Upload
labruna
View
235
Download
2
Embed Size (px)
Citation preview
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
1/17
PLOTIN
ET
LE
MIROIR
DE
DIONYSOS
ENN IV,
3 [27],
12, 1-2)
par JEAN
PÉPIN
I
Le démembrement
de
Dionysos
et
ses interprétations
doctrinales
1. - LE MYTHE
Le récit de
la«
passion» vécue
par
l enfant Dionysos pose encore
quantité de problèmes au philologue, à l historien de la religion grec
que, à l historien des religions :
les
témoignages relatifs à cet épisode,
qui commencent
d apparaître
au m• siècle avant notre ère (Eupho
rion, Callimaque,
l
papyrus de Gourob), reflètent-ils ou non des
données bien plus anciennes? l histoire oceupe-t-clle dans l or
phisme la pince centrale que l on a cru ? que penser de l identifi
cation, attribuée aux poètes, entre le Dionysos en question et Za
greus? les discordances observées, scion l époque
des
témoignages,
dans le détail du récit s expliquent-elles
par
de simples variantes ou
indiquent-elles des versions différentes ? la légende a-t-elle son origine
dans
un
humble rite agraire de mort et renaissance de la nature,
ou dans une religion de salut par mort et résurrection du
dieu?
Autant de questions
dont
on continue de débattre (
1
.
(1)
Cf.
par exemple W. K.
C.
GuTimm, Orpheus and Grr.ek
Rûigion. A St1ufy
o
ire
Orphie
Movtment, collect. «Methurn s Handbooks of Archncology», London, •[952, p. 107 sq.;
J. .A. J.
F lsTUorhnr., Lc.r mysUm
de Dioi Jsos,
clans füvue
biblique, 44, 1935,
p.
379; I.
M. LIN·
FORTH, Tire
ArtsofOrplreus
Berkeley-Los Angeles, 1941, chap. V(« Mythofthe Dismember
inent of Dionysurn), p. 307-364,
/mssim;
H. ]EANMAIRE Dionysos. ·Histoire du
eu/te
de
Bacchus, dans « Dibliolh. histor.
»,
Paris, 1951
p.
372-378;
W. FAU'm, art.
Zagreus,
dans
RE IX
A
2, 1967,
col.
2242-2243.
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
2/17
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
3/17
306
J. PÉPIN
de l'autre,
l
consigne en particulier l'homologie entre les céré
monies titaniques et les fêtes nocturnes de Dionysos, et, d autre
part, les mises en pièces, les retours à la vie et palingénésies d'Osiris
('roiç.
Àeyoµévoiç Oaleiboç
r5ia
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
4/17
PLOTIN
ET LE MIROIR DE DIONYSOS
307
Cornutus produira, avec quelques variantes, une exégèse
du
même
type : l assemblage des membres du dieu est pour lui l œuvrc de
Rhéa;
il signifie que l écoulement
du
vin doux réunit dans une même masse
la substance des grappes
d abord
coupées les unes des autres (
12
.
b. -
Exégèse
cosmologique.
Plutarque rapporte aux« théologiens» une explication toute diffé
rente
du
même mythe : indestructible et éternel
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
5/17
308
J.
PÉPIN
sos,
à
laquelle Apollon prNa
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
6/17
PLOTIN
ET LE
MIROIR
DE DIONYSOS
309
Plotin et Porphyre ont fait état de
ce
texte du Timée
(
11
, mais il
faut attendre Proclus pour le trouver expresséinenf rapproché du
démembrement de Dionysos, dans la ligne de la suggestion implicite
de
Plutarque. Se référant aux traditions orphiques, Proclus établit
en effet un parallèle, d'une
part
entre
les
membres épars
du
jeune
dieu et la substance divisible de l'Ame étendue
à
travers l'univers,
d'autre
part
entre le cœur sauvé de
la
dispersion par Athéna et la
substance indivisible de l'Intcllcct (
11
) ;
et, sans que ln référence nu
Timée y soit aussi manifeste, plusieurs autres passages du même auteur
reflètent la même interprétation du mythe, notamment l'assimilation
du démembrement de Dionysos au morcellement de l'Ame par son
insertion dans
le
monde visible (
18
) .
Sous
cette forme plus sommaire,
l'exégèse apparaît d'ailleurs antérieure à Proclus, puisque, rattachée
ou non
à l'orphisme, on en trouve des attestations chez Origène (
24
) ,
chez Alexandre de Lycopolis (
1
a), chez l'empereur Julien (
18
) , chez
(21) Références chez H.-R. Sonwvzrm,
art.
cit.,
p. 363-367.
(22)
PROOLUs,
ln
Plat.
Tim.
comme11t.,
35a,
184
D-F, éd. Dichl,
Il
p.
145,
18-146,
22
fgt 210 a
KllRN,
p. 228-229, notamment:
l Tolvvv
~
dµie111roç a
e" {a V
0
8
e
â
lun
voiiç
llv tl1J 5 1 1 l a < l ~ [ .. ] ICal
râxa
llv
TO
< J1d
navTdç Tou
KÔ11µov nraµAv11v
elva1 T ~ V
l { J V X ~ V
TOV T1rnv1uov
µee111µoii TOVÇ
'OelfJIKOVÇ d v a µ 1 µ v ~ 1 1 u o 1 . cr
I. M. L NPORTH, op. cit., p. 322-324.
(23) Ainsi PRooLUs, Tlzeol.
plat.,
VI, li fgt 198
KERN,
p. 221;
ln
Parmen., 130 b;
ln Grat.,
406
be
;
ln Alcib.
fgt 210 c-e, p. 229 ;
ln Tim.,
24
e
fgt 215, p. 235 ;
ln
Grat.,
406 ' fgt
216
b,
p. 236.
(24) C. Cels., IV, 17,éd. Koctschau,
1,
p. 286, 11-16; il y est simplement dit que
les
Grecs appliquent le mythe du démembrement et de la reconstitution de Dionysos
à
la
doctrine de l'âme (elç TOV neel l{JVXfiç
dvâye1v
J.ôyov Kal T /OnoJ.oyeiv) ; mais k
contexte montre qu'il s'agit bien de
la
descente de l'âme universelle.
(25)
Contra
Manichaei
opin., 5, éd. Brinkmann, p. B, 5-9 : Dionysos découpé
pat·
les
Titans a pour signification T ~ V
Oelav
.51hiaµiv µe11lCe110at elç
T ~ v
fJJ.11v.
(26) Oral.,
VIII
(Sur
la
~ r e des dieux), 19, 179b: procédant de Zeus, Dionysos reçoit
de lui la vie indivise et la distribue au monde visible par son activité dé111iurgique divisée
T ~ v Llwvtluov i e T ~ v ii11µ1ov11ylav); dcmemeOral., XI (Sur lltlios-Roi), 22, .144 a;
sans être mentionné expressément, le mythe
du
démembrement est manifestement
à
l'arrière-plan. Exégèse identique chez ÛLYMr10001m /11 Plat. Phaed. co111m1nt.
D
y , éd.
Norvin, p. 85, 4-6 : Zeus préside
à
la démiurg e Indivise,
et
Dionysos, comme le montre
son démembrement, à la démiurgie divisée; peu auparavant (D
P .
p. 65, 2-3),. à propos
de l'interprétation doctrinale du même mythe de Dionysos et des Titans, Olympiodore
s'est référé
à
Xénoerntc et, moins lointaincmcnt, au commentait·c de Porphyre sur le
Phidon, qui est sa source. On aura remarqué combien
ces
textes de Julien
et
d'Olympio
dore sur la dualité de
l'dµéQtl1TOV
et du µeµeg111µévov se rnttachent eux aussi au 'I'im.,
35 a.
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
7/17
310
J. PÉPIN
Macrobc (
17
) ; plus tard, Jean Lydus en connaît une présentation où
l'étymologie Lli611vcroç-L1tàç
11ovç
est mise à contribution (
28
.
d. -
Exégèse
spirituelle.
On
sait que, pour
les
néoplatoniciens, le mouvement des hypo
stases se reflète exactement dans la vie spirituelle de l'individu ; aussi
n'est-il pas étonnant que le mythe du démembrement de Dionysos,
regardé, on vient de le
voir, comme l'expression du morcellement de
l'Ame insérée dans l'univers, serve en même temps à illustrer la des
tinée de l'âme
humaine;
bien des textes d'ailleurs pourraient con
cerner à la fois
les
deux domaines.
Ici
encore, Plutarque fait figure
d'initiateur ; à la
fin
de son I
cr
traité
De
esu
camium, dans une page
qui trahit l'influence de l'anthropologie religieuse de Xénocrate et de
Posidonius, il intériorise la légende : les souffrances de Dionysos
démembré, l'audace sacrilège ( r:oµ1εar:a) des Titans qui le dévo
rèrent et leur châtiment par lafoudre, c'est un mythe qui fait allu
sion à la palingénésie
(7jvt) µf.voç lcrr:i µvOoç elç
r : ~
:n:aÂty) in•ecrlav)
;
les
Titans livrés au châtiment et
à
l'expiation, tel est
le
nom que
les
Anciens donnèrent à cc qu'il
y
a en nous d'irrationnel, de désor
donné,
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
8/17
PLOTIN ET LE MIROIR DE DIONYSOS
311
spirituelle, était déjà, on s en souvient, employé par le même Plutar
que à propos du même mythe; mais c était alors pour désigner les
reconuncnccmcnts périodiques du cosmos.
Proclus reprendra le terme en liaison avec le mythe du démembre
ment:
commentant le
Timée,
41
d
il
observe que le Père a mis, dans
les dieux récents chargés de fabriquer
les
Nrcs vivants, des puissances
titaniques ordonnées à la condition mortelle de ceux-ci, et des puis
sances dionysiaques ordonnées à la palingénésie
( 11ovvataieàç 68
ôtà
-r:fjç
naÀiyy1wealaç)
(
30
.
Il se prononce nettement pour l inter
prétation anthropologique et morale du mythe dans une scholie au
Craryle:
en nous, c est l intellect
(vovç)
qui est dionysiaque et réelle
ment
effigie de Dionysos ; pécher contre l intellect, mettre en pièces
(
ôiaanq), par
le
mensonge, sa nature indivise, c est, à la façon des
Titans ( Ti-r:aviiewç), pécher contre Dionysos l u i m ~ m e (
31
. A
cette variété d exégèse peut
se
rattacher encore celle d Olympiodore,
selon qui le règne de Dionysos démembré symbolise
les
vertus éthiques
et physiques de notre âme, entre lesquelles
il
n y a pas d implication
réciproque: le dieu est mis en pièces
par
les Tilans parce qu il est
préposé
au
monde du devenir, où l unité originelle
se
morcelle dans
la distinction du mien et du tien ; l n est pas jusqu à la ruse d Héra
qui ne reçoive sa justification dans cette analyse, du fait que cette
déesse gouverne
la 1r. }60f5oç;
quant à l ' t n t U î : ( O t p ~ , on la discernera
dans la foudre dont Zeus frappe les Titans, puisque le feu monte BB),
Selon certaines versions du mythe, on l a vu au début de cette
étude, c est Apollon qui se chargeait de réunifier les membres de
Dionysos désunis par
les
Titans ;
les
exégètes stoïciens suivis par
Plutarque avaient déjà entendu cette circonstance dans un sens
cosmologique ; Olympiodore,
quant à lui, le fait dans un sens spiri
tuel : Dionysos démembré, c est notre vie dispersée (
i - r : a v t i e ~ C w ~
L
tovvaiaiei} ôialeeatç)
;
l action unificatrice cl Apollon, c est notre
~ o n v e r s i o n de la vie titanique à la vie unitaire (
83
.
Auparavant,
(30)
PnocLUs,
lit
Plat. Tim.
comme11t., 41
d,
313
C,
III,
p.
241, 29-30
fgt
205
K1nrn
1
P• 225.
(31) In
Plat.
Grat.
comment.,
400 d, 133, éd. Pasquali, p. 77, 24-78, 3.
(32) ÜLYMPIOOOJŒ, I11 Plat.
Pliaed.
commmt., 61 c,A, I, 5-6, p. 3, 27-4, 27 =en partit: fgt
107 d KERN,
p. 172-173;
sur
quoi cf. 1. M. L1NPORTIJ
1
op.
cil.
p. 321-322.
De
même 68 c
A,
VIII,
7, p. 40,
25-27 :
nous sommes
liés à la
matière
à la
façon des
Titans, en
raison
de
notre morcellement dans la multiplicité. _ ,
(33)
Ibid.,
67 c
A,
VII, 10,p.
43,
15-10;
n ' '•p. OO,
11-13
. .
fgls 211aet212 KERN
1
p.
232.
Sur
la«
vie
titanique»
irrationnelle,
qui met en
pièces
la
vie raisonnable
ci
par
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
9/17
312
• PÉPIN
Proclus avait lui aussi opposé, en relation expresse avec
le
mythe,
l'activité morcclante de Dionysos et l'activité unifiante d'Apollon;
mais c'était davantage dans la perspective de la constitution des hy
postases : formant l' Ame universelle,
le
démiurge la divise en portions
qu'ensuite il réunit et harmonise ;
ce
faisant, il agit dans
le
premier
cas l wvvaiaxwç et AnoÀÂwvtaxwç dans le second, puisque, dans
les
poèmes d'Orphée, c'est Apollon qui,
par
la volonté de Zeus, ras
semble les membres déchirés de Dionysos (
34
.
En tout cas, qu'elles
soient davantage spirituelles ou davantage métaphysiques, ces
exégèses du rôle d'Apollon
se
rattachent implicitement à l'étymo
logie
du
nom de cc dieu comme négation de la pluralité ; on a rappelé
plus
haut
l'origine probablement stoïcienne de l'étymologie en ques
tion ; Plotin lui aussi la connaît, et la rapporte d'ailleurs aux pythago
riciens (
35
.
JI
•
Le rôle
du
miroir
1.
DANS
LE
MYTHE
ET
LA
LITURGIE
DE DIONYSOS
Ce préambule était nécessaire
avant
d'aborder l'objet précis de
cette étude, qui est l'exégèse plotinicnnc du miroir de Dionysos.
Parmi les jouets
qu Héra
présenta au petit dieu pour distraire son
attention,
l
y avait en effet un miroir (
36
.
Deux auteurs
au
moins,
laquelle, v é r i t ~ · b l e s Tftnn•, nous d ~ m e i n r o n s le Dionysos qui est en nous, cf.
ibid.,
B 8 ,
p. 86, 22-87, 5: roiiro
1)1li1•
ol Tnû1• ç lpnoioiia1v, uaOà ual roi• lv t)µiv Lliovvaov
JtaomÏJ lEV [ ...
J
Ofhw M lxontç
1 tT.ûVÉÇ
Êu tEV; B e ~ I J , p. 120, 23-28: abandonnant
la vie dionysiaque indivise, les âmes optent
pour
la vie titanique étriquée, mais elles
peuvent
se
ressaisir en se
pmilinnt
des souillures titaniques, etc. Plusieurs de ces textes
d'Olympiodore ont été étudiés
par
P. IloYANCÉ, Xef110crale el
les
Orpliiques, dans Revue des
I .tudes
ancie1111es
50, l 9•1 l, p. 220-223.
(34) PaocLus, In
Plat.
Tim.
comment., 35
b,
200CD,
II,
p. 197,
14--19 J,
14
=en
partie
fgt 211
b
KllaN, p. 232 ; de meme In
l Alcib.,
103
a
= fgt 211 c p. 232 : Apollon détourne
Dionysos de la procession dans la multiplicité titanique.
(35) Enn. V, 5 [32), 6, 27-28; même attribut ion chez 1'1.UTARQ.Ull, De ls. et Osir., 10,
354 F;
75,
301
F;
cf, De E ajJud
Delpl1os, 20,
393
B.
(36) cr.
c.
A.
LouF.cK,
op,
cil., t.
I,
p. 699-710,
surtout
702;
A.
DELA'ITE, La catop-
troma11cie grtcque et
ses dlri11és
dans « lliblioth. de la Fac. de Philos. cl Lettres de l Univ.
de i ~ g e » , 48, Liège-Paris, 1932, p. 152-151; W.
K.
C. GUTllRJE, op. cit. p. OB
et
120·
126;
W. FAUTH, art. cit., col. 2272-2271.
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
10/17
PLOTIN
ET LE MIROIR DE DIONYSOS
313
Firmicus Maternus (milieu du
1v
0
siècle) (
87
)
et Nonnus de Panopolis
(début duvre siècle), mentionnent cet objet clans le récit qu'ils font
de la légende ; malgré sa
date
tardive, Nonnus apporte des précisions
à ne pas négliger : il observe qu'au moment ou les Titans le tuèrent
de leur coutelas, l'enfant examinait l'image déformée de lui-même
que lui renvoyait un
miroir (dvn•vmp v60ov
sMoç
dmnsvov.a
a•on•eqi) (
38
) ; il semble dire en outre que Zeus eut connaissance
de la sombre image de Dionysos déchiré formée dans
le
miroir trom
peur (IJai'Coµévov Lltovvaov
1
ytvwauwv uut6sv.a •vnov ~ o o t o
UO.TOn•eov) (
8
.
Plusieurs autres textes complètent
les
précédents en
ce
qu'ils attes-'
tent la présence
du
miroir, non plus dans le récit mythique lui-même,
mais parmi
les
«symboles» usités dans
les
rites de l'initiation d i o n y ~ i
siaque (les deux domaines retentissant naturellement l'un sur l'au
tre) ; ainsi le papyrus de Gourob (
40
) ,
puis quelques lignes de Clé
ment d'Alexandrie (
41
) et d'Arnobe (
42
) .
2.
-
DANS L'EXÉGÈSE U NÉOPLATONISME TARDIF
A son tour,
Jean
Lydus àtteste que l'on faisait une place
au
miroir
dans les mystères de Dionysos, et i l joint un élément d'interprétation
cosmologique: c'était
pour
figurer la trànsparence du ciel (
48
) :
Vers la même époque (vre siècle), Olympiodore donne au miroir'
son rôle dans l'interprétation globale du démembrement: lorsque'
Dionysos eut encadré son reflet dans le miroir,
il
s'attacha à son image,
et c'est ainsi qu'il fut morcelé
à
travers l'univers (
44
) .
(37)
FIRMICUS
MATERNUS, Deerrore profan. relig., 6, 2
=
fgt 214 b KERN, p. 234:
«
crepun
diis ac speculo adfabre facto animos
ita
pueriles inlexit
[se. : Iuno
],
ut
desertis regiis scdibus
ad insidiarum locum puerilis
animi
desidcrio duceretur».
(38) NoNNUS
PANOP., Dioirysiaca,
VI, 172-173
=
fgt 209 KEnN,
infine, p.
228.
(39)
Ibid., VI,
206-207.
(40)
=
fgt 31 KEnN, ligne 30, p.
102:
«mettre dans ln corbeille [ .. ] le miroir. (luon
T(/OÇ)
»,
sur quoi cf. M.-J.
LAORANoll,
lntrod.
à l'ltude du N.T., IV•
p. :
Critiqu1
hislor.,
1:
Les
nrysUres:
l'orjJhisme, collect. «Éludes bibliques», Paris, •1937, p.
116.
(41) Prolrept.,
II,
18,
1, éd. St ihlin, p. 14,
14-16 - fgt 34
a KP.RN, p. 110: nja.Ss [ . )
Tfjç uJ.nfjç TÙ àr.esia uv11PoJ.a
' ( .. )
luonT(}OV.
(42) At/11. 11at. V, 19, éd. Rei ferscheid, ·p. 191,
12
- fgt 34
b
KllitN, p. 110: speculum.
(43) De mens., IV, 51, p. OB,
2-3: eluoni-pov [se.:
dv i-olç
leeolç Lltovvuov naee
J.dµ{Javo1•I olovel rôv iavyfj ov11avdv
(Dionysos
l u i m ~ m c
représente le aolcil).
(44) 11 Plat. Phaed. comment., B "'I'• p. Ill,
14-16 - fgt 209
b KERN,p. 227: O
yd11
LI.,
ou
i-à
sUJwJ.ov
ivé011 e
i
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
11/17
3 4·
J.
PÉPIN
Mais Proclus avait déjà, et bien plus largement, exploité la portée
symbolique
du
miroir. Son texte le plus riche est suscité par le
Timée,
33
b,
où Platon rapporte que le démiurge, pour beaucoup
de raisons, donna au monde une surface extérieure parfaitement
lisse :
si
cette phrase vient entre le développement
sur
le corps de
l'univers et
le
dévcloppcmcnl
sur
son âme, c'est, observe Proclus,
que la surface exlfaieurc est la limite entre le corps et, d autre part,
l'Ame et l intellect; or,
pour
que l'univers reçoive
au
mieux les
il
luminations de l' Ame et de l' Intellect, sa surface doit être lisse, de la
même façon que la surface lisse des miroirs leur permet de recevoir
les images ; c'est pourquoi
les théologiens orphiques ont pris le miroir
comme symbole de l aptitude de l'univers à recevoir la plénitude de
l'Intellect, et que Dionysos, avant de procéder à la totalité de la
démiurgie divisée, jeta les yeux
sur
le miroir fabriqué pour lui par
Héphaïstos et y contempla son image ; c'est donc cette disposition
semblable à un miroir que doit nous rappeler la phrase de Platon
sur la surface
lisse
du monde (
46
. L'exégèse de Proclus, on le voit,
revient à regarder le miroir mythique comme le prisme qui sépare
l'unité intelligible de la multiplicité sensible, et permet à celle-ci d être
irradiée par celle-là ; quelques-unes de ces idées sont reprises dans di
vers autres textes
du
même auteur, où l'on apprend que les images
de Dionysos (au miroir) sont intermédiaires entre la création qu'elles
gouvernent et le modèle intelligible dont elles ont reçu la forme;
qÙc
la fabrication
du
miroir (de Dionysos) est, selon
les
théologiens
f( ia011 ;
iri cncorr (p. 111,
IH-19),
Olympiodorcoppose le rôle d'Apollon, dieu purificateur,
qui rnsscrnblc ks membres
< pars
r 1Tsliluc Dionysos, d où son invocation comme« Diony
sodote ».
(15)
PRoct.us,
In Plat, Tim.
co111111c11t.
33
b, 163
E-164- A,
Il, p.
79, 28-BO, 27
=en partie fgt 209 d
KrmN
p. 227, notamment:
Eanv
oilv ÂttoTIJÇ a'X(/aç
ilmn1tlnon7roç a111w1•n'X1/,
rit' 1/ç
MxeaOa1 r'Jvvara1
ni
nrïv -ràç àno vov
'Xal
v1vxfiç O.M.µv1t1ç,
coancu
{ 1) rù ll'OT
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
12/17
PLOTIN ET LE MIROIR
DE
DIONYSOS 315
orphiques,
l'un
des symboles de ce que
la
fonction démiurgique
d'Hé-
phaïstos concerne
le
sensible, et. non pas l'Ame ou l'Intellect (
46
.
On
peut noter
qu'à la
différence de
ce
que l'on a trouvé chez Olym
piodore et que l'on va trouver chez Plotin, Proclus
n'a
en tête aucune
complaisance de Dionysos pour son image, ni aucune attraction
qu'aurait exercée celle-ci
sur
le modèle.
3.
- DANS
LA
PERSPECTIVE
DE
PLOTIN
Les
Ennéades
ne font au miroir de Dionysos qu'une seule référence,
brève, mais nette :
«
Quant
aux âmes humaines, ayant vu leurs images
comme Dionysos avait vu la sienne dans
le
miroir, elles s'élancèrent
d'en haut et s'en vinrent auprès d'elles ; mais
ces
âmes non plus ne
furent pas coupées de leur principe
ni
de l'intellect» (
47
.
Toutefois,
quelques investigations ne sont pas superflues pour savoir quelle
est la signification exacte que Plotin donne à la comparaison.
Dans l'ontologie platonicienne, on
le sait, la hiérarchie des diffé
rents ordres de réalités s'exprime volontiers
par
le
rapport entre
le
modèle et l'image :
tel
niveau intermédiaire, décrit comme étant
l'image du niveau supérieur, se trouve être lui-même modèle relative
ment au niveau inférieur. Parmi
les
nombreux exemples de cette
représentation, il suffira d'en donner deux, tirés des derniers livres
de la
République:
en
VI,
509 d sq., dans le célèbre développement sur
(46) Ibid., 29
a,
102 E, l, p. 336, 29-337, 1 = fgt 209
t
K1mN, p. 227: 'Oepevç
sidwÂa
:n:Âchut
TOV L wvvaov
rd
n)1• ylv atv l:n:n:eomvovra xal
nl
elc5oç 8Aov v:n:orleg&,ttva
r:oü
:n:al}mlel)'/WTOç,
sur
quoi
cf. la
note ad
/oc.
de la. trad. Festugière, t.
II,
p. 196,
n. 4; 23 d, 44 AB, I, p. 142, 24-28
=
fgt209 c,
p.
227: ~ yd(
rnü
larl:n:renv i a r a c m e v ~
[ .. ] xal navra rd
roi ffr
av11{J0Âa
njç
:n:eel
r:Ô ala011rôv avroti
:n:oulaecoç
fort; enfin
ln Plat.
Remp.
comment., éd. Kroll, I,
p.
94, 5-8 = fgt 209 f p. 227, où on lit qu'Orphée a
rattaché nux images
de
Dionysos les combinaisons
et
les divisions (de la démiurgie). cr. H.
LEISl OANO,
Die
Erkenntnis Coties i111 SjJicgcl der
Suie wrd
der
Nalrir
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
13/17
316
.J.
PÉPIN
la ligne découpée en quatre segments, on voit à plusieurs reprises les
objets sensibles regardés tantôt comme modèles des ombres, des fan
tômes formés sur les eaux et les corps lisses et brillants (les,miroirs
),
tantôt comme images des objets intelligibles; en
X,
596
a
sq., dans
l'attaque menée contre la poésie comme imitation, le lit concret
fabriqué
par le
menuisier est donné simultanément pour l'image
du l t idéal, œuvre de Dieu, et pour le modèle du lit dessiné par
le peintre ou regardé dans un miroir.
De
cette hiérarchie platoni
cienne fondée sur
le
rapport entre
le
modèle
et
l'image, Plotin a été
le
fidèle continuateur : les puissances plus faibles viennent, selon lui,
des puissances antérieures comme
des
objets sensibles viennent leurs
ombres ou leurs images sur
les
eaux et dans
les
miroirs
Enn.
VI,
4 [22],
10,
12-17) ; et
ce
principe général s'applique surtout à l'âme,
dont la partie inférieure est l'image de l'âme véritable, comme son
reflet dans un miroir (VI, 2 [43],
22,
33-35). Parfois, au lieu d'être
entendue comme produite sur un miroir, l'image est dite elle-même
miroir;
ainsi en IV, 3 [27], 11, 6-8( sur quoi l'on aura à revenir),
où la copie, toujours ouverte à l'influence de son modèle, est compa
rée au miroir toujours capable
d attraper
une forme; en sorte qu'il
arrive que telle opération inffrieure soit donnée pour le miroir de telle
opération supérieure ; c'est
le
cas du langage, miroir de
la
pensée qu'il
manifeste en donnant d'elle une image (IV, 3 [27),
30,
9-10) ; c'est le
cas de la conscience, qui accompagne l'intcllection seulement quand
est calme la partie de notre âmc propre à en manifester le reflet,
tout de mi ne que le miroir offre une image s'il est en bon état et en
repos, mais non pas s'il est absent, instable ou brisé,
ces
dernières cir
constances d'ailleurs ne supprimant en rien la réalité de l'objet à
re-
fléter (I, 4 46
J 10, 6-19).
Les deux derniers textes signalés formulent
une notation importante : le fait de s refléter dans un miroir ne
confère à un objet aucune réalité supplémentaire ; mais l'inverse
est également vrai :
l
ne s'ensuit pour cet objet aucune perte de réa
lité, car rien ne s'écoule de lui qui subsisterait après qu'il s'en est
allé;
l'image reflétée dans un miroir est l'acte de l'objet, et disparaît avec
lui;
de la meme façon, l'âme est l'acte d une âme antérieure, et de
meure aussi longtemps qu'elle (IV, 5 [29], 7, 44-51).
Comme on
le
voit
par VI, 2,
22 et IV,
5,
7, la comparaison
du
miroir
. s'applique par prédilection à la condition de l'âme, dont
la
partie
inférieure, ou l'espèce inférieure, est décrite comme
le
reflet d'une
âme plus haute. Quelle est l'identité du miroir où
se
produit cette
image de 'rime? Il y a un niveau de la réalité dont l'assimilation
à
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
14/17
PLOTIN ET
LE MIROIR
DE
DIONYSOS
317
un miroir est constante chez Plotin : la matière (
48
. Beaucoup de
textes affirment simplement l'analogie, en substituant d'ailleurs sou
vent au miroir proprement dit la surface de l'eau (par exemple II, 3
[52],
17,
5;
VI,
5 [23],
8,
16-17). Mais•la comparaison se développe
copieusement dans le traité
III,
6 [26] De
l impassibilité
des
incorporels,
où elle demeure constamment à l'arrière-plan et émerge plusieurs
fois : les choses qui semblent se produire dans la matière sont simple
ment des images dans une image, comme en un miroir où l'objet
apparaît ailleurs qu à sa vraie place ; comme le miroir, la matière
a l'air pleine d'objets, mais elle ne contient rien, bien qu'elle semble
avoir tout; ce que l'on y voit est un mensonge tombant dans un
mensonge, comme l arrive sur l'eau ou dans
un
miroir, et la laisse
nécessairement impassible (III, 6, 7, 23-27 et 40-42) (
49
) ; comme
les
miroirs, ·et même davantage, la matière ne subit aucune passion
du fait des images que l'on y voit (III,6, 9, 16-19); une différence
cependant: s'il est vrai que
les
images dans un miroir, comme celles
de la matière, disparaissent en même temps que les êtres qui
les
pro
duisent, on continue de voir le miroir lui-même, parce qu'il est
tfhe
forme; mais, qu'elle ait ou non un contenu, on ne voit jamais la ma
tière même, qui n'est pas une forme; c'est la raison pour laquelle, à
tort, on croit vraies les choses sensibles que l'on voit dans la matière,
alors qu'on ne le fait pas pour
les
miroirs (III, 6, 13, 34-52); pourtant,
il n'y aurait pas de choses sensibles sans la matière, non plus que
d'images sans le miroir (III,
6,
14, 1-2; noter encore 14, 31-32, où
la matière est assimilée aux surfaces lisses qui renvoient les rayons
du soleil, et
17,
13
:
iv6:n-rei
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
15/17
318 J. PÉPIN
µèv.
av·nj, eUlwJ.a ôè
av•fiç ôiôovaa, wa:nee neoaw:nov fv
:noJ.J.oiç
wTon•eoiç) ; si l'on croit que les âmes humaines qui ont péché vont
dans
les
bêtes,
l
ne s'agit pas de l'âme séparée, mais du reflet de l'âme
( pvviç
eiôwJ.ov),
qui s'unit au corps et lui donne
ses
qualités propres
(1,
1,
11,
8-13, p.
59)
;
à
la naissance pareillement, l'âme s'incline et
émet
un
ûôwJ.ov qui descend, tandis qu'elle-même demeure tout
entière à contempler l'intelligible (I,
1,
12, 21-31, etc.).
On a maintenant, scmble-t-il,
les
éléments suffisants pour com
prendre la signification que Plotin attache au miroir de Dionysos.
Comme
l
le dit lui-même expressément, l'objet a trait à la descente
des âmes humaines dans la génération; mais, on l'a vu, la situation
n'est pas très différente pour l'âme universelle, en sorte que l'inter
prétation plotinienne du démembrement de Dionysos devait être
à la
fois
métaphysique et anthropologique, comme on a dit qu'elle
le sera pour les néoplatoniciens ultérieurs. Les textes, examinés
à l'instant, du traité I, 1 donnent à entendre que 1'eiôwJ.ov d'elle
même que l'âme aperçoit dans le miroir n'est autrè que le reflet qui
seul descend s'uuir au corps, tandis qu'elle-même demeure dans
le
monde supérieur. Mais, à partir de cc sens général qui ne prête guère
à
discussion, on peut formuler sur divers points particuliers des
conjectures dont le lecteur appréciera les chances.
D'abord, les multiples développements de Plotin sur la matière
comme miroir laissent supposer que c'est encore
le
cas du miroir de
Dionysos. Voici un indice qui pourrait appuyer cette identification.
En III, 6 [26], M, c'est-à-dire au cœur du traité où la matière est
constamment assimilée
; \
un miroir, Plotin
se
souvient de la page
du
Banquet, 203 a
sq. sur la naissance mythique
d
Éros, et
il
donne
à
la
matière
les
traits de Pénia : par sa présence insistante et son audace
(•oJ.µ11), à la façon d une mendiante cl d'une pauvresse) la matière
voudrait prendre de force (fhaaâµe1•ov) les êtres véritables, mais
elle échoue et ne les prend pas ; la mythe montre bien sa nature,
qui est d'être imc ravisseuse 1 1 e : n a ~ ) dénuée de tout bien (III,
6,
14, 7-12, p. 358) (
60
. Une telle description de la matière, carac-
(50)
l l e m 1 ~
est, i la place du
l l t r a ~
de11 ni.s., une séduisante correction de Harder,
d'nilleu111 rcjctfo par R. ll1mn.m1-W. Tmm.1m, Plotin.1 Scl1riflm, Ild.
II b
(«Philos. lliblio
thck>,, 212
b),
llamburg, l 9 i2, p. 452
nd
/ne. Sur
1'«
audace» de la matière, voir N.
llAt.ADI,
n ptnJlt d1 l /otirr, collccl. «Initiation philosophique», 92, Paris, 1970, p. 99 sq.-Plotin
fnll
encore de 'foin
le
s y m o l ~ de ln matière en 1, 8 [51],14, 35-36 (où c'est l'âme qui est
l'objet des rcvcndicntiom de ln matière) et en
Il,
: (12], 16, 19-23; dans cette perspective,
tros
ac trouve ~ I r e l u i m ~ m c le symbole du monde (II, 3 (52), 9, 46-47). Plotin lui-même
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
16/17
PLOTIN ET
LE MIROIR
DE DIONYSOS
319
térisée par la violence et l'audace sacrilège, ne laisse pas de faire
penser à l'entreprise des Titans contre Dionysos ; c'est
8/18/2019 Pepin - Plotin Et Le Miroir
17/17
320
J• PÉPIN
la fascination narcissique exercée
par
son image, ce qui justifie d'une
certaine façon la confusion commise
par
Marsile Ficin entre
les
deux personnages (
3
.
Il 'faut, pour terminer, revenir à l Emzéade I, 1 [53), 8, dont on a
extrait plus
haut
la phrase sur l'âme qui donne d'elle des reflets sem
blables à ceux
d un
visage en plusieurs miroirs (lignes 17-18).
D'abord, ce propos
se
présente comme
un
commentaire du
Timle,
35 a, cité aux lignes
10-12
et relatif à la composition de l'âme du
monde à partir de la substance indivisible et de la substance
divi
sible ; or on a vu Proclus faire intervenir
le
mythe du démembre
ment de Dionysos justement dans l'élucidation de
ce
texte platoni
cien ; cette circonstance montre,
si
je
ne me trompe, que
le
miroir
auquel pense ici Plotin est précisément celui de Dionysos, et que c'est
à cet auteur
(si
l'on fait abstraction de l'amorce très indirecte de
Plutarque) que remonte la pratique néoplatonicienne de com
menter le Timée, 35 a à l'aide du mythe du démembrement. D'autre
part, Plotin parle à vrai dire de
noÂÂà
"cfronrea ; cette pluralité,
q ~ i a retenu l'attention de Macrobe (
54
, donne à entendre une cer
taine irrégularité du reflet, et
par
là fait penser aux notations de Non
nus sur
le
miroir trompeur (t'Jo.:lloto xar6nreov et l'image. déformée
(v60ov
elôoç)
de Dionysos (
65
) ;
l
n'est pas absurde d'imaginer que
Plotin a en tete un miroir, sinon brisé, du moins pourvu de facet
tes, plus propre qu'un miroir plan à captiver la curiosité d un
enfant en raison de la multitude d'images facétieuses auxquelles l
donne lieu ; ainsi comprendrait-on mieux la relation étroite que
Proclus et Olympiodorc nouent entre
la
découverte par Dionysos
de son image cl son /tf ]taµoç dans l'univers.
Paris.
Centre
d'hist. des doctrines
de
la fin
de
[ Antiquité
el du
Haut Moyen Âge.
(53) MARBlt.F. FmIN,
Comment.
n
'lat. Con11iri. VI,
17
fgt
362
KEnN, p. 34-4: « Hinc
crudelissimum illud npud Orpheum Nnrcissi fatum» ;
cf.
S.
EiTttEM,
ltrl.
N11rkissns,
dans
RE, XVI,
2, 1935, col. 1729; V.
Cn.ENTO,
Milo e
poesia nelle Enneadi
di Ploti110,
dans«
En
tretiens de la Fond.
Hardt
sur l'Antiq. class. », V: Les
sources
de
Plotin,
Vanda:uvres
Genève, 1960, p. 261 ; W.
FAUTll, art.
cil. col. 2275.
(54)
Comment. in So11m. Scip.,
I, 14, 15: «ut in multis s p e u l i ~ p ~ r ordinem positis uultus
unus».
(55) L'adjectif 1 o0oç n'est peut-être pas imli Tércnt ici; on sait cr, effet que
le
Tim.,
52
b, l'emploie pour qualifier le raisonnement par lequel est accessible la
XÙJl a,
dont on