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météore / roman PAUL PLACIDE, l ’homme mystérieux à New York Extrait de la publication

PAUL PLACIDE,

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Page 1: PAUL PLACIDE,

météore / roman

PAUL

PLACIDE,l’homme mystérieux à New York

Extrait de la publication

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Page 3: PAUL PLACIDE,

Placide,

l’homme mystérieux,

à New York

Extrait de la publication

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Bouton d’or Acadie désire remercier le Comitéhistorique acadien Prince-Ouest ltée, parrain dece projet de publication, ainsi que Francis C.Blanchard, coordonnateur du projet.

Nos remerciements vont également au Ministèrede l’Éducation de l’Île-du-Prince-Édouard et auComité du Bicentenaire de Tignish, pour leurcontribution financière à la réalisation de cetouvrage.

Texte de « Paul » (attribué à Gilbert Buote)Illustrations de Roland Daigle

Maquette de la couverture : Claude Guy GallantMise en pages : Marguerite Maillet

Tous droits réservés pour tous les pays.

Collection météore

papier ISBN 2-922203-21-2

PDF ISBN 978-2-89682-180-8

ePub ISBN 978-2-89682-530-1

Dépôt légal : 3e trimestre 1999Distributeur : Prologue

© Bouton d’or Acadie204- 236, rue Saint-GeorgesMoncton, N.-B., E1C 1W1 CANADATéléphone : (506) 382-1367Télécopieur : (506) 854-7577Site Internet : www.boutondoracadie.com

Page 5: PAUL PLACIDE,

Placide,

l’homme mystérieux,

à New York

par « Paul »

texte attribué à Gilbert Buote

illustrations de Roland Daigle

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Page 9: PAUL PLACIDE,

Mot du Comité

Au début du 20e siècle, un roman policier

Placide, l’homme mystérieux, signé « Paul », parut en

feuilleton dans le journal L’Impartial de Tignish, à

l’Île-du-Prince-Édouard. Selon l’état actuel des

recherches, c’est le premier roman publié par un

Acadien.

En cette année du Bicentenaire de la fondation de

Tignish, le Comité historique acadien Prince-Ouest est

particulièrement heureux d’offrir aux jeunes ainsi qu’à

tout lecteur de romans d’aventures le premier des deux

épisodes de Placide, l’homme mystérieux. Le roman,

dont l’action se déroule à New York, parut en treize

tranches du 21 janvier au 18 août 1904. Par la suite,

L’Impartial en publia un tiré à part. La page couver-

ture de cette brochure est reproduite au tout début de

la présente édition, réalisée par Bouton d’or Acadie

sous le titre Placide, l’homme mystérieux, à New York.

Bonne lecture !

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Page 10: PAUL PLACIDE,

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Page 11: PAUL PLACIDE,

Chapitre 1

— Pardon, Monsieur.

— Certainement, Mademoiselle.

L’interpellation et la réponse étaient échangées en

langue anglaise. Un jeune Acadien passait le long d’un

mur de pierre dans une des rues de New York,

lorsqu’une femme, le visage couvert d’un voile épais,

s’approcha de lui et lui adressa les paroles qui com-

mencent cette histoire.

— Puis-je vous parler un moment, Monsieur ?

— Cela dépend, Mademoiselle.

— Dépend de quoi, Monsieur ?

— Lorsque je saurai qui désire me parler.

Le jeune Acadien, Placide, parlait d’une manière

respectueuse, mais n’avait aucune raison de connaître

celle qui s’adressait à lui. Avec lui, il s’agissait d’autres

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Page 12: PAUL PLACIDE,

Extrait de la publication

Page 13: PAUL PLACIDE,

affaires, sérieuses et importantes.

Après un court silence, la femme voilée dit :

— Que craignez-vous ? Pourquoi mettez-vous des

conditions lorsqu’une femme dont le visage est voilé

veut vous adresser quelques mots ?

— Je ne crains rien, mais j’ai l’habitude d’être pru-

dent.

— La prudence fait partie de vos habitudes ?

— Oui.

— Voulez-vous m’accompagner ?

— Non.

La réponse était directe et décisive.

— Alors, vous me craignez ?

Placide eut un sourire.

— Que dois-je faire ? dit la femme.

— Ôtez le voile qui vous cache le visage.

Encore quelques moments de silence…

— Est-ce tout ce que vous demandez ? ajouta-t-elle.

— Oui.

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Promptement, elle ôta son voile et Placide regarda le

visage de cette beauté : un visage frais, innocent et hon-

nête, mais qui portait quelques empreintes de chagrin.

— Je vous écouterai, dit Placide.

Placide était un jeune Acadien né dans la province

de l’Île Saint-Jean. Il suivait la carrière de limier.

À New York, il s’était réfugié un nombre de mal-

faiteurs, et si habiles étaient leurs tours d’escroqueries

que la police de la métropole avait fait venir Placide,

l’homme mystérieux et la terreur des malfaiteurs. Le chef

de la police de New York croyait que Placide aurait un

avantage que les hommes de New York ne pouvaient

avoir pour faire la chasse aux voleurs. Placide n’avait pas

voulu se rendre à New York sans amener son com-

pagnon, Grégoire Tonneau. Les deux hommes par-

laient l’anglais avec un accent qui les faisait prendre pour

des Anglais pur sang. Ils parlaient aussi plusieurs autres

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langues, ce qui les rendait, en réalité, bien supérieurs aux

limiers new-yorkais. Outre le chef de police de New

York, le maire de la ville et le consul français, personne

n’était au courant des démarches de Placide. Pendant leur

passage à New York, les limiers avaient tracé la ligne de

conduite qu’ils devaient suivre. Placide était un homme

accompli. Chez lui, il était connu comme l’homme

mystérieux. Parmi les officiers des différentes villes où

il avait eu occasion de pratiquer son métier, il était

reconnu d’une force herculéenne et d’une habileté

remarquable à l’épée et au pistolet, mais il était un

homme sans prétention et d’un caractère doux, affable

et parfaitement honnête. Il n’est donc pas surprenant

qu’il se servît de toutes les précautions lorsque des per-

sonnes inconnues s’adressaient à lui.

Quoiqu’il fût surpris lorsqu’il vit le visage de la

femme, Placide ne se trahit pas. Il l’observa de suite avec

calme.

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— Vous m’écouterez ? dit la femme.

— Oui.

— Vous ne me reconnaissez pas ? dit-elle.

— Je ne me rappelle pas vous avoir déjà vue, lui dit

Placide.

— C’est étrange, murmura la jeune femme. Je vous

ai reconnu immédiatement, reprit-elle. J’ai pénétré

votre déguisement.

Ceci était vraiment étrange. Placide voyageait sous

un déguisement. Il était déguisé depuis son arrivée à New

York. Il avait fait la rencontre du chef de police sous

déguisement, et ce dernier n’avait jamais rencontré

Placide in propria persona. Notre héros faisait usage,

avec son compagnon Grégoire et le chef de police, de

certains mots de passe qui n’étaient connus que d’eux-

mêmes. Il avait pris ses précautions et il se trouva

grandement surpris lorsque la belle jeune femme lui

dit : « J’ai pénétré votre déguisement. » Il ne témoigna

aucune surprise ; il ne donna même aucun signe d’assen-

timent. Cependant, ce qu’elle ajouta le surprit davantage.

— D’autres, dit-elle, ont aussi pénétré votre déguise-

ment.

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— Vraiment ? dit-il.

— Oui.

— J’ai compris, Mademoiselle, que vous aviez à me

parler ?

— Je parle, n’est-ce pas ?

— Oui, mais vous ne me donnez aucune information.

— N’est-ce pas vous donner des informations que de

vous dire que votre déguisement a été pénétré et que

vous êtes reconnu ?

— Non.

— Je ne comprends pas, dit-elle.

— Ni moi non plus, Mademoiselle.

— Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? fit-elle.

— Vous me dites que mon déguisement a été pénétré.

— Oui.

— Il y a certainement erreur, dit Placide.

— Non, je suis certaine que votre déguisement a été

pénétré et que vous êtes reconnu.

— Cela ne se peut.

— C’est vrai.

— Comment cela peut-il être vrai, lorsque je ne suis

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pas déguisé ?

— Ne discutons point cette question. J’ai d’autres

informations à vous donner ou, du moins, je veux vous

conseiller.

— Merci. Je suis toujours disposé à recevoir de bons

avis.

— Quittez New York immédiatement. Quittez

secrètement.

— Quitter New York secrètement ! dit Placide.

— Oui.

— Je ne connais aucune raison qui pourrait m’en-

gager à agir de la sorte.

— Vous êtes en péril, dit la femme.

— En péril ?

— Oui.

— De quel quartier ? fit Placide.

— Des assassins secrets sont sur vos traces. Ils ont

réussi à établir votre identité ; ils suivent tous vos pas et

cherchent un moyen de vous tuer.

Placide sourit et dit :

— Mademoiselle, je crains que vous ne soyez

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Extrait de la publication

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alarmiste. Pourquoi chercherait-on à m’ôter la vie ?

— Pourquoi essayer de me tromper ? dit-elle.

— Je ne veux pas vous tromper, Mademoiselle,

mais je crois que vous vous trompez beaucoup.

— Le croyez-vous ?

— J’en suis certain.

— Je veux vous convaincre du contraire.

— Faites-le.

— Je ne suis qu’une messagère, dit la femme. Je

viens sur l’ordre d’une autre, que vous connaissez cer-

tainement.

— Une autre personne vous a envoyée m’avertir de

me tenir sur mes gardes ? fit Placide.

— Oui, dit-elle.

— Et qui pourrait avoir tant de sollicitude pour

moi ? répliqua le limier.

— Ne pouvez-vous pas le deviner ? répondit la

messagère.

— Je ne le puis.

— Comte, vous êtes sot et hardi.

Placide fut surpris lorsqu’il entendit la belle incon-

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Extrait de la publication

Page 20: PAUL PLACIDE,

nue l’apostropher en usant du titre de comte et vit de

suite qu’il avait été pris pour une autre personne. Il était

d’un caractère romanesque, n’ayant aucune crainte,

prêt à faire face à tout danger. Il se détermina à tirer avan-

tage de l’erreur de la femme sur son identité afin de pou-

voir approfondir le mystère qui semblait s’ourdir autour

de lui. Il était venu à New York pour faire la chasse aux

criminels qui, par leurs déprédations, causaient une ter-

reur continuelle aux habitants de la métropole, et voilà

qu’il était averti du danger qu’il courait. Était-il possi-

ble qu’il fût lui-même pris pour un criminel ou considéré

comme l’ennemi des criminels ? Dans tous les cas,

quelque étrange que lui parût la situation, il se décida à

voir le jeu jusqu’à la fin. C’est pourquoi, lorsque la belle

étrangère lui donna le titre de comte, d’un ton craintif il

dit :

— Chut ! Aucun titre dans les rues de New York. Les

pierres parlent.

— Ah ! je savais que je ne m’étais pas trompée ! dit-

elle. Maintenant, suivrez-vous mes conseils et quitterez-

vous New York ? Vous savez d’où vient l’avertisse-

ment ?

— Non.

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BDOA / ados

PLACIDE,l’homme mystérieux, à New York

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Pau

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BDOAados

«Ce roman, dû à la plume d’un Acadien, est tiré des grandes

œuvres de fiers limiers américains. Le héros du roman est un

Acadien, qui a su s’attirer le respect et la confiance des chefs

de police des grandes villes de la république américaine. »

(L’Impartial, éditorial du 21 janvier 1904)

« La création d’un héros acadien etla publication de ses aventures se fontau moment même où prédomine uneidéologie nationaliste. L’auteur présenteau grand public un héros auquel ilpourrait s’identifier. […] L’œuvretémoigne d’une ouverture de l’Acadievers le monde. » (Pierre M. Gérin,Université de Moncton, 1999)

météore / roman

météore / roman

« […] selon toute vraisemblance, Paul fut le

premier Acadien à publier un roman, et qui plus

est, un roman d’aventures […] Ce roman n’a rien

de didactique ; il est écrit presque entièrement

sous la forme de dialogues et l’action occupe le

premier plan. » (M. Maillet, Histoire de la lit-

térature acadienne, p. 143-144, 1983)

2-922203-21-2

100B-236, rue St-GeorgesMoncton, (N.-B.)

E1C 1W1tél. : (506) 382-1367

téléc. : (506) [email protected]

PLACIDE,l’homme mystérieux, à New York

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BDOAados

«Ce roman, dû à la plume d’un Acadien, est tiré des grandes

œuvres de fiers limiers américains. Le héros du roman est un

Acadien, qui a su s’attirer le respect et la confiance des chefs

de police des grandes villes de la république américaine. »

(L’Impartial, éditorial du 21 janvier 1904)

« La création d’un héros acadien etla publication de ses aventures se fontau moment même où prédomine uneidéologie nationaliste. L’auteur présenteau grand public un héros auquel ilpourrait s’identifier. […] L’œuvretémoigne d’une ouverture de l’Acadievers le monde. » (Pierre M. Gérin,Université de Moncton, 1999)

météore / roman

météore / roman

« […] selon toute vraisemblance, Paul fut le

premier Acadien à publier un roman, et qui plus

est, un roman d’aventures […] Ce roman n’a rien

de didactique ; il est écrit presque entièrement

sous la forme de dialogues et l’action occupe le

premier plan. » (M. Maillet, Histoire de la lit-

térature acadienne, p. 143-144, 1983)

2-922203-21-2

100B-236, rue St-GeorgesMoncton, (N.-B.)

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téléc. : (506) [email protected]

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