Pedagogie de Rousseau 1918

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Pedagogie de Rousseau 1918

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    mile DURKHEIM (1918)

    La pdagogiede Rousseau.

    Plans de leons

    Un document produit en version numrique par Jean-Marie Tremblay, bnvole,professeur de sociologie au Cgep de Chicoutimi

    Courriel: [email protected] web: http://pages.infinit.net/sociojmt

    Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html

    Une collection dveloppe en collaboration avec la BibliothquePaul-mile-Boulet de l'Universit du Qubec Chicoutimi

    Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm

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    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.2

    Cette dition lectronique a t ralise par Jean-Marie Tremblay, bnvole,professeur de sociologie au Cgep de Chicoutimi partir de :

    mile Durkheim (1918)

    La pdagogie de Rousseau. Plans de leons

    Une dition lectronique ralise partir d'un texte dmile Durkheim(1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons. Publication posthumeextraite de la Revue de mtaphysique et de morale, 1918, n 26, pp. 153 180.Texte reproduit in mile Durkheim, Textes. 3. Fonctions sociales et institutions(pp. 371 401). Paris: Les ditions de Minuit, 1975, 570 pages. Collection: Lesens commun.

    Polices de caractres utilise :

    Pour le texte: Times, 12 points.Pour les citations : Times 10 points.Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.

    dition lectronique ralise avec le traitement de textes Microsoft Word 2001pour Macintosh.

    Mise en page sur papier formatLETTRE (US letter), 8.5 x 11)

    dition complte vendredi, le 18 octobre 2002 Chicoutimi,Qubec.

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    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.3

    Table des matires

    1. Premire leon

    A. Le caractre idal et abstrait de la mthode.B. De l'optimisme pdagogique de rousseau.C. Pourquoi il faut prendre la nature pour guide.

    2. Deuxime leon

    A. Qu'est-ce que la nature nous enseigne sur l'ducation ?B. Comment donner ce sentiment ? Par les hommes ?C. Les choses

    3. Troisime leon (forme dfinitive)

    A. La dpendance des choses.B. Rapports du matre et de l'lve.C. ducation ngative.

    3. Troisime leon (1re forme non dfinitive de la troisime leon)

    A. La dpendance des choses.B. Le rle du matre et rapports avec l'lve.C. La conception de lducation ngative.

    4. Quatrime leon (forme dfinitive)

    A. La conception de l'ducation ngative.B. Application du principe a vie morale.

    4. Quatrime leon (1re forme non dfinitive de la quatrime leon)

    A. La conception de l'ducation ngative.B. Application du principe a vie morale.

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    La pdagogie deRousseau. Plans deleons *mile Durkheim (1918)

    Une dition lectronique ralise partir d'un texte dmile Durkheim (1918), Lapdagogie de Rousseau. Plans de leons. Publication posthume extraite de la Revuede mtaphysique et de morale, 1918, n 26, pp. 153 180. Texte reproduit in mileDurkheim, Textes. 3. Fonctions sociales et institutions (pp. 371 401). Paris: Lesditions de Minuit, 1975, 570 pages. Collection: Le sens commun.

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    * Voir lencadr dans les deux pages suivantes.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.5

    * Publication posthume extraite de la Revue de mtaphysique et de morale, 26. Letexte est prcd d'une note des diteurs que voici :

    Durkheim, dans le classement de ses manuscrits en vue de sa fin, ajouta la notesuivante, que nous avons reproduite dj en tte du prcdent travail sur Rousseau :

    Rousseau. Contrat social. Pourrait tre publi. Promis Xavier Lon. J'y ait joint desnotes sur l'mile qui complteraient le Contrat. Les deux thses sont connexes et l'on nes'en doute pas. Y aurait-il lieu de publier ces plans de leons ? On avisera.

    Ceux qu'il chargea du soin de ses uvres posthumes jugent utile de publier, mmesous la forme de Plans, ses notes de leons sur la Pdagogie de Rousseau.

    Il fit ce cours deux fois Paris.

    Il tenait fort ce ct qu'il a aperu dans l'uvre de Rousseau pdagogue.

    Rien n'tait plus faux, selon lui, que l'interprtation gnralement donne auxdoctrines de Rousseau et qui fait de lui l'anctre de l'individualisme et de l'anarchie. -Ceci, il l'a dmontr dans le travail prcdemment publi.

    Mais c'est encore confirm par les doctrines pdagogiques de Rousseau. Elles prou-vent quel degr Rousseau avait le sens de la nature sociale de l'homme et de la ralit dela socit, et, ce titre, elles confirment les vues que Durkheim avait sur l'ensemble del'uvre.

    Et ensuite, elles sont intressantes en elles-mmes, comme un essai de pdagogie ra-tionnelle, - le premier - partir du principe que l'ducation forme l'homme social.

    L'intrt de ces notes de cours est donc vident.

    Sous leur forme actuelle, elles donnent en effet tout l'essentiel, preuve et appareilcritique de la preuve, des vues de Durkheim sur la pdagogie de Rousseau.

    Elles sont facilement lisibles et suggestives. Notes de cours, elles sont d'une penseparfaitement labore, organise et agence.

    Elles sont suffisamment dmonstratives, et tout le ncessaire, en textes et citations, yest.

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    C'est plus que du travail en laboration. C'est du travail fini.

    Un mot sur la prsentation du manuscrit.

    Il est, autant qu'il a t possible, une reproduction fidle des notes et de leur dispo-sition.

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    Durkheim prenait le plus grand soin d'une rdaction complte de chacune de sesleons. Au dbut de son enseignement, il prenait mme la peine d'crire chaque phrase enentier. Ce n'est qu' la fin, en pleine possession de soi, qu'il renona cette perte de tempset se contenta, par l'indication du thme de chaque phrase, de s'assurer - lui-mme et pourlui-mme - qu'il tait matre du dtail de sa pense.

    Il ne parlait pour son cours qu'avec un rsum extrmement bref, en gnral les titresde chapitres, Mais avec tous ses textes soigneusement reprs, annots et en ordre. Ilparlait sans notes, mais ne ngligeait rien pour donner l'lve la scurit du texteoriginal.

    Les textes publis en petit caractre taient lus, leur place, et doivent tre luscomme ils l'taient dans la leon.

    Nous n'avons pu retrouver l'dition que Durkheim appelle, dans ses notes, in-12.

    Nous avons collationn tous les textes avec l'd. de l'mile, Londres, 1781, t. 1.

    Il y a quatre leons. Les titres des leons manquent, et nous avons renonc lesreconstituer. La premire est videmment consacre la mthode et aux principes de lapdagogie de Rousseau. -La deuxime l'ducation et la nature. - La troisime l'du-cation par les choses, et aux rapports qui s'ensuivent entre le matre et l'lve. - Laquatrime, la conception de l'ducation ngative et l'application de cette thorie l'ducation morale.

    Les deux premires leons n'existent que sous une seule forme. Sauf la fin de ladeuxime leon (C. Les choses, p. 164) qui est reprise dans la deuxime rdaction de latroisime leon.

    La troisime et la quatrime leon ont t professes sous des formes successives. -La deuxime est videmment la seule dfinitive, puisque c'est elle que se rfre lenumrotage, au crayon bleu, des textes, par la main mme de Durkheim. - Nous lapublions donc la premire.

    Il avait cependant conserv le manuscrit de la premire forme qu'il avait donne son syllabus de leons. C'est qu'videmment il pensait que son diteur Pourrait utilements'y rfrer, et remplacer des indications trop brves par des phrases empruntes la formeprimitive.

    Nous avons cru devoir diter galement cette premire rdaction, en annexe laseconde, sans rpter les textes qu'on retrouvera aisment.

    Les passages imprims en italique, soit dans le texte de Durkheim, soit dans les tex-tes de Rousseau, ont t souligns par Durkheim. C'tait ceux qu'il lisait ou dveloppaitau cours de la leon avec une particulire attention.

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    Premire leon

    A. - Le caractre idal et abstrait de la mthode.

    Retour la table des matires

    I - La mthode du Contrat. Il s'agissait de construire un plan de socit quiconvienne l'homme en gnral ; un plan fond, par consquent, dans lanature de l'homme. Aussi le problme fondamental consistait-il retrouver leslments essentiels de l'homme.

    II - Le problme de l'ducation est pos par Rousseau dans les Mmestermes. Ne se demande pas quelle est l'ducation convenable 11551 pour telpays et tel temps. Ce sont l modalits accidentelles qui ne tiennent pas aufond des choses et dont il faut faire abstraction.

    Texte 1 : Caractre idal et abstrait de la pdagogie de Rousseau :

    En toute espce de projet, il y a deux choses considrer : 1 la bont absolue duprojet; en second lieu, la facilit d'excution. Au premier gard, il suffit pour -lue le projetsoit admissible et praticable ci; lui-mme que ce qu'il a de bon soit dans la nature de la chose;ici, par exemple, que l'ducation propose soit convenable l'homme et bien adapte au curhumain. La seconde considration dpend des rapports donns dans de certaines situations :rapports accidentels la chose, lesquels, par consquent, ne sont point ncessaires et peuventvarier l'infini. Ainsi telle ducation peut tre praticable en Suisse et ne l'tre pas en France...Or, toutes ces apprciations particulires n'tant pas essentielles mon sujet n'entrent pasdans mon plan.

    (mile, Prface, p. IX.)

    Texte 1 bis : Caractre idal de la pdagogie :

    (Lire le passage sur la mobilit des choses humaines qui suit la citation.)

    Il faut donc gnraliser nos vues et considrer dans notre lve l'homme abstrait,l'homme expos tous les accidents de la vie humaine.

    (I, p. 17.)

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    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.8

    C'est donc un homme qu'il s'agit d'lever.

    Texte 2. - Il s'agit d'lever un homme :

    Dans l'ordre naturel, les hommes tant tous gaux, leur vocation commune est l'tatd'homme, et quiconque est bien lev pour celui-l ne peut mal remplir ceux qui s'yrapportent. Qu'on destine mon lve l'pe, l'glise, au barreau, peu m'importe. Avant lavocation que je lui veux apprendre.

    En sortant de mes mains, il ne sera, j'en conviens, ni magistrat, ni soldat, ni prtre : ilsera premirement homme ; tout ce qu'un homme

    doit tre, il saura l'tre au besoin tout aussi bien que qui que ce soit, et la fortune aurabeau le faire changer de place, il sera toujours la sienne...

    Notre vritable tude est celle de la condition humaine. (mile, I, p. 15 et 16.)

    Toujours mme besoin d'carter l'accidentel, le variable, de trouverl'essentiel, le roc sur lequel repose la ralit humaine.

    B. - De l'optimisme pdagogique de rousseau.

    Retour la table des matires

    I. - D'aprs certains textes, bien connus, l'enfant serait naturellement bon.Tout est mal qui vient de l'homme.

    Texte 3 : Bont native :

    Tout est bien, sortant des mains de l'Auteur des choses; tout dgnre entre les mains del'homme. Il force une terre nourrir les productions d'une autre, un arbre porter les fruitsd'un autre... il bouleverse tout, il dfigure tout, il aime la difformit, les monstres; il ne veutrien tel que l'a fait la nature Pas mme l'homme.

    (mile, I, p. 1.)

    Est-ce dire qu'il ne faille rien faire?

    ... Sans cela [si l'on ne dressait pas l'homme, si l'on ne contournait pas sa nature] tout irait plus mal encore, et notre espce ne peut pas tre faonne demi. Dans l'tat osont dsormais les choses, un homme abandonn ds sa naissance lui-mme parmi les autresserait le plus dfigur de tous. Les prjugs, l'autorit, la ncessit, l'exemple, toutes lesinstitutions sociales dans lesquelles nous nous trouvons submergs, toufferaient en lui lanature, et ne mettraient rien la place.

    (Ibid.)

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    Consquence pdagogique. Laisser faire. L'enfant a la moralit intrins-que. L'homme doit donc se tenir distance de l'enfant. Le jugement de celui-ci est naturellement juste. Ne le dformons pas.

    De ce point de vue, toute la discussion portera sur la question de savoir sil'enfant est parfait ; s'il n'a pas de vices naturels, etc. C'est la thse couram-ment prte Rousseau.

    II - Mais le texte qui suit devrait faire rflchir.

    Texte 4 : ducation. Sa puissance :

    Nous naissons faibles, nous avons besoin de forces; nous naissons dpourvus de tout,nous avons besoin d'assistance; nous naissons stupides, nous avons besoin de jugement. Toutce que nous n'avons pas notre naissance et dont nous avons besoin tant grands, nous estdonn par l'ducation.

    (mile, I, p. 5.)

    Ncessit de contourner la nature. Donc, il s'en faut que tout soit parfaiten elle.

    III - Si la pense tait celle qu'on prte Rousseau, l'ducation devrait trerduite au minimum. On devrait laisser faire. Or, nul n'a un sentiment plus vifde la puissance et de la ncessit de l'ducation que Rousseau. L'ducationtransforme la nature, la dnature.

    Texte 5 : La dnaturation :

    L'homme naturel est tout pour lui : il est l'unit numrique, l'entier absolu, qui n'a derapports qu' lui-mme et son semblable. L'homme civil n'est qu'une unit fractionnaire quitient au dnominateur et dont la valeur est dans son rapport avec l'entier qui est le corpssocial. Les bonnes institutions sociales sont celles qui savent le mieux dnaturer l'homme, luiter son existence absolue pour lui en donner une relative, et transporter le moi dans l'unitcommune, en sorte que chaque particulier ne se croie plus un, mais partie de l'unit, et ne soitplus sensible que dans le tout.

    (mile, 1, p. 10, Voir Exemples.)

    Pourquoi ? 1) Faiblesse de l'enfant. quilibre des dsirs et des forces.N'existe pas chez l'enfant.

    Faiblesse ncessaire (voir p. 89).

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    Texte 5 bis : Dbilit de l'enfance. Ses raisons

    Si l'homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient inutiles jusqu' ce qu'ilet appris s'en servir; elles lui seraient prjudiciables en empchant les autres de songer l'assister; et, abandonn lui-mme, il mourrait de misre avant d'avoir connu ses besoins.

    (mile, I, p. 4.)

    2) Contradiction de l'homme naturel et de l'homme civil. Dnaturationncessaire.

    IV - L'ducateur a donc une fin positive poursuivre Mettre l'enfant enharmonie avec son milieu.

    Texte 6 : L'idal :

    En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur? Ce n'est pasprcisment diminuer nos dsirs, car s'ils taient au-dessous de notre puissance, une partiede nos facults resterait oisive, et nous ne jouirions pas de tout notre tre. Ce n'est pas nonplus tendre nos facults; car si nos dsirs s'tendaient la fois en plus grand rapport, nousn'en deviendrions que plus misrables; mais c'est diminuer l'excs des dsirs sur les facults,et mettre en galit parfaite la puissance et la volont. C'est alors seulement que toutes lesforces tant en action, l'me cependant restera paisible, et que l'homme se trouvera bienordonn.

    C'est ainsi que la nature qui fait tout pour le mieux l'a d'abord institu... Ce n'est quedans cet tat primitif que l'quilibre du pouvoir et du dsir se rencontre et que l'homme n'estpas malheureux.

    (I, pp. 127-128.)

    Texte 7 : Dnaturation. Produisant l'harmonie en nous :

    Celui qui dans l'ordre civil veut conserver la primaut des sentiments de la nature, nesait ce qu'il veut. Toujours en contradiction avec lui-mme, toujours flottant entre sespenchants et ses devoirs, il ne sera jamais ni homme, ni citoyen; il ne sera bon ni pour lui, nipour lei autres. Ce sera un de ces hommes de nos jours ; un Franais, un Anglais, unbourgeois; ce ne sera rien.

    (I, p. 11.)

    Texte 8 : Ne pas imiter :

    Des parents qui vivent dans l'tat civil y transportent leur enfant avant l'ge.

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    (I, p. 40.)

    Former l'homme social.

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    C. - Pourquoi il faut prendre la nature pour guide.

    Retour la table des matires

    I - Mais dans cette action, prendre la nature comme modle et guide.

    II - Pourquoi ? L'enfant, C'est l'homme l'tat de nature. Avant la socit.Or, l'tat de nature est un tat de perfection. Non l'tat de perfection absolue,mais en son genre. C'est donc un modle, en un sens. Posons pour maximeincontestable que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits;il n'y a point de perversit originelle dans le cur humain (p. 165). -Explication. Imperfections, d'o ? Dsirs non appropris nature ; d'opourraient-ils venir ?

    Mais il n'y a pas de bont originelle au sens positif.

    III - Voil pourquoi la nature de l'enfant doit tre respecte. Parfait ? Non.Il s'agit d'lever l'enfant. Comment ? Conformment sa nature, telle qu'elleest tant qu'elle est l'tat de puret.

    Est-ce tout ? Est-ce l'idal ? Non. Il dit seulement que, puisqu'il est unenfant, il faut l'lever comme tel, suivant sa nature d'enfant. Conditionnaturelle de l'homme la naissance. C'est parce que c'est sa nature. Lanature veut que les enfants soient enfants avant que d'tre hommes (p. 153). -L'humanit a sa place dans l'ordre des choses ; l'enfance a la sienne dansl'ordre de la vie humaine (p. 126). Voir p. 3 de la prface.

    Texte 9 : Chercher l'enfant dans l'enfant

    Les Plus sages... cherchent toujours l'homme dans l'enfant, sans penser ce qu'il estavant que d'tre homme... Commencez donc par mieux tudier vos lves; car, trs assur-ment, vous ne les connaissez point.

    (mile, Prface, p. IV.)

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    IV - Cependant, pourquoi cette prfrence ? N'est pas le seul idal. Pour-quoi pas l'autre ? -Mme opposition. Est-ce que la question n'est pas tranchepar avance ?

    Nullement. Conciliation est possible. On a vu comment et pourquoi. Leproblme se pose dans les mmes termes pour l'ducation. Deux ducations.Nature et homme. Conciliation ncessaire.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.2

    Texte 10 : Dnaturation. En quoi elle doit consister :

    Si peut-tre le double objet qu'on se propose pouvait se runir en un seul en tant lescontradictions de l'homme, on terait un grand obstacle son bonheur. Il faudrait, pour enjuger, le voir tout form; il faudrait avoir observ ses penchants, vu ses progrs, suivi samarche; il faudrait, en un mot, connatre l'homme naturel. je crois qu'on aura fait quelques pasdans ces recherches aprs avoir lu cet crit.

    (1, p. 14.)

    Or, comment possible ? L'une est stable, donne. L'autre, mobile, dpendde nous. Premire doit fournir la norme. Puisque le concours des troisducations est ncessaire leur perfection, c'est sur celle laquelle nous nepouvons rien qu'il faut diriger les deux autres. (mile, p. 6.) C'est donc ces dispositions primitives qu'il faudrait tout rapporter. (mile, p. 8.)

    V- Ce qu'il y a la base de cette doctrine. Ide que la nature physique estla seule chose [ ] 1 ; tout le reste variable, changeant. Ne peut fournir deprincipe stable de conduite. ducation essentielle. C'est tout l'homme.

    VI - Importance du principe. - On a dit quelquefois que la nouveaut de lapdagogie de Rousseau est son caractre psychologique. Vrai. tude del'enfant. Mais caractre drive, et drive d'un principe plus gnral et plusimportant.

    Que faut-il pour que pdagogie prenne caractre scientifique ? Qu'elles'appuie sur quelque science. Ce qui est science : tude objective d'une ralitdonne. Par l, garantie contre impressions personnelles. Critre objectif.

    Jusqu' prsent, pdagogie manquait cette condition. Traduisait senti-ments, aspirations. Montaigne. Rabelais. Raisons pour faire figure d'argu-ments. Rien tudier.

    Rousseau. Ne pas exagrer. Part de la passion, de l'influence du milieu.Mais voici cependant mise l'ide que l'ducation, pour tre normale, doitreproduire un modle donn dans la ralit. Plus construction, puisque quel-

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    que chose connatre. Se rfrer au donn, mis au-dessus de fantaisie.

    Amorce de la science. Critique de l'ide de nature. Trs a priori. Cepen-dant, en principe, talon objectif.

    VII - Contrecoup psychologique. Psychologie abstraite et artificielle. Cen'est mme pas assez dire. Marche de la nature.

    Principe de l'Encyclopdie.

    1 Mot illisible.

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    Deuxime leon.

    A. - Qu'est-ce que la nature nous enseigne surl'ducation ?

    Retour la table des matires

    I - Retour sur le principe. Deux ducations. ducation par la nature.ducation par l'homme. La premire est le prototype ; pourquoi ? - Est-cesimplement impossibilit ? Autre raison. Si cette ducation ne peut tre chan-ge, c'est qu'elle est fonde dans la nature des choses. Est donc parfaite en songenre. On a ainsi un modle.

    Importance de ce principe. Le modle n'est pas arbitraire. Il y a quelquechose connatre, observer. Matire d'une science sur laquelle s'appuie lapdagogie. Par suite, pdagogie devient moins exclusivement une cons-truction subjective et sentimentale.

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    II - Qu'est-ce que la nature nous apprend sur la manire d'lever ? 1reRgle. Elle nous apprend qu'il y a un certain nombre de besoins fondamentauxqui ne demandent pour tre satisfaits qu' pouvoir se dvelopper librement,Spectacle, quand est laisse elle-mme, d'une libre expansion de l'activit,Animal. Imitons-le. Laissons faire. D'o la rgle de libert qui est la base detous les conseils du 1er Livre. Point de maillot. Point de lisires.

    Texte 1 : Pas gner les mouvements :

    Au moment que l'enfant respire en sortant de ses enveloppes, ne souffrez pas qu'on luien donne d'autres qui le tiennent plus l'troit. Point de ttires, point de bandes, point demaillot... Quand il commence se fortifier, laissez-le ramper par la chambre; laissez-luidvelopper, tendre ses petits membres, vous les verrez se renforcer chaque jour.

    (1, p. 72.)

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    Gurison spontane par la nature. Point de mdecin.

    Texte 2 : Gurison spontane. Pas de mdecin :

    Faute de savoir se gurir, que l'enfant sache tre malade; cet art supple l'autre, etsouvent russit beaucoup mieux : c'est l'art de la nature. Quand l'animal est malade, il souffreen silence et se tient coi ; or, on ne voit pas plus d'animaux languissants que d'hommes... Onme dira que les animaux vivant d'une manire plus conforme la nature, doivent tre sujets moins de maux que nous. H bien, cette manire de vivre est prcisment celle que je veuxdonner mon lve : il en doit donc tirer le mme profit.

    (1, p. 57.)

    III - Mais en face de cette rgle, il y en a une qui, sous certains rapports,est l'oppose. -Rappel du Contrat. Pour que l'tre civil soit naturel, il fautsentir force morale, comparable forces physiques, au-dessus de lui.Ncessaire, inluctable, le limite, l'arrte.

    Mme sentiment doit tre donn par l'ducation. Le joug de la ncessit.

    Texte 3 : Le sentiment de la ncessit

    Qu'il (l'enfant) sente de bonne heure sur sa tte altire le dur joug que la nature impose l'homme, le pesant joug de la ncessit, sous lequel il faut que tout tre fini ploie; qu'il voiecette ncessit dans les choses, jamais dans le caprice des hommes; que le frein qui le retientsoit la force et non l'autorit.

    (I, p. 161.)

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    Texte 4 : Ncessit :

    O homme... Reste la place que la nature t'assigne dans la chane des tres, rien ne t'enpourra faire sortir ; ne regimbe pas contre la dure loi de la ncessit, et n'puise pas vouloirlui rsister des forces que le Ciel ne t'a point donnes pour tendre ou prolonger ton existence,mais seulement pour la conserver comme il lui plat et autant qu'il lui plat.

    (I, p. 36.)

    IV - Pourquoi ? L'idal pour tout tre, adaptation a son milieu. quilibreentre besoins et moyens, facults et dsirs. C'est le vrai pouvoir, la vraie force,condition du vrai bonheur.

    Texte 5 - L'idal. Forces

    Quand on dit que l'homme est faible, que veut-on dire ? Ce mot de faiblesse indique unrapport, un rapport de l'tre auquel on l'applique. Celui dont la force passe les besoins, ft-ilun insecte, un ver est un tre fort ; celui dont les besoins passent la force, ft-il un lphant,un lion ; ft-il un conqurant, un hros, ft-il un dieu, c'est un tre faible... L'homme est trs

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.5

    fort quand il se contente d'tre ce qu'il est ; il est trs faible quand il veut s'lever au-dessus del'humanit.

    (1, p. 129.)

    Texte 6 : L'idal :

    Un tre sensible dont les facults galeraient le dsir serait un tre absolumentheureux.

    (I, p. 127.)

    Mais que suppose cet quilibre ? Que ltre ne se dveloppe pas sansterme, s'arrte ou est arrt. Ide de la borne, de la limite infranchissable. Lemonde rel a ses bornes, le monde imaginaire est infini (p. 129). Cetquilibre se ralise naturellement chez l'animal. Partout dans la nature. Estdonc aussi dans la destine de l'homme. Mais plus difficile raliser. A desfacults superflues, virtuelles.

    Texte 7 : Facults virtuelles

    Tous les animaux ont exactement les facults ncessaires pour se conserver. L'hommeseul en a de superflues. N'est-il pas bien trange que ce superflu soit l'instrument de samisre?

    (I, p. 130.)

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    Texte 8 : Les facults virtuelles (Absence de borne) :

    [La naturel a mis toutes les autres [celles qui ne sont pas actuellement ncessaires]comme en rserve au fond de son me [de l'homme] pour s'y dvelopper au besoin... Sitt queces facults virtuelles se mettent en action, l'imagination, la plus active de toutes, s'veille etles devance.

    (I, p. 128.)

    A l'tat de nature, elles sommeillent. Mais qu'un rien les rveille. S'ten-dent au-del du donn. Anticipation. Dsadaptation. Et alors, on ne sent plusla limite.

    Imagination.

    Texte 8 bis :

    C'est l'imagination qui tend pour nous la mesure des possibles soit en bien soit en mal,et qui par consquent excite et nourrit les dsirs par l'espoir de les satisfaire. Mais l'objet quiparaissait d'abord sous la main luit plus vite qu'on ne peut le poursuivre ; quand on croitl'atteindre, il se transforme et se montre au loin devant nous. Ne voyant plus le pays djparcouru, nous le comptons pour rien ; celui qui reste parcourir s'agrandit, s'tend sanscesse ; ainsi l'on s'puise sans arriver au terme ; et plus nous gagnons sur la jouissance, plus lebonheur s'loigne de nous.

    (I, p. 128.)

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.6

    V - Qu'en rsulte-t-il ? Rien ne peut plus nous satisfaire. Ne savonsqu'inventer. - Et puis, quoi que nous fassions, sommes limits. Le monde nenous cde pas. D'o une sensation de surprise douloureuse.

    Texte 9 : Utilit du sentiment de rsistance :

    Accoutums voir tout flchir devant eux, quelle surprise en entrant dans le monde, desentir que tout leur rsiste et de se trouver crass du poids de cet univers qu'ils pensaientmouvoir leur gr !

    (1, p. 151.)

    (Or, pour cela, il faut qu'ils soient en prsence des choses.)

    VI - Mais la limitation, la rsistance implique souffrance. Mais d'abord lasouffrance est dans la nature.

    Texte 10 : L'endurcissement. ducation ngative :

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    Observez la nature et suivez la route qu'elle vous trace. Elle exerce continuellement lesenfants; elle endurcit leur temprament par des preuves de toute espce; elle leur apprend debonne heure ce que c'est que peine et douleur... Presque tout le premier ge est maladie etdanger.

    (1, p. 32.)

    Texte 12 : Ncessit de la douleur. Elle est dans la constitution de l'homme :

    Concevez-vous quelque vrai bonheur possible pour aucun tre hors de sa constitution ?et n'est-ce pas sortir l'homme de sa constitution que de vouloir l'exempter galement de tousles maux de son espce ?

    (I, p. 148.)

    D'ailleurs, la douleur, la rsistance quand on la sent ncessaire, n'irrite pas,n'impatiente pas. Est accepte.

    Texte 11 : Sentiment de la ncessit. Produit l'apaisement :

    ... Il est dans la nature de l'homme d'endurer patiemment la ncessit des choses, maisnon la mauvaise volont d'autrui. Ce mot, il n'y en a plus, est une rponse contre laquellejamais enfant ne s'est mutin, a moins qu'il ne crt que c'tait un mensonge.

    (I, p. 162.)

    Ce qu'il y a la base de l'ide. Ce qui est ncessaire est fond. Ce qui estfond ne peut tre mauvais. - Mme la ncessit de la mort. Textes p. 131 et

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.7

    133. - Sentiment obscur, peu rationnel de cette lgitimit de ce qui estncessaire.

    VII - Aspect peu connu de la doctrine de Rousseau. Ce qu'on y voit d'ordi-naire. - Autre sentiment. Autre principe. Comment se concilient. La vraielibert : faire ce qu'on peut. Donc implique la sensation de l'impossible.

    Reste pourtant que c'est d'une tout autre libert qu'il s'agit. Libert conte-nue ; limite. Notion de limitation lui est essentielle. Discipline svre.Mprise sur Rousseau.

    B. - Comment donner ce sentiment ?Par les hommes ?

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    I - Quelles forces opposer ? - Volont des hommes ? Commandement ?Obissance ? - Mais alors, pas de ncessit. Car volont arbitraire. Com-mander rclamer l'acte parce qu'on commande, non parce que ncessaire. Cequi est voulu peut n'tre pas voulu. Contingence. Ds que l'enfant se sent enface d'une volont comme telle, peut en triompher. - Moyen de faire plier.

    II - D'ailleurs au nom de quoi commandent les volonts ? Au nom del'opinion. Or l'opinion n'exprime pas les choses telles qu'elles sont. Lesdnature. Chose artificielle. Mort. Maladie.

    Texte 13 : L'opinion :

    Otez la force, la sant, le bon tmoignage de soi, tous les biens de cette vie sont dansl'opinion; tez les douleurs du corps et les remords de conscience, tous nos maux sont ima-ginaires.

    (1, p. 129.)

    Texte 14 : L'origine du mal :

    Nos maux moraux sont tous dans l'opinion. (1, p. 132.)

    Mme la maladie. C'est l'ide que c'est une maladie qui fait notre tourment. - A plus forteraison, pour la mort,

    Vis selon la nature, sois patient et chasse les mdecins; tu n'viteras pas la mort, mais tune la sentiras qu'une fois, tandis qu'ils la portent chaque jour dans ton imagination trouble,etc.

    (1, p. 132.)

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.8

    III - Cependant il y a les prceptes de la morale. Mais l'enfant ne peut enavoir l'ide. Pourquoi. Est connu par la raison, mais la raison n'est pas dansl'enfant.

    Texte 15 : Moralit et raison.

    La raison seule nous apprend connatre le bien et le mal. La conscience, qui nous faitaimer l'un et har l'autre, quoique indpendante de la raison, ne peut donc se dvelopper sanselle. Avant l'ge de raison, nous faisons le bien et le mal sans le connatre, et il n'y a point demoralit dans nos actions (quoiqu'il y en ait quelquefois dans 19 sentiment des actionsd'autrui qui ont rapport nous).

    (I, p. 94.)

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    Mettre la charrue avant les bufs.

    Texte 16 : Raison la fin :

    Le chef-d'uvre d'une bonne ducation est de faire un homme raisonnable et l'onprtend lever un enfant par la raison ! C'est commencer par la fin, c'est vouloir fairel'instrument de l'ouvrage. Si les enfants entendaient raison, ils n'auraient pas besoin d'trelevs.

    (1, p. 155.)

    Neutre moralement. Alors ne comprend pas la raison des ordres. Nepourra pas s'y soumettre de son plein gr. Obissance extrieure. (Texte de lap. 156.) Ides fausses.

    IV - Pas d'ordres au sens propre. Pas invoquer d'autorit. Par suite,proscription des mobiles ordinaires. La discipline dans l'mulation. Tout celaest artificiel.

    Texte 18 : Proscription des mobiles ordinaires (mulation, crainte)

    Il est bien trange que, depuis qu'on se mle d'lever des enfants, on n'ait imagind'autre instrument pour les conduire que l'mulation, la jalousie, l'envie, la vanit, l'avidit, lavile crainte, toutes les passions les plus dangereuses, les plus propres corrompre l'me.

    (1, 163.)

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.9

    C. - Les choses 2.

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    I. - Seules, les choses peuvent donner le sentiment de ncessit. Parce queseules, elles sont soumises des lois ncessaires. - Ici, rien d'arbitraire. Ellessont ce qu'elles sont. (Texte 3.)

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    Ici, plus de volont capricieuse. Le possible et l'impossible. (Texte 4.) Laforce des choses.

    II - Choses connues par sensations. Donc, J'lever dans un milieu pure-ment sensible. - En accord avec sa nature d'enfant, N'a que des sensations.(Texte 5.)

    III - Grande nouveaut. - Principe de l'ducation jusqu'alors. Les hommes.On lve l'homme par l'homme.

    Principe renvers. L'lever par les choses. Choses mises jusqu'ici hors dumonde moral. Le sont encore en un sens, Cependant contribuent prparerl'homme moral. Propdeutique essentielle. Sentiment indispensable vient del. Pour tre initi dans le monde moral. N'en vient pas.

    Pourquoi ? C'est que l'homme moral est parent de la nature.

    2 Ce 3e dveloppement de la 2e leon se retrouve dans la 3 leon, en particulier dans la

    rdaction dfinitive, dans le 1er paragraphe intitul : la Dpendance des choses.3 Le texte indiqu manque, mais est videmment le texte 6, p. 165.4 Le texte manque, videmment p. 165 galement.5 Le texte manque, videmment mile, I, pp. 155 et 164.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.0

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    Troisime leon :Forme dfinitive.

    A. - La dpendance des choses.

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    I - Aspect peu connu de la doctrine. - Libralisme.

    Ncessit d'une discipline, d'une contention. Pas d'infini. Limitation.Dsirs borns. - quilibre.

    II - Mais par quoi ? Volont ? Contingentes. Dpendance contre nature.Pourquoi une volont une volont ?

    Spectacle de la nature. - Tout ce qui est fini s'arrte. Ne peut pas faireautrement. Pas de choix : lois inflexibles.

    III - Retour sur le Contrat social 6.

    IV - Pas d'ordre ; pas d'obissance.

    Texte 1 : Pas d'obissance :

    Qu'il ne sache ce que c'est qu'obissance quand il agit, ni ce que c'est qu'empire, quandon agit pour lui.

    (1, p. 143.)

    Pas de leons verbales.

    6 Cf. Revue de mtaphysique et de morale, t. 25, p. 21.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.1

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    Texte 2 : Pas de leons :

    Ne donnez votre lve aucune espce de leon verbale, il n'en doit recevoir que del'exprience.

    (I, p. 164.)

    Pas d'action de l'enfant sur le matre.

    Texte 3 : Ni obissance ni commandement. Ncessit

    Votre enfant ne doit rien obtenir parce qu'il le demande, mais parce qu'il en a besoin ; nirien faire par obissance, mais seulement par ncessit : ainsi les mots d'obir et decommander seront proscrits de son dictionnaire, encore plus ceux de devoir et d'obligation ;mais ceux de force, de ncessit, d'impuissance et de contrainte y doivent tenir une grandeplace.

    (I, p. 159.)

    Donc, pas de chtiment.

    Texte 4 : Pas de chtiment :

    ... qu'il ne faut jamais infliger aux enfants le chtiment comme chtiment, mais il doittoujours leur arriver comme une suite naturelle de leur mauvaise action.

    (I, p. 192.)

    [Application au mensonge.]

    D'ailleurs pas de moralit.

    Texte 5 :

    Dpourvu de toute moralit dans ses actions, il ne peut rien faire qui soit moralementmal, et qui mrite ni chtiment ni rprimande.

    (1, p. 164.)

    V - Mais alors, o chercher la force qui arrte et contienne ? - Dans leschoses. Agissent ncessairement ; impersonnellement. N'obissent aucunevolont personnelle. C'est donc d'elles seules que doit maner cette premireducation. - La force des choses.

    Sens de ce qui est possible ou impossible.

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    Texte 6 : La force des choses :

    Il ne faut point se mler d'lever un enfant quand on ne sait pas le conduire o l'on veutpar les seules lois du possible et de l'impossible.

    (1, p. 163.)

    Limites naturelles des choses. - Sens de la ncessit.

    Texte 7 : Force, non autorit :

    ... Qu'il sente de bonne heure, sur sa tte altire, le dur joug que ta nature impose l'homme, le pesant joug de la ncessit, sous lequel il faut que tout tre fini ploie; qu'il voiecette ncessit dans les choses, jamais dans le caprice des hommes ; que le frein qui le retientsoit la force, non l'autorit.

    (I, p. 161)

    Obstacles physiques.

    Texte 8 : La dpendance des choses

    Maintenez l'enfant dans la seule dpendance des choses, vous aurez suivi l'ordre de tanature dans le progrs de son ducation. N'offrez jamais ses volonts indiscrtes que desobstacles physiques ou des punitions qui naissent des actions mmes, et qu'il se rappelle dansl'occasion, sans lui dfendre de mal faire, il suffit de l'en empcher. L'exprience ou l'impuis-sance doivent seules lui tenir lieu de loi.

    (I, p. 143.)

    VI - Pas de punitions comme telles.

    Texte 9 : Pas de chtiment :

    .... ne lui infligez aucune espce de chtiment, car il ne sait ce que c'est qu'tre en faute;ne lui faites jamais demander pardon, car il ne saurait vous offenser. Dpourvu de toutemoralit dans ses actions, il ne peut rien faire qui soit moralement mal et qui mrite nichtiment ni rprimande.

    (I, p. 164.)

    Ce que c'est. Frein accept parce que rsulte de la nature des choses, Parquoi les remplacer ? Consquences physiques de l'acte. - Mthode desconsquences naturelles.

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    VII - Autorit nie de cette premire ducation.

    Caractre sui generis qui impose le respect et l'obissance. Agir parrespect pour l'autorit. -Ide explicitement nie par Rousseau.

    De toute ducation ? De toute la vie sociale et morale ? Non. S'agit de lapremire. Autorit viendra ensuite. Autorit de la loi. Mais devra tre mode-le sur cette action des choses, c'est--dire sur ncessit physique. Ncessit,forme premire d'obligation.

    Ncessit de cet ordre pour que sentiment de l'autorit soit normal,

    VIII - Comparaison avec Spencer. Celui-ci nie toute discipline. Toutecontention. Sens de l'utile et du nuisible. Pas de contrainte. S'adresser l'intrt.

    Rousseau sent discipline indispensable. Sentiment vivant, partout prsent.Contention. Effort sur soi. Sorte de moralit.

    Contestable que moralit puisse se former ainsi. Mais sens de la moralit.Sens de l'autorit. -Et mme caractre de gnralit et d'impersonnalit vraiesde l'autorit morale. La rgle. Kant et Rousseau. - Mais caractre impratifnon moins ncessaire. Commandement impersonnel.

    B. - Rapports du matre et de l'lve.

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    I - Donc, devra vivre dans un milieu de choses. Par consquent sensible. -D'ailleurs d'accord avec sa nature d'enfant. Homme l'tat de nature.

    Texte 10 : Milieu sensible :

    Faites que tant qu'il n'est frapp que des choses sensibles, toutes ses ides s'arrtent auxsensations; faites que de toutes parts il n'aperoive autour de lui que le monde physique : sansquoi, soyez sr qu'il ne vous coutera point du tout, ou qu'il se fera du monde moral dont vouslui parlez des notions fantastiques que vous n'effacerez de la vie.

    (I, p. 155.)

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    II - Mais alors, pas de matre? Pas d'action?

    Erreur d'interprtation. Pas d'action directe. Mais toute action n'est pasinterdite. - Matre dispose des choses; est derrire elles; en dispose lgiti-mement.

    Puissance considrable. Matre peut s'imposer, non par ordre, mais enfaisant agir les choses.

    Texte 11 : Le matre et les choses :

    Qu'il (l'lve) croie toujours tre le matre et que ce soit vous qui le soyez. Il n'y a pointd'assujettissement si parfait que celui qui garde l'apparence de la libert; on captive ainsi lavolont mme. Le pauvre enfant qui ne sait rien, qui ne peut rien, qui ne connat rien, n'est-ilpas votre merci ? Ne disposez-vous pas, par rapport lui, de tout ce qui l'environne ?N'tes-vous pas le matre de l'affecter comme il vous plait ?... Sans doute, il ne doit faire quece qu'il veut, mais il ne doit vouloir que ce que vous voulez qu'il lasse; il ne doit pas faire unpas que vous ne l'ayez prvu; il ne doit pas ouvrir la bouche que vous ne sachiez ce qu'il vadire.

    (I, p. 250.)

    Avec cela, on peut faire ce qu'on veut.

    Texte 12 : Puissance du matre par la force des choses(L'important est de donner l'impression de la force des choses.)

    La sphre de l'un et de l'autre (du possible et de l'impossible) lui tant galementinconnue, on l'tend, on la resserre autour de lui comme on veut. On l'enchane, on le pousse,on le retient avec le seul lien de la ncessit, sans qu'il en murmure; on le rend souple etdocile par la seule force des choses, sans qu'aucun vice ait l'occasion de germer en lui.

    (I, p. 163.)

    III - Par l s'expliquent les prtendues contradictions. La comdie desvitres brises. - Pas de contradiction en ralit. Faire sentir la force des cho-ses, les prsenter dans l'ordre qui convient, pour qu'elles produisent l'actionqui est en elles, ne viole pas le principe. Ce sont les choses qui agissent. C'estleur leon qui forme.

    IV - Mais o trouver un milieu appropri ? Difficile.

    Texte 13 : Le thtre de la premire ducation(Alors le placer dans l'isolement.)

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    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.5

    Mais o placerons-nous cet enfant pour l'lever comme un tre insensible, comme unautomate ? Le tiendrons-nous dans le globe de la lune, dans une le dserte ? L'carterons-nous de tous les humains ?...

    ... Je sens ces difficults, j'en conviens; peut-tre sont-elles insurmontables. Maistoujours est-il sr qu'en s'appliquant les prvenir, on les prvient jusqu' un certain point. jemontre le but qu'il faut qu'on se propose; je ne dis pas qu'on y puisse arriver; mais le dis quecelui qui en approchera davantage aura le mieux russi.

    (I, pp. 171-172.)

    Le village. Pas de socit.

    Thtre de l'ducation :

    Vous ne serez point matre de l'enfant si vous ne l'tes de tout ce qui l'entoure.(1, p. 173.)

    Thtre de l'ducation :

    Au village, un gouverneur sera beaucoup plus matre des objets qu'il voudra prsenter l'enfant; sa rputation, ses discours, son exemple auront une autorit qu'ils ne sauraient avoir la ville; tant utile tout le monde, chacun s'empressera de l'obliger, d'tre estim de lui, de semontrer au disciple tel que le matre voudrait qu'on tt en effet.

    (I, p. 175.)

    V - Cependant principe ne peut pas tre absolu. Enfant demande au matre.Matre rpond. Rapports invitables. Que seront-ils ?

    VI - Mme principe. Pas matre qui parle ; chose par sa bouche. - Pasl'lve qui doit-tre cout ; nature des choses. Ne pas cder parce qu'ildsire ; mais parce que dsir fond dans nature des choses. Exigent con-descendance. Besoin.

    Texte 14 :

    (Donc c'est le besoin, c'est--dire la nature des choses qui doit dicter la conduite del'ducateur.)

    N'accordez rien ses dsirs parce qu'il le demande ; mais parce qu'il en a besoin. Qu'ilne sache ce que c'est qu'obissance quand il agit, ni ce que c'est qu'empire quand on agit pourlui. Qu'il sente galement sa libert dans ses actions et dans les vtres.

    (1, p. 143.)

    Et comme ce sont les choses qui parlent, matre doit parler comme choses,Manifestations de sa volont doivent avoir caractre de manifestations natu-

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    relles. - Ncessit.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.6

    Efficacit du lien de ncessit :

    On l'enchane, on le pousse, on le retient avec le seul lien de la ncessit, sans qu'il enmurmure; on le rend souple et docile par la seule force des choses, sans qu'aucun vice aitl'occasion de germer en lui.

    (I, p. 163.)

    Irrvocabilit.

    Ne pas cder aux pleurs - mais au besoin

    Si le besoin l'a tait parler, vous devez le savoir et faire aussitt ce qu'il demande; maiscder quelque chose ses larmes, c'est l'exciter en verser, c'est lui apprendre douter devotre bonne volont, et croire que l'importunit peut plus sur vous que la bienveillance.

    (I, p. 145.)

    Mur d'airain.

    Texte 15 : Volont, mur d'airain

    Ce dont il doit s'abstenir, ne le lui dfendez pas, empchez-le de le faire, sans expli-cations, sans raisonnements; ce que vous lui accordez accordez-le son mot, sans sollicita-tions, sans prires, surtout sans condition... mais que tous vos refus soient irrvocables,qu'aucune importunit ne vous branle, que le non prononc soit un mur d'airain contre lequell'enfant n'aura pas puis cinq ou six fois ses forces, qu'il ne tentera plus de le renverser.

    (I, p. 161.)

    VII - Grande nouveaut. - Jusqu' prsent, ducation de l'homme parl'homme. - Exclusion de la nature. Le matriel et le spirituel.

    Principe renvers. Choses. Ont encore en un sens leur caractre ancien.Pas domaine de moralit. Mais prparent former moralement. Propdeutiqueessentielle. Sentiment indispensable vient d'elles (discipline, modration). -Devra se modifier; prendre forme nouvelle. Mais pour se transformer, doittre. Ne peut se former qu' l'cole des choses,

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    Pourquoi ? Homme civil l'image de l'homme naturel.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.7

    C. - ducation ngative.

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    I - Comment qualifier cette ducation ? - Ngative ? On l'a dit. Rousseause sert de l'expression,

    Pourquoi 7 ?

    Il - Plus gnralement en ce que nie l'action de l'homme. D'o ngation dela morale.

    III - Mais cette morale ngative a une valeur positive.

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    7 Nous ne reproduisons pas les textes donns p. 173, qu'on trouvera au 1er paragraphe de la

    4e leon (Forme dfinitive).

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.8

    Troisime leonPremire forme, non dfinitive

    A. - La dpendance des choses.

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    I - Rappel du principe. Il faut que l'homme se sente contenu, arrt. Unfrein lui est ncessaire. Pourquoi ? Condition de l'quilibre qui est conditiondu bonheur. - Mais par quoi ? Volonts humaines ? Forces physiques. Pourque rsistances soient acceptes, il faut que soient senties ncessaires. Lgi-times parce que fondes dans la nature des choses. La force des chosesexprime leur nature.

    Volonts humaines doivent tre cartes. Contingentes. Ou elles ne fontque rclamer ce que rclament les choses, et inutiles. Ou elles s'y surajoutent,et elles les altrent. Superposent au monde rel un monde de fictions, d'ima-ginations. Opinion. - La morale ?

    II - Restent donc les choses. Seules peuvent donner le sentiment de nces-

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    sit. Soumises des lois ncessaires. Inflexibles. - Rien d'arbitraire : sont cequ'elles sont. Leur action dcoule de leur nature. (Texte 8.)

    Ce qui l'arrte, c'est le sentiment de l'impossible. (Texte.) Et cette conten-tion est accepte. Source d'une discipline spontane. (Texte.)

    III - Point d'ordres. Point de commandement. Point d'obissance. (Texte.)- Plus gnralement pas de leons verbales. Choses parlent. (Texte.)

    8 Les textes se trouvent dj dans la prcdente rdaction de la mme leon.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.9

    Par suite, pas de punition comme telle. Ce qu'elle est. Pas de place pourelle. 1 Pas d'ordre. 2 Pas de moralit. - Remplace par les consquencesnaturelles de l'acte. (Texte.)

    IV - C'est l'ide d'autorit qui est nie. Dfinir l'ide. Caractre sui generisqui impose le respect et l'obissance. Agir par respect pour une autorit.Autorit de la rgle et de la personne.

    Rousseau explicite cette consquence de sa doctrine. (Texte.)

    V - Mais les choses ne sont connues que par la sensation. Donc, doit vivredans un milieu purement sensible. - Est conforme a sa nature d'enfant. N'estpas mr pour le monde moral. (Texte.)

    B. - Le rle du matre et rapports avec l'lve.

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    I - Mais alors point de matre ou tmoin ? Non. Ce qui est dfendu, c'estl'action directe. Non toute action. Matre dispose des choses. Est derrireelles. Puissance considrable. (Texte.)

    C'est l ce qui explique les prtendues contradictions. La comdie dujardinier ; des vitres brises.

    II - C'est mme cette raison qui dtermine quel doit tre le thtre de cettepremire ducation. Problme difficile. (Texte.) C'est le village. Pourquoi ?(Texte.)

    III - Cependant Rousseau sent bien que le principe ne peut tre absolu.

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    Enfant demande au matre. Matre rpond. Rapports directs invitables. Queseront-ils ?

    IV - Rgls d'aprs mme principe, Les choses taient l'intermdiaire entrelve et matre. Maintenant matre exprime choses. Ce n'est pas le matre quidoit parler. Choses par sa bouche. Ce n'est pas l'lve qui doit tre cout ;nature des choses. Ne pas cder ou rsister parce qu'il plat, ou parce qu'ildemande. Mais parce que les choses imposent la condescendance. Besoin.(Textes.)

    Et comme c'est la nature qui parle, il faut que les manifestations de lavolont du matre aient tout le caractre de manifestations naturelles. Nces-saire. Irrvocable. Mur d'airain. (Textes.)

    Toujours le mme principe. Contrat Social.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.0

    V - Grande nouveaut. - jusqu' prsent, instrument unique de l'ducation :l'homme. On lve l'homme par l'homme. Dvelopper. Pas de nature.

    Principe renvers. Choses. - jusqu'ici mises hors du monde moral. Opposi-tion du spirituel et du matriel. - Choses ont encore en un sens ce caractre.Pas de moralit. Mais prparent faire l'homme moral. Propdeutique essen-tielle. Sentiment indispensable vient de lui. Sentiments de la discipline, del'quilibre, de l'ordre moral.

    Import de l'tat de nature dans le monde moral. - Comment possible ?C'est que l'homme moral est parent de l'homme l'tat de nature. Celui-ci estle modle.

    C. - La conception de lducation ngative.

    Retour la table des matires

    I - Cette ducation est-elle ngative ? - Rousseau se sert de cette expres-sion. (Textes 9.)

    II - Elle est vraie en un sens. - Exclusion de l'homme et de la socit. Niles opinions. (Texte.) Ni la morale. Morale toute ngative.

    III - Mais cette morale ngative a une valeur positive. C'est la partieessentielle de la morale. (Textes.) Pourquoi. tat d'innocence. Morale nga-

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    tive. Donc doit tre aussi la vertu par excellence. Conception de la viesociale : individus ne se lsant pas ; n'empitant pas. Pas de fusion, pas decommunion.

    Mode de votation.

    IV - Plus gnralement, l'action des choses a un effet positif. Elle pr-forme. Elle constitue la partie principale de l'ducation. (Texte.) Pourquoi ?C'est que l'homme l'tat naturel est la base de l'homme moral et civil et quetout dpend des fondations. - L'un reproduit l'autre. Retour sur les deuxducations. D'o grande importance de la premire ducation, et du premierge. (Texte.)

    V - Tout ce qui prcde contient l'essentiel de la doctrine. Le reste estbeaucoup moins original et profond. Serons plus brefs.

    9 Les textes se trouvent dans la forme dfinitive de la 4' leon aux paragraphes A et B.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.1

    Quatrime leon :Forme dfinitive.

    A. - La conception de l'ducation ngative.

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    I - Rsum de ce qui prcde. S'agit de premire ducation. - Le matre, ce

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    sont les choses. D'elles se dgage l'action ducative. Effacement du matre.

    II - Comment la qualifier ? Est positive, si transmission d'ides et senti-ments. Ici aucune. Matre s'abstient. - A distance. Pas d'action informatrice. -Donc ngative.

    Texte 1 : ducation ngative

    La premire ducation doit donc tre purement ngative. [Pourquoi?] Elle consiste nonpoint enseigner la vertu ni la vrit, mais garantir le cur du vice et l'esprit de l'erreur. Sivous pouviez ne rien faire et ne rien laisser faire? si vous pouviez amener votre lve sain etrobuste l'ge de douze ans, sans qu'il st distinguer sa main droite de fa main gauche, dsvos premires leons, les yeux de son entendement s'ouvriraient la raison.

    (I, p. 168.)

    Texte 2 : Expectative :

    Pour former cet homme rare, qu'avons-nous faire? Beaucoup, sans doute; c'estd'empcher que rien ne soit fait. Quand il ne s'agit que d'aller contre le vent, on louvoie ; maissi la mer est forte et qu'on veuille rester en place, il faut jeter l'ancre.

    (I, p. 14.)

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.2

    III - Expression vraie en un sens. Quelque chose d'limin, ni ; homme. -Socit. - Pas de transmissions. Opinions limines.

    Texte 3 : ducation ngative

    Il s'agit de garantir l'arbrisseau naissant du choc des opinions humaines .(mile, I, p. 3.)

    Caractre ngatif trs accus en ce qui concerne la morale.

    Texte 4 : L'enfant doit rester tranger au monde moral - (C'est le vice introduit) - ne doitconnatre que le monde physique :

    Avant l'ge de raison, l'on ne saurait avoir aucune ide des tres moraux ni des relationssociales; il faut donc viter autant qu'il se peut, d'employer des mots qui les expriment, depeur que l'enfant n'attache d'abord ces mots de fausses ides qu'on ne saura point, ou qu'onne pourra plus dtruire. La premire fausse ide qui entre dans sa tte est en lui le germe del'erreur et du vice; c'est ce premier pas qu'il faut surtout faire attention. Faites que, tant qu'iln'est frapp que des choses sensibles, toutes ses ides s'arrtent aux sensations; faites que, de

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    toutes parts, il n'aperoive autour de lui que le monde physique : sans quoi, soyez sur qu'il nevous coutera point du tout ou qu'il se fera du monde moral, dont vous lui parlez, des notionsfantastiques que vous n'effacerez de la vie.

    (Comparaison avec Descartes.)(I, p. 154.)

    IV - Mais d'abord, morale ngative valeur positive. Partie essentielle dela morale.

    Texte 5 : Importance de la morale ngative

    La seule leon de morale qui convienne l'enfance... est de ne jamais faire de mal personne. Le prcepte mme de faire du bien, s'il n'est subordonn celui-l, est dangereux,faux, contradictoire. Qui est-ce qui ne fait pas du bien ? tout le monde en fait, le mchantcomme les autres ; il fait un heureux aux dpens de cent misrables... Les plus sublimesvertus sont ngatives : elles sont aussi les plus difficiles, parce qu'elles sont sans ostentation,et au-dessus mme de ce plaisir si doux au cur de l'homme, d'en renvoyer un autre contentde nous.

    (1, p. 203.)

    Pourquoi? L'homme l'tat de nature vit dans l'innocence. C'est que sont l'tat insulaire 10. Pas de socit ; ni de mal. Donc, morale par excellence.

    10 Allusion Robinson Cruso.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.3

    Transporter ce point de vue dans l'tat social : hommes ne lsant pas ;n'empitant pas - respectant limites. - Contrat social. - Pas de fusion ni decommunion. Relations toutes ngatives.

    La manire de voter 11.

    V - Cette morale est positive en un autre sens. L'action des choses. Elle estpositive. Prforme. Imprime l'esprit des attitudes dfinies qui se retrouve-ront partout, sont la base de tout. Partie essentielle de toute ducation. Basede toute constitution morale et intellectuelle.

    Texte 6 : Importance de l'ducation spontane :

    L'ducation de l'homme commence sa naissance; avant de parler, avant que d'enten-dre, il s'instruit dj. L'exprience prvient les leons; au moment qu'il connat sa nourrice, ila dj beaucoup acquis. On serait surpris des connaissances de l'homme le plus grossier, si

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    l'on suivait son progrs depuis le moment o il est n jusqu' celui o il est parvenu. Si l'onpartageait toute la science humaine en deux parties, l'une commune tous les hommes, l'autreparticulire aux savants, celle-ci serait trs petite en comparaison de l'autre.

    (I, p. 79.)

    C'est que homme l'tat civil est fond sur homme naturel et tout dpenddes fondations. L'un model sur l'autre. C'est l que nous puisons le sens durel.

    VI D'o grande importance de la premire ducation. C'est l un gecritique. Erreur ou vrit.

    Texte 7 : Le premier ge, ge critique :

    Le plus dangereux intervalle de la vie humaine est celui de la naissance l'ge de douzeans. C'est le temps o germent les erreurs et les vices, sans qu'on ait encore aucun instrumentpour les dtruire; et quand l'instrument vient, les racines sont si profondes qu'il n'est plustemps de les arracher.

    (I, p. 167.)

    Importance cartsienne des notions initiales.

    VII - Insister sur rle attribu aux choses. Ne pas interprter Rousseauavec formules courantes. Ide peut-tre paradoxale, mais originale.

    11 Allusion au vote du peuple souverain et l'expression de la volont gnrale.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.4

    Choses conseillent parce que parlent l'imagination, frappent, sont ais-ment et fortement perues. Moyens d'chapper l'abstraction. Instrumentscommodes, complmentaires.

    Pour Rousseau, tout cela est vrai. Mais raison plus profonde. Choses ins-truments de culture. Pas procd de secours. Action morale ne peut venir qued'elles. Font l'homme.

    Dgager le sens profond. Loi morale, mur d'airain qui arrte. joug salu-taire. Immoralit, si volonts capricieuses. - Contact avec nature peut y aider.Ainsi sciences servent formation morale. Sens de la ncessit, de la rsis-tance des choses. Supriorit aux volonts. - C'est de cette ducation pr-morale qu'il s'agit.

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    B. Application du principe vie morale.

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    I - Si on s'en tient la rigueur, point d'ducation morale. Pas de relationshumaines ; donc point de moralit. Si l'on se croit oblig de lui donner desides morales, c'est qu'on s'carte de la rgle ; c'est qu'on insre homme entrechoses et enfants. Mauvaise introduction.

    Exemple : mensonge. 1) Relatif au pass. Enfant a tout intrt dire cequi est, puisque a besoin des autres pour s'adapter. Tromper = se faire du mal.Ment parce qu'on lui a command. 2) Promettre ce qu'on a dessein de ne pastenir. Mais enfant ignore convention sociale. - N'existe que dans le prsent.

    Texte 8 : Mensonge :

    Il suit de l que les mensonges des enfants sont tous l'ouvrage des matres, et quevouloir leur apprendre dire la vrit n'est autre chose que leur apprendre mentir.

    (1, p. 195.)

    II - Cependant pratiquement impossible. Contact avec hommes ; pas videabsolu. Notions ncessaires. Mais 1) tardives ; 2) sensibles. Le prsent.

    Texte 9 : Ncessit d'une initiation morale :

    Je tiens pour impossible qu'au sein de la socit, l'on puisse amener un enfant l'ge dedouze ans, sans lui donner quelque ide des rapports d'homme homme, et de la moralit desactions humaines. Il suffit qu'on s'applique lui rendre ces notions ncessaires le plus tardqu'il se pourra, et que, quand elles deviendront invitables, on les borne l'utilit prsente,seulement pour qu'il ne se croie pas le matre de tout, et qu'il ne lasse pas du mal autrui sans

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.5

    scrupule et sans le savoir... il y a aussi des naturels violents dont la frocit se dveloppe debonne heure et qu'il faut se bter de faire hommes pour n'tre pas oblig de les enchaner.

    (1, p. 180.)

    Rousseau va-t-il violer son principe ? Non. Pas commandements nidfenses. Enseignement doit venir de la ralit, de la vue des forces qui y sonten jeu. - Matre se bornera les diriger et manier. Action de l'ducateurcompare celle du mdecin.

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    III - Toutefois matre doit cacher son action pour que lve ne la sentepas. Autrement, effet manqu. Produit des volonts, non des choses. - Donc,mise en scne ncessaire.

    IV - Comment s'y prendre ? Deux aspects de la vie morale. Droits etdevoir. C'est par droits qu'il faut commencer. Seul sentiment chez l'enfant :amour de soi. C'est de ce mobile qu'il faut se servir.

    Texte 10 : Devoirs et droits :

    Tous nos mouvements naturels se rapportent d'abord notre conservation et notrebien-tre. Ainsi le premier sentiment de la justice ne nous vient pas de celle que nous devons,mais de celle qui nous est due; et c'est encore un des contresens des ducations communes,que parlant d'abord aux enfants de leurs devoirs, jamais de leurs droits, on commence par leurdire le contraire de ce qu'il faut, ce qu'ils ne sauraient entendre, et ce qui ne peut lesintresser.

    (I, p. 181.)

    V - Mais quels droits ? Personnes ? Choses ? - Personnes peuvent sedfendre. Agissent par elles-mmes. Pas menacer. -

    Autrement des choses. La premire ide qu'il faut lui donner est doncmoins celle de la libert que celle de la Proprit (p. 182).

    Pourquoi ? - Artificiel.

    VI - Donc son droit de proprit ? Comment ? Leons de choses. Le faireassister la gense de son droit : lui en donner la sensation. Raliserl'ensemble de circonstances d'o cette institution est ne.

    Exclusion des jouets, vtements. Car proprit pas primitive.

    VII - Ce que ce droit implique originellement. 1) Le travail. 2) Le droitdu premier occupant. L'ide de la proprit monte naturellement au droit de

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.6

    premier occupant par le travail (p. 188). Deux lments. 1) Travail. 2)Privilge du premier occupant par la force.

    VIII - De l passer au respect de la proprit d'autrui. Contrat. Les vitresbrises. Enfant enferm. Accord. Engagement. Premire obligation. Premierlien social. L'individu est pris.

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    Texte 11 : Lien social

    Le petit mchant ne songeait gure en faisant un trou pour planter sa lve qu'il secreusait un cachot o sa science ne tarderait pas le faire enfermer.

    Nous voil dans le monde moral; voil la porte ouverte au vice. Avec les conventions etles devoirs naissent la tromperie et le mensonge... voil les misres de la vie humaine quicommencent avec ses erreurs.

    (I, p. 191.)

    S'arrter l.

    IX - Autre principe. L'imitation. L'homme est imitateur, l'animal mmel'est ; le got de l'imitation est de la nature bien ordonne (p. 202). -Procd infrieur d'autant plus appropri.

    Texte 12 : Imitation :

    Je sais que toutes ces vertus par imitation, sont des vertus de singe... Mais dans un geo le cur ne sent rien encore, il faut bien faire imiter aux enfants les actes dont on veut leurdonner l'habitude, en attendant qu'ils les puissent faire par discernement et par amour dubien.

    (I, p. 202.)

    Mais reste fidle au principe. Exclusion de tout mobile social. C'est l'actequi appelle l'acte. Pas d'exhortation ni d'appel au dsir de briller.

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    Quatrime leonPremire forme, non dfinie

    A. - La conception de l'ducation ngative.

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    I - Rsum : 1) Imitation de la nature. 2) Tous tes borns ; conditiond'quilibre. 3) Borns par quoi ? Choses. Seules donnent impression de bornencessaire : invincible et lgitime.

    Donc enfant doit vivre au milieu des choses. Seules enseignent. Matrepar elles. S'il agit par lui-mme doit imiter l'action des choses et fondes surla nature des choses.

    II - Mais alors comment qualifier cette ducation. Positive, dans la mesureo implique intervention destine transmettre ides, sentiments, etc. Matres'abstient. Surveille distance. Pas d'action informatrice. Donc ngative.(Textes 12.)

    III - Expression vraie en un sens : quelque chose d'limin : l'homme, lasocit. Nie. Opinions humaines. (Texte.) Morale. (Texte.)

    IV - Mais cette morale ngative a une valeur positive. C'est la partieessentielle de la morale. (Texte.) - Pourquoi ? L'homme l'tat de nature vitdans l'innocence. Ce qui est. Hommes loin les uns des autres. Pas de mal.Morale ngative. Donc morale par excellence. - Transporter ce point de vuedans l'tat social. Hommes ne se lsant pas ; n'empitant pas. Pas de fusion ;relations ngatives.

    Mode de votation. 12 Les textes se trouvent dj dans la prcdente rdaction de la mme leon.

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    V - Plus gnralement, l'action des choses est positive. Prforme. Imprime l'esprit des attitudes dfinies, qui se retrouveront partout. Partie essentiellede toute ducation. (Texte.)

    Pourquoi ? C'est que l'homme l'tat de nature est base de l'homme civil,et tout dpend des fondations. L'un reproduit l'autre. Retour vers les deuxducations.

    D'o grande importance de la premire ducation. C'est l que nous pui-sons sens du rel. L'homme est fait, une fois celle-ci termine. Age critique.(Texte.)

    VI - Bien insister sur le rle ainsi attribu aux choses. Ne pas interprterRousseau avec nos ides et formules. Ide peut-tre paradoxale et fausse, maisoriginale. Choses conseillent parce que parlent l'imagination, frappent, plusaisment et fortement perues. Moyens d'chapper l'abstraction. Instrumentscommodes, complmentaires. - Pour Rousseau, instruments de la culture.Sans doute, comprend mieux ce qui est sensible; mais il y a des enseignementsqui ne peuvent venir que des choses et sont essentiels. Font l'homme.

    B. - Application du principe vie morale.

    Retour la table des matires

    I - Si on s'en tient la rigueur du principe, point d'ducation moraleproprement dite. Pas de relations humaines. Pas de place pour moralit ouimmoralit. - Si l'on se croit oblig de lui donner des ides morales, c'estqu'on s'carte de la rgle, c'est qu'on introduit l'homme entre choses et enfants.On l'introduit maladroitement.

    Exemple. Mensonge. 1) Relatif au pass. Enfant a tout intrt dire cequi est, puisque a besoin des autres pour s'adapter aux choses. Tromper = sefaire du mal. Ment parce qu'on lui a command. 2) Promettre ce qu'on adessein de ne pas tenir. Mais engagement, convention sociale. Enfant ne peuts'engager : n'existe que dans le prsent. (Texte.)

    II - Cependant pratiquement impossible. Pas vide absolu. Contact avec leshommes. Quelques ides, ou sensations morales ncessaires. (Texte.)

    Rousseau va-t-il violer son principe ? Non. Obtenir le rsultat sans com-mandement, ni dfenses, ni punitions. Enseignement doit venir de la ralit, dela vie, des forces en jeu dans la vie.

    mile Durkheim (1918), La pdagogie de Rousseau. Plans de leons.9

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    Matre se bornera les manier et diriger. L'art de l'ducateur compar l'art du mdecin.

    Toutefois, matre doit cacher son action, pour qu'lve ne la sente pas etne prenne pas marche des choses pour produit d'une volont arbitraire. D'ocomdie ncessaire.

    III - Comment s'y prendre ? Deux aspects de la vie morale. Droits etdevoirs. C'est par droit qu'il faut commencer. Seul sentiment chez l'enfant :amour de soi. C'est de lui qu'il faut se servir. Donc droits. (Texte.)

    IV - Mais quels droits ? Droits des personnes ? Des choses ? Ceux qu'ilmenace le plus dangereux. Or, personnes peuvent se dfendre. Donc, pasmenacer. Autrement des choses. La premire ide qu'il faut lui donner estdonc moins celle de la libert que de la proprit (I. p. 182).

    C'est par son droit qu'il faut commencer. Mais comment. Pas d'ensei-gnement. Leons de choses. Le faire assister la gense de son droit : lui endonner la sensation. (Se reporter au dbut.) Raliser artificiellement l'ensem-ble des circonstances qui ont donn naissance l'institution de la proprit.

    Donc exclusion des jouets. Car proprit transmise non acquise par lui.

    V - Qu'implique originellement le droit de proprit : 1) Le travail. 2) Ledroit de premier occupant. L'ide de la proprit remonte naturellement audroit de premier occupant par le travail. D'o petit drame en 2 actes : 1)Travail. 2) Privilge de premier occupant. Rsistance de la force.

    VI - De l passer au respect de la proprit d'autrui. Contrat. Les vitresbrises. Elles sont moi. Engagement. Premire obligation. Voil le liensocial. L'individu est pris. (Texte.)

    S'arrter.

    VII - Autre principe : l'imitation. L'homme est imitateur ; l'animal mmel'est ; le got de l'imitation est dans la nature bien ordonne. - Procdinfrieur. D'autant plus appropri.

    Mais rester fidle au principe. Exclusion de tout mobile social. C'est la vuede l'acte qui suscite l'acte. Pas d'explication, pas d'appel au dsir de briller, dese faire applaudir.

    VIII - Liste non exhaustive. Le vice. Pas de dveloppement sur lesconsquences. Lui faire sentir ce qu'il a d'anormal (p. 178).

    Fin de larticle.

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