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Presses Universitaires du Mirail L'histoire ancienne du Mexique selon Mariano Veitia (XVIII e siècle) by Eric ROULET Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 79, PAYSANNERIES LATINO-AMÉRICAINES : MYTHES ET RÉALITÉS: Hommage à Romain Gaignard (Décembre 2002), pp. 288-290 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854023 . Accessed: 16/06/2014 04:55 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.230 on Mon, 16 Jun 2014 04:55:41 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

PAYSANNERIES LATINO-AMÉRICAINES : MYTHES ET RÉALITÉS: Hommage à Romain Gaignard || L'histoire ancienne du Mexique selon Mariano Veitia (XVIIIesiècle)by Eric ROULET

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Presses Universitaires du Mirail

L'histoire ancienne du Mexique selon Mariano Veitia (XVIII e siècle) by Eric ROULETReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 79, PAYSANNERIES LATINO-AMÉRICAINES : MYTHES ET RÉALITÉS:Hommage à Romain Gaignard (Décembre 2002), pp. 288-290Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854023 .

Accessed: 16/06/2014 04:55

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discursivo fracturado, en principio desde muchos conceptos excluyente para ellas.

Segundo, alrededor de las nociones de padre, amo y patrón, entramos en los discursos sobre la esclavitud y la libertad. Ampliando el abanico cronológico de su reflexión, María Eugenia Chaves muestra cómo en las argumentaciones aducidas por unos y otros subyacen estratos jurídicos y mentales sucesivos: la tradición romana y el derecho medieval castellano, los «códigos negros» y la legislación colonial tardía, los conceptos de potestad y protección tal como los contemplaba la legislación del XVIII, en fin, la actitud de las élites locales confrontadas a los nuevos derroteros de la voluntad real y a las actitudes también nuevas que tenían que manifestar en defensa de sus intereses en lo que a esclavos se refería.

Como se ve, estamos frente a un libro que dista bastante de los caminos seguidos generalmente en los estudios sobre el fenómeno social de la esclavitud. Ahí radica su originalidad y su valor. No es exagerado decir que estamos ante un trabajo desde muchos aspectos pionero y que hace prueba de una madurez pocas veces alcanzada en un trabajo académico de este tipo. Por la finura e inteligencia de sus análisis de discurso, por la inteligencia de las relaciones que establece entre éste y las realidades sociales de la época, merece ser lectura obligada de todos aquellos que se dedican a este tipo de problemas y tratan de integrar en la historia social nuevas dimensiones de la existencia humana y nuevos campos de estudio en los comportamientos.

Este libro tiene otro mérito, el excelente equilibrio que consigue entre una gran preparación teórica muy al tanto de los debates que han girado estos últimos años alrededor de conceptos como microhistoria, historia del género, subalternidad, grados de disposición, por ejemplo, y un cuidadoso análisis archivistico sobre el caso y su contexto.

En conclusión, tenemos con éste un libro cuyo interés va mucho más allá del marco de su tema y de todo lo relacionado con la esclavitud a finales de la época colonial. Por la maestría que demuestra en muchos aspectos es sin duda alguna un libro modélico y que no tardará en convertirse en un clásico de obligada lectura.

Bernard LAVALLÉ Université de Paris III

Eric ROULET.- L'histoire ancienne du Mexique selon Mariano Veitia (XVIIIe siècle), préface ¿c J. de Durand-Forest.- Paris, L'Harmattan, 2000.- 236 p.

Tout au long de la période coloniale, 1 histoire du passé pré-colombien constitua un point de repère incontournable pour tous ceux qui s'essayèrent à donner un sens voire à légitimer la présence espagnole aux Indes. Parmi les vainqueurs, ceux qui s'attachèrent à écrire cette histoire de la colonisation, qu'ils aient été les témoins directs de la conquête ou les héritiers, transformèrent ce monde préhispanique en repoussoir vis-à-vis du monde colonial sur lequel ils régnaient et auquel ils préféraient de toute évidence accorder toute leur attention. Quand d'aventure ils s'attachaient à ce passé, c'était le plus souvent

pour en souligner les horreurs, à leurs yeux d'inspirations bien évidemment sataniques, parmi lesquelles la pratique des sacrifices humains occupait toujours une bonne place. Ce faisant, conquête et evangelisation apparaissaient comme

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d'heureux épisodes d'inspiration divine venus mettre fin à la barbarie et à l'ignorance de la seule véritable religion.

Très loin d'une telle vision européocentrique, les premiers historiens occidentaux, qui s'intéressèrent au passé pré-colombien dans toute sa complexité et sa diversité, sont à rechercher parmi les chroniqueurs religieux espagnols du XVIe siècle. Au contact direct des indigènes qu'ils étaient venus convertir, ils s'adonnèrent à cette tâche d'historien et d'ethnographe non pas tant, le plus souvent, pour dénigrer leur passé que pour mieux asseoir leur action évangélisatrice. Dans leur sillage, des historiens coloniaux, indigènes ou métis, s'efforcèrent quant à eux de sauvegarder une mémoire qui, sous le choc de la conquête et la profondeur de la « colonisation de l'imaginaire », tendait à se réduire à des lambeaux en voie de désintégration accélérée. Ainsi, deux siècles durant, chez ces récepteurs de la mémoire et de la « vision des vaincus », l'écriture de l'histoire pré-coloniale de l'Amérique se traduisit par l'accumulation de matériaux devant servir à mieux orienter l'action missionnaire ou à porter témoignage de la grandeur d'un passé à jamais disparu.

Au XVIIIe siècle, sous l'effet de l'affirmation de la conscience créole, la fonction du passé pré-colombien et la manière d'en rendre compte changèrent radicalement. Découvrant leur « américanité » face à une Europe méprisant ce « Nouveau Monde » qu'elle percevait comme gardant encore une forte dose de barbarie, les Créoles découvrirent dans le passé pré-colombien de leur continent, jusqu'alors décrié ou ignoré d'eux, un argument d'affirmation de leur orgueil identitaire. C'est très clairement dans ce processus intellectuel qui se déroula un peu partout dans l'Amérique espagnole que se situent les travaux de F. J. Clavijero ou ceux de Mariano Veitia. Autant les premiers sont connus de longue date, ayant bénéficié de nombreuses et prestigieuses éditions ainsi que d'importantes études, autant ceux du second sont restés longtemps dans l'ombre de son illustre contemporain. C'est donc un premier et incontestable mérite que celui du livre d'E. Roulet qui choisit de focaliser son attention sur cet oublié de l'historiographie coloniale que reste Mariano Veitia. Comme F. J. Clavijero, comme León y Gama, comme bien d'autres encore, ce poblano est un incontestable représentant du Siècle des Lumières en Amérique qui se caractérise, notamment, par la reconnaissance de la diversité des cultures et par l'affirmation de leur égale dignité vis-à-vis de la civilisation dominante, à savoir celle incarnée par l'Europe occidentale.

Très classiquement, E. Roulet dessine d'abord un rapide portrait de l'historien, auteur de cette Historia antigua de México qui constitue sa principale œuvre. Il souligne en particulier l'importance du rôle que joua auprès de lui L. Boturini qui fut en quelque sorte son initiateur et son guide dans la découverte de ce monde pré-hispanique. Dans un second temps, il s'intéresse aux sources auxquelles s'est nourrie la réflexion de l'auteur. En historien accompli, Mariano Veitia a manifestement cherché à croiser un maximum de sources disponibles, en recourant tout particulièrement aux chroniques des XVIe et XVIIe siècles qu'il utilise et n'hésite pas à recopier abondamment. Cependant, parmi ce corpus très étendu, trois auteurs occupent une place de premier plan. De longue date on avait établi des correspondances entre la chronique de Fernando de Alva Ixtlilxóchiltl et l'œuvre de Mariano Veitia. E. Roulet y ajoute les apports de fr. J. de Torquemada et surtout ceux de son mentor, L. Boturini. Enfin, il s'attache à dégager la méthode de travail de Mariano Veitia, soucieux

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d'atteindre la vérité et pour cela d'appuyer sa démarche sur le recours à des sources. C'est la raison pour laquelle il privilégie parmi ces dernières celles dont les auteurs sont qualifiés par lui de « témoins irréfragables ».

Le reste de l'ouvrage constitue une étude rigoureuse de la Historia antigua de México. Un des aspects essentiels de ce travail consiste en la construction d'une chronologie générale, perçue comme la condition d'une écriture rigoureuse de l'histoire. Grâce à une étude systématique de cette reconstruction chronologique, E. Roulet démontre la parenté entre l'œuvre de Mariano Veitia et celle de Fernando de Alva Ixtlilxóchiltl. Mais en même temps, il montre aussi que son travail n'est pas un simple plagiat : quand il le juge nécessaire, notamment quand il découvre ailleurs des précisions significatives à ses yeux, Mariano Veitia est à même de s'affranchir de son inspirateur. Cependant l'essentiel est bien à notre sens dans la vision de l'histoire indienne qui est celle de Mariano Veitia. Celle-ci se découpe en quatre temps qui vont des temps anciens à l'époque aztèque en passant par l'âge toltèque et celui des Chichimèques. Si l'on retrouve ici à nouveau l'influence de sa source principale, Mariano Veitia n'en offre pas moins une synthèse personnelle qui donne du passé préhispanique une vision cohérente. Indiscutablement, cette reconstruction du passé pré-colombien de la Méso-amérique se caractérise par la modernité de la perspective tracée. Mariano Veitia jette sur le monde indien un regard nouveau qui s'affranchit de toute influence ou conception religieuse. Il s'intéresse à ce monde préhispanique pour lui-même, indépendamment du regard que, deux cents ans durant, la société créole a pu jeter sur lui. Il ne cherche pas tant à juger ni même à moraliser à son propos. Il ne prétend pas non plus justifier ni condamner tel ou tel aspect de ce passé dont il ne se sent d'ailleurs nullement solidaire ni même comptable. Son objectif est, d'un certain point de vue, bien plus moderne et proprement historien : Mariano Veitia cherche à comprendre un passé irrémédiablement perdu mais dont les vestiges sont si nombreux qu'il suffit d'y prêter un peu d'attention pour les voir aussitôt surgir et leur donner un sens. En ce sens, si L. Boturini a indiscutablement montré la voie qu'emprunte hardiment Mariano Veitia, on peut cependant conclure avec E. Roulet que ce dernier est bien l'un des tout premiers historiens mexicains de la Méso-amérique préhispanique.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Le Mirail

Horst PIETSCHMANN.- Mexiko zwischen Reform und Revolution, vom bourbonischen Zeitalter zur Unabhängigkeit- Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 2000.- 299 p.

Ce volume réunit une douzaine d'études publiées au cours des trente dernières années par le professeur Horst Pietschmann de l'université de Hambourg, et disséminées jusqu'à présent dans des revues européennes ou mexicaines. Il s'agit d'une heureuse initiative dans la mesure où certains de ces travaux, souvent cités et devenus des classiques dont la lecture est conseillée aux jeunes chercheurs, étaient parfois difficiles à consulter.

Dans l'abondante production de l'auteur, dont la longue bibliographie est fournie en annexe à la fin du livre, les éditeurs ont retenu de manière cohérente une série d'études portant toutes sur un pays, le Mexique, et/ou l'époque des révolutions atlantiques. Ce sont là deux des domaines dans lesquels Horst

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