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NOVEMBRE 1918 L’ARMISTICE EST SIGNÉ Le début du mois de novembre 1918 marque l’assaut final des Alliés sur le front occidental. Relancées lors des derniers jours d’octobre, les offensives alliées reprennent la totalité du territoire envahi par l’ennemi depuis le début de la guerre. Le roi Albert I er à la tête du groupe d’armées des Flandres (GAF), composé de la 2 e armée britannique du général Plumer, du contingent belge du général Gillain et de la 6 e armée française du général Boissoudy, libère la Belgique. À l’est les contingents franco-américains forcent les lignes ennemies tandis qu’au centre les troupes franco-britanniques avancent depuis Le Cateau jusqu’à Valenciennes. En effet la bataille de la Sambre qui débute le 1 er novembre, engage les 1 er , 3 e et 4 e armées britanniques, appuyées par les troupes françaises, sur un front reliant Le Quesnoy à Valenciennes. À l’est, l’armée américaine, dirigée par le général Pershing, continue sur sa lancée et remonte de Grandpré, au nord de la forêt d’Argonne, jusqu’à Stenay le 4 novembre, pour enfin prendre Sedan puis Charleville-Mézières le 10 novembre. Au fur et à mesure, les villages et les villes sont occupés et sécurisés par les Alliés. Alors qu’en septembre, le haut commandement allemand ne voyait dans les offensives «Foch» qu’une occasion pour ses troupes de se ravitailler et de se réorganiser, le 4 octobre l’ennemi n’a d’autre choix que de demander l’armistice. De son côté, l’Autriche-Hongrie cesse les combats avec les pays de l’Entente le 4 novembre. Concernant l’Allemagne, les négociations au début du mois de novembre sont alors bien entamées. Un conseil interallié, dont fait partie Georges Clemenceau, prépare à Versailles les clauses de l’armistice, dont les conditions sont présentées à une délégation allemande le 8 novembre : l’Allemagne doit accepter ou refuser les termes le 11 novembre avant midi. Une fois signé, l’armistice entraîne des manifestations de joie chez la population, qui attend l’annonce de l’arrêt des combats depuis plusieurs jours. À l’est, les troupes alliées entrent dans les villes quelques jours plus tard ; ainsi, Metz est repris le 19 novembre, jour où l’armée américaine entre au Luxembourg. Les visites des chefs d’État et des troupes alliées dans les villes libérées ou dans les capitales sont accompagnées de festivités et de défilés où la foule, souvent des jeunes filles en costume régional, se mêle aux soldats. À leur entrée dans les villes, les grandes personnalités sont acclamées. Ainsi, le 22 novembre, le roi belge Albert I er , et son épouse la reine Elizabeth sont assaillis par la population bruxelloise en liesse. Dans Paris, les rues sont pavoisées des drapeaux des alliés et de couronnes de fleurs. Le président américain Wilson (en décembre) et le roi britannique George V sont également attendus par les habitants qui se rassemblent sur les grand-places et les principales artères. À Colmar, le général de Castelnau, commandant le groupe d’armées de l’Est, défile à cheval, suivi des généraux Hirschauer (2 e armée), de Mitry (7 e armée), Lacapelle (1 er CA) et Messimy (162 e DI). Lors de ces rassemblements et de ces défilés ont lieu des actes symboliques tels qu’à Strasbourg où la statue équestre de Guillaume I er est renversée. Pour l’ennemi, la signature de l’armistice signifie une défaite totale. Tous les termes de la convention exigés par les Alliés sont acceptés par l’Allemagne. Pendant le mois de novembre, les troupes allemandes sont sommées de quitter les territoires français et belge, et sont obligées de livrer 25 000 mitrailleuses, 5 000 canons, 1 700 avions, 5 000 locomotives, 150 000 wagons et 5 000 camions. L’ensemble des sous-marins ennemis, 6 croiseurs de bataille et 68 autres bâtiments sont également livrés. Ces exigences doivent mettre l’Allemagne dans l’incapacité de reprendre la guerre. Enfin, les clauses de l’armistice annulent les traités de Brest-Litovsk avec la Russie et de Bucarest avec la Roumanie.

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  • NOVEMBRE 1918 L’ARMISTICE EST SIGNÉ

    Le début du mois de novembre 1918 marque l’assaut final des Alliés sur le front occidental. Relancées lors des derniers jours d’octobre, les offensives alliées reprennent la totalité du territoire envahi par l’ennemi depuis le début de la guerre. Le roi Albert Ier à la tête du groupe d’armées des Flandres (GAF), composé de la 2e armée britannique du général Plumer, du contingent belge du général Gillain et de la 6e armée française du général Boissoudy, libère la Belgique. À l’est les contingents franco-américains forcent les lignes ennemies tandis qu’au centre les troupes franco-britanniques avancent depuis Le Cateau jusqu’à Valenciennes. En effet la bataille de la Sambre qui débute le 1er novembre, engage les 1er, 3e et 4e armées britanniques, appuyées par les troupes françaises, sur un front reliant Le Quesnoy à Valenciennes. À l’est, l’armée américaine, dirigée par le général Pershing, continue sur sa lancée et remonte de Grandpré, au nord de la forêt d’Argonne, jusqu’à Stenay le 4 novembre, pour enfin prendre Sedan puis Charleville-Mézières le 10 novembre. Au fur et à mesure, les villages et les villes sont occupés et sécurisés par les Alliés. Alors qu’en septembre, le haut commandement allemand ne voyait dans les offensives «Foch» qu’une occasion pour ses troupes de se ravitailler et de se réorganiser, le 4 octobre l’ennemi n’a d’autre choix que de demander l’armistice. De son côté, l’Autriche-Hongrie cesse les combats avec les pays de l’Entente le 4 novembre. Concernant l’Allemagne, les négociations au début du mois de novembre sont alors bien entamées. Un conseil interallié, dont fait partie Georges Clemenceau, prépare à Versailles les clauses de l’armistice, dont les conditions sont présentées à une délégation allemande le 8 novembre : l’Allemagne doit accepter ou refuser les termes le 11 novembre avant midi. Une fois signé, l’armistice entraîne des manifestations de joie chez la population, qui attend l’annonce de l’arrêt des combats depuis plusieurs jours. À l’est, les troupes alliées entrent dans les villes quelques jours plus tard ; ainsi, Metz est repris le 19 novembre, jour où l’armée américaine entre au Luxembourg. Les visites des chefs d’État et des troupes alliées dans les villes libérées ou dans les capitales sont accompagnées de festivités et de défilés où la foule, souvent des jeunes filles en costume régional, se mêle aux soldats. À leur entrée dans les villes, les grandes personnalités sont acclamées. Ainsi, le 22 novembre, le roi belge Albert Ier, et son épouse la reine Elizabeth sont assaillis par la population bruxelloise en liesse. Dans Paris, les rues sont pavoisées des drapeaux des alliés et de couronnes de fleurs. Le président américain Wilson (en décembre) et le roi britannique George V sont également attendus par les habitants qui se rassemblent sur les grand-places et les principales artères. À Colmar, le général de Castelnau, commandant le groupe d’armées de l’Est, défile à cheval, suivi des généraux Hirschauer (2e armée), de Mitry (7e armée), Lacapelle (1er CA) et Messimy (162e DI). Lors de ces rassemblements et de ces défilés ont lieu des actes symboliques tels qu’à Strasbourg où la statue équestre de Guillaume Ier est renversée. Pour l’ennemi, la signature de l’armistice signifie une défaite totale. Tous les termes de la convention exigés par les Alliés sont acceptés par l’Allemagne. Pendant le mois de novembre, les troupes allemandes sont sommées de quitter les territoires français et belge, et sont obligées de livrer 25 000 mitrailleuses, 5 000 canons, 1 700 avions, 5 000 locomotives, 150 000 wagons et 5 000 camions. L’ensemble des sous-marins ennemis, 6 croiseurs de bataille et 68 autres bâtiments sont également livrés. Ces exigences doivent mettre l’Allemagne dans l’incapacité de reprendre la guerre. Enfin, les clauses de l’armistice annulent les traités de Brest-Litovsk avec la Russie et de Bucarest avec la Roumanie.

  • I / Les Alliés sécurisent les terrains reconquis. Sur l’ensemble du front, les Allemands sont repoussés toujours davantage dans leur retranchement. Ils abandonnent au fur et à mesure les villes des Ardennes et de Belgique qu’ils occupaient depuis quatre ans. Les troupes alliées de leur côté ne baissent pas leur garde et participent encore à de violents combats au début du mois. Partout, les villes et les villages sont marqués par le conflit et à l’arrière des lignes, la reconstruction et le nettoyage des routes et des monuments commencent déjà.

    - Photo n° 1 : La ville d’Audenarde, est située à 25 km au sud-ouest de Gand. Le 4 novembre, les troupes alliées commandées par le roi belge Albert Ier affrontent l’armée allemande qui fait preuve de résistance mais se voit obliger de reculer à l’est de la ville le 10 novembre. Ici, des fusiliers mitrailleurs utilisant un FM Chauchat.

    - Photo n° 2 : Les fusiliers mitrailleurs se déplacent dans le centre de la ville par groupe de trois pour déloger les unités allemandes.

    1/ Réf. SPA 143 S 5073. Audenarde, Belgique, fusiliers mitrailleurs à l’entrée d’une cave. 4/11/1918, opérateur Emmanuel Mas.

    2/ Réf. SPA 143 S 5067. Audenarde, Belgique, fusiliers mitrailleurs en position. 4/11/1918, opérateur Emmanuel Mas.

  • - Photo n° 3 : La ville d’Audenarde n’a pas été évacuée. Des enfants sont postés à l’entrée d’une cagna où ils ont pris l’habitude de s’abriter pendant les combats.

    - Photo n° 4 : À 8 km au nord-ouest de Laon, se trouve le village de Crépy-en-Laonnois, où fut établi pour la dernière fois le canon « Grosse Bertha » qui bombarda Paris à 140 km de distance et tua 255 Parisiens entre le 23 mars et le 8 avril 1918.

    4/ Réf. SPA 74 X 3079 Crépy-en-Laonnois, Aisne, emplacement de la « Grosse Bertha ». Début novembre 1918, opérateur Jacques Agié.

    3/ Réf. SPA 143 S 5067. Audenarde, Belgique, enfants à l’entrée d’une cagna. 4/11/1918, opérateur Emmanuel Mas.

  • - Photo n° 5 : À Paris, les bureaux des cartes du ministère de la Guerre sont chargés de concentrer les renseignements. Ici, une des cartes du front, retraçant l’avancée des Alliés depuis le 18 juillet au 11 novembre 1918.

    - Photo n° 6 : Après l'armistice, les sacs de sables qui étaient utilisés pour protéger les monuments historiques de la destruction sont enlevés.

    6/ Réf. SPA 88 Y 3808

    Paris, Ile-de-France, sacs de sable dégagés des monuments. Novembre 1918, opérateur Baguet.

    5/ Réf. SPA 87 Y 3804 Paris, Ile-de-France, carte du front du ministère de la Guerre. Novembre 1918, opérateur Baguet.

  • II / La signature de l’armistice L’armistice est demandé par l’Allemagne en octobre. Cependant le président français Raymond Poincaré fait partie des vifs opposants à une signature immédiate de la convention. Il faut épuiser l’ennemi au maximum pour qu’il ne puisse en aucun cas refuser les clauses de l’arrêt des combats. Ces clauses sont étudiées lors d’un conseil interallié à Versailles pendant plusieurs jours. Le 8 novembre, une délégation allemande est invitée à Rethondes où lui sont expliqués les termes de l’armistice : le haut commandement allemand doit accepter ou refuser ces termes avant le 11 novembre à midi. À Paris, la population attend depuis plusieurs jours le coup de canon annonçant la fin des combats. La joie est indescriptible et partout, les habitants sortent dans les rues vêtus d’uniformes militaires, de costumes régionaux et portant les drapeaux des Alliés.

    - Photo n° 7 : Un conseil interallié se réunit plusieurs jours à Versailles pour fixer les termes de l’armistice. Au centre de l’image, Georges Clemenceau assiste au conseil. Le haut commandement allemand doit accepter ou refuser les termes de la convention avant le 11 novembre à midi.

    - Photo n° 8 : À l'hôtel Saint-James à Paris, les troupes anglaises offrent une couronne de fleurs commémorative aux combattants français morts pour la patrie.

    7/ Réf. SPA 68 W 2659 Versailles, Yvelines, étude de la convention d’armistice. 10/11/1918, opérateur Jacques Ridel.

    8/ Réf. SPA 68 W 2662. Paris, officiers britanniques offrant une couronne de fleurs en l’honneur des soldats français morts au combat. 10/11/1918, opérateur Jacques Ridel.

  • - Photos nos 9 et 10 : Le jour de la signature de l’armistice, la population parisienne, qui attendait depuis plusieurs jours le coup de canon annonçant la fin des combats, explose de joie. Partout dans la ville, place Jeanne d’Arc (photo n° 11) ou rue Royale, non loin de l’Opéra Garnier (photo n°12), les habitants défilent aux côtés des soldats présents dans la ville. Les immeubles et les monuments sont pavoisés et décorés de fleurs. Les enfants sont vêtus des uniformes militaires alliés et portent les drapeaux de la victoire.

    - Photos nos 11 et 12 : Les manifestations patriotiques se poursuivent pendant plusieurs jours dès la signature de l’armistice. Ici (photo n° 13), place de la Concorde, la

    9/ Réf. SPA 3 SL 38 Paris, des enfants vêtus d’uniformes défilent avec les drapeaux des Alliés place Jeanne d’Arc. 11/11/1918, opérateur inconnu.

    10/ Réf. SPA 3 SL 40 Paris, des soldats accompagnés de la foule parisienne défilent dans la rue Royale le jour de l’armistice. 11/11/1918, opérateur inconnu.

    11 Réf/ SPA 85 Y 3787. Paris, place de la Concorde, la foule manifeste devant la statue de Strasbourg. 11/11/1918, opérateur Baguet.

    12/ Réf. SPA 85 Y 3791. Paris, des manifestants sur des autos sillonnent les boulevards le jour de l’armistice. 11/11/1918, opérateur Baguet.

  • statue de Strasbourg est pavoisée de drapeaux et ornée de fleurs. La foule parisienne vient manifester sa joie. Aussi, sur les boulevards, les Parisiens défilent sur leurs autos, comme sur l’image n° 14, où des défilés de voitures s’improvisent devant la porte Saint-Denis (ou Saint-Martin), entre les Grands Boulevards et la place de la République.

    - Photo n° 13 : Lors des dernières offensives, au début du mois de novembre, les troupes britanniques avancent entre Valenciennes et Le Quesnoy. Aussi, la Guards Division dirigée par le major général Matheson libère Maubeuge le 9 novembre après quatre années d’occupation. Le jour de l’armistice, un portrait du maréchal Foch, offert par le SPA (service photographique des armées) est montré à la foule en liesse.

    13/ Réf. SPA 14 OX 281. Maubeuge, le portrait du maréchal Foch est montré à la foule. 11/11/1918, opérateur Maurice Groscluade.

  • III / Souverains et chefs d’État en visite Les villes et les régions libérées depuis le début des offensives Foch, sont visitées par les généraux et les chefs d’État afin de constater les dégâts causés par le conflit ; mais la signature de l’armistice entraîne des visites officielles pour célébrer la victoire. Il s’agit pour les chefs d’État, tels que le roi belge Albert Ier, d’entrer dans la ville en tant que vainqueurs, acclamés par la population.

    - Photos nos 14 et 15 : Le président français Raymond Poincaré et le roi belge Albert Ier visitent la ville de Bruges, libérée pendant le mois d’octobre par le groupe d’armées des Flandres, commandé par Albert Ier. À bord d’une voiture et acclamés par la foule, ils se rendent d’abord à l’hôtel de ville puis dans les rues. Le lendemain, ils se rendent au port d’Ostende sur la côte belge, en arrivant par la gare maritime. Ils y observent d’anciennes batteries allemandes sur la plage, en compagnie de nombreux officiers.

    15/ Réf. SPA 144 S 5087 Ostende, Belgique, le roi belge et le président de la République française visitent une ancienne batterie allemande. 10/11/1918, opérateur Emmanuel Mas.

    14/ Réf. SPA 144 S 5081 Bruges, le roi Albert Ier et Raymond Poincaré. 09/11/1918, opérateur Emmanuel Mas.

  • - Photo n° 16 : À Gand, la foule accueille la famille royale : le roi Albert Ier, la reine Elizabeth et le prince héritier, le futur roi Léopold III. Ils assistent à un défilé sur la place d’armes. De nombreuses personnalités sont présentes, notamment le général Degoutte, second du roi belge, qui participa à la libération les villes belges au sein du groupe d’armées des Flandres (GAF), dirigé par le roi belge.

    - Photo n° 17 : À Nancy, la

    population s’est rassemblée et attend la venue de Mrs. Wilson, l’épouse du président américain, en visite en Meurthe-et-Moselle et dans les régions de l’Est où se sont illustrés les soldats américains de l’armée du général Pershing

    16/ Réf. SPA 144 S 5091 Gand, le roi Albert Ier, sa femme et le prince héritier. 13/11/1918, opérateur Emmanuel Mas.

    17/ Réf. SPA 340 M 5766 Nancy, Meurthe-et-Moselle, la foule attend Mrs. Wilson. 13/11/1918, opérateur V. Lavergne.

  • - Photo n° 18 : Neuf jours après leur entrée à Gand, les souverains belges entrent dans Bruxelles à la tête d’un détachement allié. Des notables et des officiers les attendent dans la ville place de la Nation. On retrouve ces images dans le film du SCA (référence SCA 14.18 B 88) : Les annales de la guerre n° 88.

    - Photo n° 19 : Sur la place de la Concorde, la population s’est mêlée aux soldats pour accueillir le roi du Royaume-Uni, George V.

    19/ Réf. SPA 90 Y 3852 Paris, Ile-de-France, visite du roi d’Angleterre à Paris. 27//11/1918, opérateur Baguet.

    18/ Réf. SPA 15 OX 303. Bruxelles, notables et officiers belges attendant les souverains belges. 22/11/1918, opérateur Maurice Grosclaude.

  • IV/ L’Alsace-Lorraine fête sa libération La libération de l’Alsace-Lorraine provoque une joie immense chez la population. Les cérémonies militaires de la victoire se mêlent à des manifestations patriotiques des Alsaciens. Les jeunes filles revêtent leur costume régional ainsi que des cocardes tricolores et défilent aux côtés des fantassins à Colmar. À Strasbourg et à Metz, les statues de Guillaume Ier et de Frédéric III sont renversées par les habitants.

    - Photo n° 20 : Le 19 novembre, les troupes françaises défilent à Metz, devant le général Pétain, nommé maréchal le matin même. Le maréchal, placé devant la statue du maréchal Ney, est assisté du général Fayolle, commandant le groupe d’armées du Centre, et du général Buat, major général. Le général Mangin, chef de la 10e armée, ayant eu un accident de cheval, est remplacé ce jour-là par le général Leconte pour la présentation des troupes. Le même jour, M. Mirman est installé au poste de commissaire de la République et est reçu par le général de Maud’huy, gouverneur de Metz.

    20/ Réf. SPA 7 NS 294 Metz, Lorraine, le maréchal Pétain assiste au défilé des troupes sur l’esplanade. 19/11/1918, opérateur inconnu.

  • - Photo n° 21 : Le 22 novembre, le général de Castelnau, commandant le groupe d’armées de l’Est, entre dans Colmar. Il est suivi des généraux Hirschauer (2e armée), de Mitry (7e armée), Lacapelle (1er CA) et Messimy (162e DI). Cet événement a été également filmé par le SCA (section cinématographique de l’armée) à la référence SCA 14.18 B 88. On y voit le général de Castelnau saluant la foule et de nombreuses jeunes filles de la région défilant auprès des soldats. L’une d’entre elles remet des fleurs au général Messimy. Selon le compte rendu de l’opérateur, le général Pershing, commandant l’AEF (American Expedtionnary Forces) est présent lors des festivités. - Photo n° 22 : Un défilé est organisé à Strasbourg pour fêter la fin des combats et accueillir les soldats libérateurs. Lors du défilé, mené par le maréchal Pétain, des enfants fleurissent des fantassins.

    21/ Réf. SPA 53 BO 2310. Colmar, Alsace, le général de Castelnau arrive à cheval pour assister au défilé des troupes. 22/11/1918, opérateur Maurice Boulay.

    22/ Réf. SPA 227 H 7452. Strasbourg, Alsace, enfants alsaciens fleurissant des soldats. 21/11/1918, opérateur Frédéric Gadmer.

  • - Photo n° 23 : Le jour du défilé mené par le général de Castelnau pour fêter la victoire, les habitants de Colmar, vêtus de leur costume traditionnel et portant les couleurs de la France, posent en compagnie des soldats libérateurs de l’Alsace.

    23/ Réf. SPA 53 BO 2314. Colmar, Alsace, place du Théâtre, la foule et les soldats fêtent la fin de la guerre. 22/11/1918, opérateur Maurice Boulay.

    24/ Réf. SPA 7 NS 334 Metz, Lorraine, la statue de Frédéric III descendue par les habitants. 22/11/1918, opérateur inconnu.

  • - Photos nos 24 et 25 : À Metz, des enfants s’amusent sur la statue renversée de Frédéric III. À Strasbourg, sur la place Kléber, la foule renverse la statue équestre de l’empereur Guillaume Ier, et symbolise ainsi le retour de l’Alsace dans le territoire français. Guillaume Ier (1797-1888), roi de Prusse, est proclamé empereur d’Allemagne en janvier 1871 et est à l’origine de la présidence de Bismarck au Conseil. À sa mort, son fils Frédéric III ne règne que quelques mois et lui succède Guillaume II (petit-fils de Guillaume Ier). Ce dernier se lance dans la Première Guerre mondiale en août 1914. Il abdique et s’exile avant la signature de l’armistice. - Photo n° 26 : Le 22 novembre, la municipalité de Strasbourg, et le général Gouraud, assistent devant le palais impérial aux défilés des troupes qui se tiennent pendant plusieurs jours. Le 25 novembre, se succèdent le 4e BC (bataillon de chasseurs), le 2e RT (régiment de tirailleurs) et le 32e RA (régiment d'artillerie). Ici, le 4e BC défile devant la foule, dans les rues pavoisées.

    25/ Réf. SPA 227 H 7455. Strasbourg, Bas-Rhin, la statue de Guillaume Ier renversée par la foule. 21/11/1918, opérateur Frédéric Gadmer.

    26/ Réf. SPA 227 H 7491 Strasbourg, Bas-Rhin, défilé du 4e BC. 25/11/1918, opérateur Frédéric Gadmer.

  • - Photo n° 27 : Dès la signature de l’armistice, les hôpitaux reçoivent les soldats faits prisonniers pendant les combats. Mutilés ou victimes de carences, c’est la blessure psychologique qui touche tous les soldats ayant participé au conflit.

    27/ Réf. SPA 7 NS 286 Nancy, Meurthe-et-Moselle, à l’hôpital.n° 6, des prisonniers anglais à leur retour de captivité. Vers le 20/11/1918, opérateur inconnu.

  • V/ La défaite allemande La signature de l’armistice signifie pour les troupes allemandes un repli immédiat des troupes hors des territoires français et belges. Des convois hippomobiles sont organisés. En acceptant les termes de la convention, le haut commandement allemand doit livrer une grande partie de son armement et de son équipement : 25 000 mitrailleuses, 5 000 canons, 1 700 avions, 5 000 locomotives, 150 000 wagons et 5 000 camions. En abandonnant son matériel, l’armée allemande se trouve dans l’incapacité de reprendre les combats. L’armistice est une défaite totale pour l’ennemi, d’autant plus que les traités de Brest-Litovsk avec la Russie et de Bucarest avec la Roumanie sont annulés.

    - Photos nos 28 et 29 : À Givet, près de la frontière franco-belge, les troupes allemandes qui battent en retraite doivent livrer aux Alliés la quasi-totalité de leur matériel. Des canons de 77 mm Feldkanone C96 n/A (photo n° 30) sont entreposés près d’une ferme et des chars Mk IV femelles (chars de conception britannique armés de mitrailleuses, dénommés par les Allemands : Beutepanzerwagen) sont abandonnés sur des wagons, pris également à l’ennemi.

    29/ Réf. SPA 69 W 2716 Givet, Ardennes, canons allemands abandonnés. 23/11/1918, opérateur Jacques Ridel.

    28/ Réf. SPA 69 W 2708 Givet, Ardennes, chars allemands abandonnés. 23/11/1918, opérateur Jacques Ridel.

  • - Photo n° 30 : À Marche-en-Famenne, des soldats allemands battent en retraite et doivent quitter la Belgique suite à la signature de l'armistice.

    30/ Réf. SPA 69 W 2708 Marche-en-Famenne, Belgique, soldats allemands fuyant la Belgique. 22/11/1918, opérateur Jacques Ridel.