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Le musée des beaux-arts de Dijon consacre une exposition au couple d’artistes François et Sophie Rude, tous deux nés dans la capitale bour- guignonne. Unique rétrospective dédiée au sculpteur dijonnais de- puis 1955, l’exposition présente aussi pour la première fois l’œuvre peint de Sophie Rude. Élève de David, cette dernière ex- posera ses tableaux dans les dif- férents salons entre la France et la Belgique, recevant un écho critique souvent favorable. Un travail que le succès de son époux va cependant éclipser. Le Départ des volontaires, chef-d’œuvre du sculpteur figurant sur l’un des piédroits de l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris, vaudra en effet à François Rude une renom- mée mondiale. Son travail a évolué du néo-classicisme au romantisme dont il sera l’un des initiateurs en sculpture. Cette mise en regard du travail des époux Rude est l’occasion d’évoquer la place de Sophie en tant que femme artiste au XIXème siècle, partagée entre sa carrière et son rôle d’épouse et de mère. À la mort de François Rude en 1855, elle va œuvrer pour la postérité de son époux, mettant de côté sa propre carrière. Au musée des beaux-arts, de nom- breuses peintures, sculptures mais aussi dessins, maquettes et sur- moulages nous font pénétrer dans les univers et les ateliers des époux Rude. L’exposition se poursuit au musée Rude où le visiteur peut découvrir des surmoulages en plâtre d’œuvres monumentales de François Rude. À la Nef, l’artiste Jacques Perreaut présente une installation de des- sins et de sculptures en hommage au fameux haut-relief de l’Arc de triomphe. Cette commande du musée des beaux-arts de Dijon est l’occasion d’apporter un éclairage contem- porain à l’œuvre de François Rude. Un parcours sur les pas de François Rude en Côte-d’Or est également mis en place. En plus d’une importante sélection du riche fonds du musée des beaux- arts dijonnais (212 sculptures et des- sins de François Rude ainsi qu’une trentaine de peintures de Sophie Rude), l’exposition comprend des prêts du Louvre, Versailles, Toulouse, Bruxelles, Atlanta entre autres mu- sées, ainsi que des œuvres issues de collections particulières. Elle a reçu le label d’«exposition d’intérêt na- tional», décerné par le Ministère de la Culture. François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté Exposition présentée au musée des beaux-arts de Dijon, au musée Rude et à la Nef du 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013 Supplément du journal Diversions, mensuel gratuit d’information n°4 Octobre 2012 Le Petit Journal de l’exposition Sophie Rude (1797-1867) se représente sans fard : une sobriété que l’on retrouvera souvent dans ses toiles et qui caractérise aussi le couple Rude, goûtant peu les mondanités. La précision apportée aux détails du col de dentelle et le rendu fidèle de la lumière, mettant en valeur le visage au regard expressif, témoignent d’une parfaite maîtrise picturale. Sophie Rude, Autoportrait - 1841- Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay François Rude (1784-1855) est peint ici par sa femme dans l’intimité familiale, sous les traits d’un personnage serein. À 58 ans, sa longue barbe blanche lui confère des allures de patriarche. Le réalisme de cette oeuvre, réalisée un an après l’Autoportrait sur la droite, illustre avec à propos le travail de Sophie Rude. Sophie Rude, Portrait de François Rude - 1842 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay ‘[...] mari et femme ont fait carrière côte-à-côte, la main dans la main [...]’’ Louis de Fourcaud, «François Rude sculpteur, ses œuvres et son temps», Paris, 1904, p. 231

Petit journal de l'exposition François et Sophie Rude

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Journal de l'exposition

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Page 1: Petit journal de l'exposition François et Sophie Rude

Le musée des beaux-arts de Dijon consacre une exposition au couple d’artistes François et Sophie Rude, tous deux nés dans la capitale bour-guignonne. Unique rétrospective dédiée au sculpteur dijonnais de-puis 1955, l’exposition présente aussi pour la première fois l’œuvre peint de Sophie Rude.

Élève de David, cette dernière ex-posera ses tableaux dans les dif-férents salons entre la France et la Belgique, recevant un écho critique souvent favorable. Un travail que le succès de son époux va cependant éclipser. Le Départ des volontaires, chef-d’œuvre du sculpteur figurant sur l’un des piédroits de l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris, vaudra en effet à François Rude une renom-mée mondiale. Son travail a évolué

du néo-classicisme au romantisme dont il sera l’un des initiateurs en sculpture.

Cette mise en regard du travail des époux Rude est l’occasion d’évoquer la place de Sophie en tant que femme artiste au XIXème siècle, partagée entre sa carrière et son rôle d’épouse et de mère. À la mort de François Rude en 1855, elle va œuvrer pour la postérité de son époux, mettant de côté sa propre carrière.

Au musée des beaux-arts, de nom-breuses peintures, sculptures mais aussi dessins, maquettes et sur-moulages nous font pénétrer dans les univers et les ateliers des époux Rude. L’exposition se poursuit au musée Rude où le visiteur peut découvrir des surmoulages en plâtre d’œuvres monumentales de François Rude. À la Nef, l’artiste Jacques Perreaut présente une installation de des-sins et de sculptures en hommage au fameux haut-relief de l’Arc de triomphe.

Cette commande du musée des beaux-arts de Dijon est l’occasion d’apporter un éclairage contem-porain à l’œuvre de François Rude. Un parcours sur les pas de François Rude en Côte-d’Or est également mis en place.

En plus d’une importante sélection du riche fonds du musée des beaux-arts dijonnais (212 sculptures et des-sins de François Rude ainsi qu’une trentaine de peintures de Sophie Rude), l’exposition comprend des prêts du Louvre, Versailles, Toulouse, Bruxelles, Atlanta entre autres mu-sées, ainsi que des œuvres issues de collections particulières. Elle a reçu le label d’«exposition d’intérêt na-tional», décerné par le Ministère de la Culture.

François et Sophie RUDEUn couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Exposition présentée au musée des beaux-arts de Dijon, au musée Rude et à la Nefdu 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013

Supplément du journal Diversions,mensuel gratuit d’information

n°4Octobre

2012Le Petit Journal de l’exposition

Sophie Rude (1797-1867) se représente sans fard : une sobriété que l’on retrouvera souvent dans ses toiles et qui caractérise aussi le couple Rude, goûtant peu les mondanités. La précision apportée aux détails du col de dentelle et le rendu fidèle de la lumière, mettant en valeur le visage au regard expressif, témoignent d’une parfaite maîtrise picturale. Sophie Rude, Autoportrait - 1841- Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude (1784-1855) est peint ici par sa femme dans l’intimité familiale, sous les traits d’un personnage serein. À 58 ans, sa longue barbe blanche lui confère des allures de patriarche. Le réalisme de cette oeuvre, réalisée un an après l’Autoportrait sur la droite, illustre avec à propos le travail de Sophie Rude. Sophie Rude, Portrait de François Rude - 1842 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

‘‘[...] mari et femme ont fait carrière côte-à-côte, la main dans la main [...]’’ Louis de Fourcaud, «François Rude sculpteur, ses œuvres et son temps», Paris, 1904, p. 231

Page 2: Petit journal de l'exposition François et Sophie Rude

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

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Les années de formation / 1800-1816

1784 Naissance de François Rude à Dijon, rue Petite-Poissonnerie (actuelle rue François Rude).1797 Naissance de Sophie Fremiet, rue des Forges à Dijon.Vers 1800 François Rude entre à l’École de Dessin de François Devosge.1808 Il part étudier à l’École Impériale des Beaux-Arts de Paris et dans l’atelier du sculpteur Pierre Cartellier.Vers 1810-1812 Sophie Fremiet suit les cours de dessin d’Anatole Devosge, fils de François Devosge, dont elle copie certaines œuvres.1812 François Rude remporte le Prix de Rome avec Aristée (œuvre disparue).

Après son coup d’État de 1799, Bonaparte se proclame empereur en 1804 sous le nom de Napoléon. Il abdique une première fois en 1814, puis retourne au pouvoir durant les «Cent-Jours», avant une seconde abdication suite à la défaite de Waterloo. La monarchie est définitivement rétablie en 1815. L’exil à Bruxelles / 1816-1827

1815 Fuite de Louis Fremiet, bonapartiste convaincu, à Mons. 1816 François Rude, se sentant redevable envers les Fremiet, accompagne dans l’exil Sophie, sa mère, sa soeur et sa tante; ils s’installent à Bruxelles. 1818 Première participation de Sophie Fremiet au Salon de Bruxelles.1820 Sophie présente La Belle Anthia au concours de Gand : premier succès.25 juillet 1821 Mariage de François Rude et Sophie Fremiet à Bruxelles.Années 1820 François et Sophie honorent les commandes de Guillaume Ier d’Orange, roi des Pays-Bas. Entre 1815 et 1830, les territoires belges et néerlandais ne forment qu’un seul royaume dont la capitale est Bruxelles. 1822-23 Rupture avec le peintre David, lui aussi en exil à Bruxelles.

Parcours de l’exposition et florilège des chefs-d’œuvre

Sophie Rude, Ariane abandonnée dans l’île de Naxos -1826 - Huile sur toile Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay Les bas-reliefs de Tervueren

C’est lors de son exil bruxellois que François Rude, recommandé par David, travaille pour l’architecte Charles Van der Straeten. Il réalise notamment les cariatides des loges royales du théâtre de la Monnaie, ainsi que des bustes de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas. Il participe également aux décors du palais royal et du siège du Parlement hollandais. La principale collaboration entre l’architecte et le sculpteur est la réalisation du pavillon de chasse du prince héritier à Tervueren, aux portes de Bruxelles. Le décor développe les thèmes de la chasse et de la guerre, notamment dans les huit bas-reliefs de la vie du héros Achille. Si ces bas-reliefs ont été détruits suite à l’incendie du pavillon en 1879, leur souvenir perdure à travers des surmoulages qui ont aujourd’hui valeur d’originaux et ont été restaurés.

François Rude, Achille traînant le cadavre d’Hector - Surmoulage en plâtre (1882) d’après l’original de 1823 disparu dans un incendie - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

François Rude, Marius sur les ruines de Carthage - 1809 -Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Ariane abandonnée dans l’île de Naxos

Sophie Rude va peu à peu s’affranchir de l’influence davidienne, parfois pesante. On a ainsi pensé que certains de ses tableaux avaient été peints par David lui-même. Le sujet d’Ariane illustre cette rupture que l’on reprochera à Sophie Rude. Si l’œuvre a pour modèle une esquisse de David que ce dernier offrit à Louis Fremiet, et si Sophie revient ici au sujet mythologique comme avec La Belle Anthia et La Mort de Cenchrée, elle y apporte une sensibilité toute personnelle, en particulier dans le regard empli de tristesse d’Ariane - réminiscence du propre exil de l’artiste ? -. La scène est quant à elle nimbée d’une lumière diffuse, ajoutant à la mélancolie du tableau.

Marius méditant sur les ruines de Carthage

A sa première participation au concours du Prix de Rome en 1809, François Rude est classé second avec son Marius, figure inspirée des modèles antiques mais dont l’expression sévère rappelle la leçon de Jacques-Louis David.

n°4Octobre 2012

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Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 3

Le retour à Paris et les premiers succès au Salon / 1827-1835

1828 Présentation au Salon de Mercure rattachant ses talonnières, première œuvre de Rude qui marque son détachement de l’esthétique néo-classique. 1831 Première présentation au Salon du Jeune Pêcheur napolitain (inachevé).1833 Succès critique de la version achevée du Jeune Pêcheur napolitain au Salon. François Rude reçoit la Légion d’honneur.

L’Arc de triomphe de l’Étoile / 1828-1836

1833-1836 Projet du Départ des volontaires. François Rude est chargé de concevoir l’un des hauts-reliefs de l’Arc de triomphe à Paris. Dès 1828, le sculpteur participe à la conception de l’Arc, prenant part à la frise de l’entablement sous la Restauration, puis sous la Monarchie de Juillet. (voir p.6)

Le goût de l’histoire et des gloires nationales / 1836-1855

1841 Sophie Rude présente La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges aux Salons de Paris, puis de Bruxelles.1845-1853 François Rude sculpte une série de portraits de personnages historiques (Jeanne d’Arc, Napoléon...).

Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue

François Rude prend du recul avec l’académisme de ses débuts. Si l’idéalisation des formes néo-classiques est toujours présente, il intègre des éléments naturalistes, recherchant la vérité dans le détail. Le sourire du jeune pêcheur, inhabituel pour l’époque, et l’usage d’un matériau noble pour exprimer une scène pittoresque, marquent aussi un tournant dans l’histoire de l’art statuaire.

La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges

En 1436, la duchesse de Bourgogne, Isabelle de Portugal, doit fuir la révolte du peuple brugeois avec son jeune fils, le futur Charles le Téméraire. Cernée par les cris et les injures, elle garde pourtant toute sa contenance. Cette scène à caractère historique relate le drame intime de la duchesse. L’œuvre, que le sujet, le coloris et la composition rattachent au romantisme, fait écho à la propre expérience de l’exil vécue par Sophie Rude, ainsi qu’à ses attaches bourguignonnes.

François Rude, Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue dit aussi L’Enfant à la tortue - 1831-1833 - Marbre blanc - Paris, Musée du Louvre © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier

Sophie Rude, La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges - Salon de 1841 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Jeanne d’Arc écoutant ses voix

François Rude sculpte la célèbre héroïne chrétienne pour la série des « Femmes illustres de France » au Jardin du Luxembourg à Paris. Jeanne écoute les voix célestes qui l’exhortent à chasser les Anglais hors de France. Elle est représentée tête penchée et main droite levée, posture éminemment moderne pour l’époque : François Rude représente ici le son, mais aussi le temps. En effet, le pied de la Pucelle est déjà chaussé de fer et son armure l’attend. Le départ au combat est imminent.

François Rude, Jeanne d’Arc écoutant ses voix - 1852 -Marbre - Paris, Musée du Louvre © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile, détail) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Page 3: Petit journal de l'exposition François et Sophie Rude

n°4Octobre 2012

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Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

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Les années de formation / 1800-1816

1784 Naissance de François Rude à Dijon, rue Petite-Poissonnerie (actuelle rue François Rude).1797 Naissance de Sophie Fremiet, rue des Forges à Dijon.Vers 1800 François Rude entre à l’École de Dessin de François Devosge.1808 Il part étudier à l’École Impériale des Beaux-Arts de Paris et dans l’atelier du sculpteur Pierre Cartellier.Vers 1810-1812 Sophie Fremiet suit les cours de dessin d’Anatole Devosge, fils de François Devosge, dont elle copie certaines œuvres.1812 François Rude remporte le Prix de Rome avec Aristée (œuvre disparue).

Après son coup d’État de 1799, Bonaparte se proclame empereur en 1804 sous le nom de Napoléon. Il abdique une première fois en 1814, puis retourne au pouvoir durant les «Cent-Jours», avant une seconde abdication suite à la défaite de Waterloo. La monarchie est définitivement rétablie en 1815. L’exil à Bruxelles / 1816-1827

1815 Fuite de Louis Fremiet, bonapartiste convaincu, à Mons. 1816 François Rude, se sentant redevable envers les Fremiet, accompagne dans l’exil Sophie, sa mère, sa soeur et sa tante; ils s’installent à Bruxelles. 1818 Première participation de Sophie Fremiet au Salon de Bruxelles.1820 Sophie présente La Belle Anthia au concours de Gand : premier succès.25 juillet 1821 Mariage de François Rude et Sophie Fremiet à Bruxelles.Années 1820 François et Sophie honorent les commandes de Guillaume Ier d’Orange, roi des Pays-Bas. Entre 1815 et 1830, les territoires belges et néerlandais ne forment qu’un seul royaume dont la capitale est Bruxelles. 1822-23 Rupture avec le peintre David, lui aussi en exil à Bruxelles.

Parcours de l’exposition et florilège des chefs-d’œuvre

Sophie Rude, Ariane abandonnée dans l’île de Naxos -1826 - Huile sur toile Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay Les bas-reliefs de Tervueren

C’est lors de son exil bruxellois que François Rude, recommandé par David, travaille pour l’architecte Charles Van der Straeten. Il réalise notamment les cariatides des loges royales du théâtre de la Monnaie, ainsi que des bustes de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas. Il participe également aux décors du palais royal et du siège du Parlement hollandais. La principale collaboration entre l’architecte et le sculpteur est la réalisation du pavillon de chasse du prince héritier à Tervueren, aux portes de Bruxelles. Le décor développe les thèmes de la chasse et de la guerre, notamment dans les huit bas-reliefs de la vie du héros Achille. Si ces bas-reliefs ont été détruits suite à l’incendie du pavillon en 1879, leur souvenir perdure à travers des surmoulages qui ont aujourd’hui valeur d’originaux et ont été restaurés.

François Rude, Achille traînant le cadavre d’Hector - Surmoulage en plâtre (1882) d’après l’original de 1823 disparu dans un incendie - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

François Rude, Marius sur les ruines de Carthage - 1809 -Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Ariane abandonnée dans l’île de Naxos

Sophie Rude va peu à peu s’affranchir de l’influence davidienne, parfois pesante. On a ainsi pensé que certains de ses tableaux avaient été peints par David lui-même. Le sujet d’Ariane illustre cette rupture que l’on reprochera à Sophie Rude. Si l’œuvre a pour modèle une esquisse de David que ce dernier offrit à Louis Fremiet, et si Sophie revient ici au sujet mythologique comme avec La Belle Anthia et La Mort de Cenchrée, elle y apporte une sensibilité toute personnelle, en particulier dans le regard empli de tristesse d’Ariane - réminiscence du propre exil de l’artiste ? -. La scène est quant à elle nimbée d’une lumière diffuse, ajoutant à la mélancolie du tableau.

Marius méditant sur les ruines de Carthage

A sa première participation au concours du Prix de Rome en 1809, François Rude est classé second avec son Marius, figure inspirée des modèles antiques mais dont l’expression sévère rappelle la leçon de Jacques-Louis David.

n°4Octobre 2012

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Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 3

Le retour à Paris et les premiers succès au Salon / 1827-1835

1828 Présentation au Salon de Mercure rattachant ses talonnières, première œuvre de Rude qui marque son détachement de l’esthétique néo-classique. 1831 Première présentation au Salon du Jeune Pêcheur napolitain (inachevé).1833 Succès critique de la version achevée du Jeune Pêcheur napolitain au Salon. François Rude reçoit la Légion d’honneur.

L’Arc de triomphe de l’Étoile / 1828-1836

1833-1836 Projet du Départ des volontaires. François Rude est chargé de concevoir l’un des hauts-reliefs de l’Arc de triomphe à Paris. Dès 1828, le sculpteur participe à la conception de l’Arc, prenant part à la frise de l’entablement sous la Restauration, puis sous la Monarchie de Juillet. (voir p.6)

Le goût de l’histoire et des gloires nationales / 1836-1855

1841 Sophie Rude présente La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges aux Salons de Paris, puis de Bruxelles.1845-1853 François Rude sculpte une série de portraits de personnages historiques (Jeanne d’Arc, Napoléon...).

Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue

François Rude prend du recul avec l’académisme de ses débuts. Si l’idéalisation des formes néo-classiques est toujours présente, il intègre des éléments naturalistes, recherchant la vérité dans le détail. Le sourire du jeune pêcheur, inhabituel pour l’époque, et l’usage d’un matériau noble pour exprimer une scène pittoresque, marquent aussi un tournant dans l’histoire de l’art statuaire.

La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges

En 1436, la duchesse de Bourgogne, Isabelle de Portugal, doit fuir la révolte du peuple brugeois avec son jeune fils, le futur Charles le Téméraire. Cernée par les cris et les injures, elle garde pourtant toute sa contenance. Cette scène à caractère historique relate le drame intime de la duchesse. L’œuvre, que le sujet, le coloris et la composition rattachent au romantisme, fait écho à la propre expérience de l’exil vécue par Sophie Rude, ainsi qu’à ses attaches bourguignonnes.

François Rude, Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue dit aussi L’Enfant à la tortue - 1831-1833 - Marbre blanc - Paris, Musée du Louvre © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier

Sophie Rude, La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges - Salon de 1841 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Jeanne d’Arc écoutant ses voix

François Rude sculpte la célèbre héroïne chrétienne pour la série des « Femmes illustres de France » au Jardin du Luxembourg à Paris. Jeanne écoute les voix célestes qui l’exhortent à chasser les Anglais hors de France. Elle est représentée tête penchée et main droite levée, posture éminemment moderne pour l’époque : François Rude représente ici le son, mais aussi le temps. En effet, le pied de la Pucelle est déjà chaussé de fer et son armure l’attend. Le départ au combat est imminent.

François Rude, Jeanne d’Arc écoutant ses voix - 1852 -Marbre - Paris, Musée du Louvre © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile, détail) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

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L’Effigie funéraire de Godefroy Cavaignac

Journaliste opposé à la Monarchie de Juillet, Godefroy Cavaignac meurt le 2 novembre 1845. Une souscription est lancée pour la conception d’un monument funéraire en l’honneur de ce héros républicain dont les funérailles ont suscité des manifestations de l’opposition. Les fonds réunis sont cependant insuffisants pour couvrir la commande de la sculpture. François Rude offre alors gratuitement ses services, l’œuvre acquérant ainsi une dimension politique, d’autant que Cavaignac était une personnalité controversée. Il avait organisé la Nuit rouge du 15 avril 1834 durant laquelle les habitants d’un immeuble furent massacrés au canon par l’armée. Cavaignac est arrêté et emprisonné, avant de s’évader. Sa tombe restera plus de dix ans sans monument, le pouvoir craignant qu’elle ne devienne un lieu de manifestation politique. Achevant l’œuvre en 1847, Rude laisse le gisant de Cavaignac exposé dans son atelier parisien. Après la mort du sculpteur, l’effigie funéraire est enfin installée en 1856 au cimetière de Montmartre. Il s’agit du premier gisant d’importance installé dans un cimetière au XIXe siècle.

Les œuvres religieuses / 1828-1857

1831 Sophie Rude peint Le Sommeil de la Vierge.1841 François Rude réalise le Baptême du Christ pour l’église de la Madeleine à Paris.1852 François Rude présente au Salon son Calvaire destiné à l’église Saint-Vincent-de-Paul à Paris.1857 Sophie Rude présente au Salon La Foi, l’Espérance et la Charité.

François Rude - Gisant de Godefroy Cavaignac - 1847 - Surmoulage en plâtre et patine bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Le Buste du Christ

À la fin de sa vie, François Rude reprend le modèle de son Christ de Saint-Vincent-de-Paul dont il ne conserve que le buste. Il focalise ainsi l’attention sur l’expressivité de la figure. La réalisme de l’œuvre témoigne de l’influence sur Rude du sculpteur médiéval Claus Sluter.

Le Sommeil de la Vierge

Dans ses peintures religieuses, Sophie Rude porte la même attention à la dimension personnelle et intime que dans ses portraits ou ses tableaux historiques. Dans Le Sommeil de la Vierge, présenté au Salon en 1831, l’Enfant Jésus empêche saint Jean-Baptiste de réveiller Marie. Sophie Rude dépeint ici un moment d’intimité entre l’Enfant et sa mère. La douceur des traits et des couleurs, le réalisme des visages confèrent également une dimension très humaineaux personnages.

Sophie Rude, Le Sommeil de la Vierge - 1831 - Huile sur toile -Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Buste du Christ en croix - 1855 - Marbre© Paris, Musée du Louvre. RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

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Sophie Rude, portraitiste

L’hommage à François Rude

Le testament artistique de François Rude

François Rude, Hébé et l’aigle de Jupiter1855-1857 - Marbre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Hébé et l’aigle de Jupiter

En 1846, la Ville de Dijon reconnaît enfin officiellement le talent du sculpteur en lui commandant une statue pour son musée. François Rude revient, avec Hébé et l’aigle de Jupiter, au sujet mythologique, en représentant la déesse chargée de servir l’ambroisie aux dieux, afin qu’ils conservent leur jeunesse. Le sculpteur exprime ici la beauté de la nature, dans l’alliance sensuelle de la déesse et de l’aigle. François Rude meurt en 1855 à l’âge de 71 ans, laissant sa statue inachevée. Soucieuse de perpétuer le souvenir de son mari et de défendre son œuvre, Sophie Rude réussit à imposer à la Ville de Dijon Paul Cabet, neveu et élève du maître, pour achever la statue. Sophie Rude meurt à son tour en 1867, à 70 ans, et est enterrée au cimetière de Montparnasse aux côtés de son époux.

Portrait de jeune femme

Le portrait, qu’il soit de caractère intime ou bourgeois, a été la principale activité de Sophie Rude à partir de 1840. Vers le milieu du XIXème siècle, la bourgeoisie, en pleine ascension sociale, est désireuse de faire connaître sa réussite. Elle commande alors aux peintres de nombreux portraits. La jeune femme semble ici perdue dans ses pensées. La pâleur de sa peau, l’éclat de sa chevelure et l’attitude rêveuse, proche de la mélancolie, en font l’archétype de l’héroïne romantique. Les lumières, les couleurs des tissus et de la carnation sont traitées avec soin. Le col en dentelle, délicatement ouvragé, illustre également ce sens de l’observation et du détail chez l’artiste, hérité en premier lieu de sa formation néo-classique auprès de David, lui-même grand portraitiste. Sobriété et réalisme sont deux maîtres mots de l’art du portrait chez Sophie Rude.

Rude sculptant « La Marseillaise »

François Rude a formé dans son atelier, à Bruxelles, puis à Paris, de nombreux disciples qui garderont tous de leur maître un excellent souvenir. Tout d’abord son neveu, Paul Cabet, qui laisse à la postérité le portrait le plus fidèle du sculpteur en sa vieillesse, exécuté «dans sa vérité de tous les jours». Le Dijonnais Louis Schrœder a laissé de lui plusieurs esquisses pour un projet de monument dijonnais. Ernest Christophe, qui collabora avec Rude pour le tombeau de Cavaignac, expose au Salon de 1890 une maquette représentant Rude sculptant «La Marseillaise». Son dernier élève, Emmanuel Fremiet, petit cousin de Sophie Rude, réalise, en 1907, une statue représentant le sculpteur assis dans une pose familière.Ernest Christophe, Rude sculptant «La Marseillaise» -

vers 1890 - Bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Portrait de M. Wasset

Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, comme en témoignent les insignes de sa fonction qu’il exhibe fièrement, M. Wasset a le regard satisfait et assuré du bourgeois conscient de son rang et de sa réussite sociale. Sophie Rude, Portrait de jeune femme - 1849 - Huile sur toile -

Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Sophie Rude, Portrait de Monsieur Wasset - Entre 1834 et 1848 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

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L’Effigie funéraire de Godefroy Cavaignac

Journaliste opposé à la Monarchie de Juillet, Godefroy Cavaignac meurt le 2 novembre 1845. Une souscription est lancée pour la conception d’un monument funéraire en l’honneur de ce héros républicain dont les funérailles ont suscité des manifestations de l’opposition. Les fonds réunis sont cependant insuffisants pour couvrir la commande de la sculpture. François Rude offre alors gratuitement ses services, l’œuvre acquérant ainsi une dimension politique, d’autant que Cavaignac était une personnalité controversée. Il avait organisé la Nuit rouge du 15 avril 1834 durant laquelle les habitants d’un immeuble furent massacrés au canon par l’armée. Cavaignac est arrêté et emprisonné, avant de s’évader. Sa tombe restera plus de dix ans sans monument, le pouvoir craignant qu’elle ne devienne un lieu de manifestation politique. Achevant l’œuvre en 1847, Rude laisse le gisant de Cavaignac exposé dans son atelier parisien. Après la mort du sculpteur, l’effigie funéraire est enfin installée en 1856 au cimetière de Montmartre. Il s’agit du premier gisant d’importance installé dans un cimetière au XIXe siècle.

Les œuvres religieuses / 1828-1857

1831 Sophie Rude peint Le Sommeil de la Vierge.1841 François Rude réalise le Baptême du Christ pour l’église de la Madeleine à Paris.1852 François Rude présente au Salon son Calvaire destiné à l’église Saint-Vincent-de-Paul à Paris.1857 Sophie Rude présente au Salon La Foi, l’Espérance et la Charité.

François Rude - Gisant de Godefroy Cavaignac - 1847 - Surmoulage en plâtre et patine bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Le Buste du Christ

À la fin de sa vie, François Rude reprend le modèle de son Christ de Saint-Vincent-de-Paul dont il ne conserve que le buste. Il focalise ainsi l’attention sur l’expressivité de la figure. La réalisme de l’œuvre témoigne de l’influence sur Rude du sculpteur médiéval Claus Sluter.

Le Sommeil de la Vierge

Dans ses peintures religieuses, Sophie Rude porte la même attention à la dimension personnelle et intime que dans ses portraits ou ses tableaux historiques. Dans Le Sommeil de la Vierge, présenté au Salon en 1831, l’Enfant Jésus empêche saint Jean-Baptiste de réveiller Marie. Sophie Rude dépeint ici un moment d’intimité entre l’Enfant et sa mère. La douceur des traits et des couleurs, le réalisme des visages confèrent également une dimension très humaineaux personnages.

Sophie Rude, Le Sommeil de la Vierge - 1831 - Huile sur toile -Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Buste du Christ en croix - 1855 - Marbre© Paris, Musée du Louvre. RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 5

Sophie Rude, portraitiste

L’hommage à François Rude

Le testament artistique de François Rude

François Rude, Hébé et l’aigle de Jupiter1855-1857 - Marbre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Hébé et l’aigle de Jupiter

En 1846, la Ville de Dijon reconnaît enfin officiellement le talent du sculpteur en lui commandant une statue pour son musée. François Rude revient, avec Hébé et l’aigle de Jupiter, au sujet mythologique, en représentant la déesse chargée de servir l’ambroisie aux dieux, afin qu’ils conservent leur jeunesse. Le sculpteur exprime ici la beauté de la nature, dans l’alliance sensuelle de la déesse et de l’aigle. François Rude meurt en 1855 à l’âge de 71 ans, laissant sa statue inachevée. Soucieuse de perpétuer le souvenir de son mari et de défendre son œuvre, Sophie Rude réussit à imposer à la Ville de Dijon Paul Cabet, neveu et élève du maître, pour achever la statue. Sophie Rude meurt à son tour en 1867, à 70 ans, et est enterrée au cimetière de Montparnasse aux côtés de son époux.

Portrait de jeune femme

Le portrait, qu’il soit de caractère intime ou bourgeois, a été la principale activité de Sophie Rude à partir de 1840. Vers le milieu du XIXème siècle, la bourgeoisie, en pleine ascension sociale, est désireuse de faire connaître sa réussite. Elle commande alors aux peintres de nombreux portraits. La jeune femme semble ici perdue dans ses pensées. La pâleur de sa peau, l’éclat de sa chevelure et l’attitude rêveuse, proche de la mélancolie, en font l’archétype de l’héroïne romantique. Les lumières, les couleurs des tissus et de la carnation sont traitées avec soin. Le col en dentelle, délicatement ouvragé, illustre également ce sens de l’observation et du détail chez l’artiste, hérité en premier lieu de sa formation néo-classique auprès de David, lui-même grand portraitiste. Sobriété et réalisme sont deux maîtres mots de l’art du portrait chez Sophie Rude.

Rude sculptant « La Marseillaise »

François Rude a formé dans son atelier, à Bruxelles, puis à Paris, de nombreux disciples qui garderont tous de leur maître un excellent souvenir. Tout d’abord son neveu, Paul Cabet, qui laisse à la postérité le portrait le plus fidèle du sculpteur en sa vieillesse, exécuté «dans sa vérité de tous les jours». Le Dijonnais Louis Schrœder a laissé de lui plusieurs esquisses pour un projet de monument dijonnais. Ernest Christophe, qui collabora avec Rude pour le tombeau de Cavaignac, expose au Salon de 1890 une maquette représentant Rude sculptant «La Marseillaise». Son dernier élève, Emmanuel Fremiet, petit cousin de Sophie Rude, réalise, en 1907, une statue représentant le sculpteur assis dans une pose familière.Ernest Christophe, Rude sculptant «La Marseillaise» -

vers 1890 - Bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Portrait de M. Wasset

Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, comme en témoignent les insignes de sa fonction qu’il exhibe fièrement, M. Wasset a le regard satisfait et assuré du bourgeois conscient de son rang et de sa réussite sociale. Sophie Rude, Portrait de jeune femme - 1849 - Huile sur toile -

Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Sophie Rude, Portrait de Monsieur Wasset - Entre 1834 et 1848 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

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Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

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Chef-d’œuvre de François Rude, le Départ des volontaires fait partie des hauts-reliefs figurant sur l’Arc de triomphe, situé place de l’Étoile à Paris. On peut en admirer un impressionnant surmoulage de près de 13 mètres de haut, conservé au musée Rude depuis 1947, réalisé avant la Seconde Guerre mondiale par crainte des bombardements.

L’œuvre est un symbole fort du patriotisme, d’ailleurs sous-titrée « La Marseillaise », en référence à l’hymne national français composé par Rouget de Lisle en 1792. Ce relief guerrier orne l’un des piédroits de l’arc, dont la construction fut ordonnée en 1806 par Napoléon en hommage à l’armée impériale et achevée sous le règne de Louis-Philippe en 1836. Ce dernier élargira la portée de la dédicace aux guerres de la Révolution française.

Depuis le Salon de 1831 et le Jeune Pêcheur napolitain, le travail de Rude est remarqué et Adolphe Thiers, alors Ministre des Travaux publics, lui commande un décor pour l’Arc de triomphe de l’Étoile. Le relief est situé sur la pile nord de la face Est, orientée vers les Champs-Élysées. Le roi Louis-Philippe souhaitait un symbole fort de rassemblement, après les conflits révolutionnaires, royalistes et bonapartistes qui avaient déchiré le pays.

Trois autres reliefs, confiés à Cortot et Étex, figurent sur l’arc, abordant, dans des styles classiques ou romantiques, les thèmes du triomphe de Napoléon, de la Résistance de 1814 et de la Paix de 1815.

Le Départ des volontaires de 1792 montre des soldats de toutes les générations partant pour le combat, guidés par une allégorie ailée de la Guerre. Le relief illustre un épisode révolutionnaire en le transposant cependant sur un mode antique. Il mêle des figures nues, drapées ou cuirassées comme dans l’Antiquité, un cheval, un guerrier gaulois, un jeune homme et un vieux sage, symbolisant respectivement la force, l’avenir et la sagesse.

mérite toute notre attention. Ses yeux exorbités et son cri puissant appellent les troupes au combat. Le Génie ailé semble emporter les combattants dans un même mouvement en avant, droit vers la conquête. Ailes déployées, brandissant son épée, elle devient par là-même une icône romantique.

L’œuvre devient rapidement un emblème patriotique, symbole de la lutte pour la liberté. À ce titre, elle accède au rang d’icône de l’histoire de l’art dont s’empareront par la suite les artistes.

Le Départ des volontaires de 1792

L’expression particulièrement marquée de l’allégorie (appelée également Génie de la Guerre)

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» (détail de la tête) - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

‘‘La Marseillaise de Rude est la première œuvre qui exprime du sublime moderne.’’ Guillaume Apollinaire, 1913

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

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Cette histoire napoléonienne vous suit-elle depuis longtemps ? Oui, depuis tout gamin, même mes travaux, lorsque j’étudiais aux beaux-arts, se basaient sur les batailles : Paolo Uccello, la guerre de 14, l’épopée napoléonienne également car j’ai eu des ancêtres qui ont été tambours ou simples soldats. Je les ai suivis dans les livres. C’est une passion dont je me suis servi dans mon travail artistique.

Une matière historique pour une oeuvre cependant très contemporaine...Il ne faut pas tomber dans l’image d’Epinal du petit soldat, de Napoléon le Grand. Je fais ma vision de l’histoire en me servant de livres mais je m’adapte, je réinvente en quelque sorte. J’avais déjà retranscrit en sculpture des œuvres de David retraçant des batailles. Mais je voulais éviter les œuvres de propagande de David, c’est surtout l’époque qui m’intéresse.

Le Départ des volontaires est aussi le départ de ce projet pour Dijon... À l’origine, je voulais des blocs qui venaient des monuments français, pour les mettre en place avec les armes, comme si cette sculpture était tombée par terre et que l’on puisse voir les désastres de la guerre.

Le lieu d’exposition est particulier. Quand on m’a proposé la salle d’exposition de la Nef, j’ai trouvé qu’elle s’adaptait vraiment à mon travail. C’est une pièce à l’intérieur d’une autre pièce. Mais en fin de compte, on ne va pas pénétrer à l’intérieur. C’est comme un lieu sacré, une tombe où l’on regarde à travers de petites

ouvertures. À l’intérieur, il y a des moulages d’armes, de cuirasses, de trophées... Ce qu’on retrouve sur la ‘‘Marseillaise’’.

On y retrouve les mêmes éléments, mais brisés, arrangés différemment, comme si la sculpture de Rude avait été réduite en pièces.Tout à fait, avec le Départ des volontaires, les combattants partaient la fleur au fusil. Dans Après la Marseillaise, on retrouve la souffrance, la prison, les blessures et les morts. C’est après le combat. On parle toujours des grandes batailles, des charges de cavalerie, mais la guerre ce n’est pas ça. La guerre, ça peut durer longtemps. La guerre, ce sont ceux qui restent plusieurs jours sur un champ de bataille. C’est cela qui m’impressionne.

Ce que l’on voit à l’extérieur est bien différent.Ce sont des dessins de la Marseillaise au fusain ou à la pierre noire, assez exacts. Je reprends certains motifs d’après photo. Ce sont des cadrages totalement différents. Ce travail est intervenu dans un deuxième temps car il a fallu que je m’évade et que j’oublie tout ce que j’avais fait. J’ai fait les dessins avec un esprit plus apaisé, car l’intérieur est tout de même assez tragique !

D’autant qu’une partie est dédiée à des drames bien plus proches de nous...Il y a une partie en hommage aux soldats morts en Afghanistan dans les années 80 et 90, dans le style de ce que faisaient les Romains. Là il s’agit simplement de plaques avec les prénoms écrits dessus. J’avais vu aussi un mur à Washington fait par les habitants, où ils inscrivaient, sur chaque brique, les noms de leurs amis morts.

Cette exposition vous offre finalement l’opportunité d’apporter votre propre regard, contemporain et même critique, sur la guerre. Vous êtes à contre-courant de l’œuvre de Rude qui, elle, exhorte à la bataille.Les mentalités ont tellement changé. Maintenant, on a des photos des conflits, de la souffrance. Avant, on ne voyait que le bon côté des choses: les boutons dorés, les beaux sabres... Aujourd’hui, on voit les gens qui reviennent défigurés, abîmés. Tout cela fait partie de notre vie, il y a un recul. J’ai employé cette période de l’époque napolénienne parce qu’il y a une pudeur. On ne peut pas refaire le conflit d’Afghanistan, pour une avoir une réflexion plus saine, peut-être un peu moins émotive.

- Propos recueillis par Dominique Demangeot en juillet 2012, dans l’atelier de l’artiste à Tournus -

Rencontre avec Jacques PerreautLe sculpteur Jacques Perreaut nous accueillait en juillet dans son atelier de Tournus pour nous présenter les avancées de l’installation créée à l’occasion de l’exposition ‘‘François et Sophie Rude’’. Le contexte historique qui entoure la carrière des deux artistes ne pouvait qu’entrer en résonance avec le travail de ce Tournusien d’origine. Issu d’une longue lignée d’artistes, Jacques Perreaut a également hérité de sa famille une véritable passion pour l’épopée napoléonienne, et en particulier les grandes batailles historiques. Son installation Après la Marseillaise, réponse contemporaine et critique au Départ des volontaires de François Rude, reflète cet intérêt.

Jacques Perreaut, dessin tiré de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Dessin à la pierre noire © Jacques Perreaut

Jacques Perreaut, détail de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Plâtre © Jacques Perreaut

© Clara Perreaut

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Chef-d’œuvre de François Rude, le Départ des volontaires fait partie des hauts-reliefs figurant sur l’Arc de triomphe, situé place de l’Étoile à Paris. On peut en admirer un impressionnant surmoulage de près de 13 mètres de haut, conservé au musée Rude depuis 1947, réalisé avant la Seconde Guerre mondiale par crainte des bombardements.

L’œuvre est un symbole fort du patriotisme, d’ailleurs sous-titrée « La Marseillaise », en référence à l’hymne national français composé par Rouget de Lisle en 1792. Ce relief guerrier orne l’un des piédroits de l’arc, dont la construction fut ordonnée en 1806 par Napoléon en hommage à l’armée impériale et achevée sous le règne de Louis-Philippe en 1836. Ce dernier élargira la portée de la dédicace aux guerres de la Révolution française.

Depuis le Salon de 1831 et le Jeune Pêcheur napolitain, le travail de Rude est remarqué et Adolphe Thiers, alors Ministre des Travaux publics, lui commande un décor pour l’Arc de triomphe de l’Étoile. Le relief est situé sur la pile nord de la face Est, orientée vers les Champs-Élysées. Le roi Louis-Philippe souhaitait un symbole fort de rassemblement, après les conflits révolutionnaires, royalistes et bonapartistes qui avaient déchiré le pays.

Trois autres reliefs, confiés à Cortot et Étex, figurent sur l’arc, abordant, dans des styles classiques ou romantiques, les thèmes du triomphe de Napoléon, de la Résistance de 1814 et de la Paix de 1815.

Le Départ des volontaires de 1792 montre des soldats de toutes les générations partant pour le combat, guidés par une allégorie ailée de la Guerre. Le relief illustre un épisode révolutionnaire en le transposant cependant sur un mode antique. Il mêle des figures nues, drapées ou cuirassées comme dans l’Antiquité, un cheval, un guerrier gaulois, un jeune homme et un vieux sage, symbolisant respectivement la force, l’avenir et la sagesse.

mérite toute notre attention. Ses yeux exorbités et son cri puissant appellent les troupes au combat. Le Génie ailé semble emporter les combattants dans un même mouvement en avant, droit vers la conquête. Ailes déployées, brandissant son épée, elle devient par là-même une icône romantique.

L’œuvre devient rapidement un emblème patriotique, symbole de la lutte pour la liberté. À ce titre, elle accède au rang d’icône de l’histoire de l’art dont s’empareront par la suite les artistes.

Le Départ des volontaires de 1792

L’expression particulièrement marquée de l’allégorie (appelée également Génie de la Guerre)

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» (détail de la tête) - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

‘‘La Marseillaise de Rude est la première œuvre qui exprime du sublime moderne.’’ Guillaume Apollinaire, 1913

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

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Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 7

Cette histoire napoléonienne vous suit-elle depuis longtemps ? Oui, depuis tout gamin, même mes travaux, lorsque j’étudiais aux beaux-arts, se basaient sur les batailles : Paolo Uccello, la guerre de 14, l’épopée napoléonienne également car j’ai eu des ancêtres qui ont été tambours ou simples soldats. Je les ai suivis dans les livres. C’est une passion dont je me suis servi dans mon travail artistique.

Une matière historique pour une oeuvre cependant très contemporaine...Il ne faut pas tomber dans l’image d’Epinal du petit soldat, de Napoléon le Grand. Je fais ma vision de l’histoire en me servant de livres mais je m’adapte, je réinvente en quelque sorte. J’avais déjà retranscrit en sculpture des œuvres de David retraçant des batailles. Mais je voulais éviter les œuvres de propagande de David, c’est surtout l’époque qui m’intéresse.

Le Départ des volontaires est aussi le départ de ce projet pour Dijon... À l’origine, je voulais des blocs qui venaient des monuments français, pour les mettre en place avec les armes, comme si cette sculpture était tombée par terre et que l’on puisse voir les désastres de la guerre.

Le lieu d’exposition est particulier. Quand on m’a proposé la salle d’exposition de la Nef, j’ai trouvé qu’elle s’adaptait vraiment à mon travail. C’est une pièce à l’intérieur d’une autre pièce. Mais en fin de compte, on ne va pas pénétrer à l’intérieur. C’est comme un lieu sacré, une tombe où l’on regarde à travers de petites

ouvertures. À l’intérieur, il y a des moulages d’armes, de cuirasses, de trophées... Ce qu’on retrouve sur la ‘‘Marseillaise’’.

On y retrouve les mêmes éléments, mais brisés, arrangés différemment, comme si la sculpture de Rude avait été réduite en pièces.Tout à fait, avec le Départ des volontaires, les combattants partaient la fleur au fusil. Dans Après la Marseillaise, on retrouve la souffrance, la prison, les blessures et les morts. C’est après le combat. On parle toujours des grandes batailles, des charges de cavalerie, mais la guerre ce n’est pas ça. La guerre, ça peut durer longtemps. La guerre, ce sont ceux qui restent plusieurs jours sur un champ de bataille. C’est cela qui m’impressionne.

Ce que l’on voit à l’extérieur est bien différent.Ce sont des dessins de la Marseillaise au fusain ou à la pierre noire, assez exacts. Je reprends certains motifs d’après photo. Ce sont des cadrages totalement différents. Ce travail est intervenu dans un deuxième temps car il a fallu que je m’évade et que j’oublie tout ce que j’avais fait. J’ai fait les dessins avec un esprit plus apaisé, car l’intérieur est tout de même assez tragique !

D’autant qu’une partie est dédiée à des drames bien plus proches de nous...Il y a une partie en hommage aux soldats morts en Afghanistan dans les années 80 et 90, dans le style de ce que faisaient les Romains. Là il s’agit simplement de plaques avec les prénoms écrits dessus. J’avais vu aussi un mur à Washington fait par les habitants, où ils inscrivaient, sur chaque brique, les noms de leurs amis morts.

Cette exposition vous offre finalement l’opportunité d’apporter votre propre regard, contemporain et même critique, sur la guerre. Vous êtes à contre-courant de l’œuvre de Rude qui, elle, exhorte à la bataille.Les mentalités ont tellement changé. Maintenant, on a des photos des conflits, de la souffrance. Avant, on ne voyait que le bon côté des choses: les boutons dorés, les beaux sabres... Aujourd’hui, on voit les gens qui reviennent défigurés, abîmés. Tout cela fait partie de notre vie, il y a un recul. J’ai employé cette période de l’époque napolénienne parce qu’il y a une pudeur. On ne peut pas refaire le conflit d’Afghanistan, pour une avoir une réflexion plus saine, peut-être un peu moins émotive.

- Propos recueillis par Dominique Demangeot en juillet 2012, dans l’atelier de l’artiste à Tournus -

Rencontre avec Jacques PerreautLe sculpteur Jacques Perreaut nous accueillait en juillet dans son atelier de Tournus pour nous présenter les avancées de l’installation créée à l’occasion de l’exposition ‘‘François et Sophie Rude’’. Le contexte historique qui entoure la carrière des deux artistes ne pouvait qu’entrer en résonance avec le travail de ce Tournusien d’origine. Issu d’une longue lignée d’artistes, Jacques Perreaut a également hérité de sa famille une véritable passion pour l’épopée napoléonienne, et en particulier les grandes batailles historiques. Son installation Après la Marseillaise, réponse contemporaine et critique au Départ des volontaires de François Rude, reflète cet intérêt.

Jacques Perreaut, dessin tiré de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Dessin à la pierre noire © Jacques Perreaut

Jacques Perreaut, détail de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Plâtre © Jacques Perreaut

© Clara Perreaut

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Dans les pas de François Rude : un parcours en Côte-d’Or

Maison natale de François Rude5, rue François Rude

Musée Rude8, rue Vaillant

Statue de François Rude par Emmanuel FremietÉcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts3, rue Michelet

Statue de François Rude par Pierre VigoureuxPlace Auguste Dubois

Napoléon s’éveillant à l’immortalité par François RudeMusée et Parc Noisot

Buste de Paul Cabet par Emile HébertBeffroi

Statue de Gaspard Monge par François RudePlace Monge

À Dijon

À Nuits-Saint-Georges

À Beaune

À Fixin© Photo S. Lochot © Photo S. Lochot© Photo François Jay

© Photo S. Lochot

© Photo Adrian Goreac © Photo Adrian Goreac© Photo S. Lochot

INFORMATIONS PRATIQUESExposition présentée au musée des beaux-arts, au musée Rude et à la Nefdu 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013Horaires d'ouverture de 9h30 à 18h jusqu'au 31 octobrede 10h à 17h à partir du 2 novembrefermé les mardis et les 1er et 11 novembre, 25 décembre, 1er janvierTarif 5€, 3€ (tarif réduit)

Autre point de vente : Office de tourisme de Dijon, 11 rue des Forges0 892 700 558 (34 centimes la minute)www.visitdijon.com

Groupes réservations 03 80 74 52 09

La NefAprès la Marseillaise : un contrepoint contemporain de Jacques Perreaut1, place du Théâtre, Dijondu mardi au vendredi de 11h à 18hle samedi de 10h à 17h

AUTOUR DE L’EXPOSITIONVisites commentéestous les samedis et dimanches à 14hles vendredi 19/10, 9/11, 7/12 et 11/01 à 18h• Visites commentées traduites en languedes signes françaiseles samedis 27/10, 17/11, 8/12 et 19/01 à 14h• Visites les yeux ferméssamedis 24/11et 26/01 à 10h30 au musée des beaux-artset samedi 27/10 à 10h30 au musée Rude

Pour le jeune public et les familles• Rendez-vous des famillesles dimanches 14/10, 18/11, 16/12 et 13/01 à 14h30• Jeunes artistes d’un dimancheles dimanche 4/11, 2/12 et 6/01 à 14h30• Artistes d’un dimancheles dimanches 28/10, 25/11, 23/12 et 27/01 à 14h30• Un livret-jeux pour les enfants de 7 à 13 ans

Ateliers d’arts plastiquesCycles de 3 ou 6 séances• Ateliers pour les 4-6 ans : mercredis 5, 12 et 19/12 - 9, 16 et 23/01 de 10h à 11h30• Ateliers pour les 7-9 ans : mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 13h30 à 15h• Ateliers pour les 10-13 ans : mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 15h30 à 17h• Ateliers pour les adolescents et les adultes :mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 18h à 20hvendredis 9, 16, 23, 30/11 et 7, 14/12 de 14h30 à 16h30samedis 10, 17, 24/11 et 1, 8, 15/12 de 10h à 12h

Les autres rendez-vousTrois nocturnes de 19h à 21h• 28 novembre : Le salon de Sophie Rude,avec l’association dijonnaise Arteggio• 19 décembre : Le cercle des intimes,lecture de correspondances, en partenariat avec les Archives municipales• 23 janvier : Les Rude en musique, avec les élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Dijon

Les invités de 12h30• Avec l’artiste Jacques Perreaut :Après la Marseillaise, contrepoint contemporainJeudi 29 novembre • Avec Marila Goux, historienne d’artCostumes, dentelles, belles robes et redin-gotes : le portrait bourgeois dans les règles de l’artJeudi 24 janvier

POUR EN SAVOIR PLUSLes Dijonnais François et Sophie RudeCette exposition retrace la vie des famillesRude et Fremiet, la jeunesse des deuxartistes, leurs relations avec les milieux poli-tiques, économiques et culturels dijonnais. L’occasion de souligner la présence de François Rude dans la cité.Archives municipales17 rue de Colmardu 12 octobre au 18 novembre 2012tous les jours de 14h à 18hentrée gratuite

Un colloque internationalLe monumental. Une valeur de lasculpture, du romantisme au post-modernismeorganisé en partenariat avec le CentreGeorges-Chevrier (CNRS) de l’Universitéde BourgogneAuditorium de la Nef 6 et 7 décembre 2012tristan.u-bourgogne.fr/Monumental

A la Bibliothèque municipale (à la Nef )Présentation d’une sélection d’ouvrages en écho à l’exposition

En vente à la librairiele catalogue de l’exposition296 pages, Somogy Éditions d’art Paris

François et Sophie RUDE.Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la LibertéHors-série octobre 2012, Ed. Faton,72 pages, 9€

Hors d’oeuvre n°30 : Monumentalité. Une réflexion sur la sculpturemonumentale d’aujourd’huiPublié sous la direction de ValérieDupont à l’occasion du colloque, ce numéro aborde la notion de la monumentalité et examine les questions qu’elle soulève aujourd’hui à travers les pratiques, les formes et les idées.Journal gratuit d’art contemporainédité par l’appartement / galerie Interface (Dijon)

Palais des ducs et des états de Bourgogne BP 1510, 21033 Dijon Cedextél. 03 80 74 52 09 - mba.dijon.fr

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction générale des patrimoines /

Service des musées de France.Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État