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Quel Petit Vélo ? Petit Bois Cie 11 rue des cheminots 31500 Toulouse 05 61 11 96 31 direction artistique Jean-Jacques Mateu 06 81 69 96 21 [email protected] site petitbois-cie.fr

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Quel

Petit

Vélo

… ?

Petit Bois Cie

11 rue des cheminots 31500 Toulouse

05 61 11 96 31

direction artistique Jean-Jacques Mateu 06 81 69 96 21

[email protected] site petitbois-cie.fr

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Quel Petit Vélo … ? / PBC Page 1

QUEL PETIT VELO … ?

Texte Georges Perec Mise en scène Jean-Jacques Mateu

Avec Simon Giesbert Damien Vigouroux

Benjamin Hubert

Lumière Mathilde Montrignac Son Antoine Le Jouan

Production Petit Bois Cie

Avec les soutiens de

Ville de Toulouse Ville de Cugnaux

Région Midi-Pyrénées Régie Toulouse Théâtres

Théâtres le Hangar et le Ring Toulouse

Quel Petit Vélo… ? a été créé en Janvier 2013 et représenté dans des lieux très variés : CUGNAUX (31) Théâtre Paul Eluard, TOULOUSE Théâtre le Hangar, AUCH (32) Circuits, BLAGNAC (31) Médiathèque Odyssud, MURET (31) Prix du Jeune Ecrivain, TOULOUSE Le Ring, MAZAMET (81) Lycée Soult, TOULOUSE Théâtre du Grand Rond. Dernières représentations : TARBES (65) Théâtre des Nouveautés Mai du livre - 36e édition, 20 mai 2014 TOULOUSE (31) Théâtre du Grand Rond du 10 au 14 juin 2014 AVIGNON (84) Les hauts Plateaux (la manutention) du 5 au 27 juillet 2014 ANCIZAN (31) Préau de l’Ecole 30 juillet 2014 TARBES (65) Théâtre des Nouveautés 6 novembre 2014 TOULOUSE (31) Médiathèque Cabanis 11 janvier 2015 CAPENDU (11) Grand Foyer 7 février 2015 MAZERES/SALAT (31) L’Usine Théâtre 15 juin 2015

Petit Bois Cie

11 rue des cheminots 31500 Toulouse

05 61 11 96 31

direction artistique Jean-Jacques Mateu 06 81 69 96 21

[email protected] www.petitbois-cie.fr

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QUEL PETIT VELO … ?

Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? Georges Perec, 1966. Récit épique en prose, agrémenté d’ornements versifiés tirés des meilleurs auteurs, par l’auteur de « Comment rendre service à ses amis ».

Fin des années 50 ou début des années 60. En tout cas pendant les « évènements » en Algérie. Un chœur de jeunes gens, des loustics, des pékins. Tous en âge d’être « appelés », tous amis indéfectibles. Une épopée burlesque, à la fois mineure et intime, majeure et historique : celle du gars Karatruc, ou Kara…chose, deuxième classe à Vincennes, celle de Pollack Henri, maréchal des logis, à Vincennes lui aussi, exempté d’Algérie, le chanceux. Et puis celle de ses potes à lui, le dit Pollack Henri. Le récit drolatique de ces « dignes successeurs d’Ajax et d’Achille, d’Hercule et de Télémaque, des Argonautes et des trois Mousquetaires, du Capitaine Nemo et de Saint-Exupéry, qui ont tout tenté (en vain hélas) pour éviter l’épreuve algérienne au jeune Kara…machin.

La fantaisie littéraire d’un Perec bien « oulipien », qui accumule figures de style, rimes et références littéraires, dans une richesse sans bornes. Un livre culte où Georges Perec parvient bien à glisser ce qu'il pense des méthodes d'enrôlement forcé, et plus généralement à évoquer le rapport de sa génération avec une actualité historique profondément marquée par le conflit algérien.

« Il ne serait pas impossible que le nom que

ma famille porte avec honneur et dignité

depuis cinq générations figurât sur la liste de

ceux qui iront nourrir de leur sang ces nobles

collines d’Afrique dont notre histoire glorieuse

a fait des terres françaises. »

Et l’infortuné de se mettre à sangloter comme un petit enfant.

« Je n’aime pas la guerre, je ne veux pas aller me battre, je ne veux pas aller en Algérie ; je veux rester à

Paris où vit la fille que j’ai dans la peau.

Prends ta Djip, prends ta Djip, et me passe sur le corps. Me casse le pied. »

« De quoi ? De quoi ? fit l’ami Pollack Henri » Et de lui expliquer que - minute papillon - il est hors de

question de faire des bêtises avant d’y avoir réfléchi, qu’il fallait voir à voir, qu’il avait à l’extérieur, à

Montparnasse dont il était natif duquel, y étant né, des copains à lui (c’étaient nous les copains à lui) et

qu’avant toute chose il allait leur demander ce qu’ils en pensaient.

Et que voilà il nous avait tout dit la chose et qu’est-ce qu’on en pensait ?

Eh ben, le moins qu’on puisse dire c’est qu’on en pensait pas grand-chose. »

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Quel Petit Vélo … ? la presse

« Quel Petit Vélo… ? » classé dans les 20 spectacles à voir ! par « le Bruit du Off » Avignon 2014

Le Bruit du Off Si le titre du texte a perdu ici - dans la (très efficace) mise en scène proposée par Jean-Jacques Mateu - son « guidon chromé au fond de la cour », la représentation de l’époque dépeinte par l’auteur de La Vie mode d’Emploi n’a en rien, elle, perdu de son éclat. Les trois comédiens, débordant d’une énergie communicative (d’emblée les spectateurs sont conquis, comme en témoignent les rires en chaîne … de vélo), « s’engagent » totalement dans ce texte déjanté (comment pourrait-il en être autrement quand il est question d’un …etc.) qui nous narre les mille vicissitudes d’une bande de joyeux loustics, tous en âge d’être appelés sous le soleil éclatant d’Algérie, où, au lieu de s’éclater à Montparnasse avec la fille qu’ils ont dans la peau, ils sont invités à se la faire trouer, la leur peau (Oulipo qui mal y pense) en tirant sur de pauvres bougres qu’ils ne connaissent ni d’Eve ni dedans. A un rythme de mitraillette qui rien ne vient enrayer, les protagonistes de cette épopée sur place prônent la désobéissance bricolée pour échapper à la boucherie organisée. De cette saga épique hautement drolatique, et un peu tragique, émergent deux figures. Celle de Karatruc ou Karachose ou Karamachin, enfin peu importe, c’est lui le malchanceux qui malgré tous les plans de bras cassés (sic) imaginés par ses branquignoles de copains ira hélas compléter « la liste de ceux qui iront nourrir de leur sang ces nobles collines d’Afrique dont notre histoire glorieuse a fait des terres françaises ». Et celle de Pollack Henri, maréchal des logis le jour, et pote de ses potes à lui qu’il rejoint le soir sur son petit vélomoteur à guidon chromé. Ce flot de jeux de mots qui fusent à la vitesse de l’éclair, ces saillies verbales qui nous cloueraient le bec si ce n’était les rires qui s’en échappent, ces écholalies incessantes et les jeux délirants réglés comme du papier à musique des comédiens, créent des effets indéniablement euphorisants qui n’occultent pas pour autant un sujet plus grave : le sort de ceux qui ont eu vingt ans au moment des « événements » d’Algérie. En effet, les exercices de style chez Pérec, si littéraires et ludiques soient-ils, sont toujours au service d’une vision historico-personnelle (Cf. « Les Choses : une histoire des années 60 », roman sociologique pour lequel il a obtenu le prix Renaudot). Pour lui - on pense à « La Disparition », son roman écrit sans la lettre « e », à entendre « eux », ses parents disparus, son père mort sur le front et sa mère à Auschwitz - seuls les mots permettent de « panser » les blessures. Subversion du langage qui recouvre donc en filigrane, au-delà du côté jubilatoire de cette interprétation « carrément » menée à un rythme déchaîné par ce trio mis impeccablement en scène, une vision sans concession de la toxicité des guerres coloniales. Humour corrosif qui nous met pendant plus d’une heure, pour notre plus grand plaisir, la tête dans le guidon et ce grâce à cette belle équipe qui a, elle, à coup sûr, un petit vélo dans la tête !

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Critiques Off Avignon 2014 Un texte peu connu de Georges Perec, mais parfaitement adapté à la scène. Encore fallait-il qu’un metteur en scène astucieux marie avec brio mots et scénographie, et qu’un trio de talentueux comédiens sache nous narrer par le menu, toujours à la bonne cadence, cette histoire à la fois misérable et tordante, insignifiante en surface mais aussi reflet d’une époque : le début des années 1960, quand, on l’a oublié, notre belle jeunesse française mâle était tenue d’aller défendre les marges de l’ex-empire colonial de l’autre côté de la Méditerranée. Dans l’objectif de soustraire un «pote de pote» à cette besogne «arabicide», comme dit Perec, un trio de bras cassés ne trouve pas mieux que projeter de simuler un accident dont sera victime l’infortuné futur soldat des djebels. L’entreprise va évidemment dégénérer en multiples et hilarantes péripéties, racontées avec la distance et la rigueur qu’exigent la richesse et la complexité, mais aussi la drôlerie du texte «perequien». Tant de spectacles tirent les grosses ficelles du comique sur les scènes du Off avignonnais qu’il faut d’urgence se purger de ces affronts en se précipitant aux Hauts Plateaux pour être sûr de clôturer une journée théâtrale de la meilleure manière.

Le Pariser Qu’est ce qui peut arriver de pire lorsque l’on a un nid douillet, une femme dans la peau et un vélo chromé ? Être envoyé faire la guerre en Algérie. Trois jeunes zigs et leur metteur en scène Jean-Jacques Mateu ont décidé de reprendre le texte de Georges Perec Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? datant de 1966. L’auteur raconte l’épopée de trois amis du Montparnasse des années 1950-1960, décidés à aider une de leur vague connaissance, un certain Karatruc voire Karawash, à ne pas partir en Algérie. Le texte est d’abord jouissif par son invention et son audace; la syntaxe est malaxée dans un méli melo d’argot parisien et d’oulipo, avec un vocabulaire long comme un “Paris-Alger en bi-moteur”, le tout truffé de références littéraires, Miller, Martin du Gard, Hegel. Un bon texte mais également une belle performance des trois acteurs, “pékins philosophes” à la petite semaine: en veste bleue pâle boutonnée jusqu’au cou, chaussures cirées et arborant des moustaches de circonstance, “ces dignes successeurs d’Ajax et d’Achille, du capitaine Nemo et de Saint-Exupery…” sont simplement exceptionnels. Par leur maitrise du texte d’abord - pas un mot sans que le Paris des années 1960, les vélomoteurs et les uniformes kakis ne raisonnent. Ensuite par leur jeu. Précis, juste, les trois clampins érudits rivalisent d’application dans la loufoquerie et d’aplomb dans l’absurde. La performance est d’autant plus belle qu’ils laissent intact le portrait que fait Pérec d’une époque difficile, minée par la guerre d’Algérie. Aider leur ami revient à risquer les 90 jours de cachot pour lui et des ennuis avec les policiers pour eux. La modernité du texte tient aussi dans le choix du héros, un sans grade, homme du peuple qui ne veut pas se battre pour le drapeau. Universel en somme…

Culture 31, le blog de Jérôme Gac « Paradoxes et autres figures stylistiques nous accompagnent tout le long du récit. Un récit épique mais détourné, contourné, pastiché et parodié, où le héros n’aurait pas de nom, à la manière d’un Ulysse. »

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Le Brigadier Mateu et Littéraire. Impossible de ne pas croiser sous nos latitudes la route de Petit Bois Cie et de son chef de palanquée, Jean-Jacques Mateu. La troupe est dans la place : Circa, médiathèque de Blagnac, théâtre municipal de Muret, Ring, Grand Rond, Espace Apollo, espace Bonnefoy ou Dionysos à Cahors, impossible de manquer cette saison les reprises de Quel petit vélo et de La Nuit électrique. Un petit rappel s'impose donc. Un texte de Perec, d'abord, comme on les aime, virtuose dans la fantaisie, fantaisiste dans la virtuosité, auquel petit Bois colle une forme ternaire, dynamique et ficelée au grelin et un jeu des plus réjouissants. Une chose est sûre, Petit Bois n'est pas de celui dont on fait des flûtes, mais plutôt les belles performances scéniques, à découvrir cette saison. Jean-Jacques Mateu, le fondateur de la troupe Petit Bois Cie s’en sort admirablement bien. Le jeu des comédiens est pétaradant et diablement savoureux. Un régal intellectuel et zygomatique.

La Dépêche Aveyron Le public était présent en nombre pour goûter au Petit Vélo, une pièce tirée du récit de Georges Perec. Ce fut avec un réel plaisir et beaucoup de délectation que les spectateurs ont pédalé avec les trois acteurs sur les chemins de la langue de Perec. Le jeu brillant et la mise en scène rythmée s’allient pour faire de l’œuvre littéraire, dont le sujet, la guerre d’Algérie, est grave, un excellent moment de théâtre.

Actucity Ferney-Voltaire Trois cyclistes sans vélo. Trois loustics, pékins ou zozos. trois appelés du contingent pendant les "événements" d'Algérie. Qui cherchent, non sans mal, à faire réformer un autre appelé, un pote de pote, un autre cycliste, un autre loustic... Fable loufoque de Georges Pérec sur l'enrôlement pendant la guerre d'Algérie, "Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?" est aussi un moment de théâtre enlevé et divertissant.

L’Indépendant La dernière soirée du Festivoix a mis en scène la fantaisie littéraire de Georges Perec et son livre culte dans la pièce « quel petit vélo? ». Trois loustics super impliqués, amis indéfectibles, qui en fin des années 50 ou début 60 sont tous en âge d'être « appelés » en Algérie et qui se lâchent sur des méthodes d'enrôlement forcé pour faire réformer l'un des leur partant pour l'Algérie. La Cie toulousaine du Petit Bois a entraîné les spectateurs dans un tourbillon de rires et de fou rires à se décrocher les zygomatiques. Une fois de plus la programmation d'un Festivoix « Charlie » a été à la hauteur.

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Le Petit Journal (Aude) Une création jubilatoire pour débuter cette nouvelle année dans la bonne humeur. Quel petit vélo ? Un hymne ludique au refus de servir sous les drapeaux.

Suivre l'épopée burlesque et tragique de ces trois lascars qui tentent vainement de faire réformer un des leurs qui doit partir pour l'Algérie, c'est assister à un contre-la-montre mené à un train d'enfer qui réjouit l'esprit et les zygomatiques !

Les feux de la Rampe – Radio présence

« Quel Petit Vélo » est une histoire d’amitié et de fraternité qui rappelle, à travers les tribulations de trois pieds nickelés, ce que furent les espoirs et les utopies de toute une génération et qui aboutiront à l’explosion de mai 68. Une œuvre et une pièce qui a encore bien des choses à nous dire, les temps que nous vivons étant aussi ceux d’une jeunesse inquiète et déboussolée, c’est le moins que l’on puisse dire !

Le Clou dans la planche

Six lampadaires et pas de vélo… C’est fort bien fait. Le résultat : un plaisir pour la cervelle et les zygomatiques, dû autant à la malice de Perec qu’à l’intelligence de construction et à la qualité de jeu du spectacle. Mieux, un plaisir si aisément loufoque qu’il ne nécessite pas d’être perecomane pour être goûté. Un pétaradant petit vélomoteur des planches...

20 minutes Ode à la désobéissance. Cette pièce de Petit Bois Cie, avec Jean-Jacques Mateu à la baguette, présente donc trois loustics, forcément jeunes, qui essaient tant bien que mal de faire réformer un de leur comparse. Cadrages héroïques, postures chevaleresques, avec en toile de fond, l’amitié, la solidarité et l’esprit collectif. A mi-chemin entre la vielle opérette et le nouveau cinéma. Que du bonheur !

La Dépêche du Midi A savourer ! Quel petit vélo …? de Georges Perec : figures de style, rimes et références littéraires sont à savourer. L’humour côtoie la logique, l’amour de la langue et de la poésie.

Direct matin Trio cycliste sans vélo. Jean-Jacques Mateu ne s’y est pas trompé. Il donne une forme au texte, construisant sa mise en scène sur les trois temps de l’action, dans un décor dépouillé. Rythme impeccable, interprétation sans failles, texte délicieux assurent le bonheur de cette création aussi subtile qu’hilarante.

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QUEL PETIT VELO … ?

notes

Ce livre me suit depuis l’adolescence. Perec fait partie des auteurs qui m’ont permis d’aborder la littérature avec fantaisie et légèreté. Je me souviens qu’ils ne figuraient jamais parmi les auteurs étudiés en classe.

Tout récemment redécouvrant, l’envie de le lire à haute voix, de l’entendre, d’en faire résonner l’invention, la saveur, pour mieux en décrypter les sens cachés, comme « à couvert ». En découvrir une matière musicale. Très vite, le besoin de le partager avec des acteurs.

Pour la forme : l’affirmation revendiquée du plaisir de la création littéraire et de l’invention scénique à venir.

« C’était un mec, il s’appelait Karamanlis, ou quelque chose comme ça : Karawo ? Karawash ? Karacouvé ? Karatruc. En tout cas un nom peu banal, un nom qui vous disait quelque chose, qu’on n’oubliait pas facilement. »

On note tout de suite trois plans : le récit, le masculin, et le sens du paradoxe.

Paradoxes littéraires, figures stylistiques, second degré, nous accompagnent tout le long d’un récit « épique ». Un épique détourné, pastiché, parodié, où le héros n’aurait même pas de nom, une sorte de non-héros.

On peut songer au « Soldat Schvéïk » de Hasek, emblème banal de l’absurde de la 1ère guerre et à son adaptation par Brecht pour traiter de la 2ème guerre. Notre « Karamachin » serait-il le symbole absurde de cette autre guerre-là, cette guerre « sans nom ».

Dans ce projet nous abordons le plateau comme lieu du détournement revendiqué, un espace de parodie, un endroit décalé où se croiseraient monologues et chœurs. Appartement ? Cuisine ? Salon ? Café ?

Pour le fond : des convictions politiques mais une certaine lâcheté. La peur de désobéir à l’ordre, de contrevenir à l’enrôlement forcé, ou d’en être les complices. Perec traite bien ici de son actualité : l’incorporation forcée et la désobéissance. Un appelé sur cent fut réfractaire, insoumis, déserteur ou objecteur.

Mais ce « Petit Vélo » aborde aussi des thématiques propres à la jeunesse et ses valeurs : amitié, solidarité, fraternité, esprit collectif. Il anticipe bien l’explosion générationnelle à venir. En cela il nous renvoie à nos premiers « sentiments » politiques, épisodes majeurs de notre adolescence.

Les acteurs/personnages de ce chœur seront donc jeunes, égoïstes et héroïques, insouciants et graves. Frondeurs, impertinents... Entre une « nouvelle vague » et un « vieux style » d’opérette, voire un vieux comique troupier. Perec déjoue, détourne, et parodie des styles dont il s’est nourri. Nous tenterons de déjouer, détourner et parodier les conventions et les esthétiques.

Jean-Jacques Mateu

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Georges Perec

Paris le 07 mars 1936 - Ivry-sur-Seine le 03 mars 1982

Ses parents, juifs polonais immigrés de fraîche date en France disparaissent tragiquement, son père Icek Peretz, au front en juin 40, sa mère Cyrla, à Auschwitz le 11 février 1943. Perec restera marqué par la douleur profonde de cette précoce et double disparition.

De son enfance, il ne conservera qu’un nom, « Perec », qui lui a servi à éviter les camps. Plus tout à fait son vrai nom, et un nom presque français, dans lequel graphie et prononciation ne s’accordent pas. Patronyme étrange qu’il sera le seul de sa famille à porter.

Figure majeure de la littérature française du XXe siècle, Georges Perec a marqué son époque par des écrits audacieux. Son œuvre inachevée s’apparente à une quête identitaire perpétuelle, mais hétéroclite et foisonnante d’invention.

Remarqué dès son premier roman, Les Choses : une histoire des années 60, il reçoit le prix Renaudot en 1965. Sur fond de France Gaulliste, le roman raconte l’histoire de Jérôme et Sylvie, étudiants parisiens qui partent vivre en Tunisie avant de se résigner à « entrer dans le système ». Articulé autour d’enquêtes d’opinion effectuées par le couple, ce roman « sociologique » met en lumière les mutations de la société française en annonçant mai 68 et l’aspiration collective à la réappropriation de la vie quotidienne.

En 1966, il publie Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, un récit truffé d'inventions verbales et de références littéraires, une œuvre fantaisiste et provocatrice, pastiche en prose d’une épopée ratée, celle d’un insoumis qui partira en fin de compte pour la Guerre d’Algérie.

Membre de l’OuLiPo (Ouvroir de littérature potentiel), l’auteur s’adonne à une écriture de la contrainte dont l’exemple le plus marquant est La Disparition (1969), roman entièrement rédigé sans la lettre ’e’. Véritable explorateur de la littérature, l’écrivain cherche à créer de nouvelles formes, et s’essaie à plusieurs procédés de narrations comme dans La Vie mode d’emploi publié en 1978.

Ce goût pour l’aspect formaliste et ludique de la pratique littéraire ne doit pas occulter la dimension intime et profonde de son œuvre : traumatisé par la mort de ses parents, il publie W ou le souvenir d’enfance en 1975, un texte d’inspiration autobiographique écrit à leur mémoire, suivi de Je me souviens en 1978.

Egalement attiré par le cinéma, Georges Perec prend la caméra en 1974 pour tourner avec Bernard Queysanne l’adaptation de son roman Un homme qui dort et, en 1979, avec Robert Bober Récits d’Ellis Island, documentaire sur les émigrants américains, qui interroge le thème du déracinement. En 1979, il écrira les dialogues de Série noire d’Alain Corneau. Il écrit également pour la radio. Sa pièce Die Maschine remporte un grand succès lors de sa radiodiffusion en Allemagne. Deux pièces pour le théâtre sont réunies en 1981 dans le recueil Théâtre I.

Son œuvre inachevée s’apparente à une quête identitaire perpétuelle, mais hétéroclite et foisonnante d’invention.

Elle exerce aujourd’hui une influence remarquable sur des écrivains aussi différents que François Bon, Olivier Cadiot ou Jean-Bernard Pouy. Mais aussi Olivier Rolin (Suite à l’hôtel Crystal, et ses histoires emboîtées se

déroulant dans 39 chambres d’hôtel) ou Christian Oster (Le Pont d’Arcueil et ses paragraphes sans e).

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Jean-Jacques Mateu

Une formation plutôt éclatée : Théâtre Ecole du Passage (Niel Arestrup, Bruce Myers,…), stages et ateliers (Jacques Rosner, Michel Bernardy, Michèle Guigon, Robert Cantarella). Comédien, il débute dans les années 80 avec le collectif Théâtre Pirate. Il travaille aussi avec Jean-Louis Hourdin, 3BC Cie, la Cie Arche de Noé, Francis Azéma, Gilles Ramade, Adriano Sinivia, Pet Halmen, Jérôme Savary... Il apparaît dans quelques téléfilms ou courts-métrages.

Il signe la mise en scène en 92 du Petit Bois d’Eugène Durif et fonde alors Petit Bois Cie. Il poursuit avec Eugène Durif : Tonkin-Alger et la Petite Histoire; Horvath : la Foi l’amour l’espérance; Edward Bond avec l’Ecole de Village et Rouge Noir et Ignorant. Sa mise en scène du Suicidé de Nikolaï Erdman est très remarquée. Après un partenariat avec Circuits/Auch, il est accueilli en résidence à Mazamet où il créé les Morts Joviaux - cabaret macabre et le Journal de Grosse Patate de Dominique Richard, spectacle jeunesse qui connaît un gros succès de diffusion. En résidence au Théâtre de la Digue / Toulouse il créé Kroum l’Ectoplasme de Hanokh Levin avec le TNT. En 12/13 il créé la Nuit électrique de Mike Kenny pour le jeune public, et Quel Petit Vélo… ? qui reçoivent tous les deux un excellent accueil critique et public.

Simon Giesbert Après deux ans aux CNR de Rennes et Grenoble, il intègre l'Académie de l'Union à Limoges. A Grenoble il joue dans Le songe d'une nuit d'été ms de Laurent Pelly et Le suicidé de Erdman ms de Philippe Sire. A Limoges il travaille avec Paul Chiributa : La nuit de l'iguane et autres nuits et Tartuffe, avec Paul Golub : Les mille et une Nuits et Hala Ghosn : L'opéra de quat'sous. Avec le Collectif Le ventre et Olivier Berthelot, il joue dans Rich’hard Experience d’après Shakespeare. Il rencontre La Piccola Familia et Thomas Joly pour Henry VI de Shakespeare. En 2012 il met en scène Sous les papiers et interprète le Satyre d’Hugo dirigé par Alice Tabart.

Au cinéma il participe à plusieurs courts métrages. Il pratique guitare (blues et folk), batterie, chant et danse contemporaine. Il rencontre Petit Bois Cie au lycée et participe depuis à de nombreuses lectures et actions, il joue dans Kroum l’ectoplasme, Quel Petit Vélo… ?, il assure régulièrement des régies son.

Benjamin Hubert Formé à l’Actea de Caen avec Philippe Müller et Jean-Lambert Wild, Mladen Materic, Galin Stoev, Pascal Larue… puis à l’Atelier Volant du TNT avec Charlotte Clamens, Jacques Vincey, Aurélien Bory, Laurent Gutmann… Au CDN de Caen, il travaille avec Olivier Lopez dans Innocence de Dea Loher et La Cerisaie de Tchekhov. A Toulouse au TNT, il joue dans Le Menteur de Goldoni, Cami la vie drôle !, Mille Francs de récompense et Macbeth dirigé par Laurent Pelly. Il assiste Agathe Mélinand à la mise en scène de Tennessee Williams - short stories. Il participe à Zone de combat d’Hugues Jaillon avec la Cie Gruppo, Les affaires sont les affaires de Mirbeau avec la Cie Forget me not.

Au cinéma, il joue dans Le Gilles de Raphaël Jacoulot et dans Les Lendemains de Bénédicte Pagnot. Il créé la web série Small kidnapP. Il est aussi instrumentiste : saxophone et accordéon diatonique. Avec Petit Bois, il a participé à plusieurs mises en voix avant rejoindre Quel Petit Vélo… ?

Damien Vigouroux Formation : Ecole Claude Mathieu, Atelier volant du TNT, et stage cinéma dirigé par Elsa Saladin et Frédéric Demont. Au théâtre, il a déjà collaboré à de nombreux projets, notamment Le pays de rien de Clara Domingo, Personne ne sait qu’il neige en Afrique d’après Koltès de Jean Bellorini, Après la pluie de Sergie Belbel et Tango de Mrozek dirigés par Camille de La Guillonière, Le Magicien d’Oz spectacle musical jeune public d’Hugo Sablic et Maud Bouchat, ou encore Les Précieuses ridicules de Molière et La Noce de Brecht sous la direction de Penélope Lucbert-Tropenat. Au TNT Toulouse, il joue sous la direction de

Laurent Pelly dans Macbeth de Shakespeare et J’ai examiné une ampoule… de Daniil Harms. En 2013 il joue dans Liliom de F. Molnar dans la mise en scène de Jean Bellorini. Au cinéma, il a joué dans quatre courts métrages avec la fémis, l’ESA et les Arts déco de Strasbourg. Il est trompettiste. Quel Petit Vélo … ? est sa première collaboration avec Petit Bois.

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Petit Bois Cie

dernières nouvelles

Bouge plus ! de Philippe Dorin

Projet de création jeune public 2015/16.

Quel Petit Vélo…? de Georges Perec. En diffusion !

2012. Autoprod. Avec la Ville de Cugnaux.

La Nuit électrique de Mike Kenny "jeune public". En diffusion !

2012. Coproduction Régie Toulouse Théâtres Sorano/Jules-Julien. Avec la Ville de Cugnaux.

Kroum l’ectoplasme de Hanokh Levin "Pièce avec deux mariages et deux enterrements"

2009. Coproduction Apollo Mazamet, TNT, la Digue, Scène Nat. Albi, Scène Nat. Foix, Maison Peuple Millau. Sélectionné Festival Hanokh Levin de Tel Aviv !

Le journal de grosse patate de Dominique Richard "jeune public" 2006. Autoproduction. Avec l’Apollo Mazamet.

Plus de 250 représentations ! Et toujours en diffusion !

Petit Bois Cie est « repérée » à Toulouse pour son travail sur le répertoire contemporain et les « poètes politiques ». Eugène Durif (trois pièces créées), Edward Bond (remarqué Rouge Noir et Ignorant), Horváth (découverte à Toulouse en 96), Nikolaï Erdman (en 2005), Hanokh Levin (même chose en 2009). Quelques écarts : Les Morts Joviaux, cabaret macabre, création collective mêlant auteurs et documents, La Fête du cordonnier, fantaisie comique élisabéthaine, ou Mémoire(s) prolongée(s), issues d'interviews-témoignages. Depuis quelques années, Petit Bois explore aussi l’écriture jeune public : Mike Kenny, Dominique Richard Depuis 95 Petit Bois Cie a noué des partenariats réguliers avec le Théâtre de la Digue, de 95 à 2010, le CDN de Toulouse puis le TNT, coproducteurs réguliers, ainsi que la Scène Nationale de Foix (4 créations). De 99 à 2002 Petit Bois est en résidence à Auch avec Circuits : 2 créations, 1 mise en espace, des ateliers d’acteurs, des actions diverses avec les amateurs et les scolaires. Puis en 2004 : la création du Suicidé. De 2004 à 2007, Petit Bois investit l’Espace Apollo / Mazamet : 2 créations (le Journal de Grosse Patate, les Morts Joviaux), de multiples actions en direction des publics (lectures continues, cafés Petit Bois…). De 2007 à 2010, Petit Bois Cie revient à Toulouse associée au Théâtre de la Digue (Kroum l’Ectoplasme, laboratoire d’acteurs, des ateliers pour la jeunesse). Depuis 2010 Petit Bois est « associée » à la Ville de Cugnaux pour des temps de création, de répétitions, de diffusion mais aussi de formation, de sensibilisation... Petit Bois y créé en 2012 : La Nuit Electrique et Quel Petit Vélo … ? avec le soutien de la Régie Toulouse Théâtre ainsi que des théâtres le Ring et le Hangar

A Toulouse Petit Bois joue dans des lieux très variés : TNT, Théâtres de la Digue, du Grand Rond, Sorano, Chapelle Casanova, Cave Poésie, MJC Roguet. En Midi-Pyrénées, Petit Bois est diffusé par de nombreuses structures : Scènes labellisées (Foix, Albi, Auch, Cahors …), associations de diffusion (ATP Millau, Montauban, Decazeville…) et théâtres de Ville (Castres, Mazamet, Rodez, Villefranche-Rouergue, Figeac…). Le Journal de Grosse Patate a connu une diffusion exceptionnelle de 250 représentations sur le territoire national, tant sur des scènes labellisées que dans des structures très modestes.

Outre ses créations, Petit Bois Cie réalise de nombreuses actions, sensibilisation et transmission, sur le territoire midi-pyrénéen : enseignement et ateliers en lycée, ateliers en collège, parcours en écoles, encadrement de groupes amateurs…