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PERSPECTIVES D'AVENIR DES RÉPERTOIRES DE MANUSCRITS Author(s): Gilbert Ouy Source: Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, T. 42, No. 3 (1980), pp. 681-684 Published by: Librairie Droz Stable URL: http://www.jstor.org/stable/20676209 . Accessed: 24/06/2014 23:05 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Librairie Droz is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.81 on Tue, 24 Jun 2014 23:05:12 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

PERSPECTIVES D'AVENIR DES RÉPERTOIRES DE MANUSCRITS

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PERSPECTIVES D'AVENIR DES RÉPERTOIRES DE MANUSCRITSAuthor(s): Gilbert OuySource: Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, T. 42, No. 3 (1980), pp. 681-684Published by: Librairie DrozStable URL: http://www.jstor.org/stable/20676209 .

Accessed: 24/06/2014 23:05

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PERSPECTIVES D'AVENIR DES R?PERTOIRES DE MANUSCRITS

En 1978, dans le fascicule 4 de la s?rie des Codicologica, j'avais publi? un long article

1 traitant d'un probl?me dont l'urgence et la gravit? sont vivement ressenties par un nombre croissant de m?di? vistes : la situation des r?pertoires de manuscrits et les perspectives ouvertes dans ce domaine par la g?n?ralisation de l'informatique.

Cet article ?tait le fruit d'une trentaine d'ann?es de fr?quenta tion quotidienne des manuscrits m?di?vaux, d'une assez longue exp?rience de l'?laboration des catalogues, d'une r?flexion appro fondie, enfin, nourrie par de multiples ?changes de vues avec des sp?cialistes fran?ais et ?trangers. Il ne pr?tendait pas pour autant apporter une solution toute pr?te, mais se voulait uniquement une base de discussion: c'est dire que toute critique s?rieuse ?tait d'avance la bienvenue.

Il e?t ?t? tout naturel, et m?me peut-?tre utile, que M. E. Poulie, qui a r?cemment fait un compte rendu de ce fascicule2, contest?t certaines de mes analyses ou pr?sent?t des contre-propositions. Ce qu'il y a lieu de regretter, c'est bien plut?t qu'il n'ait formul? aucune v?ritable critique; les quelques lignes h?tives qu'il a con sacr?es ? ce travail sont totalement vides d'arguments ; elles se voudraient sarcastiques et ne parviennent qu'? ?tre inutilement discourtoises.

Il est visible, en premier lieu, que mon contradicteur n'a gu?re pris le temps de r?fl?chir au probl?me : il n'opte en effet pour aucune des solutions th?oriquement concevables. Pas m?me pour le statu quo9 puisqu'il qualifie de ? constat de bon sens ? la critique serr?e ? laquelle j'avais soumis les r?pertoires traditionnels ; c'est tout de m?me aller un peu vite en besogne: les personnes fort estimables qui ne sont pas encore pleinement convaincues du bien-fond? de ma critique n'auraient-elles donc re?u en partage que trop peu de ce ? bon sens ? dont d'autres seraient si richement pourvues?

En admettant m?me que les pr?misses de mon raisonnement fussent ? ce point ?videntes, j'aurais d? commettre quelque bien lourde faute de logique pour en d?duire des cons?quences absurdes.

Mais, au lieu de chercher la faille dans la d?monstration, M. Poulie se borne ? affirmer ce qui suit :

1 G. OuY, Comment rendre les manuscrits m?di?vaux accessibles aux chercheurs ? dans Codicologia, fase. 4 (Essais m?thodologiques), Leiden (Brill), 1978, in-4?, pp. 9-58.

2 E. Poulle, c.r. du fase. 4 des Codicologia, dans t Biblioth?que d'Humanisme et Renaissance ? XLI (1979), p. 370.

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Le projet d'entreprise internationale de catalogage tel qu'il est expos? par M. Ouy sera cependant tenu, selon l'humeur de son lecteur, pour une douce utopie, la r?verie d'un irresponsable, ou un pr?texte cynique pour ne rien faire.

Quelle que soit son ? humeur ?, le lecteur d'un pareil compte rendu ne pourra manquer d'?tre choqu? de voir l'injure gratuite se subs tituer ainsi ? l'argumentation, et jugera fort dommage que ce pro c?d? soit le fait de quelqu'un qui a la responsabilit? d'enseigner ? des ?tudiants non seulement des connaissances, mais une d?ontologie.

Ce manque de courtoisie se double d'un manque de s?rieux : ainsi, la bizarre formule ? pr?texte cynique pour ne rien faire ? suffit ? trahir une lecture plut?t distraite du texte mis en cause. Un long paragraphe en ?tait en effet consacr? ? expliquer pourquoi il est non seulement possible, mais urgent d'entreprendre certaines t?ches vraiment fondamentales; ces t?ches ?taient d'ailleurs clairement d?finies. M. Poulie, en revanche, a oubli? de pr?ciser ce que, d'apr?s lui, il faudrait ? faire ? : s'agirait-il, par exemple, de poursuivre l'?laboration de catalogues anachroniques dont l'inutilit? lui para?t tellement ?vidente?

En fait, M. Poulie a surtout d?montr?, s'il en ?tait besoin, la profonde justesse de la c?l?bre phrase de John Locke : New opinions are always suspected, and usually opposed, without any other reason but because they are not already common. Et, bien entendu, comme chaque fois que quelque id?e nouvelle ou quelque solution in?dite est propos?e, l'argument supr?me de la routine et du conformisme tient en un seul mot : ? utopie ?. Le moins qu'on puisse dire est que l'objection ?tait pr?visible, et c'est pourquoi j'avais pris tant de soin ? faire ressortir le caract?re concret et r?alisable du projet, en m'ap puyant sur les exp?riences de chercheurs d'autres disciplines, en particulier d'arch?ologues, et sur des exemples d'entreprises en cours.

L'utopie, de nos jours, consiste ? imaginer que l'on peut encore travailler comme au si?cle dernier. Qu'on le veuille ou non, nous sommes d?sormais dans l'?re de l'informatique, et il n'est plus aucune entreprise de quelque envergure qui puisse se concevoir sans recours ? l'ordinateur. Ceci pr?sente, il est vrai, certains dangers dont on ne pourra se pr?munir qu'? condition d'en prendre clairement conscience.

Dans notre domaine, le plus grave, sans doute, de ces dangers serait qu'au cours des quelques ann?es qui viennent, plusieurs nations, voire plusieurs grands ?tablissements prissent ind?pendamment et sans se consulter la d?cision d'informatiser leurs r?pertoires de

manuscrits. Les donn?es ?tant relev?es selon des principes diff?rents, les programmes de saisie et de traitement de ces donn?es n'?tant pas compatibles (? communicables ?, comme on dit dans le jargon des informaticiens), il serait impossible de faire compiler par la machine des outils de travail collectifs (par exemple des index d'incipits pour un ensemble de biblioth?ques), et l'on se trouverait bient?t devant une v?ritable tour de Babel ?lectronique, au regard de laquelle la confusion anarchique des catalogues et inventaires traditionnels ferait figure d'ordre et d'harmonie. Les ?tudes d'histoire intellectuelle et litt?raire m?di?vale seraient condamn?es ? p?tir de ce g?chis pendant des g?n?rations.

Dans une telle conjoncture, la seule attitude responsable n'est-elle pas, pendant qu'il en est temps encore, de s'efforcer d'organiser une collaboration internationale dont maintes entreprises scientifiques nous fournissent d'ailleurs quotidiennement des exemples? Au

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CHRONIQUE 683

contraire, l'attitude irresponsable ?

qui est aussi la plus facile ?

consiste ? ricaner et ? taxer de ?r?veries? toutes les tentatives de sauvegarde et d'enrichissement de nos disciplines.

Il est cependant permis d'esp?rer qu'une telle attitude ne sera le fait que d'une petite arri?re-garde. Dans plusieurs pays d?j?, nombreux sont les sp?cialistes, dont certains fort ?minents, qui ont pris conscience de l'importance du probl?me.

Parmi les savants dont le jugement pr?sente ? mes yeux une valeur toute particuli?re, et dont j'attendais avec impatience et presque avec angoisse les r?actions ? mon essai, figurait le regrett? Fran?ois Masai, qui avait formul? diverses critiques au sujet d'une de mes publications ant?rieures8. En f?vrier 1979, il m'adressa une longue et chaleureuse lettre exprimant son plein accord avec mes nouvelles propositions et annon?ant la prochaine parution dans ? Scriptorium ? d'une note qu'il avait tenu ? leur consacrer. Ce compte rendu ? le dernier, sans doute, qu'il r?digea

? a ?t? retrouv? r?cemment dans ses papiers et va ?tre publi?. C'est avec une pro fonde ?motion que j'ai pris connaissance de ce texte dont le grand chercheur, ?largissant son propos, avait fait un v?ritable testament scientifique.

D'autres r?actions favorables, publi?es4 ou non, sont venues depuis. En septembre 1979, lors du colloque international de pal?o graphie qui se tenait en Suisse, le Professeur Albert Gruijs, de l'Uni versit? de Nim?gue, a expos? les r?sultats fort prometteurs d'une exp?rience de traitement informatique de quelques centaines de notices de manuscrits, exp?rience men?e avec l'aide de ses ?tudiants et inspir?e des principes de l'essai des Codicologica. Tout derni?rement, en juin 1980, s'est tenu ? Rome un tr?s important s?minaire 5

organis? dans la nouvelle et splendide Biblioth?que nationale par Y Istituto Centrale per il Catalogo Unico delle Biblioteche italiane e per le Infor mazioni bibliografiche. Y participaient, outre la quasi-totalit? des conservateurs de fonds anciens d'Italie, des repr?sentants de la

Biblioth?que Vaticane, des ?rudits italiens de grand renom et quelques sp?cialistes ?trangers. J'ai eu l'honneur, non seulement d'?tre invit? ? cette rencontre, mais de voir mon article pris pour base de la dis cussion. Les d?cisions adopt?es ? l'issue de ce colloque auront sans nul doute des cons?quences consid?rables et tr?s positives, d'abord parce que l'Italie est de loin le premier pays d'Europe par l'importance de ses collections manuscrites, ensuite parce que les responsables italiens sont particuli?rement conscients de la n?cessit? de r?aliser un accord international sur l'unification des m?thodes et des normes, et comprennent parfaitement le danger qu'il y aurait ? travailler en ordre dispers?.

3 Fr. Masai, Le probl?me des catalogues de manuscrits m?di?vaux, dans ? Bulletin des Biblioth?ques de France ?, ann?e 1963, pp. 1-10.

4 v. notamment le c.r. des fascicules parus des Codicologica par Mgr. Pau Canart dans ? Scrittura e Civilt? ?, 3 (1979), pp. 271-273.

5 II manoscritto; situazione catalografica e proposta di una organizzazione della documentazione e delle informazioni; seminario. Roma, 11-12 giugno 1980. Les actes de ce colloque seront prochainement publi?s.

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Certes, la partie n'est pas encore gagn?e, mais des perspectives favorables commencent ? se d?gager, et il est permis d'?tre raison nablement optimiste quant ? l'avenir des r?pertoires de manuscrits, et donc quant ? l'avenir des disciplines pour lesquelles les manuscrits sont la source essentielle.

Paris. Gilbert Ouy.

R?PONSE DE M. E. POULLE

M. Ouy n'est pas content de ce que j'ai dit de son article : c'est son droit. Pour d?montrer aux lecteurs de la revue que j'ai eu tort d'en juger ainsi, il invoque l'autorit? des morts ou des vivants qui lui ont prodigu? leurs encouragements. Je suis personnellement heureux de l'audience dont il fait ?tat, mais je n'y trouve pas de motifs par ticuliers de changer d'avis: j'ai la f?cheuse habitude de juger par moi-m?me, sans prendre chez quiconque aucune directive de pens?e. Quant aux lecteurs de la revue, je ne puis que les encourager ? se faire par eux-m?mes leur propre opinion en allant lire dans Codi

cologica l'article litigieux, dont M. Ouy leur confirme opportun?ment la r?f?rence : ou bien ils concluront comme moi, ce dont je ne tirerai nulle gloriole, ou bien ils se d?clareront, malgr? ma mise en garde, heureusement convaincus par le long plaidoyer de M. Ouy et tout sera pour le mieux. Peut-?tre m?me alors M. Ouy me remerciera-t-il de lui avoir procur? ces nouveaux disciples.

Paris. Emmanuel Poulle.

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