12 à 16 ans vous sera demandée pour la soirée (boissons alcoolisées non comprises). Gratuit pour les enfants jusqu’à 12 ans.

Indispensable: votre bonne humeur afin de passer un moment chaleureux et convivial.

Le refuge se situe à la sortie de Prilly, sur la route de Neuchâtel, en direction de Romanel, à 100m à pied du parking et de l’arrêt du LEB.En transports publics: LEB (arrêt «Fleur de Lys»).En véhicule privé: parking situé en face de l’Auberge de la Fleur-de-Lys (chemin des Passiaux 38, 1008 Prilly / les véhicules ne sont pas admis devant le refuge).

Veuillez confirmer votre présence à cette soirée en vous inscrivant soit par la feuille à disposition au local, soit par e-mail d’ici au 13 août.Nous nous réjouissons de vous retrouver pour cette nouvelle édition!

Annelore – 079 228 54 30 – [email protected]éphanie – 078 821 67 67 – [email protected]

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merCreDi 31 aoÛt à 20H

Soirée récréative et cultu-relle organisée par la Commission des archives et culture et le Groupe de photographes.

«NOS ARChIvES à LA vEILLE Du 150e»A l’approche de cet événe-ment, une visite des locaux et une présentation du contenu de nos archives vous montreront les défis de la constitution et de la conservation de notre Mémoire.

«CONNAIS-Tu TON PAyS?»Traditionnel concours qui permettra aux membres de découvrir des paysages connus sous des angles parfois incongrus!

22 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

Page 23: Passion Montagne N°4

Les cylindres électroniques des portes des locaux de la section ont été commandés et les clés seront livrées à la fin juin.Les destinataires des clés, programmées selon les souhaits exprimés par les présidents des groupes et commissions, pourront venir les cher-cher contre signature au secrétariat ouvert tous les matins de 8h à 12h du 4 au 29 juillet 2011.La pose des cylindres et la programmation défini-tive seront effectuées le mardi 2 août. Merci de prendre note de cette échéance et de votre collaboration.

Des travaux d’électricité et de ventilation auront lieu dans la grande salle durant tout le mois de juillet.

Les stamms des 8, 15, 22 et 29 juillet risquent d’être un peu perturbés!

Merci de votre compréhension.

CLés Des LoCauX De La seCtion

Communications du comitétravauX

Peaux de phoque Gecko

Le test publié dans le numéro 2 de Passion Montagne a porté sur seulement deux mois d’utilisation et environ 25 000 m de dénivelé. Je mentionnais déjà son point faible, la longévité:

«Par�contre,�si�la�peluche�Mohair�assure�une�bonne�glisse,�sa�longévité�pourrait�bien�être�assez�limitée.�Le�fabricant�garantit�ses�peaux�pour�60�sorties.�Après�20�sorties,�mes�peluches�Mohair�montraient�déjà�des�signes�d’usure.»

Un mois plus tard, mes peaux, avec 30 sorties et près de 40 000m de dénivelé, étaient complètement usées, avec des bandes de plus de 1cm de large chauves de tout poil, et bonnes à jeter. Même si les peaux Mohair sont connues pour s’user plus rapidement que les synthétiques ou les mixtes, cette usure était manifestement anormale et le magasin qui me les a vendues me les a échangées sans discuter. La deuxième paire fournie pour ce test présente le même défaut après 25 sorties.

En conclusion, la version 2010-2011 des peaux de phoque Gecko souffre d’un problème d’usure anormalement rapide et ne saurait être recommandée.

Alain Besson

La ParoLe auX LeCteurs...

Avec regrets, nous donnons

connaissance du décès

des personnes suivantes:

uGérard AllazMembre de la section depuis 2000

ufernand AlbyMembre de la section depuis 1955

uAndré BerneyMembre de la section depuis 1949

uGustave BurnierMembre de la section depuis 1955

DéCès

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Passion Montagne – numéro 4 – juillet – août 2011 23

Page 24: Passion Montagne N°4

La vie Du CLuBNouveaux membresseCtion LausannoiseI Anex Emmanuelle LausanneF Azevedo Carolina RenensF Baehler Sacha Cheseaux-LausanneF Baehler-Moulin Meline Cheseaux-LausanneF Baehler-Moulin Nathalie Cheseaux-LausanneF Baehler-Moulin Pascal Cheseaux-LausanneI Beer Chantal LausanneI Berney Sarah VersoixJ Casto Matteo EchallensJ De Boer Stéphane Crans-près-CélignyI Denecker Céline RomontJ Di Giulio Jérémie LausanneI Ducraux Nicolas PrillyI Esteves Emilien BaulmesI Grossenbacher Jean-Michel OthmarsingenI Guermah Armelle NeuchâtelJ Gutknecht Lucas PenthalazI Haegeman Julien LausanneI Joseph Jean-Jacques Sainte-Croixi Kastritis Ioannis LausanneI Laubscher Yann RenensI Marilley Ilona Poliez-PittetI Mauron Gaël Valeyres-sous-MontagnyI Oppenheim Tomas Chavannes-près-RenensF Pereira Michael RenensI Pirollet Brice Saint Martin Bellevue - FranceI Proulx Karine LausanneI Reymondin Laure PullyI Suchet Antonie VeveyI Thierrin Reynald ForelI Thonney Adrian MorgesI Tuor Sylvain BottensI Volery Fabrice Poliez-PittetI Wirth Désirée Morges

sous-seCtion De morGesI Wernli Jacqueline Préverenges

sous-seCtion De vaLLorBeI Chatton Norbert Yverdon-les-Bains

sous-seCtion De CHâteau-D’œXI Bonfils Pierre CrésuzI Paulus Sandra LeysinI Vangelista Raphael Onex

Les sous-sectionsumorGesAGENDAMardi 25 octobreAssemblée générale d’automne à 19h30 au Foyer de Beausobre, suivie par une présentation vers 20h30.

CARNET ROSEToutes nos félicitations pour la naissance de Bastien, fils de Monique et Pierre-Yves Delhez.

MESSAGE Du COMITé DES ACTIvITéS ALPINESNouveaux chefs de courseToutes nos félicitations aux nouveaux chefs de course.

hiver 1: Charlotte Maisonneuve et Alexis Schilbachhiver 2: Stéphane Bender et Monika Savary

Merci pour le plus que vous apportez à notre section. Au plaisir de faire des sorties sous votre conduite.

Rappelons que les stamms des mois de juillet et d’août se déroulent à la buvette «La Véranda» du camping de Morges (du 1er juillet au 31 août inclus).

PETITE PENSéE

Nous sommes ici et maintenant…

Nous en sommes conscients et le seul moment à vivre est cet instant présent.

Unique et merveil-leux moment... C’est le seul moment qui soit réel.

Thich nhat Hanh, moine bouddhiste vietnamien,

né en 1926.Catégories : I = Individuel / F = Famille / J = Jeunesse

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24 Passion Montagne – numéro 4 – juillet - août 2011

Page 25: Passion Montagne N°4

Les raPPortsranDonnéeréserve natureLLe Du vaniL noir

• Date: 18 mai 2011 • Chef de course: Milliet Jean-françois • Adjoint: Baehler William • Participants: 38

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Montée raide par une belle sente en forêt jusqu’à l’alpage de Paray-Dorénaz. Apparition des premiers chamois, nous en verrons toute la journée. Grande traversée sous la chaîne des Bimis avec panorama splendide sur les Bernoises, la chaîne de la Gumfluh, et jusqu’aux Dents-du-Midi. Légère descente dans le vallon des Morteys et petite remontée jusqu’à la cabane CAS des Marindes. Descente de tout le vallon jusqu’à la plaine de la Verde et retour aux Ciernes-Picat par un bon chemin. Région inconnue de la majorité, d’autant plus appréciée par sa flore et sa faune.

Un participant

esCaLaDeaiGuiLLes De BauLmes - GranDe arête, Petite arête et seCteurs -1380 mètres

• Date: 1er mai 2011 • Chef de course: Gavin Charles-henri • Adjoint: Palmisano Angelo • Participants: 5

Vanessa se prépare pour le cours d’alpinisme.

Antoinette sur la grande arête.

Notre traditionnelle sortie aux Aiguilles de Baulmes du 1er mai a bien eu lieu le 1er mai. Quoi de mieux pour débuter la saison en extérieur? Le cadre y est somptueux. L’ambiance y est gazeuse, spécialement sur la grande arête. Et puis, c’est l’occasion de réviser les techniques d’assurage sur sapins (bravo Antoinette)! Les rappels imprévus (bien vu, Vanessa) et les chutes en tête (Xavier, plus vrai que nature). Et puis, nous avons eu droit à l’invité sur-prise, Kurt qui était venu faire le feu de midi. La sécheresse ambiante ne nous a pas autorisés à griller nos cervelas et nous nous sommes contentés de sandwichs. Merci à Charles pour nous avoir offert tout son savoir et à l’année prochaine.

Angelo

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Page 26: Passion Montagne N°4

sKi ranDoaroLLa-zermatt - 3710 mètres, en Passant Par Le riFuGio Di aosta et La tête De vaLPeLLine

• Dates: du 26 au 27 mars 2011 • Chef de course: Portmann Alexandre • Adjoint: Söderberg Martin • Participants: 9

5h45: départ du train, 5h45 c’est tôt, ce n’est pas facile. Le premier défi du week-end a été relevé par les neuf membres de l’équipe puisque tout le monde est parvenu à prendre le train. Giles et Fabien profitent des bercements du train pour grignoter quelques heures de sommeil, alors que le reste de l’équipe fait connaissance. Arrivés à Sion, nous prenons le car postal qui nous dépose, nous et une horde de randonneurs, au départ d’Arolla. Nous commençons notre progression à un rythme pas trop rapide, pour: «Ne pas se griller... tout de suite» C’est avec ce rythme que, malgré tout, nous dépassons une bonne partie des autres groupes présents. La montée se passe sans peine pour la plupart d’entre nous, chacun progresse à son rythme. Le soleil n’est pas timide, mais heureusement il ne fait pas trop chaud. Première difficulté, le mur du col du mont Brûlé. Nous sommes libres de pique-niquer en haut ou en bas du mur, selon notre préférence. Martin, quant à lui, opte pour un retour à

Sommet de la Tête de Valpelline.

Les raPPortsArolla. Nous voilà orphelins de l’adjoint tandis que Giles, muni de son appareil photo, digne d’un paparazzi, en profite pour faire quelques portraits que nous nous réjouissons de retrou-ver. En haut, la vue est magnifique, nous voyons tout le val de Valpelline et nous apercevons en contrebas notre objectif de la journée, le Rifugio di Aosta. Nous nous préparons au départ et notre adjoint suppléant, Alain, ferme la marche. Pour la traver-sée du «Haut-Glacier de Tsa de Tsan» nous avons respecté des distances suffisantes. Arrivés de l’autre côté du glacier, au col de la Division, il s’agit de trouver le bon endroit pour des-cendre. La première chaîne est cachée par la neige et Alex pose une corde afin d’entamer la descente. Les chaînes réap-paraissent un peu plus bas. Ce passage est impressionnant, les skis chargés sur le sac, il faut, assuré d’un Prussik, progresser parmi les cailloux dans une pente raide, mais également veiller à ne pas faire tomber de cailloux sur les autres. Tout le monde réussit ce passage sans incident. Ça y est, nous sommes en Italie. Malgré l’heure, le soleil et la pente exposée sud-ouest, la neige est encore de bonne qualité, sauf aux alentours de la cabane où la neige restante est peu skiable. Il faut juste savoir se faire léger! La cabane est rustique et la terrasse envahie par des randon-neurs autrichiens, allemands et suisses. Mais où sont les petites Italiennes? La cabane est posée sur un petit replat et les alentours immédiats sont bien raides, comme a pu le constater Fabien. La bière a bien été méritée et nous allons la ©

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Montée à la Tête de Valpelline.

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savourer à l’intérieur. Après quelques heures de repos, le copieux repas est servi. Tradition italienne oblige, nous avons bien droit à nos deux plats principaux et un petit dessert. Le départ sera donné le lendemain à 6h30 et Jérôme se propose d’aller déjà tailler des marches dans la montée. Cela va sans dire que pendant la nuit, il a accidentelle-ment oublié de sortir et a préféré dormir. Le lendemain, la neige est bien gelée. Heureusement, tout le monde a ses couteaux et nous commençons à avancer éclairés par les lumières bleues de nos lampes frontales. L’objectif de 600 m/h est hors de notre portée et c’est avec difficulté que nous progressons. Il faut là aussi mettre les skis sur le dos et par moments l’ascension s’ap-parente plus à de l’escalade avec des chaussures de ski. Nous retrouvons le col de la Division; là encore il faut faire attention aux cailloux. Le passage des chaînes est rapide, la montée est finalement bien plus aisée que la descente. Prochaine étape, le sommet de la Tête de Valpelline. Au col de Valpelline, nous faisons une petite pause pour reprendre des forces. Jean-Marc souhaite nous attendre là, car la fatigue se fait sentir et il préfère économiser ses forces pour la suite. C’est pour cela que notre surprise fut totale lorsque nous le voyons arriver au sommet. L’équipe est ainsi au complet pour admirer la Dent d’Hérens et le Cervin depuis les 3800m de ce sommet. La journée est

bien ensoleillée et nous apercevons au loin l’alignement des trois sommets: Obergabelhorn, Zinalrothorn et Weisshorn. La matinée avance, il est temps de redescendre. La descente s’effectue en choisissant le passage le plus fréquenté. Avec la baisse d’altitude, Jean-Marc commence à retrouver son appé-tit. Etant donné les énormes séracs qui nous regardent de haut, ce n’est ni l’heure ni l’endroit pour faire une pause casse-croûte. La descente est agréable, mais il ne faut pas oublier que l’on se trouve sur un glacier, les crevasses sont plus nom-breuses que nous et nous descendons avec prudence. Nous nous arrêtons de temps en temps pour faire le point et admirer les énormes blocs de glace accrochés aux falaises, puis la pente devient moins raide et nous arrivons gentiment aux environs de Stafel puis de Furi où nous retrouvons la civilisa-tion avec ses nombreux touristes en short, sandales et coups de soleil. Habillés avec nos tenues de ski nous détonnons. Il fait très chaud et la neige s’en est aussi rendu compte. Heureusement que la station peut s’offrir le luxe des canons: ainsi nous pouvons atteindre Zermatt à ski (nautique?)! La course est finie et nous nous dirigeons directement vers la gare. La journée a été longue et nous voulons retrouver le confort de notre chez-soi. Arrivés à Viège, nous passons ache-ter quelques boissons et c’est dans le train en direction de Lausanne que nous buvons le traditionnel verre d’au revoir.

Fabien A. Delaloye

Alex pose une corde fixe.Montée à la Tête de Valpelline.

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ranDonnée- CoL Des étroits - roCHes éBouLées - CHasseron

• Date: 25 mai 2011 • Chef de course: Waespe Jean • Adjointe : Goumoëns Margrit • Participants: 24

Pour cette course du 25 mai 2011, on s’est donné rendez-vous au parking du Vélodrome à 7h30 et nous sommes dix-sept participant(e)s à partir à bord de cinq voitures pour le col des Etroits au-dessus de Sainte-Croix, lieu de départ de la randonnée, et sept autres membres nous rejoignent ici. Nous sommes ainsi vingt-quatre à nous lan-cer un peu après 8h30 en direction du Chasseron. A l’aller nous passons par Les Praises, puis Le Sollier, où un pre-mier arrêt s’impose. Nous continuons par La Merla, puis nous prenons le sen-tier, qui nous mène à travers forêts au Chalet des Roches Eboulées. Après un deuxième arrêt, nous attaquons les montées en direction du Chasseron où nous arrivons un peu avant midi. Par cette journée de beau temps avec des températures plutôt estivales, une longue pause de midi s’impose, ce qui permet après le pique-nique aux uns d’aller boire le café au restaurant et à d’autres tout simplement de faire une petite sieste, et c’est ainsi que le chef de course lui-même s’est fait réveiller par son adjointe pour qu’il n’oublie pas qu’on a encore le chemin de retour à faire. En passant par les Petites Roches et les Avattes, nous sommes de retour aux voitures à 15h30 environ. Un des participants nous propose alors de faire encore un arrêt dans un resto de Sainte-Croix pour le verre de l’ami-tié, proposition suivie par la moitié des participants. Merci à toutes et à tous qui avez fait cette course avec nous et à bientôt.

Margrit et Jean

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ranDonnée - maLatraiX - Pointe à L’aiGuiLLe - 1932 mètres

• Date: 22 mai 2011 • Chef de course: Xanthopoulos Nicolas • Adjointe: Legland Chantal • Participants: 19

Sur le coup de 7h50 à Roche, nous nous préparons à vivre une course heptauranobole. Nous devons savoir ce qui se cache der-rière Malatraix et ses mauvais alentours. Le grec qui mène à tout et l’étymologie nous aideront, le passé aussi. Car nous allons remonter la montagne et le temps et voir ce que personne n’a vu. Mais n’anantéursucididermipolisons pas. Le chef montre les hau-teurs: direction ma main! La colonne de dix-neuf volontaires s’ébranle car il y a 1500m de dénivelé à faire. Dans une heure tout ira bien. Effectivement, les bois viennent à notre secours et nous faisons notre chemin de croix dans la pénombre. A la première heure, nous côtoyons le grand dévaloir de l’Eau Froide et découvrons le pont d’Egras (prononcer aigre pour les puristes) qui franchit une belle cascade. «Attention au vide!» pour l’adjointe qui pourrait basculer. A la deuxième heure, un cri retentit: «Attention au câble!» La colonne lève la tête, cherche le danger dans les airs et manque de s’encoubler sur un gros câble qui traîne par terre. On cherche la raison de cet intrus, soudain on aperçoit une sorte de tremplin d’acier anourocéphale tapi dans les bois. Quèsaco? On comprend les regards antéphonoheptalinguagyrateurs. Premier retour en arrière. En 1896 s’implante une usine de chaux et ciment à Roche pour exploiter le gisement du grand dévaloir que nous venons de longer. De cette époque datent le pylône plié et son câble sour-nois destinés à transporter du bois de coupe à la cimenterie de Roche en plaine! Retour au présent. Nous passons sous Tête Ronde à 1151m pour entamer un faux plat. La colonne s’étire, on muse, on s’amuse, les langues se délient. Nous atteignons Belle Place la bien nommée. «Attention aux fleurs!» Il faut éviter de les piétiner. Discussion florale hyperpsychohomotope. Que la nature est belle, mais compliquée à connaître pour le commun! Heureusement, d’affables cicérones nous l’expliquent, et tout Flora Helvetica y passe: Eglantier, Cardamine, Pulsatile, Ellébore, Aspérule odorante, Polygale, Soldanelle, etc. La candeur des béo-tiens s’incline devant la puissance des racines grecques, les sono-rités latines et le savoir du botaniste. A la troisième heure, au 196e lacet, nous croisons la demeure d’un Pic épeiche malheureusement absent. Deuxième rencontre avec l’histoire. On découvre en 1554 les sources d’eau salée de Panex-sur-Ollon et construit un saumoduc en bois de 12 km en suivant le sentier du sel actuel jusqu’à Roche, première saline de Suisse. Cette montagne qui nous fait suer nous fait payer le salaire du sel. Puis nous débouchons au lieu dit la Joux Verte qui signifie forêt verte de feuillus. Une route goudronnée mène à Hongrin.

C’est l’occasion de remercier l’ancien cantonnier qui nous accom-pagne et l’a soigneusement entretenue en 1960. Et pour la troi-sième fois, notre course croise l’histoire. Afin d’acheminer le bois d’affouage aux salines de Roche, on construit en 1695 à 400m d’ici le premier barrage-voûte d’Europe sur la rivière, haut de 8m, à 1297m d’altitude. Le continent traverse une petite glaciation, l’ours rôde encore dans les parages du Roc à l’Ours sur Ollon, il ne fait pas bon travailler par Malatraix. Le barrage crée un lac artificiel de 70 000m3 où s’accumulent les bois de flottage. Une écluse permet de libérer l’eau de retenue avec les troncs flottés qui, emportés par la violence inouïe du courant, descendent 900m plus bas à travers les gorges vertigineuses jusque dans le bassin de réception des saulniers. On imagine le vacarme. Cette épopée cesse en 1730. L’ouvrage s’effondre en 1945. On préserve les restes en 1983. Voilà ce que nous n’avons pas vu… A la quatrième heure, nouvelle alerte. «Attention au précipice!» Nous arrivons au nid d’aigle de Malatraix à 12h15, cote 1768m, qui nous offre une vue imprenable sur le Léman et le Chablais. Ah cette lumière, punaise! C’est le moment de la dodécahorosusten-tation. Reprenons la route vers la cime d’à côté au-dessus des Cases afin de faire les 1500m de dénivelé promis. Nous culminons à 1981m vers 13h30. Le gros est fait? Pas si sûr; une descente orchidoclastique nous attend. Elle dure 3h jusqu’à l’arrivée à Roche vers 16h30. On souffre de caloriphagie. Mais qu’importe, le but est atteint. Course heptauranobole qui fera date dans les annales. «Attention à l’Aigle! » En bons aetophiles, nous disons au revoir au rapace qui survole maintenant Malatraix et à l’autre Aigle, plus à l’est. Malatraix est vaincu. Mais la troupe en a plein le dos. Or voici un bassin. On se rafraîchit les mains. Enlève ses souliers. Trempe ses pieds. Profite de l’aiguade. Vive l’Eau Froide! Un participant

Au sommet de Malatraix, une vue à couper le souffle.

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sKi ranDoHaute route 2011Par vaLsorey, au DéPart D’arGentières

• Dates: du 18 au 22 avril 2011 • Participants: 6

Une semaine sur les hauteurs avec un groupe homogène et dynamique, une météo remarquable, une ambiance appréciée aussi bien en courses qu’en cabanes. Lundi 18 avril 2011, d’Argentières à TrientDe Cheseaux, vers 6h30, nous partons tous en bus conduit par Samuel que je remercie beaucoup. Il est 8h50 quand nous nous retrouvons dans la cabine. Une descente à skis, un petit effort et le col du Chardonnay nous offre une petite péripétie sur prusik. La météo, qui sera infatigable toute la semaine, nous gratifie d’un panorama époustouflant pour certains et toujours très apprécié par les habitués. Fenêtre de Saleina et

Du col de la Serpentine en direction du Pigne d’Arolla.

Au Pigne d’Arolla, 3790 mètres.

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Début de matinée dans la Combe des Ecandies.

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Du col de la Serpentine en direction du Pigne d’Arolla.

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arrivée à la cabane du Trient. Le gardien nous annonce l’apéro accompagné d’un plateau magnifiquement garni. C’est François qui a à nouveau sévi et qui, par téléphone, nous a organisé un accueil très chaleureux et apprécié de chacun. Un grand merci d’Isabelle, Florence, Christine, Karin, Philippe et André. La semaine est lancée. André

Mardi 19 avril 2011, de Trient à valsoreyNous débutons notre randonnée par une descente sur le glacier du Trient en direction du col des Ecandies que nous atteignons après un bref portage. Nous rejoignons Champex par une belle descente à skis dans le val d’Arpette sur neige d’abord glacée, puis ramollie, puis absente. Le taxi nous attend à Champex pour nous conduire à Bourg-Saint-Pierre. La neige ayant fondu, nous marchons en direction des cabanes de Valsorey et du Vélan. Dès que les conditions nous le permettent, nous mettons nos skis pour nous diriger d’abord vers la cabane du Vélan, puis nous bifurquons sur la cabane Valsorey. Christine

Mercredi 20 avril 2011, de valsorey à ChanrionIl fait encore nuit quand nous quittons la cabane de Valsorey. Devant nous se trouvent plusieurs groupes de randonneurs qui éclairent le chemin avec leur lampe frontale. C’est déjà un pre-mier spectacle grandiose que de voir cette colonne de lumières en mouvement. Puis quelques instants plus tard, on assiste à un magnifique lever de soleil. Ce dernier va nous donner des forces pour la montée impressionnante et vertigineuse de plusieurs cen-taines de marches qui nous permettent d’atteindre le Plateau du Couloir. De là, nous entamons une courte descente suivie d’une brève montée sur le col de Sonadon. Une fois ce col passé, place à une grande descente par le glacier du mont Durand. La pause pique-nique est bienvenue avec un invité qui n’arrête de souffler! Enfin, après une petite heure de montée et surtout de slalom entre la neige, les ruisseaux et l’herbe, nous atteignons la cabane de Chanrion qui nous offre un splendide panorama. Florence

Jeudi 21 avril 2011, de Chanrion aux vignettesSkis aux pieds vers 6h30, on commence la montée en direction du glacier de Brenay dans un froid glacial. Le glacier de Brenay n’étant pas en condition (manque de neige!), nous bifurquons à gauche vers le glacier de la Serpentine. En contournant les impo-sants séracs, nous montons en direction du col de la Serpentine. Le col est en excellente condition et nous passons ce passage (parfois difficile) à skis. Notre but du jour, le Pigne d’Arolla, est en vue. Encore un ultime effort et nous y sommes. Au sommet, il fait grand beau et nous admirons le panorama par une superbe lumi-nosité. La descente se fait dans de bonnes conditions d’enneige-ment et la cabane des Vignettes est déjà là. Nous arrivons juste à temps pour rendre hommage au proverbe «Après l’effort le réconfort»: les croûtes au fromage sont excellentes!!! Karin

vendredi 22 avril 2011, des vignettes à ZermattNous poursuivons notre périple alpin pour rallier Zermatt par le col de l’Evêque 3382m, le col du Mont-Brûlé 3213m et le col de la Valpelline 3557m. Ce qui représente 1100m de montée pour 2900m de descente dans une neige conforme à nos attentes avec un soleil omniprésent. Que du plaisir! Ce fut notre dernier jour de course et à chacun restera une trace indélébile, le fait d’avoir transité dans ces lieux mythiques, chargés d’émotion, aux confins des forces de la nature qui se déchaînent au travers des cathédrales de blocs de glace jetés pêle-mêle.

Merci Dame Nature pour ta participation, sans oublier André et Karin qui nous ont fait voyager dans cette carte postale. Bravo à tous, quel modèle de partage cela fut-il! Le Chef Piolet. Philippe

Mise en forme du rapport rédigé par tous les participants.Isabelle

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via FerrataCourse Prévue: initiation à La via Ferrata - 1030 mètres.Course eFFeCtuée: via De La tière, CHamPéry

• Date: 29 mai 2011 • Chef de course: Milej Robert • Adjointe: Bugnion Béatrice • Participants: 13

L’effondrement du rocher du site du Pas de Morgins sur Châtel (F) où nous avions l’habitude de faire la partie théo-rique du cours nous a contraints à le donner à Champéry. Vincenta a renforcé l’équipe d’encadrement pour cause de nombre d’inscrits dépassant la limite validée par la commission d’alpinisme. Trois renoncements tardifs dont deux excusés et une absence non motivée (pas de réponse au téléphone le soir du stamm) ont remis le groupe en conformité, avec une adjointe supplémentaire.

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Dix nouveaux ferratistes ont donc abordé la verticalité en totale sécurité juste un peu cou-verte par le grondement du torrent. La séré-nité est venue un peu plus tard. La première partie de la via permet un bon entraînement du mousquetonnage, donc de la base même de la sécurité. Le stress n’apparaît qu’un peu plus tard quand la paroi se verticalise et se déverse sur deux passages. Antoine, jeune et compétent adjoint moniteur d’alpinisme, a mis en pratique l’assistance à la corde. Tout le monde s’est retrouvé souriant à la sortie de la via puis sur la vire Défago (homonyme du champion olympique morginois) et enfin devant une bière ou boisson gazeuse ou autre liquide désaltérant. L’autonomie est acquise pour le groupe qui peut s’embarquer sur d’autres vaisseaux (sur d’autres via ferrata serait mieux).

Robert Milej avec la complicité de Béa Bugnion et Vincenta Sania

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Les raPPortssKi ranDo Pointe norD De La terrasse2724 mètres

• Date: 7 mai 2011 • Chef de course: Gindroz françois • Adjoint: Chessex Gérard • Participants: 6

Levés aux aurores, nous partîmes pour les premiers de la gare de Lausanne à 4h30, où deux mondes s’entrecroisent, les lève-tôt et les couche-tard. Skis sur le toit, notre voiturage avait l’air suspect, ce qui attira l’attention d’un policier, mais fort heureu-sement, avec de charmants sourires féminins, nous pûmes passer pour rejoindre le second voiturage à Puidoux. Un peu plus tard, nous quittons la civilisation et les lueurs de Martigny pour rejoindre les hauteurs de Barberine. Départ féerique à 6h30 du barrage d’Emosson, skis sur le dos. Nous sommes guidés par des bruits venant d’un autre temps, ceux-ci nous font franchir la rambarde de sécurité pour nous aventurer en terrain soi-disant dangereux (chutes de pierres, avalanches,

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Gérard, Roland, nathalie, Jacques, Cécilia et le massif du Mont-Blanc.

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dynamitages). De la route, nous avons une vue plongeante sur le lac d’Emosson qui a dû déborder par le bain des dinosaures. Après le raidillon de la première combe neigeuse au pied nord de la chaîne rocheuse des Perrons, nous apercevons un couple de coqs de bruyère. Nous sommes ensuite précédés par une ancienne coulée de neige et montons la gorge de la Veudale, avant de mériter une petite pause. Nous poursuivons notre montée, tournons à gauche d’un col sans nom donnant accès à la cuvette du lac Vert et visons un objet non identifié. Arrivés au sommet chapeauté par un pylône vers 10h, nous nous enivrons depuis cette terrasse de la beauté des cimes du massif du Mont- Blanc. Le meilleur nous attend: du sucre-glace-chantilly. Nous

surfons sur les traces de descente des dinosaures passés avant nous et traversons un petit canyon, puis la gorge, avant de rejoindre la route, où une marmotte, effrayée par un diplodo-cus, se réfugie parmi nous. Après tant d’émotions, nous nous retrouvons sur la seconde terrasse du jour, au nord de Plan-Cerisier, à Martigny-Croix, et savourons une croûte au fromage du coin avec son fameux breuvage, le Païen / Heida, et pour certains la glace Chantilly. Merci à François Gindroz pour cette aventure préhistorique et félicitations à Gérard Chessex, promu adjoint!

Nathalie Durret, reporter de l’expédition

Vue plongeante sur le lac d’Emosson.

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