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Synergies C’est avec un réel plaisir que je vous pré- sente le numéro 4 de la lettre du Muséum. Reconduit pour un nouveau mandat à la direction générale du Muséum, j’aurai à cœur de poursuivre, au cours de ces qua- tre prochaines années, le redressement entrepris par notre établissement et de vous permettre, à travers cette lettre, de découvrir toujours un peu plus la formida- ble diversité scientifique, culturelle et éco- logique, qui anime cette grande maison. Ce numéro vous présente un nouvel axe de la recherche du Muséum : la recherche génomique, l’étude des substances naturel- les et le développement des technologies de pointe. Dans le dossier consacré au département Régulations, Développement et Diversité moléculaire, des équipes du Muséum témoignent des nouvelles pers- pectives offertes par l’exploitation des don- nées génomiques. Les unités de recherche du pôle chimie et biochimie de l’adaptation démontrent la portée des études menées sur des molécules produites par des végétaux, des animaux ou encore des bactéries avec, à la clef, une meilleure connaissance de la biodiversité et des applications thérapeutiques. Dans un autre domaine, Smail Mostefaoui, ingénieur de recherche au sein du Labora- toire d’étude de la matière extraterrestre – le Leme –, intégré au département His- toire de la Terre, retrace son parcours de cosmochimiste. Il nous entraîne au cœur des grandes questions sur la naissance du système solaire et nous fait partager son enthousiasme pour une machine surpre- nante : la nanoSIMS 50, dernière-née de la génération de sondes ioniques. Un outil de pointe, capable d’effectuer des mesures à l’échelle de l’infiniment petit… Le Muséum est aujourd’hui l’un des rares établissements au monde à le posséder. Là se situe la richesse du Muséum : dans la coexistence de recherches engagées depuis des siècles et de plus récentes, les unes comme les autres faisant appel aux nouvelles technologies. Elles convergent toutes vers un même objectif : enrichir la connaissance du Vivant et de la Nature, contribuer au développement d’une vraie conscience écologique et créer des oppor- tunités de partenariat multiples. À Dinard, c’est avec l’Ifremer et les col- lectivités territoriales que nous créons un centre scientifique sur les systèmes côtiers, le Cresco. Le partenariat est aussi essentiel au succès de notre mission d’éducation à l’environne- ment. La future Galerie des Enfants en est une illustration, avec l’implication de par- tenaires majeurs, tels que Veolia Environ- nement. Cet engagement nous conforte dans notre mission de diffusion des connaissances. Recherche de pointe et partenariat, illustrés dans cette lettre, sont au cœur de l’identité du Muséum et donc des objectifs de mon second mandat. Bertrand-Pierre Galey, Directeur général Novembre 2006 1 Le Muséum Comment expliquer la diversité des formes et des fonc- tions du vivant? Quels processus contrôlent le dévelop- pement et l’évolution des organismes? Cinq équipes de recherche planchent sur ces vastes sujets au sein du département Régulations, Développement et Diver- sité moléculaire, dirigé par Barbara Demeneix. Ce quatrième numéro de la lettre du Muséum nous ouvre les portes de laboratoires, où recherches théoriques et expé- rimentales se combinent au profit d’une meil- leure compréhension du vivant. Comment nos gènes sont-ils régulés ? Que nous enseigne la métamorphose d’un amphibien sur notre propre développe- ment? Comment les méca- nismes de réparation de l’ADN ont-ils été mis au point? Autant de questions explorées par le pôle de génomique avec un focus sur quelques applications concrètes : détection de polluants ou encore effet de la vitamine A sur la formation craniofaciale. Mais l’activité du département s’appuie aussi sur l’étude des molécules naturelles produites par les végétaux, les animaux et les bactéries. Avec, in fine, des découvertes comme la tazopsine, nouvel antipaludique extrait d’une plante malgache, la mise en évidence du rôle de certaines bacté- ries dans des mécanismes de défense ou encore dans la contamination des eaux douces de surface. Rendez-vous en PAGE 4, pour un voyage au centre de la recherche. DOSSIER Avec Veolia Environnement PAGE 6 LA FONDATION D’ENTREPRISE DE CE GRAND GROUPE A EU UN VÉRITABLE COUP DE CŒUR POUR LE PROJET DE GALERIE DES ENFANTS PORTÉ PAR LE MUSÉUM. INTERVIEW D’HENRI PROGLIO, PDG DE VEOLIA ENVIRONNEMENT, ET GROS PLAN SUR L’OUVERTURE D’UN LIEU INÉDIT D’ÉVEIL ET D’EXPÉRIENCE À L’HORIZON 2008. Décrocher les étoiles PAGE 8 SMAIL MOSTEFAOUI, INGÉNIEUR DE RECHERCHE AU SEIN DU LABORATOIRE D’ÉTUDE DE LA MATIÈRE EXTRATERRESTRE, ÉVOQUE SON ODYSSÉE DE COS- MOCHIMISTE, SA PASSION POUR LES MÉTÉORITES ET LA NANOSIMS 50, ACQUISE PAR LE MUSÉUM AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE ET DU CNRS. UNE MACHINE, LIMITÉE À QUELQUES EXEMPLAIRES DANS LE MONDE, CAPABLE DE MESURER L’INFINIMENT PETIT. PORTRAIT PARTENARIAT Muséum national d’histoire naturelle | La lettre d’information | Numéro 4 Nébuleuse Ata Carinae (400 années-lumière de diamètre). Située à 8000 années- lumière de la Terre, elle est un site actif de formation d’étoiles. Brin d’ADN. MNHN/ DR Patrick LAFAITE / MNHN NASA GÉNOMES ET SUBSTANCES NATURELLES Décrypter le vivant C. Lemzaouda/MNHN PCA 7062 LETTRE MUSEUM V11fg 22/11/06 17:00 Page 1

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SynergiesC’est avec un réel plaisir que je vous pré-sente le numéro 4 de la lettre du Muséum.Reconduit pour un nouveau mandat à ladirection générale du Muséum, j’aurai àcœur de poursuivre, au cours de ces qua-tre prochaines années, le redressemententrepris par notre établissement et devous permettre, à travers cette lettre, dedécouvrir toujours un peu plus la formida-ble diversité scientifique, culturelle et éco-logique, qui anime cette grande maison.Ce numéro vous présente un nouvel axede la recherche du Muséum : la recherchegénomique, l’étude des substances naturel-les et le développement des technologiesde pointe. Dans le dossier consacré audépartement Régulations, Développementet Diversité moléculaire, des équipes duMuséum témoignent des nouvelles pers-pectives offertes par l’exploitation des don-nées génomiques. Les unités de recherchedu pôle chimie et biochimie de l’adaptationdémontrent la portée des études menéessur des molécules produites par des végétaux, des animaux ou encore des bactéries avec, à la clef, une meilleureconnaissance de la biodiversité et desapplications thérapeutiques.Dans un autre domaine, Smail Mostefaoui,ingénieur de recherche au sein du Labora-toire d’étude de la matière extraterrestre– le Leme –, intégré au département His-toire de la Terre, retrace son parcours decosmochimiste. Il nous entraîne au cœurdes grandes questions sur la naissance dusystème solaire et nous fait partager sonenthousiasme pour une machine surpre-nante : la nanoSIMS 50, dernière-née de lagénération de sondes ioniques. Un outil de pointe, capable d’effectuer desmesures à l’échelle de l’infiniment petit…Le Muséum est aujourd’hui l’un des raresétablissements au monde à le posséder. Là se situe la richesse du Muséum : dansla coexistence de recherches engagéesdepuis des siècles et de plus récentes, lesunes comme les autres faisant appel auxnouvelles technologies. Elles convergenttoutes vers un même objectif : enrichir laconnaissance du Vivant et de la Nature,contribuer au développement d’une vraieconscience écologique et créer des oppor-tunités de partenariat multiples. À Dinard, c’est avec l’Ifremer et les col-lectivités territoriales que nous créons uncentre scientifique sur les systèmes côtiers,le Cresco. Le partenariat est aussi essentiel au succèsde notre mission d’éducation à l’environne-ment. La future Galerie des Enfants en estune illustration, avec l’implication de par-tenaires majeurs, tels que Veolia Environ-nement. Cet engagement nous confortedans notre mission de diffusion desconnaissances. Recherche de pointe et partenariat, illustrésdans cette lettre, sont au cœur de l’identitédu Muséum et donc des objectifs de monsecond mandat.

Bertrand-Pierre Galey,Directeur général N

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LeMuséum

Comment expliquer la diversité des formes et des fonc-tions du vivant? Quels processus contrôlent le dévelop-pement et l’évolution des organismes? Cinq équipes derecherche planchent sur ces vastes sujets au sein dudépartement Régulations, Développement et Diver-sité moléculaire, dirigé par Barbara Demeneix.Ce quatrième numéro de la lettre du Muséum nous ouvre les

portes de laboratoires, où recherches théoriques et expé-rimentales se combinent au profit d’une meil-leure compréhension duvivant. Comment nosgènes sont-ils régulés ?

Que nous enseignela métamorphose

d’un amphibien surnotre propre développe-

ment? Comment les méca-nismes de réparation de

l’ADN ont-ils été mis au point?Autant de questions explorées

par le pôle de génomique avec unfocus sur quelques applicationsconcrètes : détection de polluants

ou encore effet de la vitamine Asur la formation craniofaciale.

Mais l’activité du département s’appuie aussi surl’étude des molécules naturelles produites par lesvégétaux, les animaux et les bactéries. Avec, infine, des découvertes comme la tazopsine, nouvel

antipaludique extrait d’une plante malgache, lamise en évidence du rôle de certaines bacté-ries dans des mécanismes de défense ouencore dans la contamination des eaux doucesde surface. Rendez-vous en PAGE 4, pour un

voyage au centre de la recherche.

DOSSIER

Avec Veolia Environnement PAGE 6

LA FONDATION D’ENTREPRISE DE CE GRAND GROUPE A EU UN VÉRITABLE COUP

DE CŒUR POUR LE PROJET DE GALERIE DES ENFANTS PORTÉ PAR LE MUSÉUM.

INTERVIEW D’HENRI PROGLIO, PDG DE VEOLIA ENVIRONNEMENT, ET GROS PLAN

SUR L’OUVERTURE D’UN LIEU INÉDIT D’ÉVEIL ET D’EXPÉRIENCE À L’HORIZON 2008.

Décrocher les étoiles PAGE 8

SMAIL MOSTEFAOUI, INGÉNIEUR DE RECHERCHE AU SEIN DU LABORATOIRE

D’ÉTUDE DE LA MATIÈRE EXTRATERRESTRE, ÉVOQUE SON ODYSSÉE DE COS-

MOCHIMISTE, SA PASSION POUR LES MÉTÉORITES ET LA NANOSIMS 50,

ACQUISE PAR LE MUSÉUM AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE

ET DU CNRS. UNE MACHINE, LIMITÉE À QUELQUES EXEMPLAIRES DANS LE

MONDE, CAPABLE DE MESURER L’INFINIMENT PETIT.

PORTRAIT

PARTENARIAT

Muséum national d’histoire naturelle | La lettre d’information | Numéro 4

Nébuleuse Ata Carinae (400 années-lumière de diamètre). Située à 8000 années-

lumière de la Terre, elle est un site actif de formation d’étoiles.

Brin d’ADN.

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Du 12 au 15 octobre, le Muséum a accueillila 15e édition de la Fête de la Science. Dèsle vendredi, la disponibilité des chercheurset le vaste choix d’ateliers et de visites ontenthousiasmé plus d’un millier de scolai-res. Côté Jardin des Plantes, 33 laboratoiresont reçu, sur le seul week-end, entre 2000et 2 500 curieux. Des cafés sciences pro-posaient des espaces de discussion libre etdécontractée avec les scientifiques duMuséum. En paléontologie, pour sa pre-mière exposition, le squelette du plus vieil

Depuis deux mois, les différentes équipesde la mission scientifique Santo 2006, initiéepar le Muséum avec l’IRD et Pronaturainternational, procèdent à un extraordi-naire inventaire de la biodiversité (cf. lettredu Muséum n°3). Pour suivre l’avancéede l’expédition en direct, un PC a été ins-tallé au Palais de la Découverte. Ouvert aupublic jusqu’en janvier 2007, cet espaced’information en continu, doté de bornesInternet, présente maquettes, cartes, pho-tos et objets de collection. Il sert égale-ment de lieu de rencontre entrescientifiques et scolaires. Le site www. santo2006.org complète ce dis-positif qui reçoit le soutien de partenairesprestigieux : les fondations Niarchos, Total etVeolia Environnement, le Fonds Pacifique…

L’exposition « Dragons » aura accueilli 300000visiteurs. Tout au long du mois d’octobre, leMuséum a proposé, en partenariat avec laRATP, de revisiter la légende de saint Michelterrassant le dragon dans la station demétro… Saint-Michel! Avec le concours desétudiants de l’École nationale supérieure desarts décoratifs et de la société Raja, les usagersde la ligne n°4 ont pu contempler la voûte oùdes adhésifs argentés en aluminium dessi-naient le dragon. Des carreaux, si caractéris-tiques du métro, formaient ses écailles.

Santo, l’île aux trésors

MÉTRO

PHOTOS

EXPÉDITION

Sur la piste des dragons

ancêtre de la baleine a attiré plus de300 visiteurs. À l’occasion de la deuxièmeédition du festival international du filmscientifique Pariscience, et dans le cadrede son partenariat, le Muséum a décerné le prix Buffon, attribué à une œuvre traitantd’écologie ou de biodiversité, au film LesPirates du vivant. Une programmationéclectique proposait quarante séances gratuites : Alice au pays des cafards, Les Tomates voient rouge, La Bataille deTchernobyl… Après chaque projection,

scientifiques, réalisateurs et public ont puéchanger leurs avis et leurs opinions. Dixséances réservées aux scolaires invitaientles 8-18 ans à explorer des sujets variés :Einstein : 1905, l’année-lumière, Dans lesprofondeurs du climat… Grande affluence au Musée de l’Hommeoù petits et grands devenaient incollablessur la Préhistoire, grâce à une vingtained’ateliers sur la taille du silex, l’étude decrânes humains ou encore la reconstitu-tion de fours en extérieur.

André Ménez succède à Ber-nard Chevassus-au-Louis. Mem-bre du Conseil scientifique duCEA depuis 2002, il est actuel-lement responsable, au sein decet organisme, du volet « Biolo-gie intégré » au programmenational de biodéfense (NRBC)

et membre du comité de pilo-tage de l’ANR. C’est en bonconnaisseur du Muséum qu’An-dré Ménez prend ses fonctions,puisqu’il y a occupé le poste dedélégué à la Recherche entre2003 et 2005.

Dans le cadre du Mois de la photo, du28 octobre 2006 au 6 janvier 2007, leMuséum présente à la Grande Galerie del’Évolution 35 photos en noir et blanc d’oi-seaux des collections du musée de Sens– actuellement fermé au public – réaliséespar Emmanuel Berry : oiseaux familiers,des plaines, des forêts, des marais, desbords de mer, exotiques…

Actualités

Un nouveau président pour le Muséum

Les oiseaux de Sens

La Fête de la Science bat son plein

au Jardin des Plantes.

La programmation riche et audacieuse

du festival Pariscience attire de plus en plus

de curieux.

Marie-Monique Robin, lauréate du prix

Buffon pour son film Les Pirates du vivant.

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Le Muséum fête la science !

NOMINATIONS

Un second mandat pour le directeur général

Bertrand-Pierre Galey dirigerale Muséum pour un nouveaumandat de quatre ans. Premiertitulaire de cette fonction, crééeen 2001 à l’occasion de laréforme de l’établissement,Bertrand-Pierre Galey a mis enplace la nouvelle organisation

issue de cette importanteréforme. La signature ducontrat d’établissement en2004, les recrutements d’ensei-gnants-chercheurs ou encorel’engagement de grands chan-tiers de rénovation ont jalonnésa première mandature.

Bertrand-Pierre Galey,

directeur général

du Muséum.

André Ménez,

président du Muséum.

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RATP 2006, Gilles BAUDET

Chantal ROUSSELIN / Palais de la Découverte.

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9-10 DÉCEMBRE

À l’occasion de sa premièrevenue en France, leConsortium des jardinsbotaniques européens a choisi le Muséum pour sa réunion annuelle.

Depuis sa création en 1994, chaquepays de l’Union européenne délègueun représentant de son réseaunational de jardins botaniques,tandis que les non-membresenvoient un observateur. Nouveauté,les représentants des pays entrantdans l’Union en 2007 sont invités.Les jardins botaniques de l’Unionabritent un large éventailreprésentatif de la diversité de laflore et apparaissent comme centrede ressources à large potentiel pourla recherche, la conservation etl’enseignement. Préoccupé par unemeilleure reconnaissance de leurrôle et de leurs programmes, le Consortium est à l’origine descongrès européens des jardinsbotaniques (EuroGard), où ont été présentées et débattues lescomposantes d’un plan d’actionpour les jardins botaniqueseuropéens. Hasard du calendrier, le lancement du 7e Programmecommunautaire de recherche et dedéveloppement (PCRD) 2007-2013se déroule aux mêmes dates. Un responsable scientifique de laCommission européenne viendradonc le présenter en priorité auxmembres du Consortium, puis aux chercheurs du Muséum.

22-23-24 NOVEMBRE

L’association du Groupe detravail des étudiantschercheurs du Muséum (GTEM)organise son 12e congrès sur lethème « Du gène au paysage :approches multidisciplinairesde la biodiversité », àl’auditorium de la GrandeGalerie de l’Évolution.

Occasion unique pour lesdoctorants, post-doctorants etétudiants de master de présenterleurs résultats ou leurs projets derecherche devant un large public, ce congrès est aussi une façon, pourles curieux, de découvrir l’actualitéet l’avenir de la recherche dessciences naturelles au Muséum. Ces rencontres permettent deséchanges pluridisciplinaires sur lethème de la diversité biologique etculturelle, aux différentes échellesdu vivant. Pour cette 12e édition,une quarantaine de travauxabordent des disciplines aussivariées que l’ethnobiologie, labiologie moléculaire, l’écologie dupaysage, la modélisationinformatique… Les résumés descommunications du congrès ferontl’objet d’une publication consultableà la médiathèque du Muséum et àla Bibliothèque nationale de France.

EXPO

CALENDRIER

Depuis septembre, le Muséum abrite troisspécimens du pin Wollemi sur ses sites duJardin des Plantes et de Chèvreloup. Pour-quoi introduire ce conifère dans ses collec-tions? Sa découverte, il y a douze ans, dansune vallée isolée d’Australie, prouve quel’inventaire de la biodiversité n’est pas ter-miné. Les nombreuses descriptions d’espè-ces nouvelles concernent d’ordinaire desorganismes plus discrets ou des êtres vivantdans des milieux très difficiles d’accès. Autreargument, le Muséum accomplit là sa mis-sion de conservation ex situ d’espèces, enpréservant les plus menacées ou les plusrares. Enfin, le pin Wollemi, dont l’histoireremonte au temps des dinosaures, est pro-che de plantes fossiles, comme celles pré-

sentées devant la galerie de Paléontologieet appartenant à des groupes apparus surTerre avant les plantes à fleurs. On y trouveprêles, fougères et araucarias, tous prochescousins du pin Wollemi et dont le Jardindes Plantes possède une collection de onzeespèces de Nouvelle-Calédonie, d’unegrande rareté. Dans sa vallée d’origine– Wollemi Park, à l’ouest de Sydney –, lepin Wollemi est représenté par un ensembled’une centaine d’individus adultes de prèsde 40 mètres de haut, dont l’âge est estiméentre 500 et 1000 ans. Protégé par le gouver-nement australien, qui tient secret et inac-cessible son lieu de vie, il va donc suivrela route des plantes très rares diffusées mon-dialement pour assurer leur sauvegarde.

À l’occasion des 150ans de la découvertede l’homme de Néan-dertal, le Musée del’Homme expose pourla première fois, du13 octobre 2006 au8 janvier 2007, les fos-siles originaux extraitsde ses collections, dontle fameux crâne de LaFerrassie (Dordogne).

Le public est invité à confronter des avisde l’époque – lettres relatant la découverte,coupures de presse… – et les différenteshypothèses scientifiques sur la disparition deNéandertal. Une information est égalementproposée sur les travaux que les scientifi-ques espèrent voir aboutir, comme la possi-bilité de reconstituer le génome complet deNéandertal. Avant de partir, adultes etenfants sont encouragés à donner leur avispar une trace écrite ou un dessin.

Actualités

et

Le pin Wollemi

a été découvert

en 1994 par le

forestier David

Noble, au fond

d’une vallée

isolée à l’ouest

de Sydney.

Les premiers

Wollemia sont

apparus au

Crétacé, il y a

140 à 65 millions

d’années.

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Le pin Wollemi,nouvelle espèce !

Néandertal, hypothèses d’une disparition

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VIENT DE PARAÎTRE

168 pages, 49 €, Éditionsdu Muséum/Éditions Nico-las Chaudun.

Requins, entre peur etconnaissance de CatherineVadon, du départementMilieux et Peuplementsaquatiques, offre uneapproche très complète etaccessible du monde desrequins, présents dans tousles océans du globe, redou-tés ou vénérés, mais dontcertaines espèces sontaujourd’hui menacées desurexploitation. 160 pages, 29 €, Éditionsdu Muséum/Éditions Jean-Pierre de Monza.

L’ouvrage Jardin des Plan-tes évoque les richesses« du plus inépuisable maisaussi du plus moderne desjardins de Paris », selon lejardinier paysagiste GillesClément. Avec d’autresauteurs, Pascale Heurtel etYves Laissus (conserva-teurs), Jules Merleau-Ponty(romancier), Jean-FrançoisLagneau, Alexandre Gady etGilles de Bure (architecteset historiens de l’architec-ture), il invite le lecteur auxdélices d’une « promenadeintelligente » dans l’histoire,dans les sciences et dansnos mémoires. À l’occasionde la sortie du livre, unebalade dans ce théâtre deverdure a été organisée pourles libraires et les journalis-tes, le 11 octobre.

Beaux livres

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L’ADN sait se défendreAu sein d’une autre unitéde recherche, Loïc Pongertravaille sur l’informationgénétique codée parl’ADN. « Elle est perpétuel-lement menacée », expli-que le chercheur. Desagents mutagènes commeles rayons UV, ou des pro-cessus cellulaires peuventen effet modifier la

séquence d’ADN initiale en introduisantdes cassures ou en substituant certainsnucléotides. Des dommages parfois à l’ori-gine de cancers. « Au cours de l’évolution,de nombreux mécanismes de réparationont été mis en place pour maintenir l’in-tégrité des génomes », poursuit Loïc Ponger.Actuellement, ceux de plus de deux centsorganismes ont été séquencés. « Grâce àune approche bioinformatique, notre objec-tif est d’étudier la présence et l’absence desprotéines de réparation d’ADN connuesparmi ces organismes et de comprendrecomment la variabilité des voies de répara-tion peut être liée à l’histoire des espècesou à leur mode de vie. »

chimpanzé! Grâce à elle, poursuit BarbaraDemeneix, nous pouvons mieux compren-dre l’évolution des génomes et la façon dontcertains gènes-clés sont régulés. » Illustra-tion : le génome du têtard et celui de lagrenouille sont identiques. Toutefois, lesgènes sont exprimés différemment chezl’un et l’autre. Au sein du pôle de géno-mique, l’objectif des chercheurs consistedonc à étudier les régulations qui se met-tent en place chez les amphibiens, leurdéroulement et, éventuellement, ce quipourrait venir les perturber. Ces questions,apparemment ciblées sur une espèce, réson-nent différemment à la lumière d’un constatinattendu : « Il existe des similitudes entrele têtard et le mammifère au cours de sondéveloppement, souligne la responsable dudépartement. En effet, la métamorphose etla période périnatale impliquent des change-ments parallèles, avec des modificationsradicales de la respiration, la nutrition, lamaturation sensorielle… »Le pôle de génomique a investi dans destechnologies de pointe. Les chercheurs uti-lisent la transgénèse pour introduire, chezle têtard, des gènes produisant des protéinesfluorescentes. La lumière émise par ces pro-téines permet ensuite de suivre les régula-

tions des gènes, dont cel-les, très complexes, quigouvernent sa métamor-phose en grenouille. Desmarqueurs permettent ainsid’observer plusieurs élé-ments génétiques, aisémentrepérables par le chercheur.

Des amphibiens modèles Le département a appliquécette technique à la détec-tion des effets de certains polluants, auniveau génétique, chez des têtards. Expli-cation de Barbara Demeneix : « Nous savonsaujourd’hui que toute modification des équi-libres hormonaux peut avoir de graves consé-quences sur la santé humaine et la faune.Par ailleurs, certains produits (plastifiants,pesticides), rejetés dans l’environnement,risquent d’affecter la reproduction des êtresvivants ou le fonctionnement de leur glandethyroïde. Or les amphibiens, en raison deleur cycle de vie aquatique et terrestre, sontparticulièrement sensibles à ces contami-nants. » À partir de ce modèle intéressant,les chercheurs du Muséum ont réussi à met-tre au point des tests performants.

RDDM… Derrière ces quatre lettres se profile le département Régulations, Développement et Diversitémoléculaire du Muséum. Sa vocation? Étudier les processus qui contrôlent le développement et l’évolutiondes organismes. Avec, à la clef, une meilleure compréhension de la biodiversité et d’importantes applications thérapeutiques.

Décrypter le vivant

Au sein de ce département, l’étude dela dynamique de la biodiversité mobi-lise cinq équipes de recherche, regrou-

pées en deux pôles d’activité. Le premiers’intéresse aux régulations des gènes (le « R »de RDDM) et à l’expression des génomeslors du développement (« D » pour dévelop-pement). Le second étudie l’adaptation desorganismes à l’environnement et la diversité(D) des molécules (M) qu’ils produisent.« Caractériser les processus contribuant à ladiversité des formes et des fonctions est unvaste sujet, précise Barbara Demeneix, direc-teur du département. Les recherches, qui com-binent approches théoriques et expérimentales,à l’échelle d’un organisme entier ou de lamolécule, sont donc ciblées sur quelques gran-des problématiques. » Aperçu des travauxmenés par les équipes du département,témoignages à l’appui…

La génomique, clef de la connaissance« L’exploitation de données génomiquesouvre aujourd’hui des perspectives très inté-ressantes pour connaître l’origine de la bio-diversité et les différences, parfois trèssubtiles, entre les espèces – l’Homo sapienspartage environ 98% de ses gènes avec le

Dossier

Coupe fine d’un œil de Xénope

(grenouille) transgénique, cristallin

(rouge) et cellules photo réceptrices

(bleu).

Fibres musculaires d’un Xénope

transgénique exprimant la protéine

fluorescente verte GFP (Green

Fluorescent Protein).

Xénope transgénique exprimant

la protéine fluorescente verte GFP

(Green Fluorescent Protein).

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GÉNOMES ET SUBSTANCES NATURELLES

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Sébastien LE MEVEL

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écosystèmes tro-picaux (Afriquede l’Ouest) ettempérés (Île-de-France). Elless’appuient sur lescollections vivan-tes du Muséum.

Développer la connaissance, isoler desmolécules capables de soigner, observer labiodiversité pour contribuer à sa préser-vation mobilisent ainsi plus de 70 cher-cheurs animés par la curiosité et la passion.

ces microcines se font passerpour des molécules importantle fer, élément indispensable àla prolifération bactérienne. »Les recherches sur les mécanis-mes de défense ont été éten-dues à des molécules issuesd’éponges marines et des bacté-ries qu’elles hébergent.Dernier exemple, en prisedirecte avec notre environne-ment : l’activité humaine et leréchauffement climatiquemenacent l’équilibre des éco-systèmes aquatiques côtiers etd’eau douce. Ces modificationsentraînent la contamination des eaux dou-ces de surface par des cyanobactéries quipeuvent, par leur capacité à synthétiser destoxines, affecter la qualité de l’eau potable,la pisciculture ou encore des activités aqua-tiques récréatives. Au sein du département,Cécile Bernard consacre ses recherches àces microalgues : « Nous tentons de com-prendre les mécanismes de développementde ces cyanobactéries et l’impact de leurstoxines sur la biodiversité et la santé hu-maine. » Les observations englobent des

À la découverte des substances naturellesRattachées au second pôle d’activité dudépartement (chimie et biochimie), d’au-tres équipes travaillent sur les moléculesnaturelles produites par les végétaux, lesanimaux et les bactéries. « Nous étudionsleurs activités biologiques et leurs possiblesapplications, précise Philippe Grellier, direc-teur d’une unité de recherche. Il s’agit d’unchamp d’investigation immense, à l’originede la majorité des médicaments actuels etprobablement futurs. » Les chercheurs seconcentrent sur certains aspects, en s’inter-rogeant sur l’effet d’une substance donnéesur des organismes ciblés. La découverte de la tazopsine, un nouvelalcaloïde antipaludique, illustre le travaild’investigation des biologistes et chimis-tes du Muséum, en étroit partenariat avec

une équipe malgache. Ber-nard Bodo, également à latête d’une unité de recher-che, revient sur cette colla-boration. À Madagascar,l’écorce de la Strychnopsisest utilisée en médecinetraditionnelle pour lutter

contre le paludisme. « À partir de cetteplante, complète-t-il, nous avons réussi àidentifier des molécules actives susceptiblesd’être utilisées avec succès à un stade précisdu paludisme (atteinte du foie), pour lequelil n’existe pas de médicament réellementspécifique connu à ce jour. »

Haro sur les bactériesLe pôle « Chimie et Biochimie de l’adapta-tion » du département étudie également lastructure et la fonction des microcines. Cesmolécules antimicrobiennes tuent les bacté-ries toxiques et contribuent ainsi à l’équili-bre de la microflore intestinale des vertébrés.Comment s’y prennent-elles ? Une équipedu Muséum a démontré leur stratégie. Sylvie Rebuffat, professeur, en donne la clef :« Pour pénétrer plus efficacement dans lesbactéries concurrentes, tel le cheval de Troie,

Vitamine A et développement GÉNOME

Ensemble de l’informationgénétique (héréditaire)d’un organisme. Présentdans toutes les cellules, ilcontient les instructionsnécessaires à leurdéveloppement, leurfonctionnement et leurreproduction. Le supportmatériel est l’AcideDéoxyriboNucléique (ADN),une molécule géantecomposée de quatremaillons (A, T, G, C)appelés nucléotides.

GÈNEC’est une des instructionsdu génome, qui est formépar un enchaînement denucléotides, c’est-à-direune portion d’ADN. Chaque gène est porteurd’informations relativesaux caractéristiques d’unindividu (couleur des yeux,par exemple).

MOLÉCULEAssemblage d’atomes, elleest un constituant de lamatière vivante ou non.

TRANSGÉNÈSEAction d’introduire un gène étranger dans un organisme vivant pour lui conférer unenouvelle propriété.

DÉFINITIONS

Dossier

Leçon de transgénèse

Injection de sperma-

tozoïdes génétique-

ment modifiés dans

des œufs.

PORTFOLIO

b

Sélections des embryons

de Xénope transgéniques

exprimant la protéine

fluorescente après 24 h.

b

Têtard de Xénope transgéni-

que exprimant la protéine

fluorescente après 3 jours.

b

Têtards mis en contact

avec une substance sup-

posée perturbatrice du

système endocrinien.

b

Têtard « contrôle »

non mis en présence

de la substance sup-

posée perturbatrice.

b

Têtard surexprimant la

protéine fluorescente

après le traitement indi-

quant une perturbation

endocrinienne.

b

Figure de Maxence Vieux-Rochas, étudiant

au Muséum dans l’équipe de Giovanni Levi.

EFFET DE L’ACIDE RÉTINOÏQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT DU CRÂNE

Une équipe du département a expliquél’origine des malformationscraniofaciales induites par l’aciderétinoïque. Ce dérivé de la vitamine Aest essentiel au développement del’embryon et au bon fonctionnement de l’organisme adulte. Utilisé en cancérologie et dermatologie, son excès pendant la grossesse peut toutefois provoquer de gravesmalformations fœtales. « Enlaboratoire, confie Giovanni Levi,directeur de l’équipe, les chercheursont reproduit ces malformations etélucidé les mécanismes responsables :l’acide rétinoïque empêche l’activationde certains gènes (dont les gènes Dlx)qui contrôlent la formation de laface. » Cette analyse suggèreégalement un scénario évolutifplausible pour l’origine de la diversitéde la tête des vertébrés.

Globule rouge infecté par

les stades sexués (gamétocytes)

de Plasmodium falciparum,

protozoaire parasite agent

du paludisme.

Strychnopsis, plante

malgache source de la tazopsine.

Actuellement, les chercheurs

s’efforcent de préparer

la tazopsine par synthèse

chimique.

Développement massif

de Planktothrix agardhii

(cyanobactérie toxique) dans

un plan d’eau d’Île-de-France.

Bactéries Escherichia coli

non pathogènes, productrices

de la microcine J25.

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Contacts

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Département Régulations, Développement et Diversité moléculaireDirecteur : Barbara DemeneixUnités de recherche : Évolution des régulations endocriniennes.Chimie et Biochimie des substances naturelles. Régulation et Dynamique des génomes. Biologie fonctionnelle des protozoaires.Écosystèmes et interactions toxiques.

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Partenariat

Veolia Environnement est un groupemajeur dans les services à l’environ-nement et à la propreté industrielle.À travers sa fondation d’entreprise,il soutient des projets liés à la pré-servation des ressources et du patri-moine naturels, à l’éducation et à lasensibilisation à l’écocitoyenneté.Très tôt, le groupe a rejoint le Muséumsur des études de préfiguration d’uneGalerie des Enfants au sein de laGrande Galerie de l’Évolution.

Au cœur de la pédagogie, avec Veolia Environnement

risque d’impact résiduel surles milieux naturels qu’ilnous appartient de maîtriserau titre de notre responsa-bilité globale d’entreprise.La préservation de la biodiversité a ainsiété ajoutée à l’article 1 de la Charte dudéveloppement durable du Groupe en2003 et Veolia Environnement développeactuellement une approche en deux éta-pes : la caractérisation des impacts de sesactivités et la mise en place d’un outil degestion intégré au système de manage-ment environnemental.

Quelles sont vos orientations futures

dans ce domaine?

Parmi les activités du Groupe, l’eau et lapropreté sont principalement concernéespar la question de la biodiversité. Deuxtypes d’impacts majeurs sont en cours de

caractérisation : celui des rejets sur les éco-systèmes récepteurs (pour l’assainissement,notamment avec la participation au phéno-mène d’eutrophisation, destructeur de bio-diversité) et celui des installations enelles-mêmes, du fait de l’occupation desespaces (centres de stockage des déchets…).La caractérisation des impacts s’accompa-gne, par ailleurs, d’une identification desbonnes pratiques et de leur promotion surl’ensemble de nos sites. À titre d’exemple,dans la Région Centre-Est, le champ cap-tant de Crépieux Charmy, le plus grandd’Europe, a vu la mise en place d’une ges-tion exemplaire des milieux naturels.

La fondation Veolia Environnement a

décidé de soutenir le projet « Galerie des

Enfants » qui ouvrira en 2008. Quelle est

la raison de cette décision?

L’idée nous a d’emblée enthousiasmé! LaFondation Veolia entretient des liens étroitsavec le Muséum. Il nous a paru très intéres-sant de lui apporter notre soutien sous plu-sieurs formes. D’abord, l’aider à investirdans la pédagogie. Ensuite, faire le lien entrel’histoire du monde et la construction del’avenir. Notre motivation est forte et dou-ble. Veolia épouse l’idée de préserver lamémoire pour construire l’avenir. Dans lemême temps, il nous paraît essentiel desensibiliser les enfants sur des sujets pasforcément faciles mais toujours fondamen-taux. La pédagogie est une clé essentielle.

En 2006, la fondation Veolia Environne-

ment a décerné pour la première fois son

Prix du livre sur l’environnement. Robert

Barbault, professeur au Muséum et direc-

teur du département Écologie et Gestion

de la biodiversité, a été primé. Pourquoi

ce choix?

Nous encourageons le monde de l’éditionà publier des ouvrages sensibilisant legrand public aux enjeux de l’environne-ment. Ce prix littéraire est le premier àrécompenser des ouvrages consacrés à cethème. Parmi les cinq titres sélectionnés, lejury présidé par Claude Michelet a cou-ronné le livre de Robert Barbaut, Un élé-phant dans un jeu de quilles, basé sur desconstats scientifiques incontestables etcompréhensibles par tous. L’auteur montreque l’homme a bouleversé la biodiversité.Ce qui a conquis le jury? L’optimisme de laconclusion : l’homme peut encore faireéquipe avec la vie !

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre

engagement en matière de biodiversité

et de respect de l’environnement?

La diminution de la diversité biologiquemondiale, due aux activités humaines, évo-lue à un rythme sans précédent. Selonl’Union mondiale pour la conservation dela nature, le taux d’extinction des espècesest de mille à dix mille fois supérieur à cequ’il serait naturellement. Face à cet enjeumajeur, Veolia Environnement se mobilise.En effet, bien que les activités du Groupeveillent tout particulièrement au respectde l’environnement, il existe toujours un

L’idée d’une Galerie des Enfants estnée d’un constat simple : l’audiencede la Grande Galerie de l’Évolution estjeune. Aussi doit-elle, pour conserversa modernité et son attractivité,s’adapter à l’évolution de ses publics,de leurs pratiques et de leursdemandes. En ouvrant une Galerie des Enfants aucœur du parcours de la Grande Galeriede l’Évolution, l’offre devient pluscomplète et convient mieux aux plusnombreux : les 6-12 ans. Sur 600 m2,un cheminement à travers le vivant, son histoire et son aveniraborde la biodiversité et sensibilise lefutur citoyen aux conséquences de soncomportement et de son mode de vie. Deux temps forts ponctuent la visite.Le premier évoque la richesse etla fragilité du vivant. L’enfantgrimpe dans un arbre de laforêt tropicale, explore unecour d’école en ville,survole enhélicoptère lecours d’unerivière… Il peut ainsiadmirer etressentir les trésors du vivant, partir à la découverte des équilibres fragilesqui régissent le fonctionnement desespèces dans leur environnement. Lesecond temps fort conduit à cogitersur l’avenir de notre planète. Il invitel’écocitoyen en herbe à trouver despistes de réflexion et d’action face aux défis majeurs : surexploitation des ressources naturelles, crise de la biodiversité, réchauffementclimatique… Le dispositif muséographique chercheà sensibiliser, à susciter la curiosité età déclencher la réflexion à partir d’uneapproche active et ludique. Tous lessens sont sollicités à travers unescénographie riche et inventiveassociant décor, ambiance sonore etlumineuse et mises en scène variées :spécimens naturalisés, images fixeset animées, présentationsspectaculaires et petits espaces ou objets à explorer. Le parcourss’achève dans un espaced’actualité où de nombreuxouvrages, presse et sitesInternet proposent un prolongement et un approfondissement de la visite en lien avec le monde extérieur.

28 novembre : l’Association pour le développementdu mécénat industriel et commercial (Admical)organise une conférence à l’auditorium de laGrande Galerie de l’Évolution. Son thème? « Mécé-nat environnemental : problématiques et enjeux ».

Hôte de cette manifestation, le Muséum apporte sacontribution au développement nécessaire du mécé-nat de l’environnement. Au cours de cette matinée,plusieurs entreprises vont présenter leurs program-mes dans différents domaines. La Fondation VeoliaEnvironnement, lauréate 2006 de l’Oscar Admicaldu mécénat d’entreprise, sera bien sûr présente.

À suivre…Le grand projet de rénovation du Parczoologique de Vincennes (cf. la lettre duMuséum n° 2) entre dans une nouvelleétape décisive. La forme d’un partenariatpublic privé a été choisie, ce qui permettrade retenir un opérateur privé pour le finan-cement, la réalisation des travaux et la partd’exploitation technique déterminée parle Muséum. Pendant l’été, l’appel à candi-datures a été lancé, pour une remise desoffres le 13 novembre dernier. Les candi-dats sélectionnés devront présenter unepremière offre relative à la mise en œuvretechnique du projet et à son montage juri-

dique et financier, sur la base du cahierdes charges établi par le Muséum. Cedocument intègre le projet architectural etpaysager élaboré par l’équipe TN+. S’en-suivront plusieurs phases de dialogue com-pétitif entre le Muséum et les différentscandidats, avant remise d’une offre défi-nitive et, au final, choix du partenaire.Celui-ci devrait intervenir à la mi-2007. Enparallèle, et pour que ce projet soit mené àbien, une révision du Plan local d’urbani-sation (PLU) est incontournable. La Villede Paris a engagé, début novembre, unedémarche en ce sens. N

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Rendez-vous

Henri ProglioPrésident-Directeur général

de Veolia Environnement

Henri Proglio

félicite Robert

Barbault pour

son prix.

Un lieu d’éveil et d’expérience

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Chantiers

Compte à rebours pour le futurcentre scientifique de Dinard

Les stations marines de Dinard et deConcarneau sont rattachées au départementMilieux et Peuplements aquatiques du Muséum,mais les travaux menés se font en étroiterelation avec deux autres départements :Écologie et Gestion de la biodiversité ;Systématique et Évolution. Le Crescodéveloppera plus spécifiquement les inventaireset la modélisation en 3D. Celle-ci permet de faire du prédictif en intégrant desparamètres physiques (marées, vents,salinité…) et biologiques (recrutement larvaire, caractéristiques de nage des larves…).Concarneau apportera sa pierre à ces études,tout en poursuivant ses propres recherches sur la traçabilité génétique des peuplements ou encore les biotechnologies.

Réseaux

Au cours du XXe siècle, le Muséum a engagé un mouvement d’expansion notamment vers le littoral. Dési-reux d’enrichir ses activités de recherche liées à la mer, il se dote d’une façade maritime en implantant deuxstations marines, l’une à Dinard (1935), l’autre avec le Collège de France à Concarneau (1996). Aujourd’hui,un projet est en passe de réunir Dinard et la station de l’Ifremer, basée à Saint-Malo. Depuis septembre,les coups de pioche du chantier de construction du Centre de recherche, d’enseignement et de culture scien-tifique sur les systèmes côtiers (Cresco) résonnent à Dinard.

res fortement mobilisés autour du Muséum :Ifremer, conseil régional de Bretagne, conseilgénéral d’Ille-et-Vilaine, Pays de Saint-Maloet Ville de Dinard. Sans oublier le centre dethalassothérapie Thalassa-Dinard qui a per-mis l’économie d’une station de pompageen autorisant un repiquage sur sa canalisa-tion d’eau de mer. « La Ville de Dinard aoffert un terrain de 11000 mètres carrés enbord de mer, explique Françoise Clauzel,chargée de mission auprès de Jean-Domi-nique Wahiche, responsable du projetCresco au Muséum. Pas moins de1000 mètres carrés de bâtiments accueille-ront des laboratoires alimentés en eau demer, bureaux, centres de ressources, locauxd’enseignement, espaces techniques et ate-liers. » Les équipements sont de premierplan. À titre d’exemple, un hall d’expéri-mentation de 100 mètres carrés abritera uncanal de courantométrie, une alvéole d’ana-lyse de vitesse de chute et six cuves de1 mètre cube d’eau de mer. Deux sallesseront photothermorégulées, des cuves per-mettront le refroidissement et le réchauffe-ment de l’eau de mer et une pièce seraréservée à la culture d’algues.

depuis longtemps à des projets communssur l’étude du fonctionnement des systè-mes côtiers naturels ou modifiés par lesactivités humaines. Cette conjonction d’in-térêts permet la création informelle d’uneéquipe pluridisciplinaire d’une vingtainede chercheurs et personnels techniques. Lamutualisation des moyens sur une plate-forme commune devenait logique afin deconserver une certaine performance.

Hisser hautLe Cresco devrait booster l’efficacité desdeux stations. Une bonne façon de renforcerleur positionnement au sein de la commu-nauté scientifique. Réputée sur le plan inter-national, l’équipe Cresco reste en prise avecle terrain. Les connaissances acquises consti-tuent en effet une aide à ladécision pour les collectivi-tés locales, les élus, les admi-nistrations… Côté moyens,le Cresco permet un sautqualitatif incontestable :développement de program-mes de recherche communs,acquisition d’équipementslourds… Sans oublier uneouverture plus large aux sta-giaires étudiants et aux cher-cheurs, français et étrangers.Inscrit au contrat de planÉtat-Région 2000-2006, leCresco représente un budgetde 2,37 millions d’euros etimplique plusieurs partenai-

Un projet au long coursRecherche, enseignementsupérieur, culture scientifiqueet technique constituent lestrois piliers du Cresco. Auprogramme de la recherche,l’estimation de la capacité dela baie du Mont-Saint-Michelà nourrir les organismesqu’elle abrite, avec un focussur la stabilité des peuple-

ments d’organismes fixés là, dont lesfameux bancs d’hermelles. Côté enseigne-ment, en partenariat avec l’Université deRennes-I et l’École supérieure d’agronomie,le Cresco va intensifier son intervention ausein du master Évolution, patrimoine natu-rel et sociétés du Muséum. Le dernier défi àrelever s’inscrit dans la durée. Il s’agit demieux faire connaître au grand public lazone littorale, ses ressources et les enjeuxde sa préservation. « Le Cresco est un atoutmajeur pour le Muséum. Il constitue lapierre angulaire de sa politique scientifiquedans l’étude des écosystèmes côtiers »,conclut Dominique Doumenc.

Vue aérienne

de Dinard.

Récif

d’hermelles

(ou crassier)

de la baie du

Mont-Saint-

Michel, îlot

de biodiversité

à protéger

et à gérer.

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«Il devenait évident pour ces deux orga-nismes, partageant le même intérêtpour la mer et installés au cœur d’une

des particularités océanographiques les plusexceptionnelles au monde, de se regrou-per », estime Christian Retière, professeurau Muséum et « père » du Cresco. Il évo-que la Manche et la baie du Mont-Saint-Michel avec passion : « Cette mer à fortrégime de marée, l’une des plus spectaculai-res au monde, est le siège de très forts cou-rants. Ses marnages – amplitude maximaleentre la haute et la basse mer – peuvent yatteindre 15,5 mètres ! » C’est donc dansce décor, « où la marée remonte à la vitessed’un cheval au galop », que vont s’éleverles murs du Cresco. Fin du chantier :décembre 2007.

La force d’un équipageLe futur Cresco complète le dispositif desstations marines du Muséum en région Bre-tagne. Son action scientifique – l’étude et lagestion de la biodiversité des zones côtièreset l’interface des parties continentale etmarine – sera complémentaire à celle de lastation de Concarneau. « Le bâtiment Crescova faciliter les synergies scientifiques, aug-menter l’efficacité des équipes et surtoutapporter une lisibilité à l’action de l’Ifremeret du Muséum en région », explique Domi-nique Doumenc, directeur de la station deConcarneau et du département Milieux etPeuplements aquatiques au Muséum. Lors-que l’idée jaillit, en 1994, les chercheursdu Muséum et de l’Ifremer collaborent

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7Clin d’œil à l’architecture balnéaire de la fin du XIXe siècle, le choix architectural du bâtimentCresco s’est porté sur un projet inspiré du style« Louisiane ». Dans un souci de bonne tenue autemps, les matériaux utilisés pour les sols et lescloisons, forcément non corrosifs et labellisésHQE, ont fait l’objet d’une sélection impitoyable.À l’extérieur, un soin particulier a été porté aux revêtements, afin de respecter le cadre de Dinard : toits en ardoise, murs habillés soiten parement brique et enduit, soit en bardagede châtaignier, portiques brise-soleil en bois…

Le charmede la Louisiane

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DÉFINITIONS

NANOMÈTREUn nanomètre est égal à un milliardième de mètre.ISOTOPIQUE Pour un même élément – lecarbone ou l’uranium, parexemple – il existe une ouplusieurs configurations de son noyau qui diffère selon lenombre de neutrons présents. Ces configurations, aux propriétés physiquesdifférentes, sont appelées isotopes.

rôle de déclencheur dansla formation du systèmesolaire. « Je voulaisreprendre mon travailsur le fer60, un élémentprésent en grande quan-tité dans les supernovae,là où il est produit.Comme sa durée de vie n’excède pas, enmoyenne, 1,5 milliond’années, il me fallait

trouver suffisamment de nickel 60 dans lesmétéorites primitives pour attester l’existenceantérieure de fer60. » Smail Mostefaoui par-vient à ses fins en 2005 : il démontre cetteabondance « impossible à expliquer sans l’ex-plosion d’une supernova juste avant ou pen-dant la formation du système solaire ».

Sans limitesQuand, en novembre 2004, le Muséum sedote de la NanoSIMS 50, Smail Mostefaouirejoint tout naturellement l’équipe du Labo-ratoire d’étude de la matière extraterrestre.Il supervise l’exploitation scientifique de lamachine : faisabilité technique, mise aupoint d’une méthodologie adaptée à cha-que projet, capacité d’interprétation desdonnées… « Les concepteurs de cet instru-ment n’en connaissent pas les limites. Ondécouvre son mode d’emploi au fur et àmesure. J’aimerais partager mon savoir surcet outil », explique le chercheur. Mais atten-tion! Il faut se montrer patient et poser à laNanoSIMS les bonnes questions. Qu’est-cequi le fait avancer? Étudier l’infiniment petitpour comprendre l’infiniment grand. Et puisvoir, toucher et scruter des météorites pourse rapprocher des étoiles. « Je me souviensde ma première observation de la Lune dansun télescope. Elle était là, suspendue dansl’espace comme par miracle, sans moteur.J’ai réalisé la magie de l’Univers et en mêmetemps toute sa fragilité… » À méditer…

mière génération de sondes ioniques (dite3F). Durant sa thèse, jusqu’en 1996, il serend aux États-Unis pour utiliser l’une deces machines capables d’étudier la matièreà une échelle infiniment petite.

Eurêka !À la clef de ses travaux, une découverte,« celle d’un carbone incorporé à des maté-riaux du système solaire, mais formé endehors, dans le milieu interstellaire ». SmailMostefaoui poursuit ses recherches sur lecarbone en Allemagne, durant deux ans,fidèle à la même technologie. Mais il luifaut dix-huit mois de plus, au Japon, pourapprivoiser la sonde ioni-que, dite 1270, encoreplus performante. Lesimple utilisateurdevient expert. Entre-temps, il réoriente ses travauxsur la datation des chondres. « Il s’agitd’objets ronds, intégrés aux météorites pri-mitives, formés au tout début du systèmesolaire, qui composent 90 à 95 % de samatière. » Le chercheur réussit à démontrerque la formation des chondres s’est pro-

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duite à un moment précis de l’histoire dusystème solaire : lors de la phase decondensation qui a précédé la formationdes embryons de planètes.

Voir l’invisibleFin 2000, retour en Allemagne, où SmailMostefaoui participe à l’installation de latoute dernière génération de sonde ionique,la NanoSIMS 50, dont il n’existe que deuxexemplaires au monde (la seconde est aux

États-Unis). L’aventure vadurer cinq ans et,grâce aux prouessesde cet instrument, le

chercheur montre l’abon-dance de grains de silicate

dans le milieu interstellaire. « Un phéno-mène connu des astrophysiciens mais quin’avait jamais pu être prouvé en raison de latrop petite taille de ces grains. » Il a toute-fois une autre idée en tête : prouver la pré-sence d’une supernova ayant pu jouer le

Portrait

Regardait-il les étoi-les comme les autreslorsqu’il était enfant?« Oui », répond SmailMostefaoui, cosmo-chimiste et ingénieurde recherche auMuséum. À un ques-

tionnement près : « J’ai toujours voulu

percer leur secret. »

Le jeune garçon grandit en Algérie.Sa passion pour la physique aussi,nourrie par d’excellents professeurs.

« Ils m’ont guidé et j’ai gardé le contactavec deux d’entre eux. » Son bac scientifi-que et une maîtrise de physique en poche,il opte pour l’astrophysique. Direction Paris.L’apprentissage commence à l’universitéd’Orsay et se poursuit à l’Institut de physi-que du globe. En 1992, Smail Mostefaouiintègre le Muséum pour sa thèse. Le sujet?« Quand et comment le métal a-t-il étéformé, dans la nébuleuse solaire, il y a4,5 milliards d’années ? » Pour répondre,coup de phare sur les météorites primitives.Le Muséum en possède une centaine etveille sur « une collection unique au mondede 1 200 pierres venues d’ailleurs ». Dèscette époque, le chercheur utilise la pre-

SMAIL MOSTEFAOUI

NanoSIMS, mode d’emploiIl en existe moins de vingt dans le monde. Elles exigentplusieurs années de formation, mais nul ne connaît vraimentleur potentiel. Seule une poignée d’experts nourrit leur appétitd’analyse, au cœur du monde invisible de l’infiniment petit. Ce sont les NanoSIMS, dernière génération des sondesioniques. Des instruments capables de déterminer de manière incroyablement précise la composition chimique etisotopique d’une poussière de l’ordre de quelques dizaines de nanomètres (10–9 mètre). L’acquisition d’un tel outil par le Muséum, grâce au soutien de la Région Île-de-France et du CNRS, est un formidable atout pour la recherche : des premières traces de la vie, il y a trois milliards d’années,aux poussières d’étoiles confiées par la Nasa, les sujetsd’investigation ne manquent pas.

Extraterrestre !

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONBertrand-Pierre GaleyDIRECTEUR ÉDITORIALPhilippe PénicautRÉDACTEUR EN CHEFCatherine Rouillé

CONCEPTION - RÉALISATIONPCA / Rampazzo & Associés Rédacteurs : Isabelle Servais-Hélie,Anne BéchiriIMPRESSIONImprimerie Escourbiac81300 Graulhet

Quand la vie est-elle apparue sur notreplanète? De quelle manière a-t-elleévolué, à la faveur de quelsenvironnements? Comment notre systèmesolaire s’est-il formé? Existe-t-il unélément déclencheur? Que nousapprennent les roches, les minéraux, lacomposition de la Terre? Ces questionsmobilisent cinq unités de recherche ausein du département Histoire de la Terredu Muséum. Parmi elles, le Laboratoired’étude de la matière extraterrestre(Leme). Il se concentre sur les processusde formation du système solaire, la Terreprimitive et l’origine moléculaire de la vie.Une longue histoire, jalonnée d’étapes,dont les météorites ont préservé la trace.Les travaux du laboratoire reposent doncpour l’essentiel sur l’analyse de lacollection de météorites du Muséum.

Semeis 147 : rémanent de supernova dans la constellation du Taureau (environ 150 années-lumière de diamètre).

Ce nuage de débris stellaires se trouve à une distance de 3000 années-lumière.

Département Histoire de la TerreDirecteur : Christian de MuizonUnités de recherche : Minéralogie et pétrologie. Paléobiodiversité.Histoire naturelle des origines, Leme.

Contacts

Décrocher les étoiles

Nébuleuse d’Orion

(taille estimée à

30 années-lumière).

Située à seulement

1500 années-lumière

de notre planète, elle

est l’une des régions

d’intenses

formations d’étoiles

les plus proches.

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