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Maison de Victor Hugo Dossier de presse MAISON DE VICTOR HUGO Htel de Rohan-Gumne - 6, place des Vosges - 75004 Paris Commissariat & Catalogue Pierre Georgel Cet immense rve de l’ocan… Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugo 2 dcembre 2005 – 5 mars 2006 Contact Presse Constance Allard Ligne directe 01 42 72 71 52 [email protected] Victor Hugo, Ma Destine. Maison de Victor Hugo PMVP.

Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugoenvlit.ifremer.fr/content/download/29215/241462/file/... · 1 EXPOSITION • Cet immense r†ve de ’… – Paysages de mer

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Maison de Victor Hugo

Dossier de presse

MAISON DE VICTOR HUGO H�tel de Rohan-Gu�m�n�e - 6, place des Vosges - 75004 Paris

Commissariat&Catalogue

Pierre Georgel

� Cet immense r�ve de l’oc�an… �Paysages de mer et autres sujets marins

par Victor Hugo

2 d�cembre 2005 – 5 mars 2006

Contact Presse Constance Allard

Ligne directe 01 42 72 71 [email protected]

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EXPOSITION � Cet immense r�ve de l’oc�an… �Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugodu 2 d�cembre 2005 au 5 mars 2006

Direction Danielle MolinariConservatrice g�n�rale du patrimoine, Directrice des Maisons de Victor Hugo� Paris et � Guernesey

Commissariat Pierre GeorgelConservateur g�n�ral du patrimoine,Directeur du mus�e de l’Orangerie

Coordination Alexandrine AchilleService des Expositions de la Maison de Victor Hugo

et J�r�me Godeau

avec � la conservation du mus�e St�phanie Cantarutti et Claire Lecourt

Sc�nographes consultants

V�ronique Barn�oud et Jean-Pierre CrussonArchitectes

Signal�tique Thomas Gravemaker

Audioguide J�r�me Godeau

Am�nagement Atelier des mus�es de la Ville de Paris

Production Paris-Mus�es Aim�e Fontaine

DirectriceDenis CagetResponsable du secteur ExpositionsClaire N�nertChef de projetJulie BertrandAttach�e de production

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SOMMAIRE

Pierre Georgel, commissaire et auteur ........................ 3

Pr�sentation de l’exposition..................................... 4

Cinq s�quences : de l’observation… � la fiction ............. 5

Parcours du catalogue (extraits) et de l’exposition

Avant-propos, Danielle Molinari ................................ 6

Introduction, Pierre Georgel .................................... 7

Observer, contempler, r�ver… ................................ 9Regards, � Ma Destin�e �

A l’instar de l’oc�an.............................................. 10Une sorte d’empathie / Rochers/ Analogies

Confins .............................................................. 11

L’imm�morial et le fabuleux ................................... 11Le vertige du temps / Monstres

Voies de la fiction................................................. 12Germes narratifsAutour des Travailleurs de la merAutour de L’Homme qui rit

Catalogue, sommaire et informations.......................... 14

Conf�rences et activit�s.......................................... 15

Visuels disponibles pour la presse .............................. 17

Informations pratiques............................................ 19

SOM

MA

IRE

3

Pierre Georgel, commissaire et auteur

Pierre Georgel, commissaire de l'exposition et auteur du catalogue, a publi� une centaine d’ouvrages et a r�alis� une cinquantaine d’expositions portant principalement sur l’histoire litt�raire et l’histoire de l’art en France et en Grande-Bretagne du milieu du XVIIIe au milieu du XXe si�cles.

Sur Victor Hugo, il a notamment �t� le commissaire des expositions :

"L�opoldine Hugo : une jeune fille romantique", Villequier, Mus�e Victor Hugo et Paris, Maison de Victor Hugo, 1967-68,"Dessins de Victor Hugo ", Villequier, Mus�e Victor Hugo, et Paris, Maison de Victor Hugo, 1971 ;"Drawings by Victor Hugo", Londres, Victoria and Albert Museum, 1974;"La Gloire de Victor Hugo", Paris, Grand Palais, 1985.

Parmi ses publications sur Victor Hugo et son entourage, outre les catalogues de ces trois expositions :

L'album de L�opoldine Hugo [�dition critique]. Villequier, Mus�e Victor Hugo, 1967. 95 p.Histoire d'un peintre malgr� lui. [In] Victor Hugo, OEuvres compl�tes, [�d. chronologique sous la direction de Jean Massin], tome 18, Paris, Club fran�ais du Livre, 1969, p. 13-80.Les sources de quelques dessins de Victor Hugo. Bulletin de la Soci�t� de l'Histoire de l'art fran�ais, 1971 [publi� en 1972], p. 281-295.Le romantisme des ann�es 1860. Correspondance Victor Hugo-Philippe Burty. Revue de l'art, 1973, n� 20, p. 8-64.La vision en silhouette. L'Arc, 1974, n� 57, p. 24-32.Correspondance de L�opoldine Hugo [�dition critique]. Paris, Klincksieck, 1976 ("Biblioth�que du XIX� si�cle), 507 p.Les dessins de Victor Hugo pour les Travailleurs de la mer. Paris, Herscher, 1985.120 p."Le bonhomme est charmant" : Victor Hugo et les dessins de ses enfants. Gazette des Beaux-Arts, f�vrier 1988 ("Hommage � Jean Adh�mar"), p. 55-62.L'Histoire photographe. [In] Du visible � l'invisible : pour Max Milner (*). Paris, Jos� Corti, 1988, p. 175-203.Portrait de l'artiste en griffonneur. [In] Victor Hugo et les images, textes r�unis par Madeleine Blondel et Pierre Georgel, Dijon, Ville de Dijon, et Paris, Aux amateurs de livres, 1989, p. 74-144.Pour l'intimit�". [In] Usages de l'image au XIX� si�cle (*)[actes du colloque du mus�e d’Orsay, 1991]. Paris, Cr�aphis, 1992, p. 184-203.Dessiner l’infini. [In] Victor Hugo et les siens : deux si�cles d’art et d’artistes. Arles, Actes-Sud, 2002, p. 9-17.Victor Hugo : dessins. Paris, Gallimard et C.N.D.P., 2002 (� D�couvertes Hors S�rie �), n.p. Dessins de Victor Hugo autour de la L�gende des si�cles. [In] Hugo et l'histoire, textes r�unis par L�on-Fran�ois Hoffmann et Suzanne Nash, Paris, Presses de l'Universit� de Paris-Sorbonne, 2005, p. 155-215.

En cours : Catalogue raisonn� des dessins de Victor Hugo [pr�c�d� d’une �tude historique et critique].

Parmi ses autres publications :La peinture dans la peinture [en collaboration avec Anne-Marie Lecoq]. Paris, Adam Biro, 1987. 286 p.- Trad. italienne, Milan, Rizzoli, 286 p.Courbet : le po�me de la nature. Paris, Gallimard, 1995. Monet : Nymph�as. Paris, Hazan, 1999.

COM

MISSA

IRE ET AU

TEUR

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Pr�sentation

Cet immense r�ve de l’oc�an…Paysages de mer et autres sujets marins

Rendez-vous compte de l’�tat de mon esprit dans la solitude splendide o� je vis, comme perch� � la pointe d’une roche, ayant toutes les grandes �cumes des vagues et toutes les grandes nu�es du ciel sous ma fen�tre.

J’habite cet immense r�ve de l’oc�an,

je deviens peu � peu un somnambule de la mer, et, devant tous ces prodigieux spectacles et cette �norme pens�e vivante o� je m’ab�me, je finis par ne plus �tre qu’une esp�ce de t�moin de Dieu…

Victor Hugo, lettre � Franz Stevens, le 10 avril 1856.

Les mots � cet immense r�ve de l’oc�an � disent l’immensit� spatiale, temporelle, m�taphysique, esth�tique d’un milieu r�v� autant que r�el, insondable r�serve de myst�re, lieu par excellence de l’impensable et de l’inconnu, incarnation brute de la � force des choses � face aux espoirs et aux efforts humains.

Formes privil�gi�es de l’œuvre graphique de Victor Hugo ayant leurs �quivalents dans son œuvre litt�raire, les � Paysages de mer � — la formule est emprunt�e � Courbet — disent son refus des normes de la � marine �, ce genre pictural �troitement codifi�, et sa qu�te d’un espace ouvert et total, litt�ralement sans limites.

Quant aux � autres sujets marins �, ils englobent les incidents, accessoires et figurants qui ouvrent l’immuable r�alit� cosmique au mouvement de l’histoire et du drame, ou qui l’enveloppent de l�gende.

PR�SENTA

TION

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Cinq s�quences : de l’observation… � la fiction

L’exposition donne suite � l’acquisition, en 2003, d’une �dition originale exceptionnelle des Travailleurs de la mer (1866), exemplaire de Victor Hugo, enrichi de dessins in�dits, de photographies, de correspondances et de copeaux manuscrits de l’�crivain.

V�ritable immersion dans l’univers marin, th�me des plus riches de sens de l’�crivain-dessinateur, l’exposition plonge le visiteur au cœur de la cr�ation hugolienne.

Le parcours de l’exposition, tout comme celui du catalogue, qui en est le fid�le reflet, est articul� en cinq s�quences associant dessins et textes.

Salle 1 Observer, contempler, r�ver…Regards/ � ma Destin�e �De la � chose vue � � la chose m�dit�e… La m�moire et l’imagination prennent le relais du dessin d’observation. Les paysages de mer de Victor Hugo sont aussi des paysages de l’esprit o� se r�fl�chit la condition du po�te.

A l’instar de l’oc�anUne sorte d’empathie/ Rochers/ AnalogiesA l’instar de l’oc�an, les impulsions de la main �pousent les vibrations de la houle ; le flux du lavis se marie au flux des courants. Cette intime concordance r�pond � l’une des grandes aspirations du romantisme : rapprocher la cr�ation artistique de la cr�ation naturelle.

Salle 2

ConfinsAux confins du rivage et de la ligne parfaite de l’horizon, les œuvres de cette section dessinent le paysage du � temps de la contemplation �. Dans son d�pouillement presque abstrait, ce paysage ouvre sur l’au-del� des formes

Salle 3 L’imm�morial et le fabuleuxLe vertige du temps / MonstresDes abysses de l’oc�an au vertige du temps infini. Temps g�ologique des falaises, temps mythiques des dolmens et du � pass� celtique �, temps obscurs et fabuleux des monstres marins… -tous les dessins de cette section nous ouvrent les � Antres noirs du pass� �.

Salle 4 Voies de la fictionGermes narratifsAutour des Travailleurs de la mer/ autour de L’Homme qui rit.La r�verie cr�atrice circule librement de l’�criture au dessin. Dans les images de la mer et de ses bords, l’imagination du romancier trouve mati�re � fiction.

Ces cinq grandes s�quences sont con�ues autour de pr�s de 200 œuvres, dont plus de 100 dessins de Victor Hugo, qu’accompagnent des photographies de l’exil et une quarantaine de gravures de Fortun� M�aulle reproduisant certains dessins que Hugo avait lui-m�me ins�r�s dans le manuscrit des Travailleurs de la mer et dont il avait autoris� la publication, en 1882, avec � tous les croquis pour lesquels l’oc�an, l’ami de son exil, [avait] pos� dix-huit ans devant lui… �. Les œuvres proviennent du fonds de la Maison de Victor Hugo mais aussi des mus�es du Louvre, d’Orsay, de Villequier, de Carpentras, du Kupferstichkabinett Staatliche Museen de Berlin et du Candie Museum � Guernesey, ainsi que de galeries et de collections priv�es, fran�aises et �trang�res.

Un audioguide r�dig� par J�r�me Godeau accompagne la visite de l’exposition.

CINQ

SEQU

ENCES

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CET IMMENSE R�VE DE L’OC�AN…

Avant propos,Danielle Molinari

Depuis quelques ann�es, plus pr�cis�ment depuis le d�but du mill�naire avec l'exposition "Du chaos dans le pinceau"1, organis�e en collaboration avec la Biblioth�que nationale de France et la Fondation Thyssen Bornemisza � Madrid, la Maison de Victor Hugo poursuit un travail de reconnaissance, on pourrait dire de r�habilitation, de l'œuvre graphique de l'�crivain, visant � en r�v�ler la richesse, mais aussi l'�tonnante modernit� esth�tique, technique et conceptuelle, et � en d�gager les liens �troits qui l'unissent � l'œuvre litt�raire. En effet, l'œuvre plastique reste � ce jour peu observ� par les sp�cialistes et par les historiens d'art qui ne lui vouent qu'un int�r�t relatif ne l'approchant souvent qu'� la lueur du XIXe si�cle et de quelques grands ma�tres du pass� comme Rembrandt, Piran�se ou Goya. Souvent mal connus du public, on ignore � quel point ces dessins furent novateurs et riches d'enseignement et combien ils trouvent d'�chos dans l'art contemporain, ce qu'attestait l'exposition en forme de "r�veries"2 con�ue par Harald Szeemann (†) que nous pr�sentions en 2002.

A la diff�rence des pr�c�dentes expositions qui abordaient l'ensemble de l’œuvre, celle d'aujourd'hui s'articule autour de la th�matique de la mer. L'id�e en est venue apr�s l'acquisition en 2003, dans la mouvance des grandes manifestations que le mus�e avait pu consacrer au po�te pour le bicentenaire de sa naissance, d'une exceptionnelle �dition originale des Travailleurs de la mer (1866), enrichie en 1922 par Pierre de Lacretelle de dessins, portraits photographiques, manuscrits et copeaux de l'auteur. Ne pouvant obtenir de la Biblioth�que nationale de France, pour des raisons de conservation, le pr�t des 36 dessins que Victor Hugo avait ins�r�s dans son manuscrit, l'exposition a �t� �largie � un ensemble tr�s complet de Paysages de mer et autres sujets marins dont cent-douze, incluant les gravures de l’album M�aulle, appartiennent au mus�e. Elle propose ainsi, en une suite de cinq grandes s�quences associant des dessins, pr�sent�s ou illustr�s, et des textes explicatifs ou extraits des œuvres de Victor Hugo, des Travailleurs de la mer et de L’Archipel de la Manche, notamment, une v�ritable immersion dans l'univers hugolien de la mer, nourri tout autant de � choses vues � que r�invent�es ou imagin�es par l'�crivain-dessinateur.

Pour la plupart, ces dessins ont �t� r�alis�s durant la p�riode si f�conde de l'exil, � Jersey puis � Guernesey, et sont n�s de la "contemplation de toutes les grandes �cumes des vagues, et de toutes les grandes nu�es du ciel"3 qui pendant plus de quinze ans est venue abreuver l'œuvre romanesque, po�tique et graphique de l'exil� volontaire. Certains, ex�cut�s avant ou apr�s l'exil, t�moignent de la permanence de la fascination qu'a exerc� la mer sur l'�crivain.

C’est � Pierre Georgel, sp�cialiste reconnu des dessins de Victor Hugo, que nous devons le concept de l’exposition, le choix des œuvres pr�sent�es et leur articulation dans nos salles ainsi que cette publication qui en est le reflet fid�le. L’ensemble est le fait d’un regard, d’une sensibilit� et d’un parti pris intellectuel que de longues ann�es pass�es � l’�tude de l’œuvre graphique et litt�raire de l’artiste n’ont cess� de nourrir. […]

1 12 octobre 2000-7 janvier 2001 : � du chaos dans le pinceau � Victor Hugo-Dessins. Commissaire artistique : Jean-Jacques Lebel. Commissaire scientifique : Marie-Laure Pr�vost2 11 octobre 2002-19 janvier 2003 :� Aubes � r�veries au bord de Victor Hugo.Commissaire : Harald Szeemann3 Victor Hugo, lettre � Franz Stevens, 10 avril 1856.

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CET IMMENSE R�VE DE L’OC�AN…

Introduction,Pierre Georgel

[…] L’oc�an des dessins est peu ou prou celui de Ma Destin�e : un continuum sans limites ni rep�res stables, une masse liquide en expansion, furieuse ou paisible mais jamais en repos, qui tend � s’approprier le champ pictural et en couvre souvent toute la surface, contraignant le spectateur � s’y � ab�mer � � son tour.

La sensation d’immersion est totale quand le cadrage taille en pleine mer comme au t�l�objectif, ou quand une vue � vol d’oiseau �crase la perspective et renvoie hors champ la ligne d’horizon. Mais m�me dans des compositions plus articul�es, o� des bateaux, une c�te � distance, un premier plan de gr�ve ou de rochers viennent jalonner ou borner quelque peu l’espace, le brouillage des contours, l’unit� tonale du lavis, �tal� par tra�n�es ou ondoyant en nappes d’ombre et de demi-jour, les amalgames n�buleux d’encre, de fusain, de gouache, parfois d’aquarelle (Hugo parlait avec quelque complaisance de ses � mixtures bizarres �), font pr�dominer l’impression de continuum. A travers cet alliage de mat�riaux ductiles et d’aspects �vanescents, les vagues, le brouillard, les nuages, les voiles, les rochers semblent �changer leurs propri�t�s dans la fluidit� du milieu marin.

C’est cette pr�sence envahissante et cet effet de proximit� imm�diate, physique, de la mer et de son environnement proprement consubstantiel, qui nous font qualifier ces dessins comme si la mer en prenait r�ellement possession et leur infusait ses propri�t�s de � paysages de mer �, pour reprendre la belle et forte formule forg�e par Courbet pour ses propres tableaux de marines, p�n�tr�s d’un sentiment de communion physique et mentale avec l’�l�ment d’une prodigieuse intensit�. On verra plus loin (� A l’instar de l’oc�an �) comment l’effort instinctif du dessinateur pour r�duire l’�cart entre le � mod�le � et sa repr�sentation peut le conduire � un quasi mim�tisme, qui lui fait ajuster ses gestes sur les rythmes de l’oc�an, distribuer et travailler ses mat�riaux comme sous l’action naturelle des �l�ments.

[…]

Cadre obs�dant de l’existence du po�te et support nourricier de sa pens�e tout au long des ann�es d’exil, l’oc�an exerce son influx sur le cours m�me de la cr�ation, qui tend � l’imiter dans sa fluidit�, sa dynamique tour � tour r�gl�e et al�atoire, son pouvoir d’expansion apparemment illimit�. Il existe ainsi une sorte de � paradigme oc�anique � hugolien, forme et sens ins�parablement, qui donne sa mesure dans les oeuvres traitant directement de l’oc�an mais agit bien au-del�, tant il se pr�te � exprimer, dans l’univers mat�riel comme dans la vie int�rieure, tout ce qui parle d’infini et d’inconnu, de contingence et de mouvement perp�tuel ([…] cf. � Analogies �), et tant il concorde avec le flux m�me de la r�verie. Toutes choses superbement signifi�es par cette confidence souvent cit�e de Hugo, qui s’encha�ne tout naturellement � celles sur l’ � immense r�ve � : � Il y a toujours sur ma strophe ou sur ma page un peu de l’ombre du nuage et de la salive de la mer ; ma pens�e flotte et va et vient, comme d�nou�e par toute cette gigantesque oscillation de l’infini… �

[…]

Fruits d’une seule et m�me imagination, textes et dessins associent les m�mes valeurs s�mantiques aux m�mes repr�sentations. L’œuvre litt�raire permet donc, jusqu’� un certain point, de cerner le halo de sens des � paysages de mer � et d’en donner une formulation verbale, ce que confirment les quelques �l�ments d’interpr�tation livr�s par l’auteur � leur sujet, qui se situent dans le droit fil de la pens�e des Contemplations et des � marines � �crites de l’exil sur l’exp�rience de l’ab�me et les vicissitudes de la destin�e (cf.� Ma destin�e �). Ces indications sont toutefois r�ductrices dans la mesure o� elles ram�nent les dessins � des id�es, alors qu’ils sont bien moins porteurs d’une pens�e que d’une vision, o� l’intuition et l’imagination priment sur la r�flexion articul�e.

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Renvoyant aux bas-fonds o� le mal s’identifie � la mati�re, faisant affleurer le chaos, ce refoul� de la repr�sentation classique, sous les formes stables et les agencements perspectifs, temp�tes et naufrages, monstres marins au profil mena�ant, �tendues moir�es par l’ � ondoiement sans arr�t possible � des vagues, villes en ruines battues des flots dans la nuit se r�v�lent en consonance avec l’œuvre litt�raire dans ses aspects les plus t�n�breux, ceux o� le sentiment tragique de l’univers, de son instabilit� fonci�re, de son � opacit� fatale �, de � l’anank� des choses � barrant la route au bonheur et au progr�s, s’impose en de�� de toute rationalisation. Leur facture m�me, dans son intense mat�rialit�, leur constant recours aux techniques de la tache, donnent corps � ces significations �l�mentaires communes aux deux modes d’expression, et le po�te s’en montre conscient quand, jouant sur le double sens mat�riel et moral du mot � tache �, il �crit :

� La mer couvre, trompe et cache.La mer est la grande tache

Sur le grand tout. �,

ou encore :

� Elle est la bouteille d’encreQu’un jour trouva

Satan que l’envie enivre, Et qu’il vida sur le livreDe J�hova. �

En revanche, nulle place dans les dessins pour la doctrine optimiste qui, du dernier livre des Contemplations au � Plein ciel � de La L�gende des si�cles, fait d�boucher toutecette noirceur sur la lumi�re, pas de � fin de Satan �, pas de r�demption de la mati�re comme dans � Ce que dit la Bouche d’ombre �, pas de soumission du � noir gouffre inculte � � la loi supr�me de l’amour comme dans � l’Oc�an �. Le � langage � si suggestif du dessinateur excelle � dire l’angoisse du chaos mais reste imperm�able aux convictions et d�monstrations qui lui font contrepoids dans les livres et que seul le verbe est capable d’�noncer. Tout au plus peut-on �� et l� d�celer dans la silhouette d’un bateau sillonnant vaillamment le gouffre un accent de libert� et un message d’espoir, surtout s’il s’agit d’un bateau � vapeur, symbole de progr�s et de victoire de l’esprit sur les choses. Mais bien plus nombreuses et bien plus poignantes sont les images de bateaux naufrag�s ou comme ressaisis par le chaos… […]

Les apparences marines sont fugaces � tel point que, pour qui l'observe longtemps, l'aspect de la mer devient purement m�taphysique ; cette brutalit� d�g�n�re en abstraction. C'est une quantit� qui se d�compose et se recompose. Cette quantit� est dilatable ; l'infini y tient. Le calcul est, comme la mer, un ondoiement sans arr�t possible. La vague est vaine comme le chiffre. Elle a besoin, elle aussi, d'un coefficient inerte. Elle vaut par l'�cueil comme le chiffre par le z�ro. Les flots ont comme les chiffres une transparence qui laisse apercevoir sous eux des profondeurs. Ils se d�robent, s'effacent, se reconstruisent, n'existent point par eux-m�mes, attendent qu'on se serve d'eux, se multiplient � perte de vue dans l'obscurit�, sont toujours l�. Rien, comme la vue de l'eau, ne donne la vision des nombres. Sur cette r�verie plane l’ouragan. [...]

Victor Hugo, � La Mer et le vent �, 1865.

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Observer, contempler, r�ver…

RegardsAutant que les variations du motif, tour � tour distinct et

insaisissable, calme et agit�, le dessin suit les modalit�s du regard m�me de Hugo sur la mer. Celui-ci glisse d’une attention sporadique � la perception d’une totalit� qui transcende les particularit�s du visible. De l’une � l’autre, le passage est presque insensible. L’estompe donne consistance � l’atmosph�re, soulignant l’�vanescence et l’immensit� du milieu ambiant, les hachures brouillent les contours, le crayon s’all�ge ou s’affermit selon le model�. La courbe d’un rivage, la ligne t�nue de l’horizon, quelques rides � la surface de l’eau, et la feuille blanche devient l’espace marin baign� de lumi�re…Quand la m�moire et l’imagination prennent le relais de l’observation directe, l’image se fait plus synth�tique, mais aussi plus subjective, plus charg�e d’affects. Ainsi de ces dessins proc�dant d’un site bien r�el mais faits de m�moire ou esquiss�s sur place et compl�t�s � loisir, qui noient la pr�cision des � choses vues � dans l’indistinction d’un milieu fluide et obscur. Ils donnent le ton de la plupart des pages marines de Hugo. […]

� Ma destin�e �[…] Ce que les indications de Hugo […] font entrevoir

tourne autour du contraste entre l’obscurit�, la turbulence, parfois la fureur de la destin�e, et la faiblesse mais aussi la vaillance et la t�nacit� de l’homme, navire lanc� dans l’inconnu et y frayant dramatiquement sa voie : figure de la condition humaine en g�n�ral et de la destin�e du po�te en particulier, comme celui-ci le confirme � deux reprises dans une lettre jointe � l’image d’un bateau perdu dans les flots et dans un lavis intitul� de sa main � Ma Destin�e �.

Victor Hugo, Ma Destin�e, 1867. Paris, Maison de Victor Hugo.

Aux fluctuations du navire humain s’opposent les certitudes de la foi. A l’affrontement universel de la r�alit� et de l’id�al se superposent le naufrage et la survie de l’id�al r�publicain : � Fracta, sed invicta �, dit une l�gende, dont Hugo observe dans une lettre qu’elle pourrait �tre la devise de la r�publique.

L’oc�an est aussi, pour Hugo, le milieu m�me de l’exil : � c’est l’image de ma destin�e actuelle �chou�e dans l’abandon et la solitude �, confie-t-il � un ami en lui offrant la vue d’un bateau sur une c�te d�serte. […]

Mais l’exil et l’oc�an sont aussi le th��tre de la plong�e du � voyant � dans l’infini, comme de son ressourcement au plus pr�s des �l�ments. […]

Moi, que Dieu tient sous son empire, J’admire, humble et religieux, Et par tous les pores j’aspire Ce spectacle prodigieux !

Entre l’onde, des vents berc�e, Et le ciel, gouffre �blouissant, Toujours, pour l’œil de la pens�e, Quelque chose monte ou descend.

Goutte d’eau pure ou jet de flamme, Ce verbe intime et non �crit Vient se condenser dans mon �me Ou resplendir dans mon esprit ;

Et l’id�e � mon cœur sans voile, A travers la vague ou l’�ther, Du fond des cieux arrive �toileOu perle du fond de la mer !

� Coeruleum mare �,Les Rayons et les ombres, XL

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A l’instar de l’oc�an

Une sorte d’empathie

Saccades, tra�n�es, tourbillons, les impulsions de la main �pousent les vibrations de la houle, le roulement et le d�ferlement des vagues, les flux, les courants. L’encre �clabousse la feuille comme la vague le rocher. Comme sous l’effet du brouillard, le paysage se dilue sous les voiles d’encre, les formes s’effilochent et se liqu�fient dans l’humidit� du papier mouill�. Comme la mer, la pluie, les nuages

Victor Hugo, Paysage marin fantastique.in Les Travailleurs de la Mer, 1866.

Paris, Maison de Victor Hugo.

et la fum�e dans la nuit, les mat�riaux s’amalgament en une substance informe, � la fois riche en nuances et presque indiff�renci�e.

Ces techniques plus ou moins consciemment inspir�es par l’action m�me des �l�ments r�pondent � l’une des plus profondes aspirations du romantisme en rapprochant la cr�ation artistique de la � cr�ation � naturelle. […] D’autres formules, plus � conceptuelles �, trahissent la m�me qu�te d’une concordance intime, imm�diate, entre l’imitant et l’imit�. L’allongement horizontal d’un panorama mime l’expansion illimit�e de l’espace ; un cadrage abrupt, une mise en page fortement d�centr�e, une vue plongeante abolissant tout rep�re spatial accusent le statut de fragment d’une composition et invitent � la prolonger en pens�e. Un paysage se pr�sentant dans un sens et sa signature ostensiblement appos�e en sens contraire r�futent les notions de haut et de bas et suscitent un petit vertige mental. […]

Rochers

Pour Hugo, � tout s’encha�ne et s’unit � dans la nature. La fluidit� est une propri�t� de la roche comme de l’eau. Les formes capricieuses des rochers bordant ou parsemant l’oc�an prolongent celles des vagues et des nuages. Elles font partie int�grante de l’unit� en perp�tuelle recomposition qu’est le paysage marin.

Cette plasticit� sans limite ajoute un th�me sp�cifique au r�pertoire symbolique de l’oc�an : celui d’un � art � naturel, inscrit directement dans la mati�re et sans autres ressorts que la g�ologie et le climat. Les motifs figuratifs compos�s par les rochers comme par les nuages en sont la manifestation spectaculaire ; ils alimentent toute une r�flexion sur l’imagination suppos�e de la nature, imagination mouvante et al�atoire, jouant avec des structures instables.Hugo peut y projeter, sinon l’image compl�te de sa propre cr�ation avec ce qu’elle comporte de ma�trise et de calcul, du moins celle de la r�verie qui en est le milieu nourricier. […]

Analogies

Profondeur, immensit�, �nergie obscure, vivante fluidit�, la figure de l’oc�an se pr�te sup�rieurement � incarner, sous la plume de Hugo, tout ce qui s’identifie � ces notions primordiales. Aussi commande-t-elle un r�seau de m�taphores presque illimit�, des ab�mes mat�riels aux ab�mes m�taphysiques et des remous de la nature � ceux de la destin�e, de l’histoire, de la soci�t�, de l’esprit et du cœur…

Cet entrelacs o� se d�font les cloisonnements coutumiers se d�ploie d’autant plus ais�ment dans le dessin que celui-ci a pour technique privil�gi�e le lavis, dont la transparence et la ductilit� �voquent la nature physique du milieu marin. L’usage du m�me � vocabulaire � � base de tra�n�es et de coulures pour peindre ici l’onde, l� les nuages, � mi-chemin des formes flottantes en qu�te d’identit�, ou encore pour peindre ici le magma cosmique, l� la soupe o� s’entrem�lent navires, brouillard et eau, produit le m�me effet de sens aux prolongements infinis que la confluence des id�es de ciel et de

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mer dans l’image litt�raire de � l’oc�an d’en haut �, support de maintes variations verbales et titre d’un massif po�tique de Dieu.

Voir manœuvrer dans l'insondable et dans l'illimit� la diffusion des forces, rien n'est plus troublant. On cherche des buts. L'espace toujours en mouvement, l'eau infatigable, les nuages qu'on dirait affair�s, le vaste effort obscur, toute cette convulsion est un probl�me. Qu'est-ce que ce tremblement perp�tuel fait ? que construisent ces rafales ? que b�tissent ces secousses ? Ces chocs, ces sanglots, ces hurlements, qu'est-ce qu'ils cr�ent ? � quoi est occup� ce tumulte ? Le flux et le reflux de ces questions est �ternel comme la mar�e. Gilliatt, lui, savait ce qu'il faisait ; mais l'agitation de l'�tendue l'obs�dait confus�ment de son �nigme. A son insu, m�caniquement, imp�rieusement, par pression et p�n�tration, sans autre r�sultat qu'un �blouissement inconscient et presque farouche, Gilliatt r�veur amalgamait � son propre travail le prodigieux travail inutile de la mer. […]

Les Travailleurs de la mer, II, I, 10.

Confins

Aux confins de la terre, de l’eau et du ciel, face � la ligne parfaite de l’horizon, le trac� �pur� du rivage et l’�tendue nue de la gr�ve dessinent avec un d�pouillement presque abstrait le paysage du � temps de la contemplation �, culminant sur l’exp�rience m�taphysique des premi�res ann�es d’exil. […]

L’accent se d�place des limbes de la gr�ve � la stricte g�om�trie de l’horizon dans d’autres dessins parlant aussi d’au-del� et d’infini. […]

Victor Hugo, Pleine lune, vers 1850-55. Paris, Maison de Victor Hugo.

[…] Un ensemble magistral situ� vers 1855 d�cline les silhouettes solitaires d’architectures dress�es au bord de la mer. Avatars du voyant immerg� dans l’infini, mais aussi symboles h�ro�ques de r�sistance, elles font �cho aux Ch�timents comme aux Contemplations. L’oc�an reste invisible. […]

Tout homme a en lui son Pathmos. Il est libre d’aller ou de ne point aller sur cet effrayant promontoire de la pens�e d’o� l’on aper�oit les t�n�bres. S’il n’y va point, il reste dans la vie ordinaire, dans la conscience ordinaire, dans la vertu ordinaire, dans la foi ordinaire, ou dans ledoute ordinaire ; et c’est bien. Pour le repos int�rieur, c’est �videmment le mieux. S’il va sur cette cime, il est pris. Les profondes vagues du prodige lui ont apparu. Nul ne voit impun�ment cet oc�an-l�. D�sormais il sera le penseur dilat�, agrandi, mais flottant ; c’est-�-dire le songeur. Il touchera par un point au po�te, et par l’autre au proph�te. […]

William Shakespeare, I, V, 1

L’imm�morial et le fabuleuxL’isolement a la m�moire longue, et une �le est un isolement. De l� la t�nacit� du souvenir chez les insulaires. Les traditions sont interminables. Impossible de casser ce fil qui se prolonge � perte de vue dans la nuit. […]

L’Archipel de la Manche, XII

Le vertige du temps

�Antres noirs du pass�, porches de la dur�e…� : au vertige de l’espace abyssal, l’imaginaire hugolien de l’oc�an conjugue le vertige du temps infini.

Moins explicite dans les dessins que dans les textes, cette perspective temporelle de l’� immense r�ve de l’oc�an � se fait sentir dans les repr�sentations du littoral. Les falaises montrent � nu leur feuillet� imm�morial, minutieusement enregistr� sur le motif ou transpos� en longues stries d’encre brune. […]

Victor Hugo, Falaises, vers 1863.Collection particuli�re,

Courtesy Galerie 1900-2000, Paris.

Mais la dimension archa�que de l’oc�an ressort avant tout de sa confrontation si fr�quente dans l’œuvre graphique avec ce symbole de l’action et du progr�s qu’est le

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bateau, sp�cialement le bateau � vapeur, embl�me de modernit� dans l’art et la litt�rature du XIXe si�cle.

Monstres

Les dessins de Hugo font peu de place au bestiaire fabuleux associ� par d’antiques traditions � l’obscur et p�rilleux s�jour marin. Pour un homme des Lumi�res, ces cr�atures venues de la Bible et des mythologies pa�ennes rel�vent d’un �ge primitif, aboli par la marche du progr�s : �Nous avons dompt� l’hydre et elle s’appelle le steamer�, dit Enjolras dans les Mis�rables. Quant � leur descendance fantastique dans l’imagination populaire, Hugo n’y voit que superstitions archa�ques, dont ses portraits du � Roi des Auxcriniers �, sombre personnage de l�gende qu’il attribue aux marins de Guernesey, donnent une interpr�tation plus amus�e qu’alarm�e. […]

Victor Hugo, Le Roi des Auxcriniers.Paris, Maison de Victor Hugo.

Ces variations sur un r�pertoire d’un autre �ge restent isol�es et, pour sugg�rer l’essence mal�fique de l’oc�an et plus largement les dangers de l’inconnu qu’il rec�le, le dessinateur trouve des voies neuves, o� l’expressivit� des formes fait directement jaillir le sens. Les pieuvres en marge des Travailleurs de la mer ou la crini�re de � l’Esprit de la Temp�te � dessinent une figure tentaculaire, mi-organique mi-g�om�trique, dont la structure rayonnante et l’inqui�tante plasticit� disent � elles seules la tra�trise et la voracit� des forces du Mal.

Le roi des Auxcriniers n'est visible que dans la mer violente. Il est le baladin lugubre de la temp�te. On voit sa forme s'�baucher dans le brouillard, dans la rafale, dans la pluie. Son nombril est hideux. Une carapace de squames lui cache les c�tes, comme ferait un gilet. Il se dresse debout au haut de ces vagues roul�es qui jaillissent sous la pression des souffles et se tordent comme les copeaux sortant du rabot du menuisier. Il se tient tout entier hors de l'�cume, et, s'il y a � l'horizon des navires en d�tresse, bl�me dans l'ombre, la face �clair�e de la lueur d'un vague sourire, l'air fou et terrible, il danse. C'est l� une vilaine rencontre.

Les Travailleurs de la mer. Premi�re partie, livre premier, IV. Impopularit�.

Voies de la fiction

La r�verie cr�atrice circule librement de l’�criture au dessin. Un buste entrevu dans la silhouette d’un voilier, la machine d’un paquebot vue en cale s�che et r�v�e en pleine mer, des places fortes au bord de l’oc�an ou d’une plaine qui lui ressemble � s’y m�prendre , bravant l’adversit� ou exhibant des cicatrices �piques : autant de germes de fiction, pour la plupart sans suite connue. […]

Victor Hugo, La Durande, vers 1864-66.Paris, Maison de Victor Hugo.

L’observateur n’est gu�re en mesure de v�rifier si le propos qu’il entrevoit dans un dessin rel�ve d’une intention narrative caract�ris�e. En effet, si les analogies entre textes et dessins sont innombrables, elles restent pour la plupart bien floues. Ainsi, des multiples dessins de l’exil repr�sentant des bateaux � vapeur, quelques-uns ont �t� mis en rapport avec les Travailleurs de la mer par Hugo lui-m�me, mais plusieurs autres ne se pr�taient pas moins � �voquer les aventures de la Durande, et si rien ne prouve qu’ils se relient � la conception du roman, rien n’interdit de le supposer.

Oh ! comme tout devient terrible sur la mer ! Ces noirs chanteurs chantant sans cesse le m�me air,

Les flots, dressant leur blanche cr�te ; Et la nu�e accourt, soufflant sur l’eau qui fuit Toute l’horreur du gouffre et tout ce que la nuit

Contient de haine et de temp�te ; � Tourmente �,Les Quatre Vents de l’esprit, III, 32

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Autour des Travailleurs de la mer

La plupart des dessins de Victor Hugo � sujets marins sont plus ou moins contemporains de la gestation de son grand livre des hommes et des choses de l’oc�an, les Travailleurs de la mer, et des textes divers qui le prolongent.

Entre cette n�buleuse graphique et cette n�buleuse textuelle brassant le m�me fonds d’images mentales et de � choses vues � existe une relation assez �vidente pour les situer l’une et l’autre dans l’orbite du m�me projet global, mais trop impr�cise pour permettre de savoir si, en faisant tel ou tel dessin, Hugo l’a sciemment associ� au roman futur. Seuls quelques dessins sont li�s tr�s directement � sa gen�se, certains dans une phase pr�coce, d’autres au cours m�me de la r�daction, voire apr�s.

Hugo, par exception, a donn� un aper�u de ses vues en la mati�re en ins�rant dans le manuscrit des Travailleurs, plusieurs mois apr�s leur ach�vement, une trentaine de dessins dont le rapport avec le roman se trouve ainsi �tabli. Or si quelques-uns ont bien �t� con�us en fonction du texte, beaucoup d’autres paysages c�tiers, navires dans la temp�te ou dans le brouillard, maisons et remparts de vieilles cit�s peu diff�renci�es… n’y ont �t� rapport�s qu’a posteriori, leur position dans le manuscrit et, ici et l�, l’adjonction d’une l�gende, leur conf�rant r�trospectivement la sp�cificit� qui leur manquait.

Cette op�ration t�moignait des liens multiformes susceptibles de s’instaurer entre dessin et fiction. Hugo allait en �largir encore le champ potentiel en autorisant en 1882 la publication, sous le titre Dessins de Victor Hugo : Les Travailleurs de la mer mais sans r�f�rence � des passages pr�cis , d’un album de gravures de L.-F. M�aulle reproduisant p�le-m�le les dessins du manuscrit […].

L’orage atteignait son paroxysme. La temp�te n’avait �t� que terrible, elle devint horrible. La convulsion de la mer gagna le ciel. La nu�e jusque-l� avait �t� souveraine, elle semblait ex�cuter ce qu’elle voulait, elle donnait l’impulsion, elle versait la folie aux vagues, tout en gardant on ne sait quelle lucidit� sinistre. En bas c’�tait de la d�mence, en haut c’�tait de la col�re. Les ciel est le souffle, l’oc�an n’est que l’�cume. De l� l’autorit� du vent. L’ouragan est g�nie.

Les Travailleurs de la mer. Deuxi�me partie, livre troisi�me, VI. Le combat.

Autour de L’Homme qui rit

Le paysage de la Manche et de ses �cueils, qui forme l’horizon des Travailleurs de la mer, les violences et les tra�trises de l’oc�an qui en rythment l’�pisode central, se retrouvent au cœur du roman suivant, l’Homme qui rit, dont la partie intitul�e � L’Ourque en mer � raconte l’odyss�e d’un navire ballott� d’�cueil en �cueil et finalement englouti. Mais si nombre de marines de cette �poque peuvent �tre indiff�remment rapproch�es des deux romans, on ne compte que quelques dessins dont plusieurs d’un format exceptionnel se rapportant au seul Homme qui rit.

Leurs motifs des phares assaillis par les vagues ; un voilier en pleine mer, � proximit� de l’�cueil des Casquets… concordent avec les donn�es des deux chapitres o� le navire d�sempar�, pr�cipit� contre les Casquets par la temp�te (malgr� le phare qui l’avertit en vain), n’�vite qu’� grand peine de s’y fracasser. […]

Mais si la communaut� d’inspiration est flagrante, on observe des �carts sensibles entre ce que montrent respectivement le texte et les dessins. Ainsi, le brouillard de neige qui, dans le texte, cache totalement le voilier, n’est qu’une brume l�g�re dans le dessin. Et si l’un des trois phares correspond bien � l’exub�rante architecture du � phare d’Eddystone �, si l’on retrouve bien dans le second le � vieux phare barbare � des Casquets, le troisi�me est sans v�ritable �quivalent textuel. […]

L’�pave courait dans le noir. Une vitesse aveugl�e, rien n’est plus affreux. Ils sentaient du pr�cipice devant eux, sous eux, sur eux. Ce n’�tait plus une course, c’�tait une chute.Brusquement, dans l’�norme tumulte du brouillard de neige, une rougeur apparut.� Un phare ! � cri�rent les naufrag�s. (..)Eclairer l’ouverture inexorable, avertir de l’in�vitable, pas de plus tragique ironie.

L’Homme qui rit. Premi�re partie, Livre deuxi�me, XI. Les Casquets.

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CATALOGUE

Sommaire du catalogue

Danielle Molinari, Avant proposPierre Georgel, Introduction

Observer, contempler, r�ver…Regards� Ma Destin�e �

A l’instar de l’oc�anUne sorte d’empathieRochersAnalogies

ConfinsL’imm�morial et le fabuleux

Le vertige du tempsMonstres

Voies de la fictionGermes narratifsAutour de Travailleurs de la merAutour de L’Homme qui rit

Œuvres expos�esTable des concordancesQuelques lectures

Suivi �ditorialParis-Mus�es, St�phanie M�s�guerSomogy, Isabelle DartoisCo�dition Paris-Mus�es / Somogy, 2005136 pages, 217 reproductions, 29 €

En vente � la librairie du mus�e et en diff�rents points de vente.

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CONF�RENCES ET ACTIVIT�S

Groupes, adultes et scolaires, sur r�servation.Demander la brochure p�dagogique au 01 42 72 10 16.

Individuels Visites conf�rences dans l’exposition

Mercredis � 14h30 : 7, 14, 21, 28 d�cembre / 4, 11, 18, 25 janvier / 1er, 8, 15, 22 f�vrier

Samedis � 16h : 3, 10, 17 d�cembre / 7, 14, 21, 28 janvier / 4, 11, 18, 25 f�vrier

Plein tarif 4,50€ / tarif r�duit 3,80€

Concert : po�mes mis en musique

Veni, Vidi, VixiPo�mes de Victor Hugo mis en musique par Franck Petrelovich, compositeur-interpr�te, entour� de Lahc�ne Larbi � la contrebasse, Monica Taragano � la fl�te traversi�re et Tatiana Mesniankine au violon. Parmi Les Orientales, Les Feuilles d’automne, Les Chants du Cr�puscule, Les Rayons et les Ombres ou Les Contemplations, un choix de po�mes r�pondra � une s�lection de dessins du po�te.

Samedi 3 d�cembre � 15h, 16h et 17hEntr�e libre

Visite inter-mus�ees

La fascination de l’oc�anApr�s la visite de l’exposition � Cet immense r�ve de l’oc�an… �, v�ritable immersion dans l’imaginaire hugolien de la mer, l’exposition � Les explorateurs de Christophe Colomb � Paul-Emile Victor �, au Mus�e de la Poste, invite � d�couvrir l’histoire des grandes exp�ditions maritimes et de la fascination exerc�e par le lointain.

Samedi 3 d�cembreA 11h30 � la Maison de Victor Hugo puis 15h au Mus�e de la Poste

Tarif plein : 4,50 € / Tarif r�duit : 3,80 €

Public handicap�Parcours th�matique en langue des signes

Visite de l’exposition Samedi 7 janvier � 14h

Visite th�matique Les Travailleurs de la MerPlong�e dans l’imaginaire des c�l�bres dessins de Victor Hugo

Samedi 4 f�vrier � 14h

Visites tactiles Mercredis 1er f�vrier et 1er mars de 10h30 � 12h30

Visites accompagn�es : les agents de surveillance de la Maison de Victor Hugo sont form�s � l’accueil des personnes non-voyantes et mal voyantes et peuvent accompagner dans leur visite des visiteurs individuels. Renseignements et r�servations par t�l�phone au 01 42 72 10 16 ou 01 42 72 87 14

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CONF�RENCES ET ACTIVIT�S

Jeune public Contes autour de � Cet immense r�ve de l’oc�an… �

Voyages et r�cits marins La mer fourmille d’histoires racont�es et rapport�es de voyages lointains ou imaginaires : les c�l�bres dessins de Victor Hugo les font surgir…

DECEMBRE JANVIER FEVRIER

Dimanche 4 � 16hMercredi 7 � 14hMercredi 14 � 14h! Mardi 27 � 15h15! Vendredi 30 � 15h15

Mercredi 4 � 15h15Mercredi 11 � 11hMercredi 18 � 14hSamedi 21 � 16hMercredi 25 � 10h

! Dimanche 5 � 16h ! Dimanche 12 � 10h ! Mercredi 15 � 10h ! Jeudi 16 � 10h ! Vendredi 17 � 10h et 15h15 ! Samedi 18 � 16h

La pieuvre et autres monstres de la merLa pieuvre g�ante, le naufrage et le doute guettent aventuriers et travailleurs de la mer. L’un d’eux, Gilliatt, leur livrera un combat solitaire avec l’espoir d’obtenir la main de la belle et douce D�ruchette.

DECEMBRE JANVIER FEVRIER

Mercredi 7 � 10hMercredi 14 � 10h! Samedi 17 � 16h

Mercredi 4 � 14hMercredi 11 � 10hMercredi 25 � 15h15

Mercredi 1er � 15h15 ! Dimanche 12 � 11h ! Mercredi 15 � 11h ! Jeudi 16 � 11h ! Dimanche 19 � 10h

Plein tarif 4,50€ / tarif r�duit 3,80€Gratuit pour 1 parent accompagnateur

Vacances !Atelier en famille � partir de 9 ans

De la plume � la merAu cours d’un cycle de cinq s�ances, les enfants et leurs parents d�couvrent les marines de Victor Hugo et construisent leur propre vision de la mer en utilisant diff�rentes techniques : crayon, lavis, encres.

Samedis de 14h � 15h30 : 7, 14, 21, 28 janvier et 4 f�vrierR�servation obligatoire !

Tarif enfants 5 s�ances : 32,50€Tarif adultes 5 s�ances : 40€

Vid�o-visite en 2 journ�esDes dessins de Victor Hugo surgissent 1001 histoires que les enfants mettront en images en r�alisant un court film vid�o. La mise en sc�ne, les prises de vues et de sons sont assur�es par les participants, qui emportent leur vid�o sur une cassette VHS (� fournir). La s�ance de montage a lieu � la Maison du geste et de l’image.

De 10h � 16h Dimanche 8 et samedi 14 janvier / Dimanche 22 et samedi 28 janvier /

Dimanche 5 f�vrier et samedi 11 f�vrierR�servation obligatoire !

LES TARIFS DOIVENT �TRE AJOUT�S AU DROIT D’ENTR�E DANS L’EXPOSITION

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VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE

Visuels disponibles sur diapositives, sur CD ou par email, libres de droits uniquement dans le cadre et pour la dur�e de l’exposition.Merci de bien vouloir faire figurer les mentions obligatoires.

1 - Victor Hugo, Ma Destin�e, 1867. Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Philippe Joffre.Plume, pinceau, barbes de plume et encre brune, avec empreinte de papier d�coup� ( ?), sur papier v�lin. (Cat. 16)

2 – Charles Hugo, Victor Hugo dans le Rocher des Proscrits, 1853.Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Philippe Ladet.Photographie sue papier sal�. (Cat. 42)

3 - Victor Hugo, Deux bateaux dans la temp�te. 30 novembre 1854.Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Claire Pignol.Plume, pinceau et encre brune, traces de gouttes d’eau sur papier v�lin. (Cat. 7)

4 - Victor Hugo, EXIL ou Un bateau � voile, 1858. Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo R�mi Briant.Plume, pinceau ou barbes de plume et encre brune sur papier verg� (filigrane comprenant une couronne) mont� dans un exemplaire de l’�dition originale des Contemplations, 1856. (Cat. 12)

5 – Victor Hugo, Paysage marin fantastique, vers 1864-1866. Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Lyliane Degr�ces.Plume, pinceau, barbes de plume ( ?), encre brune et encre bistre, sur papier verg� mont� en t�te d’un exemplaire de l’�dition originale des Travailleurs de la Mer, 1866. Acquisition 2003. (Cat. 44)

6 – Victor Hugo, Pleine lune, vers 1850-1855.Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Philippe Ladet.Plume, pinceau, encre brune et encre noir sur traits au crayon de graphite, fusain, aquarelle ou encre verte, avec r�serve par objet circulaire utilis� comme �cran et pliure du support � l’emplacement de l’horizon, sur papier verg�. (Cat. 50)

7 – Victor Hugo, Jersey. Marine Terrace ou Le Mirador, vers 1854-1855. Paris, Mus�e du Louvre, d�partement des Arts graphiques.� RMN, photo Jean-Gilles Berizzi.Crayon de graphite, plume, pinceau, encre brune, encre noire ind�l�bile (encre de Chine ?), compos� noir ind�l�bile, pigment noir en poudre (noir de fum�e ?), crayon lithographique en barre, avec rehauts de gouache blanche et r�serve par �cran soluble, sur papier v�lin, dans un cadre peint par l’auteur. (Cat. 54)

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8 – Victor Hugo, Falaises, vers 1863.Collection particuli�re, Courtesy Galerie 1900-2000, Paris.Plume, pinceau, barbes de plume et encre brune sur papier verg�. (Cat. 64)

9 – Victor Hugo, Le roi des Auxcriniers, vers 1864-1865.Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo R�mi Briant.Plume, pinceau ( ?), barbes de plume et encre brune sur papier v�lin. (Cat. 72)

10 – Victor Hugo, La Durande, vers 1864-1866.Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Lyliane Degr�ces.Plume, pinceau ou barbes de plume et encre brune sur papier v�lin mont� en t�te de l’�dition originale enrichie des Travailleurs de la Mer (1866). Acquisition 2003.(Cat. 87)

11 - Victor Hugo, Barque dans la brume, 1866.Collezione Bertolozzi, Carrare.Plume, barbes de plume et encre brune, avec rehauts de gouache blanche, sur papier verg� (Cat. 90)

12 – Victor Hugo, La Durande, vers 1864-1866.Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Philippe Joffre.Plume, pinceau, barbes de plume et encre brune, encre noire ind�l�bile (encre de Chine ?), avec rehauts de gouache blanche, sur papier v�lin. (Cat. 103)

13 – Victor Hugo, Rencontre en mer ou Un navire sur mer agit�e, 26 octobre 1864. Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo R�mi Briant.Plume, pinceau, barbes de plume et encre brune, sur papier v�lin. (Cat. 111)

14 - Victor Hugo, Notes manuscrites et croquis de rocher,Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Lyliane Degr�ces.Plume et encre brune sur une feuille de papier v�lin mont� en t�te de l’�dition originale enrichie des Travailleurs de la Mer, 1866. Acquisition 2003. (Cat. 116)

15 – Victor Hugo, Le Phare d’Eddystone. Paris, Maison de Victor Hugo. � PMVP, photo Philippe Ladet.Plume, pinceau, barbes de plume et encre brune, s�pia ( ?), sur papier v�lin.(Cat. 152)

Les diapositives ou CD sont � retourner � Constance Allard, Presse & Communication Maison de Victor Hugo : 6, place des Vosges – 75004 Paris

T�l. 01 42 72 71 52 / fax : 01 42 72 06 64 / [email protected]

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INFORMATIONS PRATIQUES

EXPOSITION � Cet immense r�ve de l’oc�an… �Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugodu 2 d�cembre 2005 au 5 mars 2006

RENSEIGNEMENTS/ Maison de Victor HugoR�SERVATIONS 6, place des Vosges

75 004 Paris

M�tro : Saint-Paul, Bastille, Chemin-VertBus : 20, 29, 65, 69, 96

T�l. : 01 42 72 10 16Fax : 01 42 72 06 64www.paris.fr/musees/email : [email protected]

Horaires de 10 � 18h Tous les jours sauf lundis et jours f�ri�s

Droits d’entr�e Plein tarif : 7,50 €Tarif r�duit : 5,00 €Tarif jeune : 3,50 € (14-26 ans)Gratuit� : - de 14 ans

Audioguide Gratuit

Direction du mus�e Danielle Molinari

Conservation St�phanie CantaruttiClaire Lecourt

Service expositions Alexandrine Achille

Secr�tariat g�n�ral Thierry Renaudin

Biblioth�que Marie-Laurence Marco

Service �ducatif Inga Walc-Bezombes

Presse et Communication Constance AllardLigne directe 01 42 72 71 [email protected]

assist�e de Marion LegayLigne directe 01 42 72 81 [email protected]

INFO

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