T E X T E & P H OTO SI M AG E S D E M A R Q U E S

TOYOTAHZJ 78 TSO

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Fruit del’expérience

Depuis 1978, l’équipe de TSO parcourt l’Afrique afin de préparer le tracé du Dakar.Presque trente années plus tard, la structure de préparation de l’organisation

travaille sans relâche afin de toujours fournir les meilleurs matériels aux équipessur le terrain. Avec la disparition du HZJ 78 catalogue Toyota Europe, l’équipe

technique de TSO s’est retrouvée devant un cruel dilemme. Par quoiremplacer ces valeureux 4x4 ? La Compagnie Saharienne a apporté la

solution en fournissant à TSO des … HZJ 78 ! Une excellente nouvellepour l’équipe technique qui pouvait alors reproduire sa préparation

déjà éprouvée sur les Toyota HZJ 75 et 78 de son parc. Nous avonseu la chance d’essayer pour vous l’un de ces 4x4, tout en

constatant que sans l’expérience, il ne peut exister depréparation 100%

efficace.

TOYOTA HZJ 78 TSO

Fruit del’expérience

anlieue pari-sienne, petit matin d’oc-tobre, je me retrouve de-vant la grille de l’atelier deTSO. Trois initiales pourThierry Sabine Organisa-tion, une structure passée

depuis quelques années sous lahoulette d’ASO (Amaury Sport Or-ganisation). Un atelier donc, qui as-sure la préparation et l’entretien duparc automobile du Dakar. Lorsquel’on comptabilise les centaines demilliers de kilomètres parcourusexclusivement en TT par les 4x4 deTSO, force est de constater que cesgens là connaissent plutôt bienleur affaire. Avec la disparition desHZJ 78 du catalogue Toyota,TSO ad’abord envisagé de faire appel àun autre 4x4. Le cahier des chargesétait simple, ce véhicule devait dis-poser d’une mécanique fiable, dedeux ponts rigides et d’un impor-tant volume intérieur.

Choix restreintPas évident sur le marché actueldes 4x4 de dénicher cette perle

rare, aussi lorsqu’Arnaud Delmas-Marsalet s’est proposé de fournirdix HZJ 78 flambant neufs et im-matriculés en France, TSO a signédes deux mains. Après quelquessemaines de contrôles tech-niques à l’UTAC, les rustiques 4x4sont arrivés à l’atelier de l’orga-nisateur du Dakar. Stéphane Ma-bire, le responsable de la struc-ture de préparation de TSO a desuite lancé son équipe afin de lestransformer en « Tango » ou en« Charly ». Comprenez en voi-tures médicalisées pour les pre-mières (le « T » de Toubib se ditTango en langage radio) etContrôles de passage pour les se-conds (le « C » pour Charly). Aufinal, ce sont donc dix nouveauxHZJ 78 qui ont rejoint le parc deTSO, des 4x4 qui viennent com-pléter une flotte constituée deHZJ 105 et de HZJ 78. Des 4x4 quel’on voit peu à la télévision, maisqui roulent jour et nuit sur leDakar et que les concurrentsconnaissent bien. ■

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Alignés comme à la parade,les dix nouveaux HZJ 78 at-tendent sagement de partirsur le prochain Dakar. Toutcomme les Kerax qui vien-nent en remplacement des Scania. A l’atelierde TSO, on prépare les corps de pont, mais onstocke aussi tout le matériel utile pour leséquipes. De la pelle pour le sable aux sangles,en passant par les boîtes de vitesses de re-change, tout y est. A noter enfin que lesplaques ont bien vécu ...

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Forte de six personnes, l’équipe technique de TSO assureà la fois la préparation et la maintenance du parc de 4x4et de camions du Dakar. Présents également sur l’épreuve,ils assurent les réparations ou pannes des véhicules del’organisation. A leur actif, des Dakar très calmes, syno-nymes d’excellente préparation. En marge de ce parc uti-lisé durant la course, Stéphane Mabire et son équipe ontégalement la charge des véhicules de reconnaissance.Des 4x4 qui roulent toute l’année à la recherche des plusbelles pistes. Des HZJ 105 préparés de main de maître quine roulent pratiquement qu’en TT. Enfin, l’équipe techniques’occupe également de tout le «petit » matériel accessoireutilisé sur la course. Mini motos, quads et même groupeélectrogène, tout ce qui tourne avec un moteur est à lacharge de nos techniciens. Dans tous ces cas de figure,seule l’expérience compte. A chaque retour de reconnais-sance ou de rallye, chaque équipage remplit soigneuse-ment une fiche de renseignements. Les informations sontsoigneusement analysées et servent à la préparation duDakar suivant. Une mine d’or jalousement conservée parStéphane Mabire.

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TOYOTA HZJ 78 TSOUne équipe tout-terrain

La polyvalence des mécani-ciens de TSO, sous la direc-tion de Stéphane Mabire,est surprenante. Tout aussicapable d’entretenir desmini motos que de fabri-quer des racks à pneuspour les camions, ceshommes de l’ombre sontégalement présents sur leterrain pour assister les 4x4et camions de l’organisa-tion. Cela méritait bien uncoup de chapeau

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1.Du classique, rien que du classique dans cet habitacle. A noter le coupecircuit facile d’accès. 2.Les sièges Sparco sont parfaits pour les miliers dekilomètres à parcourrir 3 & 4 .Admirez le travail, rien à redire, ni sur le po-sitionnement des instruments de navigation, ni sur l’intégration de l’arceau.5.A l’arrière, on trouve le rack à pneus et le réservoir qui sert égalemnt desupport pour la civière. L’arceau de sécurité intègre ces deux éléments pourplus de rigidité. 6.Un troisième siège baquet est insatllé à l’arrière. Il s’agitdu plus confortable car il s’incline et peut permettre de dormir. Si la pisten’est pas trop défoncée ...

Le travail de préparation s’appuie essentiellement sur les notions d’endu-rance et de sécurité. Il est clair que les 4x4 de l’organisation du Dakar ne«font pas la course». Les HZJ 78 doivent être capables de rallier Dakar sansentretien particulier. Bien que l’équipe technique soit présente sur la course,ces Toyota ne font que de très brèves apparitions sur les bivouacs. Justepour s’y ravitailler et contrôler les niveaux.

En premier lieu, ce sont les suspensions qui reçoivent des modifications.Le HZJ 78 se distinguant du 75 par ses ressorts hélicoïdaux à l’avant, cesderniers sont pourtant remplacés au profit de King Spring de tarage HD(Heavy Duty). Les lames d’origine sont échangées contre des éléments ren-forcés. Les amortisseurs d’origine laissent leur place à des Koni HeavyTrack. Une technologie issue du poids lourd qui consiste à augmenter lataille des amortisseurs afin d’obtenir une meilleure efficacité et une longé-vité surprenante. Selon Stéphane Mabire, ces Koni ne sont pas changésavant trois ou quatre Dakar d’affilée et présentent l’avantage d’être aisé-ment réglables. Les points d’ancrage de ces amortisseurs sont égalementrenforcés par des platines d’acier soudées sur les fixations d’origine.Simples et efficaces, ces modifications résistent apparemment très bien.Les HJZ 75, aujourd’hui utilisés en ouverture de sécurité dans les villagesles emploient toujours et aucune n’a cédé depuis plus de quinze annéesque TSO les met à contribution. Les corps de ponts sont renforcés par unesolide et large cornière soudée « maison ». En clair, du solide !

A l’intérieur, on retrouve un arceau cage en acier. Fixé par boulonnage, cettestructure protège la caisse en cas de retournement. Toujours au chapitre« tube, boulons et rondelles », un rack à pneus est positionné à l’arrière, àcôté du réservoir de carburant qui sert également d’embase à une éven-tuelle civière pour les « Tango ». Ce qui frappe dans cette préparation : sajustesse et sa sobriété. Pas de tubes dans tous les sens, pas de renfortsjetés ça ou là. Rien que des protections fruits de l’expérience de la piste. Al’image de cette barre en V dans le compartiment moteur, afin d’éviter lesrapprochements « douteux » de la carrosserie et de rendre cet espace plusrigide. Toujours au chapitre moteur, rien de particulier en dehors dequelques dérivations électriques pour le matériel de communication et denavigation. Le filtre à air d’origine étant d’une efficacité remarquable, TSOn’a pas jugé utile de le modifier. Seul l’échappement a fait l’objet d’une re-fonte totale. Le silencieux final a été retiré et la ligne reprend des élémentsde HDJ 80 afin d’être à la fois plus libre et moins exposée aux chocs. Dansl’habitacle, trois baquets ont été installés sur les glissières d’origine pourles deux sièges avant.

Simple et efficace !

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1.Une barre en “V” renforce le comparti-ment moteur. A noter le filtre à air d’ori-gine. 2.Lames de ressort et amortisseursKoni, la recette de TSO semble payerpuisque les amortisseurs font quatreDakar sans être changés.3 & 4.Vue deplus prés, le train avant présente un res-sort King Spring, une sangle antidébatte-ment et un ski en aluminium. A noter lacoquille soudée et les renforts de corpsde pont. 5 & 6.La ligne d’échappementreprend des éléments de HDJ 80 et un si-lencieux central unique. La sonorité et lamise en oeuvre du moteur 4,2 l atmo-sphérique n’en sont que meilleures.

Démontage complet (pare-chocs AV et AR, siéges, vitres latérales, vitres AR, pots d’échappement)Démontage des ponts Av complet et remontage, après renfort.Changement des lames AR .Montage de sangles anti-débattement.Modification du répartiteur de frein AR,Montage des amortisseurs KONI avec modification des fixations AV et AR .Changement du ressort AV.Montage du pare-chocs AV tubulaire et du tampon AR.Pose du blindage et des supports de blindage.Installation du réservoir auxiliaire.Transformation des supports des baquets AV et du siège AR.Confection et pose du coffre à batterie, du réservoir d’eau , des arceaux de sécurité et du triangleanti-rapprochement avant.Fabrication et pose des lignes d’échappement.Montage des galeries.Montage des instruments de navigation.Confection du faisceau électrique pour le coupe circuit et projecteurs longue portée.Installation du gyrophare et alimentation pour le matériel de communication (radio, standard C).

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Arnaud Delmas-Marsalet,fournisseur de TSO, dis-pose aujourd’hui d’unestructure intégralementdédiée aux baroudeurs.La Compagnie Saha-rienne, installée à Boula-zac (en banlieue de Péri-gueux, voir Passion 4x4 n°139) commercialise lesToyota qui ne figurent plus au catalogue de lamarque. Des « dromadaires » comme les appelle af-fectueusement Arnaud, capables de vous emporterdans tous les déserts de la planête.

Contact: Arnaud DELMAS-MARSALETCompagnie SaharienneRue du Pont - 24750 Périgueux BoulazacTél / Fax : 05 53 04 23 75 www.compagniesaharienne.com etcompagniesahara@aol.com

Compagnie Saharienne

Si les 130 ch. du six cylindres en ligne du 1 HZ ne donnent pas une énormeimpression de puissance, ce moteur semble en revanche infatigable. Lesmontées en régime sont assez courtes, mais les reprises peuvent démar-rer dès 700 / 800 t/min. Un excellent atout pour les franchissements dedunes. Sur piste le comportement du HZJ 78 est grandement amélioré parle montage de sa nouvelle suspension. Au volant on remarquera une bienmeilleure précision et un filtrage accru des vibrations parasites. Un amor-tisseur de direction plus fortement taré serait toutefois le bienvenu. Le siègedu pilote ne comporte pas de réglage d’inclinaison du dossier. Cette coqueSparco Evo 2 est très confortable est assure un excellent maintien. Tant la-téral que lombaire. Le volant d’origine présente une jante un peu étroite,mais son rayon de grande taille permet une conduite facile. Point très po-sitif du HZJ 78, ce 4x4 dispose de moyeux débrayables. Si leur usage im-plique de descendre pour les engager, ils contribuent en revanche à unebonne réduction sonore et à une usure moindre sur le pont avant.

En franchissement pur, ces Toyota présentent de meilleurs angles d’attaqueet de fuite du fait de l’installation d’une protection tubulaire à l’avant et dela suppression du pare-chocs arrière. Un tampon en caoutchouc venant enlieu et place. A noter que sur le tube avant, l’équipe technique de TSO agreffé un mini roll bar et deux projecteurs longue portée. En résumé, si lapréparation de ces dix HZJ 78 n’a rien de novateur, ni d’impressionnant,c’est tout simplement parce que TSO ne vise que la fiabilité et pas le tape-à-l’œil. Au volant, l’engin est agréable et l’on se sent d’emblée totalementà son aise. L’impression de facilité procure également le sentiment de pou-voir parcourir de très longs trajets. La suspension rigidifie le comportementet rend l’expression dynamique du HZJ 78 beaucoup plus cohérente. Lesprises de roulis sont de ce fait limitées et l’engin ne se « tortille » plus aufreinage. Un atout en cas de freinage d’urgence, si danger sur la piste. TSOa réalisé un bien beau 4x4 à partir d’une base éprouvée.

La liste de cette préparation est longue, tout en se focalisant sur le strictminimum. Un excellent enseignement pour les préparateurs tentés detransformer un 4x4 en « usine à gaz ». Une pensée simple pour une fiabi-lité totale.

infatigable voyageur

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