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L'Inde est le pays le plus dangereux pour les femmes
Chasse aux filles
En dépit de l'espérance de cette maman, l'enfant mourra trois mois plus tard. Le
père a avoué l'avoir battu à mort. Aussi alarmant soit-il, ce fait-divers est loin
d'être isolé dans un pays où les comportements, les traditions et les contraintes
économiques fragilisent les individus de sexe féminin de plus en plus sacrifiés
avant même d'avoir vu le jour. Aujourd'hui, l'Inde semble faire la chasse aux
filles comme le démontrent l'alarmant écart de croissance entre les sexes. En
2011, la population indienne de six ans et moins ne compte que 914 filles pour
1000 garçons, soit le ratio le plus faible depuis 1947.
Avortement sélectif
L'Organisation des Nations Unies avance que l'Inde est devenu le pays où il est
le plus dangereux de naître fille. Un constat partagé par le Dr. Anand Krishnan,
de l'All Indian Institute of Medical Sciences, qui étudie depuis des années l'écart
entre les genres. "Le taux de mortalité est statistiquement plus élevé chez les
filles que chez les garçons" admet-il au micro de CNN. Bien qu'il soit contraire à
la loi, l'avortement sélectif se pratique à un rythme alarmant. Et d'après un
étude menée par Krishnan, il toucherait plutôt une classe aisée et instruite dont
la prospérité facilite les échographies et l'avortement.
Silence médical
"Les garçons sont considérés comme un meilleur investissement. Les Indiens
les préfèrent aux filles", en raison d'une tradition ancestrale qui veut qu'une
mariée emménage dans la maison familiale de son mari et apporte soutien à
ses beaux-parents et contribution aux tâches domestiques du foyer. En quittant
sa maison parentale, la fille n'est d'aucun apport financier et coûte la plupart du
temps de l'argent à ses parents qui doivent s'acquitter d'une dot, pourtant
illégale mais encore répandue sous diverses formes, pour la marier au garçon
d'une autre famille.
Pour endiguer l'avortement sélectif, la loi indienne contraint désormais les
médecins à taire le sexe de l'enfant après une échographie, même si de
nombreuses cliniques l'enfreignent. Et les autorités mènent des campagnes à
travers tout le pays pour "Sauver nos filles", notamment dans certains villages
où les filles sont, au mieux, abandonnées. Une contradiction dans un pays dont
la personnalité politique la plus puissante est une femme. Sonia Gandhi.